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RÉSUMÉ D'UNE VIE

En 1819, une jeune fille, Jeanne Le Perthuis des Vauds, quitte son couvent rouennais pour
regagner la propriété familiale des Peuples, tout près d’Yport en Normandie. Pleine de rêves
d’amour et d’espérances de réussite, elle goûte une vie libre et saine auprès de la mer, sa fidèle
compagne. Mais son père lui présente le vicomte Julien de Lamare, un coureur de dot, dont elle
tombe amoureuse. Elle se retrouve mariée à dix-sept ans.
Le jour de la cérémonie, Rosalie, la servante, sanglote sans que l’on sache pourquoi. Quant à
Jeanne, elle vit sa nuit de noces comme un viol... Elle découvre cependant le plaisir au cours de
son voyage de noces en Corse et connaît un bonheur éphémère avant de regagner la propriété
normande des Peuples. Elle souffre alors d’autant plus de solitude et d’ennui que ses parents ont
quitté le château. Julien, avare et parfois violent, ne lui apporte aucun réconfort. Un événement
inattendu vient pourtant rompre la trame monotone du quotidien : Rosalie, qui dissimulait sa
grossesse, accouche brusquement, refusant d’avouer le nom du père de l’enfant. Mais Jeanne
surprend celle-ci dans le lit de son mari Au bord du suicide, elle apprend qu’elle est elle-même
enceinte et va de désillusion en désillusion Rosalie lui avoue que Julien la trompait déjà au temps
de leurs fiançailles
A dater de ce jour, la jeune femme se résigne à sa morne existence. Sa seule joie est d’accoucher
à son tour d’un fils, Paul, qu’elle va entourer d’une affection exclusive qui confine à l’idolâtrie.
Croyant avoir rencontré une amie sincère dans la comtesse Gilberte de Fourville, épouse d’un
hobereau des environs, elle est à nouveau trahie : les chevaux de Gilberte et de Julien, attachés
dans un petit bois, lui révèlent son infortune...
A peine l’annonce d’une deuxième maternité lui a-t-elle apporté quelque espoir que la mort de
Julien, assassiné avec Gilberte par le comte de Fourville, provoque une fausse couche. La jeune
veuve reporte alors toute son affection sur Paul. Mais le garçon, trop gâté, dépense son argent en
parties de plaisir. Il cesse bientôt de voir sa mère et accumule les dettes. Il disparaît enfin à
Londres avec une fille entretenue et dilapide l’héritage paternel.
Après la mort de son père, Jeanne, épuisée de chagrins, doit vendre les Peuples et s’installer dans
une maison modeste avec Rosalie, revenue auprès d’elle en veuve enrichie et avisée. Guettée par
la folie, elle traîne lamentablement son ennui jusqu’au jour où elle décide de retrouver son fils à
Paris. Mais Paul est parti sans laisser d’adresse et Jeanne, après ce nouvel échec, sombre dans
une profonde dépression. Le printemps et une lettre de son fils lui apporteront pourtant un regain
de jeunesse : Paul, dont la compagne se meurt, lui apprend qu’il a une petite fille et le roman
s’achève sur l’arrivée du bébé, qu’il lui confie. « La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si
mauvais qu’on croit », conclut Rosalie...
Jeanne, fille de Simon-Jacques et d'Adélaïde, est une aristocrate qui, à ses dix-sept
ans, quitte le couvent. Elle s'en va donc de chez elle ; ses parents lui lèguent un château pour y
vivre. Elle rencontre Julien de Lamare quelques jours après sa sortie du couvent. Ils se marient et
partent en voyage de noces en Corse. Très vite, à leur retour, Julien trompe Jeanne avec sa
domestique, qui tombe enceinte, puis avec une voisine qui se disait amie de Jeanne.
Elle accouche prématurément de son premier enfant, Paul, qui connaît des problèmes de santé.
Sa deuxième enfant (une petite fille) est mort-née, le jour même où M. de Fourville tue Julien,
après avoir découvert qu'il était l'amant de sa femme. Paul part suivre des études au collège du
Havre. Jeanne se retrouve ainsi seule après la mort du baron, de la baronne et de sa tante. Alors
qu'elle est rongée par la tristesse et qu'elle tombe dans une dépression que la solitude n'adoucit
pas, Jeanne retrouve par hasard Rosalie, son ancienne domestique. À cause des dépenses
abusives de son fils qui ne cesse de s'endetter, Jeanne se trouve en difficultés financières. Elle
vend alors le château, qui pourtant lui tient énormément à cœur, et emménage ailleurs avec
Rosalie. Sans nouvelles de Paul, Jeanne sombre dans une tristesse qui la vieillit très rapidement.
Un beau jour, Paul, se trouvant une fois de plus dans une situation financière délicate, va
demander à Jeanne, sa mère, de s'occuper de son propre enfant, qu'il a eu avec une débauchée
morte lors de l'accouchement. Grâce à l'arrivée de ce nourrisson et la promesse que son fils lui
fait de la rejoindre très bientôt, Jeanne retrouve le goût de la vie.

Personnages
Jeanne Le Perthuis des Vauds
Personnage principal, Jeanne est une jeune fille, blonde aux yeux bleus. Ayant reçu une
éducation destinée à éveiller en elle l'amour de la nature, elle ne connaît rien des réalités et se
prend souvent à rêver de l'homme idéal. Elle est persuadée de la beauté et de l'innocence du
mariage. Si elle croit trouver ces qualités chez Julien, choisi par défaut, elle ne recevra pour
amour que la bestialité sexuelle de son mari, son avarice et son hypocrisie. Elle consacre sa vie à
son fils qui part à l'âge de 15 ans. Elle reste en relation avec lui, sans qu’ils ne puissent échanger
d’autre chose que de l’argent, et il lui manque énormément ; elle souffre beaucoup de son
absence. Elle incarne tout d'abord la jeune fille ignorante. Cette ignorance est la cause de
nombreuses déceptions. Jeanne ne s'endurcit pas mais s'affaiblit peu à peu au contact du monde :
elle cède sans aucun effort de volonté face au temps, à la mort, à l'absence d'amour, à la solitude
ou à l'égoïsme de son enfant.
Le personnage de Jeanne est inspiré de Laure de Maupassant, d'Emma Bovary et de Mme Aubain
(Un cœur simple).
Les parents de Jeanne
Le baron Simon-Jacques Le Perthuis des Vauds : le père, qui est fidèle à Rousseau et anticlérical,
généreux mais faible : « Sa grande force et sa grande faiblesse, c’était la bonté, une bonté qui
n’avait pas assez de bras pour caresser, pour donner, pour étreindre, une bonté de créateur,
éparse, sans résistance, comme l’engourdissement d’un nerf de la volonté, une lacune dans
l’énergie, presque un vice. »
Il est rousseauiste dans son amour pour la nature. Ce personnage est inspiré des grands-pères
paternel et maternel de Maupassant.
La baronne, Adélaïde : la mère, atteinte d'une hypertrophie cardiaque dont elle se plaint souvent.
Elle garde en secret des souvenirs d'une aventure à laquelle elle se rattache. Elle se promène
souvent dans l'allée du manoir familial, appelée pour cela "l'Allée de petite mère" par Jeanne.
Julien de Lamare
Mari de Jeanne. Tous deux se rencontrent peu de temps après l'arrivée de Jeanne aux Peupliers
(nom donné à l'imposante bâtisse familiale du baron, qui deviendra la propriété du couple
Jeanne/Julien). Ils se marient 3 mois après. Ils partent en voyage de noces pour l'île de Corse,
mais à leur retour, Jeanne découvre que son mari est avare et égoïste. Peu de temps après, elle
découvre qu'il a mis enceinte sa servante. Julien veut alors abandonner la servante, mais sa
femme s'y oppose et lui trouve un mari. Jeanne tombe enceinte, elle s'éloigne vite de son mari
pour s'adonner entièrement à son fils. Mais Julien se désintéresse totalement de celui-ci et se
tourne vers une voisine avec laquelle il noue une liaison. Jeanne l'apprend mais ne réagit pas.
Toutefois, quand le mari de la voisine est averti, par l'abbé, de sa liaison avec Julien, il devient
fou ; il précipite alors le couple d'une falaise. Après la mort des amants, Jeanne, veuve, ne dit
rien, malgré ce qu'elle sait. Elle donne naissance à une fille mort-née et ce, le jour de la mort de
son mari.
Paul de Lamare
Fils légitime de Jeanne, surnommé "Poulet" par Jeanne, Lison — la tante — et le baron. Il vit
aux Peuples, la maison familiale. Enfant chéri par sa mère, son grand-père et sa grand-tante, il ne
jouit pas, malgré tout, d'une très bonne éducation. À 15 ans, il est envoyé au collège au Havre. Il
fugue cinq ans plus tard sans laisser de nouvelles. Il voyage entre Londres et Paris à la recherche
d'une affaire qui le rendra riche. Malheureusement, il s'endette et n'a plus comme solution que de
demander de très grosses sommes à sa mère qui doit vendre ses propriétés pour aider son enfant
qu'elle n'a pas vu depuis de nombreuses années. Paul rencontre une fille dans les bas-fonds de
Paris qu'il épouse "in extremis" avant sa mort, pour sauver leur enfant tout juste née. Malgré tous
ses défauts, Paul occupe constamment l'esprit de sa mère, qui voit sa maîtresse (une prostituée
rencontrée à Paris) comme une rivale, mais recueillera cependant son enfant dans le dernier
chapitre.
Rosalie
Servante pendant presque tout le roman. Elle était la sœur de lait de Jeanne, puis elle
l'accompagne dans sa vie, malgré le désespoir que vit Jeanne tout le long de sa vie par sa faute.
Elle quitte la famille après avoir été mise enceinte par Julien mais revient 24 ans plus tard pour
aider sa sœur de lait en difficulté avec son fils. Très vite, elle va prendre le contrôle des affaires
et comptes de Jeanne et de toute sa vie. Elle lui fera vendre Les Peuples, le château familial, pour
sauver sa situation financière. D’un caractère fort et sûr, elle « sauvera » Jeanne de la faillite et
d’une fin tragique. Le fils de Rosalie, Denis Lecoq, est un jeune fermier ; il décide de reprendre
la ferme de sa mère et de se marier.
Chapitre I

   Jeanne, fille unique très choyée de hobereaux normands, le baron Simon-Jacques Le Perthuis
des Vauds et la baronne Adélaïde, ayant achevé ses études, sort du couvent, à l’âge de 17 ans (en
1819) et convainc ses parents de s’installer dans leur château des Peuples, sur la falaise d’Yport
en Normandie.

Chapitre II

   Sensible et romanesque, elle désire ardemment connaître le bonheur et a tout pour être
heureuse : éducation, fortune et beauté. Elle goûte pendant quelque temps une félicité sans
mesure, et, toujours assurée de l'indulgente affection de sa famille et portant à son père une
tendresse particulière, elle jouit pleinement de leur présence.

Chapitres III et IV

   Bientôt, cependant, elle ébauche une idylle avec un des voisins, le vicomte Julien de Lamare.
Orphelin depuis peu, il s'est retiré à la campagne et se propose de restaurer sa fortune qu'ont mise
à mal les prodigalités de son père. Bien que sincèrement touché par la grâce de Jeanne, il n'en
fait pas moins ses calculs. La jeune fille ne soupçonne rien, et voit arriver le jour de son mariage
comme un beau songe. Moins de quatre mois plus tard, ils se marient, ce qui devait lui garantir le
bonheur pour toute sa vie. Mais la nuit de noces n’est que déception pour elle.

Chapitre V

   Cependant, au cours de leur lune de miel en Corse, elle connaît, grâce à une excursion dans le
val d’Ota, l'enchantement et fugitivement l’amour, éprouvant une première et dernière
jouissance.

Chapitre VI

   Après le retour aux Peuples, la vie devient triste. Ils dorment séparément et Jeanne se rend
compte que Julien est un homme rustre, intéressé et incapable de sentiments profonds.

Chapitre VII

   L’ennui est rompu par l’accouchement inattendu de Rosalie, qui fut sa sœur de lait, qui est
maintenant sa femme de chambre et qu’elle trouve, une nuit, dans le lit de Julien : il a commencé
des relations avec elle à l'époque même des fiançailles, et l’enfant est de lui. Jeanne s’enfuit,
s’évanouit, puis, après une brève convalescence, apprend qu’elle est elle-même enceinte.

Chapitre VIII

   Pendant que sa grossesse se déroule douloureusement, Julien fréquente des hobereaux du


voisinage, les Fourville. Enfin, Jeanne accouche prématurément d’un fils.
Chapitre IX

   Ayant perdu toute illusion, elle découvre en mai que Julien a une liaison avec Gilberte de
Fourville commencée dès le mois de décembre de l'année précédente. La mort de sa mère,
pendant l'été, est une perte encore plus irréparable que toutes les autres et une cruelle désillusion
car elle trouve des lettres de la défunte qui prouvent qu’elle-même fut adultère.

Chapitre X

   Mis au courant de l’infidélité de sa femme par le fanatique abbé Tolbiac, le comte de Fourville,
au printemps de 1822, précipite furieusement, du haut d'une falaise, la roulotte qui abrite Julien
et son amante, qui périssent brutalement. Le soir même, Jeanne accouche d’un enfant mort-né.

Chapitre XI

   Toujours vouée à une solitude plus grande, elle cherche quelque réconfort dans l'affection de
son père et dans l'amour qu'elle porte à Paul qu’elle élève sans méthode, à qui elle passe tous ses
caprices, qu’elle gâte à un point tel qu'elle perd toute autorité sur lui, qu’elle refuse de se séparer
de lui pour l’envoyer à l’école. Cependant, lorsqu’il a 17 ans, elle accepte de le mettre en
pension au Havre. Trois ans plus tard, en 1841, il s'enfuit en Angleterre avec une fille. Il y vit
d’expédients et, endetté, soutire à sa mère des sommes qui la ruinent progressivement. On
hypothèque bientôt les Peuples. Puis le baron meurt. Rosalie revient vivre avec Jeanne.

Chapitre XII

   Devenue une riche propriétaire, elle prend en main « le gouvernement des choses et des gens
du château ». Sachant à merveille gérer le peu d’argent qui reste, elle fait vendre l'ancestrale
propriété des Peuples, fait emménager Jeanne dans une petite maison à l’intérieur des terres, la
soigne car elle est devenue folle, la sauve et se sacrifie pour elle.

Chapitre XIII

   Jeanne perd sa tante Lison et ne pense plus jalousement qu’à son fils, partant même à sa
recherche dans Paris. Errance vaine qui ne lui sert qu’à éponger les dettes qu’il a faites en
cherchant à créer une compagnie de paquebots.

Chapitre XIV

   Alors elle s’installe dans une névrose de souvenirs, mais elle retrouve sa joie par une lettre de
son fils lui apprenant que sa maîtresse (que Jeanne, jusqu’alors affaissée et apathique, s’était
acharnée à lui faire épouser légalement) est mourante après avoir donné naissance à une petite
fille. Rosalie ramène l’enfant chez Jeanne, annonçant le retour de Paul pour le lendemain. « La
vie, voyez-vous, conclut la fidèle Rosalie, ça n'est jamais si bon ni si mauvais qu'on croit. »
Résumé détaillé ( par chapitre)
du roman `UNE VIE`
 
CHAPITRE I
Jeanne, 17 ans, fille d'aristocrates normands, quitte le couvent dans lequel elle séjourne
depuis quelques années : ses parents ont voulu la meilleure éducation possible. Ils sont venus la
chercher et, malgré une grosse pluie, ils prennent la route en direction de la demeure familiale
située près du village d’Yport, "Les Peuples". La liberté retrouvée de Jeanne lui fait ressentir un
grand bonheur et elle redécouvre sa maison d'enfance, la nature qui l'entoure et son ancienne
chambre avec joie. Ses parents aussi sont heureux, particulièrement son père qui lui fait visiter le
domaine familial avec une grande fierté. Tout est harmonieux et doux, elle admire son
environnement et se prend à rêver d'amour.
 
CHAPITRE II
"Une vie charmante et libre commença pour Jeanne." La jeune fille adore la nature qui
l'entoure et en profite pleinement. Adélaïde, sa mère, a des problèmes de santé, elle est obèse et
se plaint de "son hypertrophie".
Un après-midi, l'abbé Picot se présente chez eux. Lors du dîner, il évoque en des termes
élogieux Monsieur le vicomte de Lamare, fils du vicomte du même nom, décédé l'an passé. Il
indique que le jeune homme s'ennuie dans le pays. A ces mots, le père de Jeanne dit au curé
d'amener le vicomte chez eux.
 
CHAPITRE III
A la sortie de la messe, le curé présente le vicomte à Jeanne. Ce dernier est ensuite invité
à se rendre dans la demeure familiale quelques jours plus tard. Lors de leur premier repas
partagé, le vicomte plaît aux parents de Jeanne et ses visites au "Peuples" deviennent régulières.
Une certaine complicité naît entre les deux jeunes gens. Lors d'une sortie en mer vers Etretat, ils
deviennent plus proches l'un de l'autre. Jeanne en rentrant le soir se demande si le vicomte est
celui qu'elle attend.
Quelques temps plus tard, le vicomte demande Jeanne en fiançailles lors d'une cérémonie
organisée à l'insu de celle-ci : en mer, sur un bateau décoré de rubans, entourés par un paysage
magnifique. Elle accepte sans hésiter. Elle lui demande son prénom et apprend qu'il s'appelle
Julien. Enfin, il veut savoir si elle veut l'épouser. D'un regard, elle lui fait comprendre que sa
réponse est positive.
 
CHAPITRE IV
Monsieur le vicomte demande la main de Jeanne à son père. Le mariage est préparé, il a
lieu en comité restreint. Le seul membre de la famille – en dehors des parents de Jeanne – est
tante Lison, une vieille fille, timide et effacée. Jeanne est heureuse.
La nuit de noces est cependant un moment difficile pour la jeune fille : apeurée, elle se donne à
son mari, surprise et sans éprouver aucun plaisir.
 
CHAPITRE V
Quatre jours plus tard, les jeunes mariés partent en voyage de noces en Corse. Au début,
Jeanne est assez distante, ne comprenant ni n'appréciant l'attirance physique de son mari à son
égard. Un jour, cependant, alors qu'ils s'enlacent dans la magnifique nature corse qui plaît tant à
Jeanne, la jeune femme découvre le plaisir des sens et ressent un véritable élan d'amour pour son
mari. Elle est tout autant émerveillée par la beauté des paysages.
Juilen, lui, semble être plus matérialiste, moins rêveur : il compte son argent, cherche à
réaliser des économies sur les pourboires. Il semble avoir changé, il se montre fatigué et peu à
peu indifférent à sa femme. Il lui demande l'argent que les parents de celle-ci lui ont remis avant
son départ. Elle accepte. Mais, plus tard, quand elle souhaite récupérer cette somme pour faire
quelques dépenses sur le chemin du retour à Paris, il ne lui donne que cent francs ( sur les deux
mille francs initiaux) et lui recommande de ne pas les gaspiller. Ainsi, elle restreint ses dépenses
en achetant qu'un petit pistolet qu'elle avait promis à une femme corse rencontrée pendant le
voyage.
CHAPITRE VI
Jeanne et Julien rentrent aux "Peuples". C'est la fin de l'automne. Le jeune femme est tout
d'abord triste et nostalgique, elle s'ennuie. Puis, peu à peu, la routine rythme ses journées et elle
retrouve un certain élan. Julien s'occupe peu d'elle, il passe beaucoup de temps avec le baron à
s'occuper de ses affaires. Il est de plus en plus distant avec la jeune fille et ne la retrouve dans sa
chambre que rarement.
Le jeune homme accorde une grande importance à l'image que renvoie la famille. Ainsi,
il fait repeindre les écussons des deux portières de la calèche. Parallèlement, il fait des
économies sur le personnel et deux vieux chevaux tirent la voiture. Il est très sérieux et accuse la
famille de Jeanne d'avoir gaspillé sa fortune. Il engendre une ambiance glaciale. Ils font une
visite à une famille noble des alentours mais celle-ci tourne court car ils n'ont rien à se dire. Au
moment de repartir, plus tôt que prévu, le cocher a disparu. Lorsqu'il réapparaît, Julien le rue de
coups. Le père de Jeanne est obligé de se fâcher pour qu'il s'arrête.
L'ambiance est triste et morose. Les parents de Jeanne quittent leur demeure pour
s'installer à Rouen.
 
CHAPITRE VII 
Julien prête peu d'attention à Jeanne, consomme de plus en plus d'alcool et semble
totalement absorbé par ses affaires. Il fait des économies sur tout, c'est un être dur et froid.
Jeanne, de son côté, se tait pour éviter le conflit et passe seule de bons moments.
Rosalie, sa soeur de lait, domestique dans la maison depuis toujours, est depuis quelques temps
effacée et paraît triste. Un jour qu'elle se trouve dans la chambre de sa maîtresse,elle est prise de
violentes douleurs : elle est en train d'accoucher. Jeanne, voyant la détresse de la jeune femme
veut lui venir en aide mais Rosalie refuse obstinément de lui indiquer le nom du père de l'enfant.
Le bébé est placé en nourrice. La domestique n'est pas chassée du foyer grâce à
l'intervention de Jeanne contre la volonté de son mari.
Une nuit, Jeanne se sent mal. Elle appelle Rosalie mais n'obtient pas de réponse. Alors,
elle décide d'aller chercher du réconfort dans la chambre de Julien. Lorsqu'elle entre dans la
pièce, elle trouve Rosalie dans le lit de son mari. Choquée et désespérée, elle s'enfuit dans la
campagne glacée. Puis, elle pense à ses parents et se calme, oubliant l'idée de suicide qui l'a
traversée. Elle est ensuite conduite dans sa chambre où elle passe plusieurs jours à délirer.
Lorsqu'elle se réveille, elle annonce à ses parents – qui sont arrivés plus tôt – la cause de ses
soucis. Sa mère ne la prend pas au sérieux. Son père propose de faire témoigner Rosalie devant
le curé (pour lui interdire le mensonge). La pauvre fille avoue tout : Julien a des relations avec
elle depuis le jour où il a franchi le seuil de la maison.
Les parents éprouvent de la colère mais l'abbé les calme en disant que la conduite du
jeune homme est celle de tous les hommes de la campagne normande. Finalement, cet argument
est accepté. Jeanne est épuisée, d'autant qu'elle est enceinte (elle l'a appris à son réveil).
Il est décidé que Rosalie sera installée dans la ferme de Barville qui appartient au baron. Le curé
promet de se charger de lui trouver un mari pour régulariser sa situation.
 
CHAPITRE VIII
Julien passe beaucoup de temps à faire des promenades à cheval (il s'agit de sa nouvelle
occupation favorite). Un après-midi, le couple reçoit la visite d'un couple de notables, les
Fourville. Pour l'occasion, Julien soigne son apparence physique. Jeanne est séduite par la jeune
femme. Ils promettent de se revoir.
Deux mois plus tôt que prévu, Jeanne accouche en souffrant beaucoup. Elle est prise
d'une folle passion pour son fils à tel point que l'enfant est confié à une nourrice : Julien souhaite
ainsi diminuer l'intensité de l'amour que sa femme porte à leur enfant. De son côté, Julien
n'éprouve aucune attirance pour le nouveau-né.
Un peu plus tard, Julien est pris d'une grande colère quand il apprend que des terres ont
été données à Rosalie et à son enfant. Il demande aux parents de Jeanne de revenir sur leur
décision, mais ceux-ci refusent. Rosalie trouve ainsi un mari. Les parents de Jeanne repartent à
Rouen.
 
CHAPITRE IX
Julien et Jeanne rendent visite aux Fourville. Le jeune homme semble être un familier des
lieux. Quelques jours plus tard, ils se rendent chez les Coutelier, qui passaient pour la première
famille noble des environs. Mais les relations restent froides et guindées. Il est décidé qu'ils n'y
retourneront pas. Ils fréquentent cependant régulièrement les Fourville.
Un jour de printemps, Jeanne a une révélation : elle réalise que Julien et Gilberte
Fourville sont amants. Elle en a la preuve très rapidement. Elle fait celle qui ne sait rien.
A l'arrivée de ses parents, Jeanne est effondrée quand elle aperçoit sa mère : celle-ci
semble avoir beaucoup vieilli et elle est très affaiblie et ne peut quasiment plus se déplacer. Le
baron doit s'absenter du domaine. Alors, que Jeanne est partie en promenade, on l'appelle : sa
mère est au plus mal. Celle-ci est en fait décédée. Les obsèques sont organisées. Jeanne est très
affectée par cette mort. En veillant sa mère, elle a tout à coup l'idée d'ouvrir le coffre à reliques
de celle-ci. Elle y découvre une correspondance qui la choque : elle comprend que sa mère a été
la maîtresse d'un des meilleurs amis des parents de Jeanne.  Elle brûle toutes les lettres.
CAHPITRE X
Les jours sont monotones et Jeanne fait peu à peu le deuil de sa mère, écrasée par le
souvenir de ce qu'elle a découvert. Parallèlement, lui vient un nouveau besoin : celui d'avoir une
fille. Or, elle n'a plus de relations avec son mari depuis qu'elle a eu connaissance de la relation
qu'il a eue avec Rosalie. Elle ne sait comment faire. Alors, elle va demander  conseil au curé qui
lui promet d'intervenir auprès de Julien.
Julien retourne dans le lit de Jeanne, mais il prend ses précautions car il ne veut
absolument pas d'autre enfant. Jeanne est désespérée. Elle retourne voir le curé qui lui conseille
de faire croire qu'elle est enceinte pour que son mari cesse de prendre toute précaution. C'était
une bonne idée : Jeanne tombe enceinte. Elle ferme maintenant la porte de sa chambre à son
mari.
Un nouvel abbé vient remplacer le précédent. Il a un caractère très différent et prône une
pratique très rigoureuse de la religion. Le baron n'aime pas les pratiques de cet homme et
l'indique à sa fille. Jeanne se rapproche de l'homme d'église et devient une fidèle pratiquante.
Mais peu à peu, il s'immisce dans la vie privée de tous et croit apprendre à Jeanne que son mari a
une maîtresse. Elle ne réagit pas et l'homme d'église la critique à ce sujet. Il va ensuite prévenir
le mari de Gilberte Fourville. Ce dernier, fou de rage, découvre la cabane dans laquelle les deux
amants se sont retrouvés et il la fait basculer dans un précipice. Ils sont retrouvés morts tous les
deux.
Jeanne, très choquée par la mort de son mari, accouche d'un enfant mort : une fille.
CHAPITRE XI
Commence une série d'années monotones et douces. Jeanne vit avec sa tante Lison et son
père. Tous trois ne se consacrent qu'au fils de Jeanne qui est devenu le centre de tous les intérêts.
L'enfant - surnommé Poulet-  est surprotégé et élevé loin des contraintes sociales (il ne fait pas sa
communion alors qu'il en a l'âge).
Il finit tout de même, à l'âge de douze ans par entrer en pensionnat dans un collège du
Havre. Son absence désespère sa mère qui ne cesse d'aller le voir. Ses résultats ne sont pas
brillants.
Les années passent et c'est maintenant Paul qui rend visite à sa famille aux "Peuples".
L'enfant devient adulte et semble être de moins en moins intéressé par ses visites au domaine
familial. Un jour, Jeanne reçoit la visite d'un huissier qui vient se faire régler des dettes que
Julien a contractées. Commence alors une nouvelle période : le jeune homme a arrêté les études,
a une relation avec une femme et accumule les dettes (que sa famille rembourse régulièrement).
Ses visites sont très rares et il ne contacte ses parents uniquement quand il a besoin d'argent. Il
séjourne à Paris et en Angleterre.
Le baron meurt d'une attaque d'apoplexie. Quelques temps plus tard, c'est au tour de
Tante Lison. Jeanne, seule, s'effondre au cimetière. Elle est relevée et soignée par une femme
qu'elle ne reconnaît pas dans un premier temps : il s'agit de Rosalie.
Les deux femmes se retrouvent et passent une nuit à parler, évoquant tout ce qui s'est
passé pendant cette vingtaine d'années qui les a séparées. Rosalie affirme qu'elle a été assez
heureuse. Elle est veuve maintenant, son fils a grandi et s'est marié. La ferme a été bien
entretenue.
Rosalie annonce à Jeanne qu'elle va rester près d'elle, et cela, sans gage car la mère de 
Paul n'a presque plus d'argent.
CHAPITRE XII
Rosalie prend totalement en charge Jeanne. Elle lui indique qu'elle doit cesser d'envoyer
de l'argent à Paul et que le domaine des "Peuples" doit être vendu. Jeanne prépare son
déménagement et quitte les lieux avec beaucoup de tristesse.
CHAPITRE XIII
Les deux femmes s'installent dans une maison bourgeoise de Batteville. Les mois passent
et Paul n'est toujours pas venu. Jeanne lui écrit une lettre pour lui demander de revenir. Il lui
répond en lui demandant l'autorisation de se marier avec la femme qu'il aime. Jeanne refuse et
part à Paris à sa recherche par le train. Arrivée dans la capitale, elle ne le trouve pas : il a
déménagé, laissant derrière lui de nombreuses dettes qu'elle paie. Rosalie, mise au courant de la
situation demande à Jeanne de rentrer.
CHAPITRE XIV
La vie est très monotone. Jeanne ne sort plus, ne bouge plus. Elle vit dans le souvenir de
son passé qu'elle tente de reconstituer minutieusement. En rentrant d'une visite aux "Peuples",
elle découvre une lettre de Paul qui lui demande de l'aide : sa femme qui vient d'accoucher d'une
petite fille est en train de mourir, et il ne sait pas quoi faire de l'enfant.
Rosalie propose d'aller chercher l'enfant et part par le train. Là-bas, elle arrange le
mariage de Paul (pour l'enfant) et elle rentre avec le bébé. Quand Jeanne les accueille, une
émotion infinie l'envahit. Une nouvelle vie semble commencer pour les deux femmes.
« La vie, voyez-vous, ça n’est jamais si bon ni si mauvais qu’on croit », conclut Rosalie...

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