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Edition n°208 - (1er juin 2017)

DOSSIER

Conformité du
raccordement
au réseau public
d’assainissement

Réponses Ministérielles

Transfert de compétences
eau et assainissement et
assujettissement à la TVA

Jurisprudence

Communication des
documents des SPIC

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EDITO

Connaissance de la ressource

La ressource et sa qualité font l’objet de plus en plus d’attentions. En effet la préservation


de la qualité des eaux destinées à la protection d’eau potable est très contrainte.

Une instruction du 28 avril 2017 a reprécisé les modalités de mise en œuvre du contrôle
additionnel des eaux par les Agences Régionales de Santé (ARS) en fixant une liste de
paramètres et substances ainsi que les modalités d’analyse.

Il convient de saluer la mise en place depuis peu d’un site dédié à la connaissance des aires
d’alimentation de captage (http://aires-captages.fr). Cet espace participatif comprendra
toutes les informations pertinentes sur le sujet : données, carte de situation, éléments de
connaissances, retours d’expériences, situation en Europe, etc.

Il est pour l’instant peu renseigné pour la partie dédiée à chaque aire mais devrait favo-
riser la mutualisation des données disponibles et contribuer à l’amélioration de l’efficacité
des démarches locales de protection.

Un outil de partage à suivre de près…

Norbert GUIBELIN - Directeur

SOMMAIRE
3 DOSSIER Conformité du raccordement au réseau public d’assainissement

8 RÉPONSES Transfert de compétences eau et assainissement et assujettissement à la TVA | Dépôt sauvage


MINISTÉRIELLES de déchets et communication au maire de l’identité du propriétaire du véhicule

9 JURISPRUDENCE Communication des documents des SPIC

Le maire peut-il refuser de délivrer un permis de construire au motif que le projet


9 QUESTIONS - RÉPONSES
prévoit une alimentation en eau potable par un forage privé ?

Guide des spécifications pour les contrôles de réception des réseaux d’assainissement |
10 BRÈVES
Réforme du dialogue environnemental | Eaux littorales | Rapport d’information du Sénat
sur la démocratie représentative, démocratie participative, démocratie paritaire |Offres
d’emploi

12 ICI OU Karst, le polar de l’eau par David HUMBERT


AILLEURS

12 AGENDA Les événements à ne pas manquer

Syndicat Interdépartemental de l’Eau Seine Aval (SIDESA) Tél : 02 32 18 47 47 / Fax : 02 32 18 47 49


2 28 rue Alfred Kastler 76130 - Mont Saint Aignan Courriel : sidesa@sidesa.fr
Dossier

Conformité du raccordement au
réseau public d’assainissement
Il n’existe pas de texte général abordant la question précise de la conformité des raccordements au
réseau public d’assainissement collectif.

En effet, la conformité peut varier d’un service public à un autre en fonction de prescriptions techniques
édictées par la collectivité en charge du service (via le règlement de service).

Prescriptions techniques

L’article L.1331-1 du Code de la santé publique dispose que :

« La commune peut fixer des prescriptions techniques pour la réalisation des raccordements des im-
meubles au réseau public de collecte des eaux usées et des eaux pluviales ».

ATTENTION : En cas de réseau séparatif (eaux usées uniquement) ou de réseau unitaire (eaux
usées + eaux pluviales) les prescriptions techniques seront différentes. Le rejet d’eaux plu-
viales est interdit dans le réseau d’assainissement des eaux usées quand celui-ci est distinct
du réseau d’eaux pluviales (« réseau séparatif »).

Il appartient donc à la collectivité compétente en assainissement collectif de définir les prescriptions per-
mettant de considérer un raccordement comme « conforme » dans son règlement de service.

En tout état de cause, l’article R.1331-2 du CSP interdit d’introduire dans les systèmes de collecte des
eaux usées :

« a) Directement ou par l’intermédiaire de canalisations d’immeubles, toute matière solide, liquide ou ga-
zeuse susceptible d’être la cause, soit d’un danger pour le personnel d’exploitation ou pour les habitants
des immeubles raccordés au système de collecte, soit d’une dégradation des ouvrages d’assainissement
et de traitement, soit d’une gêne dans leur fonctionnement ;
b) Des déchets solides, y compris après broyage ;
c) Des eaux de source ou des eaux souterraines, y compris lorsqu’elles ont été utilisées dans des instal-
lations de traitement thermique ou des installations de climatisation ;
d) Des eaux de vidange des bassins de natation ».

Les lingettes destinées à tout nettoyer et vendues comme des produits biodégradables sont considérées
comme des éléments solides au sens de l’article R.1331-2 du Code de la Santé Publique. Le temps de
transit dans le réseau avant arrivée à l’usine de traitement n’est pas suffisant pour assurer leur biodégra-

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Conformité du raccordement au réseau public
d’assainissement (Suite)

dabilité, ce qui engendre des dysfonctionnements des équipements électromécaniques en station d’épu-
ration ou en postes de relèvement. Le nombre d’interventions curatives pour pannes ou débordements a
été multiplié par trois depuis l’apparition de ces produits dans les réseaux (Réponse ministérielle, Ques-
tion n°71482, JOAN du 13 décembre 2005, page 11525).

Toutefois, les communes agissant en application de l’article L.1331-10 peuvent déroger aux c et d de
l’alinéa précédent à condition que les caractéristiques des ouvrages de collecte et de traitement le per-
mettent et que les déversements soient sans influence sur la qualité du milieu récepteur du rejet final.
Les dérogations peuvent, en tant que de besoin, être accordées sous réserve de prétraitement avant
déversement dans les systèmes de collecte.

Un immeuble d’habitation raccordé au réseau public d’assainissement ne peut faire transiter les eaux
usées dans l’ancienne fosse septique avant rejet. En effet, dès lors que l’immeuble est raccordé au ré-
seau, le propriétaire doit procéder, à ses frais, à la mise hors service des « fosses et autres installations
de même nature » (art. L.1331-5 du Code de la Santé Publique).

Un contrôle de raccordement peut conclure à la non-conformité du raccordement.

Obligations du SPAC

Aux termes de l’article L.1331-4 du CSP la collectivité compétente en matière d’assainissement a :

• l’obligation de contrôler les parties privatives amenant les eaux usées jusqu’au branchement (« la
commune contrôle la qualité d’exécution des ouvrages nécessaires pour amener les eaux usées à la
partie publique du branchement ») ;
• la faculté de vérifier le maintien en bon état de fonctionnement de ces parties privées (« [la commune]
peut... »).

De plus, l’article L.2224-8 du CGCT dispose que :

« Les communes assurent le contrôle des raccordements au réseau public de collecte ».

Par conséquent, la collectivité a l’obligation de contrôler la partie privée amenant au branchement pu-
blic. Le propriétaire peut demander à la collectivité un document faisant état du résultat de ce contrôle.
Cependant, le SPAC n’a pas l’obligation de le lui fournir.

Dès lors que le SPAC fournit un tel document, il engage sa responsabilité quant aux mentions qu’il com-
porte.

La responsabilité de l’exploitant du réseau public d’assainissement peut également être engagée en cas
de délivrance d’une attestation de raccordement erronée.

L’exploitant qui, dans le cadre d’une vente d’une maison d’habitation, délivre au notaire une attestation de
raccordement au réseau incomplète erronée commet une faute engageant sa responsabilité. En l’espèce,
l’attestation dite « de raccordement » délivrée au notaire indiquait que l’immeuble était « desservi » par
un réseau d’assainissement collectif. Cependant, ni la case relative à la boîte de branchement au réseau,
ni celle qui indique que l’agent de l’exploitant a été dans l’impossibilité technique de détecter la présence
de la boîte de branchement n’étaient cochées. De plus, la facture de la vérification opérée par l’exploitant
précisait que « l’immeuble [...] est raccordé au réseau ». Une seconde attestation « de raccordement »
délivrée aux acquéreurs ne comportait plus les mêmes termes et mentionne « raccordé » au lieu de « des-
servi ». L’immeuble s’avérait ne pas être raccordé au réseau public d’assainissement. L’exploitant a donc
émis deux documents incomplets et contradictoires. L’exploitant est condamné à relever et garantir le
vendeur de l’immeuble de toute condamnation prononcée à son encontre (Cour d’appel Toulouse, 24
septembre 2013, n°570/13,11/06243).

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Conformité du raccordement au réseau public
d’assainissement (Suite)

Obligations du propriétaire

Le propriétaire, outre l’obligation de raccordement de son immeuble, doit disposer d’un raccordement
conforme.

En cas de non-conformité du raccordement, le propriétaire de l’immeuble raccordable au réseau doit


procéder au raccordement dans le délai de deux ans à compter de la mise en service du réseau (sauf
dérogation) en application de l’article L.1331-1 du Code de la Santé Publique.

A défaut, le propriétaire de l’immeuble encourt :

• la pénalité de l’article L.1331-8 du Code de la santé publique ;


• la réalisation des travaux d’office par le maire en application de l’article L.1331-6 du Code de la santé
publique, après mise en demeure préalable ;
• en cas de pollution :
-- en application de l’article L.2212-2 du CGCT, un arrêté de police du maire l’enjoignant de respecter les
prescriptions techniques, dont l’irrespect constitue une contravention de 1ère classe (38 € d’amende) ;
-- l’exécution des travaux d’office, après mise en demeure réalisée par le Préfet (art.L.211-5 et
L.216-1 du Code de l’environnement) ;
-- l’engagement de la responsabilité pénale (art.L.216-6 du Code de l’environnement : 2 ans d’empri-
sonnement et 75 000 € d’amende), voire civile en cas de dommages aux tiers.

NB : En cas de non conformité d’un branchement d’assainissement dans le cadre de la construction d’une
habitation neuve, le propriétaire encourt une amende de 45 000 €, et en cas de récidive 6 mois d’empri-
sonnement en sus (art.L.152-4 du Code de la construction et de l’habitation).

Obligations du vendeur de l’immeuble

Dans le cadre de la vente d’un immeuble à usage d’habitation, le code de la construction et de l’habitation
(art.L.271-4) n’aborde que l’assainissement non collectif. A l’occasion de la vente d’un immeuble à l’usage
d’habitation, le vendeur doit joindre au dossier technique le document établi à l’issue du contrôle de l’ins-
tallation d’ANC.

En revanche, aucune obligation similaire n’est imposée au vendeur pour les immeubles faisant l’objet d’un
raccordement au réseau public de collecte, contrairement à ce qui avait été envisagé au cours des débats par-
lementaires. Il en résulte dans ce cas que le vendeur n’a pas l’obligation de donner ce document à l’acquéreur.

Le propriétaire vendeur de l’habitation engage sa responsabilité si l’acheteur est en mesure de prouver


que le raccordement n’était pas conforme à la déclaration faite par le vendeur.

Dans un arrêt en date du 21 mars 2013, la Cour d’Appel de Rennes a ainsi condamné les vendeurs d’une
habitation à réparer le préjudice subi par l’acheteur en violation de l’obligation de délivrance (art. 1604
du Code Civil) (CA Rennes, 21 mars 2013, n°10/01805). En effet, le vendeur avait en l’espèce déclaré
que l’immeuble était raccordé à l’assainissement communal. Or, l’expertise judiciaire diligentée à la de-
mande de l’acheteur concluait que les évacuations des eaux usées de la maison d’habitation se jetaient
dans une :
« ancienne fosse morte transformée en fosse septique ; que le trop plein de la fosse était raccordé au
réseau public d’évacuation des eaux pluviales existant sur la rue [et] qu’il n’existait aucune boîte de
branchement apparente en attente pour le raccordement de la maison sur le réseau d’assainissement
qui pass[ait] dans la rue ».

Les juges du fond en ont déduit que, en présentant l’immeuble vendu comme raccordé au réseau public
d’assainissement, le vendeur s’était engagé à délivrer un bien dont l’évacuation des eaux usées était
conforme à la présentation qu’il en avait faite. Le bien délivré ne possédant pas ce raccordement n’était
pas donc conforme aux stipulations contractuelles et le vendeur a manqué à son obligation de délivrance.

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Conformité du raccordement au réseau public
d’assainissement (Suite)

Le vendeur est condamné au règlement du coût des travaux, auquel se sont ajoutés des dommages et
intérêts pour préjudice de jouissance, du fait des odeurs nauséabondes générées par l’ancienne fosse
dans laquelle étaient rejetées les eaux usées, dont les acheteurs n’avaient pu anticiper la vidange,
croyant que l’habitation était raccordée au réseau d’assainissement collectif.

Le vendeur d’une maison présentée à tort comme raccordée au réseau d’assainissement ne peut se préva-
loir d’une acceptation implicite des acquéreurs 5 ans après la vente. Ni l’écoulement du temps, ni le fait de
laisser le voisin (vendeur de l’habitation) vider la fosse septique dont la contenance était insuffisante, ne
constituent des actes manifestant sans équivoque la volonté des acquéreurs de renoncer à se prévaloir du
non-respect de leur obligation de délivrance par les vendeurs (Cass., Civ., 3è, 20 mai 2014, n°13-16741).

Obligations du bailleur (bail d’habitation)

Le bailleur doit verser des dommages et intérêts au locataire lorsque l’assainissement de l’habitation
n’est pas conforme à la réglementation, dès lors que cette non-conformité entraîne un trouble de jouis-
sance pour le locataire.

L’article 6 de la loi n°89-462 du 6 juillet 1989 oblige le bailleur à délivrer au locataire un logement en bon
état d’usage et de réparation, d’entretenir les locaux et d’y faire toutes réparations autres que locatives,
nécessaires au maintien en l’état et à l’entretien normal des lieux loués.

Le bailleur qui délivre un logement non-conforme aux critères réglementaires de décence et affecté de
multiples désordres ne respecte pas cette obligation (Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, 21 mars 2013,
n°2013/155).

Par conséquent, le bailleur engage sa responsabilité civile dès lors que la non-conformité de l’assainisse-
ment entraîne un trouble de jouissance.

Les nombreux désagréments résultant du non raccordement du logement au réseau public d’assainisse-
ment, et notamment les importants problèmes d’évacuation des eaux usées caractérisent un « trouble
de jouissance » qui doit être réparé par le bailleur.

Il en est de même lorsque la non-conformité de la filière assainissement entraîne des nuisances sani-
taires et environnementales (Cour d’Appel d’Aix-en-Provence, 31 octobre 2013, n°2013/525).

Obligations du bailleur (bail commercial)

Le preneur d’un bail commercial peut avoir l’obligation de remettre en état le raccordement au réseau
d’assainissement collectif, en fonction des clauses du contrat de bail commercial et du motif pour lequel
la « remise en état du raccordement » est nécessaire.

Le bailleur a l’obligation « sans qu’il soit besoin d’aucune stipulation particulière » (art.1719 et suivants
du Code Civil) de délivrer au preneur la chose louée en bon état de réparations de toute espèce : cela
signifie que le bailleur doit livrer des biens conformes à l’usage auquel ils sont destinés et, qu’avant
l’entrée du preneur, l’ensemble des travaux sur l’immeuble nécessaires soient réalisés.

Si le raccordement au réseau d’assainissement collectif dysfonctionnait avant l’entrée


en jouissance du preneur ou s’il s’agit d’un vice affectant l’immeuble

Le bailleur a manqué à son obligation de délivrance (ex : violation de cette obligation par le bailleur qui
délivre des locaux inondés en raison d’un défaut de conformité des chéneaux et descentes d’eaux plu-
viales qui ont un diamètre insuffisant).

Si le raccordement au réseau d’assainissement collectif a commencé à dysfonctionner


après l’entrée en jouissance du preneur

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Les parties pouvant déroger au droit commun du bail par dispositions contractuelles, la réponse à la
question de la charge des travaux d’entretien et de réparation se trouve d’abord dans le contrat de bail.

Dans le silence du contrat, le droit commun du bail s’applique. Ainsi, le droit commun du bail prévoit que
pendant l’exécution du contrat de bail, le bailleur est obligé :

« d’entretenir la chose louée en l’état de servir à l’usage pour lequel elle a été louée » (art.1719 Code
Civil) et de « faire, pendant la durée du bail toutes réparations qui peuvent devenir nécessaires, autres
que locatives » (art.1720 Code Civil).

Ainsi, relèvent du bailleur les réparations dues à la « vétusté » et les «grosses réparations» ne relevant
pas des « réparations locatives », ces dernières n’étant pas définies par la loi.

En l’absence d’une clause expresse du bail mettant l’entretien des grosses canalisations à la charge du
preneur, la réparation de celles-ci est à la charge du bailleur (CA Reims, 13 janvier 2000, n°98/01372).
En tout état de cause, si la réparation est due à la vétusté des canalisations, elle sera à la charge du bail-
leur, sauf clause contractuelle mentionnant expressément que les réparations des canalisations devenues
vétustes depuis l’entrée en jouissance du preneur sont à la charge de celui-ci.

NB : Le preneur doit mettre en demeure le bailleur d’effectuer les travaux qui lui incombent (art.1146
Code Civil). A défaut, le preneur pourra être condamné à payer une partie des travaux.

Si le raccordement n’est pas conforme et que l’administration (collectivité en charge du


SPAC, Maire) ordonne la réalisation de travaux

En l’absence de clause expresse contraire du bail, les travaux ordonnés par l’administration sont à la
charge du bailleur (ex.: Mise en conformité de l’installation électrique, mise en conformité de l’ascenseur,
Travaux d’habillage des canalisations d’assainissement créées et des peintures de tuyauterie (CA Rennes,
08 juin 2005, n°04/00792) ; Travaux de raccordement de l’immeuble au réseau d’assainissement collec-
tif (CA Rouen, 25 octobre 2000, n°199804994).

Une clause du bail prévoyant que le preneur prend les lieux « dans l’état où ils se trouvent à l’entrée en
jouissance », prend à sa charge « toutes les transformations et réparations nécessitées par l’exercice de
son activité » ne constitue pas une clause d’exonération de son obligation pour le bailleur.

Si les travaux sont rendus nécessaires dans un cas de force majeure

Les travaux de réparation sont à la charge du bailleur.

Le bailleur engage sa responsabilité civile dès lors que la non-conformité de l’assainissement entraîne
un trouble de jouissance (CA Nancy, 26 novembre 2012, n°09/00690 : Absence d’évacuation des eaux
usées résulte d’une non-conformité du réseau d’évacuation de l’immeuble).

Conséquences de la non-conformité

La non-conformité de branchements emporte une conséquence pour le propriétaire de l’immeuble dont


le raccordement est non conforme, mais peut également entraîner une conséquence plus générale pour
tous les usagers du service.

En premier lieu, le propriétaire s’expose à l’application de la pénalité de l’article L.1331-8 du Code de la


Santé Publique (jusqu’au doublement du montant de sa redevance).

En second lieu, la non-conformité pouvant entraîner des dysfonctionnements des ouvrages publics, cela
entraîne des coûts de fonctionnement - voire des investissements - supplémentaires.

La redevance assainissement collectif sera donc, in fine, mécaniquement augmentée et les propriétaires
dont le branchement est non conforme participent ainsi à l’augmentation de leur propre redevance.
-CR-

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Réponses Ministérielles

Le passage des compétences eau et assainissement à des EPCI à fiscalité propre dont le seuil
minimal de population sera supérieur à 15 000 habitants entraînera l’obligation d’assujettis-
sement à la TVA et donc une forte augmentation des redevances d’eau et d’assainissement.
Quelles dispositions le Gouvernement va mettre en place pour éviter cet accroissement lourd
de la facture des usagers ?

Les conclusions du rapport « Eau et assainissement : à quel prix ? » apportent des éclairages sur les
évolutions des prix qui pourraient résulter des transferts de compétences organisés par la loi NOTRe.

En effet, certaines évolutions pourraient conduire à des évolutions à la hausse du prix de l’eau en milieu
rural du fait d’une amélioration des niveaux de services rendus en milieu rural, en particulier en matière
de surveillance et de qualité sanitaire de l’eau distribuée, de la disparition des imputations d’une partie
des dépenses sur le budget général et des prestations bénévoles, de l’obligation d’assujettir le service à
la taxe sur la valeur ajoutée et enfin des mises en conformité réglementaire.

Néanmoins, le rapport indique que ces évolutions devraient être compensées par la mutualisation des
prestations à grande échelle, y compris entre secteurs urbains et ruraux, et la capacité renforcée des
autorités organisatrices, une fois regroupées, à négocier des gains de productivité de leurs opérateurs,
publics ou privés.

Enfin, il est à noter que d’après la jurisprudence, la convergence tarifaire est à atteindre dans un délai de
5 ans après l’extinction des contrats, ce qui permet, le cas échéant, d’étaler la hausse résiduelle dans le
temps afin qu’elle puisse être compensée par des gains de productivité.

Réponse ministérielle, Question écrite n°91403, JOAN du 04 avril 2017, page 2704

En cas de dépôt sauvage de déchets, le maire peut-il se faire communiquer l’identité du proprié-
taire d’un véhicule sur la base du numéro de plaque minéralogique de celui-ci ?

L’article L.330-2 du code de la route énumère les destinataires potentiels des informations contenues par
le fichier d’immatriculation des véhicules.

Le 3° de cet article permet aux officiers de police judiciaire d’être destinataires de ces informations, dans
l’exercice des missions définies à l’article 14 du code de procédure pénale, c’est-à-dire la constatation
des infractions à la loi pénale.

Le dépôt de gravats sur un chemin forestier peut s’assimiler à de l’abandon de déchets au sens de l’article
L.541-3 du code de l’environnement et, à ce titre, est puni de deux ans d’emprisonnement et de 75 000
euros d’amende aux termes de l’article L.541-46 du même code.

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Réponses Ministérielles (Suite)

Le maire, en tant qu’officier de police judiciaire, est donc fondé à se voir communiquer les informations
du fichier d’immatriculation des véhicules en ce que celles-ci sont indispensables à la constatation de
l’infraction d’abandon de déchets.

De même, s’agissant de l’accès au chemin forestier par un véhicule à moteur, le maire peut également
se voir communiquer les informations contenues par le fichier d’immatriculation des véhicules si cet
accès est constitutif d’une infraction prévue à l’article R.163-6 du code forestier ou L.362-1 du code de
l’environnement.

Réponse ministérielle, Question écrite n°103470, JOAN du 16 mai 2017, page 3610

Jurisprudence

Communication des documents des SPIC

Sont communicables les documents administratifs des organismes gérant un service public industriel et
commercial dans les limites suivantes.

Parmi les documents détenus par un organisme privé chargé d’une mission de service public qui exerce
également une activité privée, seuls ceux qui présentent un lien suffisamment direct avec la mission de
service public peuvent être regardés comme des documents administratifs (ex. : listes d’emplois repères
assortis des écarts de rémunération correspondant à chacun de ces emplois, élaborées par La Poste au
titre des nouveaux instruments de gestion de carrière pour l’ensemble de ses personnels d’encadrement
supérieur).

En l’espèce, est communicable une instruction interne relative aux règles générales et impersonnelles de
rémunération de l’encadrement supérieur de la RATP.

CE, 21 avril 2017, Régie autonome des transports parisiens, n°395952

Questions - Réponses

Le maire peut-il refuser de délivrer un permis de construire au motif que le projet prévoit une
alimentation en eau potable par un forage privé ?

Non...

Consulter la réponse complète

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Brèves

Réforme du dialogue environnemental

Le décret n°2017-626 du 25 avril 2017 précisant les modalités d’application de l’ordonnance


portant réforme du dialogue environnemental détaille notamment les nouvelles attributions
de la Commission nationale du débat public (CNDP) et complète les dispositions sur le droit
d’initiative citoyenne.

Sont ainsi désormais listés les plans et programmes nationaux entrant dans le champ d’action de la
CNDP.

Alors que cette commission n’était appelée à connaître jusqu’alors que des projets d’aménagement ou
d’équipements, elle sera désormais saisie notamment pour les plans et programmes de niveau national
suivants :
• Document stratégique de façade définissant les objectifs de la gestion intégrée de la mer et du littoral ;
• Orientations nationales pour la préservation et la remise en bon état des continuités écologiques ;
• Programme d’actions national pour la protection des eaux contre la pollution par les nitrates d’origine
agricole.
Consulter le décret

Rapport d’information du Sénat sur la démocratie représentative, démocratie participative,


démocratie paritaire : comment décider avec efficacité et légitimité en France en 2017 ?

La mission d’information sur le thème « Démocratie représentative, démocratie participative,


démocratie paritaire : comment décider avec efficacité et légitimité en France en 2017 »,
constituée le 6 décembre 2016, a rendu son rapport d’information.

Près avoir fait le constat d’une crise entourant la prise de décision publique et la nécessité de développer
la démocratie participative pour compléter et renforcer la légitimité de la démocratie représentative,
le Sénat a formulé dix propositions précises, notamment les suivantes pour mener à bien des projets
d’infrastructure concertés :

• Proposition n°5 : Renforcer les maîtrises d’ouvrage, y compris par un accompagnement repensé de l’État
et des cadres juridiques ad hoc, et consolider la culture de la participation en matière d’infrastructure,
notamment en simplifiant les documents soumis à concertation et en les rendant accessibles en open
data ;
• Proposition n°6 : Envisager, à long terme, la création d’une procédure continue de consultation du public,
couvrant toutes les phases du projet d’infrastructure et placée sous l’égide d’un garant désigné par la
Commission nationale du débat public ;
• Proposition n°7 : Simplifier, à court terme, les procédures applicables à la création d’infrastructures en :
-- coordonnant davantage le droit de l’environnement et le droit de l’urbanisme ;
-- recentrant l’enquête publique et en poursuivant sa modernisation ;
-- assouplissant le régime de l’autorisation environnementale unique ;
-- organisant mieux le droit au recours.

En savoir plus : consulter la synthèse et le rapport

Eaux littorales

L’Agence de l’Eau Seine Normandie publie une brochure « Surveillance des eaux littorales
du bassin Seine-Normandie » et une plaquette « Aides Littoral » sur son site Internet.

Télécharger les documents

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Brèves (Suite)

Guide des spécifications pour les contrôles de réception des réseaux d’assainissement

L’Agence de l’Eau Seine-Normandie (AESN) publie un Guide des spécifications pour les
contrôles de réception des réseaux neufs, reconstruits ou restructurés d’un diamètre
inférieur ou égal à 1 200 mm.

Les contrôles préalables à la réception sont en effet imposés par l’article 10 de l’arrêté du 21 juillet
2015 relatif aux systèmes d’assainissement collectif et aux installations d’assainissement non collectif,
à l’exception des installations d’assainissement non collectif recevant une charge brute de pollution
organique inférieure ou égale à 1,2 kg/j de DBO5.

Au-delà du diamètre de 1 200 mm, les contrôles font l’objet de dispositions spécifiques sur la convention
d’aide signée avec l’AESN.

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Offres d’emploi

La ville d’Aix en Provence (13) recrute un Technicien contrôle réseaux d’eau.

La Métropole de Lyon (69) recrute un Directeur adjoint eau et assainissement.

La Communauté de communes Bièvre Est (38) recrute un Responsable du service Eau


et Assainissement.

Le Grand Annecy (74) recrute un Responsable de secteur du réseau d’eau et un


Agent d’exploitation du réseau d’eau potable.

Le Syndicat interdépartemental pour l’assainissement de l’agglomération parisienne (75)


recrute un Technicien travaux.

Le Département des Pyrénées-Orientales (66) recrute un Technicien du Service d’Appui Technique


en Eau Potable.

La Communauté d’Agglomération Villefranche Beaujolais Saône (69) recrute un Ingénieur


grands projets.

La Communauté d’Agglomération de la Région Nazairienne et de l’Estuaire (44) recrute un


Assistant administratif au sein de la Direction du Cycle de l’eau.

La Communauté de Communes du Thouarsais (79) recrute un Agent de contrôle SPANC.

L’Eurométropole de Strasbourg (67) recrute un Métallier - Mécanicien.

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Syndicat Interdépartemental de l’Eau Seine Aval (SIDESA) Tél : 02 32 18 47 47 / Fax : 02 32 18 47 49


28 rue Alfred Kastler 76130 - Mont Saint Aignan Courriel : sidesa@sidesa.fr 11
Ici ou ailleurs

Karst, le polar de l’eau par David HUMBERT

« Trop curieux, trop honnête.

Pour le lieutenant Paul Kubler, la sanction est un aller


simple Paris-Rouen, avec affectation dans un commis-
sariat de quartier de la cité normande, sa ville natale.
Les premiers dossiers n’ont pas de quoi faire vibrer cet
ex du quai des Orfèvres: promeneurs agressés dans
les bois, ouvriers en colère pour cause de plan social …

Mais un matin, les robinets des Rouennais commencent


à crachoter de l’eau en Technicolor. Rose pâle, puis
vert fluo. Quelqu’un pollue les sources.

Du ministère de la Santé à la préfecture, on met la


pression: il faut éviter l’affolement des usagers et
stopper la crise. À cent à l’heure sur sa vieille Honda
ou suspendu en spéléo au coeur des grottes, Kubler
doit à tout prix découvrir le secret des profondeurs de
la craie, le secret du karst. »

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Agenda

• 06 juin 2017 : Journée Technique CNFPT « Le transfert des compétences eau et assainissement à une
intercommunalité » (Rouen) - En savoir plus

• 06 au 09 juin 2017 : Congrès annuel de l’ASTEE (Liège) - En savoir plus

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ISSN : 2117-8232

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Charles REVET
Directeur de la rédaction :
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