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sémitiques éteinte, qui a été fortement influencée par le sumérien. Elle fut parlée au moins du début
du IIIe jusqu'au Ier millénaire av. J.-C. en Mésopotamie. Le nom de la langue, qui est celui employé
durant l'Antiquité, est dérivé du nom de la ville d'Akkad, capitale de l'empire du même nom. Au cours
du IIe et du Ier millénaire av. J.-C., elle est représentée par deux dialectes : le babylonien, dans le Sud
de la Mésopotamie (Babylonie), et l'assyrien, dans le Nord (Assyrie). Au cours des derniers siècles de
l'akkadien, il est de moins en moins parlé, supplanté qu'il est par l'araméen et est surtout utilisé
comme écriture savante dans le milieu des lettrés de la Babylonie tardive.
L'akkadien est attesté par un vaste corpus constitué de dizaines de milliers de tablettes cunéiformes,
couvrant une vaste tradition textuelle du récit mythologique, textes juridiques, travaux scientifiques,
correspondance, historiographie, poésie et bien d'autres exemples, ce qui en fait la langue la mieux
documentée du Proche-Orient ancien. Elle ne fut pas seulement la langue vernaculaire de la
Mésopotamie, car elle fut également écrite dans les régions voisines, en particulier en Syrie et au
Levant, et en Élam, et fut pendant plusieurs siècles du IIe millénaire av. J.-C. la langue véhiculaire
employée dans le Moyen-Orient, notamment pour la correspondance diplomatique.
L'influence mutuelle entre sumérien et akkadien avait conduit des savants à décrire les langues
comme formant une aire linguistique, ce qui explique que l'akkadien, tout en reprenant les
principales caractéristiques des langues sémitiques, ait plusieurs traits dans sa morphologie le
distinguant de celles-ci, et également un vocabulaire très vaste, en partie emprunté au sumérien,
mais aussi à d'autres langues avec lesquels ses locuteurs ont été en contact au cours de ses
nombreux siècles d'existence (hourrite, amorrite, araméen, etc.).