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Vision 

globale de l’organisation des disques
Pour  l’utilisateur,  le  système  de  fichiers  Unix  apparaît  comme  une  arborescence  de  répertoires  dont  la  racine  se 
nomme /. 

Cette arborescence globale est très fréquemment constituée de plusieurs sous­arborescences qui sont rassemblées, 
lors du démarrage du système, par une opération dite de montage. 

Une  sous­arborescence est baptisée  filesystem. Nous conserverons par la suite ce terme qui est bien ancré dans le 


vocabulaire des unixiens et plus précis qu’une traduction du style système de fichiers. 

Selon les versions, les administrateurs système disposent de deux types d ’organisation des disques. Il s’agit, d’une 


part,  des  partitions  et,  d’autre  part,  des  volumes  logiques.  Un  filesystem  correspond  concrètement  à  une 
structure physique qui occupe l’espace disque correspondant, soit à une partition, soit à un volume logique. Plusieurs 
types de filesystems sont disponibles selon les versions. 

L’organisation physique des disques doit être complètement transparente pour les utilisateurs et les programmes. Sa 
maîtrise constitue une compétence essentielle de l’administrateur système. 

Dans  tous  les  cas,  Unix  requiert  une  région  disque  complémentaire  baptisée  historiquement  zone  de  swap  mais 
nommée plus souvent aujourd’hui espace de pagination. Cet espace permet l’implémentation de la mémoire virtuelle. 
Il est géré directement par le noyau et ne comporte pas, bien entendu, de structure de filesystem. 

Signalons enfin que certaines sous­arborescences peuvent parfois se trouver physiquement sur une autre machine. 
L’opération de montage se fait alors à travers le réseau grâce notamment à l’application  NFS (Network FileSystem), 
standard de fait TCP/IP pour le partage de fichiers. 

Dans  le  cadre  de  cet  ouvrage  destiné  à  l’utilisateur  du  système,  nous  allons  simplement  présenter  rapidement  les 
concepts associés à l’organisation des disques. 

1. Organisation classique en partitions

Dès l’installation du système lui­même ou lors d’un ajout ultérieur, un disque est divisé en partitions baptisées aussi 
sections ou encore slices. 

Ces  partitions  sont  des  régions  contiguës  d’un  seul  disque  physique.  Leur  taille  n’est  pas  modifiable  après  la 
création. 

Une structure de filesystem sera générée ensuite sur l’intégralité de la partition. 

La  taille  d’une  partition  est  déterminée  définitivement  lors  de  sa  création.  Un  découpage  judicieux  du  disque 
demande  donc,  de  la  part  de  l’installateur,  planification et  expérience.  Il  convient,  en  effet,  d’effectuer  des  choix 
cohérents au niveau des tailles des différents filesystems concernés. 

En  complément  de  celles  destinées  à  accueillir  des  filesystems,  il  convient  de  prévoir  une  partition  destinée  à  la 
gestion de la mémoire virtuelle (zone de swap ou espace de pagination). 

a. Mode bloc et mode raw bloc

Les entrées/sorties disques peuvent s’effectuer de deux façons : le mode bloc et le mode raw bloc. 

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Le  mode  bloc  correspond  à  l’utilisation  normale  de  la  partition  par  un  service  de  tampons  (buffers)  gérés  par  le 
noyau.  Cela  correspond  à  des  mécanismes  d’écritures  différées  et  de  lectures  anticipées  qui  conviennent  à  la 
quasi­totalité des programmes. 

Dans  le  cadre  de  certains  logiciels  ou  de  certaines  commandes,  il  est  néanmoins possible  d’effectuer  des 
entrées/sorties directes sans utiliser le système de tampons du noyau. 

Pour ce faire, les partitions possèdent deux noms différents en tant que fichier spécial. 

Nous  faisons  ici  une  référence  en  avant  à  la  notion  de  fichier  spécial,  détaillée  dans  la  suite  de  ce  chapitre.  Un 
fichier  spécial  précise  le  nom  d’un  périphérique.  Le  fait  de  désigner  ce  fichier  spécial  dans  une  commande 
appropriée active implicitement le programme de gestion (driver) de ce périphérique. 

Le  nom  de  la  partition  en  mode  bloc  correspond  donc  aux  commandes  usuelles  et  à  l’utilisation  en  tant  que 
filesystem. 

Le nom de la partition en mode raw  bloc est disponible pour une utilisation en tant qu’espace disque dédié à un 
logiciel.  Dans  ce  cas  de  figure,  cette  partition  ne  contient  pas  de  filesystem.  Sa  gestion  est  faite  sous  la 
responsabilité de ce logiciel qui la considère comme un grand fichier séquentiel. Le cas concret le plus répandu est 
celui d’un S.G.B.D. qui gèrerait directement l’espace disque correspondant à une base de données. On parle alors 
communément, dans le jargon des administrateurs, d’une raw partition. 

Il faut noter enfin que, même si la partition contient un filesystem, certaines commandes administratives, de par 
leur fonctionnement interne, utilisent aussi l’entrée en mode raw bloc. 

Les versions Linux ne conservent pas cette distinction historique entre les deux types de fichiers spéciaux pour une 
même partition. L’entrée en mode bloc est la seule disponible. La commande administrative  raw permet cependant 
d’effectuer, si nécessaire, une association avec une entrée raw bloc. 

b. Visualisation des partitions (Solaris, Linux)

Les versions Unix concernées possèdent une commande spécifique pour visualiser ou modifier l’organisation d’un 
disque en partitions. 

Sous Solaris, la commande interactive format (réservée à l’administrateur) est un utilitaire complet de maintenance 
des disques et comprend évidemment une rubrique dédiée aux partitions. 

Sous Linux, la commande fdisk est un utilitaire de gestion des partitions et comprend évidemment une possibilité 
d’affichage. 

Exemple 

$ fdisk -l /dev/sda
Disk /dev/sda: 160.0 GB, 160041885696 bytes
255 heads, 63 sectors/track, 19457 cylinders, total 312581808 sectors
Units = sectors of 1 * 512 = 512 bytes
Sector size (logical/physical): 512 bytes / 512 bytes
I/O size (minimum/optimal): 512 bytes / 512 bytes
Disk identifier: 0x0007d654

Device Boot Start End Blocks Id System


/dev/sda1 * 2048 499711 248832 83 Linux

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/dev/sda2 501758 312580095 156039169 5 Extended
/dev/sda5 501760 312580095 156039168 8e Linux LVM
$

Les noms des partitions Linux sont, la plupart du temps, de la forme /dev/sdxy où x est une lettre comprise entre 
a et h qui désigne le disque et y un numéro qui désigne la partition.  

Les  matériels  de  type  PC  sont  limités  à  quatre  partitions  physiques.  Il  est  possible  de  créer  trois  partitions 
primaires  et  une  partition  étendue  au  sein  de  laquelle  on  pourra  créer  autant  de  partitions  logiques 
supplémentaires  que  nécessaire.  Les  quatre  premiers  chiffres  sont  associés  aux  partitions  physiques.  Les 
partitions numérotées à partir de 5 correspondent aux partitions logiques créées au sein de la partition physique 
étendue. 

2. Organisation en volumes logiques

Par rapport aux partitions classiques, les volumes logiques permettent de s’affranchir de certaines limitations. 

Dans un premier temps, les disques doivent être regroupés dans des groupes de volumes. À l’intérieur d’un groupe 
de  volumes,  l’administrateur  décide  d’une  organisation  en  volumes  logiques.  Il  s’agit  de  régions  non  forcément 
contiguës d’un ou plusieurs disques. Elles pourront être agrandies après la création. 

Une structure de filesystem se crée, cette fois, sur un volume logique et le comportement Unix habituel est ensuite 
complètement reproduit. 

La  plupart  des  versions  permettent  aujourd’hui  une  organisation  en  volumes  logiques  et  les  administrateurs 
disposent alors de beaucoup plus de souplesse. 

La  gestion  des  disques  par  volumes  logiques  est  native  dans  les  versions  AIX.  HP­UX  propose  également  cette 
organisation depuis longtemps. Linux et Solaris disposent aussi d’une implémentation. La mise en œ uvre se fait par 
des  commandes  administratives  spécifiques  qui  mettent  cependant  en  jeu  une  terminologie  commune  ou  très 
voisine. 

a. Terminologie du LVM (Logical Volume Manager)

Donnons quelques définitions résumées en conservant volontairement les termes anglo­saxons : 

VG (Volume Group) 

Le groupe de volumes est une entité obligatoire. Il s’agit d’un ensemble de disques sur lesquels 
seront créés des volumes logiques. L’intérêt majeur de la notion de groupe de volumes réside sans 
doute dans la fonctionnalité d’export­import. Cette opération permet en effet de déplacer un 
ensemble de disques d’une machine vers une autre en conservant tous les filesystems présents sur 
ces disques. 

PV (Physical Volume) 

Un volume physique correspond à un disque complet. Celui­ci doit être intégré à un groupe de 
volumes avant de pouvoir être utilisé. 

LV (Logical Volume) 

Un volume logique est un espace disque destiné, la plupart du temps, à contenir un filesystem. Il 

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s’agit bien de l’équivalent d’une partition classique, plus souple en termes de gestion. 

PP (Physical Partition) ou PE (Physical Extent) 

Ces deux termes sont synonymes (PP : terminologie AIX, PE : terminologie HP­UX). Il s’agit d’unités 
d’allocation d’espace disque (8 ou 16 Mo par exemple) utilisées pour constituer des volumes logiques. 
La taille de ces unités se choisit lors de la création du groupe de volumes. 

LP (Logical Partition) ou LE (Logical Extent) 

Ces deux termes sont synonymes (LP : terminologie AIX, LE : terminologie HP­UX). Une partition 
logique (LP ou LE) correspond par défaut à une partition physique (PP ou PE). Il est cependant 
possible d’indiquer qu’une partition logique sera associée à deux, voire trois, partitions physiques 
pour mettre ainsi implicitement en œ uvre une fonctionnalité de copies redondantes de l’information 
(mirroring) ou d’écritures en parallèle (striping). 

Il est important de noter, dans ces définitions résumées, que le terme de partition prend ici un sens complètement 
différent de celui des organisations classiques. L’équivalent fonctionnel (amélioré) de la partition classique est bien 
le  volume  logique.  La  confusion  pourrait  apparaître  dans  certaines  implémentations  telles  que  Linux  où  une  partition 
classique peut être utilisée comme un PV (disque physique) afin d’être intégrée à un groupe de volumes. 

b. Principes d’organisation

Un disque ne peut pas être utilisé tant qu’il n’a pas été intégré à un groupe de volumes (notion de PV). Le groupe 
de  volumes  est  une  entité  obligatoire  qui  englobe  à  la  fois  des  disques  physiques  et  les  volumes  logiques  qui 
seront ensuite créés sur ces disques. 

Le  système  comporte  donc  au  moins  un  groupe  de  volumes,  généré  pendant  l’installation.  D’éventuels  disques 
supplémentaires, non associés à ce groupe de volumes initial, pourront y être ajoutés ultérieurement. Ces disques 
pourront aussi être intégrés à d’autres groupes de volumes qu’il s’agira de créer. Précisons qu’un disque ne peut 
appartenir qu’à un seul groupe de volumes.  

La création d’un groupe de volumes s’accompagne du choix important de la taille des partitions (PP ou PE). Cette 
taille correspond à l’unité minimum d’allocation lors de la création ou de l’agrandissement d’un volume logique. 

Un  volume  logique  est  un  ensemble  de  partitions  logiques  (LP  ou  LE).  Il  est  créé  à  l’intérieur  d’un  groupe  de 
volumes  pour  contenir,  la  plupart  du  temps,  une  structure  de  filesystem.  Certaines  limitations  fonctionnelles  des 
partitions  Unix  classiques  sont  levées.  Il  est  possible  de  répartir  l’espace  disque  de  manière  non  forcément 
contiguë et éventuellement sur plusieurs disques, notamment si on souhaite profiter de la fonctionnalité intégrée 
de mirroring. L’agrandissement dynamique devient possible en puisant dans le stock de partitions libres. Sauf dans 
le cas de configurations bien connues et calibrées, il est donc habituel et recommandé de trouver, dans un groupe 
de  volumes,  des  partitions  non  encore  allouées.  Cela  constitue  la  condition  bien  évidente  pour  permettre 
l’agrandissement  immédiat  d’un  volume  logique  existant.  L’intégration  d’un  nouveau  disque  dans  le  groupe  de 
volumes  reste  toujours  possible  pour  bénéficier  de  nouvelles  partitions  libres  et  ne  pas  remettre  en  question 
l’organisation courante. 

Les volumes logiques correspondent à des fichiers spéciaux et respectent la sémantique Unix traditionnelle (mode 
bloc  et  mode  raw  bloc).  Les  équivalents  de  la  partition  dite  zone  de  swap  et  des  partitions  dédiées  (raw 
partitions) s’obtiennent tout naturellement via les volumes logiques. 

c. Visualisation de l’organisation (AIX, HP­UX)

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La  procédure  d’installation  AIX  crée  le  groupe  de  volumes  rootvg  (fichier  spécial /dev/rootvg)  avec  une 
organisation  imposée  de  volumes  logiques  et  de  filesystems.  Si  le  système  comporte  plusieurs  disques, 
l’installateur  doit  préciser  le  ou  les  disques  qui  feront  partie  de  ce  groupe  de  volumes  initial.  Les  groupes  de 
volumes, volumes logiques et filesystems complémentaires devront être créés après l’installation. De plus, la taille 
de certains filesystems devra être adaptée immédiatement aux besoins de l’exploitation. 

La commande lsvg permet de visualiser, de façon plus ou moins détaillée, les groupes de volumes existants. 

La  procédure  d’installation  HP­UX  crée  le  groupe  de  volumes  vg00  (sous­répertoire  du  répertoire  /dev). 
L’organisation  en  volumes  logiques  et  filesystems  peut  être  faite  pendant  ou  après  l’installation.  La  commande 
vgdisplay permet de visualiser, de façon plus ou moins détaillée, les groupes de volumes existants. 

3. Disques RAID

Les  gestionnaires  de  volumes  logiques  comportent  des  paramétrages  qui  permettent la  mise  en  œ uvre  de  deux 
fonctionnalités intégrées : 

l Le striping : l’objectif est d’améliorer les performances par des écritures en parallèle sur plusieurs disques. 

l Le  mirroring :  l’objectif  est  d’améliorer  la  disponibilité  des  données  en  effectuant des  copies  redondantes  sur 
plusieurs disques. 

Avec  les  solutions  RAID  (Redundant  Array  of  Independent  Disks),  la  combinaison  d’un  ensemble  de  disques  est 
considérée  comme  un  seul  disque  logique.  Il  s’agit  d’une  mise  en  œ uvre  plus  moderne  et  efficace  des  deux 
fonctionnalités précédentes, accompagnée d’un élargissement de l’éventail des possibilités. 

Des  spécifications  normalisées,  décrites  par  des  niveaux,  précisent  ce  que  peut  proposer  une  implémentation  de 
disques RAID. 

Les niveaux les plus courants sont : 

niveau 0 striping 

On souhaite privilégier les performances sans possibilité de récupération des données. 

niveau 1 mirroring 

On souhaite une redondance complète des données. 

niveaux 3 et 4 contrôle de parité 

Un disque de parité est dédié aux informations de contrôle et permet une reconstruction des données 
en cas de panne de l’un des autres disques. Ce disque peut provoquer un goulet d’étranglement en 
écriture. Le niveau 4 permet de meilleures performances en écriture que le niveau 3. 

niveau 5 contrôle de parité 

Les informations de reconstruction sont réparties sur plusieurs disques pour éviter le goulet 
d’étranglement en écriture. Les lectures sont moins performantes que pour les niveaux 3 ou 4. 

niveaux 0+1 ou 1+0 striping + mirroring 

On réalise la redondance de disques, utilisés en mode striping, pour bénéficier des deux fonctionnalités 

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simultanément. 

Les versions Linux proposent une solution RAID logicielle qui permet de regrouper plusieurs partitions ou disques 
physiques en un disque logique de nom /dev/mdn. 

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