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Chapitre I :
Etude bibliographique
I.1. La matrice cimentaire.
I.1.1. Définition :
Le ciment est un liant hydraulique qui se présente sous la forme d’une poudre très
fine, composée d’oxydes minéraux dont les deux principaux sont la chaux (CaO) et la silice
(SiO2). Il réagit avec l’eau en donnant des hydrates stables qui lui confèrent une résistance
mécanique. Les réactions d’hydratation du ciment conduisent à la formation d’une pâte
durcissant progressivement à l’air ou dans l’eau.
I.1.2. Constituants :
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Chapitre I : Etude bibliographique
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Chapitre I : Etude bibliographique
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Formation de l’ettringite
Flux thermique (mW/g)
8
Réactions- diffusion commandées
Augmentation de temps
6 d’induction de la
concentration Ca2
4
Temps (min)
dus à l’hydratation et à l’hydroxydation des silicates, des aluminates et des ferrites de calcium
qui sont présents dans la matrice ciment. La prise du ciment provient de l’augmentation du
volume des produits hydratés, conduisant à la diminution des distances entre les particules
individuelles, jusqu’à ce que l’écoulement plastique soit réduit par la force de cohésion [Jaw
et al. 85].
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Chapitre I : Etude bibliographique
alcalins solubles dans le ciment, qui augmentent la solubilité du gypse. Quand le C3A réagit
avec les sulfates pour former l’ettringite ou le monosulfo- aluminate hydraté, la concentration
en sulfate diminue, et la phase liquide devient une solution d’hydroxydes de calcium et
d’hydroxydes alcalins.
En présence de gypse, celui-ci se trouve quelque peu modifié. Le gypse est ajouté au
clinker en temps que régulateur de prise qui bloque l’hydratation de C3A et permet celle de
C3S. L’hydratation de C3A en présence de C3S conduit à la formation, autour des grains de
C3A, de trisilicoaluminates [Jaw et al. 85].
Fig. I.2 : Solubilités relatives des alcalins et de CaO à 20°C et de CaSO4 [Jaw et al, 85].
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Chapitre I : Etude bibliographique
• Hydratation totale, où la quantité d’eau est suffisante pour hydrater les grains du
ciment.
• Hydratation partielle, où la quantité d’eau n’est pas suffisante pour hydrater
totalement les grains du ciment.
Au temps zéro, la pâte est constituée de grains de ciment anhydre et d’eau. L’hydratation de
C3S et C2S forme des produits hydratés dans la porosité capillaire (outer product) ainsi que la
surface des grains anhydre (inner product). Lorsque les surfaces de contact entre des hydrates
s’accroissent, elles conduisent à une augmentation de la résistance mécanique du matériau.
La Fig. I.3 montre un schéma simplifié des mécanismes d’hydratation des grains de ciment.
Fig. I.3 : Mécanismes simplifiés d’hydratation des grains de ciment [Alq, 03]
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Chapitre I : Etude bibliographique
100000
1000
•
10
• •
•
•
0,1 1000
0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50 60
Porosité % Porosité %
Les résultats de [Gra et al. 78] tendent à prouver que, dans le cas des pâtes de ciment
hydratées à température ambiante, pendant un temps très long, c’est la porosité capillaire et
non la porosité totale qui est le paramètre essentiel. Ces auteurs utilisent comme paramètre de
porosité le rapport
ciment
Γ= (en volume)
eau + ciment
Leurs essais montrent deux types de comportement selon que Γ est supérieur ou
inférieur à 0,465 (Fig. I.5)
Log σult
1200
(daN/cm2) + + + + +
1000 +
Temps de
durcissement
800 infini +
+
600
400
+
+
200
+
Γ
0
0 0,465 0,6
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Chapitre I : Etude bibliographique
- pour Γ > 0,465, la résistance à la compression est constante, bien que le degré d’hydratation
augmente et donc la porosité totale diminue quand Γ croît.
La valeur Γ =0,465 correspond à un rapport E/C = 0,37 (en masse, en prenant pour
densité du ciment 3,1 g/cm3) qui est à rapprocher de la valeur E/C = 0,35 donnée par [Pow,
61] comme valeur limite au- dessous de laquelle l’hydratation ne peut être complète car les
capillaires sont totalement remplis par les hydrates avant que le ciment anhydre ne soit
entièrement consommé.
Ainsi pour Γ < 0,465, le ciment est totalement hydraté ; pour Γ > 0,465, l’hydratation
est incomplète et la porosité capillaire est nulle. C’est donc bien la porosité capillaire qui
caractérise le comportement des pâtes de ciment étudiées pour les auteurs en question.
[Pow, 58], indique que, pour une pâte de ciment donnée à divers états de maturité, la
résistance à la compression Rc est liée au rapport :
Volume d ′hydrate
Υ=
Volume d ′hydrate + volume des capillaires
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Chapitre I : Etude bibliographique
Rc
(daN/cm2) ο
1000 ο
ο
ο
×
×
×
× ο
500 ×∆
∆
∆
∆ f = 34 000 Y3
∆ c
0 Y
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1
Enfin, l’évolution de la nature des hydrates pourrait avoir une influence sur l’évolution
de la résistance au cours du durcissement, mais on peut affirmer que c’est encore l’évolution
de la porosité qui est le facteur principal d’évolution de la résistance. On veut obtenir un pâte
du ciment ou béton à la résistance maximale ; on cherchera à réduire au maximum le rapport
E/C pour dépasser le seuil en dessous duquel la porosité capillaire est nulle en fin
d’hydratation.
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Chapitre I : Etude bibliographique
C’est une matière ligneuse et compacte qui compose les branches, le tronc et les
racines des arbres et des arbrisseaux. L’ensemble de tissus est composé des fibres ligneuses,
de parenchyme et de vaisseaux.
En fait, les essences productrices de bois peuvent être classées en deux catégories : les
gymnospermes, groupe auquel se rattache l’ordre des conifères ou résineux et les
angiospermes, groupe auquel appartiennent les feuillus.
Ainsi, l’observation d’une section transversale d’un tronc d’arbre, montre un certain
nombre de zones pratiquement circulaires, concentriques les unes aux autres, et correspondant
aux différentes phases de formation et de croissance de l’arbre. L’accroissement en diamètre
se fait par la prolifération de cellules au niveau de l’assise génératrice ou cambium, placée
sous l’écorce.
Enfin, outre le dessin des cernes et des rayons ligneux, on peut observer sur la section
transversale de certaines essences (chêne, châtaignier, pin, mélèze…), une partie centrale
appelée cœur, plus colorée que la partie périphérique l’aubier. Cette différenciation apparaît
lorsque l’arbre a atteint un âge suffisant ; alors la partie centrale cesse de vivre, l’eau, la sève
ne circulent plus dans les vaisseaux. Cette région se transforme peu à peu ; les membranes
s’épaississent de résine, tanins, matières colorantes et les vaisseaux s’obstruent par des
sécrétions gommeuses ou tanniques, c’est le phénomène de duraminisation. Cette différence
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Chapitre I : Etude bibliographique
On peut définir trois directions principales du bois, selon l’axe du tronc et les cernes.
Les cellules ou trachéides sont orientées pour la plupart verticalement, selon l’axe
longitudinal. Les deux autres axes se définissent par rapport aux cernes ; il s’agit des
directions tangentielle et radiale.
Une coupe transversale permet de distinguer les éléments suivants (Fig. I.7) :
Le cambium, organe de croissance qui forme le liber vers l’extérieur et les cellules
du bois vers l’intérieur.
Cambium
Coeur
Liber
Aubier
Écorce externe
Les diverses parties du bois se distinguent par leur aspect, leur porosité et la composition
chimique des substances qu’elles renferment.
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Chapitre I : Etude bibliographique
En plus, l’eau contenue dans le bois joue un rôle très important sur toutes les
propriétés : densité, propriétés physiques, caractéristiques mécaniques … etc. Elle peut
atteindre 100% (et parfois plus), de la masse du bois sec. Elle est présente dans le bois à trois
niveaux différents ; on distingue en effet :
Au cours du séchage du bois, c’est d’abord l’eau libre qui s’évapore. Le « point de
saturation » du bois est atteint lorsque l’humidité est de H=30% environ. Le séchage
continuant, c’est l’eau d’imprégnation qui commence à s’évaporer. Le bois « sec à l’air » a
une humidité de 13 à 17% suivant les saisons. On peut obtenir un état plus sec par séchage
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Chapitre I : Etude bibliographique
artificiel ; en particulier, on atteint l’état anhydre après passage durant plusieurs heures dans
une étuve à la température de 100 à 105°C.
Tous les bois n’ont pas la même masse volumique ; certains sont légers (peuplier,
épicéa, …) et d’autres très lourds (chêne, ébène, …). La masse volumique varie non
seulement d’une essence à l’autre, mais aussi au sein d’une même espèce. Ainsi, un mélèze
lourd peut peser jusqu’à trois fois plus qu’un mélèze léger. La résistance du bois augmente
généralement avec sa masse volumique ; il faut donc toujours tenir compte de la densité des
pièces. Il est important de remarquer que le bois poreux, et notamment le bois de peuplier que
nous avons utilisé dans ce travail presente une large dispresion de densité. Plus la porosité est
importante, plus le bois sera léger, et moins il sera résistant, dur et stable.
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Chapitre I : Etude bibliographique
I.2.4.2. La dureté
Résineux : on distingue les durs comme le pin laricio, pin maritime et pin noir
d’Autriche ; le mi-dur comme le pin sylvestre, mélèze et douglas ; et les tendres comme
l’épicéa et sapin.
Feuillus : on distingue les durs et très durs comme de charme, bois exotique ; le mi-dur
comme de châtaignier, hêtre, chêne et le tendre comme le peuplier.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Acier 12 50
Chène (d = 0,65)
Epicéa (d = 0,45)
Les caractéristiques mécaniques des diverses espèces du bois sont données dans le Tableau
I.5. Ci- dessous :
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Chapitre I : Etude bibliographique
I.2.5.1. Elasticité
Le bois est un matériau anisotrope. Sous contrainte, il subit une déformation élastique
immédiate suivie d’un fluage lent. A degré d’humidité donné, le module d’un bois dépend en
premier lieu de sa masse volumique et de l’angle entre la direction de sollicitation et les
fibres. Le bois peut être localement considéré comme un matériau orthotrope qui possède trois
directions principales, longitudinale, radiale et circonférentielle ou transversale.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Les paramètres EL, ER, ET sont les modules d’élasticité dans les trois directions orthotropes ;
GLR ; GLT et GRT sont les modules de cisaillement dans les plans orthotropes respectifs ; et
νRL , νLR , νTR, νRT , νLT, νTL sont les coefficients de Poisson.
Le module axial (dans la direction parallèle aux fibres) est une fonction linéaire de la
densité, et les autres sont à peu près proportionnels au carré de la densité. Cela a pour
conséquence que l’anisotropie du bois (le rapport entre le module axial et le module
perpendiculaire aux fibres) augmente lorsque la densité diminue.
La structure du bois permet d’expliquer son module. Sous contrainte axiale, les
cellules sont étendues ou comprimées. Le module Eb// du bois est celui d’une paroi cellulaire,
Es, ramené à la surface réellement occupée par les parois cellulaires dans une section axiale.
Eb// = Es ρ / ρs
Où : ρs est la masse volumique des parois cellulaires et ρ est la densité globale du bois.
Le module transversal Eb⊥ est plus faible parce que cette structure expansée est
intrinsèquement anisotrope à cause de la forme des cellules. Dans le bois sollicité dans la
direction perpendiculaire aux fibres, les parois de cellules fléchissent. Le matériau se
comporte comme une mousse pour laquelle : Eb⊥ = Es (ρ / ρs)2
EL : ER : ET ∼ 20 : 1.6 : 1 ;
GLR : GLT : GRT ∼ 10 : 9.4 : 1 ;
EL : GLR ∼ 14 : 1.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Quand le bois est chargé au dessus de la région élastique, cela conduit aux
changements irréversibles dans le matériau. Les limites de proportionnalité à la compression
et à la traction sont différentes. Au dessus de la limite d’élasticité le bois ne se comporte pas
linéairement, son comportement est influencé par des divers facteurs (la densité, l’humidité, la
température et la durée de chargement). La Figure I.9 montre des courbes typiques de
contrainte- déformation dans les conditions humides de chargement.
σ Traction (L)
Compression (L)
Compression (T)
Compression (R)
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Chapitre I : Etude bibliographique
Pour la compression perpendiculaire aux cellules des fibres, on peut distinguer trois
systèmes basiques de la rupture qui dépendent de l’orientation des anneaux de croissance par
rapport la direction du chargement (Fig. I.10).
(a) comp. radiale ; (b) comp. tangentielle et (c) comp. sous angle [Tro et al.].
Pour la compression radiale (a) une rupture écrasante se produit dans la zone du bois
de cœur. La compression tangentielle (b) résulte des boucles des anneaux de croissance. Les
plis apparaissent habituellement aux endroits où les cellules se courbent pour laisser place à
un rayon ligneux, et la bande de flambement se forme à un angle de 45 à 60°. A cause de ce
plissement, la résistance à la compression est plus faible (d’un facteur 2 environ) que la
résistance à la traction. C’est une caractéristique des composites. Le cisaillement se produit
souvent par un chargement sous l’angle des anneaux de croissance (c).
σ// = σs ρ / ρs
Où : σs est la limite d’élasticité d’une paroi cellulaire.
La résistance transversale à l’écrasement (compression) σ⊥ est proportionnelle :
σ⊥ = σs (ρ /ρs)2
L’explication est presque la même que pour le module transverse : les parois
cellulaires fléchissent comme des poutres, et l’effondrement se produit lorsque ces poutres
atteignent leur contrainte d’effondrement plastique. Enfin, la résistance à l’écrasement est
fonction de l’humidité et de la température.
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Chapitre I : Etude bibliographique
La fissure peut s’amorcer à travers les parois cellulaires (Fig. I.11a), ce qui
correspond exactement à ce qu’on attend d’un composite : c’est le déchaussement
des fibres. A l’arrivée d’une fissure près d’une cellule, les fibres de cellulose d’une
paroi cellulaire se démêlent, comme un fil qu’on tirerait à l’extrémité d’une bobine.
Ce faisant, les fibres sont déchaussées de la matrice d’hémicellulose, et leur
arrachement absorbe un gros travail. C’est ce travail qui augmente la ténacité du
bois.
La fissure peut se propager entre deux cellules adjacentes, près du milieu de la paroi
(Fig. I.11b), donc la surface de rupture est très grande. Les fissures se propagent
perpendiculairement à l’entaille au long des interfaces entre les cellules, ce qui
donne une surface de rupture très déchiquetée.
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Chapitre I : Etude bibliographique
fissure
La microstructure des résineux (pin maritime, pin sylvestre, épicéa, sapin, …) est très
simplifiée. Toute la masse du bois est constituée d’un seul type de cellules qui constituent à la
fois le tissu de soutien (donnant la résistance au bois), et le tissu de conduction (conduisant
l’eau et les substances nutritives). On ne note pas de différenciation de taille entre les cellules
de structure et les vaisseaux d’irrigation.
La microstructure des feuillus (peuplier, hêtre, chêne, châtaignier, …) est beaucoup plus
complexe que celle des résineux. Ici on distingue nettement deux classes de cellules [Bous,
02], (Fig. I.12) :
Des cellules de grand diamètre : notées « V » sur le cliché, il s’agit de vaisseaux,
dont le rôle est de véhiculer la sève.
Des cellules de petit diamètre : il s’agit de cellules de structure.
Des cellules perpendiculaires à ces dernières (orientées selon le rayon du tronc) :
notées « R » sur le cliché, il s’agit des parenchymes, qui contiennent les nutriments
nécessaires à la vie.
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Chapitre I : Etude bibliographique
(a) (b)
Fig. I.12 : Microstructure du bois : (a) structure cellulaire, (b) ponctuations [Bous, 02]
Ils ont pour but principal de limiter les transferts d’eau avec le milieu extérieur tout en laissant
le granulat chimiquement identique. Ce sont en général des traitements d’interface
accompagnés d’une imprégnation plus ou moins légère du bois. Ils font appel soit au
gonflement du bois soit à son enrobage ou à un procédé de minéralisation.
• Le gonflement consiste à remplir les vides cellulaires du bois au moyen de techniques
d’imprégnation vide-pression. Des études réalisées avec du polyéthylène glycol ont
montré une amélioration considérable du retrait [Gov, 03] et des traitements avec des
huiles [Yama, 80] ont permis de mettre en évidence le blocage de la libération des sucres,
néfastes à la prise du ciment. Les caractéristiques mécaniques et la perte d’eau du
matériau composite ne semblent pas affectées par ce traitement.
• L’enrobage superficiel a simplement pour but d’isoler le bois en le rendant inerte vis à
vis d’agents extérieurs ; les agents utilisés dans ce cas sont des hydrofuges, des
hydrocarbures saturés ou non mais aussi des particules siliceuses, du bitume et des
polymères synthétiques [Wie, 79].
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Chapitre I : Etude bibliographique
Ils ont pour but de modifier la structure chimique du bois par action de la chaleur et
vont spécialement dégrader ou extraire les hémicelluloses responsables du gonflement du
bois.
• La torréfaction s’effectue par chauffage à 280°C maximum par un gaz inerte grâce
auquel on évite la combustion [Lec, 87]. La modification chimique correspond à une
dégradation des hémicelluloses plus sensibles à la chaleur [Doa, 85], la cellulose et la
lignine ne se décomposent qu’à des températures plus élevées. La torréfaction conduit
ainsi à un bois faiblement hygroscopique [Bou, 89] mais de couleur plus foncée.
• L’hydrolyse consiste à solubiliser les hémicelluloses par un traitement à chaud (160°C)
sous pression pendant 15 heures [Bur, 75]. La réduction du gonflement à l’eau est alors
consécutive à la création de nouvelles liaisons entre les composants chimiques des parois
cellulaires. Toutefois, il s’ensuit une diminution des propriétés mécaniques du matériau en
flexion et cisaillement.
L’objectif est d’éviter la fixation des molécules par les groupements hydroxyles du
bois. Divers procédés de traitement dans la masse ont été utilisés : remplacement des
groupements hydroxyles par des groupements chimiques plus hydrophobes, blocage des
groupements OH par estérification, utilisation d'agents ignifugeantsou encore d'agents
d’étanchéité.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Certains auteurs ont proposé plusieurs techniques, comme par exemple l’association
d’un traitement d’imprégnation suivi d’une compression [Dar, 88] ou encore l’association de
traitements thermiques et chimiques [You, 86].
Toutefois, même si les traitements sont plus au moins efficaces en eux- mêmes, il faut
toujours tenir compte des interfaces avec la matrice dans laquelle les granulats sont introduits.
Nous avons aussi le traitement de rétification, ce traitement sera décrit et discuté en détail
dans le chapitre II.
I.3. Autre renfort utilisé dans ce travail : les rubans de verre métallique
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Chapitre I : Etude bibliographique
Tab. I.6 : Caractéristiques mécaniques et physiques de quelques fibres [Ken et al. 00]
Le renforcement des ciments par des fibres cellulosiques donne un matériau composite
qui peut remplacer l’amiante-ciment dans de nombreuses applications telles que les plaques
de toiture, la tuyauterie, les revêtements de murs et d’autres applications intérieures.
Notons que l’intérêt est aussi d’utiliser des matériaux cellulosiques de rebut (chutes,
copeaux, papier, …) afin d’apporter un moyen de les valoriser.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Rappelons que ces molécules sont largement présentes dans les extractibles du bois,
notamment du bois rétifié, et que les polyphénols, oligomères de ces mêmes molécules, sont
également susceptibles de donner des complexes d’ions métalliques. On peut retenir que la
présence de molécules organiques diverses dans l’eau de gâchage peut introduire des
perturbations de l’hydratation du ciment, entraînant dans certains cas une chute des
résistances mécaniques du matériau. Les extractibles aqueux du bois sont donc susceptibles
d’avoir de tels effets.
[Ang, et al. 01] ont préparé des composites fibres de bagasse-ciment, avec une
distribution aléatoire des fibres dans le composite. Ils se sont concentrés sur l’influence de
divers paramètres sur la prise du matériau composite bagasse-ciment : les constituants
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Chapitre I : Etude bibliographique
végétaux de la fibre de bagasse, le traitement thermique de la fibre (bagasse rétifiée entre 175-
250°C) ou le traitement chimique d’hydrolyse par l’acide chlorhydrique, le taux massique de
fibres de bagasse dans le composite et le pourcentage d’eau ajoutée. Cette étude montre l’effet
retardateur de la lignine sur la prise du matériau composite et le comportement du composite
est quasiment le même que celui du ciment classique ou du composite cellulose-ciment pour
de faible teneurs en fibres de bagasse rétifiées à 200°C.
[Khe et al. 00] ont supposé que la liaison interfaciale, dans le cas des ciments
renforcés par des fibres, peut être affectée par plusieurs paramètres comme le rapport
« eau/ciment », la porosité, la morphologie de la fibre et la compaction. Cette liaison peut être
aussi de nature physique ou chimique ou une combinaison des deux, et cela en fonction de la
nature de la matrice et de la fibre renforçante.
Ils annoncent aussi que le module d’élasticité en traction est maximal (Et = 13.62 ±
3.45 GPa) pour un taux de fibres de 4%, alors que celui en flexion diminue avec
l’augmentation du taux de fibres. A partir des calculs, ils ont trouvé que le cisaillement
interfacial varie entre 0.35 et 0.45 MPa; le cisaillement ne peut pas être très élevé à cause de
l’incompatibilité entre la fibre et la matrice et aussi parce que, sous charge, il y a le
décollement de la fibre d'avec la matrice.
[Bla et al. 99] ont proposé d’utiliser dans les composites « les fibres secondaires »,
c’est -à-dire, les fibres de papier recyclé et de produits de papier. La résistance à la flexion et
la ténacité de tels composites sont plus importantes que celles du ciment pur. Des cycles de
congélation-décongélation du composite augmentent son module élastique dynamique, alors
que pour le ciment pur c’est le contraire. En même temps, la résistance à la flexion diminue
avec l’augmentation de l’humidité des composites.
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Chapitre I : Etude bibliographique
Les composites secs montrent des valeurs de la ténacité plus petites que les composites
humides. Les propriétés mécaniques du composite ont été améliorées par le traitement
chimique de la surface des fibres de bois, l’utilisation du malaxage par cisaillement à grande
vitesse et par la modification de la matrice cimentaire.
Dans cette étude les fibres des résineux, les fibres de feuillus et les fibres de papier de
journal on été utilisées. Les fibres ont été traitées par des solutions (1, 10, 30, 60, et 100% en
volume) d’acrylique et par une solution aqueuse d’alkylakoxylane avant de les mélanger au
ciment.
La résistance à la flexion est plus grande pour le composite que pour le ciment pur.
Les deux traitements améliorent les valeurs de la résistance à la flexion par rapport aux fibres
non traitées. Mais, le traitement par la solution de 30 % et plus d’acrylique abaisse la
résistance à la flexion. Le composite avec les fibres de feuillus donne les meilleurs résultats
de la résistance à la flexion. Cela s’explique par le fait que les fibres de résineux sont plus
courtes, que celle des fibres de feuillus et les fibres servent de ponts entre des microfissures
développées dans la matrice cimentaire. Ces résultats se confirment par d’autres études : les
ciments renforcés de fibres courtes développent de plus faibles résistances que ceux renforcés
de fibres longues.
La longueur des fibres traitées par la solution d’alklaoxylane n’a pas une grande
influence sur la résistance à la flexion du composite. Les valeurs de la résistance à la flexion
du composite avec fibres traitées sont comparables avec celles du composite avec fibres non
traitées. De même, le traitement par la solution de 100% d’alkylalkoxylane donne une chute
de la résistance à la flexion pour tous les types de fibres. En comparant les deux types de
traitement, les auteurs indiqunt que les valeurs de la résistance sont plus élevées pour les
fibres traitées par la solution d’alkylalkoxylane.
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Chapitre I : Etude bibliographique
pas de résultats sensiblement différents des résultats pour le composite aux fibres non traitées.
Le composite aux fibres traitées par la solution de 100% d’alkylalkoxylane donne les valeurs
de la résistance à la compression plus élevées que celles pour le composite aux fibres traitées
par la solution de 100% d’acrylique.
Dans une autre étude, [Bla et al. 94] annoncent que l’amélioration des propriétés
mécaniques du composite peut être atteinte par la modification de la matrice cimentaire et
par l’utilisation du malaxage par le cisaillement à grande vitesse. Pour modifier les propriétés
de la matrice les auteurs proposent diffèrents types de ciment.
Les effets de remplacement d’une partie du ciment par la fumée de silice ont été
étudiés dans ce travail. La fumée de silice contient plus de 95% de SiO2 amorphe avec une
taille de grain d’environ 0.01 micron. L’addition de fumée de silice améliore la maniabilité de
la pâte cimentaire et augmente la résistance à la flexion (22,8 MPa avec l’addition de 6% en
masse de fumée de silice par rapport à 15,2 MPa sans l’addition de fumée de silice). En même
temps, l’addition de fumée de silice diminue l’alcalinité de la matrice et donc diminue le
dégrée de dégradation des fibres de bois. Cet aspect a été étudié dans le détail par A. Govin
[Gov, 04]. Les fibres qui contiennent de grande quantité de lignine sont plus sensibles au
milieu alcalin de la matrice cimentaire que les fibres où la quantité de lignine est négligeable.
C’est parce que la lignine et l’hémicellulose sont plus susceptibles à l’attaque alcaline et à la
dégradation chimique que la cellulose.
[Led et al. 96] ont examiné l’effet d’addition au mélange ciment + argile de copeaux
de bois. La résistance à la compression du composite diminue avec l’augmentation du taux de
copeaux de bois, alors que la résistance à la traction augmente avec l’augmentation de taux de
34
Chapitre I : Etude bibliographique
copeaux de 0 à 10%. Cette augmentation peut être expliquée par le fait que les copeaux jouent
le rôle de fibres dans la matrice. En plus, l’addition des copeaux améliore la performance
thermique d'isolation du composite et diminue ses variations dimensionnelles.
D’autre part, les variations dimensionnelles peuvent être comparées avec l’absorption
d’eau des copeaux et du composite. La réduction des valeurs d’absorption d’eau de composite
par rapport à celles pour les copeaux seuls s’explique par le fait que dans le composite, la
matrice absorbe aussi. Excepté les résultats du traitement par la chaux, la réduction des
variations dimensionnelles est plus importante que la réduction d’absorption d’eau pour les
copeaux et le composite. Cette conclusion démontre que les variations dimensionnelles ne
sont pas seulement dues à l’absorption d’eau des copeaux. La conséquence de ce processus est
que la modification de la porosité de la matrice peut être un facteur essentiel pour la réduction
de la variation dimensionnelle. Cela concorde avec des recherches antérieures
Le traitement par l’eau bouillante suivi du traitement par la chaux hydraulique permet
de minimiser considérablement les variations dimensionnelles du composite. Ce procédé
technique permet d’atteindre un excellent compromis dans les propriétés du matériau.
35
Chapitre I : Etude bibliographique
Résistance à Coefficient de
Résistance Variations
composite, %
L’absorption
L’absorption
copeaux, %
Densité conductivité
d’eau des
d’eau des
la
Traitement à la traction dimensionnelles,
Kg/m3 compression thermique
MPa mm/m
MPa W/mK
Sans
240 49 0.85 8.9 3.8 3.50 0.22
traitement
L’eau
112 34 0.85 9.7 4 2.00 0.22
bouillante
La chaux 99 25 1.11 12.7 4.95 1.18 0.27
L’eau
bouillante 89 23 1.12 13.1 5.1 0.95 0.27
+la chaux
Le ciment 87 22 1.20 12.4 4.4 1.35 0.33
L’eau
bouillante 79 20 1.20 12.6 4.8 1.00 0.28
+le ciment
L’huile de
42 22 1.00 8.5 2.9 2.2 0.25
lin
Les
valeurs <1.40 >5.0 <1.00 <0.30
prévues
Tab. I.7 : Influence des divers traitement des copeaux étudiées sur les caractéristiques du
composite [Led et al. 96]
[Tam, 01] a utilisé des copeaux du bois de source industrielle au Sénégal. Les copeaux
saturés d’eau sont introduits dans le ciment et le composite obtenu est testé en compression et
en flexion. Avec l’augmentation de la quantité, pour un taux de gâchage fixé, la densité
diminue, ainsi que les résistance mécaniques.
36
Chapitre I : Etude bibliographique
[Cab, 92] a présenté un étude comparative des bétons de fibres métalliques, de verre et
de bambou. Dans cette étude, l'auteur tend à accréditer la possibilité d’utiliser la fibre de
bambou dans la technique des bétons de fibres, compte tenu de l’intérêt économique que ceci
représente. La fibre de bambou possède des propriétés mécaniques acceptables par rapport à
d’autres fibres classiques. Le Tableau I.8 récapitule les résistances à la rupture du bambou
sous diverses sollicitations.
37
Chapitre I : Etude bibliographique
RC 7J +6% +10% +4% -9% +7% +11% +10% +6% +26% +37% +42%
RC 14J +8% +5% -8% -18% -10% -15% -17% -19% +9% +21% +10%
RT 14J +26% +38% +42% +14% +41% +62% +71% +56% +54% +85% +92%
MVA 14J -2% -3% -4% -5% -5% -6% -7% -9% +1% +3% +5%
∆l/l 14J -7% -16% -21% -31% -17% -9% -3% +6% -3% -21% -30%
∆l/l 56J +9% +3% +2% -6% +4% +10% +10% +13% -6% -14% -25%
Il apparaît que pour la résistance en compression, les fibres métalliques semblent les
plus efficaces, suives par les fibres de bambou et les fibres de verre. Pour les résistances en
traction, le meilleur rendement est également obtenu avec les fibres métalliques, mais dans ce
cas les fibres de verre donnent de meilleurs résultats que les fibres de bambou bien que ces
dernières puissent conduire pour certaines matrices à des améliorations non négligeables. Par
contre, d’un point de vue allégement (et par voie de conséquence très certainement pour ce
qui est de l’aspect isolation thermique), ce sont les fibres de verre qui sont le plus
intéressantes devançant de très peu les fibres de bambou, alors que les fibres métalliques
contribuent à alourdir le matériau.
En ce qui concerne le retrait, les fibres métalliques conduisent quel que soit l’âge à des
diminutions importantes de retrait, alors que le même phénomène s’atténue avec l’âge pour
les fibres de bambou et que les fibres de verre n’apportent quasiment aucune amélioration. Il a
conclu que l’efficacité des fibres dépend de la relativité des caractéristiques fibres- matrice et
que les fibres bambou conduisent selon la caractéristique étudiée à des résultats du même
ordre que ceux obtenus avec les fibres métalliques ou de verre.
38
Chapitre I : Etude bibliographique
blanchies, et raffinées à 280°, en raison de leur faible coût et de leurs bonnes propriétés
mécaniques par rapport à d’autres fibres.
Dans cette étude, ils donnent une évaluation des caractéristiques mécaniques des
ciments renforcés par des fibres de cellulose qui diffèrent par leurs procédés de fabrication,
tout en essayant de comprendre le mode de rupture par visualisation des surfaces de rupture
au microscope électronique à balayage et la durabilité du matériau conservé dans différents
milieux hygroscopiques.
Ils supposent que les fibres longues peuvent offrir une grande résistance au
déchaussement quand le composite est chargé, ce qui entraîne de fortes valeurs de l’énergie de
rupture statique. En plus, les composites ayant donné une grande énergie de rupture sont aussi
les plus résistants au choc.
Par contre, dans le cas de ciments renforcés de fibres de cellulose, des liaisons
interfaciales mécaniques ou chimiques importantes s’imposent. La liaison mécanique se
manifeste dans le processus de raffinage de fibres qui fait libérer les microfibrilles se trouvant
à l’intérieur des fibres et qui seront en contact avec le milieu ambiant. L’entrecroisement de
ces dernières avec la matrice améliore les performances mécaniques et crée, par conséquent,
un bon transfert de charges de la matrice vers les fibres. Celles-ci à leur tour supportent les
39
Chapitre I : Etude bibliographique
charges jusqu’à la rupture. La liaison chimique se justifie par la morphologie et par la nature
des constituants du composite.
Les composites renforcés par des fibres traitées ont des valeurs de résistance, de
module d’Young et d’énergie de rupture plus élevées que celles des composites renforcés par
des fibres non traitées. Ceci est dû au traitement des fibres qui éliminent les produits nuisibles
et indésirables. La lignine qui est relativement rigide et qui manque de compatibilité chimique
avec le ciment, réduit la surface de liaison entre fibre et matrice et provoque, par la suite, de
faibles résistances au déchaussement. [Bla et al. 99]
L’examen des surfaces de rupture des composites renforcé par des fibres longues non
traitées indique que la rupture a lieu par déchaussement des fibres. L’extrémité de fibre est
pointue, avec une diminution de sa section. De plus, on observe la présence des trous attestant
40
Chapitre I : Etude bibliographique
que la fibre a glissé et a été enlevée. Cette constatation confirme bien la fragilité du matériau
car, durant la rupture, les fibres ne s’opposent pas à la propagation des fissures. Dans le cas
des ciments renforcés de fibres longues la rupture a lieu, en grande partie, par fracture des
fibres à leur extrémité, ce qui nécessite une grande énergie de rupture, d’où une bonne
ductilité du matériau. Cette différence dans la rupture entre les composites avec les fibres
longues traitées et non traitées est due à deux raisons :
1. Dans le cas de fibres non traitées, les extraits provenant de la fibre empoisonnent la
matrice et entraînent une liaison interfaciale très faible.
2. Les fibres traitées sont chimiquement compatibles avec le ciment et, par conséquent,
donnent une bonne liaison interfaciale.
[Para et al. 77] ont supposé en général que la liaison ciment/bois est régie à la fois par
des paramètres physiques et chimiques. En effet, elle dépend de la pénétration du mélange
matriciel dans les pores et les canaux du bois. Par ailleurs, l’action de l’eau sur le ciment
conduit à l'hydrolyse des atomes métalliques –Ca-OH, - Si-OH, Al-OH. Le bois, lui, contient
des groupements hydroxyles –C-OH et des groupements carboxyliques. Il peut donc se
produire des liaisons hydrogènes et des ponts hydroxyles entre une matrice cimentaire et des
granulats de bois.
On a pu montrer que les ciments Portland ne réagissent pas tous de la même façon à
l’effet retardateur des bois, et l’influence de caractéristiques telles que la classe de résistance,
la rapidité de prise du ciment, la composition minéralogique a fait l’objet d’études [Sim, 85].
Selon [Ben et al. 95], la taille de la section des fibres influence considérablement la
microstructure de l’interface fibre-matrice :
- Pour les micro fibres, les fibres ayant un diamètre inférieur ou égal à celui des
particules de ciment (≤ 70 µm), la microstructure de l’interface est dense, peu
41
Chapitre I : Etude bibliographique
différente de celle de la matrice. Ceci est dû au fait que les diamètres des fibres et
des particules de ciment sont du même ordre de grandeur.
- Pour les fibres en faisceau, les particules de ciment et les hydrates formés ne
pouvant pénétrer dans le faisceau, la microstructure autour du filament se
différencie selon son positionnement interne ou externe.
- Pour les macro- fibres, les fibres ayant un diamètre supérieur à celui des particules
de ciment, la microstructure de l’interface ressemble à celle de l’auréole de
transition des granulats dans le béton. Sa formation est due entre autre à un effet de
paroi et de ressuage au niveau de l’interface. Elle peut se composer d’un film
duplex, d’une couche discontinue de cristaux issus de l’hydratation du ciment (en
particulier de cristaux de portlandite orientés) et d’une zone poreuse.
D’un point de vue mécanique, à cause de sa structure l'interface peut être considérée comme
un aspect important du composite.
[Yua et al. 89] proposent diverses méthodes pour renforcer la structure et accroître la
rigidité de l’interface. Parmi ces méthodes, citons l’ajout de fumées de silice et la diminution
du rapport eau /ciment.
42
Chapitre I : Etude bibliographique
ci en apportant des traitements spécifiques aux trois éléments du composite ; la matrice, les
particules et l’interface. Leur conclusion est qu’un composite constitué de ciment et de sable
avec des particules de bois imprégnées de bitume présente des caractéristiques intéressantes.
[Bou et al. 98, 99] ont observé une hystérésis très prononcée entre des isothermes
d’adsorption-désorption obtenues à partir de composites ciment-argile-bois ; ce phénomène
s’observe surtout dans le domaine d’humidité relatives allant de 0 à 75%. Il est donc très
probable qu’une hystérésis sera observée sur des mesures de variations dimensionnelles.
[Li et al. 90, 92], puis [Maa et al. 94] et [Maa et al. 95], proposent une expression de
cette force en fonction de l’angle d’inclinaison sous une forme exponentielle, comme le
montre la Figure I.13. Ils remarquent qu’une certaine zone de la matrice (en grisé) forme une
sorte de poinçon et exerce une force d’appui sur la fibre, ce qui se traduit par un frottement
supplémentaire au niveau du point de contact, caractérisé par un coefficient de frainage f :
43
Chapitre I : Etude bibliographique
Matrice
augmentation
du frottement
θ
Fmax(H, θ = 0) Fmax(H, θ = 0) exp (f θ)
Fig I.13. : Influence de l’orientation sur la force d’extraction [Li et al. 90]
[Li et al. 90] ont étudié l’effet de l’orientation et de la longueur enchâssée de fibres de
nylon et de polypropylène sur la charge maximale et l’énergie de rupture, pour un angle
d’inclinaison variant entre 0 et 75°. Les résultats de leur essais montrent que la force et
l’énergie augmentent avec l’accroissement de l’angle d’inclinaison jusqu’à atteindre un
maximum à 45° à cause de l’augmentation de f (f = 0,99 pour le nylon et 0,77 pour le
polypropylène) et elles ensuite diminuent pour les plus grands angles (Fig. I.14).
20
15
Fmax (N)
10
0
0,5
0,4
Energie (J/m2)
0,3
0,2
0,1
0
0 20 40 60 80
Angle d'inclinaison (degres)
Fig. I.14 : Evolution de la force et l’énergie de rupture en fonction de θ [Li et al, 90]
44
Chapitre I : Etude bibliographique
A l'origine, ce test a été développé pour les essais sur fibres enrobées par des matrices
polymères. Plus récemment, cette technique a été utilisée pour caractériser les propriétés
interfaciales des composites à matrice fragile.
Le principe de cet essai consiste à soumettre une fibre, dont une partie est enchâssée
dans un bloc de matrice, à une contrainte de traction uniaxiale (Fig. I.15 à gauche), jusqu'à
provoquer la décohésion à l'interface, puis l'extraction complète de la fibre
Matrice A B
F
Déplacement (d en mm)
Fig. I.15 : Schéma du test de pull out (à gauche) ; courbe typique d'extraction (à droite)
Une courbe type d'extraction, telle que celle présentée sur la Figure I.15 à droite, se
scinde en deux parties distinctes :
Les grandeurs qui sont généralement extraites de cette courbe sont [Naa et al. 91] :
45
Chapitre I : Etude bibliographique
Parmi l’ensemble des tests d’arrachement développés depuis une trentaine d’années, il
se dégage plusieurs familles de montages. Toutes tentent de résoudre au mieux trois des
principaux problèmes inhérents à l’essai d’arrachement de fibre, qui sont :
1. la réalisation des éprouvettes avec une fibre insérée dans le béton ou le ciment,
2. la fixation de l’éprouvette sur la machine d’essai,
3. la coaxialité de l’axe de la fibre et de la direction d’arrachement.
46
Chapitre I : Etude bibliographique
machine d’essai : l’accrochage sur fond de l’éprouvette (Fig. I.15) [Leu et al. 97],
l’accrochage sur les côtés ou l’accrochage sur le devant de l’éprouvette [Ham, 96].
Le principal avantage de cette famille de montages est qu’elle permet d’obtenir
directement la courbe d’arrachement d’une fibre de longueur connue, enrobée dans un
cylindre de béton. Ses inconvénients résident dans la difficulté d’aligner parfaitement la fibre
avec la direction d’arrachement et dans l’enregistrement de la déformation élastique de
l’extrémité libre de la fibre fixée dans le mors de traction, qui nécessite une correction de la
courbe brute d’arrachement. Il faut également noter qu’il est difficile de mesurer de façon
précise la distance d’arrachement de la fibre sur ce type de configuration.
Dans la seconde famille de montages, la fibre est entièrement enrobée de matrice (Fig.
I.16), et l’éprouvette est réalisée à partir de deux coulées de béton successives. L’intérêt
d’enrober entièrement la fibre de matrice réside dans un meilleur alignement de la fibre avec
la direction de traction, la difficulté d’alignement est alors en partie reportée sur le
positionnement de la fibre au moment du coulage. Le second intérêt de cet essai est de simuler
l’ouverture d’une fissure d’éprouvette macroscopique de type éprouvette de traction en
maîtrisant les paramètres de longueur et d’orientation de fibre. De plus, la mesure de la
distance d’arrachement de la fibre hors de la matrice est facilement réalisable par méthode
extensométrique.
Fibres
Demi- éprouvette
coulée en premier
Fibre L1 L2 F
Matrice Matrice
Demi- éprouvette
d
coulée en second
F
Fig. I.16. Essai d'extraction sur une Fig. I.17. Essai d'extraction out sur
fibre enchâssée des deux cotés. plusieurs fibres simultanément.
47
Chapitre I : Etude bibliographique
L’arrachement d’une fibre inclinée fait intervenir des mécanismes complexes. A partir
des résultats d’un grand nombre d’essais, les conclusions restent cependant du domaine de
l’observation expérimentale. La modélisation des phénomènes d’arrachement d’une fibre
inclinée tente de quantifier et d’apporter des bases physiques aux processus mécaniques mis
en œuvre.
des modèles phénoménologiques issus de résultats d’essais réalisés sur des fibres
polymères,
des modèles basés sur la résistance des matériaux, généralement utilisés pour décrire
le comportement d’une fibre métallique,
des modèles (peu nombreux dans le cas de l’arrachement d’une fibre inclinée) issus de
la mécanique de la rupture, dont nous ne parlerons pas ici.
48
Chapitre I : Etude bibliographique
f=0,99
3
f=0,7
polypropylène
nylon
0
0 20 40 60 80
Angle d'inclinaison (degrés)
[Li et al, 90] proposent une modélisation basée sur une formulation mathématique
compatible avec l’évolution de charge observée, elle se présente sous la forme suivante :
F(θ ) = (Fθ =0 ) e (f θ)
où : f est un paramètre représentatif des mécanismes d’arrachement supplémentaires
spécifiques à une fibre inclinée.
Pour les fibres polymères, la composante nécessaire à la déformation de la fibre est
très faible et la rupture d’un élément de béton ne se produit que pour des angles d’inclinaison
importants. La grandeur f est donc essentiellement caractéristique du frottement entre la fibre
et la matrice. L’auteur obtient un bon ajustement entre la théorie et l’expérience (Fig. I.18).
Ils ont montré aussi, que la contrainte de cisaillement peut évoluer avec le
déplacement d'extraction (d). Cette évolution est prise en compte dans le modèle en exprimant
49
Chapitre I : Etude bibliographique
τ(d) = τ 0 + a 1d + a 2 d 2
Les constantes τ0, a1, et a2 sont déterminées expérimentalement pour un couple fibre-matrice
et des conditions d’essai données.
Dans un article récent, [Leu et al. 97] présentent une critique de ce modèle qui porte
essentiellement sur les trois points suivants :
1. les essais ayant servi de base à l’expression de ce modèle ont été réalisés sur une
configuration dans laquelle la fibre était déjà courbée. Les résultats obtenus ne sont
donc pas exactement représentatifs de l’arrachement d’une fibre droite inclinée dans
un composite traversé par une fissure.
2. le développement du modèle est uniquement basé sur le calcul de la charge au pic en
fonction de l’angle d’inclinaison de la fibre.
3. les ruptures de matrice observées n’ont pas été prises en compte dans le modèle, ni la
déformation plastique de la fibre.
[Leu et al. 97] appuient leur argumentation sur la comparaison des résultas obtenus à
partir des deux configurations d’essai évoquées sur la fibre courbée et la fibre droite inclinée.
Ils montrent que les charges d’arrachement sont plus importantes dans le cas d’une fibre
coudée et que les différences entre les courbes expérimentales s’accentuent avec l’angle
d’inclinaison (Fig. I.19).
a b
c d
50
Chapitre I : Etude bibliographique
En conclusion, ces modèles présentent une série d’équations simples, qui peuvent
donner de bons résultats lorsqu’on compare les courbes théoriques et expérimentales.
Néanmoins, de nombreux paramètres sont pris en compte. Ces paramètres doivent être
déterminés par un nombre important d’essais et ne sont valables que pour un couple de
matériaux précis et des conditions expérimentales données.
Les modèles développés à partir de la résistance des matériaux sont plus nombreux. Ils
utilisent généralement une approche analytique et tentent de prendre en considération de
façon découplée l’ensemble des phénomènes d’arrachement.
La décohésion et l’arrachement sont pris en compte de la même façon pour une fibre
alignée, mais sont calculés à partir de la composante Fx de la charge d’arrachement (Fig. I.20).
L’évolution de cette charge en fonction de la longueur de fibre restant enrobée dans la matrice
est calculée à partir de la contrainte de cisaillement uniforme obtenue lors d’un essai de pull-
out sur fibre alignée de la façon suivante :
Fx (d) = 2π τ f (L 0 − d) (I.1)
[Kat et al. 95] réalisent une approche plus complexe du calcul de la déformée en
couplant les effet de N et P dans le calcul de la flèche. D’autre part, ils intègrent également la
déformation de la matrice en modélisant l’ensemble béton-fibre par une poutre semi infinie
51
Chapitre I : Etude bibliographique
reposant sur une fondation élastique et caractérisée par un module de fondation (k). Cette
approche est aussi utilisé par [Zha et al. 02] dans un modèle analytique sur une fibre inclinée
de carbone que nous allons détailler plus loin.
q L1
Fibre
N
P
P M
Rrm
θ
N supp = f R m (I. 3)
La rupture d’un élément de béton, lorsqu’elle est modélisée, est déterminée à partir
d’un critère de résistance à la compression de la matrice. Les dimensions de l’éclat sont
calculées avec l’hypothèse d’une rupture de la matrice perpendiculairement à la fibre [Katz et
52
Chapitre I : Etude bibliographique
Li 95]. Cette étape de la modélisation reste cependant mal maîtrisée et un ajustement des
paramètres de rupture à partir des résultats expérimentaux est nécessaire.
[Zhan et al. 02] ont proposé un modèle de simulation pour analyser l’influence de
l’inclinaison de l'angle d’une fibre de section ronde sur la charge à la rupture dans un
composite cimentaire renforcée par des fibres de verre ou de carbone. Ils ont réalisé une étude
paramétrique de l'efficacité du pontage, comprenant l'influence des modules élastiques de la
fibre et de la matrice, la contrainte de liaison interfaciale entre fibre et matrice, l'orientation de
la fibre sur la résistance apparente à la rupture de la fibre.
aa
w
Fig. I.22: Courbure de la fibre au travers de la fissure d’ouverture w [Zhan et al. 02].
53
Chapitre I : Etude bibliographique
friction entre la fibre et le ciment, et accroît donc la force nécessaire pour faire glisser la fibre.
Ainsi, une friction complémentaire est développée entre la fibre et la matrice pendant
l’extraction de la fibre. L’influence de cette friction sur la force de pontage dépend des
propriétés interfaciales entre la fibre et de la matrice et de l’angle de l’inclinaison. Selon
[Zhan et al. 02], cet effet (effet de freinage ou snubbing) peut être inclus dans la force
d’extraction par la relation suivante :
Dans ce qui suit, nous avons adapté cette approche analytique à notre cas où les
baguettes de bois sont de section carré et où elles sont susceptibles de se fendre sous l’effet
des efforts tranchants.
Les modèles issus de la résistance des matériaux semblent donc les plus développés et
plus rigoureux. Ils tentent de prendre en compte l’ensemble des mécanismes d’arrachement
d’une fibre inclinée. Ils peuvent s’appliquer à l’arrachement de fibres de bois et métalliques
pour lesquelles la rupture d’éclats de matrice et de déformation élasto-plastique de la fibre
sont des phénomènes qui ne peuvent pas être négligés. Néanmoins, ces modèles sont
généralement basés sur des approches simples de l’arrachement de la fibre de la matrice.
Certaines parties de la modélisation, comme la rupture de la matrice, restent encore peu
développées et doivent être ajustées à partir des résultats expérimentaux.
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Chapitre I : Etude bibliographique
I.5. CONCLUSION :
Un certain nombre d’auteurs ont proposé des traitements des fibres afin de les rendre plus
compatibles avec les matériaux cimentaires. Parmi eux, l’équipe du SPIN de l’ENSMSE a
mis au point un traitement thermique appelé la "rétification", qui a pour but de rendre le bois
hydrophobe, d’où des propriétés d’imputrescibilité et de stabilité dimensionnelle attendues.
L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier l’effet de ce traitement sur des fibres de bois
(dans notre cas : peuplier) en vue de renforcer le comportement mécanique de la matrice
cimentaire. La plupart des auteurs cités n’ont pas étudié de façon approfondie le
comportement mécanique des composites ciment-bois. Il s’avère donc intéressant de connaître
l’influence des paramètres qui interviennent dans le pontage d’une fissure par un renfort
orienté aléatoirement. C’est le point de passage nécessaire pour exploiter au maximum
l’apport mécanique du bois, en plus de ses fonctions d’isolation et d’allègement.
Après avoir caractérisé le comportement des renforts et des matériaux composites modèles
(ciment hydraté contenant un nombre connu de fibres orientées de façon bien définie), nous
nous proposons de modéliser ce comportement en prenant en compte l’ensemble des
mécanismes d’arrachement. Le modèle sera aussi appliqué et validé sur du ciment renforcé
par des renforts en verre métallique, où l’objectif principal est l’accroissement des propriétés
mécaniques.
55
Chapitre I : Etude bibliographique
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