Pourquoi la pauvreté a des conséquences dès la naissance sur le développement cérébral.
D’après plusieurs études menées par des neuroscientifiques, la pauvreté nuit au
développement cérébral des enfants, dès leur plus jeune âge, comme l’explique Le Monde dans une longue enquête. Or, selon une étude récente de l’Unicef et de la Banque mondiale, 385 millions d’entre eux vivent dans une “extrême pauvreté”, c’est-à-dire avec un revenu inférieur à 1,90 dollar (1,80 euros) par personne et par jour dans un foyer familial. En France, environ 1 enfant sur 5 vit sous le seuil de pauvreté, ce qui représente 2 à 3 millions de petits Français. Et les répercussions sont graves pour la santé. “Les enfants des familles les plus pauvres ont un risque deux fois plus élevé de mourir avant 5 ans que ceux des foyers les plus aisés”, révèle Le Monde. Leurs conditions de vie précaires les prédisposent également à davantage de maladies (physiques ou mentales), parmi lesquelles le développement du cerveau peut être affecté. L’impact de la pauvreté sur le cerveau a été analysé depuis les années 1950, mais c’est surtout avec le développement de la neuroscience que les recherches sont récemment entrées dans une nouvelle ère. Outre le facteur génétique, le logement précaire peut s’avérer être un facteur d’aggravation. A la fin des années 1980, Médecins du monde et Médecins sans frontières soulignaient déjà les effets du plomb dans les logements construits avant 1949 et l’ampleur du problème du saturnisme sur les enfants. Une maladie “du mal-logement” qui “occasionne des troubles irréversibles du système nerveux”, explique le directeur des opérations internationales à Médecins du monde, le docteur Jean-François Corty. Cette pathologie a finalement été reconnue dans une loi de 1998 obligeant les travaux dans les bâtiments contenant du plomb. Les cas de saturnisme infantile ont été divisés par 20 entre 2004 et 2009.