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Cours de Mathématiques

Sommaire

Table des matières

I Le plan affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1 Combinaisons linéaires, bases du plan . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2 Translations, homothéties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.3 Barycentres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.4 Droites vectorielles et droites affines . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.5 Parties convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
I.6 Définition des déterminants d’ordre 2 et 3. . . . . . . . . . . . . 8
I.7 Équations de droites, parallélisme, intersections . . . . . . . . . 9
I.8 Applications affines du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.9 Projections, symétries, affinités . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.10 Applications affines et nombres complexes. . . . . . . . . . . . . 12
II Le plan affine euclidien orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.1 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.2 Norme euclidienne dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.3 Projections et symétries orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . 14
II.4 Distance dans le plan euclidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
II.5 Bases et repères orthonormés directs ou indirects . . . . . . . . 15
II.6 Mesures d’angles dans le plan orienté . . . . . . . . . . . . . . . 17
III Quelques transformations du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
III.1 Déplacements du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.2 Symétries et projections orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.3 Antidéplacements du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III.4 Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
III.5 Propriétés diverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
III.6 La transformation z 7→ 1/z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
IV Cercles dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.2 Intersection de droites et de cercles . . . . . . . . . . . . . . . . 26
IV.3 Propriétés angulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
IV.4 Représentation polaire ou paramétrique . . . . . . . . . . . . . 30
IV.5 Exemples de lignes de niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
IV.6 Complément : cercle inscrit, cercles exinscrits . . . . . . . . . . 35

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Cours de Mathématiques
Géométrie du plan
Sommaire

Géométrie du plan
Dans cette partie, on va rencontrer les objets traditionnels de la géométrie du plan. La notion
de “plan” passe par trois degrés successifs de plus en plus spécialisés : le “plan affine”, le “plan
affine euclidien” et le “plan affine euclidien orienté”.
– Le plan affine
C’est le plan dans lequel on rencontre des vecteurs, des points, des droites.
On peut munir ce plan d’un repère cartésien, par le choix d’un point Ω (l’origine du repère)
et de deux vecteurs non proportionnels e1 , e2 (la base associée au repère.)
Tout point (resp. tout vecteur) est alors représenté de manière unique par ses coordonnées
dans ce repère (resp. ses composantes dans cette base.)
Dans le plan affine, on peut définir des notions comme le parallélisme des droites, le barycentre
d’une famille de points pondérés, ou les applications affines (caractérisées par le fait qu’elles
conservent l’alignement, ou encore qu’elles conservent le barycentre.)
Parmi ces applications affines, on trouve les translations, les homothéties, les symétries par
rapport à un point, ou encore les symétries ou les projections par rapport ou sur une droite,
parallèlement à une droite non parallèle.
– Le plan affine euclidien
On définit un produit scalaire sur les vecteurs du plan, et la norme associée. On peut alors
parler de vecteurs orthogonaux ou unitaires, et de droites orthogonales.
On introduit également les bases et les repères orthonormés du plan.
La norme associée au produit scalaire permet de définir la distance entre points du plan,
qui permet à son tour d’imaginer des lieux du plan et d’en étudier les propriétés : cercles,
médiatrices, triangles isocèles ou rectangles, coniques définies par foyer et directrice, etc.
On définit les isométries du plan (applications affines conservant les distances.) Les transla-
tions, rotations, et les symétries orthogonales par rapport à une droite sont des isométries.
Les similitudes du plan sont les applications affines qui “multiplient les distances” par un
facteur constant. Les plus simples d’entre elles sont les homothéties.
– Le plan affine euclidien orienté
En privilégiant le sens trigonométrique comme sens “positif”, on définit les mesures d’angles
dans le plan (mesures de l’angle d’une rotation, de deux vecteurs, de deux droites), et on
distingue les bases orthonormées du plan selon qu’elles sont directes ou indirectes.
Les isométries sont classées en déplacements ou antidéplacements selon qu’elles “conservent”
ou “inversent” l’orientation. On distingue de même les similitudes directes ou indirectes.
L’orientation du plan permet d’étudier les propriétés angulaires de certains lieux (cercles,
coniques, etc.), ou de repérer les points dans un système de coordonnées polaires.
– Identification de P, R2 , et C.
Si on choisit un repère orthonormé direct (O, e1 , e2 ) du plan affine P, on peut alors identifier
(au moyen d’une bijection évidente) les ensembles P, R2 et C.
−−→
Le vecteur u = xe1 + ye2 et le point M défini par OM = xe1 + ye2 sont identifiés au couple
(x, y) de R2 et au nombre complexe z = x + iy . On dit que M (resp. u) est le point image
(resp. le vecteur image) de z, et que z est l’affixe de M et de u. On notera M (z) et u(z).

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Géométrie du plan
Le plan affine

Les notions de géométrie du plan vues en classe terminale seront supposées connues. On ne
propose pas ici de les redéfinir, mais de les replacer dans une progression (chrono)logique.
On se place dans le plan affine euclidien orienté P, muni d’un repère orthonormé direct (O, e1 , e2 )
désigné sous le nom de repère canonique.
On notera A(x, y) pour désigner un point quelconque A de coordonnées (x, y) dans ce repère
et u(x, y) pour désigner un vecteur quelconque u de composantes (x, y) dans la base (e1 , e2 ).
−→
Ce point A et ce vecteur u sont donc définis par OA = u = xe1 + ye2 .

I Le plan affine
Les notions qui suivent sont purement affines, ce qui signifient qu’elles ne font pas intervenir
les concepts de produit scalaire, de distance, d’orientation, etc.

I.1 Combinaisons linéaires, bases du plan


– Opérations sur les vecteurs du plan
L’ensemble des vecteurs du plan est muni d’une addition, et d’une multiplication par les
scalaires : pour tous vecteurs u(x, y) et v(x0 , y 0 ), et pour tout réel λ, le vecteur u + v a pour
composantes (x + x0 , y + y 0 ) et le vecteur λu a pour composantes (λx, λy).
On dit que u et v sont colinéaires (ou encore linéairement dépendants, ou liés) s’il existe
λ dans R tel que v = λu ou u = λv. Dans le cas contraire, on dit que u et v ne sont pas
colinéaires (ou linéairement indépendants, ou libres.)
– Combinaisons linéaires
Soit (uk )1≤k≤n une famille de n vecteurs et (λk )1≤k≤n une famille de n réels.
Pn
On dit que u = λk uk est une combinaison linéaire des uk avec les coefficients λk .
k=1
– Bases du plan
Soient u, v deux vecteurs linéairement indépendants.
Tout vecteur w s’écrit d’une manière unique sous la forme w = αu + βv (α, β dans R)
c’est-à-dire comme une combinaison linéaire de u et v.
On dit alors que u, v forment une base du plan, et que α, β sont les composantes (ou encore
les coordonnées) de w dans cette base.
– Interprétation avec les nombres complexes
Les opérations entre vecteurs du plan sont “compatibles” avec celles sur leurs affixes.
Par exemple, soit (uk )1≤k≤n une famille de n vecteurs et (λk )1≤k≤n une famille de n réels.
n
P n
P
Si on note zk l’affixe de chaque uk , alors celui de u = λk uk est z = λk zk .
k=1 k=1
Dire que les vecteurs non nuls u1 (z1 ) et u2 (z2 ) sont libres, c’est dire que le rapport z2 /z1
n’est pas réel, ou encore que arg z2 6= arg z1 [π], ou encore que z1 z2 6= z2 z1 . Tout nombre
complexe z s’écrit alors de manière unique z = az1 + bz2 , avec (a, b) dans R2 .
Par exemple, si ω est un nombre complexe non réel, tout z de C s’écrit de manière unique
z = a + ωb, avec (a, b) dans R2 . Il est notamment possible de procéder à une identification
a + ωb = c + ωd ⇒ a = c et b = d quand a, b, c, d sont réels.

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Géométrie du plan
Le plan affine

I.2 Translations, homothéties


– Transformations du plan
Toute application f de P dans P peut être définie en exprimant les coordonnées (X, Y ) du
point M = f (m) en fonction des coordonnées (x, y) de m. 
X = ϕ(x, y)
La définition de f peut alors prendre la forme d’un système .
Y = ψ(x, y)
On peut également décrire l’affixe Z de M en fonction de l’affixe z de m.
On parlera alors de l’application f : m(z) 7→ M (Z).
On dit qu’une application f : P → P est une une transformation du plan si f est bijective.
L’application f : m(z) 7→ M (Z) (avec Z = ϕ(z)) est une transformation du plan si et
seulement si ϕ est une bijection de C. La transformation inverse de f est alors celle qui
envoie le point m d’affixe z sur le point M d’affixe Z = ϕ−1 (z).
– Translations
Pour tout point A(a, b) et tout vecteur u(x, y) on note A + u le point B(a + x, b + y).
L’application tu : A 7→ A + u est appelée translation de vecteur u.
→ = Id, et (tu )−1 = t−u .
Pour tous vecteurs u, v, on a : tv ◦ tu = tu ◦ tv = tu+v , t−
0
– Homothéties
−−→
Soit A un point et λ dans R∗ . L’application f qui à tout point M associe le point A + λAM
est appelée homothétie de centre A et de rapport λ, et elle est notée h(A, λ).
Si λ = 1, on trouve f = Id, et le point A peut être choisi quelconque, tandis que si λ 6= 1,
alors A est l’unique point invariant de f (on parle du point fixe de f .)
On a bien sûr les égalités h(A, λ) ◦ h(A, µ) = h(A, λµ) et h(A, λ)−1 = h(A, 1/λ).
L’application h(A, −1) est appelée symétrie centrale par rapport au point A.
– Dilatations (homothéties-translations)
On dit qu’une application f du plan dans lui même est une dilatation (ou une homothétie-
translation) si elle est une homothétie ou si elle est une translation.
Proposition
Une application f : P → P est une dilatation si et seulement si il existe un scalaire λ non
nul, nécessairement unique et appelée rapport de la dilatatation, tel que, pour tous points
−−−−−−−−→ −−−−→
M1 et M2 on ait l’égalité f (M1 )f (M2 ) = λM1 M2 : si λ = 1 alors f est une translation,
sinon f est une homothétie de rapport λ.
Proposition
Les dilatations sont des transformations du plan. La composée de deux dilatations de
rapports λ et µ est une dilatation de rapport λµ, et l’inverse d’une dilatation de rapport λ
est une dilatation de rapport 1/λ.

– Interprétation avec les nombres complexes


La translation de vecteur u d’affixe ω est la transformation f : m(z) 7→ M (Z = z + ω).
L’homothétie de centre A(a) et de rapport λ est f : m(z) 7→ M (Z = a + λ(z − a)).
Les dilatations sont les transformations f : m(z) 7→ M (Z = λz + ω), avec λ dans R∗ (c’est
le rapport de la dilatation) et ω dans C (c’est l’affixe de l’image de O.)
Si λ 6= 1, donc si f est une homothétie, le centre de f est le point A d’affixe a = ω/(1 − λ).

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Géométrie du plan
Le plan affine

I.3 Barycentres
– Barycentre d’une famille de points pondérés
Soit A dans P et λ dans R. Le couple (A, λ) est appelé point pondéré de poids λ.
Pp
On dit que m = λk est le poids total de la famille (Ak , λk )1≤k≤p de p points pondérés.
k=1 p
−→ 1 P −−→
Si m 6= 0, le point G défini OG = m λk OAk est appelé le barycentre des (Ak , λk ).
k=1 p
P −−→ − →
Le barycentre de la famille des points pondérés(Ak , λk ) est caractérisé par λk GAk = 0 .
p k=1
−→ 1 P −−→
On a également l’égalité ΩG = m λk ΩAk pour tout point Ω de P.
k=1 p
1 P
Cette propriété justifie qu’on écrive plus simplement G = m λ k Ak .
k=1
– Remarques et propriétés
• Parler du barycentre d’une famille de points de poids total nul n’a aucun sens.
p p
1 P 1 P
• Si (xk , yk ) sont les coordonnées des Ak , celles de G sont x = m λk xk et y = m λk y k .
k=1 k=1
1
On ne modifie pas G en multipliant les poids λk par µ 6= 0, notamment µ = m .
p
P p
P
Cela permet de se ramener à λk = 1 et d’écrire G = λ k Ak .
k=1 k=1 p
Si les poids λk sont égaux, on parle de l’isobarycentre (ou équibarycentre) G = p1
P
Ak .
k=1
• Quand on cherche un barycentre, on peut remplacer certains points (de poids total mk 6= 0)
par leur barycentre Gk affecté du coefficient mk : c’est l’associativité du barycentre.

– Exemples
• L’isobarycentre de A, B est le milieu G = 12 (A + B) du segment [A, B].
• L’isobarycentre G de A, B, C est le centre de gravité G = 13 (A + B + C) du triangle ABC.
−→ −

Il est aussi le barycentre de (A, 1), (I, 2), où I = 21 (B + C). Autrement dit AG = 23 AI.
Les médianes d’un triangle sont donc concourantes en son centre de gravité G, qui est au
deux-tiers de chaque médiane en partant du sommet.
−→ −−→
• Quatre points A, B, C, D (dans cet ordre) forment un parallélogramme ⇔ AB = DC.
Cette égalité équivaut à B − A = C − D, donc à 21 (A + C) = 1
2 (B + D).
Cela signifie que les diagonales (les segments [A, C] et [B, D]) ont même milieu.
Ce milieu commun I vérifie donc I = 21 (A + C) = 21 (B + D) = 41 (A + B + C + D).
Autrement dit, I est l’isobarycentre des quatre points A, B, C, D.

– Interprétation avec les nombres complexes.


Soit (Ak , λk )1≤k≤p une famille de n points pondérés, de barycentre G.
p
1 P
Si on note ak l’affixe de chaque point Ak , alors l’affixe du point G est g = m λ k ak .
p
P k=1
L’égalité ak = 0 exprime que l’isobarycentre des Ak est en O.
k=1

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Géométrie du plan
Le plan affine

– Coordonnées barycentriques
Soient A, B, C trois points non alignés du plan (n’appartenant pas à une même droite affine.)
Tout point M est d’une manière unique barycentre de (A, α), (B, β), (C, γ), avec α+β+γ = 1.
On dit que α, β, γ sont les coordonnées barycentriques de M dans le repère affine A, B, C.
Cette notion (qui est hors-programme) est un moyen efficace de localiser un point M par
rapport à trois points non alignés A, B, C, sans qu’aucun de ces points n’ait un rôle privilégié.
Voic comment passer des coordonnées barycentriques aux coordonnées cartésiennes dans, par
−→ −→ −−→ −→ −→
exemple, le repère cartésien (A, AB, AC) : M = αA + βB + γC ⇔ AM = β AB + γ AC.
−−→ −→ −→
De même : AM = xAB + y AC ⇔ M = (1 − x − y)A + xB + yC.

I.4 Droites vectorielles et droites affines


– Droites vectorielles
Soit u un vecteur non nul du plan. L’ensemble Ru = {λu, λ ∈ R} est appelée droite vectorielle
de vecteur directeur u (ou encore engendrée par u.)
Deux vecteurs engendrent la même droite vectorielle si et seulement s’ils sont colinéaires.
– Droites affines
Soit A un point du plan, et u un vecteur non nul.
On dit que D(A, u) = {A + λu, λ ∈ R} est la droite affine passant par A et dirigée par u.
On dit que la droite affine D(A, u) a pour direction la droite vectorielle Ru.
Soit B un point de D(A, u) (on dit que cette droite passe par B.) Alors D(A, u) = D(B, u).
Les droites vectorielles ne sont autres que les droites affines passant par l’origine.
– Points alignés
On dit que des points de P sont alignés s’ils appartiennent à une même droite affine.
−→
Deux points A, B distincts appartiennent à une seule droite : la droite D = (A, AB).
−→ −→
Trois points A, B, C sont alignés si et seulement si les vecteurs AB et AC sont liés.
Si les trois points A, B, C ne sont pas alignés, on dit qu’ils forment un vrai triangle.
– Interprétation avec les nombres complexes.
Soit D la droite passant par A(a) et de vecteur directeur u(ω).
On a M (z) ∈ D ⇔ ∃ λ ∈ R, z = a + λu ⇔ (z − a)u ∈ R ⇔ zu − zu = au − au.
Soient (A, a), (B, b), (C, c) trois points du plan, avec A 6= B.
c−a
A, B, C sont alignés ⇔ ∈ R ⇔ ab + bc + ca ∈ R (convient encore si A = B.)
b−a
– Parallélisme
Deux droites affines sont dites parallèles si elles ont la même direction. Dans le cas contraire,
elles ont un unique point en commun (on dit alors qu’elles sont concourantes.)
Par un point donné, il passe une unique droite parallèle à une droite donnée.
L’image d’une droite D par une dilatation est une droite qui lui est parallèle.
– Droites affines et barycentres
Si A1 , . . . , An sont n points d’une même droite affine D, alors leurs barycentres (pour un
système quelconque de poids) est encore un point de D. Réciproquement D est l’ensemble
des barycentres de deux points A, B distincts quelconques de D.

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– Demi-droites
Soit A(a) un point du plan, et u(ω) un vecteur non nul.
On dit que D+ (A, u) = {A + λu, λ ∈ R+ } est la demi-droite d’origine A et dirigée par u.
On a M (z) ∈ D+ (A, u) ⇔ ∃ λ ∈ R+ , z = a + λu ⇔ arg(z − a) = arg u (2π) (Si M 6= A.)

– Demi-plans
Soit D la droite passant par le point A et dirigée par le vecteur non nul u.
On sait que M (z) est sur D si et seulement si Im ((z − a)u) = 0 : cette égalité peut être
considérée comme l’équation de la droite D.
On dit que les ensembles {M (z), Im ((z − a)u) ≤ 0} et {M (z), Im ((z − a)u) ≥ 0} sont les
deux demi-plans fermés délimités par la droite D.
Avec des inégalités strictes, on obtient les deux demi-plans ouverts délimités par D.

I.5 Parties convexes

Définition (Segment délimité par deux points)


Soient A et B deux points quelconques du plan P.
−→
Le segment [A, B] est l’ensemble des points M = A + λAB, avec 0 ≤ λ ≤ 1.
C’est donc l’ensemble des barycentres de (A, 1 − λ) et (B, λ), avec 0 ≤ λ ≤ 1, ou encore
l’ensemble des barycentres de (A, α) et (B, β), avec α ≥ 0 et β ≥ 0.

Définition (Parties convexes)


On dit qu’une partie C de P est convexe si : ∀ (A, B) ∈ C 2 , [A, B] ⊂ C, c’est-à-dire si C
contient le segment joignant deux quelconques de ses points.

Proposition (Enveloppe convexe)


Toute intersection d’ensembles convexes est convexe. Il en découle que toute partie A de P
est incluse dans une plus petite partie convexe. Celle-ci est l’intersection de tous les convexes
de P qui contiennent A. On l’appelle l’enveloppe convexe de A.

Exemples et propriétés
– L’ensemble vide, le plan P, un segment, un singleton, une demi-droite, un demi-plan, sont
des ensembles convexes.
Toute intersection de demi-plans est donc encore un ensemble convexe.
– Si P est muni de sa structure euclidienne, les disques (ouverts ou fermés) sont convexes.
– Soit C une partie convexe de l’espace P. Soit G le barycentre d’une famille A1 , . . . , Ap de
points de C, affectés de coefficients ≥ 0. Alors G est encore un élément de C.
– L’enveloppe convexe de trois points A, B, C est la “plaque triangulaire” qu’ils délimitent.
Celle de p points A1 , . . . , Ap coplanaires est la “plaque” délimitée par le plus petit polygône
convexe contenant ces p points.
– L’enveloppe convexe d’une partie finie {A1 , . . . , Ap } de P est l’ensemble de tous les bary-
centres des points Ak affectés de coefficients positifs ou nuls.

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Géométrie du plan
Le plan affine

I.6 Définition des déterminants d’ordre 2 et 3.


a a0

0 0 = ab0 − ba0 .
Pour tous couples (a, b) et (a , b ) de nombres réels ou complexes on pose 0
b b
Cette quantité est appelée déterminant des couples (a, b) et (a0 , b0 ).
On définit de même le déterminant des triplets (a, b, c), (a0 , b0 , c0 ), (a00 , b00 , c00 ) de R3 ou C3 :
a0 a00

a 0 00 0 00 0 00
b b a a a a 0 00 0 00 00 0 00 0 0 00 00 0
0 00
b b = a 0 00 − b 0 + c b0 b00 = ab c + a b c + a bc − ab c − a bc − a b c
b
c c c c00
c c0 c00
On généralisera considérablement ces notions pendant l’année.
Pour l’instant, on se contente de ces définitions et des propriétés suivantes :
a a0 a00 a

b c
a a0 a b


– Invariance par “transposition” : = et b b0 b00 = a0 b0 c0 .
b b0 a0 b0
c c0 c00 a00 b00 c00
– Un déterminant est “linéaire” par rapport à ses colonnes (et par rapport à ses lignes).
a λa0 + µa00 a a0 a a00

Par exemple :
= λ
+ µ
b λb0 + µb00 b b0 b b00
– Un déterminant est changé en son opposé si on échange deux colonnes (ou deux lignes).
– On ne change pas la valeur d’un déterminant en ajoutant à une colonne un multiple d’une
autre colonne (ou en ajoutant à une ligne un multiple d’une autre ligne.)
a a0 a00 a a0 + λa a00 a + µc a0 + µc0 a00 + µc00


Par exemple : b b0 b00 = b b0 + λb b00 = b b0 b00

c c0 c00 c c0 + λc c00 c c0 c00
0 a00

a a a 0 0
a a0 a 0


– Déterminants “triangulaires” : = = ab0 , et 0 b0 b00 = b b0 0 = ab0 c00 .
0 b 0 b b0
0 0 c00 c c0 c00

– Important : un déterminant est nul si et seulement si ses colonnes sont liées (c’est-à-dire si
l’une d’elles est combinaison linéaire des deux autres.) Idem avec les lignes.
ax + by + cz = λ


ax+by =λ
– Soit ou a0 x + b0 y + c0 z = λ0 un système d’inconnues x, y (, z).
a0 x + b 0 y = λ 0  00
a x + b00 y + c00 z = λ00

a b c

a b
Par définition, le déterminant du système est ∆ = 0 0 , ou ∆ = a0 b0 c0 .
a b a00 b00 c00
Si ∆ 6= 0, le système a une solution unique (x, y), ou (x, y, z).
∆x ∆y ∆z
Elle s’écrit x = ,y= ,z= , où ∆x (resp. ∆y , ∆z ) sont les déterminants obtenus en
∆ ∆ ∆
remplaçant dans ∆ la colonne des coefficients de x (resp. y, z) par celle des seconds membres.

λ b c a λ c a b λ

Ainsi (pour le système 3 × 3) : ∆x = λ0 b0 c0 , ∆y = a0 λ0 c0 , ∆z = a0 b0 λ0 .
λ00 b00 c00 a00 λ00 c00 a00 b00 λ00
Ces formules de Cramer ont surtout un intérêt théorique pour un système 3×3 : il est souvent
plus simple de se ramener à un système triangulaire par la méthode du pivot de Gauss.

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Géométrie du plan
Le plan affine

I.7 Équations de droites, parallélisme, intersections


On rappelle que le plan P est muni du repère orthonormé direct “canonique” (O, e1 , e2 ).
Dans cette section, ce repère pourrait en fait être un repère cartésien quelconque du plan.
– Équations de droites
Une partie D de P est une droite ⇔ elle a une équation ax + by = c où (a, b) 6= (0, 0).
Cette équation est unique au produit près par un réel non nul.
Avec ces notations, un vecteur directeur de D est u(b, −a).
 x x0 α
A(x0 , y0 ) x − x0 α
La droite D définie par a pour équation : = 0 ⇔ y y0 β = 0
u(α, β) y − y0 β
1 1 0


x x0 x1 
= 0 ⇔ y y0 y1 = 0 si D est définie par A(x0 , y0 )
x − x0 x1 − x0
L’équation est

y − y0 y1 − y0 B(x1 , y1 )
1 1 1 x0 x1 x2
Conséquence : A(x0 , y0 ), B(x1 , y1 ), C(x2 , y2 ) sont alignés ⇔ y0 y1 y2 = 0.

1 1 1
x y
La droite passant par A(a, 0) et B(0, b) avec a 6= 0 et b 6= 0 a pour équation + = 1.
a b
– Représentations paramétriques et équations cartésiennes
Soit D la droite passant par A(x0 , y0 ) et dirigée par u(α, β). 
x = x0 + λα
On a les équivalences : M ∈ D ⇔ ∃ λ ∈ R, M = A + λu ⇔ ∃ λ ∈ R, (S)
y = y0 + λβ
On retrouve une équation cartésienne de D en éliminant λ dans (S).
– Droites parallèles ou sécantes

D : ax + by = c

0
a b
Les droites sont parallèles (et on note D k D ) ⇔ ∆ = 0 0 = 0.
D 0 : a0 x + b 0 y = c 0 a b

0 0 ∆x ∆y c b a c
Si D ∦ D , alors D ∩ D = A(x0 , y0 ), avec x0 = , y0 = , ∆x = 0 0 et ∆y = 0 0 .
∆ ∆ c b a c
Les droites D et D0 sont confondues ⇔ ∃ λ ∈ R, (a, b, c) = λ(a0 , b0 , c0 ).
Les droites parallèles à D ont pour équation ax + by = h, avec h dans R.
Les parallèles à (O, e2 ) (resp. (O, e1 )) ont donc pour équation x = α (resp. y = β.)
L’équation d’une droite D non parallèle à (O, e2 ) peut s’écrire y = αx + β.
On dit que α est le coefficient directeur de la droite D dans le repère R. Si D, D0 ne sont pas
parallèles à (O, e2 ), on a D k D0 ⇔ D et D0 ont le même coefficient directeur.
– Condition pour que trois droites soient parallèles ou concourantes.
Soit D : ax + by = c, D0 : a0 x + by = c0 et D00 : a00 x + b00 y = c00 .
a b

c
Elles sont parallèles ou concourantes ⇔ leurs équations sont “liées” ⇔ a0 b0 c0 = 0.

a00 b00 c00

– Nombres complexes et équations de droites.
Soient A(α) et B(β) deux points distincts de P. z α β


M (z) est sur la droite D = (AB) si et seulement si z α β = 0.
1 1 1
On développe par rapport à la première colonne :
M (z) ∈ D ⇔ (α − β)z − (α − β)z + αβ − αβ = 0 ⇔ α z + z β + βα ∈ R.

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Le plan affine

I.8 Applications affines du plan


On rappelle que le plan P est muni du repère orthonormé direct “canonique” (O, e1 , e2 ).
Dans cette section, ce repère pourrait en fait être un repère cartésien quelconque du plan.
– Applications affines et linéaires dans le plan
Une application f : M (x, y) 7→ M 0 (x0 , y 0 ) est dite affine s’il existe des réels a, b, x0 , c, d, y0
 0
x = ax + by + x0
tels que : ∀ M (x, y) ∈ P, .
y 0 = cx + dy + y0
Les coefficients a, b, x0 , c, d, y0 sont définis de façon unique. Par exemple O0 (x0 , y0 ) = f (O).
 0
x = ax + by
Si f (O) = O, c’est-à-dire si pour tout M (x, y), on dit que f est linéaire.
y 0 = cx + dy
Les applications linéaires sont donc les applications affines qui conservent l’origine.
– Premiers exemples d’applications affines  0
x0 = x0 x = x + x0
 Les applications constantes : et les translations :
y 0 = y0 y 0 = y + y0
 Les homothéties : soit h l’homothétie de centre Ω = (xΩ , yΩ ) et de rapport λ 6= 0.
 0
0 −−→ x = xΩ + λ(x − xΩ ) = λx + (1 − λ)xΩ
Elle est définie par M = Ω + λΩM donc par
y 0 = yΩ + λ(y − yΩ ) = λy + (1 − λ)yΩ
– Quelques propriétés des applications affines
 La composée de deux applications affines est encore une application
affine.

 0
x = ax + by + x0 a b
 L’application affine f : est bijective ⇔ ∆ = 6= 0.
y 0 = cx + dy + y0 c d
La bijection réciproque f −1 est alors une application affine, et on trouve M (x, y) = f −1 (M 0 )

0 0 ax + by = x0 − x0
en fonction de (x , y ) en résolvant f : par rapport à (x, y).
cx + dy = y 0 − y0
 Soit f une application affine et F = {M ∈ P, f (M ) = M } ses points invariants.


Alors F = ∅ (ex : translations de vecteur 6= 0 ) ou F se réduit à un point (homothéties de
rapport 6= 1), ou F est une droite, ou F = P (si f = Id.)
 Soit f une application affine. Si A, B, C sont alignés, alors f (A), f (B), f (C) sont alignés.
On exprime cette situation en disant qu’une application affine conserve l’alignement.
 Soit f une application affine, et D une droite de P. Alors l’image f (D) est une droite ou
un point (c’est toujours une droite si f est bijective.)
Si les droites D et D0 sont parallèles, alors f (D) et f (D0 ) deux droites parallèles (ou deux
points) : on dit qu’une application affine conserve le parallélisme.
 Soit f une application affine, et A, B, C trois points non alignés.
L’application f est déterminée de manière unique par les images f (A), f (B), f (C).
 Soit f une application affine, et (Ak , λk )1≤k≤p des points pondérés de barycentre G.
Alors f (G) est le barycentre des points pondérés (f (Ak ), λk )1≤k≤p .
On exprime cette propriété en disant qu’une application affine conserve le barycentre.
De même l’image de l’enveloppe convexe des Ak est celle des f (Ak ).
Par exemple l’image du segment [A, B] est le segment [f (A), f (B)] et celle de la plaque
triangulaire ABC est la plaque triangulaire de sommets f (A), f (B), f (C).

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I.9 Projections, symétries, affinités


Soit D et ∆ deux droites non parallèles du plan. Soit α un nombre réel.
Pour tout point M , soit ∆M la droite passant par M et parallèle à ∆ :
– Soit p(M ) l’unique point d’intersection des droites D et ∆M .
L’application M 7→ p(M ) est appelée projection sur D, parallèlement à ∆.
– Soit s(M ) le symétrique du point M par rapport au point p(M ).
L’application M 7→ s(M ) est appelée symétrie par rapport à D, parallèlement à ∆.
−−−−−→
– Soit fα (M ) le point défini par f (M ) = p(M ) + α p(M )M .
L’application M 7→ f (M ) est appelé affinité de base D, de direction ∆, de rapport α.
Exemple
On a représenté ici les droites D, ∆, ∆M , ainsi que les points
M , p(M ), s(M ) et fα (M ) (avec par exemple α = 3/2.)
Si α = 0, alors fα est la projection p.
Si α = 1, alors fα est l’application identité.
Si α = −1, alors fα est la symétrie s.
Les applications p, s et fα sont des applications affines.
Tous les points de D sont invariants par p, s et fα .
Dans le “parallèlement à” de p, s et fα , seule compte la di-
rection de ∆ (on parlera souvent de projection ou de symétrie
parallèlement à une droite vectorielle ou un vecteur.)
Propriétés
Avec les notations ci-dessus :
– La projection p est une application affine. La droite D est l’ensemble de ses points invariants.
On a l’égalité p ◦ p = p.
Réciproquement, soit q une application affine telle que q ◦q = q. Alors ou bien q est constante,
ou bien c’est l’identité, ou bien c’est la projection sur une droite affine D parallèlement à une
droite vectorielle ∆ : on trouve D en cherchant les points invariants de q, et ∆ en formant le
−−−−−→
vecteur M q(M ) pour tout point M qui n’est pas sur D.
– La symétrie s est une application affine. La droite D est l’ensemble de ses points invariants.
On a s ◦ s = Id. L’application s est donc involutive (autrement dit s−1 = s.)
Réciproquement, soit σ une application affine telle que σ ◦ σ = Id. Alors ou bien σ est la
symétrie par rapport à un point (homothétie de rapport −1), ou bien σ = Id, ou bien c’est
une symétrie par rapport à une droite affine D parallèlement à une droite vectorielle ∆ : on
−−−−−→
trouve D en cherchant les points invariants de σ, et ∆ en formant le vecteur M σ(M ) pour
tout point M qui n’est pas sur D.
Pour tout M de P, on a les relations p(M ) = 21 (s(M ) + M ) ou encore s(M ) = 2p(M ) − M .
– Les affinités fα sont des applications affines.
Pour tout point M de P, on a fα (M ) = αM + (1 − α)p(M ).
Le point fα (M ) est donc le barycentre des points (M, α) et (p(M ), 1 − α).

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Géométrie du plan
Le plan affine euclidien orienté

I.10 Applications affines et nombres complexes.



X = ax + by + x0
Soit f : m(x, y) 7→ M (X, Y ) une application affine définie par le système .
 Y = cx + dy + y0
z = x + iy
Soit les affixes de m et M . Posons z0 = x0 + iy0 .
Z = X + iY
On constate que, pour tout point M (x, y) :
Z = X + iY = ax + by + x0 + i(cx + dy + y0 ) = (a + ic)x + (b + id)y + z0
a + ic b + id
= (z + z) + (z − z) + z0 = ωz + ω 0 z + z0
2 2i
Réciproquement, soit f : m(z) 7→ M (Z) du application du plan dans lui-même définie par une
relation du type Z = ωz + ω 0 z + z0 , avec (ω, ω 0 , z0 ) dans C3 .
x, y, Y, Z, x0 , y0 ∈ R
  
z = x + iy ω = α + iβ
En notant , z0 = x0 + iy0 et , avec :
Z = X + iY 0
ω = α + iβ 0 0
α, β, α0 , β 0 ∈ R
On trouve X + iY = (α + iβ)(x + iy) + (α0 + iβ 0 )(x − iy) + x0 + iy0 .
a = α + α0 c = β + β0
  
X = ax + by + x0
Ainsi avec et .
Y = cx + dy + y0 b = β0 − β b = α − α0
On voit que l’application f est affine. On peut donc énoncer :
Proposition
Une application f : m(z) 7→ M (Z) est affine si et seulement s’il existe ω, ω 0 et z0 dans C
tels que, pour tout z de C on ait l’égalité Z = ωz + ω 0 z + z0 .
Les complexes ω, ω 0 et z0 sont définis de manière unique pour chaque application f .

Quelques exemples
(Les déplacements, antidéplacements et similitudes seront étudiés plus loin dans ce chapitre.)
– Les applications linéaires f : m(z) 7→ M (Z) = ωz + ω 0 z, (ω, ω 0 ) ∈ C2 .
– Les applications constantes f : m(z) 7→ M (Z = z0 ).
– Les dilatations f : m(z) 7→ M (Z = λz + z0 ), avec λ dans R∗ .
Si λ = 1 c’est une translation, sinon c’est une homothétie de rapport λ.
L’application f : m(z) → M (Z = −z + z0 ) est la symétrie par rapport au point A(z0 /2).
– Les déplacements f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec |ω| = 1.
Si a = 1, on retrouve les translations, sinon ce sont des rotations (un point fixe unique.)
L’application f : m(z) 7→ M (Z = eiθ z) est la rotation de centre 0 et d’angle θ.
– Les antidéplacements f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec |ω| = 1.
f : m(z) 7→ M (Z = z) est la symétrie par rapport à (O, e1 ), parallèlement à (O, e2 ).
f : m(z) 7→ M (Z = −z) est la symétrie par rapport à (O, e2 ), parallèlement à (O, e1 )
– Les similitudes directes f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec ω ∈ C∗ .
f : m(z) → M (Z = ωz), avec ω ∈ C∗ , est la composée commutative de l’homothétie h de
centre O et de rapport | ω | et de la rotation r de centre O et d’angle arg(ω) (2π).
– Les similitudes indirectes f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec ω ∈ C∗ .

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Géométrie du plan
Le plan affine euclidien orienté

II Le plan affine euclidien orienté


II.1 Produit scalaire
Le plan affine P est identifié à l’ensemble C des nombres complexes, et on se place dans le
repère canonique (O, e1 , e2 ) (les affixes de O, e1 , e2 sont respectivement 0, 1, i.)
Le produit scalaire des vecteurs u(x, y) et u0 (x0 , y 0 ) est (u | v) = xx0 + yy 0 .
On le note parfois < u, v > ou u · v.
Propriétés
Pour tous vecteurs u, v, w et pour tous réels α, β, on a les propriétés suivantes :
• (u | v) = (v | u),


(u | u) ≥ 0, et (u | u) = 0 ⇔ u = 0 .
• (u | αv + βw) = α (u | v) + β (u | w) et (αu + βv | w) = α (u | w) + β (v | w).
Orthogonalité.
– On dit que les vecteurs u et v sont orthogonaux si (u | v) = 0.


– Le vecteur nul 0 est le seul à être orthogonal à lui-même, donc à tous les vecteurs du plan.
– Si le vecteur u(a, b) est non nul, l’ensemble des vecteurs orthogonaux à u est la droite vecto-
rielle engendrée par le vecteur v(−b, a).

Produit scalaire et nombres complexes.


– Soient u, v deux vecteurs d’affixes respectifs z, z 0 . Alors (u | u0 ) = Re (zz 0 ) = 12 (z z 0 + z 0 z).
– Soient A, B, C trois points distincts du plan, d’affixes a, b, c.
−→ −→ π b−a
AB et AC sont orthogonaux ⇔ arg(b − a) = arg(c − a) + (π) ⇔ est imaginaire pur.
2 c−a

II.2 Norme euclidienne dans le plan


p p
La norme euclidienne du vecteur u(x, y) est kuk = (u | u) = x2 + y 2 .
Propriétés


– Pour tout vecteur u, pour tout réel λ : kuk ≥ 0, kuk = 0 ⇔ u = 0 et kλuk = |λ| kuk.
– Pour tous vecteurs u, v, on a |(u | v)| ≤ kuk kvk (inégalité de Cauchy-Schwarz).
Il y a égalité |(u | v)| ≤ kuk kvk si et seulement si u et v sont colinéaires.
– Pour tous vecteurs u, v, on a l’inégalité triangulaire : ku + vk ≤ kuk + kvk.
On peut compléter cette inégalité par : | kuk − kvk | ≤ ku ± vk.
– Un vecteur u est dit unitaire (ou encore normé) si kuk = 1.
Cela équivaut à l’existence de θ (unique modulo 2π) tel que u = (cos θ, sin θ).

− v
Si v 6= 0 , les vecteurs ± kvk sont unitaires, et ce sont les seuls de la droite Rv.
Relations diverses
– Pour tous vecteurs u, v et tous scalaires α, β : kαu + βvk2 = α2 kuk2 + 2αβ (u | v) + β 2 kvk2 .
– En particulier ku + vk2 = kuk2 + 2 (u | v) + kvk2 , et ku − vk2 = kuk2 − 2 (u | v) + kvk2 .
– On a également : (u | v) = 12 ku + vk2 − kuk2 − kvk2 = 41 ku + vk2 − ku − vk2 .
 

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Le plan affine euclidien orienté

II.3 Projections et symétries orthogonales


– Deux droites sont dites orthogonales si elles ont des vecteurs directeurs orthogonaux.
Les droites D : ax + by = c et D0 = a0 x + b0 y = c0 sont orthogonales ⇔ aa0 + bb0 = 0.
Les droites D : y = αx + β et D0 : y = α0 x + β 0 sont orthogonales ⇔ αα0 = −1.
– Toutes les droites affines orthogonales à une droite affine D sont parallèles entre elles.
On peut donc parler de la droite vectorielle orthogonale à une droite affine donnée D.
– Soit D une droite affine du plan. On appelle projection orthogonale sur D la projection du
plan sur D parallèlement à la droite vectorielle orthogonale à D.
On définit pareillement la symétrie orthogonale (ou encore réflexion) par rapport à D.
Expression d’une projection ou d’une symétrie orthogonale.
– Soit D la droite passant par A(x0 , y0 ) et dirigée par le vecteur unitaire u.
−−→
La projection orthogonale H de M sur D s’obtient en écrivant H = A + (AM | u) u.
Le symétrique orthogonal M 0 de M par rapport à D est M 0 = 2H − M . −−→
(AM | u)
Si u n’est pas unitaire, la projection orthogonale H de M s’écrit H = A + u.
kuk2
– Soit D la droite passant par A(x0 , y0 ) et orthogonale au vecteur unitaire v.
−−→
La projection orthogonale H de M sur D s’obtient en écrivant H = M − (AM | v) v.
−−→
Le symétrique orthogonal M 0 de M par rapport à D est M 0 = 2H − M = M − 2(AM | v) v.
−−→
L’affinité de base D, de direction v et de rapport α est : M 7→ M + (α − 1)(AM | v) v.
−−→
(AM | v)
Remarque : si v n’est pas unitaire, alors H = M − v.
kvk2

II.4 Distance dans le plan euclidien


−→ p
La distance entre les points A(x, y) et B(x0 , y 0 ) est d(A, B) = kABk = (x0 − x)2 + (y 0 − y)2 .
Si aucune confusion de notation n’est à craindre, on note souvent AB plutôt que d(A, B).
d(A, B) = d(B, A) ; d(A, B) ≥ 0 ; d(A, B) = 0 ⇔ A = B

– Pour tous points A, B, C :
d(A, B) ≤ d(A, C) + d(C, B) (inégalité triangulaire)
– On a : d(A, B) ≤ d(A, C) + d(C, B) (égalité ⇔ C appartient au segment [A, B].)
– Pour tous points A, B et tout vecteur u, on a d(tu (A), tu (B)) = d(A, B).
On exprime cette propriété en disant que la distance est invariante par translation.
– Pour tous vecteurs u, v, on a : ku + vk2 + ku − vk2 = 2 kuk2 + kvk2 .


On en déduit que si ABCD est un parallélogramme, AC 2 +BD2 = AB 2 +BC 2 +CD2 +DA2 .


Autrement dit : la somme des carrés des longueurs des diagonales d’un parallélogramme est
égale à la somme des longueurs des carrés des cotés.
– Pour tous vecteurs u et v, on a (u | v) = 0 ⇔ ku + vk2 = kuk2 + kvk2 .
−→ −→ −−→
Ou encore : le triangle ABC est rectangle en A ⇔ kABk2 + kACk2 = kBCk2 .
– Soient A, B deux points distincts du plan. La médiatrice du segment [A, B] est la droite
−→
passant par le milieu I de ce segment et orthogonale au vecteur AB.
C’est aussi l’ensemble des points équidistants de A et de B.

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Distance d’un point à une droite


– Soit M un point et D une droite du plan.
On appelle distance de M à D le réel d(M, D) = inf {d(M, A), A ∈ D}. Cette borne inférieure
est un minimum, atteinte uniquement en la projection orthogonale H de M sur D.
– La projection orthogonale H de M sur D est donc le point de D le plus “proche” de M .
−−→ −−→
Pour tout point A de D, on a : kAM k2 = kAHk2 + d(M, D)2 .
– Soit v un vecteur normal à la droite D passant par A. −−→
| (v | AM ) |
Pour tout point M du plan, la distance de M à la droite D est égale à d(M, D) = .
kvk
Soit ax + by + c = 0 l’équation de D dans le repère canonique.
|ax0 + by0 + c|
Alors la distance du point M (x0 , y0 ) à la droite D est d(M, D) = √ .
a2 + b2

II.5 Bases et repères orthonormés directs ou indirects


On rappelle que le plan affine P est identifié à l’ensemble C des nombres complexes, et qu’on
se place dans le repère canonique (O, e1 , e2 ) (les affixes de O, e1 , e2 sont respectivement 0, 1, i.)
Bases et repères orthonormés
– Si deux vecteurs u, v du plan sont orthogonaux et non nuls, alors ils sont linéairement
indépendants. Ils forment donc une base du plan (dite base orthogonale.)
– On dit que u, v forment une base orthonormée du plan s’ils sont unitaires et orthogonaux.
u = cos θ e1 + sin θ e2

Cela équivaut à l’existence de θ et de ε = ±1 tels que
v = ε(− sin θ e1 + cos θ e2 )
Pour tout point Ω, on dit alors que (Ω, u, v) est un repère orthonormé du plan.
– Soit u, v une base orthonormée du plan. Pour tout vecteur w, on a w = (w | u) u + (w | v) v.
Autrement dit, les coordonnées d’un vecteur dans une base orthonormée sont les produits
scalaires de ce vecteur avec les vecteurs de la base.
– Soit u, v une base orthonormée du plan. Soient w = xu + yv et w0 = x0 u + y 0 v.
p
Alors (w | w0 ) = xx0 + yy 0 et kwk = x2 + y 2 .
Autrement dit, dans toute base orthonormée, les formules donnant le produit scalaire et la
norme en fonction des coordonnées sont les mêmes que dans la base canonique.
Repères orthonormés directs 
u = cos θ e1 + sin θ e2
– Les bases orthonormés u, v qui s’écrivent sont dites directes.
 v = − sin θ e1 + cos θ e2
u = cos θ e1 + sin θ e2
– Les bases sont dites orthonormés indirectes.
v = sin θ e1 − cos θ e2
– En fonction de u, v, un repère orthonormé (Ω, u, v) est alors dit direct ou indirect.
– Si u = (a, b) est unitaire, le seul vecteur v tel que u, v soit orthonormée directe est v = (−b, a).
On dit que v est le vecteur directement orthogonal à u.
– On note souvent u(θ) le vecteur de coordonnées (cos θ, sin θ) dans la base canonique.
Le vecteur directement orthogonal à u(θ) est v(θ) = (− sin θ, cos θ) = u(θ + π2 ).

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Changement de repère orthonormé direct 


ε1 = cos θ e1 + sin θ e2 −→
– Soit (Ω, u, v) un repère orthonormé direct où et OΩ = x0 e1 + y0 e2 .
ε2 = − sin θ e1 + cos θ e2
Soit M un point quelconque du plan de coordonnées (x, y) dans le repère canonique (0, e1 , e2 )
et de coordonnées (X, Y ) dans le repère (Ω, ε1 , ε2 ).
−−→ −→ −−→
– On a les égalités : xe1 + ye2 = OM = OΩ + ΩM = x0 e1 + y0 e2 + Xε1 + Y ε2 .
Ainsi (x − x0 )e1 + (y − y0 )e2 = Xε1 + Y ε2 = X(cos θ e1 + sin θ e2 ) + Y (− sin θ e1 + cos θ e2 ).
X cos θ − Y sin θ = x − x0 X = (x − x0 ) cos θ + (y − y0 ) sin θ
 
On en déduit puis
X sin θ + Y cos θ = y − y0 Y = −(x − x0 ) sin θ + (y − y0 ) cos θ
– Ces formules de changement de repère peuvent aussi être obtenues de la manière suivante :
( −−→ −−→ −−→
−−→ X = (ΩM | ε1 ) = (ΩM | e1 ) cos θ + (ΩM | e2 ) sin θ
ΩM = Xε1 + Y ε2 ⇒ −−→ −−→ −−→
Y = (ΩM | ε2 ) = −(ΩM | e1 ) sin θ + (ΩM | e2 ) cos θ
( −−→
−−→ (ΩM | e1 ) = x − x0
Et on termine avec ΩM = (x − x0 )e1 + (y − y0 )e2 donc −−→
(ΩM | e2 ) = y − y0
– Avec les notations précédentes, supposons qu’on passe du repère (O, e1 , e2 ) au repère (O, ε1 , ε2 ).

X = x cos θ + y sin θ
Les formules de changement de repère se simplifient en :
Y = −x sin θ + y cos θ
Par exemple si le nouveau repère (O, ε1 , ε2 ) se déduit de (O, e1 , e2 ) par rotation de centre O
 ε1 = √1 (e1 + e2 )  X = √1 (x + y)
 
π 2 2
et d’angle 4 , c’est-à-dire si , alors
 ε2 = √1 (−e1 + e2 )  Y = √1 (−x + y)
2 2
Déterminant dans une base orthonormée directe 
ε1 = cos θ e1 + sin θ e2
– Soit ε1 , ε2 une base orthonormée directe du plan, avec
ε2 = − sin θ e1 + cos θ e2
Soient u, v deux vecteurs quelconques, de composantes respectives (x, y), (x0 , y 0 ) dans la base
canonique (e1 , e2 ), et de composantes (X, Y ), (X 0 , Y 0 ) dans (ε1 , ε2 ).
X X0

La quantité = XY 0 − X 0 Y est appelée déterminant de u, v dans la base ε1 , ε2 .
Y Y0
 0
X = x0 cos θ + y 0 sin θ

X = x cos θ + y sin θ
On sait que et .
Y = −x sin θ + y cos θ Y 0 = −x0 sin θ + y 0 cos θ
X X 0 x x0

0 0 0 0
Il en résulte XY − X Y = x y − x y c’est-à-dire =
0
.
0
Y Y y y
Le déterminant de deux vecteurs u, v est donc le même dans toute base orthonormée directe.
Il sera noté det(u, v) sans préciser dans quelle base orthonormée directe il est calculé.
– Pour tous vecteurs u, v, on a l’égalité : (u | v)2 + det(u, v)2 = kuk2 kvk2 .
Plaçons nous par exemple dans la base canonique (e1 , e2 ), avec u = xe1 +ye2 et v = x0 e1 +y 0 e2 .
On a : (u | v)2 + det(u, v)2 = (xx0 + yy 0 )2 + (xy 0 − x0 y)2 = (x2 + y 2 )(x02 + y 02 ) = kuk2 kvk2 .
−→ −→
– Soit ABDC un parallélogramme du plan. Son aire est égale à | det(AB, AC)|.
−→ −→
Celle du triangle ABC est 21 | det(AB, AC)|.

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Géométrie du plan
Le plan affine euclidien orienté

II.6 Mesures d’angles dans le plan orienté


On se place dans le plan affine euclidien rapporté au repère orthonormé canonique (O, e1 , e2 ).
On rappelle que le déterminant de deux vecteurs est le même quelque soit la base orthonormée
directe dans laquelle il est calculé.
Mesure de l’angle de deux vecteurs
Soient u, v deux vecteurs non nuls du plan. On sait que (u | v)2 + det(u, v)2 = kuk2 kvk2 .
(u | v) det(u, v)
Il existe donc un unique réel θ (modulo 2π) tel que cos θ = et sin θ = .
kuk kvk kuk kvk
On note (u,[ v) = θ (2π), et on dit que θ est une mesure de l’angle (u, v).

Interprétation avec les nombres complexes


[
Soient u, v deux vecteurs non nuls, d’affixes a, b. Alors (u, v) = arg(b) − arg(a) (2π).
[
Remarque : cette égalité aurait pu être prise comme définition de (u, v).

Quelques propriétés (
[
(u, v) = 0 (2π) ⇔ ∃ λ > 0, v = λu
– Cas particuliers :
[
(u, v) = π (2π) ⇔ ∃ λ < 0, v = λu
[
On note (u, v) = ϕ (π) pour exprimer que (u, [ [
v) = ϕ (2π) ou (u, v) = ϕ + π (2π).
[
Par exemple : u, v sont liés ⇔ (u, [
v) = 0 (π). Ils sont orthogonaux ⇔ (u, v) = π (π). 2
[
– Relation de Chasles : (u, \
v) = (u, \
w) + (w, v) (2π).
[
– Si (u, [
v) = θ (2π). Alors : (v, \
u) = −θ (2π), (−u, \
v) = θ + π (2π), (−u, −v) = θ (2π)

– Soient A, B, C trois points distincts du plan.


−→\ −→ −→
\ −−→ −−→
\ −→
On a l’égalité (AB, AC) + (CA, CB) + (BC, BA) = π (2π).
La somme des mesures des angles “intérieurs” à un triangle est donc égale à π (2π).
Il y a une démonstration très visuelle, illustrée ci-dessous.
−→
Les points B 0 , C 0 se déduisent de B et C par la translation de vecteur AB.
−→\ −→ −→\ −−→ −−→
\ −→
Posons (AB, AC) = θ (2π), (CA, CB) = ϕ (2π) et (BC, BA) = ψ (2π).
−−→
\ −−→ −−\ → −→
On a θ = (BB 0 , BC 0 ) et ψ = (B 0 C 0 , BA).
−−→
\ −−→ −−→
\ −−→
On a ϕ = (C 0 B, C 0 B 0 ) = (BC 0 , B 0 C 0 ).
−−\ → −→
Ainsi θ + ϕ + ψ = (BB 0 , BA) = π (2π)

Angles de deux droites affines


Soient D1 , D2 deux droites affines, dirigées respectivement par les vecteurs u1 et u2 .
\
Si (u \ \
1 , u2 ) = θ (2π), on pose alors (D1 , D2 ) = (u1 , u2 ) (π).
La mesure de cet angle doit être calculée “modulo π” pour qu’elle soit indépendante du choix
des vecteurs directeurs sur les droites D1 et D2 .

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Géométrie du plan
Quelques transformations du plan

Propriétés des angles de droites


\ \ π
– On a (D 1 , D2 ) = 0 (π) ⇔ D1 k D2 , et (D 1 , D2 ) = 2 (π) ⇔ D1 ⊥D2 .

\
– Si ∆1 ⊥D1 et ∆2 ⊥D2 , alors (∆ \
1 , ∆2 ) = (D1 , D2 ) (π) (voir figure ci-dessous.)

– Soient D1 et D2 deux droites affines concourantes en Ω.


\
Il existe deux droites ∆ passant par Ω et telles que (D \
1 , D2 ) = 2(D1 , ∆) (π).
Ces deux droites ∆1 et ∆2 sont orthogonales en Ω, et appelées bissectrices du couple (D1 , D2 ).
La réunion de ∆1 et ∆2 est égale à l’ensemble des points équidistants de D1 et D2 .

– On appelle angle polaire d’une droite D l’angle (Ox, \ D), où Ox est la droite passant par O
et dirigée par le vecteur e1 (l’axe des réels.) Si la droite D n’est pas parallèle à la droite Oy
(passant par O et dirigée par e2 ), son équation est de la forme y = mx + y0 . Alors l’angle
polaire de D est le réel θ défini modulo π par tan θ = m.

0 y = mx + y0
– Soient D et D deux droites d’équation . On sait D⊥D0 ⇔ mm0 = −1.
y = m0 x + y00
0 \ 0
m0 − m
Supposons mm 6= −1. Alors (D, D ) = θ (π) est donné par tan θ = .
1 + mm0
Équation normale d’une droite affine
Soit D une droite affine du plan.
Soit ∆ la perpendiculaire à D passant par O.
Soit H(h cos θ, h sin θ) le point d’intersection de D et de ∆.
Alors une équation de D est x cos θ + y sin θ = h.
On dit que c’est l’équation normale de D.

III Quelques transformations du plan


Soit f une application, associant le point M d’affixe Z au point m d’affixe z.
On sait que f est affine s’il existe u, v, w dans C tels que Z = uz + vz + w pour tout z de C.
On connait des exemples simples : applications constantes, translations, homothéties.
On va maintenant considérer :
– Les isométries du plan (déplacements ou antidéplacements.)
– Les similitudes du plan (directes ou indirectes.)
– L’application f : m(z) 7→ M (Z = 1/z) (ce n’est pas une application affine.)

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Quelques transformations du plan

III.1 Déplacements du plan


Soit f : m(z) 7→ M (Z) la rotation affine de centre Ω(ω) et d’angle θ (2π).
Pour tout z de C, on a Z − ω = eiθ (z − ω) donc Z = az + b avec a = eiθ et b = ω(1 − eiθ ).
Réciproquement, soit f : m(z) 7→ M (Z = az + b), avec (a, b) dans C2 et |a| = 1.
– Si a = 1, l’application f est la translation de vecteur b.
b
– Si a 6= 1, il y a un point fixe unique ω défini par ω = aω + b donc ω = .
1−a
On a alors Z = az + b ⇔ Z − ω = a(z − ω).
En posant a = eiθ , avec θ 6= 0 (2π), on trouve la rotation de centre ω d’angle θ (2π).
Les applications f : m(z) 7→ M (Z = az + b), avec |a| = 1 (les rotations et les translations)
sont appelées des déplacements du plan (ou encore des isométries directes) parce qu’elles
conservent les distances et l’orientation.
Exemple :
Considérons l’application z 7→ f (z) = iz + 2.
C’est un déplacement de C.
On a ω = iω + 2 ⇔ ω = 1 + i.
L’application f est donc la rotation
de centre ω et d’angle arg i = π2 (2π).

III.2 Symétries et projections orthogonales


Voici la représentation m(z) 7→ M (Z) de quelques applications simples :
– La projection orthogonale sur Ox est donnée par Z = Re (z) = 21 (z + z).
– La projection orthogonale sur Oy est donnée par Z = Im (z) = 21 (z − z).
– La symétrie orthogonale par rapport à Ox est donnée par Z = z.
– La symétrie orthogonale par rapport à Oy est donnée par Z = −z.
Symétrie orthogonale par rapport à une droite passant par O
Soit D la droite vectorielle d’angle polaire θ (π).
– La symétrie orthogonale par rapport à D associe au
point m(z) le point M d’affixe Z = e2iθ z.
Pour s’en rendre compte, il suffit de considérer les
points p et P d’affixes respectifs ze−iθ et Ze−iθ (et qui
sont donc les images de m et de M dans la rotation
de centre 0 et d’angle −θ.)
Ces deux points sont symétriques par rapport à Ox.
On en déduit Ze−iθ = ze−iθ donc Z = e2iθ z.
– La projection orthogonale sur D associe au point m(z)
le point H d’affixe 21 (z + e2iθ z).
En effet H est le milieu du segment [m, M ].

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Symétrie orthogonale par rapport à une droite quelconque


Soit D la droite affine passant par Ω(ω) et d’angle polaire θ.
Soit s la symétrie orthogonale par rapport à la droite D.
L’application s est définie par m(z) 7→ M (Z = e2iθ z + z0 ), avec z0 = ω − e2iθ ω.
On trouve z0 en utilisant la translation amenant Ω à l’origine. Cela permet en effet de se
ramener au cas d’une droite passant O (voir ci-dessous.)
– Soit p la projection orthogonale sur la droite D.
Avec les notations précédentes, elle est définie par m(z) 7→ H(Z) = 12 (z + e2iθ z + z0 ).
– La figure ci-dessous illustre comment retrouver l’expression (en termes d’affixes) de la
symétrie orthogonale par rapport à (ou de la projection orthogonale sur) la droite D
passant par Ω(ω) et d’angle polaire θ.
Soit M (Z) le symétrique orthogonal
de m(z) par rapport à D.
−→
La translation de vecteur ΩO amène
les points m et Z en les points m0 et
M 0 d’affixes z 0 = z −ω et Z 0 = Z −ω.
Cette translation transforme la
droite D en la droite D0 passant par
l’origine et d’angle polaire θ.
La rotation de centre 0 et d’angle −θ
transforme m0 , M 0 en les points p, P
d’affixes conjugués z 0 e−iθ et Z 0 e−iθ .
On termine en écrivant :
Z 0 e−iθ = z 0 eiθ ⇒ Z −ω = (z − ω)e2iθ .
Finalement : Z = e2iθ z + ω − e2iθ ω.

III.3 Antidéplacements du plan

D’après ce qui précède, on sait que toute symétrie orthogonale par rapport à une droite du
plan associe au point m(z) le point M (Z = az + b), avec |a| = 1.
Réciproquement on se donne f : m(z) 7→ M (Z) = az + b, avec |a| = 1. Posons a = e2iθ .
On va constater que f = t ◦ s = s ◦ t où s est la symétrie orthogonale par rapport à une
droite D d’angle polaire θ et où t est une translation parallèle à cette droite.
Soit B(b) l’image de l’origine par l’application f .
Si cette décomposition de f existe, la droite D est
nécessairement la droite d’angle θ passant par le
milieu Ω de [O, B], d’affixe ω = b/2.
Le vecteur de la translation est nécessairement égal
−→
à OU , où U la projection orthogonale de B sur la
droite passant par O et d’angle polaire θ.
Son affixe est u = 12 (b + e2iθ b) = 21 (b + ab).

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Géométrie du plan
Quelques transformations du plan

Avec les notations précédentes, on considère donc la symétrie orthogonale s par rapport à la
droite D passant par Ω et d’angle polaire θ.
On sait que s est définie par z 7→ z 0 = e2iθ z + ω − e2iθ ω = az + 12 (b − ab).
– L’application s ◦ f est alors définie par :
z 7→ aZ + 12 (b − ab) = a(az + b) + 21 (b − ab) = z + 12 (b + ab) = z + u.
– De même l’application f ◦ s est définie par :
   
z 7→ az 0 + b = a az + 12 (b − ab) + b = a az + 12 (b − ab) + b = z + 21 (b + ab) = z + u.
– Ainsi f ◦ s = s ◦ f = t, où t est la translation de vecteur u.
En utilisant s ◦ s = Id, il en résulte f = t ◦ s = s ◦ t.
L’application f est donc la composée (commutative) de la symétrie orthogonale s par
rapport à une droite D et d’une translation t de vecteur u parallèle à cette droite.
Si u = 0 (donc si b + ab = 0) l’application f se réduit à la symétrie orthogonale s (et
l’ensemble de ses points invariants est la droite D.)
Si b + ab = 0, l’application f ne possède pas de point invariant.
– Remarque : puisque f = t ◦ s = s ◦ t, on a f ◦ f = (t ◦ s) ◦ (s ◦ t) = t ◦ (s ◦ s) ◦ t = t ◦ t.
L’application f ◦ f est donc la translation de vecteur 2u.
On trouve donc 2u en calculant l’image de l’origine par f ◦ f .
Conclusion : on a caractérisé les applications f : m(z) 7→ M (Z = az + b), avec |a| = 1.
On les appelle des antidéplacements (ou isométries indirectes) du plan (ces applications
conservent les distances, mais inversent l’orientation à cause de la symétrie axiale.)
Exemple :

Considérons l’application f : m(z) 7→ M (Z = iz + 2).


C’est un antidéplacement du plan.
L’application f envoie m(0) sur M (Z = 2),
et elle envoie M (2) sur M 0 (2(1 + i)).
f est donc la composée de la translation t
de vecteur 1 + i et de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par 1 et dirigée par 1 + i.
III.4 Similitudes du plan
Soit f une application du plan dans lui-même, définie par m(z) 7→ M (Z).
– On dit que f est une similitude directe si ∃ (a, b) ∈ C∗ × C, ∀ z ∈ C, Z = az + b.
– On dit que f est une similitude indirecte si ∃ (a, b) ∈ C∗ × C, ∀ z ∈ C, Z = az + b.
Les déplacements sont des cas particuliers de similitudes directes, et les antidéplacements
sont des cas particuliers de similitudes indirectes (dans les deux cas en choisissant |a| = 1.)
Dans le cas général (a 6= 0), soit M (Z), M 0 (Z 0 ) les images de deux points m(z), m0 (z 0 ).
On constate que |Z 0 − Z| = |a| |z 0 − z|, c’est-à-dire d(M, M 0 ) = |a| d(m, m0 ). L’application f
multiplie donc les distances par le facteur constant |a|. On exprime cette situation en disant
que f est une similitude de rapport |a|.
Les isométries du plan sont donc les similitudes de rapport 1.

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Similitudes directes
Soit f : m(z) 7→ M (Z = az + b) une similitude directe, avec a 6= 0.
– Si a = 1, l’application f est la translation de vecteur d’affixe b.
b
– Si a 6= 1, l’application f possède un point invariant unique Ω d’affixe ω = .
1−a
d(Ω, M ) = |a| d(Ω, m)

On a alors Z − ω = a(z − ω), qui équivaut à −−→
\ −−→
(Ωm, ΩM ) = arg a (2π)
Autrement dit f = r ◦ h = h ◦ r, où r est la rotation de centre Ω et d’angle arg a, et où h
est l’homothétie de centre Ω et de rapport | a |.
On dit que f est la similitude directe de centre Ω, de rapport | a | et d’angle arg a (2π).
– Remarques :
Si a est réel (avec a 6= 1), f est l’homothétie de centre Ω et de rapport a.
Si | a | = 1 (avec a 6= 1), f est la rotation de centre Ω et d’angle arg a (2π).
– Exemple :
Considérons l’application f : m(z) 7→ M (Z = 2iz + 2 + i).
C’est une similitude directe de C.
On a ω = f (ω) ⇔ ω = i.
L’application f est la composée de la rotation r
de centre Ω(i) et d’angle arg(2i) = π2 (2π) et de
l’homothétie h de centre Ω(i) et de rapport |2i| = 2.

Similitudes indirectes
Soit f : m(z) 7→ M (Z = az + b) une similitude indirecte, avec a 6= 0.
– Si |a| = 1, alors f est un antidéplacement (situation étudiée précédemment.)
– Si |a| =
6 1, alors f possède possède un point fixe unique Ω d’affixe ω.
ab + b
En effet z = az + b ⇒ z = a(az + b) + b = |a|2 z + ab + b ⇒ z = ω avec ω = .
1 − |a|2
a(a b + b) ab + b
Réciproquement, avec cet ω : a ω + b = 2 +b = = ω.
1 − |a| 1 − |a|2
Posons a = ρe2iθ , avec ρ = |a| > 0.
Pour tout point m(z), on a Z = az + b et ω = aω + b donc Z − ω = ρe2iθ (z − ω).
On en déduit que f = h ◦ s = s ◦ h, où h est l’homothétie de centre Ω et de rapport ρ et s
est la symétrie orthogonale par rapport à la droite passant par Ω et d’angle polaire θ.
– Exemple :
Soit f : m(z) 7→ M (Z = 2iz + 2 − i).
On a ω = f (ω) ⇔ ω = −i.
f est la composée de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par −i et
d’angle polaire 12 arg(2i) = π4 (2π)
et de l’homothétie h de centre −i
et de rapport |2i| = 2.
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III.5 Propriétés diverses


Composition de réflexions
Rappel : dans le plan, une réflexion est une symétrie orthogonale par rapport à une droite.
Soient s et s0 les réflexions par rapport aux droites affines D et D0 .
– Si D k D0 , alors s0 ◦ s est une translation de vecteur orthogonal à la direction de D, D0 .
– Sinon s0 ◦ s est la rotation r de centre Ω = D ∩ D d’angle 2(D, \ D0 ) (2π).
A gauche s0 ◦ s = tv avec v = 2u. A droite s0 ◦ s = r(ϕ) avec ϕ = 2(D,
\ D0 ) (2π).

Réciproquement : toute translation (resp. toute rotation de centre Ω) est la composée s0 ◦ s


de deux réflexions par rapport à deux droites D, D0 parallèles (resp. concourantes en Ω). On
peut choisir arbitrairement D ou D0 , l’autre étant alors définie de manière unique.
Cas particulier : la symétrie par rapport à un point Ω est la composée des réflexions par
rapport à deux droites quelconques orthogonales en Ω.
Toute isométrie est une réflexion ou la composée de deux réflexions (si c’est une rotation ou
une translation) ou de trois réflexions (si c’est un antidéplacement sans point invariant, donc
la composée d’une réflexion d’axe D et d’une translation de vecteur non nul parallèle à D.)
Similitudes et mesures d’angles
Soit f est une similitude du plan, et soit A, B, C trois points distincts.
−−−−−−→ \ −−−−−−→ −→\ −→
On a (f (A)f (B), f (A)f (C)) = ε(AB, AC) (2π), avec ε = 1 si f est directe, ε = −1 sinon.
Ainsi les similitudes directes conservent les angles, les autres les changent en leur opposé.
Représentation analytique des similitudes
Dans le repère canonique, les similitudes directes (resp. indirectes) sont représentées par les
 0  0
x = ax − by + x0 x = ax + by + x0
systèmes (resp. )
y 0 = bx + ay + y0 y 0 = bx − ay + y0
Dans ces deux cas on suppose (a, b) 6= (0, 0) (sinon l’application est constante.)

Le rapport de la similitude est alors k = a2 + b2 .
Similitude directe définie par l’image d’un segment
Soient [A, B] et [A0 , B 0 ] deux segments du plan, non réduits à un point.
Il existe une unique similitude directe f telle que f (A) = A0 et f (B) = B 0 .
L’image du segment [A, B] est alors égale au segment [A0 , B 0 ].
−−→
\ −−→ d(A0 , B 0 )
L’angle de la similitude f est (AA0 , BB 0 ) (2π) et son rapport est égal à .
d(A, B)

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Quelques transformations du plan

III.6 La transformation z 7→ 1/z


Dans cette section, on note P ∗ le plan privé de l’origine 0.
Soit f l’application de P ∗ dans lui-même qui au point m(z) associe le point M (Z = 1/z).

Quelques propriétés
– L’application f est clairement une involution de P ∗ . Ainsi f −1 = f .
Les seuls points invariants par f sont les points d’affixe 1 et −1.
– Soit m(z) un point de P ∗ , avec z = ρeiθ , et ρ = |z| > 0. Soit M (Z) l’image de m par f .
1 1 1 \ −−→ \ −−→
On a Z = = e−iθ . Ainsi OM = et (Ox, OM ) = −(Ox, Om) (2π).
z ρ Om
– On constate que f échange l’intérieur et l’extérieur du cercle C de centre 0 et de rayon 1.
Si on la restreint à ce cercle, l’application f se réduit à la réflexion par rapport à Ox.

Images d’une droite ou d’un cercle


– Soit D une droite d’angle polaire θ, passant par O. Soit D∗ = D \ {0}.
Alors f (D∗ ) est la droite passant par 0 et d’angle polaire −θ (mais privée de O.)
Soit C un cercle centré à l’origine, de rayon r > 0.
Alors f (C) est le cercle de centre 0 et de rayon 1/r.
– Soit C le cercle centré en Ω(ω 6= 0), et de rayon r |ω|.
C est donc un cercle passant par l’origine. Soit C ∗ = C \ {O}.
Les points m de C ∗ ont pour affixe z = ω(1 + e2iθ ), où θ appartient à l’intervalle ]− π2 , π2 [.
1 1 e−iθ 1
Leurs images s’écrivent M (Z), avec Z = 2iθ
= = (1 − i tan θ).
ω(1 + e ) ω 2 cos θ 2ω
 
1
Quand m(z) décrit C ∗ , M décrit la droite passant par H 2ω et orthogonale à (OH).
– Inversement, soit D une droite ne passant pas par O, et soit H la projection de O sur D.
1 1
Si h est l’affixe de H, et si on pose ω = 2h (donc h = 2ω ) on sait que D est l’image du
cercle D de centre Ω et de rayon |ω| (cercle privé de l’origine.)
Mais on sait que f = f −1 . On a donc en même temps D = f (C ∗ ) et f (D) = D∗ .
– Considérons maintenant un cercle C ne passant par O.
Soient A(a) et B(b) diamétralement opposés de C, alignés avec O.
−−→ −−→
On sait que le point m(z) appartient au cercle C si et seulement si (AM , BM ) = π2 (π).
\
Mais cette condition équivaut à (z − a)(z − b) ∈ iR.
Soit M (Z) l’image d’un point m(z). On a successivement :
1  1 
M ∈ f (C) ⇔ f −1 (M ) ∈ C ⇔ (z − a)(z − b) ∈ iR ⇔ −a − b ∈ iR
Z
1  1  Z1  1 
⇔ (1 − aZ)(1 − b Z) ∈ iR ⇔ ab −Z − Z ∈ iR ⇔ −Z − Z ∈ iR
a b a b
On a la dernière simplification car ab est réel (A, B sont alignés avec O) et on constate que
f (C) est le cercle de diamètre [A0 , B 0 ], avec A0 = f (A) et B 0 = f (B) (alignés avec O, sur
la droite symétrique (par rapport à Ox) de la droite OAB.)

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Cercles dans le plan

– Conclusion : L’application f : m(z) 7→ M (Z = 1/z) conserve globalement la réunion de


l’ensemble des droites et des cercles du plan.

IV Cercles dans le plan


P désigne le plan affine euclidien orienté. On notera AB la distance de deux points A et B,
[A, B] le segment qui les joint, et (AB) la droite qui passe par ces points (s’ils sont distincts).

IV.1 Définitions et premières propriétés

Définition
Soient Ω un point de P et r un réel positif ou nul.
On appelle cercle de centre Ω, de rayon r l’ensemble C(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM = r}.
Si r = 0, l’ensemble C(Ω, r) se réduit au point Ω : on parle de cercle-point.

Disque ouvert ou fermé, intérieur ou extérieur d’un cercle


– Posons D(Ω, r) = {M ∈ P, ΩM < r} (c’est l’ensemble vide si r = 0.)
D(Ω, r) est appelé disque ouvert de centre Ω de rayon r, ou intérieur du cercle C(Ω, r).
– L’ensemble {M ∈ P, ΩM > r} est l’extérieur du cercle C.
– D(Ω, r) = {M ∈ P, ΩM ≤ r} est appelé disque fermé de centre Ω, de rayon r.

Définition dans le plan complexe


On se place dans le plan C, muni de sa stucture canonique de plan euclidien.
– Le cercle de centre ω et de rayon r est C(ω, r) = {z ∈ C, |z − ω| = r}.
On peut également écrire : z ∈ C(ω, r) ⇔ |z|2 − 2Re (ωz) + |ω|2 = r2 .
– L’intérieur de C(ω, r) est {z ∈ C, |z − ω| < r}. L’extérieur est {z ∈ C, |z − ω| > r}.

Équation dans un repère orthonormé


On se place dans un repère orthonormé R du plan P.
Soient (x, y) les coordonnées dans R d’un point M quelconque de P.
– Soient (α, β) les coordonnées du point Ω.
On a : M (x, y) ∈ C(Ω, r) ⇔ x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0, avec γ = α2 + β 2 − r2 .
Cette égalité est appelée équation normale du cercle C dans le repère R.
– Réciproquement, on se donne trois réels α, β, γ.
Soit C l’ensemble des points M (x, y) tels que x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0.
Si α2 + β 2 < γ, alors l’ensemble C est vide.
p
Si α2 + β 2 ≥ γ, alors C est le cercle de centre Ω et de rayon r = α2 + β 2 − γ.

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Points diamétralement opposés


Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r.
Le point Ω est un centre de symétrie de C, et c’est le seul.
Les droites contenant Ω sont les seuls axes de symétrie de C.
– Deux points de C symétriques par rapport à Ω sont dits diamétralement opposés.
– Pour tous points A, B de C, on a AB ≤ 2r.
Il y a égalité ⇔ A et B sont diamétralement opposés.
La quantité d = 2r est appelée le diamètre du cercle C.
– Soit C un cercle du plan.
Soient A, B deux points diamétralement opposés de C.
Un point M appartient à C si
−−→ −−→
et seulement si (M A | M B) = 0.
Si M est distinct de A et B, on a donc :
M ∈ C ⇔ ((M A), \ (M B)) = π (π). 2

– Ainsi un cercle est caractérisé par un couple (A, B) de points diamétralement opposés.
On dira alors que C est le cercle de diamètre [A, B].
– Dans C le cercle de diamètre [a, b] est défini par : (z − a)(z − b) ∈ iR.

Cercle circonscrit à un triangle


– On se donne trois points A, B, C non alignés.
Par A, B, C, il passe un cercle C et un seul.
Le centre de C est le point d’intersection
des trois médiatrices du triangle ABC.
On dit que C est le cercle circonscrit au triangle ABC.

– Si le triangle ABC est rectangle en A, alors C est le cercle de diamètre BC.


– Soit H l’orthocentre du triangle ABC.
Les symétriques de H par rapport aux cotés du triangle appartiennent à C.
Il en est de même des symétriques de H par rapport aux milieux des cotés.

IV.2 Intersection de droites et de cercles

Intersection d’une droite et d’un cercle


Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
Soit D une droite du plan et H la projection orthogonale de Ω sur D.
– Si ΩH > r, alors l’intersection de C et de D est vide.
– Si ΩH = r, cette intersection se réduit au seul point H.
On exprime cette situation en disant que la droite D est une tangente au cercle D.
– Si ΩH < r, alors C ∩ D est constituée de deux points distincts A, B.

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Le schéma ci-dessous illustre les trois cas possibles :

Tangentes à un cercle
Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
– Par un point intérieur à C, il ne passe aucune tangente à C.
Par tout point M de C, il passe une unique
tangente (M T ) à C : la normale en M à (ΩM ).
Par tout point N extérieur à C,
il passe exactement deux tangentes (N A) et (N B) à C.

On a les égalités N A = N B = N Ω2 − r2 .

– Soient (α, β) les coordonnées de Ω dans un repère orthonormé R du plan P.


Soit D une droite d’équation cartésienne ax + by + c = 0 dans ce repère.
La droite D est tangente à C ⇔ (aα + bβ + c)2 = (a2 + b2 )r2 .
Exemple : la droite x cos θ + y sin θ + c = 0 est tangente à C ⇔ |α cos θ + b sin θ + c| = r.
– On suppose que le plan P est rapporté à un repère orthonormé R.
Soit x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0 l’équation de C dans R.
L’équation de la tangente à C en M (x0 , y0 ) est : x0 x + y0 y − α(x + x0 ) − β(y + y0 ) + γ = 0.
Cette équation est obtenue par dédoublement des variables.
On effectue en effet les remplacements x2 → xx0 et y 2 → yy0 , 2x → x + x0 et 2y → y + y0 .

Intersection de deux cercles


Soient C et C 0 deux cercles de centres Ω, Ω0 et de rayons r, r0 (avec r0 ≥ r.)
– Si ΩΩ0 < r0 − r alors C ∩ C 0 = ∅ : le cercle C est intérieur à C 0 .
– Si ΩΩ0 = r0 − r alors C ∩ C 0 se réduit à un point : C est tangent intérieurement à C 0 .
– Si r0 − r < ΩΩ0 < r + r0 , alors C ∩ C 0 est formé de deux points distincts.
– Si ΩΩ0 = r0 + r alors C ∩ C 0 se réduit à un point : C et C 0 sont tangents extérieurement.
– Si ΩΩ0 > r0 + r alors C ∩ C 0 = ∅ : chaque cercle est extérieur à l’autre.
Conclusion : les cercles C et C 0 sont sécants ⇔ |r0 − r| ≤ ΩΩ0 ≤ r + r0 .

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Le schéma ci-dessous récapitule tous les cas possibles.

Cercles orthogonaux
Soient C, C 0 deux cercles de centres Ω, Ω0 et de rayons r, r0 .
Les conditions suivantes sont équivalentes :

– On a l’égalité ΩΩ0 = r2 + r02 .
– Les cercles sont sécants en deux points en lesquels les tangentes à C, C 0 sont orthogonales.
Si ces conditions sont réunies, on dit que les deux cercles C et C 0 sont orthogonaux.

On voit ici la configuration de deux cercles orthogonaux.


Notons A, B les points d’intersection des deux cercles.
La tangente en A ou B à l’un des deux cercles
passe par le centre de l’autre.
Les points A, B sont eux-mêmes sur le cercle
de diamètre [Ω, Ω0 ] (ici en pointillés.)

Puissance d’un point par rapport à un cercle.


Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0. Soit M un point du plan P.
La quantité Γ(M ) = ΩM 2 − r2 est appelée puissance de M par rapport à C.
On a les propriétés suivantes :
– Γ(M ) < 0 ⇔ M intérieur à C ; Γ(M ) = 0 ⇔ M ∈ C ; Γ(M ) > 0 ⇔ M extérieur à C.
– Supposons que l’équation de C dans R (orthonormé) soit x2 + y 2 − 2αx − 2βy + γ = 0.
Si les coordonnées de M sont (x0 , y0 ), on a : Γ(M ) = x20 + y02 − 2αx0 − 2βy0 + γ.
−−→ −−→
– Pour tout couple (B, C) de points diamétralement opposés, on a Γ(M ) = (M B | M C).

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– Soit D une droite passant par M et rencontrant C en deux points distincts A, B.


Alors on a l’égalité Γ(M ) = M A M B.
– Supposons que M soit extérieur à C, et soit D une tangente à C passant par M .
Soit H le point commun à D et à C. On a l’égalité Γ(M ) = M T 2 .
– Sur cet exemple, le point M est extérieur à C.
La puissance Γ(M ) de M est donc > 0.
On a Γ(M ) = M A M B = M C M D.
On a également Γ(M ) = M T 2 .
−−→ −−→
On a enfin Γ(M ) = (M C | M B)
car C et B sont diamétralement opposés.

IV.3 Propriétés angulaires

Proposition
Soient A, B deux points quelconques du cercle C de centre Ω et de rayon r > 0.
−→
\ −→ −−→
\ −−→
Pour tout point M de C, distinct de A et B, on a : (ΩA, ΩB) = 2(M A, M B) (2π).
Proposition
Soient A, B deux points quelconques du cercle C de centre Ω et de rayon r > 0.
−−→
\ −−→ −−→
\ −−→
Si M, N sont sur C et distincts de A, B, on a : (M A, M B) = (N A, N B) (π).

Cet exemple illustre les deux propositions précédentes.


−−→
\ −−→ −→
\ −→
Si (M A, M B) = θ (2π), alors (ΩA, ΩB) = 2θ (2π).
−−→
\ −−→ −→
\ −−→
Ici on a (N A, N B) = θ (2π) et (P A, P B) = θ + π (2π).
La différence (qui n’existe pas modulo π) vient du fait
que N est sur le même arc de cercle (délimité par A, B)
que M alors que P est sur l’autre arc.

Proposition (Réciproque)
Soient A, B, C trois points distincts du plan P.
−−→
\ −−→ −→
\ −−→
Soit C l’ensemble des points M (distincts de A, B) tels que (M A, M B) = (CA, CB) (π).
L’ensemble C est le cercle circonscrit au triangle ABC, privé de A et B.
Remarque
Avec les notations de la réciproque, on peut considérer les deux conditions suivantes :
−−→
\ −−→ −→\ −−→
– (M A, M B) = (CA, CB) (2π) définit l’arc de C délimité par A, B et contenant C.
−−→
\ −−→ −→\ −−→
– (M A, M B) = (CA, CB) + π (2π) définit l’arc de C délimité par A, B ne contenant pas C.
Proposition (Condition de cocyclicité)
Soient A, B, C, D quatre points distincts de P.
\
Ces points sont cocycliques ou alignés ⇔ ((AC), \
(AD)) = ((BC), (BD)) (π).

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Exemple
−−→
\ −−→ −→
\ −−→ −−→
\ −−→ −→
\ −−→
A gauche, on a (BC, BD) = (AC, AD) (2π), et à droite on a (BC, BD) = (AC, AD)+π (2π).
\
Dans les deux cas, on a ((BC), \
(BD)) = ((AC), (AD)) (π).

Utilisation du birapport dans C


On se place dans C, muni de sa structure canonique de plan euclidien orienté.
On se donne quatre points a, b, c, d distincts.
c−a d−a
– La quantité (a ; b ; c ; d) = : est appelée birapport de A, B, C, D.
c−b d−b
– Les points a, b, c, d sont cocycliques ou alignés ⇔ le birapport (a ; b ; c ; d) est un réel.
– Soient a, b, c trois points non alignés de C. Soit C le cercle circonscrit au triangle abc.
z−a c−a
Une représentation paramétrique de C est =λ , avec λ ∈ R.
z−b c−b

IV.4 Représentation polaire ou paramétrique

Notations et remarques
– Le plan P est rapporté à son repère canonique (O, e1 , e2 ).
Pour tout réel θ, on note u(θ) = cos θ e1 + sin θ e2 .

– Soit M (x, y) un point du plan. Soit (ρ, θ) un couple de réels.


−−→
On dit que (ρ, θ) est un couple de coordonnées polaires de M si OM = ρ u(θ).

x = ρ cos θ
Cela équivaut à dire que (ρ, θ) sont solutions du système
y = ρ sin θ
Le point M sera alors noté M (ρ, θ).
– Tout point M a une infinité de couples de coordonnées polaires.
On a en effet M (ρ, θ) = M (ρ, θ + 2kπ) = M (−ρ, θ + (2k + 1)π) (avec k dans Z).
Pour tout réel θ, (0, θ) est un couple de coordonnées polaires de l’origine.
– Soit Γ un sous-ensemble du plan. Soit F une application de R2 dans R.
On dit que F (ρ, θ) = 0 est une équation en polaires de Γ si : M (ρ, θ) ∈ Γ ⇔ F (ρ, θ) = 0.
– Exemples

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– ρ = r est une équation du cercle de centre O et de rayon |r|.


– θ = θ0 est une équation de la droite passant par O et d’angle polaire θ0 .
– Soit D une droite d’équation x cos θ0 + y sin θ0 = h, avec h 6= 0.
h
Une équation de D en polaires est ρ = .
cos(θ − θ0 )

Proposition (équation en polaires d’un cercle passant par O)


Soit C un cercle du plan, passant par l’origine O.
Soit Ω(a, b) le centre de C, de coordonnées polaires (r, θ0 ).
Une équation polaire de C est : ρ = 2a cos θ + 2b sin θ, ou encore ρ = 2r cos(θ − θ0 ).
Cas particuliers :
– Le cercle passant par O et centré en Ω(a, 0) est caractérisé par ρ = 2a cos θ.
– Le cercle passant par O et centré en Ω(0, b) est caractérisé par ρ = 2b sin θ.
Le schéma ci-dessous présente le cas général, et les deux cas particuliers.

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Représentations paramétriques d’un cercle


On rappelle que le plan P est rapporté à son repère canonique (O, e1 , e2 )0.
Soit C le cercle de centre Ω(a, b) et de rayon r > 0.
x = a + r cos θ

– Une représentation paramétrique de C est donnée par , avec −π < θ ≤ π.
x = b + r sin θ
– Représentation paramétrique rationnelle
Pour −π < θ < π, on peut exprimer
cos θ, sin θ en fonction de t = tan 2θ .
On obtient alors la représentation paramétrique :
1 − t2 2t
x=a+r 2
, y =b+r .
1+t 1 + t2
Dans cette représentation, quand t parcourt R,
on obtient chaque point de C une fois et une seule,
sauf A(a − r, b) qui serait obtenu quand t → ∞.

IV.5 Exemples de lignes de niveau

Définition
Soit f une application définie sur le plan P, à valeurs dans R.
Notons Γλ l’ensemble (éventuellement vide) des points M tels que f (M ) = λ.
Les sous-ensembles Γλ sont appelés lignes de niveau de f .
Exemples
On rappelle que le plan P est rapporté à son repère canonique R = (O, e1 , e2 ).
– Les lignes de niveau de f : M (x, y) 7→ (x − a)2 + (y − b)2 sont les cercles de centre Ω(a, b).
– Soit u un vecteur non nul, et A un point quelconque du plan.
−−→
Les lignes de niveau de f : M 7→ (AM | u) sont les droites orthogonales au vecteur u.
Fonction scalaire de Leibniz
Soit (A1 , λ1 ), . . . , (Ap , λp ) une famille de points pondérés, de poids total m.
p
λ k Ak M 2 .
P
Pour tout point M , on pose f (M ) =
k=1
On dit que f est la fonction scalaire de Leibniz associée aux points (Ak , λk ).
p
−−→
λk Ak . Alors : ∀ (M, A) ∈ E 2 , f (M ) = f (A) + 2(AM | u).
P
– Si m = 0, posons u =
k=1


Si u = 0 , l’application f est constante.


Si u 6= 0 , les lignes de niveau de f sont les droites orthogonales au vecteur u.
– Si m 6= 0, soit G le barycentre des (Ak , λk ).
Alors ∀ M ∈ E, f (M ) = f (G) + mGM 2 .
Les différentes lignes de niveau de f sont donc, suivant les valeurs de λ, ou bien vides ou
bien égales à un cercle de centre G (éventuellement réduit au seul point G).

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−−→ −−→
Lignes de niveau de f : M 7→ (M A | M B)
−−→ −−→
On se donne deux points A, B du plan P, et on définit f : M 7→ (M A | M B).
Soit Ω le milieu du segment [A, B]. Alors, pour tout M de P, f (M ) = ΩM 2 − 14 AB 2 .
2
Si on note d la longueur du segment [A, B], on a donc : f (M ) = λ ⇔ ΩM 2 = λ + d4 .
−−→ −−→
L’ensemble Γλ = {M ∈ E, (M A | M B) = λ} est donc :
2 2
– L’ensemble vide si λ < − d4 , et un cercle de centre Ω si λ ≥ − d4 .
2
– Ce cercle est réduit à Ω si λ = − d4 , et c’est le cercle de diamètre [A, B] si λ = 0.
Supposons qu’une équation de la droite (AB) soit ux + vy + w = 0.
−−→ −−→
Alors les équations (M A | M B) + α(ux + vy + w) = 0 définissent les cercles passant par A, B.

MA
Lignes de niveau de f : M 7→ M B
MA
On se donne deux points A, B distincts du plan, et on définit l’application f : M 7→ M B.
Pour tout λ > 0, on note Cλ l’ensemble des points M tels que f (M ) = λ.
Si λ = 1, on obtient la médiatrice du segment [A, B]. Supposons donc λ 6= 1.
– Sur la droite (AB), soit G le barycentre de (A, 1), (B, −λ) et soit H celui de (A, 1), (B, λ).
Le point H est toujours strictement compris entre A et B.
Le point G est extérieur à [A, B] (du coté de A si 0 < λ < 1, du coté de B sinon.)
( −−→ −−→ −−→
M A − λM B = (1 − λ)M G
Pour tout point M , on a donc −−→ −−→ −−→
M A + λM B = (1 + λ)M H
– On a les équivalences :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
M ∈ Cλ ⇔ M A2 = λ2 M B 2 ⇔ (M A − λM B | M A + λM B) = 0 ⇔ (M G | M H) = 0
On en déduit que Cλ est le cercle de diamètre [G, H].
– Comme on le voit ci-dessous, les cercles Cλ forment un “faiceau”.
A et B sont les “points-limites” de ce faisceau, obtenus quand t → 0 et quand t → +∞.
La médiatrice de [A, B] correspond à λ = 1. Pour 0 < λ < 1 on obtient les cercles qui sont
du coté de A, et pour λ > 1 on obtient ceux qui sont du coté de B.
Cλ et C1/λ sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la médiatrice de [A, B].

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−−→
\ −−→
Lignes de niveau de f : M 7→ (M A, M B)
Soient A, B deux points distincts du plan.
−−→
\ −−→
Soit g l’application M 7→ (M A, M B) (π).
Soit θ un réel de [0, π[.
On note Cθ0 = {M ∈ E, g(M ) = θ (π)}.
Si θ = 0, on trouve la droite (AB) (privée de A et B.)
On suppose donc 0 < θ < π.
Cθ0 est alors un cercle passant par A et B
(mais privé de ces deux points.)
Les cercles Cθ0 forment un “faiceau”.
La droite (AB) est la position-limite,
obtenue quand θ → 0 et quand θ → π.
Tous les cercles passent par A et B.
Le cercle de diamètre [A, B] est obtenu pour θ = π2 .
Si ϕ = π − θ, les Les cercles Cθ0 et Cϕ0
sont symétriques l’un de l’autre par rapport à (AB).
On montre que les cercles Cλ sont deux à deux orthogonaux aux cercles Cθ0 , comme on le voit
sur la représentation graphique ci-dessous :

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IV.6 Complément : cercle inscrit, cercles exinscrits

Dans ce paragraphe, on se donne trois points A, B, C non alignés du plan P.

Cercle inscrit à un triangle


– Soit DA la droite bissectrice des demi-droites [A, B[ et [A, C[.
La droite DA est appelée bissectrice intérieure de sommet A du triangle ABC.
On définit de même les bissectrices intérieures de sommets B et C.
– Les trois bissectrices intérieures se coupent en un point I intérieur à ABC.
Ce point est le centre d’un cercle tangent aux trois cotés du triangle.
On l’appelle le cercle inscrit au triangle ABC.
On montre que les projections orthogonales
de I sur les droites (AB), (BC), (CA) appartiennent
aux intervalles ouverts ]A, B[, ]B, C[, ]C, A[.
Si on note a, b, c les longueurs des cotés BC, CA, AB,
on montre que I est barycentre de (A, a), (B, b), (C, c).

– On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
inscrit avec le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Gergonne de ABC.)

Cercles exinscrits à un triangle


– La bissectrice extérieure de [A, B[ et [A, C[ est appelée bissectrice extérieure en A à ABC.

On définit de même les bissectrices


extérieures de sommets B et C.
La bissectrice intérieure relative à un sommet
et les bissectrices extérieures relatives aux deux
autres sommets sont toujours concourantes.
On obtient ainsi trois points JA , JB , JC
extérieurs au triangle ABC et qui
sont les centres de trois cercles CA , CB , CC
tangents aux trois droites (AB), (BC), (CA).
Ces trois cercles sont dits exinscrits au triangle ABC.

Si on note a, b, c les longueurs des cotés BC, CA, AB, on montre que :
– Le point JA est barycentre de (A, −a), (B, b), (C, c).
– Le point JB est barycentre de (A, a), (B, −b), (C, c).
– Le point JC est barycentre de (A, a), (B, b), (C, −c).
On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
exinscrit sur le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Nagel de ABC.)

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