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CHAPITRE II

LES ENERGIES RENOUVELABLES :

Le terme énergie renouvelable est employé pour désigner des énergies qui, à l'échelle


humaine au moins, sont inépuisables et disponibles en grande quantité. Ainsi il existe cinq
grands types d'énergies renouvelables : l'énergie solaire, l'énergie éolienne, l'énergie
hydraulique, la biomasse et la géothermie. Leur caractéristique commune est de ne pas
produire, en phase d'exploitation, d'émissions polluantes (ou peu), et ainsi d'aider à lutter
contre l'effet de serre et le réchauffement climatique.

Solaire thermique

Définition et catégories

Un système solaire thermique exploite le rayonnement du Soleil afin de le transformer


directement en chaleur (énergie calorifique).

On distingue trois types de technologies permettant d'exploiter l'énergie solaire thermique :

La technologie solaire thermique à basse température

 La technologie solaire «active» : traditionnellement, ce terme désigne les


applications à basse et moyenne température. Des capteurs solaires thermiques sont
installés sur les toits des bâtiments. Un capteur solaire thermique est un dispositif
conçu pour recueillir l'énergie provenant du Soleil et la transmettre à un fluide
caloporteur. La chaleur est ensuite utilisée afin de produire de l'eau chaude sanitaire ou
bien encore chauffer des locaux.
 La technologie solaire «passive» : toujours dans le domaine de la basse température,
on peut également citer les installations solaires passives. Par opposition aux
applications précédentes, celles-ci ne requièrent pas de composants dits actifs (les
capteurs solaires). Ces applications reposent sur des concepts de génie civil et
climatique impliquant une architecture adaptée et l’emploi de matériaux spéciaux.
L’utilisation passive de l’énergie du Soleil permet de chauffer, d’éclairer ou de
climatiser des locaux.
La technologie solaire thermique à haute température

 La technologie solaire concentrée ou « thermodynamique » : ce procédé fournit de


la chaleur haute température (de 250 à 1 000°C) par concentration du rayonnement
solaire. Ce pouvoir calorifique est utilisé pour actionner des turbines à gaz ou à vapeur
afin de produire de l’électricité.

Énergie éolienne

Définition et catégories

L’énergie du vent ou énergie éolienne est l’énergie cinétique des masses d’air en mouvement


autour du globe. La racine étymologique du terme « éolien » provient du nom du personnage
mythologique Éole, connu en Grèce antique comme le maître des vents.

L’énergie éolienne est une forme indirecte de l’énergie solaire : les rayons solaires absorbés
dans l’atmosphère entraînent des différences de température et de pression. De ce fait les
masses d’air se mettent en mouvement et accumulent de l’énergie cinétique. Celle-ci peut être
transformée et utilisée à plusieurs fins :

 la transformation en énergie mécanique : le vent est utilisé pour faire avancer un véhicule
(voilier ou char à voile), pour pomper de l’eau (éoliennes de pompage pour irriguer ou
abreuver le bétail) ou pour faire tourner la meule d’un moulin ;
 la production d'énergie électrique : l’éolienne est couplée à un générateur électrique pour
créer du courant continu ou alternatif. Le générateur est relié à un réseau électrique ou bien
fonctionne au sein d'un système « autonome » avec un générateur d’appoint (par exemple un
groupe électrogène), un parc de batteries ou un autre dispositif de stockage d'énergie. Une
éolienne produisant de l'électricité est parfois qualifiée d’aérogénérateur.

Les modes d’exploitation de l’énergie éolienne

 Les éoliennes terrestres dites « onshore » sont installées à terre.


 Les éoliennes dites « offshore » sont installées en mer.

On distingue par ailleurs deux typologies d’installations :

 industrielles : les grands parcs éoliens (ou « fermes éoliennes ») raccordés au réseau électrique
;
 domestiques : des petites éoliennes installées chez les particuliers.
Fonctionnement technique ou scientifique

Le procédé de transformation de l’énergie cinétique en énergie mécanique ou


électrique
L’énergie électrique ou mécanique produite par une éolienne dépend de trois paramètres : la
forme et la longueur des pales, la vitesse du vent et enfin la température qui influe sur la
densité de l’air.

L'énergie récupérable par une éolienne est proportionnelle à la surface


balayée par son rotor et au cube de la vitesse du vent.

L'énergie récupérable correspond à l’énergie cinétique qu’il est possible d’extraire. Elle est
proportionnelle à la surface balayée par le rotor et au cube de la vitesse du vent.

La puissance maximum récupérable (P) est donnée par la loi de Betz : P = 0,37. S. V3; où
0,37 est la constance de l’air à pression atmosphérique standard (1 013 hPa), S la surface
balayée et V la vitesse du vent.

En pratique, une éolienne produit quatre fois plus d’énergie si la pale est deux fois plus grande
et huit fois plus d’énergie si la vitesse du vent double. La densité de l’air entre également en
jeu : une éolienne produit 3% de plus d’électricité si, pour une même vitesse de vent, l’air est
plus froid de 10°C. La puissance éolienne dépend principalement de l’intensité du vent et de
ses variations. L’énergie éolienne est donc une énergie intermittente et aléatoire.

Le vent est plus fort et plus constant en mer. Les éoliennes qui y sont installées sont
également plus puissantes.

L’ensemble pale/rotor est orienté face au vent par un système de gouvernail. La plupart des
éoliennes démarrent lorsque la vitesse du vent atteint environ 3 m/s et s’arrêtent lorsque cette
vitesse atteint 25 m/s. Généralement, les éoliennes sont paramétrées afin d’exploiter au mieux
les vents de puissance intermédiaire.
L’énergie hydraulique

Définition et catégories

Le terme d'énergie hydraulique désigne l'énergie qui peut être obtenue par exploitation de
l'eau. Une catégorie d'énergies moins soumise aux conditions météorologiques, mais qui reste
réservée à une production d'envergure. Dans les énergies hydrauliques, on trouve :

 Les barrages qui libèrent de grandes quantités d'eau sur des turbines afin de produire
de l'électricité.
 L'énergie marémotrice qui joue sur l'énergie potentielle des marées, une énergie liée
aux différences de niveaux d'eau et aux courants que celles-ci induisent.
 L'énergie hydrolienne qui exploite les courants marins.
 L'énergie houlomotrice qui compte sur l'énergie cinétique des vagues et de la houle.
 L'énergie thermique qui peut être tirée -- de manière prudente pour éviter notamment
toute perturbation des flux naturels des mers -- de la différence de température entre les eaux
profondes et les eaux de surface.
 L'énergie osmotique qui produit de l'électrique grâce à la différence de pression que
génère la différence de salinité entre l'eau de mer et l'eau douce.

Fonctionnement technique ou scientifique

Le barrage retient une partie de l'eau qui s'écoule et crée un lac de retenue. Ce lac constitue un
stock d'eau, c'est donc un moyen de stocker de l’énergie renouvelable. Dans le cas de
centrales au fil de l'eau, cette réserve n'existe pas et il n'est pas possible de moduler le débit de
l'eau en fonction des besoins.
Le débit du cours d'eau ou l'ouverture des vannes du barrage entraîne l'eau dans un canal de
dérivation jusqu'aux turbines électriques. Plus le débit et la hauteur de chute d'eau sont
importants, plus l'eau transporte d'énergie.

Cette eau actionne les turbines qui entraînent à leur tour des alternateurs pour produire
du courant électrique. Un transformateur injecte ensuite cette électricité dans le réseau,
où elle est transportée par des lignes à haute ou très haute tension.

L’ENERGIE BIOMASSE

Définition et catégories

La biomasse désigne l’ensemble des matières organiques pouvant se transformer en énergie.


On entend par matière organique aussi bien les matières d’origine végétale (résidus
alimentaires, bois, feuilles) que celles d’origine animale (cadavres d’animaux, êtres vivants du
sol).

Il existe trois formes de biomasse présentant des caractéristiques physiques très variées :

 les solides (ex : paille, copeaux, bûches) ;


 les liquides (ex : huiles végétales, bioalcools) ;
 les gazeux (ex : biogaz).
La biomasse est une réserve d'énergie considérable née de l’action du soleil grâce à la
photosynthèse. Elle existe sous forme de carbone organique. Sa valorisation se fait par
des procédés spécifiques selon le type de constituant.

Fonctionnement technique ou scientifique

La valorisation énergétique de la biomasse peut produire trois formes d'énergie utile, en


fonction du type de biomasse et des techniques mises en œuvre :

 de la chaleur ;
 de l'électricité ;
 une force motrice de déplacement.

On distingue trois procédés de valorisation de la biomasse : la voie sèche, la voie humide et la


production de biocarburants.

La voie sèche
La voie sèche est principalement constituée par la filière thermochimique, qui regroupe les
technologies de la combustion, de la gazéification et de la pyrolyse :

 la combustion produit de la chaleur par l'oxydation complète du combustible, en général en


présence d'un excès d'air. L'eau chaude ou la vapeur ainsi obtenues sont utilisées dans les
procédés industriels ou dans les réseaux de chauffage urbain. La vapeur peut également être
envoyée dans une turbine ou un moteur à vapeur pour la production d'énergie mécanique ou,
surtout, d'électricité. La production combinée de chaleur et d'électricité est
appelée cogénération ;
 la gazéification de la biomasse solide est réalisée dans un réacteur spécifique, le gazogène.
Elle consiste en une réaction entre le carbone issu de la biomasse et des gaz réactants (la
vapeur d’eau et le dioxyde de carbone). Le résultat est la transformation complète de la
matière solide, hormis les cendres, en un gaz combustible composé d’hydrogène et d’oxyde de
carbone. Ce gaz, après épuration et filtration, est brûlé dans un moteur à combustion pour la
production d'énergie mécanique ou d'électricité. La cogénération est également possible avec
la technique de gazéification ;
 la pyrolyse est la décomposition de la matière carbonée sous l’action de la chaleur. Elle
conduit à la production d'un solide, le charbon de bois ou le charbon végétal, d'un liquide,
l'huile pyrolytique, et d'un gaz combustible. Une variante de la pyrolyse, la thermolyse, est
développée actuellement pour le traitement des déchets organiques ménagers ou des
biomasses contaminées.

La voie humide
La principale filière de cette voie est la méthanisation. Il s’agit d’un procédé basé sur la
dégradation par des micro-organismes de la matière organique. Elle s’opère dans un digesteur
chauffé et sans oxygène (réaction en milieu anaérobie). Ce procédé permet de produire :

 le biogaz qui est le produit de la digestion anaérobie des matériaux organiques ;


 le digestat qui est le produit résidu de la méthanisation, composé de matière organique non
biodégradable.
La production de biocarburants
Les biocarburants sont des carburants liquides ou gazeux créés à partir d’une réaction :

 entre l’huile (colza, tournesol) et l’alcool dans le cas du biodiesel ;


 à partir d’un mélange de sucre fermenté et d’essence dans le cas du bioéthanol .

Il existe 3 générations de biocarburants :

 1ère génération : biocarburants créés à partir des graines ;


 2e génération : biocarburants créés à partir des résidus non alimentaires des cultures (paille,
tiges, bois) ;
 3e génération : biocarburants créés à partir d’hydrogène produit par des micro-organismes ou
à partir d’huile produite par des microalgues.

 La géothermie

Définition et catégories

La géothermie est une énergie renouvelable provenant de l'extraction de l'énergie contenue


dans le sol. Cette chaleur résulte essentiellement de la désintégration
radioactive des atomes fissiles contenus dans les roches. Elle peut être utilisée pour le
chauffage, mais aussi pour la production d'électricité. Il s'agit de l'une des seules énergies ne
dépendant pas des conditions atmosphériques.
En revanche, elle dépend de la profondeur à laquelle elle est puisée. La géothermie profonde
-- quelque 2.500 mètres pour 150 à 250 °C -- permet de produire de l'électricité. La
géothermie moyenne -- dans les gisements d'eau notamment de 30 à 150 °C -- alimente les
réseaux de chaleur urbains. La géothermie à très basse énergie -- entre 10 et 100 mètres de
profondeur et inférieure à 30 °C -- est celle exploitée par les pompes à chaleur.
Notons toutefois que pour que l'énergie géothermique demeure durable, le rythme auquel est
puisée cette chaleur ne doit pas dépasser la vitesse à laquelle celle-ci voyage à l'intérieur de
la Terre

Fonctionnement technique ou scientifique

LE FONCTIONNEMENT D’UNE CENTRALE GEOTHERMIQUE


Une centrale géothermique produit de l'électricité grâce à la chaleur de la Terre qui transforme
l'eau contenue dans les nappes souterraines en vapeur et permet de faire tourner une turbine et
un alternateur.

1. L'infiltration d'eau

De l'eau de pluie ou de mer s'infiltre dans les fractures de la croûte terrestre pour constituer un
réservoir dans le sous-sol, appelé nappe aquifère, à haute température, de 150 à 350 °C.

2. Le pompage de l'eau

Grâce à un forage dans le sous-sol, l'eau chaude est pompée jusqu'à la surface. Pendant sa
remontée, elle perd de sa pression et se transforme en vapeur.

3. La production d'électricité

La pression de cette vapeur fait tourner une turbine qui fait à son tour fonctionner un
alternateur. Grâce à l'énergie fournie par la turbine, l'alternateur produit un courant électrique
alternatif.

4. L'adaptation de la tension

Un transformateur élève la tension du courant électrique produit par l'alternateur pour qu'il
puisse être plus facilement transporté dans les lignes à haute tension.

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