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Exposition New Topographics, 1975

New Topographics =168 images / 10 photographes :

Robert Adams,
Lewis Baltz,
Bernd et Hilla Becher,
Joe Deal,
Frank Gohlke,
Nicolas Nixon,
John Schott,
Stephen Shore et
Henry Wessel Jr.

Leur point commun = des paysages "sans qualité" + noir et


blanc + petit format + influence Walker Evans
New Topographics, 1975

Robert Adams 1937, USA

The New West, 1974


Frontalité / Arrangements inconscients /
le motif de la vitrine chez Atget, Evans,
Abbott
- Eugène Atget, Vitrines et enseignes, Paris 1900-1910

- Berenice Abbott, Quincallerie, 316-318 Bowery, NY,


1938

- Walker Evans, Vitrine de magasin, Bethlehem


(Pennsylvanie), 1935
Atget, Boutique, 63 rue de Sèvres,
1911
Atget, Horloger, boulevard de Strasbourg, 1926
Atget, Boutique, 16 rue Dupetit-
Thouars, 1910
Atget, Au Griffon, 39 quai de
l'Horloge , 1902
Berenice Abbot, HARDWARE STORE 316-318 Bowery at Bleeker Street in New
York City, 1938
Evans, Window
display, Bethlehem,
Pennsylvania, 1935
Frontalité / Arrangements inconscients /
le motif de la vitrine chez Atget, Evans,
Abbott
Evans parle d'arrangements inconscients: « des agencements
échappant non pas à toute volonté d'ordre, mais à toute ambition
artistique reconnue: la décoration d'une maison, l'ornement d'une
commode ou d'une cheminée, la présentation des marchandises dans
un magasin, le jeu des affiches sur un mur – ce que Roy E Stryker
appelle « natures mortes toutes faites » également très présentes à le
FSA. Le goût d'Evans pour les vitrines et les présentoirs ou pour les
objets fixés aux murs est particulièrement révélateur, puisque c'est
sans changement possible que les uns et les autres s'offrent à son
appareil selon un arrangement minutieux, imposé tout à fait. »

Olivier Lugon, p.172


Robert Adams / Démarche

C’est après son voyage en Europe en 1968, véritable tournant dans sa


carrière, qu’il opte pour des sujets plus contemporains et personnels.
Robert Adams photographie alors « en citoyen ». Il devient le chroniqueur
infatigable des dommages provoqués par l’intervention humaine
(urbanisation rapide, exploitation des ressources naturelles et enfin
globalisation) sur les paysages autrefois immaculés. Pour autant, le
photographe persiste à chercher la poésie des lieux qu’il traverse, jusque
dans leur trivialité. Comme l’observe Joshua Chuang, la lumière tient le
rôle principal. « Origine de toute forme », elle est d’une rare acuité dans
son œuvre.

http://lemagazine.jeudepaume.org/2014/02/robert-adams-lendroit-ou-
nous-vivons/
La lumière / la clarté dans le
documentaire
« En photographie, il n'existe pas d'ombres que l'on ne puisse
éclairer! (keine ungaklärten Schatten) »

August Sander

« Au delà d'une préférence strictement stylistique, le souci de clarté


tonale est donc chargé d'une forte connotation symbolique, la
luminosité venant non seulement permettre, mais aussi incarner le
nouveau pouvoir de révélation – et quasiment de régénération
culturelle – dont on entend créditer la photographie. »

Olivier Lugon, p.126


Robert Adams / Intentions
"Je pense maintenant - mais je n'en ai pas été conscient tout de suite - que je voulais
faire des images qui me permettraient de dire la vérité sur ce qui s'était passé ici, mais je
voulais aussi, après avoir dit la vérité, pouvoir l'affronter de manière positive. Degas a
écrit quelque part qu'il cherchait le moyen de "prêter un enchantement à la vérité". Ce
n'est pas une mauvais formule. Il n'est pas trop difficile de dire la vérité, mais il est très,
très difficile de l'affirmer. Ainsi dans les premières années, j'ai travaillé à découvrir un
style qui me permette de prendre du recul face au désastre en cours… de la traiter avec
véracité, mais de le situer néanmoins dans une perspective plus large (…) Pour moi, la
photographie n'est qu'une manière d'en venir aux prises avec ce qui semble une
catastrophe sociale en cours. Mon style est issu réellement de l'effort fourni pour dire la
vérité sur ce paysage monotone, plat et largement inhumain. (…) Je pense que la
meilleure photographie résulte de l'intérêt porté à ce qui se trouve devant l'objectif plutôt
qu'au processus photographique lui même. On doit s'intéresser aussi au processus, mais
le véritable moteur qui fait avancer la chose, c'est l'attention portée au sujet.

(extraits d'un entretien avec Michael Köhler publié dans Camera Austria n.9 1984 pp.2-6
in Une autre objectivité est possible - JF Chevrier, James Lingwood, CNAP)
New Topographics, 1975

Bernd(1931) et Hilla Becher (1934), Allemagne


Bernd and Hilla Becher (German, 1931-2007 and b. 1934), Pit Head, Bear Valley,
Pennsylvania, 1974
New Topographics, 1975

Joe Deal,1947-2010, USA


Joe Deal, View,
Albuquerque, New
Mexico, 1974
Joe Deal, Untitled
View, Albuquerque,
New Mexico, 1975
Joe Deal, Untitled
View, Albuquerque,
New Mexico, 1975
New Topographics, 1975

Nicholas Nixon, 1947, USA


Nicholas Nixon, Southeast View of the Fenway Area, Boston, 1975
Nicholas Nixon, View of Boston from Commercial Wharf, 1975
Nicholas Nixon, View of Mother Church and Christian Science Center, Boston, 1975
Nicholas Nixon, View of Turnpike Entrance, Boston, 1976
New Topographics, 1975

John Schott (1944, USA), Route 66 Motels, 1973,


sélection de 20 images
New Topographics, 1975

Stephen Shore, 1947


New Topographics, 1975

Henry Wessel Jr., 1942


Dan Graham, Homes for America, 1966. Two-page spread originally published in Arts Magazine, December
1966–January 1967. Photo offset reproduction of layout for magazine article
Réception par le public de New
Topographics

"What I remember most clearly was that nobody liked it,"


Frank Gohlke , one of the participating photographers told the
LA Times when the exhibition was restaged last year at the
LA County Museum of Art . "I think it wouldn't be too strong
to say that it was a vigorously hated show."

http://www.theguardian.com/artanddesign/2010/feb/08/new-topographics-
Liens entre le DATAR et New
Topographics

3 photographes en commun:

Stephen Shore

Lewis Baltz

Franck Gohlke
Liens entre le DATAR et New
Topographics

Lewis Baltz, 1945, USA

- Prototypes Works

- The Tract Houses (1971)

- A Fos sur Mer, série réalisée pour la DATAR


Lewis Baltz, Fairfax, 1973 From the series The
Prototype Works
Lewis Baltz, New Port Beach, 1970 From the series The
Prototype Works
Lewis Baltz, Tract House no. 2, 1971 From the series The
Tract Houses
Lewis Baltz, Tract House no. 23, 1971 From the series The
Tract Houses
Lewis Baltz, A fos sur mer
Lewis Baltz, A fos sur mer
Lewis Baltz, A fos sur mer
Liens entre le DATAR et New
Topographics

Frank Gohlke, 1942, USA


Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Frank Gohlke, Campagne, en Bourgogne et dans le massif central, 45 photos
Liens entre le DATAR et New
Topographics

Gilbert Fastenaekens rend hommage à Robert Adams


dans « Hommage irrévérencieux à Robert Adams,
Bassin potassique de Mulhouse », 1989
Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: La campagne

Richard Pare, (1948, GB)

- Dans le Sud Ouest


Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: La montagne

Sophie Ristelhueber, 1949, France

- Fait, 1992
- EveryOne, 1994,
- Ouvrage d'art et paysages en montagne, 1988
Fait #9, 1992
Fait #29, 1992
Fait #69, 1992
EveryOne n14, 1994
Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: Le bord de mer

Gabriele Basilico, (1944-2013, Italie)

- Bord de mer, 1984


Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: d’autres orientent leur objectif vers les lieux-communs et
les « non-lieux » (Marc Augé, 1992), ces lieux usés par le regard de l’habitude
ou laissés à la marge de la représentation traditionnelle du territoire.

« Si un lieu peut se définir comme identitaire, relationnel et


historique, un espace qui ne peut se définir ni comme
identitaire, ni comme relationnel, ni comme historique définira
un non-lieu. » Marc Augé, Non-lieux, introduction à une
anthropologie de la surmodernité

Ex: des moyens de transport, des grandes chaînes hôtelières,


des supermarchés, des aires d'autoroute, mais aussi des camps
de réfugiés. L'homme ne vit pas et ne s'approprie pas ces
espaces,
Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: d’autres orientent leur objectif vers les lieux-communs et
les « non-lieux » (Marc Augé, 1992), ces lieux usés par le regard de l’habitude
ou laissés à la marge de la représentation traditionnelle du territoire.

- GIORDAN Albert, Espaces commerciaux, Midi


Culture de paysage / Interprétation des
signes / Albert Giordan

« La culture du paysage, dont on parle tant, c'est d'abord


l'apprentissage de sa lecture, l'art d'en interpréter les signes.
Certains de ces signes sont faits pour communiquer. (…) les
« grandes surfaces » par enseignes agressives et flèches de jeu
de poste, cherchent à pousser la communication jusqu'à
capturer l'interlocuteur en l'hypnotisant: par ici je vous sers, et
je prends la monnaie – pouvoir qui a fasciné à son Albert
Giordan »

p.53 catalogue Paysages photographies, texte de Roger Brunet


Dans l'ensemble, pour la DATAR les photographes se sont centrés sur un
paysage de l’ordinaire et du quotidien, certains revisitent les catégories
classiques du genre: d’autres orientent leur objectif vers les lieux-communs et
les « non-lieux » (Marc Augé, 1992), ces lieux usés par le regard de l’habitude
ou laissés à la marge de la représentation traditionnelle du territoire.

- AUERBACHER Dominique, Lieux communs, Lyon,


Budapest, Rome, etc.
Quels terrains?

pas à une géolocalisation des images, permet d’affirmer


la dimension créatrice des photographies en les
distinguant d’un travail d’inventaire.

Loin d’être un quadrillage systématique du territoire


hexagonal, les campagnes photographiques sont avant
tout le lieu d’une recherche artistique, impliquant un
engagement personnel, du corps comme de
l’imaginaire, afin de faire ressortir la dimension
sensible de cette expérience.
Un terrain ciblé

Raymond Depardon, 1942, France

- La ferme du Garet, 1984


Le passage de l'appareil petit format à la
chambre
« l'adoption de la chambre par Berenice Abbott et Walker Evans constitue dès le
départ, un parti pris stylistique. C'est en effet de façon plus tardive (que les
allemands), vers 1930, soit à un moment où le petit format est déjà très en
vogue, que tous deux acquièrent une chambre. Ils le font après avoir
expérimenté pendant deux ans environ, le petit format (Evans utilise notamment
un Leica), qu'ils mettent au service d'une photographie rapide et mobile (…) Le
changement de matériel est donc concerté et correspond à un renouvellement de
leur projet photographique, lié à d'autres changements formels et au
développement d'une option plus orientée vers l'archive – pour laquelle
l'exigence de spontanéité, de liberté des cadrages devient secondaire et celle de
la netteté prépondérante, fût ce au prix de préparatifs compliqués et du
transport d'un indispensable trépied. L'essentiel est désormais de
photographier « comme à travers un microscope » (B. Abbott) ».

Olivier Lugon, La photographie documentaire, p.130


la netteté prépondérante,
fût ce au prix de
préparatifs compliqués
et du transport d'un
indispensable trépied.
L'essentiel est désormais
de photographier
« comme à travers un
microscope » (B.
Abbott) ».

Olivier Lugon, La
photographie
documentaire, p.130

Peter Sekaer, Walker Evans avec son appareil à chambre,1936


Un terrain ciblé

Raymond Depardon, 1942, France

- La ferme du Garet, 1984


Raymond Depardon

« Je travaille depuis quelque temps à un espace plus


personnel lié à mon
enfance avec un matériel de prise de vue différent. J’y
rencontre beaucoup de
difficultés, de déception »

Vincent Guigueno, « La France vue du sol », Études


photographiques, 18 | Mai 2006
L'Approche, 2001;
Le Quotidien, 2005;
La Vie moderne, 2008
Les terrains et leur identification

Une reconstitution des itinéraires est envisageable pour la plupart des


campagnes, en croisant les informations reportées sur les contrats, les
carnets de bord, les planches contacts et au dos des tirages d’artiste.
Cependant on peut se poser la question de la pertinence d’une telle
investigation quand justement l’absence de mentions explicites,
volontairement exclues des publications de la Mission, a pour objet
d’identifier des archétypes et de mettre en avant la dimension
poétique de ces représentations

http://missionphoto.datar.gouv.fr/fr/content/quels-terrains-
photographiques

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