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La sorcellerie et comment se protéger contre

Bonjour, Bonsoir,
Aujourd’hui je veux vous parler d’un phénomène récurent ici en Afrique ; la
sorcellerie et comment se protéger contre grâce à nos puissances androgènes.

La sorcellerie et comment se protéger contre

Les sorciers (adzétor) sont des personnes


sur lesquelles se sont portées spontanément ou reportés des esprits appelés adzé
(Sorcellerie). Il ne revient nullement au même d’être habité ou parasité par ces esprits
et d’avoir acquis un moyen de les dominer à son gré pour en tirer profit. L’âme de
celui qui a réussi à s’en servir pour accomplir le mal se voit condamner après sa mort à
se transformer en une nouvelle puissance sorcière. Tandis que le religieux traditionnel
se place sous la dépendance de divinités, le vrai sorcier se place sous celle d’un
principe destructeur.
Chaque individu est côtoyé par le principe de la sorcellerie. Cependant, la
responsabilité lui est laissée d’y céder ou de ne pas y céder. On pourrait croire qu’il le
rejette et l’ignore d’autant plus aisément que son âme s’élève vers l’Être et jusque dans
l’Être. En réalité, plus sa puissance grandit, plus il est tenté au contraire, par inflation
orgueilleuse, d’y céder. Un sujet, désireux d’accéder à la plénitude de l’Être, ne peut
manquer de ressentir, tôt ou tard, l’impulsion de s’approprier de surcroît une telle
puissance, c’est-à-dire l’apparente surpuissance de tout renverser ou de tout
corrompre. Il se voit alors placé devant le choix crucial de suivre cette impulsion ou de
se soumettre plutôt à la volonté du sacrificateur suprême, dont le glaive est en mesure
de l’en délivrer.
Quand un individu a cédé au mal en le commettant par des moyens magiques ou
physiques, son âme à sa mort, se retrouve condamnée à l’errance et à la fièvre
inextinguible de détruire. Dans ces conditions, cette âme ne s’emploie qu’à inciter et à
aider les vivants à commettre le genre de crimes pour lesquels elle a conservé de
l’inclination, et parasite habituellement à cet effet une personne vivante de sa famille.
L’ardeur séductrice et dévoratrice demeurant attachée à son corps spirituel est ce que
l’on nomme un adzétor qui veut dire sorcier. Si, grâce à la protection de son génie,
l’âme de la personne parasitée a su refuser de s’en laisser imprégner et ne peut donc
être tenue responsable des crimes éventuellement commis à travers elle
indépendamment de sa volonté, elle connaîtra une destinée posthume normale. Si au
contraire, elle a accepté de pactiser avec la puissance maléfique afin d’en tirer quelque
profit, elle sera qualifiée de sorcière (adzétor, « propriétaire d’adzé ») en raison du mal
auquel elle aura consenti et se verra condamnée à se transformer après sa mort en un
nouvel adzé, qui ira grossir la confrérie invisible des âmes sorcières dévouées au
redoutable principe du mal.
Celui qui commet le mal au moyen de fétiches, ou bien cède à l’inclination que lui
communique une âme sorcière et par conséquent est déjà sorcier, ou bien manifeste un
penchant spontané pour la sorcellerie qui le conduira à grossir après sa mort la
confrérie des âmes sorcières.
Un ancien membre de cette confrérie, dont l’arrière-grand-père paternel, le grand-père
paternel, le père étaient aussi des adeptes chevronnés, nous narre son initiation :
» Lorsque ma mère était enceinte de moi, elle fut confrontée à une situation difficile.
Après les neufs mois habituels, elle ne m’accouchait toujours pas. C’est ainsi qu’elle
est allée consulter un marabout. La réponse fut terrible : je devais être accouché après
quatorze mois de grossesse, conformément à la volonté de mon arrière-grand-père qui
était déjà mort. C’est ce qui se passa. Après les quatorze mois, ma mère m’accoucha
vers 1 heure du matin, sur la tombe de ce dernier. A mon accouchement, j’avais deux
dents dans la bouche. Naître sur une tombe, permet selon nos croyances, d’avoir la
puissance du défunt. Aussi, d’après mes parents, devais-je hériter de ce grand-père en
matière de puissance. A l’âge de cinq ans, je ne marchais pas encore. c’est à six ans
que j’ai commencé à marcher. Je fus alors inscrit au CP1 (cours préparatoire première
année). Une nuit, mon père m’amena dans la forêt, entailla sa peau et la mienne,
recueillit notre sang dans un même verre et nous bûmes les deux sangs mélangés.
C’était le pacte du sang.
Quand il devait consulter un client, il attendait que je revienne de l’école avant de
commencer le travail. Il a toujours tenu à ce que j’assiste à toutes les séances. C’est
ainsi qu’il m’a initié aux différentes pratiques de la sorcellerie. »
En Afrique occidentale, on appelle « sorcier », « celui qui a mangé la viande de la nuit
», c’est-à-dire celui qui, à l’occasion de vols aériens nocturnes, s’empare de proies
humaines et auxquelles il ôte la vie. La sorcellerie en Afrique admet de nombreuses
variantes, mais elle se définit de façon constante par un fantasme d’anthropophagie
nocturne et de mort dévorante. Dans le vocabulaire africain francophone, le mot
sorcier désigne toujours un individu asocial, mauvais, accusé par les autres de
provoquer la mort pour satisfaire ses goûts de chair humaine. La sorcellerie est
toujours mauvaise, elle n’a qu’un but, tuer, mais tout sorcier n’est pas tueur.
Le sorcier agit la nuit en rêve. Son double ou son âme de rêve s’envole dans les
airs, se métamorphosant soit en formes humaines ou animales, afin de nuire. C’est le
double du sorcier qui invisiblement nuit au double de sa victime. Quand une personne
se croit victime d’un sorcier, elle se sent vidée de l’intérieur, car le sorcier aspire
l’énergie vitale de cette personne. Le sorcier peut se transformer en animal pour faire
peur à sa victime et lui prendre sa force vitale. Il peut aussi durant le jour atteindre un
individu par l’intermédiaire de l’ombre que celui-ci projette sur le sol ou par la trace de
ses pas, ou simplement par un regard, par un geste qui l’effleure. La victime,
dévitalisée, peut mourir au bout de quelque temps.
Celui qui, une première fois, délibérément ou par surprise, mange « la viande de la nuit
», contracte de ce fait une dette. il devra s’emparer d’autres victimes pour en partager
la chair avec les autres sorciers devenus ses associés. La dette initiale l’introduit dans
un circuit sans fin de dettes analogues. Impossible d’en sortir ; celui qui voudrait
arrêter les frais deviendrait la victime de ses associés. Le mode d’action de la
sorcellerie est invisible. Le seul instrument visible qu’utiliserait parfois le sorcier serait
l’aliment. En acceptant de recevoir du sorcier un aliment quelconque, on risque de se
faire prendre par lui.

PROTECTIONS CONTRE LES SORCIERS


Le statut de la sorcellerie est si élevé qu’il ne saurait être dominé, mais en aucun
cas anéanti, que par de très hautes divinités demeurant en contact avec lui, car
étrangement apparentées à lui. Ces divinités sont capables de communiquer aux
hommes la force nécessaire pour ne jamais ou pour ne plus lui céder comme pour ne
pas être molesté par ses suppôts. Il s’agit de divinités ayant notamment pour fonction
de préserver vis-à-vis de lui l’intégrité des puissances divines.
Pour demeurer ce qu’est le principe de la sorcellerie, le monde des sorciers doit lui
aussi être maintenu dans ses propres limites. Il a ses propres lois et ses propres
interdits : loi de réciprocité obligeant quiconque a participé à un repas analogue en vue
duquel, il est amené à tuer à son tour une personne, et loi de solidarité obligeant un
sorcier à ne jamais s’attaquer à un confrère, mais au contraire à lui prêter assistance en
cas de difficulté. En outre, il ne saurait échapper aux règles communes de propagation
des forces spirituelles.
A défaut d’adhérer soi-même à une confrérie de sorciers ou d’être mis en état de
négocier activement, en position de force avec ces derniers, il est possible de se laisser
marquer de manière incomplète ou atténuée par la sorcellerie pour devenir vacciné
contre les maux dont elle est cause. Ou bien on se teinte de l’essence même de la
sorcellerie (évoquée par des paroles adéquates), mais en évitant de se donner les
moyens d’être sorcier, c’est-à-dire en se privant du type d’énergie nécessaire à la
réalisation des actes de sorcellerie. Ou bien on s’imprègne plutôt (ou l’on imprègne
son habitation) d’une telle énergie, mais en prenant soin de la mettre en rapport avec
une essence autre que celle de la sorcellerie. Dans le premier cas, on devient protégé
comme un sorcier, mais sans être sorcier soi-même, par la loi qui retient un sorcier de
s’attaquer à son semblable sous peine d’être aussitôt sanctionné par ses camarades
pour avoir violé un de leurs interdits. Dans le second cas, une attaque sorcière ne peut
réussir en vertu d’une impossibilité pour l’énergie qu’il lui faut mobiliser de se
propager dans un espace déjà saturé par une énergie identique ; toute sa force fait
finalement retour à l’agresseur et celui-ci se retrouve bousculé et rendu malade à la
place de la personne qu’il désirait frapper.
Parmi les protections anti-sorcières, on distingue les adzé-vodou, les bo et bo-vodou
anti-sorciers, et pour finir les vodou anti-sorciers.
LES ADZE-VODOU
Les adzé-vodou sont des vodous d’un genre très particulier qui, au lieu de mettre en
rapport avec les puissances divines, mettent en rapport avec des puissances qui leur
sont adverses. Les plus complets et les plus redoutables d’entre eux permettent de
toucher les puissances, appelées adzé, par lesquelles les sorciers (adzétor) se trouvent
emportés, quand ils vont commettre leurs méfaits. Alors qu’un sorcier est en quelque
sorte aliéné par la puissance du mal ayant investi son corps indépendamment de sa
volonté, l’acheteur d’un de ces vodous garde la maîtrise sur celles qu’il fréquente et les
tient normalement fixées hors de lui sur l’objet sacré correspondant, pour ne les
employer qu’à sa propre initiative. Il ne dépend que de lui d’en profiter exclusivement
(comme de tout fétiche) pour de justes causes (fréquenter à égalité les sorciers pour les
prier de laisser une personne tranquille) ou du moins des causes acceptables
(s’enrichir, être brillant, acquérir des connaissances magiques), en continuant à
requérir à cet effet la protection de son génie et de ses ancêtres, ou au contraire de
céder à leurs incitations en se livrant grâce à elles, de la même manière que les autres
sorciers, à des abominations réelles ou imaginaires, corruptrices de l’âme, qui lui
vaudront après sa mort d’être à son tour transformé en adzé. Beaucoup en arrivent, de
ce fait, à ne plus servir que de protection anti-sorcière, notamment conférée par des
onctions d’huile de palme. En fait, ils ne se réfèrent plus alors, pour l’essentiel, qu’à la
puissance qui empêche un sorcier de nuire à son semblable.
AKPATSU
Le AKPATSU est un adzé-vodou, capable de tuer. La seule présence d’Akpatsu
empêche un sorcier ou tout autre individu ou esprit mal intentionné de pénétrer dans la
cour. Si quelqu’un est attaqué par les sorciers, il est possible de le débarrasser de ceux-
ci en lui donnant à avaler et en lui passant sur le corps l’huile de palme de sa partie
protectrice. Auparavant, on invoque le vodou en prononçant le gbesa (incantation)
adéquat, puis on le prie de convaincre les sorciers de laisser le malade tranquille. En
principe, les sorciers ne refusent rien à Akpatsu, car il est très habile et les plus petits
d’entre eux le craignent. Ceux qui s’opposeraient à lui seraient attaqués et écrasés par
lui. Cependant, il est plus prudent de le consulter, en jetant au sol des cauris, pour
savoir s’il accepte de bon cœur d’intervenir ou exige auparavant telle ou telle chose.
Pour se comporter en sorcier, si l’on se découvre un goût pour cela, après avoir
invoqué le vodou en prononçant simplement le gbesa (incantation) de sa partie
opérationnelle, on se passe un soir sur le corps un peu de l’huile qu’elle contient. Une
fois plongé apparemment dans le sommeil, on quitte alors son corps, on circule à
travers les airs sous forme de lueur et on traverse au besoin les portes des demeures,
soit seulement pour y observer ce qui s’y passe, soit pour y accomplir divers méfaits :
tuer ou épuiser la vitalité de quelqu’un, ou lui dérober en secret ses économies.
Par ailleurs, Akpatsu peut attaquer, et tuer sur commande ou spontanément, ceux qui
veulent du mal à son propriétaire. Celui-ci n’est alors jugé ni mauvais, ni sorcier pour
autant. On ne voit là que justice.
LES BO-VODOU ANTI-SORCIERS
Un bo-vodou anti-sorcier agit en imprégnant les lieux et les habitants des lieux à
protéger d’une énergie spirituelle, en partie identique à celle qui est nécessaire aux
sorciers pour y perpétrer leurs crimes. A la différence d’un adzé-vodou, il ne met en
rapport avec aucune puissance de sorcellerie ou apparentée à la sorcellerie. Il renvoie
au contraire à une puissance dérivée de quelque éminente divinité capable de dominer
et de refouler la sorcellerie.

TSEDO

Le TSEDO est un bo-vodou anti-sorcierqui


ne joue qu’un rôle défensif. Il ne permet pas de « saisir » les sorciers, de les obliger
notamment à confesser leurs méfaits pour en purifier le village. Si l’un d’eux
s’introduit dans la cour de son détenteur pour y causer du dégât ou vient le provoquer
en perturbant ses cérémonies annuelles de féticheur, il risque alors de tomber malade,
ne faisant que succomber ainsi au choc en retour du mauvais coup, qu’il souhaite
porter.
Pour traiter un membre de sa famille ou n’importe quel client malmené par des
sorciers, il commence par l’invoquer en crachant dessus du poivre de guinée et du petit
cola. Le malade formule alors une promesse qu’il devra exécuter après avoir obtenu
satisfaction. Il extrait ensuite une aiguille de la poudre de kaolin où il y en a beaucoup
d’enfouies, lui pique le corps en divers endroits : autour du cou, de la ceinture et des
avant-bras, et saupoudre ces piqûres, qui saignent légèrement, avec de l’eti blanc. Il lui
incise enfin légèrement la peau avec un couteau au niveau de toutes les articulations, et
saupoudre ces incisions avec de l’eti noir.
LES BO ANTI-SORCIERS

Les bo anti-sorciers prennent appui sur des énergies analogues à celles des adzé-vodou
protecteurs. Leurs effets sont cependant immédiats et beaucoup plus spécialisés, car ils
ne remontent pas aux sources des effluves anti-sorcières, mais à des réserves de forces
correspondantes prêtes à être déclenchées. Les uns se bornent à empêcher les sorciers
d’approcher, d’autres par contre les rendent malades ou les tuent quand ils se
présentent. Certains ont pour spécialité de les empêcher de faire disparaître l’argent
d’un commerçant.
AGUKLIYO
L’AGUKLIYO est un bo anti-sorcier qui permet de guérir un malade attaqué par les
sorciers. Ayant arrosé l’etigui d’alcool et craché dessus de l’alcool en prononçant son
gbesa, on saupoudre d’eti des incisions pratiquées sur le crâne du malade et au niveau
de toutes ses articulations, puis on lui en fait avaler un peu, mélangé à un verre
d’alcool.
Il protège aussi la cour de son propriétaire contre toute incursion de sorciers
malintentionnés. Si une chouette (adzéxé), véhicule d’un adzé, vient voler ou se
percher au-dessus de la cour, il suffit de prononcer son gbesa pour la faire tomber à
terre. Le sorcier qui lui était associé est ensuite retrouvé mort dans son lit. Si un sorcier
se présente en chair et en os dans la cour, il est soudainement rendu gravement malade
et s’effondre au sol. Au cas où sa famille vient implorer pardon pour lui, le botö peut
le ranimer ou le guérir en utilisant l’éti. A l’issue de cette guérison, il reste habité par
son adzé, mais celui-ci est si atténué qu’il ne peut plus l’employer pour mal agir.
GLIDO

C’est un bo anti-sorcier. Il lui est associé de l’huile de palme et de la poudre eti. Si


quelqu’un est dérangé par les sorciers, on lui saupoudre d’eti les incisions pratiquées
sur sa peau, et on lui en fait absorber un peu, mélangé à de l’alcool, puis on lui passe
de l’huile efficace sur le corps.
LES VODOU ANTI-SORCIERS

Les vodou anti-sorciers se proposent, non seulement de protéger les individus contre
des attaques de sorciers, mais encore de purifier activement la société toute entière de
leurs détestables activités, qui en arrivent à être dénoncées comme anti-progressistes,
responsables du malheur des noirs.
Il arrive que des actes de sorcellerie soient publiquement dénoncés par les femmes, qui
entrent régulièrement en transe lors des cérémonies de leur culte. Habituellement le
vaudou « saisit » un présumé sorcier en le possédant sauvagement ou en le rendant
malade, et l’oblige ainsi à venir lui demander pardon, à se confesser devant lui et à se
laisser purifier par communication de sa vertu, avec l’aide des plantes qui le
caractérisent. Aussitôt traité de la sorte, le malheureux devient théoriquement
incapable de profiter de l’adzé pour nuire, adzé qui lui demeure associé.

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