Les cérémonies funéraires à l’Ouest-Cameroun ont connu depuis plusieurs années de profondes
mutations au point d’être à la base du développement de la reconstruction des économies locales.
Les différents acteurs développent des stratégies d’accumulation de revenus : on parle désormais d’une économie autour de la mort. Le volet économique de ces manifestations commémoratives fait l’objet d’une véritable polémique et des voix s’élèvent pour questionner leur signification et réclamer leur interdiction. Cette polémique est entretenue par les évolutions que connaissent ces manifestations dans leurs pratiques. Selon certains critiques, les cérémonies funéraires sont devenues des « cérémonies dépensières », une « tradition de gaspillage » ou encore le « lieu de toutes les ostentations ». Les aménagements réalisés dans l’espace à l’occasion de ces manifestations apportent une plus-value au développement local. Les opérateurs du secteur touristique en font même déjà un produit touristique. À partir des observations directes et participatives, des témoignages et des lectures complémentaires, cette étude met en exergue les mutations survenues dans les pratiques funéraires. Malgré ces mutations, les funérailles contribuent à l’enracinement des valeurs culturelles dans une société en pleine évolution. Les cérémonies funéraires à cause des avantages comparatifs se doivent d’être encadrées et préservées.