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Tous les ans, dans les

établissements industriels,
l'incendie fait beaucoup de
Incendie et lieux de travail
victimes, cause plusieurs milliards
de francs de dégats matériels et a
souvent pour conséquence de
priver le personnel de son travail.

Aussi, la lutte contre l'incendie


devrait tenir une place
prépondérante dans l'ensemble
des mesures propres à améliorer
les conditions de sécurité des
locaux de travail.

Cette brochure, après avoir


rappelé quelques généralités sur
l'incendie, donne des informations
de base sur les moyens de lutte,
l'organisation des secours, la
formation du personnel et les
mesures de prévention.

Elle est principalement destinée


aux responsables des PME et PMI.
Elle doit notamment leur permettre
d'instruire leur personnel des
différentes mesures de protection
à prendre et de l'emploi des divers
moyens d'extinction.

INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ


30 rue Olivier-Noyer 75680 Paris cedex 14 . Tél. 01 40 44 30 00
Édition INRS ED 789
2e édition . septembre 1999 . 20 000 ex. ISBN 2-7389-0394-0
LA LIGNE PREVENTION
L’INSTITUT NATIONAL DE RECHERCHE ET DE SÉCURITÉ POUR COMMANDER LES FILMS (EN PRÊT), LES BROCHURES ET LES AFFICHES DE L’INRS,
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L’Institut national de recherche et de sécurité
(INRS) est une association déclarée sans but
lucratif (loi du 1er juillet 1901), constituée sous
l’égide de la Caisse nationale de l’assurance SERVICES PRÉVENTION DES CRAM
maladie. Il est placé sous la tutelle ALSACE-MOSELLE BRETAGNE NORD-EST
des pouvoirs publics et le contrôle financier (67 Bas-Rhin) (22 Côtes-d’Armor, 29 Finistère, (08 Ardennes, 10 Aube, 51 Marne,
de l’État. Son conseil d’administration est 14 rue Adolphe-Seyboth 35 Ille-et-Vilaine, 56 Morbihan) 52 Haute-Marne, 54 Meurthe-et-Moselle,
composé en nombre égal de représentants BP 392 236 rue de Châteaugiron 55 Meuse, 88 Vosges)
du Mouvement des entreprises de France 67010 Strasbourg cedex 35030 Rennes cedex 81 à 85 rue de Metz
et des organisations syndicales de salariés. tél. 03.88.14.33.00 tél. 02.99.26.74.63 54073 Nancy cedex
fax 03.88.23.54.13 fax 02.99.26.70.48 tél. 03.83.34.49.02
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ministériels, à la Caisse nationale (57 Moselle) CENTRE
de l’assurance maladie, aux Caisses 3 place du Roi-George (18 Cher, 28 Eure-et-Loir, 36 Indre, NORD-PICARDIE
régionales d’assurance maladie, aux comités BP 1062 37 Indre-et-Loire, 41 Loir-et-Cher, 45 Loiret) (02 Aisne, 59 Nord, 60 Oise,
d’hygiène, de sécurité et des conditions 57036 Metz cedex 1 36 rue Xaintrailles 62 Pas-de-Calais, 80 Somme)
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de travail, aux entreprises, enfin à toute tél. 03.87.66.86.22
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s’intéresse à la prévention. L’INRS recueille,
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élabore et diffuse toute documentation (68 Haut-Rhin)
intéressant l’hygiène et la sécurité du travail : 11 avenue De-Lattre-de-Tassigny CENTRE-OUEST
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brochures, dépliants, affiches, films, 19 Corrèze, 23 Creuse, 79 Deux-Sèvres, (14 Calvados, 27 Eure, 50 Manche,
renseignements bibliographiques... Il forme 68020 Colmar cedex 86 Vienne, 87 Haute-Vienne) 61 Orne, 76 Seine-Maritime)
des techniciens de la prévention et procède tél. 03.89.21.62.20 4 rue de la Reynie Avenue du Grand-Cours, 2022 X
en son centre de recherche de Nancy aux fax 03.89.21.62.21 87048 Limoges cedex 76028 Rouen cedex
études permettant d’améliorer les conditions tél. 05.55.45.39.00 tél. 02.35.03.58.21
de sécurité et l’hygiène de travail. AQUITAINE fax 05.55.77.40.64 fax 02.35.03.58.29
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40 Landes, 47 Lot-et-Garonne,
Les publications de l'INRS sont distribuées 64 Pyrénées-Atlantiques) ÎLE-DE-FRANCE PAYS DE LA LOIRE
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maladie. Pour les obtenir, adressez-vous 78 Yvelines, 91 Essonne, 53 Mayenne, 72 Sarthe, 85 Vendée)
33053 Bordeaux cedex 92 Hauts-de-Seine, 93 Seine-Saint-Denis,
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tél. 05.56.11.64.00 94 Val-de-Marne, 95 Val-d’Oise)
de votre circonscription, dont vous trouverez BP 93405, 44034 Nantes cedex 1
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75019 Paris fax 02.51.82.31.62
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(03 Allier, 15 Cantal, 43 Haute-Loire, fax 01.40.05.38.84
63 Puy-de-Dôme) RHÔNE-ALPES
LES CAISSES RÉGIONALES D’ASSURANCE MALADIE (01 Ain, 07 Ardèche, 26 Drôme,
48-50 boulevard Lafayette
LANGUEDOC-ROUSSILLON 38 Isère, 42 Loire, 69 Rhône,
63000 Clermont-Ferrand (11 Aude, 30 Gard, 34 Hérault, 73 Savoie, 74 Haute-Savoie)
Les Caisses régionales d’assurance maladie tél. 04.73.42.70.22 48 Lozère, 66 Pyrénées-Orientales) 26 rue d’Aubigny
disposent, pour diminuer les risques fax 04.73.42.70.15 29 cours Gambetta 69436 Lyon cedex 3
professionnels dans leur région,
34068 Montpellier cedex 2 tél. 04.72.91.96.96
d’un service prévention composé BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ tél. 04.67.69.69.47 fax 04.72.91.97.09
d’ingénieurs-conseils et de contrôleurs (21 Côte-d’Or, 25 Doubs, 39 Jura, fax 04.67.69.64.98
de sécurité. Par les contacts fréquents que 58 Nièvre, 70 Haute-Saône,
ces derniers ont avec les entreprises, ils sont 71 Saône-et-Loire, 89 Yonne, SUD-EST
90 Territoire de Belfort) MIDI-PYRÉNÉES (04 Alpes-de-Haute-Provence,
à même non seulement de déceler les (09 Ariège, 12 Aveyron, 31 Haute-Garonne, 05 Hautes-Alpes, 06 Alpes-Maritimes,
risques ZAE Cap-Nord
32 Gers, 46 Lot, 65 Hautes-Pyrénées, 13 Bouches-du-Rhône, 2A Corse Sud,
professionnels particuliers à chacune d’elles, 38 rue de Cracovie 81 Tarn, 82 Tarn-et-Garonne) 2B Haute-Corse, 83 Var, 84 Vaucluse)
mais également de préconiser les mesures 21044 Dijon cedex 2 rue Georges-Vivent 35 rue George
préventives les mieux adaptées aux différents tél. 03.80.70.51.22 31065 Toulouse cedex 13386 Marseille cedex 5
postes dangereux et d’apporter, par leurs fax 03.80.70.51.73 tél. 05.62.14.29.30 tél. 04.91.85.85.36
conseils, par la diffusion de la documentation fax 05.62.14.26.92 fax 04.91.85.79.01
éditée par l’Institut national de recherche
et de sécurité, une aide particulièrement
efficace à l’action des comités d’hygiène,
de sécurité et des conditions de travail.
SERVICES PRÉVENTION DES CGSS
GUADELOUPE GUYANE LA RÉUNION MARTINIQUE
Immeuble CGRR Espace Turenne Radamonthe 4 boulevard Doret Quartier Place-d’Armes
Rue Paul-Lacavé Route de Raban, BP 7015 97405 Saint-Denis cedex 97232 Le Lamentin, BP 576
97110 Pointe-à-Pitre 97307 Cayenne cedex tél. 02.62.90.47.00 97207 Fort-de-France cedex
tél. 05.90.21.46.00 tél. 05.94.29.83.04 fax 02.62.90.47.01 tél. 05.96.66.50.79
fax 05.90.21.46.13 fax 05.94.29.83.01 fax 05.96.51.54.00

© INRS . Paris . 1999 . Maquette Béatrice-Anne Fournier . Photo de couverture : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris .
Incendie
et lieux de travail

ED 789
Ce document a été rédigé par un groupe de travail constitué d’ingénieurs
des services de prévention des Caisses régionales d’assurance maladie de Lille, Marseille, Nancy, Paris et Rouen,
sous la coordination de Jean-Michel PETIT, ingénieur à l’INRS.
Mise à jour 1999 : Jean-Michel PETIT et Matthieu MAIRESSE

Nous tenons à remercier pour leur collaboration le Lieutenant-Colonel SCHMAUCH (DDSIS 44)
ainsi que les organismes suivants : APSAD, BSPP, CNPP, CNMIS, FFMI.

2
SOMMAIRE

Introduction 4

Statistiques 5

NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE 7


1. Définition 7
2. Origines de l’incendie 8
3. Propagation de l’incendie 9
4. Conséquences de l’incendie 10

MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE 15


1. Détection . Alarme . Alerte 15
2. Intervention 19
3. Extinction 20
4. Différents matériels 24
5. Maintenance du matériel 32

ORGANISATION DES SECOURS 35


1. Formation et information du personnel 35
2. Consignes de sécurité incendie et organisation de la défense 37
3. Procédure d’évacuation, plan d’évacuation et signalisation 39
4. Secours et sauvetage 42

PRÉVENTION DE L’INCENDIE 45
1. Causes de déclenchement et de propagation d’incendie 45
Suppression des causes
2. Conception et construction des bâtiments 56

Conclusion 63

Annexes 64
Lexique 64
Réglementation 66
Laboratoires agréés pour effectuer les essais de réaction au feu 68
Laboratoires agréés pour effectuer les essais de résistance au feu
des éléments de construction 69
Adéquation des moyens d’intervention à l’importance d’un incendie 70
Adresses utiles 73

Bibliographie 74

3
Introduction

L’incendie est une combustion qui se Pour les chefs d’ établissement, la sécurité
développe sans contrôle dans le temps et incendie comporte trois démarches complé-
dans l’espace, contrairement au feu qui est mentaires :
une forme de combustion maîtrisée. La plupart - la prévention de l’incendie : empêcher qu’un
des établissements industriels et commerciaux feu ne se déclare ;
présentent des risques d’incendie multiples. - le plan de secours et d’évacuation : empê-
Ces risques sont liés aux caractéristiques de cher que les personnes ne soient victimes de
construction des bâtiments, à la nature et à la l’incendie ;
quantité des matières emmagasinées, stoc- - la lutte contre l’incendie : empêcher sa
kées et mises en œuvre, aux opérations spéci- propagation, mettre en place les moyens d’ex-
fiques des fabrications. tinction et faciliter l’intervention des secours.

Pour éviter les incendies et/ou minimiser Pour les travailleurs, leur participation à la
les dommages aux personnes et aux biens, la sécurité incendie comporte l’obligation de
législation fixe les obligations auxquelles connaître et d’appliquer les consignes en cas
doivent satisfaire les maîtres d’ouvrage, les d’incendie et de participer aux exercices
chefs d’entreprise et les travailleurs apparte- d’évacuation.
nant ou non aux équipes d’évacuation ou de
lutte contre l’incendie. Pour ce qui a trait à l’explosion, le lecteur
se reportera à la brochure INRS ED 335
"Les mélanges explosifs".

4
Statistiques

En France, en 1997, les sinistres de plus de 5 millions de francs chacun représentent un montant
de 2,7 milliards de francs.

Evolution sur 6 exercices consécutifs du nombre des sinistres, dans l’industrie,


supérieurs à 5 millions de francs (données aimablement fournies par l’APSAD)

Année Nombre dont sinistres Coût réactualisé


de sinistres > 50 millions de francs en millions de francs

1992 189 22 5 365


1993 174 16 1 498
1994 156 15 2 403
1995 129 18 1 977
1996 145 19 4 485
1997 122 13 1 445

Pour la période 1992 / 1997 : 9 sinistres > 200 millions de francs

Fréquence cumulée des sinistres par nature d’industrie


(moyennes statistiques des années 1990/1997 aimablement fournies par l’APSAD)

Fréquence* Nature d’industrie

185 Commerces, entrepôts...


180 Usines sidérurgiques, aciéries, extraction
98 Énergie et traitement des déchets
90 Chimie, cosmétiques, matières plastiques et caoutchouc
84 Agro-alimentaire
81 Imprimerie, carton, cuir
81 Industrie du verre, fabrication de ciment, céramiques
79 Textile (confection, tissage)
70 Travail des métaux, automobile, industrie électrique et électronique
58 Industrie du bois (scieries, fabriques de meubles)
* Fréquence des sinistres pour 1 000 établissements assurés par type d’activité.

5
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

1. DÉFINITION lation et de décomposition, une libération de


produits très combustibles, souvent volatils,
qui participent à la propagation du feu),
L’incendie est une combustion qui se - nature et quantité des matériaux combustibles,
développe d’une manière incontrôlée dans le - etc.
temps et dans l’espace. Elle engendre de Ces principes, qui peuvent paraître élémen-
grandes quantités de chaleur, des fumées et taires, guideront la prévention et les méthodes
des gaz polluants, voire toxiques. L’énergie d’attaque du feu.
émise favorise le développement de l’incendie.
Les phases principales d’un incendie, en
Le processus de combustion est une réac- l’absence de procédé d’extinction, dans un
tion chimique d’oxydation d’un combustible volume fermé sont :
par un comburant. Cette réaction nécessite - l’initiation,
une source d’énergie. - la croissance,
- le développement rapide,
• Combustible : matière capable de se consumer - l’embrasement généralisé,
- solide : bois, charbon, papier... - la décroissance.
- liquide : essence, solvants...
- gazeuse : propane, butane... L’initiation amorcée, la croissance voit l’in-
• Comburant : corps qui, en se combinant avec un autre, cendie prendre de l’ampleur. Les échanges ther-
permet la combustion miques avec l’environnement s’accélèrent. La
- oxygène, air, chlorates, peroxydes... température de l’air ambiant et de tous les objets
• Énergie d’activation : énergie nécessaire au démarrage exposés au rayonnement thermique augmente.
de la réaction chimique de combustion et apportée par Si la ventilation est suffisante, le développe-
une source de chaleur, une étincelle... ment rapide peut conduire à l’embrasement
généralisé du volume où le sinistre a pris nais-
Triangle du feu sance. Le “flash-over” est l’étape de transition
L’absence d’un des trois entre le développement rapide et l’embrase-
éléments empêche le déclen-
chement de la combustion.

La suppression d’un des


trois éléments arrête le
processus. Le feu
s’éteint de lui-même,
s’il n’y a pas assez d’air (ou d’oxygène), si le
combustible manque ou si le foyer est refroidi.
Le feu prend, au contraire, des proportions
catastrophiques et devient un incendie en
fonction de certains facteurs, par exemple :
- arrivée d’air importante qui vient l’aviver,
- augmentation de la température du foyer (car
il se produit alors des phénomènes de distil- Phases successives du développement de l'incendie

7
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

ment généralisé. Durant cette phase, tous les beaucoup de monoxyde de carbone, des parti-
objets qui appartiennent au volume fermé dans cules de carbone et des produits insaturés. La
lequel le sinistre se développe s’enflamment température du milieu se stabilise à une valeur
brutalement. Le “flash-over” intervient lorsque la inférieure à celle nécessaire à la survenance du
température dans le volume s’établit entre 300 et “flash-over” et des fumées très combustibles
600°C. Pour qu’il se produise, il faut réunir deux envahissent peu à peu tout le volume fermé.
conditions fondamentales : Lorsqu’il se crée une ouverture (éclatement
- le volume fermé doit être ventilé, d’une fenêtre, ouverture d’une porte…), l’arrivée
- les combustibles doivent être en quantité brutale d’air extérieur augmente la concentration
suffisante par rapport au volume du local. en oxygène et il y a création d’un mélange qui,
au contact d’un des nombreux points chauds,
À l’inverse, le “back-draft” est une explosion produit une explosion.
de très forte puissance qui se produit lorsque la
première condition précitée favorable à la surve- On schématise généralement l’évolution
nance du “flash-over” n’apparaît pas. Le “back- d’un incendie par une courbe temps/tempéra-
draft” se produit donc dans des volumes fermés ture. Cependant, pour un foyer initial comme
où l’apport d’air en provenance de l’extérieur est pour un incendie développé, une représenta-
fortement limité. Dans sa première phase, le feu tion temps/puissance est préférable car plus
se développe normalement. Puis l’air se raré- proche de la réalité et permettant une meilleure
fiant, la combustion devient incomplète, produit approche quant au choix et au dimensionne-
ment des moyens de secours (cf. annexe
Pouvoir calorifique (ou chaleur de combustion) “Adéquation des moyens d’intervention à l’im-
de quelques matières combustibles portance d’un incendie”).
Matières Pouvoir calorifique en kJ/kg
(1 kcal = 4,18 kJ)

bois feuillus 16 700


conifères 18 800 à 20 900 2. ORIGINES DE L’INCENDIE
paille 14 600 à 15 500
papier 15 500 à 18 400
Etant donné que le comburant (oxygène
coke 29 200 de l’air) est toujours présent sur les lieux de
charbon de bois 30 000 travail et qu’il y a presque toujours des
houille 32 600 à 35 500 combustibles (matériaux de construction,
anthracite 34 400
produits manipulés...), les causes d’incendie
soufre 10 500 sont toujours liées à la présence de sources
sucre 16 700 d’inflammation.
graisses 39 700
paraffine 46 000 Dans les établissements industriels et
commerciaux, les incendies sont dus :
chlorure de polyvinyle (PVC) 20 900 - à l’utilisation de flammes nues, aux travaux
polyuréthannes 23 000
par points chauds,
polyamides 29 200
polystyrènes 39 700 - aux appareils de chauffage,
polyéthylènes 40 300 - aux causes naturelles, telles la foudre et
l’action du soleil,
alcool éthylique 27 200 - aux installations électriques,
fuels 40 100 à 41 800 - à l’électricité statique,
gazole 41 800
- aux échauffements mécaniques,
essence 42 600
oxyde de diéthyle (éther éthylique) 51 000 - aux imprudences des fumeurs,
- aux phénomènes d’inflammation spontanée
butane 47 200 (127 000 kJ/m3) (oxydation des matières grasses, fermenta-
acétylène 48 000 (56 800 kJ/m3) tion...),
méthane 49 700 (34 500 kJ/m3) - aux réactions chimiques,
propane 50 100 (99 700 kJ/m3) - à la présence de matières inflammables,
hydrogène 120 400 (10 900 kJ/m3)
- à la malveillance...

8
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

3. PROPAGATION f) à la ventilation et à la circulation des gaz


DE L’INCENDIE La propagation d’un incendie sera liée à l’ali-
mentation en air frais et à l’évacuation des gaz
de combustion. Dans un bâtiment, la ventila-
tion est fonction de l’importance, de la forme et
3.1. Facteurs de propagation de la répartition des ouvertures (portes,
fenêtres, exutoires de fumées).
Un foyer d’incendie, souvent peu important
à l’origine, peut engendrer un incendie de
g) à la nature du local en feu
grande envergure en fonction de divers
critères, dont : Deux éléments vont avoir une influence
- les facteurs de propagation, prépondérante :
- l’absence de détections et d’alarme, - les dimensions du local,
- l’insuffisance de moyens de lutte contre - la nature des parois qui conditionne son
l’incendie. isolement thermique.

Les principaux paramètres de la phase de


développement du feu sont liés :
a) à la quantité de combustibles présents
3.2. Modes de propagation
Elle va déterminer la quantité d’énergie L’extension du feu s’effectue par transport
disponible. d’énergie dû :
- au rayonnement : apport de chaleur aux
b) au pouvoir calorifique du combustible
matériaux voisins du foyer,
Pouvoir calorifique : quantité de chaleur dégagée
par la combustion complète de l’unité de masse Transmission du feu
d’un combustible donné.
c) à la forme physique du (ou des)
matériau(x)
Parmi les “facteurs géométriques” à prendre
en compte, il y a en particulier le rapport entre
le volume et la surface du corps.

L’état de division de la matière présente une grande


importance dans l’appréciation du risque incendie.
C’est ainsi que de fines poussières de coton (dans les filatures)
sont susceptibles de former avec l’air, un mélange explosif ;
une étoffe légère de coton largement déployée (atelier
de coupe ou confection) prend feu presque instantanément
au contact d’une flamme et propage rapidement l’incendie.
Au contraire, une pile de draps en coton (magasins
de distribution) ne s’enflamme que difficilement.

d) aux produits de décomposition


Certains matériaux engendrent des gaz com-
bustibles (vapeurs de liquides inflammables,
produits de distillation du bois ou d’autres
matériaux comme les plastiques) qui vont
propager l’incendie à de grandes distances.
e) au degré hygrométrique
La sécheresse augmente les possibilités d’in-
flammation.

9
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

- à la convection : transfert de
COMBUSTION chaleur par mouvement ascendant
d’air réchauffé,
Fumées - à la conduction : transfert de cha-
leur au sein d’un même matériau,
- au déplacement de substances
Produits
déjà en combustion (exemple : par
Combustible + Comburant transmission du feu dans les
de combustion
systèmes de ventilation).

Energie Le tableau ci-contre complète


le schéma traditionnel du triangle
du feu et résume le mécanisme et
la propagation de l’incendie.
Source
Energie d'activation 90 % Les causes de déclenchement
d'allumage
évacués par :
et de propagation d’incendie, ainsi
- rayonnement
- conduction que leur suppression, seront
10 % - convection développées dans la dernière
partie de la brochure.

Symptômes provoqués par le manque d’oxygène 4. CONSÉQUENCES


Teneur de l’atmosphère
DE L’INCENDIE
en oxygène (%) à pression Effets
atmosphérique normale
4.1. Conséquences
Baisse de la vision nocturne sur l’homme
17 Accroissement de la quantité d’air inspiré
Accélération du rythme cardiaque Les deux effets importants
des sinistres sont :
16 Vertiges
a) Fumées et gaz
Troubles de l’attention, du jugement Ils présentent les dangers
et de la coordination suivants :
15 Episodes d’apnée • température (brûlure interne par
Fatigabilité inhalation des gaz chauds) ;
Perte du contrôle de la motricité • opacité (gêne pour l’évacuation) ;
• asphyxie par manque d’oxygène
Fortes perturbations du jugement (la concentration en oxygène
et de la coordination musculaire dans l’air est de 21% ; lors d’un
12
Perte de conscience incendie, cette concentration
Lésions cérébrales irréversibles diminue rapidement) ;
• toxicité des produits de combustion.
Incapacité à se mouvoir
10 Nausée On peut retenir trois grands
Vomissements types d’effets toxiques liés aux
produits de combustion :
Respiration spasmodique
6 Mouvements convulsifs • Les gaz anoxiants purs
Mort en 5 à 8 minutes Le principal est le dioxyde de
carbone ou gaz carbonique (CO2 ).

10
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

Evolution caractéristique des taux de CO, CO2


Pourcentage de CO2 dans l’air Conséquences
dans un local soumis à un incendie (d'après étude CSTB)
Céphalées
10 et vertiges
20 Narcose

• Les gaz toxiques


L’oxyde de carbone (CO) agit à la fois par
une action sur la fixation d’oxygène dans le
sang, mais surtout par un effet toxique
membranaire notamment au niveau cérébral,
ce qui conduit, même après inhalation de
concentrations assez faibles, à la mort ou à de
graves séquelles neurologiques si les secours
ne sont pas apportés rapidement.

Réactions physiologiques
provoquées par ce gaz

Pourcentage de CO dans l’air Conséquences


0,01 Maux de tête
0,05 Vertiges
0,1 Syncope
Coma,
0,2 mort rapide
0,5 Mort immédiate

L’acide cyanhydrique, produit de combus-


tion de nombreuses matières plastiques, est
une cause fréquente de mortalité dans les drique, le chlore, le phosgène... Ils vont induire
incendies. de graves lésions pulmonaires.

L’hydrogène sulfuré... Le lecteur trouvera dans le tableau ci-


dessous, d’une part les valeurs IDLH (imme-
• Les gaz à effets corrosifs diately dangerous to life or health) de ces gaz -
Les gaz qui ont un effet corrosif sur les ces valeurs représentent les concentrations
voies respiratoires sont essentiellement les maxima à partir desquelles un individu sans
vapeurs nitreuses, l’ammoniac, l’acide fluorhy- protection respiratoire peut quitter un local,

Valeurs IDLH

Concentrations produisant
Valeurs IDLH un effet rapidement mortel
Oxyde de carbone - CO - 1 200 ppm -
Chlore - Cl2 - 10 ppm 1 000 ppm
Chlorure d’hydrogène - HCl - 50 ppm 1 300-2 000 ppm
Phosgène - COCl2 - 2 ppm 50 ppm
Fluorure d’hydrogène - HF - 30 ppm -
Cyanure d’hydrogène - HCN - 50 ppm 350 ppm
Ammoniac - NH3 - 300 ppm 5 000-10 000 ppm
Hydrogène sulfuré - H2S - 100 ppm 1 000 ppm
Dioxyde d’azote - NO2 - 20 ppm 200-700 ppm
1 ppm = 0,000 1 %

11
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

sans effet irréversible, en moins de trente 4.2. Conséquences


minutes - et, d’autre part, les valeurs de la litté- sur les bâtiments
rature correspondant aux concentrations de
ces gaz produisant un effet rapidement mortel. La destruction des bâtiments et des biens
représente un tribut important payé à l’incendie.
Il faut surtout souligner que l’un des risques
primordiaux lié aux produits de combustion est Le mécanisme de l’incendie étant
l’inhalation des particules de suies qui vont complexe, il est difficile de connaître exacte-
empêcher la correcte ventilation pulmonaire. ment les températures atteintes et les diffé-
rentes phases réelles du développement. La
norme internationale ISO R 834 propose une
b) Flammes et chaleur
courbe conventionnelle température/temps,
Les flammes ont une température variant indépendante du local et de la charge d’incen-
de 600 à 1 200 °C et, à leur contact, les die. Il s’agit d’une fonction logarithmique du
brûlures sont immédiates. temps, constamment croissante :

Une brûlure peut survenir en cas de contact θ - θ0 = 345 log (8t + 1)


avec une surface chaude. L’importance de la
brûlure (étendue, intensité, profondeur) dépen- t = temps, exprimé en minutes
dra de la température, du temps de contact et θ = température, exprimée en degré Celsius
de la nature du matériau. Des lésions peuvent θ0 = température initiale, exprimée en degré
apparaître lors de l’exposition de la peau Celsius.
pendant plusieurs
secondes à des
surfaces ayant une
température de l’ordre
de 60 °C. On peut noter
que les protéines de
l’organisme commen-
cent à se dénaturer à
partir de ces tempéra-
tures.

On distingue géné-
ralement trois catégo-
ries de brûlures :
- le premier degré :
atteinte superficielle,
- le deuxième degré :
destruction de l’épi-
derme,
- le troisième degré :
destruction du derme
et de l’épiderme.

L’effet lumineux Courbe conventionnelle température-temps


des flammes constitue
également un danger • 38 % des incendies durent 1/4 d’heure et le foyer atteint
pour les yeux. 720 °C,
• 27% des incendies durent de 1/4 d’heure à 1/2 heure et
le foyer atteint 830 °C,
• 29% des incendies durent de 1/2 heure à 1 heure et le
foyer atteint 930 °C,
• 6% des incendies durent plus d’une heure et le foyer peut
atteindre 1 130 °C.

12
NAISSANCE ET PROPAGATION DE L’INCENDIE

La protection contre le feu nécessite de Des traitements d’ignifugation permettent


connaître la charge calorifique et le comporte- d’améliorer les classements des matériaux.
ment au feu des matériaux et des éléments de
construction. Pour certains d’entre eux, la durée de vali-
dité est indiquée sur le procès-verbal d’essai.
Charge calorifique (ou potentiel calorifique) :
c’est la quantité totale de chaleur, ramenée à l’unité
b) La résistance au feu
de surface, susceptible d’être dégagée par la combustion
complète de tous les éléments combustibles se trouvant Quatre critères sont utilisés pour évaluer
dans le local. la résistance au feu d’un élément de construc-
La charge calorifique est parfois exprimée en équivalent tion (arrêté du 21 avril 1983) :
kg de bois par m2. - la résistance mécanique sous charge (cas
des éléments porteurs),
- l’étanchéité aux flammes et aux gaz chauds
Exemples de charge calorifique ou inflammables,
Bureaux en kg bois/m2 - l’absence d’émission de gaz inflammables
sur la face non exposée,
bureau à proprement parler 21,8
- l’isolation thermique, ce critère étant réputé
bureau et réception 12,2
satisfait lorsque l’échauffement de la face
bureau et petits classeurs 35,6 non exposée au feu ne dépasse pas 140 °C
classement de documents 202,6 en moyenne ou 180 °C en un point.
cabinet juridique 82,5
centre de documentation 122,6 À partir de ces critères, on définit les degrés
de résistance au feu de la façon suivante :
- stable au feu (SF), lorsque le seul premier
Le comportement au feu, en cas d’incen- critère est satisfait,
die, est apprécié d’après deux critères : - pare-flamme (PF), lorsque les trois premiers
critères sont satisfaits,
- coupe-feu (CF), lorsque l’ensemble des
a) La réaction au feu
critères est satisfait.
Elle concerne essentiellement la combusti-
bilité d’un matériau et sa plus ou moins grande Pour chacun de ces critères, le classement
inflammabilité. L’arrêté du 30 juin 1983, modi- est toujours associé à une durée.
fié par l’arrêté du 28 août 1991, définit les Exemple : Classement d’un mur porteur : SF
méthodes d’essais permettant de fixer la clas- 6h, PF 2h, CF 1/2h.
sification des matériaux de construction :
Il faut souligner que les effets
sur les bâtiments posent donc un
M0 incombustible problème non pour l’évacuation du
ce qui (ou pratiquement incombustible*)
personnel qui est assurée bien
correspond
M1 combustible "non inflammable" avant le risque de ruine grâce à
approxima-
l’application des règles relatives
M2 tivement combustible "difficilement inflammable" aux issues et dégagements, mais
M3 à la notion combustible "moyennement inflammable" pour les équipes de lutte contre le
de matériau feu lorsqu’elles pénètrent dans les
M4 combustible "facilement inflammable" locaux.
* Les matériaux homogènes souples ou rigides dont le pouvoir
calorifique supérieur est inférieur ou égal à 2,5 MJ/kg Arrêté du 30 juin 1983 modifié
(soit environ 600 kcal/kg) sont classés M0. Arrêté du 21 avril 1983 modifié
Brochure JO n° 1540-II
Il existe une liste de matériaux réputés
conventionnellement M0, sans avoir à justifier
de procès-verbaux d’essais : métaux, béton,
plâtre, fibres-ciment...

13
14 photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Les moyens de défense contre l’incendie déclencher l’intervention des équipes inté-
ne s’improvisent pas. Pour vaincre le feu avec rieures d’intervention.
le minimum de dégâts, il importe surtout d’agir L’alerte a pour objet de prévenir dans le
vite , ce qui implique : plus bref délai les sapeurs-pompiers.
- un personnel parfaitement instruit des diffé-
rentes mesures de protection à prendre et de Arrêté du 4 novembre 1993 (équipements d’alarme)
l’emploi des divers moyens d’extinction,
- des moyens de détection, de mise en sécu- Les systèmes de détection d’incendie ont
rité (alarme) et d’alerte, pour objet de signaler, à tout instant, tout
- un matériel d’extinction approprié et toujours début d’incendie et de le localiser. Cette
disponible. détection doit être la
plus rapide possible.
"Le feu s’éteint L’information délivrée
par ces installations
dans la première minute doit être suivie en
avec un verre d’eau, permanence et exploi-
tée immédiatement en
dans la deuxième minute terme d’intervention.
avecun seau d’eau, Elles intéressent essen-
tiellement des locaux
dans la troisième minute inoccupés (par exem-
avec une tonne d’eau, ple, la nuit), des points
névralgiques de l’entre-
après..." prise, des installations
ou des stockages
dangereux...

De plus en plus, se mettent en place,


conformément aux nouvelles normes, des
systèmes de sécurité incendie (SSI). Le SSI
1. DÉTECTION . ALARME . est constitué de l’ensemble des matériels
servant à collecter toutes les informations ou
ALERTE ordres liés à la seule sécurité incendie, à les
traiter et à effectuer les fonctions nécessaires
à la mise en sécurité d’un bâtiment ou d’un
L’alarme peut être donnée par le personnel établissement en cas d’incendie. Les normes
sur place découvrant un début d’incendie, par décrivent cinq configurations de SSI permet-
du personnel de ronde, de surveillance ou de tant de s’adapter aux différents types de
gardiennage (notamment en dehors des risques. Dans sa version la plus complexe, le
heures de travail) ou par un réseau de détec- SSI est constitué de deux sous-systèmes
tion incendie. principaux : le système de détection incendie
L’alarme doit toucher immédiatement les (SDI) et le système de mise en sécurité incen-
personnes présentes dans l’entreprise et die (SMSI).

15
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

La norme AFNOR NF S 61931 précise la constitution d'un SSI,


dans sa forme la plus complète, celui-ci est constitué de 2 parties principales.

SSI SDI SMSI


Système de
Sécurité Incendie
= Système de
Détection Incendie
+ Système de Mise
en Sécurité Incendie
schéma : Merlin-Gerin

Le SDI lement élevée) ou de type thermovélocimé-


trique à seuil statique (détection d’une
Il regroupe les détecteurs automatiques, vitesse d’élévation de température ou d’une
les déclencheurs manuels et un tableau de température anormalement élevée) ;
signalisation. - les détecteurs de flammes (détection de
flammes dans le domaine de l’infrarouge ou
de l’ultraviolet) ;
• Les détecteurs
- les détecteurs spéciaux (détecteurs linéaires
Ils seront certifiés NF ou agréés APSAD et optiques de fumées, détecteurs de flammes
choisis selon le risque potentiel. combinés...).
Les principaux types sont :
- les détecteurs de fumées du type optique On classe également les détecteurs selon
(détection des aérosols de combustion) ou du leur géométrie, à savoir :
type ionique ; ces détecteurs à chambre d’io- - les détecteurs ponctuels (mesurant les
nisation sont équipés, en France, de sources phénomènes en un point) ;
d’américium 241-Am 241- ; la Commission - les détecteurs linéaires (mesurant les phéno-
interministérielle des radio-éléments artificiels mènes le long d’une ligne continue) ;
(CIREA) limite l’activité totale des chambres à - les détecteurs multiponctuels (mesurant les
20 microcuries, mais de plus en plus cette phénomènes au voisinage d’un certain
activité est inférieure au microcurie ; nombre de points déterminés) ;
- les détecteurs de chaleur du type thermosta- - les détecteurs volumétriques (mesurant les
tique (détection d’une température anorma- phénomènes dans un volume).

le SDI le SMSI
(système de détection incendie) (système de mise en sécurité incendie)
regroupant : regroupant :

■ les détecteurs automatiques ■ un organe de signalisation et de


commande dont la présence et la
complexité des fonctions
assurées dépendent de la
catégorie du SSI
■ les déclencheurs manuels
■ des DAS (dispositifs actionnés
de sécurité) commandant
directement les organes de mise
en sécurité : portes coupe-feu,
clapets, ventilateurs…
■ le tableau de signalisation
■ un EA (équipement d'alarme)
et des diffuseurs sonores

schéma : Merlin-Gerin

16
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Normes relatives aux systèmes de mise en sécurité incendie

schéma : Merlin-Gerin

• Les déclencheurs manuels - l’évacuation des personnes (diffusion du


signal d’évacuation, gestion des issues),
- le désenfumage,
• Le tableau de signalisation
- l’extinction automatique,
Certifié NF, il sera implanté hors de la zone - la mise à l’arrêt de certaines installations
surveillée afin de rester accessible aux techniques...
secours ; il permettra de délivrer les alarmes
sonores et visuelles, de localiser le début d’in- ERP
cendie, de provoquer la mise en œuvre des Arrêté du 25 juin 1980 modifié
commandes et de déclencher les asservisse- Arrêté du 2 février 1993
ments. Brochure JO n° 1477
Normes
NF S 61-930 à NF S 61-940
Pour qu’un SDI puisse, dans le temps, NF S 61-950 à NF S 61-965
assurer sa pleine efficacité, il faut qu’il soit véri- NF M 61-002 (ISO 2919)
fié et entretenu régulièrement. Les périodicités NF ISO 9978
d’entretien seront fonction de la nature des APSAD
ambiances à surveiller. R 7 - Règle d’installation - Détection automatique d’incendie
Brochure JO n° 5655
Installation de détection d’incendie
Le SMSI Brochure JO n° 5659
Maintenance des installations de détection incendie
Il comporte l’ensemble des équipements
qui assurent les fonctions nécessaires à la La vidéosurveillance est un moyen de
mise en sécurité d’un bâtiment ou d’un établis- détection par visualisation, généralement
sement en cas d’incendie : complémentaire d’un système classique de
- le compartimentage, détection.

17
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

SSI - Catégorie A - NF S 61 931

schéma : Merlin-Gerin

SSI - Catégorie B - NF S 61 930 et NF S 61 931

schéma : Merlin-Gerin

SSI - Catégorie C - NF S 61 930 et NF S 61 931

schéma : Merlin-Gerin

18
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

SSI - Catégorie D

schéma : Merlin-Gerin

SSI - Catégorie E

schéma : Merlin-Gerin

2. INTERVENTION tement dans leur zone de travail avec les


moyens disponibles sur place.
• les équipiers de seconde intervention, ESI
Les chefs d’établissement doivent prendre Leur rôle consiste, en attendant l’arrivée
les mesures nécessaires pour que tout des secours extérieurs, à compléter l’action
commencement d’incendie puisse être rapide- des équipiers de première intervention en
ment et efficacement combattu. apportant et en utilisant des moyens addition-
Toute personne apercevant un début d’in- nels.
cendie doit donner l’alarme et mettre en Les équipes de première intervention
œuvre les moyens de premiers secours, sans seront choisies parmi le personnel des diffé-
attendre l’arrivée du personnel spécialement rents ateliers, magasins, bureaux... La
désigné. première intervention va permettre au person-
Il est donc logique que la toute première nel sur place d’attaquer un feu naissant, dès
intervention soit effectuée par le personnel se qu’il est découvert, avec les moyens légers
trouvant à proximité du début de l’incendie. Il dont dispose l’établissement.
apparaît donc souhaitable que tout le
personnel soit entraîné au maniement des La deuxième intervention, présente géné-
extincteurs. ralement dans un établissement important,
met en œuvre des moyens plus puissants.
Il convient de distinguer : Le nombre des équipiers de deuxième
• les équipiers de première intervention, EPI intervention dépendra :
Leur rôle est d’avertir et d’intervenir immédia- - de l’importance de l’établissement,

19
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

- du délai d’intervention prévisible des - Classe C


sapeurs-pompiers locaux,
Feux de gaz. On ne doit
- de la nature du risque...
éteindre un feu de gaz que
si l’on peut aussitôt en
Code du travail
couper l’alimentation.
art. R. 232-12-17 et R. 232-12-20
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1985
APSAD
- Classe D
R 6 - Règle d’organisation - Service de sécurité incendie
Feux de métaux (sodium,
La troisième intervention est celle des magnésium, aluminium,
sapeurs-pompiers qui doivent être alertés rapi- uranium...).
dement et obligatoirement, dès le début de
l’incendie, chaque fois que l’équipe spéciali-
sée de deuxième intervention est appelée à
intervenir. Norme
NF EN 2 (indice de classement S 60 100)

3.2. Les agents extincteurs


3. EXTINCTION
3.2.1. L’eau
Pour attaquer efficacement un début L’eau est le plus utilisé des agents extinc-
d’incendie, il faut disposer de l’agent extinc- teurs car on peut toujours, sauf cas exception-
teur le mieux approprié à la nature du feu. nels, s’en procurer. Elle agit doublement :
Les critères permettant de définir cette effi- - par action directe en étouffant le foyer (à
cacité n’ont pu être applicables qu’après l’aide de l’eau et de la vapeur formée),
qu’une définition des différentes classes de - par action indirecte en refroidissant les
feu a été établie. matériaux en combustion et en limitant les
effets thermiques de l’incendie.
Son efficacité sur la plupart des foyers
3.1. Classes de feux d’incendie est importante du fait de la valeur
élevée de sa chaleur spécifique et de sa
La norme AFNOR NF EN 2 distingue chaleur latente de vaporisation.
quatre classes de feu :
Chaleur spécifique :
quantité de chaleur nécessaire pour élever d’un degré
- Classe A
Celsius un gramme de substance.
Feux de matériaux solides,
généralement de nature Chaleur latente de vaporisation :
organique, dont la combus- quantité de chaleur nécessaire pour faire passer un gramme
tion se fait normalement de substance de l’état liquide à l’état gazeux,
avec formation de braises. à température constante.
Ce sont les feux sur lesquels l’emploi de l’eau
comme agent d’extinction se révèle le plus • L’eau pulvérisée
efficace et le plus économique. Elle augmente considérablement l’effet de
refroidissement par une vaporisation plus
intense et diminue l’effet du rayonnement.
- Classe B
L’eau pulvérisée est efficace sur les feux
Feux de liquides ou de de classe A et sur les feux de classe B pour les
solides liquéfiables. liquides, lorsque le refroidissement permet
d’abaisser la température en dessous du point
d’éclair.

20
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

• L’eau en “jet plein” ou “jet bâton” ment de l’ordre de 10). Il est réservé aux
Projetée au moyen de lance, en “jet plein”, interventions extérieures nécessitant une
l’eau convient bien aux feux de classe A. Elle portée supérieure à 10 mètres.
produit un effet mécanique qui favorise la - moyen foisonnement : de 20 à 200 (généra-
pénétration du foyer et la dispersion des maté- lement de l’ordre de 100). Pour des interven-
riaux. L’utilisation du “jet plein” est à décon- tions intérieures et extérieures, il nécessite
seiller sur les installations électriques. du matériel, soit déjà installé en poste fixe,
L’eau est strictement prohibée comme soit facilement maniable pour s’approcher
moyen d’extinction dans certains types d’in- du foyer à moins de 10 mètres.
dustries (fonderies d’aluminium, cf. ND 1825, - haut foisonnement : supérieur à 200 (géné-
Traitement thermique au bain de sels, cf. ND ralement de l’ordre de 500). Il est destiné
1213...), en particulier lorsque sa vaporisation surtout à l’intervention dans des locaux clos
trop rapide entraîne la projection de matériaux avec des appareils appropriés, déjà installés
liquides (métaux ou sels fondus...). ou mobiles.

Normes
3.2.2. L’eau et les additifs
NF S 60-210
Pour accroître le pouvoir extincteur de NF S 60-220
l’eau, on peut lui adjoindre des tensio-actifs S 60-222
(ou mouillants). Ces produits, ajoutés dans NF S 60-225
des proportions convenables (1 à 3%), ont
pour rôle d’abaisser la tension superficielle de
3.2.3. Les poudres
l’eau.
Les poudres BC sont des sels qui agissent
Tensio-actif : sur les feux de classes B et C :
composé chimique susceptible d’augmenter les propriétés - par l’absorption de chaleur par les grains de
d’étalement, de “mouillage” d’un liquide. poudre eux-mêmes,
- par les effets inhibiteurs créés par les cris-
L’eau et ces additifs se rencontrent princi- taux de poudre, interrompant ainsi une réac-
palement dans les extincteurs portatifs pour tion en chaîne.
agir sur les feux des classes A et B. En outre, un dégagement de dioxyde de
carbone et de vapeur d’eau contribue à étouf-
Parmi ces additifs, il faut signaler la famille fer le feu.
des AFFF (Agents Formant un Film Flottant)
qui, grâce à des propriétés tensio-actives Les poudres ABC, dites polyvalentes,
particulières, complètent leur propre action par agissent sur les feux de classes B et C mais
celle d’un film isolant de liquide qui flotte en également sur ceux de classe A qui engen-
surface du combustible. drent des braises. La décomposition de ces
poudres étouffe les braises par formation
Certains de ces tensio-actifs, dits émul- d’une couche imperméable vitreuse.
seurs, utilisés à des concentrations comprises
entre 3 et 6 %, permettent d’obtenir des La projection de la poudre est obtenue par
mousses après injection d’air au moyen de la pression d’un gaz auxiliaire.
générateurs appropriés. Les appareils à poudre agissant principa-
lement par étouffement et/ou inhibition sont
Les mousses utilisées pour la lutte contre plus efficaces en local clos qu’en plein air. Bien
le feu sont produites mécaniquement par bras- qu’ils puissent être utilisés en présence de
sage d’un émulseur avec l’eau, puis introduc- courant électrique, il est à déconseiller de les
tion d’air ; cette double action s’effectue dans mettre en œuvre directement sur le matériel
des lances spéciales. électrique (détérioration).

Le foisonnement est le rapport du volume La majorité des poudres ne présente qu’un


de mousse à celui de l’eau additionnée faible risque toxicologique pour l’homme ;
d’émulseur : toutefois, elles sont en général légèrement irri-
- bas foisonnement : inférieur à 20 (générale- tantes pour les voies respiratoires et les

21
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

muqueuses. La projection de la poudre dans sphère. Si des concentrations relativement


un local diminue fortement la visibilité. élevées de CO2 sont bien tolérées temporaire-
ment et peuvent même se révéler bénéfiques
Sels, constituants de base des poudres lorsque l’oxygénation est maintenue, il n’en va
Bicarbonate de sodium : NaHCO3 pas de même lorsque les teneurs dépassent
Bicarbonate de potassium : KHCO3 25 %. A partir de cette concentration, on peut
Chlorure de potassium : KCl observer une dépression du système nerveux
Sulfate de potassium : K2SO4 central, avec coma parfois convulsif et la mort.
Phosphate monoammonique : H2NH4PO4 Ces troubles peuvent apparaître de façon très
Phosphate diammonique : H(NH4)2PO4 brutale, si la transition ente l’atmosphère
Sulfate d’ammonium : (NH4)2SO4 normale et l’atmosphère polluée est rapide.
L’action sera renforcée si l’atmosphère est
Enfin, les appareils extincteurs destinés à fortement appauvrie en oxygène (moins de
des feux de métaux doivent utiliser des 10 %). L’anoxie (interruption de l’apport d’oxy-
poudres spéciales. Un spécialiste orientera le gène aux différents tissus de l’organisme)
choix vers le produit approprié au métal. créée, associée à l’hypercapnie (augmentation
de la teneur du sang en gaz carbonique),
Norme entraîne une sidération brutale des centres
NF EN 615 nerveux, avec syncope réflexe et arrêt cardio-
respiratoire immédiat.
3.2.4. Les gaz inertes
Norme
L’extinction avec les gaz inertes (dioxyde NF EN 25923
de carbone, azote, argon, leurs mélanges...)
est obtenue par diminution de la teneur en • Autres gaz inertes
oxygène dans l’atmosphère. Outre le dioxyde de carbone, d’autres
mélanges de gaz inertes sont utilisés :
• Le dioxyde de carbone l’argon, l’azote, l’Argonite® (mélange 50/50
Le dioxyde de carbone ou gaz carbonique argon/azote), l’Inergen®...
(CO2) est, parmi les gaz inertes, celui dont
l’usage est le plus courant depuis très long- La présence de gaz inerte en excès dans l’air
temps, même si sont récemment apparus sur entraîne une oxygénation insuffisante de l’orga-
le marché des mélanges spécifiques d’azote, nisme. En cas d’exposition brève, pour la plupart
d’argon et de dioxyde de carbone d’entre eux (azote, argon ou leurs mélanges tels
que l’Argonite®), le seul problème de santé relatif
Un kilogramme de CO2 liquéfié produit, à à leur utilisation résulte de la réduction du taux
30 °C et à pression atmosphérique, 560 litres d’oxygène. Celle-ci reste toutefois dans des
de gaz détendu dont un tiers environ se trans- proportions acceptables pour l’organisme (on
forme en neige carbonique qui agit sur un foyer estime que la pression d’oxygène au niveau des
par étouffement, le reste du gaz est projeté poumons est quasiment équivalente à celle qui
violemment et donne un effet de souffle puis- existe au sommet du Mont-Blanc). Lorsque la
sant. En outre, le dioxyde de carbone agit aussi concentration en oxygène dans l’air est comprise
par refroidissement. entre 12 et 16%, les symptômes que l’on enre-
Les principales applications du dioxyde de gistre comprennent une augmentation du rythme
carbone concernent la lutte contre les feux de respiratoire et du pouls et une légère perturbation
classe B. C’est un très bon agent contre les de la coordination des mouvements. Entre 10 et
feux d’origine électrique ; il ne peut être projeté 14%, la conscience reste en éveil, mais des
qu’à une distance assez faible. signes psychiques apparaissent ainsi qu’une
En noyage total, le dioxyde de carbone fatigue anormale et une respiration inégale.
présente un risque physiologique même avant Cependant, même si la capacité de rendement
que l’effet asphyxiant ne se manifeste. Le CO2 s’avère très limitée, un séjour de courte durée ne
provoque des perturbations des fonctions provoque pas de lésion définitive chez une
respiratoire et circulatoire ainsi que de l’équi- personne en bonne santé ; ce qui laisse au
libre acidobasique. Ces troubles augmentent personnel le temps d’évacuer les locaux sans
avec le pourcentage de CO2 dans l’atmo- problème après le déclenchement de l’alerte.

22
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Parmi les gaz inertes commercialisés - absence de brouillard au moment de l’émis-


actuellement se trouvent l’Inergen®, mélange de sion, ce qui permet une bonne visibilité du local,
trois gaz (azote 52 %, argon 40 %, dioxyde de - absence d’effet corrosif,
carbone 8 %) qui présente l’avantage d’être - absence de produit de décomposition...
mieux supporté par l’homme que le dioxyde de
carbone. La détente de ce mélange gazeux
3.2.5. Les hydrocarbures halogénés
provoque, à sa concentration d’utilisation, une
réduction de taux d’oxygène de l’air à environ Ces hydrocarbures, obtenus par la substi-
13 % ainsi qu’une augmentation de la teneur en tution des atomes d’hydrogène par des atomes
dioxyde de carbone à 3,2 %. Cette dernière d’halogènes (chlore, brome, fluor...), agissent
entraîne une stimulation de certains centres par inhibition contre un début d’incendie, beau-
respiratoires ce qui permet à l’organisme de coup plus rapidement que le dioxyde de
maintenir, malgré l’hypoxie (diminution de la carbone et pour une moindre quantité appli-
quantité d’oxygène du sang), la concentration quée (5 à 10 fois moins).
en oxygène du sang artériel dans des limites
physiologiques. Au cours d’un essai sur des Inhibition :
sujets sains, les différents paramètres mesurés caractéristique d’une substance de réduire,
sont restés dans des limites assurant un main- parfois jusqu’à les annuler, certaines réactions chimiques
tien de l’oxygénation des tissus et des organes. de combustion.
Cette expérimentation s’est déroulée sur un
temps suffisamment long pour permettre une Si, à froid, ils ne présentent que peu de
évacuation normale des locaux. Aucun signe risques, ils donnent naissance aux hautes
anormal n’a été noté chez les volontaires dans températures et sur des feux étendus et prolon-
une atmosphère qui aurait dû provoquer des gés à des produits de pyrolyse qui peuvent être
troubles, en particulier respiratoires, cardiaques toxiques et corrosifs, en particulier des hydra-
et neurologiques. cides (HF, HCl, HBr).

Les gaz inertes présentent, généralement, • Halons 1211 et 1301


un certain nombre d’avantages : Les deux halons pratiquement utilisés en
- matériel exposé non détérioré, France actuellement sont le halon 1211 ou bro-

Le feu. Moyens d'extinction

Classes Exemples de combustibles Agents extincteurs Observations

A bois, charbon,
eau avec ou sans additif
feux de matériaux solides, généralement végétaux,
poudre polyvalente
de nature organique, dont la combustion papier, carton,
mousse
se fait normalement avec formation de braises textiles naturels

liquides inflammables tels que poudre polyvalente


éthers, cétones, gaz inerte (CO2,...)
alcools halons, mousse

poudre polyvalente si le liquide


liquides inflammables tels que
B gaz inerte (CO2,...) est répandu en nappe,
pétrole, white-spirit,
feux de liquides ou de solides halons, mousse utiliser le sable sec
fioul, huiles
liquéfiables eau avec additif AFFF afin d’effectuer un barrage

poudre polyvalente
matières plastiques,
mousse
caoutchouc
eau avec additif AFFF

gaz de ville, méthane, poudre polyvalente en cas de fuite enflammée ou non,


C butane, propane, gaz inerte (CO2,...) FERMER LA VANNE D’ARRIVÉE
feux de gaz
acétylène halons DE GAZ

aluminium, poudres et liquides


D magnésium, spéciaux
feux de métaux
sodium, potassium sable sec

23
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

mochlorodifluorométhane - CF2ClBr - et le halon commencement d’incendie puisse être rapide-


1301 ou bromotrifluorométhane - CF3Br - (cf. ment et efficacement combattu dans l’intérêt du
fiches toxicologiques de l’INRS nos 163 et 165). sauvetage du personnel.
Le premier secours est assuré par des
Ce sont des substances extrêmement extincteurs en nombre suffisant et maintenus en
stables jusqu’à 480 °C. Elles sont également bon état de fonctionnement.
susceptibles de traverser sans réagir toutes les Il y a au moins un extincteur portatif à eau
couches de l’atmosphère terrestre et de parti- pulvérisée de 6 litres au minimum pour 200
ciper à la destruction de la couche d’ozone ; mètres carrés de plancher, avec un minimum
c’est pourquoi leur fabrication est interdite. d’un appareil par niveau.
Cependant, leur emploi n’est pas actuellement Lorsque les locaux présentent des risques
prohibé, mais le problème du réapprovisionne- d’incendie particuliers, notamment des risques
ment risque de se poser. électriques, ils doivent être dotés d’extincteurs dont
le nombre et le type sont appropriés aux risques.
Normes Les établissements sont équipés, si cela est
NF EN 27201-1 jugé nécessaire, de robinets d’incendie armés, de
NF EN 27201-2 colonnes sèches, de colonnes humides, d’installa-
tions fixes d’extinction automatique d’incendie ou
• FM 200®, FE 13®, CEA 410® d’installation de détection automatique d’incendie.
De nouveaux hydrocarbures halogénés Tous les dispositifs non automatiques
sont commercialisés pour les installations doivent être d’accès et de manipulation faciles.”
fixes, entre autres pour remplacer le halon
1301. Les principaux sont le FM 200® (HFC Dans les établissements recevant du public
227 ea ou 1,1,1,2,3,3,3-heptafluoropropane), (ERP) et dans les immeubles de grande hauteur
le FE 13® (HFC 23 ou trifluorométhane) et le (IGH), les moyens de secours font l’objet de
CEA 410® (FC-3-1-10 ou perfluorobutane). réglementations spécifiques.
NB : Il est à noter que la fabrication du
CEA 410® est arrêtée pour des raisons propres Code du travail
à son fabricant ; cependant les systèmes mis art. R. 232-12-17
en place sont opérationnels et conformes aux Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
prescriptions de l'APSAD. ERP
Arrêté du 25 juin 1980 modifié
Utilisés à des concentrations en volume Arrêté du 22 juin 1990
d’environ 8 % pour le FM 200® et le CEA 410® Arrêté du 2 février 1993
et de 15 % pour le FE 13® ils obtiennent la Brochure JO n° 1477
même efficacité que le halon 1301, en étei- IGH
gnant les feux par une combinaison de méca- Arrêté du 18 octobre 1977 modifié
nismes chimiques et physiques. Brochure JO n° 1536

3.2.6. Le sable 4.1. Matériel


C’est un agent extincteur utile pour atta- de première intervention
quer des feux de flaques, par exemple. Il agit
par étouffement et, sec, peut être déposé sur Dans l’entreprise, les moyens de lutte
un métal en combustion. contre l’incendie, lors de la première inter-
vention, sont principalement des extincteurs
mobiles (portatifs et sur roues) et des
robinets d’incendie armés.

4. DIFFÉRENTS MATÉRIELS 4.1.1. Extincteurs (1)

Les extincteurs sont classés et désignés


en fonction de :
Le Code du travail prescrit :
“Les chefs d’établissement doivent pren- (1) Cf. la brochure publiée par l'INRS ED 802
dre les mesures nécessaires pour que tout "Les extincteurs mobiles".

24
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

• l’agent extincteur qu’ils contiennent : NF EN 3-3


. extincteur à eau pulvérisée, avec ou sans NF EN 3-4
additif, EN 3-5
. extincteur à poudre, NF EN 3-6
. extincteur à dioxyde de carbone, NF S 61-917
. etc. XP S 61-919
NF S 61-920
• leur masse et leur équipement : APSAD
. extincteur portatif : masse totale égale ou R 4 - Règle d’installation - Extincteurs mobiles
inférieure à 20 kg, CNMIS
. extincteur sur roues : tractable à bras ou remor- Guide pour la maintenance des extincteurs mobiles
quable.
4.1.2. Robinets d’incendie armés (RIA)
Les extincteurs portatifs sont d’un emploi
facile. Les plus utilisés sont les appareils de 6 kg Les robinets d’incendie armés permettent,
(plus aisés à manipuler par le personnel féminin) lorsque l’emploi de l’eau n’est pas interdit, une
ou de 9 kg. action souvent puissante et efficace, lors de la
Les extincteurs doivent être placés sur les première intervention, dans l’attente des
piliers ou sur les murs en des endroits bien déga- moyens plus importants. Ils font partie des
gés, de préférence à l’entrée des ateliers ou des installations fixes. Ils doivent, d’après la règle
locaux et signalés par inscription en rouge. de l’APSAD, remplir les conditions suivantes :
Dans certains locaux, on utilise souvent - avoir un diamètre normalisé ;
d’autres extincteurs mobiles de capacité plus - être implantés de telle sorte que chaque
grande (50, 100, 200 litres) qui sont montés sur point de la surface à protéger puisse être
roues et doivent être placés à proximité directe atteint par deux jets au moins ;
d’un passage. - pouvoir être alimentés en eau avec une pres-
Rappelons que pour les extincteurs à poudre, sion minimale de 2,5 bars au robinet le plus
les matériels sont conçus pour éviter toute hydra- élevé ou le plus défavorisé.
tation accidentelle du produit pulvérulent. Les RIA doivent être implantés à des
L’hydratation transforme, en effet, la poudre en un emplacements abrités du gel et à proximité
bloc compact et peut provoquer l’éclatement des accès. Ils sont signalés de façon claire.
d’un appareillage usagé ou corrodé. Un traite-
ment spécial des poudres élimine ce danger. ERP
Arrêté du 25 juin 1980 modifié
Les extincteurs mobiles actuellement Arrêté du 2 février 1993
vendus doivent être certifiés NF. Ils doivent être Brochure JO n° 1477
fabriqués, éprouvés, rééprouvés et chargés selon Normes
les prescriptions réglementaires. NF S 61-115
L’APSAD et le Code du travail ont adopté NF S 61-201
des règles quant au nombre d’extincteurs dont NF EN 671-1
on doit disposer. APSAD
R 5 - Règle d’installation - Robinets d’incendie armés
Arrêté “industrie” du 10 octobre 1968
Arrêté “industrie” du 20 mai 1963
4.1.3. Autres moyens
Brochure JO n° 1498
Appareils à pression de gaz Les autres moyens utilisables pour une
Brochure JO n° 5644 intervention immédiate peuvent être :
Maintenance des extincteurs - seaux d’eau,
Brochure JO n° 5645 - bacs à sable,
Choix et installation des extincteurs mobiles dans les - des couvertures anti-feu, notamment dans
bâtiments des locaux où l’inflammation de vêtements
Normes portés par des personnes est à craindre.
NF S 61-900
NF EN 3-1 Norme
NF EN 3-2 NF EN 1869

25
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

4.2. Matériel L’emplacement des bouches et poteaux


de deuxième intervention d’incendie doit être indiqué par des plaques de
signalisation pour prises et points d’eau.
Le matériel de deuxième intervention, plus
puissant et plus lourd, comprend généralement Normes
des installations fixes d’alimentation en eau NF S 61-211
(collecteur d’incendie, colonnes sèches, colonnes NF S 61-213
en charge...), des tuyaux à brancher sur les NF S 61-221
bouches d’incendie ou sur le refoulement d’une
motopompe et des lances d’incendie permettant
4.2.2. Tuyaux
d’obtenir un jet plein ou un jet pulvérisé...
D’après leur constitution, les tuyaux d’in-
Les possibilités d’alimentation en eau, au cendie sont divisés en deux catégories :
besoin en disposant de réservoirs, sont évidem- - les tuyaux semi-rigides, utilisés pour l’aspira-
ment essentielles (s’assurer que les canalisa- tion avec une motopompe, (doivent résister à
tions, disposées de préférence en boucle autour l’aplatissement) et pour le refoulement (RIA) ;
des établissements à protéger, sont hors gel) . - les tuyaux de refoulement souples, raccor-
dés sur les bouches ou poteaux d’incendie,
servent essentiellement à l’alimentation en
4.2.1. Bouches et poteaux d’incendie
eau des lances d’incendie des secours exté-
Généralement installés à l’extérieur des rieurs. Ils sont dits souples, car vides d’eau,
locaux, les bouches et poteaux d’incendie ils sont plats et ne deviennent cylindriques
peuvent être utilisés par le personnel (ESI, que lors de la mise en pression.
cf. § 2, page 19), mais surtout par les sapeurs-
pompiers qui y raccordent leur matériel. Ils Normes
doivent être incongelables, visibles et acces- NF S 61-112
sibles en toute circonstance. Pour les raccords, normes
La bouche d’incendie est disposée au ras NF E 29-572
du sol et le poteau d’incendie est une installation NF E 29-579
semblable dont les prises sont au-dessus. S 61-702
NF S 61-703 à 61-705

Utilisation du matériel d’intervention . Adaptation aux types de feu

Feux de classes Emploi


Appareils extincteurs sur courant électrique
A B C (1) D TBT - BT (inf. à 1000 V) (2)

Lances, RIA, extincteurs à eau en jet plein (8) B M M N’utiliser sur Dangereux
ces feux que
Lances, RIA, extincteurs à eau en jet pulvérisé (8) B L (3) M Sans danger
des extincteurs
Lances et extincteurs à mousse et à additif AFFF L B (4) M à liquides ou à Dangereux
poudres spéciaux
Extincteurs à poudre «BC» M B B (graphite, Sans danger

Extincteurs à poudre «ABC» B B B chlorure de sodium, Sans danger


carbonate de
Extincteurs à dioxyde de carbone M(5) B B sodium,etc.) Sans danger

Extincteurs à halon M(5) B B Sans danger

Sable L M (6) M B (7) Dangereux

Couverture L B M Dangereux

Abréviations employées : (2) Ces matériels peuvent être (3) Ce matériel d’extinction est peuvent entraîner la reprise
B : Bonne efficacité. utilisés sur des courants efficace sur les feux de du feu. Un arrosage à l’eau
L : Efficacité limitée. électriques de classe HT produits «noirs» (gazole, fuels). complétera leur action.
M : Mauvaise efficacité. par des personnes (4) Les feux d’alcools, d’éthers, (6) Sur feux de flaques.
expérimentées. de cétones, de solvants (7) Utilisable dans ce cas
Les extincteurs qui polaires doivent être attaqués s’il est rigoureusement sec
Renvois : ne doivent pas être employés au moyen de mousses (conservé en bac étanche).
(1) On ne doit éteindre un feu sur du courant électrique spéciales. (8) Le rendement extincteur
de gaz que si l’on peut aussitôt en portent la mention. (5) Ces extincteurs abattront de l’eau est amélioré par
en couper l’alimentation. les flammes mais les braises des additifs certifiés.

26
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

4.2.3. Lances d’incendie 4.2.6. Poste d’incendie


Les lances d’incendie servent à former et à A l’intérieur d’un établissement, l’installa-
diriger un jet d’eau sous pression. Elles projet- tion de postes d’incendie, rassemblant les
tent l’eau soit en jet plein, soit en jet diffusé, moyens de lutte et de protection individuelle
selon la position du levier du robinet. est vivement recommandée.
Par exemple, à proximité d’un robinet d’in-
Norme cendie armé, peuvent être regroupés des
NF S 61-820 extincteurs des différents types, des appareils
respiratoires isolants, des gants isolants, des
appareils portatifs d’éclairage... De même, ils
4.2.4. Colonne sèche
peuvent être envisagés à proximité des
La colonne sèche est une tuyauterie d’in- bouches et poteaux d’incendie pour abriter les
cendie, fixe, rigide, essentiellement installée tuyaux, lances et autres matériels d’incendie.
dans les ERP et les IGH et munie, à chaque Même si de tels postes sont créés, les instal-
niveau du bâtiment, d’une ou plusieurs prises lations d’extincteurs isolés ou en batterie doivent
précédées d’un robinet d’isolement. Elle est être respectées conformément aux dispositions
normalement vide d’eau, destinée à être décrites au paragraphe 4.1.1, page 24.
raccordée aux tuyaux des sapeurs-pompiers
et doit être signalée.
Les colonnes sèches seront maintenues en 4.3. Installations fixes
permanence en bon état de fonctionnement. d’extinction
ERP Diverses installations fixes d’extinction,
Arrêté du 25 juin 1980 modifié généralement automatiques mais parfois
Arrêté du 2 février 1993 manuelles, peuvent être réalisées lorsque les
Brochure JO n° 1477 risques sont graves ou ponctuels (opérations
IGH dangereuses de laboratoires ou d’ateliers,
Arrêté du 18 octobre 1977 modifié brûleurs de chaudières, stockage de produits
Brochure JO n° 1536 inflammables...) ou que la valeur du matériel à
Normes protéger est grande (matériel informatique...).
NF S 61-750 Ces procédés permettent d’éteindre un foyer
NF S 61-221 d’incendie par une intervention précoce et
rapide, en l’absence des occupants.
4.2.5. Colonne humide (ou en charge)
Une installation fixe comprend générale-
La colonne humide, obligatoire dans les ment cinq parties principales :
IGH de plus de 50 mètres, est une tuyau- - la source ou réserve de produit extincteur,
terie d’incendie, fixe, rigide et alimentée par une - le réseau de distribution de l’agent extincteur,
réserve d’eau. - les diffuseurs,
Ces colonnes doivent être disposées à - le dispositif de mise en œuvre,
l’abri du gel, obligatoirement dans des zones - le dispositif d’alarme.
protégées (dispositif d’accès à l’escalier, esca-
lier, gaine aménagée...).
4.3.1. Système d’aspersion par l’eau,
type sprinkleur
ERP
Arrêté du 25 juin 1980 modifié Les éléments d’une installation de sprink-
Arrêté du 2 février 1993 leurs sont les suivants :
Brochure JO n° 1477
IGH • Les têtes d’arrosage ou sprinkleurs
Arrêté du 18 octobre 1977 modifié proprement dits.
Brochure JO n° 1536 Fixées sur des tuyauteries, elles sont munies
Norme d’un dispositif d’obturation, élément fusible ou
NF S 61-751 ampoule explosible qui se rompt sous l’action
de la chaleur, à une température déterminée

27
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

allant de 70°C à 130°C. l’ouverture du système,


Il existe de nombreux - à préaction quand les canalisations se
modèles de sprinkleurs ayant remplissent d’eau sur signal.
différentes caractéristiques
de projection de l’eau, voir • Une ou deux sources d’alimentation dont
ci-contre. les caractéristiques hydrauliques (débit et
pression) ainsi que l’autonomie de fonctionne-
• Le réseau de distribution ment dépendent du type d’activité.
de l’eau
Il est dit : • Un poste de contrôle, qui comporte un
- sous eau lorsqu’il est en signal d’alarme se déclenchant dès qu’un
permanence rempli d’eau, sprinkleur entre en action.
- sous air comprimé, ce Lorsque le réseau est sous eau, la néces-
dernier s’évacuant sous la sité de maintenir en permanence les installa-
pression de l’eau lors de tions hors gel est impérative.

Schéma d'une installation de sprinklers Grinnell®

28
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Les sprinkleurs doivent être conçus et instal- telles installations protègent plus particulièrement
lés selon les règles en vigueur et modifiés en cas les stockages des produits pétroliers.
de variation de certains facteurs de risque. Les installations de ce type comprennent
Une installation de sprinkleurs nécessite une essentiellement :
surveillance et un entretien rigoureux ; il est indis- - une source d’eau,
pensable de procéder aux contrôles périodiques - un réservoir de produit émulseur,
préconisés par l’installateur ainsi qu’aux opéra- - un proportionneur assurant le mélange
tions de vérifications données par l’APSAD. émulseur/eau,
- des vannes de distribution...
Ces contrôles et vérifications porteront sur : - un ou des générateurs à mousse émulsion-
- les sources d’eau (en particulier vérification quoti- nant le prémélange avec l’air.
dienne de la pression de distribution de l’eau de
ville, du niveau des réservoirs et nettoyage tous Il est nécessaire de prévenir le personnel car
les trois ans des bacs) ; le déversement de grandes quantités de mousse
- les canalisations (en particulier contrôle annuel de risque de submerger les occupants obstruant la
la teneur en antigel dans les zones concernées) ; vision et créant des difficultés respiratoires.
- les sprinkleurs (en particulier vérification semes-
trielle de l’état des têtes ainsi que leur dégagement) ; Le personnel chargé du matériel doit être
- les postes de contrôle... entraîné périodiquement à son utilisation. Le
matériel doit être maintenu en état et l’émulseur
Normes contrôlé tous les trois mois.
NF S 62 202 (grands garages)
NF S 62 210
4.3.4. Installations fixes d'extinction
NF S 62 211
par poudre
NF S 62 212
S 62 214 Elles ne s’appliquent qu’à des locaux
S 62 215 d’étendue réduite et dans des cas particuliers :
APSAD - dépôts d’hydrocarbures,
R 1 - Règle d’installation - Extinction automatique à eau - - chaufferies,
type sprinkleur - dépôts de peintures,
- laboratoires...
4.3.2. Système d’aspersion par l’eau, type
La poudre est propulsée par un gaz
rideau d’eau, drencher
comprimé (dioxyde de carbone ou azote).
Ces systèmes sont destinés à créer un Exemple de système d'extinction automatique
rideau d’eau soit pour former un écran protec- à poudre pour chaufferies, transformateurs...
teur, soit pour arroser des surfaces exposées
au rayonnement d’un incendie voisin.

Les installations comprennent :


- un réseau de distribution d’eau, la source
d’eau devant toujours être disponible, indé-
pendante et suffisante,
- les diffuseurs, qui assurent la formation du rideau.
Toute installation doit être vérifiée deux fois
par an par l’installateur ou un vérificateur agréé.

APSAD
R 9 - Règle d’installation - Rideaux d’eau (drenchers)

4.3.3. Système d’extinction par mousse


L’équipement ou le local à protéger est muni
d’une installation fixe destinée à produire et déver-
photo : Aréo-feu
ser la mousse (à moyen ou haut foisonnement). De

29
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

L’installation doit être vérifiée au moins Afin d’assurer une bonne étanchéité du
deux fois par an. Il faut en particulier s’assurer local à protéger, les ouvertures doivent être
que les diffuseurs ne sont pas bouchés (pous- automatiquement fermées dès que l’installa-
sières...). tion entre en action, comme doivent s’arrêter
automatiquement les installations de ven-
tilation, de climatisation, de chauffage par
4.3.5. Installations fixes d’extinction
ventilation...
mettant en œuvre des gaz inertes
Le principe de l’extinction (cf. § 3.2.4,
• Dioxyde de carbone
page 22) consiste dans le remplacement de
Le dioxyde de carbone présente l’avantage
l’air (réduction de la concentration en oxygène)
de ne pas détériorer le matériel. Il convient
par le gaz inerte.
cependant de prendre garde aux chocs ther-
miques possibles sur des matériels sensibles.
Les installations comprennent :
- un système de détection automatique d’in-
cendie, La règle R 3 de l’APSAD fixe les condi-
- une réserve de gaz inerte, tions et précautions d’emploi des installations
- un réseau de distribution, fixes d’extinction fonctionnant au dioxyde de
- un système de déclenchement, carbone. Elle prévoit une alarme sonore et
- des diffuseurs, visuelle avertissant le personnel de sortir
- un dispositif d’alarme sonore, immédiatement, des dispositions garantis-
- un retardateur d’émission de gaz (pouvant sant l’évacuation sûre du local avec un délai
atteindre 30 secondes) qui permettra l’éva- en principe égal ou inférieur à 30 secondes,
cuation des personnes présentes. selon conditions particulières.

Mise en œuvre d'une installation Inergen®

1 - Double boucle de détection 2 - Tableau de signalisation et de commande


3/4 - Alarme visuelle et sonore 5 - Nourrice 6 - Buses d'émission
7 - Bouteilles Inergen 8 - Orifice calibré 9 - Déclencheur manuel

30
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Installation centralisée au FM 200®


Compte tenu du risque, la règle précitée
autorise le déclenchement manuel seul pendant
la période d’occupation des locaux.

L’accès aux locaux, après émission de CO2,


ne doit se faire qu’avec un appareil respiratoire
isolant et le retour du personnel dans le local
protégé après émission de CO2 ne peut être auto-
risé qu’après contrôle de la teneur en oxygène.

Les installations fixes d’extinction au CO2


doivent être vérifiées au moins deux fois par an
par l’installateur. Il faudra surtout se prémunir
contre une fuite éventuelle de gaz.

Note d’information technique n° 239 du 16 septembre 1980


Recommandation, relative aux installations fixes d’extinction
au dioxyde de carbone, de la CRAM de Normandie
du 20 octobre 1980
Norme
NF EN 25923
APSAD
R 3 - Règle d’installation - Extinction automatique à CO2

• Autres gaz inertes (Argonite®, Inergen® ...)


Pour ces gaz, des règles de l’APSAD sont
en cours d’élaboration. Dans l’attente de leur
publication, des règles probatoires du (ou des)
installateur(s), recommandées par l’APSAD,
doivent être suivies, afin que les niveaux de schéma : Cerberus - Guinard

sécurité demeurent équivalents à ceux des


systèmes au dioxyde de carbone. Les condi-
tions et précautions d’emploi des installations
4.3.6. Installations fixes d’extinction
fixes d’extraction s’inspirent donc actuelle-
mettant en œuvre des hydrocarbures
ment, pour les agents extincteurs, de celles
halogénés (halon 1301, FM 200®, CEA 410®,
fixées dans la règle R3 relative au dioxyde de
FE 13®...)
carbone.
Le principe de l’extinction (cf. § 3.2.5,
L’accès aux locaux, après émission du page 23) consiste essentiellement en une inhi-
gaz, ne doit se faire qu’avec un appareil respi- bition des flammes.
ratoire isolant et le retour du personnel dans le Le noyage d’un volume restreint s’effectue
local protégé après émission ne peut être de la même façon qu’avec le CO2. Toutefois, le
autorisé qu’après contrôle de la teneur en volume d’hydrocarbure halogéné nécessaire
oxygène. est plus faible. Les réservoirs peuvent être
installés dans le local à protéger.
Les installations fixes d’extinction mettant Comme pour le dioxyde de carbone, l’en-
en œuvre des gaz inertes doivent être vérifiées semble des contraintes impose l’étanchéité du
au moins deux fois par an par l’installateur. Il local.
faudra surtout se prémunir contre une fuite La règle R 2 de l’APSAD fixe les conditions
éventuelle de gaz. et les précautions d’emploi des installations
fixes d’extinction fonctionnant au halon 1301.
Avis de la Commission d’évaluation de l’écotoxicité Elle prévoit des alarmes sonore et visuelle
des substances chimiques du 19 décembre 1996, avertissant le personnel de sortir immédiate-
relatif à l’utilisation de certains substituts des halons ment, des dispositions garantissant l’évacua-
pour lutter contre les incendies tion sûre du local.

31
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Maintenance des extincteurs mobiles


L’accès aux locaux, après
émission de l’hydrocarbure Tous les 3 mois accessibilité et présence, état extérieur, etc.
halogéné et après confirmation Tous les 6 mois opérations d’entretien et de surveillance prévues
de l’extinction, ne peut être par le constructeur ou le guide du CNMIS
autorisé que par un respon- Tous les ans opérations d’entretien prévues par le constructeur
sable du service sécurité, après ou le guide du CNMIS
ventilation. L’atmosphère du A la 10ème année vérification du constructeur
local ne doit plus contenir de
produits de combustion et de
halon résiduel. Maintenance des RIA
Le halon 1301 est autorisé, Tous les mois contrôle visuel, vérification fonctionnelle
dans les ERP, dans les locaux Tous les 6 mois vérification fonctionnelle indispensable, essai
non accessibles au public et Tous les ans vérification technique
dans ceux accessibles au public
sous certaines conditions.
Pour les nouveaux gaz halo- Maintenance des bouches et poteaux d’incendie
génés (FM 200®, CEA 410®, FE Tous les jours contrôle visuel
13®), des règles APSAD sont en Tous les 3 mois vérification fonctionnelle
cours d’élaboration. Dans l’at- Tous les ans vérifications fonctionnelle et technique
tente de leur publication, des
règles probatoires du (ou des)
Maintenance des colonnes sèches et colonnes humides
installateur(s), recommandées
par l’APSAD, doivent être suivies Tous les 3 mois contrôle visuel
afin que les niveaux de sécurité Tous les ans vérifications fonctionnelle et technique
demeurent équivalents à ceux
des systèmes halon 1301. Les
conditions et précautions d’emploi des installa- - la périodicité de l’entretien,
tions fixes d’extinction s’inspirent donc actuelle- - les parties soumises au contrôle,
ment, pour ces agents extincteurs, de celles - les responsables des interventions de
fixées dans la règle R2 relative au halon 1301. vérification...
Les installations doivent être vérifiées au
moins deux fois par an par l’installateur. Il faudra Un planning doit énumérer les opérations
se prémunir contre une fuite éventuelle de gaz. d’entretien et de vérification (1) à effectuer
concernant :
Note d’information technique n° 233 du 7 novembre 1978 - les extincteurs mobiles,
Avis de la Comission d’évaluation de l’écotoxicité des substances - les RIA,
chimiques du 19 décembre 1996, relatif à l’utilisation de certains - les bouches et poteaux d’incendie,
substituts des halons pour lutter contre les incendies - les colonnes sèches,
Normes - les colonnes humides,
NF EN 27201-1 - les installations d’extinction automatique à
S 62-101 eau - sprinkleurs,
S 62-102 - les installations fixes d’extinction aux gaz,
APSAD - les systèmes de détection incendie,
R 2 - Règle d’installation - Extinction automatique à halon 1301 - les appareils de désenfumage,
- les portes coupe-feu...

5. MAINTENANCE
DU MATÉRIEL (1) Vérification fonctionnelle : elle permet de s’assurer
que le matériel remplit bien ses fonctions.
Une réglementation très stricte régit l’en- Vérification technique : elle permet de prouver que le
tretien des matériels d’incendie. Elle indique matériel est conforme aux réglementations et elle est
essentiellement : assurée par du personnel qualifié agréé.

32
MOYENS DE LUTTE CONTRE L’INCENDIE

Tableau récapitulatif, très simplifié, des opérations de maintenance


(Ce tableau reprend partiellement celui figurant dans la brochure CNPP/AFNOR
"Sécurité incendie - Entretien et vérification du matériel")
(1) Ces
1 sem. 1 mois 3 mois 6 mois 1 an qualité installations
des opérateurs particulières
extincteurs CV a doivent être
maintenues
VT b
selon la consigne
VT(IGH) c
établie par le
RIA CV - VF VF VT d fournisseur et/ou
VT(IGH) c le constructeur.

bouches CV VF VF - VT d CV : Contrôle
poteaux VT(IGH) c visuel
d’incendie VF : Vérification
fonctionnelle
colonnes CV VF - VT d VT : Vérification
sèches VF e technique
et humides VT(IGH) c NE : Nettoyage
sprinkleurs CV CV VF-VT-NE VF-VT a
a : Exploitant ou
(1) NE
installateur qualifié
VF-VT b b : Installateur ou
VF-VT(IGH) c vérificateur qualifié
installations CV VF-VT VF a APSAD
fixes d’extinction VF-VT b c : Organisme
agréé IGH
à hydrocarbure VT(IGH) c
d : Exploitant ou
halogéné
entreprise
installations CV VF-VT VF a e : Sapeurs-
fixes d’extinction VF-VT b pompiers
à gaz inerte VT(IGH) c f : Organisme ou
installateur qualifié
détection CV-VF VF a AP-MIS
incendie VF f
(1) VT(IGH) c

Code du travail R 7 - Règle d’installation - Détection automatique d’incendie


art. R 233-12-21 R 15 - Règle de construction - Ouvrages séparatifs coupe-
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995 feu
R 16 - Règle d’installation - Portes coupe-feu
ERP R 17 - Règle d’installation - Exutoires de fumées et de
Arrêté du 25 juin 1980 modifié chaleur
Arrêté du 2 février 1993
Brochure JO n° 1477 CNMIS
Instruction techniques nos 233, 239, 247et 248 Guide pour la maintenance des extincteurs mobiles -
Vérifications techniques - Modes opératoires
IGH
Arrêté du 18 octobre 1977 modifié Journal officiel
Brochure JO n° 1536 Brochure n° 5629 - Maintenance des installations de
Instruction technique du 7 juin 1974 détection incendie (GPEM/ME), 1987
Brochure n° 5644 - Maintenance des extincteurs mobiles
APSAD (GPEM/ME), 1987
R 1 - Règle d’installation - Extinction automatique à eau -
type sprinkleur Il est rappelé que, dans le cadre de la
R 2 - Règle d’installation - Extinction automatique à halon formation à la sécurité, chaque membre du
1301 personnel doit être incité à signaler les anoma-
R 3 - Règle d’installation - Extinction automatique à CO2 lies qu’il rencontre (par exemple, vérifier tous
R 4 - Règle d’installation - Extincteurs mobiles les jours que les bouches et poteaux d’incen-
R 5 - Règle d’installation - Robinets d’incendie armés die sont accessibles).

33
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
ORGANISATION DES SECOURS

La conception et la mise en place de l’or- Elles sont destinées à tous les salariés,
ganisation de la défense contre l’incendie mais elles doivent intéresser tout particu-
constituent une responsabilité du chef d’éta- lièrement :
blissement. - le personnel du service de sécurité,
- les membres du CHSCT,
L’une des missions des comités d’hygiène, - les secouristes,
de sécurité et des conditions de travail - le personnel d’encadrement,
(CHSCT) est de s’assurer de l’organisation et - le personnel de surveillance (surtout des
de l’instruction des équipes chargées des postes à risques),
services d’incendie et de sauvetage et de - les équipiers de première intervention,
veiller à l’observation des consignes formulées - le personnel chargé de l’évacuation,
par ces services. - les opérateurs de travaux par points chauds...

Il est indispensable, par ailleurs, que tout La formation et l’information doivent


le personnel de l’entreprise reçoive une forma- apporter à tous la connaissance sur le méca-
tion particulière. Enfin, le matériel nécessaire à nisme du feu, la prévention, les agents extinc-
la lutte contre l’incendie doit faire l’objet d’un teurs, la maîtrise des différents feux. Elles
choix judicieux, d’une disponibilité perma- doivent permettre en particulier au personnel
nente, d’un entretien et de visites qui garantis- d’agir avec calme, précision et rapidité.
sent la sûreté et l’efficacité de son utilisation.
Elles apporteront donc des connaissances
Code du travail sur :
art. R 232-12-17 - les notions essentielles de prévention tant géné-
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995 rales que spécifiques (telles qu’on les retrouve
ERP dans les fiches de données de sécurité),
Arrêté du 25 juin 1980 modifié - les moyens de surveillance, de détection,
Arrêté du 2 février 1993 d’alarme, d’alerte, de lutte...,
Brochure JO n° 1477 - les lieux (circulation, issues, sorties de
IGH secours...),
Arrêté du 18 octobre 1977 modifié - la détermination de l’attitude à observer tant
Brochure JO n° 1536 en cas d’alarme ou d’intervention que dans
le comportement quotidien.

Elles doivent définir le rôle des équipiers


de sécurité, mais surtout créer un état d’esprit
1. FORMATION ET et une sensibilisation favorables à la sécurité.
INFORMATION DU PERSONNEL
L’information doit venir en complément de
la formation et être complétée par des exer-
La formation et l’information du personnel cices pratiques :
constituent un maillon essentiel de la chaîne - mise en œuvre des extincteurs sur les diffé-
de sécurité. rentes classes de feu,

35
ORGANISATION DES SECOURS

- utilisation des autres moyens de lutte sur Le Code du travail prescrit que des exer-
feux réels et spéciaux, cices et des essais aient lieu au moins tous les
- rapidité d’intervention et manœuvre six mois.
d’équipe, Le personnel non entraîné s’affole, utilise
- attaque à plusieurs équipiers avec des mal le matériel de lutte contre le feu, voire ne
produits extincteurs différents et combinés, l’utilise pas du tout. Les équipiers de première
- extinction avec le minimum de produit, intervention sont génés dans leur action par
- exercices combinés avec les sapeurs- l’évacuation du reste du personnel. De plus, il
pompiers, est également indispensable, pour éviter la
- participation aux exercices d’évacuation. panique, de procéder à des exercices d’éva-
cuation comportant un appel du personnel au
Ces différents impératifs sont solidaires les lieu de rassemblement.
uns des autres et en négliger un seul compro-
mettrait l’efficacité des efforts en cas de Ce qu’il paraît nécessaire d’inculquer et de
sinistre. maintenir est résumé dans le tableau ci-après.

Brochures Moyens
Catégories Instruction Instruction pratique
et documents audiovisuels
de personnes théorique Entraînement
de l’INRS utiles de l’INRS utiles

Toute personne • Que faire à la • Exercices d’alarme suivis ED 789 - Incendie • Référence 566 -
de l’entreprise découverte d’un début d’évacuation (conjugués avec et lieux de travail Quand le feu se déclare
d’incendie dans exercices d’intervention ) : ED 802 - Les • Référence 574 -
l’établissement ? 2 par an extincteurs mobiles L’extincteur. Pourquoi ?
- transmission et • Recommandé, un exercice Comment ?
diffusion de l’alarme ED 541 -
pratique de manœuvre
- intervention Eléments pour • Référence 576 -
d’extincteurs sur feu réel :
immédiate la rédaction des Petites causes, grands
1 fois au moins consignes pour effets
• Organisation de le cas d'incendie
l’évacuation • Référence 578 -
dans un L’évacuation
• Mesures de prévention établissement
• Référence 594 -
Membres • Notions sur • Connaissance des locaux et La combustion
des équipes combustion, explosion installations où peut se situer
de 1ère • Alarme, alerte la 1ère intervention.
intervention • Exercice d’alarme et
• 1ère intervention :
d’intervention dans l’entreprise
matériel, organisation
(incendie simulé)
• Evacuation
• Manœuvre d’extincteurs et de
• Prévention dans robinets d’incendie armés sur
l’entreprise feux réels

Membres • Notions sur • Connaissance des locaux et


des équipes combustion, explosion installations où peut se situer
de 2ème • Alarme, alerte la 2ème intervention
intervention • Exercices d’alarme et
• Matériels d’intervention
d’intervention dans l’entreprise
mobiles, fixes
(incendies simulés)
• Organisation de
• Manœuvre d’extinction de feux
l’intervention
réels avec matériel de l’équipe
• Prévention dans
• Entraînement à l’emploi
l’entreprise
d’équipements particuliers
• Interaction avec les (appareils respiratoires
corps publics de isolants, moyens d’éclairage,
pompiers de transmission)

36
ORGANISATION DES SECOURS

Exemple d'exercice
pratique
Le personnel suscep-
tible d’intervenir doit en
particulier être formé à
l’utilisation des extincteurs.
Leur mise en action
se fera suivant des prin-
cipes de base :
- approcher le foyer du
côté opposé au mouve-
ment des fumées ;
- attaquer le feu à la base
des flammes ; en cas
de liquide inflammable,
projeter la mousse
horizontalement sur la
surface du liquide ;
- se méfier des possibili-
tés de réallumage ;
- en cas de présence de
pièces sous tension,
il sera généralement
préférable de couper le
courant électrique avant
d’attaquer le feu...

Code du travail
art. R. 232-12-21
Circulaire DRT n° 95-07
du 14 avril 1995
APSAD
R 6 - Règle d’organisation -
Exemple de plan d'évacuation et de consignes d'incendie
Service de sécurité incendie

Les consignes générales pour le cas d’in-


cendie doivent contenir :
2. CONSIGNES DE SÉCURITÉ
INCENDIE ET ORGANISATION • Le (ou les) plan(s) de l’établissement,
avec l’indication des points dangereux (stoc-
DE LA DÉFENSE kages de combustibles, de matières inflam-
mables), des moyens d’intervention contre le
feu (extincteurs, RIA, exutoires de fumées...),
2.1. Consignes générales des téléphones et des moyens d’alarme. Des
renseignements généraux sur l’établissement
L’organisation de la défense contre l’incen- peuvent être nécessaires pour expliquer et
die est décrite dans les consignes que l’on compléter ce(s) plan(s).
peut qualifier de “générales” pour le cas d’in-
cendie. Ces consignes sont obligatoires pour • La méthode de transmission de l’alarme
les établissements réunissant plus de à un point désigné de l’établissement (stan-
cinquante personnes ou ceux où sont manipu- dard, poste de pompiers d’usine, gardien...)
lées et mises en œuvre des matières inflam- par toute personne découvrant un sinistre (à
mables et elles doivent être communiquées à qui ? par quel moyen ? de quelle manière ?), la
l’inspecteur du travail. méthode de diffusion de l’alarme à tout ou

37
ORGANISATION DES SECOURS

partie de l’établissement (réseau de klaxons personne séjournant ou travaillant dans un


codés, de haut-parleurs...) ; la diffusion et la local concerné, notamment ceux à risques
transmission de l’alarme se feront souvent en spécifiques, doit savoir.
même temps et par les mêmes moyens,
notamment dans les petites et moyennes
1. L’alarme dans l’entreprise
entreprises, par la personne qui découvre un
début d’incendie. • A qui donner l’alarme ? poste de pompiers
d’entreprise, chef de sécurité... Dans de
• La méthode de transmission de l’alerte petites entreprises, on pourra prescrire à toute
aux pompiers et aux secours extérieurs : par personne d’alerter directement le corps de
quelle personne ? avec quels moyens ? selon sapeurs-pompiers local.
quelle procédure ? Dans les établissements de
dimensions et d’effectif réduits, toute • Par quel moyen donner l’alarme ? avertis-
personne découvrant un sinistre naissant seurs spéciaux, téléphone, à la voix...
devra transmettre l’alerte.
• Comment donner l’alarme ? Mots à dire (par
• L’organisation de la première interven- exemple : feu à tel étage, dans tel local).
tion : par toute personne découvrant un
sinistre (cela est recommandé), par des
2. Comment intervenir immédiatement ?
équipes de trois ou quatre personnes dési-
gnées dans chaque local ou groupe de locaux, • Si on a prévu que chaque personne doive
et, éventuellement, pour chacune des équipes intervenir sur un début d’incendie : extincteurs
de travail alternantes. à utiliser, portes à fermer...

• L’organisation de la deuxième interven-


3. Évacuation
tion (dans des établissements où elle est envi-
sagée), par une équipe de 5 à 10 pompiers • Évacuation au signal indiqué ou sur l’ordre
d’entreprise - professionnels ou auxiliaires - de telle personne ou sans autre ordre que
désignés éventuellement pour chacune des l’alarme ?
équipes de travail alternantes.
• Par quel itinéraire évacuer le local et quel
• L’organisation de l’évacuation : diffusion point rallier ?
de l’ordre d’évacuation (signal, personne
donnant l’ordre), responsables (ceux-ci ne • Les issues doivent être signalées.
doivent pas avoir par ailleurs un rôle dans l’in-
tervention contre le feu et doivent détenir habi- Parmi les consignes spécifiques à
tuellement des fonctions de responsabilité) ; certains locaux, l’interdiction de fumer doit
itinéraires et issues d’évacuation ; points de tenir une place prépondérante. Cette mesure
ralliement. doit être strictement observée dans les
endroits à haut risque d’incendie ou d’explo-
• L’organisation des secours aux blessés : sion (stockage de produits inflammables...).
désignation des personnes qui en sont char- Les indications et affiches interdisant de
gées, lieux qu’elles doivent rallier, moyens fumer doivent être apposées à l’intérieur et à
qu’elles doivent utiliser. L’utilité et/ou la néces- l’extérieur du local.
sité de cette organisation peuvent être ressen-
ties en dehors même de la situation incendie
(cf. § 4, page 42).

2.3. Consignes spécifiques,


destinées à des personnes
2.2. Consignes particulières déterminées
Elles doivent être aussi brèves que Elles intéressent les personnes à qui
possible et ne contenir des consignes énumé- elles doivent être diffusées nommément.
rées précédemment que ce que chaque Ce sont :

38
ORGANISATION DES SECOURS

• Les consignes à la personne chargée Dans les ERP et les IGH, l’organisation et
d’alerter les pompiers (gardien, standardiste, les consignes de lutte contre l’incendie font
poste de pompiers d’entreprise...) ou de faire l’objet d’une réglementation spécifique.
appel à d’autres aides extérieures (SAMU,
médecin, ambulance) avec l’indication des Code du travail
numéros de téléphone, des textes exacts à art. R. 233-12-20
dire... Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
ERP
• Les consignes aux chefs et membres Arrêté du 25 juin 1980 modifié
des équipes de première intervention : rôle Brochure JO n° 1477
des membres, équipements et moyens à utili- IGH
ser, liaisons à prendre... Arrêté du 18 octobre 1977 modifié
Brochure JO n° 1536
• Les consignes aux chefs et membres Parcs de stationnements couverts
des équipes de deuxième intervention, s’il en Circulaire du 3 mars 1975
existe : signal et point de ralliement, articula-
tion, fonctions des membres, équipements et
moyens à utiliser, liaisons à prendre, constitu-
tion éventuelle d’un poste de commande-
ment, coordination avec les corps de
3. PROCÉDURE D’ÉVACUATION,
pompiers extérieurs. PLAN D’ÉVACUATION
• Les consignes pour les personnes
ET SIGNALISATION
responsables de l’évacuation (zone de respon-
sabilité, itinéraires, contrôle, compte rendu).
1. Évacuation du local
• Les consignes pour les secouristes (lieu
à rallier, matériels à employer), les ambulan- Quand ? Evacuer au signal indiqué, ou sur
ciers (s’il en existe dans l’établissement). ordre de telle personne, ou sans autre ordre
que l’alarme.
• Les consignes pour les personnes
devant assurer des fonctions particulières : Qui ? Tout le monde.
- personnes chargées de l’évacuation des
blessés, des brûlés (indication des hôpitaux Comment ? Par quel itinéraire évacuer le local,
compétents locaux) ; quel point rallier et où attendre les respon-
- électriciens (coupure de certains circuits, sables d’évacuation ?
alimentation d’autres) ;
- responsables de chaufferie, de générateurs
d’énergie, de pompes, d’ascenseurs, de
2. Moyens d’évacuation
l’alimentation et du stockage de combus-
tibles liquides ou gazeux... (mise en sécu-
• Moyens intégrés à la conception
rité des installations, coupure des éner-
gies...) ; - utilisation des moyens structurels existants
- magasiniers ; et aménagements d’issues de secours et de
- gardien, concierge, poste d’entrée (par cheminements préalablement étudiés,
exemple pour l’accueil et le guidage des - aménagement des points de ralliement,
pompiers) ; - affichage du nom des responsables de l’éva-
- personnel du garage (évacuation, utilisation cuation.
particulière des véhicules) ;
- standardiste (liste des numéros de télé-
• Moyens complémentaires
phone des personnes à prévenir). Cette
personne peut être chargée en particulier - échelles à crinoline,
d’alerter les pompiers et d’appeler des - échelles rigides repliables,
secours ou des concours extérieurs. - manches d’évacuation,
- toboggans...

39
ORGANISATION DES SECOURS

Évacuation
- utilisation des pictogrammes,
- établissement du plan d’éva-
cuation,
- affichage des plans d’éva-
cuation dans une orientation
évitant toute confusion...

La programmation des exer-


cices d’évacuation sera faite
avec la direction, le CHSCT et,
selon les cas, avec l’encadre-
ment. Chaque exercice sera
suivi d’une critique avec les
participants pour y apporter les
modifications indispensables. Il
est utile que les exercices d’éva-
cuation soient complétés par
des exercices d’intervention
(exemple : recherche de per-
sonnes, fermeture des vannes)
dans le but d’étudier les interfé-
rences entre l’évacuation et l’in-
tervention. Les exercices d’éva-
cuation doivent également
prendre en considération le
comportement de chacun face à l’alerte incen-
3. Responsables d’évacuation
die et au feu.
- le décideur,
- le chef de file (ou guide) : 1 pour 25 La procédure d’évacuation doit tenir
personnes, compte de toutes les personnes, extérieures
- le serre-file (ou dernier de la file) : 1 pour 25 à l’établissement, présentes (visiteurs,
personnes. livreurs, salariés des entreprises interve-
nantes...).
Tous les ascenseurs, monte-charges et
escalators sont strictement interdits à En conclusion, bien préparer une évacua-
l’évacuation. tion, c’est :
- conditionner et entraîner les occupants
Les dégagements doivent toujours être (exercices d’évacuation en proscrivant
libres. Aucun objet, marchandise ou matériel le passage dans les vestiaires, le retour
ne doit faire obstacle à la circulation des sans autorisation sur les lieux de
personnes ou réduire la largeur des dégage- travail...),
ments au-dessous des minima. - tester la validité des consignes,
- connaître le temps total d’évacuation, les
Par ailleurs, les issues doivent être indi- équipes dont on dispose, les hommes sur
quées, ainsi que leur direction à partir d’un qui s’appuyer, les chemins à emprunter,
point donné. Ce balisage doit être éclairé si - faciliter l’intervention des secours extérieurs.
l’éclairage normal fait défaut. La signalisation
(tant verticale qu’horizontale) portera particu- Décret du 20 février 1992 (entreprises extérieures)
lièrement sur les points suivants : Arrêté du 4 novembre 1993 (signalisation)
- panneaux de signalisation ordinaires ou Normes
photoluminescents (sous réserve de vérifica- NF X 08-003 Pictogrammes
tions fréquentes), NF S 60-301 Plans d’évacuation
- signalisation des voies sans issues, ED 541 Eléments pour la rédaction des consignes pour le
- fléchage des sens d’évacuation, cas d’incendie dans un établissement

40
ORGANISATION DES SECOURS

Panneaux concernant le matériel ou l'équipement de lutte contre l'incendie

Lance à incendie Echelle Extincteur Téléphone pour la lutte


contre l'incendie

Direction à suivre (signal d'indication additionnel aux panneaux ci-dessus)

Panneaux de sauvetage et de secours

Sortie et issue de secours

Premiers secours Civière Douche de sécurité Rinçage des yeux Téléphone pour le sauvetage
et premiers secours

Direction à suivre (signal d'indication additionnel aux panneaux ci-dessus)

41
ORGANISATION DES SECOURS

4. SECOURS ET SAUVETAGE - à proximité des zones de risque,


- clairement identifiables,
- facilement et rapidement accessibles.
L’organisation des secours doit toujours Le personnel susceptible d’avoir à utiliser
et partout être prévue. ces équipements doit faire l’objet d’une
formation appropriée.
Tout chef d’entreprise est responsable de
la sécurité et de l’organisation des secours Les différentes possibilités sont :
dans son établissement.
• Douchettes autonomes portatives
Les dispositions réglementaires ont fixé (“extincteurs verts”) permettant un arrosage
les obligations en personnel selon la taille des immédiat de la victime mais le plus souvent
entreprises, en prévision des accidents éven- insuffisant en cas de brûlure étendue, leur
tuels : usage bénéfique n’excluant donc pas les
- secouristes dans les ateliers où s’effectuent autres moyens de refroidissement.
des travaux dangereux ou sur les chantiers
employant plus de 20 salariés pendant plus • Douches de sécurité distribuant une eau
de 15 jours, à une température de 20 à 25 °C pendant 15
- infirmiers dans les établissements indus- à 20 minutes, de préférence avec des rampes
triels de plus de 200 salariés. latérales assurant une aspersion de l’en-
semble du corps ; la température de distribu-
Tout nouvel embauché doit obligatoire- tion initiale ne doit en aucun cas être infé-
ment recevoir une formation à la conduite à rieure à 20 °C de manière à éviter la survenue
tenir en cas d’accident. d’un état de choc hypothermique chez un
accidenté ; les commandes d’ouverture et de
Si tous les salariés doivent être associés maintien de l’aspersion peuvent être de diffé-
à la prévention, à l’organisation et à l’entraî- rents types (commandes à main par palette
nement des équipes de secours, cette ou tringle rigide, commandes au pied par
mesure est réglementaire pour les entreprises plate-forme).
de plus de 50 salariés.
• Douches de sécurité d’un modèle diffé-
Avant toute chose, il est nécessaire d’éta- rent dont les principales caractéristiques
blir un inventaire des dangers. Selon leur (thermiques et de débit) sont les mêmes que
nature, des moyens de sauvetage peuvent précédemment, mais conçues de manière à
être indispensables : ce que l’accidenté puisse être allongé sur une
surface plan (planche de bois par exemple) ;
la distribution de l’eau dans ce cas devrait
1. Les masques et bouteilles d’air être répartie sur tout l’ensemble du corps à
comprimé pour intervention l’aide de plusieurs têtes d’aspersion et/ou de
dans une enceinte polluée rampes munies de plusieurs jets.

Les appareils de protection respiratoire • Baignoires de sécurité recouvertes en


autonomes à air comprimé avec masque temps normal d’un papier protecteur, l’eau
complet, à la disposition de personnels d’inter- étant maintenue constamment à une tempé-
vention formés et entraînés à les utiliser. rature de 25 °C ; un des intérêts de ce
système est de pouvoir immerger l’ensemble
du corps de la victime et de permettre un
refroidissement peu agressif pendant un laps
2. Les moyens de premiers secours
de temps suffisant.
en cas de brûlure thermique
Différents procédés de refroidissement à • Gels d’eau : des produits de taille
l’eau permettent d’effectuer les premiers diverse (de la compresse à la couverture),
secours. recouverts d’un gel aqueux colloïdal, sont
D’une manière générale, il faut que ces actuellement commercialisés. Ils permettent
moyens soient disposés de façon à être : de refroidir efficacement des brûlures d’im-

42
ORGANISATION DES SECOURS

photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris

portances différentes et assurent une couver- Tous ces moyens doivent faire l’objet de
ture de la zone atteinte limitant les risques vérification périodiques.
d’infection. Ces systèmes sont particulière-
ment utiles dans des zones où il n’est pas L’utilisation d’un matériel de sauvetage
possible d’avoir de l’eau à température fixe. ou de secours particulier nécessitera une
compétence adaptée.
Ces moyens de premier secours qui
doivent être mis en œuvre le plus rapidement Code du travail
possible afin d’éviter des complications art. R. 241-39 et R. 241-40
majeures seront accompagnés et suivis des Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
gestes habituels de secourisme applicables Loi n° 91-1414 du 31 décembre 1991 relative à la
dans ces circonstances. L’évacuation de l’ac- responsabilité du chef d’entreprise dans l’organisation
cidenté devra se faire dans les meilleures de la prévention
conditions.

43
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
PREVENTION DE L’INCENDIE

La prévention est définie comme l’en- L’emploi des liquides inflammables


semble des mesures destinées à garantir les présente un danger par suite de l’inflammabi-
personnes et les biens contre certains risques. lité des vapeurs produites et de leur faculté de
former avec l’air des mélanges explosifs. La
La prévention incendie cherche d’abord à quantification de la facilité avec laquelle ceux-
supprimer les causes de déclenchement puis à ci s’enflamment est donnée par leur point
assurer la sécurité des individus en cas d’in- d’éclair.
cendie dans un bâtiment ; elle visera ensuite à
éviter ou à limiter l’importance des dégâts dus Dans la mesure du possible, il ne faudra
au feu. Elle facilite l’intervention des secours entreposer dans les ateliers que des quantités
extérieurs. nécessaires au travail d’une journée.

Point d’éclair : température minimale à laquelle, dans des


conditions d’essais spécifiés, un liquide émet suffisamment
de gaz inflammable capable de s’enflammer
momentanément en présence d’une source d’inflammation.
1. CAUSES DE DÉCLENCHEMENT
ET DE PROPAGATION Température d’auto-inflammation : température minimale à
laquelle un mélange, en proportion convenable, s’enflamme
D’INCENDIE . spontanément.
SUPPRESSION DES CAUSES
Il importe de ne pas confondre tempéra-
ture d’auto-inflammation et point d’éclair qui
Ces causes, décrites aux paragraphes 2 et 3, sont deux caractéristiques indépendantes.
page 8, vont être développées ici ainsi que Les données ci-dessous explicitent, par
quelques principes généraux concernant leur exemple, la différence de fonctionnement
suppression. entre le moteur diesel (auto-inflammation) et le
moteur thermique (point d’éclair).

1.1. Causes liées temp. d’auto-inflammation point d’éclair


aux combustibles
gazole 250-280 °C 70-120 °C

essence 456 °C - 38 °C
1. Manipulation ou emploi de gaz ou (indice octane 100)
liquides inflammables (leur grande volatilité
favorisant leur propagation)
A proximité d’une source d’ignition, l’in- Les mélanges de liquides inflammables
cendie peut être provoqué par un stockage avec l’eau possèdent également un point
défectueux, par un écoulement accidentel, par d’éclair, par exemple mélange eau/éthanol :
la présence de solvants ou par une
utilisation d’appareils non munis de % éthanol 100 95 80 70 60 50 40 30 20 10 5
dispositifs de sécurité réglemen-
Point d’éclair en °C 12 17,2 20,0 21,1 22,2 23,9 26,1 29,4 36,1 48,9 62,2
taires.

45
PREVENTION DE L’INCENDIE

Table des températures d’ébullition, des points d’éclair, des températures d’auto-inflammation
et des limites d’inflammabilité dans l’air de liquides usuels
Température Limites d’inflammabilité
Température Point d’auto- dans l’air
Substance d’ébullition d’éclair inflammation (% en volume)
(°C) (°C) (°C) inf. sup.
acétate d’éthyle 77 -4 425 2 11,5
acétone 56 -20 465 2,6 13
2-butanone (méthyléthylcétone) 80 -9 404 1,4 11,4
(à 93 °C) (à 93 °C)
2-butoxyéthanol (butylglycol) 171 60 230 1,1 10,6
essence (ind. octane 60) - -43 280 1,4 7,6
essence (ind. octane 92) - - 390 1,5 7,6
essence (ind. octane 100) - -38 456 1,4 7,4
éthanol (alcool éthylique) 78 12 363 3,3 19
2-éthoxyéthanol (éthylglycol) 135 43 235 1,7 15,6
(à 93 °C) (à 93 °C)
éthylène-glycol 197 111 398 3,2 28
gazole 150-300 70-120 250-280 0,6 -
n-heptane 96 -5 204 1,05 6,7
n-hexane 69 -22 223 1,2 7,4
méthanol (alcool méthylique) 64 11 385 6,7 36
2-méthoxyéthanol (méthylglycol) 124 38 288 2,5 20
4-méthyl-2-pentanone 118 16 448 1,2 8
(méthylisobutylcétone) (à 93 °C) (à 93 °C)
oxyde de diéthyle (éther éthylique) 35 -45 160 1,9 36
2-propanol (alcool isopropylique) 83 11 395 2 12
toluène 111 4 480 1,2 7,1
m-xylène 139 27 525 1,1 7
o-xylène 144 32 460 1 7
p-xylène 138 27 525 1,1 7

En dehors des vapeurs des liquides préci- La limite inférieure d’inflammabilité ou d’explosivité
tés, certaines installations comportent l’emploi (LII ou LIE) d’un gaz ou d’une vapeur dans l’air est
de gaz combustibles : gaz naturel, butane, la concentration minimale en volume dans le mélange
propane, acétylène... au-dessus de laquelle il peut être enflammé.
La limite supérieure d’inflammabilité ou d’explosivité
(LSI ou LSE) est la concentration maximale en volume dans
le mélange au-dessous de laquelle il peut être enflammé.

Table des températures d’ébullition, des températures d’auto-inflammation


et des limites d’inflammabilité dans l’air de gaz usuels
Température Limites d’inflammabilité
Température d’auto- dans l’air
Substance d’ébullition inflammation (% en volume)
(°C) (°C) inf. sup.
acétylène -83 300 2,5 81
ammoniac -33 650 15 28
butane -1 287 1,8 8,4
éthylène -104 450 2,7 36
hydrogène -252 500 4 75
méthane -162 535 5 15
oxyde de carbone -190 605 12,5 74
propane -42 450 2,1 10

46
PREVENTION DE L’INCENDIE

Extrêmement inflammable
Symbole et
Critères de classification Phrases de risque
indication de danger

Substances et préparations classées extrêmement inflammables


• Liquides de PE < 0 °C et température d'ébullition ≤ 35 °C.

• Gazeuzes qui, à température et pression ambiantes, sont inflammables à l'air. } R11


Extrêmement inflammable

Facilement inflammable

Symbole et
Critères de classification Phrases de risque
indication de danger

Substances et préparations classées facilement inflammables


• Solides susceptibles de s'enflammer facilement après un contact avec une source
d'inflammation et qui continuent à brûler ou se consumer après élimination de cette source.
• Liquides de PE < 21 °C, mais qui ne sont pas extrêmement inflammables.
} R11
Facilement inflammable

• Qui au contact de l'eau ou de l'air humide, dégagent des gaz R15


extrêmement inflammables à raison de 1 l/kg/h minimum Au contact de l'eau dégage
des gaz extrêmement inflammables

• Susceptibles de s'échauffer et finalement de s'enflammer au contact R17


de l'air à température ambiante et sans apport d'énergie Spontanément inflammable à l'air

Inflammable
Symbole et
Critères de classification Phrases de risque
indication de danger

Substances et préparations classées inflammables


• Liquides tels que 21 °C ≤ PE ≤ 55 °C R10 Pas de symbole
Inflammable ni d'indication de danger

2. Installations de stockage des matières telle que foyer, flamme, appareil pouvant
dangereuses (1) donner lieu à production extérieure d’étin-
celles ni aucune surface chaude susceptible
Ces matières dangereuses peuvent être de provoquer par sa température une auto-
des matières premières, des matières en trans- inflammation des substances, préparations ou
formation, des produits finis, des combustibles matières précitées.
solides, liquides, gazeux... Il est également interdit d’y fumer ; cette
interdiction doit faire l’objet d’une signalisa-
Le Code du travail précise : tion conforme à la réglementation en vigueur.
“Les locaux ou les emplacements dans Ces locaux doivent disposer d’une venti-
lesquels sont entreposées ou manipulées des lation permanente appropriée.
substances ou préparations classées explo- Dans ces locaux, aucun poste habituel
sives, comburantes ou extrêmement inflam- de travail ne doit se trouver à plus de dix
mables, ainsi que des matières dans un état mètres d’une issue donnant sur l’extérieur ou
physique susceptible d’engendrer des risques sur un local donnant lui-même sur l’extérieur.
d’explosion ou d’inflammation instantanée, ne Si les fenêtres de ces locaux sont munies
doivent contenir aucune source d’ignition de grilles ou grillages, ceux-ci doivent s’ou-
vrir très facilement de l’intérieur.”
(1) Cf. la brochure INRS ED 753 "Stockage et transva-
sement des produits chimiques dangereux".

47
PREVENTION DE L’INCENDIE

Pour les stockages de matières inflam- Les tas de charbon, de produits métal-
mables ou de produits combustibles, les liques (tournures, copeaux...)... peuvent égale-
mesures de prévention devront prendre en ment être le siège de combustion de ce type.
considération les points suivants : Le caractère aggravant de cette réaction
- emplacement, voies d’accès, tient au fait que ses effets sont à retardement,
- matériaux de construction, cloisonnement, ce qui entraîne fréquemment le déclenche-
- électricité, ment du sinistre aux périodes où la
- aération, surveillance est plus faible (nuits, week-
- rétention, transfert et manutention... ends...).

Nous insistons tout particulièrement sur le


4. Réactions chimiques dangereuses (1)
stockage des bouteilles de gaz comprimés :
- elles doivent être stockées de préférence Une réaction exothermique non maîtrisée
sous abri extérieur les protégeant du soleil et peut engendrer un échauffement pouvant
des intempéries, à distance de lieux ou aller jusqu’à l’inflammation des produits
locaux occupés, ou dans un local séparé par réactionnels.
un mur de maçonnerie de locaux occupés,
- les locaux ou abris ne doivent pas être situés
5. Fermentation, oxydation lente
en sous-sol,
- ils doivent être construits, dans toute la La simple condensation de l’eau-vapeur
mesure du possible, en matériaux non dans la matière peut être à l’origine de fermen-
combustibles et non fragiles, tations et élever suffisamment la température
- ils doivent être bien aérés et ne pas être pour accélérer les réactions d’oxydation
chauffés, jusqu’à obtenir l’auto-inflammation des
- les installations électriques doivent être produits stockés.
réduites à l’indispensable, soit par des
lampes placées à l’extérieur sous verre En particulier, c’est ce qui peut se produire
dormant, soit par des appareils d’éclairage lors du stockage par accumulation (silos...) de
pour atmosphères explosives, certains produits (céréales, oléagineux, sucre...).
- il doit être interdit d’utiliser des feux nus et
de fumer dans les locaux à proximité,
- il est recommandé de séparer les uns des 6. Explosions dues à une accumulation
autres les groupes de bouteilles... de vapeurs, gaz ou poussières formant
avec l’air des mélanges explosifs
en présence d’une énergie d’activation (2)
Code du travail
art. R. 232-12-14 et R. 232-12-15
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
Installations classées 1.2. Causes liées
Brochure JO n° 1001 aux comburants
Les comburants sont soit des corps
chimiques très électronégatifs (oxygène,
3. Echauffements spontanés
fluor...), soit des composés où ces éléments
Les matières organiques (chiffons, liège, électronégatifs sont très faiblement liés
sciures...) imprégnées d’huiles, de matières (peroxydes, chlorates, acide nitrique...).
grasses, d’essence de térébenthine... ont
tendance à l’inflammation spontanée. Nous insisterons plus particulièrement sur
l’oxygène, les peroxydes et certains sels
Les huiles et graisses sont facilement oxygénés (chlorates, nitrates).
soumises à une oxydation exothermique et,
par suite, à un échauffement spontané. (1) Cf. la brochure INRS ED 697 "Réactions chimiques
Lorsque les conditions favorisent une oxyda- dangereuses".
tion rapide, ces composés ont tendance à (2) Cf. la brochure INRS ED 335 "Les mélanges
produire de la chaleur et à s’enflammer. explosifs".

48
PREVENTION DE L’INCENDIE

• L’oxygène La ventilation avec de l’oxygène est


à proscrire.
L’oxygène est le comburant type le plus
répandu ; il est un des constituants de l’air où L’introduction d’un gaz inerte (“inertage”)
il entre pour 21 %. dans un mélange d’air avec un gaz ou des
vapeurs inflammables engendre l’appauvris-
Les propriétés de l’oxygène donnent nais- sement relatif du mélange en oxygène ; au-
sance à un certain nombre de risques qu’il faut dessous d’une certaine proportion de celui-
bien connaître si l’on veut éviter les accidents. ci, l’inflammation est impossible. Par contre,
si la concentration de l’oxygène dans l’air est
En atmosphère suroxygénée, liée généra- trop faible (cf. § 4.1, page 10), le sang ne sera
lement à une fuite ou à l’utilisation d’un poste plus suffisamment oxygéné, ce qui entraînera
de soudage, le comportement des matériaux des phénomènes d’asphyxie.
diffère de celui qu’ils présentent dans l’air.
L’augmentation de la concentration de l’oxy- L’emploi de gaz inertes pour rendre
gène dans l’air modifie les conditions de la ininflammable une atmosphère ou un liquide
combustion : trouve son application dans les cas
- la quantité de chaleur nécessaire à l’inflam- suivants :
mation diminue ; - stockage de liquides inflammables dans
- la vitesse et la température de combustion tous types de réservoirs ou de citernes ;
s’élèvent. - transferts, dépotages et soutirages de
liquides inflammables par mise sous pression
Rappelons en particulier les feux de vête- de gaz inerte des réservoirs, fûts..., auxquels
ments, avec conséquences graves, associés à sont raccordées des canalisations ;
une atmosphère contenant un excès d’oxy- - traitement et opérations sur des liquides
gène : inflammables ou en présence de tels
- les textiles s’enflamment et se consument liquides, dans des réacteurs, des fours, des
plus rapidement dans une atmosphère enri- colonnes de distillation, des citernes ou
chie que dans l’air normal, d’autres enceintes (par exemple, le lavage à
- il y a augmentation de la chaleur des chaud des citernes contenant des résidus
flammes produites par la combustion des d’hydrocarbures à bord des pétroliers) ;
textiles, - essorage et séchage de produits pour l’élimi-
- les textiles souillés d’huile ou de graisse nation de liquides inflammables (solvants) ;
s’enflamment plus facilement que les textiles - purge d’installations de traitement (réac-
propres... teurs, fours...) après fonctionnement et en
attente d’un prochain démarrage...
Une règle importante de sécurité consiste
à faire mesurer la teneur en oxygène dans une Les différents gaz inertes utilisés sont, le
enceinte par les travailleurs appelés à s’y plus fréquemment, l’azote, le dioxyde de
rendre. carbone, l’hélium, l’argon...

Comburant
Symbole et
Critères de classification Phrases de risque
indication de danger

Substances et préparations classées comburantes


• Peroxydes organiques ayant des caractéristiques inflammables même R7
lorsqu'ils ne sont pas en contact avec d'autres matériaux combustibles. Peut provoquer un incendie

• Autres substances et préparations comburantes, y compris les peroxydes R8


inorganiques, qui peuvent s'enflammer ou augmenter les risques d'inflammabilité Favorise l'inflammation
lorsqu'elles sont en contact avec des matériaux combustibles. des matières combustibles

• Autres substances et préparations, y compris les peroxydes inorganiques, R9


devenant explosibles lorsqu'elles sont mélangées avec des matériaux combustibles, Peut exploser en mélange
par exemple certains chlorates. avec des matières combustibles

49
PREVENTION DE L’INCENDIE

• Les peroxydes (1) Tous ces composés sont des comburants


puissants qui réagissent violemment avec les
Les peroxydes organiques sont utilisés réducteurs et les matières combustibles. Ils
principalement comme catalyseurs de poly- sont plus spécialement dangereux lorsqu’ils
mérisation, dans l’industrie du caoutchouc, sont en poudre fine.
des matières plastiques (par exemple :
peroxyde de cumyle, peroxyde de lauroyle, En cas d’incendie où sont impliquées ces
peroxyde de benzoyle...). substances, l’agent d’extinction préconisé,
en règle générale, est l’eau qui agit par refroi-
Des peroxydes inorganiques (par dissement. Il faut rappeler que les combu-
exemple : peroxyde d’hydrogène ou eau rants contiennent en eux-mêmes l’oxygène
oxygénée) sont utilisés comme agents de nécessaire à leur combustion.
blanchiment pour des textiles ou les pâtes à
papier et en laboratoire pour diverses réac-
tions chimiques. 1.3. Causes liées
aux sources d’activation
Ils se caractérisent par leurs propriétés
oxydantes et comburantes ainsi que par une
1. Appareils de chauffage
grande instabilité chimique.
Dans les établissements possédant des
Les peroxydes ont, à l’état pur, des appareils à combustion en chaufferie indépen-
propriétés explosives. Pour cette raison, ils dante, les risques sont limités. Ils sont plus
sont commercialisés sous forme de mélanges importants en cas d’usage d’appareils à feu
avec d’autres substances : nu ou d’appareils utilisant du gaz ou du fuel
- mélange avec un solvant ou un produit liquide situés dans les ateliers.
à point d’ébullition élevé (flegmatisant),
- dilution du produit avec une certaine quan- Il faudra éviter que les installations tech-
tité d’eau, niques ne deviennent autant de sources ou de
- certains peroxydes organiques solides sont causes de propagation d’incendie par
additionnés d’une substance visqueuse mauvaise conception.
(phtalate...) pour former une pâte qui, en cas
d’incendie, brûle moins vite. Les installations de chauffage et de
combustion (fours, générateurs de vapeur,
Le moyen d’extinction d’un feu impliquant séchoirs...) présentent des risques d’incendie.
un peroxyde sera adapté à la nature de celui- Certaines font l’objet d’une réglementation
ci (consulter la fiche de données de sécurité). très abondante et spécifique. Le lecteur se
rapprochera de la réglementation propre au
cas qui l’intéresse.
• Les sels oxygénés
- Le chlorate de potassium est utilisé dans la Des organismes techniques ont élaboré
fabrication des allumettes, l’industrie des recommandations ou des spécifications
textile, la pyrotechnie ; le chlorate de précises et détaillées sur l’emploi des
sodium est utilisé pour le désherbage, pour combustibles liquides et gazeux.
le blanchiment des pâtes à papier, dans l’in-
dustrie textile... Dans les installations de chauffage et de
combustion, l’attention sera particulièrement
- Les nitrates : les nitrates de sodium et de attirée sur :
potassium sont surtout utilisés, en - la séparation du stockage de combus-
mélanges fondus, comme bain de trempe tible et de la chaufferie ou des fours,
de pièces métalliques ; le nitrate d’ammo- une chaufferie n'est pas un lieu de
nium est lui utilisé soit comme engrais, soit stockage,
comme constituant d’explosifs nitratés. - la ventilation de la chaufferie ou des
ateliers où sont situés des fours,
- les dispositifs de sécurité sur les brûleurs à
(1) Cf. la fiche INRS ED 41 "Peroxydes". fioul ou à gaz,

50
PREVENTION DE L’INCENDIE

- l’évacuation
des cendres et
de mâchefer en
cas de combus-
tibles solides,
- l’établissement
des conduits de
fumée ; l’emploi
d’appareils de
chauffage indé-
pendants peut
présenter des
risques d’incen-
die et même
d’explosion.
L’emploi d’ap-
pareils à feu nu doit
être interdit dans
tous les ateliers
où peut régner photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
une atmosphère
dangereuse.

Il faut tout particulièrement rappeler que Les travaux occasionnels de mainte-


des accidents, souvent graves, sont survenus nance et d’entretien, dont on ne se préoc-
lors d’opérations de réchauffage de gazole cupe pas assez, sont une source majeure
lorsque celui-ci paraffine dans des conditions d’incendies.
de grand froid. Les sinistres imputables à des opérations
de cette nature représentent en nombre envi-
Code du travail ron 12 % des sinistres de cause connue.
art. R. 232-12-8 à R. 232-12-12
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995 Travaux par point chaud
Arrêté du 23 juin 1978 Ordonnance (Paris) du 16 février 1970
ERP Installations classées
Arrêté du 25 juin 1980 modifié Brochure JO n° 1001
Brochure JO n° 1477 Recommandation CNAM R 266
IGH Entreprises extérieures
Arrêté du 18 octobre 1977 modifié Décret du 20 février 1992
Brochure JO n° 1536
3. Etincelles d’origine mécanique
2. Travaux par points chauds (soudage
La formation de ces étincelles se rencontre
au chalumeau ou à l’arc électrique,
dans toute une gamme d’activités indus-
oxycoupage...)
trielles :
Ces travaux appellent des mesures - coupage, sciage ou découpage à froid des
préventives et des mesures de surveillance métaux, perçage de trous dans un matériau,
pendant et après les opérations. La procédure - abrasion, frottement de deux surfaces l’une
du “permis de feu” doit leur être appliquée (cf. contre l’autre,
modèles de permis de feu ci-après). Le permis - impact, utilisation d’outils à main, chute
de feu est délivré par le chef d’entreprise ou d’objets lourds...
son représentant qualifié, pour chaque travail
de ce genre exécuté soit par le personnel La formation d’étincelles d’origine méca-
propre de l’entreprise soit par celui d’une nique peut être réduite par la mise en œuvre de
entreprise extérieure. certains matériaux et matériels.

51
PREVENTION DE L’INCENDIE

Exemple de permis de feu (autorisation de travaux avec points chauds)

52
PREVENTION DE L’INCENDIE

Parmi ceux-ci, figurent les outils “anti-étin- dangereux ou par des installations non
celants”. Ces outils sont le plus souvent réali- appropriées aux atmosphères des locaux
sés en alliage à base de cuivre, en tout cas (ambiance explosive ou humide).
en alliages inoxydables et plus doux que
l’acier à outils. Dans la pratique, après une Les mesures de prévention relatives aux
certaine durée d’utilisation de l’outil, des risques d’incendie dû à ces installations
fragments de matériau plus dur s’incrustent peuvent être brièvement résumées :
dans l’alliage ; le frottement entre l’outil et la - assurer la conformité des installations à la
pièce travaillée s’apparente alors au frotte- réglementation et aux normes,
ment entre métaux durs et devient beaucoup - ne pas modifier sans raison le calibre des
plus susceptible de donner lieu à la formation fusibles ou disjoncteurs,
d’étincelles incendiaires. L’utilisation d’outils - attacher une attention particulière à la qualité
anti-étincelants peut donc réduire le risque des installations électriques en locaux
d’inflammation par étincelles de frottement, humides ou atmosphères dangereuses,
mais non l’éliminer. - veiller à l’entretien et au bon état des appa-
Remarque : l'utilisation d’alliages ou de reils amovibles, des câbles, prises de courant,
métaux légers, c’est-à-dire de faible densité, mises à la terre, appareillages divers, en parti-
qui réagissent fortement avec l’oxygène, doit culier, ne tolérer aucune anomalie provoquant
être exclue en atmosphère potentiellement un échauffement : détérioration d’isolant entre
inflammable. conducteurs ou entre conducteurs et masses,
résistances de contact et de liaisons anorma-
Norme NF E 74-400 lement élevées, en effectuant, par exemple,
(outils à main revêtus pour travail en atmosphères un contrôle thermographique périodique,
explosibles) - assurer la vérification périodique réglemen-
taire des installations et procéder aux répa-
rations nécessaires,
4. Foudre - disposer sous les transformateurs un dispo-
sitif de rétention pour la récupération de
Un des éléments fondamentaux d’une l’huile des appareils en cas de détérioration
bonne protection contre les effets de la foudre de l’enveloppe,
est le réseau de terre. Son rôle est d’écouler - aérer les locaux de charge des accumula-
les courants dans le sol, sans créer des diffé- teurs (à titre d’exemple, une batterie de trac-
rences de potentiel dangereuses. Ce réseau tion au plomb de 510 Ah à la tension nomi-
doit être conçu pour offrir au courant de foudre nale de 12 V est chargée pendant 14 heures,
le trajet le plus direct jusqu’à la prise de terre. l’intensité continue fournie pendant la
première heure étant de 60 A ; le volume
Arrêté du 28 janvier 1993 d’hydrogène dégagé durant la charge est au
(Installations industrielles classées) maximum de 832 litres).
Normes
NF C 17-100 Recommandation CNAM R 215
Installations de paratonnerres Batteries d’accumulateurs
NF C 17-102 Décret n° 88-1056 du 14 novembre 1988 relatif à la
Protection des structures et des zones ouvertes contre protection des travailleurs dans les établissements qui
la foudre par paratonnerre à dispositif d’amorçage mettent en œuvre des courants électriques.
Arrêté du 19 décembre 1988 relatif au choix et conditions
d’installation des matériels électriques sur les emplacements
présentant des risques d’explosion.
5. Courant électrique
Réglement de sécurité des ERP
Si les incendies provoqués par l’électri- Brochure JO n° 1477
cité sont fréquents, ils surviennent le plus Réglement de sécurité des IGH
souvent en raison de la vétusté et du carac- Brochure JO n° 1536
tère improvisé des installations, de l’isole- Installations classées
ment défectueux des conducteurs, de leur Brochure JO n° 1001
surcharge, de résistance de contacts mal Arrêté-type n° 2925
établis, qui provoquent des échauffements

53
PREVENTION DE L’INCENDIE

Autre exemple de permis de feu (recto-verso)

54
PREVENTION DE L’INCENDIE

documents : CNPP

55
PREVENTION DE L’INCENDIE

6. Electricité statique provoque un échauffement dangereux.


L’exemple le plus caractéristique est le géné-
L’électricité statique est une cause indirecte rateur d’aérosol posé sur la plage arrière d’une
d’incendie. En effet, elle peut provoquer des étin- voiture (effet de loupe de la lunette).
celles qui interviennent comme énergie d’activa-
tion dans le triangle du feu. Un corps est capable
9. Imprudence des fumeurs
de se charger électriquement par frottement, frac-
tionnement et contact. De nombreuses opéra- Il y a lieu d’attirer l’attention sur le danger
tions sont génératrices d’électricité statique : des cigarettes et sur la nécessité de mettre des
- mouvement sur des rouleaux de courroies de cendriers efficaces à la disposition des
transmission, de bandes transporteuses... fumeurs et d’être intransigeant sur l'interdic-
- transport de liquides dans des canalisations, tion de fumer lorsqu'elle est prescrite.
- remplissage et vidange de réservoirs conte-
nant des liquides, Une cigarette allumée est à plus de 500 °C
- utilisation de pistolets électrostatiques (pein- et atteint 1 000 °C lors de l’aspiration.
tures),
- fabrication et transport de matières pulvéru- Loi du 10 janvier 1991
lentes, Décret du 29 mai 1992
- détente de gaz comprimés ou liquéfiés et de
jets de vapeurs,
- etc.
Pour prévenir la formation ou l’accumula-
tion des charges électrostatiques partout où
2. CONCEPTION
elles sont susceptibles de se libérer, on adop- ET CONSTRUCTION
tera certaines mesures de prévention,
d’ailleurs largement décrites et explicitées
DES BÂTIMENTS
dans la brochure INRS ED 507 :
- humidification de l’atmosphère,
- remplissage par le bas (en source) pour les Etant donné les causes d’extension d’un
liquides de préférence au remplissage par le foyer précédemment décrites, l’incendie se
haut (en pluie), propagera facilement si :
- augmentation de la conductibilité des corps - les matières combustibles existent en
isolants, grande quantité au voisinage du foyer initial,
- mise à la terre, - le local où il a pris naissance contient des
- neutralisation des charges engendrées sur canalisations de fluides combustibles,
les corps non conducteurs, - les matériaux constituant les parois (plan-
- réduction des frottements, chers, murs, plafonds) sont combustibles,
- etc. - les gaz et fumées s’évacuent difficilement,
envahissent le local et rendent l’intervention
plus difficile,
7. Echauffements mécaniques
- les moyens de détection sont inexistants ou
Les machines peuvent être le siège ne fonctionnent pas,
d’échauffements locaux. Ce dégagement - l’alerte est donnée tardivement,
d’énergie voit son origine dans le frottement en - les moyens de lutte contre le feu sont insuf-
continu entre différents éléments matériels, fisants ou inopérants (manque d’eau par
souvent lié à des conditions anormales (par exemple),
exemple arrêt du circuit de refroidissement). - le personnel non entraîné s’affole, utilise mal
le matériel de lutte contre le feu ou ne l’utilise
Les températures atteintes peuvent être pas du tout,
très élevées. - les équipiers de première intervention sont
gênés dans leur action par l’évacuation du
reste du personnel...
8. Soleil
L’action du soleil peut être accrue par l’ef- La prévention du feu consistant essentiel-
fet de lentille de certaines vitres, ce qui lement dans l’étude des diverses causes

56
PREVENTION DE L’INCENDIE

d’éclosion et de propagation d’incendie et Des dispositions doivent être prises pour


dans la recherche des remèdes les plus effi- assurer la maintenance de certaines installa-
cients, la construction des bâtiments et leurs tions (postes de surveillance, installations
aménagements intérieurs entreront pour une électriques, éclairage de sécurité, ascenseurs,
part aussi importante dans cette prévention galeries techniques...).
que les techniques d’exploitation. Les postes de travail doivent être aména-
gés de telle façon que les travailleurs puissent
les quitter rapidement en cas de danger et
2.1. Généralités puissent être rapidement secourus, si néces-
saire.
La construction des bâtiments des lieux de
travail et l’aménagement des locaux seront Lorsque des dépôts, magasins ou ateliers
conformes aux réglementations. contiennent des matières dangereuses, ils
seront installés dans des bâtiments isolés, à
Pour intégrer la sécurité lors de la concep- l’épreuve du feu. Leur implantation devra
tion et la réalisation des lieux de travail, on prendre en compte :
peut se référer à la brochure INRS ED 773 - la facilité d’accès des pompiers pour l’at-
“Conception des lieux de travail” qui donne taque du feu,
une approche globale du problème. - les dispositions pour l’évacuation du person-
nel,
Code du travail - la direction des vents dominants et la pente
art. R. 235-1 à R. 235-5 du terrain, facteurs de propagation aux
Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995 installations voisines,
- les trajets probables des gaz et fumées
Compte tenu de la nature des fabrications, générés par l’incendie.
le choix des matériaux et le type de construc-
tion sont très importants et conditionnent
d’ailleurs le taux des primes d’assurance ; ce 2.3. Les matériaux
choix doit être fonction des risques que
présenteront soit le stockage des produits soit Le comportement au feu des matériaux est
les processus de fabrication... fixé en fonction de deux critères (cf. § 4.2,
page 12) :
- celui de la réaction au feu, combustibilité et
2.2. Implantation degré plus ou moins grand d’inflammabilité
des bâtiments du matériau en tant qu’aliment de l’incendie,
- celui de la résistance au feu, qui concerne la
L’implantation doit permettre l’évacuation protection mécanique que le matériau peut
rapide des personnes, en cas d’incendie. De assurer en fonction de la durée d’exposition au
plus, elle doit faciliter l’accès des équipes de feu et de l’accroissement de la température.
premiers secours et des secours extérieurs.
La tenue au feu des structures doit
L’implantation et les dimensions des voies permettre à celles-ci de rester stables au
de circulation, tant intérieures qu’extérieures, moins pendant l’évacuation des personnes.
doivent être déterminées de telle façon que les
piétons ou les véhicules puissent les utiliser Le béton armé est un matériau ayant un
facilement, en toute sécurité, conformément à bon comportement au feu et actuellement le
leur affectation. Les travailleurs employés à plus employé. Il peut être détérioré, plus ou
proximité de ces voies de circulation ne doivent moins détruit, et s’affaisser si l’enrobage des
encourir aucun danger (1). fers n’est pas suffisant du côté attaqué par le
feu.

La construction métallique, quoique


(1) Cf. la brochure INRS ED 715 "La circulation dans l'en- incombustible, subit des déformations à haute
treprise. Méthode de recueil de données pour déterminer température. L’acier perd sa résistance aux
les zones de croisements multiples". températures élevées : à 550 °C elle se trouve

57
PREVENTION DE L’INCENDIE

Quelques exemples de degré de résistance au feu de matériaux courants (1)


CF : coupe-feu . PF : pare-flammes . SF : stable au feu

– Voile en béton de 5 cm :
– sans enduit .............................................................. CF > 0 h 30 mn
– avec enduit mortier de 1,5 cm, face exposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >1h
– avec enduit plâtre de 1,5 cm, face exposée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >2h
– avec enduit plâtre de 1,5 cm, 2 faces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >3h

– Maçonnerie de parpaings creux :


– de 10 cm, sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn
– de 15 cm, sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 15 mn
– de 10 cm, avec enduit mortier, 1 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h 20 mn
PF >4h
– de 15 cm, avec enduit mortier, 1,5 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 40 mn
PF >6h
– de 20 cm, avec enduit plâtre, 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >6h

– Maçonnerie de parpaings pleins :


– de 10 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >2h
– de 15 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 45 mn
– de 20 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >6h

– Maçonnerie de briques creuses de 5 cm :


– sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn
– enduite de plâtre, 1 cm sur chaque face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 1 h 45 mn

– Maçonnerie de briques creuses de 15 cm :


– hourdées au mortier . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . PF > 6 h CF-2 h
– enduite de plâtre, 1 cm sur 1 face . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 10 mn
– enduite de plâtre, 1 cm sur 2 faces . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 30 mn

– Cloison de carreaux de plâtre pur plein :


– de 5 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 2 h 30 mn
– de 7 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 3 h 30 mn

– Poteau chêne de 15 ~ 15 ~ 230, charge 10 tonnes :


– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 0 h 50 mn
– enduit sur grillage, plâtre 1 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 20 mn
– enduit sur grillage, plâtre 2 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 55 mn

– Poteau en béton armé de 15 ~ 15 ~ 230, charge 10 tonnes :


– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn
– enduit sur grillage, plâtre 1 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 2 h 45 mn
– enduit sur grillage, plâtre 2 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 3 h 15 mn

– Poutre métallique H.N. 100, longueur 230 cm,


charge 10 tonnes :
– nu . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . non classable
– enduit sur grillage, plâtre 1 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF >1h
– enduit sur grillage, plâtre 2 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn

– Poteau métallique H.E. 140 B, hauteur 227,5 cm,


charge 50 tonnes :
– avec plâtre sur lattis, 2 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF > 1 h 30 mn
– avec plâtre sur lattis, 3 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . SF >2h

– Dalle en béton armé, pleine, de 140 mm épaisseur :


– sans enduit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >1h
– avec enduit plâtre spécial de 1 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 4 h 20 mn
– avec enduit plâtre spécial de 2 cm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF >6h

– Portes de menuiserie :
– en panneaux de particules de 40 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn
– en chêne massif de 35 mm . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . CF > 0 h 30 mn

(1) D'après la revue "Bâtir" (décembre 1974). Des informations complètes figurent dans des répertoires de matériaux
classés au feu.

58
PREVENTION DE L’INCENDIE

réduite de moitié, à 800 °C l’acier se Exemples de murs séparatifs coupe-feu au sens de l'assurance contre l'incendie
déforme et plie sous son propre
poids. L’enrobage des piliers ou des
poutres par des matériaux isolants
augmente notablement leur résis-
tance au feu. Le revêtement des
structures par flocage à l’amiante
est interdit.
Contrairement aux idées reçues,
les structures en bois offrent, en
cas d’incendie, une bonne résis-
tance, la vitesse de décomposition
au feu du bois étant faible (cf. § 3,
page 8).

La distillation de gaz inflammables


du bois commence à 180 °C. Les
moyens suivants sont employés
pour éviter ce risque :
- l’ignifugation, soit à cœur, soit
superficielle (il faut faire attention
au problème des conditions d’ap-
plication et à l’efficacité limitée
dans le temps),
- l’enrobage.

Les bois lamellés-collés font


également partie des matériaux en
bois utilisés. Le tableau ci-après
donne, à titre indicatif, l’influence de Décret n° 92-634 du 6 juillet 1992
certaines colles sur la tenue au feu (durée 15 APSAD
minutes) de poutres en bois lamellé-collé : R 15 - Règle de construction - Ouvrages séparatifs coupe-feu

Echantillon Fraction de la section 2.4. Isolement, séparation


détruite par le feu
et distance de sécurité
Bois massif (témoin) 52 %
Bois lamellé (10 mm) collé à Les règles relatives à l’isolement, la sépa-
- résorcine-formol 49 % ration et la distance de sécurité permettent
- caséine 63 % d’empêcher ou de limiter la propagation des
incendies, tout en tenant compte des condi-
- urée-formol 63%
tions d’utilisation des locaux.
(Résultats d’essais du CTBA)

Les bâtiments devront être conçus et réali-


sés de manière à permettre, en cas de sinistre,
Les voligeages en bois de cloisons ou de la limitation de la propagation de l’incendie
toitures sont, en revanche, des éléments tant à l’intérieur qu’à l’extérieur. Ils doivent
dangereux par leur facilité à propager rapide- être isolés des locaux occupés par des tiers
ment l’incendie. dans les conditions fixées par la réglementa-
tion.
Le plâtre est un excellent matériau de
construction et de revêtement ; sous une On s’efforcera donc de limiter l’extension
épaisseur de 5 cm, il résiste 3 h à une tempé- d’un début d’incendie en compartimentant ou
rature de 1 000 °C, la face protégée ne dépas- en cloisonnant chaque bâtiment :
sant pas 100 °C. - horizontalement par des auvents extérieurs

59
PREVENTION DE L’INCENDIE

- la conception et la réalisation permettant en


cas de sinistre l’évacuation rapide de la
totalité des occupants dans des conditions
de sécurité maximale (dégagements encloi-
sonnés, ventilés ou à l’air libre),
- l’aménagement des lieux de travail pour
prendre en compte la présence de
travailleurs handicapés,
- l’éclairage de sécurité permettant d’assurer
l’évacuation des personnes en cas d’inter-
ruption accidentelle de l’éclairage...

Les dégagements doivent être disposés


de manière à éviter les culs-de-sac.

Une signalisation doit indiquer le chemin


le plus sûr vers la sortie la plus rapprochée.
Les dégagements qui ne servent pas habi-
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
tuellement de passage pendant la période de
travail doivent être signalés par la mention
sortie de secours.
en saillie, par des planchers de résistance au
feu appropriée, avec cages d’escaliers ou de A la conception des bâtiments, l’aération
monte-charge closes par parois et portes doit être prévue pour que l’extraction des
résistant au feu, polluants hors des locaux de travail ne crée
- verticalement par des murs, des cloisons ou pas une dépression entraînant des difficultés
des portes résistant au feu. pour ouvrir les portes.

La conception de la distribution des bâti- Code du travail


ments est obligatoire dans le cas des ERP ; art. R. 235-4-1 à R. 235-4-7
elle peut être obtenue par : Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
- cloisonnement traditionnel, ERP
- secteurs, Arrêté du 25 juin 1980 modifié
- compartiments. Brochure JO n° 1477

ERP
Arrêté du 25 juin 1980 modifié 2.6. Alarme
Brochure JO n° 1477
L’implantation des détecteurs d’incendie
reliés à une alarme conditionnera les possibili-
2.5. Issues tés et l’efficacité de l’extinction. Elle revêt une
et dégagements importance capitale et doit être réalisée par, ou
sous le contrôle, d’un installateur agréé.
Précédemment, des informations ont été
fournies sur la faible résistance des personnes L’objectif principal est d’obtenir une détec-
et des ouvrages en cas d’incendie qui font tion précoce et sûre d’un commencement
comprendre l’importance vitale des dispositions d’incendie. Pour ce faire, il faudra choisir judi-
réglementaires concernant les issues et déga- cieusement le(s) type(s) de détecteurs adaptés
gements. et les implanter en qualité requise et quantité
suffisante.
Les dispositions les plus importantes
portent notamment sur les points suivants : • L’analyse des causes du feu et les
- le nombre minimal de dégagements, scénarios de développement les plus
- la largeur minimale de chaque dégagement, probables permettent de sélectionner les
- le sens de l’ouverture des portes vers la sortie, détecteurs les plus appropriés à la sauvegarde

60
PREVENTION DE L’INCENDIE

des personnes ainsi qu’à la nature des biens et Ces ouvertures peuvent être des lanter-
à leur sauvegarde. neaux d’aération ou être fermées en temps
ordinaire par des panneaux généralement
• Les règles de l’art seront observées transparents. Leur ouverture peut être
quant aux positionnements des détecteurs. manuelle ou automatiquement provoquée
Leur emplacement dépendra : par l’élévation de température. Leur surface
- de la hauteur du local (les gaz de combus- doit être en rapport avec la surface du local à
tion et les fumées doivent atteindre rapide- couvrir, soit 1 à 4 % de celle-ci selon l’impor-
ment les détecteurs), tance du risque.
- de la localisation et de la configuration du
plafond, Ces ouvertures peuvent être complétées
- du sens des courants d’air, de cloisonnements verticaux incombus-
- de l’emplacement des entrées d’air et des tibles descendant aussi bas que possible
gaines de ventilation, afin de servir d’écran à la propagation hori-
- de l’accessibilité pour permettre les opéra- zontale des fumées et des gaz dans les
tions de maintenance (nettoyage et essais)... parties hautes des locaux. De telles installa-
tions facilitent également la tâche des
La surface surveillée par l’installation doit pompiers.
être divisée en zones, délimitées de telle sorte
qu’il soit possible de localiser rapidement et La mise en service du désenfumage doit
sûrement le foyer d’incendie. Les détecteurs être précédée de l’arrêt de la ventilation du
seront répartis en “boucles de détection”. Si local.
l’installation est reliée à des asservissements
(cf. § 1, page 15), on implantera de préfé- Le désenfumage peut être rendu obliga-
rence un système dit de “double détection” toire, sous certaines conditions, dans les
afin d’éviter toute mise en service intempes- établissements recevant du public, dans les
tive. immeubles de grande hauteur et dans les
établissements relevant du Code du travail.
Compte tenu de l’ensemble des
contraintes et obligations, l’implantation des Code du travail
moyens de détection d’incendie requiert la art. R. 235-4-8
qualification de spécialistes qui opteront en Circulaire DRT n° 95-07 du 14 avril 1995
particulier pour le(s) type(s) de détecteurs ERP
convenant aux particularités du (des) bâti- Arrêté du 25 juin 1980 modifié
ment(s) à surveiller. Arrêté du 2 février 1993
Brochure JO n° 1477
Instructions techniques n° 246 et 247
2.7. Désenfumage IGH
Arrêté du 18 octobre 1977
Pour limiter la propagation des produits Brochure JO n° 1536
de combustion et favoriser leur extraction, on Instruction technique du 7 juin 1974
mettra en œuvre du compartimentage et du Normes
désenfumage. La surface surveillée sera NF S 61-930 à NF S 61-940
répartie en zones de mise en sécurité dans APSAD
lesquelles on aura une seule ou plusieurs des R 17 - Règle d’installation - Exutoires de fumées et de
fonctions de mise en sécurité. chaleur

Pour éviter l’accumulation des gaz


chauds et des fumées dans les locaux de
grandes dimensions ainsi qu’une expansion
de l’incendie, il est conseillé de prévoir un
certain nombre d’ouvertures dans les toitures
ou en partie haute dans les parois extérieures
des bâtiments industriels.

61
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris
Conclusion

Comme on le constate, la construction, la conception


et les aménagements des bâtiments sont les éléments
de base de la prévention contre l’incendie. Les exigences
en matière de sécurité en cas d’incendie sont au cœur
des règlements relatifs aux ouvrages, dans les Etats
membres de l’Union européenne. Ces exigences
essentielles font partie intégrante de la directive du Conseil
89/106/CEE sur le rapprochement des dispositions
législatives, réglementaires et administratives des Etats
membres concernant les produits de construction,
directive transposée dans le droit français
(décret n° 92-647 du 8 juillet 1992).

L’incendie dans l’entreprise est un sujet très préoccupant


et d’actualité permanente. Tous les jours, il est question
de sinistres graves faisant des victimes et causant
d’importants dégâts matériels. Toutes les parties prenantes
doivent être conscientes de la gravité du problème
INCENDIE sur les lieux de travail.

Le but de cette brochure, destinée à tous les acteurs


de la prévention et de la lutte contre l’incendie
sur les lieux de travail, est d’y contribuer.

63
Annexes

LEXIQUE

Anoxie
Diminution de la quantité d’oxygène
que le sang distribue dans les tissus.

Chaleur de combustion
Voir pouvoir calorifique.

Chaleur latente de vaporisation


Quantité de chaleur nécessaire pour faire
passer un gramme de substance de l’état
liquide à l’état gazeux, à température
constante.

Chaleur spécifique
Quantité de chaleur nécessaire pour élever
d’un degré Celsius un gramme de substance.

Charge calorifique
Quantité totale de chaleur, ramenée à l’unité
de surface, susceptible d’être dégagée par
la combustion complète de tous les éléments
photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris combustibles se trouvant dans un local.

Comburant
Corps qui, en se combinant avec un autre,
permet la combustion.

Combustible
Matière capable de se consumer.

Combustion
Réaction chimique d’oxydation
d’un combustible par un comburant.

Désenfumage
Système assurant l’évacuation des fumées
lors d’un incendie.

Embrasement
Extension d’un incendie à l’ensemble
des matériaux combustibles impliqués.

Énergie d’activation
Quantité de chaleur nécessaire pour que
la réaction chimique de combustion démarre.

64
Annexes

Feu dans l’air au-dessous de laquelle elle peut être


Forme de combustion vive maîtrisée. enflammée.

Flamme Point d’éclair


Zone de combustion en phase gazeuse Température minimale à laquelle, dans
généralement avec émission de lumière. des conditions d’essais spécifiés, un produit
donne suffisamment de gaz inflammable
Flash-over capable de s’enflammer momentanément
Voir embrasement. en présence d’une source d’inflammation
(cf. norme EN 3).
Foisonnement
Rapport du volume de mousse à celui de l’eau Prévention incendie
additionnée d’émulseur. Ensemble des mesures administratives
et techniques de nature à faire échec
Fumée aux incendies et à en diminuer la fréquence
Produit plus ou moins dense et de couleur et l’importance en s’attaquant à leurs causes
variable qui se dégage d’un corps en et éventuellement aux circonstances
combustion. aggravantes.

Hypoxie Prévision incendie


Diminution de l’oxygène délivré au niveau Ensemble des mesures et des moyens qui
des tissus. doivent permettre de déceler, de combattre
un incendie et de réduire au minimum le délai
Ignifugation de mise en action des secours en optimisant
Opération qui a pour but de rendre moins leur efficacité.
dangereux un matériau dans son
comportement au cours d’un incendie. SDI
Système de détection incendie.
Incendie
Combustion qui se développe sans contrôle SMSI
dans le temps et dans l’espace. Système de mise en sécurité incendie.

Inhibition SSI
Caractéristique d’une substance permettant Système de sécurité incendie.
de réduire, parfois jusqu’à les annuler,
certaines réactions chimiques de combustion. Température d’auto-inflammation
Température minimale à laquelle un mélange,
Limite inférieure d’inflammabilité ou en proportion convenable, s’enflamme
d’explosivité (LII ou LIE) spontanément.
Concentration minimale, en volume dans le
mélange, d’une substance combustible dans Température d’ébullition
l’air au-dessus de laquelle elle peut être Température à laquelle un corps passe de l’état
enflammée. liquide à l’état gazeux, à pression constante.

Limite supérieure d’inflammabilité ou Tensio-actif


d’explosivité (LSI ou LSE) Composé chimique susceptible d’augmenter
Concentration maximale, en volume dans les propriétés d’étalement, de “mouillage”
le mélange, d’une substance combustible d’un liquide.

65
Annexes

REGLEMENTATION

Code des communes Dans le cas où la nature des activités


(immeuble à usage de bureau par exemple)
Le chef d’établissement industriel est permet d’obtenir certaines dispenses
soumis aux prescriptions de police d’application du Code du travail, il est
municipale de la commune où est implanté recommandé d’appliquer au moins les
l’établissement dont il est responsable. A ce prescriptions des immeubles à usage
titre, il doit connaître les dispositions des d’habitation pour la sécurité incendie.
articles relatifs à la police municipale, aux
précautions que doit prendre le maire contre Le maître d’ouvrage et le chef
les pollutions de toute nature tels que les d’établissement peuvent trouver les
incendies, au danger grave imminent, au dispositions réglementaires dans la
ramonage et au maintien de la salubrité, de brochure du JO n° 1533-1 “Bâtiments
la sûreté et de la tranquillité publique. d’habitation, règles de construction”.

Etablissement recevant du public (ERP)


Code de l’urbanisme
S’agissant d’une brochure traitant des
Le chef d’établissement confronté au risques d’incendie dans les établissements
problème de la construction d’un nouveau industriels et commerciaux, les éléments
bâtiment doit se conformer aux prescriptions d’information qui suivent sont donnés pour
du Code de l’urbanisme qui dépendent de le cas où de tels établissements sont
l’existence ou non d’un plan d’occupation implantés dans des ERP, à usage mixte,
des sols ou d’un document d’urbanisme. dans lesquels sont applicables les
Certains articles fixent les règles de réglementations des ministères du Travail et
localisation et de desserte des de l’Intérieur. Il convient de souligner que la
constructions à observer pour l’obtention du nouvelle réglementation, introduite par les
permis de construire, d’autres les règles de Directives européennes relatives aux lieux
contrôle, de déclaration d’achèvement de de travail, contribue au rapprochement de
travaux et de certificat de conformité. ces deux réglementations.

Une information complète sur les ERP


Code de la construction est donnée dans les brochures du JO nos
1011, 1540-2, 1540-3 et 1477-1 à 1477-14.
Habitation
Dans le Code de la construction et de
Le chef d’établissement doit se l’habitation, il n’y a pas de dispositions
conformer aux prescriptions du Code de la applicables à tous les bâtiments. Les
construction et de l’habitation dans les cas dispositions générales applicables aux
suivants : bâtiments d’habitation sont précisées ainsi
- il utilise des locaux qui sont à usage que les dispositions relatives à la classification
mixte, professionnel et privé, des matériaux en vue de la protection contre
- l’établissement dont il a la responsabilité l’incendie. Ce Code indique les mesures
est classé “Etablissement recevant du complémentaires applicables aux ERP.
public, ERP” ou occupe une partie d’un
tel établissement, Le règlement de sécurité contre les
- son établissement est classé “Immeuble risques d’incendie et de panique dans les
de grande hauteur, IGH” ou occupe une ERP comprend des dispositions relatives au
partie d’un tel établissement. classement, au contrôle et aux mesures

66
Annexes

générales ou particulières applicables à


Décret 92-332 du 31 mars 1992 modifié
l’ensemble ou à certains ERP. Ces mesures
concernent la construction, les aménagements Ces articles du Code du travail fixent
intérieurs, le désenfumage, les installations les dispositions concernant la sécurité
électriques, les installations aux gaz et la santé que doivent observer les maîtres
combustibles et aux hydrocarbures liquéfiés, d’ouvrage lors de la construction de lieux
l’éclairage, le chauffage et la climatisation, de travail ou lors de leurs modifications,
les moyens de secours contre l’incendie, extensions ou transformations.
les moyens de surveillance et d’avertissement.
Décret 92-333 du 31 mars 1992 modifié
Immeubles de grande hauteur (IGH)
Ces articles du Code du travail fixent les
Lorsque les établissements industriels dispositions concernant la sécurité et la
et commerciaux sont implantés dans santé applicables aux lieux de travail que
les IGH, les réglementations du Code doivent observer les chefs d’établissements
de la construction, du ministère du Travail utilisateurs.
et des IGH s’appliquent.
Ces deux textes transposent en droit
La brochure du JO n° 1536 concerne national les directives européennes :
les dispositions applicables aux IGH. - Directive 89/391/CEE du 12 janvier 1989
concernant la mise en œuvre de mesures
Le Code de l’urbanisme fixe les règles visant à promouvoir l’amélioration de la
relatives à l’acte de construire les IGH. sécurité et de la santé des travailleurs au
travail.
Le Code de la construction et de - Directive 89/654/CEE concernant les
l’habitation précise les dispositions générales prescriptions minimales de sécurité et de
de sécurité et de protection contre les santé pour les lieux de travail.
incendies dans les IGH, les mesures de
contrôle et les dispositions pénales.
Code forestier
L’arrêté du 18 octobre 1977 modifié porte
règlement de sécurité pour la construction Lorsque les établissements industriels
des IGH et leur protection contre les risques sont implantés dans certaines zones
d’incendie et de panique. On y trouve forestières particulièrement exposées au
des mesures générales communes à toutes risque d’incendie, le chef d’établissement
les classes d’IGH et des dispositions peut être soumis aux mesures de prévention
particulières aux diverses classes d’IGH. qui consistent à débroussailler son terrain
jusqu’à une distance de 50 mètres ou à être
exposé au débroussaillage à ses frais ou à
Code du travail être sanctionné s’il a causé un incendie de
forêt.
A tous les stades de la mise en œuvre
de la sécurité incendie, le chef
d’établissement doit s’assurer que Installations classées pour la
l’établissement dont il a la responsabilité protection de l’environnement
est conforme aux dispositions du Code
du travail. Pour cela, il se réfère aux textes Lorsque l’établissement remplit les
de base suivants. conditions fixées pour être installation

67
Annexes

classée pour la protection de l’environnement, - Organisation des secours


le chef d’établissement doit s’assurer qu’il est Moyens internes, externes y compris les
conforme aux prescriptions de la loi services hospitaliers où peuvent être
n° 76-663 du 19 juillet 1976 modifiée relative dirigées les éventuelles victimes.
aux installations classées pour la protection Il importe d’assurer la rapidité et l’efficacité
de l’environnement et aux dispositions des secours internes par la mise en place
du décret n° 77-1133 du 21 septembre 1977 d’un poste de commandement qui
modifié pris pour l’application de cette loi. déclenche, dirige, met en œuvre les
Suivant la gravité des dangers ou moyens nécessaires sans excès
inconvénients que peut présenter l’installation susceptible de nuire à l’efficacité,
en exploitation, elle est soumise à la coordonne, met à jour le POI, assure la
procédure de déclaration ou d’autorisation. maintenance des moyens d’intervention,
La plupart des arrêtés-types pris en programme les exercices du POI, la
application de ce décret contiennent des formation et l’entraînement préalable.
mesures de prévention contre l’incendie qui Le POI peut être complété par des plans
contribuent à protéger le personnel, les biens d’urgence lorsque le risque peut affecter la
et l’environnement. population avoisinant l’installation classée.
- Informations
Informations à trnasmettre aux populations
Plan d’opération interne (POI)
et collectivités locales avoisinantes.
Conformément au décret du 21 septembre - Exercices d’entrainement
1977, le POI définit les mesures d’organisation, Il est souhaitable que des exercices
les méthodes d’intervention et les moyens d’application du POI aient lieu au moins
nécessaires que l’exploitant de certaines une fois l’an.
installations classées doit mettre en œuvre
pour protéger le personnel, la population et
Plan particulier d’intervention (PPI)
l’environnement en cas de sinistre.
Le PPI est un plan particulier
Ce plan doit être discuté avec les membres d’intervention qui relève des décrets
du comité d’hygiène, de sécurité et des nos 86-622 et 89-838.
conditions de travail. Il définit l’organisation des secours et de
l’intervention pour faire face aux risques
Bâti dans une optique d’efficacité, le POI particuliers liés à l’existence ou au
doit être synthétique, simple pour être fonctionnement d’ouvrages ou d’installations.
correctement appliqué et contenir les points Il vise à sauvegarder les populations et
suivants : l’environnement pour un accident pouvant
- Alerte avoir des conséquences à l’extérieur de
- Situation géographique l’établissement. Il est établi sur la base de
- Évaluation des risques l’étude des dangers et du plan d’opération
Pour chaque atelier, un plan, les points interne. Les PPI sont déclenchés par le préfet.
sensibles, l’inventaire des produits, les
zones à protéger, les installations Autres réglementations
interconnectées à mettre en sécurité, les
obstacles à la propagation. D’autres réglementations imposent des
- Recensement des moyens plans d’organisation des secours internes
Besoins en personnel et en matériels (arrêtés préfectoraux, textes relatifs à des
(ceux-ci peuvent nécessiter une entente entre activités spécifiques...) ou externes (PSS :
plusieurs entreprises voire départements). plan de secours spécialisé...).

68
Annexes

LABORATOIRES AGRÉÉS LABORATOIRES AGRÉÉS


POUR EFFECTUER LES ESSAIS POUR EFFECTUER LES ESSAIS
DE RÉACTION AU FEU DE RÉSISTANCE AU FEU
DES ÉLÉMENTS DE CONSTRUCTION

CSTB CSTB
Centre scientifique et technique du bâtiment Centre scientifique et technique du bâtiment
84 avenue Jean-Jaurès 84 avenue Jean-Jaurès
77420 Marne-La-Vallée cedex 2 77420 Marne-La-Vallée cedex 2
Tél. : 01 64 68 82 82 Tél. : 01 64 68 82 82

LCPP CTICM
Laboratoire central de la préfecture de police Centre technique industriel de la construction
39 bis rue de Dantzig métallique
75015 Paris Domaine de l’IRSID, Voie romaine
Tél. : 01 55 76 20 00 57210 Maizières-Les-Metz
Tél. : 03 87 51 11 11
LNE
GERBAM
Laboratoire national d’essais
ZA Trappes-Elancourt Groupe d’étude et de recherche en balistique,
5 rue Enrico-Fermi armes et munitions
78197 Trappes cedex Lines
Tél. : 01 30 69 10 00 BP 8
56680 Plouhinec
Tél. : 02 97 12 30 00
CRB
Centre de recherches du Bouchet
de la Société nationale des poudres
et explosifs (SNPE)
Rue Lavoisier
91710 Vert-Le-Petit
Tél. : 01 64 99 12 34

ITF
Institut textile de France
93 chemin des Mouilles
BP 60
69132 Écully cedex
Tél. : 04 72 86 16 00

69
Annexes

ADÉQUATION DES MOYENS D’INTERVENTION


À L’IMPORTANCE D’UN INCENDIE

Les mesures de prévention et de prévision De façon schématique, il est possible


“incendie” permettent de limiter la fréquence d’établir pour les installations fixes d’extinction
et la gravité de certains incendies mais pas comme pour les équipes d’intervention, un
d’en interdire complètement la survenance. Il diagramme temps /importance des moyens
est donc indispensable de mesurer le niveau mis en œuvre (t/I).
de réponse opérationnelle des moyens de
secours qui seront amenés à les combattre.

Si l’on représente l’importance d’un foyer


initial ou d’un incendie développé par une
courbe temps/puissance (cf. p. 8), on obtient :

ta = découverte ou détection du feu


tb = déclenchement des moyens fixes
d’extinction
tc = appel des équipes de secours
td = départ des équipes de secours
te = fin d’activité des moyens fixes d’extinction
tf = arrivée des secours sur les lieux
Diagramme 1
d’intervention
Courbe temps/puissance du feu (t/P) tg = première action des équipes de secours
th = mise en place progressive des moyens
Les moyens d’intervention regroupent tous sur place et des renforts successifs
les éléments qui permettent de combattre un
incendie : moyens d’extinction fixes ou Diagramme 2
mobiles, équipes de première et de deuxième Courbe temps/importance des moyens
intervention, services communaux ou départe- d’intervention (t/I)
mentaux d’incendie et de secours.
(ce diagramme n’a qu’une valeur indicative,
il ne faut en aucun cas tenir compte des échelles)
Les installations fixes d’extinction asser-
vies à la détection sont dimensionnées et
installées de façon à combattre de façon Une défense par installation fixe d’extinc-
immédiate et efficace l’incendie (cf. pp. 27/32). tion asservie à la détection de par son effica-
cité permet le plus souvent de s’affranchir
Les équipes d’intervention, internes ou d’une intervention d’équipes spécialisées.
externes à l’établissement ont pour but de Dans la suite du texte, il va être pris en compte
parfaire l’efficacité ou de suppléer l’absence le cas défavorable où l’établissement n’est pas
d’installations fixes. Le délai d’intervention de équipé de moyens d’extinction fixes asservis à
ces équipes doit être pris en compte dans la détection (le diagramme illustrant la puis-
l’analyse de la réponse opérationnelle en cas sance d’intervention des installations fixes
de sinistre dans l’établissement. d’extinction ne sera plus représenté).

70
Annexes

La bonne gestion du risque incendie doit L’objectif de toute intervention, dans le


rechercher un équilibre entre les courbes cadre de la lutte contre l’incendie, consiste
temps/puissance de l’incendie (t/P) et donc à disposer de moyens d’intervention
temps/importance des moyens d’intervention adaptés à la puissance de l’incendie.
(t/I) qui soit acceptable tant sur le plan écono- Cet objectif peut être atteint par deux
mique que sur le plan de la protection de l’en- actions.
vironnement.
a) Limitation de la courbe t/P
Il faut donc éviter une situation qui se
à une puissance maximale que ne dépasse
présenterait comme suit :
pas les moyens d’intervention disponibles (I)
et dont l’évolution est compatible
avec les délais d’intervention des secours (tf).
Ces mesures concernent la prévention
incendie qui regroupe l’ensemble des mesures
administratives et techniques de nature à faire
échec aux incendies ou à en diminuer la
fréquence et l’importance en s’attaquant à
leurs causes et éventuellement aux circons-
tances aggravantes.

Les principales mesures tant d’ordre struc-


turel qu’organisationnel ont été développées
Diagramme 3 dans la brochure.
Superposition des diagrammes 1 et 2 :
situation non satisfaisante
b) Augmentation de l’efficacité des moyens
d’intervention
Il faut tendre vers une situation où l’impor-
tance d’intervention est en permanence supé- Ces mesures concernent la prévision
rieure à la puissance de l’incendie. incendie qui est constituée par l’ensemble des
mesures et des moyens qui doivent permettre
de déceler, de combattre un incendie et de
réduire au minimum le délai de mise en action
des secours en optimisant leur efficacité.

S’il y a lieu de distinguer les moyens de


secours internes et les moyens de secours
externes à l’entreprise, les facteurs sur
lesquels il faut agir pour améliorer l’efficacité
de ces équipes sont similaires dans la mesure
où ils sont objectivement définis.

Il faut savoir que les délais d’intervention


sont mesurés depuis la réception de l’alarme
Diagramme 4 par les équipes d’intervention jusqu’à la mise
Superposition des diagrammes 1 et 2 : en place des premiers moyens d’attaque
situation satisfaisante (tg-tc).

71
Annexes

Il faut donc ajouter à ces derniers délais Le chef d’établissement peut, par des
les délais d’alarme (tc - ta) qui courent depuis moyens techniques ou organisationnels,
la détection de l’incendie jusqu’à la transmis- réduire le délai d’intervention de ses propres
sion de l’alarme. équipes d’intervention. En ce qui concerne les
équipes d’intervention externes à l’établisse-
L’efficacité des moyens de secours passe ment, des contacts fréquents au cours de
donc par : visites ou de manœuvres avec les services
- une découverte ou une détection précoce communaux ou départementaux d’incendie et
de l’incendie (ta - t0 minimum), de secours pourront conduire, par une
- une alarme immédiate dès la découverte ou meilleure connaissance du site, à une réduc-
la détection de l’incendie (tc – ta minimum), tion de ce délai d’intervention et à une réponse
- un engagement rapide des moyens d’inter- opérationnelle adaptée aux risques de l’éta-
vention (td – tc minimum), blissement.
- un temps réduit d’acheminement des
moyens de secours (tf – td minimum), Ces échanges nécessaires entre les
- une mise en place rapide des premiers établissements et les services d’incendie et de
moyens d’extinction (tg – tf minimum), secours territorialement compétents devront
- une montée en puissance rapide des également rassembler les prestataires chargés
moyens d’extinction (th – tg minimum). de l’entretien des moyens de détection et
d’alarme, les assureurs directement concernés
Ces réductions de délais sont directement par les dégâts liés aux incendies et les autori-
liées à : tés locales.
- une surveillance ou à un système de détec-
tion efficace (cf. pp. 15/19),
- une organisation interne en cas d’incendie
définie préalablement (cf. pp. 35/43),
- une organisation efficace des équipes
d’intervention (cf. pp. 35/43),
- un emplacement judicieux des équipiers
(cf. pp. 35/43),
- une connaissance parfaite des matériels et
des risques de l’établissement,
- un dimensionnement approprié des équipes
d’intervention.

La réduction des délais doit permettre de


s’affranchir des risques de “flash-over” avant
l’arrivée des équipes d’intervention (phéno-
mène probable 15 à 20 minutes après le début
de la croissance de l’incendie) et de “back- NB : Les diagrammes de cette annexe sont inspirés
draft” au moment de la première reconnais- de la publication belge “Protection de
sance. Des méthodes de calcul (46, 47, 48) l’environnement lors des opérations d’extinction
peuvent permettre, en modélisant ces phéno- d’incendies d’entrepôts” éditée en juin 1998 par
mènes, de mieux appréhender les délais d’in- l’ANPI (Association nationale pour la protection
tervention nécessaires pour préserver l’essen- contre l’incendie - Parc scientifique - 1348
tiel des structures touchées par l’incendie. Ottignies - LLN - Belgique - Tél. : 010 45 00 30).

72
Annexes

ADRESSES UTILES

AFNOR CSTB OPPBTP


Association française Centre scientifique Organisme professionnel
de normalisation et technique du bâtiment de prévention du bâtiment
Tour Europe - cedex 7 84 avenue Jean-Jaurès et des Travaux Publics
92049 Paris-La Défense 77420 Marne-la-Vallée cedex 2 Tour Amboise
Tél. : 01 42 91 55 55 Tél. : 01 64 68 82 82 204 Rond-Point
du Pont-de-Sèvres
92516 Boulogne-Billancourt
CTBA
cedex
APSAD
Centre technique du bois Tél. : 01 46 09 20 00
Assemblée plénière et de l’ameublement
des sociétés d’assurances 10 avenue de Saint-Mandé
dommages 75012 Paris
UTE
26 boulevard Haussmann Tél. : 01 40 19 49 19
75311 Paris cedex 9 Union technique
Tél. : 01 42 47 90 00 de l’électricité
Serveur minitel : 36 14 A2P Immeuble Lavoisier
FFMI
cedex 64
Fédération française 92052 Paris-La Défense
du matériel d’incendie Tél. : 01 46 91 11 11
CFBP
cedex 72
Comité français du butane et 92038 Paris-La Défense
du propane Tél. : 01 47 17 63 06
Tour Arago
5 rue Bellini
92806 Puteaux cedex
INERIS
Tél. : 01 41 97 02 80
Institut national
de l’environnement industriel
et des risques
CNMIS
Parc technologique ALATA
Comité national du matériel BP 2
d’incendie et de sécurité 60550 Verneuil-en-Halatte
16 avenue Hoche Tél. : 03 44 55 66 77
75008 Paris
Tél. : 01 42 89 17 17
INRS
Institut national
CNPP
de recherche et de sécurité
Centre national de prévention 30 rue Olivier-Noyer
et de protection 75680 Paris cedex 14
5 rue Daunou Tél. : 01 40 44 30 00
75002 Paris
Tél. : 01 44 50 57 60

73
Bibliographie

1- Traité pratique de sécurité incendie . 1997 .


Paris . CNPP . 1996 . 6e édition

2- Agents extincteurs, inhibiteurs d’ambiance et


gaz d’inertage . Paris . CNPP . 1982

3- Les mélanges explosifs . Paris . INRS .


ED 335 . 1993

4- Les extincteurs mobiles . Paris . INRS .


ED 802 . 1997 .

5- . Protection incendie à EDF et GDF . Paris .


Direction des affaires générales . Service préven-
tion et sécurité . EDF/GDF . 1993

6- HOOP JM et RANJARD E . Construction et


incendie . La sécurité incendie dans les projets de
construction . Paris . CNPP . 1981

7- MUSSER G et PENISSON C . La détection


automatique d’incendie . Paris . CNPP . 1980

8- Sécurité incendie . Entretien et vérification du


photo : Brigade de sapeurs-pompiers de Paris matériel . Paris . CNPP/AFNOR . 1989

9- Les matériaux classés au feu . SOCOTEC .


Paris . Le Moniteur . 1998

10- L’incendie . Paris . IPN . Ed. Dunod . 1972

11- PURT GA . Introduction à la technique


du feu . Neufchâtel . Éditions de la Baconnière .
1972

12- Sécurité incendie. Recueil de textes


officiels analysés et commentés (Tomes 1 et 2)
sous la direction technique de SOCOTEC
et de P. GRANDJEAN . Paris . Le Moniteur . 1998

13- La sécurité de la construction face


à l’incendie . Paris . Ed. Eyrolles . 1977

14- BARTHELEMY B et KRUPPA J . Résistance


au feu des structures béton-acier-bois . Paris .
Ed. Eyrolles . 1978

15- CLUZEL D, CHARDOT P et SARRAT P .


Sécurité incendie . Paris . Ed. Eyrolles . 1982

16- Cdt CHAUVEAU H . La sécurité incendie


dans l’entreprise . Paris . Entreprise Moderne
d’Edition . 1978 . 5e édition

74
Bibliographie

17- LALUNG-BONNAIRE J . Brochures 34- Liste des extincteurs admis à la marque NF .


nos 86-125-1 et 86-128-1 . Incendie . Rouen . Paris . CNMIS/AFNOR . 1993
CRAM Normandie . 1986
35- Documents techniques unifiés et normes .
18- Activité opérationnelle . Paris . Brigade CSTB . Recueils des éléments utiles à
des sapeurs-pompiers de Paris . 1992 l’établissement et à l’exécution des projets et
marchés de bâtiments en France . Paris . REEF
19- L’électricité statique . Paris . INRS . ED 507 .
1996 36- Stockage et transvasement des produits
chimiques dangereux . Paris . INRS . ED 753 .
20- Conception des lieux de travail . Obligations 1998
des maîtres d’ouvrage . Réglementation . Paris .
INRS . ED 773 . 1998 37- GUILLERME I, LELEU J . Peroxydes ; risques
à l’utilisation et mesures de sécurité . Paris .
21- Guide d’évacuation en milieu industriel . INRS . Fiche pratique de sécurité ED 41
Rouen . CEDECOS . 1985
38- Oxygène ; la suroxygénation des
22- BERNARD C . Ergonomie, hygiène atmosphères . Commission des Communautés
et sécurité . EHST . 34e année . Marseille . européennes . EUR 6047 . 1978
Les Editions d’Ergonomie . 1993
39- Réactions chimiques dangereuses . Paris .
23- Eléments pour la rédaction des consignes INRS . ED 697 . 1996
pour le cas d’incendie dans un établissement .
Paris . INRS . ED 541 . 1995 40- La circulation dans l’entreprise . Paris . INRS .
ED 715 . 1997
24- Lexique de sécurité incendie appliqué
à la combustion . Paris . Section technique 41- Traité pratique de sécurité . Produits dange-
des bâtiments, fortifications et travaux . 1986 reux 1994-1997 . Paris . CNPP . 1994 . 5e édition

25- Bromotrifluorométhane . Paris . INRS . Fiche 42- LEFEVRE T., ROURE J.-F., BAILLY J.-L., LE
toxicologique n° 163 . 1988 GOUGUEC C. “Backdraft” et “flash-over” . FAR
325 . 1996
26- Bromochlorodifluorométhane . Paris . INRS .
Fiche toxicologique n° 165 . 1988 43- SCHMAUCH J.-F. L’organisation
des sapeurs-pompiers dans 25 pays d’Europe .
27- Recueil des règles et documents Sécurité . Revue de préventique n° 10, vol. 2 .
techniques . Paris . APSAD . 1974 1997

28- L’extincteur, pourquoi ? Paris . CNMIS . 1993 44- FALCY M., PETIT J.-M. Les agents extinc-
teurs gazeux utilisés dans les installations fixes .
29- Réépreuve et remise en état Paris . INRS . ND 2106-175-99
des extincteurs au dioxyde de carbone .
Règlement . Paris . CNMIS . 1992 45- MAIRESSE M., PETIT J.-M., CHÉRON J.,
FALCY M. Produits de dégradation thermique
30- Guide pour la maintenance des extincteurs des matières plastiques . Paris . INRS .
mobiles . Paris . CNMIS . 1993 ND 2097-174-99

31- Guide pour le choix d’une installation de détec- 46- Guide on Methods for Evaluating Potential
tion automatique d’incendie . Paris . CNMIS . 1990 for Room Flashover . NFPA 555 . 1996

32- Marque NF . Matériels de détection 47- D. M. BIRK . An Introduction for Mathematical


d’incendie . Paris . CNMIS/AFNOR . 1992 Fire Modeling . Technotic Publishing Co, Inc . 1991

33- Liste des matériels de détection d’incendie . 48- Fire Protection Handbook . NFPA . Quincy
Paris . CNMIS/AFNOR . 1993 USA . 1992

75
IMPRESSION, BROCHAGE
I M P R I M E R I E C H I R AT
42540 ST-JUST-LA-PENDUE
SEPTEMBRE 1999
DÉPÔT LÉGAL 1999 N° 7939

IMPRIMÉ EN FRANCE

76

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