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Master 2 Marketing
THESE
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SOMMAIRE
INTRODUCTION page 3
Présentation générale et présentation choix du sujet
PARTIE 1 : page 7
La consommation culturelle en pleine mutation
PARTIE 2 : page 27
Virgin Megastore : un des leaders de la distribution de produits culturels en France.
A) Présentation de l’entreprise
B) Présentation des problèmes rencontrés par celle-ci
C) Analyse des méthodes pour y remédier et méthodes utilisées par les concurrents
Partie 3 : page 50
Recommandations stratégiques
CONCLUSION : page 66
!2
INTRODUCTION (4 pages)
Après avoir connu son « âge d’or » dans les années 90, puis vécu l’arrivée d’internet et des
nouvelles technologies, Virgin Megastore, la chaîne de distribution de biens culturels a été
placée en redressement judiciaire par le tribunal de commerce le 14 janvier dernier.
Parmi les différents termes qui vont être abordés dans ce sujet, certains méritent tout d’abord
d’être définis clairement.
Nous entendons par produits culturels, la définition classique du terme : la musique (CD/
musique dématérialisée), la vidéo (DVD/VOD), la librairie (ouvrages/liseuses), les jeux
vidéo, le Hi-Tech.
Selon l’UNESCO, l’organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture,
les industries culturelles sont « un secteur qui s’accorde à conjuguer la création, la
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production et la commercialisation des biens et des services dont la particularité réside dans
l’intangibilité de leurs contenus à caractère culturel, généralement protégés par les droits
d’auteur ».
De plus, toujours selon l’UNESCO, « la particularité des « industries culturelles » réside
dans le fait qu’aux œuvres de l’esprit une plus-value de caractère économique y soit rajoutée.
Les « produits culturels » contribuent, à la fois, à la sauvegarde et à l’avancement de la
diversité culturelle, et à la démocratisation de l’accès à la culture. »
Nous évoquerons les métiers qui sont développés dans les enseignes de distribution de
produits culturels et particulièrement à Virgin Megastore, qu’ils fassent parti du marché des
produits culturels ou qu’ils le complètent.
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-La dématérialisation des produits culturels et les problèmes rencontrés par Virgin sont des
sujets plus que d’actualité. Ces deux thèmes regroupent des problématiques et des
recommandations stratégiques en termes de web-marketing, marketing stratégique,
communication produit et communication de crise, ce qui est très intéressant au niveau de
l’apprentissage du marketing.
-Enfin, plus globalement, cette thématique met en avant un tournant dans les modes de
consommations en France. Divers secteurs sont touchés de différentes manières : la grande
distribution développe le principe du « drive » pour les courses, les produits culturels se
dématérialisent ou encore le marché touristique qui voit apparaitre un nouveau mode de visite
touristique virtuelle depuis son ordinateur.
Afin de rester clair et concis nous devons délimiter le sujet et définir ce que l’on ne pourra pas
traiter pour ne garder que les domaines de recherche les plus pertinents.
Partant de là, nous ne traiterons que des produits culturels et non des services culturels.
L’UNESCO définit sous l’appellation « services culturels » : les activités immatérielles qui
répondent à une demande de la part des consommateurs et se traduisent par des mesures
d’appui public (institutions publiques) ou privé (fondations, entreprises privées) comme la
promotion de spectacles, de films etc.
L’étude du marché des produits culturels portera principalement sur le marché français.
D’une part, la crise que traverse aujourd’hui Virgin Megastore ne concerne plus que les
magasins en France. Les magasins situés dans le reste du monde sont aujourd’hui tous fermés,
sauf ceux situés au Moyen-Orient qui ont été vendus cette année.
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Et d’autre part, cette problématique n’est pas géré de la même manière dans d’autres pays par
exemple en Angleterre, où le prix du disque est beaucoup moins élevé, en effet les ventes de
disque ont baissé de 19% en France en 2007 contre seulement 10% en Angleterre.1
Nous traiterons le sujet Virgin Megastore en France mais nous nous concentrerons sur le cas
du magasin des Champs-Elysées, qui est à la fois « le vaisseau amiral » de la marque, mais
aussi le magasin dont la situation est la plus complexe. Le Virgin Megastore Champs-Elysées
est à la fois le magasin qui représente 20 % du chiffre d’affaires de la marque mais également
l’un des plus gros déficitaires.
Enfin, nous concentrerons majoritairement l’étude sur les secteurs les plus touchés par la
problématique : la musique, la vidéo, la librairie et le gaming. Différents rayons ne seront pas
approfondis : la papeterie, le Hi-Tech, Virgin Mobile ou encore les différents corners, soit
parce qu’ils ne sont pas concernés directement par la dématérialisation et/ou parce qu’ils ne
sont pas considérés comme produits culturels dans la définition de base.
Une problématique précise sera donc analysée : face aux évolutions technologiques et de
consommation ainsi qu’à la dématérialisation des produits culturels, comment l’industrie
française et l’ensemble des distributeurs de ce secteur adaptent-ils leurs stratégies ?
Aux vus de cette problématique ainsi que de toutes les questions qui en résultent, nous
étudierons, tout d’abord, le marché des produits culturels et la mutation de leurs circuits de
distribution. Une analyse et une veille de marché seront réalisées grâce auxquelles les points
forts et les points faibles seront mis en avant. Une problématique s’en extrait.
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Nous verrons dans un deuxième temps le cas de Virgin Megastore : qui est l’un des leaders du
marché qui est dans une situation très complexe.
A quelle problématique est confrontée cette enseigne, comment essaie-t-elle d’y remédier et
comment ses concurrents gèrent le même type de problèmes de leur côté ?
Puis nous exposerons les recommandations stratégiques axées sur la communication, le
développement de l’offre virtuelle et la diversification de l’offre physique qui pourraient être
appliqué dans différentes enseignes de la distribution des produits culturels à moyen et long
terme.
Nous finirons par un constat des faits réels et de l’avenir incertain d’une marque comme
Virgin en France.
PARTIE 1
Le marché des produits culturels en pleine mutation
Analyse et veille de marché
Pour débuter, nous allons étudier le marché des produits culturels ainsi que leurs circuits de
distribution, qui sont très importants en France mais qui subissent depuis quelques années
d’importantes transformations pour diverses raisons.
Il s’agit dans cette partie, d’étudier le marché, c'est-à-dire l’ensemble des acteurs, des
concurrents, des consommateurs et enfin des produits.
On observe tout d’abord la différence entre les enseignes
spécialisées dans le marché des produits culturels (les GSS :
grandes surfaces spécialisées), les grandes surfaces
alimentaires (GSA) qui vendent des produits culturels, ainsi
que les sites internet proposant ces mêmes produits. En
France en 2005, 63 % des consommateurs achetaient leurs
!7
biens culturels dans les GSA type Leclerc, Carrefour,
Auchan, 64 % en GSS comme la Fnac ou Virgin et en
troisième position seulement pour 40 %, sur Internet.
De plus il faut noter que 70 % du marché était détenu par la Fnac et les hypermarchés.2
Le marché des produits culturels a évolué et s’est énormément diversifié. Il est aujourd’hui
très complexe d’étudier la concurrence dans ce domaine.
On observe d’une part la diversification des domaines liés aux produits culturels, (par
exemple le fait qu’on ajoute la papeterie comme rayon à part entière). De plus, différentes
versions du terme produit culturel sont établies. Une vision classique et la seconde à laquelle
on ajoute les arts plastiques ou l’architecture au champ d’application.
D’autre part, avec l’arrivée d’internet, c’est une nouvelle forme de concurrents à laquelle ont
dû faire face les enseignes du marché.
❖ D’après Porter3 :
L’avantage concurrentiel ou compétitif que peut obtenir une entreprise dépend principalement
de 5 forces. En effet, nous pouvons observer que pour les enseignes physiques de produits
culturels, ces 5 forces jouent de plus en plus en leur défaveur notamment avec l’arrivée des
concurrents dit « pureplayers » :
• l’intensité de la rivalité entre les concurrents : la rivalité entre les enseignes est une
réalité de toujours qui s’est accrue avec les « nouveaux » concurrents sur le net. On parle
aujourd’hui de concurrence déloyale qui crée un climat tendu entre les différents acteurs du
secteur.
2 Source : LSA
3 Mickael Porter : marketeur qui a développé la méthode d’analyse des avantages concurrentiels
!8
• le pouvoir de négociation des clients : la multitude de choix et de possibilité d’achat
donne un avantage considérable au client. Ce dernier prend de plus en plus le pouvoir de
négociation et peut se permettre d’être de plus en plus « zappeur ».
peuvent se permettre de ne plus solliciter un point de vente ou une chaîne, si elle ne les
satisfait pas en terme de règlement et de rentabilité.
• la menace d'entrants potentiels sur le marché : d’une part il existe une multitude de
concurrents potentiels qui peuvent entrer sur le marché via internet, et d’autre part, nous
verrons que d’autres grandes enseignes de la grande distribution améliorent et augmentent peu
à peu leurs offres dans ce secteur.
• la menace des produits de substitution : les produits de substitution, dans notre cas, les
musiques, les films et maintenant les livres téléchargés, constituent la plus grande menace
pour l’ensemble des acteurs du marché.
4 Fnac.fr
!9
• Virgin, est présent depuis 25 ans dans l’hexagone. A l’origine Virgin
est un magasin dédié à la vente de musique et à la vidéo. Les points de
vente élargiront petit à petit leurs gammes. Nous étudierons plus en
détail cette entreprise dans la seconde partie.5
5 Source internes
!10
tablettes numériques, CD, DVD, jeux vidéo), des voyages et d'autres
services.7
❖ Concurrents indirects :
• Plein Ciel est le 1er réseau français en papeterie et fournitures de bureau. Crée en 1956,
le réseau Plein Ciel compte 245 distributeurs conseils véritables acteurs de l’économie
locale et spécialistes de la papeterie, des fournitures de bureau, du mobilier, des
fournitures scolaires et des consommables informatiques.8
• Rougier & Plé, est un distributeur de matériel de beaux-arts depuis 1854 qui propose un
choix géant de fournitures pour loisirs créatifs, beaux-arts et arts graphiques mais
également des fournitures scolaires. Il est possible de retrouver en ligne plus de 20 000
références pour réussir toutes sortes de projets créatifs9. Rougier&Plé est un concurrent
de Virgin Megastore sur le rayon papeterie. De plus, l’enseigne est l’un des potentiels
repreneurs pour certains magasins Virgin Megastore.
• On compte également les points Relay dans cette catégorie qui enregistrent l’un des plus
gros chiffres d’affaires dans le domaine.
7 France loisir
8 http://www.pleinciel.fr/qui-sommes-nous/zoom-plein-ciel.html
9 http://www.rougier-ple.fr/
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• La grande distribution commercialise également des produits culturels et accapare une
grande partie des consommateurs (Cf. page 23).
Aujourd’hui, internet a littéralement pris le dessus sur tous les concurrents en termes de vente
et de chiffre d’affaires notamment à cause du téléchargement (peer to peer).
En effet, après avoir étudié les concurrents « physiques » sur le marché, nous allons voir les
enseignes qui fleurissent sur internet et changent la donne du secteur d’activité depuis
quelques années.
• Créé en 1994, Amazon.com, Inc. (NASDAQ : AMZN) est une entreprise de commerce
électronique américaine basée à Seattle. Sa spécialité la plus connue est la vente de
livres, mais elle est diversifiée dans d'autres produits, notamment dans la vente de tous
types de produits culturels : disques CD, musique en téléchargement, DVD, appareils
photos numériques, informatique et dans l'équipement de la maison, etc.
L’enseigne est aujourd’hui la plus grande menace
pour les distributeurs de produits culturels.
Malgré tout, la distinction implicite entre les fournisseurs et les prescripteurs culturels est
toujours présente dans les esprits, l'annulation par Amazon de sa participation au Salon du
Livre en raison des "problèmes d'image" rencontrés en France et en Allemagne en est la
preuve. Le géant américain y avait pris un stand pour la première fois en 2012.
!12
• i Tunes est un logiciel de lecture et de gestion de bibliothèque
multimédia numérique distribué gratuitement par Apple. Il est
disponible officiellement sur Mac OS X1, Windows, et peut
fonctionner sur GNU Linux.
L'iTunes Store (anciennement iTunes Music Store ou iTMS) est le magasin de musique en
ligne d'Apple, accessible depuis iTunes, qui permet d'obtenir musiques, séries TV, films, clips
vidéo, livres audio, podcasts, courts métrages Pixar, jeux et applications pour iPhone, iPod et
IPad. Aujourd’hui, 85 % des téléchargements de musique passent par le canal d'iTunes, qui
appartient à Apple.10
!13
B) Le comportement de consommation culturelle 11
A travers notre société caractérisée par la mise en place des 35 heures hebdomadaire, nous
vivons désormais dans une civilisation de loisir. Nous allons voir maintenant les grandes
tendances de consommation de produits culturels ainsi que les freins et les motivations des
consommateurs.
Dans le budget d’un ménage ce sont les dépenses de « pratiques culture et de loisirs » plus
couramment nommé « consommation culturelle », qui croissent le plus vite après la santé. Ce
terme de consommation culturelle (pratique, fréquentation, possession ou utilisation) couvre
diverses activités : la lecture, les équipements culturels (cinéma, théâtre…) et l’acquisition et
ou utilisation des médias audiovisuels.
En 2011, la dépense de consommation des ménages ralentit, avec une croissance de + 0,3 %
en volume après + 1,4 % en 2010.
En 2011, les Français ont dépensé 93,6 milliards d'euros pour les loisirs et la culture, soit
8,4 % de leurs dépenses de consommation. Les ménages consacrent notamment 33,3 milliards
d'euros pour les services culturels et récréatifs.12
11
Source : marketing de l’art et de la culture- édition DUNOD
12 INSEE
!14
Il faut noter qu’en règle générale, en marketing, les motivations et freins des clients vis-à-vis
d’un produit évoluent dans le temps, selon la conjoncture (situation économique
particulièrement).
L’individu consomme des produits culturels non pour atteindre uniquement des objectifs
pragmatiques ou utilitaires, mais pour l’expérience elle-même. La dimension symbolique de
la consommation culturelle occupe une place essentielle. Elle peut être orientée vers la
recherche du plaisir, d’émotion, d’esthétisme, ou vers les autres individus dans un but de
sociabilité.
❖ L’émotion esthétique.
Il s’agit dans ce cas d’une stimulation émotionnelle et sensorielle souvent décrite comme une
expérience transcendante, spirituelle provoquant même parfois des sensations physiologiques.
❖ Le divertissement, la relaxation.
La consommation culturelle est source de divertissement (Entertainment), d’amusement et
représente un simple plaisir hédoniste, ludique et général.
❖ L’évasion, le changement
Le consommateur peut rechercher l’évasion psychologique, il souhaite rompre la routine et
changer d‘univers.
❖ L’enrichissement intellectuel
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Le discours sur l’enrichissement personnel est certainement le plus récurrent chez les
amateurs de culture, qui souhaitent apprendre et développer leurs connaissances.
❖ La distinction sociale
La consommation culturelle peut être associée au statut social et peut être motivée par la
recherche d’élitisme ou de prestige social. Il s’agit là d’un comportement individualiste.
Ils sont reliés aux efforts monétaires concernant l’achat des biens culturels mais également
aux dépenses relatives au déplacement et dépenses annexes. Ces dépenses apparaissent dans
le contexte actuel comme trop élevées notamment avec l’arrivée des nouveaux modes de
consommation.
❖ La distance culturelle
A l’instar des enseignes généralistes, les enseignes commercialisant des produits culturels
pâtissent de la distance culturelle au sens strict du terme. La moindre contrainte géographique
pour se rendre en magasin, incite un consommateur à faire ses achats sur internet.
!16
Les barrières sociologiques n’ont que très peu d’impact dans les grandes surfaces spécialisées
par exemple.13
Le marché des produits culturels est très complexe du fait de l’ensemble de métiers qui le
composent. Comme nous l’avons vu précédemment, les livres, la musique, le cinéma, la
télévision, la radio et les jeux vidéo sont ce qu’on appelle des « biens culturels ». Sur le
marché du "physique", c'est le livre qui arrive en tête des achats (80% des interrogés en ont
acheté au moins un dans les 12 mois), devant les CD audio et les supports vidéo (64%) et les
jeux vidéo (49%). Afin de mettre en avant les caractéristiques du marché de façon pertinente,
nous découpons l’analyse par métier. Nous allons par la suite mettre le cas Virgin au centre de
l’étude, nous commençons donc le découpage par la musique, qui était à l’origine le cœur de
métier de l’enseigne (depuis 2005 il s’agit du livre), et élément central de la culture.
❖ La musique :
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Un focus sur la consommation de musique montre que malgré une baisse de 22,9% des
ventes, le budget annuel reste largement consacré à l'achat de CD audio physiques (88% vs
4% pour le streaming et 8% pour le téléchargement) mais que plus d'un quart de ces CD
(27%) est ensuite converti en format numérique (53% pour ceux qui revendent au moins une
partie des CD qu'ils ont achetés). D’après Olivier Hugon-Nicolas, délégué syndical du SDLC
(syndicat des distributeurs de loisirs culturels) la musique a perdu 70% de sa valeur en 12 ans.
❖ La vidéo :
Si 54% des Français ont visionné une vidéo en streaming dans les 12 derniers mois, ce mode
de consommation ne représente que 7% de leur budget vidéo. Celui-ci reste largement
concentré autour du DVD (60%), devant la vidéo en BluRay (19%) et la vidéo louée en VoD
(12%). Le secteur de la vidéo (DVD et Blu-Ray représentait en 2012 un chiffre d’affaire
d’environ 1,135 milliards d’euros, selon GFK. Malgré les résultats plutôt corrects du Blu-ray,
les ventes de vidéo reculent significativement d’année en année. Outre le téléchargement et le
streaming, ces chiffres s’expliquent en partie par la hausse significative des audiences de la
télévision.
❖ La télévision et la radio :
La télévision et la radio font parti des moyens de diffusion d’une partie des produits culturels.
Néanmoins ils représentent en un sens une partie de l’évasion de la clientèle en matière de
vidéo et même parfois de musique, notamment avec les nombreuses chaînes musicales et de
radios. La télévision est de plus en plus l’un des passe-temps favori des enfants et des ados.
Les dépenses des ménages allouées aux programmes audiovisuels progressent de 1,8 % c'est-
à-dire à 8,2 milliards d'euros en 2011. Cette évolution, inférieure à la croissance des dépenses
totales de consommation des ménages, s'explique par la hausse des dépenses d'abonnements à
des services de télévision, de cinéma et de vidéo à la demande (VOD : Video On Demand).
Les dépenses de vidéo physique sont au contraire en retraits. En 2011, chaque foyer français
dépensait en moyenne plus de 300 euros en programmes audiovisuels, montant en hausse de
1,2 % par rapport à 2010.
!18
14
❖ Le livre
14 Source : INSEE
!19
objet souvent apprécié en tant que tel, collectionné et même auquel on peut être attaché
contrairement a un CD ou un DVD.16 En 2011, 690 000 références se sont vendues. Le
chiffre d'affaires des livres en France en 2011 était de 4,2 Mrds € (- 0,2% vs 2010), soit 52%
du marché des biens culturels, 384 millions de livres (dont 690 000 références) ont été vendus
en 2011. Il existe 15 000 points de vente librairies, le budget moyen par personne par an
consacré à l'achat de livres est de 100€ et 89% des Français déclarent avoir lu au moins un
livre en 2011.
Au sein du commerce non alimentaire spécialisé, le secteur le plus actif est celui des
équipements de l’information et de la communication (+ 10,2 %). Le succès des Smartphones
et des tablettes numériques ne se dément pas.17 Les Français consacrent en moyenne 10h14 au
jeu vidéo, essentiellement sur ordinateur (4h08) mais aussi sur console de salon (2h30),
console portable (1h32), smartphone (1h19) et tablette (0h46). Pour réaliser cette enquête,
GfK a effectué 2 311 interviews auprès de 578 lecteurs de livres, 575 écouteurs de musique,
574 visionneurs de vidéos et 584 joueurs de jeux vidéo.18Sur les supports mobiles, ils se
tournent essentiellement vers des jeux gratuits.
En 2012, 91% des français ont acheté des biens culturels physiques
En France, la culture est placée au rang de patrimoine. Elle est protégée par des lois et
association, (comme la loi Lang qui fixe le prix unique pour les livres, ou encore la loi
HADOPI qui vise à mettre un terme aux partages de fichiers en « pair à pair » afin de protégé
la musique et la vidéo ainsi que leurs auteurs) d’une part, et de leur côté, les éditeurs et
16 Source : www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/11/oui-le-livre-peut-sauver-virgin_1830413
17 Source : INSEE
18 Source : www.lejournaldunet.com
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enseignes actifs dans la commercialisation de produits culturels physiques, œuvrent pour
conserver la partie matérielle des produits.
❖ Musique
Les tribus hipster et bobos grandissantes ces dernières années, ont fait réapparaitre de
nombreux produits et services. On cherche un retour aux sources, aux produits de « bonnes
qualités ». Dans le monde de la musique, on voit réapparaître le vinyle. Après avoir disparu
progressivement vers les années 80, et ce pendant une dizaine d’année, le microsillon est
réapparu. Tout d’abord dans les années 90, il est utilisé par les DJs, pour réaliser leur mix. Les
disc-jockeys les ont remis au goût du jour pour un usage en "scratching" et pour leur vitesse
réglable, malgré le fait que les platines numériques sont plus perfectionnées.
Par la suite, il revient d’année en année chez les particuliers tant pour son utilité première que
pour l’élément décoratif qu’il représente. Il est très apprécié pour son authenticité, l’intensité
des souvenirs qu’il évoque ainsi que sa très bonne sonorité que l’on qualifie de plus
chaleureuse et ronde. On remarque cependant que le vinyl a connu une hausse de 25% entre
2009 et 2010. En 2012 il est mis à l’honneur à la période de Noël : c’est alors LE cadeau
« hype ». Aujourd’hui, il est impossible de passer à coté des vinyles. Les enseignes comme
Fnac et Virgin agrandissent leur rayon, et les artistes éditent en 45 tours les albums qu’ils
sortent en version CD (Radiohead, Renaud, Rammstein, Benjamin Biolay, Jay-Z, Charlotte
Gainsbourg, Lady Gaga, même Diam’s etc.) 19
Parallèlement, on observe une mobilisation des plus « petits » disquaires à l’instar du Calif,
une association fondée en 2002 pour maintenir et développer ce type de commerce. Les
Samedi 20 et dimanche 21 avril 2012, les disquaires indépendants ont célébré la troisième
édition du "Disquaire Day". "Cette année, on n'a pas constaté de fermeture de disquaires, et
une dizaine se sont créés en France", déclare David Godevais, directeur du Calif. La réussite
de cette opération s'appuie sur la nostalgie du vinyle et la proximité avec les clients. Sous
19 Agora vox
!21
l'impulsion du Calif, des politiques de soutien ont commencé à se mettre en place pour
faciliter l'implantation des petites enseignes en centre-ville, notamment à travers des aides au
loyer. "Dernièrement, applaudit David Godevais, on assiste à une accélération : il y a presque
un disquaire qui se crée tous les trois mois à Paris."20
❖ Livre
Comme nous l’avons vu précédemment le livre est l’un des piliers des produits culturels et
entre dans une catégorie spécifique avec très peu de points de comparaisons avec les autres,
notamment le fait qu’il reste un atout pour le marché malgré le contexte de grande morosité
qui touche de nombreux produits de consommation courante et biens culturels. « Le livre
demeure la première industrie culturelle de France, avec un chiffre d’affaires d’environ 4,3
milliards d’euros », d’après Jean-François Colosimo, président du Centre National du Livre.21
En effet, le goût de la lecture reste intact chez les Français d’âge moyen, et représente l’un de
leur loisir culturel préféré. Le livre est un « objet culturel » particulier, si la dématérialisation
permet, avec ou sans disque, d'écouter de la musique dans les mêmes conditions, il n'en est
pas de même pour le livre. Il est considéré comme un bel objet, qui est dans notre civilisation
depuis des siècles. De plus, l’offre est très large.
❖ Jeu vidéo
L’industrie du jeu vidéo tente de conserver son avance sur les nouvelles technologies liées à
internet. Les éditeurs continuent de concevoir des jeux nécessitant une puissance de calcul qui
!22
dépasse les capacités de la plupart des ordinateurs domestiques et qui les rendent difficiles à
déporter dans « les nuages » (cloud computing : utilisation de logiciel et/ou données résidant
dans un serveur distant et accessible par une connexion internet). Ils maîtrisent et conservent
ainsi le marché du support physique ainsi que la sortie régulière de nouvelles consoles de
jeux.
Nous allons maintenant voir les raisons de la chute progressive du marché des produits
culturels qui remettent en cause tous les métiers du secteur malgré les efforts réalisés (Cf. la
partie précédente).
❖ Dématérialisation :
Comme nous l’avons vu en introduction, nous savons que la consommation de biens culturels
dématérialisés a dépassé en volumes celle des biens culturels physiques (62% contre 38%) et
58% des Français se sont procurés des biens dématérialisés de manière légale et/ou illégale.
Du côté des supports dématérialisés, la hiérarchie est très différente des ventes de biens
culturels physiques : la musique arrive en tête (45% des sondés s'en sont procurée), devant les
applications et jeux pour téléphone mobile (31%), la vidéo (30%) et les livres numériques
(16%).
En matière de livres numériques, le choix des consommateurs s'est porté sur la littérature et
les romans, devant les livres scientifiques, techniques et informatiques, puis les sciences-
humaines, qui ont pour l'essentiel une vocation scolaire ou professionnelle.22
22 Source : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/11/oui-le-livre-peut-sauver-virgin_1830413_3232.htm
!23
Nous avons vu que l’un des principaux freins en matière de consommation culturelle est
d’ordre financier. De plus la dématérialisation couplée avec les modes de consommation des
jeunes (adolescents voire enfants) qui veulent « tout, tout de suite et à moindre prix » ainsi
qu’avec l’explosion d’internet en 15 ans, engendrent une chute vertigineuse de la
consommation payante des produits culturels.
Le secteur qui a été le premier touché et aussi le plus touché est le secteur de la musique. En
effet, en dix ans, le marché des CD a subi une chute de 70 % des ventes, tandis qu'en quatre
ans les ventes de DVD ont baissé de 15 % et pour la première fois en 2012, celles des livres
ont reculé (- 3 %).
En 2012, les chiffres sont dans le rouge pour tous les supports culturels, on enregistre :
- 9 % pour la vidéo,
- 12 % pour les loisirs interactifs
- 15 % pour la musique.23
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❖ Le faux retour du vinyle :
Comme nous l’avons vu précédemment, nous entendons parler d’un retour du vinyle depuis
quelques années, tant pour son esthétique, que le son qu’il produit, ou encore sa valeur
symbolique. Cependant, il s’avère que lorsque l’on étudie de plus près les chiffres, force est
de constater ce retour est encore bien mince.
En effet un rapport des ventes de musique aux USA en 2010 de la RIIA (Recording Industry
Association Of America), montre que le marché du vinyl (LP et EP confondus) aux Etats-Unis
représente 4 millions de ventes en 2010. A son apogée c'était plus de 344 millions de vinyles
qui s'écoulaient dans le pays (1977). Cette comparaison n’étant que peut pertinente, du fait
que le vinyle était dans les années 70 dans une situation de monopole, nous regardons les
ventes réalisées en 2009 (3,2 millions), deuxième année d'un regain visible. On constate
qu'elles restent inférieures à celles de 1998 (3,4 millions), époque où le vinyle était pourtant
loin d'être le support le plus populaire. La tendance est identique sur le marché français.
Enfin, malgré un retour qui s’inscrit finalement dans une niche porteuse, on peut se demander
si dans l’avenir, le vinyle pourra survivre au CD pourtant délaissé, ou même lutter sur le
marché à armes égales avec le mp3.
❖ La miniaturisation
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❖ Le jeu vidéo :
Le jeu vidéo, jusqu’à présent resté en dehors des polémiques concernant la dématérialisation
des produits culturels, est depuis quelque temps le nouveau secteur en difficulté.
Après les disquaires, puis les vendeurs de vidéos dans les années 2000, ce sont donc les
magasins spécialisés dans le jeu vidéo ainsi que les secteurs « gaming » au sein des grandes
enseignes qui sont touchés par le phénomène de la dématérialisation et ce, malgré les
précautions prises par les éditeurs. Pour exemple, la seconde chaine de jeux vidéo en France,
« Game », a été placée en redressement judiciaire pour être ensuite rachetée par Micromania.
L’enseigne n’a pas su faire face à l’explosion de la vente des jeux en ligne.
❖ La numérisation du livre
Aujourd’hui avec l’arrivée des liseuses et autres tablettes multifonctions, il est impossible de
ne pas se demander si, malgré les bons résultats de l’industrie du livre, ce dernier n’est pas
destiné, à long terme, à connaître le même sort que le marché du CD. En effet, depuis 2011,
les ventes de liseuses et de tablette rencontrent un certain succès. D’après les prévisions de
Xerfi, les livres électroniques passeront de 0,3 à 6% des ventes en 2015.24
Les "pure player", c'est-à-dire les acteurs du marché sans vitrine physique, accaparent environ
70 % du marché du livre commercialisé sur Internet en France (livres physiques et
numériques confondus), lequel correspond à 13 % du marché total du livre. Ce qui démontre,
en creux, que les achats de livres restent largement l'apanage des magasins "en dur".25
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❖ La cannibalisation
C’est l’un des phénomènes qui apparaît lorsque les enseignes tentent de développer des
stratégies de web marketing mais également de proposer leurs propres produits sur le net.
L’entreprise se concurrence elle-même d’un service à un autre.
En effet, le nouvel ennemis des enseignes de produits culturels est le téléchargement légal,
alors que les quatre gros marchés de produits culturels reculent, leur pendants numériques
progressent fortement entre 2011 et 2012 : + 80% pour le livre, + 22% dans la vidéo, + 21%
dans le jeu et + 14% dans la musique.26
Le phénomène prend également une autre dimension : la cannibalisation entre les différentes
formes de distribution au sein du secteur des produits culturels, entre grandes surfaces dédiées
aux produits culturels et magasins spécialisés. Le phénomène est le même entre les produits
et/ou secteurs de produits culturels, comme le prouvait l’étude, vu précédemment, sur les
tablettes et leur impact néfaste sur la consommation d’autres produits culturels payants.
❖ Les hypermarchés
Le secteur de la grande distribution dite alimentaire, est depuis plusieurs années un concurrent
indirect qui capte une grande part de marché des produits culturels.
Une enseigne comme Leclerc, qui grignote les "déserts" culturels, compte environ 200
Espaces Culturels sur le territoire français, devrait ouvrir une dizaine de nouveaux lieux en
2013. Selon la revue spécialisée LSA, les chiffres d'affaires des Espaces Culturels Leclerc,
!27
deuxième distributeur de biens culturels de l'Hexagone et de Cultura, (l'enseigne de loisirs
créatifs de la galaxie Mulliez), avoisineraient respectivement 880 et 300 millions d'euros.27
E.Leclerc, qui s’annonce comme le « relai » de la FNAC, ce qui montre que la grande
distribution prend de plus en plus d’importance de ce marché, d’une part.
D’autre part, ces affirmations sous-entendent que l’enseigne historique est en quelque sorte
condamnée, quoi qu’il advienne, au même sort que son concurrent Virgin.
Enfin, les magasins Game, placés en redressement judiciaire, ont souffert de la concurrence
des jeux dématérialisés mais aussi de la « guerre » face aux enseignes de la grande
distribution. Leur développement en matière de produits culturels ainsi que leurs prix défiant
toute concurrence en matière de jeux vidéo (en moyenne 5 à 10 euros moins chers en grande
surface type Leclerc).
Cependant, l’exemple de Carrefour Planet nous prouve qu’il n’est pas aisé d’intégrer un pôle
multimédia dans un magasin quel qu’il soit.
Créé en 2010 et disparue en 2012, cette nouvelle génération d’hypermarché était organisée en
8 pôles : marché, bio, surgelé, beauté, mode, bébé, maison, loisirs-multimédia) et proposait
des services inédits comme un service de garderie pour les enfants ou un service coiffure.
Carrefour Planète a échoué très rapidement du fait du manque de rentabilité et des coûts
importants engendrés par la mise en place et la gestion autonome de corners de marques
prestigieuses tel qu’Apple. En effet, ce cas d’entreprise rejoint l’idée de la complexité
grandissante que rencontrent les enseignes physiques de biens culturels.28
❖ Problématique
La complexité propre aux produits culturels est renforcée par leur perpétuelle évolution tant
au niveau de la demande, qu’au niveau de l’offre.
27 Lemonde.fr, 18/04/2013
28 Source : LSA
!28
Face aux évolutions technologiques et à la dématérialisation des produits culturels ?
Comment l’industrie française et la distribution dans ce secteur adaptent-ils leurs stratégies ?
Comment Virgin a tenté de gérer cette crise, et comment le font également ses concurrents ?
PARTIE 2
Virgin Megastore :
un des leaders de la distribution de produits culturels en France
A) Présentation de l’entreprise 29 :
❖ Le groupe
29 Source interne
!29
Le premier Virgin Megastore voit le jour en 1971 à Londres et celui des Champs Elysées en
1988. Virgin Mégastore est racheté en France par Hachette Distribution Service, filiale du
groupe Lagardère en 2001 qui n’en possède plus que 20% aujourd’hui, les 80% restant ayant
été acquis par une société d’investissement française : Butler Capital Partner.
❖ Le réseau30
Virgin, marque anglaise créée en 1971 par Sir Richard Branson, est arrivée en France en 1980
avec le label de musique. Virgin est venue s’implanter dans le décor étonnant du siège social
d’une banque aux Champs Elysées pour y ouvrir le plus grand magasin de musique du monde.
Cette ouverture, sous la conduite de Patrick Zelnik, fut une réussite marquante, le magasin des
Champs devenant très vite le lieu des lancements de grandes nouveautés du monde du
spectacle à Paris (événements uniques comme la distribution à minuit d’une nouvelle console
de jeux, dédicaces de grands auteurs ou de personnalités « people » comme mini-concerts
d’artistes en tournée). Ce grand magasin de 4500 m² est ouvert le Dimanche depuis le début :
l’ouverture du Dimanche est un combat de principe que Virgin a lancé et n’a jamais
abandonné.
A sa création en octobre 1988, le magasin des Champs-Elysées avait pour vocation de devenir
le plus grand magasin de musique du monde. L’offre était alors centrée sur la musique, la
vidéo, le jeu vidéo et le TNU (terminaux numérique).
Puis de nouveaux pôles se sont ajoutés :
-la librairie en 1989,
30 Source : Virginmegastore.fr
!30
-le Virgin Café en 1990 suite à la construction du deuxième étage : idée porté par Pamela
Zelnik qui se voulait représenter une passerelle entre les différents univers,
-la papeterie en 2001 avec l’absorption d’Extrapole qui présentait cette offre,
-le stand Virgin mobile, les pop-up et les divers espaces (espace de vente Smart Box ou un
espace dédié à l’impression de photos) ont été mis en place par la suite afin de compléter
l’offre du magasin.
L’activité des produits de loisirs culturels est marquée par l’importance du poids des
nouveautés. A titre d’exemple, 300 livres nouveaux sortent chaque mois quand 2 500 disques,
150 films et près de 400 jeux vidéo sont lancés dans le même temps. Vous faire découvrir le
plus grand nombre de ces nouveautés chaque mois, c’est la passion du personnel de Virgin.
Les magasins Virgin sont réputés pour leur ambiance décontractée et pour leurs animations
(330 événements s’y déroulent chaque année, de la rencontre avec un auteur au mini-concert
acoustique). Virgin s’est aussi installée sur la Toile avec virginmega.fr, site de téléchargement
de musiques et de films mais aussi de billetterie, de sonneries et de développement de photos
numériques.
La zone de chalandise d’un point de vente est la zone habituelle ou prévisionnelle (en cas
d’ouverture) de provenance de l’essentiel des clients de ce point de vente.
!31
Le contour de cette zone est influencé par les distances, les temps d’accès, l’attractivité du
point de vente et sa concurrence. La zone de chalandise est déterminée en fonction des temps
de déplacement et à un degré moindre, en fonction des distances. Pour le Virgin Megastore,
on divise la zone de chalandise par des courbes isochrones, étant donnée sa situation à Paris.
❖ Etude de l’environnement :
Le magasin étant ouvert 7 jours sur 7, avec une amplitude horaire de 14 heures, l’organisation
des approvisionnements est répartie par métier en fonction de la demande et des nouveautés.
!32
- Au quotidien, avec la mise en place de semaines ou périodes à thème, via de
nombreux partenariats avec Warner pour la sortie du dernier film Batman en DVD, un
masque géant Batman ornait la porte d’entrée principale et un concours du meilleur
déguisement sur le thème Batman a été organisé.
Enfin la PLV est l’un des points au centre de l’attention des équipes marketing et
merchandising afin de proposer une offre organisée et une signalétique claire et
compréhensible, différentes selon l’opération commerciale en cours (exemple : les soldes,
Noël…). (Voir annexe 2 : dispositif XXL hiver 12/13)
❖ Le plan de marchéage
Le plan de marchéage regroupe l’ensemble des décisions et actions marketing prises pour
assurer le succès d’un produit, service, marque ou enseigne sur son marché. Les décisions et
actions relatives au plan de marchéage sont prises dans 4 grands domaines qui sont :La
politique produit, la politique de prix, la politique de communication, la politique de
distribution. Ces univers d’actions du plan de marchéage sont également appelés 4 P à cause
des initiales de ces 4 termes en anglais (Product, Price, Promotion, Placement). Des "P"
complémentaires (People, Process, Physical support) ont parfois été proposés pour élargir le
champ du marketing mix. La mise en œuvre du plan de marchéage doit permettre d’atteindre
les objectifs découlant de la stratégie marketing.
!33
millions de touristes visites les Champs-Elysées tous les ans, 48% des ménages sont des
personnes vivant seules, 19% des familles ont 3 enfants, et enfin, le 8ème arrondissement
regroupe 10,7 % des emplois à Paris. Les deux catégories socioprofessionnelles les plus
représentées dans l’arrondissement sont les cadres d’entreprise et les personnes des services
directs aux particuliers.
❖ L’analyse externe
!34
L’analyse externe de MOFF :
Micro environnement
!35
Au niveau environnement géographique : Au niveau de la concurrence :
Forces Faiblesses
!36
Au niveau organisationnel : Au niveau organisationnel :
- allées larges, magasin « aéré ». -Le point de vente s’étend sur quatre
-Accessible par deux entrées (entrée niveaux ce qui peut perturber le client.
principale et entrée librairie). -Un seul point sanitaire situé au deuxième
-Ascenseur qui va jusqu’au deuxième étage. étage.
-Les caisses sont réparties dans le magasin, -Ordinateurs et caisses obsolètes
sur plusieurs niveaux -SIC peu développé (système d’information
-Style de management participatif et délégatif. commerciale).
-Très bonne répartition des taches à effectuer
Au niveau de la communication :
Au niveau commercial :
-Pas de plan média pour Virgin Megastore
-Gamme large et profonde : de nombreux en dehors du magasin.
univers (comme CD, DVD, téléphonie
mobile, librairie, papeterie, jeux vidéo…) et
qui proposent de nombreuses variétés de
produits par familles.
-Un site internet : permet de visualiser les
actualités et événements du magasin ainsi que
la carte de fidélité.
-opérations à thème et promotions régulières.
Au niveau environnement :
!37
B) Présentation des problèmes rencontrés par celle-ci
Comme nous l’avons vu dans les points faibles du marché, depuis quelques années, le secteur
de la musique (métier de base des magasins Virgin Megastore), connait une situation de crise
et affronte des problèmes économiques et technologiques tels que la dématérialisation des
produits culturels. Peu à peu cette situation ce généralise et atteint les autres secteurs du
marché. Nous allons voir maintenant que les points faibles du marché se transforment en réels
problèmes pour les acteurs du marché.
Les résultats sont très disparates entre les secteurs de la culture, du jouet et du multimédia
(ventes sur internet). Les spécialistes du jouet sont à la hausse, les distributeurs de produits
culturels sont en recul tandis qu’Internet poursuit son essor fulgurant.
C’est Amazon qui enregistre la plus forte progression du secteur de la culture, du jouet et du
multimédia, mais aussi de l'ensemble du classement des 100 leaders de la distribution, établi
par le cabinet PricewaterhouseCoopers et LSA, une hausse de chiffre d’affaires de 22%.
Chaque année, depuis quatre ans environ, il double ses parts de marché. Même sur le jouet, on
estime qu'il doit détenir à lui seul quelque 8% des ventes.
De même pour les distributeurs de produits culturels, le leader, la FNAC, est concurrencée,
voire dominée, par Amazon, tant en trafic qu'en volume de vente. Ainsi, la Fnac et
!38
Micromania voient leur chiffre d’affaires reculer de 3,2% en chiffre d'affaires en 2011. Virgin
Megastore, en recul de 6,5%, sort même du classement et pointe à la 103e place après avoir
perdu sept rangs. Seul Relay augmente ses ventes.
Il dit alors : "Les industries de la culture et des médias (le cinéma et l’audiovisuel, le livre, la
musique enregistrée, la presse et l’information), les arts et notamment les arts vivants,
plastiques et « dits » numériques, les industries de la communication (les matériels, les
télécommunication, le web), les industries éducatives (manuels traditionnels et numériques,
les sites de soutiens scolaire, les plates-formes et, plus généralement, tous les processus
conduisant à faire de la formation une industrie) connaissent de très importantes mutations ».
Ainsi, des rencontres se produisent entre les industries de la culture et des médias (ICM) et les
industries de la communication, qui recouvrent notamment l’Internet, les télécommunications
et les industries des matériels. Des synergies se créent et concourent à l’émergence d’un
ensemble que l’on nomme "les industries de la culture, de l’information et de la
communication (ICIC)".
Ceci nous conduit maintenant à étudier une autre des causes principales de notre
problématique, étroitement lié et cause directe de la première : l’explosion d’internet et son
influence ces dernières années sur les ventes de produits culturels en France.
!39
2°) L’informatisation et internet, cause 1ère de la dématérialisation
Avec 14% des Français choisissant le téléchargement, 23% qui regardent films et séries en
streaming (selon le Credoc), sans compter le piratage, c’est une véritable économie parallèle
qui s’est construite autour d’internet. La musique est particulièrement touchée, avec 30,4%
des ventes qui se font désormais en ligne. Les DVD mais aussi les livres sont de plus en plus
touchés.
❖ Le E-commerce
Les ventes sur internet ont atteint 45 milliards d’euros en France en 2012.
Le e-commerce s’ancre durablement dans les habitudes de consommation des Français. Tel
est le constat que l'on peut dresser à la lecture des résultats d’une étude publiée par la Fevad :
-Les ventes en ligne ont poursuivi leur croissance au cours de l’année 2012, atteignant
45 milliards d’euros, soit une hausse de 19% sur un an.
!40
-Les achats sur internet ont représenté 13,1 milliards d’euros au 4ème trimestre. Les
ventes de Noël (novembre-décembre) dernier, qui représentent 20% du chiffre
d’affaires de l’année ont atteint 9 milliards d’euros soit 19% de plus qu’à Noël 2011. 31
Ces progressions confirment la croissance globale des ventes en ligne.
De manière générale, les difficultés des distributeurs sont à lier avec les nouveaux modes de
consommation des produits culturels imposés par Internet et les supports dématérialisés. La
chute des ventes a surpris les acteurs traditionnels de la distribution, qui ont du mal à trouver
un nouveau modèle économique.
On constate que « les consommateurs boudent désormais les magasins et préfèrent acheter ou
télécharger (légalement ou illégalement) les CD ou les DVD sur Internet. Notamment les plus
jeunes (18-24 ans) qui sont 62% à regarder des films en streaming » selon le Credoc (Centre
de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie).
Enfin, selon le cabinet GfK, près d'un quart des Français a déjà acheté un produit culturel
dématérialisé.
Bon nombre d'enseignes ont déjà fait les frais de la double influence de la crise et de
l’inexorable poussée d'un e-commerce qui touche désormais à des degrés divers tous les
secteurs et qui va encore croître de l'ordre de 20% cette année.
Le nombre de commerçants contraints de subir l'effet de cette mutation numérique d'une
violence rare ne cesse de s'allonger.
En France, avant Virgin, Surcouf, magasin spécialisé dans le secteur high-tech, a disparu l'an
dernier, liquidé faute de repreneur, et Darty, leader de l'électroménager, accuse un recul de son
chiffre d'affaires de 3,9% au second semestre 2012.
!41
3°) La situation de Virgin Megastore
Comme nous l’avons vu, l’enseigne Virgin est confrontée depuis plusieurs années, comme
d'autres distributeurs spécialisés, à la chute de ses marchés traditionnels, comme les CD et les
DVD. En deux ans, le groupe a déjà réduit ses effectifs de 200 salariés et a fermé peu à peu
des magasins (en 2012 Metz et Toulouse). C'est désormais les 1.000 autres qui travaillent dans
les 26 derniers magasins français qui voient aujourd'hui leur avenir incertain. Victime du
téléchargement illégal, de la concurrence du e-commerce et de la dématérialisation croissante
des produits (musique, vidéo...), l'enseigne a réalisé un chiffre d'affaires en baisse de 3,2 %,
en 2011, tandis que son résultat opérationnel courant s'écroulait (-7,5 millions d'euros au
premier semestre 2012).
L’ensemble des paramètres : points négatifs du marché ainsi que l’évolution de ce dernier
conduisent à la situation de crise dans laquelle se trouve Virgin Megastore aujourd’hui.
!42
e-commerce qui profitent du fait que leur siège soit situé dans des pays disposant d'une
fiscalité plus favorable qu'en France.
Cependant d’après l’analyse de François Momboisse, président de la Fevad, pour qui « l'Etat
français n'a pas tort de dire qu'il existe une distorsion de concurrence liée à un problème de
fiscalité. Mais 99,9% des e-commerçants français ne sont absolument pas concernés par ce
problème », les difficultés actuelles de Virgin correspondent davantage à un changement des
comportements d'achats des consommateurs, désormais plus favorables au canal de vente
Internet. De même Fleur Pellerin met en cause le propriétaire de Virgin : « Un actionnaire qui
ne transforme pas une entreprise commercialisant des produits culturels, en ne l'adaptant pas
à l'ère numérique, est fautif ».
Si l’enseigne veut conserver ses clients surinformés et désormais capables de comparer les
prix en temps réel en magasin grâce à leur smartphone, elle n’a que peu d'alternatives. L’enjeu
et principale difficulté aujourd’hui pour Virgin Megastore, serait de s’aligner aux
cybermarchands en termes de tarifs. Cependant nous savons que cette compression des
marges serait synonyme d’une perte quasi complète de rentabilité.
!43
Une telle stratégie est très risquée d’autant plus que les recettes des activités commerciales
françaises d'Amazon sont allouées au siège européen du groupe au Luxembourg, où la
fiscalité est plus légère. Cette particularité fiscale permet à Amazon, ainsi à Apple, de
conserver des marges correctes sur la vente de musique en ligne. Pour les acteurs français
traditionnels, c'est un marché à faibles marges qui n’est pas rentable. Il est donc difficile pour
Virgin Megastore de rivaliser dans cette partie du secteur.
Enfin, certains tempèrent l'impact des géants du Net. On retrouve sur le site www.la-
croix.com les propos de Jérémie Herscovic, ancien consultant dans la distribution et président
de SoCloz, organisateur de shopping en ligne : « Certes Virgin subit de plein fouet les
difficultés du secteur, mais pour autant il ne faut pas en conclure que c'est le marché qui a tué
Virgin. C'est plutôt lui qui n'a pas su faire les bons choix et s'adapter aux évolutions ». Selon
lui, Virgin, contrôlé par le fonds d'investissement Butler Capital Partners, n'a pas su
renouveler à temps son offre de produits, s'accrochant à la trilogie CD-DVD-livres dans ses
magasins. Parallèlement, son offre en ligne, centrée sur le téléchargement, l'a mis en
concurrence directe avec le géant du secteur, Apple, et au piratage, l'empêchant de fait d'être
rentable.
Diverses méthodes ont été tentées ou envisagées par la marque afin de s’adapter au mieux aux
évolutions du marché. Parallèlement, les concurrents en ont fait de même.
Nous allons étudier les solutions qui ont été tentés et entreprises par Virgin Megastore, puis
celles de ses concurrents, en particulier la FNAC.
!44
Différentes pistes sont à étudier, l'une des premières étant celle de l'implantation. Dans le cas
de Virgin, le réseau de magasins est longtemps resté figé dans des métropoles régionales, où
l'offre culturelle est pléthorique. Les Megastore consacrent 8 % et 12 % de leur chiffre
d'affaires à payer des loyers trop élevés pour leurs enseignes en centre-ville, alors que la
moyenne du secteur est de 5 %.32
Puis, une nouvelle stratégie a été mise en place : la diversification de l’implantation des
magasins mais surtout la réduction des surfaces de vente.
❖ Internationalisation
Face à la crise du disque, Virgin Megastore n'a pas résisté : la part des CD ne représente plus
que 15 % de ses ventes en 2012 (contre 62 % en 1995). Après s’être réorienté vers de
nouvelles activités comme la papeterie, le groupe français a également développé une
politique de licences, principalement dans les pays du Golfe et du Moyen-Orient. " Les
royalties générées par ces franchises ont permis d'amortir l'effondrement ", analysait à
l’époque Jean-Noël Reinhardt, président du directoire de Virgin Stores.
32 Lemonde.fr, 18/04/2013
!45
La marque annonçait 337 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2007 (+ 4,1 %), et un accord
de douze ans a été signé en 2008 avec le groupe libanais Azadea, qui avait déjà ouvert 11
Virgin Megastore depuis 2001 à Dubaï, au Qatar, au Koweït, en Egypte et qui prévoyait
d’ouvrir 10 autres magasins jusqu’en 2010.
Le chiffre d'affaires à l'international, était alors estimé à 150 millions de dollars, et devait
doubler en cinq ans. Poussés par la culture hype, les Virgin made in Orient ont connu une
croissance à deux chiffres : l'électronique mobile et le multimédia représentant 55 % des
ventes.33
La création d’expérience occupe désormais une place centrale dans la stratégie d’offres des
organisations, y compris dans le secteur culturel car la recherche d’expérience est un moteur
important du comportement du consommateur. Dans notre cas, il s’agit d’organiser des
événements, « classiques » d’une part, mais aussi de plus en plus participatif avec le public,
comme par exemple l’organisation d’un cours de cuisine en partenariat avec le Virgin café. Le
but est de renforcer l’interaction « lieu-objet » afin de multiplier l’expérience culturelle vécue.
En effet cette stratégie suit l’adage : « Impose un message et le public l’oubliera, montre-le et
il s’en souviendra peut-être, implique-le et il l’adoptera ».34
❖ De nouveaux concepts :
o la Red Box35
34Source : recherche en marketing des activités culturelle, édition Vuibert Page 218
!46
En novembre 2008, Virgin Megastore lance un nouveau concept dans ses magasins : les
espaces Red Box. Red car il reprend la couleur rouge de l’enseigne et Box parce qu’il se
développe sur des petites surfaces de 80 à 100 m2.
Cet espace propose une offre d’objets plaisirs innovants et inattendus édités en petites séries
(moins de 200 pièces).
Contrairement aux corners et pop-up, il s’agit bien dans ce cas de la mise en place d’un
nouveau rayon, propre à Virgin et qui est permanents.36
Un corner est un espace de vente spécifique dédié à une marque dans un grand magasin de
type BHV ou Nouvelles Galeries. L’espace de vente est généralement animé par des vendeurs
salariés de la marque.
Cette stratégie à pour but de développer l’offre et de la renouveler afin d’attirer l’attention du
client. Les porteurs de la carte de fidélité sont avertis des nouveautés en magasins et donc des
nouveaux espaces de vente du magasin
36 LSA, 07/11/2008
38 Source interne
!47
o VIRGINMEGA.FR :
Virgin a fait le choix de développer un site avec une offre exclusivement disponible en
téléchargement en location de contenu. Sur Virginmega.fr , en 2012, le numérique ne pesait
encore que 10 millions d'euros, soit à peine 4 % du chiffre d'affaires et une offre qui répond
aux attentes du marché de la musique.
Le site de téléchargement propose une large contenu éditorial, des animations et prescriptions
constituant une force pour Virgin. En effet, plus d'un million de visiteurs parcours le site
chaque mois. Le site possède plus de 9 millions de titres musicaux compatibles avec tous les
lecteurs, tels que l’iPod, Archos, Creative...
Mais aussi des titres gratuits que les utilisateurs peuvent découvrir chaque semaine, et
également des compilations de 100 titres pour seulement 5€.
Il s'agit d'un catalogue musical complet, issu des 4 majors et de tous les indépendants du
marché.
- soit pour un montant de 4.99€ par mois, compatible avec PC ou Mac, écoute illimitée
et sans publicité,
- soit un montant de 9.99€ par mois, compatible avec PC ou Mac, une écoute illimitée et
sans publicité, utilisable même hors connexion, et sur Smartphone et Tablette.
!48
Les vidéos représentent le plus gros catalogue de films de France, devant Canal Play et Tf1
vision, et proposent toutes les dernières nouveautés du cinéma disponibles seulement 4 mois
après leurs sortie en salle, pour 3.99€ la location de 48h et 14.99€ le téléchargement définitif.
Le site permet également de bénéficier de la meilleure offre en VOST (version original sous
titrée) en France. Enfin il donne accès à plus de 20 000 clips musicaux, ainsi que des concerts
filmés, en partenariat avec iConcert, via PC et box Numéricâble.
En littérature, Le Cybook Odyssey créée par Virgin est l'un des meilleurs e-reader du marché.
C'est aussi la plus belle librairie digitale en titres français payants, puisqu'il y a plus de 95 000
références littéraires, comprenant 98% des éditeurs français.
L'offre digitale propose également 65 000 titres récents en anglais, dans tous les genres, tels
que le Roman, l'essai, la biographie, le pratique, le tourisme etc.
Enfin, elle offre aussi une large gamme de BDs et Mangas, et des milliers de livres gratuits.
!49
Politique d’optimisation des interactions des fans :
L’ensemble des fans de Virgin ont 12 459 724 amis, qui ont en moyenne 136 amis. Ce nombre
de fans donne la possibilité à l’enseigne d’être visible en moyenne à 12 459 724 personnes
supplémentaires. L’objectif ici est d’optimiser les interactions des fans pour être visible auprès
de cette source potentielle de nouveaux fans.
Twitter
Twitter est un réseau social (ou microbloggage) permettant à des utilisateurs d'envoyer
gratuitement des messages courts, soit par messages instantanés, soit par SMS.
Instagram
Instagram est une application permettant le partage de photos avec son réseau d'amis sur
plates-formes mobiles, ainsi que l'ajout de commentaires sur les clichés des autres utilisateurs.
Twitter et Instagram sont donc des outils relationnels favorisant la création de liens au
sein d'une communauté.
!50
2°) méthodes de la concurrence
Nous allons maintenant exposer une partie des stratégies mises en place par les concurrents de
Virgin, afin de palier aux problèmes liés à la dématérialisation des produits culturels. Nous
prendrons principalement la FNAC en exemple, premier concurrent de l’enseigne mais aussi
du fait des nombreuses actions qu’elle a mises en place ces dernières années.
❖ Diversification de la géo-localisation :
La Fnac (groupe PPR) a choisi d'ouvrir des succursales dans les gares et les aéroports,
récupérant les magasins Hachette, c'est-à-dire des ex-Virgin.
L'enseigne développe également la franchise, stratégie qui sera "privilégiée en 2013 pour
poursuivre [son] développement, notamment dans les villes de taille moyenne", selon son
PDG, Alexandre Bompard,. La stratégie peut se révéler payante à un autre niveau. "Quand la
Fnac s'installe dans un endroit où elle n'était pas présente jusque-là, les ventes sur son site
Internet bondissent de 15 % à 20 % dans la région", souligne Jean-François Palus, directeur
général délégué du groupe PPR. L'implantation locale participe à la notoriété de l'enseigne, et
permet aussi de faciliter la distribution des commandes réalisées en ligne, que les clients
peuvent venir chercher en magasin.39
De même, dès 2011, un plan d'action baptisé « Fnac 2015 », a été déployé, avec comme
grandes lignes, d'élargir l'offre produits aussi bien culturelle que technologiques, en basculant
dans le même temps sur un modèle centré sur le client et notamment les familles.
Les principaux leviers utilisés sont :
39 Lemonde.fr, 18/04/2013
!51
- l'accroissement de son réseau de magasins (30 ouvertures programmées en cinq ans),
- le renouvellement de leur concept,
- l'ouverture d'un univers enfant dans chaque point de vente, et naturellement,
- l'accélération de la stratégie digitale multi-canal en créant des ponts entre l'activité
web (15% du CA de l'enseigne), mobile et les points de vente.40
❖ Introduction en bourse
La Fnac s'est lancée dans la vente en ligne dès 1999, soit un an avant l'arrivée d'Amazon en
France. Les ventes sur Internet de l'enseigne ont atteint 388 millions d'euros et génèrent
désormais 14 % du chiffre d'affaires, les consommateurs n’hésitant plus à faire leurs achats
sur internet.
La création de ce site marchand est une réelle réussite pour la FNAC : selon une enquête
récente, un acheteur en ligne sur deux se déclare client de la Fnac, et la moitié d'entre eux
affirment faire des achats à la fois en magasins et en ligne. Avec 17 % des votes, la Fnac est
l'enseigne multi-canal préférée des web-acheteurs français.
40 SOURCE
41 Source : LSA 18/10/20112
!52
Pour alimenter ses linéaires, la Fnac s'appuie sur des partenaires : 00h00.com et Mobipocket
qui lui fournissent des livres et des périodiques digitalisés. Afin de maîtriser les marges
commerciales, la Fnac discute directement avec les éditeurs traditionnels pour la distribution
en ligne de leurs ouvrages. Côté logiciels, Softgallery, société spécialisée dans la vente de
logiciels, apporte à Digifnac une centaine de références.
Nous verrons dans la partie recommandation stratégiques, l’analyse des points forts et des
pièges à éviter lors de la création d’un site marchand.
❖ Evénementiel et communication
Autre tendance palpable chez toutes les enseignes : les rencontres avec les auteurs. Elles
imitent en cela leurs concurrents indépendants, les librairies comme Mollat à Bordeaux,
Ombres Blanches à Toulouse, Sauramps à Montpellier, Dialogues à Brest ou Kléber à
Strasbourg. Précurseurs dans cette démarche, elles s'ancrent dans l'actualité culturelle de leur
région grâce à une stratégie événementielle : rencontres, blogs, vidéos et prix à la clé. Cet
aspect événementiel est largement repris par la FNAC.
L’image d’une marque ou d’une enseigne est capitale pour sa réussite. Elle est souvent liée à
la gamme ou à la qualité des produits proposés en magasin. La spécialisation est une tendance
de fond chez les distributeurs. Cultura s'est recentré sur les loisirs créatifs. Et le Furet du Nord
mise sur le segment "scolaires".
Chez Leclerc, alors que le CD était considéré comme un produit d'appel au moment du
lancement des Espaces culturels, il y a vingt ans, il a presque disparu des rayons, rappelle
Marc Bourreau. Il a été remplacé par le livre, qui résiste mieux. Une série de prix (roman,
découverte et polar) a même été lancée en 2012.
!53
On observe cependant que malgré les efforts déployés par certains pour se renouveler et se
repositionner, la démarche peut être mal perçue par les consommateurs.
Ce "problème" d’image touche par exemple la Fnac, qui est accusée de vouloir se
transformer en "petit Darty". L’enseigne a engagé un vaste repositionnement, avec une
extension de sa gamme de produits, s'ouvrant au petit électroménager et aux enfants.
Conclusion
Après avoir exposé l’ensemble des actions commerciales et des stratégies mises en place en
termes de marketing et de communication de Virgin Megastore et de ses concurrents, nous
allons faire le bilan de la situation son concurrent majeur, la FNAC.
❖ La FNAC
En dépit de tous ses efforts, rien n'y fait, en 2011, son chiffre d'affaires a baissé de 3,2% par
rapport aux 4,47 milliards générés en 2010. Les conséquences sont lourdes : un plan
d'économies de 80 millions d'euros comprenant des réductions de frais généraux et la
suppression de 310 postes en France, a été mis en place début 2012.
La FNAC dans une position délicate, a été mise en vente par ses dirigeants. Puisqu'aucun
repreneur ne s'est manifesté pour la reprise de la chaîne de magasins, le groupe PPR a décidé
d'effectuer une scission (manœuvre économique qui consiste à distribuer aux actionnaires de
!54
PPR des actions de l'entreprise Fnac lors de son entrée en Bourse, à raison d'une action pour 8
titres PPR détenus).
L'enseigne se retrouvera donc partagée en 15 764 588 actions, réparties entre Artemis, la
société qui rassemble les participations du groupe Pinault-Printemps-La Redoute, et d'autres
fonds d'investissement. Artemis s'est engagée à conserver pour 2 ans au moins ses actions
Fnac. Cependant aux vues de la mauvaise situation des enseignes culturelles, qu'il s'agisse de
Chapitre ou de Virgin on peut se demander si les actionnaires qui réceptionneront les actions
ne vont pas chercher à les revendre au plus vite.42
PARTIE 3 :
Recommandations stratégiques :
Renforcer la communication, conjuguer l’offre virtuelle et l’offre physique
A) Recommandations stratégiques
Nous verrons dans cette partie quelles recommandations stratégiques pourrait-on (pour ne pas
dire aurait-on pu) faire à l’entreprise Virgin Megastore, afin de pouvoir survivre face à la
vague Internet.
!55
Comme nous l’avons vu précédemment, l’esprit Virgin s’est toujours basé sur la créativité,
l’originalité et la cible principale est restée les jeunes. De plus, la vocation première des
Virgin en France était de vendre de la musique. Ainsi, restée dans la même « ligne de
conduite » qu’à son ouverture, la société n’a jamais voulu se diversifier dans les produits de la
consommation courante tels que l’électroménager à l’instar de son concurrent principal, la
FNAC. Aujourd’hui on s’aperçoit que malgré la mauvaise position de la FNAC sur le marché,
l’entreprise résiste encore à la pression des pureplayers, et ce en partie grâce à cette
diversification. Nous allons voir par la suite que des formes de diversification alliées à des
partenariats seraient aisément réalisables. La marque aurait pu ainsi proposer des biens de
consommation culturels tout en respectant les divers slogans de Virgin à travers le temps
comme « la culture du plaisir » par exemple.
❖ Partenariats
Il s’agirait de créer un partenariat avec les enseignes bénéficiant d’un fort taux de ventes et de
notoriété : par exemple créer un espace qui se rapprocherait de l’esprit Cultura, c'est-à-dire un
espace tourné vers les enfants : les loisirs créatifs et jouet. Ce partenariat avec un enseigne
telle que Toy’R’us prendrait la forme d’un corner.
Si la culture fait grise mine, le jouet reste enjoué : à l'exception notable de King Jouet qui
ressort en 112e position, les spécialistes du jouet s'affichent tous en progression.
« Jusqu'à maintenant, le marché du jouet s'est toujours montré résilient grâce à plusieurs
facteurs : le dynamisme de la natalité en France, l'habitude des parents à préserver au
maximum, et ce même en période de crise, le budget destiné à gâter leurs enfants et le fort
!56
point d'ancrage calendaire que représente Noël », analyse Gilles Mollard, directeur général
de Toy 'R'us France.
Même si le jouet n’a pas encore subi autant la dématérialisation, là aussi, le circuit internet
devient un concurrent de taille pour les spécialistes. Toys'R'us a, après les pionniers JouéClub
(1997) et King Jouet (1999), lancé il y a deux ans son site marchand.
« Sur ce canal, nos ventes sont en croissance de 30%, et le chiffre d'affaires dégagé classe
notre site dans le top 5 de nos points de vente en France », détaille Gilles Mollard. Toys'R'us
a également progressé de 4,8% avec 44 magasins en 2011.
« Nous avons continué notre développement en 2012 et allons ouvrir, fin septembre 2013,
notre 47e magasin en région parisienne. Et comme nous ne sommes pas présents partout,
nous avons calculé qu'il nous reste encore 30% du territoire national à couvrir », précise
Gilles Mollard.
!57
En effet, les magasins Virgin ne sont situés quasiment qu’en centre ville de grosses
agglomérations ou en centre commerciaux. Cependant il faut pouvoir répondre à la demande
de « tous les français » et ce, peu importe où ils habitent.
C’est grâce à ce type de veille que l’on peut créer ou améliorer un site de vente de produits
culturels. Nous pouvons, après avoir analysé les résultats de l’étude, apporter des
recommandations stratégiques à l’équipe VirginMega.
❖ La navigation
Le meilleur taux de satisfaction pour la navigation est de 55% pour le site de la FNAC, il est
donc clair qu’une partie considérable du travail doit se faire sur ce point et que la marge de
!58
manœuvre est importante. Le moteur de recherche doit être clair et précis en terme de
recherches possibles afin d’éviter le piège dans lequel est Amazon : les internautes déclarent
que la navigation est fantastique… lorsque l’on sait ce que l’on veut. L’accompagnement dans
l’affinage de ses recherches doit être constant.
L’accent doit réellement être mis sur les informations données pour chaque produit du
catalogue, c’est un point fort de ce marché en ligne. En effet, c’est d’une part un élément
décisif dans l’acte d’achat pour les consommateurs, d’autant plus que les acheteurs ne peuvent
alors pas obtenir de conseils directs, ni avoir de contacts physiques pour des achats qui
demandent habituellement un minimum d’investissement et de réflexion. Et c’est, d’autre
part, un point sur lequel les concurrents ont beaucoup travaillé et sont tous en positif. C’est la
FNAC qui est en première place selon les internautes avec 65% de satisfaction, avec un score
général évalué à 68%.
.
❖ Confiance et confidentialité
Autre item considéré comme positif : la confiance liée à la confidentialité des données
personnelles qui ressort à 65%. Ce résultat montre la capacité des sites à rassurer leur
clientèle, donc à développer davantage leur e-business, notamment pour la Fnac et Amazon,
qui décrochent la première place avec 71% de satisfaction. Ces scores témoignent de
l'expérience croissante des consommateurs vis-à-vis de ce nouveau canal qui, peu à peu,
parvient à s'assurer la confiance des utilisateurs mais également de l'impact d'une forte
notoriété en termes d'image de marque.
!59
La confiance dans les avis des internautes est également un point fort dans la création d’un
site internet marchand. Il obtient un score de 61% de satisfaction. C'est la preuve de l'intérêt
qu'ont porté les enseignes à cette option en surfant sur la tendance de la « transparence » des
entreprises ainsi que le résultat d'un travail effectué sur la lisibilité de ces avis, auxquels les
internautes accordent beaucoup d’intérêt.
La clarté de l’offre et l’accès aux produits est également un point décisif dans l’acte d’achat et
sur lequel l’ensemble des concurrents pêchent tous. Il s’agit là d’une occasion de se
démarquer. En effet, les internautes jugent l’accès aux produits sur les sites des concurrents,
comme un parcours du combattant, et ce malgré la qualité des fiches produits. Les utilisateurs
souhaitent accéder rapidement à un objet qu’ils désirent sans avoir à faire un effort de
recherche. Il faut faciliter la vie du client et non vouloir l’impressionner.
❖ Service client
Les internautes sont également très critiques vis-à-vis de la présentation du service client, qui
atteint à peine 51% de satisfaction pour l’ensemble des concurrents. Seul Amazon, dépasse la
moyenne, avec un peu plus de 60%. L’objectif principal d’un site marchand est de convertir
les internautes en cyberacheteurs. Le service client représente un enjeu primordial dans cette
quête afin de « réassurer » le passage client sur le site. Enfin, un bon service client est vecteur
d’une bonne image de marque.
❖ Flexibilité de navigation
!60
des participants, une fois arrivés à la fin d’un parcours dont la navigation n’a pas été fluide,
n'envisageraient pas de consulter ces sites pour de futurs achats. « Si les gens peinent à
trouver ce qu'ils veulent, c'est la preuve que les outils sont mal mis en œuvre, et peu ou mal
adaptés aux cibles. Au final, c'est de la perte en ligne et une érosion du capital de la marque.
Qu'elle qu'en soit la force », conclut Jean-Pierre Le Borgne43
On cite souvent les Etats Unis où la moitié des librairies ont disparu mais, dans le même
temps, une multitude de prestataire de POD ont été créés, des millions de livres nouveaux ont
été imprimés et vendus. Les libraires et les éditeurs français peuvent apprendre de cette
expérience, et se sauver en se tournant vers la POD. C'est ce que fait l'enseigne Chapitre.com,
en proposant à ses lecteurs, en réédition, 230000 ouvrages du fond numérisé Gallica de la
Bibliothèque Nationale de France (BNF) sur son site internet comme dans ses librairies
physiques, ou bien CNRS Éditions, avec sa collection CNRS Éditions @, qui publie nombre
d'ouvrages scientifiques qui n'auraient pas vu le jour sans elle. Toutes deux tirent parti de la
POD.44
Nous savons aujourd’hui que l’offre virtuelle est incontournable dans notre secteur et qu’il
faut d’une manière ou d’une autre être présent sur ce segment.
Comme nous l’avons vu avec le modèle de la FNAC, un site marchand augmente la visibilité
de la marque et peut apporter de nouveaux clients physiques (en plus du chiffre d’affaire
43 Source : www.LSA.fr
44 Source : http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/02/11/oui-le-livre-peut-sauver-virgin
!61
souvent important dégagé par le commerce en ligne). De plus le site qui requiert moins de
personnel et des locaux qui peuvent être situé en dans des lieux moins attractifs que les
magasins. Les bénéfices sont immédiat : loyers moins chers, coûts de stockage moindre du
fait d’une meilleure gestion des stocks.
❖ Étudier l’audience
Il s’agit de faire une étude de public afin de connaître ses consommateurs, leurs attentes et
leur vécu. L’objectif est de pousser à l’extrême la personnalisation de l’offre et de donner des
avantages adaptés aux besoins de chacun pour fidéliser. Les bénéfices sont d’une part
l’augmentation des ventes et, d’autre part, l’anticipation de la demande afin de prévoir le type
et les volumes de consommation à venir.
Il est impossible de nier, que de tous les médias, la télévision est le média ami des enfants qui
domine largement ses concurrents, tant du point de vue de la notoriété que l’intérêt.
En effet, l’activité télévisuelle occupe aujourd’hui la première place des loisirs d’intérieur des
enfants. En France, la durée d’écoute est en moyenne de 2h12/ jour. Les enfants sont attirés
par l’offre croissante des chaines et stimulés par la possibilité de regarder leur programme
préféré via des services télé de rattrapage
!62
On utilise beaucoup le marketing viral, surtout avec les nouvelles technologies. En effet,
grâce à internet, les agents recherchent un type particulier d’enfant (cool et influent), lui
offrent leurs produits, et celui-ci, en les portant, va faire connaître la marque. Cette technique
est beaucoup plus moderne et tend de plus en plus à se propager.
Pour toucher le plus grand nombre il faut maintenant créer le buzz.
Une troisième façon de communiquer propre aux enfants et encore plus récente c’est de
pousser la porte des écoles. Effectivement, depuis peu, les entreprises négocient une entrée
dans l’école en échange de matériel scolaire, informatique, d’argent ou autres. Exemple : Bic
qui vend des tablettes aux écoles maternelles. Les entreprises prennent de plus en plus
conscience du potentiel qu’offrent les milieux scolaires pour la promotion de leur marque et
de leurs produits. L’école donne accès à un public captif composé de jeunes et suppose un
accord tacite des professeurs et du système.
Le terme « d’enfant roi » apparaît depuis quelques années et résume la place de l’enfant dans
le processus d’achat des ménages, et ainsi l’importance qu’il représente de plus en plus aux
yeux des marketeurs.
On note également une évolution majeure du travail, chez les parents ainsi que l’augmentation
des familles monoparentales. De plus, les femmes s’émancipent et prolongent leurs études, les
couples se forment plus tardivement et ont moins d’enfants. De ce fait, l’enfant est fortement
désiré et parfois unique, il est plus écouté et choyé. Les parents dépensent dix fois plus qu’il y
a quinze ans pour leur faire plaisir et palier à la culpabilité qu’ils éprouvent du fait du manque
de temps (emploi du temps chargé…) : 80%, ils consacrent un budget de 300 euros par enfant.
!63
Ils ont donc un pouvoir d’achat puissant puisqu’il augmente trois fois plus vite que celui des
parents. Grâce à son argent de poche, l’enfant consomme en toute autonomie dans quatre
secteurs majeurs qui le concernent directement : l’alimentaire, les cosmétiques, l’habillement
et les loisirs (auxquels on peut y associer également les jeux vidéos, la téléphonie et internet).
On cherche ensuite à toucher l’adolescent, qui est également un acteur majeur de notre société
de consommation actuelle.
L’ado a besoin de faire partie d’une tribu. Celle-ci va jouer le rôle d’une structure d’accueil
dans laquelle il va se réfugier, s’épanouir et former sa personnalité. Il va chercher parmi ceux
qui sont ses semblables et qui rencontrent les mêmes difficultés que lui, un appui, un soutien,
une compréhension due au fait qu’ils vivent une situation semblable à la sienne. Le groupe est
formé par affinités, similitudes. Les différents membres partagent une culture et des valeurs
semblables, souvent issues du sport ou de la musique. C’est pourquoi les groupes ainsi formés
sont souvent identifiables par le code vestimentaire choisi, la musique écoutée ou le sport
pratiqué.
Il faut donc effectuer d’une part, un travail de recherche sur ces tribus, leurs modes de
consommation et leurs attentes (dans notre cas on va se focaliser sur la musique, les films,
livres…), et d’autre part, on adaptera l’offre et surtout la communication aux jeunes
consommateurs selon qu’ils soient : prescripteurs, adopteurs précoces, suiveurs ou adopteurs
tardifs.
Tout comme les marques qui doivent descendre dans les rues afin d’anticiper ce qui sera porté
ou consommé demain, l’enseigne doit effectuer un travail de veille constant.
Ce type de procédé donne lieu au développement du « street marketing ».
Les ados sont une cible privilégiée pour tous les dispositifs de communication extérieure :
web, vidéo marketing viral : « street is my media ».
!64
Les jeunes sont très réceptifs à ce type de communication du fait de leur surexposition : 100
% des ados sortent tous les jours (contre 80% pour les adultes), ¼ des 11-19 ans ne rentrent
pas tout de suite après les cours et 53% prennent les transports en commun.
De même une large majorité est initiée aux nouvelles technologies : 95% des 11-19 ans
surfent et 2/3 se connectent tous les jours, 64% des 11-19 sont inscrits sur un réseau social,
C’est une frange de population hyper mobile, hyper communicante, et est réceptive à de
multiples canaux.
Les recommandations portent sur l’organisation d’animations dans les centres commerciaux,
de l’affichage dans des lieux stratégiques (75% des ados sont plus attentifs à la pub dans des
lieux de rendez-vous privilégiés comme les bars et restaurants), la mise en place d’invitations
VIP à un mini concert ou à une dédicace.
Ainsi entre 60 et 90% d’entre eux se sentent concernés par ces « events », 92% en parlent à
leur entourage, tout en sachant que 6% des gens achètent telle ou telle marque ou vont dans
tel lieu selon les conseils de leurs amis.
Il faut que la marque soit en quelque sorte visionnaire, et soit présente où il faut, quand il faut.
Il faut être présent sur le terrain et donc pour notre cible, organiser ou participer à des
événements dans de rue, comme par exemple Nike qui avait organisé avec Playstation un
tournoi de jeux vidéo au cœur d’un quartier défavorisé : il s’agit du principe de « l’undercover
marketing ». Dans les 90’s, il avait pour objectif de d’approcher le consommateur sans que
celui-ci ait conscience de la démarche commerciale.
Il ne faut cependant pas surestimer le pouvoir du street marketing, il s’agit d’un levier qui doit
être accompagné d’autres actions marketing et de communication.
Outre le street marketing, il existe un autre type de stratégie appelé « collège marketing », qui
est encore rare en France. En Angleterre ou aux US, les élèves sont habitués à côtoyer les
!65
marques et ce de manière quotidienne. Les marques peuvent communiquer dans les
établissements selon trois méthodes :
- Indirect : event,
- Direct : pub,
- Globale : pub et event.
Pour le cas Virgin il serait aisé d’adapter cette stratégie marketing avec la papeterie, les livres
ou encore les tablettes ou d’autres produits multimédia qui touchent directement les
adolescents.
Aujourd’hui, les publicités à la télévision ont beaucoup perdu de leur impact sur les
consommateurs plus matures. Pour palier à ce problème, nous recommandons d’utiliser
comme outils la palette de TIC (technologie de l’information et de la communication, internet
par exemple) afin de développer le dialogue, la confiance. L’entreprise doit donner des
avantages pour fidéliser.
!66
4°) Un nouveau concept totalement innovant sur le marché
D’après le projet initial, le souk culturel s'étendrait sur une surface d'environ 4000 m2 au sein
des 10 000 m2 d'espace commercial prévus. Ces données sont complètement transposables au
cas Virgin Megastore Champs-Elysées. En effet, la surface de vente du magasin est d’environ
4 500 m2 et il se situe au à côté d’une galerie commerçante qui est possédée par le même
propriétaire : le fond Quatari : Qatar Investment Authority.
!67
Le reste serait donc composé d’espaces commerciaux plus traditionnels qui s’articuleront
avec ce secteur par le biais d’une animation culturelle et ceci dans le but d’inciter les
boutiques à s’ouvrir sur l’espace public et proposer une offre originale.
Ce nouveau type de point de vente ne regrouperait plus les produits par métier mais par
« éditeur » ou par thème. Il faut mêler les marques et les produits, les contenants et les
contenus. Avec des livres, des salles de cinémas, des restaurants (comme l’avait imaginé
Virgin), des boutiques exploitées par des marques, et par les grands noms d’Internet, mais
aussi des CD et des DVD. Ce serait le mariage très attractif pour les visiteurs et les industriels
du hardware et du software.
Le souk serait décliné selon plusieurs approches de produits culturels image, livre, musique.
L'intention est de renouveler l'offre en profondeur.
L’idée de ce concept novateur serait donc de créer un espace de vente de produits culturels « à
dimension humaine », dans lequel l’échange et le contact seraient privilégiés et suscités. Il
faut proposer une sélection pointue pour créer une offre réellement distincte et s’imposer
comme un lieu de référence, vivant et animé avec une programmation artistique différente des
traditionnels shows cases et séance de dédicace.
Cette dynamique doit être étendue à l’ensemble du projet commercial en proposant une charte
d’animation pour l’ensemble des pôles présents en magasin, dans l’optique d’offrir un cadre
ludique additionnant création, loisirs et offre commerciale traditionnelle et originale.45
On pourrait enfin imaginer un projet qui reprendrait d’une certaine façon, le principe des
Grands Magasins comme le Printemps, le BHV ou les Galeries Lafayette.
d’un point de vue financier, le projet serait viable. Le fort loyer des Champs-Elysées serait
!68
amorti par un système de location d’espace aux différentes marque ou maisons d’éditions qui
souhaiterait avoir une visibilité sur la plus belle avenue du monde.
En effet, nous savons que les structures de distribution de produits culturels physiques sont
aujourd’hui en passe de s’essouffler. De plus, l’accélération du changement profond des
habitudes de consommations modifient profondément l’organisation et la stratégie de
nombreuses enseignes, suggérant la mise en place d’un système commercial alternatif revu et
corrigé.
Cependant, le projet de Patrick Zelnik est beaucoup critiqué, de part le manque de volet
économique de son projet. De plus, à l’heure à laquelle le tribunal de commerce étudie les
propositions des repreneurs, il n’y en a aucune venant de M. Zelnik Nous verrons dans les
prochains temps si le projet voit le jour réellement.
B) Réponse à la problématique
❖ Rappel de la Problématique
!69
situation. Nous verrons pour finir, que cette problématique en soulève naturellement d’autres
questions pour l’avenir.
Aujourd’hui nous voyons que dans les faits, les entreprises peuvent adapter leurs stratégies
pour survivre quelque temps. Cependant les dirigeants sont encore trop frileux et ne
travaillent pas à un réel changement en profondeur.
Après avoir tenté par tous les moyens de relancer les ventes et le commerce, le fond Capital
Partner Butler, a décider de déposé le bilan de l’enseigne. Le tribunal de commerce a dû alors
décider de procéder soit à une liquidation a effet immédiat, soit à une période de redressement
d’observation appelé redressement judiciaire.
!70
Dans le cas présent, un période de 4 mois de redressement judiciaire a été mise en place.
Une procédure de redressement judiciaire ouverte à tout débiteur mentionné aux articles L.
631-2 ou L. 631-3 qui, dans l'impossibilité de faire face au passif exigible avec son actif
disponible, est en cessation des paiements. Le débiteur qui établit que les réserves de crédit ou
les moratoires dont il bénéficie de la part de ses créanciers lui permettent de faire face au
passif exigible avec son actif disponible n'est pas en cessation des paiements.
Au cours de cette période, non fructueuse, le tribunal décide d’offrir la possibilité à chacun de
reprendre un ou plusieurs magasins en ouvrant des data room pour chaque magasin. Un
constat se dégage lorsque les propositions sont faites, personne ne reprendra Virgin tel quel.
Une majorité des employés vont donc être licenciés.
Le tribunal de commerce statuera le 23 mai 3013 sur les différentes propositions de reprises et
les attribuera ou non, et annoncera la fermeture des magasins.
Cependant, il est important de noter qu’à la suite de cette étude, un constat s’est dressé du 13
au 15 mai 2013: l’affluence massive des clients en magasin lors d’une grande opération de
déstockage : tout à moins 50 %. Nous pouvons donc conclure que malgré tout, les produits
culturels, et pas uniquement dans l’univers multimédia, sont toujours très demandé par le
public, le problème majeur du secteur d’activité reste les prix trop élevés pour les clients à
l’heure de la dématérialisation et des nombreuses possibilités de gratuité ou quasi-gratuité des
différents produits phares d’un magasin tel que Virgin Megastore.
!71
De même, Decitre, qui a choisi de placer tous ses pions dans le développement internet (lien
Abonnés), en paye le prix. En début d'année, le libraire a dû fermer les portes de sa boutique
historique, place Bellecour à Lyon. Une erreur pour les experts comme Yves Marin analyste
du cabinet de conseil Kurt Salmon selon qui la part d'Internet ne dépassera pas 20 % du total
de la distribution culturelle. "On est clairement dans une phase d'écrémage, juge l'analyste.
Mais tant que les magasins offriront davantage que du libre-service, ils ne devraient pas
disparaître."
Amazon, Google et Apple, monstres transnationaux, invincibles et sans visage, vont tout
emporter. La seule solution qui resterait à Virgin et ses pareils serait-elle uniquement la
papeterie, la vente de produits Disney ou Apple ?
!72
CONCLUSION: (1 à 2 pages)
Nous avons dans cette étude, essayé de comprendre les mécanismes, enjeux et difficultés du
secteur de la vente des produits culturels physiques et virtuels à travers la problématique
suivante : face aux évolutions technologiques et à la dématérialisation des produits culturels,
comment l’industrie française et la distribution dans ce secteur adaptent-ils leurs stratégies ?
C’est le cas Virgin Megastore qui a orienté et rendu concret l’ensemble de l’étude.
Le travail de recherche a porté sur l’historique du marché des produits culturels, leur
dématérialisation progressive ainsi que les actions qui ont été menées de toutes parts afin de
composer avec cette évolution. Puis un travail de recommandation stratégique a porté sur un
ensemble d’actions possibles qui apporteraient un nouvel élan à l’ensemble des enseignes
culturelles françaises.
A court terme on peut s’attendre à ce que les modèles et problématiques actuelles perdurent
au sein d’une économie de plus en plus marquée par la dématérialisation. Cependant les
anciens formats ne devraient encore cohabiter que seulement quelques temps avec leur double
numérique.
L’enjeu aujourd’hui pour les entreprises de produits culturels est de trouver le chemin
jusqu’au consommateur dans un environnement saturé. Ainsi les enseignes ayant pignon sur
rue se doivent de conjuguer d’avantage d’offres physiques et d’offres virtuelles, et de
développer toujours plus leur communication tout en tenant compte du risque de cette course
à la visibilité : surcompenser le gain des diminutions de coûts de distribution par une hausse
des coûts de communication.
!73
Aujourd’hui les enseignes comme la FNAC ou Cultura prennent différentes mesures afin
d’adapter leurs offres et leur concept à la demande, mais seront-elles assez importantes pour
garantir la pérennisation de leur marque ?
!74