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L’apparition de la musique chinoise remonte à la nuit des temps. Elle est présente
tout au long de l'histoire de la Chine, liée à un pouvoir central très influent. Les
pays voisins ont adopté à différentes époques certains éléments du langage
musical chinois.
Au japon, la musique de la dynastie des Tang (618-907) se perpétue encore
aujourd'hui dans le Togaku.
En Corée, c'est celle de la dynastie des Song (969-1279) qui a laissé son
empreinte. Sous les Yuan (1279-1368), des rapports étroits se tissent avec les
Mongols et les Vietnamiens. Ils calqueront leur musique rituelle de cour sur celle
des Ming (1368-1644).
La Chine, le Japon, la Corée, la Mongolie et le Vietnam forment un monde musical
cohérent. Ils ont adopté, au cours du temps, les mêmes éléments musicaux, une
échelle à cinq sons avec deux degrés auxiliaires, des compositions privilégiant la
mélodie, des instruments dont le plus représentatif est la « cithare à chevalet
mobile » et une terminologie commune.
La musique chinoise modère les passions. Elle s'associe à la poésie afin
d'exprimer des sentiments humains, d'apaiser les tourments et d'élever l'esprit.
Les compositions portent toujours des titres évocateurs, tels que « Neige
voltigeant sur les pins », « Lune d'automne sur le palais des Han ». Ces pièces ne
sont pas nécessairement descriptives, mais elles nous rappellent que la première
source d'inspiration de la musique chinoise est poétique.
Les origines
La musique chinoise est née aux pays
des légendes. Elle est présente
avant même la fondation du monde.
Le chaos « Hun dun » savait danser
et chanter, puis Yu sauva le monde
du déluge par une danse scandée au
son du tambour (cette danse est
encore pratiquée par des femmes
chamanes). Qi, fils de Yu apporta du
ciel neuf chants. Cette musique d'origine céleste, transmise aux hommes pour
harmoniser le monde terrestre, sera compagne du pouvoir dès la première
dynastie. Le souverain unifie et organise le monde. Son pouvoir central, hérité du
ciel, est à tout moment évalué par la qualité de sa musique.
La musique est, dès l'origine, associée à l'ordre du monde -le souverain est l'axe
central entre le ciel et la terre. Il doit harmoniser et mettre en correspondance
le céleste et le terrestre. Le rythme des cycles du temps, années, saisons, mois
est marqué par des rituels dans lesquels la musique est toujours présente. Les
nombres, les sons, les couleurs, les saveurs... sont associés et régis suivant les
principes d'équilibre du ying et du yang. Dès la plus haute antiquité s'établissent
des correspondances garantissant l'équilibre universel -les Chinois conçoivent
leur système musical à l'image de leur représentation du monde.
La théorie musicale
En 2500 avant j. c., Ling Louen, ministre de l'empereur jaune Huang Di, fixe le
son fondamental, en accord avec la nature, et les onze hauteurs s'y référant. Au
total, ces douze sons constituent les douze degrés chromatiques ( liu) d'un
intervalle d'octave. Sur 'le modèle des douze liu, douze cloches seront
construites. La cloche qui reproduit le son fondamental s'appelle cloche jaune
«houang tchong ». Elle servira de base au système musical chinois (l'échelle des
douze liu s'obtient par succession des quintes). Des archéologues ont découvert
récemment des flûtes vieilles de 6 000 ans, dont les tubes comportent sept
trous et des marques de division. Elles confirment que les recherches sur les
hauteurs du son, ainsi que les pratiques musicales remontent à des temps très
anciens. Des recherches sur le son fondamental « houang tchong » ont permis de
situer sa hauteur à 325 Hz, entre le mi3 et le fa3 de notre musique occidentale
(rappelons que le diapason occidental ne fut fixé qu'au milieu du XIXe siècle !).
L’échelle chinoise, élaboré à partir des douze liu, se compose de cinq sons :
gong -shang -jiao -zhi –yu
Les deux degrés auxiliaires sont utilisés comme notes passage. Elles
appartiennent au monde invisible.
La notation
Les premières notations datent de l'époque Tang (618-907). Ce sont des
notations instrumentales partielles qui n'indiquent que des doigtés. Au Xe siècle
apparaissent les premières tablatures pour le luth pipa (en Europe, les premières
tablatures pour le luth datent du XVle siècle). D'autres notations vont suivre.
Elles sont de précieux documents d'histoire, mais elles n'ont pas une importance
aussi grande qu'en Occident.
Les traditions musicales de l'Inde, de la Perse et des pays arabes ont su noter
très tôt la musique, mais elles ont rapidement abandonné l'écriture musicale au
profit de la transmission orale, tout aussi fiable, mais laissant aux musiciens une
plus grande liberté d'expression.
Conception mélodique
En Chine, on joue et on chante à l'unisson. Mais si plusieurs instrumentistes
jouent ensemble, ils ne peuvent reproduire exactement le même schéma
mélodico-rythmique, car les techniques de jeu sont différentes d'un instrument
à l'autre. Il se produit alors une hétérophonie ou polyphonie (pas dans le sens
occidental, mais dans le sens large: l'emploi simultané de plusieurs voix).
Le changement d'échelle pentatonique, au cours d'un déroulement mélodique est
courant dans les pays orientaux. Une mélodie débutant sur une échelle kong peut
très bien emprunter l'échelle shang. On appelle ce procédé une métabole.
Les modes: la Chine ne se rattache pas aux pays de conception musicale modale
comme l'Inde, l'Iran, ou les pays arabes. Sa conception musicale est mélodique.
l'ornementation et l'improvisation
Les ornements sont nombreux. Ils peuvent être facultatifs ou obligés. Le chant
d'une extrême liberté se libère parfois de toute référence aux notes.
L’improvisation se pratique dans la musique populaire, mais pas à proprement
parler dans la musique de cour, ni dans la musique de divertissement de tradition
savante. Pourtant chaque version d'une pièce instrumentale ou vocale porte la
marque de l'interprète. Il s'agit ici d'interprétation et non d'improvisation.
les instruments
Ils sont, par tradition, classés en huit catégories selon la matière qui les
compose :
1 la peau 2 la calebasse
3 le bambou 4 le bois
5 la soie 6 la terre
7 le métal 8 la pierre
Elle utilise à trois reprises la musique : celle de Paris diurne déjà entendue, à
laquelle va succéder une musique plus douce, à la tombée de la nuit et au moment
où Pierrot va s ‘endormir. Puis elle deviendra étrange avant de devenir chinoise
au moment où l’effigie du Roi des Singes va s’animer et pendant sa danse
acrobatique. Enfin, une musique plus onirique (violons et flûtes) va accompagner
l’envol du lit portant les deux enfants vers Pékin.