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Cours DADV Master PI 2019

Euridis Dos Santos

DROIT D’AUTEUR ET DROIT VOISINS

Plan du cours. Dans les législations nationales, droit d’auteur et droits voisins sont deux
institutions régis chacune par des règles qui lui sont spécifiques. Il convient donc tout
d’abord de les étudier séparément. Mais des règles qui leur sont communes gouvernent la
gestion collective, la défense des droits et protection internationale.

Le cours sera donc divisé comme suit :

Chapitre 1 : Le droit d’auteur

Chapitre 2 : Les droits voisins

Chapitre 3 : La gestion collective

Chapitre 4 : La défense des droits

Chapitre 5 : Le droit international

CHAPITRE 1er.- LE DROIT D’AUTEUR

SECTION 1.- L’OBJET DU DROIT D’AUTEUR

Les lois nationales se gardent de définir clairement l’œuvre protégée par le droit d’auteur.
« Objet du droit d’auteur » (loi sénégalaise), « œuvres protégeables » (loi sénégalaise).

Sous-section 1.- Les œuvres protégeables

Il découle des textes nationaux que ce sont les œuvres littéraires ou artistiques qui sont
susceptible de protection par le droit d’auteur. Ils précisent ce qui dans ces œuvres est
protégeable.

§ 1. Les œuvres littéraires ou artistiques

I. Le principe

Les lois visent les « œuvres du domaine littéraire, artistique, scientifique ou technique ».

A. Les œuvres littéraires

Certaines lois visent les « œuvres littéraires » (art. 3 de la loi camerounaise). D’autres citent
les œuvres écrites (livres, brochures, etc.) et les œuvres orales (contes, conférences,
allocutions, sermons) (art. 8 de la loi béninoise, art. 6 de la loi ivoirienne).
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Les logiciels sont-ils des œuvres littéraires ? A cette question l’article 10 de l’Accord ADPIC
fait une réponse affirmative qui consacre l’opinion dominante

« Les programmes d’ordinateur, qu’ils soient expressément en code source ou en code


objet, seront protégés en tant qu’œuvres littéraires ».

En dépit de cette disposition obligatoire pour les Etats signataires, et bien qu’ils soient des
instructions exprimées dans un langage informatique (BASIC, COBOL), les logiciels ou
programmes d’ordinateurs ne sont pas traités de la même manière par les lois nationales. La
plupart les considèrent comme des œuvres littéraires art. 6 de la loi sénégalaise.

B. Les œuvres artistiques

Les lois nationales ne définissent pas expressément les œuvres artistiques. Elles se
contentent de dresser une liste non exhaustive qui comprend presque les mêmes œuvres :
« compositions musicales » ou « œuvres musicales », « œuvres dramatiques ou dramatico-
musicales », « œuvres audiovisuelles », « œuvres radiophoniques », « œuvres
chorégraphiques », « œuvres photographiques », « dessins » ou « œuvres de dessins » (art.
5 de la loi burkinabé), « œuvres d’architecture », « sculptures », etc.

Les œuvres audiovisuelles sont définies comme des séries ou des séquences d’images
animées accompagnées ou non de sons ( Art.6. Liste énonciative des œuvres de l'esprit
protégeables. -Sont considérées comme œuvres de l'esprit au sens de la présente loi les créations
intellectuelles de forme dans le domaine littéraire et artistique, notamment:

1° Les œuvres du langage, qu'elles soient littéraires, scientifiques ou techniques, y compris les


programmes d'ordinateurs, et qu'elles soient écrites ou orales;

2° Les œuvres dramatiques et autres œuvres destinées à la présentation scénique ainsi que leurs
mises en scène;

3° Les œuvres chorégraphiques, les numéros et tours de cirque et les pantomimes;

4° Les oeuvres musicales avec ou sans paroles;

5° Les œuvres consistant dans des séquences d'images animées, sonorisées ou non, dénommées
œuvres audiovisuelles;

6° Les œuvres des arts visuels, comprenant les œuvres de dessin, de peinture, de sculpture,
d'architecture, de gravure, de lithographie, les œuvres photographiques et les œuvres des arts
appliqués comme les créations de mode, de tissage, de céramique, de boiserie, de ferronnerie ou
de bijouterie; 

7° Les cartes géographiques, les plans, croquis et ouvrages plastiques relatifs à la géographie, à la
topographie, à l'architecture et aux sciences;).

Les œuvres citées par les lois nationales ont en commun de ne pas être des œuvres
littéraires, d’être constituées de signes autres que des mots : images animées (œuvres
audiovisuelles), images fixes (œuvres photographiques), lignes (dessins, œuvres
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chorégraphiques), sons (compositions musicales), etc. Dans cette catégorie résiduelle se


rangent les œuvres radiophoniques composées de musique ou de sons autres que la voix.

C. Les œuvres littéraires et artistiques

Plusieurs œuvres que citent les lois nationales montrent que les œuvres protégeables par le
droit d’auteur peuvent être à la fois littéraires et artistiques. Une œuvre radiophonique n’est
pas en elle-même exclusivement littéraire ou artistique. Un reportage radiophonique peut
comprendre de la musique et des commentaires. Un catalogue composé de photographies
et de textes est une œuvre littéraire et artistique.

II. La portée du principe

A. Les œuvres premières et œuvres dérivée

Une œuvre littéraire ou artistique peut être incorporée à une autre œuvre. Elle est dite
première, préexistante ou originaire. L’œuvre à laquelle est incorporée l’œuvre première
s’appelle œuvre dérivée, seconde ou composite.

Diverse est l’œuvre dérivée : adaptation, traduction, arrangement, recueil d’œuvres, de faits
ou de données (encyclopédies, anthologies, bases de données, etc.), œuvre qui s’inspire du
folklore, etc. Par exemple, sont des œuvres dérivées un film tiré d’une pièce de théâtre
(adaptation cinématographique), un livre traduit d’un autre roman (traduction), un recueil
de poèmes, une base de données jurisprudentielles.

Les deux œuvres sont-elles protégeables par le droit d’auteur ? Le droit d’auteur ne peut-il
protéger que les œuvres premières ?

Certaines lois nationales répondent posant formellement la règle de l’égalité : la loi du


Sénégal sans expressément poser la règle, considère les œuvres dérivées comme des œuvres
protégeables (art. 8 de la loi sénégalaise). Toutes exigent que soit respecté le droit d’auteur
sur l’œuvre préexistante. L’auteur de l’œuvre dérivée devra, avant d’élaborer celle-ci,
obtenir l’autorisation du titulaire du droit d’auteur sur l’œuvre première.

B. Titres des œuvres littéraires ou artistiques

Si les œuvres littéraires ou artistiques sont susceptibles de protection, en va-t-il de même


des titres par lesquels il est possible de les distinguer ?

Les lois sénégalaise et malienne ne se prononcent pas expressément sur le statut juridique
des titres. Face à un tel silence, l’on peut balancer entre au moins deux partis. L’un consiste à
considérer que les titres peuvent être placés sous l’égide du droit d’auteur. L’autre, prenant
appui sur la lettre de la loi, consiste à dire que les lois ne désignent expressément que les
œuvres littéraires ou artistiques, et les titres, envisagés en eux-mêmes, indépendamment
des œuvres qu’ils servent à désigner, ne peuvent, dans le sens légal, être assimilés aux
œuvres littéraires ou artistiques.
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Elles disposent que le titre, dès lors qu’il est original, « est protégé comme l’œuvre elle-
même » (art. 9 de la loi ivoirienne). Mais, à la protection des titres par le droit d’auteur elles
ajoutent la protection contre la concurrence déloyale : même si une œuvre littéraire ou
artistique n’est plus protégée, son titre ne peut être utilisé pour désigner une œuvre du
même genre (missel et bible, revue politique et revue financière, lorsque « cette utilisation
est susceptible de provoquer une confusion ». Ainsi, même s’il n’est pas original, un titre est
protégé contre les actes de confusion, que l’œuvre qu’il individualise soit protégée ou non. Il
n’est pas alors protégé en lui-même, mais comme accessoire de l’œuvre.

C. Les exclusions

1. Les textes officiels

2. Les signes officiels

§ 2. Les éléments des œuvres

I. La forme protégeable

Pour déterminer les éléments qui, dans une œuvre littéraire ou artistique, sont susceptibles
de protection par le droit d’auteur, certaines lois visent directement soit l’expression ou les
éléments caractéristiques, soit les expressions : Art.5. Indifférence de la forme d'expression, du
mérite et de la destination. -Les dispositions de la présente loi protègent les droits des auteurs sur
toutes les œuvres de l'esprit, quels qu'en soient la forme d'expression, le mérite ou la destination.

C’est plutôt de manière indirecte que l’expression est désignée par les législateurs qui
affirment que le droit d’auteur protège les œuvres littéraires ou artistiques quel qu’en soit le
mode ou la forme d’expression.

Les lois ont affirmé le principe universel selon lequel, sous le signe du droit d’auteur,
l’appropriation d’une œuvre porte sur la forme, c’est-à-dire la manière dont une idée est
exposée. La forme peut consister dans la combinaison de signes (de mots pour les œuvres
littéraires, de sons pour les compositions musicales, de lignes pour les dessins, d’images
animées pour les œuvres audiovisuelles, etc.) dont une idée est revêtue. C’est ce que
certaines lois appellent « expression » ou « forme ». Elle peut aussi consister dans les
« éléments caractéristiques » d’une œuvre littéraire ou artistique. C’est ce que la doctrine
appelle la composition, c’est-à-dire l’architecture d’une œuvre, l’organisation de ses parties,
le plan de développement de l’idée.

I. Les idées exclues

Plusieurs lois affirment que le droit d’auteur ne s’étend pas aux idées (art. 10 de la loi
sénégalaise). Elles consacrent toutes un principe universel que rappellent les traités
internationaux (Accord ADPIC, l’Accord de Bangui).

Une idée littéraire ou artistique, quelle que soit sa valeur, échappe à toute appropriation. La
protection est bornée à la forme dont on revêt la pensée.
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Sous-section 2.- Les caractéristiques des œuvres protégeables

§ 1. Critères indifférents

I. L’accomplissement des formalités

L’article 2 de la loi Sénégalaise dispose qu’elle protège les œuvres littéraires ou artistiques
« sans aucune formalité ». Il est ainsi clairement consacré le principe de la protection
automatique selon lequel l’accomplissement d’une formalité n’est pas nécessaire à
protection d’une œuvre par le droit d’auteur.

Le droit d’auteur naît en même temps que l’œuvre littéraire ou artistique ; il n’est point
besoin, pour protéger son œuvre, d’une déclaration, d’un enregistrement ou d’une mention
quelconque. Par exemple, une œuvre est protégée même si elle ne porte pas la mention
« reproduction interdite », ou même si elle n’est pas déclarée à un organisme de gestion
collective.

II. Le genre, la forme, le mérite et la destination

Le genre

Dans l’art audiovisuel, l’on peut distinguer la fiction d’avec le documentaire, le feuilleton
d’avec la série. Dans  l’art musical, l’on peut distinguer la musique populaire, la musique de
danse, etc. Selon les lois nationales, une œuvre littéraire ou artistique peut être protégée par
le droit d’auteur, quelle que soit son espèce. Elles ne protègent que les œuvres littéraires ou
artistiques déterminées, individualisées et parfaitement identifiables. Elles ne permettent
pas de monopoliser toute une espèce d’œuvres littéraires ou artistiques.

Une œuvre littéraire ou artistique est aussi susceptible d’une telle réservation quel que soit
la forme ou le mode d’expression, c’est-à-dire le procédé de sa réalisation : forme écrite ou
orale, dessin ou photographie, forme analogique ou numérique, etc. Pour les lois nationales,
le moyen employé pour la concrétiser importe peu.

Pour les lois nationales, la destination d’une œuvre littéraire ou artistique est indifférente.
Les dispositions légales les protègent sans tenir compte de ce à quoi elles servent. Les lois
nationales ne distinguent pas entre un « dessin artistique » et un « dessin industriel » tel
qu’un plan de moteur d’automobile ou un dessin publicitaire. Toutes les lois nationales
appliquent ce principe en mentionnant sur la liste des œuvres protégeables les œuvres à
caractère technique : programme d’ordinateur, dessins d’architecture, dessins de nature
technique. Certaines lois visent soit les « œuvres des arts appliqués » (art. 6 de la loi
sénégalaise), soit les « les œuvres des beaux-arts » (dessin, peintures, sculptures, etc.) Aux
yeux des législateurs, il n’existe qu’un art. Ils consacrent ainsi la théorie dite de l’unité de
l’art.

§ 2. Critères déterminants
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La plupart des lois exigent qu’une œuvre littéraire ou artistique soit créée et originale. A ces
critères une loi ajoute le caractère artistique et documentaire.

I. La création ou la fixation

Selon la loi Sénégalaise, ce droit naît du « seul fait de la création » (art. 2). Toutes les lois
posent la création comme condition de protection par le droit d’auteur. Pour elles, la
création est la cause efficiente de ce droit. Celui-ci dérive de la création d’une œuvre
littéraire ou artistique. Comme il prend sa source dans la création, il ne porte que sur
l’œuvre littéraire ou artistique créée. Il en est ainsi, précisent les législateurs, même si la
création n’est pas achevée. Dès sa création, l’œuvre littéraire ou artistique est un bien, il fait
partie du patrimoine du titulaire originaire du droit d’auteur. Il existe juridiquement dès la
création. C’est un droit pur et simple dès la création

Si la majorité des législateurs attachent un caractère absolu au principe de la protection


automatique, certains posent une exigence de fixation pour certaines œuvres. Parmi les
œuvres protégeables, elles ne visent que les œuvres créées pour la scène ou pour la
radiodiffusion (œuvre dramatique, œuvre chorégraphique, etc.) dont la mise en scène est
fixée par écrit ou autrement. Ces œuvres, pour être protégées par le droit d’auteur doivent,
comme les œuvres littéraires ou artistiques en général, être originales et créées. Mais elles
doivent en plus être fixées.

La condition de fixation apporte une limitation discutable pour des œuvres concernées qui
n’auront pas été fixées à l’avance. Il est injuste de permettre qu’elles soient librement
utilisées sous prétexte que leurs auteurs se sont livrés à l’improvisation.

Mais qu’est-ce qu’une œuvre littéraire ou artistique créée ? Elle est définie comme la
réalisation de la conception de l’auteur.

II. L’originalité

Selon, la loi sénégalaise les œuvres littéraires ou artistiques « ne peuvent bénéficier de la
protection que si elles sont originales » (art. 7). L’originalité apparaît comme un critère
adopté par toutes les législations.

Mais en quoi consiste une œuvre littéraire ou artistique originale. L’œuvre originale est celle
qui porte la marque de la personnalité de l’auteur (art. 7, al. 2 -1. Les œuvres de l'esprit ne
peuvent bénéficier de la protection que si elles sont originales.

2. L'originalité s'entend de la marque de la personnalité de l'auteur.

Art.8. Œuvre dérivée. -1. L'œuvre dérivée d'une œuvre préexistante donne prise au droit d'auteur dès
lors qu'elle est originale).

Elle s’attache à une conception subjective de l’originalité, c’est-à-dire à une notion dont le
critérium est la qualité d’un sujet, de l’auteur. La loi camerounaise définit l’œuvre originale
non pas comme celle qui porte l’empreinte de la personnalité de l’auteur, mais comme celle
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qui se distingue des œuvres littéraires ou artistiques antérieures. Elle s’attache à une
conception objective, c’est-à-dire à une notion qui s’apprécie par la comparaison des objets,
des œuvres.

III. Le caractère artistique ou documentaire

Si une photographie n’est pas artistique, elle doit être documentaire. Pour être protégée,
elle doit renseigner, informer. Est par exemple documentaire une photographie qui
renseigne sur un événement ou illustre un texte.

SECTION 2.- LE CONTENU DU DROIT D’AUTEUR

Sous-section 1. Les attributs du droit d’auteur

Dans les lois nationales, le droit d’auteur est un droit de nature dualiste. Il comprend aussi
bien des attributs d’ordre patrimonial que des attributs d’ordre moral.

§ 1. Les droits patrimoniaux

Les droits patrimoniaux institués par les lois donnent lieu, en principe, à des droits exclusifs.
Le caractère exclusif implique que le titulaire du droit d’auteur doit donner son autorisation
pour l’utilisation de son œuvre par un tiers. Toutes les lois ont prévu des exceptions à ces
monopoles.

I. Le principe des droits exclusifs

A. Le droit de reproduction

Toutes législations entendent le droit de reproduction comme le droit patrimonial qui


confère au titulaire du droit d’auteur le pouvoir exclusif de fixer une œuvre littéraire ou
artistique sur un support par l’intermédiaire duquel elle pourra être communiquée au public
(Art.35. Droit de reproduction. -1. L'auteur a le droit exclusif d'autoriser la fixation de son
œuvre, par un procédé quelconque, sous une forme matérielle permettant de la communiquer au
public.

1. Ce droit s'applique, que la reproduction de l'œuvre soit totale ou partielle, qu'elle porte sur
l'œuvre elle-même ou sur une œuvre qui en dérive, notamment par voie de traduction et
d'adaptation.
2. Le droit de reproduction par reprographie est cédé, par l'effet de la publication de l'œuvre,
à une société de gestion collective agréée par le ministère de la culture qui est seule habilitée
à conclure toute convention avec les utilisateurs ).

Quant aux modes possibles de reproduction, certaines se contentent de dire que le droit de
reproduction s’applique quel que soit le moyen employé.

Plusieurs législations adjoignent au droit de reproduction proprement dit le droit de


transformation (droit d’adaptation, droit de traduction, droit d’arrangement, etc.) (art. 35 de
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la loi sénégalaise) ou le droit de mise en circulation de l’œuvre reproduite, notamment par


représentation ou exécution publique (art. 25 de la loi ivoirienne).

B. Le droit de représentation

Par « droit de représentation » ou « droit de communication au public » certaines lois


désignent le droit patrimonial en vertu duquel le titulaire du droit d’auteur a le monopole de
communication au public de l’œuvre littéraire ou artistique protégée. Le droit exclusif porte
sur un ensemble d’actes par lesquels l’on exploite une telle œuvre en la rendant accessible
au public sans utiliser un support matériel : récitation publique, représentation dramatique
publique, exposition publique, télédiffusion, etc. La notion de représentation inclut
expressément la mise à disposition des œuvres sur des réseaux interactifs tels que l’Internet.

C. Le droit de distribution

La notion légale de distribution inclut notamment la vente, la location, l’échange. La loi


sénégalaise parle de « droit de distribution », mais limite la prérogative aux actes qui
emportent transfert de propriété des exemplaires ( Art.36. Droit de distribution. -1. L'auteur
a le droit exclusif d'autoriser la distribution, par la vente ou autrement, des exemplaires matériels
de son oeuvre.

2. Ce droit est épuisé par la première vente ou tout autre transfert de propriété des exemplaires par
l'auteur ou avec son consentement dans la zone UEMOA ).

D. Le droit d’importation

E. Le droit de suite

Contrairement aux autres droits patrimoniaux, le droit de suite n’est pas un monopole
d’exploitation : il ne confère aucun pouvoir d’utilisation d’une œuvre. Il a simplement pour
objet un prélèvement opéré au profit des titulaires du droit d’auteur.

Art.47. Objet. -Les auteurs d'oeuvres graphiques et plastiques et de manuscrits originaux


ont, nonobstant toute cession de l'oeuvre originale, un droit inaliénable de participation au
produit de toute vente de cette oeuvre ou de ce manuscrit faite aux enchères publiques ou
par l'intermédiaire d'un commerçant, postérieurement au premier transfert de propriété.

Loi Sn Art.48. Taux. -Le droit de suite consiste dans le prélèvement d'un pourcentage de 5%
sur le prix de vente.

Art.49. Exclusion des œuvres d'architecture et des œuvres des arts appliqués. -Les oeuvres
d'architecture et les oeuvres des arts appliqués ne donnent pas lieu à l'exercice du droit de
suite.

II. Les exceptions aux droits patrimoniaux

Les législateurs ont, de manière limitative, énuméré les actes que les tiers peuvent accomplir
sans l’autorisation des titulaires du droit d’auteur. Certaines de ces exceptions s’appliquent
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aux œuvres ou aux droits en général, alors que d’autres sont limitées à certaines œuvres ou
à certains droits.

A. Les exceptions générales

1. Les exceptions relatives à l’usage privé

a) Exception de copie privée et de transformation

Art.40. Reproduction à usage privé. -1. L'auteur ne peut interdire la reproduction destinée
à un usage strictement personnel et privé

b) Exception de représentation dans un cercle de famille

Art.38. Communication dans le cercle de famille. -L'auteur ne peut interdire la


communication de l'œuvre effectuée à titre gratuit dans un cercle familial.

Art.39. Communication au cours d'un service religieux. -L'auteur ne peut interdire la


communication de l'œuvre effectuée à titre gratuit au cours d'un service religieux dans des
locaux réservés à cet effet.

C. Exception d’importation à des fins personnelles

d) Art.42. Utilisation à des fins d'illustration de l'enseignement. -Sous réserve de la mention


de son nom et de la source, l'auteur ne peut interdire la reproduction ou la communication
de l'œuvre effectuée sans but lucratif, à des fins d'illustration de l'enseignement.

2. Les exceptions relatives à l’usage public

B. Les exceptions spéciales

1. Exception de copie de sauvegarde

2. Exception de reproduction temporaire

3. Exception de destination

4. Exception d’épuisement de droit

5. Exception de traduction ou de reproduction

§ 2. Le droit moral

Dans les lois nationales, le droit moral se présente comme un faisceau de prérogatives qui
protègent la personnalité de l’auteur exprimée dans son œuvre. En règle générale, c’est
l’ensemble des facultés qui permettent aux titulaires du droit d’auteur de défendre ses
« intérêts d’ordre spirituel. Le droit moral se range parmi les droits dits de la personnalité ou
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extrapatrimoniaux qui sont reconnus à une personne pour la protection d’un intérêt moral :
droit à l’honneur, droit à l’intégrité physique, droit à la vie privée, etc

I. Le droit de divulgation : Art.28. Droit de divulgation. -L'auteur a seul le droit de divulguer


son oeuvre.

II. Le droit à la paternité : Art.30. Droit à la paternité. -1. L'auteur a le droit d'exiger que son
nom soit indiqué dans la mesure et de la manière conforme aux bons usages sur tout
exemplaire reproduisant l'œuvre et chaque fois que l'œuvre est rend que accessible au
public.

2. Il peut exiger de rester anonyme ou d'utiliser un pseudonyme.

III. Le droit au respect de son œuvre : Art.31. Droit au respect de l'oeuvre. -L'auteur a droit
au respect de l'intégrité et de l'esprit de son œuvre. Celle-ci ne doit subir aucune
modification sans son consentement donné par écrit. Nul ne doit la rendre accessible au
public sous une forme ou dans des circonstances susceptibles d'en altérer le sens ou la
perception.

IV. Le droit de retrait ou de repentir : Art.29. Droit de repentir. -1. Nonobstant la cession de
son droit d'exploitation, l'auteur, même postérieurement à la publication de son oeuvre,
jouit d'un droit de repentir vis-à-vis du cessionnaire.

1. Il ne peut toutefois exercer ce droit qu'à charge d'indemniser préalablement le


cessionnaire du préjudice que ce repentir peut lui causer.

2. Lorsque postérieurement à l'exercice de son droit de repentir, l'auteur décide de


faire publier son oeuvre, il est tenu d'offrir par priorité ses droits d'exploitation au
cessionnaire qu'il avait originairement choisi et aux conditions originairement déterminées.

Sous-section 2. Les caractères des attributs

§ 1. Traits communs

I. Droits exclusifs

II. Droits indépendants de la propriété corporelle

III. Droits imprescriptibles

Les lois nationales disent du droit moral qu’il est imprescriptible. Son titulaire ne peut le
perdre par le seul fait qu’il ne l’a pas exercé pendant un laps de temps. Un tiers ne saurait en
devenir titulaire par le seul fait qu’il l’a exercé pendant un certain temps. Le temps ne peut
dépouiller le titulaire de son droit moral. Cette impuissance du temps est l’une des
conséquences du caractère personnel de ce droit, c’est-à-dire de son attachement à la
personne de l’auteur.
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Bien que les lois nationales ne le disent pas expressément, les droits patrimoniaux sont aussi
imprescriptibles. Certes, ils sont temporaires. Mais le titulaire de ces droits tant qu’ils ne
sont pas arrivés à leur terme.

IV. Droits susceptibles d’abus

Dans les lois nationales, droits patrimoniaux et droits moraux sont des notions fonctionnelles
en ce sens qu’ils se définissent par les fonctions qu’ils remplissent. Les premiers ont pour
finalité la défense des intérêts matériels du titulaire du droit d’auteur. Les seconds servent à
la défense de la personnalité de l’auteur à travers son œuvre, à la sauvegarde des intérêts
moraux des titulaires du droit d’auteur.

Par exemple, exerce abusivement son droit de repentir l’auteur qui, pour justifier sa
demande d’interdiction de publier sans son autorisation l’un de ses ouvrages, allègue
l’insuffisance du taux de rémunération appliqué par la maison d’édition.

L’exercice des droits patrimoniaux ou des droits moraux n’échappe donc pas au contrôle
judiciaire. Ce ne sont pas des droits discrétionnaires, absolus, mais des droits contrôlés,
relatifs.

V. Droits transmissibles à cause de mort

§ 2.- Traits spécifiques

I. Traits spécifiques aux droits moraux

A. Droits perpétuels

Art.27. Caractères du droit moral. -1. Le droit moral, qui est l'expression du lien entre
l'œuvre et son auteur, est attaché à la personne de celui-ci.

1. Toutefois, le droit moral est transmissible à cause de mort selon les règles édictées
au titre VII de la première partie de la présente loi.

2. Le droit moral est inaliénable et subsiste même après la cession des droits
patrimoniaux. Il ne peut être l'objet d'une renonciation anticipée.

3. Le droit moral est perpétuel

B. Droits inaliénables art 27

D. Droits insaisissables

La loi burkinabé est seule à affirmer expressément que le droit moral est insaisissable (art.
9). Une personne ne peut saisir ce droit pour le paiement de sa créance. Le principe selon
lequel le créancier a un droit de gage général sur le patrimoine du débiteur ne s’applique pas
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aux attributs d’ordre moral. L’insaisissabilité est le corollaire du caractère personnel que
toutes les lois nationales reconnaissent au droit moral.

II. Traits spécifiques aux droits patrimoniaux

A. Droits temporaires

Art.51. Durée de principe des droits patrimoniaux. -Les droits patrimoniaux d'auteur durent
pendant toute la vie de l'auteur et pendant les soixante-dix années suivant son décès.

B. Droits cessibles

Art.60. Cessibilité du droit d'exploitation. - Le droit d'exploitation est cessible en totalité ou


en partie selon les règles édictées ci-après. Celles-ci ne sont pas applicables au contrat de
commande visé à l'article 21.

SECTION 3.- LES TITULAIRES DU DROIT D’AUTEUR

Sous-section 1.- Les premiers titulaires

§ 1.- L’auteur

§ 2.- L’initiateur de la création

Sous-section 2.- Les titulaires dérivés

§ 1.- Les titulaires de droit commun

§ 2.- Les titulaires spéciaux

SECTION 4.- LES ACTES D’EXPLOITATION

Nous entendons par acte d’exploitation l’acte par lequel une personne met en œuvre le
droit d’auteur dont il est titulaire. Il porte sur tout ou partie des prérogatives d’ordre
patrimonial ou moral sur une œuvre littéraire ou artistique.

Un acte d’exploitation peut prendre plusieurs formes. Il peut être unilatéral (renonciation,
legs, etc.) ou conventionnelle (licence, cession, etc.). Il peut avoir pour effet une perte de
droit (cession, legs, etc.) ou une simple jouissance (ex. : licence).

Les actes d’exploitation sont gouvernés par deux types de règles. Certaines sont générales,
communes à tous les actes. D’autres sont spécifiques à certains actes.

Sous-section 1.- Les règles générales


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§ 1.- La formation des contrats d’exploitation

I.- Les conditions de forme

A. L’exigence d’un écrit

La renaissance du formalisme s’est manifestée dans les lois nationales. Toutes exigent que
les contrats d’exploitation du droit d’auteur soient conclus par écrit. Selon certaines lois,
l’écrit peut être remplacé par tout autre moyen laissant trace écrite, y compris les supports
électroniques. La forme écrite est une condition supplémentaire de formation des actes
d’exploitation, qui s’ajoute aux conditions de fond.

Mais elles n’ont pas conféré à l’écrit la même valeur. Si d’autres lois exigent un écrit, c’est
soit en précisant qu’il est un simple mode de preuve (art. 62 de la loi sénégalaise : (A l'égard
de l'auteur, la cession se prouve par écrit ou par un mode équivalent). Lorsqu’un écrit est
exigé ad probationem, si un acte d’exploitation n’est pas écrit, il ne pourra pas, en principe,
être prouvé par témoins, mais par l’aveu ou le serment.

Est relative la nullité qui sanctionne la violation d’une règle qui tend à assurer la protection
d’intérêts privés. L’écrit étant exigé pour protéger le titulaire du droit d’auteur, la nullité est
relative même lorsque le législateur ne l’a pas expressément affirmé.

L’exigence de l’écrit n’a pas la même quant aux actes d’exploitation. Certaines lois
soumettent à cette exigence tous les actes. D’autres ne visent que certains actes : cession
(art. 62 de la loi sénégalaise).

B. Les mentions de l’écrit

L’écrit doit mentionner de manière distincte chacun des droits patrimoniaux dont
l’exploitation est autorisée par l’acte d’exploitation (art. 63 de la loi sénégalaise : La
transmission des droits de l'auteur est subordonnée à la condition que chacun des droits
cédés fasse l'objet d'une mention distincte dans l'acte de cession et que la cession soit
délimitée quant à son étendue et à sa destination, quant au lieu et quant à la durée).

Sont interdites les formules imprécises telles que « tous droits compris ».

Tous les législateurs consacrent le principe de l’interprétation étroite selon lequel tout ce
qu’un titulaire de droit d’auteur n’a pas expressément autorisé est réputé n’avoir pas été
autorisé : la cession expresse d’un droit patrimoniale n’emporte pas cession d’un autre droit
patrimonial (art. 64 de la sénégalaise : Dans le doute, la cession s'interprète en faveur de
l'auteur… ).

L’écrit doit aussi préciser le but, le lieu, la durée et les moyens de l’exploitation. Certaines
lois prévoient que le défaut de mention du lieu limite l’acte au pays dans lequel
l’autorisation d’exploitation est accordée, et que le défaut de mention du mode
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d’exploitation limite l’acte aux modes nécessaires aux buts envisagés. Une telle solution
écarte la nullité de tout l’acte pour défaut de mention.

II.- Les conditions de fond

§ 2. Les effets des contrats d’exploitation

Obligation d’exploitation (art 71 : Exploitation permanente et suivie. -L'éditeur est tenu
d'assurer à l'œuvre une exploitation permanente et suivie et une diffusion commerciale,
conformément aux usages de la profession.

Sous-section 2.- Les règles spéciales

CHAPITRE 2 : LES DROITS VOISINS

Art.86. Enumération des droits voisins. -Les droits voisins du droit d'auteur sont les droits
accordés: 1° Aux artistes-interprètes; 0 Aux producteurs de phonogrammes et de
vidéogrammes; D Aux organismes de radiodiffusion; 4° Aux éditeurs, sous réserve, si l'œuvre
est dans le domaine public, du respect des dispositions de l'article 157.

SECTION 1.- LES OBJETS PROTEGES

Sous-section 1.- Les interprétations

Sous-section 2.- Les phonogrammes

Sous-section 3.- Les vidéogrammes

Sous-section 4.- Les programmes

SECTION 2.- LES TITULAIRES

Sous-section 1.- Les artistes-interprètes

Art.92. Définition.

- Les artistes-interprètes s'entendent des acteurs, chanteurs, musiciens, danseurs et autres


personnes qui représentent, chantent, récitent, déclament, jouent ou exécutent de toute
autre manière des oeuvres littéraires ou artistiques, y compris des numéros de variétés, de
cirque ou de marionnettes, ou des expressions du folklore.

Sous-section 2.- Les producteurs de phonogramme

Art.96. Définition du phonogramme. -Le phonogramme s'entend de la fixation d'une


séquence de sons.

Sous-section 3.- Les producteurs de vidéogramme


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Art.97. Définition du vidéogramme. -Le vidéogramme s'entend de la fixation d'une séquence


d'images animées, sonorisée ou non.

Art.98. Définition du producteur. -Le producteur de phonogramme ou de vidéogramme


s'entend de la personne, physique ou morale, qui a l'initiative et la responsabilité de la
première fixation.

Sous-section 4.- Les organismes de radiodiffusion

SECTION 3.- LES DROITS ACCORDES

Sous-section 1.- La détermination des droits

§ 1.- Le droit moral de l’artiste-interprète

Art.93. Droit moral.

-1. L'artiste-interprète jouit d'un droit moral attaché à sa personne, inaliénable et qui ne
peut être l'objet d'une renonciation anticipée.

1. Ce droit moral comporte le droit à la paternité, auquel sont applicables, mutatis


mutandis, les dispositions de l'article 30.

2. Il comporte également le droit au respect de l'interprétation auquel sont applicables,


mutatis mutandis, les dispositions de l'article 31. Si l'artiste-interprète refuse de mener
jusqu'à son terme sa participation à l'œuvre audiovisuelle, ou se trouve dans l'impossibilité
de le faire par suite de force majeure, il ne pourra s'opposer à l'utilisation de sa participation
en vue de l'achèvement de l'œuvre.

§ 2.- Les droits patrimoniaux

Art.94. Droits patrimoniaux.

- L'artiste-interprète a le droit exclusif d'autoriser:

1° La communication de son interprétation au public par tout procédé, notamment ceux


visés par l'article 34, sous réserve de la licence légale prévue par l'article 100 ;

2° La fixation de son interprétation;

3° La reproduction de cette fixation;

4° La distribution, par la vente ou autrement, des exemplaires matériels de son


interprétation. Ce droit est épuisé par la première vente ou tout autre transfert de propriété
des exemplaires par l'artiste-interprète ou avec son consentement dans la zone UEMOA;

5° De donner en location, au sens de l'article 37, des exemplaires de son interprétation.


L'artiste-interprète qui cède son droit de location conserve le droit d'obtenir une
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rémunération équitable au titre de la location. Ce droit à rémunération ne peut faire l'objet


d'une renonciation. Sa gestion peut en être confiée à une société de gestion collective.

§ 3.- Le rapport entre les droits voisins et le droit d’auteur

Art.87. Rapport entre le droit d'auteur et les droits voisins. -Les droits voisins ne portent pas
atteinte aux droits des auteurs. En conséquence, aucune disposition de la présente partie ne
doit être interprétée de manière à limiter l'exercice du droit d'auteur par ses titulaires.

Sous-section 2.- Les limites aux droits voisins

§ 1.- Les exceptions

Art.89. Exceptions. -Les exceptions au droit d'auteur prévues par les articles 38 à 40 et42 à
45 s'appliquent mutatis mutandis aux droits voisins.

Art.91. Transmission à cause de mort. -Les droits voisins dont bénéficient des personnes
physiques sont transmissibles à leurs héritiers et légataires selon les règles du droit commun
successoral.

I.- Les exceptions en général

II.- L’utilisation secondaire

§ 2.- La durée des droits

Art.90. Durée. -Sous réserve du droit moral de l'artiste-interprète, qui est perpétuel, la durée
des droits voisins est de cinquante années à compter du 1er janvier de l'année civile suivant
celle: 1° De l'interprétation pour les artistes-interprètes. Toutefois, si une fixation de
l'interprétation fait l'objet d'une publication ou d'une communication au public pendant
cette période, le délai n'expire que cinquante années après le 1er janvier de l'année civile
suivant le premier de ces faits; 2° De la première fixation d'une séquence de sons pour les
producteurs de phonogrammes, et d'une séquence d'images, sonorisée ou non, pour les
producteurs de vidéogrammes. Toutefois, si un phonogramme ou un vidéogramme est
publié pendant cette période, le délai n'expire que cinquante années après le 1er janvier de
l'année civile suivant cette publication. En l'absence de publication, le délai expire cinquante
années après le 1er janvier de l'année civile suivant la première communication au public; 3°
De la première communication au public des programmes pour les organismes de
radiodiffusion. 4° De la publication de l'œuvre pour les éditeurs.

CHAPITRE 4 : LA DEFENSE DES DROITS

SECTION 1.- L’ACTE DE CONTREFACON

Sous-section 1.- Les élément matériel

§ 1.- Les faits de la contrefaçon proprement dite


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Art.145. Atteintes aux mesures techniques

I.- Les faits liés aux droits patrimoniaux : Art.142. Violation du droit d'exploitation.

Art.143. Diffusion, importation et exportation d'exemplaires illicites. -Est punie des mêmes

II.- Les faits liés aux droits moraux : Art.144. Violation du droit moral

§ 2.- Les faits de la contrefaçon par assimilation

Les faits de la contrefaçon par assimilation sont ceux qui dérivent des actes de la
contrefaçon proprement dite, en sont comme la conséquence. Ils les favorisent ou les
complètent.

Sous-section 2.- L’élément moral

SECTION 2.- LES MESURES

Sous-section 1.- Les mesures provisoires

Saisie-contrefaçon

Art.131. Compétence. -La saisie-contrefaçon est ordonnée par le président du tribunal


régional par ordonnance rendue sur requête d'une des personnes visées par l'article 127.

Art.132. Mesures susceptibles d'être ordonnées. -Le président du tribunal peut

ordonner: 0 La suspension de toute fabrication en cours tendant à la reproduction


non autorisée; 0 La saisie, quels que soient le jour et l'heure, et même en dehors des
heures prévues par l'article 831 du code de procédure civile, des exemplaires
constituant une reproduction non autorisée, déjà fabriqués ou en cours de fabrication,
des recettes réalisées, ainsi que des exemplaires illicitement utilisés; 0 L a suspension de
toute communication au public non autorisée; 0 L a saisie des recettes provenant de toute
reproduction ou communication au public non autorisée.

Art.133. Mainlevée de la saisie. -1. Dans les trente jours de la date de l'ordonnance, le saisi
ou le tiers saisi peuvent demander au président du tribunal de

prononcer la mainlevée de la saisie ou d'en cantonner les effets, ou encore d'autoriser la


reprise de la fabrication ou celle de la communication au public, sous l'autorité d'un
administrateur constitué séquestre, pour le compte de qui il appartiendra, des produits de
cette fabrication ou de cette communication au public. 2, Le président du tribunal statuant
en référé peut, s'il fait droit à la demande du saisi ou du tiers saisi, ordonner à la charge du
demandeur la consignation d'une somme affectée à la garantie des dommages et intérêts
auxquels le titulaire du droit pourrait prétendre.

Art.134. Assignation au fond. -Faute par le saisissant de saisir la juridiction compétente dans
les trente jours de la saisie, mainlevée de cette saisie pourra être ordonnée à la demande du
saisi ou du tiers saisi par le président du tribunal, statuant en référé.
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Art.136. Conservation des preuves. -1. Le président du tribunal, statuant en référé, peut
notamment ordonner toute mesure propre à permettre la conservation des éléments de
preuve pertinents, au regard de l'atteinte, alléguée, sous réserve de la protection des
renseignements confidentiels.

2. La mesure visée à l'alinéa précédent peut être subordonnée à la consignation, par le


demandeur, d'une somme suffisante. Elle cesse d'avoir effet si, dans un délai de trente jours,
le demandeur n'a pas assigné au fond.

Art.137. Saisie de marchandises soupçonnées d'être contrefaisantes. -1. Le président du


tribunal, statuant en référé, peut ordonner la saisie des marchandises qui sont soupçonnées
de porter atteinte à un droit d'auteur ou à un droit voisin pour empêcher leur introduction
ou leur circulation dans les circuits commerciaux. 2, La saisie visée à l'alinéa précédent peut
être subordonnée à la consignation, par le demandeur, d'une somme suffisante. Elle cesse
d'avoir effet si, dans un délai de trente jours, le demandeur n'a pas assigné au fond.

Section III -Mesures aux frontières

Art.138. Droit d'inspection. -Les personnes visées par l'article 127 peuvent obtenir des
autorités douanières la possibilité de faire inspecter toutes marchandises qu'elles détiennent
afin d'établir le bien fondé de leurs allégations. Le même droit appartient à l'importateur.

Art.139. Conditions de la retenue en douane. -1. L'administration des douanes peut, sur
demande écrite des personnes visées à l'article 127, assortie de justifications de leur droit,
retenir dans le cadre de ses contrôles les marchandises que celles-ci prétendent constituer
une contrefaçon.

2. Lorsque les marchandises sont soupçonnées être contrefaisantes, la retenue est pratiquée
d'office.

Sous-section 2.- Les mesures définitives

CHAPITRE 5.- LE DROIT INTERNATIONAL

Art.153. Réciprocité. -1. Les ressortissants étrangers et les personnes morales dont le
principal établissement est situé hors du territoire sénégalais ne jouissent des droits
reconnus par la présente loi qu'à la condition que la loi du pays dont ils sont les
ressortissants ou dans lequel ils ont leur principal établissement accorde une protection
équivalente à celle résultant de cette même loi. Les pays pour lesquels la condition de
réciprocité est considérée comme remplie sont déterminés conjointement par le Ministre
chargé de la Culture et par le Ministre des Affaires Étrangères.

2. Toutefois aucune atteinte ne pourra être portée ni à l'intégrité ni à la paternité des
œuvres et des interprétations.

Art.154. Traitement national. -La réciprocité prévue à l'article 153 ne s'applique pas lorsque
la personne physique ou morale qui revendique le bénéfice d'un droit d'auteur ou d'un droit
voisin peut se prévaloir, en vertu d'une convention internationale à laquelle le Sénégal est
partie, du traitement national.
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EXERCICE

I- Reconnaître le DA et le DV

La notion d’objet protégé.

Exercice de qualification juridique (opération qui consiste à ranger des objets dans une
catégorie prévue par le droit, c’est aussi déterminer sa nature juridique): lequel de ces objets
est protégé par le droit d’auteur et les droits voisins

Un cd vierge, Une émission organisée par un organisme de radiodiffusion malien, Un cd film,


Un cd logiciel, Un roman, Un tableau peint ,Une statu , Un plan d’architecte

Article premier loi SN.- L’auteur de toute œuvre originale de l’esprit (littéraire, scientifique
ou artistique) jouit sur cette œuvre, du seul fait de sa création, d’un droit de propriété
incorporelle et opposable à tous.

- Une œuvre littéraire est une œuvre exprimée par un langage écrit ou oral.

- Une œuvre artistique : exprimée par autre que les mots comme les lignes pour les
dessins, les couleurs pour les tableaux, les images animées pour les œuvres
cinématographiques,

- Une œuvre audio visuelle est caractérisée par d’image animée accompagnée de sons
ou non.

Les catégories légales protégées par le droit voisins Interprétations et exécutions

Phonogramme, Vidéogramme, Emission télé ou radio

Art.102. Droits patrimoniaux. -1. Le droit voisin de l'éditeur a pour objet la composition et la


mise en page de l'œuvre éditée.
2. Ce droit comporte le droit exclusif d'autoriser: a) La communication de l'édition au public
par tout procédé, notamment ceux visés à l'article 34 ; b) La reproduction de l'édition; c) La
distribution, par la vente ou autrement, des exemplaires. Ce droit est épuisé par la première
vente ou tout autre transfert de propriété desdits exemplaires par lui même ou avec son
consentement dans la zone UEMOA.
Définir l’œuvre audio visuel : Une œuvre AD VI est une suite d’image animées accompagnées
ou non de son (fixée sur un support « CD » c’est un vidéogramme).
Donc terminator est un vidéogramme soumis aux droits voisins).
Pour résoudre le cas il faut déterminer la règle qui régie le cas. Et l’appliquer au cas.

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