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Exercices supplémentaires-Correction

ENPC 2ème année.

Exercice 1

(1) (a) La matrice est la suivante :


L1 L2
1 (5/6, 1/6) (1/6, 5/6)
2 (4/6, 2/6) (2/6, 4/6)
3 (3/6, 3/6) (3/6, 3/6)
4 (2/6, 4/6) (4/6, 2/6)
5 (1/6, 5/6) (5/6, 1/6)
(b) Pas de Nash purs.
(c) Notons d’abord qu’aucun joueur n’a de stratégies strictement dominées.
Il ne s’agit pas ici de trouver TOUS les Nash mixtes ; simplement en trouver
un qui n’est pas pur. Raisonnons d’abord de manière informelle. Une stratégie
"raisonnable" pour le joueur 1 est de couper le gâteau en 2 ; ainsi, il s’assure un
paiement de 1/2. Contre cette stratégie, le joueur 2 est alors indifférent entre
choisir le lot L1 ou le lot L2. En conséquence, n’importe quelle stratégie mixte
du Joueur 2 est meilleure réponse à la stratégie n = 3. Il ne reste plus qu’à
trouver la stratégie mixte du Joueur 2 telle que 3 est bien réponse à cette stra-
tégie mixte. Si le joueur 2 joue (1/2) · L1 + (1/2) · L2, c’est clairement le cas. Le
profil (3, (1/2) · L1 + (1/2) · L2) est donc un Nash.

Plus formellement : vérifions que (3, y) est bien un Nash, avec y = (1/2) · L1 +
(1/2) · L2. On a g1(n, y) = 1/2 pour tout n = 1, ..., 5, donc 3 ∈ BR1(y). D’autre
part, on a g2(3, L1) = g2(3, L2) donc par linéarité g2(3, y 0) = g2(3, y) pour tout
y 0 ∈ ∆({L1, L2}), donc y ∈ BR2(3) (on peut aussi déduire directement de l’éga-
lité g2(3, L1) = g2(3, L2) que y ∈ BR2(3), par le principe d’indifférence fort).
On en déduit que (3, y) est 1 Nash.
(d) On peut transformer ce jeu en jeu à somme nulle, en définissant un jeu auxi-
liaire G0 = (g 0, {1, 2, ..., 5} , {L1, L2}), et en posant g 0 = g − 1/2. Notons que les
équilibres de Nash de G0 sont les mêmes que celui du jeu original.
Le jeu G0 est un jeu à somme nulle, donc admet un unique paiement d’équilibre
de Nash, égal à (v, −v), où v est la valeur du jeu. On en déduit que le jeu original
admet un unique paiement d’équilibre de Nash. La question précédente donne
alors que ce paiement est égal à (1/2, 1/2). Si le Joueur 2 joue autre chose que
y ∗, le Joueur 1 a une stratégie qui lui rapporte strictement plus que 1/2. On en
déduit que dans tout équilibre de Nash, J2 joue y ∗.

Enfin, notons que si x = (1/2) · 1 + (1/2) · 5, alors (x, y ∗) est aussi un équi-
libre de Nash (on vérifie comme précédemment que x est meilleure réponse à y ∗
et que y ∗ est meilleure réponse à x).
(e) C’est un jeu à information imparfaite. Cf figure ci-dessous pour la forme exten-
sive.
1
2

(2)

(a) C’est un jeu à information parfaite. Cf figure ci-dessus pour la forme extensive.
(b) L’induction en amont donne 2 équilibres sous-jeux parfaits en stratégies pures
(cf figure ci-dessus). Décrivons-les formellement. Une stratégie du Joueur 1 est
une fonction de {1, 2, 3, 4, 5} dans {L1, L2}. On définit s2 par
s2(1) = L2, s2(2) = L2, s2(3) = L1, s2(4) = L1, s2(5) = L1,
et s02 par
s2(1) = L2, s2(2) = L2, s2(3) = L2, s2(4) = L1, s2(5) = L1.
Alors (3, s2) et (3, s02) sont les deux équilibres de Nash purs sous-jeux parfaits,
qui sont représentés en rouge sur la figure ci-dessus. Ces deux équilibres donnent
un paiement (1/2, 1/2).
(c) Une stratégie du Joueur 1 est un élement de {1, 2, 3, 4, 5}, donc 5 stratégies.
Une stratégie du Joueur 2 est une fonction de {1, 2, 3, 4, 5} dans {L1, L2}, donc
25 stratégies.
Autre rédaction : le jeu est à information parfaite, donc chaque noeud corres-
pond à un ensemble d’information. Le Joueur 1 contrôle un noeud, et a 5 actions
dans ce noeud, donc 5 stratégies en tout. Le Joueur 2 contrôle 5 noeuds, et a
deux actions dans chaque, donc a 2 × 2 × 2 × 2 × 2 = 25 stratégies.
3

(3) J1 a toujours 5 stratégies, mais J2 a 2 ensembles d’information et 2 actions dans


chaque donc 2 × 2 = 4 stratégies. Pour la forme extensive, cf figure précédente. La
forme normale est :
L1L1 L1L2 L2L1 L2L2
1 (5/6, 1/6) (5/6, 1/6) (1/6, 5/6) (1/6, 5/6)
2 (4/6, 2/6) (4/6, 2/6) (2/6, 4/6) (2/6, 4/6)
3 (3/6, 3/6) (3/6, 3/6) (3/6, 3/6) (3/6, 3/6)
4 (2/6, 4/6) (4/6, 2/6) (2/6, 4/6) (4/6, 2/6)
5 (1/6, 5/6) (5/6, 1/6) (1/6, 5/6) (5/6, 1/6)
Par exemple, L1L2 désigne la stratégie : "jouer L1 si n ≤ 3, jouer L2 sinon".
(4) (a) cf figure ci-dessous :

(b) Il y a un unique équilibre de Nash pur sous-jeu parfait, qui donne un paiement
(4/6, 5/6). Il est représenté en rouge sur la figure ci-dessus.
(c) On construit la stratégie du Joueur 2 qui consiste à jouer L1 si le Joueur 1 joue
n = 3, et à le punir sinon. Formellement, une stratégie du Joueur 2 est une
application s2 : {1, 2, 3, 4, 5} → {L1, L2}. On pose
s2(1) = L2, s2(2) = L2, s2(3) = L1, s2(4) = L1, s2(5) = L1.
Le profil (3, s2) donne un paiement (1/2, 1), et est un équilibre de Nash. En
effet, si le Joueur 1 joue autre chose que n = 3 contre la stratégie s2, il obtient
moins que 1/2 (il obtient même moins que 1/3). La stratégie n = 3 est donc
meilleure réponse à s2. De plus, si le Joueur 1 joue n = 3, le Joueur 2 ne peut
obtenir plus que 1. La stratégie s2 est donc meilleure réponse à n = 3. Ainsi,
(3, s2) est bien un équilibre de Nash.
4

Exercice 2
(1) Posons B(x1, x2, ..., xn) = ni=1 gi(x1, x2, ..., xn). On trouve le maximum de cette
P
fonction en écrivant les conditions du premier ordre, ce qui donne : pour tout i,
n
x̄i = Pn .
j=1 x̄j
Les x̄i sont donc tous égaux, et l’équation ci-dessus donne alors x̄i = 1.
(2) Soit x = (x1, x2, ..., xn) un profil de stratégies. Dire que xi est meilleure réponse
à x−i revient à dire que la fonction xi → gi(xi, x−i) est maximale en xi, ce qui équivaut
∂gi
à ∂x i
(xi, x−i) = 0 (il y a équivalence car cette fonction est concave). En appliquant cette
condition à chaque joueur, on déduit que x est un équilibre de Nash si et seulement si
pour tout i
1
x i = Pn ,
j=1 xj

et on en déduit
√ que
√ pour √ tout i, xi = 1/ n. Il y a donc un unique équilibre de Nash, à
savoir (1/ n, 1/ n, ..., 1/ n).
(3) Dans l’équilibre de Nash, les individus font moins d’effort que ce qui serait socialement
optimal. Ils en font d’autant moins que le nombre d’individus est grand. Lorsqu’ils jouent
de manière socialement optimale, ils obtiennent chacun un paiement ln(n) − 1/2, alors
qu’ils obtiennent seulement 1/2(ln(n) − 1/n) chacun à l’équilibre de Nash.
Exercice 3
cf TD2.

Exercice 4
(1) Chaque joueur a une stratégie strictement dominante, à savoir D. L’unique équi-
libre de Nash (en stratégies pures ou mixtes) est donc (D, D) (rappelons qu’on l’appelle
alors "équilibre en stratégies strictement dominantes").
(2) Comme on l’a déjà vu, chaque joueur a 310 stratégies. Soit "Trigger" la stratégie
"Jouer C à l’étape 1, puis jouer D à l’étape 2 si (C, C) a été joué à l’étape 1, et jouer P
sinon". Alors (T rigger, T rigger) est un Nash du jeu en 2 étapes (même preuve que dans
l’exo 4 du TD2). La réponse est donc oui.
(3) Sur d’autres exemples c’est possible, mais pas sur celui-ci. En effet, un profil de
stratégies sous-jeu parfait induit à l’étape 2 un Nash du jeu en une étape, quelle que soit
l’histoire de l’étape 1. Or, l’unique Nash du jeu en une étape est (D, D). Sachant que le
Joueur 2 joue toujours D à l’étape 2, le Joueur 1 a donc (strictement) intérêt à jouer D
à l’étape 1, et n’a donc pas de déviation profitable. Idem pour le Joueur 2.

La différence avec la question (2) est que dans un Nash du jeu en deux étapes, il se
peut que si un joueur dévie à l’étape 1, alors le profil induit à l’étape 2 ne soit pas un
Nash du jeu en une étape. C’est le cas de l’équilibre construit dans la question (2) : après
l’histoire (C, D) par exemple, les joueurs jouent (P, P ), qui n’est pas un Nash du jeu en
une étape.

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