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Notion de fonction.

Bijections

¦ Pour définir une fonction f , on doit donner son ensemble de départ E , son ensemble d’arrivée F
et la règle qui permet d’obtenir l’image de tout élément x ∈ E . Cette règle est notée sous la forme
x 7→ · · · et on écrit :

f : E → F
x 7 → f (x)

Une telle fonction n’est correctement définie que si la règle x 7→ f (x) permet de définir, pour tout
x ∈ E , une unique image notée f (x) et f (x) ∈ F .

Remarque. Il arrive que l’on abrège l’écriture d’une fonction lorsque les ensembles E et F se dé-
duisent du contexte. Par exemple :
• La fonction x 7→ 1 est solution sur R+∗ de l’équation différentielle x y 0 + y = 1 ;
• La fonction x 7→ x + ln(x) réalise une bijection de R+∗ sur R. 

B On ne doit en aucun cas utiliser la notation f (x) pour désigner la fonction f .

¦ Une fonction f : E → F est dite :


• injective lorsque : ∀x, y ∈ E , f (x) = f (y)=Âx = y ;
• surjective lorsque : ∀y ∈ F , ∃x ∈ E , f (x) = y ;
• bijective lorsqu’elle est à la fois injective et surjective.
Conséquence : l’application f est bijective si, et seulement si, quel que soit y ∈ F , l’équation f (x) = y
admet une unique solution x ∈ E .

¦ La notion de bijection est utile en pratique (à cause de son lien avec les équations) mais il peut
être compliqué d’établir qu’une fonction est une bijection. C’est pourquoi, pour les cas que l’on
rencontre en pratique, on a mis en place des critères simples permettant de montrer qu’une fonction
est bijective. Les deux cas usuels sont :
• Les fonctions f définies sur un intervalle I de R et à valeurs dans R, pour lesquelles on utilise
le théorème de la bijection ;
• Les applications linéaires d’un espace vectoriel E dans un espace vectoriel F , tous deux de
dimension finie, pour lesquelles on utilise les différentes caractérisations des isomorphismes.

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Théorème 1 – de la bijection

Si :
• I est un intervalle de I ;
• f : I → R est continue sur I ;
• f est strictement monotone sur I ,
alors f réalise une bijection de I sur J = f (I ).

Exemple. Démontrer que l’application


f : R+∗ → R
x 7→ x + ln x

réalise une bijection de R+∗ sur un intervalle J que l’on précisera.


Þ La fonction f est définie et dérivable sur l’intervalle R+∗ et :
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∀x > 0, f 0 (x) = 1 + >0
x
La fonction f est donc strictement croissante sur R+∗ . Elle est de plus continue sur R+∗ donc elle
réalise une bijection de R+∗ sur J = f (R+∗ ). Or f (x) −−−−→ −∞ et f (x) −−−−−→ +∞ donc l’intervalle
+ x→0 x→+∞
J est égal à ]−∞, +∞[, i.e. J = R. 

Théorème 2 – Caractérisation des isomorphismes

Soit f : E → F avec E et F deux K-espaces vectoriels de dimension finie. On note B une base de E
et B 0 une base de F . Si dim E = dim F et f est linéaire, alors on a équivalence entre :
(i) f est un isomorphisme ;
(ii) f est injective ;
(iii) f est surjective ;
(iv) Ker f = {0} ;
(v) Im f = F ;
(vi) rg( f ) = dim F ;
(vii) MatB,B 0 ( f ) est inversible.
Si f est linéaire et dim F 6= dim E , alors f n’est pas un isomorphisme.

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Exemple. Démontrer que l’application f : R2 [X ] → R
µ ¶ est un isomorphisme.
P (0)
P 7→ P (1)
P (2)
Þ L’application f est définie sur R2 [X ], à valeurs dans R3 et :
µ (λP +Q)(0) ¶ µ λP (0)+Q(0) ¶
Q(0)
µ ¶ µ ¶
P (0)
∀P,Q ∈ R2 [X ], ∀λ ∈ R, f (λP +Q) = (λP +Q)(1) = λP (1)+Q(1) =λ P (1) + Q(1) = λ f (P ) + f (Q)
(λP +Q)(2) λP (2)+Q(2) P (2) Q(2)

Par conséquent, f est linéaire. Pour P ∈ R3 [X ], on a :

P ∈ Ker f ≺===Â f (P ) = 0 ≺===Â P (0) = P (1) = P (2) = 0 ≺===Â 0, 1, 2 sont racines de P

Or un polynôme de degré inférieur ou égal à 2 admettant 3 racines distinctes est nul. Par consé-
quent :

P ∈ Ker f ≺===Â P = 0

On en déduit que Ker( f ) = {0} donc f est injective. De plus, dim R2 [X ] = 3 = dim R3 donc f est
bijective. C’est un isomorphisme. 

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