Artcpon M189: 63-0 Le sacrifice 4 la lumiére des conceptions mwaba-gurma et évhé (nord et sud du Togo) Albert de Surgy Abe. = Amoog he Mebs.Gurma and Ene of Togo thee {eewottclgioabeb avers ame ponte tha, ough of Tesing a nda expeient oo ereemal oi ‘ieee: pension eiwcen the riches sculls By beeple and he force seivaed she ove ofan urbnowable, tehal engin [rego, Maba-Curms and Fun, shana ‘atreipon ssenice syboli) sorles mowcments mgiatoues ene Is po) de savene es ‘pons loci eso les mens et feegaiation dt Daxcerat dalton sur k= geomancie ee eae Adee et Surge charge te rechrees 2 CN RS (Pans). set membve duiabortare sSyemes de pede WAlnecNoken sone seal rage es Hautes Erutce uct de sciences repent) ~ Puen 90 vir Retecacer cess Oviest-ce que le sacrifice? Ouelies conduites de vons-nous considérer comme sacrifieielles ov aon stenfcielles? Tell est la question & laquelle nous aimerions pouvoir épondre avant aborder I'etu: de de cert institution et de ces conduites. Comme dans Ia plipart des cas of, au lieu de nous emander quel vocabulate inventer pour identi- fier correctement les données de observation, rnaus cherchons a décider de ce qui mévie d'étre angé sous telle ou tell appellation arbitrairemient consacrée, l'ensemble des phénoménes évoqués. par ce nom roffre gubte de comtours précis et tenglobe des éléments dont Equivalence formelle est loin d'étre évidente. Nous nous travvons confrontés 4 un domaine dont lexploration reste encore faire et quill serait tres imprudent de vouloir embrascer dans sa totalite en en mélange ant les contenus divers, Une approche aussi peu stlective fournirait en effet de quai soutenis 2 son sujet n‘importe quelle these, mais sans en définir fexactement l'objet. Nous nous égarerions de It sane dans des confrontations d'epinion sut le sacrifice au lieu d'en amorcer l'étude scientifique ur des cas nous nous verrions reduite ¢ ecloirages particls, non Devant la masse des fits qui relevent plus ou moins directement da sacrifice, fa meilleure mé: thode est, me semble-til, de concentrer note effort sur un petit nombre d'entre eux dont nous avons Fintition quils le représentent de fagon exemplaire et que mul eaurait Fidée de refoser Sappeler ainsi, A Vissue de leur analyse, sans oute serons nous amenés & réviser les concep: tions impresses, voire ertonnées que nous en avions, et nous wouverons-nous en meileure ‘osition pour examines complémentaizement das: tues fats apparentés ol nous sentons bien quil se ‘passe aussi quelque chose dv méme gente, mais qui n’en méritent pas Yappellaion an méme seat Tout en me gardant adopter a priori une definition limitative du teeme, mais me refusant aussi Bien de I'endre 2 une grande varieté de phénomeénes dont rien ne prowve, malgré certains éléments communs, qu'il soient du méme ordre, je prendtai pour fondement de mon propos les Conduite. done il ne viendrait a idée de personne ‘de concester le caractére seeifciel, que les popu- lations mwaba-gurma du nord du Togo classent dans ta catégone do pite, mois aussi celles de sme type que les Evhe occupant le sud du méme pays et le suihest du Ghana intégeent 2 un ‘ensemble de pratiques magico-religieuses considé- rablement plus touffa. défiant de prime abord notve outillage conceptue! ‘évitera par ailleurs de prendre en conside- tation des phénoménes directement obscrvés, #¢ résumant en réalité aux perceptions insufisantes ‘que nousen éaboronsd iavers le ible déformant de nos cadies de pensée, Je tirerai en priorité“ ‘enseignement des discours tenus leur sujet par les devins charges den détecter la nécessité comme den prescrire les modaltés, et dant le devoir estde fourniccaicement a des consuliants qui doutent de leurs dires toutes les explications qu ie leur récla- ment. ‘A.cet egard, Mwvaba-Gurma et Evbé offrem Vavaniage de se référer systématiquement, en matidre de sacrifice, 4 une forme de divination ‘quils jugent supérieure & toutes les autres: celle Pratigués an moyen de huit cordelettes appelées ighani en ce qui concerne les premiers," et celle Pratiquée au moyen de noix de palme ov dun cchapelet divinatoire, sous le patronage de le ddivinité Afa, eo ce qui concemne les seconds.? Ce sont 12 deux variéids de géomancie engendrant tespectivement 280 et 256 configurations aracul tes diftérentes 1, Lobjet sacrifice Les deux papulations envisagées situent normale meat leuts sacrifices dans le prolongement de ‘consultations divinatoices destinges 2 détecter les ‘causes cachées de leurs malheurs eu les moyens de sutmonter A meilleur compte les diffcultés de leur existence. Elles attendent toujours que de telles ‘consultations leur sigralent ou leur confirment la nécessité dy recourit ou, du moins, leur en peécizent la Bonne date et lee modalies. ‘On pourrait nous objecter que cette singulari- ne les tend pas suftissmment representatives, ‘mais 2 quoi bon nous préoccuper de Texistence Eventuelle d'auttes voies d'investigation? Profi- (ons done sans hésiter de l'occasion qu’elles nous offrent de pénétreraisément au coeur du probleme en nous laissant assster, et partais méme partici per, aux analyses qu’elles poursuivent de toutes les Situations od il se présente ‘Diores et déjd deux constatations s"imposent = La premiere est que des sacrifices enclen- chés de la sorte ne sont pas exécutés dans Ia perspective mystique d'une union 4 Diew qui serait préférable 4 Vaccomplissement des oeuvres dv ‘monde, mais dans celle d'une participation inté- 1 Demeurée dns ombvejsgs presen cet iuerieeie deiation st cece et eaphquée dans Sugy 18! et ise 1 Peaque pur toutes les poputaione peaches du epos lenbouchure de Newe Niger ange Pemboachare ‘dele Vola, cene deveation et besuccup tient cannes [Bernard Maupo (190) Te eis ca pays fon Wil Bascom (ntsmme tt 190) sale 2 Nie leit der te das Srey 198 Aes e Say sresste & la realisation de celles-c. lis répondent & des préoccupations asser terte A terre, telles que guérr dune maladie, éviter tel ou tel désagré- ‘ment, Se proteger dune catastrophe, trouver une Epouse, engendrer des enfants, abtenir de bones recoltes et etre ascuré de leur conservation, acqué rir des richesses. bien placer ses enfant, surpasser son rival, provoquer la mort de ses ennemis, béneficier de grands pouvoirs et dune renommée gloricuse, ele. ..., en bref, attizer A soi des ‘uénements agréables et eloigner de soi des événe- ments doulovreu. = La seconde est que le recours pour tes prescrire Aune divination ceposant sur 'examen de ‘ombinaizons en nombre limité d'un petit norabre de symboles implique que tout étre ov tout Phénaméne soit idemiifable, ou soit du moins caractérisé, par son application dans un ensemble fovariant: celui de la totabité des combinaisons envisageables. Il apparait ainsi rattaché 8 une sorte de_magasin universel des possibilits dont la cealisation ne dépend plus que d'une suite Wopé- rations qui s'y rappartent.? Lthomme désireux de faire venis & lui des dvdnements différents de ceux dont il soutice voit Yolontiers dans cet ensemble de référence une sorte de caverne aux trésors susceptiles de lui ie dispensés par Dieu et imagine situge sous ses pas, au coeur méme de la Teree, en un lew radicale- ‘ment invisible, interdit 3 toute conscience de vivant. De Ia vient Tidée qu'en y fondant ses investigations un devin fat parler ja Terre ow la bouche de Ia Terres. Mais de la vient surtout une conception de Tobjet du sactifice comme une collection de virtualités demeurant enfauies dans ‘un invisible terrain dont tout homone est invité 3 anéliorer la production naturelle pour contritwet, ‘peu que ce soit, & la fixation de son sort 2) La fagon dont Tes devins meaba-gurma fondent leurs discours sur les dispositions au sol de Tears instmuments divinatoires est analogue & le fagon dont ils esiment que le flux des phénomanes ‘qui remplissent notre monde prend appui sur les constituants d'un univers des poseibilits, hars de orifice duquel il est projeté sous forme de discours eréateur. ‘Travaillanc au moyen de huit cordelettes dont 31 Ces operations se dtcompoent ents pass: deans: cenpone (er une posi fete wae pombe et es rane mais ue cept Sel comers ote Sie etal degre qu ature epssge dea pisses Acie fm provoquan es ele), de placement (eat ton dt ie accompli hos pau de cone que dimple copie deposeLe ence as tamtie de conceptions mabe quem et be chacune est idemifige par de petits objets fixés en ‘a parte inférieure, isles partagent aléatoirement en trois, de nombreuses fois de suite, ce telle sorte ‘que trois d'entre elles apparaissemt écartées vers la droite et wois autres vers la gauche, tandis que ‘devx restent figuier au milieu, Cette régle de partage, et le fat que 'interpeétation ne varie pas silfon permute les proupes de trois de droite et de gauche, permet de dénombrer 280 partages sigri- Fcativement différents formant un groupe dont us les éléments peuvent de proche en proche étre transforms cyciquement les uns dans les autres et que nous pouvons donc considérer comme étant Fabjet d'urecontiauclle ransformation identique. Dut que huitcordelettes seulement deivent serve 3 identifier toute sorte de réulié, le champ ‘sémantique de chacune d'elles est extrémement large. A aucun de leurs partages, et encore moins lune suite de tels partages, west attachée de sigification d€termings. Plusieurs personnes, in- itges& die ce qu'elle en pensent, en fourniscent 8 froid les interpeétations Tes plus va ois imémes contradictoires, Ine sagt 8 que a teurs de sens dans une cestaine direction. Du sens re leur vient qu’au terme de \'activité ordoanée 'unespritquise concentre sur elles, Ine peut etre ‘écouven en appliquant des reales Cioterpréta- tion qui seraiem apprises auprés d'un matte Ml s'est attendu qu'au niveau des paroles promcneges A leur sujet par le devin sous inspiration de son aénie, est 2 dire sous les diretives d'une ent extérieure 3 sa conscience qui en contréle Vargsni- sation en véritable discours Tout ce qui advient en nous et autour de nous ext jugé semblablement prendre appui sur des arrangements de quatre paires d'éléments mate: riels se transformant perpéive'lement es uns dans fes autres mats dont la totaité demeure invariante Isrestentconfinés dang wa monde d'en-hac dont delimitation a méme forme qu'une carapace de tortue et possdde comme elle deux ouvertures: Tune 3 orient, Mautre & Voccident. A Vaide d'une cosmogonie savamment agencée, on nous explique ‘comment des sortes de cefles ef sont acheminés, aprés un long parcours atmosphérique, jusqu’au ‘essus de [a voute de oet abime qui sert de socte & nore terre (Surgy 1983: 49-55)+ Mais de cels 4 Leste en question sont jug caps para quiotenerce {es les) dune eau clete Oteends 8 Toctoe Suet ‘somone deh batt enague peu tne Taasermee 8 ‘agen sous lle de te chaleu soo, Ters ie empore see clea waver: Faospblre elt este ben! pat ‘Sondenston& Issac de aote monde. eu apres ele refs pat! cet. a Gat quid, tera 'abine oles {ae dapuave avec elle pou eit fn place h Sule. Asetcpa 62.1999 ‘6 ‘effets doivent encore étre wansformés en phéno- anes par Vetivité Sesprits (nib). Ik ost euxmémes que la nature de signaux ou dordtes réateurs qui seraient émis en vain sl des agente Gexéoution ne se trouvaient pas I pour les seceyoir et es eaduite dans les fits, Is constituent des foyers de déploiement de toutes les apparences dont nous pouvons prendre connaissance, mais cxlles-ct dépendent dela facon dont les opérateurs concernés encegisirent et diffusont les impubions quien sont 4 Fongine. Il n'y a, de ee fail, aucun isomorphisie entte les phénoménes eux-mémes ct leuts points denracinement dans l'univers des virtuabités qui ae cessembleat done en rien & des sidées» plaoniciennes. Seuls Jes arrangements éléments gui demeurent emprisonnés dans la profondeur inaccessible oD s‘origine route chase ‘ont strictement matériels tandis que les objets de notre monde que nous déciarons inconsidérément ‘amatériels» dane la mesure 0) nous teusieeons & les palper, eésultent d'une transformation active démanations de pute matidre pat des agente spirtuels Les signes substantels fondamentaux sont le fruit de imagination débordante dune Mere tuniverselle incapable de transformer elle-méme en realité harmonicuse la totalté geouillante et sura- bbondante de ses idées. Cen es le fils benjamin, le Dieu-Soleil appelé Yédu, qui, & défaut de pouvoir trouver une épouse et prendre Ia téte dune descendance, en fait le substrat génératcur d'un ‘univers propre le glarifier mieux encore. P: , savoir I'ime ‘ule Soi ayant accepté de peiner 3 son expression, idemifie. La meilleure image qui peut sujout- ‘Thu en étre donnée est celle du bagage génétique e tout individu que nous savons pateillement formé de suites ordonnees de messages matériels ayant 4 composes cette fois 4 l'aide de quatre bases chimiques figurant sur Tun ov Vautee Brin dune double hétics.. Lecontenu d'un tel smois est semblable une Alnest de Suny collection de semences qui ne pourront se ransfor inet en plantes quiune fois enfouies. dans les profondeurs d'une terre od elles eisposecont cet efter de Vénecgie et des materioux nécessates. La cosmogonie déja évoquée nous présente patie énergie fournie sous. forme de chaleur par le Diew Soleil Iuimame (du moins parla puissance 8 caractéve fEminin du Soleil). et nous présente Darelle substance périodiquement apporiee de- puis les hauteurs dy Ciel par £2 soeue, dans une ‘alebasefigrée parla une, sous forme de souffle Vinal liguéfé desing & die vaporisé dans Patmos: phe pou kar es oes eeu De ce vue ibexiste autant de sorte de terres {vibes} implantation ges mes que de cago. Fies mises en évidence pat To rythmicité lan Solaire. et elles se regroupent en fie de compte en Sept classes, jugées placees sou la présdence de Sept priocipes vitaus (ef. Surgy 1983 100-112 et 116-120), En relation avec les sept jours du cycle Ihebdomadsire, ces prinipes gouvernent en cha Waniment et déterminent ses ies égacd des autres Gres ddo monde et des genres d'activites, ‘Vietualtés elementares, projets prénatavx et terse nourrcitne enveloppante sont stsimilables 2 tun champ préslablement rempli d'one multitude 4e semences dont ne pourtont venir a jour que calles dégagées de tout secouvrement pst des Dulssances d'inhibition imaginées sous forme de Touedes pievres, ou suffiramment proches de la surface pour ne pas dre refoulées parle develope pement de leurs voisines. I leur correspond fa notion de tigm-kpaab (champ de la créstion fondamentale), que je me permetsdappeler natu: re personnelle de chacun, symbolise par une Portion de terre sacée conienue dans une cocne animal permetian identifier tout individu ve sant ou mon, des profondeurs duguel sont censés venir au jour tous les phénomanes dont il est Vagent. Abondonné saps soin specail fourit une prodoction qui esulte sauvagement dela multiue Ge des puissances qui y sont 4 ouveage. homme ambitionne dane dete culver, mais comme sem trouve tloigné depuis son envoi au monde et ne peut méme passe ereprésentec aU aide des formes sensbls, i est contain de faire appel pour eela 4 des enitesiavsbles appropriées,supposées mani: tester pour i de In bienveillance. Ces on consequence de leurs interventions que de telee emits se retournent de temps en temps Yes ii our fi séclamer des serio 1) Les Evhé ne donnent pas au contenu de a portion de nature unversclle 8 laquelle ils estent felts et gui define leur deygbe (deo signiant Anthepon 1969Le soece 4s lmtte des cnceplons abo gutma et be prendre orgie, venic au monde. et gbe état on {Eterminalf de temp ou de eu) Ia meme Image aque celle d'une collection de messages materele then! formles par des sitions d arrangements te bait cubstances elemeataires, Ils Penviagem sousla forme dune existence prenatae, HBvement ‘Seeue dats un invisible peys de constitution det ‘esis, demeurantsubtilemen présente 8 Tindin- do Gun bout 4 autre de s2 vie comme une cailecion didéaux recowverts oubl formant {eerdtement le noyau de s8 personne. Le paysen question es le pes commonément appele smedzaphe (-iew d oxigie de Wa person- te=}" ou qa (cher les pls, cestadite chet ee ‘qui suite des Hommes nprés leur mort, ca Tears Aves y font retour), mais parfors aussi Bome, ce {qui sgniie «dans le champ, plus préciément aos 1 champ claiiare amenage en fordt pour y cultives prinlpalement de Tigeame, Tout comme fa demeure divine des Mwaba-Gurma (le ¥édong ‘ob le Createur arrange la substance do monde), itimaging a Tinterieut dela Terre. Tout ce quien Son prendre apparence arrive sur tere depuis Thorzan onental puis sisparat de dessus tere par Vhorizan occidental, Tembarquement des mis pout 'au-deld ayant potaiment lieu surfs ives ela Votta* ‘Les tires quillconient ant ous ee engendeés par une Mére univerelle connue sous Je tom de falinens ov de Bomend (Ia mere da. champ fendamental) devaat laqueletovte éme humaine, av moment détre envoyée prendre. naisance, orale Ta promesse de revenit 8 one ceraine date, aprés avo vécu de ele et tele marie, et 5 lat parfoiscondammer, pour svoit adopte une tmavvaise conduit, 8 subir divers maihcurs. Des ‘mscaies appels ghets ae chargeroat au besoia ‘de Tobliger 3 vespecter ses engagements ov arrive font ui nfiger les désagrements qu'elle mest ‘Alors que les devin maba.gurms traval- Iaient en manipulant quatre couples de cordelet- tee pnp génecr de genee (pple ) qa permettent aux géomanciens den sir alge Conasonce et fore, Finder 6 Youd Ghadu,installé chez leurs pus grands ities, parle mois inferiesres et supeieures de quatte petites calebasses contenant chacune, em plus 5 Nom gut sn aust 8 designer fe eu doriine torque ‘bite di peuple vt i tématquemet ate ot fie (st, of gol ta une adtguraen mythgue 4 Trion 6 A'Tanseone Cite dex Exavese les eaves caulent ‘rdsu sad Lenfondrs oh monde Strays sot done ‘apices sou forme de dewm evitet 8 Vavenet am telour es en eset Auiropos 18 o dune mixture commune. une matiére, une perleet ‘an signe en rapport avec Tune des quatre substa es racines, Le symbole de ta partie qui en est propre a chacun est également une portion de terre. 11s git de celle fraichement remuée, soupoudrée de kao- lin, sur laquelle, 2 Timérieur du «bois sacré» de initiation o@ i! regoit ses noix de palme Ata sur un fer de houe, le sujet a tract fuienéme, en {a découvran a figure géomantique idenuiiant le pol particuier qui veile sur lui. Chez les toma ‘Gens disa cette tcrce est prélevée et enfermée dans un sachet de toile blanche gatni de tras pecles (Coupe, jaune clair et Bleue) situées isolément ‘entre quatre rangées de dix cauris enfilés sur des torsades a deux brins de Ml noi et de blanc, pour ‘constitu le vodu kpoli Enfin nul étre ne vient aon plus prendre rassance si Dieu ne lui accorde un souffie vital (gbogbs) d'an certain type qui le place en dépen- dance d'un principe vital (kia) gouvernaat Mune des sept grandes etertes+ d'implantation de T'Ame ‘qu'un géomancien met en report dans ses pridres avec sept ciewx (Sutgy 1981; 237). Malgré la difference de présentation uils ous en donnent, Moraba-Gurmaet Evke préoceu- ps de sacrifier se réferent done & des notions analogues. Ils admettent une caraciérsation pré- natale des individus subsistant rout au long de leur existence comme support caché de celle-i, faite lune participation 3 un onivers de possibilités ‘identifies par des arrangements singuliers de quatre couples d'éiéments, d'une programmation plus ou moins serrée de leur réalisation phénomé. rele, et du libre acces Aun certain type énergie sitale indispensable & celle. ‘Nous sommes renvayés la 4 un inconscient absolu, non refoulé, constitutif de la personne, fencaciné avant toute expérience dans une céalité dlissimulée por les apparences et demeurant ina fectée par les accidents de 'expérience. I <'apps fente quelque peu 4 ce que fecauvre la notion freudienne de «Ca; toutefois, au liew de servir de ‘vague fondement organique 8 des pulsions demeu- ram 4 élatorer, il comprend déj3 toute espece de ropension fstsle a godterceci plist que cela et 3 ‘se comporier ow & penser dans un certain sens. y compris celle engageant un artiste Ala poursuite de Je me permets de voir dans la fascination -supposée exerote sur tout individu par cot inconmy personnel infiniment précieux dont lexpression parait a ses yeur la meilleure preuve de lui-méme el quiest donc pris comme «objet» esseatiel deson ‘existence, untmodele de fa relation sujetobjet qui,loin de conduite A 'derasement ou 3 'abslssement du second teeme pat le premier, tend 4 réaliser la plus intime de Tun et de l'autre. blement médiatisée par une oeuvre on se révdlent les facultés de Von comme les vitualités ‘eachées en l'autre. Habilement inculguée par Diew au coeur de son senides par deux lots de noixsactées. appelésalema 1 alematse, qui correspondent aur autels mwabs ggurma de balu et de babebl. Comme ce dernict Tatematse ne doit pas normalement &tee instllé 3 une femme =A desdivitités dont le cult eat impose 8 tout ta tamce demel a monde det ls Cpe a perms TET fete aur et map de Ser enpetegea Serge ties} ‘eect fngrigte agit sot en] de Tigi dom eae Antbropos 81589Le uence Salam de conceptions meade puta ese Tadlem2 Les quae dase on powvsot incre slan les vb. 8a sovce dense a monte des évencnts Tig ta eer sew, es de pate es Nsom vr ot a prepa ee somites pases henge individu a Vintintive de son ancetre weélaice {amedza1), le mettant en relation avee son prine- pe vital (476) en vue d'une meilleure expression du comtenu pariculier de sa nature Anciennement appelées aklama ou yéve 12 (divnités du trou de ieigence, ou plutAt de V'astuce ou de la débrouillardise), ces divinités sont de préférence appelées aujourd'hui du nom dahoméen de vod qui set cependant aussi désigner certaines sortes: de fetches. Il faur dés lors distinguer entre les {grands vadu eles petits vade que ron peut acheter ‘ou au groupe entretien desquels on peut libre- ment saffier. ~ A des divinites dont la charge d'en conser ver les leur sactés, lee symbole, les rites t les Secrets magiques se transmet de pére en fils, et que Von appelle tgbi-to(aivinités des ateux). Compte ten de la transmission patrilinéaire des droits occuper et de cultiver le so, elles sont notam- tment chargées de veiller au peuplement et & ta prospérté du terttoire “'Enfin & des divinités dont la charge dea conserver parcillement les sanctuaires et les secrets se transmet de mére en file, et que ron appelle imama-tr (dvinites des aieules). Elles soot plutot concermées pat les problémes personnels de camé erde bien-etre ‘Une fonction dintenduction auprés de tels édiateurs, analogue & celle accaparée chez les Mwaba-Gurma pat le pore défunt du chef d'habi- tation, est arsurée cette fois parla collectivité des Antropos 84.298 ancéttes auxquels on sacrifie autcement qo'sur sivinites, sur le sol méme des cours, par le nite dlaphedoxexe désignam action de sboucher (exe, ayant ic le sens de donner satisfaction a) le tou (do) de Ja maison (du lignage}=. On attend deux quilsaident a famille & disposer toujours de ‘moyens suffisants pour rendre des sacrifices: mais surtout on leur attribue Je eérite de continuelles sGosganisations de I société qu'is constituent afin éice en état de satisfaire au micux les besoins de leurs descendants. Ce sont en effet leurs rassem- blementsen divers comités specialises dans tele ou ‘elle intervention au siveau du monde de V'origine ‘qui apparaissent identifiés 8 des divinités. De la ‘arte In population de ces dernizres'ne cese jamais <évoluer en fonction des problémes ausquels Jes ‘vivants ont faire face. A quelques aménsgements prés, dus aux peo- fondes cifférences entre leurs systémes sociaux, les Evhé se trouvent donc placés, vis-2-vis d'un semblable objet supréme de leurs désits. dans une position semblable & celle des Mwaba-Gurma Cela nous autarise 8 suppaser que des conclusions irées de leur étude vaudront aussi pour plusieurs ‘autres populations.n 43. Le saceifice sous s4 forme la plus pure Liniérét majeur de thomme est d'enitetenir les meilleures relations avec les enités qui se trouvent seules en position Sintervenie au seuil du monde de Tongine pour y modifier 1e processus de leur plaie par sa bonne cond accompagnées de eversements deals retraichit ‘ants et par des offrndes de produits agrcoes, de voles, de boissons ex dobjets divers. preuve dune cele pitt il es maintent favorable- tment disposées hson dgard el reussit tempérer en ‘eas de besoin leat mccnntentement. Sut ce fond amour guasisilal, Ia dramatique obligation de leur sactfier, sous peine dtee biemt6t privé de fa se, ne manque pas aéanmoins de leur etre (Ot ou tard signifi, 8) Lianalyse des consultations divinaoiresen pays mwabacguima révele que le sacrifice y est ‘compris comme une ebligation coniractée par les ‘vans covers des emtitésiavisibles ayant pri fa Deine de precsct ou de crtiger leur avantage les ‘ispositions générales prises pa be Créateue pour entretenir dana le monde uo flix continue) de phénoméaes De tels remaniements, opérés Tinea de Diew meme, sapparentent& des actes @etfraction de sa demeure soulerraine pour ‘érober ine partie des réxoes gui sont entrepe- ts, Seule des héros, de vrais =garcons» défunts ‘Gab, terme couramment employe au sens d'anct- tres), remplisant leur propre devair dancers ou agisant pout le compte de leurs meres," ont jugds ‘apables de les provoquer, assumant id un risque ont se ant besoin que les vivants au profil esquels i's ont «itavallés les protegent au plus ‘ite en agisant comme il convient au nivest da monde visible. Dans Vattente d'étre saistats par eur, il ne cessent de les rappeler a ordre en les (Spieth 1906: 444; trad. par A eS). ‘Un peu plus haut (438) il nous rapporte une pritte formulée en ces termes par on officiant: Voici que je taporte ton cadeau (imps) qui est animal que tw réclamais en disant que si ton pouse [a désignant en séalité un fiddle] ne te le (aicsit pastenir, tela tuerais.... C’est animal qui nit €té promis que je te présente. . = ‘De mon ebté il mes maintes fois artivg, une ‘Alben de Say soixantaine d'années aprés lui, dentegistrer dex pridres dans le genre ce celleci) «X.. état ‘malade. Apres s guérion s¢3 parents sont allés consuter la x09 (évocatsice es espns) pour ddemander des nouvellex de a maladie. Au cous de cette consulitin ilsont appris que état gréce savctrine de rchesse: de anceire Y.. quillavat 41é gues. Tu (uone de 'ancétre) as demandé ‘qu'on te remercie avec un belir, un eli & deux ‘paltes (un cog), et des boissons.» “Au cas ob une divinite rete inactive, ove dusst 2 obtenir aucune griee pour le sujet qui Sest confi Mele elle ne mérte aucun sacrifice. A Ialimite elle we fat plas Fodjet Fsucune pridre et son culte est abandonné Cependant les sacrifices évhé sont beaucoup plus varies que ceux des Mwaba-Gurma et nile {rent par aun netterment ane née conception des rappons des hommes avec la substance du monde ct les enités qui en contedlent la manifestation NNotee chance est préisément que leur complexité fous permette den sais dimportants aspects qui allaietrisquer de nous échapper. Les Evhé donment impression 'ée préts 2 scifi a'impone quoi (meme des feuiles, des bouts 'écorce et des morceau de tissu) 4 ime porte quelle sorte emt (dvinité, ance Ertan odiable», puissance sprituelle fariguée -), slimpone comment (en Hchant un animal vivant, en Fégorgeant, en M'étoultant, en 'éearte- lant.) Beaucoup de leurs sacrifices, stués pourtant ddans la perspective précédemment exposee, sem bient absorbes dans Uexécution d'un certain type de cérémonie appelée Konu, cest dire echose de Ia presczption ov de Tincerdit (ka), plaant Personnellement a Yentite destinatite, L'accent Qui était pore jusquici sur Timmolation des Mictimes se déplace done sur la représentation welle de quelque chose et la xéactivation de symboles, conformément & la volonté singuliére dune divinite Fait nan moins remarquable, les ivinies de ande ancienneté aurquellesils confrent ua rang supérieur n'apprécient pas les sacrifices sanglants cette seatisient méme offentéce si Yon versit ‘ang svt le teritoite qi leur est consacté La divin supreme des tnbus du. lor, appelée Nyigbié ou Njgbla, ne se wot habituelle set offi dans e capitate relsiese de Togovlle, apres les pluies de Fete, que des morceaux de Poissons grilés d'eau douce, appartenant la atégorie des poiszons doux, smplement mélangés dela facine. Secontensnt de présider au wtevaile accompli par d'autres divinites lle ne mite pas Arhropos 8.1988Le aro a lamve det cocepions esha unm cl Eh den ce paybe 3 leur place e ce serait outcager cue de to gratifier dt fa méme fagon que set Sualterncs, ‘Aca dee animaus ison offers, ousont offers de divinies de son entourage immedi, désignées par le méme nom. jugées avoir remut tlleemémes,sovs 3m aotorté, invisible substan Ge du monde. is fui sont de preference mmoles sans effoson de xang. noyes en lagune (ehewres noes scrifées au Nyigble Bipo de Togovils) ou tn mer (hocufs ou Helens saris a Nyighlé ‘Apu de Togovile), étoués par abeuration des aarnes et hgatore dy museau cat des boeule Socifis au Nyiglad’ Anloga ou de Keta) dogs tt donnes 3 fouler aux pieds a8 groupe des ptres ft des servitevrs du cute (as des bones seri ‘Nyighin d'Anloga), ou théonguement tes par imprecations (as des boetssacies aux Nyigbla 'Aphiphe). Si Fon juge plvs commode, ou plus onvenable. de les ¢gorge, i doivent [Bt en dchorsdelacoursacrv, devantTentre de cele (cas de Foucs ov des blir saceifiés aux Npishla Agbonwme et dAN30} ‘La méme coutume prévaut 4 Téyard de grandes diviniés comme Tighe Any, dvinite foyale de Tado, Adzimo, diviié principale de io, Gbiay, dvnité des forgerons 8 Anloga, ct ‘nti de divine moins importantes, mais ceper- dant tres anciennes, comme Togho Daghe > ‘AveDeolo qui ne reovt nermalement aus gue des plats dt_ poison exit. Dans autres cot animal offert ext abandonné vivant en brousse, pris du ie scré ou Ton ext read price (eas do ove offer annuellement 3 la déeste Tami d'An- ) "A Toghots (en. Republiqne Populaire. du Bénin) ate de Soe vod de a foudre et une Simple butte de terre suemontée dun anion lane, {vice en pleine nature, devant laquelle on ne vient jamais non plas égorger Ges animaux. Mais de Tophots le ealte de Sout importet Xevit od it se ttanstorma en Xéviéso, qu regit quant sli dex facies sanglants, avant de gagner 2008 celle ferme le total da Togo ct dy Ghana Ten vege gnérale Une dvinit apprcie tant ple sang quelle ext ogee mon presiden- tile et pls directement concerae par Tes ise- {ables affcines des hommes. Ce sont les fhicbes, 8 Yorgi de simples compositions destinees 8 att rer. repouser ou medifer Taciité de cenains spits. mas transformables en autels de divnites fine fois devenues chores des ances, qui tigen le plus en Etre nbreuvés. Anes 1989 15 4, Le suertice sanglaot La eélébration d'une permutation entre des puis: ‘ances utilisées pour contenir dans Ja demeute divine les évenements qui rcquersient en echap- pes er des possessions qui contribuent a enfermer les hommes sur eux-mémes, quand bien méme oes dernieres consistent-lles surtout en animaux d'é- Jevage, 2€ rend mullemeat indispensable ua écou- Jement de sang. Nous venons de voir que eelvi-

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