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Pascale Chevalier

Br. Pender
M. Pašali
. Vješnica
D. Vukši

Salona II. Recherches archéologiques franco-croates à Salone.


Ecclesiae dalmatiae. L'architecture paléochrétienne de la
province romaine de Dalmatie (IVe- VIIe S.) [En dehors de la
capitale, Salona] Tome 2 - Illustrations et conclusions
Rome : École Française de Rome, 1995, 282 p. (Publications de l'École française de Rome, 194)

Résumé
Pascale Chevalier, qui était déjà l'un des principaux auteurs de Salona I, a dressé l'inventaire - avec l'aide de tous ses collègues
de Croatie, de Bosnie-Herzégovine et, pour une région limitée, du Monténégro - des 264 édifices cultuels actuellement connus
(sans compter ceux de la capitale, Salone) dans la province de Dalmatie, à l'intérieur des frontières postérieures à la réforme de
Dioclétien. Chaque fiche, normalisée, comporte les éléments essentiels de la description architecturale, du décor et du mobilier
liturgique, une bibliographie raisonnée, et un commentaire sur la chronologie.
Le deuxième volume contient une analyse globale de ces édifices, dont l'architecture est rarement ambitieuse, mais représente
une variante régionale originale, tributaire à la fois de l'Italie, de la Grèce et de Constantinople. Sont particulièrement nombreux
les groupes « complexes », formés soit de deux églises parallèles soit d'une seule encadrée d'annexes symétriques. Les
installations liturgiques sont souvent bien conservées, en particulier pour les baptistères, les dépôts de reliques et les banquettes
presbytérales.
L'illustration comporte en général un plan redessiné à échelle constante (reproduit au 1/200e) et quelques photographies quand
le monument est bien conservé. Des planches comparatives (avec des cartes de répartition) illustrent chaque chapitre de la
synthèse. Tous les sites sont localisés dans un atlas de six cartes.

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Chevalier Pascale. Salona II. Recherches archéologiques franco-croates à Salone. Ecclesiae dalmatiae. L'architecture
paléochrétienne de la province romaine de Dalmatie (IVe- VIIe S.) [En dehors de la capitale, Salona] Tome 2 - Illustrations et
conclusions. Rome : École Française de Rome, 1995, 282 p. (Publications de l'École française de Rome, 194)

http://www.persee.fr/web/ouvrages/home/prescript/monographie/efr_0000-0000_1995_arc_194_2
/I

SALONA II

Recherches archéologiques franco-croates à Salone

Pascale Chevalier

ECCLESIAE ΌALMA TIAE

L'ARCHITECTURE PALÉOCHRÉTIENNE DE LA PROVINCE ROMAINE DE DALMATIE


(IVe- VIIe S.)

[EN DEHORS DE LA CAPITALE, SALONA]

Tome 2 - Illustrations et conclusions


SALONA II - Ecclesiae Dalmati ae, tome 2

ERRATUM

p. 11,
Bibliographic, I. Histoire - Généralités, 4e ligne. Lire "Kingship ana Society"
p. 19,§ IV.3.1, 10e ligne. Lire "décrirons"
p. 21,§ V.2.5, 5e ligne avant la fin. Lire "les îles Elaphvtes"
p. 31,§ 1.1.2, avant-dernière ligne. Lire "les ruines d'édifices thermaux"
p. 32,§ II. 1, 2e ligne. Lire "qui ont été échelonnés"
4e ligne. Lire "elle nous permet de situer"
p. 43, § V.7, lere ligne. Lire "dont il était évoque, en 308, Quirinus*2 était également vénéré"
p. 47, lère ligne (et p. 48, lère ligne). Lire "[Split] (7*)"
§ IX. 1, 2e ligne. Lire " à Splii-Spalatum 6*"
p. 48, Abstract, 3e ligne. Lire "toponymy"
p. 52, § 1.2, 10e ligne. Lire "bâtiments antérieurs,"
§11.1, 6e ligne. Lire "adhérence"
p. 61, 10e ligne. Lire "explique en tout cas,"
p. 73, § II. 1.2, 2e ligne. Lire "Trogir 3*."
p. 80, § VI. 1.2, 5e ligne. Lire "et étaient visibles en élévation."
n. 20. Lire ''complexe monastique"
p. 97, §. Lire "Bien que le plan"
4e
p. 101, fin du 2e §. Lire "furent publiées10. "
p. 102, § II, avant dernière ligne. Lire "en 578,"
p. 107, § IV.3, lere ligne. Lire "deux bâtiments charpentés,"
5e ligne. Lire "A Mogorjelo* aussi"
§ V. 1, ligne. Lire "catéc/mménat"
2e
p. 109, lere ligne. Lire "aussi à Mogorjelo*,"
§ V.4, 4e ligne (p. 92, § II.2.1. 7e ligne, et p. 111, conclusions, 3e §, 3e ligne). Lire "catéchumènes"
p. 113, 2e §, 2e ligne. Lire "(mais il subsiste"
p. 117, sous-titre anglais. Lire ''congregational seats"
§ I.l.l, 4e ligne. Lire "a priori de Dvggve2."
p. 125, § II. 3, avant dernière ligne. Lire "le clergé siégeant"
n. 17, 2e ligne. Lire "Ead., Dakonikon"
p. 129, lere ligne. Lire " (c'est là que se tient le clergé,"
2e ligne. Lire "ou sanctuaire1,), était,"
§ I, 2e ligne. Lire "vers V Ouest de la corde"
§ II, 7e ligne. Lire "à l'Es/ du chœur"
p. 132, § III. 3, 7e ligne. Lire "(à Salone10 et celles de"
p. 136, le socle n° 10 est plus vraisemblablement un seuil de chancel,
p. 139, § III, lere ligne. Lire "Mélanges dédiés"
p. 146, le dessin n° 4 était une hypothèse de travail, mais la pierre n'est sans doute pas une base d'autel (cf. supra pour
lap. 136).
p. 151, 3e ligne. Lire "cette enceinte"
p. 159, 2e §, 5e ligne. Lire "une longue catéchèse."
p. 161, § 1.2.2, dernière ligne. Lire "- voire même comprises"
p. 179, 3e §, 2e ligne. Lire "ainsi que, vraisemblablement,"
p. 182, 7e §, 2e ligne. Lire "(près de 6 % du catalogue)"
pi. XXII, légende supprimer "fig. 4"
© École française de Rome - 1996
ISSN 0223-5099
ISBN 2-7283-0345-2

Diffusion en Croatie :
arheoloSki muzej - split
zrinsko-frankopanska 25
58000 split - croatia

Diffusion en France : Diffusion en Italie :


DIFFUSION DE BOCCARD «L'ERMA» DI BRETSCHNEIDER
11, RUE DE MÉDICIS VIA CASSIODORO, 19
75006 PARIS 00193 ROMA

Imprimerie de l'Indépendant - 53203 CHATEAU-GONTIER


3

IN MEMORIAM

Frane Buskariol
Ivanka Nikolajevié
Duro Basler
Zlatko Gunjaöa
Duje Rendié Miocevié
Ivo Bojanovski

qui ont contribué ces dernières années à faire mieux connaître


l'architecture paléochrétienne de la province romaine de Dalmatie
SALONA II

Francusko-hrvatska arheoloska istrazivatya u Saloni


Ravnatelji: N. Duval i E. Marin

Pascale Chevalier

ECCLESIAE DALMA TIAE

Starokrscanska arhitektura u rimskoj provincdi Dalmacde


(4.-7. st.)

[IZVAN GLAVNOGGRADA SALONE]

Tom 2 - Zakljucak i illustraci je

Graficka ilustracija: urcdnik B. Pender


P. Chevalier, M. Pasalié, Β. Pender, Β. Vjesnica i D. Vuksic

Priprema i naklada potporom


Ministarstva kulture i prosvjete Republike Hrvatske, Ministarstva vanjskih poslova Republike Francuske,
Nacionalnog centra za znanstvena istrazivanja i Sveucilista Paris IV-Sorbonne

Arheoloski muzej-Split - École française de Rome

Split-Rim 1995
ζ

COLLECTION DE L'ECOLE FRANÇAISE DE ROME


194/2

SALONA II

Recherches archéologiques franco-croates à Salone


conduites par le Centre A. Merlin (C.N.R.S. - Paris IV-Sorbonne) et le Musée archéologique de Split
dirigées par N. Duval et E. Marin

Pascale Chevalier

ECCLESIAE DALMA TIAE

L'ARCHITECTURE PALÉOCHRÉTIENNE DE LA PROVINCE ROMAINE DE DALMATIE


(IVe- VIIe S.)

[En dehors de la capitale, Salona]

Tome 2 - Illustrations et conclusions

Illustration graphique sous la direction de Br. Pender


par P.Chevalier, M. Pasalic, Br. Pender, Β. Vjesnica et D. Vuksic

Ouvrage préparé et publié avec des contributions


du Ministère croate de la Culture et de l'Éducation, du Ministère français des Affaires étrangères, du Centre National
de la Recherche Scientifique et de l'Université de Paris IV-Sorbonne

Musée archéologique de Split - École française de Rome

Rome-Split 1995
INFORMATIONS

GENERALES
Cadre historique

CADRE HISTORIQUE
Historical outline Povijesni pregled

II nous a semblé préférable de fournir au lecteur une chronologie adaptée à notre sujet et de le renvoyer
aux ouvrages nombreux qui ont de longue date traité de cette question mieux que nous ne saurions le faire
brièvement ici. On se reportera à la bibliographie thématique fournie en annexe ci-après suivant les
renseignements recherchés.

CHRONOLOGIE
HISTOIRE GENERALE Histoire de l'Eglise
283-293 — Le Dalmate Caius est pape.
Réforme de l'Empire, nouvelles frontières pour — 284
la province romaine de Dalmatie (amputée de la
Prévalitane au Sud-Est). Persécution, martyres de nombreux saints
303-304 — dalmates, dont Domnio, le premier évêque
certain de Salone.
Dioclétien prend sa retraite à Aspalathos (Split), 305
sur Vager de Salone.
313 — Edit de Milan, paix de l'Eglise, liberté du
culte chrétien.
347 Naissance de Jérôme à Stridon.
366 Baptême de Jérôme.
Les Ostrogoths, poussés par les Huns, passent le 376
Danube.
Prise de Mursa (Osijek), le Sud de la Save n'est 378 Concile de Sirmium : recul de l'arianisme en
plus protégé. Occident.
Goths et Alains envahissent la Pannonie ; — Jérôme est ordonné prêtre.
migrations de populations vers la Dalmatie. 379
Théodose et Gratien arrêtent les Goths en Epire
et en Dalmatie, laissant une partie des 380
Ostrogoths s'implanter en Pannonie.
Concile d'Aquilée : condamnation de
Les Huns occupent la Valérie. 381 l'arianisme et déposition des derniers
évêques ariens d'Illyrie.
Théodose repousse les Goths sur le Danube. — 386 — Jérôme s'installe à Bethléem.

Stilicon écrase Alains, Bastarnes, Goths et Huns — 392


sur le Danube.
Partage définitif de l'Empire ; la Dalmatie — 395
revient à la pars Occidentis.
Attaques des Goths sur les villes du Nord et du
Sud de la province, Salone comprise ; nouvelles — 395-397
migrations.
398 — Exil de Jovinien en Dalmatie.
Sac de Rome par les Goths. — 410
Lutte contre l'arianisme. Lettre du pape
418 Zozyme à Γ évêque métropolitain de Salone
Hesychius.
419 — Mort de Jérôme à Bethléem.
La Dalmatie passe aux mains de l'Empire — 437
d'Orient.
10 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Prise de Sirmium par les Huns. — 441


Destruction d'Aquilée par les Huns. — 452
Pouvoir indépendant établi par Marcellinus à — 454
Salone, jusqu'à sa mort en 467 ; paix relative en
Dalmatie de 454 à 480.
Prise et sac de Rome par les Vandales. — 455
Les Ostrogoths en Prévalitane. — 459
Julius Nepos, neveu de Marcellinus, empereur — 475
destitué, se réfugie à Split, où il poursuit son
règne fictif.
Odoacre envahit l'Italie. Mort de Romulus 476
Augustule ; fin de l'Empire d'Occident.
Assassinat de Julius Nepos à Split 480
Odoacre "reconquiert" la Dalmatie et chasse les 481-482
Rugues des Noriques.
Evacuation définitive des Noriques par les 487
Romains.
La Dalmatie est conquise par les Ostrogoths. 488
Prise de Ravenne par Théodoric ; constitution de Eglise arienne parallèle (?).
l'état romano-gothique. La Dalmatie est 490
gouvernée par un cornes Dalmatiae et Saviae.
493 Deux lettres du pape Gélase à Honorius Ier
de Salone.
Théodoric réoccupe la Pannonie sirmienne, 504-505
Singidunum et une partie de la Mésie.
Justin Ier Empereur. 518
Mort de Théodoric. 526
Justinien Ier César puis Auguste. 527 Le titre d' archiepiscopus est accordé par
Constantinople à l'évêque de Salone
530 — Premier synode salonitain sous Honorius II,
autres signataires : Iohannes de Siscia,
Andreas de Iader, Tycianus a'Arba, Mar-
cellus de Narona, Fabricianus d'Epidaurum,
Constantinus de Scardona, Andreas de
Bistue Nova, Victor de Mactaris, l'évêque
de Yeccl. Sarniensis, un membre du clergé
de Bistue, ainsi que Paulus et Savinianus.
Création de trois nouveaux diocèses
diminuant celui de Salone : Sarsenterum
(Paulinus), Muccurfum) (Stephanus) et
Ludrum (Celianus).

533 — Second synode salonitain, mêmes signa


taires sauf Constantinus pour Siscia et
absence de l'évêque d'Epidaurum. Citation
de monasterii praesidentes et du nouveau
diocèse de Yeccl. Barcensis.
La Dalmatie est reconquise par les armées de 535
Justinien ; réorganisation administrative.
553 — Signature au 5e concile œcuménique de
Constantinople du Constitutum de tribus
capitulis, refus des évêques illyriens.
Cadre historique 11

554 — Exil de l'évêque schismatique Frontinianus


de Salone.
566 — Fuite de Probinus de Salone à Aquilée
Invasion lombarde en Italie du Nord et en Istrie.
Les Avars de Hongrie dominent Gépides et 568
Slaves, de la Bohème à la Pannonie.

Invasion des Avarsen Pannonie. — 574


578 — Création des évêchés de Curictum et
Sirmium prise par les Avars. tfApsorum au concile de Grado.
— 583
Antar, roi lombard d'Italie, soumet l'Istrie ; — 584
l'exarque de Ravenne commence la lutte contre
les Lombards. 590 — Grégoire le Grand, pape. Ses quarante-deux
lettres aux évêques dalmates sont jusqu'en
Avars et Slaves passent la Save. — 602 604 une source de renseignements très
précieuse (unique mention de l'évêque de
Les Avars détruisent (?) Salone. — entre 614 Delminium).
et 639 (?)
Révolte des peuples balkaniques contre la — 630-640
domination avare ; installation des Serbes et des
Croates dans l'Illyricum. 640-642 — Jean IV de Iader, pape. Récupération des
reliques des saints dalmates par son légat en
Ralentissement du grand commerce : les Avars — vers 650 641 (chapelle Saint-Venance au baptistère
barrent la route du Danube ; protection de la du Latran) et rachat d'otages.
voie maritime adriatique par un "limes" fortifié.

Fin de la présence effective de l'empire romain — vers 750


d'Orient en Italie ; les villes de l'Adriatique sont
englobées dans un "thème" byzantin ; conquête
carolingienne au Nord de l'ancienne province de
Dalmatie.

ABSTRACT SAlETAK
Following a brief review of historical events which Ονο je kratki pregled dogadaja od kraja 3. do 8.
occured from the end of the 3rd to the 8th century, a stoljeéa. U bibliografiji su navedena djela u kojima je
bibliography of Late Antiquity and Early Medieval povijest kasne antike i ranog srednjeg vijeka detaljno
history is provided. razradena.

BIBLIOGRAPHIE CHOISIE

Cette bibliographie non exhaustive est présentée selon un découpage thématique puis par ordre
alphabétique, pour une consultation plus facile. Nous avons privilégié les ouvrages en langue non slave.

I. Histoire - Généralités
M. Banniard, Genèse culturelle de l'Europe (V* '-VIIIe s.), Paris, 1989.
L. Brehier, Les institutions de l'empire byzantin, Paris, 1970, 2e éd.
P. Brown, Genèse de l'Antiquité tardive (trad, de l'anglais), Paris, 1983.
Th.S. BURNS, The Ostrogoths, Kingship ans Society, 1980.
J.B. Bury, History of the Later Roman Empire from the death of Theodosius I to the death of Justinian, 2 vol.,
London, 1923.
A. Demandt, Die Spätantike. Römische Geschichte von Diocletian bis Justinian 284-565 η. Christ, München, 1989.
E. Demougeot, La formation de l'Europe et les invasions barbares, T. 2, 2 vol., Paris, 1979.
Fr. Dvornik, Les Slaves, Byzance et Rome, Paris, 1926, p. 1-31.
Id., Les Slaves. Histoire et civilisation de l'Antiquité au début de l'époque contemporaine, Paris, 1986 (traduction de
l'éd. américaine, Boston, 1956).
A.H.M. Jones, The Later Roman Empire (284-602), 2 vol., Oxford, 1964 (reprint, 1990).
12 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

H.-I. Marrou, Décadence romaine ou Antiquité tardive ? IIIe '-VIe siècle, Paris, 1977.
G. Ostrogorsky, Geschichte des byzantinischen Staates, München, 1963, 3e éd.
E. Stein, Histoire du Bas-Empire, T. 1. De l'Etat romain à l'Etat byzantin (284-476), Paris, 1959 ; T. 2. De la
disparition de l 'Empire d'Occident à la mort de Justinien, 476-565, Paris, 1949.
H. Wolfram, Histoire des Goths, Paris, 2e éd., 1988, p. 262-382 (traduction de l'édition américaine, voir l'édition
originale allemande, Geschichte der Goten, München 2e éd., 1980).

II. Histoire de l'Eglise


J. Danielou-H.-I. Marrou, Nouvelle histoire de l'Eglise, T. 1. Des origines à Grégoire le Grand (604), Paris, 1963.
A. Fliche-V. Martin (dir.), Histoire de l'Eglise, T. 2. P. de Labriolle-G. Bardy-J.-R. Palanque, De la Paix
constantinienne à la mort de Théodose, Paris, 1936 ; T. 3. P. DE Labriolle-G. Bardy-L. Brehier-G. DE
Plinval, De la mort de Théodose à l'avènement de Grégoire le Grand, Paris, 1937 ; L. Brehier-
R. Aingrain, Grégoire le Grand, les Etats barbares et la conquête arabe, Paris, 1938.
H. Jedin (dir.), Storia della chiesa (Ie éd. italienne), T. 1. Κ. Baus, Le orìgini, Milano, 1976 ; T. 2. Κ. Baus-Ε. Ewig,
L 'epoca dei concili, Milano, 1977 ; T. 3. K. Baus-H.G. Beck-Ε. Ewig-H.J. Vogt, La Chiesa tra Oriente
e Occidente, Milano, 1978.
H.-I. Marrou, L'Eglise de l'Antiquité tardive (303-604), Paris, 1985 = 2e partie du T. 1 de la Nouvelle histoire de
l 'Eglise, cf. supra.
J.-M. MAYEUR-Ch. Pietri-L. Pietri-Α. Vauchez-M. Venard (dir.), Histoire du christianisme, T. 2. Ch. Pietri-
L. PIETRI (dir.), Naissance d'une chrétienté (250-430), Paris (Desclée), 1995.
M. MESLIN, Les Ariens d'Occident (345-430), Patristica Sorbonensia 8, Paris, 1967.
Ch. PIETRI, Roma Christiana. Recherches sur l 'Eglise de Rome, son organisation, sa politique et son idéologie de
Miltiade à Sixte III (311-440), Paris, 1976, 2 vol.

III. Histoire de la province romaine de Dalmatie


111. 1. Sources et recueils d'inscriptions
Farlati, Illyricum sacrum, Venetiis, apud S. Coleti T. VI- VII, 8 vol., 1751-1819 (Actes des synodes salonitains :
T. 2, p. 162-171 et 172-185).
B. Ferjan&c, Vizantijski izvori za istoriju naroda Jugoslavie [Sources byzantines pour l'histoire des peuples de
Yougoslavie, en cyrillique], 2 vol., Beograd, 1959.
F. Si§ic, Priruânik izvora hrvatske historije [Manuel de sources de l'histoire croate], Zagreb, 1914 (Actes des synodes
salonitains : T. 1/1, p. 157-164).
CIL III = Th. MOMMSEN, Corpus Inscriptionum Latinorum III. Inscriptiones Asiae, provinciarum Europae
Graecarum, Illyrici Latinae, Berlin, 1873.
Id.-O. Hirschfeld-A. Domaszewski, Corpus Inscriptionum Latinorum IH. Inscriptionum Orientis et Illyrici
Latinorum Supplementum, Berlin, 1902.
A. §ASEL-J. §A§EL, Inscriptiones Latinae quae in Iugosla\>ia inter annos MCMXL et MCMLX repertae et editae sunt,
Situla 5, Ljubljana, 1963.
Ead.-Id., Inscriptiones Latinae quae in Iugoslavia inter annos MCMLX et MCMLXX repertae et editae sunt, Situla
19, Ljubljana, 1978.
Ead.-Id., Inscriptiones Latinae quae in Iugoslavia inter annos MCMII et MCMXL repertae et editae sunt, Situla 25,
Ljubljana, 1986.
111.2. Généralités
G. Alföldy, Bevölkerung und Gesellschaft der römischen Provinz Dalmatien, Budapest, 1965.
Id., Die Personennamen im römischen Dalmatien, Beiträge zur Namenforschung, Beiheft I, Heidelberg, 1969.
Id., La romanizzazione dell'area interna della Dalmazia, Actes du colloque "La Venetia nell'area padano-danubiana"
f Venezia 1988, Padova, 1990, p. 211-219.
St. Ba§ic, Salona (ni)je razorena ! (entretien avec N. Jaksió) [Salone (n')a (pas) été détruite !], Slobodna Dalmacija
3 I.V. 1989, Split, Forum p. 2.
D. Basler, Kasnoantiâco doba [L'Antiquité tardive], in Kulturna istorija Bosne i Hercegovine od najstarijih
vremena do poâetka turske vladavine, Sarajevo, 1966, p. 301-365.
Id., Ibid., in
2e Kulturna
éd., Sarajevo,
istorija
1984,
Bosne
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i Hercegovine od najstarijih vremena do pada ovih zemalja pod osmansku vlast,
A. Betz, Untersuchungen zur Militärgeschichte der römischen Provinz Dalmatien, Baden bei Wien, 1930.
I. Bojanovski, Bosna i Hercegovina u anticko doba [La Bosnie-Herzégovine dans l'Antiquité], Sarajevo, 1988.
Ν. Cambi, in Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, T. 1, Paris, 1990, s.v. Dalmatie, p. 619-621.
R. Cons La province romaine de Dalmatie, Paris, 1882.
SI. Cace, "Cosmographie"
Civitates Dalmatiae
de l'Anonyme
u "Kozmograflji"
de Ravenne, résumé
Anonima
anglais],
Ravejanina
Diadora [Les
15, Zadar,
Ciuitates
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p. 347-439. dans la
Fr. Dvornik, The making of Central Europe, London, 1949.
Cadre historique 13

Id., Commentary on Chapters 29-36 of "De Administratio Imperio", in Commentary of "De Administratio Imperio",
R.J.H. Jenkins ed., London, 1962, p. 95-142.
B. FERJAN&é, Dalmacija u spisu "De Administratio Imperio" - vrela i putevi saznanja [La Dalmatie dans le texte
"De Administratio Imperio" - sources et chemins de la connaissance, en cyrillique, rés. français], ZRVI 29-
30,Beograd, 1991, p. 9-21.
J. Ferluga, L'amministrazione bizantina in Dalmazia, Venezia, 1978 (Trad, italienne complétée, éd. originale :
Vizantijska uprava u Dalmaciji [en cyrillique, rés. français], Beograd, 1957).
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rés. anglais], Zagreb, 1992.
Id., Hrvatski Rani Srednji Vijek [Le haut Moyen Age croate, rés. anglais], Zagreb, 1995, p. 1-135.
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VAHD 77, Split, 1984, p. 315-326.
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Köln-Bonn, 1980, p. 103-120.
A. Kazhdan, in The Oxford Dictionnary of Byzantium, Oxford- Washington, 1991, s.v. Salona, p. 578-579.
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N. Klaic, Povijest Hrvata u ranom srednjem vijeku [Histoire des Croates au haut Moyen Age], Zagreb, 1971.
Ead., Najnoviji radovi ο 29, 30, 31 poglavlju u djelu D.A.I, cara Konstantina VII Porfirogeneta [Les derniers travaux
sur les chapitres 29 à 31 du D.A.I, de l'empereur Constantin VII Porphyrogénète, rés. français], SHP III/15,
1985, Split, p. 31-60.
B. Krekic, in The Oxford Dictionnary of Byzantium, Oxford- Washington, 1991, s.v. Dalmatia, p. 578-579.
M. MandiÓ, Bosna i Hercegovina u rimsko doba [La Bosnie-Herzégovine à l'époque romaine], in Povijest hrvatskih
zemalja Bosne i Herzégovine od najstarijih vremena do godine 1463, Sarajevo, 1942, T. 1, p. 121-137.
D. Mano-Zisi-M. SuiC, Protohistoire et antiquité, Epoque préhistorique et protohistorique en Yougoslavie -
recherches et résultats, Beograd, 1971, p. 351-373 (M. SuiC, Les régions de l'Ouest, 6. Le problème de la
romanisation de la population autochtone).
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14 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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Présentation géographique 15

PRESENTATION GEOGRAPHIQUE
Geographical overview Geografski pregled

Introduction
Le territoire tardif de la province romaine de Dalmatie découlait des remaniements de frontières effectués
par Dioclétien en 284, mais devenus effectifs en 3951 . Elle avait été alors amputée de son extrémité sud-est,
devenue la Prevalitana ou Praevalis et appartenant au Diocèse de Dacie, partie de la Grande Préfecture
d'Illyricum - "oriental", à ne pas confondre avec le diocèse d'Illyricum "occidental" dont dépend alors notre
province.
La Dalmatie représente donc à cette époque un territoire légèrement réduit, qui couvre un grand triangle
rectangle dont l'Adriatique représenterait l'oblique inférieure, une ligne grossièrement orientée Est/Ouest
parallèle au cours de la Save2 (Banja Luka-Doboj-Zvornik) sa limite septentrionale supérieure ; la Drina, le
cours supérieur de la Piva puis une ligne Nord/Sud aboutissant à l'Est des Bouches de Kotor constituent sa
frontière orientale. Salone est restée sa capitale.
Ses provinces limitrophes sont au Nord-Ouest la X" Regio Italiae ou Venetia et Histria (la péninsule
d'Istrie dont un quart occidental lui appartient jusqu'à la Rasa au pied du mont Ucka), au Nord/Nord-Ouest le
Norique méditerranéen, au Nord la Savie et la Pannonie sirmienne, au Nord-Est la Mésie supérieure et, au Sud-
Est, la Prévalitane. Ces deux dernières régions ressortent de FIllyricum oriental. La voie de communication
terrestre principale de la péninsule balkanique (Aquilée-Thessalonique-Constantinople) évitait la Dalmatie
qu'elle contournait par le Nord, tandis que la Via Egnatia passait nettement au Sud. Il ne faut pourtant pas
imaginer que cette province, ouverte largement sur la mer, représentant un noeud d'échanges commerciaux entre
Orient et Occident, et leur frontière même, était isolée malgré un relief intérieur parfois difficile. Le littoral et
Farrière-pays séparés par un écran de montagnes escarpées n'ont certes jamais été solidaires, la frontière
administrative actuelle entre Croatie et Bosnie-Herzégovine reflète assez bien la survivance de cette fracture
naturelle au cours des siècles. Mais, jamais depuis l'Antiquité romaine, leurs liens au sein d'une entité politique
cohérente n'auront été aussi étroits, liens proprement physiques manifestés par un réseau routier bien conçu et
rendus inévitables par un système administratif très centralisé.
I. Milieu physique (aperçu)3
I.l. Les Alpes dinariques et le karst
Ces reliefs tourmentés, orientés du Sud-Est au Nord-Ouest et culminant de 1500 à 2000 m d'altitude,

1 Voir notamment un aperçu de la bibliographie afférente juqu'aux années 1950 chez B. Saria, in Realencyclopädie der
klassischen Altertumwissenschaft, Supplementband 8, Stuttgart, 1956, s.v. Dalmatia (als spätantike Provinz), col. 155-
164. La mise au point la plus fiable reste celle de WlLKES, Dalmatia, London, 1969, p. 416-457, surtout p. 416-418. Sur
le problème plus précis des frontières, cf. E. Demougeot, Les partages de l'Illyricum à la fin du IVe s., Revue
historique, Paris, juillet-septembre 1947, p. 16-31 ; ead., A propos des partages de l'Illyricum en 386-395, Actes du VI
CEB Paris 1948, Paris, 1950, p. 87-92 ; ead., Les partages des provinces de l'Illyricum entre la "pars Occidentis" et la
"pars Orientis" de la Tetrarchie au règne de Théodoric, Actes du colloque "La géographie administrative et politique
d'Alexandre le Grand à Mahomet" Strasbourg 1979, Leyde, 1981, p. 229-253.
2 La frontière nord de la province suivait naturellement différents cours d'eau orientés Ouest-Nord-Ouest/Est-Sud-Est,
affluents des rivères coulant du Sud au Nord qui viennent alimenter la Save en Pannonie : une partie de la Kolpa-Kupa
au Nord-Ouest jusqu'à Karlovac, puis des rivières plus petites (affluents de la Korana et de la Glina) et la Zirovnica
jusqu'à Bosanski Novi sur l'Una, où son tracé emprunte la vallée de la Sana, celle de son affluent oriental la Gomjenica,
puis un ruisseau alimentant cette dernière, et enfin le Dragoòaj pour atteindre le Vrbas en amont de Banja Luka. On
peut suivre le tracé de la frontière vers l'Est le long de la Vrbanja puis de la Josavka, un de ses affluents vers la source
de la Velika Ukrina, un ruisseau l'alimentant à l'Est, puis le long d'un petit affluent occidental de la Bosna, qu'elle
atteint au Nord de Doboj. La suite est plus simple car la frontière correspond alors, jusqu'à Zvornik sur la Drina, à la
vallée de la Spreéa.
3 Voir, en français, A. Blanc, La Croatie occidentale, étude de géographie, Paris, 1957 ; id., La Yougoslavie, Paris,
1967; id., Géographie des Balkans, Que sais-je n° 1154, Paris, 1971; plus récemment la présentation moins
scientifique de J. Valbonne, La Yougoslavie et la côte dalmate, Genève, 1981 ; la dernière édition du Guide Bleu
"Yougoslavie", Paris, 1988 ; l'introduction de J.J. Wilkes, Dalmatia, London, 1969, p. xxi-xxvii. Nos cartes ont été
réalisées à partir de I. Bertic, Geografski atlas Jugoslavie [Atlas géographique de Yougoslavie], Zagreb, 1988, qui
présente l'avantage sur les ouvrages parus depuis de rassembler encore les différents pays nouvellement apparus sur le
territoire de la Dalmatie romaine.
16 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

15 00-2000
100O-A500
5OO-IOOO
0-5OO

CARTE 1 : LE RELIEF
Présentation géographique 17

sont composés de sédiments calcaires, schisteux et gréseux datant du secondaire et occupent un vaste espace
compris entre le Sud de la Slovénie et la frontière albanaise. Au Nord-Est de la province romaine de Dalmatie,
en Bosnie, ils dominent de plusieurs centaines de mètres les collines et les plaines de la Save, de la Drina et de
leurs affluents.
sommets4 de plus
Il s'agit
de 2000en m,
faitoùdeles
hauts
surfaces
plateaux,
largement
composés
ondulées
de calcaire
l'emportent
à peusur
près
les pur
chaînons
et dominés
montagneux.
par quelques
1.1.1. Dolines et poljés
Des dolines fertiles, petites dépressions fermées, dues en partie à la dissolution du socle rocheux, creusent
des alvéoles dans les couches sédimentaires. Les poljés sont de longues et étroites plaines closes de toutes parts
et orientées Nord-Ouest/Sud-Est comme les plissements dinariques, tapissées d'alluvions fluviales, d'argile et de
marnes et parsemées de buttes. Ces plaines d'altitude proviennent de l'érosion fluviale, des failles et de la
dissolution du calcaire par les eaux d'infiltration. Souvent d'ailleurs, les eaux de pluie non évacuées forment des
lacs et des marécages plus ou moins éphémères en leur centre (poljés de Kupres, de Livno, de Duvno-
Tomislavgrad avec le Busko blato devenu un lac de retenue, de Gacko, de Nevesinje, etc.).
1.2. La côte adriatique
Les Alpes dinariques bordent la Mer Adriatique le long d'un littoral de 600 km en ligne droite et plus de
cent fois plus long (6000 km) avec les découpures, les îles et presqu'îles orientées, comme les plissements de la
montagne, du Sud-Est au Nord-Ouest. En fait, il s'agit d'une zone de reliefs infléchis dans leur ensemble vers la
mer, qui a envahi les zones plus tendres que l'érosion avait fait disparaître. Ainsi sont nées presqu'îles et îles
souvent très allongées, de façon même incroyable (Peljesac, Dugi otok, Kornat, Hvar, Cres et Losinj, etc.), et
parallèles à un rivage aux découpures multiples et complexes, souvent d'ailleurs des ports naturels ou du moins
des points d'ancrage bien abrités. Ce phénomène est d'une évidence frappante pour l'archipel de Sibenik, qui
résulte de l'envahissement par les eaux de l'estuaire torturé de la Krka.
Π. Climat et hydrologie5
Le climat méditerranéen règne le long de la bande littorale mais ne pénètre que peu à l'intérieur des terres
à cause de la barrière montagneuse qui la limite. Quelques vallées ouvrent toutefois des brèches dans les chaînes
dinariques, comme celle de la Neretva. Sur les collines de Bosnie règne un type montagnard particulier de climat
continental.
L'hydrologie du karst est extrêmement irrégulière et des plus étranges, les rivières des poljés coulant
tantôt à l'air libre, tantôt sous terre. A chaque résurgence, elles peuvent de plus changer de nom, ainsi celle du
poljé d'Imotski dite Matica à l'Ouest deviendra Tihaljina, puis Mlade, puis Trebtéat avant de se jeter dans la
Neretva à l'Est. Des torrents violents de type alpestre alimentent certes l'Una, le Vrbas, la Bosna, la Neretva et
la Drina, en Bosnie. Ils sont d'ailleurs utilisés pour leur force motrice et les barrages modernes ont bien souvent
modifié sensiblement l'aspect du paysage antique (lacs de retenue de Jablanica au Nord de Mostar, de la Cetina,
ou de Bileéa, par exemple).
m. Economie antique (aperçu)6
Deux pôles différents se dessinent immédiatement, qui correspondent à l'opposition de relief, climat et
végétation déjà notée plus haut. La côte vivait logiquement, en plus de la navigation commerciale et de la pêche,
d'élevage et d'agriculture de type méditerranéen (agrumes, fruits, vignobles, oliveraies, etc.) avec un système de
grandes villas7, et de l'exploitation de salines importantes (par exemple à Ston-Stamnum*). Les carrières de
pierre calcaire des îles de Dalmatie moyenne étaient très actives, notamment celles de Braò (entre Skrip* et
Spliska*, etc.), à la fin de l'Antiquité8. L'intérieur de la province, plus aride avec quelques oasis agricoles dans
les poljés d'altitude, était surtout réputé pour ses mines9 de fer, bauxite, zinc, cuivre, or (Bosnie occidentale et

4 Les massifs du Maglie (2386 m) et du BioC (2397 m), surplombant lav vallée de la Piva que suit la frontière de la
Prévalitane ; le Prenj (2103 m) dans la grande boucle de la Neretva ; la Cvrsnica (2222 m) à l'Ouest du précédent ; le
Cinöar (2005 m) entre les poljés de Kupres et de Glamoô et le massif de Vranica (2 1 10 m) où le Vrbas prend sa source ;
enfin au Sud-Est de Sarajevo la BjelaSnica (2067 m) et la Treskavica (2086 m).
5 I. BertiÓ, op. cit. (3), p. 77-79 avec carte p. 77.
6 M. ZaninoviÓ, The Economy ofRoman Dalmatia, ANRW 11/6, Berlin-New York, 1977, p. 767-809.
7 Cf. K. Kurtz, Zur Landwirtschaftsstruktur im römischen Dalmatien, Èva Antika 8/2, Skopje, 1968, p. 249-259 ;
M. VASlé, Römische Villen vom Typus der Villa rustica aufjugoslawischen Boden, AI 11, Beograd, 1970, p. 45-85.
8 Voir par exemple M.R. Werner, The development of Stonework in Roman Dalmatia: Continuity and Innovation, in
Classics and the Classical Tradition = Mélanges Dengler, The Pennsylvania State University Press, 1973, p. 178-187.
9 O. Davies, Ancient Mining in the^ Central Balkans, Revue internationale des études balkaniques 3, Beograd, 1937-
1938, vol. 2/6, p. 405-418 ; S. DUSANIC, Organizacija rimskog rudarstva u Noriku, Pannoniji, Dalmaciji i Gornjoj
18 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

centrale autour de Turbe*, Vitez, Busovaca, Fojnica, Gromiljak, Vténjica*, sur le massif Vranica, autour de
Gornji Vakuf* et sur le mont Radovan au-dessus de Bugojno*10) et argent (Bosnie orientale autour d: Argentana
dont le nom suffit à évoquer cette ressource11) et les industries qui les accompagnaient. Le centre métallurgique
le plus important se trouvait à Blagaj* sur la Japra (voir la notice du catalogue) mais des officinae ferrariae ont
fonctionné de façon intensive jusqu'à l'extrême fin du VIe s. (près de Cifluk*, à Majdan*, Bugojno*, Gornji
Vakuf*, ViSnjica*, la vallée de la Lepenica autour d'Homolj-Kiseljak*, et les zones exploitées aujourd'hui
encore autour de Stari Majdan12). Du sel gemme était extrait autour de Tuzla et de Konjic et les grandes forêts
de chênes de Bosnie représentaient enfin aussi une richesse pour cette région.
IV. Les communications antiques
IV. 1. Communications maritimes
Elles concernaient essentiellement des échanges avec l'Italie (traversée de l'Adriatique sur plusieurs axes
bien définis13, ou des trajets en cabotage protégés par la barrière d'îles le long de la côte depuis l'Italie du Nord
vers la Grèce et le reste de la Méditerranée - il n'y avait en effet pas de voie terrestre sur la bande côtière, ou
elle n'existait que sur quelques tronçons peu importants. Ces routes bien établies depuis l'époque hellénistique
seront protégées à la fin de la période par un véritable petit "limes" maritime paléobyzantin14 , qui témoigne de
leur importance surtout à cette date tardive, où l'axe terrestre Save-Danube était tombé en désuétude.
IV.2. Communications fluviales
Les rivières Una-Oe«Mi, Vrbas-Urbanus, Bosna-Bathinus et Dnna-Drinus flumen sont les affluents
méridionaux de sur
marchandises15 la Save
une partie
qui alimente
de leur lecours,
Danube
parfois
à Belgrade.
trop capricieux
Outre leur
dansutilisation
les hautespour
vallées,
le transport
elles étaient
des
cruciales dans le réseau des communications de l'intérieur des terres. Elles coulent du Sud vers le Nord et
constituent avec leur réseau d'affluents multiples les seules trouées et passages propices à travers les chaînes
dinariques dans la partie septentrionale de la province romaine. Au Sud de notre région, quelques petits fleuves
côtiers assez courts et leurs affluents remplissent la même fonction. Ce sont du Nord-Ouest au Sud-Est, la
Zjmznja-Tedianus (qui coule d'Est en Ouest), la YLrka-Titius, la Cetina-Hippius, et la NGTGtva-Narô/Narenta.
IV.3. Communications terrestres
L'étude attentive des voies romaines principales, des nœuds routiers et de la disposition du réseau des
communications terrestres secondaires est très instructive. Entreprise de longue date, par de très nombreux

Mesiji [L'organisation de l'industrie minière romaine dans le Norique; en Pannonie, Dalmatie et Mésie supérieure, en
cyrillique], Istorijski âasopis 1-2, Beograd, 1980, p. 7-55 ; E. PaSalic, Ο antiäcom rudarstvu u Bosni i Hercegovini
[L'exploitation minière antique en Bosnie-Herzégovine, rés. français], GZM ns 9, Sarajevo, 1954, p. 47-75 ;
S. DUSANIC, The Roman Mines of Illyricum: Organization and Impact on Provincial Life, Actes du Colloque
international "Mineria y metalurgia en las antiguas civilizaciones mediterraneas y europeas" Madrid 1985, Madrid,
1989, II, p. 148-156.
10 E. PaSaliÓ, Die Wirtschaftsbeziehungen zwischen dem Hinterland der Adria und dem römischen Limes an der
Donau, ARR 3, Zagreb, 1963, p. 167-176 ; ID., Production of Roman mines and iron-works in West Bosnia, AI 6,
Beograd, 1965, p. 61-88 ; ID., Rolle und Bedeutung der römischen Eisenbergwerke in Westbosnien für den
pannonischen Limes, Actes du 6e Congrès international du Limes, Köln-Graz, 1967, p. 127-130.
11 Aujourd'hui Srebrenica, cf. L. Pogatschnig, Stari rudokopi u Bosni, GZM 2/2, Sarajevo, 1890, p. 125-130 = ID.,
Alter Bergbau in Bosnien, WMBH 2, Wien, 1894, p. 152-157 ; plus récemment I. Bojanovski, Antiäco rudarstvo u
unutrasnjosti provincije Dalmacije u svjetlu epigrafskih i numizmatiäcih izvora [L'industrie minière dans l'intérieur de
la province de Dalmatie à la lumières des sources épigraphiques et numismatiques, rés. français], ARR 8-9, Zagreb,
1982, p. 89-120.
12 I. Bojanovski, Ο rimskom rudarstvu i metalurgiji u sjeverozapadnoj Bosni. Rimska fererija u Starom Majdanu
(prethodni izvjeStaj) [Sur l'industrie minière et métallurgique dans le Nord-Ouest de la Bosnie. La mine de fer de Stari
Majdan (rapport préliminaire)], Zb. Arheoloskog druStva Bosne i Hercegovine 1, Sarajevo, 1983, p. 119-130.
13 Cf. notamment////?. Ant. 496, p. 6-7 ; 497, p. 1-3, 8 ; 519, p. 3-4 ; 520, p. 1-2
14 A. Badurina, Voie maritime byzantine longeant la suite extérieure des îles nord-adhatiques {VT-VIP s.), Actes du
colloque byzantin Beograd 1985, sous presse ; ZI. GunjaSa, Kasnoantiäca fortifikacijska arhitektura na istocnom
jadranskom priobalju i otocima [L'architecture militaire du Bas-Empire sur la côte orientale de l'Adriatique et les îles,
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15 E. Pa§alic, Die Wirtschaftsbeziehungen zwischen dem Hinterland der Adria und dem römischen Limes an der
Donau, ARR 3, Zagreb, 1963, p. 167-176.
Présentation géographique 19

chercheurs16, elle donne une idée intéressante du développement, de la romanisation et de l'urbanisation de zones
isolées, mal connues ou peu prospectées encore, de la densité de population et de l'importance relative de
certaines agglomérations.
IV. 3.1. Sources
On dispose pour la Dalmatie des trois sources principales en dehors des inscriptions de dédicaces de
routes et de multiples bornes milliaires. Il s'agit bien sûr des itinéraires et cartes antiques. L'Itinéraire Antonin17
est le plus ancien (IIP s.) et contient des renseignements précieux par exemple sur les voies "o Sirmio-Salona"
(Itin. Ant. 260, 1-261, 7), "a Salonis-Dyrrachium"
Peutingeriana™ fournit des données importantes datant(337, de la3-338,
moitié8),du "aIVeSalonis-Servitium"
s. (segments IV, 1', àetc.VI,La1 pour
Tabula
la
Dalmatie). L'Anonyme de Ravenne19, des VIe-VIIe s., complète parfois ce tableau par des éléments non situés
géographiquement cette fois. On compte dix voies principales, dont cinq ont été construites dans les vingt
premières années du Ier siècle de notre ère sous l'impulsion du légat P. Cornelius Dolabella20 (inscriptions
dédicatoires conservées au Musée archéologique de Split) et complétées ou améliorées par la suite. Nous les
décrivont brièvement ci-dessous, essentiellement pour la distribution des sites paléochrétiens que l'on situera
plus facilement et plus logiquement en regard de ces grandes composantes du réseau routier. Les articles
régionaux et les synthèses successives sont trop nombreux pour être cités tous ici. Mais ils ont leur importance
dans l'appréhension de la Dalmatie, essentiellement d'ailleurs de l'intérieur des terres. L'Atlas archéologique de
Bosnie-Herzégovine en donne un bon aperçu21 .
IV. 3. 2. Description des axes principaux
1. Salona-Burnum-Raetinum (près de Biha.6)-Siscia (Sisak en Savie) par la vallée de l'Una.
2. Salona-Burnum-Ad imum montem Ditionum Ulcirum [vallée de la Sanica et de la Sana]-v4d praetorium
(Bosanska Dubica, au delà de la frontière nord de la province en Savie).
3. Salona-Servitium avec deux variantes après Aequum-In Alperio : a) via Salvium (Halapié 1-2*, Glavice*)
[poljé de Glamoc puis vallée de la Crna] ; b) via Indenea (Mujdziéi*) et Baloie (Volari*) [poljé de
Kupres puis vallée du Janj] - a) et b) se rejoignent au Nord de Leusabe [vallée de la Pliva puis du Vrbas]
et atteignent la frontière à Castra (Banja Luka).
4. Salona-Ad Hedum castellum Daesitiatum (Breza l-2*)-Argentaria, via Bariduo (Lvmo*)-Ad Libros
(Bukova Gora*) [lac de Bu§ko puis poljé de Kupres]-,4c/ Matricem {O\mavc\*)-Bistue Nova (Bugojno*
sur le Vrbas)-Stanecli (Mali Mo§unj*) [vallées de la Lasva puis de la Bosna].
5. Salona-Ad Bathinum flumen, via Bistue Vêtus (Duvno-Tomislavgrad 1)-Delminium [poljé de Duvno puis
comme la voie précédente jusqu'à la Bosna].
6. Delminium [par la vallée de la Rama\-Aquae S... (Ilidza) [poljé de Sarajevo* sur la Bosna], route
transversale via Bare* et Visnjica*.
7a. La grand route, vers le Sud-Est, Salona-Narona-Leusinium-Scodra (en Prévalitane, Albanie actuelle), via
pons Tilurium-Novae (Diko\aca*)-Bigeste-Turres (Mogorjelo*)-./lc/ Turres (NerGzi*)-Diluntum-Pardua-

16 Au XIXe s., Ph. Ballif, Römische Strassen in Bosnien und der Herzegowina, Wien, 1893 ; plus récemment,
E. PaSalic, Antiâca naselja i komunikacije u Bosni i Hercegovini [Agglomérations et communications antiques en
Bosnie-Herzégovine, rés. allemand], Sarajevo, 1960 ; I. Bojanovski, Dolabelin sistem cesta u rimskoj provinciji
Dalmaciji [Le système des routes de Dolabella dans la province romaine de Dalmatie], Sarajevo, 1974.
17 Nous utilisons l'édition de Cuntz, cf. liste des abréviations, T. I, p. 22.
18 Nous nous référons constamment à la présentation de Miller (cf. liste des abréviations) dans le catalogue, mais
d'autres études avaient précédé ou suivi : M.P. Katancic, Orbis antiquus ex Tabula itineraria quae Theodosii Imp. et
Peutingeri audit ad systema geographiae redactus et commentario illustrates, 2 vol., Buda, 1824-1825 ; Κ. Miller,
Die Weltkarte des Castorius, gennant die Peutingerische Tafel, 2 vol. texte, Ravensburg, 1887 ; carte, Ravensburg,
1888 ; H. Kiepert, Forma Orbis Antiqui, Berlin, 1902, pi. XVII ; plus récemment pour l'ex-Yougoslavie P. LisiCar,
Tabula Peutingeriana i rimski itinerari - Pregled i primedbe [La Table de Peutinger et les itinéraires romains - Revue et
remarques, rés. anglais], Materijali 17, Pristina, 1980, p. 9-19. Pour un point de vue rapide plus large, cf. L. Bosio, La
Tabula Peutingeriana, Rimini, 1983 ; enfin plus précisément sur notre province, id., La Dalmazia nella descrizione
della Tabula Peutingeriana, Aquileia, la Dalmazia e l 'Illirico =AAAd 26, Udine, 1985, T. 1, p. 43-57.
19 Nous nous reportons à l'édition de Yltinéraire par Schnetz (cf. abréviations). Voir pour la Dalmatie J. Medini, Ο
nekim kronoloSkim i sadrêajnim znacajkama poglavlja ο Dalmaciji u djelu Cosmographia anonimnog pisca iz Ravene
[Sur la chronologie et le contenu des vignettes du chapitre sur la Dalmatie dans la Cosmographie de l'écrivain anonyme
de Ravenne], Materijali 17, Pristina, 1980, p. 69-83.
20 Sur le personnage et son rôle, cf. D. Rendic-MioÎevic, P. Cornelius Dolabella, legatus pro praetore provinciae
Dalmatiae, proconsul provinciae Africae Proconsularis, Akten der IV internationalen Kongress für griechische und
lateinische Epigraphik, Wien, 1964, p. 338-345.
21 ALBH 1, Sarajevo, 1989, p. 151-156 avec la majeure partie de la bibliographie antérieure.
20 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Ad Zizio-Leusinium (Panik*)-Anderba, etc. A Bigeste deux voies secondaires mènent au Sud à Narona
(Vid 1-3*) et au Nord-Est à Mostar (Cim* et Sutina*).
7b. La grand route, cette fois vers le Nord-Ouest, Salona-Aquileia, via Andetrium (Mu6*)-Mun. Magnum-
Promona (TQp\)u\i*)-Burnum-Scardona-Varvaria etlader (Zadar 1-5*).
8. Narona-Aquae S... -Argentana (bornes milliaires seulement : pas de sources écrites), même tracé que la
précédente 7a, jusqu'à Crniéi* près de Stoiac-Diluntum puis poljé de Nevesinje et vallée de la Tresanica
jusqu'au poljé de Sarajevo*.
9. Mun. Malvesiatum (Skelani \-2*)-Sirmium (Sremska Mitrovica en Pannonie) par la vallée de la Drina, voie
fluviale doublée par une route de l'autre côté de la frontière (le même phénomène vaut par exemple pour
le tronçon Siscia-Sirmium le long de la Save).
10. Epidaurum (Cavtat*)-A/ Zizio-Asamo-Mun. Malvesiatum, rejoint la voie de la vallée de la Drina qu'elle
traverse à Skelani (1-2*).
V. Population, territoires des cites et dioceses
V.l. Démographie
La population se rassemblait naturellement le long de ces grands axes de communication, dans les vallées,
les poljés, sur le cordon fertile du littoral et sur le chapelet d'îles qui le bordent. La densité de population était,
comme aujourd'hui, naturellement très supérieure sur la côte, plus urbanisée dès la protohistoire, romanisée plus
profondément par la suite et, on peut le supposer, christianisée plus rapidement et facilement. Le substrat
illyrien originel s'était vu adjoindre des éléments grecs dès l'époque hellénistique, puis des colons italiotes, dont
l'intégration avait été acquise progressivement22 . De par leur vocation commerciale, les grands ports de la côte,
Salone, la capitale plus cosmopolite, mais aussi Narona et Iader, comptaient des populations d'origines mêlées
et notamment orientales, qui jouèrent un rôle important dans la diffusion de la nouvelle religion. Bien que
quelques épitaphes salonitaines soient rédigées en grec, la langue officielle de la Dalmatie était le latin, qui
subsistera d'ailleurs sous la forme de dialectes romans évolués sur la frange côtière restée byzantine23 .
V.2. Les cités antiques et leurs territoires
Nous allons très rapidement passer en revue les cités du Nord-Est au Sud-Ouest de la province et tenter
de déterminer grossièrement leurs territoires respectifs, tâche nécessaire en particulier dans les cas où ils
correspondent aux quelques évêchés recensés au VIe s.
V.2.1. Les îles du Kvarner et le littoral nord-est
• Iles de Cres et Losinj (Apsyrtides) : au Nord de l'île de Cres, Cres-Oex/*, municipe tibérien ; au Sud, Osor-
AbsortiumlApsorum*, municipe tibérien et siège episcopal fondé en 578.
• Ile de Krk (Curicta) : au Nord-Est, Sepen-Fulfinium*, et au Sud Krk-Curictum (1-2*), municipes julio-
claudiens, le second est aussi le siège d'un évêché fondé en 578.
• Ile de Rab (Arba) : Rab-Arba (1-2*), municipe augustéen et siège episcopal attesté en 530.
• Ile de Pag (Cessa) : au Nord de l'île, Caska-Cessa, cité transportée au port de Novalja-Afavtf//ûr (1-5*) au
IVe s., évêché au VIe s. (?).
• Rijéka-Tarsatica* et Scni-Senia* possèdent des sites chrétiens mal documentés, la seconde cité était un siège
episcopal dès le Ve s.
Aucune des autres villes de la côte : Alvona (Labin), Ortoplinia (Stinica), Vegium (Karlobag) et
Argyruntum (Starigrad Paklenica), n'a laissé de vestiges paléochrétiens à notre connaissance.
V.2.2. Les régions de Zadar et fkbenik (Ravni kotari)
C'est la zone la plus urbanisée de Dalmatie entre les fleuves Tedanius-Zrman)a et Titius-Kika..

22 G. Alföldy, Bevölkerung und Gesellschaft der römischen Provinz Dalmatien. Mit einem Beitrag von Andras Mocsy,
Budapest, 1965.
23 P. Skok, Pojave vulgarno-latinskoga jezika na natpisima rimske provincije Dalmacije [Les apparitions de latin
vulgaire sur les inscriptions de la province romaine de Dalmatie], Zagreb, 1915 ; id., Slavenstvo i romanstvo na
jadranskim otocima [Populations slaves et romanes sur les îles de l'Adriatique], Zagreb, 1950. Voir également
Zd. VlNSKI, Kasnoantiâci starosedioci u salonitanskoj regiji prema arheoloSkog ostav Stini predslavenskog supstrata [La
population autochtone de la région de Salone pendant l'Antiquité tardive d'après les vestiges archéologiques du substrat
pré-slave, rés. français], VAHD 69, Split, 1967 (1974), p. 5-86 ; ID., Zur Kontinuitätsfrage des autochtonen
romanisierten Ethikos und das spätantike Erbgut im frühmittelalterlichen Fundbestand Jugoslawiens, Actes du Τ
Congrès international des Sciences préhistoriques et protohistoriques - Prague 1966, Praha, 1970, vol. 2, p. 986-991 ;
IL. Rapanic, Prilog prouöavanju kontinuiteta naseljenosti u salonitanskom ageru u ranom srednjem vijeku
[Contribution à l'étude de la continuité de l'habitat sur le territoire de Salone au haut Moyen Age, rés. français], VAHD
74, Split, 1980, p. 189-217.
Présentation géographique 21

• Nin-Aenona (1-3*), municipe augustéen, au Nord-Ouest.


• Zadar-Iader (1-5*), colonie de déduction césarienne24 et municipe augustéen, siège episcopal attesté à
l'extrême fin du IVe s. La centuriation de son ager englobait l'île d'Ugljan, sans doute aussi celle de
Pa§man, et s'étendait jusqu'à 3 milles de Nin au Nord-Est, Polesinik au Nord et aboutissait au lac de
Vrana au Sud-Ouest.
• Corinium (Karin), municipe augustéen, au bord de la mer de Novigrad.
• Nedinum (Nadin), idem, au Sud du précédent.
• Varvaha (Bribir), municipe claudien à l'Est.
Rien de paléochrétien n'est connu pour l'instant sur les territoires d' Assena, Sidrona et Alveria.
• Scardona (Skradin), municipe flavien, évêché créé tardivement au VIe s., sur le Titius (Krka).
V.2.3. Dalmatie moyenne (la côte)
• Solin-Salona, lieu de déduction d'une colonie césarienne et municipe augustéen, capitale de la province, siège
episcopal attesté à l'extrême fin du IIIe s. -début du IVe s. Son ager, avec centuriation, s'étendait de
Trogir-Tragurium (1-2*) au fleuve Hippius-Cetina à Omiji-Oneum* et englobait les îles de Bauo (Öiovo),
Solentia (Solta), Brattia (Brae), Pharos (Hvar), Tauris (Séedro) et Issa (Vis). Nous avons exclu de notre
recensement la cité même et ses édifices cimetériaux bien connus, mais retenu les églises des villes, vici et
zones rurales de Vager de la cité : Trogir-Tragurium (1-2*), Biaéi-Siculi*, Stobret-Epetium*, Sumpetar-
jQSQracQ-Nareste (1-2*) et Omis-Oneum*, ainsi que les îles de Öiovo*, Solta, Braô, Hvar (avec la ville de
Pharia-Stàn Grad*) et Séedro*.
• Mskarska-Muccur(um)* , évêché créé en 533, transféré à Pharia en 548.
V. 2.4. Dalmatie moyenne (Γarrière-pays)
• Burnum (Iso§evci), municipe d'Hadrien au Nord-Ouest aux sources de la Zrmanja et de la Krka.
• T&p\juh-Promona*, au Nord-Nord-Ouest, sur la Öikola.
• Danilo-Rider*, municipe flavien à Γ Ouest/Nord-Ouest.
• Mué Gom)\-Andetrium* , au Nord-Ouest.
Rien de paléochrétien n'est connu de façon satisfaisante pour l'instant sur le territoire de Magnum.
• Aequum (Citluk), au Nord dans le poljé de Sinj.
• Tilurium (Gardun), au Nord-Est, emplacement du pont enjambant la Cetina sur la voie Aquileia-Salona-
Dyrrachium.
• Novae (Runovié/Dikovaòa*), à l'Est/Nord-Est dans le poljé d'Imotski.
V.2.5. Dalmatie méridionale
• Vid-Narona (1-3*), colonie de déduction césarienne et municipe augustéen, siège episcopal attesté au VIe s.
Son territoire, peu fertile et sans centuriation, s'étendait dans la basse vallée de la Neretva-A/bre«ta du
Sud de Mostar à la mer et de Bigeste à l'Ouest à Diluntum (Stolac) à l'Est, englobant la péninsule de
PeljeSac, les îles de Corcyra nigra (Korôula), Melita (Mljet), Augusta (Lastovo) et Susac : rive droite de
la Neretva, territoires de Bigeste, Mogox)é\o-Turres* , Baéina-Praetoria* ; rive gauche de la Neretva,
Nerezi-Ac/ Turres*, îlot d'Osinj* et péninsule de Peljesac (y compris Ston-Stamnum 1-4*) ; île de
Korëula, archipel de Peljesac, îles de Mljet, Lastovo et Susac*.
• Diluntum (Stolac) à l'Est de Narona, municipe tardif.
• Cavtàt-Epidaurum*, colonie de déduction césarienne et municipe augustéen, évêché attesté au VIe s., dont le
territoire s'étendait du Sud du delta de la Neretva à l'Ouest des Bouches de Kotor près d'Herceg Novi et
incluait les îles Elaphites (Sipan*, Kolodep et Lopud*).
• Asamo (Trebinje) au Nord d'Epidaurum et la mansio voisine Vanik-Leusinium* .
• Rhisinium (Risan) au Nord des Bouches de Kotor, puis Kotor-Acruvium/Decattarum*, à l'Est des Bouches
homonymes.
• Bxidxa-Butua* à quelques kilomètres au Sud de Kotor, ville fontière avec la Prévalitane.
V.2.6. Dalmatie intérieure
La situation est beaucoup moins claire dans l'intérieur de la province. Les documents sont très
fragmentaires et les opinions divergent souvent quant à la localisation de telle ou telle cité antique. Aucun édifice
chrétien n'est attesté sur le territoire de la Lika au Nord-Est.
Notons que la zone occidentale (Raetinum-Bihaé, les vallées de l'Una et de la Sana) dépendait sans doute
de l'évêché de Siscia (Sisak), rattaché à Salone au moins dès le deuxième quart du VIe s. (ses évêques signent
les listes des synodes de 530 et 533), déjà gouverné sous le royaume romano-gothique par le même cornes que la
Dalmatie.

24 Sur ce problème, voir G. Alföldy, Caesarische und augusteische Kolonien in der Provinz Dalmatien, Acta antiqua
Academiae scientiarum Hungaricae 10, Budapest, 1962, p. 357-365.
NORIQUE
MEDITERRANEEN
Χ
REGIO /
ITALI AE/
Fulfinium PANNONIE
Curictum SIRMI
Po
•PromonaV/, >; SUPE
ME
\^
eneum #Novae
haria V Turres
Leusinium ι PREVAL
CARTE 2 : LA DALMATIE ROMAINE TARDIVE
Présentation géographique 23

On connaît les villes suivantes :


• Halapié-&jf/v/K/w* (évêché après la partition de l'immense diocèse salonitain au VIe s. ?), sur le poljé de
Glamoc".
• Pelva dans le poljé de Livno*.
• Delminium (siège episcopal au VIe s.) et Bistue Vêtus (Duvno-Tomislavgrad ?) sur le poljé de Duvno (si
Bistue Vêtus n'est pas Zenica-BilimiSce*).
• Aquae S... (Ilictëa) dans le poljé de Sarajevo*.
• Bugo)no-Bistue Nova* (siège episcopal du VIe s.) avec Ad Matricem-Oûnovci*, dans la vallée du Vrbas et ses
affluents.
• Baloie (Sipovo) au confluent du Janj et de la Pliva (évêché au VIe s. ?).
• Sarsenterum (Mostar et la haute vallée de la Neretva) ou Ariano (poljé d'Imotski ?), évêché du VIe s. [Mostar
pourrait plutôt être Mactaris].
• Domavia (Sase) et les mines d'argent du grand méandre oriental de la Drina, le Mun. MalvfesiatumJ-Skélzni
(1-2*) dans la vallée même de la Drina.
V.3 Géographie ecclésiastique : les sièges épiscopaux et diocèses dalmates au VIe s.
Outre celui de Salone, des diocèses importants existaient en Dalmatie. On peut établir la liste suivante à
la fin de VIe s. : du Nord au Sud,
• Yiik-Curictum* et
• Osor-Apsorum* (fondés en 578 au concile de Grado),
• Rab-Arba*,
• Sonj-Senia*,
• Zadar-Iader*,
• Scardona (Skradin),
• Makarska-Mwccwr* (transféré à Stari Grad-Pharia* en 548),
• \id-Narona*,
• Cavtat-Epidaurum*,
• Ttisan-Rhisinium ; et, dans l'arrière-pays,
• Ludrum (Otok*25 ou Biskupija*26 ? ),
• Bistua-Besto (Bugo)no-Bistue Nova*21 plutôt que Zenica-Bilimisée*28),
• Mactaris (Mostar ?29),
• Sarsenterum (ArZano30 ou Mostar ?31 ),
• Y ecclesia Barcensis (Vakuf sur la Sana ou Sipovo-ita/o/e ?), qui dépendait auparavant de Siscia,
• Y ecclesìa Sarniensìs non identifiée. D'autres diocèses restés inconnus existaient probablement, notamment
autour de Domavia (Sase) et de la frontière au Nord-Est.
V.3.1. Sources historiques
Les listes des deux synodes provinciaux tenus à Salone32 en 530 et 533, quoique sujettes à caution33,

25 Cf. B. GabriÖevic, Piscine battesimali cruciforme scoperte recentemente in Dalmazia, Actes VII CIAC Trier 1965,
Berlin-Città del Vaticano, 1969, p. 539-541 ; hypothèse reprise par N. Cambi, in Dictionnaire encyclopédique du
christianisme ancien, T. 1, Paris, 1990, s.v. Dalmatie, p. 619.
26 Hypothèse ancienne, à ne pas négliger, de V. Klaic, Episcopatus Ludrensis u Dalmaciji [Episcopatus Ludrensis en
Dalmatiel, VHAD 12, Zagreb, 1912, p. 314-315 ; appuyée par J.J. Wilkes, Dalmatia, London, 1969, p. 432 ; et par
R. Bratoz, Razvoj organizacije zgodnjekrscanske cerkve na ozemlju Jugoslavie od 3. do 6. stoletja [Le développement
de l'organisation de l'église paléochrétienne en Yougoslavie du IIIe au VIe s., rés. allemand], Zgodovinski ëasopis 40,
Ljubljana, 1986, p. 378 et 390.
27 Nouvelle interprétation bien étayée, cf. ALBH 1, Sarajevo, 1988, p. 158.
28 Identification sur la base d'inscriptions (CIL III, 12765 et 12761) depuis la fin du siècle dernier, par exemple
C. Patsch, Arheolosko-epigrafska istrazivanja ο povijesti rimske provincije Dalmacije, VII. dio [Recherches
archéologiques et épigraphiques sur l'histoire de la province romaine de Dalmatie, 7e partie], GZM 17, Sarajevo, 1906,
p. 151-181. C'est l'interprétation habituellement acceptée jusqu'à ces dernières années, notamment par Wilkes, loc. cit.
(26) et R. Brato2, op. cit. (26), p. 378 et 389.
29 Cf. N. Cambi, loc. cit. (25) et R. BratoZ, op. cit. (26), n. 80 p. 378 et p. 390.
30 Cambi, Neki problemi, Materij ali 12, Zadar, 1976, p. 239-241 ; c'est l'interprétation classique : Wilkes, loc. cit. (26)
et R. BratoZ, op. cit. (26), p. 378 et 390.
31 ALBH 1, Sarajevo, 1988, p. 159, mais l'hypothèse précédente est plus logique, surtout si Mostar représente Mactaris
(avec les sites de Cim* et Sutina*).
24 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

sont pratiquement les seules bases de réflexion sur ce thème ; celles du concile de Grado (578) semblent plus
fiables. Une lettre de Grégoire le Grand cite encore l'évêque Malchus de Delminium en 591. On comprendra que
les connaissances dans ce domaine n'aient pas fait de grands progrès depuis le début du siècle, ni même depuis
la publication de YIllyricum sacrum par Farlati34

.
V.3.2. Evolution tardive
On remarquera surtout que l'immense territoire de l'évêché de Salone a été volontairement amputé, au
premier synode (530) puis au second (533), d'une bonne partie de son arrière-pays septentrional et d'un segment
côtier et insulaire au Sud-Est. Cette partition aboutit à la création de trois petits diocèses : Ludrum, Muccur et
Sarsenterum, puis de Yeccl. Barcensis. L'évolution de l'organisation ecclésiastique et les nouveaux besoins du
clergé sont assez bien révélés par les textes des actes de ces conciles régionaux.
V.3.3. Les diocèses dalmates au VIe s.
Il est impossible de fixer précisément l'extension effective des diocèses dalmates à l'époque où il nous
sont connus. La seule tentative réalisable consiste, pour l'instant, à regrouper les églises recensées autour d'un
centre donné, par simple constatation de proximité immédiate. On trouvera ci-après l'attribution à un évêché des
sites du catalogue, quand elle s'avère possible, et suivant les hypothèses d'identification des sièges épiscopaux.

Evêché Lieu Sites concernés


(attesté en)
AbsortiumlApsorum Osor Lovreski*, Sveti Vid*, Zaglavac*, Osor-Apsorum* , Martinséica 1 et 2*,
(578) Jadriséica*, Studencié*, Premuda-Patirsko*
Curi (c) turn Krk Rijeka-Tarsatica 1, 2 et 3*, Stpen-Fulfinium* , Srsiói*, Ogrul*, Punat*,
(578) Krk-Curictum 1 et 2*, Korintija-Cor/w/A/tf*, Korintija-Bosar 1 et 2*,
Baska 1 et 2*
Senia (417) Senj Seni-Senia*
Arba (530) Rab Rab-Arba 1 et 2*, Kalifront*, Barbat*
Iader Zadar Nin-Aenona 1, 2 et 3*, Zadzx-Iader 1, 2, 3, 4 et 5*, Galovac*, Bi&na-
(481) Polaca*, Muline*, Brbinj*, Preko*, Osljak*, Nevidane*, Tkon-
éokovac*, Pridraga*, Korlat-Moravice*, Begovaöa*, Kasié-Mastirine,
Biograd n. M.-Blandona* , Sali-Telagéica*, Tarac-Toreta*, Vrgada*
Scardona Skradin Sustipanac*, Kasié-Banjevacki*, Zazvié*, Zdrapanj*, Bilice*, Grusine*,
(530) Srima*, Danilo-i?/ifer* ?
Ager de Salona Solin Trogw-Tragurium 1, 2 et 3*, Ciovo*, Fumija*, Blizna*, Bméi-Siculi* ,
(finIVe
IIIe-début
s.) Kastei Suéurac*, Kastei Gomilica*, Putalj*, Solin-Rupotine 1 et 2*,
Klapavica*, Split 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11*, Stobrec-Epetium*,
Bajnice-Jesenice*, Swnpetai-Nareste 1 et 2*, Omis-Oneum 1 et 2*, Gata-
Gedate*, Podgrade*, Stipanska*, Donje Selo*, Grohote*, Sutivan*,
Supetar 1 et 2*, Spliska*, Skrip*, Postira*, Lovrecina*, Puciséa*,
Povlja*, Nerezisée*, Bol*, Stari Grad-Pharia*, Uvar-Lisina 1, 2 et 3*,
Vrisnik-Öebarjon*, Mostir*
Muccurfum) Makarska Makarska-M/cct/r*, Tucepi* + l'île de Hvar ? (cf. supra les quatre
(530) derniers sites)
Narona Vid Klobuk*, Doci-Vitina*, Borasi*, Tihaljina*, Crveni Grm*, Biograci*,
(530) Öerin*, Donja Blatnica*, Vid-Narona 1, 2 et 3*, Mogorjelo-r«rre5*,
Baéina-Praetoria*, Stasevica*, Nqtqzî-AcJ Turres*, Osinj*, Crniéi*,
Borojeviéi*, Pjesivac*, Sion-Stamnum 1, 2, 3 et 4*, Vranjevo Selo*
Zablaée*, Majsan*, Luönjak*, Gubavac*, Survara*, Polace 1 et 2*, Ubli*,
Susac 1 et 2*

32 Voir l'édition de N. Klaic, Historia Salonitana Maior, Beograd, 1967, p. 76-85 ; ou auparavant F. SlSlC, Prirucnik
izvora hrvatske historije [Manuel de sources de l'histoire croate], Zagreb, 1914, T. 1/1, p. 157-164.
33 Déjà critiquées par Zeiller, Dalmatie, Paris, 1906, p. 172.
34 Farlati, Illyr. sacr., Venetiis, T. II, p. 162-171 et 172-185. C'est le constat de R. Bratoz, op. cit. (25), p. 363-365,
374-375 ; id., Die Entwicklung der Kirchenorganisation in den Westbalkanprovinzen (4. bis 6. Jahrhundert),
Miscellanea Bulgarica 5, Wien, 1987, p. 149-195.
Présentation géographique 25

Evêché Lieu Sites concernés


(attesté en)
Epidaurum Cavtat Siano*, Cepikuóe*, Splilan*, Grbavac*, Dubrovnik-Autgi/j/i/w* , Cavtat-
(530) Epidaurum*, Sipan 1 et 2*, Lopud 1 et 2*, Ljubimir* , Panik-
Leusinium*
Acruvium Kotor Bijela*, Kotor-Acruvium*, Krimovice*, Éanjica*, Lastva*, Budva-
(ou Rhisinium Risan) Butua*

Evêché problématique Lieu Sites concernés


(attesté en)
Cessa (?)35 Novalia (?) Novalja-A/avar/Zuf 1, 2, 3, 4, et 5*, Povljana*
Ludrum Y>) Biskupija ? Mokro Polje 1 et 2*, Tepljuh-ZVowowa* , Biskupija*, Cecela*,
(530) Uzdolje*, Mut-Andetrium*
ou Ludrum (530) T >) Otok ? Otok*, Brnaze*, Potravlje*, Oti§ié*, Gala*, Mué-Andetrium*
Mactaris Mostar ? Cim*, Sutina-Mostar*, Potoci*, Humili§ani*, Kuti*, Mokro11 \ Bare*,
(530) Jezeprasina*, Lisi§iéi*, Raziói*
Sarsenterum Γ >) Ariano ? Dikovaca-Movae*, Prolozac*, Vinjani*, Gradac*, Cista Velika*,
(530) Grabovac*
ou Sarsenterum 2°) Mostar ? Voir ci-dessus Mactaris
(530)
Delminium Borcani ? Bukova Gora*, Crvenice*, Prisoje*, Resetarica*, Livno*
(591)
Halapió Halapic-Sa/v/w/w 1 et 2*, Glavice*, Vrba*
&/V/M/M
(VIe s. ?)(?)
Bistue (Nova ?) 1 D) Bugojno ? Bugojno-Cipuljié*, Otinovci*, Majdan*, Oborci*, Novo Selo*
(530)
ou Bistue (Vêtus ?) 2 3) Zenica? Zenica-Bilimi§6e*, Mali Mo§unj*, Turbe- Varosluk*, Doboj*
(530)
Sipovo Volari*, Cifluk-Grahovci*, Mudîiéï-Indenea*, Majdan*
Baloie
(VIe s.(?)?)
Siscia Sisak Zalozje 1 et 2*, Doljani*, Bugar*, Carakovo-Zecovi*, Sehovci*,
Blagaj-Japra*
(rattaché à Salone en 530)

ABSTRACT SA^ETAK
The frontiers of the Late Antique Roman province of Rimska provincija Dalmacija u kasnoj antici prostirala se
Dalmatia were as follows: Istria to the Northwest, the od Istre do rijeke Drine, te od jadranske obale s otocima
Adriatic sea to the South, the Drina river to the East do podrucja nesto juznije od rijeke Save na sjeveru.
and a line running southwards from the Sana river to Glavni je grad i crkveno sjediSte bila Salona, smjestena
the North. Salona, on the coast, was the provincial and na jadranskoj obali. Osim uskog obalnog podrucja,
ecclesiastical capital. Except for its narrow coastal Citava provincija je brdovita. Ekonomija obalnog dijela
fringe, Dalmatia is composed of hills and mountains. vezana je uz trgovinu, pomorstvo, kamenolome,
The costal land economy was based on trade, stone poljoprivredu i stoöarstvo, dok je u unutrasnjosti vazno
quarries, fishing agriculture and stock-farming - bilo rudarstvo. Veéi gradovi su bili povezani cestama,
whereas the main activity inland was mining. Roads, koje su u unutrasnjosti uglavnom pratile tijek neke

35 En faveur de cette hypothèse, J. Kunkera, Novaljska biskupija na otoku Pagu od 4. do 7. vijeka [Le siège episcopal
de l'île de Pag du IVe au VII" s.], Novalja, 1977 ; A. Sonje, L 'ubicazione della sede del vescovo di Cissa Vendemio, Atti
del Centro delle ricerche storiche di Rovigno 11, Rovinj, 1980-1981, p. 87-90. Contra, voir la démonstration magistrale
plus convaincante de M. Suie, Cissa Pullaria - Baphium Cissense - Episcopus Cessensis [rés. français], ARR 10,
Zagreb, 1987, p. 185-219 ; et en dernier lieu R. Brato2, Nekatera neresena in neresljiva (?) vprasanja iz zgodovine
severnojadranskih deèel ν 6. in 7. stoletju [Quelques problèmes non réglés et insolubles (?) de l'histoire des pays de
l'Adriatique nord aux VIe et VIIe s., rés. allemand], Zgodovinski âasopis 46, Ljubljana, 1993, p. 297-300. Sans aller si
loin, ni éliminer complètement cette possibilité d'évêché insulaire en Dalmatie, on peut supposer deux cités différentes,
une Cissa en Istrie et une Cessa sur Pag.
26 S ALONA II - Ecclesìae Dalmatìae

mostly following inland rivers, linked the main towns. rijeke. Sve biskupije na ovom podrucju (ima ih
Some of the 20 dalmatian bishop sees of the 6th dvadesetak u 6. st.) poznate iz povijesnih izvora jos
century - known from historical sources - have yet to nisu ubicirane.
be exactly located.
Historique des recherches 27

HISTORIQUE DES RECHERCHES1


History of researches Povijest istrazivanja

L'archéologie chrétienne en Dalmatie a réellement débuté par les fouilles de Salone au milieu du XIXe s.
La métropole dalmate fut longtemps un des hauts lieux de notre discipline, juste après Rome à la fin du siècle
dernier et au début de celui-ci. L'arrivée au Musée archéologique de Split de Mgr Bulié devait changer
complètement les conceptions en cours. Se formant et s'informant auprès de spécialistes étrangers (comme
G.B. de Rossi à Rome ou H. Delehaye à Bruxelles, notamment) tout au long de ses années d'exercice, ce
pionnier exerça, par une activité inlassable, qui s'étendait aussi aux sites antiques et paléochrétiens de
Dalmatie moyenne, une influence et un rayonnement dont le poids est encore tangible aujourd'hui. Le
Bullettino di archeologia e storia dalmata, revue du Musée de Split, est le reflet fidèle de cette époque. C'est
aussi à Salone, enfin, que se tint le premier Congrès international d'archéologie chrétienne en 1894.
Un certain nombre d'édifices chrétiens ont été fouillés, d'abord sans grande méthode, plus
systématiquement par la suite, dans cette première phase qui couvre la dernière décennie du XIXe s. et les
quatorze années qui précédèrent la première Guerre mondiale2. A l'époque, l'ensemble du territoire de la
province romaine de Dalmatie était sous administration austro-hongroise, dont on retrouve le style dans les
deux bâtiments construits alors pour abriter les musées les plus importants : le musée archéologique de Split,
le plus ancien des Balkans qui avait été fondé en 1820, puis, peu de temps après, le département correspondant
du Zemaljski muzej à Sarajevo.
En Bosnie-Herzégovine actuelle, les chercheurs qui ont alors laissé leur marque s'inscrivent dans le
cadre de l'Empire : V. Radimsky, un Tchèque, ingénieur des mines de formation, qui deviendra conservateur
du Musée de Sarajevo ; C. Patsch, également tchèque mais d'origine tyrolienne, qui travaillera au même
Musée avant de fonder l'Institut de Balkanologie à Sarajevo ; et le Croate Ó. Truhelka3 . Ils œuvrent sous la
tutelle de la fameuse Balkankommission, dont les archives sont conservées à Vienne, et qui fonctionne
toujours. Pour la région côtière, nous avons cité la figure dominante, et quelque peu écrasante de Mgr Bulié4 .
Nommons aussi ses deux plus proches collaborateurs M. Abramié5 , qui lui succédera à la tête du musée de
Split, et son neveu L. Jelié. Le réveil des nationalismes a également joué un petit rôle dans la découverte d'une
série de sites paléochrétiens, puisque leurs fouilleurs escomptaient y trouver des vestiges préromans et donc
paléocroates. C'est le cas notamment de la société Bihaé et de celle des Antiquaires de Knin, notamment avec
L. Marun.
Juste avant-guerre, s'amorce encore la grande série de collaborations étrangères, qui vaudront à Salone
sa célébrité internationale auprès d'un large public de spécialistes. Les fouilles se succèdent, d'abord
autrichiennes bien sûr, mais aussi danoises, qui seront publiées dans les deux grandes séries des Forschungen
in Salona6 et des Recherches à Salone1 .
La période de l'entre-deux-guerres voit la poursuite des projets en cours en Croatie et le début de
l'activité de D. Sergejevski, immigré russe, professeur de latin, qui entre au Musée de Sarajevo. La mission
danoise avait, pour sa part, conduit à Split l'architecte E. Dyggve8, dont l'activité immense de prospection
rapide, de sondages et de relevés (souvent en compagnie de Mgr Bulié puis d'Abramié) s'est étendue
géographiquement de Knin à Mogorjelo et Mljet. Il y a peu de temps encore, il était très difficile de découvrir

1 Nous ne donnerons ici en note, pour les chercheurs mentionnés dans le texte, que les études régionales groupant au
moins deux édifices de notre catalogue.
2 Th. Gr. Jackson, Dalmatici, the Quarnero and Istria, with Cetigne and the island of Grado, 2 vol., Oxford, 1887 ;
W. Gerber, Altchristliche Kultbauten Istriens und Dalmatiens, Dresden, 1912.
3 C Truhelka, Die christlichen Denkmäler Bosniens und der Herzegovina, RQ 9, Roma, 1895, p. 197-235 ; ID.,
Starokrséanska arheologija [Archéologie paléochrétienne], Zagreb, 1931.
4 Fr. Bulic, / recenti resultati della ricerche archeologiche cristiane nella Jugoslavia, Actes IH CIAC Ravenna 1932,
Roma-Città del Vaticano, 1934, p. 234.
5 M. Abramic, Nuove chiese paleocristiane scoperte nella Dalmazia, Actes du IV CIAC Città del Vaticano 1938,
Città del Vaticano-Roma, 1940, p. 67 ; id., Die christliche Archäologie in Jugoslawien in den letzten zwanzig Jahren,
Actes du V CIACAix-en-Provence 1954, Città del Vaticano-Paris, 1957, p. 177-183.
76 Brondsted-Dyggve,
Gerber, FS l, Wien, 1917
RSl,; Copenhague,
Egger, FS II, 1928.
Wien, 1926 ; Dyggve-Egger, FS III, Wien, 1939.
8 E. Dyggve, Die altchristlichen Kultbauten an der Westküste der Balkanhalbinsel, Actes du IV CIAC Città del
Vaticano 1938, Roma, 1940, vol. I, p. 391-414.
28 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

en Dalmatie centrale une basilique qui n'ait pas été repérée par Dyggve, voire même par Bulié avant lui.
Après la seconde Guerre mondiale, l'organisation de l'archéologie en général s'est dotée d'une
hiérarchie nouvelle, avec la séparation des musées et des offices, municipaux dans certains cas, mais surtout
régionaux et nationaux (par république) de protection des Monuments historiques (les Zavodi za zasVtu
spomenika kulturé). Ces institutions possèdent un service d'archéologie. Les grands Musées (Split, Sarajevo,
Zadar) gardent néanmoins une fonction prépondérante même dans le cadre des recherches sur le terrain, à
cause de leur rôle historique. Les années cinquante et soixante voient la découverte d'un ensemble assez
cohérent d'édifices ruraux en Bosnie-Herzégovine et la création du concept "nationaliste" de plan "bosniaque",
sous l'impulsion de Sergejevski9 que suivra D. Basier10 . L'archéologie chrétienne "croate" reste plus discrète
en dehors de Salone (M. Suie, I. Petricioli, D. Rendié-Mioòevié11 , etc. ).
On peut ensuite observer une brève période de relative stagnation de la discipline, avec quelques fouilles
de sauvetage et des découvertes fortuites ça et là, sans compter les prospections et fouilles souvent peu ou
incomplètement publiées de Br. Gabrioevié autour de Sinj12, et d'I. Bojanovski ou V. PaSkvalin13 à l'intérieur
des terres. Il faudra attendre la décennie 1970 pour que s'affirme une nouvelle génération de chercheurs, mais
essentiellement en Croatie14 (N. Cambi15, 1. Fiskoviê16, N. Petrié17, D. Domancié, Fr. Oreb ou ZI. Gunjaòa,
par ex.). Le poste d'archéologie chrétienne du Musée de Sarajevo est vacant depuis 199018, indépendamment
des événements qui ont suivi. On voit se multiplier parallèlement les découvertes sur la côte et dans l 'arrière-
pays ces dix dernières années, alors que les publications spécialisées s'enchaînent rapidement (J. Jelicié
Radonié19, P. Ve2ié20, Br. Migotti21 , etc.) et que Salone chrétienne accueille depuis 1983 une nouvelle mission

9 D. Sergejevski, Plan der frühchristlichen Bazi liken Bosniens, Actes XI CEB München 1958, München, 1960,
p. 563-568.
Basler, Arhitektura, Sarajevo, 1972.
11 D. Rendic-MioÒevic, Battisteri in ambienti rurali nell'Adriatico orientale, Corsi Rav. 19, Ravenna, 1972, p. 281-
295 ; Id., Zu einen besonderen Types frühchristlicher Sakralbauten auf norisch-illyrischem Gebiet, Actes du colloque
"Kulturhistorische und archäologische Probleme des Südalpenraumes in der Spätantike" Klagenfurt 1981, Wien,
1985, p. 119-133.
12 Br. Gabrice vie, Piscine battesimali cruciforme scoperte recentemente in Dalmazia, Actes VII CIAC Trier 1965,
Berlin-Città del Vaticano, 1969, p. 539-541.
13 V. PaSkvalin, Prilog datiranju ranokrséanskih bazilika Bosne i Hercegovine [Contribution à la datation des
basiliques paléochrétiennes de Bosnie-Herzégovine, rés. français], Adriatico praehistorica et antiqua = Mélanges
Novak, Zagreb, 1970, p. 667-687.
14 Citons quand même en Herzégovine les travaux de T. AnDelic, Neki objekti kasnoanticke sakralne arhìtekture u
okolini Mostara [Quelques monuments d'architecture religieuse de l'Antiquité Tardive dans les environs de Mostar,
rés. français], Actes du colloque HAD 1977, Split, 1980, p. 257-290.
15 N. Cambi, Neki problemi, Materij ali 12, Zadar, 1976, p. 257-269 ; id., Unpublished excavations and finds of early
Christian period in Yugoslavia, Actes du IX CIAC Roma 1975, Roma-Città del Vaticano, 1978, voi. II, p. 141-156 ;
ID., Starokrséanska crkvena arhitektura na podrucju salonitanske metropoli] e [L'architecture religieuse paléo
chrétienne sur le territoire de la métropole salonitaine, rés. anglais], AV29, Ljubljana, 1978, p. 614-626 ; id., Una
città dell'altra sponda: Narona e il suo territorio nella tarda antichità, Studi Romagnoli 34, 1983, p. 675-695 ; ID.,
Triconch churches on the Eastern Adriatic, Actes du X CIAC Thessalonique 1980, Thessaloniki-Città del Vaticano,
1985, tome 2 , p. 45-54 ; ID., Arhitektura Narone, Radovi FFZd 24, Zadar, 1985, p. 33-62 ; ID., Nove scoperte di
archeologia cristiana, Actes du XI CIAC Lyon 1986, Rome, 1989, p. 2389-2440.
16 I. FlSKOVic, Ranokrséanske crkvice na Sutvari, Gubavcu i Lucnjaku kraj Majsana u PeljeScom kanalu [Les petites
églises paléochrétiennes sur les îlots de Sutvara, Gubavac et Luônjak à côté de Majsan dans le canal de Pelje§ac, rés.
français], VAHD 65-67, Split, 1963-1965, p. 141-167 ; ID., BiljeSke ο starokrséanskim i ranosrednjovjekovnim
spomenicìma na otoku Spana [Notes sur les monuments paléochrétiens et haut-médiévaux de l'île de Sipan, en croate,
rés. français], PPUD 18, Split, 1970, p. 6-29 ; ID., Uloga ranokrséanskih sredisìa u prostornom uredenju otoka Brada
i Solte [Le rôle des centres paléochrétiens dans l'organisation spatiale des îles de Bra£ et Solta], thèse de doctorat,
dactylographiée, Zagreb, 1975 ; id., Ο ranokrséanskim spomenicima naronitanskog primorja [Sur quelques
monuments paléochrétiens du littoral naronitain, rés. français], Λ ctes du colloque HAD 1977, Split, 1980, p. 213-256 ;
ID., Bradi Solta,ARR 8-9, Zagreb, 1982, p. 159-216. ; ID., Srednjovjekovna preuredenja ranokrséanskih svetiSta u
dubrovaâcom kraju [Les adaptations médiévales de sanctuaires paléochrétiens dans la région de Dubrovnik, rés.
allemand], Actes du Colloque HAD 1984, Zagreb, 1988, p. 189-208.
17 N. Petric, Kasnoanticki spomenici otoka Hvara [Les monuments de l'Antiquité tardive sur l'île de Hvar, rés.
français], Hvarski zb. 5, 1977, p. 217-232.
18 Après la publication de YALBH, Sarajevo, 1988.
19 J. JELICIC, Narteks, PPUD 23, Split, 1983, p. 5-39 ; ead., Tragom ranokrséanske arhitekture od izvora do uséa
rijeke Cetine [Traces d'architecture paléochrétienne de la source à l'embouchure de la Cetina, rés. anglais], Actes du
colloque HAD 1980, Zagreb, 1984, p. 169-180.
Historique des recherches 29

étrangère, française cette fois22 . L'archéologie chrétienne connaît un regain d'intérêt mérité dans cette région
riche en sites prestigieux. Le mouvement s'est accéléré avec la préparation du XIIIe Congrès international
d'archéologie chrétienne, qui s'est tenu, juste retour des choses, à Split et Salone (puis Poreö) à l'automne
1994, pour le centième anniversaire de sa première édition. Plusieurs expositions et publications de qualité23
ont accompagné cet événement crucial pour la Dalmatie chrétienne. Les actes du Congrès refléteront
pleinement, avec une trentaine de contributions diverses, ce mouvement de fond régional en faveur de notre
discipline. Un certain nombre de recherches et de fouilles sont en cours en 1995 en Bosnie-Herzégovine (à
Livno*) comme en Croatie (à Cista Velika*, à Jadrtovac, site découvert près de Sibenik, à Zadar où un second
baptistère aurait peut-être été trouvé hors les murs sur la nécropole de Relja, etc.). Notons, pour finir, la
transformation en Croatie, en 1995, des Offices décentralisés de protection de Monuments historiques en une
Direction nationale de protection du patrimoine culturel et naturel, autonome, centralisée et indépendante
désormais du Ministère de la Culture.

ABSTRACT SAÈETAK
This is a brief review of Early Christian archaeology Ονο je kratki pregled starokrsóanske arheologije i
and the evolution of the research in Roman Dalmatia povijesti i razvoj istrafcivanja na podnièju rimske
from mid-nineteenth century to today. This review Dalmacije od sredine 19. stoljeóa do danas, od don
starts with Mgr Frane Bulié and concludes with the Frane Bulica do 13. Medunarodnog kongresa za
13th international Congress of early Christian starokrséansku arheologiju, odrzan u Splitu i Porecu
archaeology held in Split and Porec in 1994. 1994. godine.

Mgr Bulié posant derrière l'abside de Klapavica lors de ses fouilles en 1906 (cl. Musée archéologique de Split).

20 P. Ve2ic, Prilog poznavanju tipoloskih osobina starokrséanskih bazilika u Dalmaciji [Constributions à la


connaissance des particularités typologiques des basiliques paléochrétiennes en Dalmatie, rés. allemand], Rapski zb.,
Zagreb, 1977, p. 297-300 ; id., Starokrséanska arhitektura u Zadru i na zadarskom podruëju [L'architecture
paléochrétienne à Zadar et dans les environs, rés. anglais], GZSKH 12, Zagreb, 1986, p. 161-177.
21 MlGOTTI, Topografi]a, Zagreb, 1990 ; ead., Zusatz zur Datierung der außerstädtischen frühchristlichen Architektur
des breiteren salonitanischen Bereiches, AV43, Ljubljana, 1992, p. 111-133.
22 Cf. Salona I, Rome-Split, 1994 (Sculpture architecturale), le premier volume issu de cette collaboration franco-
croate.
23 Outre le Salona Christiana (AAW, Split, 1994) du Musée archéologique, trois ouvrages de prestige sur les
monuments paléochrétiens de Dalmatie moyenne ont été publiés par l'Office régional des Monuments historiques de
Split : Brad (AAW, Split, 1994) ; Jelicic-Radonic, Gâta, Split, 1994 ; EAD., Stari Grad, Split, 1994.
30 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

IMPLANTATION DE L'EDIFICE

Church building sites Mjesto za gradnju crkve

I. Installation sur un espace public, sur ou dans un edifice antérieur


II arrive souvent que l'édifice paléochrétien se superpose à un bâtiment antérieur. C'est le cas de façon
presque systématique en territoire urbain - il est très rare que l'église dispose d'un terrain libre comme à Nin-
Aenona 2* près des murs - mais aussi en milieu rural. On distingue plusieurs types d'implantation de ce genre.
1.1. Bâtiment et/ou terrain public1
C'est le cas de la cathédrale de Zadar-Iader (1*) qui a été construite en partie sur le forum2 de Iader, du
moins sur quelques-unes des tabernae septentrionales du marché couvert, puis, dans la phase suivante, sur la
rue qui le bordait au Nord. La date exacte de la réutilisation de trois premières boutiques adaptées en première
église n'est pas connue avec précision. Le courant du IVe s., avancé par le fouilleur, nous paraît bien précoce
pour la cession à l'Eglise d'un édifice public aussi central, ainsi que d'une partie de la voirie. La fin ou le
tournant du siècle est plus probable pour cette modification profonde de la vie publique urbaine de Iader. La
deuxième phase supprimant la rue adjacente est bien située au Ve s. Une basilique civile est supposée avoir été
aménagée partiellement en église paléochrétienne à Potravlje*3 . Les trois chapelles de porte4 de Split (8*, 9* et
10*) se sont établies dans des couloirs au-dessus des portes nord, est et ouest de la résidence fortifiée de
Dioclétien. Rappelons aussi la chapelle martyriale, aménagée dans un des couloirs de l'amphithéâtre de Salone,
et ornée de fresques, où Bulié avait cru voir la représentation des martyrs locaux, dont la datation est
vraisemblablement plutôt tardive5 . Enfin, Dyggve a publié deux chapiteaux de colonnettes d'autel provenant du
forum de la capitale provinciale, dont un édifice avait pu être adapté au culte chrétien6 .
1.1.1. Lieux de culte païens
Quelques indices suggèrent la christianisation d'un ancien lieu de culte, ou du moins la récupération d'un
édifice désaffecté et/ou de ses matériaux de construction, du mobilier cultuel... (divers autels, inscriptions
votives, reliefs notamment des dieux et nymphes sylvestres illyriens romanisés7 , et de Mithra, le grand rival du
Christ, qui était particulièrement bien implanté dans nos régions au IVe s., etc.)8 . On a ainsi par exemple à

1 Ce phénomène ne concerne pas seulement les églises mais toute une série de bâtiments divers. Cf. pour d'autres
régions du monde romain, J. Vaes, Christliche Wiederverwendung antiker Bauten. Ein Forschungsbericht, Ancient
Society 15-17, Leuven, 1984-1986, p. 305-443 ; Br. WARD-PERKINS, From classical antiquity to the Middle Ages :
urban public building in Northern and Central Italy, A.D. 300-850, Oxford, 1984 ; Cl. SiNTES, La réutilisation des
espaces publics à Arles : un témoignage de la fin de l Antiquité, Antiquité tardive 2, Paris, 1994, p. 181-192, surtout
p. 190 pour les comparaisons.
2 La réutilisation du forum est moins atttestée que celle de places, rues ou bâtiments publics, cf. toutefois les exemples
italiens étudiés par Br. Ward-Perkins, op. cit. (1), p. 155-179 ; sur l'accord et l'assentiment nécessaire des autorités
municipales, voir son chapitre X. Spoliation and reuse of unwanted buildings, p. 203.
3 La réutilisation de basiliques publiques ou privées a été très courante ; ces édifices nécessitaient en effet peu de
transformations et répondaient bien aux exigences liturgiques chrétiennes. A Potravlje* une des absides, orientée au
Nord, fait fonction de chœur.
4 Des chapelles de porte sont attestées par les sources en Gaule, à Amiens, Rouen, Paris et Metz, cf. N. Duval, in
Naissance des Arts Chrétiens, Paris, 1991, p. 217.
5 Datation précoce dans Brondsted-Dyggve, RS I, Copenhague, 1928, p. 180 ; datation tardive pour Fr. Bulic,
Oratorio dei martiri salonitani nel amfìteatro romano a Solin (Salona), VAHD 49, Split, 1926-1927, p. 106-110 ; et
E. Dyggve, L 'amphithéâtre, Recherches à Salone II, Copenhague, 1933, p. 145-146. Ce phénomène est connu ailleurs,
à Carnuntum, Rome, Vérone, Capoue, Todi, Rimini, Dyrrachium, etc.
6 E. Dyggve,
Salona I, Rome-Split,
Le forum1994,
de Salone,
n° Vl.d.Revue
18-19,Archéologique,
p. 115 et pi. Paris,
XXIII.1933/1
Cet aménagement
(janvier-juin), serait
p. 41-57
datable
et fig.au 3cVIep. s.48 et;
contemporain d'un pressoir à huile du type de ceux de Manastirine, KapljuC, etc.
7 N. Cambi, Silvan-Atis, primjer kultnog sinkretizma [Sylvain-Athys, un exemple de synchrétisme religieux], Diadora
4, Zadar, 1968, p. 131-140, surtout n. 34 p. 140.
8 Cf. le point récent effectué pour la Dalmatie centrale par Br. Migotti, Ο religijskom odnosu prema Stovanju mrtvih u
pretkrséanskoj antici [Sur le rapport religieux envers le culte des morts dans l'Antiquité préchrétienne, rés. italien],
Diadora 15, Zadar, 1993, p. 205-222.
Implantation de l'édifice 31

Dikovaöa*, Biaói* et Danilo* des inscriptions votives à Jupiter (et à Mithra dans les deux derniers cas). Des
structures antérieures sont supposées (notamment à Salone sous la basilique dite "de Porta Caesarea") mais
leur réalité n'est pratiquement jamais prouvée de façon tangible, à part sur les sites de Solin-Rupotine 2* (?) à
KaSié-Banjevci* et à Biskupija-Stupovi (mithraea), ou à KaSié-Mastirine* (fanum dans le cadre d'une villa
rustica), ou encore à Gornja Podstrana9 (divinités sylvestres), contrairement à d'autres régions du monde
romain tardif10 . Un bon exemple de récupération d'une source sacrée consacrée à Sylvain et aux nymphes des
forêts apparaît toutefois assez sûrement à Klapavica*, ainsi que peut-être à Putalj*. Enfin, N. JakSié a
récemment proposé de voir dans l'église gothique Saint-Michel, établie sur les ruines de Yaugusteum de Nin-
Aenorta désaffecté, semble-t-il, au IVe s., un édifice primitivement paléochrétien11 .
1.1.2. Thermes urbains
Les réaménagements de ce type de grands bâtiments sont fréquents partout dans le monde chrétien12 et
plus particulièrement en Afrique du Nord 3 , très urbanisée et pourvue d'un grand nombre d'établissements
thermaux luxueux, d'entretien coûteux et d'approvisionnement rendu difficile au Bas-Empire par la
désaffectation fréquente des aqueducs. La topographie urbaine de l'Antiquité tardive est généralement très mal
connue en Dalmatie. On trouve néanmoins un exemple important de ce processus à Krk. La cathédrale de
Curictum (Krk 1*) s'est en effet installée au Ve s. sur la palestre des anciens thermes, dont les salles ont été
utilisées comme annexes, entre autres une salle froide pour un baptistère. N. Novak suppose que le même
phénomène a vraisemblablement eu lieu aussi à Tarsatica (Rijeka l*)14. On a aussi aménagé des thermes à
Salone : le fameux "oratoire A"15, dans de petits bains au Nord-Ouest de la cathédrale, la basilica orientalis™
sur les ruines d'édifice thermaux désaffectés, comme d'ailleurs la basilica iuxta portum11 au Sud de la ville, et
peut-être aussi une partie (?) des grands thermes à l'Est du groupe episcopal.
1.2. Maisons
Les habitations (insulae, villae urbaine, domus) ont été logiquement réutilisées à très grande échelle. Les
trois autres églises situées intra muros à Zadar se sont établies sur les quartiers d'habitations urbaines. Uinsula
antérieure à Saint-Etienne (Zaàzr-Iader 2*), proche des murs et peu dense, est la mieux connue ; mais c'est
plutôt la moins mal connue, car on n'a retrouvé que quelques tronçons de murs orientés différemment et des
lambeaux de sols. Cette utilisation de quartiers résidentiels était inévitable dans les murs (Nin-Aenona 1*, Vid-
Narona 1*, Osor-Apsarum*, Stari Grad-Pharia*, etc.). Un autre cas bien documenté, car le remploi d'une

9 Dr. MAR§lé, Reljef Silvana i nimfi i ulomak predromaniäcog zabata iz crkve Sv. Ante i Roka u Podstrani kod Splita
[Un relief de Sylvain et des nymphes et un fragment de tympan préroman de l'église Saint-Antoine et Saint-Roch à
Podstrane près de Split, rés. italien], RFFZd 33, Zadar, 1994, p. 109-120.
10 F.W. Deichmann, Frühchristliche Kirchen in antiken Heiligtümern, JDAI 54, 1939, p. 105-136, recensait 89 cas en
Syrie, Palestine, Egypte, Nubie, Asie mineure, à Constantinople, en Grèce, Sicile, Italie, Gaule et Afrique du Nord ; le
même auteur a étendu sa prospection à Chypre, la Macédoine, Malte, les pays alpins, l'Espagne, l'Arménie et la
Mésopotamie, cf. encore ID., in Reallexikon ßr Antike und Christentum 2, Stuttgart, 1954, s.v. Christianisierung II (der
Monumente), col. 1228-1241. On consultera aussi, par ex. les contributions plus récentes de J.-M. Spieser, La
christianisation des sanctuaires païens en Grèce, Neue Forschungen in griechischen Heiligtümen, 1974, p. 309-320 ;
H. Hellenkemper, Die Kirche im Tempel. Zeustempel und Paulusbasilika in Seleukeia am Kalykadnos, in Orbis
Romanus Christianusque. Travaux sur l Antiquité tardive (Mélanges Duval), Paris, 1995, p. 191-203.
11 N. jAK§lé, Preävjele ranokrséanske crkve u srednjovjekovnoj ninskoj biskupiji [Les églises paléochrétiennes ayant
survécu dans l'évêché médiéval de Nin, rés. anglais], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 141 et 143, fig. 8 p. 142.
12 Voir, pour l'Italie, l'étude rapide en français de J. Vaes, "Nova construere sed amplius vetusta Servare" : la
réutilisation chrétienne d'édifices antiques (en Italie), Actes du XI CIAC Lyon 1986, Città del Vaticano-Paris, 1989,
p. 301.
13 N. Duval, Eglises et thermes en Afrique du Nord, note sur les installations chrétiennes dans les constructions
thermales, à propos de Madaure et de Mactar, BAC ns 7, Paris, 1971, p. 297-3 17 ; ID., Thermes romains transformés en
églises en Afrique et en Gaule (apropos de Jublains et d'Entrammes), Bulletin de l Association pour l'Antiquité tardive
3, Paris, 1994, p. 45-50 (où il reprend les cas de Madaure et Mactar, cite celui du Kef, et en Gaule ceux de Cimiez,
Jublains et Entrammes).
14 N. Novak, StarokrSéanska Tarsatica [Tarsatica paléochrétienne, rés. anglais], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 200-201
et pi. hors texte 2.
15 Cf. par ex. Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951, p. 23-24 ; Br. GabriceviÓ, Le plus ancien oratoire chrétien
de Salone, Disputationes Salonitanae II = VAHD 77, Split, 1984, p. 161-174.
16 Dyggve, op. cit. (13), p. 57-58, 68, 80, fig. III. 12 et III. 15 ; Fr. Oreb, Archaeological excavations in the Eastern
part of ancient Salona in 1979, Disputationes Salonitanae II = VAHD 77, Split, 1984, p. 30-32 ; E. Marin, La
17topographie
Dyggve, op.
chrétienne
cit. (13),dep.Salone,
57, fig.Actes
III. 15.XI CIAC Lyon 1986, Rome-Città del Vaticano, 1989, p. 1128, fig. 9.
32 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

grande part de structures antiques a déterminé son plan irrégulier, est la construction de l'église de Blagaj-
Japra* sur deux maisons ruinées d'une agglomération minière.
1.2.1. Thermes privés
Le tepidariumn des petits bains d'une villa urbaine abandonnée au moins en partie a été adapté en église
à Oaniio-Rider* , agglomération d'ailleurs plutôt qualifiée de semi-rurale par son fouilleur. La piscine absidale
thermale a été comblée et couverte d'un sol de mortier surélevé d'un degré au-dessus du dallage de la nef. C'est
aussi l'ensemble thermal d'une maison, dont au moins une pièce chauffée, cjui est apparu en sous-sol de l'église
sud de Turbe*, ainsi qu'à Bugojno-éipuljié*. On semble avoir réutilisé à Skrip* les bains de la villa aménagée
en partie en lieu de culte chrétien.
1.3. Villas et habitat rural
On a un bon exemple de la "christianisation" d'une villa à Majsan*, avec un culte mémorial qui entraînera
même la création d'un petit monastère. Mais l'implantation d'un édifice de culte directement sur un bâtiment
d'habitation rural, ou à proximité immédiate (Muline*, Bilice*), est un processus extrêmement courant en
Dalmatie. Le bâtiment antérieur était d'ailleurs désaffecté ou partiellement détruit dans la plupart des cas
(Biaéi-S/cw//*, Donje Selo*, Kastei Gomilica*, Korlat-Moravice*, Novalja-iVûrva//û 2* et 3*, Osljak*, Split-
Spalatum 2*, Ston-Stamnum 1*, Tuôepi*, Vid-Narona 3*, Zaâar-Iader 5*, etc.).
1.5. Ruines non identifiées
L'église de Skelani 2* s'est établie sur deux bâtiments contigus dont l'usage n'a pu être défini. Il en est de
même pour l'édifice rural (utilitaire ?) situé sous les églises de Split 3*, Zalozje 1* et 2*, Vrtoôe* ou Kuti*, etc.

Π. LES EGLISES DE FORTIFICATIONS


Une série importante d'édifices de culte a été retrouvée dans (ou plus rarement à ses pieds) une
fortification antérieure ou contemporaine, castrum défensif et de surveillance des routes terrestres et maritimes
ou refiigium, parfois même après leur désaffectation comme à Mogorjelo*.
ILI. Forteresses du "limes" maritime paléobyzantin
De nombreux chercheurs se sont intéressés récemment aux postes de fortifications (tours et forteresses,
généralement
côte19 . Plusieurs
à portée
de cesdefortifications
signal), qui comportaient
ont été échelonnées
une église,
le long
qui n'a
des guère
voies retenu
maritimes,
l'attention
sur lesdesîlesspécialistes
ou sur la
d'architecture militaire. Pourtant, si leur datation des fortifications est exacte, elle nous permet de dater ces
églises approximativement aux VIe-VIIe s. Citons du Nord au Sud : Ogrul* et Korintija-ConwfA/a* (avec son
agglomération associée Korintija-Bosar*) sur l'île de Krk, Barbât* sur celle de Rab, Tarac-Toreta* sur la
grande Komat, Preko* sur Ugljan, Vrgada* sur l'île homonyne, Tkon-Óokovac* sur l'île de PaSman, Biograd na
Moni* sur la côte, Öiovo* (?) sur Γ "île" homonyne, Bol* sur l'île de Braö, Osinj* et Su§ac 1* sur les îlots du
même nom, Polace* sur l'île de Mljet, Dubrovnik* sur la côte, ainsi que, vraisemblablement, Spilan* et
Grbavac* au-dessus de Dubrovnik. Dernièrement, Zd. Brusié supposait que certaines des églises ont servi aussi

18 N. Duval, op. cit. (12), mais il s'agit dans les deux cas africains étudiés, Madaure et Mactar, de l'adaptation, sur le
même système avec comblement de la piscine, d'un frigidarium. Ce processus a été observé partout dans le monde
chrétien. Plus proches de la Dalmatie, deux exemples de ce type sont connus par exemple pour la province de Savie :
Aquae Issae (VaraXdinske Toplice) et Iovia (Ludbreg), cf. B. VlKié, Elementi ranog krséanstva u sjevernoj Hrvatskoj
[Eléments paléochrétiens en Croatie septentrionale, rés. allemand], A V 29, Ljubljana, 1978, p. 588-590.
19 Zl. GunjaCa, Kasnoantiäca fortifìkacijska arhitektura na istoönom jadranskom priobalju i otocima [L'architecture
militaire du Bas-Empire sur la côte orientale de l'Adriatique et les îles, rés. anglais], Materijali 18, Novi Sad, 1986,
p. 124-160 ; £. TOMl&é, ArheoloSka svjedoöanstva ο ranobizantskom vojnom graditeljstvu na sjevernojadranskim
otocima [Témoignages archéologiques de l'architecture militaire paléobyzantine sur les îles de l'Adriatique nord, rés.
anglais], Prilozi 5/6, Zagreb, 1988-1989, p. 29-53 ; Zd. Brusic, Kasnoantiäca utvrdènja na otocima Rabu i Krku [Les
fortifications du Bas-Empire sur les îles de Rab et de Krk, rés. anglais], Actes du colloque HAD 1985, Zagreb, 1989,
p. 111-120 ; A. Badurina, Voie maritime byzantine longeant la suite extérieure des îles nord-adriatiques (VIe-VIIe s.),
Actes du colloque byzantin, Beograd 1985, sous presse (un résumé en croate a été publié : Bizantski plovni put po
vanjskom rubu sjevernih jadranskih otoka [La voie maritime byzantine longeant à l'extérieur les îles du Nord de
l'Adriatique, rés. anglais], Radovi IPU 16, Zagreb, 1992, p. 7-9). Voir également les dernières mises au point à paraître
dans les Actes du XIIIe CIAC Split-Poreô 1994 : Zd. Brusic, La protection de la route maritime adriatique aux VIe-
VIIe s. ; î.. TOMI&C, Sur les traces de la reconquête justinienne sur le littoral adriatique ; M. DoMIJAN, Les forteresses
paléobyzantines de Pasman et Vrgada. Cf. encore pour Korintija*, SI. CigleneÖki, Hohenbefestigungen aus der Zeit
vom 3. bis 6. Jh. im Ostalpenraum, Ljubljana, 1987.
Implantation de l'édifice 33

J-"L

Ι O 10ι I 40m
I

Forteresses contenant des églises : Osinj (d'après Gunjaòa), Bugar, Biograci,


Carakovo-Zecovi, Homolj-Kiseljak (d'après Basler)

aux voyageurs et aux marins, naviguant dans les parages ou faisant halte lors d'une traversée de l'Adriatique20
11.2. Forteresses protégeant les voies terrestres
Qu'il s'agisse de refuges, comme on le disait autrefois, ou de forteresses destinées à surveiller les axes de
circulation, il est à noter que les fortifications terrestres comportent aussi un édifice de culte à basse époque21 .
Elles se sont fréquemment implantées sur d'anciens oppida préhistoriques. C'est le cas à Biograci*, Bugar*,
Öarakovo-Zecovi*, Dabravine*, Je2eprasina*, Halapié-Salviulm 2*, Homolj-Kiseljak*, Kotorac*, etc. L'église
est, avec l'enceinte, l'unique élément fouillé dans la plupart des cas. C'était évidemment aussi l'édifice majeur,
parfois le seul maçonné, situé le plus souvent au centre de la forteresse.
11.3. Refuges fortifiés
On suppose que la forteresse de Mali Mosunj* constituait le refuge de l'agglomération romaine située en
contrebas. L'église n'y représentait qu'un édifice parmi d'autres. La même hypothèse vaut pour Gornji Vakuf*.

20 Zd. Brusic, StarokrSâanski objekti uz plovidbenu rutu istoônom obalom Jadrana [Les édifices paléochrétiens le long
de la route de navigation du littoral oriental de l'Adriatique, rés. anglais], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 233-236. Il
ajoutait aux églises de forteresses tous les bâtiments insulaires proches d'un point d'ancrage sur les voies maritimes les
plus fréquentées, comme Sepcn-Fulfinium* , Novalja-iVârva//a*, Majsan*, Luënjak*, Sutvara*, Gubavac*, Séedro*,
Ubli*, Lopud*, etc.
21 SI. Cigleneôki, op. cit. (19), p. 136, pour Bugar*, Öarakovo* et les zones septentrionales. Des comparaisons avec
les forteresses du limes danubien, Boljetin et Veliki Gradac, s'imposent également, cf. Stare kulture na Derdapu [Les
cultures anciennes des Portes de Fer, rés. français] (catalogue d'exposition), Beograd, 1969, p. 104-113 pour Boljetin,
ou plus récemment M. Vasic, P. Petrovic", L. Zotovic, VI. Popòvie, Sfarinar 23-24, Beograd, 1982-1983, p. 102,
132, 223-224, 276 ; ou plus généralement M. Vasic, V. KONDIC, Le limes romain et paléobyzantin des Portes de Fer,
Studien zu den Militärgrenzen Roms = Actes du III Congrès du Limes- Aalen 1983, Stuttgart, 1986, p. 542-560. Voir
également, pour Sakicol, V. Kondic-VI. Popòvie, Cari an Grad, Beograd, 1977 ; les forteresses de Bregovina, Jelica et
Balajnac sont étudiées par M. Milinkovic et M. Jeremic, in Antiquité Tardive 3, Paris, 1995. Pour les cas attestés en
Macédoine : I. Mikulcic, Spätantike Fortißkationen in der S.R. Makedonien, Corsi Rav. 33, Ravenna, 1986, p. 253-
277.
34 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

TEL Installation d'une église cemeteriale sur une nécropole antique


111.1. "Christianisation" de l'espace funéraire
II n'est pas utile de s'étendre sur le phénomène de christianisation des nécropoles, qui a été largement
étudié à Salone, d'autant que les grands exemples salonitains (Manastirine,22 Kapljuö,2 Marusinac2 et les
autres grands cimetières de Salone25) n'entrent pas dans ce catalogue. Remarquons toutefois que le culte
mémorial devait fréquemment être associé aux fonctions des églises rurales, entourées dans bien des cas de
tombes diverses (en tuiles, en coffrage de dalles, mais surtout tombes voûtées en sous-sol26). Le contexte
funéraire antérieur est généralement bien attesté, mais il s'agit parfois de simples soupçons sur la base de spolia
(stèles et autres monuments funéraires) dans les maçonneries des églises paléochrétiennes27 .
111. 2. Memoria puis église
On assiste à plusieurs reprises à l'implantation d'un édifice de culte sur une nécropole souvent païenne au
départ, comme c'était le cas28 pour les sites salonitains mentionnés plus haut. Elle s'était quelquefois d'abord
vue doter d'une memoria importante. Ce phénomène a été observé à Muline*, à Tepljuh-Pro/wowtf*, à Solin-
Rupotine 2* s'il ne s'agissait pas d'un mithraeum, sans doute aussi à Majsan* lors de la transformation en
monastère, et plus récemment à Galovac*, où l'on a une véritable petite chapelle antérieure à l'église, bâtie au-
dessus d'une tombe privilégiée ou honorée (fouilles de 1990-1991). A Cim*, en revanche, la memoria semble
avoir été construite consécutivement à l'église.
Un grand nombre d'églises rurales ont attiré des sépultures et créé ainsi de nouveaux cimetières dont
l'utilisation s'est généralement poursuivie au Moyen Age, et, parfois, jusqu'à nos jours.

ABSTRACT SAZETAK
Early Christian churches were not always built on fresh Starokrséanske crkve nisu uvijek gradene na mjestu
land. Often, churches were erected on existing sites: in slobodnom za gradnju. Cesto se odabirao polozaj gdje
towns (on sites of public buildings, public areas, city je prije veó postojala neka zgrada, bilo u gradu (na
thermae, and in insulae on sites of houses or private mjestu javne zgrade ili na javnom prostoru, na mjestu
baths), or in the countryside (on sites of villas or gradskih terma, u stambenim cetvrtima na mjestu kuéa,
various other rural buildings). At times, pagan cult privatnih terma), bilo na selu (na mjestu vila ili nekih
sites were favored. A large number of structures found drugih ruralnih zgrada). Odabirala su se oak i mjesta
under churches still remain unidentified. Many poganskog kulta. Veliki broj ostataka zgrada ispod
churches were built inside or beside former or crkava nije medutim identificiran. Znaöajan broj
contemporary fortifications, defense castrum, watch kultnih zgrada nalazi se unutar ili uz neku utvrdu raniju
towers along roads and sea routes, or refiigium, even ili istovremenu, obrambeni castrum, strazamicu na
after they were deserted. Churches were also found in putu - kopnenom ili morskom, ili refugium, oak i
pagan cemeteries along with existing Christian nakon njihovog napustenja. Öesti su slucajevi izgradnje
memoriae. kultnog objekta na polozaju poganske nekropole s
krsÉanskom memorijom.

22
Egger,

23 Dyggve-Egger,
24
25 BR0NDSTED-DYGGVE,
Sur le cimetière
FS1 II, Wien,
FS
méridional
III,
1926.
RSI,
Wien,
Copenhague,
et 1939.
sa basilique,
1928.voir le point fourni par Dyggve, Saloni tan Christianity, Oslo, 1951,
p. 56, 66-68, 76, 80, fig. IV/28.
26 V. PaSkvalin, Prilog datiranju ranokrSéanskih bazilika Bosne i Hercegovine [Contribution à la datation des églises
paléochrétiennes de Bosnie-Herzégovine, rés. français], in Adriatica praehistorica et antiqua (Mélanges Novak),
Zagreb, 1970, ρ 667-687 ; I. Nikolajevic, Kasnoantiôke grobnice na svod u srednjovjekovnoj arhitekturi Bosne i
Hercegovini [Les tombes voûtées de l'Antiquité tardive dans l'architecture médiévale de Bosnie-Herzégovine, en
cyrillique, rés. français], Actes du symposium nPredslavenski etniâci elementi na Balkanu u etnogenezi juznih Slovena"
Mostar 1986, Sarajevo, 1969, p. 217-227. La présence d'une tombe voûtée dans le sous-sol d'un bâtiment est parfois le
seul indice sur lequel s'appuie une identification paléochrétienne, cf. le catalogue, pour les incertitudes de cette méthode
au cas par cas.
27 Cf. par ex. Br. Migotti, op. cit. (7).
28 Des sépultures chrétiennes apparaissent aussi à Salone dans des cimetières dépourvus de basilique cimetériale,
comme à YHortus Metrodori, cf. E. Marin, in Salona I, Rome-Split, 1994, p. XXIV avec n. 68-73 la bibliographie
correspondante ; voir pour les dernières fouilles, Br. Kirigin-I. Lokosek-J. Mardesic-S. Bilic, Salona 86/87, VAHD
80, Split, 1987, p. 7-56. Le cimetière nord dit de la porta Andetria, près de Solin-Rupotine 1-2* comportait aussi
quelques tombes chrétiennes, E. Marin, op. cit., p. XXIV-XXV.
Dédicaces, culte des saints et des reliques 35

LES DEDICACES, LE CULTE DES SAINTS ET DES RELIQUES


Dedications, the cult of saints and relics Posvete, kult svetaca i relikvija

Introduction
L'identification des édifices et la prospection s'effectuent souvent grâce à l'étude approfondie de la
toponymie locale. Nos églises apparaissent généralement dans des lieux-dits aux noms évocateurs, dérivés le
plus fréquemment du mot église (crkva) - comme Crkvina, Crkvine, Crikvine, Crkvica, Crkvice, CrhnSta,
CrkviSte - ou de monastère : Mostir, Mojstir, Mastirine, Manastirine, voir de calvaire : Kalvarija. On trouve
aussi pour celles contenues dans des forteresses Grad, Gradac, Gradina, Glavice ; ou, sur les îles, des lieux-
dits dérivés de "murs" en dialecte roman médiéval (Miri, Mirine, Mirié, Mira). Ces toponymes n'impliquent
évidemment pas la présence d'un édifice paléochrétien, les ruines ainsi désignées (disparues ou non) sont très
souvent plus tardives.
L'examen prudent d'autres facteurs toponymiques peut être encore plus utile dans une région où
manquent les sources littéraires et où le patrimoine épigraphique est concentré dans la seule capitale de la
province. Quand le nom des villes, villages ou lieux-dits est l'héritage direct de l'ancienne dédicace, on peut,
avec une relative marge de sécurité, en déduire par exemple le titulaire originel de l'église de la communauté1 .
Ce n'est vrai que pour les édifices de la frange côtière restée byzantine ou à forte concentration de population de
langue romane et "rechristianisée" dès le haut Moyen Age (exception faite pour l'arrière-pays de Livno*,
Mogorjelo*, Sutina* et Blatnica*). L'habitude a en effet été prise à partir du début du Ve s. de consacrer l'autel
avec une ou plusieurs reliques dont la plus prestigieuse donnait son nom à l'église. Parallèlement aux cultes des
martyrs locaux, les reliques des saints et martyrs étrangers circulent largement dans tout le monde chrétien dès
le IVe s. Comme on ne prélevait pas à cette époque - et c'est resté de règle à Rome et pour l'Occident - de
reliques véritables, ce sont principalement des brandea - objets (terre, étoffes, liquides) sanctifiés par contact
avec les corps saints.
On ne dispose pour toute la région que d'un unique procès-verbal très lacunaire d'un second dépôt de
reliques dans une église dédiée jusqu'alors à un saint inconnu (cf. sa lecture dans le catalogue s.v. Sumpetar-
Jesenice 2*, conservé au Musée archéologique de Split, n° d'Inventaire A 4531). Le texte comporte en effet
Deposit[a(e) ...] puis deux mentions de saints et deux dates, la première avec seulement le mois de la première
dédicace ([...]bres), la seconde avec le mois, vraisemblablement mai, et une datation combinant une indiction et
une année consulaire (les noms des consuls manquent malheureusement) - ce qui implique toutefois que le dépôt
mentionné est antérieur à 541, puisque la liste des consuls s'interrompt à cette date. On suppose que le bâtiment
était voué au culte de saint Pierre, sans doute dans ce deuxième temps, car le texte paraît porter d'abord le nom
d'un saint commençant par LA (Bulic restituait Laurentius), mais avec un point entre ces deux lettres, peut-être
une maladresse du lapicide (cf. pour plus de précisions la notice de J.-P. Caillet dans Salona IV, Corpus des
inscriptions chrétiennes de Salone, à paraître). Ce document témoigne en tout cas de dépôts successifs, voire
d'un changement de titulaire (?), et, si Pierre était bien concerné par la seconde mention, de la circulation tardive
des reliques de l'Apôtre romain, cf. infra.
Les autres indications que l'on peut recueillir sur le culte des saints et des reliques en Dalmatie sont plus
indirectes, iconographiques ou hagio-toponymiques.
On se reportera au catalogue pour l'explication des dérivés des vocables anciens au cas par cas. Les
déformations sont de plusieurs types, avec ou sans le préfixe roman Su(t) signifiant saint : Supetar* et
Sumpetar*oupour
Sutivan* Sutina*
Saint-Pierre
pour Saint-
; Stobrec*,
Jean (-Baptiste)
Lovreski*; Sustjepan
ou Lovredina*
(Cavtat*),
pourSustipan
Saint-Laurent
(Split 1*),
; Stivan
Sustipanac*
(Muline*)
ou
Stipanska*, Stipanska luka (Pu&séa*) pour Saint-Etienne, etc. Ces indices, insuffisants pour une identification
sans vestiges archéologiques bien attestés, doivent évidemment être cependant examinés avec circonspection. On
dispose souvent de témoignages médiévaux qui confirment cette hagio-toponymie moderne. L'église a pu aussi

1 Ces recherches ont donné d'excellents résultats pour tout le littoral dalmate, cf. P. Skok, Slavenstvo i romanstvo na
jadranskim otocima. I-II [Populations slaves et romanes sur les îles de l'Adriatique], Zagreb, 1950 ; V. Putanec,
Refleksi starodalmatoromanskog pridjeva sanctus u onomastici obalne Hrvatske [Reflets de l'ancien préfixe dalmato-
roman sanctus dans l'onomastique de la côte dalmate], Slovo 13, Zagreb, 1963, p. 137-149 ; P. Simunovic,
Istoâiojadranska toponomija [Toponymie de l'Adriatique orientale], Split, 1986 ; Br. Migotti, Neka pitanja
ranokrSóanske hagiografije srednje Dalmacije [Quelques questions d'hagiographie paléochrétienne en Dalmatie
moyenne, rés. anglais], ΛΛΛ 11, Zagreb, 1989, p. 133-159.
36 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

simplement conserver le même titulaire, au moins jusqu'à une époque où les sources peuvent nous assister, ou
l'avoir transmis à un édifice surimposé à ses ruines ou bâti à proximité immédiate. Ailleurs, on peut estimer
vraisemblable que le même titulaire ait été conservé, faute de sources, même quand l'édifice a été reconstruit.
De plus, et c'est important dans notre région, la dédicace peut dans certains cas constituer un indice de
datation, une confirmation chronologique de l'utilisation de l'église (le bâtiment étant contemporain ou
préexistant). Il s'agit d'un terminus post quern pour la phase correspondante, puisque l'adoption d'un vocable
ne peut être antérieure au Ve s. - on estime notamment que c'est le cas pour les multiples édifices dédiés à la
Vierge après le concile d'Ephèse (431). Le culte des différents saints et martyrs a connu des développements
variés du IVe au VIIe s.2 .
Les martyrs locaux ont été les premiers honorés aux IIIe-IVe s. dans un cadre régional proche du lieu de
leur passion et/ou de leur ensevelissement, comme le prouvent bien les exemples salonitains (Manastirine,
Kapljuö, Marusinac...)3 . Ils ont été suivis par la Vierge : le culte mariai se développe parallèlement, surtout à
partir du deuxième tiers du Ve s. Les premières reliques étrangères importées en Dalmatie ont dû, comme
ailleurs, être celles du Christ et de l'Apôtre romain Pierre. Les reliques d'origine occidentale, notamment celles
du diacre Laurent, et celles du protomartyr Etienne (après l'invention de sa tombe en 415) sont les plus
répandues au Ve s. et dominent même jusqu'au milieu du VIe s. Les reliques importées d'Orient, arrivées en petit
nombre dans le courant du Ve s., se multiplient logiquement après la reconquête justinienne. Le culte des saints
bibliques connaît également un regain tardif d'intérêt, d'origine évidemment orientale. On sait le rôle non
négligeable joué par les circonstances historiques, politiques et religieuses dans l'adoption de tel ou tel vocable,
donc dans la circulation de certaines reliques. L'apparition et la fréquence régionale d'une dédicace particulière
à un moment donné est souvent le reflet d'influx divers, cultuels, politiques, voire parfois "ethniques". C'est
particulièrement sensible dans cette zone frontière de l'Orient et de l'Occident, où l'Eglise de Rome ne pouvait
manquer de contrer l'influence grandissante de Constantinople. Nous envisagerons brièvement les dédicaces et
certains éléments iconographiques attestant le culte de chaque saint recensé en Dalmatie, avec une simple liste
des sites correspondants.
Notons pour finir qu'une église est intrinsèquement et automatiquement l'église du Christ. Il est délicat
d'envisager les manifestations de son culte comme des dédicaces véritables^ au Christ-Sauveur, sans
témoignage épigraphique ou littéraire notant l'importation explicite de reliques5 .
I. Le culte de la Vierge Marie
Notre-Dame est le titulaire le plus fréquent, tous types d'églises confondus et plus particulièrement pour

2 La littérature hagiographique est extrêmement abondante, mais l'ouvrage de base, notamment pour la diffusion des
différents cultes, reste les AA.SS. On se reportera pour le culte des saints et martyrs à un bon connaisseur de
l'hagiographie salonitaine H. Delehaye, Saints d'Istrie et de Dalmatie, AB 18, Bruxelles, 1899, p. 369-411 ; et plus
généralement id., Sanctus, essai sur le culte des Saints dans l'Antiquité, Bruxelles, 1927 ; id., Les origines du culte des
martyrs, Subsidia hagiografica 20, Bruxelles, 1933 (2e éd.), p. 327-334 ; voir aussi le tome 2 de l'ouvrage d'Y. Duval,
Loca Sanctorum Africae. Le culte des martyrs en Afrique du IVe au VIIe s., Rome, 1982 ; cf. plus récemment P. Brown,
Le culte des saints, son essor et sa fonction dans la chrétienté latine, Paris, 1984 ; Ch. Pietri, L 'évolution du culte des
saints aux premiers siècles chrétiens : du témoin à l'intercesseur, in Les fonctions des saints dans le monde occidental
(IIIe-XIIIe s.), colloque EFR 1988, Rome, 1991, p. 15-36 ; P. -A. Février, Martyre et sainteté, ibid., p. 51-80 ;
A. Mandouze, De l'unicité d'une notion à un pluralisme de fonctions. Aspects d'une problématique (Ier-VIe s.), ibid.,
p. 81-89 ; M. Van Uytfanghe, L 'essor du culte des saints et la question de l'eschatologie, ibid., p. 91-107 ; V. Saxer,
Aspects de la typologie martyriale. Récits, portraits et personnages, ibid., p. 321-331 ; L. Pietri, Culte des saints et
religiosité politique dans la Gaule du Ve et du VIe s., ibid., p. 353-369.
3 Là encore la bibliographie est immense, cf. bien sûr H. Delehaye, L'hagiographie de Salone d'après les dernières
découvertes archéologiques, AB 23, 1904, p. 5-18 ; Egger, FS II, Wien, 1926 ; Brondsted-Dyggve, RS I,
Copenhague, 1928 ; Dyggve-Egger, FS III, Wien, 1939 (ces trois ouvrages de base donnent la bibliographie afférente).
L'intérêt pour la question n'a pas faibli, voir récemment V. Saxer, Les saints de Salone - examen critique de leur
dossier, in
martyrs" de USalone,
sluêbiunöovjeka
témoignage
(Mélanges
désormais
Franic),
bien Split,
établi, 1987,
in Memoriam
p. 293-325
sanctorum
; N. Duval-E.
vénérantes
Marin,
(Mélanges
Encore
Saxer),
les "cinq
Città
del Vaticano, 1992, p. 285-307.
4 Ainsi l'inscription fameuse de la Basilica urbana de Salone, mentionnant les travaux des évêques Synferius et
Esychius, Noua post uetera / coepit Synferius. / Esychius eius nepos / cfumj clero et populo [fe]cit. / Haec munera /
domus Chr(ist)e grata / tene, parle-t-elle naturellement de la maison du Christ, mais c'est tout simplement pour
désigner l'édifice rénové.
5 Sur les différents témoignages iconographiques du culte rendu au Christ en Dalmatie, on se reportera à l'étude de
N. CAMBI, Krist i njegova simbolika u likovnoj umjetnosti starokrséanskog perioda u Dalmaciji, VAHD 71-72, Split,
1968-1969, p. 57-106 ; résumé en français, ID., La figure du Christ sur les monuments chrétiens de Dalmatie,
Disputationes Salonitanae 1, Split, 1975, p. 51-68.
(Basilica urbana, Gradina)
SUSAC 1
Carte de repartition des églises
paleochretiennes dediees a la vierge
38 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

les cathédrales, y compris celle de Salone dite Basilica urbana, si l'on en croit la tradition spalatine médiévale
(la cathédrale de Split aurait en effet "hérité" de la dédicace de celle de Salone, après transfert des reliques au
haut Moyen Age). Le culte de la Mère de Dieu6 a véritablement explosé tant en Orient qu'en Occident
lorsqu'elle fut proclamée "Theotokos" à Ephèse en 431. L'année suivante voyait Sixte III lui dédier une
première basilique à Rome. Tous les édifices dalmates cités ci-dessous étaient donc en fonction après le milieu
du Ve s. On trouve cependant la Vierge représentée en orante dès le IVe s., sur la caisse à reliquaires revêtue de
bronze de Novalja-Tfavör//« 1* (fig. p. 46).
Cathédrales : Salona (selon la tradition médiévale), Kotor-Acruvium*, Osor-Apsorum*, Stari Gxza-Pharìa*
(église nord du complexe, avec sa fosse d'autel cruciforme), Novalja-7Vbvûr//ûr 1* (?, avec une fosse d'autel
pour des reliques multiples dans une memoria ou une chapelle annexe), Rab-Arba 1*.
Ajoutons encore le mausolée de Dioclétien devenu la cathédrale de Split au VIIe s. (Splii-Spalatum 7*), où le
culte de Marie, qui aurait été hérité de la Basilica urbana, est associé aux martyrs salonitains Domnio et
Anastase après transfert des reliques (cf. infra pour ces deux derniers).
Eglises urbaines : Hvax-Lisina 1*, Nin-Aenona 2*, Riicka-Tarsatica 1*, Tuöepi*, Split-âpinut (3*), Trogir-
Tragurium 2*, Zaâar-Iader (église disparue Sainte-Marie-Majeure)7, &?/o«tf-Gradina, ainsi que les
chapelles de portes Split-Spalatum 8* et 9*, où le culte de la Vierge Marie est associé respectivement avec
ceux de Théodore et Martin.
Eglises cimétériales : Omiï-Oneum 2*, Ston-Stamnum 1*.
Eglises rurales : Bicina-Polaca*, Mostir*, Osljak*, Postira* (qui présente une fosse d'autel), Susac 1*, Sipan
2*, Tarac-Toreta*.
On suppose encore des édifices paléochrétiens dédiés à la Vierge notamment à Biskupija-Crkvina, Ka§tel
Stafilié, KaStel Novi-Stomorija, Drid, Grebastica (couplée avec Pierre pour une église double ?)8 .
IL Les saints bibliques et les archanges
ILL Daniel, Moïse, Elie
L'Occident n'ouvre ses calendriers aux saints de l'Ancien Testament qu'avec un retard certain sur
l'Orient chrétien où leur culte s'était implanté d'abord localement. Leur éloignement explique sans doute la
réticence relative de la piété populaire occidentale à leur égard. On a d'abord en Dalmatie des témoignages
iconographiques, comme le réceptacle à reliquaires en bois revêtu de lamelles de bronze de Novalja 1*, qui
montre Abraham, Isaac, Noè, Moïse et Daniel (fig. p. 46).
Le culte du dernier héros vétéro-testamentaire, considéré par les Pères comme un des prototypes du
martyr chrétien9 , est attesté à plusieurs reprises en Dalmatie, mais une seule de ces attestations correspond à un
vestige archéologique : l'église de Oanilo-Rider* . Cf. aussi le lieu-dit "Sudanel" à Seget Donji près de Trogir10.
Deux églises dédiées à Moïse11 sont connues, une à Bajnice-Jesenice* et celle où Moïse apparaîtrait
couplé à Pierre hors les murs à l'Est de Salone ("Suplja crkva"). On a une chapelle dédiée à Elie à Solin-
Rupotine 2*, ainsi peut-être qu'à Lopud 2* et Donji Humac. Une plaque de chancel tardive de Brnaze* porterait
une représentation de Jonas.
II.2. Jean-Baptiste
Cette dédicace, très fréquente en Dalmatie, était particulièrement adaptée aux églises baptismales. Le

6 Cf. par ex. G.M. Roschini-C. Balic-A. Raes-G. Fallani-ΛΙ Vodeb-^I.G. Mara, in BSS 8, Roma, 1966, s.v.
Maria, santissima, col. 814-962, surtout col. 900-901, "II culto in Occidente : le chiese mariane" ; G. Bessiere, in
Histoire des Saints et de la Sainteté I, Paris, 1986, s.v. La Vierge Marie, p. 209-221, sur la diffusion et les types du culte
p. 218-221. Voir pour Salone et sa région, Fr. Bulic, / titoli di dedica delle basiliche urbane ed extraurbane di Salona,
VAHD 47-48, Split, 1924-1925, p. 1 1-21 ; Ν. CAMBI, The Cult of the Blessed Virgin Mary at Salona and Split from the
fourth till the eleventh century in the light of archaeological evidence, De cultu Mariano seculis VI-XI {Actes du Ve
Congrès Mariai international - Roma 1971), Roma, 1972, p. 43-60.
7 Cf. P. Vezió, Crkva Sv. Marije Velike u Zadru [L'église Sainte-Marie-Majeure à Zadar, rés. français], Diadora 8,
Zadar, 1975, p. 119-140.
89 Daniel
Sur ces est
hypothèses,
fêté le 21voir
juillet,
Br. cf.
Migotti,
par ex. op.
T. Garcia
cit. (1), p.de142-143.
Orbiso-M.L. Casanova, in BSS 4, 1964, s.v. Daniele, profeta,
col. 448-467 ; Th. Rey-Mermet, in Histoire des Saints et de la Sainteté I, Paris, 1986, s.v. Daniel, p. 190-191 ;

L. Cf.
1110 I.Vanyo,
Babic,
par ex.inProstor
Fr.
Dictionnaire
Spadafora-M.
izmedu encyclopédique
Trogira
Liverani,
i Splita du
[L'espace
in christianisme
BSS 9, Roma,
entre Trogir
ancien
1967, ets.v.
I,Split,
Paris,
Mosè,rés.
1990,
profeta,
français],
s.v. col.
Daniel,
Split,
604-649
p.1984,
623-624.
; Th.
p. 58.
Rey-Mermet,

12 Fr.cit.Spadafora,
op. (8), s.v. Moïse,
in BSS
p. 138-140.
4, Roma, Il1964,
est entré
s.v. Elia,
très tardivement
profita, col.au1022-1039
martyrologe
; Th.
romain
Rey-Mermet,
où il est fêté
op. lecit.4 septembre.
(8), p. 155-157.
Son culte est surtout présent dans l'Orient chrétien, mais il apparaît au martyrologe romain le 20 juillet.
Dédicaces, culte des saints et des reliques 39

culte du "Précurseur" martyr connaissait une grande diffusion dans l'ensemble du monde chrétien aux Ve-
VIe s.13 . Ses reliques14 pourraient provenir d'Italie du Nord, puisque leur diffusion est importante autour de
Ravenne et surtout d'Aquilée (où elles sont documentées vers 400, ainsi qu'à Concordia vers 390, et à S.
Giovanni del Timavo au plus tard au VIe s.)15 .
On trouve la dédicace à Jean-Baptiste pour une cathédrale (l'église primitive devenue église méridionale
du complexe
Povlja* (avecgéminé
sa fosse
de d'autel
Stari Gmd-Pharia*),
cruciforme), Sali-TelaSéica*,
les églises ruralesSton-Stamnum
de Biaéi-Siculi*,
3*, Livno*,
Sutina*,Lopud
Sutivan*
1*, Muline*,
(où l'on
suppose les vestiges d'une fosse d'autel), et 2anjica*, ainsi que pour le temple dit de Jupiter transformé en
baptistère dans le Palais de Dioclétien.
II.3. Michel Archange
Le culte des anges n'a pas connu un succès immédiat en Occident. Plus répandu en Orient, il apparaît
cependant largement en Occident, surtout à partir des Ve-VP s.16 . Michel est alors devenu le protecteur par
excellence, premier dans la hiérarchie des saints militaires. Il s'agit principalement d'un culte de hauteurs ou de
chapelles hautes au haut Moyen Age en Dalmatie comme ailleurs. Deux de ces églises pourraient être
paléochrétiennes : celles, rurale, de Brnaze* (lieu-dit Mijoljaca) et celle de SOÌit-Spalatum 5* "na obali" (cf.
également, avec une relative vraisemblance celles de Proloiac*, Susac 1* et Sipan 1*, ainsi que peut-être les
sites supposés paléochrétiens à Kastei Kambelovac, &rnovnica, Split-Kasjuni, etc.17).
III. Saint Etienne
Le culte de Stephanos, premier diacre et protomartyr, qui fut lapidé peu après la mort du Christ, ne s'est
diffusé à une grande échelle qu'après l'invention de ses reliques18 et leur translation à Jérusalem en 415. Les
nombreuses églises dalmates qui lui sont dédiées l'ont donc été après le deuxième quart du Ve s. (son culte
apparaît ainsi à Rome en 468-486). On estime que l'Adriatique a joué un rôle dans la diffusion des reliques
d'Etienne vers l'Italie du Nord.
Citons la plus ancienne église de Dubrovnik-/togtt.s7w/w*, celle de Zaazr-Iader 2*, les églises cimétériales
de Cavt&t-Epidaurum*, Split 1* et Sumpetar 1*, ainsi que les édifices de culte ruraux de Grohote*, Kastei
Suéurac*, Pu&Sea*, Stipanska*, Ston-Stamnum 4*, Sustipanac* et vraisemblablement celle de Solin-Otok.
Quelques-uns de ces édifices peuvent être mis en rapport avec l'activité précoce des Bénédictins en Dalmatie,
très certainement appuyée fermement par l'Eglise de Rome à partir du milieu du VIe s., pour des raisons
politiques face à l'influence montante de Constantinople. La pérennité de son pouvoir était alors sensiblement
remise en question en Dalmatie tant sur le plan théologique (l'évêque dissident de Salone, Frontinianus, avait
été exilé pour hérésie lors de la querelle des Trois Chapitres19, mais ses partisans restaient nombreux) que
politico-religieux (influence orientale majeure, présence de l'armée byzantine, relations étroites avec
Constantinople). Ainsi Stipanska* et Sustipanac* sont présumés être de petits monastères insulaires isolés, et
l'on connaît la grande importance de l'abbaye Saint-Etienne de Split (1*) au Moyen Age. De nombreux autres

13 Son natalis est fêté le 24 juin et son martyre le 29 août. Cf. par ex. T. Stramare-A. Cardinali, in BSS 6, Roma,
1965, s.v. Giovanni Battista, col. 599-624 ; G. Bessiere, op. cit. (6), s.v. Saint Jean-Baptiste, p. 199-204. Notons
toutefois qu'il semble moins répandu.
14 Elles furent parmi les plus recherchées du monde chrétien. Les païens avaient pourtant profané sa tombe à Sebaste
sous Julien l'Apostat et mêlé les restes (tête et corps avaient été réunis après sa mort) du Baptiste à des ossements
d'animaux.
15 R. Brato2, Vpliv oglejske crkve na vzhodnoalpski in predalpski prostor od 4. do 8. stoletja [L'influence de l'église
d'Aquilée sur les Alpes orientales et les territoires environnants du IVe au VIIIe s., rés. anglais], Zgodovinski âasopis
44/3, Ljubljana, 1990, p. 345.
16 Cf. par ex. Fr. Spadafora-M.G. Mara, in BSS 9, Roma, 1967, s.v. Michele, archangelo, col. 410-446 ; Th. Rey-
Mermet, in Histoire des Saints et de la Sainteté I, Paris, 1986, s.v. Saint Michel Archange, p. 113-115.
17 Sur ces hypothèses, voir Br. Migotti, op. cit. (1), p. 156.
18 Stephanos était fêté en Orient le 27 et en Occident le 26 décembre. Grâce au texte du prêtre Julien sur l'invention des
reliques et à l'intervention d'Augustin, c'est un des saints les plus honorés du monde chrétien. Voir sur son culte
R. BAUERREIß, Stefanskult und frühe Bischofsstadt, München, 1963 ; G.D. Gordini-M. Liverani, in BSS 11, Roma,
1968, s.v. Stefano, protomartire, col. 1376-1392 ; la mise au point de V. Saxer, Dictionnaire encyclopédique du
christianisme ancien I, Paris, 1990, s.v. Etienne protomartyr, p. 888-889 ; ou encore St. -M. Pellistrandi, in Histoire
des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, s.v. Etienne le Protomartyr, p. 136-147.
19 Voir une brève analyse et la biliographie abondante concernant ce schisme par ex. chez R. Brato2, Razvoj
organizacije zgodnjekrsâanske cerkve na ozemlju Jugoslavie od 3. do 6. stoletja [Le développement de l'organisation
de l'Eglise paléochrétienne sur le territoire de la Yougoslavie du IIIe au IVe s., rés. allemand], Zgodovinski âasopis 40/4,
Ljubljana, 1986, p. 378-379 et surtout n. 83 p. 379 ; ID., op. cit. (14), n. 149 p. 354, et p. 354-361.
SASmït
Ο• saint André

□Β Jean-Baptiste
Pierre
Etienne
Laurent SïOBREc
SUMPETAR
OmisSU'J'I
(2ManaSllnne'
Spliska
1 lovreôina
-POVLJA
PUclSCA
VAN
1 ,2 Crikvil^Vranjic, "SupljT^ÏÏ
Carte de repartition des autres dédicaces les plus fréquentes
Dédicaces, culte des saints et des reliques 41

sites sont supposés, comme par exemple sur "Sustipanac", un des îlots dits "Pakleni otoci" en face de Hvar20 .
IV. Saint Pierre
L'Apôtre martyr devenu premier évêque de l'Eglise de Rome21 était parmi les dédicataires les plus
fréquents dans le monde chrétien. La vitalité de son culte n'étonnera pas dans une région liée étroitement à la
papauté. La grande diffusion des reliques de Pierre jusqu'en pleine période byzantine peut refléter aussi une
politique délibérée de Rome envers l'Eglise de Dalmatie : il s'agissait en particulier de ne pas perdre une
primauté d'influence, vraisemblablement mise en péril par l'élévation vers 510-527 du métropolite salonitain au
titre ày archiepiscopus par Constantinople (pour des raisons politiques, mais Rome n'a jamais reconnu cette
distinction), puis dans la seconde moitié du VIe s. par le schisme des Trois Chapitres. L'Apôtre Pierre apparaît
généralement ailleurs avec Paul22 , ce qui ne semble pas du tout être le cas en Dalmatie (où il n'y a donc pas de
basilica Apostolorum), mais ce phénomène a été observé aussi plusieurs fois en Espagne23 et en Afrique . Le
vocable de Pierre est porté par la cathédrale de Zadai-Iader 1*, les églises urbaines d'OmiS-Oneum 1*,
Sumpetar 2*, Makarska-Mwccwr*, Mué Gom)i-Andetrium*, les églises cimétériales de Tepljuh* et Ubli*, ainsi
que probablement par trois édifices salonitains sur les nécropoles septentrionale (Manastirine) et méridionale
(Crikvine près de Vranjic) et à "Suplja crkva" (Saints-Pierre-et-Moïse), et les églises rurales de Supetar 1*,
Solin-Rupotine 1* et Ston 2*. On suppose d'autres églises paléochrétiennes à GrebaStica (église double, où
Pierre serait associé à la Vierge), à Kamen, à KaStel Novi25 , et à Supetarska draga près de Rab-Arba.
Du point de vue iconographique cette fois, Pierre et Paul apparaissent autour du Christ sur la pyxide-
reliquaire en or de Novalja 1* (fig. p. 46), et avec les autres apôtres sur la table en sigma à rebord décoré
provenant vraisemblablement de Salone et dite de Zagreb26 .
IV. LES AUTRES APOTRES
IV.l. André
Le culte de cet Apôtre resta cantonné au site de son martyre (Patras) jusqu'à la translation de ses reliques
à Constantinople. La diffusion s'effectua depuis la capitale orientale par Ravenne (église dédiée en 450) jusqu'à
Rome (première dédicace attestée en 475, liée à sainte Barbara, cf. infra)21 . La Dalmatie constituait un maillon
privilégié de cette propagation, qui a pu s'opérer directement depuis Ravenne pour les îles du Kvarner. La
diffusion importante du culte de ce saint protecteur des marins et des pécheurs est en outre assez logique dans
notre région.
On trouve une église urbaine dédiée à saint André à Baéina-Sladinac* (qui possède une fosse d'autel),
Krimovice*, Nin-Aenona 3/Zaton* et Zadar-Iader 4*, ainsi que la basilique funéraire de RijeksL-Tarsatica 2* et
une église disparue de Rab-Arba. Des églises rurales portent ce même vocable à JadriSoica*, Punat* (?),
Spliska*. Öiovo*, Preko* et Vrgada* étaient trois églises situées dans des forteresses byzantines (une autre
fortification, celle de l'île de Svetac28 au large de Vis porte aussi le nom de Saint-André). Ce goût marqué pour
le seul apôtre dont Constantinople possédait les reliques est somme toute normal sur le limes paléobyzantin du
littoral dalmate. André est une seule fois associé à Jean (le Baptiste ou plutôt l'Evangéliste ? cf. infra) pour
l'église double rurale de Split-Lovret (2*) ; on avait pensé autrefois à un couple André et Barthélémy. D'autres
églises Saint-André des environs de Salone pourraient avoir une origine paléochrétienne, par exemple celle de
Nerezi§éa sur l'île de Braè\
IV.2. Barthélémy
L'origine paléochrétienne du culte de Barthélémy a été supposée pour le site cimétérial de Galovac*. Le

20 Cf. N. Petric, Crkve od 5. do 13. stoljeéa na podruâju grada Hvara [Les églises du Ve au XIIIe s. sur le territoire de
la ville de Hvar, rés. anglais], PPUD 32, Mélanges Prijatelj I, Split, 1992, p. 182.
21 Pierre et Paul sont fêtés le 29 juin. Cf. par ex. A. Penna-D. Balboni-M. Liverani-G. Fallani, in BSS 10, Roma,
1968, s.v. Pietro, apostolo, col. 588-650 ; G. BESSIERE, op. cit. (6), s.v. Pierre, p. 303-309.
22 E. Josi, La venerazione degli Apostoli Pietro e Paolo nel mondo cristiano antico, Saecularia Petri et Paoli, Città del
Vaticano, 1969, p. 151-197.

23 Cf.
24
25
2726 C. Duval,
Y.
VoirBr.
Garcia
Salona
par ex.Migotti,
Rodriguez,
G.D.
I,op.Rome-Split,
cit.Gordini-R.
(2), cit.
op. p.El633-645
1994,
culto
(1),
Aprile,
p. n°
de139-140.
(15
losintémoignages
VII.e.1,
santos
BSSp.1,en
150-151
Roma,
la Espana
de Pierre
1961,
et pi.romana
XLIV-XLV.
s.v.
et Paul,
Andrea,
et5 visigoda,
de apostolo,
Pierre Madrid,
seul).
col. 1094-1113
1966, p. 149.
; G. Bessiere, op.

cit. (6), s.v. André, p. 260-263 ; E. Peretto, in Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien I, Paris, 1990, s.v.
André, p. 121-122. On le fête le 30 novembre.
28 Cf. Br. Kirigin-A. Milosevic, Odkritje. Svetac pécouverte. Svetac], Arheo 2, Ljubljana, 1981, p. 45-51. Les
vestiges d'une fortification paléobyzantine dite "Krajicino" et d'une chapelle haut-médiévale y sont attestés.
42 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

culte de cet Apôtre est certes connu au VIe s., mais il se développe surtout à partir de la translation de ses
reliques à Bénévent puis à Rome à la fin du IXe s.29 . La dédicace pourrait aussi bien être médiévale puisque le
culte n'a pas connu d'interruption sur le site et qu'un changement complet du mobilier liturgique est documenté
au haut Moyen Age.
IV.3. Thomas
Cette dédicace30 n'est certaine que dans une église paléochrétienne urbaine à Zaaàx-Iader 3*, mais une
église disparue de Rab-Arba et la crypte du mausolée de Dioclétien à Split ont porté ce vocable (associé à Lucie
pour la seconde).
IV.4. Luc
On suppose au moins trois dédicaces à FEvangéliste Luc31 , dont le culte ne semble pas attesté pour
l'instant ailleurs en Dalmatie aux VIe-VIIe s. Il s'agit de trois édifices de culte ruraux : Luônjak*, Otok* et
Uzdolje* (couplé avec Jean) - avec peut-être aussi les ruines du lieu-dit Ograda Sv. Luke sur l'île de Braò ?
IV.5. Jean l'Evangéliste
On vénérait l'Evangéliste essentiellement en Orient32 , où son culte rayonnait depuis Ephèse et Patmos. En
plus de celle du Latran (dont ce n'est pas la dédicace originelle), la seconde église Saint-Jean de Rome n'est pas
antérieure à la fin du VIIIe s., mais on a une église Saint- Jean-PEvangéliste à Ravenne au Ve s. On suppose
aussi, sur la base d'une fresque, qu'une église d'Aquae Issae (aujourd'hui Varazdinske Toplice) en Savie
septentrionale était dédiée à saint Jean33 . Il semble vraisemblable que son culte ait été introduit dans notre région
par les armées byzantines. Trois dédicaces à saint Jean l'Evangéliste apparaissent en Dalmatie, la basilique
urbaine de Rab-Arba 1* (où l'on a découvert un réceptacle à reliquaires en pierre), l'église rurale de Zadar-
lader 5* et celle d'Uzdolje* (couplé avec Luc). Le culte de Jean était associé à celui d'André à Split 2*.
V. Les martyrs occidentaux
V.l. Laurent
Laurent est un diacre de Rome où il fut martyrisé en 258. Son culte encouragé par la papauté (il est le
troisième patron de la Cité, le titulaire de deux titres romains et d'une église urbaine de la Cité aux IVe-Ve s.) se
répand en Italie et en Afrique vers la fin du Ve s.34 . Il devrait logiquement en être de même en Dalmatie. On
rencontre ce vocable pour l'église urbaine de Slobvdt-Epetium* , les basiliques funéraires de Krk-Curictum 2* et
Ri}oka.-Tarsatica 3*, et les églises rurales de Lovrecina*, Lovreski* et Grusïne*. A Lovreòina*, on a découvert
une fosse d'autel cruciforme et la cuve d'un coffret en marbre orné de croix gravées, qui devait contenir le (ou
les) reliquaire(s). Il s'agissait forcément pour Laurent de reliques de contact, Rome étant opposée à la dispersion
des corps des martyrs. On suppose en outre une origine paléochrétienne pour la dédicace à Laurent de l'actuelle
cathédrale de Trogir (Tragurium 1*).
V.2. Cyprien
Evêque de Carthage, martyrisé le XVm des calendes d'octobre (14 septembre 258), Caecilius Cyprianus a
très vite fait l'objet d'un culte particulièrement fervent rayonnant dans toutes les provinces africaines et hors

29 II est fêté le 24 août. Cf. par ex. Fr. Spadafora-M.L. Casanova-Α. Rigoli, in BSS 2, Roma, 1962, s.v. Bartolomeo,
apostolo, col. 852-878 ; G. Bessiere, op. cit. (6), s.v. Barthélémy-Nathanaël, p. 233 ; R. Trevijano, in Dictionnaire
encyclopédique du christianisme ancien I, Paris, 1990, s.v. Barthélémy apôtre, p. 121-122.
30 Cf. par ex. Fr. Spadafora-A.M. Raggi, in BSS 12, Roma, 1969, s.v. Tommaso, apostolo, col. 536-544 ; G.
Bessiere, op. cit. (6), s.v. Thomas, p. 247-249. On le fête le 3 juillet et le 21 décembre.
31 G. Bessiere, op. cit. (6), s.v. Luc l'Evangéliste, p. 303-309 ; P. Massif. Cannata, in BSS 8, Roma, 1967, s.v.
Luca, Evangelista, col. 188-222. Il est honoré le 18 octobre.
32 G. BESSIERE, op. cit. (6), s.v. Jean l'Evangéliste, p. 260-265 ; Fr. Spadafora-M.Ch. CELLETTI, in BSS 6, Roma,
1965, s.v. Giovanni, Evangelista, col. 757-797. Sa fête, symétrique de celle de saint Jean-Baptiste, est le 27 décembre en
Occident. Le 6 mai lui était consacré en Orient.
33 La Savie est rattachée à la Dalmatie, politiquement dès le royaume ostrogothique où elle dépend du même cornes, et
religieusement de façon certaine au VIe s. Les reliques de l'Evangéliste seraient parvenues sur le site d'Aquae Issae via
Aquilée, selon R. Brato2, loc. cit. (9).
34 Cf. S. Carletti-^.Ch. Celletti, in BSS 8, Roma, 1967, s.v. Lorenzo, col. 108-129 ; H. Leclercq, in DACL
VIII/2, Paris, 1929, s.v. Laurent, col. 1917-1961 ; Ch. Pietri, Roma Christiana, Rome, 1976, p. 37-40, 134-136, 139-
140 ; Fr. Monfrin, in Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, s.v. Laurent, p. 202-210. Sa fête est le 10
août.
35 C'est le seul saint africain dans ce cas : cf. Y. Duval, op. cit. (2), p. 674-681, qui donne n. 20 p. 674 une
bibliographie sur le culte de Cyprien hors d'Afrique.
Dédicaces, culte des saints et des reliques 43

d'Afrique, entre autres à Rome, dès le milieu du IVe s.36 . Les églises dalmates qui lui sont dédiées ne sont pas
antérieures au VIe s. : Gatà-Gedate* (qui a révélé une fosse d'autel), Hvar-Lisina 2* et Vrisnik-Cebarjon* sur
l'île de Hvar, et Kalifront*. On suppose que d'autres dédicaces sont anciennes, mais l'hypothèse n'est pas
confirmée par des découvertes archéologiques, par ex. sur l'île de Öiovo37 en face de Trogir-Tragurium.
V.3. Jean et Paul
Ces deux martyrs romains38 (un des vingt-cinq titres de Rome est voué à leur culte au Ve s.) ont été mis à
mort sous Julien l'Apostat en 361-363. L'église cimétériale de Novalja-M7vo//ûf 3* leur était dédiée.
V.4. Cécile
Une ou deux églises (Cecela* et celle supposée à Biskupija-Stupovi) auraient été dédiées en Dalmatie à
cette sainte martyre romaine de la première moitié du IIP s., dont le culte est attesté à Rome et à Ravenne (cf. la
mosaïque de S. Apollinare Nuovo), à partir du VIe s.39 .
V.5. Lucie
Ce titulaire apparaît à une seule reprise dans la crypte christianisée du mausolée de Dioclétien à Split
(5*), où la sainte sicilienne40 est associée à Thomas.
V.5. Apollinaire
Le premier évêque de Ravenne, martyrisé d'après la légende à la fin du IIe s. était honoré dans la chapelle
de la porte orientale du palais de Dioclétien à Split (IO*)41 .
V.7. Les martyrs de l'Illyricum : Quirinus, Hermagoras (?), Demetrius, Anastasia
V.7.1. Quirin : martyrisé à Siscia, dont il été évêque, en 308, Quirinus42 était était également vénéré dans les
régions limitrophes de la Savie (qui fut absorbée par l'archevêché de Salone dans la seconde moitié du VIe s.) et
en Italie du Nord où ses reliques avaient été transportées43 . Deux exemples de ce culte apparaissent sur l'île de
Krk, à une date relativement tardive (pas avant la seconde moitié du VIe s. en tout cas) et peut-être sous une
influence septentrionale, depuis l'Istrie : la cathédrale de Krk-Curictum 1* et l'église rurale de Srsiéi*.
V.7.2. Hermagoras : ce martyr légendaire de Sirmium (Hermagoras serait plutôt le premier évêque de la liste
episcopale d'Aquilée au IIIe s.) a connu un culte régional dans l'Illyricum septentrional (Pannonies, Noriques), à
Aquilée et en Istrie44 . Il était naturel que la Dalmatie ne soit pas en reste. Hermagoras était le titulaire d'une des
deux églises de Mogorjelo*. C'est là, en outre, l'un des trois sites de Bosnie-Herzégovine actuelle où une
dédicace soit connue.
V. 7. 3. Démètrius : une église disparue de Zadar-Iader était dédiée à saint Démétrius, le martyr sirmien, dont le
culte dans notre région est attendu45 . Il est surtout connu pour avoir protégé la ville de Thessalonique contre les
Slaves46.

36 V. Saxer, op. cit. (10), s.v. Cyprien, p. 603-606 ; G.D. Gordini^I.V. Brandi, in BSS 3, Roma, 1963, s.v. Cipriano
di Cartagine, col. 1260-1278 ; P. Mattei, in Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, s.v. Cyprien de
Carthage, p. 121-130. Il est fêté le 16 septembre.
37 Au lieu-dit "Öumbrijan", détruit par les chantiers navals, cf. I. Babic, op. cit. (7), Split, 1984, p. 59.
38 G. deSanctis, in BSS 6, Roma, 1965, s.v. Giovanni e Paolo, col. 1046-1049.
39 M.Ch. Celletti, in BSS 3, Roma, 1963, s.v. Cecilia di Roma, col. 1064-1086 ; V. Saxer, op. cit. (10), s.v. Cécile,
p. 441-442 ; Dom J. Dubois, in Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, s.v. Cécile de Rome, p. 95-103. Elle
est
40 Cf.
fêtée
A. leAMORE-M.Ch.
22 novembre, date
Celletti,
qui correspondait
in BSS 7, Roma,
en fait1966,
à la dédicace
s.v. Luciadudititre
Siracusa,
romaincol.
des 241-257.
Ceciliae Voir
aux Ve-
aussi
VIeHistoire
s. des
Saints
VIe s. àetRavenne
de la Sainteté
et Poreô,
II, mais
Paris,son
1986,
cultedictionnaire,
s'étend surtout
s.v. àLucie
partirdeduSyracuse,
VIIe s. p. 278. Elle apparaît sur des mosaïques du
41 Cf. G. Lucchesi-S. Orienti, in BSS 2, Roma, 1962, s.v. Apollinare di Ravenna, col. 239-248.
42 E.B. Thomas, Zur Quirinus- und Martinfrage in Sabaria - frühchristliche Kontinuität im west-pannonischen Raum,
Bürgenlandische Heimatblätter 43, 1981, p. 5-18 ; C. Roncaiolo, S. Quirino di Siscia e la sua translazione a Roma,
Analisi e critica delle fonti, Quaderni del'Istituto di lingua e letteratura latina 2-3, Roma, 1980-1981, p. 215-549.
Cf. A. Amore, in BSS 10, Roma, 1968, s.v. Quirino di Siscia, col. 1334 ; Histoire des Saints et de la Sainteté III, Paris,
431986,
Ellesdictionnaire,
furent à nouveau
s.v. Quirin,
transportées
p. 262. d'Aquilée
Il est fêté leà Grado
4 (d'après
vers le500,
martyrologe
et consacrent,
hiéronymien)
avec des ou
reliques
le 10 juin.
du Christ, de Pierre,
Paul, Cantius, Cantianus et Cantianilla, l'autel de la cathédrale. De là elles parviendront au milieu du VIe s. à Ravenne
et un peu plus tard en Istrie méridionale, cf. R. Bratoz, op. cit. (9), p. 347 et n. 94.
44 P. Paschini, in BSS 5, Roma, 1965, s.v. Ermagora e Fortunato, col. 10-13.
45 R. JANIN-M.Ch. CELLETTI, in BSS 4, Roma, 1964, s.v. Demetho di Tessalonica, col. 556-565 ; V. Saxer, op. cit.
(10), s.v. Demetrius martyr, p. 644.
44 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

V.7.4. Anastasie : la cathédrale de Zaààr-Iader sera dédiée à sainte Anastasie, martyre sirmienne47, dont les
reliques seront ramenées de Constantinople au VIIIe s. La rotonde Sainte-Trinité (Saint-Donat) aurait été dans
une première phase construite pour tenir lieu de memoria monumentale à ses reliques.
VI. LES GRANDS SAINTS OCCIDENTAUX
VI. 1. Martin de Tours
II est tout a fait possible que des églises paléochrétiennes dalmates aient été dédiées à ce saint originaire
de Pannonie, mais la diffusion de son culte a accompagné aussi l'influence franque (mérovingienne puis
carolingienne). On attribue trop systématiquement à cette période la diffusion en Dalmatie . Martin était né en
316-317 à Szombathely-Sirôarja, capitale de la Pannonie seconde, et mourut à Tours en 397. Son culte, parti de
Gaule, était répandu dans l'ensemble du monde chrétien au VIe s. (entre autres à Rome, avec sept églises dont
Saint-Martin aux Monts, à Ravenne avec Saint-Martin au Ciel d'Or qui deviendra S. Apollinare Nuovo, à
Naples, à Pise, à Chioggia, à Lucques, à Assise) - d'où la phrase fameuse de Venance Fortunat : "Où le Christ
est connu, Martin est honoré"49 .
Quatre églises rurales dalmates portaient ce vocable au VIe s. : Oepikuée*, Nevidane*, Martinaéica* et
Pridraga*. On doit ajouter la chapelle de porte de Split 9*, et peut-être l'église paléochrétienne supposée à
Podstrana-P/7wwtf w/w .
VI.2. Vincent
Une chapelle annexe du groupe episcopal de Salone a dû être consacrée au saint de Saragosse51,
martyrisé à Valence sous Dioclétien, mais ce serait le seul témoignage archéologique en Dalmatie, où son culte
est attesté par le bréviaire médiéval de l'Eglise de Split52 . Son culte était très répandu en Occident, notamment
en Afrique et en Gaule.
VI.3. Cassien
Le culte de Cassien d'Imola, professeur martyrisé par ses élèves au IIIe s. d'après le récit poétique de
Prudence, était déjà répandu en Italie au début du Ve s.53 . Il gagne Milan en 450 puis Rome sous Symmaque
(498-514). On suppose qu'une église disparue de Split lui était dédiée au lieu-dit "Sukoisan".
VII. Les martyrs orientaux
VILI. Corne et Damien
Les deux martyrs syriens étaient sans doute médecins et sont devenus les protecteurs de la médecine. Leur
culte était attesté en Orient dès 400, mais s'y est diffusé essentiellement aux Ve et VIe s. En Occident, il a
bénéficié de la faveur du Pape Symmaque (498-514) qui leur dédia une première église à Rome ("ad Presepem",
un quart de siècle avant la construction du sanctuaire de la via Sacra)54 . En Dalmatie, ce vocable apparaît après
la reconquête byzantine (ce sont les saints patrons de Justinien), on peut donc situer la dédicace des monuments
suivants après le premier tiers du VIe s. : il s'agit des églises rurales de KaStel Gomilica*, Split-Trstenik (4*),

46 P. LEMERLE, Les plus anciens recueils de miracles de saint Demetrius et la pénétration des Slaves dans les Balkans,
I,47 Paris,
M.V. Brandi,
1979. in BSS 1, Roma, 1961, s.v·. Anastasia di Sirmio, col. 1042-1046.
48 Cf. Ν. Jaksic, Prezivjele ranokrsâanske crkve u srednjovjekovnoj ninskoj biskupiji [Les églises paléochrétiennes
ayant survécu dans l'évêché médiéval de Nin, rés. anglais], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 129-132 et surtout n. 5 p. 129-
130 ; article développé en français : La survivance des édifices paléochrétiens dans les terres de la principauté croate,
HAM 1, Zagreb-Motovun, 1995, p. 36-38 et n. 3 p. 43.
49 J. Lahache-M. Liverani, in BSS 8, Roma, 1966, s.v. Martino di Tours, col. 1248-1291 ; L. Pietri, in Histoire des
Saints et de la Sainteté III, Paris, 1986, s.v. Martin de Tours, p. 213-220. Il est fêté le 11 novembre.
50 Cf. la suggestion de M. Zaninovic, Ausonius vir spectabilis [rés. français], PPUD 26, Split, 1986-1987, p. 20 ;
l'église aurait été, comme souvent, réduite au Moyen Age d'après Dr. Mar§ió, Crkva Sv. Mojsija na Bajnicama kod
OmiSa [L'église Saint-Moïse à Bajnice près d'0mi§, rés. anglais], Obavijesti 26/2, Zagreb, 1994, p. 66.
51 Né à Huesca et diacre à Saragosse, il fut sans doute martyrisé en 304 ; il est fêté le 22 janvier (également le 11
novembre en Orient). Trois églises lui étaient consacrées à Rome avant le VIe s., époque à laquelle un dépôt de ses
reliques est également attesté à Ravenne, voir V. Moral, in BSS 12, Roma, 1969, s.v. Vincenzo di Saragozza, col. 1149-
1155 ; J.-L. Charlet, in Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, s.v. Vincent de Sarragosse, p. 256-264.
52 Cf. le pilier(-colonnette) de chancel inscrit qui en témoigne dans Salona I, Rome-Split, 1994, n° IX.a.27, p. 207 (avec
la bibliographie ancienne) et pi. LXIX.
53 Cf. G.D. Gordini-A.M. Raggi, in BSS 3, Roma, 1963, s.v. Cassiano di Imola, col. 909-912 ; J.-L. Charlet, op. cit.
(39), s.v. Cassien d'Imola, p. 83-86.
54 Cf. Dom J. Dubois, op. cit. (38), s.v. Corne et Damien, p. 114-120 ; V. Saxer, op. cit. (10), s.v. Corne et Damien,
p. 522.
Dédicaces, culte des saints et des reliques 45

Tkon-éokovac* et Zablace*. Damien est cité seul dans la forteresse paléobyzantine de Barbât* sur l'île de Rab.
VII.2. Théodore55
Ce martyr cappadocien du début du IVe s. est sûrement le titulaire d'une chapelle isolée (Nere2i§éa*) et
d'une église de forteresse (Bol*) sur l'île de Braö, ainsi que d'une des chapelles de portes du Palais de Dioclétien
(Split-Spalatum 8*). Ces dédicaces du VIe s. reflètent bien le pouvoir prophylactique prêté à ce saint militaire
pendant la période paléobyzantine. On en suppose une autre sur l'île de Ciovo56 . Notons qu'un martyr local et
un évêque de Salone pourraient aussi se cacher derrière ces noms.
VII.3. Barbe ou Barbara
Une seule petite église (Sutvara*), une chapelle annexe (celle de la cathédrale de Zadar-Iader 1*) et un
grand édifice de culte funéraire ÇÎTogir-Tragurium 3*) ont assurément été dédiés en Dalmatie à Barbe, qui fut
martyrisée à Nicomédie au début du IVe s. . On estime que son culte fut diffusé en Occident par les armées
byzantines de Justinien dans le deuxième quart du VIe s. Notre région le confirme.
VII.5. Euphémie
Euphémie de Chalcédoine58 avait été martyrisée en Bithynie en 303-305. Son culte, diffusé en Orient dès
le début du Ve s. mais qui culminera du VIIe au IXe s., est attesté au moins une fois en Dalmatie (Fumija*, et
peut-être Split 11*). On estime généralement que ses reliques ont dû être importées après la reconquête
byzantine.
VII.6. Thècle, Menas
Le culte de ces deux saints d'Egypte et d'Asie mineure ne peut être placé sur le même plan que les
précédents en Dalmatie. Cependant, une chapelle aurait été dédiée à sainte Thècle59 à Solin-Mravinci (associée à
Jean-Baptiste). Par ailleurs, une inscription fameuse de Marusinac faisait allusion à saint Menas60, également
représenté sur une ampoule à eulogies de Salone.
Vili. Les saints orientaux
Hélène, Grégoire (?), Platon, Isidore
Une seule petite église rurale (Donje Selo*) semble avoir été dédiée en Dalmatie à la mère de l'Empereur
Constantin, l'Impératrice Hélène (255-329/330) . Une des trois églises aujourd'hui situées en Herzégovine,
dont le titulaire nous soit parvenu dans la tradition locale, celle de Donja Blatnica*, était dédiée à un saint
Grégoire non identifié. Une église disparue de Zadax-Iader portait le vocable de Saint-Platon, tandis qu'Isidore
semble avoir été le titulaire d'une église à Cres-Oexz* et Split-Sucidar62 .
IX. LES MARTYRS ET SAINTS LOCAUX
IX. 1. Domnio et Anastase, Venance, Septimius
Les martyrs salonitains Domnio63 et Anastase64 partagent avec la Vierge Marie la dédicace de la
cathédrale installée dans l'ancien mausolée du Palais de Dioclétien, après le transfert de leur reliques (ou de

55 Cf. A. Galuzzi, in BSS 12, Roma, 1968, s.v. Teodoro l'Orientale, col. 259 ; Histoire des Saints et de la Sainteté II,
Paris, 1986, dictionnaire, s.v. Théodore, p. 284-285. On fêtait ce saint militaire, qui combine aussi les personnalités de
Théodore le Stratélate (général) et du conscrit, le 7 février et le 9 novembre (date de la dédicace d'une diaconie à Rome
dès le VIe s.).
56 Cf. I. BABié, loc. cit. (33).
57 Cf. R. Aprile, in BSS 2, Roma, 1962, s.v. Barbara, col. 760-767 ; Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986,
dictionnaire, s.v. Barbe, p. 267. On l'honore le 4 décembre.
58 G. LUCCHESI-A.M. Raggi-G. Imbrighi, in BSS 5, Roma, 1965, s.v. Eufemia, col. 760-767 ; Histoire des Saints et de
la Sainteté II, Paris, s.v. Euphémie, p. 272 ; V. Saxer, op. cit. (10), s.v. Euphémie, p. 909. Sa fête est le 16 septembre.
59 Cf. Br. Migotti, op. cit. (1), p. 150.
60 Fr. BuLié, S. Menas, BD 23, Split, 1900, p. 122-123. La bibliographie est abondante et sera reprise dans Salona IV
{Corpus des inscriptions chrétiennes de Salone, à paraître). Cf. J.-M. Sauget-M.Ch. Celletti, in BSS 9, Roma, 1967,
s.v. Menna in Egitto, col. 324-343 ; Histoire des Saints et de la Sainteté II, Paris, 1986, dictionnaire, s.v. Menas, p. 280.
Il est fêté le 1 1 novembre.
61 Cf. E. Croce, in BSS 4, Roma, 1964, s.v. Elena, col. 988-995 ; Histoire des Saints et de la Sainteté, II, Paris, 1986,
dictionnaire, s.v. Hélène, p. 280-281 ; M. Forlin Patrucco, in Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien I,
Paris,
62 V. SAXER,
1990, s.v.
op. Hélène,
cit. (10),p. s.v.
1 126.
Isidore
On ladefête
Chio,
en Orient
p. 1251.le 21 mai avec Constantin et en Occident le 18 août et seule.
63 A. AMORE, in BSS 4, Roma, 1964, s.v. Domnione di Salona, col. 764-767.
64 A. AMORE, in BSS 1, Roma, 1961, s.v. Anastasio di Salona, col. 1058-1059.
46 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Novalja 1 - Coffret destiné à contenir des reliquaires (IVe s.), à âme de bois recouverte de lamelles de bronze avec des
représentations de l'Ancien Testament (le sacrifice d'Isaac, Noè lâchant la colombe, Daniel dans la fosse aux lions,
Moïse frappant le rocher), et du Nouveau Testament (la résurrection de Lazare, le Bon Pasteur, la Vierge Marie en
orante).- Pyxide en argent, fin Ve-début VIe s., avec représentation du Christ entre les Apôtres Pierre et Paul.
Dédicaces, culte des saints et des reliques 47

certaines d'entre elles) à Split (5*). Une église paléochrétienne, où le culte de Domnio serait agrégé à celui de la
Croix, est supposée au lieu-dit "Sudujam" sur l'île de Vrgada . Thomas l'archidiacre rapportait au Moyen Age
la fondation légendaire d'une basilique dédiée à Venance sur les lieux de son martyre (Delminium) par l'évêque
de Capoue Germanus en 519. Enfin, une inscription incomplète sur un linteau66 a conduit certains auteurs à
supposer que la Basilico orientalis de Salone était dédiée au martyr Septimius67 .
IX.1. Felix
Ce martyr d'Epetium6* a fait l'objet d'un culte local attesté par les sources médiévales, mais qui n'a pas
laissé de traces architecturales tangibles, sauf peut-être à SpMt-Spalatum 7* et sur les lieux de son inhumation
dans la nécropole de Stobreò-Epetium (une abside déjà ruinée en 1900 au lieu-dit "Vrbovik" à la sortie du
village).
IX.2. Maxime
Cet évêque de Salone69 aurait pu faire l'objet d'un culte local à Majsan*, où son corps aurait été enseveli
dans une memoria. Deux autres sites, qui sont dédiés à un Maxime, sont supposés avoir une origine
paléochrétienne : Krug et Ume-Tugari70 .

Conclusions
La Dalmatie confirme d'emblée le phénomène habituel de la régionalisation étroite du culte des martyrs et
des saints locaux. Le renom des premiers ne gagnera véritablement de l'ampleur que lors du transfert de leur
reliques, avec celles des saints istriens, dans la chapelle Saint-Venance du baptistère du Latran par un Pape
dalmate, Jean IV (640-642).
En revanche, les témoignages d'un culte rendu à des saints étrangers doivent être liés à l'importation de
leurs reliques. On n'en a de preuve tangible dans notre région que lorsque l'église a conservé à la fois son
titulaire et une fosse d'autel, qui indique un dépôt de reliques paléochrétien. On pense donc alors que la
dédicace, si elle s'est maintenue, peut être originelle. C'est le cas pour des consécrations à la Vierge Marie à
Postira*, à Stari Graa-Pharia*, à Jean-Baptiste à Povlja* et peut-être à Sutivan*, à Laurent à Lovreéina* (avec
la cuve en pierre du reliquaire), à André à Baéina-Sladinac* et à Cyprien à Gafa-Gedate* . On a également des
reliquaires et un dépôt à Novalja 1* (Sainte-Marie) et une cuve en pierre destinée à contenir des reliquaires à
Saint- Jean FEvangéliste de Rab (Arba 1*).
La présence bien établie en Dalmatie de quelques très grands saints occidentaux, et surtout celle de Pierre
(qui apparaît seul, sans Paul) et d'Etienne, s'explique en grande partie par leur rayonnement propre, puisqu'on
les retrouve fréquemment dans l'ensemble du monde chrétien au Ve s. Mais on peut aussi, pour certaines
reliques, rattacher leur diffusion à des influences bien précises, celle de l'Eglise de Rome n'étant pas la moindre.
Les caprices de l'histoire, les vicissitudes politiques et les problèmes religieux jouent leur rôle dans les nouveaux
apports de reliques.
Les saints orientaux deviennent en effet beaucoup plus fréquents au VIe s., particulièrement après la
reconquête byzantine, qui intensifie les relations directes de l'Adriatique avec Constantinople. Il tendent ainsi à
remplacer peu à peu les précédents pour les consécrations des autels. La multiplication des saints orientaux au
VIe s. sous l'influence byzantine n'est pas incompatible avec une propagande plus précise de Rome en faveur de
ses saints propres. On croit dans quelques cas déceler une volonté délibérée de Rome de maintenir son
hégémonie sur une province ecclésiastique devenue "turbulente" après la querelle des Trois Chapitres, et tournée
de plus en plus sensiblement vers l'Orient. Enfin, on observe parallèlement à cette évolution normale (elle est
bien attestée en Afrique notamment) un regain notable de ferveur pour les saints bibliques et Marie. Une
influence franque peut être cherchée dans la diffusion du culte de Martin aux VIe-VIIe s. Les cathédrales, dont
les dédicaces sont plutôt précoces, reflètent bien la situation générale du Ve s. Dans le cas des églises doubles, le
couple de titulaires s'avère classique. On en a connaissance pour deux groupes épiscopaux : la cathédrale
(Basilica urbana) de Salone était probablement très tôt dédiée à la Vierge, comme la cathédrale actuelle de Split

65 Cf. M. Domijan, Crkva sv. Andrije na Vrgadi nakon posljednjih istraZivanja i komervatorskih radova [L'église
Saint-André de Vrgada après les dernières fouilles et les travaux de restauration, rés. français], SHP III/13, 1983, p. 40.
66 Salona I, Rome-Split, 1994, n° La. 13 p. 11, pi. VI.
67 Fr. BuLié, op. cit. (6), p. 19 ; suivi par Dyggve et plus récemment E. Marin.
68 Id., San Felice martire di Epetium, BD 24, Split, 1901, p. 41 ; BD 29, Split, 1906, p. 305 ; H. Delehaye, op. cit. (3),
p. 14 ; P. BURCHI, in BSS 5, Roma, 1965, s.v. Felice di Spalato, col. 563-564.
69 Maxime Ier : Fr. Bulic-J. Bervaldi, Kronotaksa solinskih biskupa [Chronologie des évêques salonitains],
Supplément άχχΒΌ 35, Split, 1912, p. 20.
70 Cf. Br. MiGOTTi, op. cit. (1), p. 154.
48 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

(5*), mais le saint honoré pour l'église cruciforme méridionale du deuxième quart du VIe s. demeure inconnu ; à
Stari Grad* on a à la même époque un couple Marie/Jean-Baptiste (pour le baptistère), qui est très fréquent par
ailleurs. Une église double rurale originellement paléochrétienne est supposée à GrebaStica sur la base de sa
dédicace à Pierre et Marie.
Le maintien du titulaire des églises paléochrétiennes dans la mémoire collective témoigne bien souvent
d'une continuité des sites longtemps après la période qui nous intéresse. C'est à ce titre un des indices de la
survie paléobyzantine de la majeure partie des édifices du littoral, contrairement aux allégations d'une
historiographie traditionnelle, au poids encore très lourd. Malgré tout, et grâce à de nouvelles découvertes,
l'évidence de la continuité de la vie de nos édifices (reflet direct d'une continuité plus générale) se fait jour
lentement et fera son chemin dans l'avenir (un des résultats tangibles de cet état d'esprit est que la date de la
destruction supposée de Salone a été aujourd'hui repoussée de 614-625 à 639-650 environ). Depuis très peu de
temps, les chercheurs se penchent sur la période de transition, y consacrent des colloques. L'étude attentive de la
numismatique, pour laquelle les critères chronologiques sont relativement précis, et du petit matériel en réserve
dans les musées, suffit dans bien des cas à confirmer une permanence, sans rupture majeure, du style même de
la vie dans la région. Nous avons donc parfois tenté de repousser au VIIe s. certaines datations d'églises et
d'observer leur devenir immédiat au haut Moyen Age. L'examen de la sculpture architecturale inédite et la
révision de certains chantiers anciens confirmeraient sans aucun doute nos hypothèses dans bien des cas.
Cette continuité implique également la mise en place assez précoce, et le maintien sur le littoral, d'un
réseau qui deviendra paroissial, pour lequel ces racines paléochrétiennes sont essentielles, notamment dans le
cas d'églises qui n'ont pas connu de hiatus chronologique important dans leur fonction. En ce sens, une étude
pluridisciplinaire de la topographie chrétienne de la province, dans la lignée de celles entreprises en France, en
Italie et en Espagne, serait souhaitable dans l'avenir. Mais sans même le secours des sources médiévales, on
devine encore ce développement des "paroisses" aux multiples adaptations haut-médiévales, qu'elles soient
architecturales ou d'une moindre ampleur (nouveau mobilier liturgique mis en place vers le IXe s., par exemple)
et à la transformation progressive des habitats et du paysage christianisé.

ABSTRACT SAËETAK
Original dedications have been identified for several Danas mozerao znati izvorne titulare crkava jedino uz
coastal churches. In many cases, dedications dictated obalni pojas i Cesto pò samoj toponomiji grada, sela ili
the toponimy of towns, villages or localities, which mjesta, koji su dobili ime uglavnom po svojim
comes directly from the ancient consecration. The za&itnicima. Ime zastitnika je indikativno za dataciju -
dedication is also a chronological indication - a terminus post quern - buduéi da posveta ne moze biti
terminus post quern - as it cannot occur before the 5th ranija od 5. stoljeéa. Od 5.-7. st. crkve su najëeSée
century. The most frequent dedication from the 5th to posveéene Sv. Mariji, zatim Sv. Ivanu Krstitelju,
the 7th century is to the Holy Virgin. Then come apostolima Sv. Petru (bez Pavla) i Sv. Andriji,
dedications to John the Baptist, the Apostels Peter dakonima-mucenicima Sv. Stjepanu i Sv. Lovri, kao i
(without Paul) and Andrew, the martyred deacons drugim svetacima bilo regionalnim bilo iz nekog drugog
Stephen and Lawrence, as well as several other saints daljeg kraja. Izabrane relikvije pokazu razvoj sa
(strangers or natives). The choice of relics reflects an zapadnim svecima na prvom mjestu u 5. st., istoCni
evolution from the occidental saints, prevailing in the sveci preuzimaju glavno mjesto u 6. st. osobito nakon
5th century, to the oriental ones in the 6th century, justinijanove rekonkviste, iako je Rim pokusao odrzati
especially following Justinian's reconquest, and in spite svoj utjecaj nad susjednoj provinciji. Ime zaStitnika
of Rome's efforts to maintain its influence on the sacuvanog u toponimiji ili u posveti novih crkava Cesto
neighbouring province. The survival of dedications in svjedoCi ο kontinuitetu odredenog mjesta dugo nakon
people's memory often indicates the lasting existence of kasne antike - da je dakle veéi broj crkava uz obalu
the site, long after the Late Antiquity. It also means that prezivio u ranobizantsko a ponekad i u srednjovjekovno
the majority of coastal churches must have survived in doba. Jos' se da i naslutiti dosta ranu organizaciju zupske
the early byzantine and sometimes medieval period. It mreze duboko ukorijena u kasnoj antici.
indicates as well a rather early organization of
"parishes" with deep roots in the late antique era.
\\°)

ARCHITECTURE
Techniques de construction 51

LES TECHNIQUES DE CONSTRUCTION


Building techniques Tehnike gradnje

I. Maçonneries
I.I. Petit appareil
Tous nos bâtiments sont construits en petit appareil, sauf parfois pour certains détails nobles ou
importants (base de l'abside de Krk 1* en grand appareil). Le type d'appareil le plus utilisé, Y opus incertum1 ,
est souvent invoqué dans les publications comme critère de datation2 . Il constitue effectivement d'emblée une
des caractéristiques les plus évidentes et les plus constantes de ces églises et des bâtiments profanes de l'époque
paléochrétienne (mais aussi de la période suivante, dite "paléocroate"). Entre les parements, le centre du mur en
élévation est toujours un opus caementicum, blocage de maçonnerie en vrac, lié au mortier et doté de deux
parements de type divers (cf. infra).
1.1.1. Fondations
La situation est très variable suivant les sites. Elles sont parfois inexistantes (Split 4*, par exemple) ou
prennent appui sur des murs préexistants. Leur structure grossière de blocage souvent peu parementé
(Carakovo-Zecovi*), en semelles débordantes avec une épaisseur dégressive jusqu'au niveau du sol, n'est
souvent visible qu'au niveau supérieur. Elles reposent parfois sur un hérisson, qui peut être destiné à renforcer
un sol meuble, mais aussi à assurer l'écoulement des eaux de pluie et d'infiltration (par exemple à Galovac*).
Un système de dalles obliques disposées à l'extérieur le long des fondations en tient lieu à Cim*, tandis que des
dispositifs plus perfectionnés apparaissent à Povlja* et Lovre&na* (à l'extérieur de certains murs périmétraux
plus exposés aux intempéries).
1.1.2. Echafaudages
Ils ont laissé des traces importantes sur les parois qui permettent de restituer leur structure (liée à un rang
de perches ou en bascule). Il s'agit de boulins (barres horizontales de 10 cm de section environ) encastrés dans
les murs ("trous de boulins") servant de supports à des madriers et maintenus par calage ou fixés à des perches
verticales (baliveaux), à quelque distance. La profondeur des encastrements, disposés en lignes horizontales, est
généralement égale à l'épaisseur du parement (bien visibles à Brbinj*, Povlja*, Sepen*, Tarac-Toreta*, etc.).
1.1.3. Opus incertum
C'est le type de parement le plus courant. Il met en œuvre des cailloux, des galets et/ou des moellons de
pierre locale, calcaire la plupart du temps, très grossièrement taillés, irréguliers et souvent même informes, mais
quelquefois dressés sur leur face extérieure3 . On distingue en fait trois types assez différents d'opus incertum.
Le premier, qualifié de fruste, utilise des moellons et des cailloux laissés bruts. Le deuxième, régulier, présente
des moellons de dimensions similaires dont la face de parement est travaillée. Le troisième est dit soigné, mais
on ne distingue pas d'arasés véritables4 , comme à Resetarica*. Du point de vue des assises enfin, une variante
peut présenter des assises horizontales assez régulières5 (cf. Bukova Gora*, Klobuk* pour les maçonneries
primitives, Mokro*, Povlja*, Krk 1* pour l'abside centrale, etc.). Des chaînages d'angle en pierres taillées ou en
moellons de petites ou moyennes dimensions peuvent apparaître (rarement de tuf comme à Oborci*).
1.1.4. Opus mixtum (moellons et briques)
II joint à Yopus incertum des arases de briques plus ou moins régulièrement espacées. A Majdan*, le
couloir occidental surélevé du chœur (d'aucuns diraient "solea") avait été construit en opus mixtum spécifique
(alternance de pierres calcaires et d'ardoises). Typique d'autres régions à l'époque qui nous intéresse (Ostie ou
Illyricum oriental, par exemple), ce genre de parement n'apparaît qu'exceptionnellement pour des constructions
nouvelles (Ubli*) en Dalmatie, où il était assez courant auparavant, mais plus souvent lors du remploi de

1 R. GlNOUVES-R. Martin, Dictionnaire méthodique de l 'architecture grecque et romaine, T. 1 Matériaux, techniques


de construction, technique et formes du décor, Rome-Athènes, 1985, p. 95.
2 D. Basler, Gradevinarstvo kasnoantiâcog doba u Bosni i Hercegovini [Les techniques de construction pendant
l'Antiquité tardive en Bosnie-Herzégovine], Actes du colloque "Materijali, tehnike i structure predantiâcog i antiäcog
graditeljstva na istoônom jadranskom prostoru" Zadar 1976, Zadar, 1980, p. 135-140 ; ZI. GUNJAÒA, Ο pojavi
elemenata kasnoantiâce gradi te Ij ske tradicije na nekim ranosrednjovjekovnim objektima [Les éléments de la tradition
architecturale de l'Antiquité tardive dans certains édifices religieux du haut Moyen Age, rés. français], Actes du
colloque HAD 1980, Zagreb, 1984, p. 253-263.
3 J.-P. Adam, La construction romaine, Paris, 1984, p. 139-141.
4 R. Ginouves-R Martin, op. cit. (1), p. 95-96.
5 Ibid., p. 96 ; J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 147-153. Les moellons quadrangulaires de cet opus sont travaillés et les
assises bien définies, même si elles peuvent être de hauteurs variables.
52 S ALONA II - Ecclesìae Dalmatiae

structures antérieures (thermes et palestre à Krk 1*, bâtiment rural non identifié à Stipanska*, annexe nord), et
dans des zones proches des frontières de la province.
1.1.5. Opus spicaturn6
Le parement présente des rangées de cailloux assez plats ou de moellons inclinés à quarante-cinq degrés
environ et juxtaposés, l'assise suivante alternant ou non le sens de l'inclinaison (appareil en épi, en arêtes de
poisson, en "feuilles de fougère"). C'est dans notre région une simple variation peu fréquente due à la fantaisie
du maçon ou à des raisons de solidité (cf. Lovre§ki*, Polare 1*, Srâici*, Supetar 2*, Sutvara*, etc.), pour
quelques assises dans un opus incertum, en particulier en fondation.
1.2. Remplois
Signe évident de temps difficiles et solution pratique pour les bâtisseurs, le recours à des briques ou des
pierres taillées retirées d'édifices antiques ou recueillies alentour est généralisé dans les maçonneries de nos
églises. Uopus incertum y était très favorable, puisqu'il dissimule des matériaux de dimensions variées.
Skelani 1* a ainsi fourni 68 spolia, qui avaient été employés particulièrement pour renforcer les chaînages
d'angle de l'édifice. Les monuments récupérés à cet effet étaient concassés en moellons grossiers ou utilisés tels
quels quand leur taille le permettait. Il s'agissait le plus souvent de matériaux de construction divers, de
fragments de sculpture architecturale, de petits autels, d'inscriptions ou de reliefs votifs, de stèles funéraires, de
bornes milliaires, etc. Les éléments inscrits et le style de certains morceaux sculptés fournissent souvent un
terminus post quern utile. Leur type donne aussi de précieux renseignements sur la nature de l'agglomération ou
des bâtiments antérieur, parfois mal connus. Quand il s'agissait de moellons ou de briques non marquées
récupérés, comme c'est fréquent, il est évidemment impossible de les identifier avec précision comme remplois
(mais certaines marques de fabrique de briques ou de tegulae anciennes suffisent à prouver le remploi).
Parfois, au lieu des seuls matériaux, ce sont des pans entiers de murs antiques qui sont remployés en
fondations ou sur quelques centimètres de hauteur à la base des murs (Blagaj-Japra*, avec les fresques, Krk 1*,
opus mixtum).
Plus rarement, enfin, l'église est le fruit de l'adaptation d'un édifice préexistant plus ou moins bien
conservé en élévation (on se reportera au chapitre sur l'implantation des églises sur des bâtiments antérieurs).
Π. REVETEMENTS
ILI. Enduits
Les maçonneries étaient, on vient de le voir, de qualité médiocre, surtout fonctionnelle et inélégante. On
avait l'habitude de revêtir ce type d'appareil d'une ou plusieurs couches de mortier, notamment l'extérieur de
l'édifice, pour protéger la structure murale et, à l'intérieur, dans le même but de protection et pour embellir les
parements7 . Cet enduit est souvent très épais et comporte idéalement deux ou trois couches. La première, ou
sous-couche, la plus grossière, épaisse de 3 à 5 cm, est composée de chaux et de sable non tamisé. On distingue
parfois des traces de truelle destinées à faciliter l'adhérance de la couche suivante. On peut remarquer des
renforcements de cette première couche préparatoire sous forme de fragments de paille, à Povlja* pour le
revêtement mural intérieur, ou d'une véritable armature de cannes de roseau8 , qu'on enduit par gobetage, pour
le plafond de l'église sud de Srima*. La deuxième couche mesure environ 2 à 4 cm d'épaisseur ; elle est faite de
chaux et de sable cette fois tamisé, et lissée à la taloche. Elle peut recevoir une troisième couche de finition,
épaisse de quelques millimètres, un lait de chaux pure ou un mortier très fin à base de chaux et de sable
finement tamisé, ou de calcaire pulvérisé. Une imitation de petit appareil régulier {opus vittatum) par incisions
horizontales et verticales à la truelle9 est assez courante (Baóina*, Gubavac*, Luènjak*, Mostir*, enduit
extérieur de Povlja* et même à l'intérieur de la fosse d'autel du même site, etc. ).
Il 1.1. Fresques
C'est une surcouche fine qui reçoit le décor peint rarement conservé mais sans doute plus fréquent qu'il
n'y paraît : voir les notices de Bol*, Povlja*, Ston 1*, Gâta*, Lovre&na*, Majdan*, Novalja 3*, Postira*,
PuòiSóa*, Zaklopaöa-Nikolici*, Split 2*, Stari Grad* (église sud), Srima* (murs et plafonds), Wid-Narona 1*,
Wid-Narona 2* (intérieur de la cuve baptismale), etc.
On se reportera à chaque fiche pour les motifs utilisés, la plupart du temps des imitations de placage de

6 J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 156-157 ; R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 96-97.
7 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 136-137.
8 A. Barbet-CI. Allag, Techniques de préparation des parois dans la peinture murale romaine, MEFRA 84, Rome,
1972, p. 939-946. Ces cannes de roseaux laissent une empreinte facilement identifiable au revers des fragments d'enduit
que l'on peut recueillir.
9 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 129 et pi. 34, fig. 11 (Odèon d'Argos).
Techniques de construction 53

marbre ou d'opus sectile10 . C'est quelquefois une simple couche monochrome (abside d'Oborci*, mortier peint
en rouge).
11.2. Placages
Moins courants, les placages représentent pourtant une des façons de dissimuler intérieurement les
parements irréguliers de nos bâtiments, plus décorative que le simple enduit (mais plus onéreuse) et parfois
réservée à une partie plus noble de l'édifice. Leurs vestiges (des plaques minces et généralement lisses de
calcaire ou de marbre avec parfois des traces de mortier au revers) et leurs traces de scellement spécifiques
(scellements dans les murs, supports avec fragments d'amphores ou de pierres plates, ou empreintes) ont trop
souvent été négligés dans les fouilles anciennes. Ces lames de pierre étaient appliquées sur une simple couche de
mortier identique à celui décrit supra11 . A Gâta*, l'identification systématique et le tri de centaines de
fragments minuscules du placage mural du sanctuaire ont été facilités par le décor en champlevé que comportent
les plaques (cf. le catalogue pour plus de détails, voir aussi Tuôepi*)12 . De nombreux fragments salonitains
attendent également une publication.
11.3. Stucs
L'enduit, s'il est aditionné de poussière de marbre, peut être facilement moulé et former des éléments de
décors en relief plus ou moins prononcé13 . Une corniche moulée existait notamment à Srima*,
vraisemblablement aussi à Spliska* ; on a habillé de stuc les pilastres maçonnés (base, fût cannelé et chapiteau)
de l'arc-diaphragme sud du transept à Lovrecina*, etc.
11.4. Mosaïques pariétales
On a supposé leur existence plusieurs fois, mais sur la base de quelques tesselles (Blagaj-Japra*, Krk 1*,
abside centrale). Les mosaïques faites de tesselles quadrangulaires, fréquemment en verre coloré ou doré, et
d'épaisseur irrégulière étaient appliquées en epidemie sur un enduit de mortier en plusieurs couches. Aucun des
motifs éventuels n'est identifiable en Dalmatie.
ΙΠ. Renforts externes
III. 1. Contreforts
L'épaulement et le raidissement des murs était parfois assuré à l'extérieur par des contreforts14, massifs
de maçonnerie en saillie, notamment autour de l'hémicycle de l'abside15 ÇVid-Narona 1*, 2e église, Wid-Narona
2*, Novalja 3*, Osinj*, Osor*, Postira*, Polaöe 2* et Srima*, églises nord, Sutina-Mostar*, Tarac-Toreta*,
Ubli*, phase 1, etc. ) ; plus rarement pour un côté plus exposé du bâtiment (dénivelé important au Nord
jusqu'au milieu de l'abside, à Lovrecina*) ou même pour l'édifice tout entier16 (comme à Cim* et Gâta*).

10 Kr.A. KELLY, Motifs in "Opus Sectile" and its Painted Imitation from the Tetrarchy to Justinian, PhD, 2 vol.
Columbia University, 1986 (avec la bibliographie antérieure). Il y a des fresques de ce type à la cathédrale de Salone
(Basilica urbana) ; elles sont visibles dans l'angle nord-ouest de la nef septentrionale. Cf. encore pour l'intérieur de la
Dalmatie Zd. Kajmakovic, Zidno slikarstvo u Bosni i Hercegovini [La peinture murale en Bosnie-Herzégovine, rés.
allemand], Sarajevo, 1971 (particulièrement p. 27-31) ; I. Öremo§nik, Mozaici i zidno slikarstvo rimskog doba u Bosni
i Hercegovini [Mosaïques et peinture murale de l'époque romaine en Bosnie-Herzégovine], Sarajevo, 1984. Plus
récemment, sur les fresques de Lovrecina, avec de nombreuses comparaisons, J. Jelicic Radonic, Ranokrséanske freske
u Lovredini na Braëu [Les fresques paléochrétiennes de Lovrecina sur l'île de Braö, rés. anglais], PPUD 32/1 =
Mélanges Prijatelj, Split, 1992, p. 133-149 ; photographies en couleurs par exemple dans Braâ, Split, 1994, p. 36-37
(Lovreöina), p. 85 et 91 (Bol).
11 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 143-144 ; J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 247-248. L'exemple fameux de Poreò
en Istrie a été étudié par A. Terry, Opus Sectile in the Eufrasius Cathedral at Poreà, DOP 42, Washington, 1986,
p. 147-159.
12 Ce type de décor était connu aussi à Salone, mais les quelques éléments conservés dans les réserves du Musée
archéologique de Split sont restés inédits (nous avons exclu d'emblée le décor plaqué de notre étude de la sculpture
architecturale). Certains comportent un décor architectural (chapiteau et fûts de pilastres cannelés) ou végétal (rinceaux)
en champlevé, cf. le fragment de plaque en marbre n° X.b. 15 dans Salona I, Rome-Split, 1994, p. 244 et pi. LXXXII.
13 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 140. Le stuc, fragile, a laissé peu de traces mais il était employé très
fréquemment aux Ve- VIe s., par exemple à Ravenne (S. Vitale), Poreò (basilique eufrasienne et episcopium) ou Pula
(S. Maria Formosa). Cf. encore, pour Salone, les fragments de corniches recueillis à Marusinac : Dyggve-Egger, FS
III, Wien, 1939, fig. 56 p. 41
14 J.-M. Perouse DE Montclos et alii, Vocabulaire de l'architecture, Paris, 1972, T. 1, p. 94.
15 Trois contreforts renforçaient celle de l'église sud de Marusinac à Salone, cf. Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo,
1951, plans fig. IV/23. C'est le seul exemple salonitain.
16 A la façon du mausolée "d'Anastasius" à Marusinac : ibid., plans fig. IV/19 (maquette), IV/22 (plan), ou de la
memoria nord de la nécropole de Kapljuö, antérieure à l'église : ibid., fig. IV/17 et IV/27.
54 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

III.2. Lésènes
Ce sont des organes esthétiques ou de raidissement, jambes de maçonnerie moins saillantes que les
contreforts, qui se répètent le long des murs périmétraux et/ou des absides, où elles contribuent à donner un
modelé17 (Sepen* et Spliska* ; Korintija*, murs et abside ; Korintija-Bosar 2*, en façade ; Mokro*, annexe
nord ; Bilice*, phases 1-2, Sutivan* et Pridraga*, murs et absides ; Ëitomisliéi*, murs de l'église nord ; absides
de Galovac*, Osljak*, Ogrul*, église nord de Nin 1*, Stipanska*, de l'église sud de Srima*, etc.). Elles sont
parfois réunies à leur sommet par une série d'arcs aveugles - plus particulièrement, semble-t-il, pour les absides
comme à Pridraga*, Barbât*, probablement Galovac*, etc. Sinon, les lésènes se poursuivent verticalement
jusqu'à la rive du toit (murs périmétraux de Pridraga* et Sutivan*, abside d'Osljak*, par exemple). Mais la
faible hauteur conservée permet rarement de reconstituer leur élévation. Tous les exemples recensés
appartiennent à la frange côtière et à Farrière-pays proche du littoral18 , ce qui permet presque de qualifier les
lésènes de "méditerranéennes".
IV. Sols
II y a différentes manières d'assurer la fermeté d'un sol de circulation, à moins que - c'est parfois le cas
pour une partie ou l'ensemble du bâtiment en Dalmatie (Spliska*, par exemple) - on ne dispose du socle
rocheux affleurant. Mais même dans ce cas, il est néanmoins souvent nécessaire de l'égaliser par un revêtement
(comme à Öarokovo-Zecovi* avec des dalles pour combler les creux, couvertes ensuite par une couche de
mortier). On distingue plusieurs catégories de sols.
IV. 1. Compactage ou terre battue
Ce type de sol élémentaire19 paraît assez rare dans notre région. Il n'est attesté qu'à Blagaj-Japra*
(annexes nord-est), Klapavica* et Klobuk {quadratum populi), ainsi qu'à Skelani 2*.
IV.2. Mortiers et bétons de sol
Le mortier de chaux à lui seul peut, soit tenir lieu de revêtement comme pour les structures murales (c'est
le système de loin le plus économique et de ce fait le plus courant), soit recevoir une couverture de surface sous
forme de dallage ou de mosaïque. Son aspect de surface l'indique parfois quand le matériau de l'épidémie a
disparu (traces éventuelles de tesselles ou empreintes des dalles, comme par exemple à Sutivan* ou dans le
chœur de Lovreöina* et de Postira*). Qu'il s'agisse d'un vrai mortier ou de béton20 plus grossier (module des
matériaux 5-8 mm), il couvre en chape n'importe quelle surface. Sa composition idéale, notamment comme
support d'un pavement de mosaïque, est la suivante : le statumen, un hérisson de cailloux posés à sec et
permettant l'écoulement des eaux d'infiltration, le rudus, un béton épais contenant du gravier ou des cailloux, et
le nucleus, un mortier de tuileau hydraulique plus résistant (Bare*, Blagaj-Japra*, Lovreòina*, Resetarica*,
etc.). Certains de nos bâtiments ont perdu la surcouche par simple usure du sol, ou ne l'ont jamais possédée.
Une variante curieuse de composition d'un sol apparaît à Majdan*, dans une région minière : la couche
préparatoire était faite de charbon, couvert d'un niveau de sable, puis de mortier. Le deuxième sol d'Oborci*
comprenait du tuf pulvérisé plus ou moins finement dans la couche intermédiaire. Il demeure que les rapports de
fouilles anciennes et même plus récentes négligent trop souvent ce type de détails.
IV.3. Dallages
Des dalles de pierre calcaire inégales ou soigneusement appareillées sont posées à même le sol vierge ou
sur une couche d'égalisation préparatoire (sable, gravier ou cailloux) et solidement fixées au mortier. Il peut
aussi s'agir de briques de remploi (comme à Borasi*) disposées à plat ou de champ sur une couche de mortier21 .
Le dallage, type de revêtement plus résistant, est utilisé pour les parties passantes de l'édifice (atrium de Blagaj-
Japra*, vestibule de Zenica-Bilimisce*, nef de Zazvié*, etc. ) et peut apparaître en renforcement devant un accès
(Blagaj-Japra*). Il est aussi considéré comme plus luxueux que le simple béton et couvre des parties plus
importantes du bâtiments : chœurs de Klapavica* (terre battue dans le quadratum populi), Klobuk*, Lovreöina*
et Postira*, baptistère de Kotor*, absides latérales et nef de Gâta* (pavement de carreaux de terre cuite alors

17 Les lésènes couronnées d'arcs aveugles sont fréquentes dans l'architecture de briques de Gaule et à Trêves dès le
IIIe s., tout comme à Milan (fin du IVe s.), cf. Krautheimer, Architecture, Harmondsworth, 1975, p. 87.
18 Elles sont attestées aussi à Salone (nef et abside de Manastirine, nef de Kapljuc et périmètre de la basilique du
cimetière méridional), cf. Dyggve, op. cit. (15), plans fig. IV, 28-31. Pour les exemples de Ravenne sur l'autre rive de
l'Adriatique, par exemple, cf. Krautheimer, op. cit. (17), p. 193 (nef de S. Croce), p. 196-197 (S. Giovanni
Evangelista), p. 291 (S. Apollinare in Classe, nef et claire-voie) ; ou encore en Istrie, à Porec (nefs et claire-voie des
basiliques pré-eufrasienne sud et eufrasienne, absides de Y episcopium), p. 293, et à S. Maria Formosa de Pula (nefs).
19 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 144-145.
20 Ibid., p. 51 ; J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 253.
21 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 145-146 ; J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 251-252.
Techniques de construction 55

qu'on a un béton dans le déambulatoire externe), etc. Notons toutefois que la valeur de cette hiérarchisation des
matériaux était toute relative : le phénomène exactement inverse (sanctuaire couvert d'un béton de tuileau et nef
dotée d'un dallage) apparaît à Danilo* et Zazvié*.
Des remplois de matériaux anciens peuvent intervenir dans ces dallages (stèles inscrites ou non, plaques et
fragments minces divers), comme par exemple à Nin 1* (église sud) et Klapavica*, ou, à Salone, l'utilisation
d'une paroi de sarcophage antique dans le vestibule devant la basilique cruciforme ou, tardivement, d'éléments
de l'ambon pour la réfection du vestibule de Marusinac.
IV.4. Pavements de mosaïque
IV.4.1. Opus tesse Ila turn
Les tesselles, petits cubes de pierre, de terre cuite (etc.), de couleurs variées, sont fixées sur la couche
superficielle d'un support de mortier, le nucleus. Elles dessinent divers motifs géométriques et/ou figurés. La
Dalmatie est relativement pauvre en pavements de mosaïque22 . Ils sont peu nombreux et assez peu
spectaculaires dans l'ensemble. On distingue néanmoins l'activité de deux ateliers principaux, celui de Salone et
de son ager et celui de Zadar, œuvrant aussi sur les îles du Kvarner. On a recensé des mosaïques monochromes
à Zadar 1*, première phase, et Ramiéi* ; géométriques et végétales23 à Novalja 1*, 2* et 3*, à Rab 1*, Zadar
1*, Split 2*, Grohote*, Kastei Gomilica*, Budva*, etc. ; géométriques et figurées à Zadar-iûrcfer 1*, chapelle
Sainte-Barbara
Salone24 : une biche
du groupe
et unepiscopal
cerf venant
(motif
boirerare
à un
dans
cratère,
le répertoire
entre deux
localarbres),
mais connu
à Stari
aussiGrad*,
au groupe
égliseepiscopal
sud (paons
de
affrontés à un canthare d'où s'échappe un rinceau de vigne couvrant, oiseaux buvant dans un vase contenant des
végétaux, rinceaux de lierre sortant d'un cratère) et à Putalj* (paon).
IV.4.2. Opus sectile
De petites plaquettes minces de marbre de couleurs variées sont fixées sur une chape de mortier et
ajustées selon des forme complexes essentiellement géométriques25 . Ce type de revêtement de grand luxe n'est
attesté qu'à Salone (Marusinac) et une fois dans notre catalogue : dans le sanctuaire de l'église de Gâta*,
exceptionnelle aussi par son plan et son élévation.
IV.5. Réfections
Elles sont facilement décelables, notamment dans le cas d'une superposition de plusieurs sols de mortier
de factures comparables comme à Blagaj-Japra*, Dikovaöa*, Klobuk*, Oborci*, etc. Ces réparations
successives renseignent utilement sur la durée d'utilisation de nos édifices, qui est souvent bien supérieure à
celle qu'ont imaginée les fouilleurs, marqués par l'historiographie traditionnelle.
V. Supports et arcades des nefs
V.l. Colonnes
II s'agit de supports verticaux de plan circulaire au fut monolithe26 , hauts d'environ 3,50 m et de 40-
45 cm de diamètre, dotés d'une base et d'un chapiteau amenant leur hauteur totale à 4,50 m environ. Les fûts
sont souvent en marbre ou en granit, matériaux plus solides que la plupart des calcaires. Néanmoins, le calcaire
bitumineux de l'île de Braò a été utilisé à Povlja*, ainsi que vraisemblablement à Supetar* et Postira*, où seuls
les stylobates ont été préservés (avec des carrés gravés pour faciliter la pose des bases sur le second site). Les
colonnes sont très fréquemment récupérées dans des édifices antiques et remployées, sans souci d'homogénéité
(cf. Zadar 3*, deux types différents), parfois avec un nouveau chapiteau taillé à cette occasion. Les

22 Les grandes basiliques salonitaines étaient pour la plupart entièrement pavées de mosaïque, cf. à ce sujet et sur
d'autres exemples de notre catalogue, J. Meder, Ο ranokrséanskim podnim mozaicima na istoaioj obali Jadrana [Les
pavements de mosaïques paléochrétiens sur la côte orientale de l 'Adriatique], Vijesti muzealaca i konzervatora
Hrvatske 26, Zagreb, 1977, p. 36-44 ; ead., RanokrSéanski podni mozaici na istoâiom Jadranu [Les pavements de
mosaïques paléochrétiens dans l'Est de l'Adriatique, rés. anglais], Materijali 18, Beograd, 1980, p. 11-126.
23 Pour les descriptions de détail du décor des mosaïques de pavement dans les notices du catalogue, nous nous sommes
basée en majeure partie sur C. Balmelle-M. Blanchard-Lemee-J. Christophe-J.-P. Darmon-A.-M. Guimier-
SoRBETS-H. Lavagne-R. Prudhomme-H. STERN, Le décor géométrique de la mosaïque romaine, Paris, 1985.
24 Où le motif, décorant fréquemment les salles baptismales ou associées au rite du baptême, illustre explicitement le
psaume 41. Voir dernièrement J. JeliSic Radonic, Mozaici konsignatorija saloni tanske katedrale [Les mosaïques du
consignatohum de la cathédrale de Salone, rés. italien], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 276, 278, 282, fig. 2 p. 277 et 3/P1
p. 279.
25 R. Ginouves-R. Martin, op. cit. (1), p. 150-151 ; J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 252.
26 J.-M. Perouse de Montclos et alii, op. cit. (14), p. 87 ; R. Ginouves, Dictionnaire méthodique de l'architecture
grecque et romaine, T. 2 Eléments constructifs : supports, couvertures, aménagements intérieurs, Rome- Athènes, 1992,
passim.
56 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

entrecolonnements varient sensiblement suivant les édifices (moyenne 2-3 m).


V.2. Piliers maçonnés et pilastres
Les piliers, supports verticaux de section rectangulaire, carrée, en équerre ou en "T", peuvent posséder
bases et chapiteaux comme les colonnes ou en être dépourvus. Les exemples dalmates entrent dans cette dernière
catégorie (Osor*, phase 2, Kotor*, Crvenica*, Dikovaöa*, Muline*, Skrip*, déambulatoire de Gâta*, ou même
Mujdziéi*). Ils étaient sans doute enduits comme les reste des maçonneries. Le pilier adossé ou pilastre est quant
à lui une simple saillie du mur dont il est généralement solidaire. Ce membre vertical peut être parfois considéré
comme un décor, mais il a les caractéristiques d'un support par sa composition (avec base et chapiteau) et sa
fonction27 (pilastres de rappel des colonnades, supports d'arcs-diaphragme transversaux, simples soutiens de la
charpente).
V.3. Arcades
Des files d'arcs clavés28 supportaient la claire-voie et retombaient sur les supports décrits ci-dessus,
séparant les trois vaisseaux du naos, dans les quelques cas d'églises à trois nefs. Leur portée et leur nombre sont
éminemment variables. A Osor*, les arcs sur piliers maçonnés sont d'une largeur légèrement supérieure à
Γ "entrecolonnement", probablement à cause d'un placage perdu - phénomène que l'on observe souvent en
Dalmatic pour les baies cintrées, dont l'arc de décharge est en retrait sur le montant (cf. infra).
V.4. Arc de tête
L'arc triomphal, parfois clave et formé d'un rang de voussoirs le plus souvent concentriques, porte ou
portait le mur de pignon du vaisseau au chevet et limitait le cul-de-four de l'abside (quand elle n'était pas
charpentée, cf. infra). Il retombait soit directement sur les piédroits de l'abside, soit sur deux corbeaux saillants
(Lopud 1*), soit sur une paire de colonnes adossées à l'intérieur de la corde. Dans ce dernier cas, une imposte
intermédiaire couvrait le chapiteau et s'enfonçait latéralement dans le piédroit correspondant pour assurer la
cohésion. A Zadar 1*, où l'abside est charpentée, il s'agissait d'un arc-diaphragme triple à deux baies latérales
plus réduites que le grand arc central, reposant sur deux colonnes, juste en avant du synthronos libre.
VI. VOUTES
VU. Cul-de-four
Les absides étaient habituellement couvertes de demi-coupoles en maçonnerie concrète, mettant en oeuvre
souvent des matériaux plus légers comme le tuf et la brique, jetée en vrac sur un cintre de bois ou de roseaux29 .
Des chaînages de renforcement horizontaux en moellons assurent souvent la cohésion (cf. Povlja*). Sur ce
dernier site, le cintre avait été recouvert par un parement interne à* opus incertum soigné, jointoyé au mortier
avant de recevoir la maçonnerie de la voûte. Cette méthode un peu plus soignée est assez courante. A Lovreski*,
on semble avoir utilisé une base de brique appareillée en encorbellement ; seule la demi-calotte disparue était
concrète. Il en était de même à Brbinj*, mais l'appareil met en oeuvre des plaquettes de calcaire liées par
d'épaisses couches de mortier, et à Oborci* (plaquettes de tuf). Les absides plus vastes et dont les murs sont
minces (Zadar 1*, Novalja 1*, etc.) étaient sans nul doute simplement charpentées, avec une toiture semi-
conique.
VI. 2. Berceaux et voûtes d'arêtes
Peu d'édifices sont voûtés en dehors des absides. On restitue un berceau, voûte concrète également
réalisée à l'aide d'un cintre semi-circulaire, sur les sacristies de Povlja* et peut-être sur la nef de Gâta*.
La voûte d'arêtes est la rencontre de deux berceaux perpendiculaires ayant le même niveau. Ce type de
voûte légère est très peu représenté. On en suppose, sans véritable preuve, au-dessus de la croisée d'au moins
trois églises à chœur triconque (Bilice*, Pridraga* et Sutivan*), ainsi que, avec plus de vraisemblance^ sur les
travées rectangulaires du "déambulatoire" externe de Gâta*, où elles sont soutenues par des doubleaux.
VI.3. Voûtes nervurées
L'unique hexagone et les six octogones baptismaux dalmates ont été couverts à l'aide de coupoles
polygonales nervurées30 ou "en parapluie". Les nervures peuvent être plus ou moins prononcées, voire
rentrantes comme à Zadar 1* et Povlja*, où la voûte est d'ailleurs plutôt semi-conique. Ce principe de nervures
intégrées
à7 opus caementicum.
dans la maçonnerie
La réalisation
fournissait
était
un facilitée
squelette,etune
nettement
cage, dont
plusil suffisait
simple queensuite
pourdeune
remplir
véritable
les panneaux
coupole

27 Ibid., p. 87-88.
28 Ibid., p. 96-97, 99.
29 Ibid., p. 103.
30 J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 198, donne comme exemple une coupole octogonale des thermes de Baies, dont le
diamètre (5,40 m) est très proche de nos sept exemples ; J.-M. Perouse deMontclos et alii, op. cit. (14), p. 103, 110.
Techniques de construction 57

appareillée ou concrète. En effet, on n'a pas besoin alors de recourir à des pendentifs pour obtenir un plan de
départ circulaire. Dans le cas de la voûte du baptistère de Postira*, les traces de cannes de roseaux au revers du
mortier de revêtement indiquent que ce type de cintre, plus économique, a probablement été laissé en place,
comme on le faisait pour les tubi fìttili (tubes de terre cuite), qui ne sont attestés en Dalmatie pour l'instant que
sur l'île 2irje (forteresse paléobyzantine).
Vu. Couvertures
VILI. Plafonds
Des plafonds plats31 sont attestés par deux fois en Dalmatie, à Povlja* et Srima*, mais ils ont dû être
beaucoup plus courants. Dans le premier cas, la rangée d'encastrements des solives du plafond du collatéral
nord dans le mur de la claire-voie, était soulignée par la limite horizontale du mortier peint en rouge de ce mur.
Les solives recevaient un plafond en lames perpendiculaires clouées par dessous et quelquefois doublé d'une
couche de roseaux enduite par gobetage comme à Srima*, puis recouvert de deux couches supplémentaires
supportant un décor peint. La couverture ne semble pas avoir été en terrasse dans ces exemples, mais une toiture
classique à deux versants ou en appentis (cf. infra).
VII.2. Charpentes
VII. 2.1. A deux versants
La nef centrale ou unique de nos églises est presque toujours couverte par une toiture légère en bâtière32 ,
dont la portée pouvait atteindre jusqu'à vingt ou vingt-cinq mètres, comme l'atteste l'exemple constantinien de
Saint-Pierre de Rome (avec un dispositif à entrait retroussé). Il est donc inutile de supposer trois nefs dans bien
des cas en Dalmatie, même quand la largeur semble trop importante et que l'on n'a pas retrouvé de supports.
Cette toiture nécessite une charpente à deux versants sur des fermes triangulées33 disposées transversalement
au-dessus du vaisseau, qui laissent des traces de leurs entraits, ou poutres horizontales, et éventuellement les
encastrements des arbalétriers, en haut des murs périmétraux ou de la claire-voie. Les poutres longitudinales
(faîtière, courantes et sablières) peuvent aussi apparaître en négatif sur les pentes des frontons au chevet et en
façade (elles sont décelables à Sepen* et Povlja*). Enfin, les chevrons laissent souvent une file horizontale
d'encastrements rapprochés au sommet des murs, d'une taille inférieure à celle des entraits. Des arcs-
diaphragmes maçonnés prennent plus rarement le relais des fermes comme à Pridraga*, Sutivan*, Bilice*,
Sepen*, etc.
VII.2. 2. Appentis
Les collatéraux et/ou les annexes latérales sont couverts généralement par des appentis34 - couverture à
un seul versant s'appuyant au mur latéral de la nef centrale ou unique et reposant sur le mur périmétral du
bâtiment. Ces toitures, situées en contrebas de celle de la nef (centrale), laissent sur les murs de cette dernière
des files horizontales d'encastrements, de chevrons, rapprochés au sommet, ou d'entraits plus espacés à un
niveau inférieur (les deux à Sepen* pour le vestibule, et à Lovreèina*, baptistère). Parfois, quand la portée
l'exigeait, on disposait des demi-fermes avec une contre-fiche oblique à intervalles réguliers. A Kotor*, ce sont
des arcs-diaphragmes qui jouaient le rôle de soutiens de l'appentis du collatéral nord, seul connu.
VII.2. S. Plan centré
Les bâtiments de plan centré et les croisées surélevées des triconques (qu'elles soient voûtées d'arêtes au-
dessous ou pas) comportaient des toitures pyramidales à quatre pans coupés, "en pavillon"35 , ou davantage
suivant le plan du tambour polygonal qui les supportaient (cf. les baptistères de Povlja* et Zadar 1* par
exemple). De même, le noyau central surélevé de Gâta* comportait des couvertures étagées, adaptées à ses
différentes composantes : absides, croisée du triconque et nef.
VII. 2.4. Absides
Les demi-coupoles des absides saillantes recevaient le plus fréquemment de petites toitures semi-coniques
ou semi-pyramidales, quand l'abside était inscrite dans un massif quadrangulaire ou trapézoïdal, ou encore
semi-prismatique lorsqu'elle était à pans coupés extérieurs. Il ne semble pas qu'elles aient été "extradossées"
(c'est-à dire que la demi-calotte ait été enduite extérieurement simplement à la chaux), sinon exceptionnellement
(à Povlja*, il s'agit plutôt d'une étanchéification soignée avant la pose d'un toit).
VII.3. Tuiles
Les tuiles étaient les éléments habituels en terre cuite (tegulae = tuiles plates à rebords + imbrices =

31 J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 213-217 ; J.-M. Perouse de Montclos et alii, op. cit. (14), p. 97, 105.
32 J.-M. Perouse de Montclos et alii, op. cit. (14), p. 112.
33 Ibid., p. 57-61.
34 Ibid., p. 112.
35 Ibid., p. 113.
58 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. I - LovreCina, arc-diaphragme septentrional restauré et monofore latéral.


Fig. 2 - Spliska, fenêtres méridionales restaurées avec claveaux de tuf.

Fig. 3 - Bifore du type le plus courant en Dalmatie (dessin Br. Pender). - Fig. 4 - Poteau de meneau de Vranjevo Selo
Fig. 5 - Chapiteau-imposte de meneau trouvé à Pridraga (cl. Monuments historiques de Zadar).
Fig. 6 - Fragment de poteau de meneau trouvé à Pridraga (cl. Monuments historiques de Zadar).
Techniques de construction 59

couvre-joints, avec des antéfixes à la rive du toit pour dissimuler les extrémités des lignes d'imbrices, reposant
sur des voliges), ou des lauzes de pierre plates36 , voire des lamelles de bois en Bosnie actuelle. Les deuxièmes
ont dû être d'un usage très courant puisque la pierre calcaire locale peut presque toujours se débiter assez
facilement en lames assez minces. Il n'en subsiste souvent que d'infimes fragments difficiles à identifier et donc
négligés dans les fouilles. On observe pourtant couramment ce type de lauzes sur des édifices postérieurs : c'est
le mode de couverture qui avait été adopté par exemple à Pridraga*, lors de la restauration.
Vin. Baies
VIII. 1. Arcs-diaphragmes
Ces grands arcs supportent des pans de murs dont les parements sont libres37 . Ils ont été utilisés dans les
églises à "transept bas" pour assurer leur jonction avec le naos (Lovreöina*, Oborci*, MartinSeica 1*, Sepen*,
ou même Tepljuh* pour les absides latérales percées dans la phase 2). Les toitures en bâtière des ailes latérales
pouvaient ainsi venir buter au-dessus de l'arc. On les rencontre également comme arc triomphal dans les édifices
à abside charpentée ou dépourvus d'abside véritable (Zadar 1*, Polace 1* et Sepen*), pour limiter le chœur
liturgique en avant d'un transept bas à Majdan* et Oborci* (arc triple sur deux colonnes) et sans doute aussi à
Sepen* en avant du transept. Dans trois églises à chevet triconque (Bilice*, Pridraga* et Sutivan*), deux ou trois
arcs doubleaux soutenaient la toiture de la nef (et un plafond plat ?).
VIII.2. Portes
Ces ouvertures rectangulaires, à battants simples ou doubles, étaient coiffées par un linteau horizontal
(fréquemment orné d'une ou plusieurs croix pattées, gravées ou en relief), généralement déchargé par un arc
clavé plein ou évidé38 . Les voussoirs de ces arcs étaient la plupart du temps des moellons de calcaire, de schiste
ou des briques (parfois même des plaquettes de tuf ou d'ardoise comme à Majdan*). Ceux de tuf ou les briques,
plus fragiles, ont fréquemment disparu, donnant naissance à la forme d'ouverture dite "en champignon" (arc
plus large que la portée), considérée trop longtemps comme typique de la période dans la littérature locale. Il est
exact toutefois que, logiquement, le diamètre de l'arc de décharge est couramment très légèrement supérieur à la
largeur de l'encadrement inférieur (une dizaine à une quinzaine de centimètres). Ce dernier était bordé de
montants maçonnés et enduits ou de chambranles monolithes rapportés (quelquefois moulurés ou sculptés
comme à Marusinac ou Vid-Narona 1*, par exemple), et doté d'un seuil qui renseigne sur le mode de fermeture
(une ou deux mortaises de crapaudine, gâche centrale pour un verrou vertical, parfois rainure de roulage du
vantail ou des vantaux).
VIII.3. Fenêtres
Les églises paléochrétiennes dalmates étaient très largement éclairées, principalement en façade, dans les
absides, mais aussi par la claire-voie et sur les façades latérales : c'est même une de leur particularités
régionales les plus évidentes. Ce phénomène n'est toutefois pas isolé : la multiplication des ouvertures se
retrouve dans les absides de Ravenne39 aussi bien que pour l'édifice entier dans FIllyricum oriental voisin40 .
VIUJ.l.Monofores
Les fenêtres les plus simples sont rectangulaires (Sipan 1* et 2*, etc.). Ce sont alors souvent de très
petites ouvertures. Les baies les plus courantes sont cintrées (Galovac*, Lovredina*, Martinâéica 1*, Polare 1*,
Povlja*, Puèi§6a*, Sepen*, Spliska*, Zadar 1*, etc.), avec parfois le même débordement minime de l'arc
supérieur de part et d'autre de l'encadrement rectangulaire inférieur (Osor*). Les claveaux ont, là aussi, souvent
disparu et on obtient de nouveau la forme dite "en champignon" (Tarac-Toreta*). Les dimensions sont
évidemment très variables. Les fenêtres cintrées sont utilisées partout dans l'édifice, aussi bien dans les absides
que pour la claire-voie ou les pignons de façade et de chevet. Plus exceptionnelle, à Polare 1*, une fenêtre axiale
cruciforme est conservée en élévation dans le pignon du chevet rectiligne. Quelques édifices, ou du moins
certaines pièces, étaient pourtant très sombres et ne disposaient que de meurtrières hautes et étroites
(pastophories de Povlja* et Sepen*, "déambulatoire" de Gâta*, vestibule de Zaklopaoa-Nikoliéi*).
VIII. 3. 2. Bifores et trifores
Enfin, on observe en Dalmatie une multiplication de bifores (en place à Zadar 2* et 3* et à Pridraga*,

36 J.-P. Adam, op. cit. (3), p. 230-231 (céramique), 231-232 (lauzes).


37 Ibid., p. 97.
38 Ibid., p. 96-97.
39 Notamment celles de S. Giovanni Evangelista et S. Apollinare Nuovo, cf. Krautheimer, op. cit. (17),
respectivement p. 196 et 197.
40 Pour Salonique, où ce phénomène est le plus spectaculaire étant donnée la conservation des monuments, avec une
multiplication de bifores, de trifores et de baies comptant jusqu'à six ou huit ouvertures, ibid., p. 105 (Acheropoietos),
p. 131-132 (Saint-Demetrios)
60 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. I - Povlja, le trifore absidal (cl. N. Du val).


Fig. 2 - Klobuk, chapiteau-imposte de meneau, d'après Basier.
Fig. 3 - Meneau à double colonnette découvert à Gâta (d'après J. Jeliòic Radonic).

....""..".■■-*··".

Fig. 4-5 - Chapiteaux-impostes de meneaux provenant de Podgrade.


Fig. 6 - Meneau à double colonnette de Borasi. - Fig. 7 - Meneau à double colonnette de Baóina
Fig. 8 - Meneau à double colonnette remployé comme pied d'autel dans l'église de Sv. Vid nad Dolom sur l'île de Braô
(cl. Monuments historiques de Split)
Techniques de construction 61

ébrasement à Sepen* et Brbinj* ?) et de trifores (in situ à Povlja*, montants latéraux à Stari Grad*, église nord).
Ils apparaissent principalement en façade et dans les absides (comme dans l'Illyricum oriental), mais aussi à
Zadar et dans sa région sur les murs latéraux. Ils supposent l'existence de meneaux intermédiaires pour recevoir
les vitrages, en général ancrés dans des armatures (disparues), ou des transennes, qui étaient maintenus sur les
côtés par des rainures verticales dans les chapiteaux. Ces grandes baies cintrées doubles ou triples, dont les arcs
retombent au centre sur un ou deux meneau(x), sont souvent attestés par la seule découverte d'un ou plusieurs
meneaux. On les rencontre aussi bien au chevet que pour éclairer les bas-côtés dans les églises très nombreuses
où ils sont conservés, mais on peut en restituer en façade à Blagaj-Japra*, éventuellement aussi pour des claire-
voies, des annexes. La présence d'exemples avec des bifores sur les parois latérales (Zadar 2* et 3*, et
Pridraga*) expliquent en tout cas l'abondance extraordinaire de ce type de matériel en Dalmatie. La taille de la
baie est bien sûr différente suivant le bâtiment et le module du support intermédiaire ; les plus grandes
préservées actuellement atteignent environ 2,50 m de largeur et 2 m de hauteur. La période préromane utilisera
aussi ce type d'ouverture en Dalmatie, notamment dans les clochers.
VIII.3. 2.1 Meneaux
Comme c'est le cas à Salone, ce type de matériel courant est toujours dans nos églises de fabrication
locale ou régionale. On peut dégager deux ou trois séries principales :
répandus4*
1°) des meneaux composites, les plus , faits d'un poteau de section rectangulaire et d'un
chapiteau-imposte sans mouluration en tronc de pyramide renversée. Certains sont cependant pourvus d'une
sorte d'abaque. Une variante du type précédent, où le poteau est remplacé par une colonnette trapue,
grossièrement épannelée, apparaît à Galovac*.
2°) des meneaux monolithes comportant un élément porteur de section rectangulaire assez allongée avec
deux colonnettes engagées sur les petits côtés, pourvues (ou non) d'une base et d'un chapiteau, généralement à
feuilles lisses. Quelques exemples (à Povlja* et Srima*, à Dol sur l'île de Braô où il a été découvert en remploi)
indiquent que ce type est en général préféré pour les absides, sauf toutefois à Zadar. Il se retrouve partout en
Méditerranée, mais souvent avec une section ovale comme dans l'Illyricum voisin (sans base et chapiteau
intégrés). Des exemplaires plus simples ou très évolués de ce type, aux chapiteaux simplifiés à l'extrême, sont
visibles à Zadar 2* et 3* (sur les parois latérales), à Vià-Narona 3*, au Zemaljski Muzej de Sarajevo
(exemplaire de Borasi*), etc.
Les meneaux simples du premier type sont de hauteur et de section très variées. Le décor du poteau
comporte généralement des bandeaux moulurés (essentiellement des superpositions de bandeaux obliques en
retrait et de gorges de section triangulaire), rarement une scotie ou un tore, lisse ou cordé, parfois un astragale
décoré de perles de pirouettes (Srima*), plus complexe au sommet qu'à la base. Certains sont lisses. Le décor
habituel comporte une grande croix sur toute la hauteur du poteau, sur une face généralement (côté extérieur),
très rarement sur les deux. La croix est la plupart du temps une croix latine gravée profondément avec des
extrémités pattées. On connaît quelques cas de croix en relief. Plusieurs exemples comportent un carré réservé
au croisement des branches comme les croix des sarcophages. Une variante assez rare utilise une croix
monogrammatique à la place de la croix latine (Resetarica*, Vranjevo Selo*), ou l'alpha et l'omega sous les
traverses comme à Bi&na-Polaoa*. Le chapiteau, également de hauteur extrêmement variable, était très
débordant et souvent de largeur au lit d'attente au moins double de celle du lit de pose. Les longs côtés portent
des rainures d'insertion verticales larges d'environ 5 cm42 . Le décor le plus courant est fait de croix latines
gravées ou en relief (avec un agneau à Klobuk*), sur les deux faces fréquemment, mais on trouve aussi des
croix monogrammatiques, des croix grecques en relief dans un cercle ou une couronne à lemnisques (Lopud*,
Podgrade*, Zadar, sans précision de provenance), des rosaces gravées au compas, parfois des décors combinant
des croix avec des fleurons (imposte remployée dans la chapelle Sv. Juraj de Nerezisca). On a un palmier et un
rinceau fleuri stylisé à Wa-Narona 3* (et sur un autre exemplaire de la même ville, une rouelle tournante et une
croix tracée au compas en creux avec des pétales dans les écoinçons), etc. L'abaque peut être assez épais et
comporter parfois une gorge qui suggère une mouluration ou plus rarement un astragale, comme à Salone. Le
tracé préparatoire pour la découpe et le décor est souvent observable.
L'assemblage entre éléments porteurs et chapiteaux peut être prévu d'avance, puisque, à Srima* comme à
Salone43 , on possède plusieurs exemples de marques de pose correspondantes sur le lit d'attente du poteau et
sur le lit de pose du chapiteau. Parfois ces marques semblent être des lettres grecques (on peut hésiter pour Γ ou

41 Comme à Salone, cf. Salona I, Rome-Split, 1994, n° III.b.4-51, p. 23-39, pi. IX-XII.
42 Pour des transennes en pierre, ou encore des armatures en bois comme à S. Apollinare in Classe de Ravenne,
cf. Deichmann, Ravenna II/2, Stuttgart, 1987, fig. 116-117.
43 Salona I, Rome-Split, 1994, p. 15 (Ν. D.) : marques de pose C sur les impostes n° III.c.21, p. 46 et III.c.45, p. 54, et
le poteau
n° III.C.39,n°p.III.b.21,
52 ; Ρ oup.rho
29 sur
; I sur
le meneau
le n° III.c.23,
n° III.b.28,
p. 47p. ; 31L ;ouΤ sur
gamma
l'imposte
sur len°poteau
III.c.ll,
n° p.Ill.b.
43. 13, p. 26, et sur l'imposte
62 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Ρ, mais pas pour Φ ou Ω) : les carriers dalmates imitaient visiblement les usages de Méditerranée orientale. La
masse de la production semble, comme à Salone, appartenir au VIe s. en raison du type de la croix latine.
Contrairement au reste du matériel sculpté, ces meneaux fabriqués à Braé et alentour (Seget près de
Trogir) ont été largement diffusés jusqu'à Zadar (1* = trifore de Sainte-Barbara, plusieurs exemplaires inédits
du Musée archéologiques et deux impostes murées au-dessus de la porte de Saint-Donat) et à l'intérieur de la
province (Humilisani*, ReSetarica*, Potoci*, Siprage*, etc.). Des analyses pétrographiques le confirmeraient
probablement. La production de Dalmatie moyenne a été une production régionale de masse comme celle des
sarcophages44 , par exemple.
Ce type de meneau, caractéristique de la production des environs de Salone, subsistera d'ailleurs, avec un
décor comparable, dans l'architecture préromane, mais les proportions des supports seront plus minces et le
chapiteau moins débordant paraîtra plus important. L'atelier de Zadar, qui a préféré un type simplifié à double
colonnette n'a pas connu ce succès. Il existe aussi parallèlement des exemplaires fabriqués localement à
l'intérieur de la province, au décor plus complexe : Homolj-Kiseljak*, Mokro*, Cim*, etc., voire l'édifice
profane (?) non identifié du castrum de Blagaj na Buni près de Mostar.
VIII. 3. 3. Transennes et verre de fenêtre
Des plaques ajourées incomplètes (on peut hésiter entre transenne et chancel en l'absence de
couronnement ou de bordure) et des fragments de verre plan, généralement de couleur verte, sont attestés sur de
nombreux sites (Vrba*, Jabuka*, etc.).
La reconstitution de trois transennes cintrées permet de restituer trois fenêtres simples, hautes de 80 cm et
larges de 35 cm, dans l'abside de Galovac*. Le décor ajouré symbolique de ces fragments (croix sommitale au-
dessus d'une grille oblique) est assez exceptionnel. Les motifs les plus fréquents sont, comme à Salone45 , les
écailles imbriquées (Begovaca*, Biograd*, Bol*, Cecela*, Gâta*, Lovrecina*, Povlja*, Povljana*, Potravlje*,
Pridraga*, Sali-TelaScica*, Split 2*, etc.) et les grilles orthogonales ou obliques (Biograci*, Biograd*, Gâta*,
Lovrecina*, Omiâ 1*, trois transennes remployées dans l'église préromane de Priko, etc.).
VIII. 3.4. Autres modes d'éclairage intérieur
Nous citons ici pour mémoire les multiples fragments de queues et/ou de coupelles de bobèches en verre
(Cim*, Gâta*, Galovac*, Lovreöina*, Putalj*, Turbe- VaroSluk*, Zaaàr-Iader 5*, Zitomisliéi* ou ceux, inédits,
de Salone) et de suspensions en fils ou en chaînettes, en bronze ou en laiton, avec ou sans médaillon(s) ou croix
intermédiaire(s) (Galovac*, Sutivan*46 , et Salone47 ), de polycandela, dont aucune couronne n'est en revanche
attestée en Dalmatie à l'heure actuelle48 (cf. la restitution proposée fig. 3 p. 63).
Un autre type de lampe en verre, à coupelle plus large et trois anses de suspension, semblait également
apprécié (par exemple à Bugojno*, Cim*, Gâta*, Klobuk*, Mali Mosunj*, Putalj*, etc.), comme d'ailleurs dans
le reste du monde chrétien depuis le IVe s. La suspension correspondante est le plus souvent en fils de bronze49
(fig. 1 Ρ- 63).
On a également recueilli dans nos églises des fragments de lampes en verre en forme de coupelle à bords
verticaux et petit pied (à Luònjak*, Majsan*, etc.) et de multiples lampes en terre cuite, essentiellement de type
"africain".

44 I. FiSKOVié, RanokrSâanski sarkofazi s Brada [Les sarcophages paléochrétiens de l'île de Bra£, rés. anglais], VAHD
75, Split, 1981, p. 105-135.
45 Salona I, Rome-Split, 1994, chapitre XI, p. 279-299.
46 On retrouve une suspension à médaillon presque identique, orné d'une croix de Malte ajourée, à Salone et à Sbeitla,
cf. N. Duval, Luminaire chrétien de Sbeitla (Tunisie) et de Salone (Dalmatie), Bulletin de la Société des Antiquaires de
France, Paris, 1962, p. 52-63, pi. II/3-4. N. Duval nous signalait deux exemplaires très proches à Akra (Epire du Sud,
conservé dans la collection Canellopoulos à Athènes) et à Beth Shean-Scythopolis (Palestine)
47 Outre l'exemple cité dans la note précédente, une suspension avec croix en lamelle de bronze a été trouvée à
Marusinac (Salona Christiana, Split, 1994, Artes Minores, XII. Varia n° 2, p. 284 [S. I.]).
48 On consultera la mise au point sur les polycandela de N. Duval-M. Jeremic, L 'église J "à une nef, in Cari an
Gradi, Belgrade-Rome, 1984, p. 131-143, avec une typologie des différents éléments et de nombreuses comparaisons
avec les Balkans et le reste du monde romain.
49 Prenons en pour témoin une suspension de ce type dont les crochets inférieurs maintenaient encore les anses de la
lampe lors de sa découverte : M. Aviam, Horvath Hesheq - a unique Church in Upper Galileo: preliminary Report,
in Christian Archaeology in the Holy Land. New Discoveries = Mélanges V.C. Corbo OFM, Jérusalem, 1990, p. 365-
366 et flg. 21.
Techniques de construction 63

Exemples de luminaires : Fig. I - Lampe à trois tenons de suspension en verre trouvée à Gâta (d'après I. Fadic). Fig. 2
Bobèche de Gâta (d'après I. Fadic). Fig. 3 - Restitution d'un polycandelon avec la suspension de Salone
(dessin Br. Pender). Fig. 4 - Suspension de Sutivan (dessin Br. Pender).
64 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ABSTRACT SAÈETAK
The most common wall construction technique is the Najuobicajeniji naòin zidanja je opus Incertuw. Cesta
opus incertum, often using spolia from ancient je upotreba spolija iz antickog vremena. Zidovi su
buildings. Walls masonries were covered with mortar bili ozbukani s vanjske i unutrasnje strane. Iznutra su
on the outer and inner facing - sometimes the latter takoder ponekad bili ukrasavani freskama, stukom ili
showing frescoes, stucoes or marble plating. Outside mramornom oplatom. Kao element konstrukcije i
butresses
"decorating"or the
lesenas
walls.were
Floors
often
werestrengthening
mainly covered
and dekoracije öesto su gradene lezene ili kontrafore.
Podovi su u najvi§e slucajeva bili samo prekriveni
with a thick layer of mortar, sometimes paved with zbukom a ponekad poploCani ili rjede prekriveni
stones or mosaics. In three-aisled churches, the mozaikom. U trobrodnim crkvama kao nosivi
supporting structures were made of columns or elementi izmedu brodova, gradeni su stupovi ili
masonry piers holding up arches. For the time being, stubovi, medusobno vezani lukovima. Sto se tiöe
the only known vaults are of semicircular shape above svodnih konstrukcija, za sada su poznata polukruzna
apses and ribbed domes above baptistries. Wooden rjeSenja svoda nad apsidama, te kupolasti svod sa
roof constructions were covered with ceramic, stone or rebrima nad krstionicama. Krovna konstrukcija je
wooden tiles. The most common shapes to be found drvena prokrivena opekama, kamenim ili drvenim
are: a central raised roof with two slopes over the ploöama. Uobiöajeni je krov na dvije vode iznad
(central) nave; sloping roofs over side aisles or side (glavnog) broda, jednonagibni krovovi nad boònim
rooms; semi-conic roofs over apse vaults and semi- brodovima ili aneksima, polukruzni nad apsidom i
pyramidal baptistries roofs. Dalmatian churches were poligonalni nad krstionicom. Crkve su u Dalmaciji
good lighted by many windows - often enough two-bay dosta svijetle. Kao oblik prozora ôesto su izabrane
or three-bay windows. Window piers and impost- bifore ili trifore. Masovna proizvodnja tipicnih
capitals were serially produced on the island of Brae. stupióa i imposta bifora je poznata na Bracu.
Typologie générale 65

TYPOLOGIE GENERALE

General typology Opâa tipologija

La grande majorité des églises recensées ici adopte le schéma basilical standard, ou une de ses variantes
de détail. Ce type d'édifice charpenté, connu de longue date et aisément adaptable aux exigences de fonctions
assez diverses, appartient au répertoire classique des constructeurs de la fin de l'Antiquité. L'allongement de la
(ou des) nef(s) et l'abside terminale voûtée en cul-de-four portent l'attention sur l'axe longitudinal et soulignent
ainsi l'importance topographique et liturgique du sanctuaire et de l'autel, qu'une surélévation du sol rend plus
manifeste encore dans certains cas. La légèreté relative et la simplicité du couvrement en charpente permet un
éclairage abondant, puisque les parois soumises à des poussées verticales minimes peuvent être percées de
multiples baies, sans réel inconvénient de stabilité. Cette architecture d'une grande luminosité est caractérisée
par des volumes indépendants juxtaposés, avec des parois strictement verticales, où le décor seul marque parfois
des étagements à plusieurs niveaux, assemblant là encore des éléments autonomes.
Les composantes de base de la basilique (abside, nef avec ou sans bas-côtés) se retrouvent dans tous les
exemples recensés (même à Gâta*, où le plan d'ensemble est centré). Différents éléments introduisent une
variété dans cette architecture assez tôt standardisée : un vestibule voire un atrium en façade, des annexes sur
les flancs du quadratum populi, un transept, un chevet plus élaboré avec une articulation des volumes plus
marquée, qui connaîtra une certaine vogue à partir du VIe s. (triconque, chevet triparti).
Il est logique que la province reflète plus ou moins, avec des édifices plus modestes, l'architecture de sa
capitale. Salone présente une série variée de basiliques à trois nefs intra et extra muros, dont la typologie
semble d'emblée peu unitaire, voire désordonnée. Etant donnée la grande diversité de solutions adoptées dans le
reste de la Dalmatie, la complexité des variations de détails et, à la fois, la modestie des dimensions et des plans
de la plupart de nos églises (seule une trentaine sur près de deux cent soixante-cinq possédaient trois nefs), nous
avons cru préférable de ne tracer ici que les grandes lignes d'une typologie générale. Ce bref survol,
pratiquement dépourvu de bibliographie1 , sera développé et illustré dans les chapitres suivants pour les parties
le justifiant et les caractères régionaux qui sont réellement importants.

I. Type élémentaire : les chapelles a nef unique


Plus d'un cinquième des églises dalmates adoptent cette forme simple : nef unique charpentée et abside
voûtée en cul-de-four, orientée à l'Est, sans aucune annexe liturgique. Une quarantaine de ces chapelles,
généralement de très faibles dimensions (5 à 15 m de longueur hors tout, en moyenne), possédaient une abside
semi-circulaire saillante. Dans quelques cas, celle-ci était polygonale à l'extérieur (cinq exemples), englobée
dans un massif rectangulaire ou trapézoïdal, ou inscrite dans un chevet rectangulaire (deux exemples).
1.1. Type I doté d'un vestibule
Ce type intéresse une dizaine d'édifices de petites et moyennes dimensions. Sept sont dotés d'une abside
semi-circulaire, deux d'une abside extérieurement polygonale, et une seule abside est inscrite dans un massif
externe rectangulaire. Le vestibule peut avoir été ajouté à un édifice de type I.
1.2. Eglise à nef unique et une file d'annexés
Un des flancs de l'église, dotée (dans une quinzaine de cas) ou non (trois cas) d'un vestibule, est longé par
une série de pièces, généralement de même largeur, disposées en enfilade. Elle étaient certainement couvertes par
un appentis en contrebas de la toiture du naos.
1.3. Eglise à nef unique et chevet triconque
Une variante importante du VIe s. voit l'extrémité orientale de la nef unique s'achever par un triconque
d'origine dans quatre cas. Deux ou trois d'entre eux seront dotés d'annexés latérales dans un second temps ; ils
entreront alors dans le type II. 3. (cf. infra).

1 Cf. tout de même Orlandos, Basi likè, Athènes, 1952-1957 ; Krautheimer, Architecture, Harmondsworth, 1975 ; et
la typologie régionale limitée proposée par N. Cambi, Starokrséanska crkvena arhitektura na podruöju salonitanske
metropolije [L'architecture religieuse paléochrétienne sur le territoire de la métropole salonitaine, rés. anglais], A V 29,
Ljubljana, 1978, p. 614-626.
66 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Type I, sans annexe ni vestibule

Type 1.3, a chevet triconque

Type II, "complexe"


Typologie générale 67

Type iii. ι, α abside saillante

Type ΙΠ.2, a abside inscrite

Type ΙΠ.3, a triple abside


68 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

H. Type "complexe11 ou "composite"


La nef unique est flanquée sur toute sa longueur par deux files d'annexés au Nord et au Sud. En
élévation, l'aspect extérieur est celui d'une basilique à trois nefs. On a longtemps qualifié ce type de plan de
"bosniaque", à cause de sa fréquence, toute relative, en Bosnie actuelle, puis supposé une origine naronitaine.
Nous préférons adopter le qualificatif de "complexe" (traduction littérale du croate "slozena crkva"), malgré
l'ambiguïté de cet adjectif en français, dans la mesure où l'église ceinturée d'annexés se présente comme un petit
complexe, souvent avec un baptistère. Ce type de plan peut résulter de l'adjonction de files d'annexés à une
église de type I. On distingue toutefois des sous-ensembles distincts.
ILI. Type II sans vestibule
La nef unique est flanquée généralement sur toute sa longueur par deux files d'annexés au Nord et au
Sud. On obtient un plan d'ensemble quadrangulaire, d'où seule l'abside fait saillie (une dizaine d'exemples).
11.2. Type II doté d'un vestibule
Le même type d'église "complexe" peut voir les deux files d'annexés flanquer l'ensemble nef-vestibule
intégré de même largeur (II.2.a), ou encore être doté d'un vestibule de façade (II.2.b) unitaire, précédant les nefs
et les annexes latérales (une vingtaine d'exemples).
11.3. Type II à chevet triconque
Quelques triconques ont été insérés dans un groupe d'annexés dès l'origine (un cas sans compter Gâta*,
qui est en fait de plan centré), deux ou trois le seront plus tardivement. La vogue des triconques est manifeste
quand on voit l'adoption d'un triconque probablement charpenté pour le chœur de Zalozje 2*, l'adjonction
d'absides latérales dans un autre cas (Tepljuh*), et l'apparition d'un chœur triconque dans une des phases de
l'église double de Cista*.
11.4. Type II à transept bas inscrit
Deux ailes latérales font saillie sur les côtés de la nef vers le chevet. En plan, elles ne sont pas
perceptibles, mais en élévation, elles surplombent légèrement les annexes des deux côtés (quatre exemples).

III. Eglises a trois nefs


Hors de Salone, où c'est la règle, on ne compte qu'une petite trentaine d'édifices à trois nefs de moyenne
et de grande taille (cathédrale et églises urbaines de Krk, Osor, Rab, Novalja, Nin et Zadar, trois églises sur l'île
de Braö, etc.), possédant pour six d'entre elles un vestibule transversal en façade. Les supports sont le plus
souvent des colonnes, fréquemment de remploi et dépareillées, parfois des piliers maçonnés. Leur classification
s'effectue logiquement en regard de leur chevet (une ou triple abside), de leurs dimensions et de la nature des
supports des nefs. Une ou deux possédaient un transept au plan non défini.
III. 1. Chevet à unique abside saillante
Une quinzaine d'exemples illustre ce type élémentaire d'église à plusieurs nefs. Leur taille est éminement
variable. L'abside elle-même peut-être semi-circulaire (III. 1. a, avec une variante régionale où l'abside est plus
large que la nef centrale), polygonale (III. l.b), ou inscrite dans un massif de maçonnerie rectangulaire (III. 1 .c).
Les arcades des nefs de ces basiliques sont supportées par des colonnes ou des piliers maçonnés.
111. 2. Chevet droit triparti à abside inscrite
Ce type de chevet est habituel en Afrique (pour la moitié environ des édifices recensés) et en Syrie, mais
on ne le rencontre qu'à trois ou quatre reprises en Dalmatie (Povlja*, Stobrec*, Novalja 3*) en dehors de Salone
(cimetière méridional).
111. 3. Chevet à triple abside
Totalement absent dans la capitale, ce dernier type de chevet n'apparaît que très tardivement dans sept
cas avec différents systèmes suivant la forme des absides en question : semi-circulaire, polygonale ou combinant
les deux (Krk 1*, Nin 2* et 3*, Kotor*, Otinovci*, etc.).
IV. Eglises "cruciformes"
Seuls deux bâtiments (Sepen* - sans abside saillante - et Martinséica*) présentaient cette disposition
particulière, prisée à Salone (groupe episcopal, où on a un véritable vaisseau transversal à trois nefs ; basilica
orientalis et peut-être "Suplja crkva"). L'élévation de ces deux derniers édifices n'est pas déterminée avec
certitude, mais on peut probablement y restituer un transept cloisonné.
Typologie générale 69

I.I 1.2 1.3

ILI II.4

0 5 10m
ι

r>

ULI III.2 III.3


70 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

0 5 10 m

IV

V. "Eglises doubles"
L'association, souvent après coup, de deux bâtiments à nef unique (plus rarement, une église à trois nefs
et une église à nef unique, une fois à chevet triconque, et une seule fois hors de la capitale deux églises à trois
nefs), fonctionnant simultanément et de façon complémentaire, est relativement caractéristique de l'architecture
religieuse en Dalmatie (cf. aussi le groupe episcopal de Salone et Marusinac à Salone). Les basiliques doubles
regroupent deux édifices, qui, chacun, appartiennent à un des types évoqués plus haut (la combinaison la plus
courante est celle des types II. 1 ou II. 2 et de I ou 1.2). Ces petits complexes, fréquemment implantés en milieu
rural, dotés d'un baptistère et d'une nécropole associée feront l'objet d'un chapitre particulier infra.

ABSTRACT SAËETAK
As in the capital, SaJona, architectural solutions Kao u glavnom gradu, Saloni, arhitektonska rje§enja
pertaining to Early Christian churches of Late Roman ranokrsóanskih crkava na podrucju kasnoantiòke
Dalmatia are diversed yet practical, without real Dalmacije su veoma razliôita, a istovremeno uglavnom
"ambition". Enclosed is an overview of the three main prakticna, cesto bez ikakve ambicije. Öinilo nana se
types and sub-types of dalmatian basilicas. Type 1 is najprikladnije napraviti jedan kratki pregled tri glavna
simple and one-aisled with an outspread vaulted apse postojeca tipa bazilika u Dalmaciji s varijantama.
facing East, sometimes with a vestibule and annexes on Najjednostavnija crkva je bila jednobrodna s
one side. Type 2 is "complex" and more caracteristic of istaknutnom presvodenom apsidom na istoku, ponekad i
Dalmatian churches, with two rows of rooms (often predvorjem i sporednim prsotorijama na jednoj strani.
added) on both sides of the nave. Type 3 is a three-aisled Tipiean je za ovo podrucje takozvani "sloveni" oblik s
church (some thirty sites were found). Triconch and aneksima (dosta cesto dogradenim) u nizu s obje strane
double churches are also numerous in Dalmatia. crkve. Postoji ipak tridesetak trobrodnih bazilika.
Trolisna zaCelja i dvojne crkve su izrazito zastupljene u
Dalmaciji.
Chevet 71

LE CHEVET
The headpiece of the church Zaëelje crkve

Les plans de chevet ont connu une assez grande diversité en Dalmatie, où domine toutefois un système
simple et peu varié d'absides saillantes semi-circulaires tant à l'intérieur qu'à l'extérieur. L'aménagement de
pièces préexistantes à Solona, lader (Zadar 1*, phase 1) et Osor* a donné naissance à trois "églises halles" de
plan rectangulaire à nef unique, dépourvues d'abside, tout comme le sont deux chapelles tardives de l'île de
Braò, les trois chapelles de porte de Split (8-10*), et l'église cruciforme de Sepen*. Parallèlement à une majorité
d'hémicycles saillants, on rencontre un ou deux cas d'absides rectangulaires, des absides extérieurement
polygonales ou inscrites dans un massif quadrangulaire maçonné, des absides intégrées dans un chevet rectiligne
triparti, des triconques et quelques cas de triple abside. Chaque catégorie est plus ou moins significative ou
originale, et mérite à ce titre un commentaire plus ou moins détaillé.
I. Chevet rectangulaire sans abside
1.1. Les "églises-halles"
Cette catégorie, qui a connu un développement significatif dans les régions directement influencées par
Aquilée
l'Istrie)1 (l'Italie du Nord jusqu'à Vérone et peut-être Ravenne, le Tyrol du Sud, la Carinthie, la Slovénie,
, est représentée par trois édifices de petites et moyennes dimensions en Dalmatie : Γ "oratoire A" de
Salone, le noyau primitif de la cathédrale de Zadar (1*) et le premier bâtiment chrétien d'Osor*. Tous trois
résultent de l'adaptation de structures profanes au culte chrétien, avec, dans les deux premiers cas,
l'implantation d'une "banquette presbytérale libre" (occidentée et précédée par une barrière de chancel rectiligne
à Salone). A Osor*, le presbyterium a été surélevé d'un degré (comme celui de Zadar 1*) et pavé de mosaïque.
On date ces deux exemples de l'extrême fin du IVe s. ou du tout début du Ve s., mais il s'agit, comme souvent,
de chronologie relative, déterminée par les développements ultérieurs des deux complexes épiscopaux. On
pourrait raisonnablement revoir sur cette base, et sur le niveau d'utilisation qui paraît tardif, la datation de
l'exemple salonitain, qui ne représenterait donc plus le "prototype" de la série.
1.2. Des chapelles tardives sans abside
Les trois chapelles de porte (Split 8-10*), simplement adaptées dans les couloirs au-dessus des trois
principaux accès au "Palais" de Dioclétien, sont de plan rectangulaire allongé.
On a fouillé ces cinq dernières années une chapelle également issue de l'adaptation d'un espace
quadrangulaire à Skrip*, mais à la différence des exemples précédents, elle a été immédiatement dotée de trois
petites nefs irrégulières séparées par une paire de piliers. Une autre chapelle à chevet rectangulaire constitue la
deuxième phase du site de Bol*. Il s'agit là aussi d'un très petit édifice qui fut aménagé et voûté au Moyen Age.
Ces deux chapelles sont attribuées au VIIe s. par leurs fouilleurs.
1.3. Une église cruciforme à chevet rectangulaire sans abside
De nouvelles fouilles sont en cours sur le site de Sepen*. Cet édifice de plan cruciforme (en réalité sans
doute à transept "bas", cf. le chapitre qui lui est consacré) possède un chevet rectangulaire de la largeur de sa
nef unique. Grâce aux sondages de l'été 1995 (N. Novak), il est possible de trancher entre les deux hypothèses
avancées sans fouille : d'une part la banquette presbytérale libre supposée par A. Sonje - maintenant confirmée,
de l'autre une abside-diaphragme interne non voûtée avec déambulatoire à l'arrière imaginée par J. Sto§i6. Deux
"sacristies" basses occupent les angles extérieurs orientaux de la croix (voir infra le chevet triparti).
Π. Abside unique semi-circulaire et saillante
Quelles qu'aient été la taille et l'ambition architecturale du bâtiment, l'abside unique semi-circulaire et
saillante à l'Est d'un mur rectiligne (avec parfois une absidiole à l'extrémité d'une annexe latérale) représente le
type majoritaire en Dalmatie (105 exemples, dont sept à trois nefs, hors de Salone plus une dizaine d'exemples
pour la capitale intra et extra muros) comme dans la majorité des régions du monde chrétien2 . Il ne connaît que

1 La bibliographie est très abondante, particulièrement sur les édifices d'Aquilée. Citons R. Egger, Frühchristliche
Kirchenbauten im südlichen Norikum, Wien, 1916, passim ; G.C. Menis, La basilica paleocristiana nelle diocesi
settentrionali della metropoli di Aquileia, Udine, 1958 ; G. Bovini, Le antichità cristiane della fascia costiera istriana
da Parenzo a Fola, Bologna, 1974 ; AAVV, DaAquiliea a Venezia, Milano, 1980 ; N. Duval, Quelques remarques sur
les "églises halles", AAAd 22, Udine, 1982, p. 399-412.
2 N. Duval, in Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, T. 1, Paris, 1990, s.v. L'édifice de culte, p. 757.
72 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

10m

Eglises dépourvues d'absides : Zadar 1, phase 1 ; Osor, phase 1 ; Bol ; Skrip ; Salone, oratoire A (plan Dyggve)
Chevet 73

quelques variantes de détail : l'arc triomphal peut reposer sur des colonnes, des pilastres latéraux, ou des
consoles. L'abside peut présenter un diamètre très supérieur à la largeur de la nef centrale dans une série bien
définie du Nord de la province. On peut enfin rencontrer des lésènes ou des contreforts extérieurs, parfois un
léger outrepassement intérieur, etc.
ILI. Plan et élévation
L'hémicycle de l'abside "semi-circulaire" était en fait complété le plus souvent par des segments de murs
droits à la corde. Sauf dans trois ou quatre cas, où les dimensions étaient trop importantes et ne pouvaient
qu'imposer une couverture charpentée (Zadar 1*, 2* et 3*, Novalja 1*), l'abside est toujours voûtée en cul-de-
four et sa demi-coupole est dissimulée à l'extérieur par une petite toiture semi-conique légèrement surélevée, en
tuiles de terre cuite, lauzes ou tuiles de bois. On ne semble pas avoir pratiqué l'extradossement simple en
Dalmatie, vraisemblablement pour éviter des problèmes d'étanchéité des structures. Les lauzes étaient pourtant
quelquefois directement fixées sur le massif maçonné extérieur de la voûte, auquel on avait donné une forme
semi-conique.
U.U. Arc "triomphal"
La demi-coupole s'appuyait à l'Ouest (nos églises sont généralement orientées) sur un arc de tête
maçonné ou clavé, retombant fréquemment sur deux petites consoles en légère saillie correspondant à l'amorce
du cul-de-four. Le départ de la courbe était d'ailleurs quelquefois marqué par une corniche en relief (supposée
à Povlja* et Spliska*, fragments de stuc recueillis à Srima*). Dans la majorité des cas, et surtout dans les petits
bâtiments, les piédroits étaient dépourvus de toutes démarcation (cf. par exemple Lovreòina*, Zadar 4*, ou
l'église nord de Stari Grad*). Le diamètre de l'arc était parfois très légèrement supérieur à la largeur de l'abside.
Un décrochement interne marquait ainsi de part et d'autre le départ de la courbe à Nin 1* (église nord). L'arc
pouvait retomber sur deux grosses colonnes latérales (bases en place à Zadar 2*, colonnes seules conservées à
Krk 2*, etc.) ou encore sur une paire de pilastres maçonnés possédant base (Bare*, Stipanska*) et chapiteau
sculptés.
11.1.2. Arc de tête sur pilastres internes saillants
Une petite série d'édifices présentait un arc de tête de moindre portée reposant sur des pilastres maçonnés
plus ou moins saillants à l'intérieur de la corde (Carakovo*, Danilo*, Gubavac*, Postira* et Trogir 1*). Ce
détail avait sans doute une justification constructive, à moins qu'il ne s'agisse, comme dans le cas des absides
outrepassées, d'un motif pratique (acoustique par exemple).
11.1.3. Largeur supérieure à celle de la nef
L'arc triomphal était aussi nécessairement moins large que l'abside dans un ensemble limité à quelques
grandes églises de Liburnie centrale et septentrionale, où le diamètre de l'abside dépasse la largeur du vaisseau
central. Le modèle semble être la cathédrale de Zadar (1*), datée du Ve s., ville qui en connaît deux autres
exemples (Zadar 2* et 3*). Ce type régional caractéristique3 ne s'est vraiment diffusé avec succès que vers le
Nord de lader (Muline*, phase 2, sans doute aussi Novalja 1*, puis Rab 1* et Osor*), si l'on excepte peut-être
£a2vté au Sud-Est (mais la transformation en édifice à trois nefs ne semble pas antérieure au Moyen Age). Ce
plan n'a pas de nécessité technique et résulte donc d'un choix délibéré dont on ne voit pas bien la raison. Des
pilastres d'angle en équerre assurent la liaison avec les colonnades des nefs, rétrécissant d'autant l'ouverture de
l'abside à la corde. L'arc triomphal reprenait ainsi la largeur du vaisseau central à Osor*, Zadar 3* et
vraisemblablement aussi dans les cas où les pilastres ne sont pas conservés. Il était encore réduit par une paire
de colonnes latérales à Zadar 2* (pour la cathédrale de lader, voir ci-après).
11.1.4. Mur diaphragme à la corde
La cathédrale de lader (Zadar 1*) présente un système plus élaboré d'abside charpentée, plus large que la
nef centrale (cf. supra), avec un mur diaphragme soutenu par deux pilastres latéraux, deux colonnes et trois
arcades de portées très inégales. Celle de l'arcade centrale correspondait à la largeur du synthronos libre (voir le
chapitre sur les sièges, ci-après), celles des arcs latéraux au couloir semi-annulaire de circulation derrière la
banquette.
/7.7.5. Abside précédée par un long épaulement
L'abside de la basilique funéraire de Trogir (3*) avait la particularité de posséder un double épaulement
et d'être ainsi précédée à l'Ouest par une travée droite, longue de 3,50 m et nettement moins large que la nef

3 P. Ve2ic\ Prilog poznavanju tipoloSkih osobina starokrsàmskih bazilika u Dalmaciji [Contribution à la connaissance
de quelques particularités typologiques des basiliques paléochrétiennes de Dalmatie, rés. allemand], Rapski zb., Zagreb,
1977, p. 297-300.
74 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

10m

Exemples des différents types d'absides semi-circulaires saillantes :


Bukovica, Zadar 3, Gubavac, Zadar 1, Ston 3, Trogir 3, Srima (église nord), Ogrul, Rab 1, Majdan, Postira
Restitution du chevet de l'église double de Srima par Br. Pender.
Chevet 75

centrale. On retrouve ce détail à Salone, dans l'église méridionale du groupe episcopal double du Ve s.4, qui a
pu influencer une ville aussi proche que Trogir.
11. 2. Niveau du sol
L'abside était couramment surélevée au niveau du chœur, cette surélévation restant toujours minime :
d'un voire deux degrés au maximum au-dessus du quadratum populi. Parfois, mais rarement, une marche
supplémentaire venait souligner la corde de l'hémicycle (Baóina*, Osor*, église nord de la phase 2, Vrba*).
L'abside seule pouvait encore être surélevée d'une vingtaine de centimètres (Bare*, Bicina-Polaoa*, Öifluk*,
Danilo*, Grohote*, Lovreski*, Ramiéi*, Spliska*, Ston 3*, Sipari 2*, Siprage*, Turbe*, Ubli*, Zaklopaca-
Nikoliói*) ou de deux degrés comme à Zadar 2*.
11.3. Eclairage
Ces absides étaient souvent très largement éclairées, comme en Grèce, en Italie et en Syrie. La baie axiale,
ouvrant plus ou moins largement au fond de l'abside est le cas le plus courant, surtout dans les édifices de petite
taille (baie simple ou double à Brbinj*, bifore à Barbât*, simple à Stipanska*, Sipan 1* et 2* ; bifore supposé à
Siprage*, etc. ; trifore dans l'église nord de Stari Grza-Pharia*). Une multiplication d'ouvertures apparaissait
dès que la taille de l'abside le permettait. A Zadar 1*, par exemple, l'abside était percée de cinq grandes baies
cintrées, larges d'1,20 m et hautes de 2,70 m. On peut comparer ce chevet à ceux des églises ravennates. Il
existe trois fenêtres simples à Lovre&na*, Osor*, Puotééa*, Galovac*, etc. Pour la forme des baies et les
éléments de fenêtres, on se reportera à la fin du chapitre sur les techniques de construction.
11.4. Renforts extérieurs
11.4.1. Contreforts
Les contreforts massifs, présents dans 10 % des cas, allaient parfois s'amincissant jusqu'à la rive de la
toiture. On en compte généralement deux, placés sur les diagonales (Novalja 2*, Sutina*, Tarac-Toreta*, Ubli*,
phase 1etetOsor*
Osinj* Polace(le2*,troisième
église nord,
au Sud-Ouest)
Lovreòina*, ; sur
quatre
le côté
à Srima*,
nord) ; église
on peutnord,
en avoir
voiretrois
jusqu'à
comme
cinqà peut-être
Via-Naronaà Vid-
2*,
Narona 1*, église B. La disposition des contreforts permet souvent de restituer l'emplacement probable des
fenêtres, ou au moins d'avoir une idée de leur nombre maximal : deux ou quatre contreforts autorisent ainsi à
percer dans les intervalles une, trois voire cinq baies (cf. supra), tandis que trois contreforts correspondent
souvent à deux baies de part et d'autre du renfort axial.
11.4.2. Lésènes
L'hémicycle de plusieurs absides est raidi extérieurement par des lésènes plus ou moins espacées, qui se
poursuivent verticalement jusqu'au toit. Leur nombre est assez variable (deux à Stipanska*, trois à Osljak*,
quatre et deux d'angle à Nin 1*, église nord, etc.). L'édifice de culte de Potravlje a été aménagé dans l'abside
Nord-Ouest dotée de lésènes d'un bâtiment profane, signe de l'emploi déjà fréquent de ce type de renfort dans le
répertoire architectural de l'Antiquité tardive.
Dans une série cohérente d'édifices, les lésènes sont disposées plus régulièrement et terminées par des
arcatures aveugles sous la toiture (Barbat*, et peut-être Korintija*, Ogrul*, Srima*, église sud). Ce décor
extérieur apparaît, semble-t-il, tardivement (VP-VIIe s.) ; on le retrouvera sur les absides de certains triconques
(cf. infra § VIA A).
11.5. Le plan à déambulatoire : une hypothèse improbable ?
On a plusieurs fois supposé un déambulatoire à l'intérieur d'une grande abside semi-circulaire saillante,
d'abord à Salone dans la Basilica urbana, l'église septentrionale du groupe episcopal, où une structure en
hémicycle (très restaurée aujourd'hui) est difficile à interpréter : elle peut sembler trop élevée et épaisse pour
représenter la base d'une simple banquette presbytérale5 . Dans un édifice aussi important que la cathédrale de
Salone, on peut songer à un plan plus élaboré à déambulatoire (la maçonnerie représenterait la banquette

4 Cf. par ex. Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951, plan fig. II/14.
5 Cf. N. Duval, op. cit. (1), p. 408 et 410, qui rappelait les deux possibilités et soulignait que les "banquettes"
d'Aquilée et des Noriques conservées seulement en fondations peuvent aussi représenter des absides internes. Mais la
hauteur conservée (50 cm) et la largeur (75 cm max.) correspondent aux mesures recensées pour des banquettes libres
disposant d'un dossier, cf. Fr. Glaser, Das frühchristliche Pilgerheiligtum auf dem Hemmaberg, Klagenfurt, 1991,
tableau p. 105.
Il faut rappeler, à la Basilica urbana, la présence au fond de l'abside, derrière la maçonnerie semi-circulaire, de
l'inscription dédicatoire des évêques Symferius et Esichius {Noua post uetera / coepit Synferius. /Esychius eius nepos /
cfumj clero et populo /fejcit. / Haec munera / domus Chr(ist)e grata / tene), cf. par ex. Dyggve, op. cit. (4), plan de
situation fig. II/16.
76 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

d'appui d'une colonnade), d'autant qu'il est maintenant assuré à Aquilée pour la basilique de la Beligna6 par
exemple. La même hypothèse avait été avancée pour Rab 1*, où l'hémicycle interne n'est conservé qu'en
fondations et recouvert par un déambulatoire médiéval.
La découverte récente d'une banquette dans l'abside de la cathédrale de Iader (Zadar 1*) nous conduit à
préférer toutefois la solution du synthronos libre (cf. le chapitre sur les sièges presbytéraux, infra), à celle du
plan à déambulatoire, plus complexe7 .
11. 6. Absides outrepassées
On a beaucoup discuté pour l'Espagne et dans une moindre mesure en Afrique du Nord et en Gaule
méridionale, du plan à abside outrepassée. Comme on trouve effectivement de telles absides en grand nombre en
Espagne à l'époque visigothique, on a cru longtemps que c'était une caractéristique "nationale", devenue dans
les églises mozarabes un héritage "visigothique". Mais des exemples existant aussi dans des régions éloignées de
l'Espagne (quatre ou cinq cas en Gaule8 , cinq ou six en Afrique du Nord, davantage en Dalmatie) semblent
confirmer que ce plan répond plutôt à des nécessités techniques, architecturales et pratiques - peut-être un
moyen pour assurer une meilleure acoustique (?).
Cette particularité concerne les églises de Cista* (église sud d'après les fouilles anciennes), Jabuka* (les
deux églises), Lovrecina*, Majdan*, Polace 2* (église nord), Srima* (église sud), Zitomisliói* (église sud) ; ce
plan se retrouve aussi dans des absides inscrites (comme à Crvenica* ou Povlja*) ou dans des triconques (abside
orientale de Sutivan*, voir infra).
11.7. Absides semi-saillantes
L'église de Klobuk* possédait une abside ne faisant saillie du bâtiment que de la moitié de sa profondeur.
L'hémicycle de celle de Solin-Rupotine 1* ne se différenciait extérieurement des murs de la nef unique qu'à mi-
profondeur de l'abside. Quelques chevets irréguliers présentent une abside semi-circulaire partiellement
encadrée par des annexes, notamment bordée d'un seul côté par une "sacristie" (Vrba* au Sud-Est, Prisoje* au
Nord-Est, etc.) ou par l'extrémité d'une annexe (le baptistère au Nord à Mokro*)9 . En élévation, la différence
est bien marquée. Ces pièces sont plus basses que la demi-calotte absidale couverte par une toiture et sont
abritées par des appentis. Un dispositif exceptionnel apparaît à Postira*, où deux citernes sont placées de part et
d'autre nettement en contrebas, mais il résulte de l'implantation de l'abside à flanc de coteau, et l'élévation était
celle d'une abside saillante.
m. Autres types d'absides uniques saillantes
III. 1. Abside polygonale à l'extérieur
III. 1.1. Plan et élévation
Quelques absides, toujours semi-circulaires à l'intérieur et saillantes hors du corps de la ou des nefs,
possédaient un parement extérieur à plusieurs pans coupés. Ce qui frappe en élévation, mis à part les facettes du
mur de l'abside, c'est surtout la toiture de tuiles semi-prismatique ou semi-pyramidale protégeant la demi-
coupole. Le nombre de pans coupés est variable.
On peut distinguer un premier sous-groupe à trois pans (abside trapézoïdale) : on n'en connaît que trois
exemples et l'amorce d'un quatrième pan rectiligne existe au Nord à Borasi* et à Ubli*. Cependant, dans ce
dernier cas, il s'agit du renforcement externe tardif d'une abside classique (phase 2). Notons qu'à Oepikuée*,
l'hémicycle est nettement outrepassé et que le parement extérieur comporte une arcade aveugle par pan.
Le second sous-ensemble compte dix exemples d'abside possédant de cinq à sept pans externes. Les
absides pentagonales sont les plus courantes : Dubrovnik*, Galovac* (avec des lésènes à chaque angle),
Lovreski*, Mokro Polje 1*, Zadar 1* (phase 2, chapelle Sainte-Barbara), ainsi que sans doute Jadriscica*, Sveti
Vid* et Zaglavac*. Mais on peut aussi en trouver d'hexagonale (Kalifront*) ou heptagonale (Srsici*). Cette
catégorie rentre dans la typologie classique représentée dans toute la Méditerranée orientale et dans la sphère
constantinopolitaine, mais aussi en Italie du Nord, notamment à Ravenne, où elle est fréquente dès le Ve s.
On peut imaginer, comme dans cette dernière ville, que ces absides polygonales étaient largement
éclairées par une fenêtre cintrée percée au centre de chaque pan (en Dalmatie, l'élévation est inconnue).

6 G. Cantino-Wataghin, Problemi e ipotesi sulla basìlica della Beligna di Aquileia, Quaeritur inventus colitur =
Mélanges Fasola, Città del Vaticano, 1989, p. 73-90.
7 C'est également le raisonnement de Ν. Duval pour l'église de Mariana en Corse, in Naissance des Arts Chrétiens,
Paris, 1991, p. 208, plan p. 206.
8 Cf. ibid., planche p. 207.
9 On retrouve des chevets "encombrés d'annexés" à Salone : à Kapljuc, Marusinac (église nord), et à la basilica iuxta
portum, cf. Dyggve, op. cit. (4), respectivement plans fig. IV/26 ; IV/23 ; et III/l 1.
Chevet 77

III. 1.2. Diffusion et datation


Ce type de chevet apparaît relativement tardivement en Dalmatie et ne concerne qu'une petite série
d'édifices répartis sur le littoral et les îles ou assez proches des côtes. L'abside polygonale sert parfois
abusivement de critère général de datation au VIe s. dans nos régions, où elle aurait été introduite par la
reconquête justinienne. Au Nord de la province, une influence de l'Italie septentrionale, plus précisément
ravennate, où cette typologie a connu un succès certain au Ve s.10, peut expliquer sa vogue dès le premier quart
du VIe s.
111.2. Abside rectangulaire
On n'en connaît qu'un exemple en Dalmatie, à Halapié 1*, et pour une église à deux files d'annexés
latérales, dont la fouille ancienne et pratiquement inédite est difficile à interpréter. Il est possible qu'une abside
rectangulaire ait existé aussi à Dabravine*, contrairement à la proposition du second fouilleur. Cette typologie
plus rare n'aurait pourtant rien d'étonnant à l'époque qui nous intéresse. Il serait même surprenant que la
Dalmatie ignore alors ce plan très simple, qu'elle adoptera si souvent au Moyen Age.
111.3. Abside inscrite dans un massif quadrangulaire
II y a peu de temps encore, on recensait seulement deux absides de ce type, inexistant à Salone. Il semble
néanmoins plus fréquent qu'on ne l'attendait, et tout particulièrement dans les régions correspondant à l'évêché
de Narona (Vid 1*, église A, Vid-Narona 3*, Gradac* église sud, Polaòe 2* église sud et son annexe sud-est,
Su§ac 1*, Sutvara* et, au Nord-Est de la province, Nikoliéi-Zaklopaoa*).
L'abside décrit toujours intérieurement un hémicycle plus ou moins prolongé, mais elle disparaît à
l'extérieur à la base dans une maçonnerie rectangulaire ; la demi-coupole est couverte extérieurement par une
toiture de tuiles semi-pyramidale. Le massif externe peut dans certains cas extrêmes de plan irrégulier rappeler
le type trapézoïdal (absides polygonales à trois pans) étudié plus haut : le pan sud du massif est oblique à Vid-
Narona 3*, comme dans les églises méridionales de Gradac* et Polace 2*, et à Sutvara*. Enfin, comme dans le
cas d'absides extérieurement semi-circulaires, l'arc de tête, supporté par une paire de pilastres saillant à
l'intérieur de la corde, peut être légèrement plus étroit que l'ouverture de l'abside. On observe ce détail à Vid-
Narona 1* (église inférieure A).

IV. Abside intégrée dans le chevet


I V.l. Abside inscrite dans un chevet rectangulaire plein
Le massif englobant l'abside est ici de la largeur de la nef unique et le plan d'ensemble est rectangulaire.
L'élévation reste tout à fait comparable à celle du type précédent. Cette typologie simple ne concerne que deux
très petits édifices isolés : Mostir* et Spliska*. L'abside voûtée en cul-de-four avec une petite fenêtre cintrée
axiale disparaissait à l'extérieur sous la toiture à deux versants de la nef qui se poursuivait sans interruption
jusqu'au mur droit du chevet. On doit leur adjoindre l'église primitive de Gradac* (église nord bordée par une
file d'annexés au Nord) et le baptistère de Mokro (au Nord de la nef), dont le chevet est doté de lésènes d'angles
comme l'exemple de Spliska*. L'abside de Mokro* a été rajoutée à l'extrémité orientale d'une pièce
quadrangulaire (cf. le chapitre sur les baptistères, infra). Dans les deux cas, la demi-calotte de l'abside était
invisible, celle de Mokro* était couverte par l'appentis latéral septentrional qui venait reposer sur le mur du
chevet à l'Est.
IV.2. Abside inscrite dans un chevet plat entre deux pièces basses ou chevet triparti
IV. 2.1. Plan général et élévation
Ce système plus complexe n'a pas connu de vrai développement en Dalmatie, alors qu'il est représente la
moitié des chevets en Afrique du Nord11 , qu'il est dominant dans certaines régions de Syrie et assez courant en
Espagne, sur la côte sud de l'Asie mineure et les îles de l'Egée. Les solutions adoptées ici sont relativement
diversifiées (àet deux
composite" concernent
files d'annexés
des églises
latérales).
à troisCenefs
chevet
autant
dit triparti,
qu'à nefà launique,
typologie
parfois
d'apparence
de type unitaire
"complexe"
en plan,
ou
présente en fait une élévation étagée, où l'abside voûtée en cul-de-four et couverte d'une toiture faisait saillie au
milieu de deux pièces plus basses couvertes par des appentis. Le seul exemple salonitain est celui de la basilique

10 W. Deichmann, Ravenna, Wiesbaden, 1969-1974 ; Krautheimer, Architecture, Harmonsworth, 1975, San


Giovanni Evangelista, p. 195-196 et fig. 147 p. 195 ; S. Apollinare in Classe, p. 290-292. On la retrouve ensuite à
Grado, à PoreC, à Pula, etc.
11 Voir notamment l'inventaire d'I. Gui-N. Duval-J.-P. Caillet, Basiliques chrétiennes d'Afrique du Nord I.
Inventaire de l'Algérie, Paris, 1992.
12 Krautheimer, op. cit. (10), p. 151.
78 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

du cimetière méridional de la ville (dit de Crikvine), qui a été détruite avant qu'une fouille ait été possible13 .
IV.2.2. Les "sacristies"
Les indices archéologiques manquent totalement en Dalmatie pour identifier la fonctions des deux
annexes latérales, dont l'usage peut varier suivant les régions et les lieux : elles peuvent servir de sacristies ou
pièces de préparation du clergé et des rites, parfois de baptistère, et, dans certaines régions (Syrie) de
martyrium. Plutôt que de les qualifier selon une terminologie orientale et tardive deprothesis (pour le dépôt des
offrandes) et de diaconicon (réservé aux diacres, au clergé), supposant un rôle extrêmement précis, nous avons
préféré utiliser un terme neutre comme "sacristies", employé à titre conventionnel.
Il existe deux sous-ensembles. L'abside peut dans ce chevet être intégrée classiquement dans un massif
rectangulaire de la largeur de la nef unique ou centrale : les sacristies qui encadrent le chevet seront donc
rectangulaires, comme à Ramiéi* (église de plan "complexe") ou à Povlja* (église à trois nefs), où elles étaient
de plus voûtées en berceau. On trouve à Crvenice* une variante particulière de chevet triparti, dans une
première phase de l'église à trois nefs (avant l'adjonction d'une annexe orientale). Les collatéraux se
poursuivaient sans interruption jusqu'au chevet droit de part et d'autre du massif intégrant une abside fortement
outrepassée (ces espaces représentaient sans doute des annexes liturgiques).
L'autre version de chevet triparti possède une abside libre et inscrite tangentiellement à l'intérieur du mur
du chevet. Elle détermine alors des pièces latérales à un côté courbe. C'est le cas des églises à nef unique de
Novalja 3* et Re§etarica* (phase 2 après adjonction de deux files d'annexés latérales) et de Stobrec* (église à
trois nefs), ainsi que probablement de l'église de Basica 2*, explorée en 1995. L'excellente conservation du mur
oriental du troisième exemple permettrait de restituer l'élévation du chevet de ces deux églises, où la demi-
coupole absidale était dissimulée par la toiture de la nef, centrale à Stobreö*, unique à Novalja 3* et
Resetarica*. De ce fait, ces édifices n'appartiendraient pas à la typologie proprement tripartite. On doit plutôt
penser que l'hémicycle de l'abside n'apparaissait qu'à un niveau relativement élevé, au-dessus de la butée des
appentis latéraux qui suivaient sa courbe, soit à plus de 8 m de hauteur.
TV. 2. 3. Un exemple particulier de plan en TauH
Ce plan spécifique à chevet plat et nef unique avec deux annexes latérales à hauteur du chevet n'apparaît
qu'à Polaêe 1*. L'élévation était similaire à celle décrite ci-dessus, à abside non visible extérieurement. Mais en
fait l'abside inscrite de Polaôe 1* se réduit à un mur-écran courbe de quelques mètres de hauteur, tangent au
chevet. L'ensemble était couvert par la toiture à double pente de la nef, se prolongeant par des appentis au-
dessus des pièces annexes plus basses (baptistère au Nord et sacristie au Sud) en saillie qui encadraient l'abside.
W.2.4. Une autre abside diaphragme ?
A Sepen*, on avait proposé une solution un peu différente, avec là encore l'hémicycle d'une "abside
diaphragme", libre cette fois à l'intérieur d'un chevet rectangulaire flanqué de deux pièces plus basses coiffées
d'appentis. La toiture en bâtière de la nef se poursuivait sans interruption jusqu'au mur oriental du chevet (cf. le
plan rectangulaire supra, et ci-dessous le chapitre sur les sièges presbytéraux pour l'hypothèse d'une banquette
libre, dont l'existence a d'ailleurs été confirmée en 1995).
IV.3. Autres types de chevets droits
Un chevet rectiligne peut résulter de l'encadrement d'un chevet classique à abside semi -circulaire saillante
par un mur oriental limitant deux files d'annexés autour de la nef (ReSetarica*, phase 2), ou de l'adjonction
d'une pièce comme à Crvenice* (phase 2 avec annexe orientale à l'Est d'un chevet originellement plat). Ce
détail apparaît aussi pour l'abside du baptistère d'Otok*.

V. Chevet a triple abside


On voit se développer tardivement des chevets plus complexes avec trois absides de plans différents. Ce
chevet également "triparti" (mais à ne pas confondre avec le chevet rectiligne étudié ci-dessus) serait une
caractéristique plutôt orientale15 . On pourrait d'ailleurs raisonnablement faire coincider son adoption dans la
plupart des exemples dalmates avec la reconquête justinienne, ou le situer après elle. Absente à Salone16 , cette

13 Cf. par ex. Dyggve, op. cit. (4), p. 56, 66-67, 76, 80, fig. IV.28.
14 Sur le plan "en Tau" et sa diflusion, notamment en Gaule, cf. N. Duval, op. cit. (7), p. 202-203, et planches p. 200-
201.
15 Krautheimer, op. cit. (10), p. 102, parle même d' "invasion" orientale pour ces innovations du VIe s. dans
l'Occident latin.
16 Le chevet de la basilica occidentalis, qui avait été interprété par Dyggve comme un chevet à triple abside (op. cit. -
4), p. 59-60, fig. III. 13), doit plutôt être considéré, comme le suggérait déjà D. Rendic-MioSevic (Salona Christiana II.
Chevet 79

ΓγίΙ

Exemples d'absides polygonales : Borasi, Lovreski, Kalifront, Srsiéi, Galovac

Exemples d'absides inscrites dans un massif quadrangulaire : Nikoliéi, Vid 3, Sutvara, Gradac (église sud)

10m

Exemples d'absides inscrites dans un chevet plein : Mostir, Gradac (église nord), Spliska

J( \
ι ι
0
I ι r
Exemples d'absides inscrites dans un chevet droit : Povlja, Stobreô, Polace 1 ; et triple abside : Kotor, Nin 3

-V-

Basilica occidentalis u tipologiji ranokrsâanske arhitekture Ilirika [La basilica occidentalis dans la typologie de
l'architecture paléochrétienne de l'Illyricum, rés. français], 2b. narodnog muzeja 9-10, Beograd, 1979, p. 87-96),
comme le chevet simple, à une seule abside semi-circulaire saillante, d'une église à nef unique bordée d'annexés dotées
d'absidioles orientées.
80 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

catégorie de chevets constituerait donc éventuellement, elle aussi, un critère de datation approximative aux VIe-
VIIe s., notamment quand l'abside centrale est polygonale.
V.l. Trois absides semi-circulaires saillantes
Le premier sous-type comporte trois absides semi-circulaires saillantes, correspondant chacune à une des
nefs du quadratum populi. L'abside centrale, plus large et plus haute, est voûtée comme les deux absides
latérales en cul-de-four, mais à un niveau très supérieur, qu'on retrouve dans Fétagement des toitures externes
semi-coniques. Les trois exemples dalmates sont Krk 1*, Kotor* et Otinovci*. Le premier bâtiment est le plus
original de la série, car son abside centrale fait très peu saillie à l'extérieur du chevet pour des raisons de
topographie urbaine et à cause du remploi d'un édifice antique. Une des deux absides latérales (au Nord) est
d'ailleurs inscrite à l'intérieur de l'ancien mur rectiligne qui bordait une rue importante à l'Est. A Kotor*, en
revanche, on est en présence d'un chevet triparti où les extrémités orientales des collatéraux, cloisonnées en
"sacristies", ont été dotées chacune d'une abside saillante (au Nord, il s'agit d'un baptistère).
V.2. Une abside centrale pentagonale à l'extérieur et deux absides latérales semi-circulaires
Cette typologie n'a été adoptée que deux fois à Nin-Aenona, en ville (Sainte-Marie, Nin 2*) et pour
l'église Saint-André du port de Zaton (Nin 3*) au VIe s. Les deux édifices sont d'ailleurs assez proches, tant par
les proportions que par le tracé oblique de la façade et du chevet, pour que l'on puisse supposer un projet
commun. On peut y voir, comme pour les absides polygonales à pans multiples, une influence de la sphère
constantinipolitaine ou encore ravennate. L'élévation est semblable à celle du sous-groupe précédent, avec
toutefois pour l'abside centrale une toiture à cinq pans.
VI. Chevet triconque
Le triconque isolé ou combiné dans un ensemble de pièces a été fréquemment utilisé dans l'architecture
romaine profane de l'Antiquité tardive (thermes, nymphées, salles de réceptions, salles à manger). C'est une
forme architecturale pratique (bassins dans les thermes, ou stibadia courbes dans les salles à manger, trouvant
place dans les absides), relativement élaborée mais d'exécution assez simple, dont l'espace central bien
contrebuté par les trois conques peut être facilement voûté. On retrouve aussi naturellement au Bas-Empire des
triconques funéraires païens ou chrétiens dont les absides abritent des tombes (antérieurs à l'église à Muline* et
Tepljuh*).
diversifiées17
L'architecture
: par exemple
religieuse
celle de
paléochrétienne
martyrium annexe
fournit
ou autonome
au triconque, voire
un même
champ- et
d'utilisations
c'est là l'usage
nouvelles
qui nouset
intéresse ici - constituer le chevet-chœur d'une église à nef unique. On ne connaît pas en Dalmatie d'extension
d'un triconque primitivement isolé, comme à Concordici9 ou Betika20, par l'adjonction de nefs, ni de grands
sanctuaires du type égyptien. Le plan dominant est ici simple, avec une nef unique terminée par un chevet
triconque, et parfois flanquée d'annexés (exception faite de Gâta*).
VI. 1. Typologie générale
VI. 1.1. Absides outrepassées
L'abside orientale de Sutivan* est plus étroite que les deux absides latérales semi-circulaires. Elle est de
plus très nettement outrepassée intérieurement, sans qu'on puisse établir si ce plan est adopté pour des raisons
constructives ou pratiques. De ce fait, la banquette presbytérale a été placée dans l'hémicycle méridional et le
sanctuaire devait englober le triconque dans son ensemble.
VI. 1.2. Absides inscrites dans un massifrectangulaire
A Gâta*, les trois absides très profondes, intérieurement semi-circulaires, sont englobées chacune dans un
puissant massif quadrangulaire marqué de renforts verticaux aux angles. L'ensemble des trois massifs donne un
aspect cruciforme à cette partie du chevet, dont le volume inférieur est dissimulé par un large "couloir"
rétablissant un plan carré. Il est néanmoins probable que les absides étaient isolées dans leur massif
rectangulaire au niveau supérieur, et aient été visibles en élévation. Leurs toitures devaient être à trois pans (cf.
infra).

1718 Krautheimer,
Voir la mise auop.
point
cit. de(8),N.p.Duval,
122 et Les
124. martyria triconques et tétraconques en Afrique, MEFRA 88, Rome, 1976,
p. 897-924.
19 Par ex. G. Bovini, Concordici paleocristiana, Venezia, 1973, p. 59-70.
20 Br. Maru§IC-J. Sa§el, De la cella trichora au complexe monstique de Saint-André à Betika entre Pula et Rovinj,
AV37, Ljublana, 1986, p. 307-342.
Chevet 81

10m

Eglises à choeur triconque : Pridraga, Bilice, Sutivan, Korintija-Bosar 1, ZaloZje 2, Tepljuh.


82 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

VI. 1.3. Arcs de tête sur pilastres internes


Sur le même site, l'arc ouvrant l'abside centrale du chœur triconque a, de surcroît, la particularité d'être
plus étroit que cette dernière. Ils repose en effet sur une paire de pilastres maçonnés en saillie de part et d'autre à
l'intérieur de la corde (cf. supra, §11.1.2.).
VI. 1.4. Lésènes et contreforts
Comme on l'a déjà noté plus haut dans le cadre des absides isolées "classiques" (§ II.3.2), les hémicycles
du triconque peuvent aussi être raidis ou décorés par une série de jambages verticaux reposant sur le talon de
fondation et supportant souvent des arcades aveugles. On rencontre ce système à Bilice*, Pridraga* et Sutivan*,
où les murs de la nef sont également rythmés de lésènes verticales (se poursuivant cette fois jusqu'au toit).
Le triconque de Cim-Mostar* a dû poser des problèmes de statique, car il avait été dès l'origine
littéralement hérissé de contreforts, comme le corps du bâtiment. Cela n'a d'ailleurs pas été suffisant et on a
ajouté de nouveaux contreforts.
VI.2. Datation et diffusion en Dalmatie
Ce type est à présent bien sérié en Dalmatie21 et datable assez précisément au VIe s. (Bilice*, Cim*,
Pridraga*, Sutivan*, Korintija-Bosar 1*, Gâta*, une des églises de Cista*, et peut-être celle de Lastva* ?). Ces
édifices démontrent la vogue certaine du plan triconque à cette date tardive. On trouve aussi un faux triconque à
Zalozje 2* et une église triconque où les deux absides latérales ont été ajoutées dans une seconde phase
(Tepljuh*).
VI.3. Une série de trois édifices
VI. 3.1. Plan et élévation
Trois églises assez éloignées de Dalmatie septentrionale et moyenne, Bilice*, Pridraga* et Sutivan*,
présentent un plan et des dimensions très similaires, presque identiques : une nef flanquée à l'Est par trois
absides voûtées à un niveau inférieur, dotées de petites toitures semi-coniques en lauzes, et dont les murs étaient
ornés d'arcades aveugles sur lésènes. L'espace oriental, le chœur situé à la croisée des trois absides, devait être
surélevé et peut-être voûté d'arêtes, si la nef n'était pas entièrement charpentée. Malgré l'excellente conservation
(jusqu'en 1992) de l'exemple de Pridraga*, cette partie n'a pas été préservée au cours des siècles dans son état
primitif. Il demeure ardu de trancher le problème de l'aspect exact de l'élévation de la croisée, mais une
surélévation avec voûtement du chœur seul est relativement plausible, et son volume viendrait souligner en
élévation le choix d'un plan qui reste rare dans notre catalogue. Une petite toiture de tuiles pyramidale aurait
couronné la croisée, au-dessus de fenêtres hautes et de l'éventuelle voûte d'arêtes, formant une sorte de "tour-
lanterne".
VI. 3.2. Datation
Les grandes similitudes de dispositions et de proportions de ces trois exemples permettent de suggérer la
circulation et la copie d'un plan devenu standard ou même - pourquoi pas ? - l'activité d'un groupe de
bâtisseurs itinérant dans la seconde moitié du VIe s.
Dans un second temps, des annexes sont venues flanquer les nefs et l'Ouest des absides latérales ders
triconques de Bilice* et de Sutivan*.
VI.4. Un chœur triconque charpenté ?
A Cim-Mostar*, le chœur triconque se composait de trois absides d'égales dimensions. En élévation, la
forme que revêtait la couverture est plus problématique. Le chevet est en partie (jusqu'au premier tiers des
conques latérales) masqué par le massif occidental nef-annexes, dont la toiture à deux versants surplombait,
selon le fouilleur, celle des trois absides. De ce fait, le triconque ne nécessitait pas de couverture particulière de
l'espace central.
On peut supposer deux types d'élévation. Si la toiture de la nef se poursuivait sans interruption jusqu'à la
corde de l'abside centrale, il ne s'agissait pas d'un triconque en élévation, mais d'une nef à absides latérales,
couvertes en contrebas à la manière d'un faux transept. Cette solution est peu vraisemblable.
D'après le fouilleur, les trois absides étaient probablement plutôt charpentées, coiffées par une toiture
trilobée (formée de trois demi-cônes adjacents), qui s'appuyait à mi-hauteur du fronton oriental de la nef,
couvrant les deux tiers orientaux saillants des absides latérales.
On peut certes s'interroger alors sur la raison d'être des multiples contreforts et l'épaisseur relativement
importante des murs (85 cm), qui pourraient faire penser à un voûtement complet du noyau central nef-chœur

21 N. CAMBI, Triconch churches on the Eastern Adriatic, Actes X CIAC Thessaloniki 1980, Thessaloniki-Città del
Vaticano, 1985, tome 2, p. 45-54.
Chevet 83

LTTTU

10m
Ι
ι

ι
t
I

Eglises à choeur triconque : fig. 1, Cim ; fig. 2, Gâta.


Restitution de Pridraga avec son baptistère par Br. Pender.
84 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

(cf. infra cette hypothèse pour Gâta*).


VI.5. Un faux triconque
On a fouillé à Zalozje 2* une église à chœur "presque" triconque : l'abside y est flanquée par deux
conques ne décrivant qu'un tiers de cercle. Charpentée, la nef possédait une toiture en bâtière surplombant les
appentis des annexes latérales.
L'élévation de ce chevet particulier n'est pas bien claire. Suivant une première hypothèse il aurait été
charpenté, comme on l'a proposé pour Cim-Mostar* (cf. ci-dessus) : la couverture de la nef se serait alors
étendue jusqu'à la naissance des conques, où un mur transversal diaphragme, soutenu par trois arcades inégales,
aurait dû recevoir la butée des trois toitures légères semi-coniques des absides. Si ces dernières étaient voûtées,
force serait de considérer que l'espace central de plan trapézoïdal avait reçu une voûte d'arête ou une charpente
pyramidale surélevée. La seconde possibilité est que le toit du vaisseau se soit poursuivi sans interruption
jusqu'à la corde de l'abside centrale au-dessus de deux arcades longitudinales. Conques et absides étaient alors
indifféremment voûtées ou charpentées.
VI.6. Une église de plan centré à chœur triconque : Gâta*
Mme Jelicic estime avoir découvert à Gatâ-Gedate* la partie inférieure d'un bâtiment à étage, dont le
noyau central disparaissait complètement au "rez-de-chaussée" dans une enceinte quadrangulaire qui ménageait
un "déambulatoire" vraisemblablement voûté, rythmé régulièrement par des contreforts à l'extérieur. L'église
proprement dite consistait en une nef unique terminée par un chœur triconque. Ses trois absides étaient (cf.
supra) inscrites dans des massifs rectangulaires dotés d'une paire de pilastres en équerre aux angles. Leurs
demi-coupoles reposaient sur des arcs de tête étroits. La façade occidentale était précédée par un vestibule
triparti.
Le premier étage reprenait vraisemblablement les structures inférieures, mais sur un plan plus réduit, avec
une galerie au-dessus du "déambulatoire" et du vestibule triparti, encadrant le volume central (nef + triconque)
surélevé (avec une claire-voie ?). Des toitures à trois pans devaient couvrir les massifs englobant les absides, qui
se poursuivaient probablement en élévation.

ABSTRACT SAÉETAK
The plans of the head piece of the church are quite Na podrucju rimske Dalmacije poznat je veliki broj
diversified in Roman Dalmatia - yet with a dominant razlicitih tipova crkvenih zacelja. Medutim, najvise ima
system of outspreading semicircular vaulted apses - izboöenih, polukruznih, presvodenih apsida, koje se
showing slight variations in some details, such as: razlikuju samo po nekim detaljima, kao sto su vanjske
outside lesenas or butresses, horse-shoe inner shape, lezene ili kontrafori, potkovasti unutrasnji oblik,
front arche carried by a pair of columns or pilasters, triumfalni luk nad stupovima ili pilastrima, veói diametar
span wider than the width of the central nave (around od sirine srednjeg broda (na zadarskom podrucju)...
Zadar)... Other types of apses have also been found: Postoje i cetvrtaste apside, apside iznutra polukruzne a
rectangular, semicircular on the inside but polygonal izvana poligonalne, apside upisane u pravokutnom
or rectangular on the outside, or inserted in a zidanom bloku, apside smjestene u ravnom zacelju
rectangular back part between two low sacristies. Some izmedu dvije niske pastoforije. Rjede, u 6. stoljecu,
triconch choirs and a few head pieces with three apses nekoliko zacelja ima trolisni oblik ili ponekad tri
do also appear in the 6th century (three semicircular paralelne apside (tri polukruzne apside ili jedna apsida,
apses or a central one polygonal on the outside izvana poligonalna, izmedu dvije klasicne apside).
between two normal apses are the options in the latter
case).
Les nefs-le quadratura populi 85

LES NEFS-LE QUADRATUMPOPULI


The nave and the aisles-the quadratum populi Brodovi ili quadratum populi

L'emplacement où se tiennent les fidèles baptisés pendant la synaxe est couramment appelé quadratum
populi. Dans notre catalogue, et c'est un cas de figure fréquent dans l'Ouest de l'Europe, on trouve beaucoup
d'édifices de culte à une seule nef, charpentée. La très grande majorité des églises dalmates entre dans cette
catégorie de bâtiments de petites et moyennes dimensions sans grande ambition architecturale. Ce type de nef
n'appelle pas de commentaire poussé. Nous l'évoquerons rapidement pour envisager ensuite les quelques églises
dalmates à trois nefs (Salone étant toujours omise, bien entendu). Les aménagements liturgiques de ces espaces
(chœur en saillie depuis l'abside, parfois ambon et banquettes destinées aux fidèles) seront étudiés dans la
troisième partie.
I. NEF UNIQUE
En Dalmatie, la nef rectangulaire était toujours charpentée et couverte par une toiture à double versants
(cf. les techniques de construction, supra), exception faite de la nef peut-être voûtée en berceau de Gâta*. En
plan, le rectangle oblong est parfois très irrégulier. Son plan peut affecter une forme plutôt trapézoïdale. Des
déviations Nord/Sud et Est/Ouest de l'ordre de 10 cm sont très fréquentes.
Le rapport de proportions largeur/longueur est fréquemment de l'ordre de 1/2 ou plus souvent encore de
2/3. Dans le cas particulier de Wid-Narona 3*, le plan extrêmement étiré de la nef vient du remploi d'un
bâtiment antique, dont les vestiges sont sous-jacents.
Fréquemment encadrées d'annexés, disposées le plus souvent en enfilade le long de leurs deux flancs, les
nefs uniques pouvaient être éclairées par des fenêtres hautes percées au-dessus des appentis, comme le vaisseau
central d'un bâtiment à trois nefs. Quand elles étaient isolées, des fenêtres étaient percées dans les murs
gouttereaux.
ΙΠ. Trois nefs
Seules quinze pour cent de nos églises possédaient trois vaisseaux rectangulaires allongés et parallèles (33
exemples au total). Le type des supports est de surcroît inconnu dans douze de ces cas, puisqu'on n'y a retrouvé
que les stylobates. Pour le reste, les colonnades des nefs sont classiquement supportées par des colonnes (douze
sites) ou, comme celles de Kapljuò à Salone par exemple, par des piliers maçonnés (sept cas). On se reportera,
supra, au chapitre concernant les techniques de construction pour plus de précisions.
La nef centrale est beaucoup plus large que les bas-côtés qui l'encadrent. Le rapport de proportion idéal
avoisine (pour les largeurs respectives nef centrale/collatéraux) 1/2. Cette proportion atteint ou dépasse même
parfois plus de 1/3 dans certains cas extrêmes. Le rapport largeur/longueur du quadratum populi est beaucoup
plus variable, mais il s'échelonne entre 1/2 et 1/3 le plus souvent1 .
Ces proportions sont classiques, malgré quelques variantes de détail, en Dalmatie.
On remarque des cas où le quadratum populi présente une déviation de l'axe, une forme trapézoïdale
prononcée (Split 2*), une forme de parallélogramme incliné (Nin 2* et 3*/Zaton). Si dans le premier exemple, il
s'agit sans doute d'adaptations à la topographie des lieux, au contraire, les églises de Nin 2* et Nin 3*/Zaton ont
été construites sur un terrain libre, sans doute par une même équipe de maçons, et l'inclinaison des angles

1 Sur ces rapports de proportions valables à Salone mais aussi dans toute la Méditerranée pour les basiliques à trois nefs
de plan longitudinal - catégorie la plus représentée dans l'architecture chrétienne de l'époque (Krautheimer,
Architecture, Harmondsworth, 1975, passim ; ou Orlandos, Basilikè I-III, Athènes, 1952-1957, passim ; Ν. Duval, in
Dictionnaire encyclopédique du christianisme ancien, T. 1, Paris, 1990, s.v. L'édifice de culte, p. 752-771 ; etc.) et
dans laquelle entrent tous nos exemples -, cf. par ex. pour la Dalmatie les remarques de N. Cambi, Starokrsóanska
crkvena arhitektura na podruqu salonitanske metropolije [L'architecture religieuse paléochrétienne sur le territoire de
la métropole salonitaine, rés. anglais], Λ V 29, Ljubljana, 1978, p. 607.
Ν. Cambi prenait en compte les exemples salonitains - c'est-à-dire le groupe episcopal {basilica urbana et église sud
antérieure au VIe s.), Manastirine, la basilique double de Marusinac, Kapljuë, la basilica orientalis, la basilica iuxta
portum, la basilique cum baptisterio dite "arienne", l'étrange basilica occidentalis et celle située sous "Suplja crkva", la
basilica "de Porta Caesarea" et celle d'Ilinac, celle de Vranjic-Crikvine (on se reportera pour les fouilles anciennes à
Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951 ; et dernièrement à E. Marin, Civitas splendida Salona, in Salona
Cristiana, Split, 1994, p. 7-104). Salone comptait donc une quinzaine de grandes églises à trois nefs, sans compter la
basilique cruciforme du groupe episcopal et celle, de plan centré de "Gradina". Avec les églises salonitaines, nous
atteignons un pourcentage plus attendu de 18 % d'édifices à trois nefs dans l'ensemble de la province.
86 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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J l. .

Exemples d'églises à trois nefs séparées par des files de colonnes (Povlja, Postira, Supetar 1, Biaéi)
ou par des piliers maçonnés (Dikovaca, Crvenice, Skrip)
Les nefs-le quadratimi populi 87

semble être délibérée2 .


L'élévation et le mode de couverture de ces espaces sont toujours les mêmes, avec une toiture en bâtière
surélevée au dessus du vaisseau central et des appentis sur les bas-côtés. L'éclairage combine une claire-voie et,
en l'absence d'annexés latérales qui les obstrueraient, des rangées de baies, parfois géminées comme à Zadar 2*
et 3*, dans les collatéraux.

TYPES DE SUPPORTS ET PROPORTIONS DANS LES EGLISES A TROIS NEFS


SITE Supports Rapport l./L. Rapport 1. bas-côtés/nef
BlACI Colonnes 1/2,6 env. 1/1,5 rest.
Baska Colonnes
Budva Colonnes ?
Crvenice Piliers 1/3,7 1/4
DlKOVAÖA Piliers 1/1,16 1/1,66 (max.)
KOTOR Piliers 1/2 1/2,5
KrkI Colonnes 1/1,9 1/2,1
Krk2 Colonnes
MujdZici (?) Piliers
MULINE Piliers 1/1 1/1,2
Nin2 1/1,46 (moyenne) 1/2,33 (moyenne)
Nin3 1/1,05 (moyenne) 1/2 (moyenne)
Nisko
NOVALJA 1 Colonnes ?
NOVALJA3 (?) Colonnes
Omis 1
Osor, phase 2 Piliers 1/3,25
Otinovci Colonnes 1/2 1/1,8
Postira Colonnes 1/2
POVLJA Colonnes 1/1,35 1/1,7
Rab 1 Colonnes ? 1/1,86 1/2
Rab2
Rijeka 1 (?)
Split 1 Colonnes 1/1,61 1/2
Split 2 (nord-est) Colonnes 1/1,33 1/2,15
Split 2 (sud-ouest) 1/1 en moyenne 1/3-1/3,2
Stobreö Colonnes 1/1,8 1/3
SUMPETAR 1 env. 1/2 env. 1/3
SUPETAR 1 1/3
Trogir 3 Colonnes
Vio-Narona 1-A Colonnes 1/2,4
Zadar 1 Colonnes 2/3 1/2,7
Zadar 2 Colonnes 2/3 1/2,6
Zadar 3 Colonnes 1/1,6 1/2,4

ABSTRACT SAÉETAK
The quadratimi populi was the main area for the U dalmatinskim crkvama, mjesto gdje su se okupljali
congregation. In Dalmatian churches, it usually vjeraici sastoji se obiSno od jednog broda s drvenim
consisted of a single rectangular nave with a wooden krovom na dvije vode, rjede od tri broda. Taj prostor se
roof with two slopes, less often three aisles. naziva quadratura populi.

2 On peut certes toujours se référer sur ce sujet à la thèse, peu convaincante à notre sens, de G. De Angelis d'Ossat, /
problemi delle facciate ad impianto oblico nelle chiese paleocristiane, Corsi Rav. 17, Ravenna, 1970, p. 181-190 ; et
sur notre région, ID., Origini e diffusione dei prospetti ad andamento obliquo nelle chiese salonitane, Disputationes
Salonitanae 1, Split, 1975, p. 75-82. Si la topographie du site n'était pas en cause, il s'agissait vraisemblablement plutôt
de créer un effet d'optique, monumentalisant la façade. On retrouve une façade oblique, mais dépourvue d'accès, à
Sepen*.
88 S ALONA II - Ecclesiae Daimatiae

LovreCina, restitution du chevet


par Br. Pender
Vue d'ensemble prise depuis l'Ouest
(cl. Monuments historiques de Split)
Transept 89

LE TRANSEPT BAS
The "low" transept Niski transept

On connaît en Dalmatie un petit nombre de transepts compartimentés1 , tripartites, qui représentent


plutôt en fait des ailes saillantes à l'extérieur des nefs, dont elles sont séparées intérieurement par des
diaphragmes longitudinaux. Ces ailes peuvent être utilisées assez souvent - semble-t-il - comme un espace
liturgique latéral. La série a été étudiée autrefois par I. Nikolajevió2 . Il s'agit des sites de Lovreöina*,
Majdan*, Mokro Polje 1* et Oborci*. Il convient d'ajouter Martinléica* et même Sepen*, que l'on compare
souvent, avec raison, à S. Croce de Ravenne3 (cf. fig. p. 90). En revanche, Blagaj*, qu'elle avait étudié ne
possède pas de dispositif de cet ordre, car la pièce en saillie au Nord du chœur est un baptistère, dont la forme
étrange résulte du remploi d'une maison romaine. Elle n'a pas d'équivalent au Sud. L'utilisation liturgique des
bras du transept n'est pas inconnue dans l'Illyricum oriental, par exemple à la basilique D de Nicopolis4 .
Tous les faux transepts cités ci-dessus, libres à l'Est pour certains (Lovreòina*, Majdan*), étaient plus
ou moins inscrits dans le corps du bâtiment : entièrement englobés vers l'Ouest à Majdan* et Oborci*, où des
annexes latérales flanquent la nef; partiellement à Mokro Pciije 1* et, dans une moindre mesure, à Lovreòina*.
Sur ce dernier site, des raisons topographiques (forte déclivité du terrain) expliquent la disparité de longueur
des deux croisillons, dont seule l'aile nord fait légèrement saillie en plan hors du mur périmétral des annexes
septentrionales. C'est également à Lovrecina* que des partitions tardives attestent le mieux le rôle liturgique
(de sacristies ouvrant sur le chœur) que pouvaient jouer les ailes du transept bas. On pourrait ajouter aussi
dans cette série l'église de Polaöe 1* avec son plan en Tau (abside inscrite dans le chevet droit), où les deux
ailes saillantes sont un baptistère et une chapelle, ou encore la paire de pièces saillantes au Nord et au Sud à
Povlja*.
L'élévation est très bien conservée à Lovrecina* et elle permet notamment de restituer au-dessus des
ailes ouvertes par les grands arcs-diaphragmes de ces faux transepts, une petite toiture en bâtière transversale,
à un niveau inférieur à celle de la nef (à peu près au niveau de la claire-voie, qu'elle interrompt sans doute),
mais supérieur à l'appentis des annexes latérales.
Un transept d'un type non précisé est enfin attesté à Budva* dans une église à trois nefs ; peut-être faut-
il imaginer qu'il reprend une des solutions salonitaines, celle de la basilica orientalist , de "Suplja crkva"6 ou
même de la basilique cruciforme du groupe episcopal7 ?

ABSTRACT SAÉETAK
A false or low transept is recorded in six Dalmatian Ima s'est sluòajeva niskih ili laznih transepta u
churches, outside of Salona. In fact, the two Dalmaciji ne uzimajuéi u obzir Salonu: zapravo
outspreading aisles (often used as liturgical annexes) transverzalni drveni krovovi na dvije vode natkrivaju
are covered by transversal wooden roofs with two dva izboCena krila (dosta Cesto koristena kao
slopes, which appears below the the higher roof of the liturgijski aneksi), ispod razine vi§eg krova broda.
nave.

1 Selon la classification établie par R. Krautheimer, The Transept in Early Christian Basilica, in Studies of Late
Antique, Medieval and Renaissance Art, New York, 1969, p. 79-96.
2 I. Nikolajevic, Les églises à transept-nain de la Dalmatie, IRVI 10, Beograd, 1967, p. 87-94. Krautheimer
attribuait, comme elle, une origine orientale, à ce "dwarf transept", dont il estimait qu'il s'agissait d'une innovation du
VIe s. dans nos régions, cf. Krautheimer, Architecture, Harmondsworth, 1975, p. 102.
3 Voir par ex. Deichmann, Ravenna II/3, Stuttgart, 1989, fig. 90.
4 D. Pallas a insisté sur cet aspect, cf. par ex. Les monuments paléochrétiens de Grèce découverts de 1959 à 1973,
Città del Vaticano, 1977, p. 135 et plan fig. 87 p. 136.
5 On avait là en fait deux ailes latérales, couvertes en contrebas des nefs, servant d'annexés liturgiques : Dyggve,
Salonitan Christianity, Oslo, 1951, p. 57-58, 68, 80, fig. III/12 et III/15 ; Fr. Oreb, Archaeological excavations in the
Eastern part of ancient Salona in 1979, Disputationes Salonitanae II = VAHD 77, Split, 1984, p. 30-32 ; E. Marin,
La topographie chrétienne de Salone, Actes XI CIAC Lyon 1986, Rome-Città del Vaticano, 1989, p. 1 128, fig. 9.
6 Un plan similaire apparaît clairement sous l'église médiévale depuis les fouilles, inédites, du MHAS. Pour l'instant
on consultera la bibliographie ancienne, par ex. Dyggve, op. cit. (3), p. 76, fig. VI/16-17.
7 Gerber, FS1, Wien, 1917.
90 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

0 5 10 m

Fig. 1 - Sepen, plan de l'église par Ν. Novak. - Fig. 2 - Ravenne, Santa Croce (plan W.F. Deichmann).
L'avant-corps : vestibule et atrium 91

L'AVANT-CORPS: VESTIBULE ET ATRIUM


Front parts: vestibule and atrium Pwëelje: predvorje i atrij

I. La façade
Trop rarement préservée en élévation, la façade occidentale - la plupart de nos édifices sont strictement
orientés - n'est généralement pas décorée, sauf parfois de lésènes (Pridraga*, Korintija-Bosar 2*, etc.), comme
d'ailleurs les façades latérales.
1.1. Les accès
On trouve en général en façade l'entrée principale de l'église. Les édifices à trois nefs comportaient
normalement trois ouvertures correspondant à la distribution des nefs. Les petites églises, les plus fréquentes en
Dalmatie, ne possédaient la plupart du temps qu'une seule porte, le plus souvent au centre de la façade
occidentale du bâtiment. Ces portes ne sont conservées en élévation que dans quelques cas (Zadar 2*,
reconstituée à Povlja*, etc.). Pour leur structure, on se reportera au chapitre sur les techniques de construction,
supra. On suppose que la porte de l'église sud de Gradac* était encadrée par un arc soutenu par deux colonnes
plaquées. A Bilice*, un petit porche maçonné faisait saillie d'une trentaine de centimètres au centre de la façade
occidentale, dans la troisième phase, peut-être d'ailleurs préromane.
1.1.1. Les porches monumentaux
Plusieurs églises possédaient, en avant de leur accès, un prothyron plus monumental, vraisemblablement
couvert par une voûte en berceau et souligné en élévation par un fronton ou un arc. C'est le cas à Srima*
(phase 2, "église double", fig. p. 93), Ëitomisliéi* (accès à l'église nord), Gâta* et Dikovada*. La base des murs
des trois premiers était longée par une paire de banquettes.
1.2. Eclairage
La façade était percée de fenêtres (une ou trois), souvent des bifores ou des trifores (au centre du fronton
au-dessus de la porte axiale), dont la disposition habituelle était symétrique - si l'on en croit les exemples
conservés en Grèce, en Syrie, en Asie mineure, ou même à Ravenne et Porec, plus proches de la Dalmatie. Des
restitutions ont été tentées, pour Srima*, Mogorjelo* et Blagaj* notamment.
II. Portique de façade et vestibule
Nombre d'édifices de culte de notre catalogue étaient précédés par un vestibule. Cette "annexe d'accès" a
été très bien étudiée récemment pour la frange côtière et Salone par J. Jeliclé1 , qui en a dressé un tableau
complet, discernant trois types principaux : le simple portique, le vestibule de façade et le vestibule intégré dans
le corps du bâtiment.
II. 1. Le portique de façade
Ce système de portique ouvert, abrité par un appentis transversal, est relativement peu représenté en
Dalmatie2 . Il n'a été adopté qu'à Split 1* (appentis supporté par des colonnes) et transféré pour des raisons
topographiques au Nord de l'église d'Ubli* (portique sur piliers maçonnés), ainsi que peut-être au Sud à
Reâetarica* et Sepen* (portiques d'accès secondaires, avec appentis sur piliers). Un portique sur piliers
maçonnés ou poteaux de bois a aussi flanqué au Nord le prothyron de Srima*, dans la phase 2 de l'ensemble,
mais ce n'était pas un portique d'accès. Le cas de Mogorjelo* sera étudié avec les "exonarthex" ci-dessous.
II. 2. Le vestibule de façade
Des pièces fermées ont été de beaucoup préférées dans l'ensemble de la province. Ces annexes d'accès
précèdent alors l'ensemble du bâtiment, annexes comprises au besoin. Outre à Salone3, elles apparaissent
devant des églises à nef unique : Brbinj*, Borojeviéi*, Bugojno-Öipuljie*, Öarakovo*, Galovac*, Kotorac*,

1 J. Jeli&c, Narteks, PPUD 23, Split, 1983, p. 5-39. Son étude privilégie toutefois une interprétation exclusivement
liturgique (d'origine orientale) des fonctions de ces pièces, qui doit susciter la discussion.
2 A Salone, on le trouve peut-être à la basilique iuxta portum, cf. Dyggve, Saloni tan Christianity, Oslo, 1951,
fig.III/11.
3 Au groupe episcopal, où l'aménagement aurait connu deux phases, cf. E. Marin, in Salona I, Rome-Split, 1994,
p. XVI-XVII - contra Jeli&c, op. cit. (1), Split, 1983, p. 6-7 ; à la basilique cum baptisterio (Dyggve, op. cit. (2),
fig. III/1), à la basilique du cimetière sud (id., ibid., fig. IV/28), à Manastirine dans la seconde phase de l'église (id.,
ibid., fig. IV/3-4), etc.
92 SALONA II - Ecclesìae Dalmatiae

Mogorjelo* (premiere phase de l'église nord et église sud pour la phase 2), Mokro*, Vìà-Narona 2* et 3*,
Ogrul*, Nevidane*, Resetarica*, Skelani 1*, Siprage*, Gornji VakuF, Vinjani*, Zalo2je 2*, £a2vió*,
Zitomisliéi
Crvenice* (phase
(première
1), Dikovaoa*,
phase de l'église
Povlja*,
nord),
Qtinovci*,
etc. OnStobreè'
les trouve
; et aussi
devanten les
avant-corps
basiliques d'églises
doubles deà trois
Jabuka*
nefs et:
Zenica*. Il est intéressant de noter que ces vestibules datent assez fréquemment d'une deuxième campagne de
construction (ainsi à Ston 1*, Grohote*, Lovreski*, Majsan*, Stipanska*, Sali-Telasóica*, et ceux transférés au
Sud toujours pour un motif topographique de Bare* et Polare 1, etc.). Ces pièces étaient généralement couvertes
par une toiture de tuiles à pente simple, un appentis transversal dissimulant la base de la façade.
II. 2.1. Un vestibule à exèdres latérales
Lovreòina présente un exemple fameux de vestibule dont les extrémités sont en forme d'absides, ce qui
était parfois le cas déjà dans l'architecture civile au Bas-Empire. Les deux absides étaient voûtées en cul-de-four
et le reste de l'espace, au centre, abrité par l'appentis charpenté habituel. L'abside méridionale était pourvue
d'une banquette dominée par une cathèdre centrale et jouait donc un rôle liturgique (flg. 2 p. 124). On retrouve
exactement le même aménagement à Apollonia de Cyrénaïque4 (toujours dans l'abside sud). L'autre exèdre
contenait une tombe et pouvait donc avoir une fonction funéraire. Ces installations ne plaident pas en faveur
d'une interprétation du vestibule comme narthex, où les cathécumènes se retiraient après la liturgie de la parole.
On suppose en outre à Lovrecina* l'existence d'un tribelon (en façade), large ouverture à triple arcade
reposant sur deux colonnes. Ce dispositif se retrouve dans FIllyricum mais entre vestibule et nef.
II. 3. Le vestibule intégré
Le dernier type représenté en Dalmatie est le type qualifié de "fermé" par J. Jeliòié, soit une pièce
rectangulaire transversale de la largeur de la nef, flanquée comme elle par les annexes latérales. C'est
évidemment là le dispositif le plus courant des églises "complexes" ou "composites" (à deux files d'annexés).
Ces vestibules disparaissent en élévation sous la toiture à deux versants de la nef. Les sites concernés sont les
suivants : Biöina-Polaöa*, Crvenica* (phase 2), Doci*, Gradac* (première phase de l'église nord), Korlat-
Moravice*, Klobuk*, Majdan*, Mokro Polje 1*, Nerezi*, Oborci*, Osinj*, Otok* (phase 1), Ramiéi*,
Skelani 1*, Srima* (première phase de l'église nord et église sud), Turbe* (phase 1), Varvara*, Vrba*, etc.
II. 3.1. Vestibule ouvert sur la nef centrale
L'église de Muline* présente ce schéma, qu'on retrouve à Kapljuò, de vestibule déterminé simplement par
la partition des extrémités occidentales des deux collatéraux aux deux-tiers de la longueur des nefs (cf. aussi, de
ce point de vue, la création des annexes occidentales de la basilique sud de Marusinac à Salone et celles qui
encadrent à ΓΟ. la nef centrale de Split 1-Sustipan*).
ΙΠ. Vestibule externe ou "exonarthex"
Dans une seconde phase un vestibule externe a été ajouté en façade à Otok* et Turbe*. Si l'on ignore la
justification de ce nouveau dispositif dans le dernier cas, il semblerait, pour Otok*, que l'ancien vestibule ait
alors été consacré à un rôle mémorial.
Il ne s'agit pas toujours d'une pièce fermée. Ainsi, à Mogorjelo* (fig. p. 93), a-t-on eu recours à un
portique enveloppant semi-ouvert (ses supports reposent en effet sur un mur-bahut), pour encadrer le noyau
primitif de l'église nord du complexe géminé et assurer les communications du nouveau complexe.
IV. L'ATRIUM5
En dehors des grands exemples salonitains comme Marusinac6 , la basilique de la Porta Caesarea1 , et
sans doute la basilica occidentalis* , on ne rencontre de véritable atrium qu'à Blagaj-Japra* (triportique), à
Glavice-Dekiéa Brdo*, où son type n'est pas précisé, et probablement à l'Ouest de la cathédrale de Zaaai-Iader

4 II s'agit du vestibule de l'église centrale d'Apollonia, cf. N. Duval, Les monuments chrétiens de Cyrénaïque à la
lumière des fouilles récentes, Actes du XI CIAC Lyon 1986, Città del Vaticano-Paris, 1989, p. 2763-2765 et plan fig. 3-
4, p. 2748 ; l'auteur y fait d'ailleurs une comparaison avec Lovrecina.
5 Cf. le point effectué par J.-Ch. Picard, L'atrium dans les églises paléochrétiennes d'Occident, Actes du XI CIAC
Lyon 1986, Città del Vaticano-Paris, 1989, p. 505-553. L'atrium, courant en Grèce et dans les Balkans, est rare en
Occident sauf à Rome et en Italie du Nord. On compte dix exemples en Afrique et deux à Majorque.
6 Dyggve-Egger, FS III, Wien, 1939 ; Dyggve, op. cit. (2), fig. IV.23. Un atrium a été selon toute vraisemblance
découvert en 1993-1994 à l'Ouest de l'église nord du complexe, par E. Marin et J. MardeSié (cf. le rapport du premier
au XIII CIAC Split-Porec 1994).
7 Cf. E. Marin, op. cit. (3), p. XVII.
8 D. Rendic-MioÎÎEvic, Salona Christiana II. Basilica occidentalis u tipologiji ranokrséanske arhitekture Ilirika [La
basilica occidentalis dans la typologie de l'architecture paléochrétienne de l'Illyricum, rés. français], Zb. narodnog
muzeja 9-10, Beograd, 1979, p. 87-96.
L'avant-corps : vestibule et atrium 93

. -H«//

Restitution des façades de Zenica, de Mogorjelo (dessins de D. Basier), et de Srima (dessin de Br. Pender).
94 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

II II -
1

1
I
1
1
1

0I 5I 10m


ι
.

Atrium de Blagaj-Japra (plan et restitution de Basier).

(1*). On en suppose un à Krk-Curictum 1*, à Novalja-Afavtf//a 1* et à M\i)âziti-Indenea* .


La cour bordée d'au moins un portique occidental à Mirje* est peut-être l'atrium (situé au Nord ?) de
l'église monastique encore non fouillée. Une cour est également documentée à l'Ouest de la façade de l'église de
Majdan*. La grande cour séparant les deux édifices de Turbe* pourrait aussi être identifiée à un atrium.

ABSTRACT SAZETAK
Usually, the main entrance is in the middle of the Obiètto je glavni ulaz smjesten pò sredini zapadnog
Western side. Quite often, a rectangular vestibule is built proCelja. Dosta su öesta pravokutna predvorja koja se
to the Western end of the nave(s). It can be a simple nalaze zapadno od jednobrodnog ili trobrodnog naosa,
portico, an outspreading room, or a room inserted into katkada u obliku trijema. CeSéa je izboòena prostorija ili
the building. LovreCina, a famous example, has apses on dvorana ugradena unutar sakralne zgrade. U poznatom
both end sides. Only three cases of atrium are to be narteksu u Lovreôini apside su s obje strane na
found in Dalmatia, outside of Salona. krajevima. Tri slucaja atrija su jo§ poznata u Dalmaciji
izvan Salone.
Annexes, memoriae 95

LES ANNEXES LITURGIQUES ET UTILITAIRES,


LES MEMORIAE

Annexes, memoriae Poboöni aneksi, memorije

D'autres régions ecclésiastiques, orientales notamment, possèdent des églises avec de nombreuses
annexes liturgiques identifiables par des inscriptions ou leur mobilier - banquettes, tables, bassins, armoires
murales, etc. Au contraire, on est frappé par la pauvreté relative des installations conservées dans les pièces
annexes de nos églises, alors qu'elles se multiplient fréquemment en enfilade sur les flancs de l'édifice. Mais ces
élargissements résultent souvent d'une campagne de construction tardive. Les quelques indices préservés ne
peuvent nous renseigner que dans une faible mesure sur leur rôle et la raison de leur adjonction, quand c'est le
cas. Nous ne considérerons pas directement ici les liturgies baptismale, funéraire ou martoriale, et leurs
installations spécifiques, qui seront traitées plus loin.
I. Les différentes annexes latérales de l'église
La multiplication d'annexés liturgiques répond à la précision grandissante de certains rites, nécessitant
des espaces réservés : sacristies à proximité du sanctuaire, etc. On verra dans la troisième partie, en passant en
revue le mobilier élément par élément, que les installations liturgiques ne permettent pas de définir la fonction de
ces pièces latérales dans la majeure partie des cas.
Les baptistères seront étudiés à part, ci-après.
Seule une communication directe avec le chœur, ou la situation d'un accès placé vis-à-vis d'un portillon
latéral de la barrière de chancel, par exemple, indiquent avec suffisament d'assurance le rôle de sacristie pour un
certain nombre de pièces au chevet. Les ailes latérales, saillantes ou non, des transepts bas constituent (comme
parfois en Grèce) des annexes liturgiques plutôt que des parties du quadratura populi. C'est sensible notamment
à Lovreöina*, par la division tardive des ailes nord et sud (cette dernière étant alors complètement coupée du
naos), ou manifesté à Mokro Polje 1* par une différence de niveau. Les solutions sont variables, on le voit. A
Polaöe 1*, un autel (secondaire ?) apparaît dans l'aile sud du chevet en Tau, symétriquement au baptistère.
Quelques rares pièces, autres que des baptistères, sont dotées d'absidioles orientées (Bicina-Polacia*,
Korlat*, Danilo*, Turbe*, Polaòe 2*, Stari Grad*, église sud, etc.). Elles rentrent le plus couramment dans la
catégorie suivante.
IL Les annexes funéraires
Les annexes à vocation funéraire, ou memoriae, sont avec les baptistères, les seules annexes faciles à
identifier avec certitude, grâce aux tombes privilégiées qu'elles contiennent en sous-sol et à certains
aménagements de surface (sanctuaire à Cim*). Elle peuvent adopter un plan plus spécifique : tétraconque
préexistant isolé à Bugojno* ; pièces à abside orientée à Galovac* {memoria isolée antérieure à l'église),
quelquefois intégrées ensuite comme annexe d'une église, ainsi à Turbe*, Polaòe 2*, Jabuka*, Korlat* (?), etc. ;
chevet triconque à Cim* et Tepljuh* pour des bâtiments séparés.
III. Les annexes utilitaires
De nombreuses pièces annexées à un édifice de culte avaient avant tout un rôle pratique et purement
utilitaire, parfois en rapport avec la liturgie, mais pas nécessairement. C'est le cas par exemple des citernes qui
sont attestées, comme à Salone (Manastirine et Marusinac), dans plusieurs de nos églises : à Srima* (phase 2),
Osinj*, Fumija*, Supetar 1* et 2*, Postira* (deux citernes au chevet), Lovre&na*, Majsan*, Povlja*, OsSljak*,
Gâta*, etc. Elle appartiennent le plus souvent à des sites du littoral (climat méditerranéen) ou à des églises de
forteresses, où cet aménagement est également important.
Il faut aussi envisager la présence probable d'annexés de stockage de matériaux ou d'aliments (Gâta*), et
de logements du clergé desservant l'édifice (hypothèse probable pour un bâtiment voisin à Ëitomisliéi*) ou des
moines dans le cas d'un monastère (Majsan*, Mirje*, Solin-Rupotine 2*, Stipanska*, etc.), des installations
d'exploitation agricole (des pressoirs à huile sont attestés à Salone, à Manastirine, Kapljuë et sur le forum, mais
aussi à Mogorjelo*, à Gâta* avec aussi un pressoir à vin, à Solin-Rupotine 2*, à Ka§tel Gomilica*, etc.), voire
de constructions du type hospitium, destinées à l'accueil des visiteurs, des pauvres, des pèlerins, etc.
96 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Citernes de Postira (cl. Monuments historiques de Split) et de Srima (vue de l'Ouest).

ABSTRACT SAÉETAK
Multiple side annexes have been found around Dalmatinske crkve £esto imaju vi§e pobocnih aneksa,
dalmatian churches. We know for sure the function of od kojih su identificirani samo sakristije i memorije
sacristies and memonae (baptistries will be studied in (krstionice se nalaze u posebnom poglavlju). Ima
an other chapter). There also several other rooms and takoder nekoliko prostorija, zgrada ili elemenata
constructions dedicated to more practical purpose or prakticnih namjera (cisterne, tijesak za poizvodnju
activities (cistern, oil-press, habitations, etc.). ulja, stambene prostorije, itd.)
Le plan "complexe" 97

LE PLAN "COMPLEXE"
"Complex "plan "Sloveni " tlocit

On a déjà beaucoup disserté sur le plan d'abord dit "bosniaque"1 puis "naronitain"2 et enfin, en dernier
lieu - et nous nous rangeons à cette dénomination typologique, malgré ses inconvénients en français -
"complexe"3 .
Ces églises, à nef unique la plupart du temps, étaient ceinturées d'annexés multiples - relativement
souvent plusecclésial
"complexe" tardives assez
que letrapu
quadratum
(15 m -deformant
côté en unmoyenne
bloc compact
sans l'abside
de plansaillante).
quadrangulaire,
Deux files
un véritable
de piècespetit
de
plans et dimensions variés flanquaient symétriquement nef et vestibule, nef seule, dans le cas d'un vestibule de
façade ou quand il n'existe pas (une dizaine d'exemples), voire même nef et abside (Ramiéi*, chevet triparti).
Un baptistère apparaissait couramment au Nord (cf. le chapitre afférent, infra).
Les annexes étaient couvertes par des appentis en contrebas de la toiture à deux versants de la nef,
surélevée et éclairée par deux files de fenêtres hautes, ressemblant à une claire-voie. L'aspect extérieur de ces
églises était donc celui de petits édifices à trois nefs.
Bien, que le plan "complexe" soit le plus souvent issu d'un seule campagne de construction, les files de
pièces latérales peuvent être ajoutées dans un second temps à un édifice simple, comme à Prisoje* et Biôina-
Polaca* (dans ces deux cas le quadratum résulte du remploi d'un bâtiment antérieur) ou à Resetarica*. Dans
ces trois cas les deux files d'annexés appartiennent à la seconde phase de construction, mais on peut n'avoir à
ajouter qu'une file de pièces pour aboutir au type "complexe" comme à Otok* ou Klobuk*. Cette évolution est
bien perceptible pour une série d'édifices de l'Herzégovine (Mokro*, phase 1 de £itomisliói*, Mogorjelo*,
Nerezi*, Sutina*, etc.). Il semble bien y avoir eu une lente maturation de ce schéma4 , de mieux en mieux adapté
aux besoins régionaux spécifiques (voir les deux planches suivantes, où les phases connues sont détaillées,
p. 98-99). Les constructions élaborées d'un seul jet apparaissent en effet en plein VIe s. La première phase de
Srima* constitue un bon exemple, avec, outre des installations et un ensemble complet de mobilier sculpté dans
l'église, plusieurs des annexes identifiées par leurs dispositifs liturgiques (baptistère, sacristie dotée de
banquettes, etc.)
Cette typologie fonctionnelle, de motivation très pratique, rassemblant des annexes diversifiées, est une
caractéristique régionale dalmate, affirmée au VIe s. en milieu surtout rural. Son origine naronitaine éventuelle5
est possible, mais l'extension de ce type de solution à deux files d'annexés n'est pas limitée à la seule Dalmatie :
on la retrouve dans les Noriques6 , par exemple. On peut rapprocher ces églises de communauté, qui contenaient
dans un ensemble compact tous les éléments requis pour la pastorale, de la naissance des paroisses rurales en
Dalmatie. Ce réseau ancien subsistera et se développera au haut Moyen Age sur le littoral et les îles.

1 Ó. Truhelka, Die christlichen Denkmäler Bosniens und der Herzegowina, RQ 9, Roma, 1895, p. 197-235 ;
D. SERGEJEVSKI, Plan der frühchristlichen Basiliken Bosniens, Actes XI CEB München 1958, München, 1960, p. 563-
568. Identification déjà contestée par I. Nikolajevió, Beleske ο nekim problemima ranohriséanske arheologije u Bosni i
Hercegovini [Remarques sur quelques problèmes d'archéologie chrétienne en Bosnie-Herzégovine, en cyrillique, rés.
français], ZRVI 10, Beograd, 1968, p. 95-116.
2 Cambi, Neki problemi, Materijali 12, Zadar, 1976, p. 246-247 ; id., Unpublished excavations and finds of early
Christian period in Yugoslavia, Actes du IX CIAC Roma 1975, Roma-Città del Vaticano, 1978, voi. II, p. 141-156 ; et
plus récemment, avec le modèle qui serait l'église de Wid-Narona 2*, id., Arhitektura Narone, RFFZd 24, Zadar, 1985,
p. 33-62.
3 Terme défini et lancé par I. Fiskovic, Ο ranokrsâanskim spomenicima naronitanskog primorja [Sur quelques
monuments paléochrétiens du littoral naronitain, rés. français], Actes du colloque HAD 1977, Split, 1980, p. 213-256.
Repris couramment depuis, notamment par Zl. GunjaCa, Srima - Kompleks kasnoantîace^sakralne arhitekture [Srima
- un complexe d'architecture religieuse de l'Antiquité Tardive], Catalogue d'exposition, Sibenik, 1985, passim).
4 Cf. I. RiBAREVié Nikolic (communication au XIII CIAC Split-PoreC 1994, à paraître dans les actes).
5 N. Cambi, op. cit. (2).
6 Cf. D. Rendic-MioÒevic, Zu einen besonderen Types frühchrislicher Sakralbauten auf norisch-illyrischem Gebiet,
Actes du colloque n Kulturhistorische und archäologische Probleme des Südalpenraumes in der Spätantike"
Klagenfurt 1981, Wien, 1985, p. 119-133.
98 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

10 m 1 2 3

Eglises de plan dit "complexe" avec leurs différentes phases de constructions (1 = première phase, 2 = deuxième phase, 3
troisième phase) : Bicina-Polaca, Resetarica, Otok, Klobuk, Mogorjelo (église double dans la phase 2), Nerezi.
Le plan "complexe" 99

Τ Τ

J ίί'ζΛ

EIL

10m

Eglises de plan dit "complexe" avec leurs différentes phases de constructions : Dabravine, Osinj, Vid-Narona 2,
Homolj-Kiseljak , Doci,
Mokro, Srima (église double dans la phase 2).
100 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ABSTRACT SAlETAK
"Complex" churches were named after their typology: "Slozene" crkve su dobile ime prema svom tlocrtu -
the nave, sometimes with a vestibule, was flanked on ispred jednobrodne crkve ponekad je predvorje, a uz
both sides by two rows of annexes. Baptistries often crkvu s obje strane je niz pobocnih prostorija.
used one of the Northern annexes. Krstionica je najòeSóe smjeStena u jednom od
sjevernih aneksa.
Basiliques doubles 101

LES BASILIQUES DOUBLES


Double churches Dvojne bazilike

L'adoption d'un complexe de deux églises avec ou sans annexes liturgiques, qui fonctionnent
simultanément et de façon complémentaire, est un phénomène beaucoup plus fréquent qu'on ne le pensait encore
récemment : dans son inventaire de 1984, J.-P. Sodini ne recensait que six exemples1 . Nous aboutissons à
quatorze cas archéologiquement attestés, plus deux à Salone, les plus connus2 . Il faut ajouter une quinzième
église double hypothétique à Grebastica3 (sur la base d'une double dédicace) et deux sites (Trogir* et Hvar*),
où la confrontation de sources médiévales ou modernes et de quelques vestiges archéologiques a suffi pour
lancer l'idée d'une église double4 . C'est une proportion (5 % du total) qui rejoint celle des régions les plus
connues pour ce type de complexe : la Gaule (avec beaucoup d'exemples hypothétiques) et l'Italie du Nord.
Le phénomène avait de longue date attiré l'attention des archéologues : l'architecte autrichien Gerber en
avait naturellement parlé en publiant le groupe episcopal de Salone5 , d'où un court article de J. Zeiller au
moment de la publication des Origines chrétiennes des provinces danubiennes6 . Puis E. Dyggve avait eu à en
traiter à propos de Marusinac7 et avait dit quelques mots du développement des églises doubles dans History of
Salonitan Christianity . C'est toujours à partir de Salone que D. Rendie-Mioöevio9 a repris le problème au
colloque de Split en 1980. La problématique a évolué cependant par la suite quand les premières églises rurales
de ce type furent publiés10 .
La fonction respective des deux églises peut varier suivant les exemples. Le problème de leurs rôles
propres a été longuement débattu pour des monuments insignes de l'architecture paléochrétienne (Aquilée,
Trêves, Genève, Poreö, Salone, les "Familienkirche" des Noriques, etc.)11 et il continuera sans aucun doute
longtemps à causer des discussions parfois houleuses12 .

1 Cf. Sodini-Kolokotsas, Aliki II, Paris- Athènes, 1984, Srima p. 277, Zenica p. 277-278, 2itomislici p. 278 et
Mogorjelo p. 279-280, Salone (groupe episcopal et Marusinac), p. 275-276.
2 Ce sont les églises de Cista Velika*, Gradac*, Jabuka*, Mogorjelo*, Nin 1*, Novalja 1*, Osor*, Polaôe 2*, Split 2*,
Srima*, Stari Grad*, Turbe*, Zenica*, 2itomisliéi* (et, à Salone, le groupe episcopal et Marusinac).
3 Sur cette hypothèse, voir Br. Migotti, Neka pitanja ranokrsóanske hagiografìje srednje Dalmacije [Quelques
questions d'hagiographie paléochrétienne en Dalmatie moyenne, rés. anglais], ARR 11, Zagreb, 1989, p. 142-143.
4 Au XVIIe s., l'historien local P. Andreis mentionnait encore sur la place de la cathédrale Saint-Laurent de Trogir (1*)
un baptistère de plan centré autonome qui pourrait bien être paléochrétien, cf. I. Babi6, StarokrSéanski ulomci u Trogiru
[Fragments paléochrétiens à Trogir, rés. français], PPUD 25, Split, 1985, p. 44-46 ; Migotti, Topografia, Zagreb,
1991, notice 35 p. 8 ; V. KovA&é, Prilozi za ranokrséansku topografi] a Trogira [Contributions à la topographie
paléochrétienne de Trogir, rés. anglais], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 291-294, 302-303, pi. II p. 304 (plan). Ce
baptistère (dédié à saint Jean-Baptiste ?) aurait été isolé, à une distance assez importante, entre les deux églises (Saint-
Laurent au Nord-Ouest et Sainte-Marie au Sud-Est). Voir les notices Trogir 1-2*.
N. Petrié suggère que le palais episcopal situé au Nord de la cathédrale Sainte-Marie de Hvar (1*) était en fait une
grande basilique à trois nefs, et les vestiges sous la chapelle Saint-Prosper un catechumeneum (?) ; dans son
prolongement à l'Est on aurait un baptistère. On serait dans ce cas en présence d'une basilique double (?), dont les deux
églises parallèles enserreraient une chapelle dotée d'une abside et un baptistère, ce qui reste à prouver : cf. N. Petrió, Ο
ranokrSéanskim nalazima i spomenicima na otoku Hvaru [Les trouvailles et les monuments paléochrétiens sur l'île de
Hvar, rés. italien], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 318-324.
5 Gerber, FSl, Wien, 1917.
6 J. Zeiller, Sur les basiliques géminées de l'Illyricum, La vie et les arts liturgiques 93, Paris, 1922, p. 507-511.
7 Dyggve-Egger, FS III, Wien, 1939, plan fig. 23 p. 16, restitution fig. 113 p. 85, coupes fig. 114 p. 86, chronologie
générale résumée p. 105-106.
8 Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951, passim, chapitre II, fig. II/13-14 (groupe episcopal), chapitre IV,
fig. IV/23-25 (Marusinac).
9 D. RENDié-MlOOEViC, Question de la chronologie du développement des basiliques doubles de Salone (Salona
Christiana IV), Disputationes Salonitanae 2 = VAHD 11, Split, 1984, p. 175-186 .
10 Sodini-Kolokotsas, op. cit. (1), p. 275-280.
11 On consultera, pour l'importante bibliographie jusqu'aux années soixante, R. Krautheimer, Mensa-Coemeterium-
Martyrium, in Studies in Early Christian, Medieval and Renaissance Art, New York, 1969, p. 161-176, et 178-180 ;
J. HUBERT, Les cathédrales doubles et l'histoire de la liturgie, in Arts et vie sociale de la fin du monde antique au
Moyen Age, Paris, 1977, p. 87-96 ; la deuxième partie, sur les églises doubles, de Sodini-Kolokotsas, op. cit. (1),
102 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

On discute toujours de l'utilisation des deux églises dans les grands complexes, épiscopaux pour la
plupart, connus en Occident, principalement en Italie du Nord (Aquilée), dans l'Est de la Gaule (Trêves,
Genève) et en Germanie, en Afrique, en Grèce (Aliki sur l'île de Thasos), en Jordanie, etc. L'une peut être
réservée à la synaxe et l'autre à l'initiation chrétienne, un des bâtiments constituer l'église de l'évêque, le second
celle de la communauté qui deviendra paroissiale ; on aurait même pu les utiliser de façon saisonnière, etc.
Certaines opinions fantaisistes peuvent raisonnablement être écartées d'office. Mais, comme aucun texte ne nous
éclaire pour la Dalmatie, c'est encore l'examen de leur dispositif liturgique, des annexes cultuelles et du
contexte plus général de l'ensemble architectural (cathédrale, église funéraire, etc.) qui pourra donner lieu à un
essai d'interprétation.
I. Typologie generale
II s'agit partout de deux édifices parallèles sauf à Saints-André-et-Jean de Split (2*) : pour des raisons
sans doute topographiques, les deux églises, d'ailleurs très petites, sont décalées, le chevet de l'une étant aligné
sur la façade de l'autre (plan fig. 1 p. 112). Dans la moitié des cas (6 ou 7)13 , le mur qui les sépare est mitoyen,
en général parce qu'une église est postérieure à l'autre (voir infra). Dans la plupart des autres cas, les deux
édifices cultuels sont accolés, parfois simplement au niveau des annexes de chevet14. Peu d'églises sont
nettement indépendantes : trois, dont Marusinac à Salone, peut-être quatre (Mogorjelo*, Nin 1* et Turbe*).
Nulle part15 , on ne retrouve le schéma "canonique" des deux églises encadrant un baptistère, sur le modèle des
groupes de Trêves et d'Aquilée. Le baptistère, quand il existe, est placé sur le côté.
Π. Chronologie relative
Les édifices parallèles paraissent très rarement contemporains : deux fois à Jabuka* et Zenica* en Bosnie,
peut-être aussi à Nin* et Turbe*. C'est le cas aussi pour la deuxième phase du complexe de Stari Grad*, mais le
complexe a remplacé une église isolée (sous l'église sud) dont seuls le baptistère et le mur gouttereau méridional
ont été conservés. Partout ailleurs, on a affaire (ainsi qu'au groupe episcopal de Salone), comme l'ont démontré
J.-P. Sodini à Aliki et N. Duval à Sbeitla, à un développement progressif, par doublement de l'édifice primitif.
En général, dans nos complexes dalmates qui sont tous orientés, c'est l'église sud qui a été rajoutée et elle est
souvent de taille plus réduite.
Le processus de doublement est pratiquement à chaque fois différent. On signalera en particulier le cas
d'Osor* : l'église méridionale, à une seule nef, a été ajoutée à l'église nord qui subissait elle-même une profonde
transformation (P église-halle primitive devenait une église à trois nefs). Comme Osor* est devenu évêché, on
peut estimer que cette extension est contemporaine de la promotion de l'église au rang de cathédrale. C'est
probablement la même raison (avec un terminus ante quem en 548, date où l'évêché est attesté) qui explique la
totale transformation du complexe de Stari Grad*.
ΠΙ. Chronologie absolue
Nulle part, sauf peut-être à Marusinac où les deux édifices sont séparés et de nature différente16 , l'étape
de l'édifice double ne paraît antérieure au VIe s. Dans le groupe episcopal de Salone, si on ne tient pas compte
d'une basilique sud primitive qui reste hypothétique, on a deux phases géminées : la première au Ve s. avec deux
basiliques parallèles. La datation de l'église cruciforme, qui remplace la basilique méridionale au VIe s. est
probable d'après la sculpture architecturale17 . On possède un terminus post quem partout où l'on date l'édifice
unique antérieur du Ve s. : Cista*, Gradac*, Mogorjelo*, Stari Grad*, Split 2* et Zitomisliéi*. D'après le type
des installations liturgiques et baptismales et la sculpture architecturale, l'édifice unique date du VIe s. à Srima

p. 255-312, et addendum 324-326 ; et enfin P. Piva, La cattedrale doppia. Una tipologìa architettonica e liturgica del
Medioevo, Bologna, 1990 ; id., Le cattedrali lombarde. Ricerche su le cattedrali doppie da Sant'Ambrogio all'età
romanica, Quistello, 1990 ; ID., "Cattedrale doppia" e/o "basilica doppia": nuovi orientamenti, Arte-Documento 6,
1992, p.57-62.
12 Témoin en est la table-ronde, organisée sur ce thème par Ν. Duval, J.-P. Sodini et G. Cantino-Wataghin, à Grenoble
en juin 1994, qui marquait le départ de la préparation du numéro 4 de la revue Antiquité tardive, dont les églises
doubles seront le sujet principal (sortie en 1996).
13 Cista Velika*, Gradac*, Jabuka*, Osor*, PolaCe 2*, Stari Grad*, Zenica* et peut-être Novalja 1*.
14 Srima*, Èitomisliéi*, Split 2*.
15 Sauf peut-être à Hvar 1*, cf. note 4.
16 Cf. notes 7 et 8. Toutefois la description du processus de développement de l'église nord et l'analyse de sa structure
ont été fortement critiquées depuis la deuxième guerre mondiale et il conviendra de réviser cette chronologie quand les
fouilles complémentaires récentes seront publiées.
17 Cf. note 9 ; et les plaques au nom de l'évêque Honorius II contemporain de Justinien, in Salona I, Rome-Split, 1994,
p. 235 (C. M.) et n° X.b.l, p. 238-239, pi. LXXVII-LXXVIII.
Basiliques doubles 103

Salone, groupe episcopal. Fig. 1. Evolution de l'église double (d'après D. Rendic-Mioòevié). Fig. 2. Phase du Ve s.
Fig. 3. Phase du VIe s. (d'après Dyggve).
CARTE DE REPARTITION DES EGLISES DOUBLES 0
M
Basiliques doubles 105

et le doublement n'est pas antérieur au VIIe s. La chronologie doit être similaire à Polace 2*. Malgré le petit
nombre d'indices chronologiques précis, on doit placer aux VIe et VIIe s. la vogue des édifices doubles en
Dalmatie, en dehors de Salone.
IV. Analyse architecturale
IV. 1. Groupes homogènes (églises accolées)
Le groupe de Stari Grad*, de taille moyenne (20 χ 20 m environ), comprend deux églises à nef unique
(l'église sud est plus large) avec mur mitoyen percé d'une porte de communication au centre, et deux absides
saillantes. Parmi les annexes de l'église méridionale figure un baptistère déjà existant antérieurement.
Les fouilles plus anciennes de Zenica* ont révélé un schéma quelque peu différent : le groupe est
d'importance comparable (24,10 χ 22,40 m). Il comprend deux salles de largeur identique avec mur mitoyen et
porte (vers la façade), vestibule commun et deux absides profondes. Une annexe en demi-cercle a assuré après
coup la liaison entre les deux absides et trois annexes ont été accolées au flanc sud.
On n'a publié que le plan du groupe de Jabuka*, un peu plus petit (17,30 χ 19 m) : le mur central est
mitoyen mais dépourvu, semble-t-il, de porte et il existe un vestibule commun, qui précède en outre une annexe
sud à abside orientale ; les deux églises sont à nef unique et se terminent par des absides outrepassées, reliées
par une petite pièce qui ne communique qu'avec celle du Sud.
IV.2. Eglises accolées d'époques différentes
IV. 2.1. Eglises accolées à mur mitoyen
Les deux églises partagent un mur mitoyen, doté ou non d'une communication. Parmi celles qui ont été
construites en deux étapes, le type le plus simple apparaît à Cista* (état de la documentation avant les
nouvelles fouilles de N. Cambi) : une petite chapelle strictement orientée (9,70 χ 7,60 m), à nef unique et
abside outrepassée, était flanquée au Nord par un édifice antérieur à abside plus vaste, l'église septentrionale,
que l'ancien fouilleur qualifiait de memoria. Dans une des phases postérieures, une des deux églises adoptera
un choeur triconque. Un baptistère a également été découvert sur le site.
Un autre complexe de taille supérieure (sans le baptistère : 21,10 χ 14,20 m) est également simple : la
cathédrale d'Osor* ne possède aucune annexe liturgique autre que son baptistère autonome. Le vaisseau du
premier bâtiment, devenu l'église nord, fut séparé en trois nefs par deux files de cinq piliers rectangulaires
maçonnés. Une vaste abside semi -circulaire, légèrement plus large que la nef centrale ainsi créée, lui fut
adjointe à l'Est. La nef unique d'une église à abside semi-circulaire vint flanquer le nouveau bas-côté
méridional, sur lequel elle ouvrait largement. Une abside du même type fut également ajoutée à l'Est du
baptistère primitivement carré.
On observe une différence de taille similaire entre les deux églises de Gradac*. L'église nord primitive
(17,40 χ 11,20 m) possédait une nef unique précédée par un vestibule et flanquée par une file d'annexés
septentrionales, dont peut-être déjà un baptistère. Son abside semi-circulaire était intégrée dans un chevet plat.
L'église méridionale, longue de 13,10 m, a été appuyée le long des deux tiers orientaux du mur périmétral sud
du bâtiment original, portant la largeur de l'ensemble à 17,70 m. Egalement à nef unique, le second édifice
présentait une abside inscrite dans un massif grossièrement trapézoïdal à l'Est. Les deux bâtiments ne
communiquaient pas.
Le flanc septentrional de la nef unique de l'église nord de Polaòe 2* (13,30 χ 9,85 m), à abside saillante
outrepassée, était bordé par deux annexes rectangulaires. La seconde église, également à une seule nef, mais
dont l'abside était inscrite dans un massif externe légèrement trapézoïdal, fut ajoutée sur le flanc sud de la
première. Une chapelle à abside outrepassée inscrite dans un massif rectangulaire apparaissait encore le long
de la moitié sud-est de l'église méridionale (dimensions totales de l'église double : 13,30 χ 18,10 m). Une porte
faisait communiquer les nefs des deux bâtiments.
IV. 2.2. Eglises reliées par des annexes
A 2itomisliéi*, il s'agit d'un ensemble asymétrique (21,70 χ 27 m) de deux églises presque parallèles,
reliées par deux annexes. La nef unique de l'église primitive nord, à abside semi-circulaire saillante, était
longée au Nord par un grand baptistère rectangulaire doté d'une absidiole inscrite orientée au Nord qui
contenait la cuve. Un vestibule précédait nef et baptistère en façade. Dans la seconde phase, ce dernier fut
remanié : l'absidiole fut transformée en exèdre et une abside plus grande fut ajoutée au chevet ainsi qu'une
petite annexe au Nord-Est. Deux pièces vinrent assurer la communication entre l'église ancienne et le nouvel
édifice (qui communiquaient aussi par un passage non couvert entre leurs vestibules). L'église sud, à nef
également unique, était dotée d'une abside outrepassée à l'Est. Son vestibule était très profond. Une file de
trois annexes flanquait l'ensemble au Sud, mais elles n'étaient accessibles que de l'extérieur au Sud-Est.
Dans son état final, le complexe de Srima* (24,10 χ 31m) se compose de deux églises orientées
parallèles, liées et bordées par trois files d'annexés. Terminée par une abside semi-circulaire saillante, la nef
106 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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10 m

Evolution vers l'église double (à gauche, phase à église unique ; à droite, phase géminée)
Gradac, Osor, Zitomislici.
Basiliques doubles 107

unique de l'église primitive nord était précédée par un vestibule. Tous deux étaient flanqués par deux séries
d'annexés rectangulaires en enfilade, notamment deux sacristies au chevet et un baptistère au Nord. On
accolera au mur périmétral sud de ce noyau initial (23,50 χ 17 m) une seconde église plus vaste, elle aussi à
nef unique et abside du même type, avec un petit vestibule occidental, une annexe contemporaine au Sud-Est et
une pièce plus tardive encore au Sud-Ouest. Les annexes méridionales primitives seront enserrées par les deux
nefs. Deux tiers de l'ancienne pièce sud-ouest seront transformés en citerne. Le tiers restant à l'Ouest, devenu
un espace indépendant, et la sacristie au chevet assureront les communications d'une église à l'autre, au
niveau de l'avant-corps et du chevet.
IV. 2. 1. Cas douteux ou particuliers
Certains détails d'une documentation confuse font supposer l'existence d'une possible église double à
Novalja 1*. On aurait alors une grande basilique à trois nefs et une église ou une chapelle au Sud (où se
trouverait la fosse à reliques). Ce schéma n'est pas sans similitudes avec celui du VIe s. à Zadar 1*, époque à
laquelle la chapelle sud (en fait le noyau primitif du complexe) modifiée par l'adjonction d'une abside est
dédiée à sainte Barbara et donc considérée comme un lieu de culte à part entière. Mais l'ensemble "église +
chapelle annexe" ne rentre pas à proprement parler dans la discussion sur les églises doubles.
IV.3. Eglises parallèles indépendantes
L'église double du type le plus élémentaire se compose à Nin 1* de deux bâtiments charpentées,
parallèles et indépendants, orientés Est-Sud-Est/Ouest-Nord-Ouest. L'église nord, à nef unique et abside semi-
circulaire, était la plus vaste (26,50 χ 10 m). L'église sud présente un plan tout à fait similaire mais de taille
plus réduite (13 χ 6,50 m), à 2,65 m du mur périmétral de l'édifice nord.
A Mogorjelo*, aussi les deux églises étaient parallèles, séparées par un espace libre large d' 1,60 m
seulement. L'église nord primitive, à nef unique et abside saillante, était précédée à l'Ouest par un vestibule et
bordée au Nord-Est par un groupe baptismal ne communiquant qu'avec l'extérieur. Dans une deuxième phase,
l'église nord, transformée par l'adjonction d'une ceinture d'annexés et de portiques, atteignit ses dimensions
définitives (21,40 χ 14,05 m). On construisit alors l'église sud, à une seule nef et abside également saillante,
dotée d'un simple vestibule occidental, sur les proportions ainsi obtenues (21,40 χ 10,40 m). Les deux
bâtiments sont ici tout à fait indépendants.
L'église sud de Turbe* ne représentait que le quart méridional d'un vaste complexe composé de deux
ensembles parallèles disposés de part et d'autre d'un vaste espace rectangulaire clos (29,50 χ 50,60 m). On
suppose qu'il s'agissait d'une basilique géminée. La nef unique, terminée par une abside semi-circulaire
saillante, de l'église méridionale était précédée par un vestibule communiquant avec la cour. Une file de quatre
annexes flanquait l'ensemble au Sud. Cette partie du complexe fut dotée ensuite d'un large vestibule extérieur.
La cour s'étendait sur la longueur de l'église sud sans cette pièce supplémentaire, jusqu'à l'ensemble nord, qui
se composait d'une "nef, flanquée au Nord par une file de trois annexes. L'abside restituée à l'Est est
hypothétique (cf. la notice du catalogue).
IV.4. Eglises décalées
Un cas particulier est celui de Split 2*. L'église la plus ancienne est située au Sud-Ouest. Large et
courte (15,15 χ 12 m), elle possédait trois nefs dont les supports ne sont pas connus et une abside semi-
circulaire au Sud-Est. La deuxième église à trois nefs rajoutée au Nord-Est, dont les arcades étaient supportées
par trois paires de colonnes, était de plan trapézoïdal et possédait elle aussi une abside saillante (16,50 χ
14 m). Son mur sud est construit dans l'axe de la colonnade nord de l'église sud-ouest, avec un léger décalage
vers le Nord.
V. Installations spécifiques ou traces de culte
II est nécessaire de mieux cerner l'évolution liturgique qui entraînerait, à un moment donné, la
distribution des fonctions (eucharistique, baptismale, funéraire et martyriale) à deux bâtiments plus ou moins
distincts. L'examen des dispositifs liturgiques très inégalement conservés reste à cet égard le seul critère
d'analyse probant.
V.l. Existence et emplacements de baptistères
On a souvent argué de la présence d'un baptistère comme critère de composition d'une basilique double.
Une des églises aurait eu un rôle centré sur la liturgie baptismale et le cathécuménat ; l'autre église de la
communauté, était simplement consacrée à la synaxe eucharistique. Le problème n'est pas si simple en
Dalmatie, on l'a vu rapidement ci-dessus. Un désir d'imitation du groupe cathedral de Salone peut également
influer, de façon plus ou moins consciente, dans ce contexte plus rural qu'urbain.
Notons que la moitié des exemples tous types confondus présente un baptistère : à Osor* et Stari Grad*
d'abord, c'est logique pour des groupes épiscopaux (aussi à Salone) ; dans ces deux premiers exemples le
baptistère était d'ailleurs antérieur à la promotion de l'église au rang de cathédrale. Mais des baptistères
108 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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10m

Evolution vers l'église double (à gauche, phase à église unique ; à droite, phase géminée)
Polace 2, Mogorjelo, Srima.
Basiliques doubles 109

apparaissent aussi Mogorjelo*, Ëitomislici*, Gradac*, Srima*, et Cista* (résultat des fouilles en cours), qui
sont des groupes ruraux ; on peut ajouter les exemples urbains hypothétiques de Trogir 1-2* et Hvar 1*. Dans
six cas sur sept, le baptistère est lié à l'église primitive (celle du Nord sauf à Stari Grad* où l'église antérieure
rasée était au Sud). Ce n'est donc pas son aménagement qui explique le doublement de l'édifice.
V.2. Communications entre les deux édifices
D'après l'analyse ci-dessus, près de la moitié des bâtiments ne communiquent que par l'extérieur, même
lorsqu'ils sont mitoyens (Gradac*, Mogorjelo*, Nin 1*, Split 2*, Turbe* ; ainsi que la phase du Ve s. du
groupe episcopal et Marusinac à Salone). En contrepartie, quatre autres exemples montrent une circulation au
niveau du sanctuaire, donc spécifiquement pour le clergé (Srima*, Zenica*, Zadar 1*, Èitomislici* ; et la phase
du VIe s. du groupe episcopal de Salone). Quatre cas ont en outre des portes dans les nefs (Polaòe 2*, Zenica*,
Osor*, où il s'agit d'une grande arcade, Stari Grad* ; et la phase 2 du groupe episcopal de Salone) ; trois
communiquent par le vestibule (Jabuka*, Srima*, £itomisliéi* ; de même qu'au groupe episcopal de Salone,
dans sa seconde phase).
V.3. Autels et sanctuaires
V.3.1. Autels et sanctuaires dans chaque église
Les aménagements liturgiques de Srima* sont les plus complets de notre catalogue (sanctuaire à retours
latéraux avec autel sous un ciborium et synthronos, ainsi qu'un ambon dans chacune des deux églises, sans
compter des banquettes maçonnées diverses).
Cista* a livré dans les fouilles anciennes une banquette presbytérale au Nord et un chœur au Sud (mais
les nouvelles recherches laissent présager une évolution plus complexe avec des remplacements de mobilier
notamment, en plus de modifications architecturales).
Le complexe de Gradac* possédait un sanctuaire dans chaque église, son tracé n'est connu qu'au Sud,
tandis qu'au Nord on a identifié un synthronos à banquettes latérales (cf. cet élément infra).
A Stari Grad*, on connaît la fosse cruciforme de l'autel et on suppose un synthronos dans l'église
septentrionale ; l'église sud possédait un synthronos à cathèdre centrale et un ambon (on a aussi des fragments
des deux autels et des deux barrières de chancel). Les deux églises d'Osor* possédaient un sanctuaire surélevé.
C'est également la situation documentée à Salone, tant à Marusinac avec des sanctuaires complets dans
les deux églises (autel sur tombe de martyr ou privilégiée, synthronos avec cathèdre, et ambon dans l'église
sud) que pour la seconde phase du groupe episcopal.
V.3.2. Conservé dans une seule église
Nin 1* montre l'emplacement d'un autel dans le petit bâtiment méridional. L'édifice nord de Polaòe 2* a
une banquette absidale. On suppose à Turbe* banquette presbytérale, autel et choeur dans l'église sud. En
revanche, seule l'église nord a révélé des vestiges de mobilier à Zenica* (sanctuaire et autel) comme à
2itomisliéi (chœur à retours latéraux).
V.3.3. Inconnus
Rien n'est préservé ni à Split 2*, ni à Mogorjelo*, ni à Jabuka*.
V.4. Dédicaces ou installations faisant croire à un culte martyrial
Dans l'identification des bâtiments, la dédicace peut constituer un indice important des rôles respectifs
des églises dans le complexe double. Malheureusement très peu de dédicaces doubles sont connues : André et
Jean à Split 2*, Marie et Jean-Baptiste à Stari Grad*, Sainte-Barbara (pour une chapelle annexe servant
notamment à éduquer les cathécumènes) à Zadar 1*, où la cathédrale est dédiée à saint Pierre.
Marie subsiste seule à Osor* : on peut supposer, sur le modèle classique pour les cathédrales (Paris,
Trêves, Lyon, Grenoble, Genève, etc.), une dédicace à la Vierge (attesté à Osor* et Stari Grad*, et supposée à
la Basilica urbana de Salone, à Hvar 1* et à GrebaStica) et saint Pierre (attestée à Zadar 1* et hypothétique à
GrebaStica) ou saint Etienne pour les deux églises, et le vocable de saint Jean (attesté pour une des deux
églises à Stari Grad* et possible à Trogir 1-2*) pour le baptistère. Mais c'est une simple hypothèse.
Le culte d'un martyr et la présence de reliques peuvent jouer un rôle dans la multiplication de ces
sépultures ad sanctos, mais aussi dans le choix d'une église double (ainsi à Mogorjelo* on aurait vénéré
Hermagoras dans une des deux églises). On retrouve une basilique double martyriale à Marusinac18 , avec une
tombe voûtée sous l'autel19 dans le chœur de l'église septentrionale (comme à Stari Grad*). Ce dispositif

18 Dyggve-Egger, op. cit. (7), p. 1-157, plan fig. 23 p. 16, restitution fig. 113 p. 85, coupes fig. 114 p. 86, résumé
général p. 105-106 ; pour les fouilles récentes de la basilique nord, on attendra le rapport d'E. Marin, à paraître dans
les Actes du XIII CIA C Split-Poreâ 1994.
19 Dyggve-Egger, ibid., p. 95, plan du choeur, état 1 fig. Ill p. 83 ; état 2, fig. 121 p. 89 ; relevé de la tombe
fig. 120 p. 89.
110 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

10 m

Eglises doubles unitaires (à une seule phase de construction) :


Stari Grad, Zenica-Bilimisce, Nin 1, Jabuka, Turbe.
Basiliques doubles 111

attire en tout cas les sépultures, en particulier épiscopales, au VIe s. Le chœur de l'église sud contient une
tombe pnviiégiéQ-confessio derrière l'autel, avec un escalier d'accès et une fenestella confessionis10 .
L'exemple de ce site, qui représente aussi vraisemblablement un lieu de pèlerinage important, peut avoir influé
lui aussi sur le choix d'une église double pour des sites mineurs de Dalmatie.
A Stari Grad*, c'est l'église nord dédiée à la Vierge Marie qui possède une fosse à reliques (l'église sud
liée au baptistère est vouée à Jean Baptiste). Mme Jeliôié Radonié en déduit21 que l'église nord était dédiée à
un martyr inconnu et non à Marie, à cause de la fosse d'autel cruciforme (qui pouvait d'ailleurs contenir des
reliques multiples), que l'église sud portait le vocable mariai tandis que le baptistère aurait été sous le vocable
logique du Baptiste (?).
La fosse à reliques de Novalja 1* appartiendrait à l'édifice méridional de cet ensemble mal défini
(l'église située au Nord aurait été dédiée à la Vierge Marie). Elle comporte un double dépôt, mais le ou les
saints ou martyrs concernés ne sont pas identifiables.
V.5. Sépultures
Le second élément souvent avancé dans la genèse des églises doubles est un rôle funéraire pour l'un des
deux
Srima*édifices.
et 2itomisliéi*,
Il est là encore
ainsi attesté
que Split
dans2*,plusNovalja
de la moitié
1* (sarcophages
des cas : Cista*,
non enGradac*,
place) etMogorjelo*,
vraisemblablement
Turbe*,
Jabuka* (les inhumations de Zenica* et certaines tombes de Mogorjelo* et £itomisliói* seraient médiévales).
Mais à laquelle des deux églises attribuer cette fonction précise ? On a tendance à la conférer dans les six
premiers cas au bâtiment méridional, couramment ajouté, on l'a vu plus haut, et à voir dans cette localisation
une sorte de partage des tâches cumulées et assumées auparavant sans problème par la seule église primitive.
Car les ensevelissements n'apparaissent généralement pas avec l'adjonction du second édifice, et sont même
souvent antérieurs à l'église originelle (Cista*, Gradac*, Mogorjelo*, Turbe*, peut-être Jabuka*).
Conclusions
Malgré l'importance de la série et le nombre assez grand des indices matériels, aucune conclusion ne
s'impose dans le cadre des hypothèses analysées ci-dessus.
Il n'existe pratiquement pas en Dalmatie de conception d'ensemble à l'époque de la christianisation
(sauf le cas discuté de Salone).
L'église double apparaît pour trois groupes épiscopaux (quatre si on ajoute Zadar 1*, où le second
sanctuaire est nettement une annexe). Il peut avoir été conçu pour de petits évêchés tardifs (Osor* et Stari
Grad*) à l'imitation de Salone, qui avait déjà constitué son groupe cathedral double au moment de leur
promotion. Mais le type n'est pas lié au rôle episcopal. On le trouve fréquemment dans des sites ruraux (et
isolés souvent), surtout en Bosnie-Herzégovine, où le complexe a pu jouer le rôle de "paroisse baptismale" ou
de "pievanie", comparable, toutes proportions gardées, à celui des cathédrales.
Il est à noter, malgré la fréquence des baptistères, que ceux-ci existent déjà dans l'état de l'église
unique. On ne peut retenir en conséquence l'hypothèse classique selon laquelle la deuxième salle a été conçue
pour servir à l'éducation des cathécumènes (sauf peut-être à Zadar* pour une chapelle dédiée à une martyre et
ayant pu avoir des installations liturgiques). L'église principale à laquelle était lié le baptistère (au Nord
partout sauf à Stari Grad* et Zadar 1*) a gardé de toute évidence ses fonctions liturgiques même après le
dédoublement.
L'hypothèse d'un dédoublement entre Y ecclesia communautaire et un culte martyrial n'est pas
sensiblement étayée en Dalmatie où les doubles dédicaces connues sont rares et ne conviennent pas bien au
schéma classique à Trêves et en Gaule (Vierge et saint Etienne ou saint Pierre, ou un martyr).
L'usage funéraire privilégié d'une des deux églises ne constitue pas non plus une hypothèse fiable : il y
a bien des sépultures dans la moitié des églises mais leur date est souvent difficile à établir et leur répartition
paraît arbitraire. On peut supposer pour certaines églises une influence de l'exemple de Marusinac (encore à
réétudier) pour ce rôle funéraire, mais cette hypothèse classique ne semble pas nécessaire.
Il semble bien, d'après la répartition assez égale des installations liturgiques et surtout l'exemple le plus
spectaculaire de Srima* (où elles sont presque complètes), que les deux églises parallèles aient eu un rôle
liturgique synaxaire. Naturellement, nous n'avons aucun élément en faveur d'une répartition entre hommes et
femmes ou d'un changement d'édifice suivant la saison. Il est surprenant toutefois de constater une très grande
disparité des conditions de circulation : tantôt la communication entre les deux édifices est réservée à la façade
ou au chevet (dans ce cas le clergé est privilégié), tantôt elle existe aussi entre les nefs, tantôt elle n'existe nulle
part, sans qu'on puisse apporter d'explication ni architecturale ni liturgique.

20 Ibid., p. 19-20, fig. 25 p. 17 (dessin du dispositif), fig. 27 p. 18 (photographie).


21 JeliSic-RadoniÖ, Stari Grad, Split, 1994, p. 37.
112 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Eglises doubles unitaires (à une seule phase de construction) :


Split 2 ; Salone, Marusinac (plan Dyggve à réviser).
Basiliques doubles 113

Nous mentionnons pour mémoire l'hypothèse de monastères ou d'abbayes construites pour abriter des
missions que D. Basier a proposée à plusieurs reprises pour la Bosnie-Herzégovine22 : elle l'amenait même à
supposer qu'un des deux bâtiments ne servait qu'à l'habitation et aux fonctions administratives, ce qui est
évidemment contredit par la subsistance d'installations liturgiques (Zenica*, Turbe*, Zitomisliéi*). Mais il est
vrai que beaucoup de nos édifices sont dotés d'annexés nombreuses des deux côtés du bloc des deux églises et
entre elles quand elles sont séparées. Ainsi les églises doubles sont une variante des "groupes complexes",
particulièrement bien représentés aussi en Bosnie-Herzégovine23 . On peut admettre raisonnablement que
beaucoup de pièces, dépourvues dans tous les cas d'installations spécifiques en dehors des baptistères, sont des
pièces d'habitation, des entrepôts ou des bureaux. Cette tendance à lier directement à l'église l'habitation du
clergé ou des "chanoines" et des espaces de service se retrouvera dans les églises médiévales. La Dalmatie
n'est pas la seule région où ces plans ont fait croire à des monastères : des raisonnements similaires ont été
longtemps dominants en Syrie, en Asie mineure et en Afrique.
Au total, ce qui frappe c'est à la fois une tendance évidente mais tardive au dédoublement, avec,
semble-t-il, des fonctions comparables (mais il susbiste souvent une hiérarchie de dimensions entre les deux
églises) et une très grande diversité des dispositions architecturales de détail : il n'y a certainement pas de
plans types. Il faut bien admettre des nécessités liées au service divin, à la liturgie, mais lesquelles ? : une
région de plus où les interrogations subsistent malgré les progrès considérables de la recherche archéologique,
qui complique les problèmes plus qu'elle ne les résout, faute de sources.

ABSTRACT SAÉETAK
Double churches with or without side annexes are Pojava dvojnih bazilika sa sporednira aneksima ili bez
quite common in Dalmatia. Fourteen double churches njih, dosta je cesta u Dalmaciji. Mozemo izbrojiti
- or 5 % of the inventory - were recorded for this work èeternaest sluCajeva, a to òini 5 % naseg kataloga (+
(+ three hypothetical + two in Salona). These tri hypotetièna + dva u Saloni). Ove dvojne gradevine
churches were built at one time or at different times. mogie su biti izgradene istovremeno ili u vi§e faza. U
In the latter case, which is the most frequent in this nasem inventant Ce§6i je drugi sluòaj. To pokazuje
selection, there may be an influence exercised by utjecaj episkopalnog kompleksa iz Salone, te, raozda,
Salona and the wish to reproduce the churches of its i zelju da ga se oponaSa, ali u "smanjenoj veliòini".
episcopal group on a smaller scale. Other motivations Dolaze, medutim, u obzir i drugi razlozi liturgijske
must be taken into account; they can be of liturgical (krstenja, pogrebi, kult martira) i praticke naravi.
(baptismal, funerary, martyrial) and practical kind.

22 Basler, Arhitektura, Sarajevo, 1972, p. 138-140 ; ID., Architektur, Wien, 1993, p. 86-87. Ceci recoupe l'hypothèse
ancienne de A. Radnoti, Actes du VI CIAC Ravenna 1962, p. 177, qui fait de la seconde salle, sans rôle liturgique,
un hospitium.
23 Cf. le chapitre précédent sur les "églises complexes" ; D. Sergejevski, Plan der frühchristlichen Baziliken
Bosniens, Actes XI CEB München 1958, München, 1960, p. 563-568 ; Cambi, Neki problemi, Materijali 12, Zadar,
1976, p. 246-247 ; id., Arhitektura Narone, RFFZdlA, Zadar, 1985, p. 33-62.
Μζ

AMENAGEMENTS LITURGIQUES

ET BAPTISTERES
Sièges du clergé et des fidèles 117

LES SIÈGES DU CLERGÉ ET DES FIDÈLES

Clergical and congregationnal seats Sjedala za sveôenstvo i vjernike

A. LES SIEGES DU CLERGE


I. Le sanctuaire
Quel que soit le rite adopté, les sièges du clergé1 , dans leur forme maçonnée que nous allons étudier ici,
représentent l'installation fixe la plus banale, le besoin le plus immédiat, après l'autel, tant dans le sanctuaire
de l'église que dans certaines annexes liturgiques, où la présence d'un clergé assez nombreux était requise.
Mais ces sièges n'ont été reconnus que dans un petit nombre d'édifices (un sur quatre), qu'il s'agisse des
hasards ou des circonstances de leur découverte voire de la méthode suivie pour les fouilles anciennes, de la
mauvaise conservation au-dessus des fondations, etc. Il faut rappeler que leur maçonnerie est souvent légère
(plâtre) et facile à détruire par les intempéries ou en cas de fouilles brutales.
Le mobilier en pierre et les structures maçonnées, seules décelables sur le terrain, succèdent
approximativement au Ve s. à des meubles en bois. Mais les meubles fixes ne remplacent pas systémat
iquement les précédents et les deux types coexistent très probablement pendant toute la période. Nous devons
donc aussi supposer l'existence de banquettes mobiles, exécutées en matériaux plus légers, parfois en grande
partie en charpente, système moins onéreux mais périssable, qui cependant laisse un accrochage sur les parois,
existant en Grèce et en Cyrénaïque mais non constaté en Dalmatie (sauf sous la forme d'un talon irrégulier à
Klobuk* et Spliska*).
1.1 Le synthronos libre
Dans la grande majorité des cas, ces sièges collectifs se présentent dans notre région sous l'aspect d'une
simple banquette maçonnée semi-circulaire, peu élevée, accolée à l'abside. Le synthronos, que nous
qualifierons d'adossé, ne représente pourtant pas la forme unique de cet aménagement en Dalmatie. On
connaît, mais seulement par des vestiges au sol, une série de synthronoi "libres" dans un chevet avec ou sans
abside, dans la zone dépendant du patriarcat d'Aquilée ou influencée par cette métropole - Salone et Zadar
(1*) pour notre région. On a parfois supposé que ces banquettes pouvaient être abritées par une voûte légère,
une sorte d'abside intérieure, mais sans preuve matérielle.
1.1.1. Synthronos isolé dans un chevet droit
La "banquette libre" est paradoxalement presque inconnue en Dalmatie par la suite, mais les églises
recensées sont pour la plupart nettement plus tardives. Ce serait pourtant à Salone qu'elle serait apparue pour
la première fois ; Γ "oratoire A" conserverait l'exemple le plus ancien de ce type de siège (occidente dans ce
cas précis), mais sa datation traditionnelle au IVe s. est discutable et ne repose que sur un à priori de Dyggve2 .
Il serait étonnant de constater que cet élément spécifique n'a pas connu de développement dans notre province,
alors qu'on suit bien sa diffusion massive dans les diocèses suffragante d'Aquilée3 et en Istrie. La banquette
libre y constitue une variante régionale durable, mais Salone posséderait pourtant la première occurrence
attestée. De toute façon, il s'agit d'un cas bien particulier, résultant de l'aménagement d'un espace thermal
rectangulaire dépourvu d'abside4. Devrait-on y reconnaître le modèle de toutes les banquettes libres
postérieures, ou n'est-ce pas plutôt une solution tardive au problème posé par un cadre architectural privé de
l'abside nécessaire à l'adossement d'une banquette classique ? Ce schéma simple peut certes avoir été imité,

1 H. Leclercq, DACL II/l, Paris, 1910, s.v. Bancs, col. 180-183 ; Orlandos, Basilikè II, Athènes, 1954, p. 489-503.
Voir également, pour la Dalmatie et pour les exemples salonitains, P. Chevalier, Les sièges du clergé et des fidèles
dans les églises paléochrétiennes de Dalmatie, VAHD 83, Split, 1990, p. 61-82.
2 Cf. déjà les doutes exprimés par N. Duval, Quelques remarques sur les "églises halles", AAAd 22, Udine, 1982,
p. 405.
3 G.C. Menis, La basilica paleocristiana nelle diocesi settentrionale della metropoli di Aquileia, Studi di Antichità
cristiana 2, 1958, p. 18 ; G. BRAVAR,L'arredo liturgico nelle basiliche altoadriatiche, AAAd 2, Udine, 1972, p. 231-
236 (particulièrement pour les banquettes décalées dans une abside, cf. n. 6 infra : fig. 11, p. 231-232 Grazer Kogel
sud, Duel, Hoisschiigel, Hemmaberg). On compte au total une bonne vingtaine de banquettes dans des édifices à
chevet droit et une ou trois nefs, hors de Dalmatie.
4 Br. GABRlOEVié, Le plus ancien oratoire chrétien de Salone, Disputationes Saloni tanae II = VAHD 77, Split, 1984,
p. 168-169. G.C. Menis, loc. cit. (2), estimait lui que le prototype provenait d'Aquilée, où il aurait été mis au point au
IVe s., et se serait de là difïusé vers les Alpes orientales, l 'Istrie et la Dalmatie.
1 18 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

voire réinventé, s'il n'était pas déjà connu pour ce type de bâtiment.
Le premier édifice chrétien de ce qui deviendra l'ensemble episcopal a été fouillé récemment à Zadar 1*.
Les murs transversaux de trois tabernae latérales du forum ont été abattus, à la fin du IVe s. ou au tout début
du Ve s., pour laisser place à une salle rectangulaire dotée d'une banquette semi-circulaire libre dans son tiers
oriental. Le dernier exemple de synthronos libre se situe au Nord de la Dalmatie (Sepen* sur l'île de Krk),
dans une zone ouverte largement à l'influence d'Aquilée et de l'aire istrienne au moins5 . Ce dispositif, à
présent certain, ne diffère guère des multiples structures attestées en Istrie et dans les Noriques à la même
époque (l'élévation reste inconnue ; la maçonnerie, large de 90 cm, devait comporter deux degrés ; ses
fondations ne s'enfoncent que de 10 cm sous le niveau du sanctuaire).
1.1.2. Synthronos isolé dans une abside
Le second type salonitain de banquette libre est plus complexe et son interprétation a posé problème.
Dyggve avait en effet cru identifier à quelque distance de l'abside de la Basilica urbana l'hémicycle imposant
d'un synthronos libre, qu'on restitue aussi, sur la base de cet exemple, à Rab 1* où la maçonnerie est épaisse
de 40 cm. Cette structure avait été interprétée à l'origine comme le support d'un déambulatoire. On pouvait
également supposer qu'il s'agissait d'une première abside ou d'un élément antérieur au groupe episcopal. En
tout état de cause, il était difficile d'y voir, comme Dyggve, le maillon obligé d'une évolution continue qui
conduirait du synthronos libre dans un espace rectangulaire à une banquette, encore libre, dans une abside
avant l'adoption du synthronos adossé6 . Cette théorie de développement linéaire demande à être critiquée et les
deux exemples précédents étaient trop mal documentés pour la confirmer. Là encore, la banquette identifiée
très récemment dans l'abside de la cathédrale de Zadar 1* semble au moins indiquer que ce dispositif,
intermédiaire ou pas, a été adopté assez souvent dans les grandes basiliques urbaines de Dalmatie au Ve s. Il
s'agit d'une grande banquette établie à 3 m du mur à l'intérieur d'une abside très vaste qui a la particularité,
courante à Zadar et dans sa région, d'être plus large que la nef centrale. Le large couloir de circulation semi-
annulaire libéré derrière la banquette se rétrécit de part et d'autre à la corde sous les arcades latérales de l'arc
triomphal triple que supportent deux colonnes situées aux extrémités occidentales du synthronos. Une
disposition similaire des tapis du pavement de mosaïque conduit à supposer un dispositif du même genre à
Novalja 1*. L'identification d'un véritable déambulatoire dans la basilique de la Beligna à Aquilée7 oblige
néanmoins à interpréter ces plans avec circonspection : ces "banquettes", notamment celle de Salone dont la
hauteur conservée est importante, peuvent être interprétées différemment (voir plus haut nos hésitations à
propos des déambulatoires).
1.2. Le synthronos adossé
Les exemples de banquettes adossées, plus adaptées à l'architecture basilicale à abside et aux triconques
que la Dalmatie a très vite préférées, sont plus nombreux. Il s'agit là d'un dispositif parfaitement banal.
1.2.1. Synthronos simple (à gradin unique)
On le rencontre dans 28 édifices sous sa forme la plus élémentaire, un simple degré de 40 cm environ de
hauteur avec une profondeur variable, en principe analogue. On peut leur adjoindre cinq exemples pour la
capitale. Une banquette adossée plus tardivement à l'abside de la Basilica urbana devait constituer un siège
d'appoint destiné aux acolytes puisque le synthronos libre supposé ne semble pas avoir été supprimé. Cette
coexistence permettait sans doute de ne pas adopter un siège plus hiérarchisé à gradins multiples. L'état de
conservation de ces banquettes est très variable - on a retrouvé rarement l'ensemble, parfois une portion ou
une extrémité, une assise, parfois un simple arrachement, une empreinte à la base de l'abside.
Ce type de siège peut s'interrompre à quelques centimètres de l'arc de tête de l'abside, ainsi à Polaòe 2*,
église sud (60 cm), à Bare* (35 cm), Doci* (20 cm), Ston 1* et 4* (15 cm) et peut-être Mokro Polje 1*

5 Dans une église à chevet plat de ce type, c'est une solution relativement naturelle que l'on retrouve dans des édifices
cruciformes assez différents où l'autel est par exemple placé à une certaine distance du chevet, sous la croisée comme
à Saint-Laurent d'Aoste, Saint- Jean d'Ephèse, etc.
6 E. DYGGVE, Über die freistehende Klerusbank. Beiträge zur Geschichte des Berna, in Festschrift fiir R. Egger, T. 1,
Klagenrurt, 1952, p. 41-52. Ce type de siège est courant dans les Noriques, cf. dernièrement Fr. Glaser, Das
frühchristliche Pilgerheiligtum auf dem Hemmaberg, Klagenfurt, 1991, p. 49, et 97-100, surtout p. 99. Comparant la
banquette de l'église méridionale du complexe géminé d'Hemmaberg avec celles des 22 églises des Noriques et celles
d'Aquilée et Grado, où la banquette est détachée dans une abside, Fr. Glaser en vient à infirmer justement l'hypothèse
de Dyggve, remarquant que ce dispositif est souvent plus ancien que le synthronos libre dans un chevet droit - celui là
même que Dyggve croyait avoir précédé tous les autres types de sièges du clergé. Cf. encore id., Teurnia : Römerstadt
und Bischofssitz, Klagenfiirt, 1992, église funéraire de Teurnia p. 80-81, phase 1 de la cathédrale p. 97, plan fig. 29
p. 95, Duel p. 137-138, Hoischhügel p. 147-148, etc.
7 G. Cantino-Wataghin, Problemi e ipotesi sulla basilica della Beligna di Aquileia, in Quaeritur inventus colitur
= Mélanges Fasola, Città del Vaticano, 1989, p. 73-90.
Sièges du clergé et des fidèles 1 19

(30 cm ? d'après un plan des archives Dyggve) - ainsi que le socle de la banquette de Spliska* (à 65 cm du
piédroit nord).
A l'opposé, si la restitution donnée par I. Fiskovié est bonne, les extrémités occidentales du synthronos
de Lovreòina* réduisaient sensiblement l'ouverture absidale à sa base. Deux segments de la banquette
effectuaient un retour horizontal interne long d' 1 m, au niveau de la corde de l'abside, ménageant un espace
central libre d'environ 3 m (épaisseur de la maçonnerie environ 60 cm). S'il ne s'agit pas de murets latéraux
remplaçant des chancels, ce schéma correspondrait à celui de la banquette libre de l'oratoire A de Salone.
Le gradin unique apparaît également dans trois églises à chœur triconque : Sutivan*, abside
méridionale, Pridraga*, abside orientale, et Cim*, absides orientale et septentrionale. Les banquettes latérales
sont évidemment secondaires (cf. infra § ILI).
Dans les cas où le segment central de la banquette n'a pas été conservé (comme par exemple
Manastirine à Salone), on est en droit d'hésiter raisonnablement quant à l'existence possible d'un siège qui
n'aurait pas laissé de traces tangibles (ainsi à Bare*, Oborci*, Ston 1* et 4*, dans les deux églises de Srima*,
dans l'abside orientale de Cim*, etc.). De même peut-on supposer des cathèdres mobiles au milieu de certains
autres bancs. Enfin, on doit pouvoir selon toute probabilité restituer sans grand risque des sièges en bois -
avec ou sans cathèdre - dans la plupart des édifices qui en semblent dépourvus.

SYNTHRONOS SIMPLE
SITE profondeur de la banquette hauteur
Bare 35 cm
Barbat 45 cm rest. 40 cm
Borasi 35-40 cm
Cim, absides est et nord 25 cm environ 35 cm
Cista, "memoria" nord
DikovaSa (?), abside nord 50 cm
Doci 35 cm
Galovac 60-64 cm cons. 17 cm
Gradac, église nord 1,20 m (?) cons. 30 cm
KaStel Gomilica 55 cm
LovreSina 45-60 cm 50 cm
MOKROPOLJE 1 25-30 cm
Oborci 40 cm 45 cm
Otok
Polare 2, église sud 35 cm 50 cm
Postira 50 cm
Pridraga, abside est
Spliska (socle seulement) 27-33 cm 20-30 cm
Srima, église nord 40-45 cm 40-45 cm
Srima, église sud 40-45 cm 40-45 cm
Stari Grad, église sud 40 cm environ 40 cm
Stari Grad, église nord
Ston 1 40 cm environ
Ston 4 30 cm
Sutivan, abside sud 30 cm 30 cm
Trogir 3 40 cm
Turbe 25 cm
Vio-Narona 3 35-40 cm cons. 15-20 cm
Vrba 40-45 cm 40-45 cm
Zenica 35 cm

1.2.2. Synthronos à deux gradins


On observe des exemples à deux degrés, l'un constituant le suppedaneum (accès-repose pied), l'autre le
subsellium (siège) - ou siège avec dossier (mais beaucoup moins fréquemment). On peut en recenser sept
exemples (+ celui de l'église nord de Marusinac à Salone, où la surélévation tardive de la banquette marque un
souci de monumentalisation significatif8 ).

8 Dyggve-Egger, FSlll, Wien, 1939, p. 95, et phase 1 à degré unique fig. 111p. 83, phase 2 (du VIe s.) avec double
gradin fig. 121 p. 89.
120 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. 1 - Postira, vue du synthronos, de la fosse d'autel et du chœur restaurés (cl. M. -Chr. Comte-Parrish).

Fig. 2. - Stari Grad, vue du synthronos restauré de l'église sud avec l'emplacement de la cathèdre au centre.
Sièges du clergé et des fidèles 121

Le cas de Klobuk* est un peu plus complexe. C'est semble-t-il plutôt un dispositif de soutènement pour
une superstructure en charpente qui a connu deux états successifs. Le degré supérieur primitif faisait corps
avec la maçonnerie de l'abside. Très étroit et soigneusement enduit, il constituait sans doute le dossier d'un
siège en bois rapporté. Il s'est vu adjoindre une seconde marche, de facture plus grossière, qui fait
pratiquement le tour de l'hémicycle mais dont la largeur variable exclut qu'il s'agisse là encore du siège
proprement dit. Elle devait assurer un meilleur appui à une banquette mobile, peut-être un simple coffrage (il
en était de même à Spliska*, où un seul gradin inégal taillé dans le rocher servait de support à une banquette
non conservée).
Notons que l'enduit de revêtement est attesté à Nikoliéi-Zaklopaca* (mortier peint rouge), Polare 1* et
Gradac*, église nord (?), mais devait être de règle sur la plupart de ces sièges fixes plus ou moins
grossièrement maçonnés.

SYNTHRONOS A DOUBLE GRADIN


SITE Degré inférieur : largeur - hauteur Degré supérieur : largeur - hauteur
ClFLUK siège/32 cm - 40 cm dossier/22 cm - 1 1 cm
Grohote 25 cm max. siège/45-60 cm - 50 cm
Klobuk 25 cm max. 10-13 cm - 47 cm
Polaöe 1 26 cm - 26 cm 40 cm - 24 cm
Ubli 20 cm max. 50 cm - 40 cm
Zadar2 45 cm env. 45 cm env.
Nikoliói-ZaklopaSa 25 cm - 20-25 cm 30 cm - 20-25 cm

1.2.3. Synthronos à gradins multiples


Enfin, l'église à deux absides latérales de Tepljuh*, quoique fort mal documentée, présente le seul
exemple de synthronos à trois degrés maçonnés dans l'abside du sanctuaire mais aussi dans les absides nord et
sud (au moins à deux degrés dans ces dernières en tout cas, cf. infra les autres banquettes, § II. 1). Les degrés
du synthronos de l'abside centrale semblent même avoir reçu un placage.
La largeur importante (1,20 m) du dispositif qui a été observé dans l'abside de l'église nord à Gradac*
semble impliquer l'existence d'un ou deux gradins supplémentaires (mobiles ?) dont on n'a pas gardé de traces
Nikolic"
(s'il ne s'agissait
au XIIIe CIAC
pas d'un
à Split).
gradinLaunique
structure
largeétait
nontrès
d'1,20
endommagée
m, mais de
et on
30 ne
cm,voit
comme
plus rien
le proposait
sur le site.
I. Ribarevié
1.3. La cathèdre
1.3.1. Cathèdres "rurales"
Un trône surélevé axial domine parfois le centre du synthronos. La cathèdre9 est en principe le siège de
l'évêque, mais dans notre région - et c'est une particularité intéressante - ces sièges apparaissent dans des
édifices de petite et moyenne dimension, ruraux ou du moins, en l'état de la documentation dont nous
disposons, extra-urbains. Sa présence dans l'église de Nikoliéi-Zaklopaéa* n'implique pas l'identification de la
cathédrale d'un évêché inconnu. Ce seul critère ne peut en aucun cas suffire à étayer une hypothèse par
ailleurs ni documentée, ni argumentée10 .
Ce type de siège est extrêmement courant dans l'architecture chrétienne de cette période, également dans
les annexes de l'édifice cultuel (cf. infra). Certes, même dans une église rurale, la cathèdre devait accueillir
l'évêque lors de ses visites, ou encore un chorévêque (si cette institution existait bien en Dalmatie) ou un prêtre
de rang élevé. Il faut admettre cependant que le prêtre présidait la synaxe comme l'évêque. Parallèlement, les
baptistères se multiplient d'ailleurs hors des villes episcopates11 . Dans nos églises, modestes en général, le
clergé était sans doute peu nombreux (cf. le nombre de banquettes simples) et il était logique d'installer le
président au milieu.

9 H. Leclercq, in DACL III/l, Paris, 1913, s.v. Chaire episcopale, col. 19-38.
10 Le fouilleur était un amateur, mais ce genre d'hypothèse est durable, cf. M. Gabriöevic, IzvjeStaj ο probnog
iskopavanja ranohrisóanske bazilike u Nikoliéima kod Vlasenice [Rapport sur les sondages effectués sur l'église
paléochrétienne de Nikoliéi près de Vlasenica], Ùanci i grada za kulturnu istoriju istocne Bosne 10, Tuzla, 1973,
p. 73-75. Elle a d'ailleurs été reprise telle quelle 15 ans plus tard dans l'Atlas archéologique de Bosnie-Herzégovine
(ALBH3, Sarajevo, 1988, notice 16.41, p. 68).
11 Voir P. -A. Février, Baptistère et ville, Zb. r adova narodnog muzeja 7-8, Beograd, 1975, p. 211-220 ; et pour la
Dalmatie, par exemple, N. Cambi, StarokrSéanska crkvena arhitektura na podruéju salonitanske metropolije
[L'architecture religieuse paléochrétienne sur le territoire de la métropole salonitaine, rés. anglais], A V 29, Ljubljana,
1978, p. 609. Voir infra le chapitre sur les baptistères.
122 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

PolaCe 1, cathèdre. Fig. 1 - plan et coupe (relevé M. Jeremic-P. Chevalier) ; Fig. 2 - Vue depuis l'Ouest (cl. N. Duval).
Sièges du clergé et des fidèles 123

L'unique exemple urbain dont nous disposons hors de la métropole apparaît à Stari Grad* (église sud)
dans un groupe episcopal, et dans l'église liée au baptistère. Les huit autres trônes centraux témoignent de la
vitalité d'un christianisme bien implanté, notamment en milieu rural. Trois exemples de cathèdres ont été
retrouvés dans un bâtiment doté d'installations baptismales (Otok*, Polaöe 1* et Vrba*). On peut songer bien
Zaklopaèa-Nikoliéi*
sûr à une imitation etdeVia-Narona
la cathédrale
3*, àceune
n'estéchelle
pas le réduite.
cas. Ce type
Pour d'installation
Borasi*, Öifluk*
ne semble
et Kastei
donc pas
Gomilica*,
être lié
aux "paroisses baptismales".
1.3.2. Typologie
Les mesures de la cathèdre d'Otok* ne sont pas connues, elles n'ont pas été publiées et rien ne subsiste
sur le terrain. A Stari Grad* (église sud), en revanche, on distingue, au centre du synthronos, un arrachement
rectangulaire d'une hauteur légèrement supérieure à celle de l'empreinte de la banquette. L'exemple de Polaöe
1* est le plus complet (fig. 1-2 p. 122). On peut le comparer, pour nous limiter à des régions voisines, à ceux
d'Ajdna nad Potoki, de Teurnia (cathédrale à sanctuaire triconque) et de Santa Maria delle Grazie à Grado,
pour l'aspect général, mais le dossier excepté12 . Les deux encastrements carrés qu'on aperçoit à quelques
centimètres au-dessus du siège correspondent peut-être à la fixation d'un dossier mobile.
L'ensemble de l'installation est soigneusement enduit comme le reste de la banquette. La cathèdre de
Nikolioi-Zaklopaöa* était quant à elle construite dans une pierre de couleur verte qui contrastait avec l'enduit
rouge du synthronos.

CATHEDRE
SITE Degré (s) d'accès Siège

Synthronos à degré unique


Borasi 80-100 cm-?-30 cm 1 m-35 cm-35 cm max.
Ka§tel Gomilica pf. siège 85 cm
Stari Grad, église sud env. 90 cm-env. 50 cm-?
Vio-Narona 3 80 cm-1 cm cons. -50 cm 80 cm-?-40 cm
Vrba 1er degré < 80 cm-15 cm-30 cm 80 cm-?-60 cm
2e degré > 80 cm-20 cm-30 cm
Synthronos à deux degrés
ÖIFLUK 82 cm-env. 65 cm-65 cm
POLAÖE 1 1< 60 cm-14 cm-25 cm 58-92 cm-56 cm-57 cm
2 > 60 cm-14 cm-19 cm
Accoudoirs : 1. 14-15 cm ; h. tot. 60 cm ; pf. 65 cm
NlKOLlél- ZAKLOPAÖA 1 < 80 cm-20 cm-30-35 cm 70 cm-70 cm-35 cm
2 > 80 cm-20 cm-30 cm

1.4. Un cas de synthronos à banquettes latérales


En dernier lieu, un dispositif unique pour la Dalmatie aurait été utilisé tardivement dans le sanctuaire de
l'église nord de Gradac*. Outre, nous l'avons vu, un synthronos probable à gradins multiples en bois, des
banquettes maçonnées viennent - semble-t-il - offrir des sièges supplémentaires au clergé le long des
extrémités orientales de la nef, suivant le système spécifique de FIllyricum oriental (plusieurs autres cas ont
été recensés hors de cette Préfecture)13 . Les deux banquettes ne représentent certainement pas l'état primitif
du sanctuaire. Elles ont été en effet surimposées, comme le synthronos, au sol de mortier préexistant. De plus,
la banquette septentrionale obture à la base une porte de communication avec l'annexe nord-est. Elles sont très
mal conservées (15 cm de hauteur) mais très profondes : on suppose une superstructure en bois, mais elle
pourrait être aussi en maçonnerie (un degré au-dessus du gradin inférieur).

12 Notamment les deux degrés d'accès, les accoudoirs, etc.· à Grado, le trône est aussi situé sous la fenêtre axiale de
l'abside. Pour Ajdna, voir par exemple F. Leben-Α. Valic, Ajdna [rés. allemand], AV29, Ljubljana, 1978, p. 532-
543 ; pour Teurnia, Fr. Glaser, Teurnia - metropolis Norici. Ein frühchristlicher Bischofssitz, Wien, 1987, p. 7-11 ;
id., op. cit. (4), p. 99-100, fig. 30 p. 96 (plan) et 33 p. 100 (restitution) ; pour Grado, cf. Gr. Bravar, op. cit. (3),
Grado, p. 220-221, fig. 3.
13 J.-P. SoDINI, Les dispositifs liturgiques des basiliques paléochrétiennes en Grèce et dans les Balkans, Corsi
Rav. 23, Ravenna, 1984, p. 443 (entre autres une fois en Afrique, à Sbeitla, et sporadiquement en Syrie, Palestine et
Jordanie).
124 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

0 .... 5 1 m
ι

I
Fig. 1 - Lovreòina, plan de l'église.
Fig. 2 - Vue du synthronos et de la cathèdre
dans le vestibule de Lovreòina
(cl. Monuments historiques de Split).
Fig. 3 - Apollonia, basilique centrale
(plan d'après Ward-Perkins).
Sièges du clergé et des fidèles 125

Π. Les annexes liturgiques


II. 1. Les banquettes dans les absides latérales des triconques
Bien que Tepljuh* soit un faux triconque, cet exemple de banquettes à gradins multiples peut néanmoins
nous éclairer sur l'aménagement des églises de ce type. Les absides latérales pourvues de sièges, mais exclues
de la clôture du sanctuaire, constituaient des annexes et, peut-être, des espaces où certains fidèles pouvaient
éventuellement prendre place. Nous avons observé la présence de sièges collectifs dans des absides latérales à
Cim* (absides orientale et septentrionale), et Sutivan* (abside méridionale), mais le tracé du chancel y est
inconnu. Le synthronos de l'abside nord doit être tardif à Tepljuh* comme à Cim* (où la construction est
soignée, en blocs de pierre blanche) car il semble condamner un accès.
11. 2. Synthronos dans l'annexe d'un baptistère
L'annexe à abside orientée, située entre le baptistère et la nef de l'église Biòina-Polaòa*, résulte d'une
deuxième campagne de construction, mais pourrait être encore antérieure à l'adjonction du baptistère (ce qui
ne date pas la banquette mais constitue un indice intéressant) ; elle a été dotée d'une banquette semi-circulaire
assez large (80 cm) et, d'après le plan sommaire publié, légèrement décollée (20 cm) de l'hémicycle absidal.
Peut-on restituer une superstructure à plusieurs gradins s'appuyant sur le mur de l'abside (comme dans
l'église à deux absides de Cariöin Grad1* , par exemple) ou s'agit-il d'un simple vide sanitaire ? Ce dispositif
peut avoir servi comme dans le "catechumeneum" de Salone aussi bien à l'enseignement des catéchumènes
qu'à la cérémonie d'onction post-baptismale15, voire à des réunions moins formelles de la communauté
chrétienne locale. Rien n'interdit de plus la présence d'un autel secondaire dans cette chapelle.
11.3. Synthronos dans un vestibule
L'abside sud du vestibule à deux exèdres latérales de Lovreöina* possède un synthronos maçonné
soigneusement enduit (h. 45 cm ; 1. 35 cm). On distingue sur le terrain (fig. 2, p. 124) l'arrachement du trône
au centre (1. 45 cm ; h. tot. 70 cm). Ce dispositif16 et des éléments d'une table trouvés dans cet espace ont
conduit le fouilleur à considérer cet espace comme un diaconicon (mais cette table hypothétique ne
supposerait-elle pas plutôt une "prothesis" ? : un diaconicon n'exige pas de sièges). Pour cette interprétation,
Mme Jelioié se base exclusivement sur des textes orientaux, puisqu'il n'en existe pas pour l'Occident avant le
VIIIe s. Elle s'appuie sur des exemples de l'Illyricum oriental voisin dont la liturgie n'est pas mieux connue
que celle qui avait cours en Dalmatie. Selon le rite romain - et Salone cultive des liens étroits avec la Papauté
jusqu'à une date très basse - les fidèles apportent l'offrande en procession jusqu'à l'autel sans qu'il y ait de
préparation dans une sacristie spécialisée. Si, en tout état de cause, cette dépendance à l'égard de Rome ne
justifie pas à elle seule notre suspicion quant à la présence d'un véritable diaconicon17 ou d'une prothesis1* à
Lovreòina*, on devrait, dans la mesure du possible, éviter (ou au moins limiter) l'emploi pour cette époque de
ces termes spécifiques, puisqu'ils impliquent une liturgie établie, précise, de type oriental et tardive. Par
ailleurs - c'est évident même en Orient - toutes les annexes avec tables et bancs ne sont pas forcément
destinées à la réception d'offrandes. Cet espace semble répondre plutôt, comme dans l'exemple précédent, à la
définition de secretahum ou salutatorium, termes qui prennent à la fin du VIe s. le même sens de salle
d'audience, de parloir, de tribunal, d'accueil, réunissant le clergé siègant dans l'exèdre et divers membres de la
communauté chrétienne.
11.4. Chapelle annexe
L'annexe sud-est de la cathédrale de Zadar (1*) a été modifiée tardivement comme l'indique son abside
polygonale à l'extérieur. On ne sait son usage exact : s'agissait-il, comme on la nomme dans la littérature
actuelle, d'un catechumeneum (même remarque que supra pour l'usage de ce terme) donc d'une annexe du
baptistère, ou bien d'une sacristie ou d'une chapelle secondaire ? Elle a révélé récemment une banquette
adossée à la base de l'hémicycle absidal légèrement outrepassé (1. = h. 40 cm).

14 N. Duval, L'architecture religieuse de Tsaritchin Grad dans le cadre de l'Illyricum oriental au VIe s., Actes du
Colloque "Villes et peuplement dans l'Illyricum protobyzantin" Roma 1982, Roma, 1984, p. 471 et n. 117.
15 Cf. P. Chevalier, Les baptistères paléochrétiens de la province romaine de Dalmatie, Diadora 10, Zadar 1988,
p. 152 ; et le chapitre sur le baptistère, infra.
16 Une installation exactement semblable apparaît dans le vestibule de l'église centrale d'Apollonia de Cyrénaïque,
voir N. DUVAL, Les monuments chrétiens de Cyrénaïque à la lumière des fouilles récentes, Actes du XI CIAC Lyon
1986, Roma, 1989, p. 2763-2765 et plan fig. 3-4, p. 2748.
17 jELl&é, Narteks, PPUD 23, Split, 1983, p. 23-24 et n. 43 (nous avons la même réticence pour le terme liturgique
spécifiquement oriental lui aussi de "narthex", nous lui préférons celui plus neutre de "vestibule") ; e ad., Diakonikon
ranokrltanske crkve u Lovreäni na Braâu [Le diaconicon de l'église paléochrétienne de LovreCina sur l'île de BraC,
rés. français], PPUD 26, Split, 1986-1987, p. 33-48.
18 La prothesis n'est pas localisée dans la région, cf. les critiques de N. Duval pour CariCin Grad , op. cit. (14).
126 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

B. LES AUTRES BANQUETTES ET LES SIEGES DES FIDELES


Pour compléter ce recensement, nous évoquerons brièvement les banquettes maçonnées destinées cette
fois aux fidèles la plupart du temps. Elles sont assez fréquentes dans notre région et apparaissent tant dans le
quadratum populi que dans quelques pièces, notamment dans les annexes d'accès.
I. Nef(s)
A Luènjak*, trois bancs (1. 40 cm) longent une partie des murs de la nef unique, à l'Ouest de l'édifice
(mur ouest, angles nord-ouest et sud-ouest) et peuvent venir pallier l'absence de synthronos dans l'abside de
dimension trop réduite, s'il s'agit bien d'une chapelle monastique. De même que peut-être à Sali-TelaSéica*,
deux bancs latéraux ont été dégagés à la base des murs dans la nef unique à Homolj-Kiseljak*, à l'Ouest de
part et d'autre de l'accès principal (1. 40 cm) et au Sud sur 3 m depuis l'angle sud-ouest (1. 50 cm). Ce dernier
a simplement été taillé dans le socle rocheux. Une petite banquette longe la base du mur occidental de la nef de
l'église nord de 2itomisliéi*, au Sud de la porte d'entrée (1. 45 cm ; h. cons. 20 cm). Dans l'église de Polaöe
1*, des bancs sont conservés le long du mur septentrional et sur les deux tiers nord du mur ouest, mais comme
l'accès principal est situé au Sud pour des raisons topographiques, ce banc suivait certainement tout le mur
occidental. Un autre se trouve dans le bras sud du "transept", mur sud (1. = h. 45 cm), mais cet espace
constitue sans doute l'annexe liturgique faisant pendant au baptistère. Un bloc maçonné contre le mur oriental
peut représenter la base d'une table. On ne distingue par ailleurs aucune trace de l'autel dans l'abside de
l'église qui tient lieu de sanctuaire. En l'état de la documentation il est difficile de se prononcer sur le rôle de
cette sacristie et l'attribution de la banquette au clergé ou aux fidèles - mais la présence d'une table plaiderait
en faveur de la première solution. Enfin, l'église nouvellement découverte à Vid-Narona 3* possédait une
banquette large de 35 cm le long du mur oriental de la nef au Nord de l'abside.
Π. Annexes et vestibules
On a retrouvé des bancs du même type à Dikovaöa*, le long des murs latéraux de l'annexe ouest
d'accès au baptistère ; à Polaöe 1* dans le vestibule, le long des murs ouest et nord (1. = h. 45 cm) ; le long des
murs latéraux du porche de Srima* (1. 40 cm) ainsi que dans la sacristie qui assure la liaison et la
communication entre les deux églises de la phase 2 (de tous côtés sauf à l'endroit qu'occupe l'accès au toit de
la citerne, même largeur et hauteur que précédemment) ; le long du mur nord du porche du vestibule de l'église
sud de 2itomisliéi* (1. 50 cm ; h. 30 cm) ; le long du petit côté septentrional du vestibule de l'église de Vid-
Narona 3* (1. 55 cm) ; à la base des murs latéraux du vestibule de la memoria de Cim*, de même à
Dabravine*, dans le vestibule, mur ouest ; à Prijedel, où la banquette fait un coude dans l'angle nord-ouest du
vestibule ; et à Tepljuh*, sacristie nord-est et annexe d'accès sud-ouest.
Conclusions
Dans leur ensemble, les sièges utilisés par le clergé dalmate - et présents dans le sanctuaire et dans
certaines annexes liturgiques de l'église - constituent une installation assez homogène, si on ne tient pas
compte du problème du banc libre. Ce dernier a connu une diffusion limitée dans le temps (fin du IVe et Ve s.)
et dans l'espace, à Salone et Zadar, et dans une très faible mesure, vers les frontières des régions
septentrionales où il est demeuré fréquent par la suite (jusqu'au VIe s. dans les Noriques). Le schéma dominant
est un synthronos peu élevé (deux ou trois marches maximum) accoté à la base de l'hémicycle absidal. Cette
faible hauteur suppose un clergé peu nombreux (ce qui est logique dans nos édifices essentiellement ruraux) et
peu différencié. Vingt-huit de ces banquettes sont à degré unique, huit seulement à deux degrés. La Dalmatie
s'inscrit ainsi, pour cette installation (dans sa version sans banquettes latérales, sauf à Gradac*), dans l'aire
d'influence hellénique qui englobe le bassin égéen et les Balkans. Il faut noter la présence d'une cathèdre au
centre du synthronos dans des édifices ruraux de petite taille (un exemple) ou de moyennes dimensions (quatre
exemples), voire même dans une pièce annexe (trois exemples). Mais on ne peut pas identifier par là des
"paroisses baptismales".
Plusieurs banquettes presbytérales apparaissent, on l'a vu, dans des annexes, qui constitueraient des
salles d'audience, d'accueil ou de réunions plus ou moins informelles - ce qui est le cas même pour les pièces
qui avaient par ailleurs une fonction baptismale limitée dans le temps. Outre cette brève série de sièges
réservés au clergé, on constate la présence courante de banquettes dans les nefs des églises dalmates (dix
exemples) et certaines de leurs annexes - notamment les pièces voisines d'un baptistère (trois cas), les
sacristies (quatre cas), les porches et les vestibules (neuf cas).
Toutes ces structures maçonnées sont habituellement revêtues d'une couche de mortier de finition (en
même temps que l'abside si elles sont contemporaines), ou plus rarement d'un placage de pierre ou de marbre.
On peut supposer dans certains cas, pour compenser une hauteur insuffisante, une planche en bois ou une
plaque de pierre sur le siège.
Sièges du clergé et des fidèles 127

L'aménagement date souvent d'un remaniement. Il est bien sûr rare que la banquette fasse corps avec la
maçonnerie de l'abside même quand elle en est contemporaine. Mais divers indices prouvent une adjonction
tardive dans plusieurs cas : sa surimposition à un simple sol de béton, à un pavement de mosaïque, ou un
dallage, l'accotement à une ou plusieurs couches de mortier mural peint qui recouvrait le bas des murs, à un
placage de marbre pariétal, voire même la construction au-dessus d'une autre banquette, ou encore la
suppression d'une porte de communication.
Ce phénomène de diffusion des banquettes fixes est dû en partie à l'adoption progressive des éléments
de la koinè architecturale et liturgique qui se dessine dans le courant du VIe s. Mais en Dalmatie ce n'était pas
une innovation totale contrairement à d'autres régions du monde chrétien (notamment, pour les banquettes
presbytérales, la partie septentrionale de l'Illyricum).
On peut de toute façon penser qu'avec le temps, la multiplication sensible du nombre des fidèles et, par
conséquent du clergé, requérait de nouvelles installations, ce qui justifierait pleinement l'augmentation
significative des différents sièges vers la fin de la période.

ABSTRACT SAZETAK
In Dalmatian churches, forty-one stone-built clergical U dalmatinskim crkvama nalazimo òetrdeset i jednu
benches have been found. Five benches were free zidanu klupu za kler i te klupe su slobodno smjestene
standing; all the others are leaning against the wall of u prostoriji (5) ili naslonjene uzduz zida apside (28 s
an apse (28 with one step, 7 with two steps, one with 3 jednom stepenicom, 7 sa 2 stepenice, 1 sa 3) - te devet
steps). In nine cases a throne was set in the middle. katedra u sredini klupe. Nalazimo in bilo u svetiStu
Thirty-eight benches of which seven have a throne (38 klupa i 7 prijestolja) bilo u nekoliko privilegiranih
were found in the sanctuary. Three benches (one with sporednih prostorija (3 klupe i 1 katedra). Postoji i
a throne) were found in privileged annexes. There is jedan jedini primjerak s dvije boòne klupe u svetiStu.
only one single example of side benches found in a SjediSta za vjernike pojavljuju se takoder kao zidane
choir. Congregational seats were also benches. They klupe uzduz bocnih zidova lade u pet crkava i uzduz
were set along the lateral walls of naves in five sporednih prostorija u devet zgrada.
churches and in the side rooms of 9 buildings.
128 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. I - Srima, restitution idéale


du chœur de l'église nord
(par Br. Pender).

Fig. 2 - Srima, vue du chœur de l'église sud. Fig. 3 - Postira, vue du chœur restauré (cl. M.-Chr. Comte-Parrish).
Fig. 4 - Majdan, poteau-colonnette (d'après Radimsky).
Le chœur et son enceinte 129

LE CHŒUR ET SON ENCEINTE


Church choir and altarscreen Svetiste i oltarna pregrada

Le chœur, qui peut être dit presbyterium (c'est là que se tient le clergé), mais le terme peut désigner
l'abside, et bèma dans la nomenclature grecque, ou sanctuaire1 , était, en Dalmatie, toujours lié à l'abside -
c'est d'ailleurs le type le plus courant dans l'ensemble du monde romain : il s'agit d'une plate-forme
rectangulaire, souvent surélevée, de la largeur de l'abside ou plus large qu'elle, avec un accès axial ménagé
dans l'axe à ΓΟ., au centre de la barrière de chancel.
Mais deux types de sanctuaires peuvent être distingués, tant par leur plan (plus large que l'abside ou
non) que par l'aspect et la disposition de leur balustrade de protection.
I. Le sanctuaire rectangulaire simple
Ce premier type élémentaire de chœur était pratiquement réservé aux églises à nef unique. En effet, le
sanctuaire s'avance vers ΓΟ. de la corde de l'abside, sur toute la largeur de la nef. Il est limité par un chancel
rectiligne. Le chœur n'est pas nécessairement surélevé et, quand il l'est, ce n'est que d'un, voire deux degrés
au maximum. Ce type à simple barrière occidentale rectiligne semble correspondre généralement à une
évolution tardive (22 exemples assurés), qui correspond à l'usage généralisé des pergole, cf. infra.
On le rencontre néanmoins de façon précoce à Osor*, phase 1, dans l'église halle.
Π. Le sanctuaire a retours latéraux
Cette deuxième forme de chœur, plus élaborée, est normale dans les églises à trois nefs (exception faite
d'Osor*), mais elle est attestée dans un certain nombre d'églises à nef unique. Egalement rectangulaire, ce
sanctuaire ne s'étend dans la nef (centrale) que sur la largeur de l'abside. Il existe donc des barrières latérales
ou "retours" avec parfois des accès sur les côtés (ce triple accès apparaît à Ston 1*, Tepljuh*, Srima*
églises nord latéraux^
et sud, Zitomislici*). Comme dans la catégorie précédente, ce sanctuaire peut être éventuellement
surélevé d'un ou deux degrés. Il existe quelques variantes de détails comme le tracé concave de la barrière
frontale à Crvenice*2 avec un escalier axial inscrit dans une échancrure à 1Έ. du choeur (comme aussi dans
les barrières rectilignes de Baéina* et Sali-Telaséica*), ou encore une combinaison des deux types à Zenica*.
ΠΙ. LES BARRIERES DE CHŒUR : CHANCEL ET PERGOLA
La plupart des multiples fragments dont on dispose pour reconstituer les chancels proviennent
ordinairement des dernières phases d'utilisation de nos églises : on constate, en effet, que le mobilier des
églises est souvent renouvelé3 .
Parmi ces remaniements tardifs, on constate l'apparition de la barrière haute, appelée en général dans
l'Adriatique, pergola ou pergula (terme latin puis italien4 ), où les plaques sont maintenues par les poteaux-
colonnettes supportant une architrave. Mais l'exemple exceptionnel de Srima* montre que la barrière haute de
l'église nord date de la première phase, à placer dans le courant du VIe s. (celle de l'église sud correspond à la
phase géminée). On possède sur ce site les stylobates avec l'emplacement des scellements des supports, qui
permettent de reconstituer sur des bases sûres l'aspect original des deux barrières. A Tepljuh* et Ubli*, les
stylobates sont aussi complets, mais il manque le matériel correspondant.
III. 1. Piliers de chancel
Les piliers simples qui maintenaient les plaques d'un "chancel bas" sont attestés en quelques
exemplaires à Salone et dans le reste de la province. Ils proviennent de barrières faites parfois de plaques
ajourées, qui sont abandonnées au VIe s. au profit de la pergola.

1 On parle en Dalmatie souvent de bêma, dans la mesure où cet espace est fréquemment surélevé, mais, pour éviter de
la confondre avec d'autres espaces, nous préférons utiliser les mots chœur ou sanctuaire pour désigner cette partie
sacrée de l'édifice qui contenait l'autel. Cf. sur le bèma, A.M. Schneider, in Reallexikon für Antike und Christentum,
Tom 2, Stuttgart, 1954, s.v. Berna, col. 129-130. Définition plus développée par Ch. Delvoye, in Reallexikon zur
byzantinischen Kunst, T. 1, Stuttgart, 1966, s.v. Berna, col. 584-599. Voir aussi les planches de restitutions chez
Orlandos, Basi likè II, Athènes, 1954, p. 489-535.
2 Au contraire de l'exemple fameux de Sirmium, à pergola convexe ; cf. sa restitution fournie par exemple par
N. Duval, Sirmium "ville impériale" ou "capitale" ?, Corsi Rav. 26, Ravenna, 1978, p. 95, fig. 7-8.
3 Comme par ex. à Salone au VIe s. à KapljuC, à la Basilica urbana, etc.
4 Pour des raisons pratiques, nous utiliserons d'ailleurs ce terme sans équivalent en français.
130 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Ces piliers hauts d'I m environ et de section quadrangulaire sont fréquemment couronnés par une demi-
sphère (Salone5 , Stari Grad*, phase 1, etc.). La disposition des rainures latérales d'insertion des plaques
permettent souvent de déterminer grosso modo leur emploi : deux rainures d'équerre indiquent un angle ; une
seule rainure, la bordure d'un accès ; deux rainures symétriques, un emplacement entre deux plaques
intermédiaires.

PLAN DU CHANCEL
SITE Nombre de nefs Chœur rectangulaire simple (pf.) Chœur à retours latéraux
Bacina 1 3, 10 m
BegovaCa 1 supposé
BlLICE 1 4,30 χ 3,20 m
Blagaj 1 5,40 m
Crvenice 3 4,40 χ 1,20-1,50 m
Dabravine 1 3,20 m
Danilo 1 2,75 m
Doci 1 1,50 m
DOLJANI 1 lm
Gâta 1 4,10x1,30 m
Galovac 1 •
Gradac nord 1 •
Gradac sud 1 1,50 m
Grohote 1 • (phase 2) • (phase 1)
Klapavica 1 2,30 m
Klobuk 1 2,70 m
LOVREÒINA 1 5,40 (rest.) χ 1,50 m
Majdan 1 4,40 χ 2,90 m
Mokro 1 2,20 m
MOKROPOLJE 1 1 2,50 m
Nerezi 1 3m
Osor nord 1 puis 3 3,80 m
Osor sud 1 •
POSTIRA 3 5,20 χ 3 m
POVLJA 3 largeur 5,10 m
ReSetarica 1 1,80 m
Sali-TelaScica 1 2,70 m ?
Spliska 1 1,40 m
Srima nord 1 5,10x2,90 m
Srima sud 1 6,10x3,60 m
Stari Grad nord et sud leti supposés
Ston 1 1 5,60 χ 4,50 m
Ston4 1 largeur 4,65 m
SUMPETAR 2 1 4,50 χ 5,50 m env.
SUTINA-MOSTAR 1 6,20 χ 2,40 m
Tepljuh 1 7,20 χ 4 m
Ubli 1 5 χ 2,70 m
Vio-Narona 3 1 4,60 χ 3,40 m
Vrba 1 2,80 m
Zadar 1 let 3 • (Sainte-Barbara) • (cathédrale)
Zadar5 1 1,50 m ?
Zaklopaöa-Nikolici 1 largeur 5,10 m
Zalo2je 1 1 3,10 m
ZaloIje 2 1 5,30 χ 2,50 m
ZENiCAnord 1 3,20 m largeur 5,50 m
ZiTOMiSLiéi nord 1 largeur 4,20 m

5 Voir
n° IX.a.1-2,
notamment
p. 197, pi.
des LXVIII.
exemplaires en marbre provenant sans doute de Manastirine, cf. Salona I, Rome-Split, 1994,
Le choeur et son enceinte 131

Fig. 1 - Srima, restitution de la façade du chancel de l'église sud (d'après Zl. GunjaCa).
Fig. 2 - Srima, chapiteau de la pergola de l'église sud (cl. Musée de Sibenik). Fig. 3 - Mirje, fragment de plaque
de chancel à écailles. Fig. 4 - Zadar 2, plaque de chancel à caissons (cl. Monuments historiques de Zadar).
Fig. 5 - Srima, restitution de la façade du chancel de l'église nord (dessin Br. Pender).
132 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

111.2. Poteaux-colonnettes
Le "poteau-colonnette" correspond à l'usage du "chancel haut" où les piliers de chancel sans
couronnement supportent une colonnette, en général taillée dans le même bloc, destinée à porter une architrave
et parfois un arc au-dessus des ouvertures. Ce type de "pergola" est bien représenté en Italie du Nord à partir
du VIe s. et subsistera en Dalmatie au haut Moyen Age. L'Italie et l'Adriatique représenteraient d'ailleurs,
avec la Cyrénaïque, la frontière occidentale de diffusion en Méditerranée de ce type à notre époque : il existe
cependant quelques exemplaires dispersés en Tnpolitaine et à Iunca, ceux de la cargaison dont on ignore la
destination de Marzamemi et un à Carthage6 . J.-P. Sodini a montré à Aliki qu'il s'agit d'une innovation
tardive puisqu'on a remplacé la barrière basse initiale par deux types successifs de barrières hautes, à partir
du VIe s.7
Ce type de support monolithe a été produit en série dans les grandes carrières impériales de la
Méditerranée orientale8 . Dans l'Adriatique, de nombreux exemplaires complets ont été trouvés, de l'Albanie à
Ravenne, en passant par Grado et Poreê. Plusieurs exemplaires mutilés de Salone9 proviennent certainement
des carrières de Proconnèse, mais les supports en marbre ne sont pas bien attestés hors de la capitale. Les
carrières de Brac ont couramment imité soit la production de Proconnèse, soit celle de Thasos, parfois avec
une mouluration pour le poteau en façade, parfois sans, parfois avec un décor original.
Les poteaux, de section quadrangulaire à la base, ont environ 20 à 30 cm de côté pour un mètre de
hauteur moyenne. Ils comportent des rainures d'encastrement latérales où prenaient place les tenons des
plaques de chancel. On peut ainsi identifier les supports intermédiaires, d'angle ou de bordure d'accès,
cf. supra pour les piliers simples.
Les exemplaires de Srima* permettent de constater sur le côté extérieur de certains poteaux l'existence
de deux trous de scellement qui, semblent permettre la fixation de poteaux annexes qui borderaient - et
rétréciraient - les accès du sanctuaire. Ils pourraient aussi servir à fixer des portillons, ou des chaînettes qui
permettaient de clore les ouvertures.
Les chapiteaux des colonnettes de calcaire sont habituellement de deux types, lointaine imitation de la
production de masse byzantine : à quatre feuilles lisses mais souvent avec un fleuron intermédiaire assez
élaboré, ou à acanthes épineuses (les deux sont attestés à Srima*). Il est souvent bien difficile, quand il s'agit
de fragments, de distinguer les chapiteaux de poteaux-colonnettes et ceux d'un ciborium.
On n'a trouvé nulle part d'élément indiscutable d'architrave de "pergola", exception faite de fragments à
Galovac*. En revanche, trois sites ont livré récemment des arcs monolithes qui surmontaient sans doute l'accès
occidental au choeur : Lovredina*, Galovac* et Biaéi* (phase tardive).
Le chancel haut est bien connu aussi en Bosnie-Herzégovine, mais la pierre et le décor sont en général
différents, et la fabrication semble locale, bien qu'il y ait aussi des importations et des imitations en calcaire
des modèles de Proconnèse (cf. le catalogue pour les sites de Potoci*, Suica*, Majdan*, ReSetarica*, etc.).
111.3. Plaques
Entre les supports étaient placées des plaques, de marbre dans le meilleur des cas (notamment à Salone
et Zadar 1*), mais, plus couramment, de calcaire.
On distingue une production en série de l'île de Braö qui a exporté dans toute la région jusque fort loin à
l'intérieur des terres (comme pour les meneaux de bifores ou les sarcophages, dont la dispersion est mieux
connue).
Les plaques pleines, simplement moulurées, mesuraient en général 90 cm à 1 m de hauteur ; leur largeur
variant à l'infini suivant la distance entre les supports. Les plaques les plus anciennes (à Salone10 et ceux de
la première phase de Stari Grad*, par ex.) paraissent parfois ajourées. Mais la plupart des fragments ajourés
recueillis, mal décrits dans les publications, peuvent aussi provenir des transennes de fenêtres ou plus rarement
àtfenestellae confessionis d'autels.
Le décor, en faible relief, pour le marbre comme pour le calcaire, est très stéréotypé avec des poncifs
comme les imbrications d'écaillés ou les croix pattées en méplat encadrées ou non d'une couronne à
lemnisques. On distingue toutefois assez bien les styles d'ateliers locaux notamment autour de Salone - c'est

6 Cf. N. Ferchiou, in S.T. Stevens, Bir el Knissia at Carthage: a rediscovered cemetery church. Report no. 1, Ann
Arbor, 1993, p. 233-234, fig. 14a-b.
7 SoDiNi-KoLOKOTSAS,yl//Ä7 II, Paris- Athènes, 1984, p. 28-32
8 Kapitän, Marzamemi, Corsi Rav. 11, Ravenna, 1980, p. 93-97.
9 Cf. Salona I, op. cit. (3), n° IX.a.3-4, p. 197-199, pi. LXVIII (Manastirine) ; IX.a.6-7, p. 199-200, pi. LXIX
(basilique cruciforme).
10 Cf. ibid., chapitre XI, p. 279-299, pi. XCII-XCVI.
Le choeur et son enceinte 133

7 ~£

Exemples de barrières hautes restituées (d'après Basier) : Potoci, ZaloZje 2, Klobuk, Dabravine, Zenica
(restitution générale du chœur) ; poteau-colonnette de Zitomisliéi.
134 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

le plus prolifique11 : les motifs utilisés sont courants et la plupart du temps géométriques comme dans la
capitale, où le parti pris "iconoclaste" frappe d'emblée au vu du matériel recensé. Outre les croisillons et
écailles, un des schémas les plus exécutés par cet ou ces ateliers de Dalmatie moyenne est la croix à huit
branches dépassant d'un grand cercle avec des demi-cercles inscrits dans les huit quartiers (ou
Korbbodenmotiv), que l'on retrouve jusqu'à Osinj* ou même ZaloZje 2*12 . Des paires d'animaux affrontés à
une croix centrale apparaissent aussi sur ce matériel fabriqué en série sur l'île de Braö (des agneaux le plus
souvent, mais aussi des paons, voire des lions).
La production de l'atelier de Zadar se répand au Nord jusqu'aux îles du Kvarner ; le motif original
observé de Biograd n. M.* à l'île de Rab, est une combinaison d'octogones adjacents en méplat timbrés de
fleurettes, et de petites croix pattées en relief dans les carrés sur la pointe déterminés par le réseau d'octogones
(fig. 4 p. 131) ; il daterait du Ve s.13 . Il existe d'autres "écoles" dans la vallée de la Neretva, en Bosnie
centrale actuelle (au décor foisonnant mais style plus "populaire"14 ), etc.
Un modèle très original est attesté depuis peu à Gâta* : travaillées au trépan, dans du calcaire de Braô
certainement, ces plaques ont un décor végétal très élaboré, qui semble en rapport avec l'importance et
l'originalité de ce bâtiment.

ABSTRACT saZetak
The choir or presbyterium was the part of the church SvetiSte ili prezbiterij je dio crkve koji obuhvaéa
which included the apse and the space in front of it. apsidu i prostor ispred nje. Postoje dva naëina
There were two types of choir: the first one is limited odjeljivanja svetiSta od ostatka crkve: ravna oltarna
by a straight western altarscreen running as wide as pregrada u ëitavoj Sirini naosa i trodjelna pregrada
the nave. In the second type, altar screening encloses a koja ograduje pravokutni prostor ispred apside, a u
rectangular outspreading space as wide as the "low"apse. Sirini apside. Ima maio ostataka ranih niskih pregrada
There are only a few remnants of early s pilastrima i proSupljenim ili punim ploòama.
altarscreen, with piers and transennas or full slabs. Najuobiòajeni oblik ograde svetista u 6. stoljeóu (sto
"Pergola" is the common form for altarscreens of the predstavlja najveói dio fragmenata u rimskoj
6th century. They represent the majority of finds in Dalmaciji) je pergola, t.j. visoka pregrada s
early Christian Dalmatia (with monolith pier- raonolitnim "pilastrima-stupiéima" i punim ploòama
colonnettes and full slabs made of local stone - and a od lokalnog kamena. Karaeni luk se nalazio nad
stone arch crowning the entrance). ulazom.

11 Cf. ibid., chapitre X, p. 235, et 238-278, pi. LXXVII-XCI.


12 Cf. Jeli&cRadonic, Stari Grad, Split, 1994, p. 48-49.
13 Cf. P. Ve2ic, Klesarska radionica u kasnoantickom Zadru [Un atelier de tailleurs de pierre à Zadar pendant
l'Antiquité tardive, rés. français], Biogradski zb. 1, 1990, p. 247-262, surtout p. 247-248, 250 et fig. 3-10.
14 Cette sculpture pose des problèmes de datation qui ne sont pas résolus et que nous ne désirons pas trancher ici. La
bibliographie afférente est très abondante. Voir par ex. D. Sergejevski, Die Altarbrüstung der Basilika von
Dabravine, Actes du V CIAC Aix-en-Provence 1954, Città de Vaticano-Paris 1957, p. 585-588 ; Basler, Architektur,
Wien, 1994, p. 95-99 ; pour une datation médiévale : I. Nikolajevic, Figurativni reljefi iz Dikovace i Zenice. Pokusaj
jedne komparacije [Les reliefs figurés de Dikovaca et Zenica. Essai de comparaison, en cyrillique, rés. français],
VAHD 63-64, Split, 1961-1962, p. 181-191; ead., La sculpture médiévale dans les régions centrales de la
Yougoslavie - question de chronologie, Balcanoslavica 5, Prilep, 1976, p. 69-78.
L'autel 135

L'AUTEL
Altar Oliar

L'autel1 est, en fait, l'élément essentiel de la cérémonie eucharistique, le point névralgique du


sanctuaire. Sa présence imperative fait de l'autel la seule composante du mobilier liturgique vraiment
nécessaire à la synaxe. C'est pourtant paradoxalement la plupart du temps une table toute simple, haute d'un
mètre en moyenne, héritière directe des tables de salle à manger antiques : un plateau rectangulaire de marbre
ou de calcaire à rebords moulurés, supporté par des colonnettes, généralement quatre, ou, plus rarement, par
un caisson. L'obligation d'y déposer des reliques conduisit à adopter des structures en pierre qui ont laissé des
traces tangibles dans le sanctuaire.
A. EMPLACEMENT DE L'AUTEL
L'emplacement de l'autel, sa forme, son matériau peuvent varier suivant les liturgies et les habitudes
locales. Nous allons détailler ces différents points et tenter de déterminer la situation des reliques quand cela
sera possible, afin de dessiner un tableau le plus complet possible des usages en cours en Dalmatie dans ce
domaine. On dispose d'un certain nombre d'indices pour repérer un autel fixe (des tables mobiles dans un
matériau plus périssable, en bois notamment, ont sans doute coexisté bien souvent). Son implantation peut être
matérialisée par une fosse destinée à abriter le(s) reliquaire(s), par une dalle de base dotée d'encastrements
pour les supports de la table, parfois par des mortaises du même type creusées dans le dallage du sanctuaire,
par les restes d'un pied unique maçonné, voire même par l'emplacement du ciborium qui le surmontait dans
quelques cas.
I. Emplacement dans le sanctuaire
En règle générale, l'autel est rarement situé dans l'abside, mais à la corde de cette dernière ou très
légèrement en avant (dans ce cas le sanctuaire se trouve au même niveau que l'abside). C'est l'emplacement le
plus fréquent dans le monde chrétien, tant en Italie, en Grèce et dans l'Illyricum oriental voisin, qu'en Syrie-
Palestine (saufen Syrie du Nord).
L'emplacement de l'autel n'est connu avec précision que dans une vingtaine de cas et la corde de
l'abside représente la localisation habituelle (voir supra) : Borasi*, Doci*, Klobuk*, Klapavica*, Luènjak*,
Mokro*, Mokro Polje 1*, Postira*, Povlja*, Spliska*, Srima* église nord, Turbe*. La table peut cependant
faire plus
Vrba* et ZaloEje
ou moins
1*).saillie
A Lovre&na*
vers l'Ouest
et Zenica*
ou versla table
l'intérieur
était légèrement
à cause dedécalée
la surélévation
vers l'Estdedel'abside
la corde.(comme à
Quand l'abside était surélevée, comme à Danilo* ou Grohote*, et que le sanctuaire était suffisament
étendu à l'Ouest, on peut tenter de restituer l'autel en avant du degré figurant à la corde. Il semble que la table
était plus avancée dans la nef dans la seconde phase du sanctuaire de Grohote*. A Sepen*, la fosse à reliques
apparaît également nettement en avant, par rapport à la norme régionale, d'une banquette libre.
Un schéma un peu plus rare est celui de l'autel situé au milieu de l'abside, mais en général dans des
absides assez vastes par rapport au quadratimi populi et qui permettaient de placer l'autel au centre de
l'hémicycle : Cifluk*, Nerezi*, Nin 1* église sud, vestiges à Potravlje*, restitué à Bicina-Polaca*.
IL Les bases ou socles d'autel
ILI. Les bases
Des tables simples (à plateau reposant sur des colonnettes) il subsiste le plus souvent seulement un socle
de pierre, plus rarement une base maçonnée, portant des scellements pour les supports. Outre leur témoignage
pour l'emplacement de l'autel, ces socles constituent un indice pour l'identification du type adopté.
Ces bases n'ont été trouvées in situ que dans six cas (Borasi*, Öifluk*, Doci*, Klapavica*, Zalofcje 1*
et Zenica*) auquel on peut adjoindre deux socles lisses (Cim* et Spliska*). Les mortaises, au nombre de deux,
ou, plus fréquemment, de quatre, pouvaient être circulaires et recevoir dans ce cas des colonnettes sans base
(Klapavica*, diam. 7-8 cm), mais la plupart du temps elles étaient quadrangulaires, pour les bases des

1 H. Leclercq, in DACL 1/2, Paris, 1924, s.v. Autel, col. 3155-3156 et 3157-3189 ; J.P. KiRSCH-Th. Klauser, in
Reallexikon für Antike und Christentum, s.v. Altar III Christlich, Tome 1, Stuttgart, 1950, col. 343-354, plus
particulièrement col. 344-345. Pour l'emplacement du célébrant pendant la synaxe, on consultera O. Nussbaum, Der
Standort des Liturgen am christlichen Altar, T. 1, Bonn, 1965. Cf. encore la mise au point rapide mais pratique de
C. Metzger, Le dispositif ancien de l'autel, in Les lieux de la liturgie = La Maison-Dieu 193, Paris, 1993, p. 31-38.
136 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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Bases d'autel : Dabravine, Doci, exemplaire du Zemaljski Muzej de Sarajevo (plan et coupe), Klapavica, Zalofcje 1,
Turbe, Homolj-Kiseljak (restitution), Borasi (plan et coupe), Ùfluk, Gornji Vakuf (plan et coupe).
L'autel 137

colonnettes. Les mesures de ces dernières mortaises varient entre 7-8 cm de côté, à Mokro* et pour
l'exemplaire sans provenance exposé au Zemaljski Muzej de Sarajevo2, et 15-16 cm à Borasi* (moyenne de
10 à 12 cm), avec une profondeur également très diverse (de 5 mm à 8 cm, 3 cm en moyenne).

SOCLES D'AUTELEN PIERRE


SITE Dimensions (L. χ 1. χ ép.) Nombre de mortaises Entraxes
Borasi 90 χ 60 χ 15 cm 4(+l) 62 χ 30 cm
Dm? 110x78x12 cm pas de mortaise
Òfluk 103 χ 78 cm 2 (en diagonale) 80 cm
Dabravine 60 χ 70 cm cons. 2 cons, sur 4 ? χ 32 cm
Doci 93 χ 55 cm 4 70 χ 35 cm
Gornji Vakuf 88 χ 50 χ 6-10 cm 2 (Nord/Sud) 80 cm
Gâta 30 χ 30 xlO cm + 34 χ 27 χ 10 cm 2 cons, sur 4
Klapavica 80 χ 65 χ 15 cm 4 60 χ 40 cm
Mokro 18 χ 13 χ 9,5 cm cons. 1 cons, sur 4
Mokro Polje 1 130 χ 75 cm pas de mortaise ?
Spliska 100 χ 75 cm pas de mortaise ?
Srima sud 4 puis 4 au revers
Turbe 200 χ 80 cm 4
ZaloIse 1 90 χ 55 χ 16 cm 4 70 χ 40 cm
Zenica 1,50 χ 1 m 4 85 χ 52 cm
Bosnie (site inconnu) 111x83x33 cm 4(+l) 76 χ 62 cm

Le type normal, de loin le plus fréquent, comporte quatre mortaises, une dans chaque angle du socle,
mais on connaît des cas à deux encastrement disposés en diagonale ou longitudinalement (Nord/Sud ; cf. le
tableau, supra). Ces différentes dispositions confirment l'utilisation majoritaire de la table à quatre supports,
avec quelques cas de petites tables à deux supports. Les tables à deux supports en ligne peuvent correspondre
à des tables secondaires s 'appuyant par ailleurs sur le chancel. Dans le cas de deux supports en diagonale
(Öifluk*), il n'est pas exclu de restituer quatre pieds dont deux courts (n'ayant pas besoin de s'encastrer).
Des socles lisses peuvent aussi être considérés comme des bases d'autel, même si le mode de fixation
des supports n'est pas assuré. A Spliska*, la base avait été simplement laissée en réserve dans la roche
calcaire dans laquelle le sanctuaire était surcreusé.
II. 1.1. Réfections et transformations
Le socle peut également renseigner utilement sur les transformations de l'autel. Ainsi, la base épaisse de
la première table classique (en marbre) de l'église sud de Srima* a-t-elle été simplement retournée dans une
phase tardive. Quatre nouveaux encastrements ont alors été ménagés aux angles de l'ancien revers pour
supporter une table plus massive en calcaire.
11.1.2. Loculus pour les reliques
Deux bases d'autel comportent un loculus creusé dans le socle : la base de Borasi* et l'exemplaire du
Musée de Sarajevo présentent tous deux un emplacement pour un reliquaire. A Borasi*, ce dernier pouvait
être encastré (à demi-visible sans doute) au centre des quatres supports d'angle, dans une mortaise carrée de
30 cm de côté et profonde de 8 cm ; il pouvait aussi être inclus dans un petit caisson ou pied central,
contribuant également au soutènement du plateau supérieur (cf. infra l'autel de Gâta*). La base du Musée de
Sarajevo possédait un orifice rectangulaire (20 χ 15 cm) approximativement centré. Il est assez profond
(16 cm), avec une cavité latérale supplémentaire au fond (pf. totale 21 cm), et on distingue bien la petite
feuillure destinée à recevoir une plaquette de fermeture (20 χ 20 cm ; ép. 3 cm).
II. 2. Simples scellements dans le sol
La fosse d'autel supposée à Dikovaca* était encadrée par quatre encastrements rectangulaires de
grandes dimensions, mais dont l'entraxe (1,50 χ 1 m) est insuffisant pour les supports d'un baldaquin. On doit
raisonnablement restituer une table du modèle habituel. A Mokro*, une mortaise, pour la fixation d'un des
quatre supports angulaires de la table de l'autel, apparaissant sur une dalle du pavement, à proximité
immédiate de la fosse, confirme aussi l'utilisation du type d'autel classique. Les quatre colonnettes de
Lovreöina* s'encastraient dans quatre pierres présentant en surface une mortaise carrée, situées à l'extérieur
des angles de la fosse d'autel, et intégrées au pavement du chœur. On rencontre deux mortaises de ce type à

2 D. Sergejevski, Nove akvizicije odjeljenja klasiàie arheologije Zemaljskog Muzeja u Sarajevu [Nouvelles
acquisitions de la section d'archéologie classique du Zemaljski Muzej de Sarajevo], GZM ns 3, 1948, Sarajevo, p. 174.
La base, un remploi d'une stèle funéraire du IIIe s., est exposée dans les salles du Musée.
FOSSES D'AUTELS
CAVITE SIMPLE
□ quadrangulaire
Cruciforme
Fosse À accès oriental
■ QUADRANGULAIRE
t Cruciforme
L EN "L"
SALONA
(Marusinaç, Basilica orientalis)
UMPETÄR-* Di KO vaca α ClM
α
Posti
MOKRO
^-
mVAN^^POVLJA
LOVREcINV
Carte de repartition des fosses d'autels xo'··'
L'autel 139

Vrba*, circulaires cette fois et disposées sur l'axe longitudinal de la table. Cette disposition n'est pas réservée
aux églises : la table d'autel classique établie au-dessus de la sépulture principale de la memoria de Majsan*
avait été installée de la même façon.
II. 3. Pied d'autel unique ou stipes3
On rencontre enfin quelques cas d'autels reposant sur un support unique maçonné (Luònjak, Majsan*,
Nerezi*, restituable à Sipan 2*), sur un pilier monolithe (Zablaée*) ou sur un tronçon de colonne (Nin 1*,
église sud ?), toujours dans des bâtiments de petites dimensions. On distingue au sol les fondations de la
structure en maçonnerie à Luônjak*, Majsan* et Nerezi*, et un scellement carré de 30 cm de côté à Nin 1*. Ce
modèle aura la faveur de la période suivante, préromane, qui remploie parfois des éléments sculptés
paléochrétiens comme pied (meneau à Vid nad Dolom sur Braé, bloc avec croix à Sv. Barbara de Trogir, etc.).
III. Les fosses d'autel
Voilà plus de dix ans, J.-P. Sodini avait tenté, dans un essai publié dans les Mélanges dédiées à
P. Lemerle, une classification des fosses à escalier ou "cryptes" d'autel paléochrétiennes4 . Son recensement ne
se voulait pas exhaustif, notamment pour cette partie occidentale des Balkans dont la bibliographie lui était
plus difficilement accessible. Nous avons déjà complété cette étude d'un dispositif liturgique particulier pour
la Dalmatie, sans nous limiter comme lui aux fosses dotées d'escaliers d'accès5 . L'inventaire - même s'il
reste celui d'une installation rare (une douzaine de cas seulement) - s'est enrichi de nouveaux exemples
publiés depuis peu (Gate-Gedate*, Stari Gxzà-Pharia* :, église nord, peut-être aussi à Sutivan* et à Sumpetar
1*, cf. la carte de répartition p. 138).
Des différents facteurs qui permettent de déterminer l'emplacement de l'autel dans le sanctuaire, la fosse
à reliques6 est certainement le plus évident. Elle ne constitue certes pas l'unique infrastructure de l'autel, ni
même le mode le plus fréquent de dépôt des reliques en Dalmatie. Mais, si la situation exacte de l'autel dans le
sanctuaire n'est établie qu'une fois sur sept, la moitié environ des localisations est assurée par l'existence
d'une fosse à reliques en sous-sol. La seule présence d'un reliquaire peut parfois suggérer l'existence d'un
dépôt comme à Lopud, où aucune église n'est connue avec certitude (cf. Lopud 1* et 2*). Pour cette
localisation et le détail de l'aménagement du chœur voir supra et infra.
De formes et de dimensions fort diverses, la fosse d'autel disparaît complètement sous le sol du
sanctuaire. Ses parois intérieures maçonnées sont généralement revêtues d'un coffrage soigné de dalles de
pierre calcaire ou de marbre (ou simplement de tegulae comme à Gâta*), ou d'un enduit épais de mortier
hydrofuge comme ce serait le cas pour une cuve baptismale. Elle ne se distingue souvent d'ailleurs de cette
dernière que par sa dalle de couverture et l'absence d'installation hydraulique. Cette similitude a amené à des
confusions dans d'autres régions ou un double usage7 . Cette ressemblance, frappante notamment dans le cas
des grandes fosses à escalier d'accès, est bien illustrée par le destin médiéval de la cuve baptismale
paléochrétienne de Povlja*, transformée en fosse d'autel pour une sépulture sainte.
III. 1. Typologie
Pour plus de clarté, nous envisagerons successivement les deux types présents en Dalmatie (puisqu'on
n'y a pas trouvé de véritables cryptes à circulation continue qui existent ailleurs) : la fosse d'autel simple et la
fosse dotée d'un accès.
III. 1.1. Fosses à reliques simples
II convient en effet de distinguer d'abord les simples dépôts de reliques sous l'autel, ces petites cavités
pour reliquaire(s). Très nombreux, majoritaires mêmes, d'Afrique du Nord au Moyen-Orient, ils consistent en

3 J.P. KlRSCH-Th. Klauser, op. cit. (1), Tischaltar sur stipes col. 337.
4 J.-P. Sodini, Les cryptes d'autel paléochrétiennes : essai de classification, Travaux et Mémoires du Centre de
Recherches et Civilisation de Byzance 8 = Mélanges Lemerle, Paris, 1981, p. 437-458. Il cite, p. 448, Salone {basilica
orientalis), Povlja et signale Sepen.
5 P. Chevalier, Les fosses d'autel paléochrétiennes de la province romaine de Dalmatie, Diadora 13, Zadar 1992,
p. 121-137.
6 H. Leclercq, op. cit. (1), col. 3169-3170 ; J.P. KlRSCH-Th. Klauser, op. cit. (1), voir Grabaltar und Confessio,
Reliquienaltar, col. 343-347, et plus particulièrement col. 346.
7 II est probable que la cuve baptismale cruciforme située devant la contre abside de l'église de Bulla Regia I en
Tunisie résulte d'une transformation de la fosse d'autel primitive. Cf. la remarque de N. Duval, in Actes du XI CLAC
Lyon 1986, Rome, 1989, p. 635 (discussion de la communication de Cr. Godoy Fernandez, Baptisteries hispanicos:
arqueologia y liturgia, ibid., sur Bulla Regia 615-616, fig. 4, 618 et fig. 10, 626) ; pour ce site en général, voir
N. DUVAL, Le groupe episcopal de Bulla Regia, Bulletin de la Société des Antiquaires de France, Paris, 1969, 207-
236.
140 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

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I

Fig. 1-6 - Fosses d'autels simples (plan et coupe) : Mokro, Cim, Baéina, Novalja 1, Gâta, Sepen.
Fig. 7 - Fosse à escalier d'accès de LovreCina (plan et coupes).
Fig. 8 - Réceptacle à reliquaires de Lovrecina (dessin Br. Pender).
L'autel 141

des cavités de taille réduite et de plan le plus souvent rectangulaire, parfois carré, orientées longitudinalement
(et non transversalement comme la table d'autel) lorsque cela est possible sur l'axe Est/Ouest de l'édifice.

CAVITES A RELIQUES
SITE Forme longueur largeur Pf. max.
Baóina rectangulaire 1,15 m 50 cm
Cim rectangulaire 86 cm 36-42 cm 60 cm
DlKOVAÖA (?) rectangulaire 90 cm 55 cm lm
Gâta rectangulaire 1,20-1,30 m 50-60 cm 1,05 m env.
Mokro carrée 44 cm 44 cm 60 cm
NOVALJA rectangulaire 50 cm 40 cm 52 cm
SUTIVAN inconnue (vestiges du massif de maçonnerie)
SUMPETAR 1 inconnue
Sepen cruciforme 1,24 m 1,06 m 25 cm
dans un rectangle 2, 14 m 1,06 m (au moins)
Stari Grad cruciforme 1,60 m 90 cm 80 cm cons.
(église nord)

III. 1.1.1. Cavités rectangulaires et carrées


Six ou huit exemples illustrent cette première forme.
L'exemple le plus ancien serait celui de Novalja (1*). La découverte sur l'île de Pag de trois reliquaires
dans le coffrage intact d'une cavité à reliques quadrangulaire date d'il y a vingt ans, mais on avait pas repéré
son cadre architectural. On le connaît un peu mieux aujourd'hui. Le dispositif se situait à une vingtaine de
mètres au Sud-Ouest de l'abside d'une grande basilique, sans doute par conséquent dans une annexe latérale
méridionale, peut-être une chapelle dotée d'un autel secondaire (voire une église parallèle ?). Le caisson était
formé de quatre dalles verticales - dont deux en pierre portent des rainures latérales d'encastrement - et d'une
plaque de pierre plus large et grossière en guise de couvercle. Le fond était fait d'un petit bloc irrégulier
comportant une cavité centrale destinée à accueillir les reliquaires. Le dépôt y avait été effectué en deux temps
(vase en verre et boite ovale en argent contenus dans un coffret en bois revêtu de lames de bronze au milieu du
IVe s. (?), puis ajout d'une pyxide en argent au début du VIe s. ?).
Le second exemplaire apparaît à Baéina-Sladinac* sous la forme d'une cavité oblongue orientée.
La fosse la plus éloignée de la côte à l'intérieur de la province a été découverte intacte à Cim*, dans la
banlieue de Mostar. Orientée sur l'axe du chœur triconque et légèrement trapézoïdale, elle avait été creusée
dans la roche calcaire et étayée par un massif de maçonnerie revêtu d'un coffrage, immédiatement sous la
surface. L'épaisse dalle de fermeture (en pierre marneuse locale), disposée cette fois dans le sens Nord/Sud et
encastrée dans le sol du sanctuaire, ne couvrait qu'une partie de la longueur de la fosse et constituait surtout la
base de l'autel. La fosse contenait encore quatre reliquaires.
La partie fouillée à l'extrême fin du XIXe s. de l'église de Dikovaoa* n'a pu être retrouvée dans les
fouilles récentes, le terrain ayant été dépierré et bouleversé profondément par les cultures. Le fouilleur amateur
signalait brièvement, dans le texte et sur son plan très schématique, un aménagement dans l'abside méridionale
de l'édifice correspondant à une fosse quadrangulaire profonde, encadrée par quatre encastrements placés à
quelque distance de ses angles et qui devaient servir à fixer les supports de la table d'autel malgré leurs
dimensions importantes. La partie supérieure avait disparu avec sa dalle de fermeture.
Le loculus carré de Mokro* est d'aspect un peu différent. Des traces d'enduit en mortier peint étaient
visibles sur son coffrage intérieur de dalles. Il avait été violé et la dalle de fermeture avait disparu.
Une fosse d'autel rectangulaire allongée, orientée dans l'axe, a été fouillée récemment dans le sanctuaire
triconque de l'église de Gate-Gedate* . Elle présente un triple étagement interne avec une partie centrale (30-
40 cm) plus profonde (40-45 cm en contrebas des deux autres) ; le degré oriental est légèrement plus enfoncé
et plus étroit que la plate forme ménagée à l'Ouest où devait se trouver le reliquaire (cf. les fosses cruciformes
infra). Elle a ensuite été intégrée dans le chœur de l'église médiévale qui a succédé au bâtiment paléochrétien.
Ce phénomène intéressant apparaît également, semble-t-il, à Sumpetar-Jesenice 1* pour un loculus de forme
encore inconnue (les fouilles sont inédites).
Une dernière cavité de ce type (?) aurait laissé des vestiges à Sutivan*, sur l'île de Brad, mais ils sont
insuffisants pour restituer même son plan.
III. 1.1. 2. Fosses cruciformes
II convient d'ajouter à ces simples loculi rectangulaires deux exemples cruciformes, Sepen* sur l'île de
Krk et Stari Grad* sur l'île de Hvar (église nord). Pour Sepen*, on ne dispose que d'un plan schématique du
142 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatìae

Fig. 1 - Fosse d'autel


Fig. 2à -escalier
Vue de(cl.
d'accès
la Monuments
fossededePovlja,
Povlja
historiques
plan
depuis
etdecoupes.
l'Ouest
Split).
J

Ο, Im

Fig. 3 - Fosse d'autel à escalier d'accès de Postira vue de l'Ouest (cl. Monuments historiques de Split).
Fig. 4. Plan de la fosse d'autel de Postira.
L'autel 143

dispositif qui n'a - semble-t-il - jamais été fouillé. Il a la forme d'une croix prolongée par un appendice
vaguement trapézoïdal de même largeur, dont la base est de la largeur du rectangle que couvrait une grande
dalle. Mais l'état de la fosse, dont le massif maçonné en petit appareil était soigneusement enduit, s'est très
sensiblement dégradé ces dernières années et le plan exact ne peut être vérifié.
La fosse de Stari Graa-Pharia* est en forme de croix latine orientée vers l'Ouest. Elle possède à l'Est
un degré situé déjà à une assez grande profondeur, et une petite plate forme occidentale à la tête de la croix et
à l'aplomb de l'arc triomphal de l'abside, où le reliquaire devait trouver place. La partie centrale est en
contrebas de 30-35 cm. Le massif de maçonnerie n'était pas entièrement conservé si bien que la profondeur
originale pouvait avoisiner 1 m, comme pour les fosses à escalier décrites ci-dessous.
III. J. 2. Fosses à accès oriental
L'autre type de fosse d'autel présent dans notre région est la fosse à escalier d'accès, bien attestée dans
l'Egée. Quatre sont connues, trois dans les environs immédiats de Salone, une dans la ville même. Ces
aménagements un peu plus complexes avaient fait l'objet d'une classification par J.-P. Sodini8 suivant
l'emplacement de leur accès. Comme il s'agit dans nos quatre exemples d'un escalier oriental, nous les
classerons pour notre part par forme générale, de la plus simple à la plus élaborée.

FOSSES D'AUTEL A ESCALIER D'ACCES ORIENTAL


Site Forme Longeur largeur Pf. max.
Postira en équerre 1,70 m env. 1,50 m 70 cm cons.
(accès 1. env. 40 cm, avec 2 degrés 1. env. 20 cm ; h. env. 15 cm)
POVLJA cruciforme 1,80 m 1,38 m 95-1 10 cm
(accès : 4 degrés 1. = h. 15-20 cm)
LOVREÒINA cruciforme 1,66 m 1,14 m 1,35 m
(accès : 2 degrés, 1er à 72 cm de pf , 1. 15 cm ; h. 18 cm ; 2e 23 χ 30 cm)

III. 1 .2. 1 . Fosses rectangulaire et en équerre


C'est à Salone, dans le sanctuaire de la Basilica orientalis9 , qu'a été fouillée par Dyggve la première
fosse de ce type connue en Dalmatie.
On a découvert dernièrement à 15 km à vol d'oiseau au Sud-Est de Salone sur l'île de Brac, à Postira*,
une grande église à trois nefs dont le sanctuaire contient une fosse d'autel de forme asymétrique. C'est un type
intermédiaire, en équerre, avec un escalier d'accès décentré vers le Nord-Est dont deux degrés sont conservés.
Les parois intérieures du massif maçonné en petit appareil sont soigneusement enduites et on voit bien la
feuillure destinée à l'encastrement de la dalle de fermeture au sommet de l'escalier. En outre - c'est un indice
précieux de datation - on distingue nettement que la fosse a été creusée tardivement dans le sanctuaire. Son
massif, qui n'est pas centré dans l'axe de l'abside mais décalé vers le Nord, sectionne en effet en profondeur le
chaînage de la tête de l'abside.
III. 1.2.2. Fosses cruciformes
La fosse d'autel de Povlja*, également située sur la côte septentrionale de l'île de Braô, affecte la forme,
évidemment symbolique, d'une croix latine orientée vers les nefs. Les parois sont enduites d'une couche de
mortier dans laquelle sont incisés les joints du petit appareil qui constitue le massif maçonné. Le fond est
constitué par un épais sol de béton. Un petit escalier - quatre degrés sont conservés - occupe le bras oriental.
Les bras nord et sud sont situés sous le sol de l'abside, le bras ouest sous le sol de la nef centrale. Il est divisé
en deux étages par une plaque horizontale, sur laquelle on pouvait poser un reliquaire - et grâce aux deux
étages on pouvait en superposer probablement plusieurs. Le système de fermeture, éventuellement en plusieurs
éléments, se situait sans doute au niveau de l'abside légèrement surélevée.
Le cas de LovreCina*, situé à 3 km à vol d'oiseau à l'Est de Postira* (15 km à l'Ouest de Povlja*), est
également bien documenté, mais différent, en apparence. En effet, les dalles du pavement couvrant les

8 J.-P. Sodini, op. cit. (4).


9 Brondsted-Dyggve, RS I, Copenhague, 1928, dessin fig. 1, 22, photo fig. m, 23. Escalier compris, cette fosse
décrivait un rectangle allongé orienté dans l'axe du bâtiment, mesurant à la surface 1,20 m de L. pour 74 cm de 1. et
au fond 55 χ 74 cm. L'escalier d'accès se composait de 3 degrés (1. 19-28 cm ; h. 16-22 cm). Pf. cons. 65 cm, mais elle
devait être légèrement supérieure (le haut du massif maçonné manquait lors de la fouille). Le système de couverture
nous échappe de ce fait complètement. L'intérieur de la fosse et les degrés étaient couverts d'un fin placage de dalles
de marbre blanc épaisses de 2,2 cm.
144 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

appendices latéraux étant encore en place, la fosse est rectangulaire au niveau du sol du sanctuaire et ne
devient cruciforme qu'en profondeur. La branche Est/Ouest est donc seule visible actuellement en surface. Le
bras oriental contient deux degrés d' "accès" plutôt symboliques. La branche transversale aveugle s'étend de
chaque côté au fond de la fosse. Le Musée archéologique de Split conserve la cuve d'un petit reliquaire-
sarcophage en marbre blanc ornée de croix latines pattées gravées sur les quatre faces, trouvée autrefois sans
emplacement précis, mais dont les dimensions conviennent à l'emplacement supposé du reliquaire à l'Ouest
(cf. supra fig. 8 p. 140).
III. 1.2.3. Escalier d'accès
Le rôle exact de l'escalier d'accès est délicat à définir. Il n'en demeure pas moins que son installation
implique un accès possible, d'abord bien sûr, comme dans les fosses simples, pour le dépôt des reliques au
moment de la consécration. La situation de l'escalier - toujours à l'Est vers le fond de l'abside dans les
exemples dalmates recensés à ce jour - indique en outre que cet accès était réservé au seul clergé (elle implique
également l'emplacement du reliquaire à l'Ouest, sous l'arc triomphal de l'abside, à la tête de la croix). Ces
fosses sont évidemment trop petites pour constituer de véritables cryptes (accessibles aux fidèles), mais les
dimensions conviennent à la descente d'une personne. Il est probable qu'à certaines occasions (nouveau dépôt
et surtout mise en contact temporaire d'objets divers avec les reliques, pour la reconnaissance des reliques ou
pour une autre liturgie spécifique), cet escalier pouvait servir à nouveau. On doit considérer que ces fosses
possédaient par conséquent une dalle de couverture amovible, au moins en partie.
III.2. Conclusions
L'abondance relative en Dalmatie (un sur trois) des dispositifs cruciformes avec ou sans escalier, outre
le symbolisme intrinsèque de la croix et son coté pratique pour la disposition d'un accès éventuel, est
contemporain d'un usage relativement bien daté de ce type pour les cuves baptismales (VIe s.), reflétant ainsi
une mode, une contagion naturelle de forme. On peut tenter de suivre le développement de ces fosses
cruciformes, où le reliquaire placé à la tête se trouve sous l'autel à peu près à l'aplomb de l'arc triomphal. Ce
type trouverait son point de départ à Constantinople (église des Chalkoprateia et Saint-Jean-Stoudios)10 et se
propagerait vers la Grèce du Nord (Philippes, Nea Anchialos C, Vraona, Saint-Demetrios de Thessalonique) et
les Balkans (église ouest de Cherson et église à transept de Tropeum Trajani, basilique 6 de Diocletianopolis-
Hissar, ).église
Bylisu Sa diffusion
de Gorica-Vinica11
se serait étendue
, 2e ensuite
état ded'une
l'autel
partdeà la
l'Est
cathédrale
de l'Adriatique
de Cariôin
(Salone
Grad12,
et les îles
basilique
proches),
A deet
d'autre part à l'Ouest à Concordici Sagittaria (martyrium à chœur triconque)14 et peut-être (à travers
l'influence d'Aquilée) aux Noriques (Lavant), mais il se retrouverait aussi en Afrique (Iunca et Bulla Regia).
Ce recensement permet aussi de souligner la nette concentration de fosses d'autel à accès oriental dans
l'ager de Salone. Or cet emplacement de l'accès à la fosse est le plus fréquent, sans doute sous l'influence de
Constantinople15 . Il est presque certain que toutes les fosses recensées (simples dépôts de reliques ou
dispositifs à escalier) sont relativement tardives en Dalmatie (sauf Novalja 1*, qui a reçu à la même époque un
dépôt secondaire). Une datation au VIe s., voire même plus basse, convient pour nos onze exemples et celui de
Salone. L'adoption d'une fosse d'autel à accès oriental dans un sanctuaire préexistant à Postira* montre, en
plus d'une vogue tardive de cet aménagement, qu'elle répond sans doute à une évolution de la liturgie.
B. FORME DE L'AUTEL
Son type général, élémentaire dans la plupart de nos églises (un plateau standard sur quatre
colonnettes1^), est très facilement restituable grâce à des fragments souvent nombreux, qui renseignent en

10 J.-P. Sodini, op. cit. (4), p. 447.


11 Pour Hissar, voir N. Tchaneva-Detchevska, Les édifices cultuels sur le territoire bulgare pendant la période
paléochrétienne à la lumière des nouvelles données, Actes XI CIAC Lyon 1986, Paris-Rome, 1989, fig. 4a p. 2499 ;
pour Vinica, cf. C. Krstevski, Gorica/Vinica - Ranovizantiska bazilika, Early Christian Basìlica, AP 1986,
Ljubljana, 1987, p. 108.
12 J.-P. Sodini, op. cit. (1), Thessalonique p. 452, Cherson p. 450, Tropeum Trajani p. 454 ; pour Caricin Grad, voir
N. DUVAL, L'architecture religieuse de Tsaritchin Grad dans le cadre de l'Illyricum oriental au VIe s., Actes du
Colloque "Villes et peuplement dans l'Illyricum protobyzantin" Rome 1982, Rome, 1984, p. 409, 467, 469-470, 407,
fig. 3 et 408, fig. 4 (mais la fosse est peu profonde et peu accessible).
13 Sk. MuçAJ, Les basiliques paléochrétiennes de Bylis et leur architecture, Corsi Rav. 40, Ravenna, 1993, p. 572 et
fig. 2 p. 573.
14 Voir par exemple G. Cuscito, Cromazio di Aquileia et la chiesa di Concordia, AAAd 25, Udine, 1984, p. 83 et
n. 28-29, vue fig. 4, plan p. 82.
15 J.-P. Sodini, op. cit. (4), p. 455 et 458.
16 J.P. KiRSCH-Th. Klauser, op. cit. (1), table sur quatre colonnettes col. 338, sur deux supports col. 339.
L'autel 145

outre sur son mode de fabrication, et sur le matériau utilisé. A Cim*, par exemple, deux tables d'autel
successives du type habituel (plateau mouluré sur quatre colonnettes), prenant place au-dessus de la fosse à
reliques, ont pu être reconstituées. L'autel de Lovreöina*, du type habituel (plateau sur quatre colonnettes en
calcaire dont une est complète), se dressait sans doute au-dessus de la dalle de fermeture rectangulaire
oblongue de la fosse à reliques, insérée dans le sol en béton du chœur.
Notons toutefois qu'un certain nombre de ces tables ont dû être fabriquées en bois : c'est ce que l'on
suppose quand il y a deux supports (Öifluk*, etc., mais voir une autre interprétation plus haut).
I. LES SUPPORTS
1.1. Les colonnettes
Les colonnettes destinées à supporter des tables, quel que soit leur usage (tables d'autel ou peut-être
aussi d'offrandes) représentent un des matériels les plus courants et les plus facilement reconnaissables dans
les fouilles de la période paléochrétienne. Le pourcentage retrouvé est pourtant minime, ce genre de fragment
ayant été couramment récupéré pour les fours à chaux. Mais les remplois ont été aussi nombreux, dans les
autels du Moyen Age (cf. près de l'église de Sipan 2*), comme élément de baies modernes, ou même dans les
maçonneries postérieures de l'église (Sipan 1*, dans la voûte gothique).
1.1.1. Matériau11
Leur matériau est, normalement, le marbre dans la mesure où ces supports font, comme les plateaux,
partie du matériel standard importé des grandes carrières de la Méditerranée orientale18 (Bugojno*, Cim*, 1er
autel, Srima* églises nord, et sud lère table, Sumpetar 1*, Tuèepi*, Turbe*, ZaloSje 2*, etc.). Mais on a
couramment imité en calcaire la typologie simple des ces colonnettes (par exemple à Lovredina*, Cim*, 2e
autel, Gornji Vakuf*, Gradac*, Mali MoSunj*, Mokro*, Srima*).

CARACTERISTIQUES DES COLONNETTES D'AUTEL


Site Diamètre Hauteur Matériau
Bugojno Marbre
CimI 11-12,5 cm 85-90 cm rest. Marbre
Cim 2 9 cm 78,5 cm rest. Calcaire
Dabravine Maibre
DlKOVAÖA Calcaire
Gâta 10 cm Marbre
Gradac nord 9 cm-9,5 cm Calcaire
Klapavica 7-8 cm Pierre rose
Lovreöina 9-10 cm Im Calcaire
Majdan 8 cm Calcaire
Mokro 8,3 cm Calcaire
MULINE 9 cm Marbre
POSΉRA Calcaire
POTRAVLJE Marbre
ReSetarica 11 cm Calcaire
Srima nord 10-11 cm Im Marbre
Srima sud 1 9-10 cm Marbre
Stari Grad nord 8-8,5 cm Marbre
Sumpetar 1 8-9 cm Marbre
Sipan 1 9 cm Calcaire
Turbe 8 cm-9,5 cm 67,5 cm cons. Marbre
Ubli 9,5 cm Calcaire
Vakuf (G) 10 cm Calcaire
Zaloîje 2 10 cm Marbre

1.1.2. Dimensions et typologie


Elles sont en général monolithes, avec bases et chapiteaux intégrés, et hautes de 90 cm à 1 m environ au
total (exemplaire complet en marbre pour Srima nord*, et en calcaire à Lovreöina*, restituable à Turbe*). Les
deux exemples de Cim* paraissent assez courts et relativement trapus, à cause sans doute de l'épaisseur du

17 Ibid., col. 341-342.


18 Kapitän, Marzamemi, Corsi Rav. 27, Ravenna, 1980, p. 96-98 (colonnette d'autel de 10-11 cm de diamètre et
mensa). Il s'agit surtout des carrières de Proconnèse et Thasos, comme l'indiquent les marques de poses conservées
sur le matériel salonitain de Marusinac, cf. Salona I, Rome-Split, 1994, p. 91, et n° Vl.a.l. p. 92, VI.b.2. p. 93. La
plupart de nos exemples sont en marbre blanc.
146 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatìae

Fig. 1 - Table d'autel de Turbe (restitution Br. Pender). Fig. 2-3 - Colonnettes de Majdan et de l'église nord de Srima.

Fig. 4 - Table d'autel de Gornji Vakuf (restitution Br. Pender). Fig. 5-8 - Colonnettes d'Ubli (fragment supérieur),
Stari Grad (fragment inférieur), de Cim (seconde table à gauche, première table à droite) - dessins de Br. Pender.
L'autel 147

plateau (moins de 80 cm pour les colonnettes en calcaire, à peine 90 cm pour les exemplaires en marbre). Le
diamètre du fut est généralement de 8-10 cm (entre 7,5 et 1 1 cm) avec une faible différence entre le haut et le
bas. La base (haute de 12 à 15 cm, 10 cm à Turbe*) est une base attique sur plinthe dont le côté mesure 10 à
1 1 cm de côté (18 cm pour Cim* 1). Mais ce matériel fabriqué rapidement est souvent d'un rendu maladroit :
le talon au bas du fut ne se distingue guère d'un tore et la base est sommairement moulurée avec quelquefois
une superposition de tores multiples. On trouve souvent un trou de scellement au centre du lit de pose. On a
recueilli à Sumpetar 1* un fut de colonnette torse. Le haut du fut présente parfois un léger renflement ou un
bandeau évoquant l'astragale d'une colonne, plus rarement un tore. Le chapiteau proprement dit, haut en
moyenne de 1 1 à 12 cm (14 cm à Turbe*, 15 cm à Cim* 1, 15,5 cm à Mali MoSunj*), est généralement décoré
de quatre feuilles d'acanthe simplement gravées, qui ne sont pas séparées (Cim* 1, DikovaSa*, Gâta*, Mali
Mosunj*, Gornji Vakuf*, Srima* églises nord et sud, Sumpetar 1*, Turbe*), ou de feuilles plus stylisées
(Bugojno*). On rencontre aussi quatre feuilles lisses ou nervurées (Majdan*, Lovreôina* feuilles nervurées
avec une larme dans les écoinçons, Postira* avec fleuron trifide stylisé dans les écoinçons), une imitation de
chapiteau-corbeille (Sipan 1*), voire un simple épannelage (Cim* 2, Ubli*). Ces types se retrouvent à
Salone19 . L'abaque carré est large comme la base de 9 à 11 cm (10 cm à Mali Mo§unj* et Gornji Vakuf, ΠΙ
3 cm à Cim* 1 et 2, Gâta* et Turbe*). Une mortaise avait été creusée au centre du lit d'attente du chapiteau
trouvé à Ubli* en 1930 et sur celui de Zalozje 2*.
II.2. Les caissons en pierre (autels-caisses)20
L'autel de Gâta*, dont on possède, outre au moins deux chapiteaux des quatre colonnettes, un angle de
la mensa, reposait selon le fouilleur sur un massif central carré avec fenestella confessionis en façade et un
placage d'éléments champlevés en marbre imitant un cadre architectural (lunette semi-circulaire et pilastres
latéraux), cf. fig. 3 p. 148. Ce serait le type d'autel "ravennate", utilisé aussi dans le Nord de l'Adriatique et à
Poreè"21 .
A Povlja*, on a trouvé quelques fragments de transennes, une mensa de marbre classiquement moulurée
et des restes de supports. On peut donc envisager aussi un autel-caisse à quatre colonnettes d'angle avec une
fenestella confessionis ajourée en façade, soit au niveau du bras occidental de la fosse. Outre ces deux
exemples relativement bien documentés, on suppose des autels-coffres à Re§etarica* et Homolj-Kiseljak*.
II. Le plateau
Sa forme la plus courante comme dans le reste du monde chrétien est une plaque de marbre
rectangulaire à rebords moulurés en légère saillie encadrant un champ central surcreusé. La tranche22 peut
être travaillée de différentes manières, habituellement avec un canal peu prononcé se terminant par des lunules
aux angles. Ces mensae23 de marbre, importées comme les supports (cf. supra), ont été moins souvent que les
colonnettes imitées en calcaire, matériau qui se prête mal à ce type de travail. Les tables en calcaire sont
souvent très épaisses, et apparaissent lors d'un remplacement d'autel (Cim*, ReSetarica*, Srima* église sud).
Il s'agit de plateaux le plus souvent de modestes dimensions (130 χ 70 cm en moyenne). Les grandes
tables (Povlja*) sont rares, mais le nombre des plateaux complets est très faible. La dimensions réduite est
vraisemblable d'après les entraxes observés entre les mortaises de scellement des supports sur les socles (70-
80 χ 35-40 cm en moyenne) ou au sol (80 cm à Klobuk*, par exemple), mais on ne possède malheureusement
pas le plateau correspondant la plupart du temps. Les dimensions restituées des exemplaires de Srima* sont
restées inédites.

19 Cf. Salona I, Split-Rome, 1994, chapitre VI. Supports de tables (chapiteaux, p. 108-120)
20 J.P. KiRSCH-Th. Klauser, op. cit. (1), Kästenaltäre col. 339-341. La table repose sur un caisson pouvant renfermer
les reliques, ouvert sur un côté ; ce type est fréquent au VIe s. à Ravenne et dans le Nord de l'Adriatique, cf. n. 21.
21 Deichmann, Ravenna, Wiesbaden 1969, passim ; P. Angiolini Martinelli, "Corpus" della scultura paleoc
ristiana, bizantina ed altomedioevale di Ravenna (dir. G. Bovini) I. Altari, amboni, cibori, cornici, plutei configure
animali e con intrecci, transenne e frammenti vari, Roma, 1968, n° 2 p. 17 (baptistère néonien) ; A. Terry, The
Sculpture at the Cathedral of Eufrasius at Poreâ, DOP 42, Washington, 1988, p. 43-44, fig. 10, 111-113 ; et
E. Russo, Sculture del complesso eufr asiano di Faremo, Napoli, 1991, n° 52 p. 92-98 et fig. 72 (Poreö) ; R. Farioli
Campanati, Rilievi ravennati del VI secolo: gli altari di Argenta e Pomposa, Felix Ravenna 127-130, Ravenna,
1984-1985, p. 201-206, fig. 1-2 et 5 (Argenta et Pomposa) ; ead., Un'inedita fronte d'altare paleocristiano e una
nuova ipotesi sulla cattedrale di Parma, Felix Ravenna 127-130, Ravenna, 1984-1985, p. 201-206, fig. 1-2 et 5
(Parme) ; R. Polacco, Sculture paleocristiane e altomedioevale di TorceIlo, Treviso, 1976, n° 1 p. 20-21 (Torcello) ;
ID., Sculture e tesse lati paleocristiani e altomedioevali del Museo Civico di Treviso, Roma, 1990 n° 159 p. 78-79
(Trévise).
22 Orlandos, Basi likè II, Athènes, 1954, p. 450, fig. 409.
23 J.P. KiRSCH-Th. Klauser, op. cit. (1), Mensa col. 342-343.
148 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. 1 - Fragment de la mensa de Gâta (cl. Monuments historiques de Split).


Fig. 2 - La mensa de Sutivan au Musée de Skrip.
Fig. 3 - Restitution idéale de l'autel de Gâta (dessin Br. Pender d'après J. Jelicic Radonic).
L'autel 149

Les reliques étaient exceptionnellement contenues dans le plateau de l'autel de Tuèepi*, où un petit
encastrement rectangulaire avait été ménagé (s'il ne s'agissait pas de la mortaise de scellement du haut d'une
colonnette au revers ? - le fragment est scellé dans un mur et la vérification est impossible).

MENSA
Site Dimensions (L. χ 1. χ ép.) Matériau
CiM 1 145 χ 100 χ 6-8,5 cm Marbre
CiM 2 123 χ 70 χ 6-7,5 cm Calcaire
Dabravine Marbre
Gâta 30 χ 12 cm cons, x 4,5 cm Marbre blanc veiné de jaune
HOMOLJ-KlSELJAK 123 χ 76 χ 6-8,5 cm Marbre
Lopud 1 ou 2 Marbre
LOVREÖINA 60 χ 62 cm cons, χ 6-10 cm Calcaire
Mokro 15 χ 11 cm cons, x 5,5 cm Calcaire
POVLJA 206 χ 62 [70] χ 7-13 cm Marbre blanc veiné de jaune
ReSetarica 1 115 χ? χ 1-3,5 cm Marbre
ReSeT ARICA 2 11 χ 13 cm cons, χ 5,5 cm Calcaire
Srima Ν. Marbre
Srima S. 1 Marbre
Stari Grad nord 20,5 χ 19 cm cons, x 3-5,5 cm Marbre blanc veiné de jaune
Stari Grad 2 21 χ 15 cm cons, χ 2,3 cm Marbre blanc
Stari Grad 3 18 χ 7 cm cons, χ 3 cm Marbre blanc
SUTIVAN 120 χ 65 χ 4-5,5 cm Marbre blanc
§ipan2 55 χ 48 cm cons, χ 5-16 cm Calcaire
Tuöepi Marbre
Turbe 136 χ 82 χ 5-8 cm ? Marbre
Vakuf (G) 84 χ 68 χ 4-7 cm Calcaire
VlNJANI 37 χ 3 1 cm cons, χ 9-13 cm Calcaire
Vrba 46 χ 37 cm cons, χ 4-5 cm Marbre
Vrtoöe Calcaire
^ITOMISLlél Marbre

III. Le ciborium
L'usage du ciborium24 , dais architectural supporté par quatre colonnes, est bien attesté en Dalmatie,
tant pour abriter les autels25 que, plus rarement, les cuves baptismales (cf. infra). Il est aussi prouvé par
l'abondance de ce type de matériel à l'époque paléocroate : les ciboria représentent avec les pergole les
éléments les plus spectaculaires de la sculpture préromane (cf., notamment, les restitutions des exemplaires du
Musée des Monuments archéologiques croates à Split).
On décompte vingt exemples de ciboria en Dalmatie, mais le plus souvent hypothétiques (sauf à Srima*
nord et Vrba*) sur la base du matériel recueilli (bases, colonnettes d'un diamètre avoisinant 20 à 35 cm,
fabriquées parfois dans un matériau plus précieux que le calcaire habituel, chapiteaux appropriés)26 .
On n'a retrouvé aucun élément de couverture pour ces ciboria d'autel. Aucun ne peut donc être
reconstitué complètement. On adoptera pour l'instant, comme hypothèse de restitution, une hauteur avoisinant
2 m à 2,20 m, qui est attestée à Salone et Bic"ina-Polaöa* et qui avait été choisie par ZI. Gunjaöa à Srima*
(nord et sud).
Ces colonnes sont généralement monolithes. On trouve parfois des bases du diamètre voulu - souvent
simplement épannelées comme pour les bases des colonnades des nefs, superposant plusieurs bandeaux plats et
comportant fréquemment le départ de la colonnette. On a recueilli à Vrba* des colonnes vitinées comme à

24 H. Leclercq, in DACL III/2, Paris, 1913, s.v. Ciborium, col. 1588-1589.


25 Th. Klauser, in Reallexikon für Antike und Christentum, Tome 3, Stuttgart, 1953, s.v. Ciborium, Β Christlich,
col. 78-80.
26 Mais la confusion est possible avec les chapiteaux des "poteaux-colonnettes", de taille légèrement inférieure mais
très proche, cf. Salona I, Rome-Split, 1994.
150 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

3 -

Fig. 1 - Chapiteau du ciborium de l'église sud de Srima (cl. Musée de Sibenik). Fig. 2 - Chapiteau du ciborium de
l'église nord de Srima (cl. Musée de Sibenik). Fig. 3 - Vue des bases du ciborium de l'église sud de Srima (cl. N. Duval).
L'autel 151

Salone27 . L'existence de rainures latérales sur certaines colonnes (Gâta*, Stipanska* ?) pourrait suggérer
l'existence de barrières entre les colonnes du ciborium (sauf sur un côté) dans certains cas. L'usage de
cetteenceinte restreinte autour de l'autel existe dans d'autres régions, notamment en Afrique28 .

COLONNES DE CIBORIUM
Site élément h. cons. diamètre Matériau
ΒΐδΐΝΑ-POLAÒA 2 colonnes monolithes 2 m 30-36 cm Calcaire
Blagaj Fragment de fût 26 cm Marbre
ClM lbase 37 cm Calcaire
DOBOJ 1 fût 1,88 m 33-34 cm Calcaire
1 chapiteau Calcaire
Gâta 3 fragments de fûts 1,21 m cons. 28 cm Granit
KaStel Gomilica 1 chapiteau Calcaire
Lopud 2 chapiteaux Marbre
MOGORJELO lbase 28 cm Calcaire
Nin2 3 chapiteaux Marbre
NOVALJA3 1 colonne 35 cm Brèche rose
1 chapiteau Marbre
Omi§2 1 chapiteau Calcaire
Potoci lbase 30,5 cm Calcaire
Rab2 6 chapiteaux Marbre
Srima nord Chapiteaux et colonnes Calcaire
Srima sud Chapiteaux et colonnes Calcaire
Vio-Narona 1 fragments Calcaire
Vio-Narona 3 1 chapiteau ? Calcaire
Vrba Fûts vitinés 30 cm Calcaire
Zalo2je2 1 chapiteau-imposte 28 cm Calcaire

Les chapiteaux se répartissent entre les types habituels : quatre feuilles lisses avec des motifs
intermédiaires (Biòina-Polaca*), des feuilles d'acanthes plus ou moins simplifiées (KaStel Gomilica*, OmiS 2*,
Postira*, Srima nord*), et même des imitations de corbeilles byzantines (Nin 2*). On a recensé un seul
exemplaire de chapiteau ionique à Novalja 3* et une imposte à Zalozje 2*.
Les superstructures connues à l'époque préromane, et les architraves du ciborium de baptistère de
LovreÇina*, nous autorisent à imaginer l'élévation et à restituer le couronnement supérieur (droit ou
pyramidal29 ).

27 Salona I, Rome-Split, 1994, n° V.b.8-9 p. 77-78 ; cf., pour les comparaisons à Rome et dans le reste du monde
chrétien, F. Guidobaldi-C1. Barsanti-A. Guiglia Guidobaldi, San Clemente. La scultura del VI secolo, San
Clemente Miscellany IV/2, Roma, 1992, p. 23 et fig. 6-26.
28 N. DUVAL, Les églises africaines à deux absides, II, Paris, 1973, p. 181-182 ; ID., Recherches archéologiques à
Haïdra, II. La basilique 1 dite deMelleus, Rome, 1981, p. 113-114 (autel principal), 122-123 (contre-autel). Mais on a
aussi quelques cas à Salone, cf. Salona I, Rome-Split, 1994, n° V.a.4 p. 71 (base en calcaire de la basilica urbana),
V.b.8-9 p. 77-78 (exemplaires en marbre de Marusinac, aux fûts vitinés) et surtout V.b.13 p. 80 (deux fûts complets du
groupe episcopal, qui ont aujourd'hui disparu). On peut confondre des colonnettes de ciborium à rainures avec des
supports de chancel hauts analogues au dernier état de celui d'Aliki sur l'île de Thasos par ex. (Sodini-Kolokotsas,
Aliki II, Athènes, 1984) ; cf., en Grèce, le chœur de la basilique de Longos à Edesse (D. Pallas, Les monuments
chrétiens de Grèce découvert de 1959 à 1973, Città del Vaticano, 1977, p. 84 et restitution fig. 50). Le stylobate de la
Basilica urbana de Salone porte aussi des traces de mortaises circulaires larges pour colonnettes, qui empiètent sur les
encastrements carrés appartenant probablement au chancel précédent. Le relevé est inédit.
29 Voir les restitutions d'ORLANDOs, Basilikè II, Athènes, 1954, p. 470-471. Pour des exemplaires plus proches,
importés par exemple dans le Nord de l'Adriatique, cf. R. Bonfioli, Tre arcate marmoree protobizantine a Lison di
Portogruaro, Roma, 1979 ; R. Polacco, Sculture paleocristiane e altomedioevale di Torcello, Treviso, 1976,
fragment n° 5 p. 26.
152 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ABSTRACT SAÉETAK
In Early Christian churches, the altar is the main U ranokrSéanskim crkvama oltar je osnovni dio
feature. They are usually set on the western limit of crkvenog namjeStaja. Obicno se nalazi na zapadnom
the apse, and, often enough in the sixth century, over rubu apside, a naroëito Cesto tijekom 6. st. i iznad
altar graves (confessio, thirteen cases) containing oltarnih grobova (konfesija), koji sadrze relikvije -
relics. Altar tables are generally made of simple trinaest sluëajeva. Oltari su obiëno izradeni od
marble plates supported by four marble columns - jednostavnih mramornih ploca koje podrzavaju cetili
rarely by a stone box. Late constructions were made mramorna stupiéa - rijetko monolitni nosaò. U
of limestone. Ten simple confessios were of two kasnijim crkvama obiCno se za izradu koristi i
types: rectangular (6 cases) and cruciform (2 cases) (2 vapnenaëki kamen. Deset jednostavnih konfesija
examples are of unknown shape). Three confessios razvrstavamo u dva tipa: pravokutni (6), krizni (2)
found on the island of Brae have stairs to the East. (dvije su nepoznatog oblika). Tri konfesije na otoku
One is L-shaped and was added later in an existing BraCu dostupne su stepenicama s istoëne strane -
sanctuary, two are cross-shaped. The cruciform shape jedna u obliku slova L je kasnije ukopana u veé
of the confessio and eastern access both indicate a postojeée svetiste, dvije su kriznog oblika. Krizni
direct influence of Constantinople in the sixth century. oblik konfesije i istoëni prilaz odaju neposredan
Often enough the table was protected by a stone utjecaj Konstantinopolja u 6. stoljeéu. Oltar je ëesto
ciborium (or canopy). natkriven ciborijem.
Ambon 153

L'AMBON
Ambo Propovjedaonica

Différents éléments de bases et/ou de plaques de parapets d'ambons1 ont été trouvés à Salone (Kapljuö,
Marusinac, Manastirine, etc.2 ) et dans ses environs immédiats (Klapavica*, Biaéi*), ainsi qu'à Lovreöina*, à
Stari Grad* (église sud), à Mokropolje 2*, à KaSié BanjevacTci*, à Galovac*, à la cathédrale de Zadar (1*),
sans oublier les fragments de deux exemplaires dans la basilique double de Srima*. D'autres morceaux
attribués à des chancels pourraient en fait appartenir à des ambons (on les reconnaît soit à leur ornementation
oblique s'il s'agit de rampes d'escalier, soit aux angles obtus des plaques de parapets de leurs cuves, toujours
polygonales dans notre région, à rebords "biseautés").
Cette plate-forme surélevée (dite aussi parfois bêma, pulpitum, pyrgus ou pergamum, suivant la
région), située dans la nef à plus ou moins grande distance du sanctuaire et où le diacre ou le prêtre prenait
place lors de diverses prédications ou lectures, est rare en Occident, où elle est certes présente au Nord des
Alpes et en Italie3 . L'ambon est logiquement peu abondant en Dalmatie, qui a pourtant subi l'influence des
régions où il est de règle4 . Ce n'est pas un élément du mobilier absolument nécessaire à la liturgie puisqu'on
n'en connaît ni en Afrique (saufen Tripolitaine), ni en Espagne. Il semble qu'il s'agisse dans tous les cas cités
supra d'une innovation tardive (des VP-VIIe s.), sous l'influence peut-être de la sphère constantinopolitaine ou
plus directement de Ravenne.
La Dalmatie n'est pas sans rappeler à cet égard la Tripolitaine, où les quelques cas connus d'ambons,
certainement tardifs, sont tous de type différent. L'emplacement exact incertain de ce dispositif pose des
problèmes dans nos églises et sa typologie demanderait à être définie plus précisément, notamment quand les
exemples inédits de Lovreöina*, Galovac* et Zadar 1* seront publiés, tout comme le matériel de Srima*,
présenté dans des publications rapides.
I. Typologie
Trois schémas généraux sont possibles : l'ambon de nef, l'ambon "projeté" et l'ambon lié au chancel
(soit à l'intérieur soit à l'extérieur de celui-ci).

1 H. Leclercq, DACL 1/1, Paris, 1924, s.v. Ambon, col. 1330-1347 ; A.M. Schneider, Realexikon für Antike und
Christentum, Tom 1, Stuttgart, 1950, s.v. Ambon, col. 363-365.
2 Cf. dans Salona I, Rome-Split, 1994, n° VIII. 1 p. 187 (Manastirine), VIII.2-4 p. 187-188 (Marusinac), Vffl.5-10
p. 189-191 (Kapljuö), VIII. 13-15 p. 192-193 (trois ambons de provenance salonitaine inconnue) avec la bibliographie
antérieure.
3 Mais on a maintenant un plus grand nombre de témoignages : Genève (églises et baptistère), Vienne (?), baptistère
de Nevers, Trêves, Cologne, Boppard, Kirschbichl von Lavant, qui ont laissé des substructions, et les fragments plus
proches de notre région à Riez, Albenga, Ravenne, Grado, PoreC et Pula (sur ces deux derniers sites, cf. P. Chevalier,
L'ambon à Poreâ et en Istrie, HAM 1, Zagreb-Motovun, 1994, p. 126-133). L'ambon de Genève présente une base
octogonale au bout d'une solea axiale (cf. par exemple Ch. Bonnet, Baptistères et groupes épiscopaux d'Aoste et de
Genève : Evolution architecturale et aménagements liturgiques, Actes du XI CIAC Lyon 1986, Rome, 1989, p. 1424).
A Trêves, c'est une structure ovale qui termine la solea, cf. F. Oswald, L. Schaefer, H.R. Sennhauser,
Vorromanische Kirchenbauten. Katalog der Denkmäler bis zum Ausgang der Ottonen, 3e éd., München, 1971, p. 343-
344, avec une bibliographie importante ; en Gaule, on avait peut-être un ambon ovale au bout d'une solea à Saint-
Pierre de Vienne (d'après les fouilles du XIXe s.). L'ambon est un hémicycle à Boppard, cf. Ausgrabungen in
Deutschland. Frühmittelalter, Mainz, 1975, Tom 1/2, texte p. 80-81 et Tom 1/3 reconstitution p. 353. Ces trois
exemples sont de toute façon tardifs. Pour Lavant enfin, voir W. Alzinger, Aguntum und Lavant. Führer durch die
römerzeitlichen Ruinen Osttirols, Wien, 1985. On peut encore citer les vestiges de bases à Saint-Laurent d'Aoste,
Santa Croce de Ravenne et Sainte-Thècle de Milan. Enfin Fr. Glaser, Das frühchristliche Pilgerheilgtum auf dem
Hemmaberg, Klagenfurt, 1991, signale p. 94 et fig. 130 p. 180, un fragment de plaque de parapet d'ambon en marbre
provenant de l'église occidentale du complexe d'Hemmaberg.
4 Cf. pour l'Illyricum oriental voisin, l'ouvrage de référence de P.H.F. Jakobs, Die frühchristliche Ambone
Griechenlands, Bonn 1987. Voir auparavant P. Lemerle, Phi lippes et la Macédoine orientale à l'époque chrétienne
et byzantine, Paris, 1945, p. 358-361 ; Orlandos, Basilikè II, Athènes, 1954, p. 538-566 (nombreux dessins) ;
J.-P. Sodini, L'emplacement de l'ambon en Illyricum oriental, Bulletin de Correspondance Hellénique 99, Paris,
1975, p. 581-588 ; ID., La sculpture architecturale à l'époque paléochrétienne en Illyricum, Actes du X CIAC
Thessalonique 1980, Thessaloniki-Città del Vaticano 1984, p. 290-296 ; Sodini-Kolokotsas, Aliki II : la basilique
double, Paris-Athènes, 1984, reconstitution de l'ambon de l'église sud p. 92-103 et des comparaisons p. 103-120, avec
une abondante bibliographie.
154 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

1.1. Les modèles orientaux


L'ambon n'a pas encore fait l'objet d'un examen d'ensemble en Dalmatie, ni même d'une étude
régionale, sauf celle, forcément limitée à Salone (et Klapavica*), du corpus de la sculpture salonitaine5 . Ce
dispositif a été en revanche très bien étudié dans l'Illyricum oriental voisin, notamment en Grèce, où l'ambon
le plus courant est le grand ambon à cuve de forme ovale surélevée (parfois supportée par des colonnettes)
avec escaliers symétriques, situé dans la nef centrale6 . Cariöin Grad en possède l'exemple le plus septentrional
pour l'Orient, mais on le trouve aussi en Prévalitane albanaise, ainsi qu'au Nord de l'Adriatique, à Poreö (cf.
ci-dessous) et Ravenne7 (où l'ambon est traditionnellement placé au Sud de l'axe de la nef). Ce type d'ambon
est attesté en Dalmatie par les découvertes de Srima* (mais les deux exemplaires sont réalisés en calcaire local
et leur plate-forme est polygonale, comme à Poreè") et peut-être aussi à Stari Grad* (église sud, par deux
fragments d'angles inférieurs de parapets d'escaliers décorés d'une hedera terminant un lemnisque). Il se
perpétuera au haut Moyen Age : on le retrouve alors à Ston 1*, Zadar 1*, Biskupija, etc. L'ambon à escalier
en "éventail" également placé dans la nef centrale en Grèce, n'est pas attesté dans nos régions, ni d'ailleurs
l'ambon monolithe lié au chœur qu'on retrouve en Asie mineure et jusqu'à Ravenne. Il reste à tenir compte des
ambons composites8 à plate-forme polygonale surélevée, représentés en petit nombre en Grèce, où ils
coexistent avec le grand ambon à escaliers symétriques, du type le plus fréquent. On retrouve ce double
système en Dalmatie : l'exemplaire de Stari Grad* pouvait aussi bien ne posséder qu'un escalier d'accès,
comme ceux de Manastirine, Kapljuò, Ka§ié Banjevaêki*, Klapavica*, Lovreèlna* et sans doute aussi Mokro
Polje 2*.
1.2. Les modèles ravennates et occidentaux
Si l'on se tourne ensuite vers Ravenne, dont les liens avec Salone et la Dalmatie sont bien connus, on
voit aussi plusieurs types d' ambons coexister (ambons "à la grecque" à Saint-Apollinaire in Classe et Sainte-
Agathe Majeure, ambon monolithe au Baptistère, etc.). Le plus courant et le plus original est l'ambon à double
escalier et plate-forme ovale très surélevée, dissimulée par deux grands parapets incurvés monolithes décorés
en caissons9 . Il connaîtra une descendance haut-médiévale dans la région de Zadar. Un compromis entre ce
modèle régional particulier (pour le décor animalier en caissons) et le type byzantin traditionnel est attesté par
des fragments à Poreè"10, ainsi qu'à Grado11 et Pula (oiseaux dans des médaillons) ; dans ces deux derniers
cas l'accès pouvait être unique. Les autres plate-formes occidentales situées au bout d'une véritable solea sont
de plans divers dans l'Ouest de l'Europe : octogonale à Genève, elle sera ovale à Trêves et semi-circulaire à
Boppard et Lavant12 (d'après la forme de la fondation).
1.3. Le modèle "salonitain"
Le type d'ambon reconstitué à Kapljud, et qui paraît être également celui qui convient aux autres
fragments de Salone, est à plate-forme polygonale ceinturée de plaques hautes d'un peu plus d' 1 m, reposant
sur des colonnettes et accessible par un escalier unique que Dyggve suppose bordé de parapets, sans en avoir
de preuve, et nous semble-t-il aujourd'hui, de façon erronée (cf. les résultats du catalogage des fragments
salonitains dans Salona I). Les éléments d'escaliers qu'il a été possible d'identifier à Salone, notamment à

5 Salona I, Rome-Split, 1994, p. 185-194.


6 Cf. P.H.F. Jakobs, op. cit. (4), type I p. 44-50.
7 Cf. celui de Saint-Apollinaire in Classe ou celui de Sainte-Agathe Majeure (voir ce dernier chez P. Angiolini
Martinelli, "Corpus" della scultura paleocristiana, bizantina ed altomedioevale di Ravenna (dir. G. Bovini) I.
Altari,
n° 17 p.amboni,
25-26 etcibori,
fig. 17,cornici,
p. 52 etplutei
fig. 57b.con; Deichmann,
figure animaliRavenna,
e con intrecci,
Wiesbaden
transenne
1969, p.e73,frammenti
fig. 92-93.
vari, Roma, 1968,
8 Voir, pour les ambons composites à plate-forme octogonale et accès unique, P.H.F. Jakobs, op. cit. (4), type III
p. 56-67 ; G. GoUNARIS, Le problème de l'existence de deux ambons dans l'octogone de Phi lippes, Actes du X CIAC
Thessalonique 1980, Thessaloniki-Città del Vaticano 1984, p. 133-140.
9 Pour l'ambon du Duomo cf. P. Angiolini Martinelli, op. cit. (7), n° 24 p. 28-29 et fig. 24 ; Deichmann, op. cit.
(7),20p. p.73,2790-91,
n° et fig. fig.
20, 96-97
n° 26 etp. 30
106.et Pour
fig. 26
l'exemplaire
; Deichmann,
du Musée
ibid., p.archiépiscopal,
73-74, fig. 98cf.etP.102-104.
AngioliniPour
Martinelli,
les fragments
ibid.,
du
Musée
n° 25 p.national,
29 et fig.P.25Angiolini
; Deichmann,
Martinelli,
ibid., p. ibid.,
73, fig.n° 99-101
21 p. 27-28
et 105.
et fig. 21, n° 22 p. 28 et fig. 22, n° 23 p. 28 et fig. 23,
10 Cf. P. Chevalier, op. cit. (3).
11 Les fragments de cet ambon hexagonal sont publiés par M. Mirabella Roberti, Due marmi di Grado, Aquileia
Nostra 50, Aquileia, 1979, col. 418-432 ; S. Tavano, Rilievi paleocristiani di Grado, AAAd 17, Udine 1980, p. 365-
366 531-533
nos et fig. 5 p.; A.353-354
Tagliaferri,
et pi. CXCI.
Corpus della scultura altomedievale X. Le diocesi di Aquileia e Grado, Spoleto 1981,
12 Voir la note 3, supra.
Ambon 155

X7

y V

h-.. J

Fig. 1 - Restitution du parapet de I'ambon de Biaéi (par Br. Pender). Fig. 2 - Restitution du parapet de l'ambon de
Klapavica (par Br. Pender). Fig. 3. Plaque de parapet de l'ambon de l'église sud de Srima. Fig. 4. Angle inférieur d'une
rampe de l'ambon de Stari Grad (dessins Br. Pender). Fig. 5-6 - Srima, église nord. Vues de la base de l'ambon.
156 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Manastirine13 , indiqueraient l'existence d'un escalier unique de dimensions assez réduites, dépourvu de
rampes latérales. On retrouve en Cyrénaïque des escaliers étroits très analogues.
On doit pouvoir restituer sur ce même modèle (plate-forme hexagonale surélevée et supportée par six
colonnettes, parapet à cinq pans - l'escalier d'accès occupant le sixième côté) les exemplaires de KaSié
Banjevaòki*, Klapavica*, Lovre&na* (?), Mokro Polje 2* et Biaéi*. On a la base incomplète du premier
exemplaire avec deux des mortaises de fixation des colonnettes (12,6 cm de côté pour 7 cm de profondeur)
distantes de 24 cm. Ceci permet de restituer des pans larges de 55 cm environ, comme à Manastirine par
exemple avec un diamètre interne de 90-95 cm pour la plate-forme. L'exemplaire à décor en deux cartouches
superposés (croix latines et motifs géométriques divers) de Klapavica* est plus étroit (largeur restituée des
pans 44 cm - fig. 2 p. 155). Les dimensions de KaSié Banjevaèld* se retrouvent à Biaéi* (largeur des côtés de
l'hexagone reconstitué 55 à 55,5 cm, hauteur du parapet de la plate-forme 1 m ; décor de grandes croix latines
pattées en méplat - fig. 1 p. 155), avec une particularité observée sur tous les exemplaires de Salone : les
tranches latérales sont naturellement biseautées avec un angle de 125° pour former l'hexagone, mais les
bordures de chaque pan sont également obliques et vont s 'amincissant, si bien qu'on obtient un dodécagone à
pans inégaux. Cela apparaît aussi à Mokro Polje 2*, Zadar 1*, sur les deux exemplaires de Srima* et à
Klapavica* (sur un seul côté des deux plaques conservées autrefois, car elles encadraient l'accès) - et ce,
indifféremment, semble-t-il, sur les parapets des ambons octogonaux et ceux des exemples hexagonaux,
comme à Salone.
Ce type d'ambon, qui aurait été accessible du chœur (suivant l'hypothèse vraisemblable de Dyggve
pour Salone) ne trouve d'analogies certaines qu'à Grado14 , à Philippes15 et dans trois régions très éloignées :
la province d'Arabie16 (où la plate-forme est projetée assez loin au Sud du chancel), la Palestine troisième
(Neguev, angle sud-ouest du chancel) et la Cyrénaïque17 , où un ambon de faibles dimensions est accessible
depuis le Nord du sanctuaire.
1.4. Deux cas d 'ambons de nef à double escalier
Malgré les lacunes de la publication, les exemples de Srima*, qui appartiennent au type à escaliers
symétriques disposés sur l'axe Est/Ouest, permettent une approche plus précise de la typologie. Des fragments
de parapet analogues à ceux de Salone, Mokro Polje 2* et Klapavica* (décor en deux panneaux superposés),
appartiennent à un premier ambon, situé dans la nef centrale de l'église nord de Srima* et qui devait être
pourvu d'un double escalier large de 50 cm - ce qui correspondrait aussi à la largeur des pans de la plat
eforme polygonale. Cette dernière reposait sur un socle central en maçonnerie, dont les vestiges se distinguent
sur le terrain (fig. 5-6 p. 155). Ce type ne semble pas représenté à Salone, bien que ces fragments, comme les
suivants, sortent apparemment des carrières de Braô.
On possède pour l'église sud de Srima* une base octogonale d'un autre exemplaire, pour lequel manque
les vestiges de maçonnerie et la plate-forme. Cette base épaisse, en multiples fragments jointifs (on a
l'empreinte des trois agrafes métalliques réunissant les deux blocs qui la formaient), porte des encastrements
de 10 à 12 cm de côté (six ou sept sont conservés), analogues à ceux des colonnettes. Il est d'ailleurs souvent
difficile de distinguer ces supports d'ambons des colonnettes d'autel. Les plaques (103 χ 50 cm) des côtés de
cet ambon plus décoré sont pourvues d'une corniche moulurée au sommet et à la base (fig. 3 p. 155), tout
comme un exemple octogonal de Salone (non situé) et un fragment inédit18 de Zadar 1* (décor de cercles
sécants ajourés). Les deux petits fragments de parapet d'escalier de Stari Grad* (église sud - fig. 4 p. 155)
nous conduisent à supposer un exemplaire analogue à double escalier doté de rambardes.
II. Emplacement
II. 1. Ambon lié au chancel
Le problème principal en Dalmatie est l'absence d'indication sûre concernant l'emplacement de l'ambon
(sauf à Srima*, église nord, cf. infra).

13 Bloc monolithe de trois degrés remployé dans les substructions du vestibule tardif- Salona I, Rome-Split, 1994,
pi. LXV.
14 Voir la note 11, supra.
15 G. Gounaris, op. cit. (8).
16 N. Duval, L 'architecture paléochrétienne et les pratiques liturgiques en Jordanie en rapport avec la Palestine.
Recherches nouvelles, in 'Churches Built in Ancient Times '. Recent Studies in Early Christian Archaeology (ed.
Κ. Painter), London 1994, p. 196 et 198 sur la typologie régionale de l'ambon (souvent hexagonal, accessible depuis le
sanctuaire et dont les dimensions sont comparables aux nôtres), et les parallèles avec la Dalmatie et Grado.
17 ID., Les monuments d'époque chrétienne de Cyrénaïque à la lumière des recherches récentes, Actes du XI CIAC
Lyon 1986, Rome, 1989, p. 2775.
18 II m'a aimablement été montré par P. Vefcié à l'Office des Monuments historiques de Zadar où il est conservé.
Ambon 157

A Salone, Dyggve19 a proposé pour Kapljuò de le placer à l'extrémité nord-ouest du chancel à


l'extérieur du sanctuaire, mais accessible depuis celui-ci. On peut admettre que cette solution valait pour les
petits ambons hexagonaux de KaSié Banjevaëki* et Klapavica* (aussi à cause des dimensions réduites de la
nef de ce dernier site), ainsi qu'à Biaói* et à Lovredina*, où la base est à l'extérieur de l'angle sud-ouest du
chœur, cette fois. On peut également le supposer avec le fouilleur à Zenica-Bilimi§6e* (?), mais la pergola
rectiligne qui se poursuit au-delà, sur les côtés des retours latéraux du sanctuaire, dissimulerait l'installation,
ce qui semble surprenant pour un ambon.
IL 2. Ambon projeté dans la nef
La seconde possibilité, classique dans l'Illyricum, apparaît en Dalmatie, au moins dans l'église nord de
Srima* ; elle consiste à placer l'ambon au centre de la nef dans l'axe de l'entrée du sanctuaire. Les fondations
du socle maçonné sont conservées dans la nef à Srima* (nord), à 2,60 m de l'accès central au chœur.
IL 3. Un cas d 'ambon au bout d'une solea ?
On a supposé à Majdan* que la plate-forme quadrangulaire surélevée à l'extrémité sud-ouest du couloir
axial partant du sanctuaire, pourrait représenter un ambon, dont la forme n'a pu être définie plus précisément
en l'absence d'éléments sculptés.
III. Conclusions
On ne peut qu'esquisser un tableau encore relativement imprécis pour cette installation rare et
assurément tardive en Dalmatie, où elle est attestée à partir du (milieu du ?) VIe s. Deux sortes d'ambons,
correspondant apparemment à deux types d'emplacement, coexistent. Le premier, plus courant, et accessible
depuis un des angles occidentaux du chancel par un petit escalier étroit sans parapets latéraux, possédait une
plate-forme hexagonale supportée par six colonnettes. La plate-forme du second modèle, projeté dans la nef
(sur l'axe longitudinal à Srima* nord), était également polygonale (plutôt octogonale) avec deux escaliers
symétriques peut-être dotés de parapets dans certains cas. Les seuls éléments dont on dispose, fragmentaires
dans la plupart des cas, proviennent des plaques de parapet des plate-formes. Fabriquées en série, en calcaire
de Braö, sur le type des modèles standard en marbre*0 importés de Proconnèse ou de Thasos, elles ne suffisent
pas pour différencier les deux types dont la plate-forme est toujours polygonale.

ABSTRACT SAÈETAK
Various fragments of ambon (pulpit), parapet slabs as Razliëiti ulomci baza, djelova i ograda stepenica, kao
well as bases and stair remnants, were found in Salona i ploca ograde ambona-propovjedaonice, nadeni su u
and on ten other Dalmatian sites (2 examples in Saloni i na jo§ deset dalmatinskih lokaliteta (dva su
Srima; 2 more cases of the hinterland are uncertain). primjerka u Srimi; dva su primjeka iz unutraSnjosti
There are two types of ambon in Dalmatia provincije veoma nesigurna). Postoje dva tipa ambona
corresponding to two possible areas in the church. The prema kojima mozemo razlikovati i dva tipa njihovog
first one, with an hexagonal platform, has a direct polozaja u crkvi. Prvi je ambon sa Sesterostranom
access from the choir through narrow stairs without platformom do koje se stize iz ugla svetiSta s uskim
parapets. The second one, also with a polygonal stepenicama bez ograde. Drugi, takoder s viSestranom
platform - often octogonal - was situated in the platformom, ali òeSóe osmerokutnom, je istaknut u
(central) nave and two sy metrical stairs oriented E.- glavnom brodu crkve, a do njega vode dva simetriëno
W. leading to the platform. These two main types of postavljena stepenista orijentirana IZ. Ova dva tipa
pulpit are often difficult to set apart, as the remaining ambona se ne mogu razlikovati uvijek jer su djelovi
parapet slabs (mass-produced on the island of Brae, njihovih ogradnih ploòa nedovoljni i radeni serijski na
between the 6th century and the 7th century) are, at Bracu, u 6. i 7. stoljeéu.
this time, the sole means of identification.

19 BR0NDSTED-DYGGVE, RS I, Copenhague, 1928, texte p. 88-89, dessins et coupe fig. 38-39, restitution d'ensemble
fig. 80.
20 On a un seul minuscule fragment en marbre blanc à Salone : Salona I, Rome-Split, n° VIII. 15, p. 193-194. Cf. les
exemplaires en Proconnèse de Poreò et Pula, note 3, ou celui à plate-forme circulaire retrouvée dans l'épave de
Marzamemi : Kapitän, Marzamemi, Corsi Rav. 27, Ravenna, 1980, p. 98-118.
VlSNJIC
» HOM
KlSEL
ô Archevêché
Ò Cathédrale
• Baptistère
CARTE DE REPARTITION DES BAPTISTERES
Baptistères 159

LES BAPTISTÈRES
Baptistries Krstionice

Une des difficultés majeures de l'étude des très nombreux baptistères dalmates vient de l'absence totale
des sources sur la (ou les) liturgie(s) pratiquée(s) dans notre région, où près de 20% des églises ont pourtant
livré une installation baptismale plus ou moins complète1 (cf. la carte de répartition p. 158). On peut certes
supposer une parenté avec les rites attestés à Aquilée (sermons de Chromace et Rufin)2 ou Rome
(sacramentaire gélasien pour le VIe s.)3 et ceux de Remesiana en Illyricum oriental, décrits par Nicétas4 .
Nous rappelons brièvement ici les rites de base tels que les analyse V. Saxer. Primitivement, on
baptisait collectivement des adultes, en groupe souvent assez nombreux - et ce une seule fois l'an, à Pâques
(ou éventuellement deux : aussi à la Pentecôte à Rome). Au VIe s. on prendra l'habitude de baptiser plus
souvent, lors des fêtes les plus importantes (Noël, natalis d'un saint vénéré localement, etc.) dans le but
d'éviter, semble-t-il, une longue cathéchèse. Pendant le Carême, sermons et enseignements variés rappelaient
les bases de la foi à la communauté, qui accompagnait ainsi la formation des néophytes avant Pâques.
Après une lecture éventuelle, la cérémonie débutait par l'abandon des vêtements, d'où l'utilité d'un
vestiaire (imité des thermes) et d'un espace baptismal clos. Après avoir abjuré les démons et proclamé sa foi,
le catéchumène, assisté par un diacre, était immergé, debout, accroupi ou agenouillé, dans une cuve de
dimensions suffisantes. Vaste et profonde, cette cuve, au fond en contrebas du sol du baptistère, symbolisait
par un mouvement de descente (au tombeau) et de remontée-résurrection, la mort puis la nouvelle naissance du
néophyte, ensuite séché à l'aide d'un linge blanc. Suivait la chrismation, signe de croix effectué sur son front
avec le Saint Chrême qui montrait l'aptitude du nouveau baptisé à témoigner sa foi, grâce à l'action de l'Esprit
Saint. Enfin, habillé de blanc, il était admis à participer pour la première fois à la synaxe eucharistique et à
communier dans l'église, dont l'accès lui était jusqu'alors restreint. Ce dernier acte de la cérémonie,
progressivement abandonné ou non mentionné, semble-t-il, en fin de période5 (le sacramentaire gélasien
l'ignore, mais peut-être parce que cela allait de soi), demande la proximité relative d'un édifice de culte ou
d'une annexe dotée d'installations liturgiques. Le passage du baptême des adultes à celui des enfants aboutit
de toute façon à simplifier la préparation et la cérémonie.
Le mobilier utilisé est donc le suivant : la cuve, qui seule est strictement nécessaire, un ambon qui
pouvait (mais très rarement) exister pour les lectures de l'Evangile et une cathèdre si l'évêque confirmait dans
le baptistère (dans une abside par exemple6 ).
Les différents espaces (local pour l'enseignement, vestiaire éventuel, pièce proprement baptismale
abritant la cuve, fermée et proche d'une église, lieu pour l'onction) ne sont pas forcément différenciés, ni
même séparés, surtout dans de petites églises. Lorsqu'ils le sont, la salle baptismale n'est que le centre d'un
ensemble de pièces servant plus ou moins directement au baptême ou établissant une communication avec
l'église. Il est malaisé de préciser la fonction de chaque salle. Seule la présence d'un dispositif liturgique
spécifique peut permettre de décider qu'une pièce voisine d'un baptistère avait un rôle dans la cérémonie.
Nous examinerons d'abord le bâtiment affecté à cet usage.
I. LE BATIMENT
II est très probable que certaines similitudes entre des monuments de la même province proviennent de
directives de la métropole. En tout cas, les parentés indiscutables observées dans ce cadre régional étroit

1 A. Khatchatrian, Les baptistères paléochrétiens, Paris, 1962 (connaissait une douzaine d'exemples, classés pour
l'intérieur de la province dans la partie "Grèce, Balkans, Constantinople", la côte dans "Espagne, Gaule, Italie,
Allemagne, Autriche, Dalmatie, Istrie, Suisse") ; I. Nikolajevic, RanohriSóanske krstionice u Jugoslaviji [Les
baptistères paléochrétiens en Yougoslavie, en cyrillique, rés. français], ZRVI 9, Beograd, 1966, p. 240-256 (18 cas) ;
D. RENDlé-MloÒEVlC, Battisteri in ambienti rurali nell'Adriatico orientale, Corsi Rav. 19, Ravenna, 1972, p. 281-295
(20 cas) ; P. Chevalier, Les baptistères paléochrétiens de la province romaine de Dalmatie, Diadora 10, Zadar,
1988, p. 111-162 (aujourd'hui 47 sites sont assurés, Salone comprise, et cinq sont hypothétiques ; une dizaine
d'exemples sont venus s'ajouter à notre recensement de 1988 : Vïd-Narona 2*, BegovaCa*, Bilice*, Cista*, Kotor*,
Kuti*, Postira*, Siano*, Visnjica* et, en 1995, peut-être le 2e baptistère de Zadar).
2 V. Saxer, Les rites de l'initiation chrétienne du IIe au VIe s., Spoleto, 1988, p. 349-364. Voir, en dernier lieu,
G.C. Menis in Antiquité Tardive 4, Paris, 1996, à paraître.
3 Ibid., p. 597-624.
4 Ibid., p. 365-380.
5 Ibid., p. 639-643.
6 Cf. J.-Ch. Picard, Ce que les textes nous apprennent sur les équipements et le mobilier liturgique nécessaires au
baptême dans le Sud de la Gaule et l'Italie du Nord, ActesXI CIAC Lyon 1986, Rome, 1989, p. 1451-1468.
160 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

résultent sans aucun doute de l'imitation commune des modèles les plus prestigieux : ceux de Salone et Zadar-
lader 1*, pour l'emplacement de l'annexe baptismale, la forme de la cuve et, dans une moindre mesure, pour
celle du baptistère lui-même. Il conviendra d'étudier d'abord l'emplacement, le type architectural, les
dimensions, l'élévation et les accès du baptistère proprement dit, pour tenter de déterminer ensuite quelques
constantes régionales possibles.
1.1. Emplacement
II n'y pas de règle vraiment fixe, si ce n'est l'usage habituel d'une salle distincte de l'église, mais
toujours proche. On peut déterminer de façon très schématique quelques constantes ou, au moins, divers
pourcentages quant aux situations possibles de l'annexe baptismale, toutes formes confondues. On dégage
immédiatement trois grandes catégories : les salles accolées directement à l'église, celles qui sont prises dans
un groupe d'annexés flanquant l'église ou séparées d'elle par une pièce intermédiaire, enfin les baptistères
réellement isolés, sans aucun lien avec l'édifice de culte. De fait, en Dalmatie, ce dernier groupe est limité à
cinq exemples de deux types architecturaux différents et dont la situation par rapport à l'église ne varie pas
moins. Nous trouvons à Biaéi* un octogone indépendant près du mur méridional d'une basilique à trois nefs, à
Pridraga* un octogone à absidiole orientale à quelques mètres au Sud d'une église à chœur triconque, et à
Siano* un dernier octogone isolé au Nord d'une église au plan non défini. La forme de la salle qui contient les
fonts baptismaux de Begovaèa* au Sud de l'édifice de culte n'est pas déterminée. Le baptistère episcopal
d'Osor*, d'abord quadrangulaire puis doté d'une abside, était isolé au Nord-Est de la basilique double. Les
deux baptistères de Salone sont encadrés par un complexe d'annexés important qui flanque indirectement la
nef nord de la Basilica urbana et de la Basilica cum baptisterio.
Trente-trois annexes baptismales dalmates flanquent directement l'église, 28 au Nord et cinq au Sud.
Une annexe intermédiaire assure la liaison pour cinq autres baptistères, trois au Nord, un au Sud et un
(Homolj-Kiseljak*) à l'Ouest du vestibule. Ce dernier emplacement est rare, il n'apparaît semble-t-il que
quatre ou cinq fois autour de la Méditerranée7 .
A Kotor*, c'est l'extrémité orientale du bas-côté nord qui tient lieu de baptistère. On ignore si cet espace
était limité à l'Ouest et dans les entrecolonnements à l'aide d'éventuelles barrières basses ou hautes. De même,
la seconde cuve, tardive, de Dikovaoa* est placée dans l'angle nord-ouest de la nef septentrionale de l'église.
Une prédilection pour un emplacement septentrional semble évidente (34 exemples sur 43 connus,
Salone comprise, soit plus de 76 % des cas) en imitation du modèle salonitain, mais avec des solutions assez
diversifiées. Les formes qu'adopte la salle baptismale varient elles aussi sensiblement.
1.2. Type architectural
La grande majorité des baptistères du monde chrétien - la Dalmatie est dans la règle - ne sont pas des
édifices autonomes mais des annexes plutôt périphériques. Le point de vue fonctionnel l'emporte généralement
sur la recherche architecturale, ceci est très sensible dans notre région. On y a très rarement eu recours a des
types architecturaux élaborés, parfois seulement dans un second temps (à Salone notamment). Même les
quelques édifices de plan centré, qui témoigneraient d'une plus grande ambition architecturale, restent ici d'une
très grande simplicité, sauf celui de Zadar 1*, si on les compare aux baptistères à déambulatoire d'Italie ou de
Gaule méridionale. Les baptistères dalmates sont bien, comme le disait A. Grabar8 en introduction à l'ouvrage
de A. Khatchatrian en 1962, "de simples constructions utilitaires" qui semblent "étrangères aux réalisations
proprement architecturales".
1.2.1. Salle quadrangulaire
La solution la plus simple était l'adaptation d'une pièce rectangulaire simple, sans autre signe distinctif
que la cuve qu'elle abritait. C'est aussi la forme la plus courante : elle concerne un peu plus de la moitié des
exemples de notre étude, quelle que soit l'époque de leur construction, soit une bonne vingtaine de cas. Ces
pièces n'ont pas d'emplacement caractéristique. Leur taille est évidemment très variable : de 8,40 m2 (2,80 χ
3 m à Mogorjelo*) à plus de 50 m2 (11,20 χ 4,70 m à Crvenica*), pour les mesures internes. Celles qui
flanquaient l'église devaient être couvertes par un appentis à la manière d'un bas-côté. A Lovreöina*, on
distingue encore, au-dessus de la porte qui ouvre sur la nef au Sud, les encastrements destinées aux entraits de
la charpente. C'est aussi le seul exemple où l'éclairage soit attesté : deux fenêtres, sans doute cintrées, situées

7 Sodini-Kolokotsas, Alila II, Paris-Athènes, 1984, p. 178, citait en plus du baptistère d'Aliki, deux églises de
Majorque, Lepenica, Lavant, Abou Mina et Finale. On peut ajouter aujourd'hui Saint-Hermentaire et Notre-Dame du
Brusc en Provence, ainsi que la basilique 2 du fort "Krumovo Kale" en Bulgarie (N. Tchaneva-Detchevska, Les
édifices cultuels sur le territoire bulgare pendant la période paléochrétienne à la lumière des nouvelles données,
Actes XI CIAC Lyon 1986, Roma, 1989, fig. 3a, p. 2497). N. Duval estime, quant à lui, qu'il s'agit là du dispositif
assez banal de "l'église bloc" analogue à celui formé avec le baptistère derrière l'abside (comme en Afrique).
8 In A. Khatchatrian, op. cit. (1), Avant-Propos, p. XI-XV.
Baptistères 161

entre deux lésènes à l'opposé de la porte.


1.2.2. Pièce rectangulaire à abside orientée
L'annexe peut être plus "adaptée" à sa fonction baptismale. Ceci sera particulièrement sensible
lorsqu'on aura modifié son aspect original simple, par l'adjonction notamment d'une abside orientée. Ce fut le
cas à £itomisliéi*, phase 2 (cf. ci-dessous), ainsi qu'à Osor*, où l'abside semi-circulaire saillante, pavée de
mosaïque, était nettement surélevée par rapport à l'espace quadrangulaire primitif contenant la cuve. Elle était
de plus barrée par un chancel à accès central, précédé de deux degrés, ménageant une sorte de petit sanctuaire.
Grâce à cette adjonction pour un rite précis (pour placer un autel ou une chaire), on aboutissait en outre à une
augmentation de la surface utile. Le contraire se produisit à Mokro* et Srima*. L'abside tardive y fut inscrite
dans un massif qui occupa l'extrémité orientale de la salle, la réduisant d'autant, et obturant une porte à
Srima*. Mais ces quatre transformations dénotent un souci d'amélioration de l'espace rectangulaire et une
modification possible des rites. A Muline*, une adjonction similaire aurait abouti à la création d'un baptistère ;
l'absidiole possédait trois pans externes (cf. supra les absides polygonales). Cinq baptistères avaient été dotés
d'une abside dès le départ (Dikovaca*, Dabravine*, Kotor*, Otok* ?, Ëitomislici*, phase 1). Sur ce dernier
site, l'exèdre peu profonde abritant la cuve au Nord-Est de la pièce était à l'origine une abside inscrite,
orientée exceptionnellement au Nord, mais on ajouté dans la phase 2 une grande abside orientale qui la
remplace ou joue un rôle en rapport avec le baptême. A Kotor*, l'extrémité du collatéral nord sert de
baptistère ; elle est liée à l'abside qui termine ce bas-côté.
Cette forme à absidiole est répandue sur tout le pourtour de la Méditerranée. L'abside constitue la seule
particularité architecturale et il est souvent malaisé de déterminer sa fonction spécifique, sauf à Osor. Peut-être
abrite-t-elle l'évêque, ou le prêtre, qui présidait la cérémonie surtout à l'occasion de l'onction post-baptismale.
Cependant,
"focalisation"l'absence
sur la cuve
de cathèdre
qui n'est est
jamais
surprenante
placée dans
dansTabside
cette hypothèse.
(comme enIl Syrie-Palestine,
n'y a pas en àDalmatie
Chypre, en
de
Arménie et jusque dans l'Illyricum oriental voisin), sauf à Zitomisliéi* dans l'abside d'origine. L'absidiole de
Muline* est supposée avoir contenu la cuve. Cet exemple douteux serait de toute façon très tardif et
exceptionnel. Si, à Osor*, l'abside est surélevée, à Dabravine*, pour des raisons topographiques, le niveau de
l'abside est inférieur de quatre degrés à celui du reste de l'annexe qui abrite la cuve ; son rôle liturgique est
peut-être différent (elle peut abriter un culte funéraire ?).
Les dimensions de ces salles sont assez importantes ; les mesures internes varient en effet de 7,50 χ 4 m
environ (Srima*, phase 2) et 17 χ 5,50 m environ (Zitomisliéi*, phase 2). Toutes les absides étaient soit
voûtées en cul-de-four, soit simplement charpentées en appentis comme le reste de l'annexe - ou de la nef
latérale à Kotor*. Sauf à Osor*, où il s'agit d'un bâtiment indépendant à toiture en bâtière, et à Dikovaöa*
(même type d'élévation), où un couloir sépare nefs et baptistère, toutes ces salles à absides sont accolées à
l'église - voire même comprise dans l'édifice comme à Kotor*.
1.2.3. Plan centré
II nous reste à envisager les sept (ou huit ?) baptistères dalmates de plan centré (il y en a deux autres à
Salone). Ils présentent des solutions différentes mais pas foncièrement révolutionnaires. Les formes centrées,
idéales et fonctionnelles, ont été très appréciées par les architectes de l'Antiquité classique. Ces plans
appartiennent, comme la basilique longitudinale, au répertoire architectural de l'époque. On les utilisait sans
distinction pour des bâtiments religieux ou civils, isolément (mausolées, martyria, baptistères), ou en les
intégrant dans un ensemble de pièces (thermes, habitat, complexe ecclésial, etc.). Les bâtiments de ce type
n'ont donc pas de fonction fixe. La cuve baptismale placée au centre est magnifiée par le cadre architectural,
dont la forme peut être symbolique, et qui offre, de plus, des possibilités de circulation pratique. On attribue
au plan octogonal pour les baptistères un symbolisme particulier9 à la suite de saint Ambroise. Il ne faut ni le
surestimer ni perdre de vue que ce plan avait une longue tradition, spécialement dans les thermes. Le premier
exemple de baptistère octogonal apparaît bien à Milan (Sainte-Thècle) à la fin du IVe s., mais la symbolique
ambrosienne s'est surimposée à des éléments préexistants. La grande diffusion de ce plan dans l'Italie du
Nord, la Provence, les Noriques, etc. ne s'explique pas par la seule influence de saint Ambroise, aussi
importante fût-elle.
Il n'y pas de baptistère triconque, tétraconque, cruciforme ou circulaire dans notre région. Sa grande
similitude typologique et son emplacement semblable à celui du baptistère de l'église nord de Stobi10 avait
conduit par erreur à attribuer d'abord une fonction baptismale au tétraconque situé au Nord du vestibule à
Bugojno-Cipuljié*11 ; la découverte d'une tombe infirma cette hypothèse12 .

9 G. DE Angelis d'Ossat, Origine e fortuna dei battisteri ambrosiani, Arte Lombarda 14, Udine, 1969, p. 1-14.
10 Cf. par exemple J. Wiseman, Stobi. A Guide to the Excavations, Beograd, 1977, fig. 1, p. 27.
11 V. ΡΑδκνΑίΛΝ,ΛΡ 10, Beograd, 1968, p. 159-162.
12 Ιό., ΑΡ 12, Beograd, 1972, p. 170
162 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. I - Coupe du baptistère de Povlja (d'après D. Domandò).


Fig. 2 - Coupe du baptistère de Zadar 1 (d'après P. VeSic).
Fig. 3 - Vue de l'intérieur du baptistère de Nerezi (cl. D. Basier).
Baptistères 163

II existe un seul exemple de bâtiment hexagonal, intérieurement hexaconque, à la base : le baptistère de


la cathédrale de Zadar 1* (longueur externe Nord/Sud 10 m ; diamètre interne environ 9 m), d'ailleurs assez
complexe. Il a été reconstruit à l'identique en 1990, sur la base de la documentation recueillie pendant la
première Guerre mondiale, avant sa destruction par un bombardement au cours de la seconde. Au centre des
pans extérieurs, six niches étroites se poursuivent jusqu'à l'appentis qui couvre les voûtes en cul-de-four des
six conques internes. Celles-ci correspondent aux angles de l'hexagone et supportent un tambour également
hexagonal (diamètre 6 m environ), mais décalé par rapport à la base, et qui est percé de six fenêtres cintrées.
Un contrefort épaule chaque angle du tambour dans le prolongement d'une niche inférieure. La voûte nervurée
surbaissée qui couronne l'espace central (hauteur 9 m environ) disparaît à l'extérieur sous un toit de tuiles
pyramidal à six pans (hauteur totale 12m).
La Dalmatie compte huit ou neuf (?) baptistères octogonaux (dont deux à Salone), adoptant eux aussi
des solutions architecturales assez diverses. L'octogone isolé au Sud de la basilique de Biaci* est simple
(diamètre interne 4,50 m environ), comme sans doute celui moins bien connu de Siano*. Ces deux exemples
devraient avoir été couverts, au-dessus d'une rangée de fenêtres, par une voûte à huit nervures que dissimulait
un toit de tuiles pyramidal à huit pans. A Nerezi*, Postira* et Povlja*, l'octogone est inscrit dans un massif
carré, situé entre deux annexes en enfilade, au centre du flanc nord de l'église, pour les deux premiers
exemples. Celui de Nerezi* est simple (diamètre interne 5 m environ), tandis qu'à Postira* et Povlja* quatre
niches situées dans les angles du massif augmentent sa surface (Postira* : diamètre interne sans conques
5,65 m ; avec elles 7,35 m - Povlja* : diamètre interne sans conques 5 m environ, avec elles 6,50 m environ,
sans compter une probable abside orientée plus profonde, qui a disparu). Sur ce dernier site, l'élévation est
conservée : il s'agit d'un octogone percé de quatre fenêtres cintrées dans les pans dépourvus de niches, puis
une coupole conique nervurée à huit pans (hauteur 10 m). Un octogone plus réduit apparaît à l'extérieur au-
dessus du massif carré couvert d'un petit appentis. Ce faux "tambour", reposant sur la naissance de la voûte,
ne supportait que la toiture de tuiles extérieure (hauteur totale 12 m environ). Le baptistère de Pridraga* était
également octogonal (diamètre interne 4 m environ) et doté d'une profonde absidiole orientale voûtée en cul-
de-four ; il occupe un pan de l'octogone sans doute couvert par une voûte nervurée, que coiffait au sommet un
toit de tuiles à huit pans (cf. des exemples de Grado notamment13 ). Citons encore pour mémoire l'exemple
supposé de Split 6* (Saint-Felix) et les deux baptistères salonitains du VIe s., octogonaux à l'extérieur et
circulaires à l'intérieur, couverts par une coupole14 . Dans des baptistères insérés dans un complexe, comme à
Nerezi* ou Postira*, la surélévation était nécessaire pour permettre l'éclairage par une claire-voie : la série de
pièces qui les enserrait excluait l'existence de baies à un niveau inférieur.
1.3. Accès
On ne connaît pas leur emplacement pour trois des baptistères isolés : Biaéi*, Pridraga*, et Siano*.
Deux portes sont disposées orthogonalement à Osor*, à l'Ouest et au Sud vers la basilique primitive. Cette
dernière sera d'ailleurs murée dans une phase tardive, modifiant le trajet baptismal.
Les salles séparées de l'église par une annexe communiquent logiquement grâce à celle-ci avec la nef ou
avec l'extérieur. Les baptistères flanquant l'église peuvent ouvrir directement sur celle-ci (Bilice* sur l'abside
sud, Grohote*, Lovreôina*, Mokro*, Postira*, Srima* phases 1 et 2, Vrba*) ou ne communiquer que par
l'intermédiaire d'une ou plusieurs annexes, notamment le vestibule (Bare*, Cim*, Dabravine*, Mogorjelo*,
phase 2, Mujdziéi*, Stari Grad*, Éitomisliéi*). Certains enfin ne sont peut-être accessibles que de l'extérieur
(Mogorjelo*, phase 1, Muline* ?, Otok* ?).
La communication avec d'autres pièces, la disposition sur un axe ou en équerre, l'unicité comme la
multiplicité des ouvertures peuvent suggérer des trajets plausibles. Mais, à cet égard, les portes de la salle sont
loin de suffire pour aboutir à une proposition : l'analyse de la cuve est aussi nécessaire.
Π. La cuve
Ce sont des cuves à immersion plus ou moins totale. Elles revêtaient diverses formes et possédaient
souvent des emmarchements internes facilitant descente et remontée. Elles étaient creusées ou construites plus
ou moins profondément dans le sol de la salle qui les abritait, à un emplacement variable. Les parois et le fond
étaient maçonnés en petit appareil de briques ou plus souvent de pierre calcaire. L'enduit interne de mortier
hydraulique est présent dans la plupart des cas, même lorsque les publications, très lacunaires (la profondeur
n'est indiquée par exemple que dans 35 % des cas) ne le précisent pas. Il était parfois complété par un placage

13 Pour Santa Eufemia, cf. P.L. Zovatto, // battistero di Grado, RAC 23-24, Roma, 1947-1948, p. 231-251 ; pour
l'église sur la Piazza Vittoria, cf. M. Mirabella-Roberti, / battisteri dell'arco Adriatico, AAAd 13, Udine, 1978,
p. 501-503.
14 Par exemple Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951, p. 30-33, 49-56 ; id., Le baptistère de la basilica urbana
à Salone d'après les fouilles de 1949, Actes du VCIACAix-en Provence 1954, Città del Vaticano-Paris, 1957, p. 194-
198 ; D. RENDlé-MlóÒEVié, Tipologia dei battisteri salonitani, Corsi Rav. 19, Ravenna, 1972, p. 267-279.
<gEGOVACA
O\BUGOJNO-ClPULJIC
ZaDAR-/40£/?1
BlOINA-POLAÔA
■fr Bare + HOM
Ο HOM
aGRADAC -Χ
ô ClM\ OKUTI
VMOKRO 0 ^
* DlKOVAÔA 1>
Ο DlKOVAÔA 2
CARTE DE REPARTITION
DES FONTS BAPTISMAUX
1 Φ Stari Grad 1
♦ Stari Grad 2
Premier type Second type TROISIEME TYPE
Ο ronde © hexagonale cruciforme
D carrée ® octogonale * quadrilobée
0 ovale
ω semi-circulaire
Baptistères 165

de pierre ou plus rarement de marbre. Pour augmenter sa profondeur, le rebord de la cuve était fréquemment
surélevé en margelle au-dessus du sol de la pièce. Certains bassins enfin étaient munis d'une canalisation
d'arrivée d'eau, et/ou d'un trou d'évacuation dans leur fond (rarement des deux dispositifs à la fois).
II. 1. Emplacement
Nous avons signalé plus haut que la cuve, toutes formes confondues, ne faisait pas l'objet d'une
focalisation visuelle ou processionnelle, fréquente dans les schémas orientaux quand la cuve est abritée à l'Est
de la salle par une abside (sauf dans le cas douteux de Muline* et celui simplement supposé de âkrip*, avec
remploi possible d'un petit bassin de thermes privés). La cuve est généralement au centre de la salle, dans la
moitié des cas dont on connaît la situation dans le bâtiment, quelle que soit la forme de ce dernier. On pouvait
donc la contourner. Le volume de la cuve par rapport à la surface de la salle posait parfois un problème de
circulation : il ne semble pas y avoir souci de proportion entre les tailles respectives de la cuve et de la salle ;
La proximité des murs d'une annexe trop réduite ne facilitait l'accès aux escaliers de la cuve cruciforme
centrée, ni à Mogorjelo* (50 cm entre les murs et les trois emmarchements) ni à Bioina-Polaöa* (60 cm à l'Est
et à l'Ouest, 40 cm au Nord). Ces petites salles, pratiquement "remplies" par la cuve, ne pouvaient
certainement pas contenir tous les participants au baptême, qui devaient être relégués dans une annexe voisine
(à moins qu'il ne s'agisse de baptêmes individuels). D'autres dispositifs ne sont pas favorables aux
déplacements circulaires. Dans la seconde phase, la cuve de Èitomisliéi* n'est pas accessible au Nord, le long
de la courbe de l'exèdre qui l'abritait, mais de l'Est. Trois cuves (Grohote*, Gradac* et Vrba*) sont appuyées
à un mur, ou du moins situées à la base de celui-ci - ce qui limite les possibilités de circulation.
Neuf cuves s'écartent plus ou moins du centre de la salle, souvent à cause de la disposition des portes.
Trois d'entre elles occupent le tiers oriental de l'annexe à égale distance des murs latéraux (Cim*, Klobuk* et
Otok*) ; on peut ajouter ici la seconde cuve de Dikovaéa* à l'extrémité occidentale de la nef nord. La cuve de
Mokro* occupe l'extrémité occidentale de la salle ; celle de Bilice* le centre du tiers sud du baptistère. Enfin
les deux cuves superposées de Homolj-Kiseljak* et celle de Mujdziéi* sont implantées au Nord de la pièce. La
surface de l'annexe laissée libre par cet emplacement décentré pouvait être consacrée à un des rites
secondaires, voire à l'attente ou au vestiaire.
II.2. Typologie
IL 2.1. Les trois grandes catégories
Trois grands types de cuve apparaissent en Dalmatie. Nous retenons ici la forme de l'ouverture
supérieure, puisque, nous le verrons, le massif extérieur ou la margelle peuvent la reprendre ou différer
totalement, tout comme les paliers intérieurs dans certains cas. Ces trois types ont connu une fortune
chronologique15 et géographique différente (cf. carte de répartition p. 164).
Les cuves simples quadrangulaires (trois exemples plus un supposé, avant la cuve quadrilobée, à
Klobuk*), circulaires (onze exemples plus un douteux : Bugojno-Oipuljié*), ovale (un exemple) et semi-
circulaire (un exemple), peuvent apparaître dès le IVe s. et cohabitent ensuite longtemps avec des types plus
complexes. Notons que trois des exemples les plus tardifs (Bilice*, Srima*, phase 2, et la seconde cuve de
Dikovaöa*) présentent des fonts circulaires. On retrouve ailleurs cette forme pour de petites cuves tardives
destinées au baptême des enfants.
Les cuves polygonales ne sont généralement pas antérieures au Ve s., ce que reflètent bien les cinq
exemples (plus deux successifs au baptistère episcopal de Salone, phase 1) de ce type, limité grosso modo à la
région côtière. Le premier état de la piscine inédite de Cista* semble avoir été polygonal.
Enfin, les cuves quadrilobées (trois cas) et cruciformes (20 cas plus deux à Salone) sont considérées
comme tardives et datables en majorité au VIe s. La multiplication des baptistères surtout en milieu rural
intervient après la reconquête byzantine. La prépondérance des cuves du troisième type et sa distribution
homogène dans la province jusqu'à Zadar 1* au Nord (qui l'adopte tardivement - comme Stari Grad*)
illustrent bien une banalisation des baptistères que l'on constate aussi ailleurs (en Espagne, en Tunisie, en
Syrie16 ), mais qui est particulièrement évidente en Dalmatie.
La forme de la cuve a suscité, comme celle du bâtiment, des discussions concernant sa symbolique ou
ses origines. Nous avons déjà signalé l'origine ambrosienne qu'on prête aux salles polygonales. Les cuves de
ce type se voient aussi attribuer une signification symbolique17 . L'origine antique du bassin ou de la vasque

15 Cf. N. Duval, L'Espagne, la Gaule, et l'Adriatique, Rapports éventuels dans le domaine de l'archéologie
chrétienne, IX Symposium de prehistoria i arqueologia peninsular, Montserrat, 1982, p. 41.
16 Br. Dufay, Les baptistères paléochrétiens ruraux de Syrie du Nord, in Géographie historique du monde
méditerranéen à l'époque byzantine, Paris, 1988, p. 67-98.
17 P.A. UNDERWOOD, The Fountain of Life in Manuscripts of the Gospels. Appendix B: The Six and Eight in
Baptisteries and Fonts: Archaological Evidence, DOP 5, Washington, 1950, p. 131-138, fig. 69-76. ; D. Di
Manzano, // simbolismo del fonte battesimale essagonale, Aquileia Nostra 39, Aquileia, 1968, p. 49-56.
166 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Plans et coupes des cuves circulaires :


Bugojno, Blagaj (deuxième cuve), Krk 1,
Blagaj (première cuve), Zitomisliéi, Srima (deuxième cuve),
Mokro, Polace 1
Baptistères 167

polygonale thermale a sans doute autant contribué à la diffusion dans la pars Occidentis que l'influence des
écrits de saint Ambroise18 . Une seule des cinq cuves hexagonales de Dalmatie est située dans un bâtiment
polygonal (Pridraga*). On ne trouve pas de recherche de correspondance entre le plan de la salle et la forme de
la cuve, sauf dans ce cas : mêmes les exemples octogonaux de Stari Grad* 1 et de Vid-Narona 2* sont situés
dans une pièce rectangulaire simple. Les parois concaves de la cuve d'Osor* lui donnent un aspect étoile en
plan qui constitue l'unique variante de ce type, assez répandu finalement. Le symbolisme des cuves du
troisième
étendre19 . groupe,
Les quadrilobes
quadrilobées
sontet d'ailleurs
cruciformes,
simplement
est suffisamment
des croixclair
auxpour
extrémités
qu'il nesemi-circulaires.
soit pas utile deNous
s'y
déplorions le manque relatif d'originalité architecturale des baptistères paléochrétiens de Dalmatie. En Afrique
du Nord par exemple, on a souvent placé des cuves très élaborées dans des bâtiments de plan simple. Ce n'est
pas le cas dans notre région : on ne peut qu'être frappé par la grande simplicité des cuves dalmates et
l'homogénéité relative des formes.
11.2.2. Paliers intérieurs
L'implantation diversifiée des accès modifie certes parfois sensiblement leur aspect, mais, dans
l'ensemble, la forme de l'ouverture supérieure est conservée en profondeur, du moins pour les deux premiers
types et les cuves quadrilobées. Cette forme peut d'ailleurs être reprise quelquefois à un niveau et à une
dimension
Srima* 2 etinférieurs,
Homolj-Kiseljak*
constituant1, ainsi
quadrilobes
un ou àplusieurs
Dabravine*).
paliersLes
en degrés
retrait étroits
(circulaire
ainsià constitués
Blagaj-Japra*
ne sont
1 etpas
2,
toujours d'un usage commode. Le type de plan "multiple", à gradins de plans différents, est rare. Ainsi à
£itomisliéi* deux paliers rectangulaires décroissants se succèdent sous l'ouverture supérieure circulaire. La
cuve réduite de Homolj-Kiseljak* 2, quadrilobée à l'extérieur, se rétrécit par un degré circulaire. Les cuves
cruciformes du troisième type présentent des fonds dont le plan diffère au cas par cas suivant l'implantation du
ou des accès (rectangle, carré, octogone, ou croix). L'exemple de Vinjani* est intermédiaire ; c'est en fait la
forme des accès qui varie. Si on la décompose de haut en bas, d'abord cruciforme, la cuve devient quadrilobée
et retourne à la croix grecque avant de passer à un fond carré20 . A Kotor*, les quatre degrés disposés dans les
bras de la croix forment un palier carré à mi-hauteur.

Margelle
SITE Type de la cuve à l'ouverture Forme de la margelle
Begovaöa hexagonale hexagonale
OSOR hexagonale hexagonale
Pridraga hexagonale hexagonale
Vio-Narona 2 octogonale octogonale + les deux escaliers
Stari Grad 1 octogonale octogonale (+ les deux escaliers ?)
Polaöe 1 circulaire circulaire + les deux escaliers
Srima 2 circulaire circulaire
ViSnjica circulaire circulaire
Zitomislici circulaire octogonale
KrkI circulaire octogonale (?)
Vrba semi-circulaire quadrangulaire
POSTIRA cruciforme cruciforme
POVLJA cruciforme cruciforme
Nerezi cruciforme cruciforme
Mujd&ci cruciforme cruciforme
Otok cruciforme quadrangulaire
Srima 1 cruciforme quadrangulaire
LOVREÒINA cruciforme quadrangulaire
MOGORJELO cruciforme circulaire ou polygonale (?)
Kotor cruciforme circulaire ou polygonale (?)
Dabravine quadrilobée cruciforme
Klobuk quadrilobée ovale

18 Cf. N. Duval, op. cit. (15). Elle sont très nombreuses en Italie, en Provence, le long de la côte occidentale de
l'Adriatique et jusqu'à Barcelone en Espagne, ainsi qu'en Orient (en Syrie et en Palestine, à Constantinople, etc.).
19 Etude détaillée de trois exemples dalmates : Br. GabriÒevic, Piscine battesimali cruciformi scoperte recentemente
in Dalmazia, Actes VII CIAC Trier 1965, Berlin-Città del Vaticano, 1969, p. 539-541.
20 Cf. la cuve de Boseuyiik en Turquie actuelle, A. Khatchatrian, op. cit. (1), p. 131.
168 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Fig. I - Vue de la deuxième cuve (circulaire) de


Dikovaca (cl. Monuments historiques de Split).
Fig. 2 - Vue de la cuve hexagonale d'Osor.

Fig. 3 - Vue de la cuve circulaire de Polace 1 (cl. N. Duval). Fig. 4 - Vue de la cuve ovale de Cim.
Fig. 5 - Vue des deux cuves superposées, cruciforme puis circulaire, de Srima (cl. N. Duval).
Baptistères 169

11.2. S Forme des accès


L'emplacement, le nombre ou la forme des escaliers d'accès apportent les seules variations notables de
ces cuves, si l'on excepte pour l'instant le problème du massif extérieur et la margelle. Les accès sont
quelquefois arrondis en lobes quelle que soit la forme de la cuve (Mokro*, Homplj-Kiseljak 1-2*, Gradac*,
deux accès sur quatre). Les bras contenant des escaliers de certaines cuves cruciformes sont parfois moins
larges que le carré central (Dikovaôa*, Otok*). Les angles de ce dernier peuvent encore être abattus pour
augmenter la surface au fond (donnant au fond une forme "octogonale" : Bare*, Srima* 1). Quatre cuves enfin,
et c'est la dernière variante du troisième type, sont en forme de croix latine avec une branche plus longue
(Bare*, Crvenica* et Salone, cuve 3 de la cathédrale) comme les fosses d'autel.
11.2.4. La margelle
Les trois types que nous avons énumérés ci-dessus ne tenaient pas compte de l'aspect extérieur de la
cuve au niveau du sol, qui varie pour les mêmes formes de façon très nette, et change l'appréciation visuelle.
Certains rebords maçonnés reprennent bien le plan de l'ouverture de la cuve, hexagonale, circulaire ou
cruciforme (cf. tableau p. 167). Le massif peut envelopper l'espace central et les escaliers d'accès. La
margelle n'a parfois laissé qu'un arrachement : il est donc parfois difficile de déterminer si elle a bien existé ou
si la cuve affleure effectivement au niveau du sol - ce qui est en principe exceptionnel. La margelle appareillée
ou le niveau supérieur du massif peuvent avoir disparu (Èitomisliéi*, Krk*) ou être omis dans un relevé rapide.
Au contraire, la cuve de Dabravine* est très peu enfoncée dans le sol ; celles de Klobuk* et Vrba* sont, quant
à elles, entièrement en saillie. Le sommet de la margelle recevait quelquefois un placage (Lovreéina*, Vid-
Narona 2*).
11.3. Accès
Un escalier d'accès est nécessaire pour descendre dans une cuve relativement profonde et en remonter.
On comprendra facilement qu'il soit différent selon la forme de celle-ci et inutile dans les cas de rétrécissement
interne par paliers. La hauteur de ces degrés ou paliers d'accès, souvent peu pratiques, se situe à une moyenne
relativement élevée par rapport aux emmarchements classiques, d'escaliers par exemple : de 20 à 35 cm ; leur
largeur minimale semble être de 20 cm, sauf à Zitomisliói* cas extrême (10 cm pour le palier inférieur). En
fait, un seul accès suffit dans l'absolu, mais la tendance a été rapidement de les multiplier dans la mesure du
possible, le plus souvent suivant les points cardinaux, soit pour des raisons de rite (traversée de la cuve), soit
pour des raisons symboliques. Les cuves à quatre accès, circulaire de Homolj-Kiseljak* 1 ou cruciformes
d'Otok*, Dikovada*, Kotor*, Mujd2ici* (un degré de plus à l'Est), Nerezi* et Bicina-Polaöa*, représentent le
type achevé de cette évolution. La cuve également cruciforme de Mogorjelo*, comme celle de Gradac*, n'est
accessible que de trois côtés : le mur qui soutient la seconde bloque un des bras de la croix. Seule l'extrémité
du bras nord-ouest de la croix est connu à Zadar-lader 1*, mais cela n'indique pas qu'il s'agissait de l'unique
accès.

CUVES A DOUBLE ACCES


SITE Type de la cuve Nombre des accès Forme Emplacement des accès
ClM ovale 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Mokro circulaire 2 lobes en vis-à-vis sur l'axe Est/Ouest
Mali Mo§unj circulaire 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Est/Ouest
Polare 1 circulaire 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Est/Ouest
Vio-Narona 2 octogonale 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Stari Grad 1 octogonale 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Stari Grad 2 cruciforme 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
POVLJA cruciforme 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Crvenice cruciforme 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Srima 1 cruciforme 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Nord/Sud
Bare cruciforme 2 escaliers en vis-à-vis sur l'axe Est/Ouest
LOVRE&NA cruciforme 2 escaliers en équerre (bras nord et ouest)
POSTIRA cruciforme 2 escaliers en équerre (bras sud et ouest)

Le dispositif le plus répandu est celui du double accès, que les degrés soient disposés en vis-à-vis,
vraisemblablement sur l'axe de traversée de la cuve (cf. tableau ci-dessus), ou bien en équerre à angle droit
comme à Lovreöina* et Postira*. Il est ainsi plus simple de restituer le trajet baptismal que dans les cuves à
accès multiples. De plus, comme l'a fait remarquer Dyggve dans ses schémas des cuves de Salone, les bras
non pourvus d'escaliers et de profondeur analogue à la cuve pouvaient servir d'espace secondaire destiné à
recevoir une personne et faciliter les mouvements (cf. Povlja*, Stari Grad*, Crvenica* et Srima* 1, axe
170 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

t Cuves simples (plan/plan et coupe) : Cim, cuve ovale ; Vrba, cuve semi-circulaire ; Grohote, cuve quadrangulaire.
Cuves polygonales (plans) : Pridraga, Osor (cuves hexagonales), Stari Grad (première cuve, octogonale).
•l Cuves quadrilobées (plans et coupes) : Homolj-Kiseljak (première cuve), Homolj-Kiseljak (deuxième cuve),
Klobuk (superposée à une cuve quadrangulaire), Dabravine.
Baptistères 171

Est/Ouest, Bare* bras sud, Lovre&na* bras est, Postira* bras est et nord). Un accès unique, impliquant un
retour sur ses pas du baptisé, apparaît pour les deux exemples salonitains et dans le massif extérieur ovale de
la cuve quadriîobée de Klobuk* (piscine tardive, consécutive à la réfection du sol du baptistère). Notons enfin
que, pour beaucoup d'exemples, l'emplacement de l'accès n'est pas connu ou aucun accès n'est prévu. Il
convient de supposer alors l'existence de degrés mobiles en bois (Osor*, Prisoje*, Begovaòa*, Kuti*, Bugojno-
Cipuljió* ?, etc.).
11.4. Ciborium
Le décor des baptistères dalmates est pratiquement inconnu hors de la capitale. Des restes de fresques
imitant des panneaux de marbre sont conservées sur la paroi de la conque nord-est du baptistère de Povlja*
(cf. aussi les fragments provenant de la voûte de celui de Postira*).
La sculpture architecturale se limite aux chapiteaux très simples des baldaquins de Srima* 1, Vid-
Narona 2* et Lovreöina*. Comme l'autel, la cuve baptismale peut être couverte et mise en valeur par un
ciborium21 , mais il n'apparaît que très rarement dans notre région, dans trois ou quatre (?) salles
rectangulaires simples22 . Dans les salles de plan centré, on peut estimer que la voûte joue le même rôle.
Les fonts baptismaux de Lovrecina* ont été restaurés complètement en 1994. Le fouilleur a pu restituer
l'apparence originale de la cuve cruciforme, inscrite dans un massif carré et surmontée par un baldaquin à
quatre colonnes monolithes (entraxe 1,40 m ; hauteur des supports dotés de chapiteaux à quatre feuilles lisses
1,85 m), qui supportent quatre architraves de section carrée et un couronnement pyramidal (non reconstruit).
Un type identique, mais sur plan rectangulaire et sans superstructure conservée, existait au-dessus de la cuve
cruciforme de Srima* 1 (entraxes 1,95 et 1,60 m ; hauteur restituée des supports avec chapiteaux à quatre
feuilles d'acanthe 1,75 m). La margelle de la cuve octogonale de Vid-Narona 2* portait les traces, de part et
d'autre de l'accès axial qu'il ne couvre pas, d'encastrements pour les quatre supports du baldaquin, dont des
chapiteaux fragmentaires ont été recueillis.
11.5. Dimensions
11.5.1. Profondeur
La profondeur est un indice pour le type de baptême pratiqué, ou plutôt pour déterminer la population
concernée, puisqu'il s'agit sans doute - aux Ve-VIe s. qui représente la fourchette de datation dans laquelle
entrent presque tous les exemples dalmates - au moins théoriquement de baptême par immersion plus ou
moins complète.

DIMENSIONS DES CUVES CIRCULAIRES


SITE Forme de la cuve Ouverture : diamètre Profondeur > ou < à 1 m
BlLICE Circulaire 55-60 cm
Krk Circulaire 75-76 cm < à 1 m (incomplète)
Srima 2 Circulaire 75-76 cm <à 1 m
Blagaj-Japra 2 Circulaire lm <à 1 m
2lTOSMISLICI Circulaire 1,10 m ~lm
BUGOJNO-ÖIPULJIC Circulaire 1,26 m < à 1 m (incomplète)
Mokro Circulaire 1,50 m ~lm
Blagaj-Japra 1 Circulaire 1,50 m <àlm
VlSNJICA Circulaire 1,60 m < à 1 m (incomplète)
HOMOLJ-KlSELJAK 1 Circulaire/Quadrilobée 1 m sans les accès >àlm

II est évident que certaines cuves (très tardives comme celle de Homolj-Kiseljak* 2, Dikovaòa* 2 ou
Bare* 3) ne permettaient pas l'immersion d'adultes, pour laquelle 50 à 60 cm d'eau sont à la rigueur
suffisants, pour peu qu'on s'agenouille et se penche (cf. Grohote*, 52-65 cm ; Polace 1*, 60 cm). Un premier
groupe comprend des cuves dont la profondeur s'échelonne de 70 à 90 cm : Blagaj-Japra* 1 et 2, Dabravine*,
Vinjani*, Mogorjelo*, Bare* 2, Srima* 2 et première cuve hexagonale de Salone ; cette profondeur est
conservée à Postira* et restituable à Gradac*, Klobuk*, et Nerezi*.
La moyenne semble se situer autour d'im: Mokro*, Otok*, Stari Grad* 1 (?), Zadar 1*, Vid-

21 Th. Klauser-A. Alföldy-A.M. Schneider, in Reallexikon fur Antike und Christentum, T. 3, Stuttgart, 1957,
s.v. VI. Piscina-Ciborium, col. 82.
22 Radimsky a observé à Majdan* une base circulaire (diamètre 1,90 m), haute de 70 cm, présentant en place un
tronçon de colonne et trois arrachements. Il en a déduit l'existence d'une cuve monolithe mobile (ronde ?) posée sur la
base, et autour d'un ciborium reposant sur quatre colonnes (entraxe maximum restitué 1,20 m). Mais la colonnette
conservée a le diamètre d'un support de table.
172 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

■-- ■r

I p—— .
\ ---

Cuves cruciformes (plans et coupes) : Nerezi, Prisoje, Dikovaca,


Povlja, Bare (avec les réfections tardives), Otok (avec l'obturation tardive d'une branche)
Baptistères 173

Narona 2*, £itomisliéi*, Crvenica* ? ; seconde cuve hexagonale du baptistère episcopal et celui de la Basilica
cum baptisterio de Salone. Quelques cuves sont plus profondes et l'immersion totale d'un adulte pouvait s'y
pratiquer debout : Povlja* (1,15 m), Prisoje* et Stari Grad* 2 (1,20 m), Bare* (1,25 m), Lovreòina* (1,35 m),
Homolj-Kiseljak* 1 (1,50 m) ; Salone, cuve cruciforme du groupe episcopal (1,20-1,30 m). Un rebord en
saillie, non reconnu dans la plupart des cas, pouvait encore augmenter cette profondeur, nous l'avons signalé.
L'immersion des adultes ne cède véritablement de terrain qu'à une date très basse. La diminution
tardive des profondeurs, qu'on décèle bien à Dikovaòa* 2, Srima* 2, Homolj-Kiseljak* 2, ou Bare* 3
(deuxième réduction) s'explique donc par le baptême des enfants.
11.5. 2. Volume et contenance
La profondeur ne peut à elle seule donner une idée complète des trois dimensions de la cuve, de la
surface utile du fond ou de sa contenance. Les mesures internes des différentes cuves sont beaucoup plus
variables, bien entendu, que leur profondeur. Cette dernière est, dans une certaine mesure, imposée par les
besoins strictement liturgiques, sujets eux-aussi à quelques variations.
Les diamètres intérieurs des cuves circulaires s'échelonnent de 55-60 cm à 1,50-1,60 m (cf. tableau ci-
dessus). La cuve ovale de Cim* mesure 1,80 m sur l'axe Est/Ouest (x 1 m - axe Nord/Sud) ; celle
quadrangulaire de Grohote* 1,35 χ 1,10 m. Les cuves hexagonales ont une largeur interne maximale de 90-
100 cm à Begovaòa*, 1,30 m à Pridraga* et 1,80 m à Osor* (1,10 m et 1,30 m respectivement pour les cuves
octogonales de Stari Grad* 1 et Vid-Narona 2* sans les accès) ; celle des cuves quadrilobées varie de 85-
90 cm (Homolj-Kiseljak* 2, 45 cm au fond ; Dabravine*, 35 cm au fond) à 1,20 m (Klobuk*). Parmi les cuves
cruciformes, les plus vastes, outre celles de Salone, sont Prisoje* (largeur interne maximale 2,23 m), Zadar* et
Crvenica* (2 m), Povlja*, Bare* et Biòina-Polaòa* (1,80 m), Lovreòina* et Postira* (1,70 m). Les plus petites
sont celles de Gradac* et Mujdftè'i*. La surface du fond varie d'un cercle de 35 cm de diamètre (Dabravine*)
à 1,20-1,30 m2 à Postira* et Prisoje*.
La moyenne des surfaces se situe entre 50 cm2 et 1 m2 - ce qui peut nous permettre d'évaluer une
contenance moyenne d' 1 m3 pour les cuves profondes d' 1 m.
11.6. Techniques de construction
Toutes les cuves dalmates sont maçonnées. Le massif de blocage extérieur peut être en briques
(Klobuk*) ou plus souvent en pierre. Les parois et la margelle sont faites d'un parement de petit appareil. Ce
type de construction pose un problème d'étanchéité. L'intérieur de la cuve était donc revêtu d'une couche
épaisse de 3 à 5 cm de mortier hydraulique à forte proportion de brique pilée. Cet enduit hydrofuge, parfois
mentionné ou visible sur place (Dabravine*, Mokro*, Mali Mo§unj*, Polace 1*, Prisoje*, Srima* 1 et 2, Stari
Grad* 1 et 2, Zadar 1*, £itomisliéi*, etc.), doit avoir été employé dans toutes les cuves rondes, ovales et
quadrilobées, où le placage est complexe au-dessus de l'enduit. Ainsi le fragment de marbre saillant sur la
paroi interne de la cuve circulaire de Krk* représente-t-il sans doute le vestige du placage d'un accès plutôt
que celui d'un revêtement. Dans les autres types de cuve, le coffrage de dalles interne n'est bien sûr pas
obligatoire et peut se limiter aux accès (Polace 1*, Cim*, Zadar 1* ?), au fond (Krk*, Kotor*, Prisoje*,
Postira*) ou au massif extérieur. De surcroît, il n'est presque jamais en marbre comme au baptistère episcopal
de Salone (noir veiné pour les deux cuves hexagonales ; blanc pour la cuve cruciforme). L'épaisseur des
plaques de calcaire est variable (5-15 cm). Elles sont scellées au mortier hydraulique, bien attesté à Lovreôina*
par exemple, qui complète encore l'étanchéité de l'ensemble.
La construction de la cuve de Postira* est la mieux connue : une fosse carrée a d'abord été creusée et le
fond a été couvert d'une grande dalle monolithe portant des rainures destinées à l'encastrement des plaques du
revêtement interne. Un massif de maçonnerie dessinant une croix grecque a ensuite été construit à l'intérieur de
la fosse, mais la croix déterminée correspond à la limite extérieure de la margelle sommitale. Le massif a reçu
un placage, le revêtement intérieur de dalles verticales de la cuve a été dressé et fixé dans les rainures, et
l'intervalle (1. 40 cm) comblé par un opus caementicum noyé de mortier hydraulique. Le sommet et la saillie
de la margelle étaient également revêtus de plaques en calcaire bitumineux de Braè\
L'intérieur de la cuve de Y\à-Narona 2* est revêtu d'enduit hydraulique peint de fresques représentant
une imitation de placage de trois sortes de marbres polychromes, placées en vis-à-vis sur les pans de
l'octogone. Ce type de décor, somme toute assez simple, est exceptionnel en Dalmatie. Il s'inscrit bien, comme
certains revêtements plus prestigieux, dans une longue tradition d'architecture thermale ou domestique
d'apparat.
11.7. Dispositifs d1 adduction et d'évacuation
On possède très peu d'éléments sur les dispositifs hydrauliques des baptistères. Leur nécessité ne se
faisait sans doute pas toujours sentir, malgré la prescription d'utiliser de l'eau courante, ou l'adduction
pouvait être impossible à réaliser. La cuve pouvait être remplie manuellement et se vider d'elle-même petit à
petit. Ainsi la cuve de Krk* présente-t-elle au fond, sous le dallage plus ou moins étanche, une épaisse couche
174 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ο
1 I

Cuves cruciformes
Stari
Plans: Grad
Dikovaca
et coupes
(deuxième
(première
des cuves
cuve,cuve,
desuperposée
Stari
cl. Monuments
Gradà(deuxième
une cuve
historiques
octogonale),
cuve)deetSplit),
de Mogorjelo.
Mogorjelo,
Lovreôina (avant 1994),
Baptistères 175

de sable marin permettant l'absorption progressive des eaux. Celle de Kotor* avait remployé au fond une
ancienne dalle de libation rainurée avec son godet central. On peut parler d'adduction d'eau indirecte dans le
cas de Srima* 2, de Lovreöina, voire de Postira* : une citerne à proximité fournissait l'eau, lors des
cérémonies baptismales. La présence d'une citerne est un phénomène courant, au Moyen-Orient et en Grèce
par exemple, partout là où le manque d'eau pose un problème. Le remplissage direct de la cuve n'a laissé de
trace qu'à Begovaoa*, Cim*, Osor* (liaison à l'aqueduc de la ville) et Postira*. Il s'agissait de tuyaux de
plomb (Begovaëa*) ou de conduits en terre cuite (Cim*) de 6-8 cm de diamètre, qui aboutissent à une des
parois internes de la cuve soit près du fond (Postira* au Nord, avec siphon ?), soit à une quinzaine de
centimètres du rebord supérieur (Cim*). Dans ce dernier exemple, le conduit possède une trappe de visite au
sol qui permettait de surcroît le contrôle du trop-plein. Nous sommes un peu mieux documentés sur les
procédés d'écoulement des eaux. Il s'effectuait fréquemment grâce à des conduites du même genre (plomb,
Cipuljié*; ou terre cuite, Mokro*, 15 cm de diamètre). Les dispositifs les plus complexes possèdent un
véritable canal d'évacuation, de section quadrangulaire ou circulaire, plus large (Bugojno-Öipuljio*,
Mujctëiéi*). Il semble que seule la première cuve du baptistère de Zadar 1*, de forme indéterminée, ait possédé
un tel dispositif23 . En effet, le conduit d'évacuation en terre cuite et le puisard situé au Nord du bâtiment
correspondent à une cuve antérieure aux fonts cruciformes auxquels il ne parvient plus. Il peut ne subsister ou
n'exister qu'un trou
Homolj-Kiseljak* 1, Dikovaôa*,
rond, avec ouPostira*,
sans amorce
Zadar de1*,conduit,
Via-Narona
ménagé
2*,auGrohote*
fond de (diamètre
la cuve (Cim*,
20 cm),
Mogorjelo*,
Gradac*,
deux orifices). A Dikovaòa* (1), il aboutit à un bassin de déversement creusé dans le roc sous la cuve.
II.8. Modifications tardives
Comme le bâtiment qui les abrite, les fonts baptismaux ont été sujets à des modifications, des
réductions, voir même des suppressions pures et simples, qui reflètent à leur manière l'évolution chronologique
des rites du baptême. Il ne faut pas exclure qu'un problème d'étanchéité ait pu conduire souvent à appliquer
une nouvelle couche de mortier au fond de la cuve, réduisant ainsi la profondeur. On assiste à sept
superpositions tardives de cuves (plus celles, inédites, transformant une cuve polygonale en cuve
quadrangulaire avec par la suite des réductions de profondeur et de volume, de Cista*). Elles trahissent
d'abord une volonté de réduction brutale de la taille et par conséquent du volume des fonts. Une piscine
quadrangulaire semble avoir été remplacée par une petite cuve quadrilobée à Klobuk*. La forme ronde de
départ est maintenue à Blagaj-Japra* 2 avec un diamètre passant de 1,50 à 1 m à la surface et de 1,20 m à
70 cm au fond (profondeur 78 cm à 70 cm). La seconde cuve quadrilobée de Homolj-Kiseljak* est une version
diminuée de la précédente, circulaire à quatre accès en lobes, et voit sa profondeur réduite de 1 m (de 1,50 m à
50 cm). On peut supposer un phénomène similaire pour les deux cuves cruciformes mal connues de Glavice-
Dekiéa Brdo*. A Srima* 2, c'est une cuve circulaire de faible diamètre, dénotant bien la survivance de ce type
simple, qui remplace une vaste cuve cruciforme. On observe sans doute aussi un changement de forme, plus
précoce celui-là, à Zadar 1*. Enfin, la première piscine octogonale de Stari Grad* a été modifiée en cuve
cruciforme, sans peut-être que la disposition de l'accès symétrique ne change ; les angles internes de la croix
ont simplement été plaqués à l'intérieur de l'octogone primitif, la profondeur ne semble pas avoir été modifiée.
Le bras septentrional de la cuve cruciforme d'Otok*, doté de deux marches, a été supprimé, comblé et obturé
par une plaque de calcaire verticale épaisse de 10 cm. A Bare*, c'est le bras ouest qui est abandonné de la
même façon et la profondeur réduite par deux fois (de 1,25 m à 85 cm puis à 50 cm). Le même type
d'opération a été effectué à Crvenice* (où un ou plusieurs bras ont été supprimés).
Les diverses réductions tardives concernent donc autant le volume de la cuve que ses accès ; on les
observe aussi dans d'autres régions, notamment en Afrique, en Corse24 et aux Baléares25 . Elles limitaient
aussi la contenance en eau et pouvait en faciliter le remplissage. Ces réfections peuvent être liées à
l'introduction du baptême des enfants et à la réduction des contingents de néophytes en fin de période. Certains
baptistères ont même été supprimés à cette époque (Mali Mo§unj*, Blagaj-Japra*). Dans le premier cas, la
cuve fut comblée et recouverte d'un nouveau sol, "de facture antique" selon le fouilleur. A Dikovaòa*, en
revanche, on semble avoir creusé une nouvelle cuve, plus petite et circulaire, et ce dans l'église,
vraisemblablement après abandon de la précédente.

23 Le dallage de couverture du second canal "de surface" est constitué de plaques du coffrage intérieur des degrés de la
cuve cruciforme, ce qui implique une datation basse, médiévale.
24 Cf. le cas célèbre de Mariana, qui a connu trois états (d'abord réduction du volume avec changement de forme, puis
remplacement par une petite cuve ronde à un niveau supérieur) : N. Duval (d'après G. Moracchini-Mazel), in Les
premiers Monuments chrétiens de la France, 1. Sud-Est et Corse, Paris, 1995, p. 350-351 ; voir aussi les exemples de
Sagone p. 328-329 (deux cuves superposées) ; et Rescamone p. 364 (où le fond de la cuve a été rehaussé de 30 cm).
25 N. Duval, La place des églises des Baléares dans l 'archéologie chrétienne de la Méditerranée occidentale, III
Reunió d'Arqueologia cristiana hispànica - Mao 1988, Barcelona, 1994, p. 207 (deux cuves successives et diminution
de profondeur de 40-50 cm à S. Pereto).
176 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Γ"
1
1 I ι

_J

Cuves cruciformes : Postira, plan et vues pendant la fouille (cl. Monuments historiques de Split) et en 1994,
après restauration (cl. M. -Chr. Comte-Parrish).
Plans des cuves de Zadar, Bicina-Polaca, Vinjani, Crvenice et Mujdziéi.
Baptistères 177

m. Les annexes
Le problème des annexes du baptistère est un problème complexe, particulièrement dans la littérature
sur les monuments dalmates, en raison du poids des travaux anciens, notamment de ceux de Dyggve.
On cherche, en effet, depuis la découverte du baptistère du groupe episcopal de Salone et l'identification
d'un catechumeneum dans une salle voisine26, mosaïquée et pourvue d'une banquette en demi-cercle, à
retrouver ce schéma partout et à localiser aussi ce que l'on appelle le consignatorium, emplacement de la
consignatio (onction post-baptismale). Des travaux récents maintiennent ce schéma explicatif27 , malgré les
critiques d'I. Nikolajevié28 et celles de D. Rendié-Mioòevié29 (qui lui-même l'a employé par la suite3" ). Les
fonctions attribuées à ces annexes peuvent supposer certains meubles : estrade ou/et trône pour l'évêque ou
l'officiant (consignatio et preparatici), banquette-synthronos pour rassembler le clergé autour du pasteur
principal, ambon pour les lectures, banquettes maçonnées pour les fidèles, etc.
D'autre part, on voudrait pouvoir déterminer dans tous les cas un trajet baptismal en hiérarchisant ces
annexes comme on a tenté de le faire à Salone même, en Afrique (N. Duval) et en Espagne (T. Ulbert).
Notons d'abord, comme P.-A. Février et N. Duval l'ont souligné à maintes reprises, que la terminologie
est en grande partie artificielle. Consignatorium n'est pas un mot du vocabulaire liturgique ancien, pas plus
que catechumeneum dont les premières mentions sont très tardives (les deux premières attestations italiennes
du début du VIIe s. sont conservées dans des textes compilés au IXe s.). D'autre part, des raisons historiques
(disparition progressive du catéchuménat tel qu'il existait au IVe s. à Jérusalem - voyage d'Egèrie - ou à
Alexandrie - d'après les Catéchèses) et l'évolution des rites et catéchèses avec le développement du baptême
des enfants (voir infra), ainsi que le simple bon sens (l'éducation des catéchumènes a lieu dans l'église même
dans les exemples connus) rendent peu probable l'affectation d'espaces spécialisés à tel ou tel moment de la
liturgie baptismale (en dehors du vestiaire), surtout dans les églises rurales et de faibles dimensions.
Ces réserves de base faites, nous pouvons noter les indices d'utilisation précis des pièces voisines du
baptistère. Il sont très peu nombreux. On observe un exemple de synthronos à Bidina-Polaca*, dans une pièce
contigue à la pièce que les fonts emplissaient presque entièrement. Cette annexe pouvait cumuler les rôles
(préparation au baptême, puis, lors de la cérémonie, onction post-baptismale). Le bâtiment primitif de
Zadar 1*, conservé au Ve s. lors de la construction de la grande basilique et de son baptistère, puis la chapelle
Sainte-Barbara du groupe episcopal possédaient une banquette (libre dans la phase 1, adossée par la suite) et
un chœur surélevé (avec un autel ?), barré par un chancel. La proximité du baptistère et le décor mosaïque
symbolique de la partie occidentale de la pièce laissent supposer un rapport avec la cérémonie baptismale.
A Dikovaòa*, les deux banquettes qui figurent dans le vestibule en font un lieu d'attente logique ; à Vid-
Narona 2*, c'est la petite pièce dallée nord-est menant au quadratum qui possède une banquette, etc.
Conclusions
Comme l'avait souligné Février, pour réagir contre l'identification "baptistère = cathédrale", on assiste
partout aux Ve-VIe s. à une multiplication générale des baptistères dans les églises urbaines secondaires non-
épiscopales, funéraires, rurales31 .
La Dalmatie est un bon exemple avec ses quarante-sept baptistères, d'autant que le nombre des
cathédrales identifiées et/ou fouillées est faible. C'est autant dû à la rareté explicable des recherches urbaines

26 Dyggve, Salonitan Christianity, Oslo, 1951, p. 30-33, 49-56 ; ID., Le baptistère de la basilica urbana à Salone
d'après les fouille de 1949, Actes du V CIAC Aix-en Provence 1954, Città del Vaticano-Paris, 1957, p. 194-198. Il
situe le catechumeneum dans la salle dotée d'une banquette libre à cathèdre central au Nord-Ouest du baptistère et le
consignatorium dans l'absidiole orientale du bâtiment centré de la phase 2.
27 Cf. J. Jeli&O Radonic, Mozaici konsignatorija salonitanske katedrale [les mosaïques du consignatorium de la
cathédrale de Salone, rés. italien], Diadora 15, Zadar, 1993, p. 283. Le même vocabulaire est employé par la majorité
des chercheurs, comme Basier en Bosnie-Herzégovine, le père Ostojié pour Povlja*, ou P. Vezié pour décrire
l'ensemble de Zàdai-Iader 1* (catechumeneum pour la chapelle Sainte-Barbara, consignatorium pour la seule annexe
connue au Sud-Ouest, qui sera transformée en citerne au Moyen Age).
28 I. NlKOLAJEVlé, Povodom najnovije diskusije o ranohrisóanskim krstionicama u Saloni [A l'occasion de la nouvelle
discussion sur les baptistères de Salone, en cyrillique, rés. français], ZRVI 14-15, Beograd, 1973, p. 159-171.
29 D. RENDié-MlOOEViC, Salona Christiana. Ο solinskom baptisterijalnom kompleksu, catechumeneum ili
consignatorium ? [Au sujet du complexe baptismal salonitain, catechumeneum ou consignatorium ?, rés. français], 2b.
radova narodnog muzeja 7-8, Beograd, 1975, p. 255-263, où l'auteur re-"baptise" consignatorium l'annexe nord-
ouest du complexe.
30 II reprend ensuite la terminologie de Dyggve : id., loc. cit. (14).
31 P.-A. Février, Baptistère et ville, Zb. radova narodnog muzeja 7-8, Beograd, 1975, p. 211-220.
178 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Ciboria baptismaux, axonométries et coupes


Lovrec"ina (d'après D. Domancié).
Srima (d'après Zl. Gunjaôa).

,,
Baptistères 179

et au hasard des découvertes qu'à l'identification problématique de certains sièges épiscopaux, connus souvent
seulement par les actes tendancieux des synodes salonitains et les itinéraires antiques. L'évolution tardive de
l'urbanisme antique est encore mal connue, quoiqu'il y ait eu de nets progrès à Zadar et Vid-Narona, et peu de
cathédrales sont effectivement documentées hors de Salone.
On ne possède de baptistère ni à Senia (Senj*), ni à Arba (Rab*), ni à Cissa (si on admet son
identification suspecte avec Novalja*32 ), ni à Epidaurum (Cavtat*), bien que des églises soient identifiées sur
ces sites. Peu de témoignage matériel chrétien a subsisté à Baloie (Sipovo : une seule chapelle à Volari*).
Cette carence à conduit les chercheurs à tenter de situer les évêchés cités dans les sources du VIe s. sur des
sites possédant un baptistère (Mactaris ou Sarsenterum à Cim-Mostar*, à Imotski ou Aliano près de
Dikovaea*, Ludrum à Otok* plutôt qu'à Biskupija*) ou au contraire à trouver un baptistère pour confirmer
une hypothèse episcopale probable (Bistue Nova = Bugojno-Oipuljié* plutôt que Zenica*)33 .
Actuellement on connaît les cathédrales doubles de Pharia (Stari Grad*), tfApsorum (Osor*), et les
basiliques épiscopales de lader (Zadar 1*) et Curictum (Krk 1*), ainsi que, peut-être celle de Vid-Narona 2*.
Dans le cas de Salone, il existe même deux baptistères contemporains au VIe s. La présence de ce second
centre n'implique pas forcément l'appartenance à une secte concurrente (arienne en l'occurence34 ), mais peut-
être plutôt un besoin important de la pastorale que la cathédrale ou l'église principale n'était plus en mesure de
satisfaire seule. Salone n'était d'ailleurs pas la seule cité episcopale dalmate dans ce cas : on vient peut-être de
découvrir un second baptistère à Zaààr-Iader ; il serait situé hors les murs. Cette pratique conduit
inévitablement à la délégation des pouvoirs de l'évêque à un subalterne, chorévêque ou simple prêtre.
La multiplication tardive des baptistères de petites villes et surtout ruraux, assez typique de nos régions,
atteste bien cette banalisation du baptême en Dalmatie, qui culmine dans la seconde moitié du Ve s. et au
VIe s.35 , parallèlement à une évolution sensible du rite.
Ce nombre croissant de lieux et de dates de baptême dans l'année entraîne forcément une diminution
rapide du nombre de néophytes baptisés par cérémonie, tandis que, parallèlement, le pourcentage des enfants
augmente (mais pas des nouveaux-nés). Ce ne sera pas sans poser des problèmes de formation préparatoire et
la catéchèse reviendra souvent, en fin de période, à former parents, parrains et marraines plutôt que le futur
baptisé36 .
Le baptême des adultes devenu rare explique la diminution progressive de la taille des cuves qu'on
observe très généralement. Elle finit certes par rendre impossible l'immersion totale d'un adulte même accroupi,
mais n'implique pas l'abandon de l'immersion. Le rite par seule aspersion ou affusion restera semble-t-il
réservé aux malades ou aux cérémonies d'urgence opérées hors d'un baptistère37 .

ABSTRACT SAÉETAK
Fourty-seven baptistries have been found in Dalmatia Poznato je ietrdesetsedam krstionica u Dalmaciji
(two in Salona). The basic needs of baptismal (dvije u Saloni). Ceremonija krstenja zahtjeva jednu
ceremonies included a room near the church with a prostoriju u blizini kultnog sredista s krsnim zdencem.
baptismal font. Three types of location may be found Postoje tri kategorije poloîaja krstionice: dvorana
for a baptistery: a side room connected to the church; a vezana uz crkvu s boòne strane; izmedu crkve i
room separated from the church by annexes; an krstionice se nalaze drugi aneksi; samostalni objekt.
indépendant building. The location of the baptistry Jedna od regionalnih osobitosti je sjeverai polozaj
North of the church as in Salona is a local feature (32 krstionice u odnosu na crkvu (32 primjera) kao u

32 Cf. le catalogue (la notice Novalja 1*) et, dans le chapitre de présentation géographique, la bibliographie afférente
à cette question note 35.
33 On se reportera pour ces différentes identifications controversées au chapitre de présentation géographique, supra,
p. 23-25.
34 Théorie aujourd'hui dépassée de Dyggve, op. cit. (25), p. 49-56 ; cf. déjà les remarques de D. RENDié-MioÒEVié,
op. cit. (15), p. 278-279 ; I. Nikolajevic, op. cit. (26), p. 159-171 ; plus récemment la version prudente d'E. Marin,
Starokrìcanska Salona [Salone paléochrétienne], Zagreb, 1988, p. 35.
35 C'est une période de construction massive en Dalmatie : N. Cambi, op. cit. (32), p. 268-269. Ce processus n'est pas
particulier à la Dalmatie : les baptistères ruraux sont très nombreux en Syrie (cf. note 16), en Espagne et en Tunisie.
36 V. S axer, op. cit. (2), p. 632 ; J.-Ch. Didier, Le baptême des enfants et la tradition de l'Eglise, Tournai, 1960 ;
A. Nocent, in Dictionnaire encyclopédique de la Liturgie I, Luxembourg, 1992, s.v. Initiation chrétienne (II.2.
L'initiation du VIe au Xe siècle), p. 579-581 et la bibliographie p. 588.
37 J.-Ch. Picard, op. cit. (6), p. 1465.
180 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

cases). There are also three main architectural types of Saloni. Tri su glavna arhitektonska tipa krstionica:
baptistry: simple rectangular room, apsidal room and jednostavna pravokutna dvorana, apsidalna dvorana i
centrally planned room. Dug in the ground of the room, centralni tip. Sam zdenac izdubljen u podu
the font may have three basic forms: simple (square, dvorane ima tri osnovna oblika: jednostavni oblik
circular, oval, or semicircular); hexagonal, octogonal; (kvadratni, kruzni, ovalan, polukruzni); sestorokutni i
and cruciform or tetrafoiled - the two most frequent osmerokutni ; i najcesce u 6. st. krifcni i öetverokrilni.
forms in the 6th century. The rite included the entire Obred krstenja vrsio se potpunim uranjanjem odrasle
immersion of adults and later of children (but not newb osobe a kasnije i djece (ali ne novorodene). Mogu se
orn). Late changes and repairs may have occured. ponekad uociti kasnije preinake i popravke zdenca.
After a period of intensive building from the end of the Poslije perioda intenzivne izgradnje od kraja 5. st. pa
5th century and during the 6th century (especially in tokom 6. st. (posebno u ruralnim crkvama),
country churches), a regression phase can be noticed, prisustvujemo fazi regresije, smanjenja opsega
with reduced fonts, following the logical evolution of zdenca, sto prati i logiëna evolucija obreda krstenja.
baptismal rites.

Fig. 1 - Architrave du ciborium sur le site de Lovrecina


avant la restauration (cl. Ν. Duval).
Fig. 2 - Chapiteau du ciborium de Lovreòina
exposé au Musée de Skrip, avant la restauration
(cl. N. Duval).
Fig. 3 - Le ciborium restauré (cl. Monuments historiques de Split).
Conclusions 181

CONCLUSIONS
Conclusions Zakljuöci

Le tableau qu'on peut dresser aujourd'hui de l'architecture paléochrétienne de Dalmatie est un état des
questions très lacunaire, et, en ce sens, sensiblement décevant. Sur les 264 édifices recensés sur 214 sites (ou
villes), cinquante environ sont de plan inconnu et une vingtaine inédits : quelquefois la documentation est
perdue depuis les fouilles, quelques-uns sont en cours d'étude. Outre ces limitations matérielles, la chronologie
des bâtiments et de leurs phases d'évolution, s'il y a lieu, demeurent imprécises ou mal établies la plupart du
temps. Néanmoins, on peut tenter de situer grossièrement la très grande majorité de ces églises entre la seconde
moitié du Ve s. et la seconde moitié du VIIe s., avec une vague de construction au VIe s.
La situation et le développement de l'architecture sont mieux connus dans la capitale, Salone, au moins
pour un certain nombre de bâtiments ou d'ensembles qui ont été étudiés autrefois, essentiellement par
Mgr Bulié, Egger et Dyggve (Manastirine, Γ "oratoire A" et le groupe episcopal, Kapljuè", Marusinac, la
basilica iuxta portum, une partie réduite de la basilica cum baptisterio, la chapelle de l'amphithéâtre, etc.),
et/ou revu plus récemment (la basilica orientalis, "Gradina", Manastirine, l'église située sous "Suplja crkva",
l'église nord de Marusinac, etc.). On connaît l'existence de plusieurs autres basiliques à trois nefs non
fouillées encore (basiliques de la Porta Caesarea et d'Ilinac) ou disparues (comme celle du cimetière sud),
ainsi que de lieux de culte moins importants (chapelles sur le forum, petit cimetière au Sud de Marusinac,
etc.).
Dresser un tableau précis de la phase la plus ancienne de ces sites de Salone demeure ardu et les
résultats peuvent être controversés, comme pour le fameux "oratoire A". On suit bien cependant l'évolution
des trois cimetières principaux, où des memoriae sur les tombes de martyrs de la persécution de Dioclétien ou
des tombes privilégiées vont donner naissance à des lieux de culte funéraire ; les premières constructions
urbaines semblent - logiquement - se situer sous le groupe episcopal. La plupart des basiliques salonitaines
du Ve s. sont de type standard, à abside semi-circulaire saillante, voûtée en cul-de-four, et à trois nefs
charpentées
"double" est; construite
le chœur estle lié
longà l'abside
des murset au
l'autel
Nord-Est
se situedeenviron
la ville,à avec,
la corde
surdele l'hémicycle.
flanc nord de
Unelacathédrale
basilique
septentrionale, un complexe d'annexés dont un baptistère rectangulaire simple. A Manastirine, l'intégration
des sépultures des évêques crée une sorte de "transept" continu entre abside et nefs. Le VIe s. voit apparaître
une série de plans nouveaux, basiliques à transept (basilica orientalis et "Suplja crkva"), basilique cruciforme
au Sud du groupe episcopal, plan centré à "Gradina". On observe parallèlement des modifications
architecturales comme l'adjonction du vestibule à Manastirine, cultuelles comme le transfert du lieu de
sépulture des évêques dans l'église nord de Marusinac, ou le remplacement, semble-t-il systématique, du
mobilier liturgique dans les autres églises ayant conservé leurs structures d'origine. Les grandes lignes de cette
évolution se retrouvent dans le reste de la province.
IIIe s. On
L'exemple
est frappé
le par
plusl'absence
ancien, celui
de monuments
de la cathédrale
très anciens
de Zaàax-Iader
dans une province
(1*, première
déjà christianisée
phase) neà peut
la finêtre
du
antérieur à l'extrême fin du IVe s., puisqu'il implique la désaffectation de tout ou partie du forum de la cité de
lader et d'un tronçon du réseau des communications urbaines. Un des reliquaires de Novalja 1* est datable de
la seconde moitié du IVe s., mais on n'a pas retrouvé le bâtiment correspondant. L'existence même de
l'oratoire supposé à Krk (1*) est problématique à notre sens. L'aménagement d'une maison (avant diverses
reconstructions) à Osor* peut, en revanche, être placé au début du siècle suivant. On situe ensuite
raisonnablement au milieu du Ve s. la construction de la grande basilique episcopale de Zadar (1*). Les
édifices qui s'en sont inspirés directement (Zadar 2* et 3*, Novalja 1, etc.) remonteraient donc à la seconde
moitié de ce même siècle. Malgré des constructions importantes surtout urbaines, et particulièrement à Salone,
le Ve s. n'est pas la période la plus prolifique de l'architecture religieuse paléochrétienne en Dalmatie.
De fait, on doit sûrement attribuer au VIe s. un nombre important de bâtiments (certainement beaucoup
plus de la moitié du catalogue), et, souvent, une deuxième campagne de construction ou des transformations de
fond ou de détail, dans des églises du siècle précédent. Les critères précis manquant, cette constatation ne peut
s'effectuer que de façon subjective, grâce à de multiples indices dont le recoupement répété rend le
raisonnement fiable.
182 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Notons d'abord un critère extérieur à l'architecture : le vocable, quand il est connu. L'étude attentive
des dédicaces attestées révèle l'introduction de nouveaux saints d'origine orientale à la suite de la reconquête
justinienne.
Dans la typologie des églises, l'apparition d'absides polygonales, de chevets triconques ou à triple
abside, du plan centré de Gâta*, est aussi significative à cet égard que certaines adjonctions d'annexés à des
noyaux préexistants parfois depuis très peu de temps. Pour les "églises doubles", l'étape géminée ne semble
nulle part antérieure au VIe s., sauf à Salone (à Marusinac et au groupe episcopal).
Quelques modifications du dispositif liturgique, qui reflètent l'évolution des rites, sont aussi sensibles à
la même époque. C'est alors qu'on installe les premières fosses d'autel à escalier, les quelques ambons
attestés, et que l'usage de la pergola devient général (peut-être seulement à la fin du siècle) pour limiter le
chœur (ce type de barrière haute perdurera dans la période préromane). Les baptistères se voient enfin dotés de
fonts cruciformes ou quadrilobés à la même époque. Leur plan, généralement rectangulaire dans la période
précédente, peut s'augmenter d'une abside orientée, ou adopter, comme pour les deux exemples de Salone
(reconstruction du baptistère episcopal), un plan centré, octogonal avec ou sans niches d'angles - ceci ne
concerne pas le baptistère bien antérieur de Zadar 1*, mais on modifie cependant sa cuve.
Nombreux sont les éléments qui, pour cette période tardive, dénotent logiquement des influences
paléobyzantines, venant directement de la région constantinopolitaine ou parvenant en Dalmatie à travers le
relais ravennate. Dans ce domaine, la série des forteresses du "limes" maritime, avec ou sans édifice de culte
associé, mériterait une étude scientifique approfondie. L'évolution de la hiérarchie ecclesiale va de pair avec la
création, dans le deuxième quart du VIe s., de plusieurs nouveaux diocèses destinés à alléger les charges du
siège archiépiscopal, dans l'intérieur des terres et sur les îles du Nord de la province.
Les techniques de construction, où domine Y opus incertum, sont logiquement une particularité régionale
héritée de l'Antiquité classique ; on peut citer aussi la fréquence des lésènes extérieures, couronnées ou non
d'arcatures aveugles, et la grande luminosité intérieure de nos édifices éclairés notamment par des trifores et
une multiplication de bifores. Comme dans les autres régions du monde chrétien, on construit beaucoup sur les
vestiges d'édifices antérieurs qui fournissent des matériaux, une base solide en sous-oeuvre, et parfois même
des maçonneries en élévation. Ce sont le plus souvent ici des maisons, des quartiers d'habitation ou des villas,
moins fréquemment des thermes urbains ou privés, rarement des bâtiments ou des espaces publics, et peut-être
- mais il s'agit d'hypothèses plus ou moins bien argumentées - quelques édifices de culte.
Si l'on tente de récapituler les connaissances actuelles, on ne peut qu'être frappé par la modestie de
l'ambition architecturale, les faibles dimensions des églises dalmates, souvent d'aspect très fruste, hors de la
capitale. Une surabondance de petites chapelles de type longitudinal simple à nef unique, le plus souvent sans
annexes liturgiques apparaît évidente d'emblée. De fait - surtout avec l'absence de Salone dans notre tableau
- on observe un contraste, attendu, entre églises urbaines de plan plus complexe et églises rurales. Les
campagnes ont une architecture surtout fonctionnelle, avec des édifices de petites ou moyennes dimensions ;
même la trentaine de "grandes" églises à trois nefs connues dans les villes ou à proximité sur le reste du
territoire ne dépassent guère, en général, 25 m de longueur. L'architecture urbaine de Krk-Curictum, Osor-
Apsorum, Ràb-Arba, NovaijsL-Navalia, Nin-Aenona, Zadar-Iader, Vid-Narona, O\ibro\nik-Ragusium, ou
même Trogir-Tragurium, StóbrGC-Epetium, Stari Grad-Phaha, etc., n'a rien d'équivalent aux exemples
salonitains - sauf la solution particulière des chevets influencés par la cathédrale de Zadar, où l'abside est
sensiblement plus large que la nef centrale. Les groupes épiscopaux sont parfois même étonnamment peu
étendus en surface, malgré deux exemples de basiliques géminées (Osor* et Stari Grad*), comme à Salone.
\J episcopìum n'a jamais été identifié avec précision à proximité des cinq cathédrales connues hors de Salone,
malgré une hypothèse plausible à Zadar.
Cependant, les chevets triconques ont été avec les "basiliques doubles" et, dans une moindre mesure, les
transepts "bas", les types les plus en vogue au VIe s. Les premiers présentent une petite série homogène et un
exemple englobé dans un plan centré original (Gâta*), unique dans notre inventaire, avec un étage à galerie.
Leur élévation comporte une croisée surélevée au-dessus des demi-calottes des trois absides, probablement une
"tour lanterne". Le transept bas permettait lui aussi une articulation plus importante des volumes, mais les
ailes saillantes sont distinctes du vaisseau et utilisées plutôt comme annexes.
Les "églises doubles" (près de 20 % du catalogue) ont le plus souvent été obtenues en une deuxième
campagne de construction, par l'adjonction, au Sud la plupart du temps, d'un second édifice à une église
souvent déjà dotée d'annexés. Il n'y a pas de plan type en Dalmatie permettant d'établir une série de bâtiments
doubles avec des fonctions nettement différenciées. Le modèle du groupe episcopal salonitain et une volonté de
diversification et d'attribution des fonctions à un lieu plus précis, ont dû jouer autant que la progression
démographique des communautés. Cette tendance tardive au dédoublement semblerait avoir la même origine
Conclusions 183

que la multiplication des annexes liturgiques et utilitaires qu'on observe vers la fin de la période : on préférait
avoir plusieurs pièces latérales pour des rites donnés, pour loger le clergé (bureaux, habitations ?) ou
entreposer des biens, etc. Mais la nature même de ces rites ou pratiques diverses reste à préciser la plupart du
temps ; on espère beaucoup dans les nouvelles fouilles une meilleure identification du mobilier des annexes.
Le plan le plus caractéristique de l'architecture paléochrétienne dalmate est celui des églises-
"complexes", où la nef unique, souvent précédée par un vestibule intégré, est flanquée par deux files d'annexés
- composant un véritable petit "complexe" en soi, d'où sa dénomination (ambiguë en français, nous le
déplorons). Il pourrait avoir une origine naronitaine, mais cela reste une hypothèse. Un baptistère est
fréquemment situé dans une des annexes septentrionales, comme à Salone.
L'apparition de baptistères dans un cinquième des églises dalmates est l'un des phénomènes les plus
frappants, quand on considère les seules cinq cathédrales assurées de ce recensement. C'est aussi un des
indices de l'évolution tardive (VF-VIIe s.) de la pastorale des campagnes en Dalmatie, pour laquelle les textes
font entièrement défaut. Un développement du baptême des adultes, rapidement suivi par le passage à celui des
enfants, est bien attesté dans les aménagements baptismaux conservés.
Une série d'ensembles monastiques, ou supposés tels, est à noter sur les îles. Mais leur architecture et
leurs aménagements restent à étudier précisément.
Les dispositifs liturgiques reflètent bien la situation générale de la Dalmatie, à la jonction des deux
parties de l'Empire : sanctuaire rectangulaire standardisé de type "grec", lié à l'abside et peu surélevé, en
dehors de la banquette presbytérale. Celle-ci, accolée à l'hémicycle, à quelques exceptions près, est peu élevée
et montre que le clergé était peu différencié et peu nombreux (mais il s'agit souvent de petits édifices), bien
que la présence de la cathèdre qui la surplombe parfois implique la présidence d'un clerc supérieur qui ne
pouvait toujours être l'évêque. Comme les baptistères, le trône axial apparaît fréquemment dans de petites
églises rurales. La barrière est généralement, dans le dernier état, une pergola, avec un arc au-dessus de
l'accès principal.
L'autel, d'un type peu élaboré, situé à la corde de l'abside, était couramment coiffé par un baldaquin
(cette installation est mieux représentée au haut Moyen Age en Dalmatie). Les fosses à reliques et les ambons,
dont l'emplacement dans l'église est mal précisé encore, sont des installations assez rares et sûrement tardives.
Le mobilier était importé des grandes carrières impériales (cela restera le cas notamment pour les autels) ou
copié sur place. Une production de masse dans le bon calcaire de Braö est particulièrement évidente tant pour
des éléments architecturaux (éléments de portes et de fenêtres, etc.), que pour les sarcophages, pour le matériel
liturgique de type standard (chancels et pergole, ciboria, tables, etc.). Mieux cerner l'évolution générale de
cette sculpture pourrait contribuer utilement à affiner certaines datations et la chronologie relative des
installations ou du décor architectural, autant que l'activité d'ateliers. C'est un objectif à fixer à la recherche
pour les années à venir.
Notons encore l'activité parallèle de groupes de mosaïstes autour de Zadar et de Salone, mais mal
connue cependant en dehors de ces centres et de leur proximité immédiate.
Quelques sites ruraux de la région salonitaine semblent indiquer que les sculpteurs y ont poursuivi leur
production dans le courant du VIIe s. La sculpture de l'arrière-pays, plus touffue, extrêmement stylisée et
présentant parfois des motifs étonnants, quelquefois figurée, demeure difficile à dater précisément en l'absence
de stratigraphie pour les fouilles anciennes. Plusieurs sites examinés récemment permettraient de donner un
terminus ante quem au IXe s., dans certains cas. Mais peut-on imaginer une survie éphémère, après les
invasions des VF-VIIe s., de quelques îlots isolés dans l'intérieur des terres qui auraient maintenu une activité
édilitaire réduite, par exemple aux VIIe- VIIIe s., et développé en milieu clos le style observé notamment à Vid-
Narona 3* au VIe s. ? Ce n'est qu'une hypothèse (une église haut-médiévale est supposée à Bugojno-
Oipuljiéi*), qui pourrait expliquer à son tour par une éventuelle phase médiévale des traits stylistiques
distinctifs (comme à Zenica*, ou Dikovaöa*, etc.). Notre objectif ne peut être de résoudre ce problème avec les
données disponibles. La question reste ouverte.
En revanche, un grand nombre des petits édifices de la frange côtière et des îles, demeurées byzantines
aux VIIe-VIIIe s., ont certainement perduré, sans grand dommage, jusqu'au IXe s., qui voit leur adaptation
fréquente au nouveau goût artistique (architecture rythmée et au modelé marqué, voûtement systématique en
berceau de la nef sur des arcades aveugles retombant sur des pilastres latéraux, luminosité réduite avec jeux
d'ombre et de lumière, etc.) et aux nouvelles exigences de la liturgie (remplacement du mobilier sculpté).
Certaines basiliques urbaines ne seront modifiées en profondeur qu'aux époques romane voire même baroque.
184 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Le maintien dans la toponymie ou dans un bâtiment parfois postérieur du titulaire ancien constitue un
autre indice de cette survie des églises paléochrétiennes, au moins au haut Moyen Age, du respect des lieux de
culte sur le littoral, et des racines du réseau paroissial médiéval dalmate.

ABSTRACT SAZETAK
At this point of time, the picture of Early Christian Slika kakvu danas imamo ο starokrsóanskoj arhitekturi
architecture in Dalmatia is still incomplete. This u Dalmaciji jos je uvijek nepotpuna. U ovom katalogu
inventory displays 264 churches, fifty of which are of popisano je 264 crkava, od kojih je 50 nepoznatog
unknown plan, some still in scientific hand. In most tlocrta, a nekoliko jos uvijek u tijeku znanstvene
cases precise datation is still a problem. Many of obrade. U veôini slucajeva problematicna je i njihova
churches can be dated from the second half of the fifth tocna datacija. Veéina crkava se moze datirati od
century to the second half of the sixth century, with druge polovine 5. do druge polovine 7. stoljeéa, s
mass construction during the sixth century. Churches naglaskom na 6. stoljeóe. Crkve su naj5e§ée male
are frequently longitudinal one-aisled buildings, longitudinalne jednobrodne gradevine, ëak i bez
sometimes without any annexes. There is, of course, a poboönih prostorija. Postoji naravno nesrazmjer
lack of balance between the rural architecture of izmedu sela s crkvama skromnih dimenzija, i
modest size and some fifteen three-aisled larger town petnaestak velikih gradskih trobrodnih crkava (Salona
churches (SaJona is excepted, but the provincial je izuzeta ali provincijalna arhitektura oponasa glavne
architecture reflects the main streams of the evolution erte razvoja u glavnom gradu). "Slozene" crkve su
in the capital city). "Complex" churches were named dobile ime prema svom tlocrtu - ispred jednobrodne
after their typology: the nave, sometimes with a crkve ponekad je predvorje, a uz crkvu s obje strane je
vestibule, was flanked on both sides by two rows of niz poboònih prostorija. Baptistery je najeesce
annexes. Baptistries often used a Northern annex. A smjesten u jednom od sjeveraih aneksa. Mogli smo
fifth of Dalmatian churches features a baptistry, which ustanoviti postojanje baptisterija u petini crkava u
is very important to notice, with only five known Dalmaciji, sto je vrlo znacajno s obzirom na cinjenicu
cathedrals. This is also a good indication of the sixth da je do sada tu poznato samo pet katedrala. To je
and seventh centuries' evolution of country church life jedan od pokazatelja kasnog razvitka (6-7. st.)
in Dalmatia. crkvenog fcivota van gradova u Dalmaciji.
Postface 185

POGOVOR

Afterword Postface

Sa zadovoljstvom zelim napisati ovih nekoliko reëenica u povodu objave novog djela u nizu Salona u
zajedniëkom izdanju Francuske skole u Rimu i Arheoloskog muzeja u Splitu.
Prosle godine, uoôi 13. medunarodnog kongresa za starokrscansku arheologiju, objavili smo -
dvanaest godina nakon zapocinjanja suradnje u oblasti arheologije s Francuskom - prvo djelo: katalog
starokrscanske arhitektonske skulpture Salone. Tu knjigu prati lo je i nekoliko drugih knjiga, koje je
Arheoloski muzej samostalno izdao, a u povodu spomenutog kongresa, od kojih istiéemo na prvom mjestu
Salona Chrìstiana. Salonitanska starokrscanska povijest i arheologija toliko su aktualne, da su ta djela, ne
samo pobudila neposredne osvrte ili prikaze, veé i potakla nove studije - ne ustrudavamo se reéi - i s
krittèkim primjedbama.3 Radosni smo zbog te vitalnosti salonitanskih studija, koje su u ovom trenutku
prvenstveno usmj erene na starokrScansku Salonu (nakon Sta smo starohrvatski Solin iscrpno prikazali u dva
izdanja: Starohrvatski Solin i Disputationes Salonitanae IV ), da bismo se, nadamo se, u bliskoj buduénosti
cjelovitije upustili i u monografsku obradu antiôke, rimske Salone. Na taj bi se naëin zaokruzio svojevrsni
salonitanski triptih.
Salona //sadrzi znaôajno djelo iz pera Pascale Chevalier, koje je izvorno bilo vrlo uspjcsna doktorska
disertacija. Potpisani je u raznim fazama od poôetka osamdesetih godina pratio genezu tog djela i drago mu
je da ga danas moze ponuditi na pristupaöan naôin i hrvatskim ëitateljima. Ono ce od sada biti nezaobilazno
za sve one koji se budu bavili kasnoantickom Dalmacijom, poglavitom njezinom starokrscanskom
arhitekturom. Usudio bih se reéi da ée ono biti prisutno u svakom novom istrazivanju starokn&anske
arhitekture rimske provincije Dalmacije kao korektiv i kao orijentir, u pravom smislu rijeôi priruònik, te da
ce se uvrstiti medu ona djela glasovitih zivuéih stranih arheologa i povjesniòara, koja su postala klasiònom
literaturom za sve znanstvenike u prouôavanju anticke Dalmacije. Time ova knjiga samim svojim
nastankom, a i ovom objavom, potvrduje vaznost i nazoënost arheologije antiôke Dalmacije u suvremenoj
europskoj arheologiji. Ona je, medutim, u usporedbi s navedene dvije glasovite monografie, mozda, najviSe
"nasa", kako zbog dugog rada na terenu, brojnih kontakata s nasini arheolozima, te vrsnim poznavanjem
hrvatskog jezika njezina autora.
Osim ôinjenice samog corpusa, najvaznije je, drzim, u ovoj prilici istaknuti i kronologijski problem
starokrséanske arhitekture u Dalmaciji, koju je autorica u najvecem broju sluôajeva definirala Sestim
stoljecem, s naglasenom tendencijom da interpretira zivot te arhitekture sve do polovice sedmog stoljeca
(kao kljuënu godinu uzima 641., godinu prijenosa relikvija u Lateran). Tome u prilog ide i okolnost da je
znaòajan broj crkava bio obnavljan sredinom 6. st. ili Cak u drugoj polovici tog stoljeca i pocetkom 7. st.
Autoriéina teza ο kasnoj knstijanizaciji teritorija Dalmacije, koju ona sistematski organiziranu vidi tijekom
6. st. (materijalizirano u izgradnji najveéeg broja crkava i krstionica), sukladna je s tezom koju sam i sâm
iznosio ο izvjesnom konzervativizmu anticke Dalmacije i ne brzom prihvaéanju noviteta, a sto se oßituje i u
odnosima izmedu pogana i krscana i u njezinom glavnom gradu Saloni.7 Iz knjige P. Chevalier razvidno je

1 E. Marin (ed.), Salona Christiana, Split, 1994.


2 Salona Chrìstiana: S. KovAclc, u Crkva u svijetu 30/1, 1995, p. 90-97; B. MlGOTTi, u Obavijesti 26/3, Zagreb,
1994, p. 56-57. Salona I: A. DoMlé KUNlé, ibid, p. 58-59.
43 E.M.Marin
IVANlsEVlé,
(ed.), Salonitanski
Starohrvatskibiskupi
Solin, Split,
[Les évêques
1992. de Salone], VAHDS6, 1994, p. 223-252.
5 Radovi znanstvenog skupa objavljeni u VAHD&5/1992, Split, 1993.
6 G. Alföldy, Bevölkerung und Gesellschaft der römischen Provinz Dalmatien, Budapest, 1965; J. J. Wilkes,
Dalmatia, London, 1969.
7 E. Marin, Les nécropoles de Sahne, Actes XI CIAC Lyon 1986, Rim-Città del Vaticano, 1989, vol. II, osobito
rasprava: E. M.-J. Fontaine, p. 1240-1241; Salona Chrìstiana, p. 32-33, 49-50; usp. E. MARIN, A. Benvin,
D. Mazzoleni (ed.), Salona Chrìstiana vista dall'Urbe, Roma-Split, 1995.
186 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

da gotovo ni jedna crkva nije sagradena na mjestu poganskog kulta - i u tome se ocituje taj isti
"konzervativni" duh. Knjiga pokazuje i jasnu razliku izmedu obale i unutrasnjosti provincije u pogledu
prezitka svetaca-zastitnika crkava: ostali su zabiljezeni, prakticki, gotovo jedino sveci-zastitnici crkava s
jadranske obale - u tome takoder vidimo argument u prilog kontinuiteta tih svetista. Jos jedan se vazan
povijesni rezultat moz:e izvuci iz postupka koji je autorica primjenila grupirajuci popisane crkve okolo
jednog odredenog centra po najjednostavnijem kriteriju njihove blizine - time smo dobili moguée granice
biskupija. Naravno, tri najznacajnije se regije stvaraju oko tri dominirajuca grada: Iader, Salona i Narona.

Emilio MARIN
Ravnatelj Arheoloskog muzeja - Split
Index locorum 187

INDEX LOCORUM

Barbât, Saint/s-Côme-et-ZDamien : T. I, p. 49, 53-54, 133,


Abou Mina : Τ. Π, η. 8 p. 160, baptistères. 445 ; Carte I, n° 23-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32,
Acruvium = Kotor implantation ; p. 45, dédicaces ; p. 54, techniques de
AdLadios ? = Ramiéi construction ; p. 75, chevet ; p. 119, sièges. PL Vin.
AdLibros = Bukova Gora Barcensis (ecclesiae) = ? : T. II, p. 10, cadre historique ;
AdMatricem = Otinovci p. 23, 24, géographie.
Adriatique T. I, p. 55, 106, 132, 322, 439 ; T. II, p. 1 1, cadre Bare : T. I, p. 372-374 ; Carte V, n° 200-B2 ; T. II, p. 19, 24,
historique ; p. 15, 17, géographie ; p. 39, 47, dédicaces ; géographie ; p. 54, techniques de construction ; p. 73, 75,
:

p. 129, 132, chœur et chancel ; p. 144, 147, n. 29 p. 151, chevet ; p. 92, avant-corps ; p. 118, 119, sièges ; p. 163,
autel ; p. 1 54, ambon. 167, 169, 171, fig. p. 172, p. 173, 175, baptistères.
Ad Turres = Nerezi-Tasovcici PI. LVn.
Aenona - Nin Bariduo = Livno
Afrique (du Nord) : T. I, p. 296. T. II, p. 42, 44, 47, dédica Bathinus /lumen = la Bosna
ces ; p. 67, typologie générale ; p. 76, 77, chevet ; p. 102, BaSkan° 1,14Saint-Marc
et 15-B2 ; (?)
T. etII, 2p. 24,
T. I,géographie
p. 40, 44-45 ; p. ; 87,Carte
nefs-I,
113, églises doubles ; p. 139, 144, 151, autel ; p. 153,

:
ambon ; p. 167, 175, baptistères. quadratum populi.
Ajdna nad Potoki : T. II, p. 126, sièges. Bauo = l'île de Ciovo
Albanie : T. II, p. 19, géographie ; p. 132, chœur et chancel. Begovaca : T. I, p. 90, 93, 94-96, 121 ; Carte Π, n° 47-B1.
Albenga : T. II, n. 3 p. 153, ambon. T. II, p. 62, techniques de construction ; p. 130, chœur et
Algérie : T. I, p. 67. chancel ; n. 1 p. 159, p. 160, 169, 171, 173, 175, baptis
Aliki T. I, p. 254. T. II, p. 102, églises doubles ; p. 132, tères.
chœur et chancel ; n. 28 p. 151, autel ; n. 8 p. 160, Bénévent : T. II, p. 42, dédicaces.
:

baptis-tères. Benkovac = Asseria : T. I, p. 121, 123, 137.


Allemagne : T. I, p. 67. Betika : T. II, p. 80, chevet.
Alpes dinariques T. II, p. 15, géographie. Bethléem : T. II, p. 9, cadre historique.
Andetrium - Mue Gornji Beth Shean = Scytopolis : T. II, p. 62, techniques de cons
:

Aoste : T. II, n. 3 p. 153, ambon. truction.


ApolIonia (de Cyrénaïque) : T. I, p. 289 ; T. II, p. 93, avant- Biaci = Siculi : T. II, p. 2 1 , 24, géographie.
corps ; fig. 3 p. 124, n. 16 p. 125, sièges. Biaci, Saint- Jean-Baptiste : T. I, p. 181, 201, 222-224 ; Carte
Apsyrtides = les îles de Cres et Losinj ; T. II, p. 20, géograp ΠΙ, n° 116-A4 ; Carte IV, n° 116-A1. T. II, p. 31, 32,
hie. implantation ; p. 39, dédicaces ; fig. p. 86, p. 87, nefs-
Apsorum = Osor quadratum populi ; p. 130, chœur et chancel ; p. 153, fig.
Aquae Issae - Varazdinske Toplice p. 42, dédicaces. 1 p. 155, p. 156, 157, ambon ; p. 160, 163, baptistères.
Aquae S... = Ilidza : T. I, p. 341, 348, 366, 370, 371, 375, pi xxxv
:

381, 382, 390. T. II, p. 19, 20, 23, géographie. Bicina-Polaca,


n° 59-C1. Sainte-Marie
T. II, p. 24, : géographie
T. I, p. 123-125,
; p. 38,127dédicaces;
; Carte Π,
Aquilée = Aquilea : T. I, p. 51, 55, 58, 59, 63, 90, 101, 135,
178, 204, 421, 423, 426, 473. T. II, p. 9, 10, 11, cadre p. 61, techniques de construction ; p. 75, chevet ; p. 92,
historique ; p. 19, 21, géographie ; p. 39, 43, dédicaces ; avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 97, fig. p. 98,
p. 71, 75, chevet ; p. 101, 102, églises doubles ; p. 117, plan "complexe" ; p. 125, sièges ; p. 135, 149, 151,
118, sièges ; p. 159, baptistères. autel ; p. 165, 169, 173, fig. p. 176, p. 177, baptistères.
Arabie T. II, p. 1 56, ambon. PI. XXIV.
Arba = l'île de Rab Bigeste : T. I, p. 403, 407, 409, 411.
:

Arba lArva = Rab Bihac = Raetinum T. I, p. 74, 75, 77, 79, 80, 178. T. II, p. 9,
2 1 , géographie.
:

Argentarla = Srebrenica T. I, p. 346, 348, 362. T. II, p. 18,


20, géographie. Bijela, Saint-Pierre : T. I, p. 472, 474, 476 ; Carte VI, n° 259-
.

Arménie T. II, p. 161, baptistères. D3. T. II, p. 25, géographie.


Asie mineure : T. II, p. 77, chevet ; p. 93, avant-corps ; Bileca (lac de) T. I, p. 459, 461.
:

Bilice T. I, p. 93, 144-146, 271 ; Carte Π, n° 71-C2. T. II,


:

p. 113, églises doubles ; p. 154, ambon.


p. 24, géographie ; p. 31, implantation ; p. 54, 56, 57, 59,
:

Assise T. II, p. 44, dédicaces.


Augusta insula - l'île de Lastovo techniques de construction ; fig. p. 81, p. 82, chevet;
:

Avtovac : T. I, p. 418-419, 420 ; Carte VI, n° 225-D1. p. 91, avant-corps; p. 130, chœur et chancel ; n. 1
p. 159, p. 163, 165, 171, baptistères. PL XXVÜ.
Β Biograci : T. I, p. 413-414 ; Carte VI, n° 223-B1. T. II, p. 33
Bacina-Sladinac = Praetoria et fig., implantation ; p. 62, techniques de construction.
Biograd na Moru = Blandona
Bacina-Sladinac,
n° 238-A1. T.Saint-André
II, p. 21, 24,: T.géographie
I, p. 440-442
; p. 41,; Carte
47, dédi
VI, Biograd na Moni, Sainte-Marie : T. I, p. 109, 123, 126-128 ;
caces ; p. 52, fig. 7 p. 60, techniques de construction ; Carte II, n° 61-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32,
p. 75, chevet ; p. 129, 130, chœur et chancel ; fig. 3 implantation ; p. 62, techniques de construction ; p. 134,
p. 140, p. 141, autel. PI. LXVI. chœur et chancel. PL XXTV.
Bajnice-Jesenice, Saint-Moïse T. I, p. 260-261 ; Carte III, Biskupija-Katica Bajami T. I, p. 182-183, 184, 201 ; Carte
II, n° 90-D2 ; Carte ΙΠ, n° 90-A4. T. II, p. 23, 25,
:

n°44-B5 ; Carte IV, n° 144-B2. T. II, p. 24, géogra


:

phie ; p. 38, dédicaces. géographie ; p. 1 54, ambon. PL XXXI.


Baléares T. II, p. 175, baptistères. Bistue Nova = Bugojno-Cipuljici : T. II, p. 10, cadre
Balkans T. II, p. 126, sièges ; p. 144, autel. historique ; p. 23, 25, géographie ; p. 179, baptistères.
: :

Bar : T. I, p. 400. Bistue Vêtus = Zenica-Bilimi&ce ? ou Tomislavgrad-


Duvno ? : T. I, p. 375 ; T. II, p. 23, 25, géographie.
188 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ij-Japra : T. I, p. 153-157 ; Carte ΙΠ, n° 74-A1. T. II, memoriae ; p. 145, 147, autel ; p. 163, 165, fig. p. 166,
p. 18, 25, géographie ; p. 31, implantation ; p. 52, 53, 54, p. 171, 175, 179, baptistères ; p. 183, conclusions.
55, 61, techniques de construction ; p. 89, transept ; Bukova Gora = AdLibros
p. 91, 92, fig. p. 94, avant-corps; p. 130, chœur et Bukova Gora : T. I, p. 209, 213 ; Carte ΙΠ, n° 108-C4 ; Carte
chancel ; p. 151, autel ; fig. p. 166, p. 167, 171, 173, 175, IV, n° 108-C1. T. II, p. 19, 25, géographie ; p. 51, tech
177, baptistères. PL ΧΧνΠ-XXVm. niques de construction.
Blagaj na Buni : T. II, p. 62, techniques de construction. Bukovica : T. I, p. 330-331, 341 ; Carte V, n° 178-B1. T. II,
Blandona = Biograd na Moru fig. p. 74. PL LH.
Blatnica
n° 222-B1.
(Donja), T.Saint-Grégoire
II, p. 24, géographie
: T. I, p. 412-413
; p. 35, ; 45,
Cartedédi
VI, Bulgarie : T. I, p. 67. T. II, n. 8 p. 160, baptistères.
Bulla Regia : T. II, n. 7 p. 139, 144, autel
caces. Busko Blato : T. I, p. 192, 195, 209, 211, 213. T. II, p. 17, 19,
Blidinje (lac de) : T. I, p. 382. géographie.
Blizna, Sainte-Marie : T. I, p. 205-206 ; Carte Π, n° 106-D2 ; Buthua = Budva
Carte ΙΠ, n° 106 - A4 ; Carte IV, n° 106 -Al. T. II, p. 24, Byllis : T. II, p. 144, autel.
géographie. Bythinie : T. II, p. 45, dédicaces.
Bol, Saints- Jean-et-Théodore : T. I, p. 300-302 ; Carte IV,
n° 162-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ;
p. 45, dédicaces ; p. 52, 62 techniques de construction ; Canosa : T. I, p. 288.
p. 71, fig. p. 72, chevet. PI. XLDC. Cariein Grad : T. II, p. 126, sièges ; p. 144, autel ; p. 154,
Boppard : T. II, n. 3 p. 153, p. 154, am bon. ambon.
Boraja : T. I, p. 146, 205. Carinthie : T. II, p. 73, chevet.
Borasi : T. I, p. 404, 409-411 ; Carte VI, n° 220-B1. T. II, Carthage : T. II, p. 42, dédicaces ; p. 132, chœur et chancel.
p. 24, géographie ; p. 54, fig. 6 p. 60, p. 61, techniques Castra = Banja Luka : T. I, p. 159, 359. T. II, p. 19, géograp
de construction ; p. 76, fig. p. 79, chevet ; p. 119, 123, hie.
sièges ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, autel. PI. LX. Cavtat = Epidaurum
Borojeviéi : T. I, p. 421-422, 423 ; Carte VI, n° 228-B1. T. II, Cavtat/Sustjepan, Saint-Etienne T. I, p. 133, 263, 349, 351,
p. 91, avant-corps.

:
Bosna (la) : T. I, p. 331, 338, 341, 345, 355, 371, 372. T. II, 420,258-B2.
n° 459, 461,
T. II, 462,
p. 10,467,
cadre469,
historique
471-472; p.; 20,
Carte
21, VI,
23,
p. 17, 18, 19, géographie. 25, géographie ; p. 35, 39, dédicaces ; p. 179, baptistères.
Bosnie : T. I, p. 74, 80, 170, 414, 438, 641. T. II, p. 15, 17, Cecela 1, Sainte-Cécile (?) et 2 (?) : T. I, p. 187-188 ; Carte
18, géographie ; p. 58, techniques de construction ; p. 67, Π, n° 93 et 94 - D2 ; Carte ΙΠ, n° 93 et 94-A4. T. II,
typologie générale ; p. 102, 111, 113, églises doubles; p. 25, géographie ; p. 43, dédicaces ; p. 62, techniques de
p. 134, chœur et chancel ; p. 137, autel. construction. PL ΧΧΧΠ.
Brattia = l'île de Braô Cessa = Novalja ?
Braô (île de) : T. I, p. 55, 60, 72, 96, 104, 142, 197, 200, 223, Cetina (la) T. I, p. 189, 198, 201, 206, 250, 251. T. II, p. 18,
255, 258, 269, 271, 273, 274, 275, 276, 279, 280, 283, 21, géographie.
:

288, 289, 290, 291, 296, 299, 300, 301, 302, 311, 325, Chalcédoine : T. II, p. 45, dédicaces.
412, 441. T. II, p. 17, 21, géographie ; p. 32, implanta Cherson : T. II, p. 144, autel.
tion ; p. 41, 42, 45,, dédicaces ; p. 55, 61, 62, techniques Chioggia : T. II, p. 44, dédicaces.
de construction ; p. 67, typologie générale ; p. 71, Chypre : T. II, p. 161, baptistères.
chevet ; p. 132, 134, chœur et chancel ; p. 139, 141, 143, Cim-Mostar = Mactaris ? (ou Sarsenterum ?)
autel ; p. 156, 157, ambon ; p. 173, baptistères ; p. 183, Cim-Mostar : T. I, p. 121, 195, 394-400, 403, 411,412; Carte
conclusions. V, n° 215-B3 ; Carte VI, n° 215-B1. T. II, p. 19, 25,
Brbinj(e) : T. I, p. 99-100 ; Carte Π, n° 49-A1. T. II, p. 24, géographie ; p. 33, implantation ; p. 51, 53, 62, techni
géographie ; p. 51, 56, 61, techniques de construction ; quesde construction ; p. 82, fig. p. 83, p. 84, chevet ;
p. 75, chevet ; p. 91, avant-corps. PI. XVII. p. 95, annexes, memoriae ; p. 119, 125, 126, sièges ;
Bregava (la) : T. I, p. 421, 422, 423, 431. p. 135, 137, fig. 2 p. 140, p. 145, fig. 7-8 p. 146, p. 147,
Breza 1-Srd : T. I, p. 355-357 ; Carte V, n° 191-C1/2. T. II, 149, 151, autel ; p. 163, 165, fig. 4 p. 168, p. 169, fig.
p. 19, géographie. PL LV. p. 170, p. 173, 175, 179, baptistères. PL LVm-LIX.
Breza 2 = Hedum ? Cista Velika : T. I, p. 241-242 ; Carte ffl, n° 133-B4 ; Carte
Breza 2 : T. I, p. 341, 352, 357-359, 418 ; Carte V, n° 192- IV, n° 133-B1. T. II, p. 25, géographie ; p. 67, typologie
Cl/2 ; T. II, p. 19, géographie. PL LVL générale ; p. 76, 82, chevet ; n. 2 p. 101, p. 102, 105,
Brnaze,
n° 103-B4
Saint-Michel
; Carte(?)IV, T.n° I,103-B1.
p. 93, T.202-203
II, p. 25,
; Carte
géogra
ΙΠ, 109, 111, églises doubles ; p. 119, sièges ; n. 1 p. 159,
p. 165, 175, baptistères.
:

phie ; p. 38, 39, dédicaces. Cologne : T. I, p. 288 ; T. II, n. 3 p. 153, ambon.


Bribir = Varvaria : T. I, p. 135, 137. Concordia Sagittaria T. II, p. 39, dédicaces ; p. 144, autel.
Brioni (îles de) : T. I, p. 64, 67. Constantinople : T. I, p. 101. T. II , p. 10, cadre historique ;
:

Budim : T. I, p. 90-91 ; Carte Π, n° 44- Bl. T. II, p. 24, p. 36, 41, 47, dédicaces ; p. 80, chevet ; p. 144, autel.
géographie. PL XIV. Corse : T. II, p. 175, baptistères.
Budva = Buthua Corcyra nigra = l'île de Korcula
Budva : T. I, p. 473, 474, 476, 477-478 ; Carte VI, n° 264- Corinthia = Korintija
D3. T. II, p. 21, 25, géographie ; p. 55, techniques de Croatie : T. I, p. 74, 80, 213, 242. T. II, p. 15, géographie.
construction ; p. 87, nefs- quadratoni populi ; p. 89, Cres (île de) : T. I, p. 45, 46, 48, 55, 62. T. II, p. 17, 20, géo
transept. graphie.
Bugar-Gornja Gâta : T. I, p. 74-75 ; Carte I, n° 35-D2. T. II, Cres = Crexi
p. 25, géographie ; p. 33 et fig., implantation. PL XII. Cres, Saint-Isidore (?) T. I, p. 45-46, 47 ; Carte I, n° 17-A2.
Bugojno-Cipuljici-.ö/sfae Nova T. II, p. 20, 24, géographie ; p. 45, dédicaces.
:

Bugojno-Cipuljiéi : T. I, p. 191, 341, 359-361, 362, 367, 406 ; C


Carte IV, n° 193-C3 ; Carte V, n° 193-A1. T. II, p. 18, Crnici : T. I, p. 423 ; Carte VI, n° 230-B1 ; T. II, p. 17, 20,
19, 25, géographie ; p. 32, implantation ; p. 62, techni géographie.
quesde construction ; p. 91, avant-corps ; p. 95, annexes,
Index locorum 189

Crvenice : T. I, p. 210-212, 383 ; Carte ΠΙ, n° 109-C4 ; Carte Dol : T. II, fig. 8 p. 60, p. 61, techniques de construction ;
IV, n° 109-C1 ; Carte V, n° 109-A2. T. II, p. 25, géo p. 139, autel.
graphie ; p. 56, techniques de construction ; p. 76, 78, Doljani : T. I, p. 79-81 ; Carte I, n° 38-D2. T. II, p. 25,
chevet ; fig. p. 86, p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 92, géographie ; p. 130, chœur et chancel. PL ΧΠ.
avant-corps ; p. 129, 130, chœur et chancel ; p. 160, 167, Doljani (Monténégro) : T. I, p. 400.
169, 171, 173, 175, fig. p. 176, baptistères. PL XXXIV. Domavia = Sase : T. II, p. 23, géographie.
Crveni Grm : T. I, p. 423-424 ; Carte VI, n° 231-A1. T. II, Donjen° Selo,
147-D3Sainte-Hélène
; Carte IV, n°: T.147-A2.
I, p. 265-266
T. II, p. 24,
; Carte
géogra
Π,
p. 24, géographie.
Curicta = l'île de Krk phie ; p. 32, implantation ; p. 45, dédicaces.
Curictum = Krk Drina (la) : T. I, p. 349, 351, 378, 380, 391. T. II, p. 15, 17,
Cyrénaïque : T. Il, p. 93, avant-corps ; p. 117, sièges ; p. 132, 18, 20, 23, géographie.
chœur et chancel ; p. 156, ambon. Drinova (la) : T. I, p. 383.
Drinus /lumen = la Drina
Drnis : T. I, p. 144, 185, 187, 204.
Capljina : T. I, p. 403, 404, 411, 412, 421, 422, 425, 431. Dubrovnik = Ragusium
Carakovo-Zecovi : T. I, p. 157-158 ; Carte III, n° 75-B2. Dubrovnik, Saint-Etienne : T. I, p. 441, 448, 459, 463, 466,
T. II, p. 25, géographie ; p. 33 et fig., implantation ; 467-469, 470, 471, 474 ; Carte VI, n° 255-B2. T. II,
p. 51, techniques de construction ; p. 73, chevet ; p. 91, p. 25, géographie ; p. 32, implantation ; p. 39, dédica
avant-corps. PL XXDC ces ; p. 76, chevet ; p. 182, conclusions.
Cerin T. I, p. 411-412, 413 ; Carte VI, n° 221-B1. T. II, Dugi otok (île de) : T. I, p. 39, 99, 129 ; T. II, p. 17, géo
p. 24, géographie. PL LX. graphie.
:

Duvno = Tomislavgrad
Cepikuée,
n° 241-B2.
Saint-Martin
T. II, p.: 25,
T. I,géographie
p. 446-447, ; p. 459
44, ; dédicaces
Carte VI,; Dyrrachium : T. I, p. 420, 421, 422, 423, 425, 431, 459, 473,
p. 76, chevet. PL LXVn. 477. T. II, p. 19.
Cifluk-Grahovci : T. I, p. 166-168 ; Carte ΙΠ, n° 82-C3. T. II,
p. 18, 25, géographie ; p. 75, chevet ; p. 121, 123,
sièges ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, 145, autel. PL XXIX. Egée T. II, p. 77, chevet ; p. 126, sièges ; p. 143, autel.
Cikola (la) : T. I, p. 187,205. Elaphytes (îles) : T. I, p. 463, 466.
:

Ciovo (île de) : T. I, p. 225, 228, 261. T. II, p. 21, 24, géo Epetium - Stobrec
graphie ; p. 32, implantation ; p. 43, 45, dédicaces. Ephèse : T. I, p. 52, 55. T. II, p. 36, 38, 42, dédicaces.
Ciovo, Saint-André : T. I, p. 224, 228-229 ; Carte ΙΠ, n° 120- Epidaurum = Cavtat : T. II, p. 20, géographie.
A4 ; Carte IV, n° 120-A1. T. II, p. 32, implantation ; Epire : T. II, p. 9, cadre historique.
p. 41, dédicaces. Espagne : T. II, p. 48, dédicaces ; p. 76, chevet ; p. 153,
Citluk = Aequum : T. I, p. 198. ambon ; p. 165, baptistères.
Citluk :T. I, p. 242,411,412.
D Foca:T. I, p. 378,380,391.
Dabravine : T. I, p. 352-355, 356 ; Carte V, n° 190-C1. T. II, Fojnica : T. I, p. 372, 377.
p. 33, implantation
"complexe" ; p. 126, sièges
; p. 77,; p. chevet
130, fig.; fig.
p. 133,
p. chœur
99, planet Fojnicka (la) : T. I, p. 365, 367, 372.
France : T. II, p. 48, dédicaces.
chancel ; fig. p. 136, p. 137, 145, 149, autel ; p. 161, 163, Fulfmium = Sepen
167, 169, fig. p. 170, p. 173, baptistères. PL LV. Fumija (île de) : T. I, p. 261.
Danilo (Gomje) = Rider. T. II, p. 21, 24, géographie. Fumija, Sainte-Euphémie : T. I, p. 261-262 ; Carte Π, n° 145-
Danilo
n° 73-D2
(Gornje),; Carte
Saint-Daniel
III, n° 73-A4
: T. I, ;p. Carte
147-150
IV, n°; Carte
73-A1.Π, D2 ; Carte III, n° 145-A5 ; Carte IV, n° 145-A2. T. II,
p. 24, géographie ; p. 45, dédicaces ; p. 95, annexes,
T. II, p. 31, 32, implantation ; p. 38, dédicaces ; p. 55, memoriae.
techniques de construction ; p. 73, 75, chevet ; p. 95,
annexes, memoriae; p. 130, chœur et chancel ; p. 135, G
autel. PL XXVU. Gacko : T. I, p. 390, 418, 419, 420.
Danube (le) : T. Il, p. 9, 11, cadre historique ; p. 18, géograp Gala n°T.102-B1.
I, p. 200-201,
T. II, p. 224
25, ;géographie.
Carte m, n° 102-B4 ; Carte IV,
hie.
:

Delminium = Borcani ? T. I, p. 174, 191, 192, 210, 367, Galovac, Saint-Barthélémy (?) : T. I, p. 118-121, 218, 406 ;
375, 376 ; T. II, p. 11, cadre historique ; p. 23, 24, 25, Carte Π, n° 57-B1. T. II, p. 24, géographie ; p. 34,
:

géographie ; p. 47, dédicaces. implantation ; p. 41, dédicaces ; p. 51, 54, 59, 61, 62,
Dikovaèa-Zmijavci : T. I, p. 242, 246-249 ; Carte IV, n° 136- techniques de construction ; p. 75, 76, fig. p. 79, chevet ;
C2. T. II, p. 19, 21, 25, géographie ; p. 31, implantation ; p. 91, avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 119,
p. 55,quadratimi
nefs- 56, techniques
populide; p.construction
91, 92, avant-corps
; fig. p. 86,; p. p. 119,
87, sièges; p. 130, 132, chœur et chancel ; p. 153, ambon.
PL XXII-XXIII.
126, sièges ; p. 137, 141, 145, 147, autel ; p. 160, 161, Gâta = Gedate
165, 167, fig. 1 p. 168, p. 169, 171, fig. p. 172, p. 173, Gâta, Saint-Cyprien : T. I, p. 218, 250, 251-255, 396, 406 ;
fig. p. 174, p. 175, 177, 179, baptistères ; p. 183, conclus Carte ΠΙ, n° 139-B5 ; Carte IV, n° 139-B2. T. II, p. 24,
ions.PL XLI. géographie ; p. 43, 47, dédicaces ; p. 52, 53, 54, 55, 56,
Diluntum - Sto lac 57, 59, fig. 3 p. 60, p. 62, fig. 1-2 p. 63, techniques de
Diocletianopolis-Hissai : T. II, p. 144, autel. construction ; p. 65, 67, typologie générale ; p. 80, 82,
Doboj : T. I, p. 345-346 ; Carte V, n° 185-C1. T. II, p. 25, 84, chevet ; p. 85, nefs- quadratimi populi ; p. 91, avant-
géographie ; p. 151, autel. corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 130, 134, chœur et
Doci-Vitina : T. I, p. 404, 407-409, 41 1 ; Carte VI, n° 219- chancel ; p. 137, 139, fig. 5 p. 140, p. 141, 145, 147,
Al. T. II, p. 24, géographie ; p. 92, avant-corps ; fig. fig. 1,3 p. 148, p. 149, 151, autel ; p. 182, conclusions.
p. 99, plan "complexe" ; p. 118, 119, sièges; p. 130, PL XLn.
chœur et chancel ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, autel. Gaule : T. I, p. 67. T. II, p. 44, dédicaces ; p. 76, chevet ;
PLLX. p. 102, 111, églises doubles ; p. 160, baptistères.
190 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Gedate = Gata Hvar 1, Sainte-Marie, 2, Saint-Cyprien, 3 : T. I, p. 307-309,


Genève : T. Il, p. 101, 102, 109, églises doubles ; η. 3 p. 153, 310 ; Carte IV, n° 164, 165 et 166-B2. T. Il, p. 21, 24,
p. 154, am bon. géographie ; p. 38, 41, 43, dédicaces ; p. 101, η. 15
Germanie : T. II, p. 102, églises doubles. p. 102, p. 109, églises doubles. PI. L.
Glamod : T. I, p. 171, 172, 173, 178. T. II, p. 23, géographie.
Glavice-Dekica Brdo : T. I, p. 156, 171-172 ; Carte ΠΙ, n° 84- I
B3. T. II, p. 19, 25, géographie ; p. 93, avant-corps ; Iader- Zadar : T. II, p. 20, géographie.
p. 175, baptistères. Hlyricum : T. II, p. 9, 1 1 , cadre historique ;
Gorica-Vinica : T. II, p. 144, autel. Illyrìcum occidental : T. I, p. 385. T. II, p. 15, géographie ;
Grabovac : T. I, p. 249-250 ; Carte IV, n° 137-B2. T. II, p. 126, sièges.
p. 25, géographie. Illyrìcum oriental : T. I, p. 385. T. II, p. 15, géographie ;
Gradac : T. I, p. 242, 383-386, 458 ; Carte V, n° 208-A3. p. 51, 58, 59, 61, techniques de construction ; p. 125,
T. II, p. 25, géographie ; p. 77, fig. p. 79, chevet ; p. 91, sièges ; p. 135, autel ; η. 4 p. 153, p. 154, 157, ambon ;
92, avant-corps ; n. 2 p. 101, 102, fig. p. 106, p. 105, p. 159, 161, baptistères.
109, 111, églises doubles ; p. 119, 121, 123, 126, sièges ; Indenea = Mujdiici (Donji)
p. 130, chœur et chancel ; p. 145, autel ; p. 165, 167, Imo la : T. II, p. 44, dédicaces.
169, 173, 175, baptistères. PL LVm. Imotski : T. I, p. 383, 400, 403, 404. T. II, p. 179, baptistères.
Grado : T. I, p. 32, 55, 58. T. II, p. 11, cadre historique; Islam Grèki : T.I, p. 93.
p. 23, géographie ; p. 123, sièges; p. 130, chœur et Issa = Vis
chancel ; η. 3 p. 153, 154, 156, ambon ; p. 163, Istrie (Λ* Regio Italiaé) : T. I, p. 58, 67, 240. T. II, p. 11,
baptistères. cadre historique ; p. 15, géographie ; p. 43, dédicaces ;
Grbalj (le) : T. I, p. 476. η. 18 p. 54, techniques de construction; p. 71, chevet ;
Grbavac : T. I, p. 469-470, 471 ; Carte VI, n° 256-B2. T. II, p. 117, 118, sièges.
p. 25, géographie ; p. 32, implantation. Italie (du Nord) T. I, p. 106. T. II, p. 10, 11, cadre histori
GrebaStica : T. II, p. 38, 41, dédicaces ; p. 101, 109, églises que ; p. 18, géographie ; p. 39, 42, 48, dédicaces ; p. 71,

:
doubles. 75, 76, chevet ; p. 102, églises doubles ; p. 132, chœur et
Grèce : T. II, p. 18, géographie ; p. 75, chevet ; p. 91, avant- chancel ; p. 135, autel ; p. 153, ambon ; p. 160, 161,
corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 102 ; p. 117, baptistères.
sièges ; p. 135, 144, autel ; p. 154, ambon ; p. 175, Iunca T. II, p. 132, chœur et chancel ; p. 144, autel.
baptistères.
:
Grenoble : T. II, p. 109, églises doubles.
Grohote, Saint-Etienne : T. I, p. 221, 265, 266-269, 273 ; Jablanica (lac de) : T. I, p. 377.
Carte IV, n° 148-A2. T. II, p. 24, géographie ; p. 39, Jabuka-Kumjenovici : T. I, p. 122, 333, 377-379, 380 ; Carte
dédicaces ; p. 55, techniques de construction ; p. 75, V, n° 203-D2. T. II, p. 62, techniques de construction ;
chevet ; p. 92, avant-corps; p. 121, sièges; p. 130, p. 76, chevet ; p. 92, avant-corps ; p. 95, annexes,
chœur et chancel ; p. 135, autel ; p. 163, 165, fig. p. 170, memoriae ; n. 2 p. 101, p. 102, 105, 109, fig. p. 110,
p. 173, 175, baptistères. PI. XLIV. p. Ill, églises doubles. PI. LVffl.
Grude : T. I, p. 403. Jadri§éica, Saint-André : T. I, p. 48, 62-63 ; Carte I, n° 28-
Grusinc, Saints-Côme-et-Damien (?) : T. I, p. 146-147 ; Carte A2. T. II, p. 24, géographie ; p. 41, dédicaces ; p. 76,
Π, n° 72-C2. T. II, p. 24, géographie ; p. 42, dédicaces. chevet. PI. K.
Gubavac : T. I, p. 312, 317-318, 320 ; Carte IV, n° 172-C3 ; Jadrtovac T. I, p. 146.
Carte VI, n° 172-A2. T. II, p. 24, géographie ; η. 20 Jajce : T. I, p. 79, 161, 162, 163, 338, 364.
:

p. 33, implantation ; p. 52, techniques de construction ; Janj (le) : T. I, p. 163, 166, 168 ; T. II, p. 19, géographie.
p. 73, fig. p. 74, chevet. PI. LI. Jérusalem : T. II, p. 39, dédicaces.
H JezepraSina
n° 205-C2. T. I,T.p.II,379-380
p. 25, géographie
; Carte IV, ; n°p. 205-C4
33, implantation.
; Carte V,
:

Halapic = Salvium : T. I, p. 156, 171, 174, 178. T. II, p. 19, Jordanie T. II, p. 102, églises doubles.
23, 25, géographie.
:

Halapié 1 : T. I, p. 171, 172-173 ; Carte ΠΙ, n° 85-B3. T. II, Κ


p. 77, chevet. Kalifront, Saint-Cyprien : T. I, p. 48-49, 54 ; Carte I, n° 20-
Halapic 2-Gradac : T. I, p. 171, 172-173 ; Carte III, n° 86-B3. B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 43, dédicaces ; p. 76, fig.
T. II, p. 33, implantation. p. 79, chevet. PI. VI.
Hedum = Breza 2 ? Karlobag : T. I, p. 64.
Hemmaberg : T. II, n. 3 p. 153, ambon. KaSic Banjevaéki T. I, p. 134-135 ; Carte II, n° 67-C2. T. II,
Herceg Novi : T. I, p. 472. p. 24, géographie ; p. 31, implantation ; p. 153, 154, 156,
:

Herzégovine : T. I, p. 242, 387, 400, 446, 461. T. II, p. 15, 1 57, ambon.
géographie ; p. 43, 45, dédicaces ; p. Ill, 113, églises Ka§ic (Donji)-Mastirine : T. I, p. 93-94, 202 ; Carte Π, n° 46-
doubles. Bl. T. II, p. 24, géographie ; p. 31, implantation.
Hippius flumen = la Cetina Kastei Gomilica, Saints-Côme-et-Damien : T. I, p. 220-222 ;
Homolj-Kiseljak
n° 197-C2. : T.T. II,I, p.p. 195,
18, 356,
géographie
366-368,; 414
p. 33; Carte
et fig.,
V, Carte III, n° 115-A4 ; Carte IV, n° 115-A1. T. II, p. 24,
géographie ; p. 31, implantation ; p. 44, dédicaces ;
implantation ; p. 62, techniques de construction ; fig. p. 55, techniques de construction ; p. 95, annexes,
p. 99, plan "complexe" ; p. 126, sièges ; fig. p. 136, memoriae, p. 1 19, 123, sièges ; p. 151, autel. PI. XXXV.
p. 147, 149, autel ; p. 160, 165, 167, 169, fig. p. 170, Kastei Novi T. I, p. 222.
p. 171, 173, 175, baptistères. PI. LVII. Kastei Stari : T. I, p. 204.
:

Hongrie : T. I, p. 67 ; T. II , p. 9, cadre historique. Kastei Suéurac, Saint-Etienne : T. I, p. 216, 218-219, 222 ;


Humilisani : T. I, p. 386-387, 388 ; Carte V, n° 209-B3. T. II, Carte ΙΠ, n° 1 14-A4 ; Carte IV, n° 1 14 - Al. T. II, p. 24,
p. 25, géographie ; p. 62, techniques de construction. géographie ; p. 39, dédicaces.
Hvar (île de) T. I, p. 273, 303, 307, 308, 309. T. II, p. 17, Kastei Stafilic : T. I, p. 222.
21, géographie ; p. 43, dédicaces ; p. 141, autel. Kazanci-Kruséica : T. I, p. 419-420 ; Carte VI, n° 226-D1.
:

Hvar = Lisina Kiseljak : T. I, p. 365, 366, 367.


Index locorum 191

Klapavica : T. I, p. 145, 181, 206-208 ; Carte ΠΙ, n° 107-B4 ;


Carte IV, n° 107- Bl. T. II, p. 24, géographie ; p. 31, Lastovo (île de) : T. I, p. 320, 322 ; T. II, p. 21, géographie.
implantation ; p. 54, 55, techniques de construction;
p. 130, chœur et chancel ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, 145, Lastva
n° (Donja)
262-D3. : T.T. II,I, p. 25,
472,géographie
474, 475-476,
; p. 82,477chevet.
; Carte VI,
autel; p. 153, 154, fig. 2 p. 155, p. 156, 157, ambon. LaSva (la) : T. I, p. 331, 338, 341. T. II, p. 19, géographie.
PI. XXXIV. Lavant : T. II, n. 3 p. 153, p. 154, ambon ; a 8p. 160,
Klis : T. I, p. 206, 213. baptistères.
Klobuk
n° 218-A1.
: T. I, p.T. 248,
II, p. 361,
24, géographie
404-407, 409,
; p. 51,
411 54,; Carte
55, fig.VI,2 Lechaïon : T. I, p. 289.
Lepenica (la) : T. I, p. 365, 366, 367. T. II, p. 18, géographie.
p. 60, p. 61, 62, techniques de construction ; p. 76, Lepenica, voir Homolj-Kiseljak
chevet ; p. 92, avant-corps ; fig. p. 98, plan "complexe" ; Leusinium — Panik
p. 117, 119, 121, sièges; p. 130, fig. p. 133, chœur et Liburnie : T. I, p. 100, 106.
chancel ; p. 135, 147, autel ; p. 165, 167, 169, fig. p. 170, Lisieidi : T. I, p. 376-377 ; Carte V, n° 202-B2. T. II, p. 25,
p. 171, 173, 175, baptistères. PI. LX. géographie.
Knin : T. I, p. 178, 181, 182, 183, 185, 189. Lisina = Hvar
Kolina (la) : T. I, p. 378, 380. LiStica:T. I, p. 400,411.
Kolocep (île de) : T. I, p. 459, 466. T. II, p. 21, géographie. Livno = Bariduo
Konavle:T. I, p. 471. Livno, Saint- Jean-Baptiste : T. I, p. 174, 190-191, 192, 195,
Konjic : T. I, p. 372, 377, 381, 382, 390. 210, 211 ; Carte m, n° 97-C4. T. II, p. 19, 23, 25,
Korana (1), T. I, p. 74. géographie ; p. 35, 39, dédicaces.
Korintija = Corinthia Lopud (île de) : T. II, p. 21, géographie.
Korintija : T. I, p. 39, 40-41, 445 ; Carte I, n° 11-B2. T. II, Lopud 1 (et 2 ?), Saint- Jean-Baptiste (et Saint-Elie ?) : T. I,
p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 54, techniques p. 466-467 ; Carte VI, n° 253 et 254-B2. T. II, p. 25,
de construction ; p. 75, chevet. PL VI. géographie ; n. 20 p. 33, implantation ; p. 38, 39, dédi
Korintija/Bosar 1-2 : T. I, p. 40, 41-43 ; Carte I, n° 12 et 13- caces ; p. 56, 61, techniques de construction ; p. 139,
B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 54, 149, 151, autel.
techniques de construction ; fig. p. 81, p. 82, chevet. Losinj (île de) : T. I, p. 55, 59, 60. T. II, p. 17, 20, géo
PL VI. graphie.
Korlat-Moravice : T. I, p. 121-122, 123 ; Carte II, n° 58-C1. Lovreaina, Saint-Laurent : T. I, p. 46, 61, 218, 276, 283-289,
T. II, p. 24, géographie ; p. 31, implantation ; p. 92, 296, 306, 444 ; Carte IV, n° 156-B2. T. II, p. 24,
avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae. PL XXIV. géographie ; p. 42, 47, dédicaces ; p. 51, 52, 53, 54,
Kornat (île de) : T. I, p. 131, 132, 133, 445. T. II, p. 17, fig. 1 p. 58, p. 59, 62, techniques de construction ; p. 73,
géographie ; p. 32, implantation. 75, 76, chevet ; fig. p. 88, p. 89, transept ; p. 92, avant-
Korcula (île de) : T. I, p. 311, 312, 315, 317, 318, 320. T. II, corps ; p. 95, annexes, memoriae; p. 119, fig. 1-2 p. 124,
p. 21, géographie. p. 125, sièges ; p. 130, 132, chœur et chancel ; p. 135,
Kosovo (le) : T. I, p. 182, 183, 185. 137, fig. 8-9 p. 140, p. 143, 145, 147, 149, 151, autel ;
KoSljun (îlot de) : T. 1, 39. p. 153, 154, 156, 157, ambon ; p. 161, 163, 167, 169,
Kotor (Bouches de) : T. I, p. 472, 474, 475. T. II, p. 15, 21, 171, 173, fig. p. 174, p. 175, fig. p. 178, baptistères.
géographie. PI XLVI-XLVII
Kotor = Acruvium LovreSki, Saint-Laurent : T. I, p. 46-48 ; Carte I, n° 18-A2.
Kotor, Sainte-Marie : T. I, p. 88, 472-475, 476, 477 ; Carte T. II, p. 24, géographie ; p. 42, dédicaces ; p. 52, 56,
VI, n° 260-D3. T. II, p. 38, dédicaces ; p. 21, 25, géogra techniques de construction ; p. 75, 76, fig. p. 79, chevet ;
phie; p. 54, 56, 57, techniques de construction ; p. 67, p. 92, avant-corps. PL VI.
typologie générale ; fig. p. 79, p. 80, chevet ; p. 87, nefs- Lucques : T. II, p. 44, dédicaces.
quadratum populi ; n. 1 p. 159, p. 160, 161, 167, 169, Luònjak, Saint-Luc (?) : T. I, p. 218, 312, 315-317, 318, 320 ;
173, 175, baptistères. PL LXX. Carte IV, n° 171-C3 ; Carte VI, n° 171-A2. T. II, p. 24,
Kotorac (Gornji) : T. I, p. 371-372 ; Carte V, n° 199-C2. géographie ; n. 20 p. 33, implantation ; p. 42, dédicaces ;
T. II, p. 33, implantation ; p. 91, avant-corps. PL LVn. p. 52, 62, techniques de construction ; p. 126, sièges ;
Kresevo : T. I, p. 367. p. 135, 139, autel. PL LI.
Krimovice, Saint-André : T. I, p. 472, 474, 475, 476-477 ; Ludrum = Biskupija (?) ou Otok (?) T. I, p. 183, 198, 201.
Carte VI, n° 263-D3. T. II, p. 25, géographie ; p. 41, T. II, p. 10, cadre historique ; p. 23, 24, 25, géographie ;
:

dd p. 179, baptistères.
Krk (île de) = Curicta : T. I, p. 31, 32, 38, 39, 40, 41, 44, 132, Luka : T. I, p. 390-391 ; Carte V, n° 212-C3.
133, 306, 445. T. II, p. 20, géographie ; p. 32, Lumbarda : T. I, p. 318, 318, 320.
implantation ; p. 118, sièges ; p. 141, autel. Lustica (presqu'île de) : T. I, p. 475.
Krk = Curictum Lyon : T. II, p. 109, églises doubles.
Krk 1, Saint-Quirin (?) : T. I, p. 32-35, 37, 55, 105, 224 ;
Carte I, n° 6-B1. T. II, p. 10, cadre historique ; p. 11, 23, Lj
24, géographie ; p. 31, implantation ; p. 43, dédicaces ; Ljubomir-Cvarici : T. I, p. 460-461 ; Carte VI, n° 249-C2.
p. 51, 52, 53, techniques de construction ; p. 67, T. II, p. 25, géographie.
typologie générale ; p. 80, chevet ; p. 87, nefs- quadratimi Ljubuski : T. I, p. 404, 407, 409, 423.
populi; p. 93, avant-corps ; fig. p. 166, p. 167, 169, 171,
173, 175, baptistères ; p. 181, 182, conclusions. PL V. M
Krk 2, Saint-Laurent T. I, p. 35-36 ; Carte I, n° 7-B1. T. II, Mactaris = Cim-Mostar ? : T. I, p. 394, 395, 400. T. II, p. 23,
p. 42, dédicaces ; p. 73, chevet.
:

25, géographie ; p. 179, baptistères.


Krka (la) : T. I, p. 138, 144, 182, 183, 185, 187, 205. T. IL Majdan : T. I, p. 163-165 ; Carte m, n° 80-C3. T. II, p. 18,
p. 17, 18, 21, géographie ; p. 87, nefs- quadratimi populi. 25, géographie ; p. 52, 54, 59, techniques de construc
Kupres : T. I, p. 362. tion ; fig. p. 74, p. 76, chevet ; p. 89, transept ; p. 92, 93,
Kuti : T. I, p. 387-388, 400 ; Carte V, n° 21O-B3. T. II, p. 25, avant-corps ; fig. 4 p. 128, p. 130, 132, chœur et
géographie ; p. 32, implantation ; n. 1 p. 159, p. 171, chancel ; p. 145, fig. 2 p. 146, p. 147, autel ; p. 157,
baptistères. ambon. PL ΧΧΓΧ.
192 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatìae

Majorque : T. Π, η. 8 p. 160, baptistères. techniques de construction ; p. 77, fig. p. 79, chevet.


Majsan, Saint-Maxime : T. I, p. 312-315, 316, 317, 318, 406 ; P1.L.
Carte IV, n° 170-C3 ; Carte VI, n° 170- A2. T. II, p. 24, Mosunj (Mali), voir Mali Mosunj
géographie ; p. 31, n. 20 p. 33, p. 34, implantation ; Moyen Orient : T. II, p. 139, autel ; p. 175, baptistères.
p. 47, dédicaces ; p. 62, techniques de construction ; Muccwfum) = Makarska
p. 92, avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 139, Mue Gornji = Andetrium
autel. PL L. Mué Gornji, Saint-Pierre : T. I, p. 203-204, 205, 213 ; Carte
Makarska = Muccurfum) ΠΙ, n° 104-A4 ; Carte IV, n° 104-A1. T. II, p. 19, 21,
25, géographie ; p. 41, dédicaces. PL XXXIV.
Makarska,
n° 159-C2.
Saint-Pierre
T. II, p.: T.10,I, p.cadre
297-298,
historique
299, 310
; p. 21,
; Carte
23, IV,
24, Mujdzici Donji = Indeoea
géographie ; p. 41, dédicaces. Mujdaéi Donji : T. I, p. 163, 166, 168-171 ; Carte ΠΙ, n° 83-
Mali Mosunj = Stanecli C3. T. II, p. 19, 25, géographie ; p. 56, techniques de
Mali Mosunj : T. I, p. 338-340, 341, 352, 366, 367, 406 ; construction ; p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 93,
Carte V, n° 182-B1. T. II, p. 19, 25, géographie ; p. 33, avant-corps ; p. 163, 165, 169, 173, 175, fig. p. 176,
implantation ; p. 62, techniques de construction ; p. 145, baptistères. PL XXX.
147, autel ; p. 169, 173, 177, baptistères. Muline, Saint- Jean-Baptiste : T. I, p. 96-99, 106, 121 ; Carte
Malvesia = Skelani : T. II, p. 20, 23, géographie. Π, n° 48-B1. T. II, p. 24, géographie ; p. 31, 34,
Manastirine, voir Salona implantation ; p. 39, dédicaces ; p. 56, techniques de
Martinâcica 1, Saint-Martin, et 2 : T. I, p. 60-62, 125 ; Carte construction ; p. 73, 80, chevet ; p. 87, nefs- quadratimi
I, n° 26 et 27-A2. T. II, p. 24, géographie; p. 44, populi ; p. 92, avant-corps ; p. 145, autel ; p. 161, 165,
dédicaces ; p. 59, techniques de construction ; p. 67, baptistères. PL XVI-XVII.
typologie générale ; p. 89, transept. PI. EX.
Marusinac, voir Salona N
Marzamemi : T. II, p. 132, chœur et chancel ; η. 20 p. 157, Naples : T. II, p. 44, dédicaces.
am bon. Nareste = Sumpetar- Jesenice
Melita = l'île de Mljet Narô/Narenta = la Neretva
Méditerranée orientale : T. II, p. 76, chevet ; p. 132, chœur et Narorn = Vid : T. I, 209, 210. T. II, p. 20, 21, 24, géograp
chancel ; p. 160, baptistères. hie.
Mésie supérieure T. II, p. 10, cadre historique ; p. 15, Navalia = Novalja
géographie. Nea Anchialos : T. II, p. 144, autel.
:

Metkovic : T. I, p. 433, 435, 445. Néguev : T. II, p. 1 56, ambon.


Milan : T. I, p. 101, 147, 288. T. II , p. 9, cadre historique ; Neretva (la) T. I, p. 291, 372, 375, 377, 381, 382, 386, 387,
p. 44, dédicaces ; n. 3 p. 153, ambon ; p. 161, 388, 393, 394, 404, 407, 413, 414, 415, 423, 425, 431,
:

baptistères. 433, 435, 438,


géographie ; T. 439,
II, p. 441,
130, 445,
chœur448.
et chancel.
T. II, p. 17, 18, 21,
Mirje : T. I, p. 264, 278-280, 287, 444 ; Carte IV, n° 154-B2.
T. II, p. 24, géographie ; p. 93, avant-corps ; p. 95, Neretvica (la) : T. I, p. 372, 377.
annexes, memoriae ; fig. 3 p. 131, chœur et chancel. Nerezi-Tasovôici = Ad Turres
PL XLV. Nerezi-Tasoveici T. I, p. 425, 431-433 ; Carte VI, n° 234-
Mljet (île de) : T. I, p. 315, 454, 458. T. II, p. 21, géographie ; Bl. T. II, p. 19, 21, 24, géographie ; p. 92, avant-corps ;
:

p. 32, implantation. p. 97, fig. p. 98, plan "complexe" ; p. 130, chœur et


Mogorjelo = Turres chancel ; p. 135, 139, autel ; fig. 3 p. 162, p. 163, 169,
Mogorjelo
n° 233-B1.
: T. I, T.p. 242,
II, p.344, 19, 357,
21, 425-431,
24, géographie
458 ; Carte
; p. 32,
VI, fig. p. 172, p. 173, baptistères. PL LXIV.
Nerezisca, Saint-Théodore : T. I, p. 276, 299-300, 315, 325,
implantation ; p. 35, 43, dédicaces ; p. 91, 92, fig. p. 93, 425 ; Carte IV, n° 161-B2. T. II, p. 24, géographie ;
avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 97, fig. p. 98, p. 45, dédicaces. PL XLK.
plan "complexe" ; n. 2 p. 101, p. 102, 107, fig. p. 108, Neum : T. I, p. 445.
p. 109, 111, églises doubles ; p. 151, autel ; p. 160, 163, Nevers : T. II, n. 3 p. 153, ambon.
165, 169, 173, fig. p. 174, p. 175, baptistères. PL LXffl- Nevesinje : T. I, p. 381, 382, 390.
uav. Nevidane,
n° 60-B2.
Saint-Martin
T. II, p. :24,T. géographie
I, p. 125-126,
; p. 129
44, ;dédicaces
Carte Π,;
Mokro : T. I, p. 400-403 ; Carte V, n° 216-B3 ; Carte VI,
n°216-Bl. T. II, p. 25, géographie ; p. 51, 54, 62, p. 92, avant-corps. PL XXIV.
techniques de construction ; p. 76, 77, chevet ; p. 92, Nicée : T. I, p. 55.
avant-corps ; p. 97, fig. p. 99, plan "complexe" ; p. 130, Nicomédie : T. II, p. 45, dédicaces.
chœur et chancel ; p. 135, 137, fig. I p. 140, p. 141, 145, Nikoliéi-Zaklopaca : T. I, p. 346-348 ; Carte V, n° 186-E1.
149, autel ; p. 161, 163, 165, fig. p. 166, p. 167, 169, T. II, p. 52, 59, techniques de construction ; p. 75, 77,
171, 173, 175, baptistères. PL LX. fig. p. 79, chevet ; p. 121, 123, sièges ; p. 130, chœur et
Mokron° 88-D1
Polje 1-Suceviéi
; Carte ΠΙ, : n°T.88- I, A3.
p. 178-181,
T. II, p. 25,182géographie
; Carte Π,; chancel. PL LIV.
Nin = Aenona ; T. II, p. 20, 21, 24, géographie ; p. 67,
p. 76, chevet ; p. 89, transept ; p. 92, avant-corps ; p. 95, typologie générale ; p. 80, chevet ; p. 182, conclusions.
annexes, memoriae ; p. 118, 119, sièges ; p. 130, chœur PL xni.
et chancel ; p. 135, 137, autel. PL XXXI. Nin 1 : T. I, p. 83-86 ; Carte Π, n° 41-B1. T. II, p. 31,
Mokro Polje 2-Vagicï : T. I, p. 180, 181-182 ; Carte Π, n° 89- implantation ; p. 54, 55, techniques de construction ;
Dl ; Carte ΙΠ, n° 89-A3. T. II, p. 25, géographie ; p. 73, 75, chevet ; n. 2 p. 101, p. 102, 107, 109, fig.
p. 153, 154, 156, ambon. p. 110, églises doubles ; p. 135, 139, autel. PL xm.
Monténégro : T. I, p. 391, 474, 478. Nin 2, Sainte-Marie : T. I, p. 86-88, 89 ; Carte II, n° 42-B1.
Mosko = AdZizio : T. I, p. 459. T. II, p. 30, implantation ; p. 38, dédicaces ; p. 67, typo
Mostar, cf. Cim et Sutina ; T. I, p. 243, 359, 364, 377, 383, logie générale ; p. 80, chevet ; p. 85, 87, nefs- quadratum
386, 387, 388, 393, 394, 400, 404, 412, 413, 415. T. II, populi, p. 151, autel. PL XIV.
p. 62, techniques de construction ; p. 141, autel. Nin 3-Zaton, Saint- André T. I, p. 88-89 ; Carte Π, n° 43-B1.
Mostir, Sainte-Marie : T. I, p. 310-311 ; Carte IV, n° 168-B2. T. II, p. 41, dédicaces ; p. 67, typologie générale ; fig.
:

T. II, p. 24, géographie ; p. 38, dédicaces ; p. 52,


Index locorum 193

p. 79, p. 80, chevet ; p. 85, 87, nefs- quadratimi populi. conclusions. PL Vin.
PL XIV. Ostie T. II, p. 51, techniques de construction.
Ostrvica : T. I, p. 255.

:
Niskon° : 105-A1.
T. I, p. T.204-205
II, p. 87,; Carte
nefs- quadratimi
ffl, n° 105-A4populi.; Carte IV,
Norique méditerranéen : T. I, p. 62, 425. T. II, p. 10, cadre Osljak,
n° 56-B1.
Sainte-Marie
T. II, p.: T.24,I, géographie
p. 115, 116-117,
; p. 32,425
implantation
; Carte Π,;
historique ; p. 15, géographie ; p. 101, églises doubles ; p. 38, dédicaces ; p. 54, techniques de cons-truction ;
p. 118, 126, sièges ; p. 144, autel ; p. 161, baptistères. p. 75, chevet ; p. 95, annexes, memoriae. PL ΧΧΠ.
Novalja = Navalia = Cessa ? : T. II, p. 20, 25, géographie ; n. Otinovci = Ad Matricem
20 p. 33, implantation ; p. 67, typologie générale ; Otinovci
n° 194-A2.
: T. I, p.T. 362-363
II, p. 19,; 23,
Carte25,IV,
géographie
n° 194-C4; p.; 67,
Carte
typo
V,
p. 179, baptistères ; p. 182, conclusions.
Novalja 1, Sainte-Marie : T. I, p. 51, 64-68, 105, 106, 273 ; logie générale ; p. 80, chevet ; p. 87, nefs- quadratum
Carte I, n° 30-B2. T. II, p. 38, 41, fig. p. 46, p. 47, populi; p. 92, avant-corps. PL LVL
dédicaces ; p. 55, 56, techniques de construction ; p. 73, OtiSié T. I, p. 188-189 ; Carte m, n° 95-A4 ; T. II, p. 25,
chevet ; p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 93, avant- géographie.

:
corps; n. 2 p. 101, n. 13 p. 102, p. 107, 111, églises Otok, Saint-Luc (?) : T. I, p. 195, 198-200 ; Carte m, n° 101-
doubles ; p. 118, sièges ; fig. 4 p. 140, p. 141, 144, B4 ; Carte IV, n° 101 - Bl. T. II, p. 23, 25, géographie ;
autel ; p. 181, conclusions. PI. X. p. 42, dédicaces ; p. 78, chevet ; p. 92, avant-corps ; fig.
Novalja 2/Gaj : T. I, p. 68-70, 72, 73 ; Carte I, n° 31-B2. p. 98, plan "complexe" ; p. 119, 123, sièges ; p. 161, 163,
T. II, p. 32, implantation ; p. 55, techniques de construc 165, 167, 169, fig. p. 172, p. 173, 175, baptistères.
tion ; p. 87, nefs- quadratura populi. PL XI. PL xxxm.
Novalja 3/Jaz, Saints- Jean-et-Paul : T. I, p. 66, 70-72, 106,
240, 273 ; Carte I, n° 32-B2. T. II, p. 32, implantation ;
p. 43, dédicaces ; p. 52, 53, 55, techniques de cons Pag (île de) : T. I, p. 64, 68, 273. T. II, p. 20, géographie ;
truction quadratura
nefs- ; p. 67, typologie
populi ; p.générale
151, autel.
; p. PL
78,XI.chevet ; p. 87, p. 141, autel.
Palestine : T. I, p. 379. T. II, p. 135, autel ; p. 156, ambon ;
Novalja 4-5 : T. I, p. 72-74 ; Carte I, n° 33 et 34-B2. T. II, p. 161, baptistères.
pLXL Panik = Leusinium
Novigrad (mer de) T. I, p. 91, 178. Panik : T. I, p. 461-462 ; Carte VI, n° 250-C2. T. II, p. 19,
21, 25, géographie.
:

Novon°Selo 181-A1.
: T. T.I, p.II, 338
p. 25,; géographie.
Carte IV, n° 181-C3 ; Carte V,
Pannonie seconde ou sirmienne T. II, p. 9, 10, 11, cadre
historique ; p. 15, 20, géographie ; p. 44, dédicaces.

:
Ο Paros : T. I, p. 303.
Oborci T. I, p. 165, 335-337, 338 ; Carte IV, n° 18O-C3 ; Pasman (île de) : T. I, p. 125, 128, 129, 132. T. II, p. 21,
Carte V, n° 180-A1. T. II, p. 25, géographie ; p. 51, 53, géographie ; p. 32, implantation.
:

54, 55, 56, 59, techniques de construction ; p. 89, nefs- Patmos : T. II, p. 42, dédicaces.
quadratum populi ; p. 92, avant-corps ; p. 119, sièges. Patras : T. II, p. 41, dédicaces.
PL Lffl. Peljesac (presqu'île de) : T. I, p. 315, 318, 448, 454, 463.
Obrovac T.I, p. 91,93, 181. T. II, p. 17, 21, géographie.
Oenus Humen = l'Una Petrovicï : T. I, p. 382-383 ; Carte V, n° 207-A2.
:

Ogrul T. I, p. 38-39, 116, 132, 133 ; Carte I, n° 9-B1. T. II, Pharia = Stari Grad
p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 54, techniques Pharos = l'île de Hvar
:

de construction ; fig. p. 74, p. 75, chevet ; p. 92, avant- Philippes T. II, p. 144, autel ; p. 156, ambon.
corps. PL VI. Pirovac (baie de) : T. I, p. 133, 134, 135, 137.
:

Ohrid:T. I, p. 118,123. Pise : T. II, p. 44, dédicaces.


Omis = Oneum : T. I, p. 250, 251, 255, 256, 257, 260, 278, PjeSivac-Cemolovina : T. I, p. 421, 423 ; Carte VI, n° 229-
283, 291. T. II, p. 21, 24, géographie. Bl. T. II, p. 24, géographie.
OmiS 1, Saint-Pierre (?), Omis 2, Sainte-Marie (?) T. I, Pliva (la) T. I, p. 165, 166 ; T. II, p. 15, 19, géographie.
p. 255-257 ; Carte IV, n° 140 et 141-B2. T. II, p. 38, 41, Ploce T. I, p. 393, 415, 423, 424, 441, 443.
:

Podgrade : T. I, p. 242, 250-251 ; Carte IV, n° 138-B1. T. II,


:

dédicaces
nefs- quadratum
; p. 62,
populi
techniques
; p. 151, autel.
de construction
PL XLIII. ; p. 87, p. 24, géographie ; fig. 4-5 p. 60, p. 61, techniques de
Omisalj : T. I, 28. construction.
Oneum = Omis Podstrana = Pituntium T. II, p. 44, dédicaces
Orebié:T. I, p. 312. Polaèe 1 : T. I, p. 30, 240, 454-456 ; Carte VI, n° 246-B1.
:

Osijek = Mursa : T. II , p. 9, cadre historique. T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 52, 59,
Osinj (île d') : T. I, p. 443, 445. T. II, p. 21, géographie ; techniques de construction ; p. 78, fig. p. 79, chevet ;
p. 32, fig. p. 33, implantation. p. 89, transept ; p. 92, avant-corps ; p. 95, annexes,
Osinj : T. I, p. 133, 287, 443-445 ; Carte VI, n° 239-A1/2. memoriae; p. 121, fig. 1-2 p. 122, p. 123, 126, sièges ;
T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 53, fig. p. 166, fig. 3 p. 168, p. 169, 173, baptistères.
techniques de construction ; p. 75, chevet ; p. 92, avant- PI LXVIII-LXIX
corps ; p. 95, annexes, memoriae; fig. p. 99, plan Polaêe 2 : T. I, p. 315, 456-458 ; Carte VI, n° 247-B2. T. II,
"complexe" ; p. 134, chœur et chancel. PL LXVH. p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 53, techniques
Osor = Apsorum de construction ; p. 75, 76, 77, chevet ; p. 95, annexes,
Osor,n°Sainte-Marie
24-A2. T. II, p.T. 11,
I, p.cadre
55-59,
historique
60, 62, ; 106
p. 17,; Carte
23, 24,I, memoriae; n. 2 p. 101, n. 13 p. 102, 105, fig. p. 108,
p. 109, églises doubles ; p. 118, 119, sièges. PL LXK-
:

géographie ; p. 31, implantation ; p. 38, dédicaces ; LXX


p. 56, 59, techniques de construction ; p. 67, typologie Poljica (plaine de) : T. I, p. 250, 251, 255.
générale ; p. 71, fig. p. 72, p. 73, 75, chevet ; p. 87, nefs- Pored T. I, p. 106, 108, 289 ; T. II, n. 18 p. 54, techniques de
quadratum populi ; n. 2 p. 101, p. 102, fig. p. 106, construction ; p. 91, avant-corps ; p. 101, 109, églises
:

p. 107, 109, 111, églises doubles ; p. 129, 130, chœur et doubles ; p. 132, chœur et chancel ; p. 147, autel ; n. 3
chancel ; p. 160, 161, 163, 167, fig. 2 p. 168, p. 169, fig. p. 153, p. 154, n. 20 p. 157, ambon.
p. 170, p. 171, 173, 175, 179, baptistères ; p. 182, Posedarje : T. I, p. 90.
194 S ALONA II - Ecclesìae Dalmatiae

Postini, Sainte-Marie T. I, p. 31, 276, 278, 280-283, 433 ; Putalj, Saint-Georges T. I, p. 216-218 ; Carte ΙΠ, n° 113-
Carte IV, n° 155-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 38, 47, A4 ; Carte IV, n° 113-A1.T. II, p. 24, géographie ; p. 31,

:
:
dédicaces ; p. 52, 54, 55, 57, techniques de construction ; implantation ; p. 55, 62, techniques de construction.
p. 73, fig. p. 74, chevet ; fig. p. 86, p. 87, nefs- quadratoni
populi ; p. 95, fig. p. 96, annexes, memoriae; p. 119, R
fig. I p. 120, sièges ; fig. p. 128, p. 130, chœur et Rab (île de) : T. I, p. 49, 54, 107, 133. T. II, p. 20, géogra
chancel ; fig. 3-4 p. 142, p. 143, 144, 145, 147, 151, phie; p. 32, implantation ; p. 45, dédicaces ; p. 134,
autel ; n. 1 p. 159, p. 163, 169, 171, 173, 175, fig. p. 176, chœur et chancel.
baptistères. PI. XLVI. Rab = ArbalArva : T. I, p. 32, 49, 53, 54, 110. T. II, p. 10,
Posusje : T. I, p. 210, 242, 382, 383. cadre historique ; p. 20, 23, 24, géographie ; p. 41, 42,
Potoci : T. I, p. 386, 388-389, 400 ; Carte V, n° 21 1-B3. T. II, dédicaces ; p. 67, typologie générale ; p. 179, baptistè
p. 25, géographie ; p. 62, techniques de construction ; res ; p. 182, conclusions. PL VII.
p. 132, fig. p. 133, chœur et chancel ; p. 151, autel. Rab 1, Saint-Jean-l'Evangéliste : T. I, p. 50-52, 54, 67, 104,
Potravlje T. I, p. 189-190 ; Carte m, n° 96-B4. T. II, p. 25, 106 ; Carte I, n° 21-B2. T. II, p. 42, 47, dédicaces ;
géographie ; p. 30, implantation ; p. 62, techniques de p. 55, techniques de construction ; p. 73, fig. p. 74, p. 75,
:

construction ; p. 75, chevet ; p. 135, 145, autel. chevet ; p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 118, sièges.
Povlja, Saint-Jean-Baptiste : T. I, p. 240, 289, 290, 291-297, PL VI.
305, 306 ; Carte IV, n° 158-B2. T. II, p. 24, géographie ; Rab 2, Sainte-Marie : T. I, p. 52-53, 54, 105 ; Carte I, n° 22-
p. 39, 47, dédicaces ; p. 51, 52, 55, 56, 57, 59, fig. 1 B2. T. II, p. 38, dédicaces ; p. 87, nefs- quadratimi
p. 60, p. 61, 62, techniques de construction ; p. 67, populi; p. 151, autel.
typologie générale ; p. 73, 76, 78, fig. p. 79, chevet ; fig. Raetinum = Golubié près de Bihac
p. 86, p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 89, transept ; Ragusium = Dubrovnik
p. 91, 92, avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae; Rama (la) : T. I, p. 375, 377.
p. 130, chœur et chancel ; p. 135, 139, fig. 1-2 p. 142, Ramici = AdLadios ?
p. 143, 147, 149, autel ; fig. I p. 162, p. 163, 169, 171, Ramici : T. I, p. 159-160 ; Carte ΙΠ, n° 76-C2. T. II, p. 55,
fig. p. 172, p. 173, baptistères. PI. XLVffl. techniques de construction ; p. 75, 78, chevet ; p. 92,
Povljana T. I, p. 82-83 ; Carte I, n° 40-C3 ; Carte Π, n° 40- avant-corps ; p. 97, plan "complexe". PL XXDC.
Bl. T. II, p. 25, géographie ; p. 62, techniques de cons Ravenne : T. I, p. 31, 126, 147, 203, 251, 288. T. II, p. 11,
:

truction. cadre historique ; T. II, p. 39, 42, 43, 44, dédicaces ;


Praetoria = Bacina-Sladinac n. 18 p. 54, p. 58, techniques de construction ; p. 71, 76,
PraevalisIPrevalitana = Prévalitane chevet ; p. 89, fig. 2 p. 90, transept ; p. 91, avant-corps ;
Preko, Saint-André : T. I, p. 115-116 ; Carte Π, n° 55- p. 132, chœur et chancel ; n. 3 p. 153, p. 154, ambon.
Bl. T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 41, Razicï : T. I, p. 380-381 ; Carte V, n° 206-C2. T. II, p. 25,
dédicaces. géographie.
Premuda (île de) : T. I, p. 63. Remesiana : T. II, p. 159, baptistères.
Premuda-Pastirsko : T. I, p. 63-64 ; Carte I, n° 29-B3. T. II,
p. 24, géographie. Resetarica
n° 100-Bl.
: T. I, T.p. II,
195-198
p. 25,; géographie
Carte ΙΠ, n° ; 100-B4
p. 51, 54,
; Carte
61, IV,
62,
Prévalitane T. I, p. 380, 473. T. II, p. 9, 10, cadre historique ; techniques de construction ; p. 78, chevet ; p. 91, 92,
p. 15, 19, 21, géographie ; p. 154, ambon. avant-corps ; p. 97, fig. p. 98, plan "complexe" ; p. 130,
:

Prevlaka (presqu'île de) : T. I, p. 475. 132, chœur et chancel ; p. 145, 147, 149, autel.
Pridraga, Saint-Martin : T. I, p. 90, 91-93, 121, 125, 146, 224, PL xxxm.
270, 271 ; Carte II, n° 45-C1. T. II, p. 24, géographie ; Ricina (la) : T. I, p. 192, 242.
p. 44, dédicaces ; p. 54, 56, 57, fig. 5-6 p. 58, p. 59, 61, Rider = Danilo Gornje
62, techniques de construction ; fig. p. 81, p. 82, fig. Riez T. II, n. 3 p. 153, ambon.
p. 83, chevet ; p. 91, avant-corps ; p. 119, sièges ; p. 160, Rijeka = Tarsatica T. I, p. 90. T. II, p. 20, 24, géographie.
:

163, 167, 169, fig. p. 170, p. 173, baptistères. PL XV- PLI.


:

XVI. Rijeka 1, Sainte-Marie : T. I, p. 27 ; Carte I, n° 1-A1. T. II,


Prijedor T. I, p. 157, 159. p. 31, implantation ; T. II, p. 24, géographie ; p. 38,
dédicaces. PL I.
:

Prijedelo
n° 213-D1. : T. I, p.T. 391-392
II, p. 126,; Carte
sièges.V,PI.n°LVffl.
213-D3 ; Carte VI, Rijeka 2, Saint- André : T. I, p. 27 ; Carte I, n° 2-A1. T. II,
Prisoje-Ljubiöici : T. I, p. 174, 192-195 ; Carte III, n° 99-C4 ; p. 24, géographie ; p. 41, dédicaces. PL I.
Carte IV, n° 99-C1. T. II, p. 25, géographie ; p. 76, Rijeka 3, Saint-Laurent : T. I, p. 27 ; Carte I, n° 3-A1. T. II,
chevet ; p. 97, plan "complexe" ; p. 171, fig. p. 172, p. 24, géographie ; p. 42, dédicaces. PL I.
p. 173, baptistères. Risan = Rhisinium : T. I, p. 472, 473, 475, 477. T. II, p. 21,
Prkos : T. I, p. 118. 23, géographie.
Proconnèse : T. II, p. 130, chœur et chancel ; η. 18 p. 145, Rome T. I, p. 70, 288. T. II, p. 9, 10, cadre historique ;
autel ; p. 1 57, ambon. p. 35, 36, 38, 39, 41, 42, 43, 44, 47, dédicaces ; p. 125,
:

Prolozac,
n° 135-C5 Saint-Michel
; Carte (?):
IV, T.n° I,135-C2.
p. 242, T.244-245
II, p. 25,
; Carte
géogra
ΠΙ, sièges ; p. 1 59, baptistères.
phie; p. 39, dédicaces. PL XL. S
Promona = Tepljuh-Biocic Sabaria = Szombathely : T. II, p. 44, dédicaces.
Provence : T. II, n. 8 p. 160, p. 161, baptistères. Sali-TelaScica, Saint- Jean-Baptiste T. I, p. 129-131 ; Carte
Prozor : T. I, p. 372, 375. Π, n° 63-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 39, dédicaces ;
:

Pucisca, Saint-Etienne : T. I, p. 289-291 ; Carte IV, n° 157- p. 62, techniques de construction ; p. 92, avant-corps ;
B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 35, 39, dédicaces ; p. 52, p. 126, sièges ; p. 129, 130, chœur et chancel. PL XXIV.
59, techniques de construction ; p. 75, chevet. PL XLVII. Salvium = Halapic
Pula T. I, p. 67. T. II, n. 18 p. 54, techniques de construc Salone = Solin : T. I, p. 52, 75, 80, 109, 135, 137, 144, 148,
tion ; n. 3 p. 153, p. 154, n. 20 p. 157, ambon.
:

158, 165, 167, 171, 172, 173, 174, 178, 198, 203, 204,
Punat, Saint- André T. I, p. 37, 46 ; Carte I, n° 8-B1. T. II, 205, 210, 213, 215, 216, 218, 219, 220, 221, 222, 224,
p. 24, géographie ; p. 41, dédicaces.
:

225, 227, 228, 231, 232, 234, 235, 236, 238, 241, 242,
245, 248, 250, 254, 255, 266, 268, 282, 296, 303, 306,
Index locorum 195

315, 331, 338, 341, 359, 362, 403, 404, 407, 409, 412, C2. T. II, p. 19, géographie ; p. 61, techniques de cons
420, 422,
cadre historique;
423, 431,p. 459,
19, 473,
20, 21,
477.23,T. 24,
Il, p.géographie;
9, 10, 11, truction ; p. 137, autel.
Sarniensis (ecclesiaé) = ? : T. II, p. 10, cadre historique ;
p. 30, 31, 34, implantation ; p. 36, 39, 45, 47, 48, p. 23, géographie.
dédicaces ; p. 55, 61, 62, fig. 3 p. 63, techniques de Saragosse : T. II, p. 44, dédicaces.
construction ; p. 65, 67, typologie générale ; p. 71, 73, Sarsenterum = Ariano ? ou Mostar ? : T. I, p. 394, 395, 400,
77, 78, chevet; p. 85, nefs- quadratimi populi ; p. 91, 411, 412. T. II, p. 10, cadre historique ; p. 23, 24, 25,
avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; p. 101, églises géographie ; p. 179, baptistères.
doubles; p. 117, 125, 126, sièges ; p. 129, 130, 132, Save (la) : T. I, p. 178. T. II, p. 9, 11, cadre historique ; p. 15,
chœur et chancel ; p. 144, 147, 149, autel ; p. 153, 154, 17, 18, 20, géographie.
156, ambon ; p. 160, 161, 163, 173, 177, baptistères ; Savie : T. I, p. 158. T. II, p. 15, 19, géographie ; p. 43,
p. 181, 182, 183, conclusions. dédicaces.
Salona, basilica de Porta Caesarea : T. II, p. 31, implantation ; Sbeitla : T. II, p. 102, églises doubles.
n. 1 p. 85, nefs- quadratimi populi ; p. 92, avant-corps ; Scardona = Skradin : T. I, p. 121, 135, 138, 144, 146, 206,
p. 181, conclusions. 227. T. II, p. 19, 21, 23, 24, géographie.
Salona, basilica cum baptisterio T. I, p. 296. T. II, p. 85, Scodra - Shkodar : T. I, p. 461. T. II, p. 19, géographie.
nefs- quadratimi populi ; n. 3 p. 91, avant-corps ; p. 160, Seget T. II, p. 62, techniques de construction.
:

161, 163, 165, 173, baptistères ; p. 181, conclu-sions. Selo : T. I, p. 96.

:
Salona, basilica iuxta portum T. II, p. 3 1 , implantation ; n. 1 Senia = Senj
p. 85, nefs- quadratum populi ; p. 181, conclusions. Senj = Senia
:

Salona, basilica occidentalis : T. II, n. 1 p. 85, nefs- Senj : T. I, p. 39-40, 90 ; Carte I, n° 10-B2. T. II, p. 20, 23,
quadratum populi ; p. 92, avant-corps. 24, géographie ; p. 179, baptistères.
Salona, basilica orientalis T. II, p. 31, implantation ; p. 47, Sepen = Fulfinium
dédicaces ; p. 67, typologie générale ; n. 1 p. 85, nefs- Sepen : T. I, p. 28-31, 240, 296, 306 ; Carte I, n° 4-B1. T. II,
:

quadratum populi ; p. 89, transept ; p. 143, autel ; p. 181, p. 20, 24, géographie n. 20 p. 33, implantation ; p. 51,
conclusions. 54, 57, 59, 61, techniques de construction ; p. 67,
Salona, Crikvine/Vranjic (cimetière sud) : T. II, p. 41, dédi typologie générale ; p. 71, 78, chevet ; p. 89, fig. 1 p. 90,
caces ; n. 18 p. 54, techniques de construction ; p. 67, transept ; p. 91, avant-corps ; p. 118, sièges ; p. 135, 141,
typologie générale ; n. 1 p. 85, nefs- quadratum populi ; fig. 6 p. 140, p. 143, autel. PL I-IV.
p. 181, conclusions. Serdica : T. I, p. 477.
Salona, "Gradina" : T. II, p. p. 38, dédicace ; n. 1 p. 85, nefs- Siculi = Biaci
quadratum populi ; p. 181, conclusions. Side T. I, p. 289.
Salona, groupe episcopal T. I, p. 104, 296 ; T. II, p. 38, 44, Silba (île de) : T. I, p. 63.
:

67, dédicaces ; p. 55, techniques de construction ; p. 67, Sinj : T. I, p. 182, 189, 195, 201, 202, 206.
:

69, typologie générale ; p. 75, chevet ; n. 1 p. 85, nefs- Sirmium = Sremska Mitrovica T. I, p. 348, 349, 351, 420,
quadratum populi ; p. 89, transept ; n. 3 p. 91, avant- 461, 462. T. II, p. 9, 10, 11, cadre historique; p. 20,
:

corps ; p. 101, 102, fig. 1-3 p. 103, p. 107, 109, 111, géographie ; p. 43, dédicaces.
églises doubles ; p. 118, 125, sièges ; n. 28 p. 151, Sisak = Siscia : T. I, p. 32, 75, 80, 158. T. II, p. 10, cadre
autel; p. 160, 161, 163, 165, 167, 173, baptistères ; historique ; p. 19, 20, 21, 23, 25, géographie ; p. 43,
p. 181, 182, conclusions. dédicaces.
Salona, "Ilinac" : T. II, n. 1 p. 85, nefs- quadratum populi ; Siscia = Sisak
p. 181, conclusions. Skelani = Malvesia : T. I, p. 348. T. II, p. 20, géographie.
Salona, Kapljuc : T. I, p. 98, 216. T. II, p. 34, implantation ; Skelani 1 : T. I, p. 349-351 ; Carte V, n° 188-F2 ; T. II, p. 92,
p. 36, dédicaces ; n. 18 p. 54, techniques de construc avant-corps. PI. LIV.
tion ; p. 85, nefs- quadratum populi \ p. 92, avant-corps ; Skelani 2 : T. I, p. 351-352, 366 ; Carte V, n° 189-F2. T. II,
p. 95, annexes, memoriae ; p. 153, 154, 157, ambon ; p. 31, implantation ; p. 54, techniques de construction.
p. 181, conclusions. PL LV.
Salona, Manastirine T. I, p. 181, 216, 231, 280, 287, 444. Skradin = Scardona
T. II, p. 34, implantation ; p. 36, 41, dédicaces ; n. 18
:

p. 54, techniques de construction ; n. 1 p. 85, nefs- Sianon° 248-B2.


T. I, p. T.445,
II, p.446,
25, géographie
458-460, 463,; n. 474
1 p. ;159,
Cartep. 160,
VI,
:

quadratum populi ; n. 3 p. 91, avant-corps ; p. 95, 163, baptistères.


annexes, memoriae ; p. 119, sièges ; p. 153, 154, 156, Slovénie : T. II, p. 17, géographie ; p. 71, chevet.
ambon ; p. 181, conclusions. Smilcic : T. I, p. 93.
Salona, Marusinac T. II, p. 34, implantation ; p. 39, dédi Solentia = l'île de Solta
caces ; p. 55, 58, n. 47 p. 62, techniques de construction ; Solin = Salona T. II, p. 24, géographie.
:

p. 67, typologie générale ; n. 1 p. 85, nefs- quadratum Solin-Rupotine 1, Saint-Pierre (?) : T. I, p. 207, 213-215 ;
:

populi ; p. 92, avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; Carte ΠΙ, n° 111-B4 ; Carte IV, n° 111-B1. T. II, p. 41,
p. 101, 109, 111, fig. p. 112, églises doubles ; p. 119, dédicaces ; p. 76, chevet. PL XXXIV.
sièges ; n. 18 p. 145, n. 28 p. 151, autel ; p. 153, 154, Solin-Rupotine
n° 112-A4/B4 2, Saint-Elie
; Carte IV, T.n°I,112-A1/B1.
p. 207, 215-216
T. II,; p.Carte
31, m,
34,
ambon ; p. 181, 182, conclusions.
:

Salona, "oratoire A" : T. II, p. 71, fig. p. 72, chevet ; p. 117, implantation ; p. 38, dédicaces ; p. 95, annexes,
1 19, sièges ; p. 181, conclusions. memoriae. PL XXXIV.
Salona, "Suplja crkva" : T. II, p. 38, 41, dédicaces ; p. 67, Spilan : T. I, p. 469, 470, 471 ; Carte VI, n° 257-B2. T. II,
typologie générale ; n. 1 p. 85, nefs- quadratum populi ; p. 25, géographie ; p. 32, implantation.
p. 89, transept ; p. 181, conclusions. Spliska,
n° 152-B2.
Saint- André
T. II, T.p. I,17,p. 24,
274-276,
géographie
311, 441
; p. 41,
; Cartedédica
IV,
Sana (la) : T. I, p. 157, 160, 161, 162. T. II, p. 19, 21,
:

géographie. ces ; p. 53, 54, fig. 2 p. 58, p. 59, techniques de


Sanski Most : T. I, p. 157, 160. construction ; p. 73, 75, 77, fig. p. 79, chevet ; p. 117,
Sarajevo : T. I, p. 338, 344, 346, 355, 359, 365, 370, 377, 1 18, 119, 121, sièges ; p. 130, chœur et chancel ; p. 135,
387, 388, 393 ; Carte IV, n° 198-C4 ; Carte V, n° 198- 137, autel. PL XLV.
196 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Split = Aspalathos, Spalatimi : T. I, p. 195, 206, 220, 222, Stobrec = Epetium


229, 232, 236, 237, 238, 257, 260, 265, 266, 269, 271, Stobree,
n° 132-B4 Saint-Laurent
; Carte :IV,T. n°I, 132-B1/B2.
p. 239-241, T.260II,; p.Carte
21, 24,
m,
p.283,24,288,
géographie
359, 425, ; 441.
p. 44,T. dédicaces
II, p. 9, 10,; cadre
p. 149,historique
autel. PI.; géographie ; p. 35, 41, dédicaces ; p. 67, typologie gé
XXXVI, XXXDC. nérale ; p. 78, fig. p. 79, chevet ; p. 87, nth- quadratimi
Split 1-Sustipan, Saint-Etienne T. I, p. 133, 229-232, 263, populi; p. 92, avant-corps ; p. 182, conclusions. PL XL.
471 ; Carte ΠΙ, n° 121-A4 ; Carte IV, n° 121-A1/A2. Stolac = Diluntum : T. I, p. 420, 421, 422, 431, 459. T. II,

:
T. II, p. 24, géographie ; p. 35, 39, dédicaces ; p. 87, p. 19, 20, 21, géographie.
nefs- quadratimi populi ; p. 91, avant-corps. PI. XXXVII. Ston = Stamnum : T. I, p. 446 ; T. II, p. 17, 21, 24, géo
Split 2-Lovret, Saints- André-et- Jean : T. I, p. 221, 232-234 ; graphie.
Carte ΙΠ, n° 122-A4 ; Carte IV, n° 122-A1/A2. T. II, p. Ston 1, Sainte-Marie : T. I, p. 447-449, 450, 451, 452 ; Carte
24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 41, dédicaces ; VI, n°242-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 38,
p. 52, 55, 62, techniques de construction ; p. 87, nefs- dédicaces ; p. 52, techniques de construction ; p. 92,
quadratum populi ; a 2 p. 101, p. 102, 107, fig. p. 112, avant-corps ; p. 118, 119, sièges ; p. 129, 130, chœur et
p. 109, 111, églises doubles. PL XXXVIII. chancel ; p. 1 54, ambon. PL LXVn.
Splitn°3-âpinut,
123-A4 Sainte-Marie
; Carte IV, n°T. 123-A1/A2.
I, p. 234-236T. ; II,
Carte
p. ΠΙ,
24, Ston 2, Saint-Pierre : T. I, p. 315, 447, 449-451, 452 ; Carte
VI, n°243-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32,
:

géographie ; p. 32, implantation ; p. 38, dédicaces. implantation ; p. 41, dédicaces. PL LXVm.


PL XXXVffl. Ston 3, Saint- Jean-1'Evangéliste T. I, p. 447, 450, 451-452 ;
Split 4-Trstenik, Saints-Côme-et-Damien T. I, p. 234, 236 ; Carte VI, n° 244-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 42,

:
Carte m, n° 124-A4 ; Carte IV, n° 124-A1/A2. T. II, dédicaces ; fig. p. 74, p. 75, chevet. PL LXVffl.
:

p. 24, géographie ; p. 44, dédicaces ; p. 51, techniques de Ston n°4, 245-B2.


Saint-Etienne
T. II, p.: T.24, I,géographie
p. 447, 452-453
; p. 39, ;dédicaces
Carte VI,;
construction.
Split 5-11, Saints Michel, Felix, Théodore, Martin et p. 118, 119, sièges ; p. 130, chœur et chancel. PL LXVm.
Apollinaire ; Saintes Marie et Euphémie T. I, p. 234, Stridori : T. II, p. 9, cadre historique.
237-238 ; Carte ΠΙ, n° 125, 126, 127, 128, 129, 130 et Stroèanac T. I, p. 255.
:

131-A4 ; Carte IV, n° 125, 126, 127, 128, 129, 130 et Strupnici : T. I, p. 420-421 ; Carte VI, n° 227-C1.

:
131-A1/A2. T. II, p. 24, géographie ; p. 30, implanta Studencié T. I, p. 59-60 ; Carte I, n° 25-A2. T. II, p. 24,
tion; p. 38, 39, 42, 43, 44, 45, 47, dédicaces ; p. 71, géographie. PL EX.
chevet ; p. 163, baptistères. PL XXXVIII-XXXDC. :
Sudurac : T. I, p. 463.
Srima : T. I, p. 138-143, 181, 197, 242, 458 ; Carte II, n° 70- Sumpetar-Jesenice = Nareste : T. II, p. 21, 24, géographie.
C2. T. II, p. 24, géographie ; p. 52, 53, 54, 57, 61 Sumpetar-Jesenice 1, Saint-Etienne : T. I, p. 133, 257-259,
techniques de construction ; p. 73, fig. p. 74, p. 75, 76, 287 ; Carte ΙΠ, n° 142-B5 ; Carte IV, n° 142-B2. T. II,
chevet ; p. 91, 92, fig. p. 93, avant-corps ; p. 95, fig. p. 24, géographie ; p. 35, 39, dédicaces ; p. 87, nefs-
p."complexe"
96, annexes, ; n. 2 memoriae;
p. 101, n. 14p. p.97,102,fig.p. 105,
p. 99,
107, plan
fig. quadratum populi ; p. 139, 141, 145, 147, autel. PL XLm.
Sumpetar-Jesenice 2, Saint-Pierre : T. I, p. 259-260, 272,
p. 108, p. 109, 111, églises doubles ; p. 119, sièges ; 444 ; Carte ΠΙ, n° 143-B5 ; Carte IV, n° 143-B2 ; T. II,
fig. 1-2 p. 128, p. 129, 130, fig. 1-2, 5 p. 131, p. 132, p. 24, géographie ; p. 35, 41, dédicaces ; p. 130, chœur et
chœur et chancel ; p. 135, 137, 145, fig. 3 p. 146, p. 147, chancel. PL XLffl.
149, fig. 1-3 p. 150, p. 151, autel; p. 153, fig. 3, 5-6 Supetar
n° 150-B2.
1, Saint-Pierre
T. II, p.: T.24,I, géographie
p. 271-273,; p.27635,; Carte
41, dédi
IV,
p. 155, p. 156, 157, ambon ; p. 161, 163, 165, fig. p. 166,
p. 167, fig. 5 p. 168, 171, 173, 175, fig. p. 178, caces ; p. 55, techniques de construction ; fig. p. 86,
baptistères. PL XXV-XXVI. p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 95, annexes, memoriae.
Srsici-Sv. Vid Miholjice, Saint-Quirin (?) : T. I, p. 31-32 ; PL XLIV.
Carte I, n° 5-B1. T. II, p. 24, géographie ; p. 43, Supetar 2 T. I, p. 273-274, 276 ; Carte IV, n° 151-B2. T. II,
dédicaces ; p. 52, techniques de construction ; p. 76, fig. p. 24, géographie ; p. 35, dédicaces ; p. 52, techniques de
:

p. 79, chevet. PL IV. construction ; p. 95, annexes, memoriae.


Stamnum = Ston Supetarska draga : T. I, p. 109.
Stanecli= Mali Mosunj Sustipanac, Saint-Etienne : T. I, p. 133-134 ; Carte Π, n° 66-
Stari Grad = Pharia C2. T. II, p. 24, géographie ; p. 35, 39, dédica-ces.
Stari Grad, Sainte Marie et Saint- Jean-Baptiste T. I, p. 273, Susac (île de) T. II, p. 21, 24, géographie ; p. 32, implant
296, 303-307 ; Carte IV, n° 163-B2. T. II, p. 21, 23, 24, ation.
:

géographie ; p. 31, implantation ; p. 38, 39, 47, dédica SuSac 1, Saint-Michel (?), 2, Sainte-Marie : T. I, p. 133, 315,
ces ; p. 52, 55, 61, techniques de construction ; p. 73, 323-325, 425, 445 ; Carte IV, n° 175 et 176-B3. T. II,
chevet ; n. 2 p. 101, 102, 105, 107, 109, fig. p. 110, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 38, 39,
p. 111, églises doubles ; p. 119, fig. p. 120, p. 121, 123, dédicaces ; p. 77, chevet.
sièges ; p. 130, 132, chœur et chancel ; p. 139, 141, 143, Sutina-Mostar, Saint- Jean-Baptiste : T. I, p. 393-394, 400 ;
145, fig. 6 p. 86, p. 146, autel ; p. 153, 154, fig. 4 p. 155, Carte V, n° 214-B3 ; Carte VI, n° 214-B1. T. II, p. 19,
ambon ; p. 163, 165, 167, 169, fig. p. 170, p. 171, 173, 25, géographie ; p. 35, 39, dédicaces ; p. 53, techniques
fig. p. 174, p. 175, 179, baptistères ; p. 182, conclusions. de construction ; p. 75, chevet ; p. 97, plan "complexe" ;
PI XLDC p. 130, chœur et chancel. PL LK.
Staroglavice : T. I, p. 348-349 ; Carte V, n° 187-E1. Sutivan, Saint- Jean-Baptiste : T. I, p. 93, 96, 146, 269-271,
Stasevica : T. I, p. 424-425 ; Carte VI, n° 232-A1. T. II, 272, 291, 296; Carte IV, n° 149-A2. T. II, p. 24,
p. 24, géographie. PL LXH. géographie ; p. 35, 39, 47, dédicaces ; p. 54, 56, 57, 59,
Stipanska (île de ) : T. I, p. 262. 62, fig. 4 p. 63, techniques de construction ; p. 76, 80,
Stipanska, Saint-Etienne T. I, p. 262-264 ; Carte II, n° 146- fig. p. 81, p. 82, chevet ; p. 119, 125, sièges ; p. 139,
D3 ; Carte IV, n° 146-A2. T. II, p. 24, géographie ; 141, fig. 2 p. 148, p. 149, autel. PL XLIV.
:

p. 39, dédicaces ; p. 51, 54, techniques de construction ; Sutvara, Sainte-Barbara T. I, p. 312, 318-319, 324 ; Carte
p. 73, 75, chevet ; p. 92, avant-corps ; p. 95, annexes, IV, n° 173-C3 ; Carte VI, n° 173-A2. T. II, p. 24,
:

memoriae ; p. 149, autel. PL XLIII. géographie ; n. 20 p. 33, implantation ; p. 45, dédicaces ;


Stobi T. I, p. 361 ; T. II, p. 161, baptistères.
:
Index locorum 197

p. 52, techniques de construction ; p. 77, fig. p. 79, Tkon-Cokovac, Saints-Côme-et-Damien T. I, p. 125, 128-
chevet. PL LI. 129 ; Carte Π, n° 62-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32,

:
Svetac (île de) = Sv. Andrija : T. II, p. 41, dédicaces. implantation ; p. 45, dédicaces.
Sveti Vid : T. I, p. 45, 48 ; Carte I, n° 16-A2. T. II, p. 24, Tomislavgrad-Duvno = Bistue Vêtus ? : T. I, p. 191, 192, 193,
géographie ; p. 76, chevet. 209, 210, 211, 359, 375, 383. T. II, p. 23, géographie.
Syracuse : T. I, p. 303. Tours : T. I, p. 60, 125. T. II, p. 44, dédicaces.
Syrie : T. I, p. 240. T. II, p. 75, 77, 78, chevet ; p. 91, avant- Tragurium = Trogir
corps ; p. 113, églises doubles ; p. 135, autel ; p. 161, Travnik T. I, p. 330, 331, 335, 338, 341, 365, 367.
165, baptistères. Trebinje = Tribunia/Asamo : T. I, p. 419, 420, 459.

:
Trebisnjica (la) : T. I, p. 461.
Trêves : T. II, p. 102, églises doubles ; p. 154, ambon.
Scedro (île de) T. I, p. 310 ; T. II, p. 21, géographie. Trieste T. I, p. 90.
Seit (lac de) : T. I, p. 375. Tripolitaine : T. II, p. 132, chœur et chancel ; p. 153, ambon.
:

:
Sehovci T. I, p. 160-161 ; Carte ΙΠ, n° 77-B2. T. II, p. 25, Trogir = Tragurium T. I, p. 146, 205, 206, 218, 220, 221,
géographie ; n. 20 p. 33, implantation. 222, 224, 225, 227, 228, 261, 262. T. II, p. 21, 24,
:

:
Sestanovac (Katuni-Nejasmici) T. I, p. 242, 250, 251. géographie ; p. 38, 43, dédicaces ; p. 62, techniques de
Sibenik : T. I, p. 133, 134, 137, 138, 144, 146, 147, 149, 205. construction ; p. 73, chevet ; p. 139, autel ; p. 182,
:

T. II, p. 20, géographie. conclusions. PL XXXV.


Sipan (île de) T. I, p. 463, 464, 466. T. II, p. 21, 25, Trogir 1, Saint-Laurent : T. I, p. 224-225 ; Carte ΙΠ, n° 117-
géographie. A4 ; Carte IV, n° 117-A1. T. II, p. 24, géographie ;
:

Sipan 1, Saint-Michel (?) T. I, p. 462-464, 465 ; Carte VI, p. 42, dédicaces ; p. 101, 109, églises doubles.
n° 251-B2. T. II, p. 39, dédicaces ; p. 59, techniques de Trogir 2, Sainte-Marie : T. I, p. 225, 226 ; Carte ΙΠ, n° 118-
:

construction ; p. 75, chevet ; p. 145, 147, autel. PI. LXX. A4 ; Carte IV, n° 118-A1. T. II, p. 24, géographie ;
Sipan 2-Biskupija, Sainte-Marie : T. I, p. 315, 464-466 ; Carte p. 38, dédicaces ; p. 101, 109, églises doubles.
VI, n° 252-B2. T. II, p. 38, dédicaces ; p. 59, techniques PL XXXVI.
de construction ; p. 75, chevet ; p. 145, 149, autel. Trogirn° 3,118-A4
Sainte-Barbara
; Carte : IV, T. I, n°p. 225,
118-A1.
227-228T. ; II,
Cartep. ΙΠ,
24,
PI LXX
Sipovo = Baloie : T. I, p. 165, 166, 168 ; T. II, p. 23, 25, géographie ; p. 45, dédicaces ; p. 73, fig. p. 74, chevet ;
géographie ; p. 179, baptistères. p. 87, nefs- quadratimi populi ; p. 119, sièges. PL XXXVI.
àiprage : T. I, p. 329-330 ; Carte V, n° 177-B1. T. II, p. 62, Tropeum Trajani: T. II, p. 144, autel.
techniques de construction ; p. 75, chevet ; p. 92, avant- Trsteno T. I, p. 466.
corps. PI. LU. Tudepi, Sainte-Marie T. I, p. 298-299 ; Carte IV, n° 160-C2.
:

SkabrnjarT. I, p. 118. T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 38,


:

Skrip, Saint-Esprit (?) : T. I, p. 270, 274, 276-278, 288, 441 ; dédicaces ; p. 53, techniques de construction ; p. 145,
Carte IV, n° 153-B2. T. II, p. 17, 24, géographie ; p. 32, 149, autel.
implantation ; p. 56, techniques de construction ; p. 71, Tunisie : T. II, n. 7 p. 139, autel ; p. 165, baptistères.
fig. p. 72, chevet ; fig. p. 86, nefs- quadratimi Turbe-Varo§luk T. I, p. 331-335 ; Carte V, n° 179-B1. T. II,
popuJi; p. 165, baptistères. PL XLV. p. 18, 25, géographie ; p. 32, implantation ; p. 62,
:

Solta (île de) T. I, p. 221, 262, 262, 265, 266, 273. T. II, techniques de construction ; p. 75, chevet ; p. 92, 93,
p. 21, géographie. avant-corps ; p. 95, annexes, memoriae ; n. 2 p. 101,
:

Suica (la) T. I, p. 191,383. p. 102, 105, 109, fig. p. 110, p. 111, 113, églises
Suica-BogdaSiéi : T. I, p. 191-192 ; Carte ΠΙ, n° 98-C4. T. II, doubles ; p. 119, sièges ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, 145,
:

p. 132, chœur et chancel. fig. I p. 146, p. 147, 149, autel. PL Lu.


Turquie T. I, p. 67.
Turres = Mogorjelo
:

Tarac-Toreta, Sainte-Marie : T. I, p. 39, 116, 131-132, 133 ; Tyrol: T. II, p. 71, chevet.
Carte Π, n° 64-B2. T. II, p. 24, géographie ; p. 32,
implantation ; p. 38, dédicaces ; p. 51, 53, 59, techniques U
de construction ; p. 75, chevet. PL XXIV. Ubli,n°Saint-Pierre
174-B3. T.: T.II, I,p. p. 24,218,géographie
272, 320-323
; n. ; 20
Cartep. IV,
33,
Tarsatica - Rijeka
Tamis = l'île de Scedro implantation ; p. 41, dédicaces ; p. 51, 53, techniques de
Tedanius flumen = la Zrmanja construction ; p. 75, 76, chevet ; p. 91, avant-corps ;
Tepljuh-Biocic = Promona p. 121, sièges ; p. 129, 130, chœur et chancel ; p. 145,
Tepljuh-Bioêié, Saint-Pierre T. I, p. 121, 183, 185, 187-187, fig. 5 p. 146, p. 147, autel. PL LI.
203, 204, 205 ; Carte Π, n° 92-D2 ; Carte ΙΠ, n° 92-A4. Ugljan (île d') : T. I, p. 96, 1 15, 1 16. T. II, p. 21, géographie ;
:

T. II, p. 19, 21, 25, géographie ; p. 33, im-plantation ; p. 32, implantation.


p. 39, dédicaces ; p. 59, techniques de construction ; Ugrovaca (Γ) T. I, p. 382, 400.
p. 67, typologie générale ; p. 80, 82, fig. p. 81, chevet ; Una (Γ) T. I, p. 75, 80, 178. T. II, p. 17, 18, 19, 21,
:

p. 95, annexes, memoriae ; p. 121, 123, 125, 126, géographie.


:

sièges ; p. 129, 130, chœur et chancel. PI. ΧΧΧΙ-ΧΧΧΠ. Urbanus flumen = le Vrbas
Thessalonique : T. II, p. 43, dédicaces ; p. 58, techniques de Ustikolina T. I, p. 378, 380 ; Carte V, n° 204-D2.
construction ; p. 144, autel, Uzdolje, Saint/s Luc /et Jean l'Evangéliste/ T. I, p. 183-184 ;
:

Teurnia : T. I, p. 62 ; T. II, p. 123, sièges. Carte Π, n° 91-D2 ; Carte ΠΙ, n° 91-A4. T. II, p. 25,
:

Thasos T. II, p. 102, églises doubles ; p. 132, chœur et géographie ; p. 42, dédicaces. PL XXXI.
chancel ; η. 18 p. 145, η. 28 p. 151, autel ; p. 157,
:

ambon.
Titius flumen = la Krka Valence T. II, p. 44, dédicaces.
Tihaljina (la) : T. I, p. 210, 403, 404, 407, 409. Valérie p. 9, cadre historique.
: :

Tihaljina-Mlinarevici : T. I, p. 403-404 ; Carte V, n° 217- Vakuf (Gornji) T. I, p. 364-365, 372 ; Carte V, n° 195-B2.
A3 ; Carte VI, n° 217-A1. T. II, p. 24, géographie. T. II, p. 18, géographie ; p. 33, implantation ; p. 92,
:

Tivat T. I, p. 472.
:
198 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

avant-corps ; p. 137, fig. p. 136, p. 145, fig. 4 p. 146, Ζ


p. 147, 149, autel. PL LVI. Zablace-Blato, Saints-Côme-et-Damien T. I, p. 311-312 ;
Varvara : T. I, p. 375-376 ; Carte V, n° 201-A2. T. II, p. 92, Carte IV, n° 169-B3. T. II, p. 24, géographie ; p. 45,

:
avant-corps. PI. LVII. dcdi câcc s
VelaLuka:T. I,p. 311. Zadar = Iader T. I, p. 51, 63, 67, 88, 89, 90, 91, 93, 96, 98,
Vénétie (X Regio Italiaé) T. I, 58. T. II, p. 15, géographie. 99, 115, 116, 117, 118, 121, 125, 127, 128, 129, 132,

:
Velagiéi : T. I, p. 161-162 ; Carte ΠΙ, n° 78 - B2.

:
135, 137, 138, 144, 178, 182, 206, 227, 236, 321, 433.
Vérone T. II, p. 71, chevet.
Vid = Narona : T. I, p. 241, 242, 245, 250, 348, 381, 382,
:

T. II, p. 10,de; construction


géographie
techniques 11,
p. cadre
43, 44,historique
; dédicaces
p. 67, typologie
; p.; 19,p. 55,
générale
20, 59,
23, ;61,
24,p.
390, 403, 404, 407, 409, 412, 422, 425, 443, 445, 451,
461,
géographie
473 ; T.; p.II,77,p. chevet
10, cadre
; p. historique
179, baptistères
; p. 19,; 21,
p. 182,
23, 71, 73, chevet ; p. 118, 126, sièges; p. 134, chœur et
chancel ; p. 154, ambon ; n. 1 p. 159, p. 179, baptistè-res
conclusions. PL LXV. ; p. 182, 183, conclusions. PL XVm.
Vid 1 : T. I, p. 433-436, 440 ; Carte VI, n° 235-B1 ; p. 24, Zadar 1, Saint-Pierre et Sainte-Barbara, groupe episcopal :
géographie ; p. 31, implantation ; p. 52, 53, 59, techni T. I, p. 35, 67, 100-107, 224, 273 ; Carte Π, n° 50-B1.
quesde construction ; p. 75, 77, chevet ; p. 87, nefs- T. II, p. 24, géographie ; p. 30, implantation ; p. 41, 45,
quadratum populi '; p. 151, autel. PL LXTV. dédicaces ; p. 55, 56, 57, 59, 61, 62, techniques de
Vid 2 T. I, p. 306, 436-438 ; Carte VI, n° 236-B1. T. II, construction ; p. 71, fig. p. 72, p. 73, fig. p. 74, p. 75, 76,
p. 24, géographie ; p. 52, 53, techniques de construction ;
:

chevet ; p. 87, nefs- quadratura populi ; p. 93, avant-


p. 75, 77, chevet ; p. 92, avant-corps ; p. 97, fig. p. 99, corps ; p. 107, 109, 111, églises doubles ; p. 117, 118,
plan "complexe" ; n. 1 p. 159, p. 167, 169, 171, 173, 175, 125, sièges ; p. 130, 132, chœur et chancel ; p. 153, 154,
177, 179, baptistères. PL LXV-LXVI. 156, ambon ; p. 160, fig. 2 p. 162, p. 163, 165, 169, 173,
Vid 3 T. I, p. 438-441 ; Carte VI, n° 237-B1. T. II, p. 24, 175, fig. p. 176, p. 177, 179, baptistères ; p. 181, 182,
géographie ; p. 32, implantation ; p. 61, techniques de
:

conclusions. PL XDC-XX.
construction ; p. 77, fig. p. 79, chevet ; p. 85, nefs- Zadar 2, Saint-Etienne T. I, p. 106, 107-109, 125, 127 ;
quadratum populi '; p. 92, avant-corps ; p. 119, 123, 126, Carte II, n° 51-B1. T. II, p. 24, géographie ; p. 31,

:
sièges ; p. 130, chœur et chancel ; p. 151, autel ; p. 183, implantation ; p. 39, dédicaces ; p. 61, techniques de
conclusions. PL LXVI. construction ; p. 73, 75, chevet ; p. 87, nefs- quadratimi
Vienne : T. II, n. 3 p. 153, ambon. populi; p. 91, avant-corps ; p. 121, sièges ; fig. 4 p. 131,
Vinica : T. I, p. 212-213 ; Carte ΙΠ, n° 110 - C4 ; Carte IV, chœur et chancel ; p. 181, conclusions. PL XX-XXI.
°110Cl Zadar 3, Saint-Thomas : T. I, p. 106, 110-112, 125, 127, 258 ;
Vinjani
n° 134-C2
: T. I, p. ; 242-244
Carte V,; Carte
n° 134-A3.
ffl, n° T.134II,- p.C5 25,
; Carte
géogra
IV, Carte Π, n° 52-B1. T. II, p. 24, géographie ; p. 42,
dédicaces ; p. 55, 61, techniques de construction ; p. 73,
phie; p. 92, avant-corps ; p. 149, autel ; p. 167, 173, fig. fig. p. 74, che- vet ; p. 87, nefs- quadratura populi ;
p. 176, baptistères. PL XL. p. 181, conclusions. PL XXI.
Vis (île de) T. I, p. 224, 303, 322- T. II, p. 21, géographie. Zadar 4, Saint-André T. I, p. 112-114 ; Carte Π, n° 53-B1.
Visoko T. I, p. 365.
:

T. II, p. 24, géographie ; p. 41, dédicaces ; p. 73, chevet.


:

Visnjica (Gornja)-Begovici : T. I, p. 365-366, 367, 370 ;


:

PL XXII.
Carte V, n° 196-C2. T. II, p. 18, 19, géographie ; n. 1 Zadar 5, Saint- Jean-hors-les-murs : T. I, p. 114-115, 218 ;
p. 159, p. 169, 171, baptistères. PL LVII. Carte II, n° 54-B1. T. II, p. 24, géographie p. 32,
Vitez:T. I, p. 338,341. implantation ; p. 42, dédicaces ; p. 62, techniques de
Vitina T. I, p. 404, 407, 409. construction ; p. 130, chœur et chancel. PL ΧΧΠ.
Volari : T. I, p. 165-166 ; Carte HI, n° 81-C3. T. II, p. 19, 25,
:

Zaglavac : T. I, p. 48 ; Carte I, n° 19-A2. T. II, p. 24,


géographie ; p. 179, baptistères. géographie ; p. 76, chevet.
Volasi-Pejiéi : T. I, p. 162, 163 ; Carte ΠΙ, n° 79-B2. Zagvozd T. I, p. 250, 404.
Vrana (lagune de) : T. I, p. 1 18, 123. Zalozje-Cakivéi 1 : T. I, p. 75-77, 79 ; Carte I, n° 36-D2.
:

Vranjevo Selo : T. I, p. 444-445 ; Carte VI, n° 240-B2. T. II, T. II, p. 25, géographie ; p. 32, implantation ; p. 130,
p. 24, géographie ; fig. 4 p. 58, p. 61, techniques de chœur et chancel ; p. 135, fig. p. 136, p. 137, autel.
construction. PL XII.
Vraona : T. II, p. 144, autel. Zalozje-Cakivéi 2 T. I, p. 76, 77-79 ; Carte I, n° 37-D2.
Vrba-Borak : T. I, p. 172, 174-178, 195 ; Carte ffl, n° 87-B3. T. II, p. 25, géographie ; p. 32, implantation ; p. 67,
:

T. II, p. 25, géographie ; p. 62, techniques de construc typologie générale ; fig. p. 81, p. 82, chevet ; p. 92,
tion ; p. 75, 76, chevet ; p. 92, avant-corps ; p. 119, 123, avant-corps ; p. 130, 132, fig. p. 133, chœur et chancel ;
sièges ; p. 130, chœur et chancel ; p. 135, 139, 149, 151, p. 145, 147, 151, autel. PL XII.
autel ; p. 163, 165, 167, 169, fig. p. 170, baptistères. Zenica-Bilimisce = Bistue Vêtus ?
PI XXX
Vrbas (le) T. I, p. 159, 166, 331, 335, 338, 359, 364, 365, Zenica-Bilimisce
n° 184-B1. T. T.II,I,p.p. 23,
341-345,
25, géographie
352, 355, ; 365
p. 54,
; Carte
techni
V,
372. T. II, p. 17, 18, 19, géographie.
:
:

quesde construction ; p. 92, fig. p. 93, avant-corps ; n. 2


Vrgada (île de) : T. I, p. 132, 445. T. II, p. 32, implantation ; p. 101, p. 102, 105, 109, fig. p. 110, p. 111, 113, églises
p. 47, dédicaces. doubles ; p. 119, sièges ; p. 129, 130, fig. p. 133, chœur
Vrgada,Saint-André : T. I, p. 132-133 ; Carte Π, n° 65-C2. et chancel ; p. 135, 137, autel ; p. 157, ambon ; p. 179,
T. II, p. 24, géographie ; p. 32, implantation ; p. 41, baptistères ; p. 183, conclusions. PL Lin-LIV.
dédicaces. Zrmanja (la) : T. I, p. 178, 181. T. II, p. 18, 20, 21,
Vrgorac : T. I, p. 424. géographie.
Vrisnik-Cebarjon,
n° 167-B2. T.Saint-Cyprien
II, p. 24, géographie
: T. I, p. 309-310
; p. 43, ; dédicaces.
Carte IV, Zukici T. I, p. 340-341 ; Carte V, n° 183-B1.
:

P1.L. Ζ
Vrtoce : T. I, p. 81-82 ; Carte I, n° 39 - E2 ; Carte ΙΠ, n° 39- Zanjica, Saint- Jean-Baptiste T. I, p. 472, 474, 475, 476 ;
Al. T. II, p. 32, implantation ; p. 149, autel. PL XII. Carte VI, n° 261-D3. T. II, p. 39, dédicaces.
:
Index locorum 199

ZaZvié : T. I, p. 135-137, 138 ; Carte Π, n° 68-C2. T. II, Zitomisliéi : T. I, p. 248, 344, 415-418 ; Carte VI, n° 224-B1.
p. 24, géographie ; p. 54, 55, techniques de construe- T. II, p. 54, 62, techniques de construction ; p. 76,
tion ; p. 73, chevet ; p. 92, avant-corps. PL XXV. chevet ; p. 91, 92, avant-corps ; p. 97, plan "complexe" ;
2drapanj : T. I, p. 137-138 ; Carte II, n° 69-C2. T. II, p. 24, n. 2 p. 101, p. 102, 105, fig. p. 106, p. 109, 111, 113,
géographie. églises doubles ; p. 126, sièges ; p. 129, 130, fig. p. 133,
Zeljeznica (la) : T. I, p. 371. chœur et chancel ; p. 149, autel ; p. 161, 163, 165, fig.
Zirje (île de) : T. I, p. 445. T. II, p. 57, techniques de p. 166, p. 167, 169, 171, 173, baptistères. PI. LXI-LXn.
construction. Èupa dubrovacka : T. I, p. 469, 470, 471.
200 SALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

Table des illustrations


INFORMATIONS GENERALES
Presentation géographique
p. 16 - Carte 1 : le relief.
p. 22 - Carte 2 : la Dalmatie romaine.
L'lMPLANTATIONDES EDIFICES
p. 33 - Forteresses contenant des églises Osinj, Bugar, Biograci, Carakovo-Zecovi, Homolj-Kiseljak

:
LES DEDICACES, LE CULTE DES SAINTS ET DES RELIQUES
p. 37 - Carte de répartition des églises paléochrétiennes dédiées à la Vierge.
p. 40 - Carte de répartition des autres dédicaces les plus fréquentes.
p. 46 - Novalja 1 - Coffret destiné à contenir des reliquaires (IVe s.), à âme de bois recouverte de lamelles de bronze avec des
représentations de l'Ancien et du Nouveau Testament.- Pyxide en argent, fin X^-début VIe s., avec représentation du Christ
entre les Apôtres Pierre et Paul.
ARCHITECTURE
Les techniques de construction
p. 58 - Fig. 1 - Lovreöina, arc-diaphragme septentrional restauré et monofore latéral. Fig. 2 - Spliska, fenêtres méridionales
restaurées avec claveaux de tuf. Fig. 3 - Bifore du type le plus courant en Dalmatie. - Fig. 4 - Poteau de meneau de Vranjevo
Selo. Fig. 5 - Chapiteau-imposte de meneau trouvé à Pridraga. Fig. 6 - Fragment de poteau de meneau trouvé à Pridraga.
p. 60 - Fig. 1 - Povlja, le trifore absidal. Fig. 2 - Klobuk, chapiteau-imposte de meneau. Fig. 3 - Meneau à double colonnette
découvert à Gâta. Fig. 4-5 - Chapiteaux-impostes de meneaux provenant de Podgrade. Fig. 6 - Meneau à double colonnette de
Borasi. - Fig. 7 - Meneau à double colonnette de Bacina. Fig. 8 - Meneau à double colonnette remployé comme pied d'autel
dans l'église de Sv. Vid nad Dolom sur l'île de Braè.
p. 63 - Exemples de luminaires : Fig. 1 - Lampe en verre à trois anses pour suspension trouvée à Gâta. Fig. 2 - Bobèche de Gâta.
Fig. 3 - Restitution d'un polycandelon avec la suspension de Salone. Fig. 4 - Suspension de Sutivan.
Typologie generale
p. 66 - Type I, sans annexe ni vestibule. - Type 1.3, à chevet triconque. -Type Π, "complexe",
p. 67 - Type ΠΙ.1, à abside saillante. - Type ΠΙ.2, à abside inscrite. -Type ΙΠ.3, à triple abside,
p. 70 - Types 1, 1.1, 1.2, 1.3, Π.1, Π.2, Π.3, Π.4, ΠΙ.1, ΠΙ.2, m.3.-p. 71 - Types IV et V.
Le chevet
p. 72 - Eglises dépourvues d'absides Zadar 1, phase 1 ; Osor, phase 1 ; Bol ; Skrip ; Salone, oratoire A.
p. 74 - Exemples des différents types d'absides semi-circulaires : Bukovica, Zadar 3, Gubavac, Zadar 1, Ston 3, Trogir 3, Srima
:

(église nord), Ogrul, Rab 1, Majdan, Postira. Restitution du chevet de l'église double de Srima.
p. 79 - Exemples d'absides polygonales : Borasi, Lovreski, Kalifront, Sr§iéi, Galovac. Exemples d'absides inscrites dans un massif
quadrangulaire : Nikolici, Vid 3, Sutvara, Gradac (église sud). Exemples d'absides inscrites dans un chevet plein : Mostir,
Gradac (église nord), Spliska. Exemples d'absides inscrites dans un chevet droit : Povlja, Stobreò, Polace 1 ; et triple abside :
Kotor, Nin 3.
p. 81 - Eglises à chœur triconque : Pridraga, Bilice, Sutivan, Korintija-Bosar 1, Zaloïje 2, Tepljuh.
p. 83 - Eglises à chœur triconque : Cim, Gâta. Restitution de Pridraga avec son baptistère.
Les Nefs : lequadratumpopuu
p. 86 - Exemples d'églises à trois nefs séparées par des files de colonnes (Povlja, Postira, Supetar 1, Biaci) ou par des piliers
maçonnés (Dikovaöa, Crvenice, Skrip).
Le Transept
p. 88 - Lovreöina, restitution du chevet. Vue d'ensemble prise depuis l'Ouest,
p. 90 - Fig. 1 - Sepen, plan de l'église. Fig. 2 - Ravenne, Santa Crocre, plan de l'église.
L'avant-corps : vestibule et atrium
p. 93 - Restitution des façades de Zenica, de Mogorjelo, et de Srima.
p. 94 - Atrium de Blagaj-Japra (plan et restitution).
LES ANNEXES LITURGIQUES ET UTILITAIRES, IBS MEMORIAE
p. 96 - Citernes de Postira et de Srima (vue de l'Ouest).
Le plan "complexe"
p. 98 - Eglises de plan dit "complexe" avec leurs différentes phases de constructions (1 = lCTe phase, 2 = 2e phase, 3 = 3e phase) :
BiSina-Polaòa, Resetarica, Otok, Klobuk, Mogorjelo (église double dans la phase 2), Nerezi.
p. 99 - Eglises de plan dit "complexe" avec leurs différentes phases de constructions : Dabravine, Osinj, Wid-Narona 2, Homolj-
Kiseljak , Doci, Mokro, Srima (église double dans la phase 2).
Les basiliques doubles
p. 103 - Salone, groupe episcopal. - Fig. 1, évolution de l'église double. - Fig. 2, phase du Ve s. - Fig. 3. Phase du VIe s.
p. 104 - Carte de répartition des églises doubles.
Table des illustrations 201

p. 106 - Evolution vers l'église double (à gauche, phase à église unique ; à droite, phase géminée) : Gradac, Osor, Zitomisliói.
p. 108 - Idem : Polaèe 2, Mogorjelo, Srima.
p. 1 10 - Eglises doubles unitaires (à une phase de construction) : Stari Grad, Zenica-Bilimisóe, Nin 1, Jabuka, Turbe.
p. 1 12 - Idem : Split 2 ; Salone, Marusinac.
INSTALLATIONS LITURGIQUES
Les sieges du clergé et des fidèles
p. 120 - Fig. 1 - Postira, vue du synthronos, de la fosse d'autel et du chœur restaurés. Fig. 2 - Stari Grad, vue du synthronos
restauré de l'église sud avec l'emplacement de la cathèdre au centre,
p. 122 - Polaòe 1, cathèdre. Fig. 1 - plan et coupe. Fig. 2 - Vue depuis l'Ouest,
p. 124 - Fig. 1 - Lovreèina, plan de l'église. Fig. 2 - Vue du synthronos et de la cathèdre dans le vestibule de Lovreèina. Fig. 3 -
Apollonia, basilique centrale, plan de l'église.
Le choeur et son enceinte
p. 128 - Fig. 1 - Srima, restitution idéale du chœur de l'église nord. Fig. 2 - Srima, vue du chœur de l'église sud. Fig. 3 - Postira,
vue du chœur restauré. Fig. 4 - Majdan, poteau-colonnette .
p. 131 - Fig. 1 - Srima, restitution de la façade du chancel de l'église sud. Fig. 2 - Srima, chapiteau de la pergola de l'église sud.
Fig. 3 - Mirje, fragment de plaque de chancel à écailles. Fig. 4 - Zadar 2, plaque de chancel à caissons. Fig. 5 - Srima,
restitution de la façade du chancel de l'église nord,
p. 133 - Exemples de barrières hautes restituées : Potoci, Zalozje 2, Klobuk, Dabravine, Zenica (restitution générale du chœur) ;
poteau-colonnette de 2itomislici.
L'autel
p. 136 - Bases d'autel : Dabravine, Doci, exemplaire du Zemaljski Muzej de Sarajevo (plan et coupe), Klapavica, Zalozje 1, Turbe,
Homolj-Kiseljak (restitution), Borasi (plan et coupe), Öifluk, Gomji Vakuf (plan et coupe),
p. 138 - Carte de répartition des fosses d'autels,
p. 140 - Fig. 1-6 - Fosses d'autels simples (plan et coupe) : Mokro, Cim, Bacina, Novalja 1, Gâta, Sepen. Fig. 7 - Fosse à escalier
d'accès de Lovreèina (plan et coupes). Fig. 8 - Réceptacle à reliquaires de Lovreòina.
p. 142 - Fig. 1 - Fosse d'autel à escalier d'accès de Povlja, plan et coupes. Fig. 2 - Vue de la fosse de Povlja depuis l'Ouest. Fig. 3
- Fosse d'autel à escalier d'accès de Postira vue de l'Ouest. Fig. 4. Plan de la fosse d'autel de Postira.
p. 146 - Fig. 1 - Table d'autel de Turbe. Fig. 2-3 - Colonnettes de Majdan et de l'église nord de Srima. Fig. 4 - Table d'autel de
Gomji Vakuf. Fig. 5-8 - Colonnettes d'Ubli (fragment supérieur), Stari Grad (fragment inférieur), de Cim (seconde table à
gauche, première table à droite),
p. 148 - Fig. 1 - Fragment de la mensa de Gâta. Fig. 2 - La mensa de Sutivan au Musée de Skrip. Fig. 3 - Restitution idéale de
l'autel de Gâta,
p. 150 - Fig. 1 - Chapiteau du ciborium de l'église sud de Srima. Fig. 2 - Chapiteau du ciborium de l'église nord de Srima. Fig. 3 -
Vue des bases du ciborium de l'église sud de Srima.
L'ambon
p. 155 - Fig. 1 - Restitution du parapet de l'ambon de Biaéi. Fig. 2 - Restitution du parapet de l'ambon de Klapavica. Fig. 3.
Plaque de parapet de l'ambon de l'église sud de Srima. Fig. 4. Angle inférieur d'une rampe de l'ambon de Stari Grad. Fig. 5-
6 - Srima, église nord. Vues de la base de l'ambon.
Le Baptistère
p. 162 - Fig. 1 - Coupe du baptistère de Povlja. Fig. 2 - Coupe du baptistère de Zadar 1. Fig. 3 - Vue de l'intérieur du baptistère de
Nerezi.
p. 164 - Carte de répartition des fonts baptismaux,
p. 166 - Plans et coupes des cuves circulaires : Bugojno, Blagaj (2e cuve), Krk 1, Blagaj (1"* cuve), 2itomisliói, Srima (2e cuve),
Mokro, Polaöe 1
p. 168 - Fig. 1 - Vue de la deuxième cuve (circulaire) de Dikovaèa. Fig. 2 - Vue de la cuve hexagonale d'Osor. Fig. 3 - Vue de la
cuve circulaire de Polaèe 1 . Fig. 4 - Vue de la cuve ovale de Cim. Fig. 5 - Vue des deux cuves superposées, cruciforme puis
circulaire, de Srima,
p. 170 - En haut : Cuves simples (plan/plan et coupe) Cim, cuve ovale ; Vrba, cuve semi-circulaire ; Grohote, cuve
quadrangulaire. Cuves polygonales (plans) : Pridraga, Osor (cuves hexagonales), Stari Grad (l6™ cuve, octogonale). En bas
:

cuves quadrilobées (plans et coupes) : Homolj-Kiseljak (Ie™ cuve), Homolj-Kiseljak (2e cuve), Klobuk (superposée à une
:

cuve quadrangulaire), Dabravine.


p. 172 - Cuves cruciformes (plans et coupes) : Nerezi, Prisoje, Dikovaca, Povlja, Bare (avec les réfections tardives), Otok (avec
l'obturation tardive d'une branche),
p. 174 - Cuves cruciformes : Dikovaòa (Ie™ cuve), LovreSina, Stari Grad (2e cuve, superposée à une cuve octogonale), Mogorjelo,
plan et coupes des cuves de Stari Grad (2e cuve) et de Mogorjelo.
p. 176 - Cuves cruciformes : Postira, plan et vues pendant la fouille et en 1994, après restauration. Plans des cuves de Zadar,
Bièlna-Polaca, Vinjani, Crvenice et Mujdïioi.
p. 178 - Ciboria baptismaux, axonométries et coupes : Lovreèina, Srima.
202 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

TABLE DES PLANCHES

PI. I. Fig. 1 - BAioka-Tarsatica, plan de la ville antique avec l'emplacement des trois églises. Fig. 2-5 - Sepen-
Fulfinium, vue depuis l'Est, détail du chevet (le bifore axial), vue depuis le Sud.
PI. II. Sepen-Fulfinium, plan de l'église, avec la banquette hypothétique.
PI. III. Fig. 1-4 - Sepen-Fulfinium, restitutions schématiques : la façade occidentale, la façade méridionale, vue
depuis le Sud-Ouest, vue interne en coupe du chevet avec la banquette libre supposée. Fig. 5 - Sepen-
Fulfinium, restitution interne avec Γ abside-diaphragme hypothétique.
PI. IV. Fig. 1 - Sepen-Fulßnium, axonométrie de l'église. Fig. 2 - SrSiéi, plan de l'église.
PI. V. Kik'Curictum 1, plan de la cathédrale.
PI. VI. Fig. 1 - Ogrul, plan de l'église. Fig. 2 - Korintija-Conw/A/a, plan de l'église. Fig. 3 - Bosar 1, plan de
l'église. Fig. 4 - LovreSki, Saint-Laurent, plan de l'église. Fig. 5 - Kalifront, Saint-Cyprien, plan de
l'église. Fig. 6 - Ràb-Arba 1, Saint- Jean l'Evangéliste, plan de l'église.
PI. VII. Plan de la ville de Ràb-Arba.
PI. VIII. Fig. 1 - Barbat, plan de l'église. Fig. 2 - Osor, plan de l'église. Fig. 3 - Vue extérieure de l'abside. Fig. 4 -
Le chevet et le baptistère vus de l'Est. Fig. 5 - Vue de l'arcade nord murée.
PI. IX. Fig. 1 - StudenCió, plan de l'église. Fig. 2 - Martin§éica, plan de l'église. Fig. 3 - MartinSéica, vue des
fenêtres hautes méridionales. Fig. 4 - Jadriséica, vue extérieure de l'abside.
PI. X. Novalja 1 : plan de situation et plan de l'église (noter le loculus isolé au Sud).
PI. XI. Fig. 1 - Novalja 2-Gaj, plan de l'église. Fig. 2 - Novalja 3-Jaz, plan de l'église. Fig. 3 - Novalja 4, plan de
l'église. Fig. 4 - Novalja 5, plan de l'église.
PI. XII. Fig. 1 - Bugar, restitution du plan de l'église. Fig. 2 - Zaloije 1, plan de l'église. Fig. 3 - Zaloije 2, plan de
l'église. Fig. 4 - Doljani, plan de l'église. Fig. 5 - VrtoCe, plan de l'église.
PI. XIII. Fig. 1 - Nin-Aenona, plan de la ville avec les églises 1 et 2. Fig. 2 - Nin-Aenona 1, plan de l'église.
PI. XIV. Fig. 1 - Nin-Aenona 2, plan de l'église. Fig. 2 - Nin-Aenona 3, plan de l'église. Fig. 3 - Budim, plan de
l'église.
PI. XV. Fig. 1 - Pridraga, plan de l'église. Fig. 2 - Dessin de la façade sud de l'église. Fig. 3 - Vue du chevet depuis
le Nord avant la restauration. Fig. 4 - Vue depuis le Sud. - Fig. 5 - Vue de la façade.
PI. XVI. Fig. 1 - Pridraga, restitution de l'église et du baptistère. Fig. 2 - Muline, plan du site.
PI. XVII. Fig. 1 - Muline, plan de l'église. Fig. 2 - Brbinj, plan de l'église.
PI. XVIII. Zadai-Iader. Plan de la ville.
PI. XIX. Fig. 1 - ZadàT-Iader 1, plan de la première phase. Fig. 2 - Zadai-Iader 1, plan de la deuxième phase.
PL XX. Fig. 1 - Zadai-Iader 1. Axonométrie du groupe episcopal. Fig. 2 - Zadar-Iader 2, plan de l'église.
PI. XXI. Fig. 1 - Zadar-Zacfer 2, vue de la façade méridionale. Fig. 2 - Z&aàt-Iader 3, plan de l'église.
PI. XXII. Fig. 1 - ZadsiT-Iader 4, plan de l'église. Fig. 2 - Zadar-Iader 5, plan de l'église. Fig. 3 - Ctëljak, plan de
l'église. Fig. 4 - Galovac, restitution de l'abside. Fig. 5-6 - Vues aériennes du site.
PI. XXIII. Galovac, plan de l'église.
PI. XXIV. Fig. 1 - Korlat-Moravice, plan de l'église. Fig. 2 - BiCina-PolaCa, plan de l'église. Fig. 3 - Nevidane,
plan de l'église. Fig. 4 - Biograd na Moni, plan de l'église. Fig. 5 - Sali-TelaSéica, plan de l'église.
Fig. 6 - Tarac-Toreta, vue de l'abside. Fig. 7 - Tarac-Toreta, plan schématique de l'église.
PI. XXV. Fig. 1 - Zazvié, plan de l'église. Fig. 2 - Srima, plan de l'église.
PI. XXVI. Fig. 1 - Srima, vue d'ensemble. - Fig. 2 - Vue de l'église nord. - Fig. 3 - Vue de l'église sud. Fig. 4 -
Meneau de bifore.
PI. XXVII. Fig. 1 - Bilice, plan de l'église. Fig. 2 - Danilo-Rider, plan de l'église. Fig. 3 - Blagaj-Japra, restitution
d'ensemble.
PI. XXVIII. Blagaj-Japra, plan de l'église.
PI. XXIX. Fig. 1 - Carakovo-Zecovi, plan de l'église. Fig. 2 - Ramiéi-Ad Lctdios, plan de l'église. Fig. 3 - Majdan,
plan de l'église. Fig. 4 - Carakovo-Zecovi, plan de la forteresse. Fig. 5 - Öifluk-Grahovci, plan de
l'église.
Table des planches 203

PI. XXX. Fig. 1 - Mujdiiéi Oonji-Indenea, plan de l'église. Fig. 2 - Vrba-Borak, plan de l'église.
PL XXXI. Fig. 1 - Mokropolje 1, plan de l'église. Fig. 2 - Biskupija-Katica Bajami, plan de l'église. Fig. 3 -
Uzdolje, plan de l'église. Fig. 4 - Tepljuh-Bioéié, plan d'ensemble de l'église et du mausolée.
PL XXXII. Fig. 1 - Tepljuh-Biocié, plan de l'église. Fig. 2 - Cecela 1, plan de l'église.
PL XXXIII. Fig. 1 - ReSetarica, plan de l'église. Fig. 2 - Otok, plan schématique de l'église.
PL XXXIV. Fig. 1 - Mué Gomji-Andetrium, plan de l'église. Fig. 2 - Klapavica, plan de l'église. Fig. 3 - Crvenice,
plan de l'église. Fig. 4 - Solin-Rupotine 1, plan de l'église. Fig. 5 - Solin-Rupotine 2, plan de l'église.
PL XXXV. Fig. 1 - KaStel Gomilica, plan de l'église. Fig. 2 - Bmài-Siculi, plan de l'église. Fig. 3 - Trogir-
Tragurium, plan de la ville avec l'emplacement des églises.
PL XXXVI. Fig. 1 - Ύτο^τ-Tragunum 2, plan de l'église. Fig. 2 - Ίτο^τ-Tragurium 3, plan de l'église. Fig. 3 -
Split, plan de de la ville dans l'Antiquité tardive avec l'emplacement des églises.
PL XXXVII. Split 1-Sustipan, plan de l'église.
PL XXXVIII. Fig. 1. - Split 2-Lovret, plan de l'église double. Fig. 2. - Split 3-Spinut, plan de l'église. Fig. 3. -
Split 5, plan de l'église. Fig. 4. - Split 6, plan de l'état actuel.
PL XXXIX. Split, plan du Palais de Dioclétien avec l'emplacement des églises 7 à 1 1.
PL XL. Fig. 1 - Stobreö, plan de l'église. Fig. 2 - Stobreö, vue de l'angle nord de l'annexe méridionale du chevet.
Fig. 3 - Vinjani, plan de l'église. Fig. 4 - ProMac, plan de l'église.
PL XLI. Fig. 1 - Dikovaßa-Zmijavci, plan de l'église. Fig. 2 - Vue de l'angle sud de l'abside du baptistère avant
restauration. Fig. 3 - La tombe voûtée située à l'Est du couloir entre baptistère et nef nord.
PL XLII. Fig. 1 - Gatà-Gedate, plan de l'église. Fig. 2 - L'escalier menant à la galerie supérieure, au Sud-Ouest du
vestibule. Fig. 3 - Vue de la partie septentrionale de l'église, au Nord de la chapelle baroque. Fig. 3 -
Vue de la partie méridionale de l'église, au Sud de la chapelle baroque. Fig. 4 - Massif englobant
l'abside méridionale, vu depuis le Sud-Ouest. Fig. 5 - Détail du même massif avec une niche intérieure
dans le couloir sud du déambulatoire inférieur.
PL XLIII. Fig. 1 - Vue de la porte de l'église de Priko à Omi§, avec remploi de fragments sculptés de l'église
dOmiS-Oneum 1. Fig. 2-3 - Chapiteau de ciborium, avers et revers d'un fragment de plaque de chancel,
provenant de l'église d'Omis 2. Fig. 4 - Sumpetar-Jesenice-Afare.ste 1, plan de l'église. Fig. 5 -
Sumpetar-Jesenice-Afarasie 2, plan de l'église. Fig. 6 - Stipanska, plan de l'église.
PL XLIV. Fig. 1 - Grohote, plan de l'église. Fig. 2 - Vue de l'église depuis le vestibule occidental. Fig. 3 - Sutivan,
plan de l'église. Fig. 4 - Supetar 1, plan de l'église.
PL XLV. Fig. 1 - Spliska, plan de l'église. Fig. 2 - Skrip, plan de l'église. Fig. 3 - Spliska, l'intérieur de l'église, vu
de l'Ouest. Fig. 4 - Spliska, vue extérieure de l'église depuis le chevet. Fig. 5 - Mirje, plan du site.
PL XL VI. Fig. 1 - Postira, plan de l'église. Fig. 2 - Vue aérienne de l'église de Postira pendant les fouilles, depuis
le Nord. Fig. 3 - Lovrecina, vue de l'église depuis l'Ouest. Fig. 4 - Lovrecina, le baptistère avec le
ciborium restauré.
PL XL VII. Fig. 1 - Lovreöina, plan de l'église. Fig. 2 - Lovreòina, fragment de l'arc couronnant l'accès au choeur.
Fig. 3 - PuòiSéa, plan de l'église.
PL XL VIII. Fig. 1 - Povlja, linteau de la porte principale. Fig. 2 - Povlja, plan de l'église. Fig. 3 - Vue de l'entrée de
l'église de Povlja depuis l'Ouest. Fig. 4 - Le trifore absidal restauré vu de l'intérieur. Fig. 5 - Le trifore
absidal avant son dégagement.
PL XLIX. Fig. 1 - NereZisée, plan de l'église. Fig. 2 - Bol, plan de l'église. Fig. 3 - Stari Gmd-Pharia, vue du
chevet de l'église sud. Fig. 4 - Stari Grad-Pharia, le chevet de l'église double. Fig. 5 - Stari Grad-
Pharia, plan de l'église double.
PL L. Fig. 1 - Hvar-L/s/wa 3, plan de l'église. Fig. 2 - Vrisnik-Öebarjon, plan de l'église. Fig. 3 - Mostir, plan
restitué de l'église. Fig. 4 - Majsan, plan d'ensemble. Fig. 5 - Majsan, la memoria primitive vue depuis
le Nord. Fig. 6 - Majsan, la memoria vue depuis le portique funéraire occidental.
PL LI - Fig. 1 - LuCnjak, plan de l'église. Fig. 2 - Gubavac, plan de l'église. Fig. 3 - Sutvara, plan de l'église. Fig. 4
- Ubli, plan de l'église. Fig. 5 - Ubli, vue de l'église depuis le Sud-Ouest. Fig. 6 - Relief provenant
d'Ubli.
PL LU - Fig. 1 - Siprage, plan de l'église. Fig. 2 - Bukovica, plan de l'église. Fig. 3 - Turbe- Varosluk, plan de
l'église sud. Fig. 4 - Turbe- Varosluk, plan d'ensemble de l'église double.
204 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

PL LUI - Fig. 1 - Oborci, plan de l'église. Fig. 2 - Zenica-BilimiSée, restitution du chevet de l'église double. Fig. 3-
4 - Zenica-Bilimi§6e, plaques de chancel.
PL LIV - Fig. 1 - Zenica-BilimiSée, plan de l'église double. Fig. 2 - Nikolici-Zaklopaëa, plan de l'église. Fig. 3 -
Skelani-Ma/vesia 1, plan de l'église.
PL LV - Fig. 1 - Skelani-A/a/ves/a 2, plan de l'église. Fig. 2 - Dabravine, plan de l'église. Fig. 3 - Breza 1-Srd, plan
de l'église.
PL LVI - Fig. 1 - Breza 2-Hedum, plan du bâtiment. Fig. 2 - Otinovci, plan de l'église. Fig. 3 - Vakuf (Gornji), plan
de l'église.
PL LVII - Fig. 1 - Visnjica (Gornja), plan de l'église. Fig. 2 - Homolj-Kiseljak, plan de l'église. Fig. 3 - Kotorac
(Gornji), plan de l'église. Fig. 4 - Bare, plan de l'église. Fig. 5 - Varvara, plan de l'église.
PL LVIII - Fig. 1 - Jabuka-Kumjenoviéi, plan de l'église double. Fig. 2 - Gradac, vue du choeur de l'église nord
avec la tombe privilégiée. Fig. 3 - Gradac, plan de l'église double. Fig. 4 - Prijedelo, plan de l'église. Fig.
5 - Cim-Mostar, vue générale de l'église à choeur triconque.
PL LIX - Fig. 1 - Cim-Mostar, le baptistère et l'église, vus depuis le Nord-Ouest. Fig. 2 - Sutina-Mostar, plan de
l'église. Fig. 3 - Cim-Mostar, plan de l'église. Fig. 4 - Cim-Mostar, seuil en place de l'annexe sud-ouest.
PL LX - Fig. 1 - Mokro, plan de l'église. Fig. 2 - Klobuk, plan de l'église. Fig. 3 - Doci, plan de l'église. Fig. 4 -
Borasi, plan de l'église. Fig. 5 - Öerin, sarcophage.
PL LXI - Fig. 1 - Zitomisliói, plan de l'église. Fig. 2 - Èitomisliéi, vue du chevet de l'église double depuis le Sud-
Ouest.
PL LXII - Fig. 1 - Ëitomisliéi, plan d'ensemble du site. Fig. 2 - Sta§evica, plan schématique de l'église.
PL LXIII - Fig. 1 - Mogorjelo-rwras, restitution de la forteresse. Fig. 2 - plan de la forteresse avec l'implantation
de l'église double. Fig. 3 - Restitution de la façade de l'église double.
PL LXIV - Fig. 1 - Mogorjelo-71/rre.s, plan de l'église double. Fig. 2 - Nerezi-Tasovôiéi, plan de l'église. Fig. 3 -
Vid-Narona 1, plan du chevet des deux églises superposées.
PL LXV - Fig. 1 - Vid-Narona, plan de la ville avec l'implantation des trois églises. Fig. 2 - Vid-Narona 2, plan de
l'église avant les dernières fouilles.
PL LXVI - Fig. 1 - Wià-Narona 2, la cuve baptismale. Fig. 2 - Vid-Narona 3, plan de l'église. Fig. 3 - Bacina-
Sladinac-Praeior/a, plan de l'église. Fig. 4 - Baéina-Sladinac-Prae/or/a, vue du choeur depuis l'Ouest.
PL LXVII - Fig. 1 - Osinj, plan de l'église. Fig. 2 - Öepikuoe, plan de l'église. Fig. 3 - Ston-Stamnum 1, vue de
l'église depuis le vestibule. Fig. 4 - Ston-Stamnum 1, plan de l'église.
PL LXVIII - Fig. 1 - Ston-Stamnum 2, plan de l'église. Fig. 2 - Ston-Stamnum 3, plan de l'église. Fig. 3 - Polaöe 1,
vue intérieure du chevet en tau à abside-diaphragme. Fig. 4 - Polace 1, plan de l'église.
PL LXIX - Fig. 1 - Polace 1, vue d'ensemble de l'église depuis le Sud. Fig. 2 - Polaòe 1, plan de l'église.
PL LXX - Fig. 1 - PolaCe 2, vue de l'église double depuis le Sud-Ouest. Fig. 2 - Sipan 1, plan de l'église. Fig. 3 -
Sipan 2, plan de l'église. Fig. 4 - Kotoi-Acruvium, plan de l'église
Table des matières 205

TABLE DES MATIERES


Tome 2
Page
Informations générales 7
Cadre historique 9
Chronologie 9
Abstract-Saietak 11
Bibliographie choisie 11
Présentation géographique 15
Introduction 15
I. Milieu physique (aperçu) 17
II. Climat et hydrologie 17
III. Economie antique (aperçu) 18
IV. Les communications antiques 20
V. Population, territoires des cités et diocèses 22
Abstract-SaXetak 25
Historique des recherches 27
Abstract-Saietak 29
Implantation de l'édifice 30
I. Implantation sur ou dans un édifice antérieur 30
II. Les églises de fortifications 32
III. Installation sur une nécropole antique 33
Abstract-Safcetak 34
Les dédicaces, le culte des saints et des martyrs 35
Introduction 35
I. Le culte de la Vierge Marie 36
II. Les saints bibliques et les archanges 38
III. Saint Etienne 39
IV. Saint Pierre 41
V. Les autres Apôtres 41
VI. Les martyrs occidentaux 42
VII. Les grands saints occidentaux 44
VIII. Les martyrs orientaux 44
IX. Les saints orientaux 45
X. Les martyrs et saints locaux 45
Abstract-Safcetak 48
Architecture 49
Les techniques de construction 51
I. Maçonneries 51
II. Revêtements 52
III. Renforts externes 53
IV. Sols 54
V. Supports et arcades des nefs 55
VI. Voûtes 56
VII. Couvertures 57
VIII. Baies 59
Abstract-Safcetak 64
206 S ALONA II - Ecclesia Dalmatiae

Typologie générale 65
I. Type élémentaire : les chapelles à nef unique 65
II. Type "complexe ou "composite" 67
III. Eglises à trois nefs 67
IV. Eglises cruciformes 67
V. Eglises doubles 69
Abstract-Sazetak 69
Le chevet 71
I. Chevet rectangulaire sans abside 71
II. Abside unique semi-circulaire saillante 71
III. Autres types d'absides uniques saillantes 76
IV. Abside inscrite dans le chevet 77
V. Chevet à triple abside 78
VI. Chevet triconque 80
Abstract-Sazetak 84
Le quadratu m popu H 85
Introduction 85
I. Nef unique 85
II. Trois nefs 85
Abstract-Sazetak 87
Le transept bas 88
Abstract-Sazetak 89
L'avant-corps, vestibule et atrium 91
I. La façade 91
II. Portique de façade et vestibule 91
III. Vestibule extérieur ("exonarthex") 92
IV. L'atrium 92
Abstract-Sazetak 94
Les annexes liturgiques et utilitaires, les memoriae 95
Abstract-Sazetak 96
Le plan "complexe" 97
Abstract-Sazetak 100
Les basiliques doubles 101
I. Typologie générale 102
II. Chronologie relative 102
III. Chronologie absolue 102
IV. Analyse architecturale 105
V. Installations spécifiques ou traces de culte 107
Conclusions 111
Abstract-Sazetak 113

AMENAGEMENTS LITURGIQUES ET BAPTISTERES 115


Les sièges du clergé et des fidèles 117
A. Les sièges du clergé 117
I. Le sanctuaire 117
II. Les annexes liturgiques 123
B. Les autres banquettes et les sièges des fidèles 125
Table des matières 207

I.Nef(s) 126
II. Annexes et vestibules 126
Conclusions 126
Abstract-Saïetak 127
Le chœur et son enceinte 128
I. Sanctuaire rectangulaire simple 129
II. Sanctuaire à retours latéraux 129
III. Les barrières de chœur : chancel et pergola 129
Abstract-Saietak 134
L'autel 135
A. Emplacement 135
I. Emplacement dans le sanctuaire 135
II. Bases ou socles d'autel 135
III Fosses d'autel 139
B. Forme 144
I. Supports 145
II. Plateau 147
III. Ciborium 149
Abstract-Saïetak 152
L'ambon 153
I. Typologie 153
II. Emplacement 156
III. Conclusions 157
Abstract-Saietak 157
Les baptistères 158
I. Le bâtiment 160
II. La cuve et le ciborium 163
III. Les annexes 177
Conclusions , 178
Abstract-Saietak 179
Conclusions I8i
Abstract-Saietak 184
Pogovor (postface) par E. MARIN 185
Index locorum 187
Table des illustrations 200
Table des planches 202
Table des matières 205
Erratum de Salona 1 208
PLANCHES (illustrant le catalogue)
208 S ALONA II - Ecclesiae Dalmatiae

ERRATVMOE SALONA I

Monsieur M. IvaniSevié, traitant des évêques de Salone (Salonitanski biskupi, VAHD 86, 1994, p. 223-252), a
relevé des erreurs de transcription ou de référence dans certaines notices du catalogue de Salona I.
Le but du catalogue n'était pas spécifiquement de traiter de l'épigraphie, mais le manque de rigueur dans les
copies d'inscriptions parfois importantes qui y figurent est hautement regrettable. Il est dû à la trop grande hâte avec
laquelle le volume a été édité en 1994 à partir d'une version informatique qui aurait mérité une relecture encore plus
attentive, puisqu'on y a conservé les lectures primitives de Bulié figurant au fichier.
Nous signalons donc ici une série de lectures fautives et d'autres pour lesquelles nous restons en désaccord avec
M. IvaniSevié, que nous remercions de l'attention portée à ce catalogue.
NoI.a.l0p. 9:
La transcription imprimée est incorrecte : il faut lire, non arch(iepisc)opo, repris de Bulié, mais
arcep(i)sc(opo), sans développer nécessairement arc(hi)ep étant donné que l'orthographe arcediaconus est courante
(cf. Diehl, ILC, III, p. 321). Elle est d'ailleurs retenue par Diehl, ILC, 1007. Par ailleurs le tilde abréviatif (qui ne
recouvre pas CEP) a été omis sur le dessin à la pi. VI.
N°I.a.llp. 9-11 (473 B):
Lesvn.a.1
N° références
p. 124
à Gerber,
(MensaFSacDomnio)
I, sont donnés
: à la seconde édition (1917).
La transcription donnée incidemment avec dije est une lecture ancienne de Bulié que N. Duval avait
expressément repoussée dans VAHD 77, 1984, p. 206, où il concluait comme M. Ivani§evié, à un D indubitable à la
deuxième ligne. Il manque d'autre part une haste dans le date où a été donnée la date du martyrologe.
N° VII.a.3 p. 125-126 (Mensa de Gaianus) :
Le numéro du fragment central est bien 377 Β et non 337 comme il est indiqué dans le corps de la notice (cf.
VAHD 77, 1984, p. 207, (non dans le titre) et comme il est visible sur la photographie de la planche XXVI. Il manque
dans la transcription ce qui reste de la date kal(endas) septembres) mentionné dans VAHD 77, 1984, p. 207.
N° VII.a.4 p. 126 (Mensa de Symferius) :
La transcription comporte une transcription classique du I long Symferii qui est inutile. Lire SYMFERI, non
pas comme M. Ivanisevic" SYMEERI (première lecture de Bulié qui ne tient pas compte d'une forme courante du F
avec base longue).
N° VII.a.6 p. 127 (Mensa mentionnant une translatif) d'évêque) :
M. IvaniSevié cite la transcription de Bulié pour le fragment central (non reproduit pi. XXVI) I EPISC. N.
Duval a préféré dans le corpus des inscriptions la lecture d'Egger S EPISC car l'extrémité de la première lettre
subsiste seule et l'empattement était dyssimétrique : un S est préférable au I, ce qui pose un problème d'identification
difficile car parmi les noms des évêques de Salone, seuls deux ont un génitif en S : Domnio et Natalis.
N° VII.a.8 p. 128 (Mensa deJustinus) :
II y a une erreur de numéro d'inventaire : C 33 suivi d'une lettre peint maladroitement sur la pierre est devenu
336 VAHD 77, 1984, p. 220, mais on a rétabli par la suite (en l'ajoutant à 336 doté d'un B) 33 C : 336 Β concerne une
inscription grecque de Manastirine (= FS II, 96). Sur l'un des dessins de la pi. XXX des lettres de ce fragment ont été
données deux fois.
N° VII.a.9 p. 129 :
La transcription de l'inscription ne tient pas compte du développement Aug(ustas) à la fin de la ligne (AVGsur
la pierre).
NoVII.a.l0p. 129-130:
L'auteur du rapport sur le fouilles de Marusinac de 1896, où figure la première publication du fragment 24 C
est L. Jelié et non Fr. Bulié. Il existe effectivement une divergence entre le dessin de la pi. XXIX qui propose
Depositio s(an)c(t)e [m(emorie)J Honori, et la transcription Depositio s(an)c(t)i Honori. Les deux développements
sont possibles matériellement. Celui, réalisé après la découverte de deux fragments nouveaux et l'assemblage de deux
tables publiées séparément par Dyggve, qui a été préféré dans le texte a l'avantage d'être un peu plus court. La
restitution proposée par Br. Pender est un peu large.
p. 198 : bibliographie, inédit n'est pas tout à fait exact (cf. Egger, FS II, p. 20).
p. 199-200 : l'indication Manastirine pour les nos IX.a.5-7, contredite par la provenance indiquée, doit être
supprimée (elle provient d'un programme informatique automatique).
p. 262 : provenance, non pas la schola cantorum, mais l'abside où ces morceaux étaient remployés comme
dallage. Bibliographie : p. 216 et non 215.
pi. LXVIII : c'est le même poteau-colonnette (IX.a.3) qui est photographié sur les deux faces.
pi. XCVIII : en haut à droite : colonnette de poteau-colonnette de la pergola de LovreCina (E 439), et non
colonnette de ciborium, conservée au Musée archéologique de Split, et non au Musée de Skrip.

juillet 1995 Noël Duval


PLANCHES
Rijoka-Tarsatica 1-3 / Sepen-Fulfmium PLI

3;
»cai

Fig. 1 - ìtijéka-Tarsatica, plan de la ville antique avec l'emplacement des trois églises, d'après N. Novak.
Fig. 2-5 - Sepen-Fulßnium, vue depuis l'Est, détail du chevet (le bifore axial), vues depuis le Sud.
PI. II Sepen-Fulßnium

Ο 1 10 m

Sepen-Fu/flnium, plan de l'église d'après N. Novak, avec la banquette hypothétique d'A. Sonje.
Sepen-Fulfinium PI. Ill

Û PI
Û Q Ü Û Û Û η û

ΠΓΤί η

AJ..J
r 4

Fig. 1-4 - Sepen-Fulßniuin, restitutions schématiques d'A. Sonje : la façade occidentale, la façade méridionale (en fait,
il n'y a pas de fenêtres hautes au Sud), vue depuis le Sud-Ouest, vue interne en coupe du chevet avec la
banquette libre supposée.
Fig. 5 - Sepen-Fulßnium, restitution interne avec l'abside-diaphragme hypothétique, par Br. Pender.
PI. IV Sçpen-Fulfinium I Srsiéi

Ο 1 10 m

Fig. 1 - Sepçn-Fulfmium, axonométrie de l'église (relevé inédit de 1994 - A. Brozié-N. Novak).


Fig. 2 - SrSiéi, plan de l'église d'après I. TenSek.
Krk-Curictum 1 PI. V

...J
ι
ι

ο Ο

ο
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οο ο
οο ο
ο ο Ο Ο

Ο Ο

Ο Ο

Ο
Ι
ι

0 1 10 m

Krk-Curictum 1, plan de la cathédrale d'après A. Mohorovtéié.


PL VI Ogrul / Korintija-Cor/w/A/öt / Bosar 1 / Kalifront / Rab-Arba l

\ I

Fig. 1 - Ogrul, plan d'après Zd. Brusio. Fig. 2 - Korintija-Cor/w/A/a, plan d'après 1. TomiCié.

Fig. 3 - Bosar 1, plan d'après A. Faber. Fig. 4 - Lovreski, Saint-Laurent, plan d'après L. Cella.
Fig. 5 - Kalifront, Saint-Cyprien, plan d'après I. TenSek.

© _

Fig. 6 - Rab-Arba 1, Saint- Jean l'Evangéliste, plan d'après A. Mohorovicic, P. Vezié et M. Domijan.
Rab-Arba 1-2 PI. VII

Plan de la ville de Rab-Arba (d'après M. Suié).


PI. Vili Barbat / Osor

0 1 10 m

Λ.

Fig. 1 - Barbat, plan de l'église


d'après Zd. Brusio

Ι Ι Γ ΓΤ

τ LJ ir ι
ι

Fig. 2- Osor, plan de l'église d'après Br. FuCié


Fig. 3- Vue extérieure de l'abside
Fig. 4- Le chevet et le baptistère vus de l'Est.
Fig. 5- Vue de l'arcade nord murée
Studencié / Martinscica / Jadriséica PI. IX

\ } l J

Fig. 1 - StudenCié, plan de l'église,


d'après MohoroviCié.
Fig. 2 - MartinSéica, plan de l'église,
d'après Mohorovicié.
0 1 10 m

Fig. 3 - MartinSéica, vue des fenêtres hautes méridionales.


Fig. 4 - Jadri§éica, vue extérieure de l'abside.
PI. Χ Novalja-Marva//a

Non fouillé

Ο 1 10 m

Novalja
l'église
isolé au d'après
Sud).
1 : plan
B. Ilakovac
de situation
(noteret leplan
loculus
de
2-4 PI. XI

Fig. 1 - Novalja 2- Gaj, plan de l'église d'après Sonje


Fig. 2 - Novalja 3- Jaz, plan de l'église d'après Sonje

0 1 10 m

Fig. 3 - Novalja 4, plan de l'église,


d'après Sonje
Fig. 4 - Novalja 5, plan de l'église,
d'après Sonje
PI. XII Bugar / Zaloèje 1-2 / Doljani / Vrto£e

Fig. 1 - Bugar, restitution du plan


de l'église d'après Radimsky
Fig. 2 - Zalo2je 1, plan de l'église
d'après I. Cremosnisk
Fig. 3 - Zaloije 2, plan de l'église
d'après I. Cremosnisk
Fig. 4 - Doljani, plan de l'église
d'après Patsch
Fig. 5 - VrtoCe, plan de l'église
d'après CurCic

0 1 10 m
Ήχη-Aenona 1 PI. XIII

Fig. 1 - Ήιη-Αβηοηα, plan de la ville avec les églises 1 et 2, d'après M. Suie.


Fig. 2 - Nin-Aenona 1, plan de l'église d'après P. Ve2ic.
PI. XIV Nin-Aenona 2-3 / Budim

-h

Ο 1 IO m

Fig. 1 - Nin-Aenona 2, plan de l'église, d'après Dyggve.


Fig. 2 - Nin-Aenona 3, plan de l'église, d'après P. Veiiè.
Fig. 3 - Budim, plan de l'église, d'après P. Vezic.
Pridraga PI. XV

* *.*5^* # *»ÌJ ,
*

Ο 1 10 m

Fig. 1 - Pridraga, plan de l'église d'après P. Vezié.


Fig. 2 - Dessin de la façade sud de l'église avant 1992, d'après P. Vezié.
Fig. 3 - Vue du chevet depuis le Nord avant la restauration (cl. N. Duval)
Fig. 4 - Vue depuis le Sud en 1989. - Fig. 5 - Vue de la façade en 1989.
PI. XVI Pridraga / Muline

Fig. 1 - Pridraga, restitution de l'église et du


baptistère par Br. Pender.
Fig. 2 - Muline, plan du site, d'après M. Suie.
Muline / Brbinj PL XVII

10 m

Fig. 1 - Muline, plan de l'église, d'après M. Suie.


Fig. 2 - Brbinj, plan de l'église, d'après I. Petricioli.
1. Cathédrale, 2. Saint-Etienne,
(église disparue),
3.Zaaar-Iader.
Saint-Thomas,
7-8. Saint-Platon
Plan
4. Saint-André,
de laetville
Saint-Demetrius
(d'après
5. Saint- Jean
P. (églises
VeZic)
hors les
: murs, 6. Sainte-Marie-Majeure
disparues). X
Zadar-Iader 1 PI. XIX

Ο 1 10 m

J Γ J L

Fig. 1 - Zadar-Iader 1, plan de la première phase, d'après P. Vezic.

J +· + + -f + +

Fig. 2 - Zadar-Iader 1, plan de la deuxième phase, d'après P. VeEié.


PI. XX Zadat-Iader 1-2

ν.

\ ,

Ο 1 10 m

Ο Ο Ο Ο Ο Ο

Ζ] ο ο ο ο ο ο ο ο

Fig. 1 - Zadar-Iader 1. Axonometrie du groupe episcopal, d'après P. Vezic

Fig. 2 - Zadar-Iader 2. Plan de l'église d'après P. Ve2ic


Zadar-Iader 1-2 PI. XXI

Fig. 1 - Zadav-Iader 2, vue de la façade méridionale (cl. Monuments historiques de Zadar).

0 1 10 m

Ο Ο Ο ο ο ο

λ Ι Ι JLl_o Ι Ι ΙοΤΙ L

Fig. 2 - Zadar-Wer 3, plan de l'église, d'après P. Veiié.


PI. XXII Zadar-Iader 4-5 / Osljak / Galovac

y_

0 1 10 m

Fig. 1 - Zaàar-Iader 4, plan de l'église (d'après I. Petricioli-P. Veïié).


Fig. 2 - Zadar-Iader 5, plan de l'église (d'après P. Veïié).
Fig. 3 - OSljak, plan de l'église, d'après P. Veiié.

Fig. 4 - Galovac, restitution de l'abside par J. Belosevió


Fig. 5-6 - Vues aériennes du site (cl. J. BeloSevié)

(Γ\ Cx
Galovac PI. XXIII

0 1 10 m

Fig. 4 - Galovac, plan de l'église par J. Belo§evié


PI. XXIV Korlat-Moravice / BiCina-PolaCa / Nevidane / Biograd -Blandona I Sali-TelaSéica / Tarac-Toreta

Fig. 1 - Korlat-Moravice, plan de l'église (d'après Dyggve).


Fig. 2 - Biöina-PolaCa, plan de l'église (d'après B. Uakovac).
Fig. 3 - Nevidane, plan de l'église (d'après P. Vezic).
Fig. 4 - Biograd na Moni, plan de l'église (d'après L. Jelic).

ρ CP

0 1 10 m

Fig. 5 - Sali-Telascica, plan de l'église, d'après I. Petricioli.


Fig. 6 - Tarac-Toreta, vue de l'abside depuis l'Est.
Fig. 7 - Plan schématique des vestiges visibles en 1989.
Zazvié / Srima PI. XXV

□ □

Ο 1 IO m

Fig. 1 - Zazvié, plan de l'église (d'après J. Jelicié)


Fig. 2 - Srima, plan de l'église (d'après Zl. GunjaCa)
PI. XXVI Srima

Fig. 1 - Srima, vue d'ensemble. - Fig. 2 - Vue de l'église nord. - Fig. 3 - Vue de l'église sud.
Fig. 4 - Meneau de bifore (cl. Musée de la ville de Sibenik)
Bilice / Oaniìo-Rider I Blagaj-Japra PI. XXVII

0 1 10 m

Fig. 1 - Bilice, plan de l'église (d'après L. Jelic).


Fig. 2 - Danilo-Rider, plan de l'église (d'après D. Rendic-Miocevié).
Fig. 3 - Blagaj-Japra, restitution d'ensemble, vue du Sud-Est, par Basier.
PI. XXVIII Blagaj-Japra

ι
-, I
I

Ι I I
I
ι

0 1 10 m

Blagaj-Japra, plan de l'église (d'après Basler).


Öarakovo-Zecovi / Ramiéi-Ad Ladios I Majdan / Öifluk-Grahovci PI. XXIX

Fig. 1 - Öarakovo-Zecovi, plan de l'église (d'après


I. Ö-emosnik).
Fig. 2 - Ramiéi-Ad Ladios, plan de l'église
(d'après Β. Graljuk).
Fig. 3 - Majdan, plan de l'église (d'après
Radimsky).
Fig. 4 - Öarakovo-Zecovi, plan de la forteresse
(d'après I. Öremosnik).
Fig. 5 - Öifluk-Grahovci, plan de l'église (d'après 0 1 10 m
D. Sergejevski).
PI. XXX Mujdziéi Oonji-Indenea I Vrba-Borak

u l_

i1! Π π

-ο

ο C
3

Fig. 1 - Mujdziéi Donji-Indenea, plan de l'église (d'après Sergejevski).


Fig. 2 - Vrba-Borak, plan de l'église (d'après Bojanovski).
Mokopolje 1-2 / Biskupija-Katica Bajami / Uzdolje / Tepljuh-Bioòié PL XXXI

0 1 10 m

(d'après
Fig.
du mausolée
3412-- Uzddolje,
Mokropolje
Stj.
-Tepljuh-Biocié,
Biskupija-Katica
GunjaSa).
(d'après
plan
1,N.plan
de
Cambi).
plan
l'église
deBajami,
d'ensemble
l'église
(d'après
(d'après
planT.deMarasovic).
del'église
Dyggve).
l'église
et
PL XXXII Tepljuh-Bioôié / Cecela 1

Fig. 1 - Tepljuh-Biocié, plan de l'église (d'après N. Cambi)


Fig. 2 - Cecela 1, plan de l'église (d'après Karaman).
Resetarica / Otok PI. XXXIII

Fig. 1 - Resetarica, plan de l'église d'après le Père Vrdoljak.

0 1 10 m

π
c ]
1
1

Fig. 2 - Otok, plan schématique de l'église.


PI. XXXIV Muó Gom)i-Andetrium I Klapavica / Crvenice / Solin-Rupotine 1-2

Fig. 1 - Mué Gornji-Andetrium, plan


de l'église, d'après M. Zekan.
Fig. 2 - Klapavica, plan de l'église,
d'après Mgr Bulió.
Fig. 3 - Crvenice, plan de l'église,
d'après N. Cambi.
Fig. 4 - Solin-Rupotine 1, plan de
l'église, d'après Dyggve.
Fig. 5 - Solin-Rupotine 2, plan de
l'église, d'après Dyggve.

οS _
Kastei Gomilica / Biaéi-S/cw// / Trogir-7ragwr/w/w PL XXXV

Ο 1 10 m

Fig. 1 - Kastei Gomilica, plan de l'église (d'après


D. Marasovic-M. Sumié
Fig. 2 - Biaéi-Siculi, plan de l'église (d'après T. I Q Ο (Ö ID Ο)
Marasovió).
Fig. 3 - Trogir-Tragurium, plan de la ville avec π
l'emplacement des églises.
PI. XXXVI Trogu-Tragurium 2-3 / Split

Fig. 1 - Trogir-Tragurium 2, plan de l'église (d'après V. Kovaèic).


Fig. 2 - Trogir-Tragurium 3, plan de l'église (d'après Mgr Bulic).
Fig. 3 - Split, plan de de la ville dans l'Antiquité tardive avec
l'emplacement des églises (d'après T. Marasovió).

Ο 1 10 m

ΊΣ

υ
Split 1-Sustipan PI. XXXVII

10 m

Split 1-Sustipan, plan de l'église (d'après T. Marasovió)


PL XXXVIII Split 2-Lovret / Split 3-Spinut / Split 5-6

10 m

Fig. 1 - Split 2-Lovret, plan de l'église (d'après T. Marasovió)


Fig. 2 - Split 3-Spinut, plan de l'église (d'après Fr. Oreb).
Fig. 3 - Split 5, plan de l'église (d'après T. Marasovió).
Fig. 4 - Split 6, plan de l'état actuel (d'après Cv. Fiskovic).
Split 7-11 PI. XXXIX

Split, plan du Palais de Dioclétien avec l'emplacement des églises (d'après T. Marasovic).
PI. XL Stobreö / Vinjani / Prolozac

D Ο Ο Ο Ο Π

Ο Ο Ο Ο Q

ο ι 10 m

Fig. 1 - Stobreô, plan de l'église (d'après N. Cambi). Fig. 2 - Stobrec, vue de l'angle nord de l'annexe sud du chevet.
Fig. 3 - Vinjani, plan de l'église (d'après T. Andelic). Fig. 4 - Prolozac, plan de l'église (d'après M. Dragicevic).
Dikovaca-Zmijavci PI. XLI

Fig. 1 - Dikovaca-Zmijavci, plan de l'église (d'après N. Cambi).


Fig. 2 - Vue de l'angle sud de l'abside du baptistère avant restauration.
Fig. 3 - La tombe voûtée située à l'Est du couloir entre baptistère et nef nord.
PI. XLII Gata-Gedate

Fig. 1 - Gata-Gedate, pian de


l'église (d'après J. JeliSic Radonic).
Fig. 2 - L'escalier menant à la
galerie supérieure,
au Sud-Ouest du vestibule.

10 m

U
Fig. 3 - Vue de la partie septentrionale de l'église, au Nord de la chapelle baroque. Fig. 3 - Vue de la partie
méridionale de l'église, au Sud de la chapelle baroque. Fig. 4 - Massif englobant l'abside méridionale, vu depuis le
Sud-Ouest. Fig. 5 - Détail du même massif avec une niche intérieure dans le couloir sud du déambulatoire inférieur.
Omis-Oneum 1-2 / Sumpetar-Jesenice-Mareste 1-2 / Stipanska PI. XLIII

\l

0 1 10 m

Fig. 1 - Vue de la porte de l'église de Priko à


Omi§, avec remploi de fragments sculptés de
l'église d'Omïs-Oneum 1.
Fig. 2-3 - Chapiteau de ciborium, avers et
revers d'un fragment de plaque de chancel,
provenant de l'église d'Omis 2 (cl.
Monuments historiques de Split).
Fig. 4 - Sumpetar-Jesenice-Afa/Tste 1,
plan de l'église (d'après T. Marasovic).
Fig. 5 - Sumpetar-Jesenice-Tvareste 2,
plan de l'église (d'après T. Marasovic).
Fig. 6 - Stipanska, plan de l'église
(d'après T. Marasovic). 1 6
PI. XLIV Grohote / Sutivan / Supetar 1

Fig. 1 - Grohote, plan de l'église (d'après Fr. Oreb).


Fig. 2 - Vue de l'église depuis le vestibule.
Fig. 3 - Sutivan, plan de l'église (d'après I. Fiskovic).
Fig. 4 - Supetar 1, plan de l'église
(d'après J. Jeliòiè Radonic).

0 1 10 m

α ρ —en — h—a —a-


Spliska / Skrip / Mirje PI. XLV

Fig. 1 - Spliska, plan de l'église


(d'après D. Domanòió).
Fig. 2 - Skrip, plan de l'église
(d'après R. Buïanèic).
Fig. 3 - Spliska, l'intérieur de l'église,
vu de l'Ouest (cl. N. Duval).
Fig. 4 - Spliska, vue extérieure de l'église
depuis le chevet (cl. N. Duval).
Fig. 5 - Mirje, plan du site
(d'après V. Kovaiié).
PI. XL VI Postira / Lovrecina

Fig. 1 - Postira, pian de l'église (d'après V. Kovacic).


Fig. 2 - Vue aérienne de l'église de Postira pendant les fouilles,
depuis le Nord (cl. Monuments historiques de Split).

Fig. 3 - LovreCina, vue de la baie depuis l'Ouest. Fig. 4 - Lovrecina, le baptistère avec le ciborium restauré, en 1994
(cl. M. -Chr. Comte-Parrish).
Lovrecina / Pulisca PI. XLVII

0 1 10 m

Fig. 321 - Pucisca,


LovreCina,
plan
plan
fragment
de de
l'église
l'église
de l'arc
(d'après
(d'après
couronnant
R. Buianëio).
D. Doman&c
l'accèsetauJ. choeur.
Jeltëic Radonic).
PI. XL VIII Povlja

Fig. I - Povlja, linteau de la porte


principale (cl. N. Duval).
Fig. 2 - Povlja, plan de l'église
(d'après I. Fiskovié).

Fig. 3 - Vue de l'entrée de l'église de Povlja depuis l'Ouest (cl. N. Duval).


Fig. 4 - Le trifore absidal restauré vu de l'intérieur (cl. Monuments historiques de Split).
Fig. 5 - Le trifore absidal avant son dégagement, vu de l'extérieur (cl. Monuments historiques de Split).
NereZisce / Bol / Stari Grad-Pharia PI. XLIX

Fig. 1 - Nereiisóe, plan de l'église (d'après D. Domancic).


Fig. 2 - Bol, plan de l'église (d'après R. BuZanoté).
Fig. 3 - Stari Grad-Pharia, vue du chevet de l'église sud.
Fig. 4 - Stari Grad-Pharia, le chevet de l'église double
(l'abside méridionale est au premier plan).
Fig. 5 - Stari Grad-Pharia, plan de l'église double (d'après J. Jelièic Radonió).
Pl.L Bvar-Lisina 3 / Vrisnik-Cebarjon / Mostir / Majsan

\
\ \
\ \

— y

Fig. 1 - Hxar-Lisina 3, plan de l'église


(d'après Ν. Petrié).
Fig. 2 - Vrisnik-Cebarjon, plan de l'église
(d'après N. Pétrie).
Fig. 3 - Mostir, plan restitué de l'église
(d'après I. Fiskovió).
Fig. 4 - Majsan, plan d'ensemble avec la
memoria et la chapelle (d'après Cv. Fiskovic).
Fig. 5 - Majsan, la memoria primitive vue
depuis le Nord (cl. N. Duval).
Fig. 6 - Majsan, la memoria vue depuis le
portique funéraire occidental (cl. N. Duval).
Lucnjak / Gubavac / Sutvara / Ubli / Susac 1 PI. LI

J L

Γ IT

Q D D D

0 1 10 m

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Fig. 1 - LuCnjak, plan de l'église (d'après I. Fiskovic).


Fig. 2 - Gubavac, plan de l'église (d'après I. Fiskovic).
Fig. 3 - Sutvara, plan de l'église (d'après! Fiskovic).
Fig. 4 - Ubli, plan de l'église (d'après P. Marconi et G. Niksic-J. Jelicic).

Fig. 5 - Ubli, vue de l'église depuis le Sud-Ouest.


Fig. 6 - Relief provenant d'Ubli (à restituer au-dessus de l'accès principal ?) - cl. Musée archéologique de Zadar.
PI. LU Siprage / Bukovica / Turbe- Varosluk

0 1 10 m

Fig. 1 - Siprage, plan de l'église (d'après V. Radimsky).


Fig. 2 - Bukovica, plan de l'église (d'après P.A. Hoffer).
Fig. 3 - Turbe- Varosluk, plan de l'église sud (d'après Ó. Truhelka)
Fig. 4 - Turbe- Varosluk, plan d'ensemble de l'église double
(d'après I. Bojanovski).
Oborci / Zenica-Bilimisée PI. LUI

1 Γ Fig. 1 - Oborci, plan de l'église (d'après D. Basler).


Fig. 2 - Zenica-Bilimrêée, restitution du chevet
de l'église double par D. Basier.
Fig. 3-4 - Zenica-Bilimisée, plaques de chancel
(dessin D. Basler).

0 1 10 m
PL LIV Zenica-Bilimisée / Nikoliéi-ZaklopaCa / Skelani-A/ö/ves/a 1

0 1 10 m

Fig. 1 - Zenica-Bilimigée, plan de l'église double (d'après D. Basler).


Fig. 2 - Nikoliéi-Zaklopaca, plan de l'église (d'après M. Gabrtéevic).
Fig. 3 - Skelani-A/ör/ves/a 1, plan de l'église (d'après C. Patsch).
Skelani-A/a/ves/a 2 / Dabravine / Breza 1 Pl.LV

0 1 10 m

Fig. 1 - Skelani-Mj/ves/a 2, plan de l'église (d'après C. Patsch).


Fig. 2 - Dabravine, plan de l'église (d'après D. Sergejevski).
Fig. 3 - Breza 1-Srd, plan de l'église (d'après V. Corovic).
Pl.LVI Breza 2-Hedum I Otinovci-Ad Matricem I (Gornji) Vakuf

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0 1 10 m

Fig. 1 - Breza 2-Hedum, plan du bâtiment (d'après D. Basler).


Fig. 2 - Otinovci, plan de l'église (d'après V. Dolio).
Fig. 3 - (Gornji) Vakuf, plan de l'église (d'après J. Petrovic).
Homolj-Kiseljak / Visnjica (Gornja) / Kotorac (Gornji) / Bare / Varvara Pl. LVII

0 1

Fig. 1 - ViSnjica (Gornja), plan de l'église (d'après E. Imamovic)


Fig. 2 - Homolj-Kiseljak, plan de l'église (d'après V. Skaric).
Fig. 3 - Kotorac (Gornji), plan de l'église (d'après G. Ruskovic).
Fig. 4 - Bare, plan de l'église (d'après T. GlavaS).
Fig. 5 - Varvara, plan de l'église (d'après C. Patsch).
PI. LVIII Jabuka-Kumjenoviéi / Gradac / Prijedelo / Cim-Mostar

Fig. 1 - Jabuka-Kumjenoviéi, plan de l'église double (d'après D. Basler).


Fig. 2 - Gradac, vue du choeur de l'église nord avec la tombe privilégiée.
Fig. 3 - Gradac, plan de l'église double (d'après P. Ore£).
Fig. 4 - Prijedelo, plan de l'église (d'après D. Basier).
Fig. 5 - Cim-Mostar, vue générale de l'église à choeur triconque
depuis le Nord-Ouest.

0 1
Cim-Mostar / Sutina-Mostar PI. LIX

0 1 10 m

Π— ru=n Π

Fig. 1 Fig.
- Cim-Mostar,
Fig.
seuil
2 -3 en
Sutina-Mostar,
-(d'après
Cim-Mostar,
place
vuslede
depuis
V.
baptistère
Fig.
l'annexe
Atanackovic-Satëio).
(d'après
4plan
le- Cim-Mostar,
Nord-Ouest.
T.de
etsud-ouest.
Andelió).
l'église,
l'église
P1.LX Mokro / Klobuk / Doci / Borasi / Öerin

Fig. 1 - Mokro, plan de l'église (d'après D. Sergejevski).


Fig. 2 - Klobuk, plan de l'église (d'après D. Sergejevski).
Fig. 3 - Doci, plan de l'église (d'après D. Sergejevski).
Fig. 4 - Borasi plan de l'église (d'après Ó. Truhelka).
Fig. 5 - Öerin, sarcophage (dessin D. Basler).

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0 1 10 m
Zitomislici Pl.LXI

0 1 10 m

Fig. 1 - Ëistomislici, plan de l'église d'après T. Andelic. - fig. 2 - Vue du chevet restauré prise depuis le Sud-Ouest
PI. LXII Èitomisliéi / StaSevica

Fig. 1 - Éitomisliéi, plan d'ensemble du site (d'après T. Andelic). 0 1 10 m


Fig. 2 - Sta§evica, plan schématique de l'église.
(?) PI. LXIII

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Fig. 1 - Mogorjelo-TwAres, restitution de la forteresse (dessin D. Basler d'après Dyggve).


Fig. 2 - plan de la forteresse avec l'implantation de l'église double (d'après Patsch, Dyggve et Basier).
Fig. 3 - Restitution de la façade de l'église double, par D. Basier.
PI. LXIV Mogorjelo-Turres I Nerezi-TasovCiéi / Vià-Narona 1

Fig. I - Mogorjelo-rwrra·, plan de


l'église double (d'après Basler).
Fig. 2 - Nerezi-TasovCiéi, plan de
l'église (d'après D. Sergejevski)
Fig. 3 - Vìa-Narona 1, plan du chevet
des deux églises superposées
(d'après Fr. Buskariol).

0 1 10 m
Vid-Narona 1-3 PI. LXV

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Π ο ι 10 m

Fig. 1 - V\d-Narona, plan de la ville avec l'implantation des trois églises.


Fig. 2 - Vid-Narona 2, plan de l'église avant les dernières fouilles (d'après E. Marin).
Pl.LXVI Wid-Narona 2-3 / Baeina-Sladinac-Praetor/a

Fig. 1 - Via-Narona 2, la cuve


baptismale (cl. Br. Pender).
Fig. 2 - Via-Narona 3, plan de
l'église (d'après E. Marin)
Fig. 3 - Baeina-Sladinac-TVaefor/ö,
plan de l'église (d'après I. Fiskovic).
Fig. 4 - Bacina-Sladinac-Prae/ona,
vue du choeur depuis l'Ouest.

0 1 10 m
Osinj / Öepikuce / Ston-Stamnum 1 PI. LXVII

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0 1 10 m

Fig. 1 - Osinj, plan de l'église


(d'après R. Jerkovió et J. Jelièic).
Fig. 2 - Oepikuée, plan de l'église
(d'après I. Fiskovió).
Fig. 3 - Sion-Stamnum 1, vue de l'église
depuis le vestibule.
Fig. 4 - Ston-Stamnum 1, plan de l'église
(d'après I. Fiskovió).
PI. LXVIII Ston-Stamnum 2-4 / Polare 1

0 1 10 m

Fig. 1 - Ston 2, plan de l'église


d'après I. Fiskovic.
Fig. 2 - Ston 3, plan de l'église (id.).
Fig. 3 - Ston 4, plan de l'église (id.).
Fig. 4 - PolaCe 1, plan de l'église
d'après A. MohoroviCié.(avec des
compléments de M. Jeremic et P. Chevalier).
Fif. 5 - PolaCe 1 : vue intérieure du chevet
"en tau" avec l'abside-diaphragme.
Polace 1 / Polace 2 PI. LXIX

0 1 10 m

Fig. 1 - Polare 1, vue d'ensemble de l'église


depuis le Sud (cl. N. Duval).
Fig. 2 - PolaCe 2, plan de l'église (d'après
I. Fiskovió, compléments P. Chevalier).
Pl.LXX Polace 2 / Sipan 1-2 / Kotor

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Fig. 1 - Polace 2, vue de l'église double depuis le Sud-Ouest (cl. N. Duval).


Fig. 2 - Sipan 1, plan de l'église (d'après I. Fiskovic). Fig. 3 - Sipan 2, plan de l'église (d'après I. Fiskovic).
Fig. 4 - Kotor-Acruvium, plan de l'église (d'après J. Martinovic).

Achevé d'imprimer sur les presses


de l'Imprimerie de l'Indépendant - 53203 CHATEAU-GONTIERen mars 1996
Dépôt légal 1er trimestre 1996

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