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2 octobre 2015
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Troubles d’apprentissage dans le trouble de

19 septembre 2016
Disponible en ligne

déficit de l’attention avec ou sans
27 octobre 2016



hyperactivité : quelle est la nature du lien ?


Learning disorders in ADHD: How are they related?



P. Fournereta,*,b,c, H. Poissantc


a
Disponible en ligne sur Service psychopathologie du développement, hôpital Femme-Mère-Enfant, hospices civils de
Lyon, 59, boulevard Pinel, 69677 Bron cedex, France
b
ScienceDirect Laboratoire L2C2 UMR 5304 CNRS, université Claude-Bernard–Lyon 1, 69677 Bron, France
c
Département d’éducation et de pédagogie, faculté des sciences humaines, institut des
www.sciencedirect.com sciences cognitives, UQAM, Montréal, Canada

Summary Résumé
Learning difficulties in general and learning disabilities in particular Les difficultés scolaires en général, et les troubles d’apprentissage en
are almost constant in attention deficit disorder with or without particulier, sont une donnée quasi constante d’un trouble de déficit
hyperactivity (ADHD). Despite a major research effort, the extent de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H). En dépit d’un
and diversity of these comorbid events still raise many questions important effort de recherche, l’étendue et la diversité de ces
about the exact nature of their pathogenetic condition (simple manifestations comorbides soulèvent encore nombre d’interrogations
consequences of ADHD or specific related disorders?) and conse- quant à la nature exacte de leur statut étiopathogénique (simples
quently the best way to support them. This article aims to present a conséquences du TDA/H ou troubles spécifiques associés ?), et par
brief review of the current data. conséquent, sur la meilleure façon de les prendre en charge. Cet
ß 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved. article se propose de présenter une brève revue des principales
données actuelles sur l’état de la question.
ß 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

1. Introduction environnementaux [1,2]. Parmi les manifestations comorbides


associées au TDA/H, les difficultés d’apprentissages sont les
Avec une prévalence estimée de 3 à 9 %, le trouble de déficit de plus fréquemment observées (entre 30 et 90 % des cas), et
l’attention avec ou sans hyperactivité (TDA/H) est l’une des rendent compte en grande partie du devenir souvent péjoratif
principales sources de difficultés d’adaptation scolaire, et plus du trouble en termes de performances académiques et de
largement sociale, rencontrées chez l’enfant et l’adolescent [1]. qualité de l’insertion socioprofessionnelle [2,3]. Pour illustra-
Si son étiologie exacte reste inconnue, il est aujourd’hui admis tion, à niveau d’intelligence équivalent, les enfants avec TDA/H
que le TDA/H, en raison de la diversité et de l’hétérogénéité de ont trois fois plus de risques de redoubler une classe que les
ses manifestations cliniques, représenterait la voie d’expres- enfants sains [2]. Cette corrélation entre un faible niveau
sion commune à une diversité de mécanismes dysfonctionnels d’attention (ou de contrôle de soi) et le degré de réussite
sous-jacents, au sein desquels les facteurs endogènes — et scolaire semble ne pas attendre l’âge des principaux appren-
plus particulièrement neurodéveloppementaux — joueraient tissages scolaires (lecture et calcul) et pourrait se mettre en
un rôle clé aux côtés des processus interrelationnels et place relativement tôt au cours du développement (< 5 ans).
Dans une récente étude prospective portant sur 11 604 enfants
suivis de 3 à 16 ans, Washbrook et al. (2013) ont ainsi montré
* Auteur correspondant.
e-mail : pierre.fourneret@chu-lyon.fr (P. Fourneret). une forte relation de dépendance entre le niveau d’inattention

http://dx.doi.org/10.1016/j.arcped.2016.09.006 Archives de Pédiatrie 2016;23:1276-1283


0929-693X/ß 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

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Troubles d’apprentissage dans le TDA/H

à l’âge de trois ans et un faible niveau de performance scolaire spécifiquement la lecture, l’écriture ou les compétences en
à 16 ans [4]. Après un ajustement des facteurs confondants, calcul. Par conséquent, ils se caractérisent par un fonction-
cette corrélation se révèlerait linéaire : chaque point supplé- nement scolaire qui est en dessous du niveau attendu compte
mentaire au score d’inattention à 7 ans favorisant, chez les tenu de l’âge, de la qualité du dispositif scolaire ou éducatif
garçons, une baisse de 2 à 3 points du score global d’évaluation dans lequel évolue l’enfant et de la normalité de son niveau
au certificat général du cycle secondaire à 16 ans (probabilité intellectuel [9]. Ils diffèrent, en cela, de la déficience intel-
accrue de 6 à 7 % de ne pas pouvoir réussir 5 bons scores au lectuelle. Les études épidémiologiques internationales font
certificat). Cette corrélation a été retrouvée quelle que soit la état de prévalences de 4 à 17 % pour la dyslexie, 2 à 8 % pour la
culture ou le système scolaire d’origine [5–7]. Les difficultés dysorthographie et 1 à 5 % pour la dyscalculie. Ils affectent
d’apprentissages — qu’elles soient ou non associées au TDA/ enfin plus souvent les garçons que les filles [7].
H — favoriseraient également en cascade une série de diffi- Les enfants ayant des troubles spécifiques d’apprentissage
cultés d’ordre émotionnel (anxiété), une faible estime de soi et, présentent par ailleurs souvent des anomalies concomitan-
plus tard, un risque accru de troubles de l’humeur (dépression) tes du développement perceptivo-moteur [10]. Plus généra-
et des conduites en lien avec le décrochage scolaire et le risque lement, la comorbidité associée aux TA est extrêmement
de marginalisation [8]. Tout en tenant compte des variations fréquente et variée. Pour illustration Margari et al. ont étudié
liées aux exigences propres de chaque système éducatif ou à la fréquence des troubles neuropsychologiques associés aux
celles des attentes parentales exercées sur l’enfant, l’ensemble TA sur un échantillon de 448 enfants âgés de 7 à 16 ans
contribue à une moins bonne qualité de vie des enfants et des présentant un trouble, spécifique ou non, des apprentissages
adolescents présentant des troubles d’apprentissage [9]. Dès [11]. Ceux-ci concernaient 62,2 % de l’échantillon total. Dans
lors, comprendre la nature des liens unissant le TDA/H aux le sous-groupe « TA spécifiques », le TDA/H était présent
difficultés d’apprentissage devient un enjeu majeur, tant pour dans 33 % des cas, un trouble d’anxiété dans 28,8 %, un
la recherche fondamentale (meilleure compréhension étiopa- trouble de la coordination dans 17,8 %, un trouble du langage
thogénique des troubles) que pour le clinicien, que ce soit en dans 11 % et les troubles de l’humeur dans 9,4 %. Compa-
termes de repérage clinique précoce, de procédure diagnos- rativement, dans le groupe « TA non spécifiques », un trouble
tique ou de stratégie thérapeutique. Ce d’autant que les du langage était présent dans 28,6 % des situations, un
troubles d’attention débutant dans la prime enfance persis- trouble de la coordination dans 27,5 %, un TDA/H dans
tent pour une large part — à la différence de la dimension 25,4 %, un trouble anxieux dans 16,4 % et un trouble de
hyperactivité/impulsivité — à l’adolescence puis à l’âge adulte l’humeur dans 2,1 %. La présence plus importante de troubles
(> 60 % des cas). Cet article se propose de revenir sur les du langage et de la coordination motrice dans le groupe « TA
principales données de la littérature scientifique existante sur non spécifiques » pourrait être due à une majoration des
le sujet. Nous nous intéresserons plus particulièrement aux dysfonctionnements cognitifs, interférant de fait avec l’évo-
études de suivi longitudinal et aux récentes études en neu- lution normale du développement intellectuel. Quoi qu’il en
roscience et en génétique susceptibles d’éclairer plus avant la soit, la fréquence de cette comorbidité affecte indéniable-
spécificité — propre, commune ou croisée — des processus ment la trajectoire d’évolution et le devenir des enfants, en
neurocognitifs à l’origine de ces deux types de trouble. particulier lorsque le langage oral est précocement affecté.
Yew et O’Kearney ont réalisé en 2013 une méta-analyse de
19 études de suivi de cohorte (totalisant 553 enfants avec
2. Difficultés d’apprentissages associées troubles du langage et 1533 contrôles) [8]. L’âge initial allait
au TDA/H de 3 à 8,8 ans pour une durée de suivi de 2 à 12 ans. Après
analyse, les enfants avec troubles du langage étaient environ
Les difficultés d’apprentissage concernent 2 à 10 % de la deux fois plus susceptibles de présenter à moyen ou long
population d’âge scolaire [7]. L’étendue des écarts de pré- terme des troubles internalisés (anxiété, dépression) ou
valence observés tient essentiellement aux modalités de externalisés (troubles du comportement, avec en particulier
définition des troubles, aux outils diagnostiques utilisés pour un TDA/H) et des difficultés d’apprentissage, que les enfants
les individualiser, ou encore à la nature du système linguis- avec un développement typique du langage. Le niveau des
tique de référence. Les troubles d’apprentissage (TA) font difficultés psychopathologiques ou de comportement était
référence à un certain nombre de dysfonctionnements cogni- par ailleurs plus important dans le groupe avec trouble du
tifs pouvant affecter — transitoirement ou durablement — le langage que dans le groupe témoin, mais sans qu’il soit
traitement de l’information verbale ou non verbale ; que ce possible de déterminer de différence significative entre filles
soit lors de l’acquisition, de l’organisation ou de la rétention et garçons.
de l’information, ou encore en modalité d’expression ou de Comme souligné par Angold [12], la comorbidité est égale-
compréhension [7–9]. Ils interfèrent ainsi de manière signi- ment la règle dans le TDA/H avec un large éventail de
ficative avec les performances académiques ou les diverses difficultés associées, tel que les troubles du comportement
activités de la vie quotidienne du sujet qui nécessitent (opposition) et de la régulation émotionnelle (irritabilité), les

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troubles affectifs et thymiques jusqu’aux troubles des condui- trouble est isolé. Par ailleurs, la plupart des enfants main-
tes [1–3,12]. Des difficultés d’apprentissages seraient obser- tiennent leurs difficultés motrices même lorsque la gêne
vées dans 30 à 90 % des cas. En tenant compte de la dernière clinique devient moins évidente avec le temps. Dans une
révision des critères diagnostiques du TDA/H et des TA (5ème étude prospective sur 15 ans, Rasmussen et al. ont montré
édition du Manuel diagnostique et statistique des troubles que la combinaison TDA/H–dyspraxie majorait le risque d’une
mentaux ; DSM-5), la comorbidité moyenne analysée sur évolution psychosociale péjorative, comparativement au
15 études serait de 45,1 % [13]. Les enfants présentant des TDA/H sans troubles des coordinations motrices [22].
symptômes de TDA/H sont donc particulièrement à risque L’ensemble de ces données suggère que les difficultés
d’avoir des difficultés plus importantes en lecture ou en d’apprentissage et les problèmes d’attention, tout en se
orthographe que les enfants contrôles. Le risque serait simi- situant sur un continuum de gravité, coexistent le plus sou-
laire pour les compétences en mathématique [14]. Les enfants vent et sont étroitement interdépendants. Pour autant, la
souffrant de TDA/H et de TA ont des problèmes d’apprentis- nature de ce lien reste encore largement spéculatif et l’objet
sage globalement plus sévères que les enfants avec TA sans de nombreuses recherches.
TDA/H, mais aussi des problèmes d’attention plus sévères que
les enfants avec TDA/H sans TA. Précisons toutefois que les
enfants atteints de TDA/H sans TA présenteraient un certain 3. Nature des liens entre TDA/H et
degré de difficulté d’apprentissage, comme les enfants avec difficultés d’apprentissage
TA sans TDA/H qui exprimeraient, eux, un certain degré de
gêne attentionnelle [14,15]. La force de l’association entre Avant d’aborder les déterminants biologiques de la comor-
TDA/H et TA serait enfin observée quel que soit l’environne- bidité entre TDA/H et TA, il est important de préciser quel-
ment culturel et scolaire d’origine [16–18]. ques éléments fondamentaux. En effet, la fréquence élevée
Les troubles des acquisitions motrices — communément de la comorbidité croisée entre les différents troubles du
dénommés dyspraxie — ne rentrent pas dans la catégorie neurodéveloppement pourrait donner l’impression d’une
des troubles spécifiques d’apprentissage mais y sont réguliè- délimitation artificielle de ceux-ci (causée par exemple par
rement associés compte tenu de leur incidence marquée sur la des biais d’échantillonnage ou encore par des biais de mesure
qualité de l’écriture, de la lecture et sur les aptitudes en entre, ou au sein des diverses dimensions cliniques ou neuro-
géométrie. La dyspraxie se définit comme une déficience psychologiques observées) et, par là-même, l’idée d’une
marquée de l’exécution et de l’automatisation des habiletés nosographie floue et imprécise, dont les catégories distincti-
de mouvement, compte tenu de l’âge et des possibilités ves seraient tout compte fait largement factices. En dépit des
intellectuelles de l’enfant. Les troubles dyspraxiques interfè- critiques adressées aux deux dernières versions du DSM
rent de façon significative et persistante avec de nombreuses (DSM-4R et DSM-5), la communauté scientifique s’accorde
activités de la vie quotidienne (toilette, habillage, manipula- pour dire que la comorbidité entre TDA/H et TA — qu’il
tions d’objets), avec les tâches scolaires et professionnelles ou s’agisse de la dyslexie ou de la dyscalculie — ne résulte
encore les activités de loisirs. L’association entre TDA/H et pas d’un artefact de sélection, la co-occurrence entre TDA/
dyspraxie est reconnue de longue date et le chevauchement H et TA se produisant plus fréquemment que prévu par le
entre les deux troubles est estimé à environ 50 % [19]. Une hasard ; et ceci, que les sujets soient issus d’un échantillon
observation clinique attentive des enfants dans différents clinique ou de la communauté [11,14]. Les TA étant individua-
contextes est cependant nécessaire pour déterminer si le lisés par des tests cognitifs alors que le TDA/H est évalué
manque de compétence motrice est attribuable à l’inatten- essentiellement par des échelles de comportement, la rela-
tion, à l’hyperactivité/impulsivité plutôt qu’au trouble des tion entre TDA/H et TA ne peut être expliquée par le simple
coordinations motrices à proprement parlé. Le DSM-5 classe chevauchement des symptômes spécifiques définissant le
désormais le TDA/H et les troubles de la coordination dans la TDA/H et les TA.
même catégorie des troubles du développement neurolo- Le taux élevé d’association entre TDA/H et TA, la variabilité
gique. Si différents sous-types de dyspraxie ont été proposés des profils cliniques ainsi que la diversité des tests ou des
dans la littérature (dyspraxie idéo-motrice, visuo-spatiale et procédures d’évaluations utilisés compliquent à la fois l’inter-
de construction, dyspraxie mixte), ils n’ont pas été retenu prétation et la comparaison des études. Nonobstant cette
dans les critères nosographiques du DSM-5. Toutefois, les réserve, il existe aujourd’hui un faisceau d’arguments suggé-
sujets concernés peuvent être affectés préférentiellement rant que le TDA/H et les TA — comme la plupart des troubles
sur le plan de la motricité globale ou sur celui de la motricité neurodéveloppementaux — ont une étiologie complexe
fine, voire les deux ; ce qui fait dire à nombre d’auteurs que la impliquant de multiples facteurs de risque, génétiques et
dyspraxie n’est pas un trouble uniforme [19–21]. Tout comme environnementaux [23–25]. Il n’est donc pas surprenant que
pour les troubles dyslexiques ou la dyscalculie, la coexistence certains de ces facteurs soient communs aux deux ou aug-
d’un TDA/H et d’une dyspraxie grève le pronostic, le niveau de menter la susceptibilité à l’un ou l’autre. Les travaux étudiant
difficultés tendant à être plus sévère que lorsque chaque les relations de co-occurrence entre le TDA/H et les TA sont

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Troubles d’apprentissage dans le TDA/H

donc une voie privilégiée pour comprendre le rôle des diffé- commun. Il en va de même pour les troubles précoces du
rents déterminants dans l’étiopathogénie des troubles et langage oral fréquemment observés dans le TDA/H (> 20 %)
mesurer leur degré de spécificité. et pour l’étiologie de la dyslexie (théorie du déficit phonolo-
Différentes hypothèses ont été formulées au cours de ces gique).
vingt dernières années pour rendre compte de la comorbidité Pennington a examiné les différences existantes entre les
croisée entre troubles du comportement et TA, en particulier enfants porteurs de dyslexie seule et ceux atteints de TDA/
l’association TDA/H–dyslexie qui est, à ce jour, la plus étudiée. H–dyslexie [29]. Dans ses travaux, il a pu constaté que les
Quatre types d’explications ont été discutés : enfants du groupe mixte (TDA/H–dyslexie) avaient un
 les troubles du comportement sont la conséquence des TA, niveau inférieur d’éducation de leur mère, plus de stress
en lien notamment avec la frustration ressentie par l’enfant familial, plusieurs membres de la famille avec des problè-
en difficulté d’apprentissage ; mes de dépendance aux drogues ou à l’alcool, et des scores
 les troubles du comportement et le TDA/H peuvent être plus élevés à l’échelle de délinquance que les enfants avec
une des causes de TA ; une dyslexie seulement. Il en a conclu que de multiples
 les troubles du comportement ne sont pas plus la cause que facteurs externes pouvaient conduire aux symptômes de
la conséquence des TA mais les deux types de troubles TDA/H et de dyslexie, ou exacerber la vulnérabilité pour ces
présenteraient des processus étiopathogéniques deux types de troubles. Mais, là aussi, aucun de ses facteurs
communs ; environnementaux n’apparaı̂t spécifique au TDA/H ou
 l’étiologie du TDA/H et celle des TA seraient distinctes et aux TA.
indépendantes, tout en s’influençant mutuellement selon Un autre élément complique la lecture des études de
des liens bi-directionnels. comorbidité : le fait que la symptomatologie des troubles
ne soit pas stable et évolue au cours du développement. Ceci
Sans analyser ici le détail des débats contradictoires on peut est particulièrement vrai pour le TDA/H, dont on sait que la
dire qu’aucune de ces hypothèses n’a reçu à ce jour de niveau dimension clinique « hyperactivité/impulsivité » se normalise
de preuve suffisant et concordant. Aucune donnée récente n’a progressivement dans environ 40 % des cas après la puberté, à
permis d’identifier des facteurs neuropsychologiques ou des la différence de la dimension « inattentive » qui reste le plus
biomarqueurs physiologiques communs au TDA/H et aux TA. souvent persistante [1,2]. De fait, les processus à l’origine des
Les dysfonctionnements exécutifs (défaut d’inhibition et troubles pourraient être distincts de ceux impliqués dans leur
manque de flexibilité), très fortement impliqués dans l’étio- évolution et avoir un impact différent selon les étapes de la
pathogénie du TDA/H ont été retrouvés dans certains travaux croissance mais aussi, selon le contexte et les expériences de
sur la dyslexie et la dyscalculie mais avec des résultats vie du sujet [30]. Pour illustration, Kan et al. (2013) ont pu
contradictoires et sans qu’il soit possible d’identifier une montrer sur un registre néerlandais de 44 607 jumeaux
altération minimum commune [26,27]. Par ailleurs, le fait (enfants, adolescents et adultes) que la moyenne des diffi-
que les psychostimulants n’améliorent qu’en partie les diffi- cultés d’attention avait tendance à diminuer avec l’âge [31]. Si
cultés d’apprentissage — par amélioration du comportement la stabilité dans les différences individuelles était attribuable
plus que par normalisation des performances cognitives — est à des facteurs génétiques et, pour partie, environnementaux,
un argument supplémentaire à l’encontre d’un dysfonction- l’évolution des performances attentionnelles était, elle, prin-
nement exécutif commun. cipalement attribuée à des facteurs environnementaux. Dans
L’attention est une fonction complexe, contribuant à l’effi- leur analyse, la variance génétique totale diminuait légère-
cience de nombreuses habiletés cognitives. Elle se met en ment tout au long du vieillissement, alors que la variance de
place précocement au cours du développement (avant l’environnement augmentait considérablement de la mater-
12 mois) et participe directement à la structuration des nelle à l’âge de 12 ans. En conséquence, les coefficients
activités sensorimotrices puis progressivement à celle des d’héritabilité diminuaient, passant de 0,70–0,74 durant
opérations de raisonnement et plus largement au contrôle l’enfance, à 0,51–0,56 à l’adolescence (auto-évaluations), puis
des actions volontaires ou dirigées vers un but (attention à 0,40–0,54 à l’âge adulte. Ainsi, il semblerait que les facteurs
exécutive). Il n’est donc pas surprenant qu’une perturbation génétiques impliqués dans le développement du TDA/H
précoce et a fortiori durable des ressources attentionnelles soient spécifiques et indépendants de ceux responsables de
puisse fragiliser les capacités de traitement de l’information la variation clinique de l’attention et de l’hyperactivité/impul-
sensorielle — et donc celles des performances scolaires — en sivité. Ces deux ensembles distincts de gènes pourraient
perturbant les acquisitions de base nécessaires aux appren- expliquer pourquoi l’intensité des symptômes diminue chez
tissages [28]. Pour autant, les techniques de remédiation certains enfants, alors qu’elle persiste chez d’autres [31]. Pour
cognitive, ciblant directement l’attention ou la mémoire de l’heure, différentes études d’association pangénomique
travail, ne semblent pas améliorer significativement, ou de (Genome Wide Association) tentent d’identifier la nature de
façon trop transitoire, les performances en lecture, ce qui va ces variants génétiques spécifiques liés au TDA/H et aux TA
aussi à l’encontre de l’hypothèse d’un déficit d’attention [1,32–35].

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P. Fourneret, H. Poissant Archives de Pédiatrie 2016;23:1276-1283

3.1. TDA/H–dyslexie inattention et capacités en mathématique pourrait suggé-


rer l’existence de déficits communs au niveau cognitif
Plusieurs travaux confirment que ces deux troubles ont un
(exemple : vitesse de traitement ou mémoire de travail),
caractère familial et hautement héréditaire [34,35]. Les ana-
mais cela reste à confirmer.
lyses bidimensionnelles sur population de jumeaux suggèrent
que la comorbidité entre dyslexie et TDA/H pourrait être due
en partie à des influences génétiques communes. Cette asso- 3.3. TDA/H–dyspraxie
ciation serait notamment plus forte pour la corrélation dys- Comme nous l’avons souligné plus haut, l’association TDA/H–
lexie–inattention [24]. D’autres études sont néanmoins dyspraxie est fréquente (50 %) et connue de longue date.
attendues pour préciser quels gènes candidats sont partagés Cependant, elle n’a donné lieu qu’à peu d’études. Comme
et spécifiques aux deux troubles. pour les troubles spécifiques d’apprentissage, deux hypothè-
ses ont été discutées : celle d’une étiologie commune,
3.2. TDA/H–dyscalculie
étant donnée la grande proximité clinique des symptômes
Bien que cette association soit fréquente, elle reste trop peu partagés (troubles moteurs, inattention et dysfonctionne-
explorée sur le plan scientifique, comparativement aux trou- ment exécutif) et celle de deux processus distincts [21].
bles du langage écrit. Cazmara et al. (2013) ont pu récemment Sur le plan cognitif, il semble que ni l’inattention ni les
l’étudier sur un échantillon de 9088 enfants issus de deux fonctions exécutives ne soient la base commune de cette
cohortes allemandes [14]. Leurs résultats indiquent que les comorbidité. Pour Loh et al., ces deux troubles mobilise-
enfants présentant des symptômes de TDA/H à l’âge de raient des processus neurocognitifs distincts avec, en par-
10 ans présentaient un risque largement supérieur d’avoir ticulier pour la dyspraxie, un déficit des compétences visuo-
des difficultés en lecture et orthographe et en mathémati- spatiales [19] ; ce qui viendrait confirmer les données de la
ques, par rapport aux enfants sans symptômes de TDA/H, méta-analyse de Wilson et McKenzie [39]. De même, le
avec un risque relatif quasi similaire pour les deux (Odds déficit en mémoire de travail apparaı̂trait plus comme
Ratio [OR] = 2,80, p = 6,59  10 13 pour les difficultés en une conséquence des deux troubles que comme à leur
lecture/orthographe vs OR = 2,55, p = 3,63  10 4 pour origine. Williams et al., utilisant un paradigme expérimen-
les difficultés en mathématique). Les effets observés tal original reposant sur l’imagerie mentale (mouvements
montraient également un effet genre au détriment des de rotation de la main) ont cependant pu mettre en évi-
garçons. dence un profil propre au groupe TDA/H–dyspraxique avec
Les rares études disponibles sur la relation entre le TDA/H un niveau de performance de la tâche aussi pauvre que
et dyscalculie ne permettent pas de conclure sur la nature celui des enfants souffrant de dyspraxie seule [40]. La faible
de cette comorbidité. Alors que Kaufmann et al. (2008) ont taille de leur échantillon (69 enfants âgés de 7 à 12 ans) ne
suggéré un lien direct entre TDA/H et anomalies du trai- leur a toutefois pas permis de conclure si ce déficit en
tement numérique, Monuteaux et al. (2005) ont dissocié les imagerie motrice jouait un rôle causal dans les troubles
deux troubles sur le plan étiopathogénique [36,37]. La moteurs du TDA/H. De la même façon, les rares études en
dyscalculie ayant, comme le TDA/H, une transmission fami- neuro-imagerie ne semblent pas identifier de dysfonction-
liale et donc un caractère héréditaire, leur comorbidité nement neural commun ou de réseau partagé entre les
croisée pourrait être due à des facteurs de risque généti- deux troubles [21]. La co-occurrence du TDA/H et de la
ques partagés [24]. Les dispositions en mathématique dyspraxie ne serait donc pas la somme de deux troubles
étant, par ailleurs, associées aux capacités cognitives géné- mais représenterait vraisemblablement un profil spécifique
rales (facteur g), la comorbidité TDA/H–dyscalculie pourrait d’activité cérébrale [41]. Un point de discussion concerne
être liée pour partie à des facteurs génétiques partagés également les liens entre les troubles de la motricité fine,
avec l’intelligence. Pour répondre à cette interrogation, plus particulièrement la dysgraphie, et la dyspraxie ou le
Greven et al. ont étudié les performances en mathémati- TDA/H. En effet, si des troubles de l’écriture sont rapportés
ques d’une cohorte anglaise de 6000 jumeaux présentant dans les deux types de trouble, il semblerait que la dys-
ou non un TDA/H [38]. Il ressort de leurs analyses que les graphie associée au TDA/H soit plus le fait de l’inattention
deux dimensions cliniques du TDA/H paraissent hautement (fragilisant le contrôle graphomoteur) qu’en lien avec des
héréditaire (67 % pour la dimension inattention et 73 % difficultés de planification motrice et d’intégration visuo-
pour la dimension hyperactivité/impulsivité), alors que les motrice propres à la dyspraxie. Concernant, enfin, l’hétéro-
capacités en mathématiques ne le seraient que plus modé- généité clinique du TDA/H et de la dyspraxie, quelques
rément (46 %). La corrélation génétique plus forte constatée études en génétique du comportement ont tenté de cerner
entre inattention et capacités en mathématiques ne serait le lien de causalité entre ces deux troubles. Leurs résultats
donc que partiellement expliquée par des influences géné- sont mitigés et ne permettent pas de conclure [42,43].
tiques liées aux capacités cognitives générales (facteur g). D’autres études sont attendues pour explorer notamment
Sur le plan phénotypique enfin, cette association entre les interactions gène–environnement.

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Troubles d’apprentissage dans le TDA/H

4. Approche fondamentale et incidences Si d’autres études fondamentales sont attendues pour confir-
mer ou infirmer ces hypothèses, nous pouvons au moins
pratiques insister sur trois recommandations pratiques :
 la recherche de cette comorbidité croisée doit être
Au terme de cette brève revue de littérature, et en dépit d’un
systématique dans la phase de repérage et d’évaluation
effort de recherche conséquent, il n’est pas possible de
diagnostique de chaque trouble. Cela est aujourd’hui une
dégager un modèle de compréhension clair et consensuel,
nécessité tant clinique — pour éviter les erreurs ou le retard
susceptible d’éclairer les relations réciproques entretenues
diagnostique — que thérapeutique, eu égard à la spécificité
entre le TDA/H et les troubles d’apprentissage. Les modèles
des stratégies thérapeutiques proposées pour chaque cas.
neurocognitifs proposés jusque dans les années 1990 —
Pour illustration, malgré la fréquence des troubles du
essentiellement déterministes et focalisés sur un processus
raisonnement logico-mathématiques (5 %), on constate en
dysfonctionnel unique (à l’exemple du déficit d’inhibition
pratique que ceux-ci sont largement méconnus et sous-
comportementale dans le TDA/H ou du déficit phonologique
estimés par les cliniciens. Autre exemple, thérapeutique
dans la dyslexie) — paraissent aujourd’hui trop simplistes
cette fois, avec le méthylphénidate qui reste trop souvent
pour rendre compte de l’hétérogénéité phénotypique des
proposé comme adjuvant à la rééducation orthophonique
troubles, de la variabilité des profils d’évolution et de la
alors que les effets démontrés dans l’amélioration des
complexité des associations comorbides au cours du déve-
performances en lecture, et académiques en générale,
loppement. Une seconde génération de travaux, intégrant les
paraissent faibles (effet dose-dépendant entre 11 et 15 %) et
limites et les critiques méthodologiques formulées sur les
limités dans le temps [49] ;
études précédentes, mais surtout les données des études
 pour renforcer l’efficacité de ce repérage, il convient de
longitudinales et celles de la génomique moderne permet-
former spécifiquement les pédiatres et pédopsychiatres
tent toutefois de poursuivre le challenge et offrent des
aux problématiques spécifiques soulevées par la comorbi-
perspectives particulièrement stimulantes pour l’avenir
dité des troubles ;
[32]. Les travaux de Sonuga-Barke et al. et leur modèle
 les études longitudinales ayant permis d’identifier plu-
développemental à double voie du TDA/H font ici figures
sieurs facteurs prédictifs (avant l’âge de 6 ans) associés au
de précurseurs et ont stimulé dans leur suite, toute une série
devenir délétère du TDA/H et des TA, il convient de
d’études originales tentant de formaliser les multiples inter-
sensibiliser également les différents professionnels de
actions entre facteurs de risques développementaux et envi-
l’enfance (médecins scolaires, médecins de la protection
ronnementaux [44], ou encore, en proposant des hypothèses
maternelle et infantile, professions paramédicales, ensei-
alternatives nouvelles à la compréhension des dimensions
gnants, éducateurs. . .) aux manifestations pré-cliniques
cliniques du TDA/H, à l’instar du modèle développemental de
des troubles, afin d’engager au mieux et dans les meilleurs
déficit subcortical proposé par Halperin et Schlutz [45]. La
délais les différentes actions préventives ou thérapeutiques
fréquence générale de co-occurrence des manifestations
nécessaires, et améliorer ainsi le pronostic de ces enfants.
dans les troubles du développement et la sophistication
Cela paraı̂t d’autant plus important lorsque l’on sait
croissante des techniques d’exploration du génome nécessi-
l’importance jouée par les facteurs environnementaux
tent aujourd’hui un cadre de lecture plus large et à multi-
dans l’étiopathogénie de ces troubles, lesquels peuvent
niveaux, dans lequel les nouveaux modèles transactionnels à
donner lieu à des interventions efficaces et relativement
l’étude tentent de simuler de manière probabiliste les inter-
peu coûteuses [50].
actions entre les niveaux clinique, cognitif, neurofonctionnel,
biochimique et moléculaire selon la typologie des déficits
cliniques observés [24,46,47].
Pour ce qui concerne la comorbidité entre TDA/H, dyslexie et 5. Conclusion
dyscalculie, les récentes études en génétiques moléculaires
suggèrent que ces troubles ont des étiologies complexes, liées Bien que le TDA/H et les troubles d’apprentissage présentent
à de multiples facteurs de risque génétiques et de nombreuses similitudes en termes de prévalence, de taux
environnementaux ; chacun contribuant, selon une dyna- élevé de comorbidité croisée et surtout de devenir psychoso-
mique spécifique et le plus souvent dépendante du contexte, cial, ils semblent évoluer selon des voies de développement
au risque global et spécifique pour chacun de ces trois types distinctes et spécifiques. L’étiopathogénie complexe et multi-
de troubles. Plusieurs travaux indiquent par ailleurs que modale, propre à chaque trouble, pourrait refléter la combi-
chacun des trois troubles est associé à plusieurs faiblesses naison de facteurs génétiques et environnementaux, dont la
neuropsychologiques distinctes ; la comorbidité entre ceux-ci déclinaison et l’évolution au cours du temps reste encore
pouvant être le fruit de facteurs de risque génétiques l’objet de nombreuses interrogations.
communs qui ralentiraient notamment la vitesse de traite- Les profils phénotypiques du TDA/H, de la dyslexie, de la
ment des processus cognitifs [48]. dyscalculie et de la dyspraxie renvoient également à des

1281
P. Fourneret, H. Poissant Archives de Pédiatrie 2016;23:1276-1283

profils neurocognitifs distincts, que ce soit sur le plan des [8] Yew SG, O’Kearney R. Emotional and behavioural outcomes
later in childhood and adolescence for children with specific
processus attentionnels, des modalités de traitement de
language impairments: meta-analyses of controlled prospec-
l’information ou sur celui des fonctions exécutives. Il reste tive studies. J Child Psychol Psychiatry 2013;54:516–24.
difficile, en l’état des connaissances, de déterminer la spéci- [9] Ginieri-Coccossis M, Rotsika V, Skevington S, et al. Quality of
ficité ou le caractère éventuellement partagé de ces dysfonc- life in newly diagnosed children with specific learning disabi-
tionnements neurocognitifs ; trop peu d’études ayant lities (SpLD) and differences from typically developing children:
examiné la nature de ce lien. Les rares études disponibles a study of child and parent reports. Child Care Health Dev
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— méthodologiquement bien construites et ayant été [10] Westendorp M, Hartman E, Houwen S, et al. A longitudinal
menées sur des échantillons cliniques clairement définis — study on gross motor development in children with learning
semblent souligner le caractère non partagé des processus à disorders. Res Dev Disabil 2014;35:357–63.
l’origine du TDA/H et des troubles d’apprentissage. Surtout, [11] Margari L, Buttiglione M, Craig F, et al. Neuropsychopatholo-
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l’association entre ces deux catégories de troubles ne serait
13:198.
pas la simple addition des effets et dysfonctionnements de [12] Angold A, Costello EJ, Erkanli A. Comorbidity. J Child Psychol
chacun mais renverrait probablement à des mécanismes Psychiatry 1999;40:57–87.
propres. [13] DuPaul GJ, Gormley MJ, Laracy SD. Comorbidity of LD and
De plus amples recherches sont donc nécessaires pour clarifier ADHD: implications of DSM-5 for assessment and treatment.
ce qui, des difficultés motrices, en lecture ou en raisonnement J Learn Disabil 2013;46:43–51.
[14] Czamara D, Tiesler CM, Kohlböck G, et al. Children with ADHD
mathématique, est inhérent aux troubles spécifiques des symptoms have a higher risk for reading, spelling and math
apprentissages et comment ces profils diffèrent des difficul- difficulties in the GINIplus and LISAplus cohort studies. PLoS
tés d’apprentissage habituellement associées au TDA/H. Il en One 2013;8:e63859.
est de même pour ce qui est de l’identification de leurs [15] Mayes SD, Calhoun SL, Crowell EW. Learning disabilities and
corrélats neuronaux respectifs. En clarifiant les relations entre ADHD: overlapping spectrum disorders. J Learn Disabil 2000;
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ces deux catégories de troubles, ces travaux permettront [16] Fortes IS, Paula CS, Oliveira MC, et al. A cross-sectional study to
autant d’affiner la validité des critères diagnostiques de assess the prevalence of DSM-5 specific learning disorders in
chacun que de renforcer leurs modalités de prise en charge representative school samples from the second to sixth grade
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