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Chapitre I : Etude bibliographique

Chapitre I :

Etude bibliographique
I.1. La matrice cimentaire.
I.1.1. Définition :

Le ciment est un liant hydraulique qui se présente sous la forme d’une poudre très
fine, composée d’oxydes minéraux dont les deux principaux sont la chaux (CaO) et la silice
(SiO2). Il réagit avec l’eau en donnant des hydrates stables qui lui confèrent une résistance
mécanique. Les réactions d’hydratation du ciment conduisent à la formation d’une pâte
durcissant progressivement à l’air ou dans l’eau.

I.1.2. Constituants :

Le Ciment Portland Artificiel (CPA) se compose principalement de clinker. Ce dernier


est obtenu par mélange de matières premières naturelles de composition chimique adéquate.
La préparation du cru consiste à mélanger de manière homogène du calcaire (80%) et l’argile
(20%). Le cru est ensuite calciné à 1450°C pour former le clinker.

Les granules de clinker, dont la taille varie de 5 à 40 mm de diamètre, sont finement


broyés avec addition de gypse (3 à 5%) pour réguler la prise. Un ciment est composé en
général des 4 phases principales C3S, C2S, C3A, C4AF (Tableau I.1).

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Les phases C3A et C2 (A,F), plus couramment dénommée C4AF, se situent


généralement entre les grains de C3S et C2S. Le clinker contient aussi des éléments mineurs
tels que : Na2O, K2O, MgO, CaO libre, TiO2, SO3, P2O5 et Cr2O3.

Désignation des Formules Abréviation Solution solide Répartition


minéraux purs de la phase pure %
présente dans le
clinker
Silicate tricalcique 3CaO, SiO2 C3S Alite 45 à 65

Silicate bicalcite 2CaO, SiO2 C2S Bélite 10 à 30

Aluminate tricalcique 3CaO, Al2O3 C3A Aluminate 5 à 15


tricalcique ou
célite
Alumino-ferrite de 2CaO, pAL2O3 C2APF1-P Alumino-ferrite 5 à 15
calcium (1-p)Fe2O3

Tab. I.1 : Les différentes phases du clinker [Seid et al. 80]

I.1.3. Hydratation du Ciment Portland Artificiel (CPA) :

Le contact du ciment avec l’eau déclenche un mécanisme d’hydratation comprenant


(dans l’ordre où elles s’effectuent) les réactions d’adsorption, d’hydrolyse, de dissolution, de
solvatation, de précipitation, de cristallisation, de germination, de migration et de diffusion.
Ce mécanisme doit être considéré dans toute sa complexité, en tenant compte des différentes
interactions mutuelles de ses différentes réactions.

L’hydratation du CPA correspond à une suite de réactions chimiques entre les


différents composants du clinker, le gypse et l’eau. Celles-ci s’effectuent suivant un processus
de dissolution précipitation très complexe [Seid et al. 80], [Jaw et al. 85], [Ver, 89] qui peut
être schématisé sur la Figure I.1. L’ordre de réactivité des composants du ciment est connu :
C3A> C3S > C4AF> C2S

L’hydratation du CPA est un phénomène complexe faisant intervenir divers


processus (mécanisme d’hydratation) qui ont été élucidés dès la fin du 19éme siècle par Henri
Le Chatelier (1887). Il a notamment décrit trois étapes relatives à la prise du ciment :

L’adsorption physique et chimique de l’eau par les grains de ciment ;

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La dissolution ou solvatation, correspondant à un changement d’état du solide


ionique (ciment) en présence de solvant (eau) ;
La cristallisation, qui débute par la germination et se poursuit par la croissance de
cristaux.

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Formation de l’ettringite
Flux thermique (mW/g)

10 de dissolution Formation rapide de Formation de monosulfate


C-S-H et CH

8
Réactions- diffusion commandées
Augmentation de temps
6 d’induction de la

concentration Ca2
4

0 200 400 600 800 1000

Temps (min)

Fig. I.1. : Représentation schématique de l’hydratation du ciment [Jaw et al. 85]

I.1.4. La prise du ciment


Le ciment est un matériau fortement alcalin (pH >12,5) et contient des groupes
hydroxydes de métal comme :
1 1 1 1
− C− OH, − S i − OH, − A l − OH et − F− OH
1 1 1 1

dus à l’hydratation et à l’hydroxydation des silicates, des aluminates et des ferrites de calcium
qui sont présents dans la matrice ciment. La prise du ciment provient de l’augmentation du
volume des produits hydratés, conduisant à la diminution des distances entre les particules
individuelles, jusqu’à ce que l’écoulement plastique soit réduit par la force de cohésion [Jaw
et al. 85].

La dissolution des espèces ioniques et des compositions de la phase liquide jouent un


rôle important dans la prise du ciment. Par contre, la réactivité de C3A et la présence des
sulfates de calcium dans le ciment ont une influence sur la prise, en raison des larges
différences de solubilité du gypse semi- hydraté et de l’anhydrite soluble. La quantité d’ions
sulfates disponibles dans la solution contenue dans les pores est fonction de la présence des

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alcalins solubles dans le ciment, qui augmentent la solubilité du gypse. Quand le C3A réagit
avec les sulfates pour former l’ettringite ou le monosulfo- aluminate hydraté, la concentration
en sulfate diminue, et la phase liquide devient une solution d’hydroxydes de calcium et
d’hydroxydes alcalins.

En présence de gypse, celui-ci se trouve quelque peu modifié. Le gypse est ajouté au
clinker en temps que régulateur de prise qui bloque l’hydratation de C3A et permet celle de
C3S. L’hydratation de C3A en présence de C3S conduit à la formation, autour des grains de
C3A, de trisilicoaluminates [Jaw et al. 85].

Comme la solubilité du calcium en présence d’alcalins est faible (Fig. I.2),


l’hydroxyde de calcium cristallise et la phase liquide devient essentiellement formée d’une
solution d’hydroxydes alcalins. Ce phénomène a d’importantes implications sur la prise,
l’accélération de l’hydrations de C3S et la durabilité du béton.

Fig. I.2 : Solubilités relatives des alcalins et de CaO à 20°C et de CaSO4 [Jaw et al, 85].

I.1.5. Propriétés mécaniques du ciment au cours du durcissement.

La prise et le durcissement du ciment ou béton sont le résultat d’un certain nombre de


réactions chimiques dont les principales l’hydratation des silicates du clinker s’accompagnent
d’un fort dégagement de chaleur.
Les silicates de calcium C3S et C2S sont les constituants les plus importants du ciment
portland pour les propriétés mécaniques de la pâte durcie. Selon la quantité d’eau utilisée dans
les mélanges, deux niveaux d’hydratation sont observés.

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• Hydratation totale, où la quantité d’eau est suffisante pour hydrater les grains du
ciment.
• Hydratation partielle, où la quantité d’eau n’est pas suffisante pour hydrater
totalement les grains du ciment.
Au temps zéro, la pâte est constituée de grains de ciment anhydre et d’eau. L’hydratation de
C3S et C2S forme des produits hydratés dans la porosité capillaire (outer product) ainsi que la
surface des grains anhydre (inner product). Lorsque les surfaces de contact entre des hydrates
s’accroissent, elles conduisent à une augmentation de la résistance mécanique du matériau.
La Fig. I.3 montre un schéma simplifié des mécanismes d’hydratation des grains de ciment.

Fig. I.3 : Mécanismes simplifiés d’hydratation des grains de ciment [Alq, 03]

Les propriétés mécaniques (résistance en compression, en traction, module d’Young),


évoluent continûment avec le durcissement du matériau. Par ailleurs, la croissance de ces
caractéristiques est fortement accélérée par la chaleur. Comme pour un grand nombre de
réactions chimiques, la cinétique de l’hydratation répond assez bien à la loi d’Arrhenius
Le durcissement des pâtes de ciment s’accompagne d’un accroissement important des
résistances mécaniques. Mais, il y a des paramètres principaux dont dépend la résistance de la
pâte durcie comme la porosité et la composition du solide.

En ce qui concerne la porosité, il ressort des travaux de nombreux chercheurs que la


résistance à la compression et le module d’élasticité sont des fonctions exponentielles de la
porosité et quand elle augmente pendant le temps de durcissement, elle conduit à la
diminution la résistance à la compression et du module d’élasticité (Fig. I.4).

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100000

1000

E, module d'élasticité (MPa)


• • •
100 • •
• •
10000
Rc (MPa)

10
• •


0,1 1000
0 0
0 10 20 30 40 50 0 10 20 30 40 50 60
Porosité % Porosité %

Fig. I.4 : Effet de la porosité sur la résistance à la compression (à gauche) et au module


d’Young pour divers types de pâtes à température ambiante [Fel et al. 74]

Les résultats de [Gra et al. 78] tendent à prouver que, dans le cas des pâtes de ciment
hydratées à température ambiante, pendant un temps très long, c’est la porosité capillaire et
non la porosité totale qui est le paramètre essentiel. Ces auteurs utilisent comme paramètre de
porosité le rapport

ciment
Γ= (en volume)
eau + ciment
Leurs essais montrent deux types de comportement selon que Γ est supérieur ou
inférieur à 0,465 (Fig. I.5)

Log σult
1200
(daN/cm2) + + + + +

1000 +
Temps de
durcissement
800 infini +

+
600

400
+
+
200
+
Γ
0
0 0,465 0,6

Fig. I.5 : Résistance à la compression σult en fonction de Γ [Gra et al. 78]

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- Pour Γ compris entre 0 et 0,465, la résistance à la compression de la pâte durcie croît


exponentiellement avec Γ

- pour Γ > 0,465, la résistance à la compression est constante, bien que le degré d’hydratation
augmente et donc la porosité totale diminue quand Γ croît.

La valeur Γ =0,465 correspond à un rapport E/C = 0,37 (en masse, en prenant pour
densité du ciment 3,1 g/cm3) qui est à rapprocher de la valeur E/C = 0,35 donnée par [Pow,
61] comme valeur limite au- dessous de laquelle l’hydratation ne peut être complète car les
capillaires sont totalement remplis par les hydrates avant que le ciment anhydre ne soit
entièrement consommé.
Ainsi pour Γ < 0,465, le ciment est totalement hydraté ; pour Γ > 0,465, l’hydratation
est incomplète et la porosité capillaire est nulle. C’est donc bien la porosité capillaire qui
caractérise le comportement des pâtes de ciment étudiées pour les auteurs en question.

Ce résultat, bien vérifié pour la résistance en compression ne l’est plus pour la


résistance en traction. C’est que, vis-à-vis de la traction les pores interviennent aussi en
induisant des concentrations locales de contraintes déterminantes pour la rupture. Pour tenir
compte de cet effet supplémentaire [Gra et al. 78] propose de distinguer l’influence des
capillaires, des pores et des microfissures. Il souligne la baisse de résistance à la traction
observée sur des pâtes de ciment à E/C = 0,32 après 30 jours d’hydratation, montrant selon lui
le rôle important, dans cet essai, de certains types de pores, de très faibles volumes, tels que
des discontinuités aux frontières entre différentes espèces ou des microfissures se développant
à partir d’un certain degré d’hydratation.

[Pow, 58], indique que, pour une pâte de ciment donnée à divers états de maturité, la
résistance à la compression Rc est liée au rapport :

Volume d ′hydrate
Υ=
Volume d ′hydrate + volume des capillaires

par la relation empirique suivante : Rc = A.Yn


Où : n est généralement compris entre 2,6 et 3 et dépend de la nature du ciment.
A représente la résistance de l’hydrate (Fig. I.6)
Il est précis que la constante A de sa formule augment avec le teneur en ciment de la
pâte. Il est possible que cela corresponde sur la Fig. I.2 à la croissance de la courbe (σult - Γ)
légèrement supérieur à la croissance exponentielle prévue pour les matériaux poreux ; peut-

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être est-ce dû à une modification de la nature des produits d’hydratation en fonction du


rapport E/C initial.

Rc
(daN/cm2) ο
1000 ο
ο
ο
×
×
×
× ο
500 ×∆


∆ f = 34 000 Y3
∆ c
0 Y
0 0,2 0,4 0,6 0,8 1

Fig. I.6 : Résistance à la compression en fonction Y [Pow, 58]

De plus, en ce qui concerne la composition du solide CPA, les résultats sont


similaires à ceux trouvés par [Gra et al. 78]. A porosité capillaire nulle, la résistance d’une
pâte de CPA usuel est constante, quel que soit son degré d’hydratation. Le degré de
cristallinité et la densité du solide influencent la résistance ; pour obtenir la meilleur résistance
à une porosité donnée, il existerait une combinaison optimale de matériau bien cristallisé et de
matériau mal cristallisé, ce dernier agissant comme liant du premier.[Fel et al. 74]

Enfin, l’évolution de la nature des hydrates pourrait avoir une influence sur l’évolution
de la résistance au cours du durcissement, mais on peut affirmer que c’est encore l’évolution
de la porosité qui est le facteur principal d’évolution de la résistance. On veut obtenir un pâte
du ciment ou béton à la résistance maximale ; on cherchera à réduire au maximum le rapport
E/C pour dépasser le seuil en dessous duquel la porosité capillaire est nulle en fin
d’hydratation.

Le Tableau I.2 montre des valeurs de propriétés mécaniques (l’énergie de rupture,


module d’Young, rupture en traction, ténacité) de la pâte de ciment, du mortier et du béton à
28 jours.

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Matériau E Gc Rt KIc Long. caract.


(GPa) (J/m2) (MPa) (MPa√m) (m)
Pâte 21,6 9,3 5,5 0,45 0,01
Mortier 29,2 59,5 3,5 1,3 0,14
Béton 29,2 108 3,5 1,8 0,26

Tab. I.2 : Comparaison entre les propriétés mécaniques


de pâte de ciment, mortier et béton [Mod, 79].
I.2. Le bois
I.2.1. Généralités
Le bois fut le matériau multi- usage des débuts du développement industriel et le
support des premiers travaux en mécanique des matériaux au 16éme Siècle. Il reste la source
d’un tonnage considérable de produits à base de bois qui sont des matériaux de structure. La
mécanique reste donc une discipline majeure des « Sciences du bois ». [Tro et al.]

C’est une matière ligneuse et compacte qui compose les branches, le tronc et les
racines des arbres et des arbrisseaux. L’ensemble de tissus est composé des fibres ligneuses,
de parenchyme et de vaisseaux.

En fait, les essences productrices de bois peuvent être classées en deux catégories : les
gymnospermes, groupe auquel se rattache l’ordre des conifères ou résineux et les
angiospermes, groupe auquel appartiennent les feuillus.

Ainsi, l’observation d’une section transversale d’un tronc d’arbre, montre un certain
nombre de zones pratiquement circulaires, concentriques les unes aux autres, et correspondant
aux différentes phases de formation et de croissance de l’arbre. L’accroissement en diamètre
se fait par la prolifération de cellules au niveau de l’assise génératrice ou cambium, placée
sous l’écorce.

Enfin, outre le dessin des cernes et des rayons ligneux, on peut observer sur la section
transversale de certaines essences (chêne, châtaignier, pin, mélèze…), une partie centrale
appelée cœur, plus colorée que la partie périphérique l’aubier. Cette différenciation apparaît
lorsque l’arbre a atteint un âge suffisant ; alors la partie centrale cesse de vivre, l’eau, la sève
ne circulent plus dans les vaisseaux. Cette région se transforme peu à peu ; les membranes
s’épaississent de résine, tanins, matières colorantes et les vaisseaux s’obstruent par des
sécrétions gommeuses ou tanniques, c’est le phénomène de duraminisation. Cette différence

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dans la coloration et la composition chimique du cœur et de l’aubier se traduit par des


différences de propriétés du bois (en particulier, sa dureté).

I.2.2 Structure du bois


Le bois est un matériau fibreux. Les fibres sont constituées de cellules allongées de 1 à
3 mm de long et d’environ 30 µm de large. Elles sont disposées parallèlement à l’axe du
tronc ; ce sont elles qui donnent sa résistance au bois : le bois sera d’autant plus résistant que
la densité de fibres sera plus grande.

On peut définir trois directions principales du bois, selon l’axe du tronc et les cernes.
Les cellules ou trachéides sont orientées pour la plupart verticalement, selon l’axe
longitudinal. Les deux autres axes se définissent par rapport aux cernes ; il s’agit des
directions tangentielle et radiale.

Une coupe transversale permet de distinguer les éléments suivants (Fig. I.7) :

L’écorce externe, ou rhytidome, constituée de cellules mortes.

L’écorce interne, ou liber, qui conduit la sève.

Le cambium, organe de croissance qui forme le liber vers l’extérieur et les cellules
du bois vers l’intérieur.

L’aubier, partie vivante du bois.

Le cœur, ou duramen, constitué de cellules mortes

Cambium

Coeur
Liber

Aubier

Écorce externe

Fig. I.7 : Coupe transversale d’un tronc d’arbre [Bous, 02]

Les diverses parties du bois se distinguent par leur aspect, leur porosité et la composition
chimique des substances qu’elles renferment.

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I.2.3. Composition chimique du bois


Parmi les principaux constituants organiques, le bois est essentiellement constitué de
la cellulose (environ 50%), de lignine (environ 20%) et des hémicelluloses ( environ30% )
(Tab I.3).

Cellulose Hémicelluloses Lignines

Résineux 42% 27% 28%

Feuillus 45% 30% 20%

Tab I.3 : Compositions massiques moyennes du bois [Tro et al.]

Chimiquement, le bois se compose presque toujours de 50% de carbone, 42% d’oxygène, 6%


d’hydrogène, 1% d’azote et 1% d’éléments divers.

En plus, l’eau contenue dans le bois joue un rôle très important sur toutes les
propriétés : densité, propriétés physiques, caractéristiques mécaniques … etc. Elle peut
atteindre 100% (et parfois plus), de la masse du bois sec. Elle est présente dans le bois à trois
niveaux différents ; on distingue en effet :

• L’eau de constitution, combinée chimiquement à la matière ligneuse (elle reste


présente dans le bois dit « anhydre »)
• L’eau d’imprégnation, contenue dans les membranes des cellules
• L’eau libre, qui remplit les vides des tissus et l’intérieur des cellules lorsque les
membranes sont saturées d’eau.
La quantité d’eau (eau d’imprégnation et eau libre) contenue dans le bois est caractérisée par
un
paramètre appelé « taux d’humidité du bois » et est définie comme le rapport
(M h − M 0 )
H% = × 100
M0
Où ; Mh : masse de l’échantillon humide
M0 : masse de l’échantillon anhydre

Au cours du séchage du bois, c’est d’abord l’eau libre qui s’évapore. Le « point de
saturation » du bois est atteint lorsque l’humidité est de H=30% environ. Le séchage
continuant, c’est l’eau d’imprégnation qui commence à s’évaporer. Le bois « sec à l’air » a
une humidité de 13 à 17% suivant les saisons. On peut obtenir un état plus sec par séchage

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artificiel ; en particulier, on atteint l’état anhydre après passage durant plusieurs heures dans
une étuve à la température de 100 à 105°C.

I.2.4. Propriétés physiques du bois


Le bois est un matériau anisotrope : ses propriétés varient selon la direction considérée
(parallèle au fil du bois, perpendiculaire,…). La Figure I.8 montre les trois directions
principales sur une section transversal d’arbre du bois.

Fig. I.8: Les directions principales du bois [Thi et al. 01]

On peut caractériser les bois par un certain nombre de propriétés :

I.2.4.1. La masse volumique

Tous les bois n’ont pas la même masse volumique ; certains sont légers (peuplier,
épicéa, …) et d’autres très lourds (chêne, ébène, …). La masse volumique varie non
seulement d’une essence à l’autre, mais aussi au sein d’une même espèce. Ainsi, un mélèze
lourd peut peser jusqu’à trois fois plus qu’un mélèze léger. La résistance du bois augmente
généralement avec sa masse volumique ; il faut donc toujours tenir compte de la densité des
pièces. Il est important de remarquer que le bois poreux, et notamment le bois de peuplier que
nous avons utilisé dans ce travail presente une large dispresion de densité. Plus la porosité est
importante, plus le bois sera léger, et moins il sera résistant, dur et stable.

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I.2.4.2. La dureté

La dureté caractérise la résistance opposée par le bois à la pénétration d’une pointe,


elle varie selon les essences, mais on considère en général que plus les couches annuelles de
croissance de l’arbre (cernes) son étroites, plus le bois est dur.

Résineux : on distingue les durs comme le pin laricio, pin maritime et pin noir
d’Autriche ; le mi-dur comme le pin sylvestre, mélèze et douglas ; et les tendres comme
l’épicéa et sapin.
Feuillus : on distingue les durs et très durs comme de charme, bois exotique ; le mi-dur
comme de châtaignier, hêtre, chêne et le tendre comme le peuplier.

I.2.4.3. La dilatation thermique

Le coefficient de dilatation linéique αt caractérise l’augmentation relative de longueur


d’un élément par échauffement de 1°C. Dans le cas du bois, les déformations contraires à la
dilatation sont particulièrement prononcées. Dans les conditions normales de température, le
bois accuse un retrait sous l’action de la chaleur ; cependant la dilatation thermique reste dans
tous les cas plus faible que le rétrécissement dû à la perte d’humidité et qui est compris entre
3 et 6 dans la direction longitudinale du bois. [Tro et al]

I.2.4.4. La conductivité thermique

Les valeurs de conductivité thermique du bois et de ses dérivés sont largement


inférieures à celles de la plupart des matériaux de construction utilisés en structure. Il est
environ 10 fois plus faible que celle du béton et 250 fois plus faible que celle de l’acier. La
conductivité thermique du bois dépend directement de sa densité, du taux d’humidité et de la
direction considérée, soit parallèlement aux fibres (direction L), soit perpendiculairement à
celles-ci (directions R et T). Même en tenant compte du taux d’humidité possible à la
construction. Le Tableau I.4 donne les valeurs moyennes de la conductivité thermique du bois
et d’autres matériaux de constructions.

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Matériau Coefficient de dilatation thermique αt Conductivité thermique λ


µm/(m. °C) W/(m. °C)

Béton armé 12 1,5

Acier 12 50

Lain minérale 24 175

Bois H = 12% H = 35%

Chène (d = 0,65)

Direction L 3à6 0,3 0,34

Direction R et T - 0,2 0,16

Epicéa (d = 0,45)

Direction L 3à6 0,2 0,25

Direction R et T - 0,13 0,12

Panneaux de fibres 0,045


de bois isolant

Tab. I.4 : Conductivité thermique et de masse volumique de quelques essences de bois et


matériaux de constructions. [Tro et al.]

I.2.5. Propriétés mécaniques du bois.


Toutes les propriétés du bois dépendent dans une certaine mesure de la quantité d’eau
qu’il recèle. Le bois vert peut contenir jusqu’à 50% d’eau. Par séchage à l’air (entre 2 et 10
ans) ou par étuvage (quelques jours), cette quantité descend aux environs de 14%. Le bois
subit alors un retrait, son module et sa résistance augmentent. Pour limiter le gonflement dû à
l’humidité, il faut sécher le bois jusqu’au degré d’humidité qui assurera l’équilibre avec
l’atmosphère dans laquelle il sera utilisé.

Les caractéristiques mécaniques des diverses espèces du bois sont données dans le Tableau
I.5. Ci- dessous :

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Masse Module d’Young, Résistance, MPa, Ténacité,


volumique GPa //aux fibres MPa√m
3
Bois Mg/m // aux ⊥ aux traction compression // aux ⊥ aux
fibres fibres fibres fibres
Balsa 0.1-0.3 4 0.2 23 12 0.05 1.2

Acajou 0.53 13.5 0.8 90 46 0.25 6.3

Sapin Douglas 0.55 16.4 1.1 70 42 0.34 6.2


Pin d’Ecosse 0.55 16.3 0.8 89 47 0.35 6.1
Bouleau 0.62 16.3 0.9 - - 0.56 -
Frêne 0.67 15.8 1.1 116 53 0.61 9.0
Chêne 0.69 16.6 1.0 97 52 0.51 4.0

Hêtre 0.75 16.7 1.5 - - 0.95 8.9

Tab. I.5. Propriétés mécaniques des bois [Tro et al].

I.2.5.1. Elasticité

Le bois est un matériau anisotrope. Sous contrainte, il subit une déformation élastique
immédiate suivie d’un fluage lent. A degré d’humidité donné, le module d’un bois dépend en
premier lieu de sa masse volumique et de l’angle entre la direction de sollicitation et les
fibres. Le bois peut être localement considéré comme un matériau orthotrope qui possède trois
directions principales, longitudinale, radiale et circonférentielle ou transversale.

La loi de HOOKE généralisée pour un orthotrope s’écrit de la façon suivante : ε = C σ,


où ; ε est le vecteur de déformation, σ est le vecteur de contrainte et C est la matrice de
complaisance. Elle est symétrique avec neuf coefficients indépendants :
1 1 1
C11 = ; C 22 = ; C 33 =
EL ν E R ν ET
C12 = C 21 = − RT = − LR
ER EL
ν TR ν
C 23 = C 32 = − = − RT
ET ER
ν LT ν
C13 = C 31 = − = − TL
EL ET
1 1 1
C 44 = ; C55 = ; C66 =
G LR G LT G RT

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Les paramètres EL, ER, ET sont les modules d’élasticité dans les trois directions orthotropes ;
GLR ; GLT et GRT sont les modules de cisaillement dans les plans orthotropes respectifs ; et
νRL , νLR , νTR, νRT , νLT, νTL sont les coefficients de Poisson.

Le module axial (dans la direction parallèle aux fibres) est une fonction linéaire de la
densité, et les autres sont à peu près proportionnels au carré de la densité. Cela a pour
conséquence que l’anisotropie du bois (le rapport entre le module axial et le module
perpendiculaire aux fibres) augmente lorsque la densité diminue.

La structure du bois permet d’expliquer son module. Sous contrainte axiale, les
cellules sont étendues ou comprimées. Le module Eb// du bois est celui d’une paroi cellulaire,
Es, ramené à la surface réellement occupée par les parois cellulaires dans une section axiale.

Si la densité double, la surface double, et donc le module aussi. On en déduit immédiatement :

Eb// = Es ρ / ρs

Où : ρs est la masse volumique des parois cellulaires et ρ est la densité globale du bois.

Le module transversal Eb⊥ est plus faible parce que cette structure expansée est
intrinsèquement anisotrope à cause de la forme des cellules. Dans le bois sollicité dans la
direction perpendiculaire aux fibres, les parois de cellules fléchissent. Le matériau se
comporte comme une mousse pour laquelle : Eb⊥ = Es (ρ / ρs)2

L’anisotropie élastique est : Eb// / Eb⊥ = ρs / ρ


Il est clair que plus la masse volumique globale ρ sera faible, plus l’anisotropie élastique est
importante.

La résistance et la rigidité du bois sont considérablement plus importantes dans la


direction longitudinale que dans la direction transversale. Cela peut être aisément expliqué par
le fait que presque 90-95% des fibres sont orientées dans la direction longitudinale. Bien que
les modules d’élasticité varient avec certains facteurs comme le type d’espèce, les conditions
de croissance de l’arbre, l’humidité et la température, ils sont généralement reliés par les
rapports suivants :

EL : ER : ET ∼ 20 : 1.6 : 1 ;
GLR : GLT : GRT ∼ 10 : 9.4 : 1 ;
EL : GLR ∼ 14 : 1.

22
Chapitre I : Etude bibliographique

La rigidité et la résistance du bois dépendent fortement de la densité : si la densité est grande,


la résistance et la rigidité vont augmenter. C’est évident car la densité est une fonction du
rapport de l’épaisseur de la paroi cellulaire et du diamètre de la cellule. En plus, la densité
varie considérablement entre le bois cœur et le bois externe, leurs propriétés mécaniques sont
sensiblement différentes. Cela explique que la rigidité et la résistance sont beaucoup plus
importantes pour le bois externe que le bois cœur.

I.2.5.2. Comportement non- élastique

Quand le bois est chargé au dessus de la région élastique, cela conduit aux
changements irréversibles dans le matériau. Les limites de proportionnalité à la compression
et à la traction sont différentes. Au dessus de la limite d’élasticité le bois ne se comporte pas
linéairement, son comportement est influencé par des divers facteurs (la densité, l’humidité, la
température et la durée de chargement). La Figure I.9 montre des courbes typiques de
contrainte- déformation dans les conditions humides de chargement.

On observe que l’allongement à rupture en traction est relativement faible. La


contrainte ultime était très petite dans les directions R et T. En compression le comportement
dans les trois directions est similaire, avec un plateau correspondant au flambement des parois
des cellules, suivi d’une remontée de la contrainte lorsque ces parois viennent en contact La
limite élastique longitudinale est beaucoup plus élevée que celle dans les directions radiale et
tangentielle et la région du plateau est dentelée.

σ Traction (L)

Compression (L)

Compression (T)

Compression (R)

Fig. I.9 : Courbes typiques de contrainte- déformation pour le bois[Tro et al].

23
Chapitre I : Etude bibliographique

Pour la compression perpendiculaire aux cellules des fibres, on peut distinguer trois
systèmes basiques de la rupture qui dépendent de l’orientation des anneaux de croissance par
rapport la direction du chargement (Fig. I.10).

Fig. I.10 : Types de rupture à la compression perpendiculairement aux grains du bois.

(a) comp. radiale ; (b) comp. tangentielle et (c) comp. sous angle [Tro et al.].

Pour la compression radiale (a) une rupture écrasante se produit dans la zone du bois
de cœur. La compression tangentielle (b) résulte des boucles des anneaux de croissance. Les
plis apparaissent habituellement aux endroits où les cellules se courbent pour laisser place à
un rayon ligneux, et la bande de flambement se forme à un angle de 45 à 60°. A cause de ce
plissement, la résistance à la compression est plus faible (d’un facteur 2 environ) que la
résistance à la traction. C’est une caractéristique des composites. Le cisaillement se produit
souvent par un chargement sous l’angle des anneaux de croissance (c).

Comme le module, la résistance à la traction et à la compression dépendent


principalement de la masse volumique. La résistance axiale varie linéairement avec la densité,
pour la même raison que le module axial lui même varie linéairement ; elle mesure la
résistance d’une paroi cellulaire, ramenée à la section occupée par les parois, soit :

σ// = σs ρ / ρs
Où : σs est la limite d’élasticité d’une paroi cellulaire.
La résistance transversale à l’écrasement (compression) σ⊥ est proportionnelle :
σ⊥ = σs (ρ /ρs)2

L’explication est presque la même que pour le module transverse : les parois
cellulaires fléchissent comme des poutres, et l’effondrement se produit lorsque ces poutres
atteignent leur contrainte d’effondrement plastique. Enfin, la résistance à l’écrasement est
fonction de l’humidité et de la température.

24
Chapitre I : Etude bibliographique

I.2.5.3. Résistance à la propagation de fissures

La résistance à la propagation de fissures (la ténacité) du bois est un facteur


important : il permet de dire si une structure est susceptible de rompre soudainement et à
l’improviste par la propagation rapide d’une fissure. Dans la structure du bois, le défaut initial
peut être un nœud du bois, une coupure de scie ou des cellules endommagées par une
manipulation trop brutale. On peut identifier huit cas principaux de fissuration dans le bois.
Pour chacun d’eux la fissure se propage par trois modes différents :

• Mode I qui présente l’ouverture de fissure symétrique, perpendiculaire à la surface de


fissuration.
• Mode II et III qui impliquent la séparation antisymétrique par le cisaillement.

Si la fissure se propage dans une direction perpendiculaire au grain, la ténacité est


nettement plus importante que dans le cas d’une fissuration parallèle du grain. . Au niveau
microstructural, la propagation de fissure par le mode I peut se produire par de deux façons :

La fissure peut s’amorcer à travers les parois cellulaires (Fig. I.11a), ce qui
correspond exactement à ce qu’on attend d’un composite : c’est le déchaussement
des fibres. A l’arrivée d’une fissure près d’une cellule, les fibres de cellulose d’une
paroi cellulaire se démêlent, comme un fil qu’on tirerait à l’extrémité d’une bobine.
Ce faisant, les fibres sont déchaussées de la matrice d’hémicellulose, et leur
arrachement absorbe un gros travail. C’est ce travail qui augmente la ténacité du
bois.
La fissure peut se propager entre deux cellules adjacentes, près du milieu de la paroi
(Fig. I.11b), donc la surface de rupture est très grande. Les fissures se propagent
perpendiculairement à l’entaille au long des interfaces entre les cellules, ce qui
donne une surface de rupture très déchiquetée.

25
Chapitre I : Etude bibliographique

fissure

Fig. I.11 : fissuration au niveau microstructural pour le mode I de chargement


a) fracture des parois cellulaires ; b) fissuration par la séparation des cellules adjacentes.
[Tro et al.].

I.2.6. La structure microscopique du bois


Le bois est un matériau fibreux. Les fibres sont constituées de cellules allongées, de 1
à 3mm de long et d’environ 0.02 mm de large. Elles sont disposées parallèlement à l’axe du
tronc ; ce sont elles qui donnent sa résistance au bois. Le bois sera d’autant plus résistant que
la densité de fibres sera plus grande. La microstructure du bois est observée par microscopie à
balayage. On peut distinguer deux microstructures :

La microstructure des résineux (pin maritime, pin sylvestre, épicéa, sapin, …) est très
simplifiée. Toute la masse du bois est constituée d’un seul type de cellules qui constituent à la
fois le tissu de soutien (donnant la résistance au bois), et le tissu de conduction (conduisant
l’eau et les substances nutritives). On ne note pas de différenciation de taille entre les cellules
de structure et les vaisseaux d’irrigation.
La microstructure des feuillus (peuplier, hêtre, chêne, châtaignier, …) est beaucoup plus
complexe que celle des résineux. Ici on distingue nettement deux classes de cellules [Bous,
02], (Fig. I.12) :
Des cellules de grand diamètre : notées « V » sur le cliché, il s’agit de vaisseaux,
dont le rôle est de véhiculer la sève.
Des cellules de petit diamètre : il s’agit de cellules de structure.
Des cellules perpendiculaires à ces dernières (orientées selon le rayon du tronc) :
notées « R » sur le cliché, il s’agit des parenchymes, qui contiennent les nutriments
nécessaires à la vie.

26
Chapitre I : Etude bibliographique

Ces cellules communiquent par l’intermédiaire de ponctuations comme nous le


montre la Figure I.12b.

(a) (b)
Fig. I.12 : Microstructure du bois : (a) structure cellulaire, (b) ponctuations [Bous, 02]

I.2.7. Procédés de traitement


Le bois étant un matériau naturel peu durable, il est très judicieux de le traiter pour une
utilisation humaine : augmenter la résistance contre les insectes ou le pourrissement, accroître
sa dureté ou diminuer sa sensibilité à l’humidité.
Certains traitements font appel à plusieurs techniques. Et sont classés en grandes catégories :

I.2.7.1. Les traitements physiques :

Ils ont pour but principal de limiter les transferts d’eau avec le milieu extérieur tout en laissant
le granulat chimiquement identique. Ce sont en général des traitements d’interface
accompagnés d’une imprégnation plus ou moins légère du bois. Ils font appel soit au
gonflement du bois soit à son enrobage ou à un procédé de minéralisation.
• Le gonflement consiste à remplir les vides cellulaires du bois au moyen de techniques
d’imprégnation vide-pression. Des études réalisées avec du polyéthylène glycol ont
montré une amélioration considérable du retrait [Gov, 03] et des traitements avec des
huiles [Yama, 80] ont permis de mettre en évidence le blocage de la libération des sucres,
néfastes à la prise du ciment. Les caractéristiques mécaniques et la perte d’eau du
matériau composite ne semblent pas affectées par ce traitement.
• L’enrobage superficiel a simplement pour but d’isoler le bois en le rendant inerte vis à
vis d’agents extérieurs ; les agents utilisés dans ce cas sont des hydrofuges, des
hydrocarbures saturés ou non mais aussi des particules siliceuses, du bitume et des
polymères synthétiques [Wie, 79].

27
Chapitre I : Etude bibliographique

• La minéralisation aurait comme effet la diminution de la capacité d’absorption et


l’amélioration de la tenue au feu. Elle se fait par imprégnation par des sels minéraux :
chlorure de calcium ou de magnésium, sulfate d’aluminium, mélange d’une pâte de chaux
et de silicate de sodium [Lan, 88].

I.2.7.2. Les traitements thermiques :

Ils ont pour but de modifier la structure chimique du bois par action de la chaleur et
vont spécialement dégrader ou extraire les hémicelluloses responsables du gonflement du
bois.

• La torréfaction s’effectue par chauffage à 280°C maximum par un gaz inerte grâce
auquel on évite la combustion [Lec, 87]. La modification chimique correspond à une
dégradation des hémicelluloses plus sensibles à la chaleur [Doa, 85], la cellulose et la
lignine ne se décomposent qu’à des températures plus élevées. La torréfaction conduit
ainsi à un bois faiblement hygroscopique [Bou, 89] mais de couleur plus foncée.
• L’hydrolyse consiste à solubiliser les hémicelluloses par un traitement à chaud (160°C)
sous pression pendant 15 heures [Bur, 75]. La réduction du gonflement à l’eau est alors
consécutive à la création de nouvelles liaisons entre les composants chimiques des parois
cellulaires. Toutefois, il s’ensuit une diminution des propriétés mécaniques du matériau en
flexion et cisaillement.

I.2.7.3. Les traitements chimiques :

L’objectif est d’éviter la fixation des molécules par les groupements hydroxyles du
bois. Divers procédés de traitement dans la masse ont été utilisés : remplacement des
groupements hydroxyles par des groupements chimiques plus hydrophobes, blocage des
groupements OH par estérification, utilisation d'agents ignifugeantsou encore d'agents
d’étanchéité.

28
Chapitre I : Etude bibliographique

I.2.7.4. Les traitements mixtes :

Certains auteurs ont proposé plusieurs techniques, comme par exemple l’association
d’un traitement d’imprégnation suivi d’une compression [Dar, 88] ou encore l’association de
traitements thermiques et chimiques [You, 86].

Toutefois, même si les traitements sont plus au moins efficaces en eux- mêmes, il faut
toujours tenir compte des interfaces avec la matrice dans laquelle les granulats sont introduits.

Nous avons aussi le traitement de rétification, ce traitement sera décrit et discuté en détail
dans le chapitre II.

I.3. Autre renfort utilisé dans ce travail : les rubans de verre métallique

Il s’agit de renforts également utilisés dans les matériaux cimentaires. A titre de


comparaison, nous avons aussi étudié le comportement à l'extraction des rubans de verre
méallique enrôbés dans le ciment. C'est l'objet du chapitre IV.
Dans cette partie du présent chapitre consacrée plus spécialement au renfort bois, nous
nous bornons simplement à mentionner ce type de renfort pour mémoire. Nous décrivons ces
objets en détail au chapitre IV.

29
Chapitre I : Etude bibliographique

I.4. Composite ciment- bois


I.4.1. Introduction
Les composites bois-béton ont été beaucoup étudiés depuis ces dernières années car
les fibres de bois possèdent beaucoup d’avantages comparées aux fibres d’amiante : le faible
coût, des procédés d’élaboration plus sains pour la production des composites de différentes
formes, le renouvellement et le recyclage, alors que l’utilisation d’amiante a été mise en cause
par la législation sur la santé. Le Tableau I.6. permet de comparer les propriétés mécaniques
et géométriques de quelques fibres utilisées pour le renforcement du ciment.

Fibre Diamètre Longueur Densité Résistance à Module Allongement Prix en


µm mm gr/cm3 la traction d’Young % €/kg
MPa GPa
Cellulose 14-45 1-3 1.5 150-500 20-40 8-12 0.4

Amiante 0.02-20 20-80 2.5-3.4 30 160 2-3 0.76-


0.92
Acier 5-500 20-80 7.8 1000-3000 200 3-4 1.2

Verre 5-20 40-70 2.6 150-300 80 2-3.5 3.0

Tab. I.6 : Caractéristiques mécaniques et physiques de quelques fibres [Ken et al. 00]

Le renforcement des ciments par des fibres cellulosiques donne un matériau composite
qui peut remplacer l’amiante-ciment dans de nombreuses applications telles que les plaques
de toiture, la tuyauterie, les revêtements de murs et d’autres applications intérieures.

Néanmoins, les composites à base de bois montrent, en général, un désavantage


important : c’est leur sensibilité aux conditions humides, conduisant à des variations
dimensionnelles et par conséquent, à la baisse de la performance du composite. L’utilisation
de ces composites dans les constructions est souvent limitée à cause de cela. Des méthodes
d’amélioration des propriétés mécaniques et physiques du bois et du composite ciment-bois
en général seront discutées plus loin.

Notons que l’intérêt est aussi d’utiliser des matériaux cellulosiques de rebut (chutes,
copeaux, papier, …) afin d’apporter un moyen de les valoriser.

30
Chapitre I : Etude bibliographique

I.4.2. Influence du temps de prise du ciment-bois


Dès les années 60 [Bib et al, 68] signalent un rallongement très sensible des temps de
prise, voire même une inhibition totale de celle-ci, les mélanges restant indéfiniment à l’état
pâteux. La détermination des facteurs influençant la prise se pose donc depuis plus de trente
ans. Biblis attribue les plus fortes influences au glucose et à la cellulose, tandis que [Wea et
al. 67] rendent compte de forts retards engendrés par la présence de bois décomposé dans le
mélange.

Les solutions apportées consistent en l’introduction d’accélérateurs de prise du ciment


afin de contrecarrer l’effet néfaste des extractibles du bois. [Mos, 85] préconise l’emploi de
chlorures de fer, d’étain ou d’aluminium à 5% en masse. Il est même possible de neutraliser
les effets des extractibles à l’aide de chlorure de calcium sans altérer les propriétés
mécaniques [Mitch, 80]. On attribue ensuite des influences moins marquées aux tanins et aux
acides aliphatiques, tandis que les terpènes et la lignine n’ont pas d’effet observable [Bib et al
68].

[Wil et al. 84] ont entrepris la classification d’adjuvants organiques et inorganiques


selon leur influence accélératrice ou retardatrice, sur la prise du ciment, en suivant son
hydratation par calorimétrie isotherme. Leurs conclusions semblent indiquer que toutes les
molécules organiques semblent induire des retards, mais que parmi elles, les adjuvants
phénoliques avec des groupes hydroxyle adjacents sont de puissants retardateurs. Ce fait est
expliqué par la faculté de telles molécules de former des complexes avec des ions calcium.
L’acide citrique, le catéchol et l’acide salicylique sont notamment cités.

Rappelons que ces molécules sont largement présentes dans les extractibles du bois,
notamment du bois rétifié, et que les polyphénols, oligomères de ces mêmes molécules, sont
également susceptibles de donner des complexes d’ions métalliques. On peut retenir que la
présence de molécules organiques diverses dans l’eau de gâchage peut introduire des
perturbations de l’hydratation du ciment, entraînant dans certains cas une chute des
résistances mécaniques du matériau. Les extractibles aqueux du bois sont donc susceptibles
d’avoir de tels effets.

[Ang, et al. 01] ont préparé des composites fibres de bagasse-ciment, avec une
distribution aléatoire des fibres dans le composite. Ils se sont concentrés sur l’influence de
divers paramètres sur la prise du matériau composite bagasse-ciment : les constituants

31
Chapitre I : Etude bibliographique

végétaux de la fibre de bagasse, le traitement thermique de la fibre (bagasse rétifiée entre 175-
250°C) ou le traitement chimique d’hydrolyse par l’acide chlorhydrique, le taux massique de
fibres de bagasse dans le composite et le pourcentage d’eau ajoutée. Cette étude montre l’effet
retardateur de la lignine sur la prise du matériau composite et le comportement du composite
est quasiment le même que celui du ciment classique ou du composite cellulose-ciment pour
de faible teneurs en fibres de bagasse rétifiées à 200°C.

[Khe et al. 00] ont supposé que la liaison interfaciale, dans le cas des ciments
renforcés par des fibres, peut être affectée par plusieurs paramètres comme le rapport
« eau/ciment », la porosité, la morphologie de la fibre et la compaction. Cette liaison peut être
aussi de nature physique ou chimique ou une combinaison des deux, et cela en fonction de la
nature de la matrice et de la fibre renforçante.

I.4.3. Propriétés mécaniques du composite courant.


[And et al. 79] ont étudié la variation des propriétés mécaniques du composite
renforcé avec des fibres de cellulose en fonction de la fraction massique des fibres. Leurs
études montrent que la résistance à la traction augmente avec l’augmentation de la fraction
massique. Par exemple : pour la fraction massique mf = 10 % la résistance en traction est : σt =
9.65 ± 1.63 MPa. Par contre, la résistance à la flexion 3 points est maximale (σf = 26.84 ±
1.77 MPa) pour une fraction massique de 6%. Ensuite, quand mf = 8-10%, la résistance à la
flexion n'augmente quasiment plus.

Ils annoncent aussi que le module d’élasticité en traction est maximal (Et = 13.62 ±
3.45 GPa) pour un taux de fibres de 4%, alors que celui en flexion diminue avec
l’augmentation du taux de fibres. A partir des calculs, ils ont trouvé que le cisaillement
interfacial varie entre 0.35 et 0.45 MPa; le cisaillement ne peut pas être très élevé à cause de
l’incompatibilité entre la fibre et la matrice et aussi parce que, sous charge, il y a le
décollement de la fibre d'avec la matrice.

[Bla et al. 99] ont proposé d’utiliser dans les composites « les fibres secondaires »,
c’est -à-dire, les fibres de papier recyclé et de produits de papier. La résistance à la flexion et
la ténacité de tels composites sont plus importantes que celles du ciment pur. Des cycles de
congélation-décongélation du composite augmentent son module élastique dynamique, alors
que pour le ciment pur c’est le contraire. En même temps, la résistance à la flexion diminue
avec l’augmentation de l’humidité des composites.

32
Chapitre I : Etude bibliographique

Les composites secs montrent des valeurs de la ténacité plus petites que les composites
humides. Les propriétés mécaniques du composite ont été améliorées par le traitement
chimique de la surface des fibres de bois, l’utilisation du malaxage par cisaillement à grande
vitesse et par la modification de la matrice cimentaire.

Dans cette étude les fibres des résineux, les fibres de feuillus et les fibres de papier de
journal on été utilisées. Les fibres ont été traitées par des solutions (1, 10, 30, 60, et 100% en
volume) d’acrylique et par une solution aqueuse d’alkylakoxylane avant de les mélanger au
ciment.

La résistance à la flexion est plus grande pour le composite que pour le ciment pur.
Les deux traitements améliorent les valeurs de la résistance à la flexion par rapport aux fibres
non traitées. Mais, le traitement par la solution de 30 % et plus d’acrylique abaisse la
résistance à la flexion. Le composite avec les fibres de feuillus donne les meilleurs résultats
de la résistance à la flexion. Cela s’explique par le fait que les fibres de résineux sont plus
courtes, que celle des fibres de feuillus et les fibres servent de ponts entre des microfissures
développées dans la matrice cimentaire. Ces résultats se confirment par d’autres études : les
ciments renforcés de fibres courtes développent de plus faibles résistances que ceux renforcés
de fibres longues.

La longueur des fibres traitées par la solution d’alklaoxylane n’a pas une grande
influence sur la résistance à la flexion du composite. Les valeurs de la résistance à la flexion
du composite avec fibres traitées sont comparables avec celles du composite avec fibres non
traitées. De même, le traitement par la solution de 100% d’alkylalkoxylane donne une chute
de la résistance à la flexion pour tous les types de fibres. En comparant les deux types de
traitement, les auteurs indiqunt que les valeurs de la résistance sont plus élevées pour les
fibres traitées par la solution d’alkylalkoxylane.

La ténacité s’améliore pour le composite par rapport au ciment pur et pour le


composite aux fibres traitées par rapport au composite aux fibres non traitées. En général, les
meilleures valeurs de la ténacité correspondent au traitement par la solution de 30% et plus
d’acrylique, alors que les valeurs de la résistance à la flexion associées diminuent.

La résistance à la compression diminue pour le composite par rapport au ciment pur.


Cependant, le traitement par la solution 30% et moins d’alkylalkoylane produit une faible
augmentation des valeurs de la résistance. Le traitement par la solution d’acrylique ne produit

33
Chapitre I : Etude bibliographique

pas de résultats sensiblement différents des résultats pour le composite aux fibres non traitées.
Le composite aux fibres traitées par la solution de 100% d’alkylalkoxylane donne les valeurs
de la résistance à la compression plus élevées que celles pour le composite aux fibres traitées
par la solution de 100% d’acrylique.

Dans une autre étude, [Bla et al. 94] annoncent que l’amélioration des propriétés
mécaniques du composite peut être atteinte par la modification de la matrice cimentaire et
par l’utilisation du malaxage par le cisaillement à grande vitesse. Pour modifier les propriétés
de la matrice les auteurs proposent diffèrents types de ciment.

L’utilisation des ciments alcalinisés améliore la maniabilité de la pâte cimentaire et


diminue ses délais de prise. Les valeurs de la résistance à la flexion et à la compression
optimales ont été obtenues pour le ciment commercial alcalinisé à 25°C. La dilatation linéaire
est plus basse pour le composite à base du ciment alcalinisé.

Les effets de remplacement d’une partie du ciment par la fumée de silice ont été
étudiés dans ce travail. La fumée de silice contient plus de 95% de SiO2 amorphe avec une
taille de grain d’environ 0.01 micron. L’addition de fumée de silice améliore la maniabilité de
la pâte cimentaire et augmente la résistance à la flexion (22,8 MPa avec l’addition de 6% en
masse de fumée de silice par rapport à 15,2 MPa sans l’addition de fumée de silice). En même
temps, l’addition de fumée de silice diminue l’alcalinité de la matrice et donc diminue le
dégrée de dégradation des fibres de bois. Cet aspect a été étudié dans le détail par A. Govin
[Gov, 04]. Les fibres qui contiennent de grande quantité de lignine sont plus sensibles au
milieu alcalin de la matrice cimentaire que les fibres où la quantité de lignine est négligeable.
C’est parce que la lignine et l’hémicellulose sont plus susceptibles à l’attaque alcaline et à la
dégradation chimique que la cellulose.

L’utilisation d’un malaxeur par cisaillement à grande vitesse augmente la résistance à


la flexion du composite (19 MPa par rapport à 11,1 MPa pour le malaxeur à aubes).
L’observation en microscopie optique montre que l’utilisation de malaxeur par cisaillement à
grande vitesse provoque la réduction des agglomérations des fibres et leur meilleure
distribution dans la matrice, conduisant ainsi à un renforcement plus efficace.

[Led et al. 96] ont examiné l’effet d’addition au mélange ciment + argile de copeaux
de bois. La résistance à la compression du composite diminue avec l’augmentation du taux de
copeaux de bois, alors que la résistance à la traction augmente avec l’augmentation de taux de

34
Chapitre I : Etude bibliographique

copeaux de 0 à 10%. Cette augmentation peut être expliquée par le fait que les copeaux jouent
le rôle de fibres dans la matrice. En plus, l’addition des copeaux améliore la performance
thermique d'isolation du composite et diminue ses variations dimensionnelles.

L’influence de divers traitements des copeaux sur les caractéristiques du composite a


été étudié, à titre d’exemple des résultats sont données dans le Tableau I.7. Le traitement
combiné à base de chaux hydraulique et d’eau bouillante est la méthode la plus efficace pour
l’augmentation de la résistance mécanique.

D’autre part, les variations dimensionnelles peuvent être comparées avec l’absorption
d’eau des copeaux et du composite. La réduction des valeurs d’absorption d’eau de composite
par rapport à celles pour les copeaux seuls s’explique par le fait que dans le composite, la
matrice absorbe aussi. Excepté les résultats du traitement par la chaux, la réduction des
variations dimensionnelles est plus importante que la réduction d’absorption d’eau pour les
copeaux et le composite. Cette conclusion démontre que les variations dimensionnelles ne
sont pas seulement dues à l’absorption d’eau des copeaux. La conséquence de ce processus est
que la modification de la porosité de la matrice peut être un facteur essentiel pour la réduction
de la variation dimensionnelle. Cela concorde avec des recherches antérieures

Le traitement par l’eau bouillante suivi du traitement par la chaux hydraulique permet
de minimiser considérablement les variations dimensionnelles du composite. Ce procédé
technique permet d’atteindre un excellent compromis dans les propriétés du matériau.

35
Chapitre I : Etude bibliographique

Résistance à Coefficient de
Résistance Variations

composite, %
L’absorption

L’absorption
copeaux, %
Densité conductivité

d’eau des

d’eau des
la
Traitement à la traction dimensionnelles,
Kg/m3 compression thermique
MPa mm/m
MPa W/mK
Sans
240 49 0.85 8.9 3.8 3.50 0.22
traitement
L’eau
112 34 0.85 9.7 4 2.00 0.22
bouillante
La chaux 99 25 1.11 12.7 4.95 1.18 0.27
L’eau
bouillante 89 23 1.12 13.1 5.1 0.95 0.27
+la chaux
Le ciment 87 22 1.20 12.4 4.4 1.35 0.33
L’eau
bouillante 79 20 1.20 12.6 4.8 1.00 0.28
+le ciment
L’huile de
42 22 1.00 8.5 2.9 2.2 0.25
lin
Les
valeurs <1.40 >5.0 <1.00 <0.30
prévues

Tab. I.7 : Influence des divers traitement des copeaux étudiées sur les caractéristiques du
composite [Led et al. 96]

[Tam, 01] a utilisé des copeaux du bois de source industrielle au Sénégal. Les copeaux
saturés d’eau sont introduits dans le ciment et le composite obtenu est testé en compression et
en flexion. Avec l’augmentation de la quantité, pour un taux de gâchage fixé, la densité
diminue, ainsi que les résistance mécaniques.

[Sav, 00] a étudié l’effet de l’utilisation de copeaux de Sisal, de bananier (déchets-


résidu) et de copeaux d’Eucalyptus pour renforcer un composite à base du ciment. Les essais
mécaniques ont montré que la performance optimum du composite renforcé par ces différents
types de déchets de fibres est obtenue pour un composite qui contient une fraction d’environ
12% en masse, avec une résistance à la flexion d’environ 20 MPa et une énergie de rupture
entre 1,0 et 1,5 kJ/m2.

36
Chapitre I : Etude bibliographique

[Cab, 92] a présenté un étude comparative des bétons de fibres métalliques, de verre et
de bambou. Dans cette étude, l'auteur tend à accréditer la possibilité d’utiliser la fibre de
bambou dans la technique des bétons de fibres, compte tenu de l’intérêt économique que ceci
représente. La fibre de bambou possède des propriétés mécaniques acceptables par rapport à
d’autres fibres classiques. Le Tableau I.8 récapitule les résistances à la rupture du bambou
sous diverses sollicitations.

Résistance (MPa) Fibre de Bambou


Compression axiale 62.1 à 86.3
Traction axiale 184.4 à 384.3
Flexion axiale 76.3 à 276
Compression transversale 52.5 à 93

Tab. I.8: Propriétés mécaniques du bambou [Cab, 92]

Les lamelles longitudinales de fibre de bambou obtenues ont un comportement linéaire


de type fragile et présentent une résistance à la rupture en traction de l’ordre de 150 MPa ;
celle-ci est de l’ordre de 3 à 5 fois supérieure à celle des fibres de bois classiques (30 à 50
MPa) et elle est plus de la moitié de la limite élastique des fibres métalliques usuelles (240
MPa).

Les caractéristiques des fibres utilisées (longueur et diamètre) pour le composite


béton-fibre de bambou sont 15 mm et 0.1 à 1.5 mm, pour les fibres métalliques 50 mm et 0.5
mm et pour les fibres de verre 13 mm et 0.1 mm. L'auteur a fait 4 mélanges selon le taux de
F/C (10 et 40%) pour chaque type de fibre, et a ensuite évalué successivement la résistance en
compression à 7 et 14 jours, la résistance en traction à 14 jours, la masse volumique apparente
à 14 jours et le retrait jusqu’à 8 semaines.

Le Tableau I.9 montre les pourcentages de variation, en fonction de la teneur en fibres,


de chaque caractéristique étudiée, comparativement à celle de la matrice de base (mélange à
45% d’eau sans sable), pour les différents types de fibres.

37
Chapitre I : Etude bibliographique

Fibres Bambou Verre Métallique


F/C 10% 20% 30% 40% 10% 20% 30% 40% 10% 20% 30%

RC 7J +6% +10% +4% -9% +7% +11% +10% +6% +26% +37% +42%

RC 14J +8% +5% -8% -18% -10% -15% -17% -19% +9% +21% +10%

RT 14J +26% +38% +42% +14% +41% +62% +71% +56% +54% +85% +92%

MVA 14J -2% -3% -4% -5% -5% -6% -7% -9% +1% +3% +5%

∆l/l 14J -7% -16% -21% -31% -17% -9% -3% +6% -3% -21% -30%

∆l/l 56J +9% +3% +2% -6% +4% +10% +10% +13% -6% -14% -25%

Tab I.9 : Pourcentage de variation en fonction de la teneur en fibre, de chaque


caractéristique étudiée [Cab, 92]

Il apparaît que pour la résistance en compression, les fibres métalliques semblent les
plus efficaces, suives par les fibres de bambou et les fibres de verre. Pour les résistances en
traction, le meilleur rendement est également obtenu avec les fibres métalliques, mais dans ce
cas les fibres de verre donnent de meilleurs résultats que les fibres de bambou bien que ces
dernières puissent conduire pour certaines matrices à des améliorations non négligeables. Par
contre, d’un point de vue allégement (et par voie de conséquence très certainement pour ce
qui est de l’aspect isolation thermique), ce sont les fibres de verre qui sont le plus
intéressantes devançant de très peu les fibres de bambou, alors que les fibres métalliques
contribuent à alourdir le matériau.

En ce qui concerne le retrait, les fibres métalliques conduisent quel que soit l’âge à des
diminutions importantes de retrait, alors que le même phénomène s’atténue avec l’âge pour
les fibres de bambou et que les fibres de verre n’apportent quasiment aucune amélioration. Il a
conclu que l’efficacité des fibres dépend de la relativité des caractéristiques fibres- matrice et
que les fibres bambou conduisent selon la caractéristique étudiée à des résultats du même
ordre que ceux obtenus avec les fibres métalliques ou de verre.

[Khe et al, 00] ont présenté la caractérisation et la microstructure du ciment renforcé


par des fibres longues de cellulose de pin ( L= 3 mm, D = 10 µm) préparées soit par voie
chimique ou soit par voie thermomécanique, blanchies et raffinées à 280°, et des fibres
courtes d’eucalyptus (L = 1mm, D = 14 µm) préparées par voie chimique, blanchies ou pas

38
Chapitre I : Etude bibliographique

blanchies, et raffinées à 280°, en raison de leur faible coût et de leurs bonnes propriétés
mécaniques par rapport à d’autres fibres.

Dans cette étude, ils donnent une évaluation des caractéristiques mécaniques des
ciments renforcés par des fibres de cellulose qui diffèrent par leurs procédés de fabrication,
tout en essayant de comprendre le mode de rupture par visualisation des surfaces de rupture
au microscope électronique à balayage et la durabilité du matériau conservé dans différents
milieux hygroscopiques.

L’examen des éprouvettes, découpées dans les deux directions longitudinale et


transversale, au microscope électronique à balayage montre bien que les fibres sont dispersées
au hasard dans toutes les directions : il n’y a pas d’orientation préférentielle. D’autre part, ils
montrent que les composites renforcés de fibres blanchies ont des valeurs de résistance, de
module d’Young et d’énergie de rupture plus élevées que celles non blanchies. Ceci est dû au
prétraitement des fibres qui améliore leur compatibilité chimique avec le ciment. Ensuite, la
résistance à la flexion et l’énergie de rupture statique est supérieure pour les ciments renforcés
de fibres longues blanchies par rapport aux fibres plus courtes.

Ils supposent que les fibres longues peuvent offrir une grande résistance au
déchaussement quand le composite est chargé, ce qui entraîne de fortes valeurs de l’énergie de
rupture statique. En plus, les composites ayant donné une grande énergie de rupture sont aussi
les plus résistants au choc.

L’observation des surfaces de rupture des composites renforcés de fibres non


blanchies par microscopie électronique à balayage indique que la rupture a lieu par
déchaussement des fibres. Par contre, pour les ciments renforcés de fibres longues et
blanchies, elle a lieu, en grande partie, par fracture des fibres. Les fibres sont plutôt
déchaussées que rompues pour les composites renforcés par de fibres blanchies courtes, ceci
explique que la surface de contact entre la fibre et la matrice est moins bonne.

Par contre, dans le cas de ciments renforcés de fibres de cellulose, des liaisons
interfaciales mécaniques ou chimiques importantes s’imposent. La liaison mécanique se
manifeste dans le processus de raffinage de fibres qui fait libérer les microfibrilles se trouvant
à l’intérieur des fibres et qui seront en contact avec le milieu ambiant. L’entrecroisement de
ces dernières avec la matrice améliore les performances mécaniques et crée, par conséquent,
un bon transfert de charges de la matrice vers les fibres. Celles-ci à leur tour supportent les

39
Chapitre I : Etude bibliographique

charges jusqu’à la rupture. La liaison chimique se justifie par la morphologie et par la nature
des constituants du composite.

Enfin, l’exposition du matériau composite à différents environnements (eau, air, cycles


de séchage-mouillage) ne détériore pas le matériau et confirme la réversibilité de l’effet de
l’eau sur les propriétés physiques et mécaniques du matériau.

I.4.4. Compatibilité des fibres de bois avec le ciment.


L’aspect important du composite ciment-bois est la compatibilité chimique et physique
des fibres de bois avec le ciment. La compatibilité chimique, dans une grande mesure, dépend
du type de processus de production de la fibre. Il est bien entendu qu’avec l’addition des
fibres de bois dans la matrice cimentaire, les temps de prise du ciment augmentent.
L’hémicellulose, l’amidon, les tanins, les sucres, certains phénols, ainsi que la lignosulfamide
contenus dans le bois sont en partie responsables de ces retards de prise. La présence de
champignons, même microscopiques, dans le bois, rendant sa structure moins perméable et ne
permettant aux constituants du bois de se polymériser qu’à un degré moindre, est aussi à
prendre en compte. Les propriétés des fibres peuvent être améliorées si l’on utilise les fibres
préalablement traitées et si l’interface fibre-matrice est traitée chimiquement, ce qui minimise
l’effet hygroscopique et augmente la liaison interfaciale. [Bla et al. 99]

Les composites renforcés par des fibres traitées ont des valeurs de résistance, de
module d’Young et d’énergie de rupture plus élevées que celles des composites renforcés par
des fibres non traitées. Ceci est dû au traitement des fibres qui éliminent les produits nuisibles
et indésirables. La lignine qui est relativement rigide et qui manque de compatibilité chimique
avec le ciment, réduit la surface de liaison entre fibre et matrice et provoque, par la suite, de
faibles résistances au déchaussement. [Bla et al. 99]

Les observations au microscope électronique à balayage des fibres traitées et non


traitées aident à expliquer l’influence des traitements sur la compatibilité entre fibre et matrice
et donc sur les propriétés du composite. Le traitement nettoie la surface de la fibre et élimine
la couche de lignine qui est bien visible dans le cas de fibres non traitées.

L’examen des surfaces de rupture des composites renforcé par des fibres longues non
traitées indique que la rupture a lieu par déchaussement des fibres. L’extrémité de fibre est
pointue, avec une diminution de sa section. De plus, on observe la présence des trous attestant

40
Chapitre I : Etude bibliographique

que la fibre a glissé et a été enlevée. Cette constatation confirme bien la fragilité du matériau
car, durant la rupture, les fibres ne s’opposent pas à la propagation des fissures. Dans le cas
des ciments renforcés de fibres longues la rupture a lieu, en grande partie, par fracture des
fibres à leur extrémité, ce qui nécessite une grande énergie de rupture, d’où une bonne
ductilité du matériau. Cette différence dans la rupture entre les composites avec les fibres
longues traitées et non traitées est due à deux raisons :

1. Dans le cas de fibres non traitées, les extraits provenant de la fibre empoisonnent la
matrice et entraînent une liaison interfaciale très faible.
2. Les fibres traitées sont chimiquement compatibles avec le ciment et, par conséquent,
donnent une bonne liaison interfaciale.

[Para et al. 77] ont supposé en général que la liaison ciment/bois est régie à la fois par
des paramètres physiques et chimiques. En effet, elle dépend de la pénétration du mélange
matriciel dans les pores et les canaux du bois. Par ailleurs, l’action de l’eau sur le ciment
conduit à l'hydrolyse des atomes métalliques –Ca-OH, - Si-OH, Al-OH. Le bois, lui, contient
des groupements hydroxyles –C-OH et des groupements carboxyliques. Il peut donc se
produire des liaisons hydrogènes et des ponts hydroxyles entre une matrice cimentaire et des
granulats de bois.

On a pu montrer que les ciments Portland ne réagissent pas tous de la même façon à
l’effet retardateur des bois, et l’influence de caractéristiques telles que la classe de résistance,
la rapidité de prise du ciment, la composition minéralogique a fait l’objet d’études [Sim, 85].

I.4.5. Les interfaces fibre- matrice.


L’interface fibre-matrice peut être considérée comme une phase en soi, car sa
microstructure est différente de celle de la matrice. Aussi appelée zone de transition
interfaciale, ou auréole interfaciale, sa morphologie dépend du type, de la géométrie et du
traitement de surface des fibres, de la composition de la matrice et du procédé d’élaboration
du composite.

Selon [Ben et al. 95], la taille de la section des fibres influence considérablement la
microstructure de l’interface fibre-matrice :

- Pour les micro fibres, les fibres ayant un diamètre inférieur ou égal à celui des
particules de ciment (≤ 70 µm), la microstructure de l’interface est dense, peu

41
Chapitre I : Etude bibliographique

différente de celle de la matrice. Ceci est dû au fait que les diamètres des fibres et
des particules de ciment sont du même ordre de grandeur.
- Pour les fibres en faisceau, les particules de ciment et les hydrates formés ne
pouvant pénétrer dans le faisceau, la microstructure autour du filament se
différencie selon son positionnement interne ou externe.
- Pour les macro- fibres, les fibres ayant un diamètre supérieur à celui des particules
de ciment, la microstructure de l’interface ressemble à celle de l’auréole de
transition des granulats dans le béton. Sa formation est due entre autre à un effet de
paroi et de ressuage au niveau de l’interface. Elle peut se composer d’un film
duplex, d’une couche discontinue de cristaux issus de l’hydratation du ciment (en
particulier de cristaux de portlandite orientés) et d’une zone poreuse.
D’un point de vue mécanique, à cause de sa structure l'interface peut être considérée comme
un aspect important du composite.

[Yua et al. 89] proposent diverses méthodes pour renforcer la structure et accroître la
rigidité de l’interface. Parmi ces méthodes, citons l’ajout de fumées de silice et la diminution
du rapport eau /ciment.

Le transfert de charge entre la fibre et la matrice a lieu au niveau de leur interface et


joue un rôle essentiel dans le comportement mécanique du composite. L’adhésion interfaciale
est une combinaison de trois phénomènes agissant simultanément à des degrés différents [Bra,
95] :

- Interpénétration mécanique entre la pâte de ciment et la surface de la fibre


- Adhésion physique moléculaire.
- Adhésion chimique.

I.4.6. Effet de l’humidité sur les variations dimensionnelles du composite


ciment-bois
Le bois subit une forte variation dimensionnelle (surtout dans les directions
transversales aux grains) selon l’humidité, ce qui modifié fortement le comportement
interfacial. De nombreux auteurs ont étudié ce phénomène pour un objectif en général
technologique [Cou 85, 87 et Mos 85, 88]. Ils ont constaté que les composite sont sensibles à
l’humidité, en particulier avec une conséquence sur les variations dimensionnelles.

[Mou et al. 95] soulignent l’importance de l’interface particule-matrice dans le


phénomène de la variation dimensionnelle du composite. Ils proposent une maîtrise de celui-

42
Chapitre I : Etude bibliographique

ci en apportant des traitements spécifiques aux trois éléments du composite ; la matrice, les
particules et l’interface. Leur conclusion est qu’un composite constitué de ciment et de sable
avec des particules de bois imprégnées de bitume présente des caractéristiques intéressantes.

[Bou et al. 98, 99] ont observé une hystérésis très prononcée entre des isothermes
d’adsorption-désorption obtenues à partir de composites ciment-argile-bois ; ce phénomène
s’observe surtout dans le domaine d’humidité relatives allant de 0 à 75%. Il est donc très
probable qu’une hystérésis sera observée sur des mesures de variations dimensionnelles.

[Wu, 99] propose une modélisation des isothermes d'absorption de composites


commerciaux à base de bois et de résines synthétiques. Il se base sur les travaux de [Nel, 83],
qui a établi, pour le bois seul, une relation décrivant l’isotherme d’absorption. En plus, Wu a
montré que cette méthode de régression pouvait également être appliquée à des composites de
bois avec une matrice résine, avec d’excellents coefficients de corrélation.

En résumé, il existe donc des outils théoriques permettant de prévoir le taux


d’humidité d’un composite à base de bois, mais la complexité des phénomènes mis en jeu
dans les variations dimensionnelles et l’anisotropie du bois rendent leur modélisation bien
plus hasardeuse.

I.4.7. Effet de l’orientation aléatoire des fibres


Des essais d’extraction de fibres (pull- out, [Li et al, 90]) ont permis d’établir
expérimentalement que la force nécessaire pour arracher une fibre orientée d’un angle θ
quelconque est supérieure à celle qui est suffisant pour arracher une fibre orientée
perpendiculairement au plan de référence (θ =0).

[Li et al. 90, 92], puis [Maa et al. 94] et [Maa et al. 95], proposent une expression de
cette force en fonction de l’angle d’inclinaison sous une forme exponentielle, comme le
montre la Figure I.13. Ils remarquent qu’une certaine zone de la matrice (en grisé) forme une
sorte de poinçon et exerce une force d’appui sur la fibre, ce qui se traduit par un frottement
supplémentaire au niveau du point de contact, caractérisé par un coefficient de frainage f :

Fmax (H, θ ) = Fmax (H, θ = 0). exp(f θ)

où f est le coefficient du freinage, θ l'angle d'orientation et H la profondeur d'enchâssement.

43
Chapitre I : Etude bibliographique

Matrice
augmentation
du frottement

θ
Fmax(H, θ = 0) Fmax(H, θ = 0) exp (f θ)

Fig I.13. : Influence de l’orientation sur la force d’extraction [Li et al. 90]

[Li et al. 90] ont étudié l’effet de l’orientation et de la longueur enchâssée de fibres de
nylon et de polypropylène sur la charge maximale et l’énergie de rupture, pour un angle
d’inclinaison variant entre 0 et 75°. Les résultats de leur essais montrent que la force et
l’énergie augmentent avec l’accroissement de l’angle d’inclinaison jusqu’à atteindre un
maximum à 45° à cause de l’augmentation de f (f = 0,99 pour le nylon et 0,77 pour le
polypropylène) et elles ensuite diminuent pour les plus grands angles (Fig. I.14).
20

15
Fmax (N)

10

0
0,5

0,4
Energie (J/m2)

0,3

0,2

0,1

0
0 20 40 60 80
Angle d'inclinaison (degres)

Fig. I.14 : Evolution de la force et l’énergie de rupture en fonction de θ [Li et al, 90]

44
Chapitre I : Etude bibliographique

I.4.7.1. Essai d’extraction (pull out)

A l'origine, ce test a été développé pour les essais sur fibres enrobées par des matrices
polymères. Plus récemment, cette technique a été utilisée pour caractériser les propriétés
interfaciales des composites à matrice fragile.

Le principe de cet essai consiste à soumettre une fibre, dont une partie est enchâssée
dans un bloc de matrice, à une contrainte de traction uniaxiale (Fig. I.15 à gauche), jusqu'à
provoquer la décohésion à l'interface, puis l'extraction complète de la fibre

Matrice A B

Charge d’arrachement (N)


Fibre Fpic
Ff
Longueur
H
enchâssée

F
Déplacement (d en mm)

Fig. I.15 : Schéma du test de pull out (à gauche) ; courbe typique d'extraction (à droite)

La mesure continue de la force (F) nécessaire à l’arrachement de la fibre, ainsi que de


son déplacement (d) par rapport au bloc de matrice, permet de caractériser la cohésion et le
frottement à l’interface fibre-matrice. (Fig. I.15 à droite).

Une courbe type d'extraction, telle que celle présentée sur la Figure I.15 à droite, se
scinde en deux parties distinctes :

- la partie A, qui correspond à la phase de décohésion progressive entre la fibre et la matrice,


- la partie B, qui correspond à l’arrachement et donc au frottement de la fibre dans la gaine
de la matrice.

Les grandeurs qui sont généralement extraites de cette courbe sont [Naa et al. 91] :

• la charge au pic ( Fpic ), caractéristique de la cohésion fibre- matrice,


• la charge de frottement ( Ff ), caractéristique de la résistance à l’arrachement de la fibre.

45
Chapitre I : Etude bibliographique

La charge au pic, ou charge de décohésion, correspond au point où la liaison fibre-


matrice qui pouvait exister au commencement de l’essai est rompue sur toute la longueur
enchâssée de la fibre. La charge de frottement est généralement inférieure à la charge de
décohésion dans le cas des fibres droites. Elle correspond à la résistance au glissement de la
fibre comprimée dans le bloc de ciment.

A partir de ces valeurs, il est également possible de calculer en première


approximation une contrainte de cisaillement uniforme au pic (τpic) et une contrainte de
cisaillement en frottement (τf) juste après le pic. La contrainte de cisaillement interfaciale
uniforme correspond au rapport entre la charge d’arrachement mesurée et la surface enchâssée
de la fibre. Elle peut se calculer à partir des formules suivantes ( rf : rayon de la fibre
supposée cylindrique)
Fpic F
f
: τ pic = τ =
2πrf H f 2πr H
f
L’essai d’extraction réalisé sur une fibre de section circulaire, droite et alignée avec la
direction d’arrachement correspond à la plus simple des configurations d’arrachement de
fibre. Son objectif est d’isoler le mécanisme d’arrachement des paramètres pouvant le
perturber, comme l’angle d’inclinaison de la fibre, afin que les mesures réalisées soient
véritablement caractéristiques du comportement de l’interface. Il est alors possible
d’appréhender les processus de rupture de l’interface. Les paramètres liés à la fibre, à la
matrice ou aux conditions d’essais peuvent également être modifiés afin d’étudier leur
influence sur la courbe d’arrachement enregistrée.

I.4.7.2. Les différents tests d'extraction fibre-ciment décrits dans la bibliographie

Parmi l’ensemble des tests d’arrachement développés depuis une trentaine d’années, il
se dégage plusieurs familles de montages. Toutes tentent de résoudre au mieux trois des
principaux problèmes inhérents à l’essai d’arrachement de fibre, qui sont :

1. la réalisation des éprouvettes avec une fibre insérée dans le béton ou le ciment,
2. la fixation de l’éprouvette sur la machine d’essai,
3. la coaxialité de l’axe de la fibre et de la direction d’arrachement.

La première de ces familles de montages se caractérise par une fibre partiellement


enrobée de la matrice sur laquelle est directement appliqué l’effort d’arrachement. Il existe
pour cette famille de montages différentes méthodes d’accrochage de l’éprouvette sur la

46
Chapitre I : Etude bibliographique

machine d’essai : l’accrochage sur fond de l’éprouvette (Fig. I.15) [Leu et al. 97],
l’accrochage sur les côtés ou l’accrochage sur le devant de l’éprouvette [Ham, 96].
Le principal avantage de cette famille de montages est qu’elle permet d’obtenir
directement la courbe d’arrachement d’une fibre de longueur connue, enrobée dans un
cylindre de béton. Ses inconvénients résident dans la difficulté d’aligner parfaitement la fibre
avec la direction d’arrachement et dans l’enregistrement de la déformation élastique de
l’extrémité libre de la fibre fixée dans le mors de traction, qui nécessite une correction de la
courbe brute d’arrachement. Il faut également noter qu’il est difficile de mesurer de façon
précise la distance d’arrachement de la fibre sur ce type de configuration.

Dans la seconde famille de montages, la fibre est entièrement enrobée de matrice (Fig.
I.16), et l’éprouvette est réalisée à partir de deux coulées de béton successives. L’intérêt
d’enrober entièrement la fibre de matrice réside dans un meilleur alignement de la fibre avec
la direction de traction, la difficulté d’alignement est alors en partie reportée sur le
positionnement de la fibre au moment du coulage. Le second intérêt de cet essai est de simuler
l’ouverture d’une fissure d’éprouvette macroscopique de type éprouvette de traction en
maîtrisant les paramètres de longueur et d’orientation de fibre. De plus, la mesure de la
distance d’arrachement de la fibre hors de la matrice est facilement réalisable par méthode
extensométrique.

L’inconvénient de ce montage est qu’il ne permet pas de récupérer directement


l’arrachement de la fibre car les deux extrémités sont arrachées de façon simultanée. Pour
tenter d’imposer le côté d’arrachement de la fibre, plusieurs solutions sont proposées par
certains auteurs comme la déformation d’une extrémité de la fibre ou l’enrobage d’une partie
de la fibre dans une résine plastique permettant un ancrage plus important [Wan et al. 88]
F

Fibres
Demi- éprouvette
coulée en premier

Fibre L1 L2 F

Matrice Matrice

Demi- éprouvette
d
coulée en second

F
Fig. I.16. Essai d'extraction sur une Fig. I.17. Essai d'extraction out sur
fibre enchâssée des deux cotés. plusieurs fibres simultanément.

47
Chapitre I : Etude bibliographique

La troisième famille d’essai de pull out consiste à arracher simultanément plusieurs


fibres (Fig. I.17), possédant les mêmes caractéristiques d’enrobage (longueur et l’angle
d’orientation). Le but est de minimiser la dispersion importante qu’on retrouve dans les essais
de pull- out et d’obtenir directement une courbe caractéristique de l’arrachement de plusieurs
fibres. Les résultats constituent alors une moyenne. Ce type d’essai permet également, dans
une certaine mesure, d’intégrer l’effet d’interaction entre les fibres sur la charge
d’arrachement [Naa et al, 76]. La réalisation de ces éprouvettes est cependant complexe et
très longue. De plus, une valeur quantitative de la résistance interfaciale est délicate à
déterminer parce qu’une distribution véritablement uniforme de la charge d’arrachement de
toutes les fibres est difficile à obtenir et à conserver au tout au long de l'essai.

Une remarque commune à chacune de ces familles de montages concerne la dispersion


des résultats. Mise en évidence dès 1973 par Boer, elle a depuis été relevée par de nombreux
auteurs, la dispersion généralement rencontrée est plus souvent de l’ordre de 25 à 50%. Cette
instabilité importante est le résultat du faible niveau de charge mesuré lors de l’extraction des
fibres, ainsi que de variations incontrôlées dans la préparation du béton, dans la géométrie des
fibres et dans le coulage des éprouvettes.

I.4.7.3. Modélisation de l’arrachement d’une fibre inclinée

L’arrachement d’une fibre inclinée fait intervenir des mécanismes complexes. A partir
des résultats d’un grand nombre d’essais, les conclusions restent cependant du domaine de
l’observation expérimentale. La modélisation des phénomènes d’arrachement d’une fibre
inclinée tente de quantifier et d’apporter des bases physiques aux processus mécaniques mis
en œuvre.

Plusieurs familles de modèles tentent de décrire l’arrachement d’une fibre inclinée :

des modèles phénoménologiques issus de résultats d’essais réalisés sur des fibres
polymères,
des modèles basés sur la résistance des matériaux, généralement utilisés pour décrire
le comportement d’une fibre métallique,
des modèles (peu nombreux dans le cas de l’arrachement d’une fibre inclinée) issus de
la mécanique de la rupture, dont nous ne parlerons pas ici.

48
Chapitre I : Etude bibliographique

I.4.7.3 a Modèles phénoménologiques

Des modèles phénoménologiques ont été développés afin de prévoir la charge


d’arrachement d’une fibre polymère en fonction de l’angle d’inclinaison [Li et al. 90], cette
charge est calculée jusqu’à des angles importants de l’ordre de 60°.
4
points expérimentaux

f=0,99
3

Charge norm alisée Modélisation


2

f=0,7

polypropylène
nylon
0
0 20 40 60 80
Angle d'inclinaison (degrés)

Fig. I.18: Evolution de la charge d’arrachement au pic en fonction de l’angle


d’inclinaison pour : a) fibres de Polypropylène ; b) fibres de nylon. [Li et al. 90]

[Li et al, 90] proposent une modélisation basée sur une formulation mathématique
compatible avec l’évolution de charge observée, elle se présente sous la forme suivante :

F(θ ) = (Fθ =0 ) e (f θ)
où : f est un paramètre représentatif des mécanismes d’arrachement supplémentaires
spécifiques à une fibre inclinée.
Pour les fibres polymères, la composante nécessaire à la déformation de la fibre est
très faible et la rupture d’un élément de béton ne se produit que pour des angles d’inclinaison
importants. La grandeur f est donc essentiellement caractéristique du frottement entre la fibre
et la matrice. L’auteur obtient un bon ajustement entre la théorie et l’expérience (Fig. I.18).

Afin de tenir compte de la variation de la résistance à l’arrachement en fonction du


glissement de la fibre, F(θ = 0) peut s’exprimer en fonction du déplacement courant (d), du
déplacement correspondant à la force au pic (dpic) au et de la résistance de l’interface τpic [Li
et al. 93] : ⎛ (d − d pic ) ⎞ ( f θ )
F (θ , d ) = 2πτ pic L0 r f ⎜⎜1 − ⎟⎟ e
⎝ L0 ⎠

Ils ont montré aussi, que la contrainte de cisaillement peut évoluer avec le
déplacement d'extraction (d). Cette évolution est prise en compte dans le modèle en exprimant

49
Chapitre I : Etude bibliographique

τ en fonction du glissement de la fibre par l’intermédiaire d’une fonction polynomiale :

τ(d) = τ 0 + a 1d + a 2 d 2
Les constantes τ0, a1, et a2 sont déterminées expérimentalement pour un couple fibre-matrice
et des conditions d’essai données.
Dans un article récent, [Leu et al. 97] présentent une critique de ce modèle qui porte
essentiellement sur les trois points suivants :

1. les essais ayant servi de base à l’expression de ce modèle ont été réalisés sur une
configuration dans laquelle la fibre était déjà courbée. Les résultats obtenus ne sont
donc pas exactement représentatifs de l’arrachement d’une fibre droite inclinée dans
un composite traversé par une fissure.
2. le développement du modèle est uniquement basé sur le calcul de la charge au pic en
fonction de l’angle d’inclinaison de la fibre.
3. les ruptures de matrice observées n’ont pas été prises en compte dans le modèle, ni la
déformation plastique de la fibre.

[Leu et al. 97] appuient leur argumentation sur la comparaison des résultas obtenus à
partir des deux configurations d’essai évoquées sur la fibre courbée et la fibre droite inclinée.
Ils montrent que les charges d’arrachement sont plus importantes dans le cas d’une fibre
coudée et que les différences entre les courbes expérimentales s’accentuent avec l’angle
d’inclinaison (Fig. I.19).

a b

c d

Fig. I.19 : Courbes de l’extraction d’une fibre polymère en fonction de l’angle


d’inclinaison et de la configuration d’arrachement.
(a et c) Fibre courbée ; (b et d) Fibre droite. [Leu et al, 97]

50
Chapitre I : Etude bibliographique

En conclusion, ces modèles présentent une série d’équations simples, qui peuvent
donner de bons résultats lorsqu’on compare les courbes théoriques et expérimentales.
Néanmoins, de nombreux paramètres sont pris en compte. Ces paramètres doivent être
déterminés par un nombre important d’essais et ne sont valables que pour un couple de
matériaux précis et des conditions expérimentales données.

I.4.7.3.b. Modèles issus de la résistance des matériaux

Les modèles développés à partir de la résistance des matériaux sont plus nombreux. Ils
utilisent généralement une approche analytique et tentent de prendre en considération de
façon découplée l’ensemble des phénomènes d’arrachement.

La décohésion et l’arrachement sont pris en compte de la même façon pour une fibre
alignée, mais sont calculés à partir de la composante Fx de la charge d’arrachement (Fig. I.20).
L’évolution de cette charge en fonction de la longueur de fibre restant enrobée dans la matrice
est calculée à partir de la contrainte de cisaillement uniforme obtenue lors d’un essai de pull-
out sur fibre alignée de la façon suivante :

Fx (d) = 2π τ f (L 0 − d) (I.1)

où : L0 est la longueur enchâssée dans la matrice et d est le déplacement.

La déformation de la fibre est modélisée comme la déformation d’une poutre de


section circulaire fléchie sous l’action de la composante transverse P de la force
d’arrachement [Kat, 95; Zhang et al. 02]. Les réactions à l’entrée de la fibre dans la matrice
sont calculées de la même façon que pour une poutre encastrée. Elles se composent d’un
moment M et d’une force de réaction s’exerçant de la matrice sur la fibre. Certains auteurs
considèrent que cette charge de réaction est concentrée à l’entrée de la fibre (R) [Kat et al.
95], alors que d’autres la considèrent comme une charge répartie (Rrm) sur la distance q à
l’intérieur de la matrice (Fig. I.21) [Mor et al. 74].

A partir du calcul de la déformation de la fibre, il est possible d’obtenir l’équation de


la flèche de la poutre et de l’utiliser pour calculer le déplacement de l’extrémité de la fibre
dans la direction d’arrachement.

[Kat et al. 95] réalisent une approche plus complexe du calcul de la déformée en
couplant les effet de N et P dans le calcul de la flèche. D’autre part, ils intègrent également la
déformation de la matrice en modélisant l’ensemble béton-fibre par une poutre semi infinie

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Chapitre I : Etude bibliographique

reposant sur une fondation élastique et caractérisée par un module de fondation (k). Cette
approche est aussi utilisé par [Zha et al. 02] dans un modèle analytique sur une fibre inclinée
de carbone que nous allons détailler plus loin.

Matrice Matrice Extrémité libre de la fibre

q L1
Fibre
N

P
P M

Rrm
θ

Fig. I.21 : Modélisation de la


déformation d’une fibre, utilisée par
[Mor et al.74]

La charge de frottement supplémentaire agissant à l’entrée de la fibre dans la matrice


est généralement prise en compte par un modèle de type Coulomb. Cette charge
supplémentaire Nsupp se calcule en multipliant la charge de réaction globale de la matrice (Rm)
par le coefficient de frottement f (Equ. I.3) :

N supp = f R m (I. 3)

Comme l’indique l’Equ. I.4, la charge d’arrachement N se décompose en une charge


d’arrachement pure Ncrit et une charge supplémentaire de résistance au frottement Nsupp.:

N = N crit + N supp (I. 4)

Donc , la force de pontage peut être calculer comme suit :

Fpontage = Psinθ + (N crit + N supp ) cosθ (I. 5)

La rupture d’un élément de béton, lorsqu’elle est modélisée, est déterminée à partir
d’un critère de résistance à la compression de la matrice. Les dimensions de l’éclat sont
calculées avec l’hypothèse d’une rupture de la matrice perpendiculairement à la fibre [Katz et

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Chapitre I : Etude bibliographique

Li 95]. Cette étape de la modélisation reste cependant mal maîtrisée et un ajustement des
paramètres de rupture à partir des résultats expérimentaux est nécessaire.

[Zhan et al. 02] ont proposé un modèle de simulation pour analyser l’influence de
l’inclinaison de l'angle d’une fibre de section ronde sur la charge à la rupture dans un
composite cimentaire renforcée par des fibres de verre ou de carbone. Ils ont réalisé une étude
paramétrique de l'efficacité du pontage, comprenant l'influence des modules élastiques de la
fibre et de la matrice, la contrainte de liaison interfaciale entre fibre et matrice, l'orientation de
la fibre sur la résistance apparente à la rupture de la fibre.

Le modèle résultant indique qu'avec l'augmentation de l’angle d'inclinaison de la fibre,


la résistance apparente à la rupture des fibres diminue, à cuase des contraintes introduites par
la flexion de la fibre. En plus, le degré de dégradation de la résistance à la rupture apparente
de la fibre est influencé par le module élastique de la fibre et de la matrice (avec
l'augmentation du module de la fibre ou matrice, la résistance apparente de la fibre augmente)
et par la résistance de frottement de l'interface fibre/matrice (l’augmentation de la résistance
au frottement de l'interface fibre/matrice mène à une diminution de la résistance à la rupture
apparente).

Ce modèle analytique est basé sur le comportement d'une poutre en cantilever


encastrée obliquement dans un massif (Fig. I.22).

aa
w

Fig. I.22: Courbure de la fibre au travers de la fissure d’ouverture w [Zhan et al. 02].

Trois aspects doivent être pris en compte. :


Premièrement, quand une fibre oblique est sollicitée en extraction, une pression
s’exerce sur le coin de matrice à l’entrée de l’encastrement. Cette pression augmente la

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Chapitre I : Etude bibliographique

friction entre la fibre et le ciment, et accroît donc la force nécessaire pour faire glisser la fibre.
Ainsi, une friction complémentaire est développée entre la fibre et la matrice pendant
l’extraction de la fibre. L’influence de cette friction sur la force de pontage dépend des
propriétés interfaciales entre la fibre et de la matrice et de l’angle de l’inclinaison. Selon
[Zhan et al. 02], cet effet (effet de freinage ou snubbing) peut être inclus dans la force
d’extraction par la relation suivante :

N(w,θ) = N(w,θ = 0) e fθ (I. 5)

où f est le coefficient de freinage.

Deuxièmement, l’extraction d’une fibre oblique entraîne géométriquement la nécessité


d’une flexion de la fibre, ce qui donne une composante supplémentaire à la force d’extraction.

Troisièmement, la flexion de la fibre conduit à une contrainte de traction qui s’ajoute à


celle nécessaire au glissement. Cette contrainte conduit donc à la réduction apparente de la
résistance de la fibre qui se rompt sous l’effet de cette contrainte de traction (moment
fléchissant).

Dans ce qui suit, nous avons adapté cette approche analytique à notre cas où les
baguettes de bois sont de section carré et où elles sont susceptibles de se fendre sous l’effet
des efforts tranchants.

Les modèles issus de la résistance des matériaux semblent donc les plus développés et
plus rigoureux. Ils tentent de prendre en compte l’ensemble des mécanismes d’arrachement
d’une fibre inclinée. Ils peuvent s’appliquer à l’arrachement de fibres de bois et métalliques
pour lesquelles la rupture d’éclats de matrice et de déformation élasto-plastique de la fibre
sont des phénomènes qui ne peuvent pas être négligés. Néanmoins, ces modèles sont
généralement basés sur des approches simples de l’arrachement de la fibre de la matrice.
Certaines parties de la modélisation, comme la rupture de la matrice, restent encore peu
développées et doivent être ajustées à partir des résultats expérimentaux.

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Chapitre I : Etude bibliographique

I.5. CONCLUSION :

L’idée de renforcer les matériaux à matrice cimentaire, au comportement de type fragile


par des fibres végétales n’est pas nouvelle. En plus, de la possibilité de jouer un rôle de
renfort, ces fibres, économiques par rapport aux fibres métalliques ou synthétiques,
permettent souvent d'aboutir à un gain de masse. Mais, l’utilisation de tels matériaux n’est pas
sans poser un certain nombre de problèmes : retard de prise du ciment dû au passage en
solution des extractibles du bois, sensibilité des fibres végétales à l’hygrométrie, etc.

Un certain nombre d’auteurs ont proposé des traitements des fibres afin de les rendre plus
compatibles avec les matériaux cimentaires. Parmi eux, l’équipe du SPIN de l’ENSMSE a
mis au point un traitement thermique appelé la "rétification", qui a pour but de rendre le bois
hydrophobe, d’où des propriétés d’imputrescibilité et de stabilité dimensionnelle attendues.

L’objectif de ce travail de thèse est d’étudier l’effet de ce traitement sur des fibres de bois
(dans notre cas : peuplier) en vue de renforcer le comportement mécanique de la matrice
cimentaire. La plupart des auteurs cités n’ont pas étudié de façon approfondie le
comportement mécanique des composites ciment-bois. Il s’avère donc intéressant de connaître
l’influence des paramètres qui interviennent dans le pontage d’une fissure par un renfort
orienté aléatoirement. C’est le point de passage nécessaire pour exploiter au maximum
l’apport mécanique du bois, en plus de ses fonctions d’isolation et d’allègement.

Après avoir caractérisé le comportement des renforts et des matériaux composites modèles
(ciment hydraté contenant un nombre connu de fibres orientées de façon bien définie), nous
nous proposons de modéliser ce comportement en prenant en compte l’ensemble des
mécanismes d’arrachement. Le modèle sera aussi appliqué et validé sur du ciment renforcé
par des renforts en verre métallique, où l’objectif principal est l’accroissement des propriétés
mécaniques.

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Chapitre I : Etude bibliographique

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