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Copyright © 2010 par Mariette Amani Mendes


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Mariette Amani Mendes

DE LA COMPASSON A LA PASSION
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A l’Eternel Dieu Tout-puissant qui a changé mon histoire et relevé ma


tête.
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« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par le chemin de la nuit. »


Khalil Gibran

« Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. » Friedrich Nietzsche
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PREFACE

‘‘De la compassion à la passion’’, c’est un hymne à la vie, que dis-je,


une célébration de la vie, avec ses hauts et ses bas. Ses coups de fouet
et ses coups de grâce. ‘‘De la compassion à la passion’ ’c’est l’histoire
hallucinante de Mariette Amani Yao épouse Mendes, qui a braver la
vie, sa vie. Qui a flirté avec la folie, qui a connu l’asile, le manque
d’argent, la cupidité de la société, le machisme des hommes,
perpétuellement enclins à vous choyer le ventre, pour ensuite se
délecter des douceurs de votre bas-ventre.
‘‘De la compassion à la passion’’, c’est un livre-témoignage, un récit
sans ambages, d’une vie au bord de l’implosion. Ce récit de Mariette
Amani Mendes, de sa propre vie, parait un conte de fée. Ceux dans
lesquelles, la princesse achève toujours sa course dans les bras du
prince charmant. Que nenni. ‘‘Mayo’’, comme je l’appelle
affectueusement, aura tissé sa vie, de fil en aiguille, avec patience,
endurance, persévérance et précision. Comme ses merveilleux
modèles fait à la main. Toujours agrippé à ses rêves, gardant la foi, et
ne s’avouant jamais vaincu.
‘‘De la compassion à la passion’’ est un cadeau à la vie, en guise de
reconnaissance pour cet ‘‘esprit de la gagne’’ qu’elle lui a inculqué,
telle une récompense, pour avoir triomphée de toutes ces épreuves.
Mais, c’est aussi surtout une boussole pour les plus jeunes, ceux qui
ont un rêve, afin qu’ils ne désespèrent jamais, et continuent d’y croire,
quoiqu’adviennent.
C’est également l’histoire d’une jeune fille, déboussolée, et remise en
selle, par la lecture. C’est donc au passage, un appel à jeune, une
invitation à la lecture, ce riche aliment pour l’esprit, malheureusement
délaissé par les jeunes africains.
Pour avoir collaboré avec Mariette Amani Mendes, je dirai que ce
livre est abord un soulagement pour l’auteur. Car il y a des histoires
qui, non partagées, constituent de mortels goulots d’étranglement.
Enfin, je lui adresse un grand merci pour cette exhortation, ce don si
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précieux à l’humanité, pour davantage d’humanité. Une exhortation


pour, selon le mot de l’auteur, ‘‘encourager les autres à trouver leur
passion, à y travailler durablement en y mettant de la foi, même si
l’environnement est hostile’’.
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1. Victime d’un mal mystérieux

Ce matin-là, je fus brutalement éjectée de mon sommeil par un cri


strident, qui me rappela bruyamment le lever du jour. Etranglée par
la soif, je sortie de mon lit, résolue à l’étancher. Dans la cour,
j’aperçue une pompe non loin du dortoir et je fus bientôt soulagée.
Ce matin-là, le soleil s’empressait déjà, de cribler la terre de ses
rayons. Dans la rue, la fumée des véhicules et les chœurs de leurs
klaxons, indiquaient bien les débuts de matinées mouvementées de la
capitale économique, Abidjan. Entassés par endroit au sein de la cour,
je trouvais étranges ces personnes qui me toisaient du regard. Qui sont
ces gens ? Où suis-je et pourquoi suis-je là ? De quoi souffrais-je. J’ai
regagné mon lit, avec ces interrogations qui tourbillonnaient dans
mon esprit quand soudain, j’aperçu ma mère et ma grande sœur à la
porte.

Elles se dirigèrent vers mon lit et vinrent auprès de moi. Ma grande


sœur voulu me réconforter : «  Calme toi, tu es malade, mais ça va
aller ». Mais moi, je n’y comprenais rien. J’eue tout d’un du mal à
respirer. Je le signifiai à ma sœur qui fit appel à une infirmière. Cette
dernière vint et m’examina. Elle pronostiqua ensuite que c’était
normal et que s’était l’effet des médicaments que j’avais ingurgité.
J’avais vraiment du mal à reprendre mon souffle mais l’infirmière
nous rassura que ça allait passer. Ma mère demanda alors qu’on
change de dortoir. On m’installa cette fois dans une chambre
individuelle. Mon malaise passa et je vis que tout le monde était à mes
petits soins. Jusque-là, je ne savais pas ce qui m’était arrivée. Peu
après, mon petit frère et sa petite amie nous rejoignîmes. Tout le
monde me regardait avec pitié et amertume.
Je n’y comprenais toujours rien. On me demandait seulement de rester
calme. Je reçus d’autres visites notamment celle d’un collègue de ma
mère et ensuite ma grande sœur et son mari. Pendant qu’ils
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échangeaient avec moi et qu’ils me calmaient, une infirmière vint


dans ma chambre pour une injection. Je vis des larmes coulées sur la
joue de ma grande sœur, ses larmes n’ont fait que renforcer ce
questionnement qui troublait mon esprit.
Après l’injection, je plongeai dans un profond sommeil qui dura
plusieurs heures. A mon réveil, tout le monde était parti et il ne restait
que ma mère à mon chevet. Après avoir examiné le lieu où j’étais
hospitalisée et scruté la cour par la fenêtre, je fini par comprendre ou
j’étais. Dans un hôpital Psychiatrique. Comment ais - je pu arriver là ?
Je n’osais même pas poser cette question à ma mère. J’étais
abasourdie.
Nous quittâmes l’hôpital après deux jours d’hospitalisation pour la
maison familiale, dans la capitale politique, Yamoussoukro. Mon père
nous y attendait avec beaucoup d’effroi. J’étais heureuse de retrouver
la famille mais je continuais à me demander ce qui m’était arrivé.
J’étais affaiblie et j’avais besoin de prendre des forces. On me fit à
manger et me tendit les médicaments. Sans me faire supplier
j’ingurgitai les comprimés .Pourtant, après cette prise, je me sentis
encore plus affaiblie et grogui. Je compris donc que les médicaments
avaient pour but de m’endormir. J’étais vraiment sonnée. Mes parents
me regardèrent avec pitié, comme s’ils ressentaient les effets
qu’avaient les médicaments sur moi. Moi je regagnai mon lit. Me
demandant encore ce qui c’était passé. Je ne me rappelais de rien.
Surement la faute à ces médicaments qu’on m’a prescrits.
Dans mon lit, j’essayais de parcourir mes dernières actions. Je savais
seulement que je m’étais rendu à Abidjan pour un séjour chez ma
grande sœur qui y résidait. Partie en voyage, elle m’avait sollicitée
pour que j’aide son ami pendant son séjour à Abidjan. De nationalité
Américaine, il effectuait une visite de quelques jours en Côte d’Ivoire
et ne parlait pas le français. Avec ma petite maîtrise de la langue
anglaise je devais donc lui servir de guide et d’interprète. J’acceptai
volontiers. Et ça tombait plutôt bien vu que mon stage dans une
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structure de la place venait de prendre fin. J’étais donc libre et j’avais


hâte de me rendre à Abidjan, la capitale économique. Je devais y
rester quelques jours et repartir dès que ma grande sœur serait
revenue de son voyage. Je me souviens que tout s’est bien passé les
premiers jours de mon arrivée. Je prenais plaisir à palabrer avec
l’américain et aussi l’aider dans ses taches. Seulement, je sais que le
cinquième jour de mon séjour, j’ai ressenti un malaise. Un mal de tête
qui me harcelait. L’étranger m’a même donné un comprimé à avaler
pour diminuer la douleur. Mais après ça je ne me souvenais plus de
rien. Si. Je me souviens que le lendemain nous étions allé au
supermarché pour faire des achats. Et puis plus rien. Je ne me rappelle
plus ce qui s’est passé par la suite. Si ce n’est mon réveil dans un
hôpital psychiatrique. Tout ça me paraissait étrange. Il fallait que je le
demande à quelqu’un. J’avais besoin de savoir ce qui m’avait plongée
dans cet état.
Les jours suivants, je continuai le traitement, en avalant ces
comprimés qui avaient des effets insupportables. A deux reprises, je
me suis rendue à l’hôpital avec mes parents, suite à des malaises
survenus à la prise de ces médicaments. Je suffoquais à la prise de ces
cachets et j’avais d’énormes troubles respiratoires. Ces derniers, en
plus d’agir gravement sur mon équilibre physique, m’avaient
également fait perdre la mémoire. C’est donc naturellement que
j’attendais avec impatience, la fin du traitement.
Ce jour arriva enfin, trois mois après ma sortie de l’hôpital.
J’éprouvais un grand soulagement. Mes parents aussi. Cependant,
deux jours après l’arrêt de la prise des médicaments, je commençai à
ressentir de grands malaises. Des images inondaient mon esprit. Et
j’avais une forte douleur à la tête, suivis de fortes migraines et d’un
manque d’appétit. J’avais l’estomac noué. Je ne me retrouvais plus.
Pire, j’avais l’insomnie et quand même je parvenais à fermer les yeux,
ce n’était que pour faire d’affreux cauchemars, des rêves horribles
dans lesquels l’on me poursuivait. Ces faits durèrent trois jours et
trois interminables nuits, au bout desquelles, n’en pouvant plus, je
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suppliai mes parents de m’envoyer de nouveau à l’hôpital. J’étais


vraiment mal en point. Un jour, à la mi-journée, tous ces symptômes
devinrent insupportables. J’étais comme assommée.
Conduite d’urgence à la clinique la plus proche, le diagnostic du
médecin révélait une fièvre typhoïde. Après m’avoir interrogée sur le
mal que j’avais, le médecin fit l’ordonnance et mes parents et moi
rentrions à la maison. J’avais raconté au médecin tout ce qui c’était
passé depuis mon séjour à Abidjan, et mon hospitalisation à l’hôpital
Psychiatrique. J’ai aussi mentionné l’insomnie et toutes les douleurs
que je ressentais depuis l’arrêt du traitement. En plus du traitement de
la fièvre typhoïde, il avait prescrit des gélules qui devaient me
permettre de dormir. Je commençai le traitement, mais je n’arrivais
pas cependant à m’endormir. J’arrivais à fermer les yeux que quelques
heures, une à deux heures au maximum et c’était tout. Je passais des
nuits difficiles, je ne dormais pas et je ne poussais que des paroles de
lamentations. Je ne pouvais plus dormir toute seule dans ma chambre.
Parce des choses horribles me traversait l’esprit. Minuit passé, je
réveillais toute la maisonnée pour m’assister. Mes parents étaient
contraints de passer des nuits blanches à veiller sur moi. C’était des
moments pénibles. Ils devaient supporter mes lamentations et en plus
me réconforter. Les voisins et autres visiteurs suggéraient à mes
parents  la médecine traditionnelle. Bientôt, plantes, kaolin et autres
canaris devinrent de précieux remèdes. Je devais boire et prendre mon
bain avec l’eau préalablement bouillie avec des plantes dans un canari
spécial. Mon estomac eut du mal à supporter les effets secondaires de
ce traitement traditionnel. Après avoir consulté 5 tradi-praticiens, la
situation restait là, inchangée. Pis, mon cas s’aggravait.
Le cœur étreint par la douleur et l’amertume, mes parents se
résolurent donc à m’envoyer une énième fois à l’hôpital. Le
médecin qui me reçue ce jour-là, écouta avec beaucoup d’attention
mon histoire. A mon grand désarroi, il affirma qu’il ne pouvait
résoudre mon problème. J’étais abattue. Il me conseilla d’appeler le
médecin qui m’avais reçu à l’hôpital psychiatrique, lui seul était en
mesure de me donner le traitement adéquat. Je partie de l’hôpital toute
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triste et désespérée. Je n’avais pas le contact du médecin en question.


Aussitôt, j’appelai ma mère pour lui demander le numéro de
téléphone du psychiatre. Je poussai un grand soupir d’espoir quand
ma mère m’envoya le numéro par sms. Après maintes reprises, je
réussi enfin à joindre le docteur. De l’autre bout du fil, il écoutait à
peine ce que je lui expliquais. Il me demanda si je continuais le
traitement. Je m’empressai de lui dire que j’avais arrêté depuis une
semaine. Il voulut savoir pourquoi j’avais arrêté le traitement. Je lui
répondu qu’il avait mentionné sur l’ordonnance que le traitement
devait prendre fin après trois mois. Mais il me rétorqua qu’un tel
traitement ne prend pas fin après seulement quelques mois. Ce
traitement devait être renouvelé chaque fois, et, ce qui était possible
le cas échéant, serait la baisse progressive de la dose. Sinon, le
traitement en lui-même peut prendre plusieurs mois, voire plusieurs
années. J’étais soulagée d’avoir obtenu cette réponse mais j’étais triste
vu tous les effets que les médicaments avaient sur mon état.
Fort heureusement, la capitale économique avait un centre qui
recueillait les personnes qui souffraient de maladies mentales. C’était
situé à la sortie de la ville et un groupe de chrétiens était responsable
de sa gestion. Sans tarder, je me rendis dans ce centre où on me
prescrit de nouveaux médicaments. Les soirs au dîner, j’avalai les
comprimés comme je le faisais auparavant. Mais juste après la prise
des médicaments, j’avais des troubles indescriptibles. Mes parents
étaient désemparés et impuissants. Ils proposèrent que j’arrête de
prendre ces médicaments. Ce que j’acquiesçai évidemment. Les jours
qui suivirent, l’insomnie devint encore plus prononcée. Je ne dormais
qu’une demi-heure, ou tout au plus une heure la nuit. Je passais des
journées et des soirées pénibles. Je me lamentais sans cesse et cet état,
de fait, commençait à peser sur mon entourage. Je pouvais lire le
désarroi et l’amertume sur le visage de mes parents, surtout mon père.
Il était très affecté. Vinrent ensuite les jours où je menaçais de me
suicider : on éloignait alors de moi tout objet tranchant ou nocif. Le
plus grave, s’était lorsque mon manque de sommeil commençait à
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agir sur mes yeux. Mes nerfs étaient en feu. C’était pénible pour moi
et tout mon entourage.

Impuissants face à mon état qui s’empirait de jours en jours, mes


parents décidèrent d’opter pour la prière afin de me sortir de cette
impasse. C’est ainsi qu’ils me conduisirent chez une prophétesse qui
était très réputée pour ses miracles. Lors de notre première visite,
après une séance de prière, elle me recommanda des versets bibliques
que je devais lire avant de me coucher. Cela m’aiderait à trouver
facilement le sommeil et à dormir profondément. Je récitais les versets
qu’on me prescrit mais rien ne se passât. Mon état demeurait intact.
C’était toujours la lutte et les lamentations jusqu’à des heures tardives.
Je recevais aussi régulièrement la visite d’un pasteur avec qui
j’échangeais beaucoup. Ces échanges me faisaient du bien mais dès
qu’il repartait, les symptômes revenaient, l’anxiété et la culpabilité
s’emparèrent de moi. C’était pitoyable.
Puis un jour, tard dans la nuit, alors que j’étais en pleine crise, mon
frère fit appel à un pasteur qui arriva d’urgence à la maison. Ce
dernier, demanda à mes parents l’autorisation de m’emmener avec lui
pour une semaine, promettant ma guérison complète, ce qu’ils
acceptèrent sans hésiter. Affaiblie, je partie avec ce monsieur qui
habitait un quartier étrange. Dès notre arrivée, je me sentis très mal et
j’eue toute suite l’intuition que j’étais aux mains d’un imposteur.
Après avoir confisqué toutes mes affaires, ce dernier commença des
incantations diaboliques et m’obligea à participer à ses rituels
démoniaques. Je pris peur et j’en parlai aussitôt à ma tante qui était
avec moi et qui devait aussi rester à mes côtés pendant ce mystérieux
séjour. Mais elle ne put rien faire pour me porter secours. Sans
médicaments et sous le poids de prières sataniques, la crise s’empira
et je me réveillai terrifiée un matin à l’hôpital psychiatrique encore
plus assommé que la première fois.
Je passai cinq jours dans cet environnement pénible entouré de
personnes que je trouvais étranges. J’éprouvais de la peur mais aussi
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de la peine pour tous ces patients qui comme moi, avait étés terrassés
par les coups de la vie. A la sortie de l’hôpital, le médecin insista sur
le fait qu’il fallait suivre le traitement à la lettre pour éviter une
rechute et surtout pour me garantir une guérison totale à long terme.
Désormais mes journées comme mes soirées étaient faites de prières
et l’amour de mes parents me procurait la force et l’espoir pour
supporter l’éprouvant traitement.
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2. Les coups de la vie

Plusieurs fois, je me suis interrogée sur ce qui m’avait conduit à


l’hôpital psychiatrique. Plusieurs réponses me passaient par la tête. Vu
que j’avais perdu la mémoire suite à l’injection des médicaments
pendant mes crises, je demandais à mes proches ce qui s’était
réellement passé.
Mais personne ne me donna une réponse convaincante. D’aucuns
disaient qu’on m’avait jeté un sort, certains un chagrin d’amour et
pour les autres, une mauvaise gestion du stress. Je croyais en mon fort
intérieur que c’était cette dernière la cause « du burn out » ou de la
dépression dont j’avais été l’objet.
J’avais débarqué à l’âge de 17ans dans la capitale économique, le
baccalauréat en poche. C’était une nouvelle épreuve vu que j’avais
passé les précédentes années de ma vie avec les parents à mes côtés.
Et il fallait vivre loin d’eux désormais.
Je pense que tous les soucis rencontrés lors de mon orientation
présageaient déjà de ce qui m’attendait dans ce nouvel environnement.
En effet, élève brillante, je fréquentais une école d’excellence, le
Lycée Mamie Adjoua de Yamoussoukro et je rêvais, comme tous les
élèves de mon âge, d’intégrer l’Institut Polytechnique Félix
Houphouët Boigny (INPHB)  qui est un établissement prestigieux
jouissant d’une belle renommée aussi bien nationale qu’internationale.
Après l’obtention de mon baccalauréat, je fis donc toutes les
démarches afin d’être admise dans ce prestigieux Institut. Nonobstant
mon cursus scolaire brillant, je ne fus pas admise au concours d’entrée
à l’INPHB. Cette année-là, le jury avait été très pointilleux sur les
notes obtenues à l’examen. J’avais malheureusement obtenu des notes
passables dans mes matières spécifiques et cela n’avait pas joué en ma
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faveur bien que mon relevé présentait des notes excellentes obtenues
au cours de l’année scolaire dans ces dites matières. Mais ce sont des
situations qui arrivent couramment lors des examens. Je ne fus donc
pas abattue quoique cela m’attriste beaucoup. Il me restait cependant
d’autres possibilités. Je me tournai donc vers d’autres écoles. Il y avait
l’Université, même si déjà à l’époque, elle n’avait pas bonne presse
avec son lot de grèves incessantes. Je voulais étudier le droit ou
encore les sciences économiques. Je déposai donc mes dossiers pour
être enrôlée à l’Université Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Après
quelques semaines d’attente je fus surprise de n’avoir été admise dans
aucune des filières de mon choix. C’était terrible. En effet, persuadée
de mon admission, je n’avais pas postulé pour les grandes écoles. Il
fallait trouver immédiatement une solution. Ma mère et moi, nous
nous rendirent à l’Université pour y voir clair. Sur place, nous avons
rencontré le Directeur de l’Orientation qui après nous avoir écouté
nous annonça qu’il y avait encore un dernier tour. Une dernière
chance donc mais le nombre de place était limité. De plus, le peu de
places disponibles l’était à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké
et à l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé. Je n’étais pas
intéressée par l’université Alassane Ouattara de Bouaké.
Pourtant c’est elle qui offrait encore des places dans la filière de mon
choix : les sciences économiques. Au fond de moi, je voulais
fréquenter dans la capitale économique qui de mon point de vue,
offrait plus d’opportunités et de modernité. J’ai donc opté pour
l’Université Nangui Abrogoua d’Abobo-Adjamé. Cet établissement
préparait aux emplois de Pharmacien, Médecin, Odontologiste et
aussi en Sciences de la nature. Pour les trois premières filières, il
fallait d’abord passer le cap du « Tronc commun ». Par la suite, un
concours très sélectif était organisé. Lorsque ma mère me demanda la
filière qui m’intéressait, je lui répondis toute de suite que je n’étais pas
intéressée par le tronc commun mais je tenterai le concours si je suis
acceptée en Médecine. Malheureusement, le Directeur nous informa
qu’il ne restait plus de place en Médecine .Je ne pouvais donc
m’inscrire qu’en Pharmacie. J’avoue que j’étais effrayée par la
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rigueur du concours, je me renseignai donc sur la dernière filière : les


Science de la Nature. J’écoutai le Directeur avec beaucoup d’attention
et ce que je retenu c’est que après la deuxième année il y avait la
possibilité de rentrer à l’Institut Polytechnique Houphouët Boigny de
Yamoussoukro après études de dossiers, au vue de mes notes et
également sur concours. Mais cette information me conforta et je fis
mon choix. C’était un choix difficile mais il fallait le faire au risque de
rester sur les carreaux. De plus, il fallait que je l’assume seule, c’était
encore plus effrayant.

Je devais donc résider chez une tutrice pour me rendre à l’université.


J’étais dans un nouvel environnement auquel il fallait m’adapter. Ce
qui n’a pas été facile pour moi surtout avec toutes ces tentations qui se
présentaient pour une adolescente comme moi, j’étais une proie facile
et évidente.
Il me fallait faire face à la prostitution, aux mauvaises fréquentations,
à l’envie et à certains vices tels que la drogue et l’alcool. Mais la
pauvreté était pour moi la pire de tous, la mère de tous ces vices
puisqu’elle vous expose et fait de vous une proie facile. C’était donc
un challenge pour moi de survivre dans la capitale. Mais parents
n’étaient pas de la classe inférieure mais je savais qu’ils ne pourraient
pas subvenir à tous mes besoins. Je devais me contenter de ce qu’ils
pouvaient me donner. Très tôt, j’ai dû faire face aux propositions
indécentes de la gente masculines, qui me promettaient monts et
merveilles si je lui offrais mon corps. Je devais aussi m’éloigner de
toutes fréquentations nuisibles pour moi et je pris donc la décision de
ne pas avoir d’ami. Malgré toutes mes dispositions pour survivre dans
la capitale, je n’ai pas manqué d’être rattrapée par le loup et de me
faire dévorer. Dès la première année d’université, je déprimai et
décidai d’abandonner les études. C’était dur loin de l’amour maternel
auquel je m’étais tant habituée. De plus, les acrobaties pour avoir un
sou en poche m’ont emmenée à déserter l’université. Je ne voulais pas
me prostituer pour payer ma carte de bus. Je ne supportais pas non
plus les mauvaises notes que j’alignais de jour en jour.
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Elève fort brillante depuis l’école primaire, ces mauvaises notes


bafouaient ma confiance en moi et l’échec était pour moi la pire des
épreuves. Je ne trouvais plus de sens à ma vie. Seule face à mon sort,
et l’oisiveté étant la mère de tous les vices, je commençai à sécher les
cours et à fréquenter les hommes qui me faisaient la cour. Je le faisais
certes pour noyer mes soucis mais au bout du compte, aussi pour
avoir des sous pour subvenir à mes besoins. J’avais donc mis aux
placards toutes les valeurs et leçons qui faisaient de moi une fille
digne. J’étais au bord de la dépression. A l’époque, je ne savais pas ce
que c’était. Mais je pleurais très souvent et je me souviens encore des
jours ou je sortais de la maison en priant pour être renversée par une
voiture. J’étais perdue. Ne me sentant pas épanouie et en sécurité chez
ma tutrice, je perdis l’intérêt pour les cours et décidai d’abandonner.
Je fis savoir cela à mes parents qui accueillirent la nouvelle avec
beaucoup de tristesse. Ils envisagèrent donc de m’envoyer chez mon
oncle afin que je retrouve une atmosphère plus affective. Après
quelques jours de réflexion, je fini par accepter cette proposition mais
je demandai aussi de changer de filière. J’optais désormais pour les
Sciences économiques mais il fallait que je reprenne tout à zéro.
J’avais donc perdu deux années. Mais il était impératif que je me
relève pour construire mon avenir et rassurer mes parents. Je devais
surtout réduire ma marge entre mes amis de promotion et moi qui
avaient pris plusieurs longueurs d’avance. Je n’étais pas une
perdante. Je devais relever la tête. Je commençai timidement les cours
dans cette nouvelle faculté. L’environnement avait changé mais
j’avais encore des séquelles et j’avais déjà pris de mauvaises habitudes
dues à ma situation financière. Mon oncle m’aidait pour le transport
mais ils ne pouvaient pas subvenir à tous mes petits besoins de jeune
fille. Je continuai donc de solliciter les hommes qui me faisaient la
cour pour répondre à ces besoins. Après deux années très
mouvementées à l’Université Felix Houphouët Boigny, je pus obtenir
mon DEUG et je pus même m’inscrire en année de Licence. Ces
acquis ont commencé à me redonner confiance en moi et je décidai de
voir plus grand et d’arrêter de me lamenter sur mon sort. C’est alors
que j’eus envie d’obtenir un diplôme d’ingénieur. Je fus admise cette
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fois après concours à l’Institut National Polytechnique d’Abidjan


.J’étais beaucoup intéressée par le Marketing et le Commerce
International. Je repris donc les études dans cette filière et je décidai
de m’y adonner avec hargne. Trois années plus tard j’obtins mon
diplôme d’ingénieur en marketing. J’ai dû m’accrocher aux études et
faire fi de tous les bruits de la capitale. Mais le manque de confiance,
la pauvreté et le désarroi ne m’avaient pas quittée cependant. Je
demeurais une proie facile et vulnérable. Mon diplôme d’ingénieur en
poche, il me fallait trouver un emploi. C’est un parcours de combattant
dans mon pays où tout marche avec les relations. Après plusieurs
stages en entreprise je ne parvenais pas à être embauchée. Mon
diplôme, plutôt que d’être un atout, était devenu comme un boulet.
Les entreprises ne voulaient pas employer d’ingénieurs parce qu’elles
n’avaient pas le budget nécessaire pour les rémunérer. Pis, les
responsables avaient peur de se voir remplacer par leur stagiaire. Cet
état de fait était déprimant pour moi surtout avec la pression de
l’environnement, les amies des années collèges moins brillants qui
roulent carrosse en ville, la famille qui s’impatiente et surtout les
hommes qui te dévalorisent. C’est dans ce contexte et cet état de
vulnérabilité que j’étais plongée lorsqu’après un énième stage non
rémunéré, je partis pour un séjour chez ma sœur. Tout se déroula bien
jusqu’à ce qu’un jour, où prise d’une forte migraine, je plongeai dans
un état d’inconscience. Je ne sus donc plus la suite des évènements
jusqu’à mon réveil dans cet hôpital psychiatrique.
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3. La découverte d’un talent et mon intérêt pour la lecture

Je prenais donc régulièrement mes médicaments comme le médecin


me le recommanda. Pourtant, je souffrais toujours d’insomnie, et
j’avais toujours ces pensées négatives de suicide et de désespoir. Pour
éviter un drame, mes proches éloignaient de moi tout objet qui pouvait
être nocif pour moi. Mais Bientôt je commençai à avoir un
comportement étrange. Je me levais tous les matins avec l’idée d’aller
à Abidjan. Je le faisais savoir à tous mes proches avec même les
larmes aux yeux. Certaines fois, je sortais même mes bagages que
j’apprêtais pour la capitale économique. Mais personne n’y portait
attention parce que pour mes proches c’étaient encore des agissements
liés à la maladie. Vu que cet évènement ce répétait sur plusieurs jours,
ma tante fini par convaincre mes parents de m’envoyer à Abidjan pour
un court séjour. C’est alors que, accompagnée de ma mère et de ma
tante, je débarque chez ma grande sœur qui a pour premier réflexe de
m’envoyer participer à une séance de prière le jour même de mon
arrivée. Je fus présentée au responsable qui pria vigoureusement pour
moi et fit toutes les actions nécessaires pour ma guérison. Nous
retournâmes à la maison avec beaucoup d’espoir mais toujours dans
l’inquiétude. On décida de rendre visite le lendemain au médecin qui
m’avait reçu la première fois lorsque j’ai fait la crise afin qu’elle
donne de nouvelles directives en vue d’une guérison totale. Elle nous
reçut dans son bureau avec beaucoup de compassion et je lui affirmai
que je souffrais toujours d’insomnie malgré tous les traitements pris
depuis lors. Elle fit une autre ordonnance avec de nouveaux
médicaments. Je fondis toute de suite en larmes parce que je savais
comment ces antidépresseurs déjà me tourmentaient le corps. La mort
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dans l’âme, sous la supplication de mes parents j’avalai les nouveaux


comprimés et j’allai me coucher. Ce fut la nuit la plus longue et la plus
douce depuis environs 6 mois. J’avais dormie comme un bébé moi qui
ne dormais que 2 heures par nuit depuis des semaines. A mon réveil,
je m’empressai de montrer ma joie à mes parents sur le visage
desquels, depuis des mois, je pouvais lire une lueur d’espoir. Je
commençai à exécuter les recommandations faites par le groupe de
prière et après un séjour de trois jours on retourna à la maison
familiale dans la capitale politique, Yamoussoukro. Mon père était
heureux de me revoir plus revigorée. Les jours qui suivirent, je passai
des nuits plus calmes et reposantes. Mes douleurs aux yeux avaient
disparues et j’avais retrouvé l’appétit. Ma grande sœur qui m’appelait
toujours de la capitale économique pour demander de mes nouvelles
m’exhorta à écouter des chants religieux. C’était une bonne suggestion
car cela me faisait beaucoup de bien. Je commençais à reprendre goût
à la vie. Je recevais aussi régulièrement la visite d’une sœur de
l’Eglise, qui m’aidait à prier et surtout à rester positive. Elle faisait
tous les jours la longue distance de chez elle à notre domicile à pieds
pour m’encourager à demeurer fidèle à la prière. C’était comme un
ange gardien pour moi. Tout commençait à aller pour le mieux lorsque
qu’un jour, un ami à mes parents qui nous rendait visite, me conseilla
de m’adonner à une activité que j’aime afin de restaurer mon âme et
de créer des pensées positives parce que je n’arrivais pas encore
malgré tout à sortir de la négativité. Je ne savais que faire vu que
j’étais restée plus de 6 mois à ne rien faire à cause de la maladie.
Après quelques jours de réflexion, je décidai de m’adonner à une
activité qui changea le cours de mon histoire. Cette activité, je la
faisais avec ma mère lorsque j’étais encore une toute petite fille.
C’était juste un passe- temps mais j’y mettais beaucoup de passion et
de dextérité. Ainsi, pour oublier mon mal et donner un sens à mes
journées, je me mis à crocheter. Avec ma mère, on crochetait des
napperons et des nappes de tables. Mais je décidai de faire de la
lingerie au crochet après avoir parcouru un magazine qui présentait de
jolis modèles d’une créatrice ivoirienne. Ce jour-là, je lus aussi le
parcours de cette dernière. Comment avec son brevet de Technicienne
22

Supérieur elle avait fini par intégrer l’industrie de la mode grâce à ces
créations, et avait fait le tour du monde entier pour présenter ces
œuvres. Cela m’impressionna et m’inspira. Sans tarder, je me mis au
crochet d’art et commençai à copier ses modèles. J’avais trouvé une
activité qui m’éloignait des pensées négatives et surtout qui me
redonnais de l’espoir.
Au fil du temps, je me sentais de mieux en mieux. Tout rentrait dans
l’ordre pour moi. Je pouvais donc me relancer sur le marché du travail
désormais. Je recommençai les démarches et on m’appela dans une
entreprise pour un stage. Là-bas, je fis la connaissance d’un
mannequin qui devint très vite mon amie. Un jour, alors qu’elle me
rendait visita, elle aperçut une de mes créations qu’elle s’empressa
d’enfiler. Elle était toute impressionnée par la beauté de ce qu’elle
qualifia de chef d’œuvre et me conseilla de le commercialiser. Je
trouvai que c’était une bonne idée et très tôt et je fis plusieurs autres
modèles. Comme prévu, mes créations eurent du succès auprès de
mes collègues en entreprise. Bientôt, je faisais déjà un chiffre
d’affaires considérable. Mon stage tirait à sa fin et j’avais demandé
dans une lettre qu’on le renouvelle. Malheureusement je n’eue pas de
suite favorable. J’approchai certains responsables pour plaider en ma
faveur. Mais on me répondit clairement que mon nom posait
problème. En effet, avec la crise politique, chacun privilégiait les
ressortissants de sa région et je ne faisais pas partie du groupe qui
avait la direction de cette entreprise. C’était dommage pour moi. Mais
je ne perdis pas espoir pour autant. J’avais un talent qui me rapportait
de l’argent et qui grandissait ma confiance en soi. En l’exerçant,
j’avais la paix du cœur, je me sentais vivante et je donnais un sens à
ma vie. Cela faisait du bien à mon âme. Je décidai donc de m’y
consacrer pleinement et de tout mon être.
C’est à partir de ce moment que naquit en moi cette envie d’accroitre
ma confiance en moi et de réaliser mon plus grand idéal. J’aimais
beaucoup la lecture. Je commençai donc à dévorer tous les livres sur la
pensée positive, le développement personnel ainsi que les versets
bibliques. J’écoutais aussi les enseignements des grands maîtres tels
23

que Wayne Dayer, Louise Hay, Jack Canfield, Omraam Michael


Aivanhov, Joyce Meyer, Yvan Castanou, William Djamen ainsi que
des guides religieux que je fréquentais.

4. Un travail acharné et un leadership passionné

Mon activité fleurissait et je m’en portais de mieux en mieux. J’avais


retrouvé cette confiance en moi. Bientôt, mon stage pris fin et je
décidai de m’y consacrer entièrement. Les commandes se succédaient
à un flux tel que j’avais urgemment besoin d’engager du personnel.
Mes créations se faisaient à la main et demandaient par conséquent du
temps pour être confectionnées. Je passais des nuits et des nuits à
confectionner les modèles commandés et je commençais à ressentir les
effets du manque de sommeil. Je peinais à respecter les délais de
livraison .Ce qui provoquait l’ire de mes clientes dont les plaintes
gagnaient de plus en plus en écho. Je me mis donc désespérément à la
recherche d’une aide. A Abidjan, les rompus au crochet d’art ne
courant pas les rues, je demandai donc à mes proches de m’aider dans
cette quête. Une amie à ma mère me confia que sa petite sœur avait
une belle maitrise de cet art. Toute de suite, je lui demandai de me
mettre en contact avec elle. Elle fut ma première employée. Je
construisais ainsi, petit à petit, mon premier business. Plus tard,
j’employai une seconde tricoteuse.
C’est dans cette ambiance qu’une cliente, satisfaite de sa commande,
me proposa de participer à un évènement qu’elle organisait. Elle
voulait que j’égaie ses invités avec un défilé de mode. Je trouvai l’idée
géniale et, sans hésiter, je saisi cette opportunité pour montrer mes
créations à un public plus grand.
24

Je devais donc trouver des mannequins. Cela se fit sans grande


difficulté grâce au concours de mon ami mannequin qui avait
découvert mes premières créations. Le défilé fut un franc succès, à en
juger les regards hypnotisés et les tonnerres applaudissements de la
foule. Ce fut, pour moi, une expérience inoubliable de laquelle naquit
ma passion pour la mode et pour l’évènementiel.
En effet, quelque chose de magique se passa en moi ce jour-là.
Pendant le défilé, une émotion indescriptible traversa mon être entier.
Je commençai à rêver de « T » européens, défilant sur les plages de
Miami avec mes créations. Je me permettais pour la première fois de
‘‘rêver grand’’. Et je sentais que j’étais là où je devais être. Ce
moment était magique et je voulais qu’il dure une éternité. C’était le
début d’une aventure riche et pleine de surprises. Ma passion pour la
mode et pour l’évènementiel venait de naitre.
Avec beaucoup de détermination, je conduisais mon business. J’avais
maintenant une plus grande équipe, composée de tricoteuses, de
mannequins et d’un manager pour la communication et pour les
évènements. Je conduisais cette équipe avec espoir, courage et
dextérité. Il fallait les motiver et aussi gérer leurs émotions, positives
et quelques fois négatives. Il fallait souvent user de fermeté pour les
booster et les inciter à faire un travail impeccable. Je devais être
habile pour pouvoir alterner autorité et flexibilité. Parfois, il fallait
faire face aux démissions et dans la confiance engager de nouvelles
personnes. C’était éprouvant. Mais une seule chose, telle du carburant,
me permettait d’avancer : le désir ardent de réaliser mon rêve de
faire découvrir au monde entier ce talent divin qui m’avait été
révélé. Et surtout, pouvoir ressentir ce grand bonheur. Je passais
toutes mes journées et toutes mes nuits à tricoter. J’oubliais parfois de
me nourrir. Je prenais plaisir à distribuer du travail à mes employés et
à travailler sur de nouveaux modèles. Cependant je voulus pousser le
bouchon plus loin, je voulus mettre toutes les chances de mon côté et
surtout être prête à saisir toutes les opportunités. C’est alors que je me
25

penchai vers l’anglais. C’est la langue la plus parlée au monde. Elle


était donc indispensable dans la réalisation de ma vision. Je contactai
donc un ami qui travaillait dans une université anglophone de la place
et lui fit part de mes intentions de faire des cours d’anglais. A mon
plus grand étonnement celui-ci me proposa de faire un master en
Business Administration, vu que j’avais un diplôme en Marketing et
que cela serait très bénéfique pour moi. Sous son conseil je
commençai mes cours en management qui bientôt m’aidaient dans
mon leadership et aussi dans la gestion de mon business. C’est sûr
que la providence m’aidait dans ma vision. De mon côté je ne lâchais
rien. Je me battais sur tous les fronts et cela avec acharnement. C’est
dans ce moment que je compris cette citation de Voltaire à propos du
travail : « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice
et le besoin ». En vérité le sentiment d’insécurité financière m’avait
quitté et j’avais à peine le temps pour les courtisans mal intentionnés
qui ne cherchaient qu’à profiter de mon corps. Pour accroître ma
confiance en mon rêve j’avais pour leitmotiv ces deux citations : « le
succès est un chemin que la patience et le travail rendent accessible »
de Pierre –Simon Ballanche. La seconde citation est de Jacques-Henri
Bernardin de Saint-Pierre : « Le travail fait le bonheur, il est
compagnon de la vertu, du repos, de l’abondance. » Avec mon travail
dans le crochet d’art je me sentais jouer enfin un rôle dans la société.
J’étais heureuse de voir le résultat de mes efforts reconnues par mes
semblables. J‘ étais désormais actrice de la vie économique et sociale
parce que j’avais désormais des employés à qui je payais un salaire.
Mes créations m’attiraient la considération et le respect des autres.
Bien sûr, la convoitise et aussi l’envie. Mais le plus important, c’était
l’amour que je mettais dans mes réalisations. En effet, un travail est
bien fait quand il est conditionné par l’amour de le faire. Par
conséquent, je pratiquais mon métier avec beaucoup d’amour et de
convictions. J’y investissais toute mon énergie et toute mon
intelligence.
26

5. Les secrets d’un esprit riche dans un environnement pauvre

Pour agrandir mon activité et me faire connaître dans le monde entier,


je devais absolument renoncer à mon esprit de pauvreté et épouser un
esprit de richesse.
L’argent devint donc indispensable. C’est alors que je me mis à la
poursuite du secret de la richesse. En effet, encore adolescente, j’ai
été nourrie aux propos fatalistes tels que : « l’argent ne fait pas le
bonheur », « l’argent n’est pas important », « l’argent est la source de
tous les maux ».
Je vivais dans un studio que je louais et je ne parvenais pas à couvrir
les dépenses du loyer avec les bénéfices générés par mon activité. Se
nourrir et se vêtir étaient aussi un parcours de combattant. Je sollicitais
de temps à autres l’aide de mes proches. C’était pénible et humiliant
de toujours faire la manche pour subvenir à mes besoins. Il  fallait que
je devienne financièrement indépendante, que je passe à un autre
niveau,  que je crée de la richesse. Je me mis donc à m’intéresser à
tous les écrits et audio qui parlaient d’abondance et de prospérité.
Celui qui me motiva le plus fut celui de Napoléon Hill « Réfléchissez
et Devenez riche ». Les principes de l’abondance, de la prospérité et
du succès y sont divinement énoncés.
Je me régalai aussi d’histoires d’hommes riches et célèbres tels que
Billes Gates, Andrew Carnegie, Rockefeller, Joyce Meyer, Oprah
Winfrey, Steve Jobs, Bruce Lee et bien d’autres. Désormais je savais
que l’ l’argent était une bonne chose. Cela nous procure un confort de
vie, une certaine sécurité, une indépendance, une plus grande liberté
de choix. Je devais donc faire le grand ménage dans mon esprit. Je
27

décidai de répéter quotidiennement les expressions suivantes que


j’avais précieusement pris le temps de noter lors de mes recherches :

« J’irradie le succès et je réussis dans tout ce que j’entreprends »


« Je suis ouvert(e) et réceptif (ve) à tout ce qu’il y a de bon dans
l’univers, merci la vie »
« J’attire l’argent comme un aimant »
« Toutes les formes de prospérité sont attirés vers moi »
« J’ai de grandes aspirations et je me permet d’accepter encore plus
de richesses de la vie »
« Aujourd’hui est une journée merveilleuse l’argent vient à moi de
façon prévisible et imprévisible »
« Toutes les possibilités s’offrent à moi, les occasions sont partout »
« J’autorise la prospérité à entrer dans ma vie à un niveau jamais
atteint jusque-là »
« Je suis ouverte et réceptive à de nouvelles pensées positives »
« Je mérite le meilleur et je suis disposée à l’accepter »
« Mes revenus s’accroissent constamment »
« Je transforme mes pensées de pauvreté en pensées de prospérité »
«Je me réjouis de ce que je suis et je sais que la vie m’apportera tout
ce dont j’ai besoin »
« Je passe d’une réussite à une autre, de la joie à la joie, de
l’abondance à l’abondance »

J’avoue que je les répétais sans vraiment y croire. Mais les semaines
qui suivirent, ma situation financière commença à s’améliorer. Et
28

bientôt, ma perception de l’argent changea radicalement. Il faut


aimer l’argent pour l’attirer à soi. On ne peut pas obtenir ce qu’on
n’aime pas. J’ai fini par comprendre cela.  Je compris que tout ce que
j’ai entendu dire sur l’argent n’est pas tout à fait vrai.
Dès lors, j’adoptai une nouvelle façon de penser pour assurer ma
réussite. Je me sentais désormais capable de conquérir le monde et
surtout d’aider les autres. D’autant plus qu’on ne peut être utile à soi-
même, à ses proches et aux autres, que si l’on est soi-même prospère.
J’ai donc décidé  de devenir prospère en voyant plus  grand, en me
permettant de rêver tout simplement. J’appris aux cours de mes
lectures qu’il fallait écrire ses rêves et les lire tous les matins et aussi
le soir avant de se coucher. Comme  Bruce Lee qui écrit ce qu’il
voulait devenir sur le papier et devint des années plus tard l’acteur le
plus célèbre que le monde n’est jamais connu, je notai ce que je
voulais devenir  dans les 5 années à venir. Je transcris tous mes vœux
en objectifs et je les agrafai au chevet de mon lit.
29

6. L’importance de l’audace

Après la réussite du premier défilé, je me sentais revigorée et capable


de relever tous les défis. Je brulais d’envie de revivre cette joie
immense qui m’avait été divinement offerte ce jour-là. Je fus par la
suite sollicitée pour d’autres défilés qui ont également été des
réussites. Je prenais goût à participer aux évènements et j’organisais
de temps à autres des castings pour recruter de nouveaux
mannequins. Je décidai de développer ma marque et je développai
mon business en ligne sous le nom ‘‘Les Merveilles de Mayo’’. Mes
publications sur internet connurent vite le succès grâce à l’originalité
de mes créations. Je répondais au mieux aux diverses commandes que
je recevais sur ma page Facebook, tout en nourrissant en moi cette
envie de conquérir le monde entier. Mon entreprise s’agrandissait,
mon carnet d’adresse aussi. Grace à mes différentes sorties, je parvins
à entrer en contact avec diverses personnalités des médias et du show
business. Bientôt, je fus sollicitée pour une interview dans l’un des
plus prestigieux magazines féminins de la Côte d’Ivoire. Ce fut pour
moi, une expérience incroyable et plus qu’enrichissante. Cela a
renforcé en moi l’estime de soi et la foi en mon business. Je
commençai à prendre des initiatives et à mener des actions en vue de
me rapprocher de mon rêve. Je pris l’initiative d’organiser un
évènement avec un concept que je mis en place. Mon projet demandait
un financement et aussi l’intervention de certaines personnalités. Je
me mis à chercher des sponsors pour le soutien financier et aussi à
rencontrer des personnalités susceptibles d’associer leur image à
30

l’évènement. Ce fut un parcours herculéen, qui fut soldé par un échec.


Sans soutien financier, je m’obstinai tout de même à organiser cet
évènement, qui était pour moi, la première pierre à l’édifice que je
projetais de construire. L’évènement fut un gros échec. A la base de ce
fiasco, mon inexpérience, et surtout, le manque de sponsors. C’est
dans les larmes que je tirai les leçons de cette grande raclée.
Ce fut très douloureux pour moi. En plus des pertes financières, il
fallait supporter le départ de certains membres de l’équipe et le plus
éprouvant, le départ de mon bien aimé, me laissant toute seule devant
les dettes, qui m’accablaient une fois l’évènement terminé. C’était
pénible et j’étais au bord de la déprime. J’avais peur de toucher une
fois encore le fond, mais je ne baissai pas les bras. Le désir de
réaliser mon rêve résonnait fortement en moi.
Ne pouvant plus organiser d’évènements à mes propres frais, je
décidai d’approcher certains organisateurs de spectacles pour qu’ils
m’associent à leurs shows. Bien qu’affaiblie, les défilés faisaient
désormais partis de moi, cela me permettais de me sentir bien. Des
proches voulurent coûte que coûte m’en dissuader, vu les moyens
financiers que cela implique, sans parler du stress énorme que tout
cela implique. Bien que mon équipe fût en nombre réduit, je continuai
avec mes faibles entrées à faire des spectacles.
J’avoue que j’étais têtue mais tenace. Je devais trouver un autre
moyen de générer de l’argent pour supporter mes activités et pour
survivre au quotidien, parce que les factures attendaient aussi. Je me
mis alors à chercher du travail. Avec l’aide d’une relation, je fus
admise pour un stage dans une entreprise, mais le stage n’était pas
rémunéré. Mon moral était au plus bas .J’’avais besoin d’argent pour
régler le loyer, mes créanciers et aussi pour financer mes activités.
J’avais l’impression d’être captive de la pauvreté comme par le passé.
Mon stage ne m’accordait pas le temps nécessaire pour m’occuper de
mon business.Cela ne m’apportais pas non plus cette sensation de
31

grand réconfort interne que me donnait ma propre activité.


L’environnement devenait insupportable pour moi et je sentais que je
m’éloignais de mes objectifs. Une chose était sûre : je devais trouver
des moyens de sortir de cette impasse. Mon audace ne m’avait pas
encore payé financièrement mais elle m’avait tout de même permise
d’exploiter mon potentiel et surtout de pimenter mon quotidien. Je
rêvais désormais d’avoir une meilleure maîtrise du milieu dans lequel
je m’engageais. L’audace est perçu par les uns et les autres comme de
l’arrogance, de la témérité voire l’inconscience, c’est pourquoi elle
provoque parfois des divisions et des incompréhensions dans
certaines organisations de la société. J’en ai été plusieurs fois victime,
et je me suis attirée maintes fois des ennemis. Mais cultiver l’audace
comme la foi, nous ouvres des opportunités insoupçonnées. Plus notre
monde est sécurisé, plus nous sommes craintifs. Pourtant c’est en nous
risquant à de nouveaux comportements, en osant l’inhabituel, que
nous progressons. Et gagnons en plaisir de vivre. Grâce à l’audace,
vous pouvez dire non à ce qui va à l’encontre de vos principes ou de
vos intérêts, accepter des opportunités même si elles vous font peur,
avancer vers vos objectifs malgré les doutes ou réticences de ceux qui
vous entourent. Cultiver l’audace se fait petit à petit. Voici quelques
conseils que j’ai suivis pour insuffler un peu plus d’audace dans ma
vie quotidienne :
1. Changer de perspective
2. Accepter de faire des erreurs, les reconnaitre et passer à autre chose
3. Ouvrir son esprit aux idées audacieuses
4. Libérer son imagination
5. S’affranchir du regard des autres
6. Muscler sa confiance en soi
7. Avancer pas à pas
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8. Se familiariser avec la peur


9. Respecter et défendre tes valeurs
10. Préparer le terrain

7. les conséquences de la persévérance et de la foi dans l’épreuve

Je rêvais de faire découvrir mes créations au monde entier. Je voulais


avoir une meilleure maîtrise de ce talent divin. Je voulais me former et
performer. Je commençai donc à chercher les voies et moyens pour
atteindre ce but. Je me mis donc à lire le parcours de toutes les
stylistes qui faisaient la même chose que moi. L’histoire qui me
captiva fut celle de cette jeune espagnole qui avait pignon sur rue, sur
les plages américaines avec ses maillots de bain. Comme un enfant, je
mis dans sa peau en souhaitant du fond de mon cœur me former dans
cette grande école de mode d’où elle sortait. Mais ce n’était qu’un
souhait. Elle avait fréquenté l’école la plus prestigieuse de New York.
Je le désirais aussi mais je n’en avais pas les moyens. Des semaines
plutard, parcourant mon site internet, j’aperçu le message d’un
américain qui me félicitait pour mes œuvres. Il est vrai que je recevais
régulièrement des messages de personnes aux quatre coins du
monde qui me félicitaient pour mes créations mais, ce dernier me fit
comprendre que vu leur originalité, mes créations pourraient
intéresser de potentiels investisseurs. Et il me conseilla de ne pas
hésiter à faire le voyage aux Etat Unis d’Amérique, si j’en avais les
moyens.
Son conseil me conforta, mais sans plus. J’arrivais à peine à payer
mon loyer et certaines de mes dettes restaient encore impayées. Je
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continuai tout de même à me renseigner sur les écoles de mode à


l’étranger. Je me disais que je réussirai quand même à faire une
formation en Afrique. J’avais trouvé de bonnes écoles de mode au
Maroc ou en Tunisie. Je tentai ensuite de me renseigner sur des
formations en ligne. Entre temps, je reçus encore un message de
l’américain qui cette fois, me demanda comment se portait mon
activité et quels étaient mes projets. Je lui fis part de mon ambition
d’intégrer une bonne école de mode et, contre toute attente, il se
proposa d’entamer des recherches de son côté. Il me fit parvenir un
tas d’informations sur les écoles de mode aux Etats Unis et
particulièrement celle de New York, l’Etat dans lequel il résidait.
New York étant la capitale de la mode, il n’y avait pas mal
d’opportunités. Mais, en plus des moyens financiers il y avait d’autres
barrières comme le visa et la langue. Je me débrouillais pas mal déjà
avec l’anglais que j’avais appris à l’école. Mais restait l’obtention du
VISA? L’américain voulu en savoir plus sur moi. Ma famille, mes
loisirs, mes passions, et bien sûr ma vie amoureuse. Au départ j’étais
sceptique, vu les innombrables désillusions liées aux amours via
internet. J’entretenais donc le mystère autour de ma personne.
Lui, sans hésiter et avec confiance, s’ouvrait à moi et me racontait
ses relations. Comme la mienne, sa dernière n’était qu’un mauvais
souvenir. Nos échanges étaient désormais un cocktail de conseils, de
réconfort et d’encouragement. Je lui racontai comment mon ex
m’avait abandonné avec des dettes, des humiliations que je subissais
au cours de mon stage, sans oublier la peine que j’avais de ne pas
avoir du temps à consacrer à ce qui me tenait vraiment à cœur : ma
passion.
Bientôt, s’invita dans nos échanges la question du visa. Il m’informa
que trois types de visas étaient possibles pour moi : «  Le visa étude,
le visa fiancé et le visa touriste ». Nous décidâmes d’essayer le
premier, c’était le plus évident vu que j’avais des diplômes qui
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pouvaient m’ouvrir les portes des universités dans son pays. Je me mis
donc à collecter tous les documents que je lui transmettais. Il les
remit à l’un de ses proches qui était enseignant dans une université
aux Etats unis. Malheureusement, les démarches n’ont pas abouties
dans cette université parce qu’elle était dans un Etat autre que celui de
New York. Ayant déclaré que mon ami serait mon tuteur, on me
refusa le visa vu qu’il habitait un Etat autre que celui dans lequel était
l’école. Cet échec m’a bouleversée. On essaya de voir les deux autres
options. Le visa fiancé et le visa touriste. Pour ce dernier il fallait que
j’aie des économies. J’étais endettée et mon stage n’était pas
rémunéré. Ce n’était pas impossible mais ça coûterait en temps.
L’option la moins contraignante était donc le ‘‘visa Fiancé’’.
Je continuai de prier, de lire et de relire les objectifs que j’avais collés
au chevet de mon lit. C’était des objectifs à court et long terme, allant
jusqu’à 5 ans. Tous les jours je lisais mes affirmations sur
l’abondance, même si je n’y croyais pas totalement.
J’implorais aussi l’esprit saint avec vigueur et foi. Je commençai à
cogiter sur cette histoire de visa fiancé. Certes, cela ne faisait pas parti
de mes plans. Mais, n’était-ce pas le plan de Dieu ?
J’avais besoin de discernement, vu que cela pouvait provenir aussi de
l’esprit du Diable. J’ai confiai donc cela au Seigneur. Je pris aussi
conseils auprès de mes proches. Certains étaient contre cette idée, et
n’étaient pas à blâmer vu que l’aspirant était un parfait inconnu.
D’autres, très enthousiasmés par contre, me suggérèrent de tenter
l’aventure.
C’était une torture pour mon esprit. Mais il fallait faire un choix. Je
décidai de me jeter à l’eau après quelques jours de réflexion. Je
regardais mon environnement actuel et une petite voix à l’intérieur me
disait : « vas-y, fais le bond ». Cette voix, c’était celle de ma passion.
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Un soir, après une journée de travail ardue, j’envoyai un message à


mon ami lui disant que j’étais d’accord pour le visa fiancé. Contre
toute attente, il m’annonça qu’il serait à Abidjan les quinze jours qui
viennent pour les démarches des fiançailles. J’étais émue je ne
m’attendais pas à ce que ce soit si proche. C’était un mélange de joie
et de peur.
Les fiançailles eurent lieu comme prévu .Il passa un séjour de deux
semaines et tout se passa divinement bien. Nous entamâmes la
procédure pour le visa dès son retour aux Etats unis. Dans l’attente, il
m’annonça un matin qu’une styliste avait aimé mes créations et
qu’elle souhaiterait que je participe à son évènement de mode qui
devait se dérouler à New York. Cette nouvelle, je l’accueillie avec
une joie et un bonheur indescriptible. J’allais faire mon premier défilé
à New York, comme je le désirais depuis toujours. Mon rêve se
réalisait. Tout est possible à celui qui croit et qui n’abandonne pas.

« Le secret du bonheur n’est pas de faire ce que l’on aime, c’est
d’aimer ce que l’on fait »

J.M.BARRIE

L’avenir appartient à ceux qui croient en la beauté de leurs rêves. »


Eleanor Roosevelt
36

TABLE DES MATIERES


1. Victime d’un mal
mystérieux……………………………………..8
2. Les coups de la
vie………………………………………………..15
3. La découverte d’un talent et mon intérêt pour la lecture………
20
4. Un travail acharné et un leadership
passionné……………........23
5. Les secrets d’un esprit riche dans un environnement pauvre…
26
6. L’importance de l’audace
……………………………………….29
7. les conséquences de la persévérance et de la foi dans
l’épreuve.32
37

Mariette Amani Mendes est née le 08 mai 1982 à Abidjan, au sud de


la Cote d’Ivoire. Titulaire d’un Master en Business Administration et
créatrice de mode, elle aiguise son art à Fashion Intitute of
Technology à New York aux USA. Elle a dû livrer, dès l’entame de sa
jeunesse, un combat contre un destin visiblement hostile. Dans cette
lutte sans merci, elle rencontre le crochet d’art, un peu comme un
exutoire, et y voit d’abord un moyen d’expression de la séduction
féminine, avant de s’apercevoir dans la foulée qu’elle tient aux bouts
des doigts l’outil de son émancipation. Que de péripéties…Mais
38

comme chacun sait « les paroles s’envolent et les écrits restent ». Il


était donc indispensable de léguer à la postérité une trace de son
témoignage vivant sinon un boulevard pour l’autonomisation des
jeunes, surtout de la jeune fille. C’est maintenant chose faite avec la
publication de De la Compassion à la Passion, que nous espérons sera
un vrai catalyseur pour tous ceux qui n’y croient plus. Je souhaite que
ces pages célèbrent le courage de l’auteur et en apporte à l’humanité.

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