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Présentation
Les méthodes de Recherche Opérationnelle servent en gestion à formuler et à résoudre des problèmes
de toutes sortes dans le monde de l’entreprise, à l’aide d’une approche scientifique et – le plus souvent
– en utilisant les moyens informatiques.
Objectifs pédagogiques
Déroulement du cours
Contenu :
Méthodes pédagogiques
Cours magistraux suivis d’exercices d’application et de cas pratiques réalistes.
Travail personnel
Il faut compter 1H45 à 2H00 de travail personnel pour chaque séance de cours.
Evaluation
Participation et travaux rendus en groupe (20%). Contrôle final (80%).
Références bibliographiques
01-déc Initiation WinGULF TP 1/2 groupe 'Le Campeur' Reprendre un exercice du manuel
05-déc Progr. Dynamique Gestion Stocks Choix d'Investissements
08-déc Progr. Dynamique Plus Court Chemin Reviser P.Dyn, lire cas Petroleum
12-déc Arbres de Décision Cas Petroleum Supply Revoir ex. P.L. et Arbres de Decision
Examen d'une année
15-déc Séance de synthèse précédente
LA MODELISATION
Action
Critères
Environn..
Paramètres
Variables
E/S Conséquences
G
Système
Paramètres
Variables
Il faut bien noter que les solutions trouvées sont les solutions du modèle et non du problème
originel : « La carte n’est pas le territoire… » . Il est donc de la responsabilité du décideur de
transcrire ces solutions dans le monde réel en réintégrant éventuellement certains éléments
non pris en compte dans le modèle. L'adéquation des solutions trouvées au problème réel
dépend bien évidemment de la pertinence du modèle et ceci relève plus d'un art, fondé sur
l’expérience, que d'une science.
EXERCICE DE MODELISATION
L'entreprise Clairgaz
L'entreprise Clairgaz met en bouteille et distribue des bouteilles de gaz. La mise en bouteille
s'effectue dans trois usines notées 1, 2, 3, qui livrent 5 dépôts régionaux, notés A,B, C,D, E.
Les capacités de production mensuelle (en milliers de bouteilles) de chacune des usines et les
demandes mensuelles de chacun des dépôts sont les suivants :
Usine Production Dépôt Demande
1 40 A 20
2 80 B 10
3 120 C 30
D 80
E 100
Les bouteilles doivent être livrées de chaque dépôt à chaque usine, on peut en première
approximation considérer que le coût unitaire de transport est proportionnel à la distance, c'est
d'ailleurs ainsi que se fait la facturation interne, les coûts de transport étant affectés aux
dépôts et donc pris en compte lors de l'évaluation annuelle des directeurs de dépôts.
L'annexe1 donne les valeurs de ces coûts unitaires. On remarquera que le dépôt C et l'usine 2
ont la même localisation, puisque le coût de transport est nul.
Actuellement la politique de livraison résulte de négociations entre les directeurs de dépôts et
d'usine, le résultat de cette politique est donné en annexe 2. La direction générale trouve
cependant les coûts totaux de transport actuellement trop élevés, et pense qu'il serait possible
de les diminuer de façon significative pour les deux années à venir, où il n'est pas envisagé de
modifications importantes de la demande. Elle fait appel à vous pour étudier ce problème.
Question 1
Analyser le problème de la direction générale :
Décrire le système, les paramètres structurels, les décisions, les variables d’état, la
conséquence ?
Question 2
Ecrire les équations correspondantes.
Question 3
Que pensez-vous des réactions possibles des différents intervenants : direction générale,
directeurs de dépôts et d'usine ? Comment y remédier ?
Question 4
Pouvez-vous proposer une méthode de résolution ?
Annexe 2
Politique actuelle d'approvisionnement des dépôts :
Dépôts
Usines A B C D E
1 40
2 30 50
3 20 10 80 10
LA SOCIETE BRIBANT
La société Bribant fabrique dans son usine de Bondy, deux modèles de tondeuses à gazon
commercialisés sous le nom de BR1 et BR2.
Les modèles BR1 et BR2 sont vendus respectivement 2100 € et 2000 € départ usine. La
société Bribant fixe ses prix 10% en dessous des prix pratiqués (pour des modèles
semblables) par le leader de l’industrie. En 2007, la société peut vendre auprès des grossistes
et des centrales d’achat (l’essentiel de sa clientèle) autant d’unités qu’elle est capable de
produire.
La production se déroule dans quatre ateliers : l’atelier de Tolerie-Peinture, l’atelier
d’Assemblage Moteurs et deux ateliers spécifique de montage pour BR1 et BR2. Les
caractéristiques techniques de ces ateliers sont données en annexe 1.
Depuis six mois, la production mensuelle de l'usine est fixée à 500 unités BR1 et 1 500 unités
BR2. Pour réaliser ce programme de production, les capacités des ateliers d'Assemblage
Moteur et montage du modèle BR2 sont entièrement utilisées, tandis que les ateliers ‘Tolerie-
peinture’ et montage du modèle BR1 travaillent seulement à 60 % et 22 % de leur capacité
respective.
Les annexes 2 et 3 donnent une description chiffrée des coûts. Lors de la réunion mensuelle
de juillet 2007, les responsables de la société analysaient les résultats des six derniers mois.
Monsieur Bribant, P.D.G. de la société, ouvrit la séance : "Les bénéfices de la division
Tondeuses sont en très forte baisse, ils atteignent ce mois ci 220 000 €. Il faut absolument
redresser la situation dès le mois prochain, et je compte sur vous pour trouver une solution".
Le Directeur des Ventes remarqua :"Le modèle BR2 est celui qui dégage la meilleure marge
sur coûts variables, il est donc rationnel d'en produire le maximum, d'autre part
l'augmentation récente de nos coûts fixes nous conduit à vendre le modèle BR1 à perte, je
pense donc qu'il serait judicieux de ne plus le produire et d'améliorer ainsi les résultats
globaux de la division".
Le contrôleur de gestion marqua son désaccord avec cette proposition :
"La production mensuelle du modèle BR1 n'est pas très importante ; ceci nous oblige
d'imputer à chaque unité BR1 une part importante des frais fixes. Pour diminuer cette part et
donc le prix de revient, je propose donc d'augmenter la production du modèle BR1, car il ne
suffit pas de regarder la contribution (marge sur coût variable) mais de mettre en face les
ressources mobilisées pour cette production".
Le directeur Marketing s'inquiéta alors de cette proposition : "S'il nous est possible
d'augmenter nos ventes en BR1, en revanche il risque d'être très difficile de faire passer nos
acheteurs habituels de BR2 vers le modèle BR1, et notre image pourrait en pâtir". Le
directeur de la production remarqua alors qu'il était possible d'augmenter la production du
modèle BR1 sans pour autant diminuer celle du modèle BR2 : "L'assemblage des moteurs que
Bribant ne pourrait pas réaliser dans son usin, en raison d'une capacité insuffisante, serait
confié à un ou plusieurs sous traitants extérieurs. Bribant leur fournirait les pièces et
acquitterait, pour chaque moteur assemblé, une somme à déterminer (représentant les coûts
et la marge du sous-traitant).
Annexe 1
La société Bribant.
Capacité mensuelle
La capacité de l'atelier Tolerie-peinture permet ainsi, dans le cas où elle est entièrement
consacrée à la production de l'un des deux modèles, de traiter chaque mois soit 2 500 unités
BR1, soit 3 750 unités BR2. Une interprétation identique peut être faite pour l'atelier
Assemblage des moteurs.
Dit autrement, les caractéristiques de la production sont telles que le traitement dans l'atelier
Tolerie-peinture de trois unités BR2 utilise la capacité consacrée au traitement de deux unités
BR1 : si, par exemple, il était décidé de produire 1 200 unités BR2, on disposerait d'une
capacité permettant la production de 2 500 - (2/3) x 1 200 = 1 700 unités BR1. D'autre part,
pour l’atelier d’assemblage moteurs, l'assemblage d'un moteur BR2 mobilise la capacité
nécessaire à l'assemblage de deux moteurs BR1.
Annexe 2
La Société Bribant
Les coûts indirects variables sont calculés pour un niveau de production mensuelle de 333
unités BR1 et 1 500 unités BR2 ; 1 'imputation des frais fixes aux modèles est faite en
proportion de la capacité utilisée.
Par exemple, la capacité utilisée dans l'atelier de montage des moteurs, exprimée en unité
BR1 est de 500 + 2 (1 500) = 3 500 ; 14 % =500/3 500 de cette capacité est consacrée à la
production du BR1 et le complémentaire 3 000/3 500 = 86 % à celle du BR2.
Capacité Frais fixes Frais fixes Capacité Frais fixes Frais fixes
utilisée imputés imputés par utilisée imputés imputés par
unité unité
La société Bribant
BR1 BR2
Main-d'œuvre directe
Tolerie-peinture 45 € 30 €
Montage du modèle 95 € 75 €
Charges indirectes*
*
Voir Annexe 2
LA PROGRAMMATION LINEAIRE
1 Un Premier Exemple
Une entreprise fabrique deux produits A et B avec deux matières premières M et P, et une
machine T1. Les consommations, temps de fabrication et marges réalisées de chaque produit,
ainsi que les quantités disponibles pour le mois à venir, sont donnés dans le tableau suivant :
Produit A Produit B Disponible
Matière Première M 12 14 1500
Matière Première P 8 4 600
Temps de fabrication 3H 1H 210 H
Marge Bénéficiaire 300 250
Matière M
A
B Matière P
C Atelier
O
Représentation de la fonction économique : Pour une valeur donnée k de la marge l'ensemble
des productions conduisant à cette marge se trouvent sur la droite d'équation 300 X1+ 250 X2
= k appelée droite d'isoprofit ; seuls les points de cette droite intérieurs au polygone
correspondent à des productions compatibles avec la structure de production actuelle.
C
Isoprofit
D
0
B Marge Maximale
La valeur maximale de la
marge est obtenue en
déplaçant la droite C
d’isoprofit parallèlement à
elle-même jusqu’à un des
sommets du polygone
D
O
intuitivement va passer par l'un des sommets du polygone.
4 Algorithme du simplexe
Dans ce chapitre nous supposerons toujours que le second membre des contraintes (partie
constante) est positif ; nous distinguerons donc les contraintes inférieures ou égales des
contraintes supérieures ou égales.
A Base(X2,e2,e3)
Matière
B Base(X1,X2,e3)
Matière
C Base(X1,X2,e1)
Atelie
O Base(e1,e2,e3) Base(X1,e2,e1) D
Remarquons que passer d'un sommet à un sommet voisin revient simplement à échanger une
variable de base avec une variable hors base, puisque entre deux sommets voisins seul un
hyperplan saturé est modifié.
5.2 Etape 1
En utilisant la relation définie précédemment nous obtenons la formulation équivalente
suivante :
MAX -100e3 + 150X2 +21000
-4e3 + 10*X2 + e1 = 660
-(8/3)e3 +(4/3)X2 +e2 = 40
(1/3)e3 +(1/3)X2 +X1 =70
Nous sommes au point D, les variables de base sont (e1, e2, X1) les variables hors base (e3,
X2). La valeur de la fonction économique est le terme constant 21000 (car e3 et X2 sont hors
base donc valent 0), elle est obtenue avec les valeurs lues dans le système de contraintes :
e1=660, e2= 40, X1=70. Toutefois cette valeur n'est pas optimale car il reste un coefficient
strictement positif, donc la fonction économique peut s'améliorer localement (les variables ne
peuvent qu'être positives).
Choix de la variable entrant dans la base : c'est la variable X2 car son coefficient est le seul
positif.
Choix de la variable sortant de la base : les trois variables e1, e2, X1 sont candidates, il nous
faut voir quelle est la valeur maximale possible de X2 sans qu'aucune autre variable ne soit
négative (ne pas oublier que e3 reste nulle). Examinons les 3équations :
Si X2 remplace e1, X2 prend la valeur 660/10=66
Si X2 remplace e2, X2 prend la valeur 40/(4/3) = 30
Si X2 remplace e3, X2 prend la valeur 70/(1/3)=210
La valeur maximale que peut prendre X2 est donc le minimum de ces 3 valeurs, c'est à dire 30
(sinon on devrait donner des valeurs négatives à e1 ou X1). X2 remplace donc e2. La
deuxième contrainte est la contrainte pivot, elle va nous servir à réécrire le système :
1. Remplacer X2 par 30-3/4e2+2e3 dans la fonction économique et la première et la
dernière contrainte
5.4 Etape 3
En utilisant la relation définie précédemment nous obtenons la formulation équivalente
suivante :
MAX -12,5e1 - 18,75e2 +30000
(1/16)e1 -(15/32)e2 + e3 =22,5
(1/8)e1 - (3/16)e2 +X2 =75
-(1/16)e1 + (7/32)e2 +X1 =37,5
Les cellules D7:D9 contiennent les formules calculant les quantités utilisées : attention aux $
pour la recopie vers le bas.
Il est important que le côté droit de chaque contrainte soit une constante, et non pas une
fonction des variables de décision, sinon dans certains cas Excel pourrait ne pas accepter que
le problème soit linéaire.
La feuille de calcul ainsi écrite ne permet pas seule de résoudre le problème d'optimisation, il
nous serait seulement possible de tester certaines solutions (simuler des décisions). Nous
vérifierions que ces décisions sont acceptables sans jamais savoir si nous avons atteint
l'optimum.
Enfin il n'apparaît pas sur la feuille de calcul le sens des contraintes (<= ou >=), ni le sens de
l'optimisation (Maximum ou Minimum). Il est donc nécessaire, pour finaliser la formulation
du problème et le résoudre de faire appel à un "add-in" (un programme complémentaire
accessible à partir d'Excel, en "français" une macro complémentaire.
Dans la zone Cellule cible à définir, il est indiquée l'adresse de la cellule contenant la formule
de la fonction économique, ici $B$4 ; si vous avez ouvert le solveur à partir d’une autre
cellule sélectionnée, c’est l’adresse de cette cellule qui apparaîtra ici, il faudra alors modifier
en conséquence cette zone en cliquant sur la cellule de la fonction économique. Ensuite il faut
sélectionner le type d'optimisation voulu (Maximisation ou minimisation).
Dans la zone cellules variables, il faut indiquer la zone contenant les variables du problème,
ici $B$2:$C$2. Il faut ensuite entrer les contraintes du problème ; pour cela cliquer sur le
bouton "Ajouter" de la zone contrainte, une autre boîte de dialogue apparaît :
Dans la zone cellule, il faut indiquer l'adresse de la cellule contenant la formule du côté
gauche des contraintes, puis choisir dans la liste déroulante le sens de la contrainte (<=, >= ou
=) et enfin, dans la zone contrainte indiquer l'adresse de la cellule contenait la valeur du côté
droit de la contrainte. Entre chaque contrainte cliquer le bouton ajouter, vous pouvez entrer
les contraintes de même sens sous forme vectorielle, à condition bien sûr que les cellules des
mêmes côtés soient adjacentes (par exemple $D$7:$D$9).
Après la dernière contrainte, valider avec le bouton OK. On revient alors à la première boite
de dialogue qui se présente ainsi :
Il nous reste à préciser que le problème est un problème de programmation linéaire, n’utilisant
que des variables positives ou nulles. Pour cela cliquer sur le bouton "Options" et dans la zone
de dialogue suivante, cocher la case "Modèle supposé linéaire" et "Supposé non négatif" :
Il faut alors sélectionner les rapports de Réponse et Sensibilité, en cliquant sur ces libellés ;
mais il est inutile de demander celui des Limites qui en programmation linéaire n'apporte rien.
Activities
----------
No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Col__1:X1 A 37.50 0.00
2 Col__2:X2 A 75.00 0.00
Constraints
-----------
No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Row_1:MatM L 0.00 12.50
2 Row_2:MatP L 0.00 18.75
3 Row_3:Atel L 22.50 0.00
Ici toutes les matières premières sont utilisées et il reste 22.50 (i.e. 22H30) de disponible dans
l'atelier (d’où un ‘shadow price’ nul).
Introduisons maintenant les deux derniers tableaux fournis par WinGULF, appelés ‘stability’ :
Stability for Objective
-----------------------
No Name Value Lower Limit Objective Upper Limit
--- ---------- - --------------- --------------- --------------- ---------------
1 Col__1:X1 A 37.50 214.29 300.00 500.00
2 Col__2:X2 A 75.00 150.00 250.00 350.00
(On voit ici, par exemple, que si le coefficient de X1 dans la fonction économique
reste compris entre 214.29 et 500, le planning de production ne changera pas)
Interprétons ce dernier tableau, associé au tableau donnant les ‘shadow prices’ des
contraintes.
De la même façon, toute diminution d'une unité de ressource dans cette matière première va
diminuer le profit de 12,5, et ceci tant que la diminution ne dépassera pas 360 unités ; c'est à
dire tant que la quantité de ressource restera supérieure à 1140 unités. Au delà la perte
marginale sera supérieure.
La contrainte sur la matière première P s'analyse de la même façon, puisque cette contrainte
est aussi saturée.
Constraints
-----------
No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Row_1:MatM L 0.000 12.500
2 Row_2:MatP L 0.000 18.750
3 Row_3:Atel L 0.000 0.000
(Les chiffres ont été arrondis, du fait que WinGULF ne traite pas correctement le cas de
dégénérescence, ce qui, par contre, ne pose pas de problème au solveur d’Excel)
Les trois contraintes sont saturées, mais comme il doit y avoir trois variables de base, et qu’il
y a déjà deux variables naturelles (ou ‘activité’) dans la base, l'une des variables d'écart (qui
sont toutes les trois nulles) doit aussi être dans la base. C'est celle dont le shadow price est
nul, c'est à dire la troisième contrainte. On vérifie, d’ailleurs, que cela correspond de plus au
fait que (dans le plan) les trois contraintes (représentées par 3 droites) se coupent au même
point.
Ceci apparaît dans le listing par le fait que l'une des deux limites (lower ou upper) est égale à
la valeur de la contrainte (RHS : right hand side). Dès que l'on bouge un peu l'une des deux
premières contraintes (vers le bas pour la première, vers le haut pour la seconde), elle devient
inactive (non saturée) et la troisième devient active, alors son shadow price va devenir
strictement positif.
Il se peut aussi que la variable de base qui est nulle soit une variable naturelle, auquel cas le
listing sera un peu différent. C'est le cas pour la valeur maximale de la première contrainte, si
le second membre de la contrainte passe de 1500 à 1500+600=2100, on obtient le rapport
suivant (dans ce contexte particulier de dégénérescence, les résultats de WinGULF et d’Excel sont
identiques):
Optimal value : 37500.000000
Activities
----------
No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 A D 0.0000 0.0000
2 B A 150.0000 0.0000
Constraints
-----------
No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 MatPrem.M L 0.0000 12.5000
2 MatPrem.P L 0.0000 18.7500
3 TpsdeFab. L 60.0000 0.0000
La production de produit A est nulle, les deux premières contraintes sont toujours saturées,
mais l'augmentation admissible de la première et la diminution admissible de la seconde sont
nulle, dès que l'on modifiera un peu l'une de ces contrainte dans ce sens le ‘shadow cost’ du
produit A deviendra strictement positif.
On constate que l'on est à nouveau ici dans un cas de dégénérescence et non pas de solution
multiple(voir paragraphe 7.4.2 ci-dessous). En effet, les trois variables de base, dont l’une est
nulle et les deux autres non nulles sont telles que, pour la variable naturelle nulle, dont le
shadow cost est nul, aucune des deux limites n'est égale à 0, ce qui signifie que ce n'est pas la
rentabilité du produit qui est en cause, mais la disponibilité des ressources.
Cellules variables
Finale Réduit Objectif Admissible Admissible
Cellule Nom Valeur Coût Coefficient Augmentation Réduction
$B$2 Quantité Produit A 37,5 0 300 200 85,71
$C$2 Quantité Produit B 75 0 250 100 64,92
$D$2 Quantité Produit C 0 -52,75 291 52,75 1E+30
Pour les produits A et B, le ‘réduit coût’ (shadow cost) est égal à 0, en effet ces produits sont
effectivement fabriqués et s'imposer d'en fabriquer n'est pas une contrainte. Les valeurs
"Admissible Augmentation" et "Admissible Réduction" nous indique pour chaque produit sur
quel intervalle le coefficient de la fonction économique doit rester pour que la production ne
soit pas modifiée (en volume, pas en valeur ou en prix, bien sûr)
Attention : On ne fait varier qu'un coefficient, les autres gardent la même valeur.
Pour le produit A, tant que sa contribution est comprise entre 214,29 (300-85,71) et 500 (300
+ 200) (les autres contributions restant respectivement de 250 pour B et 290 pour C), la
Pour le produit C, l'interprétation est théoriquement la même, tant que sa contribution est
inférieure à 343,75 (291+52,75), il est inintéressant à produire. Une autre façon d'aboutir à ce
résultat est obtenue avec le coût réduit : si on était obligé de produire ce produit C, on
perdrait 52,75 pour chaque unité produite, au moins pour les premières unités, sa
contribution minimum est donc égale à sa contribution actuelle (291) + la perte lue ici (52,75)
soit 343,75. On ne connaît pas, par le listing, sur quelle quantité s'applique cette perte unitaire
; mais économiquement, il est clair que si le nombre de produits fabriqués augmente, la
mauvaise utilisation des ressources conduira à une perte plus importante. De la même manière
on ne sait pas quelle quantité on serait conduit à produire si la contribution du produit
dépassait 343,75.
Cas d'un listing WinGULF
Avec des données similaires, et en rajoutant là encore une troisième activité (avec des
coefficients respectifs pour chaque contrainte de 14, 9 et 4), on aurait :
Optimal value : 30000.000000
Activities
----------
No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Col__1:A A 37.5000 0.0000
2 Col__2:B A 75.0000 0.0000
3 ProduitC Z 0.0000 52.7500
Constraints
-----------
No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Row_1:MatM L 0.0000 12.5000
2 Row_2:MatP L 0.0000 18.7500
3 Row_3:Atel L 22.5000 0.0000
On voit aussi sur le listing EXCEL que dès que l'une des deux premières marges diminue, la
solution va changer, de même si la marge du produit C augmente la solution changera ; dans
tous les cas la nouvelle solution optimale consistera à commencer la production du produit C.
On pourra donc obtenir l'autre solution en modifiant légèrement l'un de ces prix par exemple
en mettant 343,751 pour le produit C on obtient alors le listing suivant :
Cellules variables
Finale Réduit Objectif Admissible Admissible
Cellule Nom Valeur Coût Coefficient Augmentation Réduction
$B$2 Quantité Produit A 0 -0,002 300 0,002 1E+30
$C$2 Quantité Produit B 10,000 0 250 0,001 53,571
$D$2 Quantité Produit C 80,000 0 343,751 93,749 0,001
En fait toute combinaison convexe entre les deux production est solution optimale, c'est a dire
une production de la forme :
Par exemple pour t=0,2 on a une production de 7,5A, 23 B et 64 C qui conduit à une marge
totale de 7,5*300 + 23*250 + 64*343,75 = 30000, qui est bien la valeur optimale.
Il se peut aussi que l'on ait une solution multiple qui ne joue que sur les quantités des mêmes
produits, et non pas sur l'introduction d'un produit à la limite de la rentabilité, dans ce cas ce
sera une variable d'écart (hors base) nulle qui aura un shadow price nul, il faudra éviter de
confondre ce cas avec le cas de dégénérescence évoqué plus haut. Pour illustrer ce
phénomène, en revenant au cas initial avec deux variables, mettons au minimum admissible le
coefficient de B, c'est à dire à 250-100=150. Nous obtenons alors le rapport de sensibilité
suivant :
Contraintes
Finale Ombre Contrainte Admissible Admissible
Cellule Nom Valeur Coût à droite Augmentation Réduction
$E$7 Matière Première M Utilisé 1500 0,00 1500 600 360
$E$8 Matière Première P Utilisé 600 37,50 600 48 171,43
$E$9 Temps de Fabrication Utilisé 187,5 0,00 210 1E+30 22,50
La première contrainte est saturée (valeur finale=contrainte à droite), mais son shadow cost
est nul, donc si on dispose de moins de ressources la valeur de la fonction économique ne
changera pas; il existe donc une autre production (correspondant à un autre sommet du
simplexe) consommant moins de matière première M (et donc plus de temps pour maintenir le
nombre de variables de base et hors base) et conduisant à la même valeur de la fonction
économique. De façon précise on peut savoir que cette autre solution consommera exactement
360 unités de moins de matière première M. Pour obtenir cette nouvelle solution, il suffit
comme précédemment d'augmenter la marge du produit A ou de diminuer celle du produit B,
puisque aucune variation des coefficients dans ce sens n'est acceptée. On obtient alors le
résultat suivant, en mettant 149,99 comme valeur de marge pour le produit B :
Cellules variables
Finale Réduit Objectif Admissible Admissible
Cellule Nom Valeur Coût Coefficient Augmentation Réduction
$B$2 Quantité Produit A 60 0 300 149,97 0,02
$C$2 Quantité Produit B 30 0 149,99 0,01 49,99
Contraintes
Finale Ombre Contrainte Admissible Admissible
Cellule Nom Valeur Coût à droite Augmentation Réduction
$E$7 Matière Première M Utilisé 1140 0 1500 1E+30 360
$E$8 Matière Première P Utilisé 600 37,49 600 48 40
$E$9 Temps de Fabrication Utilisé 210 0,02 210 15 22,5
La production de 60A et 30B conduit à la même marge totale :
60*300+30*150=37.5*300+75*150=22500
Ici encore toute combinaison convexe (i.e. barycentre) des deux solutions est aussi optimale.
Les logiciels spécialisés en Programmation linéaires signalent les cas de solutions multiples,
malheureusement Excel ne le fait pas.
Ici aussi Excel peut arriver sur l'une quelconque des solutions extrêmes, comme on pourrait le
voir par exemple dans l’exercice ‘Cooperative’.
- Un problème admet une solution dégénérée si une variable de base est nulle, tandis
qu'un problème admet une solution multiple si le shadow cost (ou price) associé à une
variable hors base est nul.
Si une seule variable présente la particularité d'être nulle et d'avoir son shadow cost (ou
shadow price) nul aussi, il suffit alors de déterminer si cette variable est de base ou hors base.
On sait que dans un problème contenant n variable naturelles et p contraintes, il y a p
variables de base et donc n variables hors base ; il suffit alors de compter les variables de base
non nulles pour détecter la nature du problème.
Cette détection est plus délicate si plusieurs variables présentent cette particularité, surtout si
le problème est à la fois dégénéré et à solutions multiples, dans ce cas on peut faire les
remarques suivantes :
- Pour un cas de dégénérescence on a soit une variable naturelle nulle avec un reduced
cost nul mais deux valeurs de variations admissible strictement positives, soit une
variable d'écart (ou de surplus) nulle ainsi que son shadow cost, mais dans ce cas l'une
des variation admissible nulle.
- Pour un cas de solution multiple on a soit une variable naturelle nulle avec un reduced
cost nul et une des deux valeurs de variation admissible nulle, soit une variable d'écart
(ou de surplus) nulle ainsi que son shadow cost, mais dans ce cas les deux valeurs des
variations admissibles sont positives strictement.
1 Coopérative
Une coopérative agricole disposant de 1 000ha. veut définir son plan annuel de production de
céréales. Le tableau suivant montre les besoins en irrigation et engrais par type de culture.
Eau Engrais
(m3/ha./an) (kgs/ha./an)
Blé 1 000 200
Orge 2 000 100
Seigle 250 50
Les profits annuels par ha. pour le blé, l'orge et le seigle sont respectivement de 200€, 100€ et
40€. On dispose de 160 tonnes d'engrais et de 1,6 millions de m3 d'eau par an.
Questions
Constraints
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No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Row__1 L 200.00 0.00
2 Row__2 L 0.00 10.00
3 Row__3 L 80000.00 0.00
2 Compagnie Minière
Une compagnie minière possède deux puits différents P1 et P2, pour l’extraction d’uranium.
Les puits sont en deux lieux distincts et ne possèdent pas la même capacité de production. Le
minerai d’uranium est d’abord concassé, puis analysé et enfin rangé dans l’une des trois
qualités U1, U2 ou U3, suivant sa teneur minerai riche, moyen ou pauvre.
La demande du marché pour les trois qualités est supérieure à ce que l’on peut extraire.
La compagnie s’est engagée à fournir à une usine de séparation 12 tonnes de minerai U1,
8 tonnes de minerai U2 et 24 tonnes de minerai U3 par semaine.
L’exploitation de P1 coûte à la compagnie 20 000 € par jour et celle de P2 revient à 16 000 €
par jour.
En un jour d’exploitation, le premier puits produit 6 tonnes de U1, 2 tonnes de U2 et 4 tonnes
de U3 ; les chiffres pour le second puits sont respectivement de 2 tonnes, 2 tonnes et 12
tonnes.
Combien de jours par semaine faut-il exploiter chaque mine pour que les engagements soient
tenus le plus économiquement possible? (ci dessous le listing correspondant au cas)
Activities
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No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 NbJoursP1 A 1.00 0.00
2 NbJoursP2 A 3.00 0.00
Constraints
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No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Prod.U1 G 0.00 -1000.00
2 Prod.U2 G 0.00 -7000.00
3 Prod.U3 G 16.00 -0.00
Constraints
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No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Sapin L 0.0000 100.0000
2 Hetre L 0.0000 100.0000
3 VenteCharp G 4.0000 -0.0000
4 VenteContr G 0.0000 -0.0000
5 Le Campeur
La société Le Campeur vend des chaises de jardin, des bancs et des tables. Ces objets sont
réalisés à l'aide de tubulures métalliques qui doivent être mises en forme (tordues selon la
forme désirée, à l'aide d'une machine) puis soudées (par un robot). Durant la période prévue,
on dispose d'une capacité de 1.000 minutes pour la mise en forme et de 1.200 pour la soudure.
Une chaise requiert 1,2 minutes de mise en forme et 0,8 de soudure. Pour un banc, il n'y a pas
de soudure et il faut 1,7 minutes de mise en forme. La table, quant à elle, nécessite 1,2
minutes de mise en forme et de 2,3 de soudure.
Pour le moment, le fournisseur de tube est en grève, et l'on peut seulement compter sur le
stock, qui s'élève actuellement à 2 000 kilos de tubes, achetés 0,4 € le kg. Il en faut 2 pour une
chaise, 3 pour un banc et 4,5 pour une table.
La contribution est de 3€ pour une chaise, 3€ pour un banc et 5€ pour une table.
Questions :
1) Formuler mathématiquement le problème à résoudre.
2) A l'aide du listing ci-joint, indiquer la production optimale et la contribution.
3) Un distributeur local propose de livrer du tube supplémentaire à 1€ le kilo (pour une
quantité pouvant aller jusqu'à 500 kilos). Est-ce une bonne affaire ?
4) On s'aperçoit qu'un commercial a pris une commande ferme pour 10 bancs. Quelles
seront les conséquences si l'on décide d'honorer cette commande ?
5) Le département R&D a conçu une nouvelle façon de réaliser le banc, avec 1,1 minutes
de mise en forme, 2 de soudure et 2 kilos de tube. A partir de quelle contribution
unitaire un tel produit serait-il intéressant ?
6) Un client est prêt à passer -pour un produit spécifique qui lui est destiné- une
commande qui exigerait de la mise en forme, et qu'il payerait 1,5 € la minute. Il est
prêt à commander ainsi jusqu'à 8 heures de mise en forme. Que faut-il faire ?
7) Qu'arriverait-il si la contribution pour les chaises diminuait à 2,5 € ?
8) Les bancs sont actuellement vendus 45 € pièce. Quelle augmentation doit-on imposer
pour qu'ils soient intéressants à produire ?
Activities
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No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 Chaises A 700.0000 0.0000
2 Bancs Z 0.0000 1.3833
3 Tables A 133.3333 0.0000
Constraints
-----------
No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 MiseEnF. L 0.0000 1.1667
2 Soudure L 333.3333 0.0000
3 Tubes L 0.0000 0.8000
6 Composition de portefeuille
Un fond de pension veut placer 1 000 000 € dans des actions, des obligations et des bons du
trésor. On supposera que le risque du portefeuille est le risque moyen de ses composants, par
exemple si l’on place 1000 € dans une action dont le risque est évalué à 10% et 3000 € dans
une obligation dont le risque est évalué à 5% le risque moyen est :
(1000*10%+3000*5%)/4000=6,25%
Les caractéristiques des actifs envisagés sont les suivantes :
Actif Rentabilité moyenne Risque
Action A 18% 15%
Action B 15% 13%
Obligation A 10% 5%
Obligation B 8% 4%
Bons du trésor 5% 0%
De plus, le fond de pension veut respecter les contraintes suivantes :
La valeur totale investie en obligations et bons du trésor ne doit pas être inférieure
500 000 €
Le risque du portefeuille doit être inférieur à 10%
La valeur investie en action A et obligation A doit être inférieure d’au moins 100
000 € à celle investie en action B et obligation B
Questions :
1) Formaliser le problème de composition du portefeuille.
A l’aide du listing ci-après, répondez aux questions suivantes :
2) Quelle est la composition optimale du portefeuille ?
3) Quel est son risque ?
4) Quelle est la rentabilité minimum que devraient avoir les obligations A pour qu’il y en ait
dans le portefeuille ?
5) La valeur minimum investie en obligations ou bons du trésor passe à 550 000 € quel sera
l’impact de cette nouvelle contrainte ?
6) Un des gestionnaires du fond a déjà placé 100000 € en bons du trésor, quel est l’impact de
cette action ?
7) On peut se procurer 100000 € supplémentaires à 14% ? Quelle sera l’effet de l’acceptation
de ce prêt sur la fonction économique ?
Composition du Portefeuille .
Activities
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No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 ActionsA A 450000.0000 0.0000
2 ActionsB A 50000.0000 0.0000
3 ObligA Z 0.0000 0.0100
4 ObligB A 500000.0000 0.0000
5 BonsDuTres Z 0.0000 0.0550
Constraints
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No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 RisqueTot L 6000.0000 0.0000
2 InvTotal E 0.0000 0.1650
3 Diff.AetB L 0.0000 0.0150
4 Ob+BonsT G 0.0000 -0.0700
Activities
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No Name Value Shadow Cost
--- ---------- - --------------- ---------------
1 C1 A 3.5000 0.0000
2 C2 A 9.5000 0.0000
3 C3 A 6.0000 0.0000
Constraints
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No Name Slack Shadow Price
--- ---------- - --------------- ---------------
1 PF1 L 3.5000 0.0000
2 PF2 L 5.0000 0.0000
3 PF3 L 0.0000 416.6667
4 PF4 L 0.0000 333.3333
5 Achat C1 G 0.5000 -0.0000
6 Achat C2 G 4.5000 -0.0000
7 Achat C3 G 0.0000 -500.0000
8 La tannerie Landaise
La tannerie Landaise est une unité de production indépendante située dans la Région Landaise
qui traite des peaux de mouton. Elle revend ensuite ses peaux à d’autres entreprises dans toute
l’Europe. Actuellement, 3 types de produits finis sont vendus sur le Marché:
• des Cuirs Souples
• du Box
• du Daim
Les peaux passent par 3 ateliers :
• l’atelier de séchage
• l’atelier de tannage
• l’atelier de teinture
11 La Société Electroméga
La société Electroméga fait de l’import de matériel électronique. Elle met les produits (A, B
et C) aux normes de sécurité du marché intérieur dans un atelier d’électronique et peint les
différents produits. De plus elle a créé un nouveau produit (le produit D)qui est fabriqué à
partir des produits (finis et modifiés) A et B(une unité de chaque produit A et B est incorporée
dans chacune unité du produit D). Elle peut recevoir par mois jusqu’à 500 produits A, 1200
produits B et 200 produits C.
Ces produits sont respectivement achetés au prix de 400 €, 350 € et 500 € l’unité.
Les consommations dans les différents ateliers sont les suivantes :
Produit A Produit B Produit C Produit D
Atelier Electronique 1H 1H 2H 1H
Peinture 2H 1H 2H 2H
Les coûts variables de production hors main d’œuvre sont respectivement de 250€ par heure
pour l’atelier Electronique et de 200 € par heure pour l’atelier de peinture.
L’atelier d’électronique peut disposer de 2800 H pendant le mois. Les techniciens sont
mensualisés et payés en moyenne 150 €/H.
L’atelier de peinture peut disposer de 3000 H par mois et peut éventuellement employer des
intérimaires pour l’équivalent de 500 H au maximum. Le coût salarial moyen et de 80€ pour
les ouvriers qui sont mensualisés, pour les intérimaires le coût est de 150€ par heure.
Les prix de vente des produits sont respectivement de 1500 € pour le produit A, 1500 € pour
le produit B, 2000 € pour le produit C et 4000 € pour le produit D. Les coûts fixes mensuels
sont de 500 000 €.
PROGRAMMATION DYNAMIQUE
1 Un exemple
Une entreprise doit fabriquer pour les trois semaines à venir 6 unités d'un produit donné. Le
coût de production et stockage des produits, suivant leur semaine de production, est donné
dans le tableau suivant :
Quantités fabriquées
Semaine 0 1 2 3 4 5 6
1 20 23 29 40 60 75 80
2 20 25 32 42 68 75 80
3 20 26 35 41 66 73 78
Par exemple, si l'on réalise la production demandée avec 1 unité en première semaine et 5
unités en troisième semaine le coût total sera alors de : 23 + 20 +73 = 116
En notant g1(x), g2(x) et g3(x) les fonctions de coût données par le tableau, la formulation du
problème est aisée :
Minimiser F3(x1,x2,x3) = g1(x1) + g2(x2) +g3(x3)
Sous les contraintes :
x1 + x2 + x3 =6
x1, x2, x3 >=0
La variable d'état x1 + x2 + x3, se transmet par les sous systèmes S1, S2, la contrainte
prenant alors la forme x1<=6 pour S1 et x1 + x2 <=6 pour S2, cette variable joue un rôle
particulier pour la programmation dynamique et les différentes valeurs que peut prendre cette
variable pour les systèmes S1, S2, S3 s'appellent les états du système pour les différentes
étapes. Une décision consiste à passer d'un état à l'étape n à un autre état à l'étape n+1.
La contrainte de positivité des quantités va définir "l'accessibilité" d'un état de l'étape n+1 à
partir d'un état de l'étape n : par exemple l'état 4 de l'étape 2 est accessible des états 0,1,2,3,4
de l'étape 1, mais des états 5 ou 6 de l'étape 1.
Enfin la valeur de la fonction économique est pour la stratégie (x1,x2,x3) est égale à la valeur
de la fonction économique pour la sous stratégie (x1,x2) plus la valeur de la décision x3. On
pourrait faire la même remarque pour la sous stratégie (x1,x2).
0 0
1 1
2 2
0 3 3 6
4 4
5 5
6 6
S0 S1 S2 S
Il s'agit de trouver le chemin de coût minimum qui partant de l'état initial 0 du systeme S0,
atteint l'état final 6 du sytème S3. Il serait possible ici d'explorer tous les chemins, mais nous
C'est à dire qu'il n'est pas nécessaire de mémoriser tous les chemins qui conduisent de l'état
initial à un état donné du système S2, mais seulement ceux qui correspondent au maximum de
la fonction économique restreinte à S2. Ceci pourrait s'énoncer de la façon suivante : "toute
sous stratégie d'une stratégie optimale est optimale". Attention cela ne signifie pas que pour
chaque étape il ne faut conserver que le meilleur état (c.a.d. celui correspondant au coût
minimum) mais qu'il suffit de conserver pour chaque étape et pour tous les états de cette
étape la sous stratégie conduisant au coût minimum. Ceci nous permettra de réduire à chaque
étape le nombre de "chemins à explorer".
Appliquons ce principe à la résolution du problème. Nous allons construire des tableaux
concernant les différentes étapes, en mettant en ligne les états de l'étape n et en colonne les
états de l'étape n+1, chaque case du tableau contenant la valeur de la fonction économique
pour l'étape n+1. La colonne la plus à gauche du tableau contenant la valeur optimale de la
fonction économique à l'étape n (pour chaque état), la dernière ligne contenant la valeur
optimale de la fonction économique pour chacun des états de l'étape n+1.
Première étape : passage du système S0 au système S1
Le seul état possible pour S0 est 0, les états possibles pour S1 sont les productions possibles
en première semaine soit (0,1,2,3,4,5,6).
S1
Optimum S0 S0 0 1 2 3 4 5 6
0 0 20 23 29 40 60 75 80
Optimum (S1) 20 23 29 40 60 75 80
Deuxième étape : passage de S1 à S2
Les états possibles pour S2, correspondent aux productions cumulées des semaines 1 et 2, et
sont donc toutes les valeurs (0,1,2,3,4,5,6). Toutefois comme la production de la deuxième
semaine ne peut être négative, seuls les états (de S2) de valeur supérieure ou égale sont
accessibles à partir d'un état du système S1 ; c'est pour toute la partie sous la diagonale du
tableau des valeurs de la fonction économique est vide.
A ce stade les seuls "chemins" conservés sont ceux qui correspondent à l'optimum de la
fonction économique pour chaque état. C'est à dire que le graphe, pour l'étape suivante est
réduit à :
0 0
1 1
2 2
0 3 3 6
4 4
5 5
6 6
S0 S1 S2 S3
0 0
1 1
2 2
0 3 3 6
4 4
5 5
6 6
S0 S1 S2 S3
Remarques :
1. Dans la mesure où l'état final était aussi unique, on aurait pu procéder de façon rétrograde,
en partant de la dernière semaine, l'exercice est laissé au lecteur.
ce qui revient simplement à décomposer les n étapes en deux sous-ensembles : les étapes 1 à p
et les étapes p+1 à n.
Pour un état ep+1 fixé, notons :
f p (ep + 1) = max ( g1 (d1, e1) + g 2 (d 2, e2).. + g p (dp, ep))
d 1, d 2 , dp , e1, e 2 ,ep
max f (d1,.., dn, e1,.., en) = max ( f p (ep + 1) + g p +1 (dp + 1, ep + 1) + .. + g n (dn, en))
d 1, d 2 , dn ,e1, e 2 ,en dp +1,.., dn ,ep +1,..,en
Ce qui revient à dire que la sous stratégie menant de l'état e1 à l'état ep+1 est optimale, ce
qui s'énonce sous le nom de principe de Bellman :
Toute sous stratégie d'une stratégie optimale est elle-même optimale.
On peut alors résoudre le problème par récurrence, pour chaque état terminal de l'étape i,
il suffit de déterminer les stratégies optimales conduisant à cet état, les autres stratégies
sont sans intérêt pour la suite de la résolution.
Pour démarrer la résolution on partira de l'ensemble des états initiaux ou finaux le plus
simple, c'est à dire celui qui a le moins d'éléments ; dans l'exemple traité plus haut ces
deux ensembles n'avaient qu'un élément, il était donc indifférent de partir de l'un ou de
l'autre.
Vj,i Ej,i
Dans la dernière ligne on détermine pour chaque état de l'étape i+1, la valeur optimale de la
fonction économique pour atteindre cet état.
Pour la deuxième étape, nous avons, des formules particulières pour les optima précédents,
qui viennent directement du tableau des données :
Le tableau de données des coûts a été nommé « Couts », la colonne B contient les états du
système S1 (la production de la première semaine), la ligne 2 contient les états du système S2
(la production des deux premières semaines).
Pour afficher le coût associé à chaque état de S1, chaque production de la première semaine, il
suffit d’aller lire dans le tableau de données l’élément de la première ligne correspondant, ceci
se fait avec index, l’indice de la ligne est 1, celui de la colonne l’état+1, puisque ces états
commencent à 0.
Pour les cases de calcul transitoire, il faut tout d’abord vérifier que l’état de S2 est accessible
par l’état de S1, ce qui est fait avec la condition $B3<=C$2 pour la première case (attention
aux $ pour la recopie), si cette condition n’est pas vérifiée, rien n’est affichée dans la case,
sinon le coût correspondant est affiché : ce coût est égal au minimum de l’état de départ plus
Il est enfin possible avec Excel de connaître pour chaque état final, le chemin optimal, c’est ce
que nous allons faire en rajoutant deux lignes à notre tableau :
Pour trouver la production de la première semaine, il suffit d’aller lire dans la colonne B
l’élément qui se trouve sur la ligne du minimum de la colonne courante, c’est ce que fait la
fonction EQUIV (avec comme dernier argument 0, et comme premier argument le minimum),
la fonction index retourne alors la valeur cherchée.
La production de la deuxième semaine est obtenue par simple différence entre la production
des deux semaines et la production de la première semaine.
Pour l’étape suivante, signalons simplement les différences, la première colonne du tableau
est obtenue en lisant la valeur de l’optimum précédent, les formules internes au tableau sont
les mêmes, en changeant cependant la ligne du tableau de données (3 et non 2) :
Pour les productions optimales, il faut passer par l’intermédiaire de la production des
semaines 1 et 2, que l’on décompose en utilisant les résultats de l’étape précédente.
C G K
D H L
B
A
E I M
F J N
C D E F
A 47 45 39 38
G H I J
C 13 48 37 41
D 11 28 48 27
E 27 44 47 20
F 30 16 44 22
K L M N
G 47 16 31 27
H 50 12 15 42
I 27 35 44 25
J 35 47 39 21
B
K 39
L 28
M 49
N 14
Questions :
1) Montrer que ce problème peut se formaliser en un programme dynamique, préciser les
étapes, les états à chaque étape, les décisions et la fonction économique.
2) Résoudre le problème. Quel(s) est (sont) le(s) chemin(s) optimal(aux)?
Questions :
1) Montrer que ce problème peut être traité à l’aide de la programmation dynamique.
Préciser les étapes, les états, les décisions et la fonction économique.
2) Résoudre le problème.
3 Choix d'investissement
Une société d'investissement envisage de placer jusqu'à 10M$, qu'elle peut investir dans
quatre types de projets collectifs, l'unité d'investissement étant le million de $. Elle peut
répartir son investissement comme elle l'entend, par exemple tout placer dans le projet B, ou
bien placer 3M$ en A, 2 en B, 4 en D, par exemple.
Le tableau ci-dessous montre le profit qui résultera de chaque investissement : ainsi, un
placement de 5M$ en B rapporterait 0,9M$ et un placement de 3M$ en D rapporterait
0,42M$.
Placement A B C D
0 0,00 0,00 0,00 0,00
1 0,28 0,25 0,15 0,20
2 0,45 0,41 0,25 0,33
3 0,65 0,55 0,40 0,42
4 0,78 0,65 0,50 0,48
5 0,90 0,75 0,62 0,53
6 1,02 0,80 0,73 0,56
7 1,13 0,85 0,82 0,58
8 1,23 0,88 0,90 0,60
9 1,32 0,90 0,96 0,60
10 1,38 0,90 1,00 0,60
Questions :
1) Montrer que ce problème peut être traité à l’aide de la programmation dynamique.
Préciser les étapes, les états, les décisions et la fonction économique.
2) Résoudre le problème.
-4 -4 -4 -4 8 12 12 0 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4
-4 -4 -4 0 12 12 8 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4 -4
-4 -4 -4 8 12 12 0 -4 8 -4 4 -4 -4 -4
-4 -4 0 12 12 8 -4 8 4 4 -4 -4
-4 -4 8 12 12 0 -4 -4 -4 -4
-4 0 12 12 8 -4 -4 -4
-4 8 12 12 0 -4
0 12 12 8
Il s'agit de déterminer la stratégie optimale de creusement de cette mine, sachant que la pente
maximale doit rester inférieure à 45° (du fait de la contrainte ‘à ciel ouvert’)..
Questions :
1) Montrer comment ce problème peut être formalisé en utilisant la programmation
dynamique : quelles sont les étapes, l’état du système à chaque étape, les décisions, la
fonction économique et le critère.
2) Déterminer alors le (ou les) programme(s) optimal(aux) d'exploitation.
6 Entreprise ABC
Une entreprise ABC doit fabriquer 10 unités d’un produit X dans la journée. Pour ce faire,
elle dispose de trois machines M1, M2, M3 de capacité de production journalière respective
de 9, 8 et 5 unités.
Les marges dégagées par les différents niveaux de production pour les trois types de machine
sont données dans le tableau suivant
Production
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9
M1 -360 -120 0 120 360 480 600 840 960 1080
M2 -360 -160 -50 150 260 460 570 770 880
M3 -300 -140 20 180 340 500
Questions :
3) Montrer comment ce problème peut être formalisé en utilisant la programmation
dynamique : quelles sont les étapes, l’état du système à chaque étape, les décisions, la
fonction économique et le critère.
4) Déterminer alors le (ou les) programme(s) optimal(aux) de production.
Questions :
Quelle aurait du être la politique de production pour minimiser le coût total (stockage
°+ rupture) sur la période?
En raisonnant sur l'espérance de coût, quel est d'après vous la meilleure politique de
production et de stockage sur la période? (Indication : on essaiera de déterminer pour
chaque semaine un niveau idéal de stocks, niveau maximal qu'il ne sera pas toujours
possible d'atteindre)
LA THEORIE DE LA DECISION
La théorie de la décision est une approche utilisable dès que l’on peut associer une probabilité
à chaque événement aléatoire possible.
Cette probabilité peut être objective, par exemple quand elle repose sur des données
historiques ou des calculs de probabilité, ou subjective. Dans ce dernier cas, plus fréquent, il
s’agit d’une estimation faite par une personne (éventuellement plusieurs) à partir de son
expérience et de son intuition.
La meilleure façon d’introduire la théorie de la décision est de prendre un exemple simple et
de le traiter à l’aide de cette approche. C’est ce que nous allons faire ci-après avec un exemple
d’appel d’offres. Certes, ce type d’analyse est surtout utile avec des exemples plus complexes,
mais la simplicité de notre exemple nous permettra de présenter clairement les principes de la
théorie de la décision.
1 Enoncé du cas
Dassault est en concurrence potentielle, pour la fourniture d'avions d'attaque à un pays du
Golfe, avec un Consortium européen. En simplifiant quelque peu, deux choix sont ouverts aux
négociateurs de Dassault : viser « cher » ou « bas ». Dans le passé, Dassault a soumis une
proposition pour chaque appel d'offres de ce type, alors que le Consortium ne l’a fait que dans
60 % des cas.
Si Dassault soumet cher et est le seul à soumettre une proposition, le bénéfice attendu est de
22 millions de dollars (la monnaie utilisée comme référence pour ce type de transaction). Si
Dassault soumet cher mais se trouve en concurrence avec le Consortium, il obtiendra ou non
le contrat selon le niveau de prix demandé par le Consortium et – en moyenne – il gagnera 1
million de dollars.
Si Dassault soumet à un prix bas, il est sûr d'obtenir le contrat et de réaliser un bénéfice de 10
millions de dollars.
Les questions qui se posent sont alors les suivantes :
1) Que doit faire Dassault, s’il ne dispose d’aucune information complémentaire ?
2) A supposer qu'un espion au Consortium puisse informer Dassault si le Consortium
soumettra ou non une offre, combien vaut cette information pour Dassault ?
3) Une société de conseil spécialisée dans le domaine des armements peut donner son avis,
mais elle est très chère (2 millions de dollars par expertise). Dans le passé, sur les 30 fois
où le Consortium avait soumis une proposition, elle l'avait prévu 24 fois. Et, sur les 20
fois où il n'en avait pas fait, elle avait prévu juste 17 fois. Est-il rentable de lui
commander une expertise ?
40 %
60 %
Prix
cher 1 M$
Prix
bas
10 M$
40 %
9,4
60 %
Prix
cher 1 M$
10
Prix
bas
10 M$
40 % Prix bas
Pas de concurrence 10 M$
14,8
M$ 1 M$
Concurrence
60 % Prix haut
10
Prix bas
10 M$
Cette fois-ci, le sommet initial (à gauche) est un sommet aléatoire : l’espion nous dit qu’il n’y
a pas – ou qu’il y a – concurrence effective. Une première question qui se pose est celle de la
probabilité qu’il faut accorder à ces deux événements possibles ; la réponse est logiquement
40 % et 60 % : en effet, si nous estimons qu’il y a 40 % de chances que le Consortium ne
fasse aucune offre, il y a donc 40 % de chances que l’espion nous dise cela. En fait, nous ne
disposons d’aucune meilleure estimation de cette probabilité que cette valeur de 40 %.
La valeur de l’information parfaite est par conséquent la différence entre la valeur de l’arbre
avec cette information (soit 14,8 M$) et la valeur obtenue sans cette information, dans l’arbre
de la page précédente (10 M$). L’information parfaite vaut en conséquence 4,8 millions de
dollars...
Pour calculer la valeur de l’information imparfaite, il faut redessiner l’arbre qui, cette fois-ci,
se révèle franchement plus complexe :
22 M$
PdC
Haut Conc
1 M$
Bas
E : Pas de conc. 10 M$
22 M$
PdC
E : Concurrence
Haut Conc 1 M$
Bas
10 M$
Le premier sommet est un sommet aléatoire : l’expert annonce qu’il prévoit soit « Pas de
concurrence », soit « Concurrence ». La décision de proposer un prix « haut » ou « bas » doit
alors être prise. On découvre ensuite s’il y a ou non concurrence...
La difficulté principale, avec un tel arbre, est de ne pas se tromper dans les probabilités des
branches sortant des sommets aléatoires. Prenons en effet la première branche (E : Pas de
conc.) : cet événement survient soit parce qu’il n’y a réellement pas de concurrence et que
l’expert a vu juste, soit parce qu’il y a concurrence et qu’il s’est trompé...
Pour ne pas se tromper dans le calcul de cette probabilité, on peut en effet utiliser des
formules mathématiques du calcul de probabilité. Mais cela n’est pas accessible à tous. Ce qui
est plus facilement compréhensible, c’est de créer un tableau calculant les probabilités
conjointes, les probabilités qu’un événement survienne et que l’expert prévoie ceci ou cela.
Probabilités Réalité
conjointes Pas de conc. Concurrence Total
Pas de conc. 34 % 12 % 46 %
Concurrence 6% 48 % 54 %
Le calcul de ces probabilités conjointes est simple. Prenons comme exemple la première, celle
que la prévision et la réalité soient toutes deux « Pas de conc. » ; cette valeur est le produit de
85 % (probabilité que l’expert prévoie « Pas de conc. » quand c’est le cas réel) par 40 %
(probabilité qu’il n’y ait pas de concurrence), soit 34 %. Cela correspond à l’utilisation de la
formule de base du calcul des probabilités :
Prob(A∩B) = Prob(A/B)* Prob(B) = Prob(B/A)* Prob(A)
Avec ce tableau de probabilités conjointes, il est facile d’associer des probabilités aux
branches du premier sommet aléatoire. Il est même facile d’évaluer celles des deux sommets
aléatoires du second niveau. Quel est en effet la signification exacte de la première des deux
branches sortant de ce second sommet aléatoire ?
22 M$
PdC
Haut Conc
1 M$
Bas
E : Pas de conc. 10 M$
1
Cela correspond à la définition de la probabilité comme étant le ratio du nombre de cas favorables par le
nombre de cas totaux.
738/46 22 M$
33/46
738/46 Haut 12/46
1 M$
Bas
E : PdC – 46/100 10 M$
12,78
180/54 22 M$
6/54
E : Conc – 54/100
10 Haut 48/54
1 M$
Bas
10 M$
La valeur de l’information imparfaite est égale à la différence entre le 12,78 M$ ainsi obtenus
et les 10 M$ du résultat sans information (parfaite ou imparfaite). Elle est donc de 2,78 M$ :
comme cela est supérieur au coût de 2 M$ de l’expertise, nous avons intérêt à commander
cette étude, s’il n’est pas possible de disposer d’un espion...).
Notons au passage que, bien que les pourcentages de bonne estimation de la société de conseil
(prévision conforme à la réalité) soient de 85 % et 80 %, la valeur de cette information
imparfaite est à peine supérieure à la moitié de celle de l’information parfaite (2,78 contre
4,80) : il y a une très forte déperdition de la valeur de l’information dès que celle-ci est
imparfaite, puisque la valeur de l’information imparfaite est à peine 58 % de celle de
l’information parfaite.
6 Arbre général
Pour être précis, il faudrait représenter l’arbre de décision dans sa totalité, avec les trois
possibilités : pas d’information, information parfaite et information imparfaite.
Sans info
Arbre de la page 32
Info parf.
Valeur : 14,8 M$ - coût espion
Info imp.
Arbre de la page 35
Valeur : 12,78 M$ - coût expert
Notons au passage que l’on peut très bien, comme ci-dessus, avoir au même niveau des
sommets de décision et des sommets aléatoires. Nous n’avons pas indiqué la décision
optimale au premier niveau, car elle sera dépendante du prix de l’espion ; selon toute
vraisemblance, la décision la meilleure devrait être celle de l’information parfaite, car on n’a
jamais entendu parler d’un espion payé 4 M$ 2...
2 En effet, cette branche vaut (14,8 M$ – coût espion) et sera la meilleure si elle vaut plus des (12,78 M$ – 2
M$) de l’expert...
8 Conclusion
Nous avons vu dans les quelques pages qui précèdent les bases de la théorie de la décision.
Que peut-on retenir de tout cela ? Il y a tout d’abord quelques critiques que nous pouvons
formuler à l’égard de cette méthodologie. Ensuite, nous tenterons d’identifier le rôle concret
que peut jouer la théorie de la décision dans la gestion de l’entreprise.
0,7 MF
Si l’on applique les principes de la théorie de la décision, on choisit le pari (valeur espérée 1
MF) de préférence à la certitude de 0,7 MF. Or, dans la pratique, on sait bien que presque
toutes entreprises, à l’exclusion peut-être des plus riches, préféreront la certitude de gagner
0,7 MF.
On peut contourner cette difficulté en remplaçant les montants en F, pour les valeurs des
sommets finaux, par des montants qui représentent l’utilité de ces montants pour l’entreprise,
en définissant ces utilités de façon qu’elles soient cohérentes avec le principe de l’espérance
mathématique . Cette solution présente cependant trois inconvénients : cela prend du temps ;
3
Cela revient à dire que – pour ces valeurs – l’utilité est une fonction linéaire des montants monétaires
représentant les conséquences possibles.
1 Première partie
M. Abel est directeur de P.S.I., une entreprise de distribution de produits pétroliers. Dans le
passé, il a réalisé avec certains clients des contrats d'approvisionnement long terme à prix
fixés et garantis. Suite à l'évolution de la situation, les prix auxquels il achète ses produits ex-
raffinerie viennent de subir une hausse importante, ce qui lui occasionne une perte prévisible
sur l'année de l'ordre de $ 4,8 M.
Ayant consulté ses juristes sur la possibilité de dénoncer ses contrats à long terme, ceux-ci
sont arrivés à la conclusion suivante
• Seuls peuvent être libérés des contrats 10 % des quantités concernées, par le jeu d'une
clause de force majeure.
• Toutefois, il n'est pas sûr que la hausse des prix ex-raffinerie soit considérée comme un
cas de force majeure ; et donc, non seulement les clients concernés refuseraient de suivre
sur ces 10 %, mais encore ils feraient probablement un procès à P.S.I. qui pourrait se
traduire par le paiement en dommages et intérêts de $ 1,8 M ou même de $ 3,6 M.
• A leur avis, les conséquences d'une telle action seraient les suivantes :
o Les clients acceptent de payer plus cher (au prix du marché) le 1 0 % en question. – Ils
refusent sans plus, et P.S.I. peut vendre les 1 0 % sur le marché.
o Ils refusent et font un procès avec comme conséquences :
P.S.I. perd le procès avec $ l,8M de dommages et intérêt;
P.S.I. perd le procès avec $ 3,6 M de dommages et intérêt
P.S.I. gagne le procès.
Du côté de la Direction Commerciale, on informe M. ABEL qu'au prix du marché la perte de
$ 480 000 sur les 10 % deviendrait un gain de $ 900 000 et qu'il n'y aurait aucun problème
pour écouler ses produits.
Du côté de la Direction Approvisionnement, on l'assure d'une stabilité des prix ex-raffinerie
pour les 12 mois à venir.
Enfin, en cas de perte de procès, P.S.I. aurait à payer $ 100 000 en frais de justice.
2 Deuxième partie
Constatant que certaines éventualités aboutissent à un gain dans le cas où il utiliserait la
clause des 10 %, M. ABEL décide d'approfondir son analyse en consultant ses juristes et ses
commerciaux.
Bien qu'embarrassés et réservés, ceux-ci sont parvenus à traduire leurs impressions :
il y a 1 chance sur 5 que les clients acceptent de payer plus cher les 1 0 % ;
il y a 1 chance sur 2 qu'ils fassent un procès à P.S.I. dans le cas où ils refuseraient de
payer ;
de plus, compte tenu de leur expérience du passé, les juristes pensent qu'il y a 1 0 %
de chance de gagner le procès et 80 % de chances de le perdre avec $ 1,8 M de
dommages et intérêts.
Question :
3 Evaluer chaque décision de M. ABEL, en le supposant "rationnel" face au risque.
3 Troisième partie
Sachant que M. ABEL désire dénoncer le contrat sur les 10%, les juristes et commerciaux de
P.S.I. décident d'affiner leurs estimations en se livrant à des recherches d'information. Ainsi,
ils envisagent :
de sonder certains de leurs plus gros clients sur leurs intentions éventuelles : Coût
(dîner,... ) = $ 2 000
de contracter les services d'un consultant pour mieux estimer les risques d'avoir un
procès. Coût = $ 10 000
de consulter des experts juristes sur les chances de gagner ou de perdre le procès :
Coût = $ 15 000
Questions :
4 Déterminer le coût maximal d'une information parfaite sur chacun des points
suivants (envisagera séparément chacune de ces incertitudes) :
Acceptation par les clients de payer plus cher les 1 0 % ou non.
Leur intention de faire un procès au cas où ils n'accepteraient par la hausse.
L'issue du procès.
Quelles conclusions tirer de chacune de ces actions possibles ?
5 Déterminer le coût maximal d'une information parfaite levant toutes les
incertitudes.
La firme Les Portes Daoust Inc. occupe le premier rang au Québec dans le marché de la
construction de portes. Elle se classe 3ème dans son secteur au Canada et figure parmi les dix
plus importants producteurs de portes en Amérique du Nord.
Fondée à Saint-Jérôme en 1956 par les frères Pierre et Gaétan Daoust, elle n'était au départ
qu'un simple atelier de travail du bois, fabriquant aussi bien des charpentes, des cloisons, des
parquets, des fenêtres que des portes pour le marché local de la construction. Rapidement,
toutefois, elle s'est spécialisée dans les portes car le développement de la construction à
Montréal et dans les Laurentides s'annonçait favorable. En outre, elle ne disposait pas de
fonds suffisants, sa structure restant familiale, pour développer parallèlement plusieurs
gammes complètes de produits. Enfin, les Frères Daoust pensaient posséder un avantage
compétitif sur leurs concurrents et plus d'expérience dans la fabrication des portes. Depuis
1980, la croissance a été très rapide et l'entreprise a su saisir les chances qui s'offraient à elle
en développant son marketing, en contrôlant ses circuits de distribution, en faisant appel à des
investissements étrangers à la famille... Elle couvre aujourd'hui l'Est du Canada et exporte
jusqu'à 20% de sa production aux Etats-Unis.
Il y a deux mois, Benoît Daoust, gérant général de l'entreprise, a été approché par Yves
Lemieux, propriétaire d'une firme de menuiserie à Laval réputée pour la qualité de ses
produite. Yves Lemieux, esprit inventif, déjà détenteur de plusieurs brevets, a conçu un
nouveau type de porte s'ouvrant dans les deux sens et présentant des caractéristiques
qualifiées de "révolutionnaires" par certains experts. "La vie à la maison ou au bureau risque
d'en être changée" a même écrit un journaliste d'un grand quotidien montréalais dans sa
rubrique "Famille et Société". Yves Lemieux ne possède ni le matériel pour fabriquer son
produit ni une connaissance suffisante des circuits de distribution appropriés. Encore moins
désire-t-il se lancer dans la production de masse, étoffer son organisation.. Aussi fait-il appel
à une entreprise québécoise ayant le l'expérience dans ce domaine et se déclare prêt à vendre
ses droits. Après quelques semaines de réflexion, Benoît Daoust se déclare très intéressé; il
rencontre plusieurs fois Yves Lemieux et, après des discussions serrées, les deux hommes
tombent d'accord sur le prix d'achat du brevet: $20,000 à payer comptant. Benoît Daoust
estime qu'il aura les liquidités et qu'éventuellement il obtiendra le concours de son banquier.
La période de protection couverte par le brevet est de 5 ans.
Durant le temps des négociations, il apparaît à Benoît Daoust que son équipement actuel,
quoique très moderne pour la fabrication de portes traditionnelles, sera inadapté pour la
production des portes "Boom", nom sous lequel Yves Lemieux a fait enregistrer sa
découverte. Il faudra donc acheter une nouvelle machine spécialement à cet effet. Après avoir
consulté plusieurs catalogues, avec son gérant de production, après avoir rencontré son
fournisseur habituel, il pense que les machines A 324C ou A 438D, de la U.S. Door
Manufacturing Equipment, de Chicago, Illinois, résoudront son problème. Il. s'est assuré que
ce matériel pourrait être livré, installé, testé et en fonctionnement très rapidement, c'est-à-dire
lors des derniers jours de décembre. La U.S. Door Manufacturing Equipment ne vend pas ses
machines mais les loue à l'année, se chargeant de l'entretien et des réparations éventuelles, ce
qui lui a valu le surnom de "IBM de la menuiserie". Le prix de location annuel est de $30,000