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Sommaire
I Le plan affine . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
I.1 Combinaisons linéaires, bases du plan . . . . . . . . . . . . . . 3
I.2 Translations, homothéties . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
I.3 Barycentres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5
I.4 Droites vectorielles et droites affines . . . . . . . . . . . . . . . 6
I.5 Parties convexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
I.6 Définition des déterminants d’ordre 2 et 3. . . . . . . . . . . . . 8
I.7 Équations de droites, parallélisme, intersections . . . . . . . . . 9
I.8 Applications affines du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
I.9 Projections, symétries, affinités . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
I.10 Applications affines et nombres complexes. . . . . . . . . . . . . 12
II Le plan affine euclidien orienté . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.1 Produit scalaire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.2 Norme euclidienne dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
II.3 Projections et symétries orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . 14
II.4 Distance dans le plan euclidien . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
II.5 Bases et repères orthonormés directs ou indirects . . . . . . . . 15
II.6 Mesures d’angles dans le plan orienté . . . . . . . . . . . . . . . 17
III Quelques transformations du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 18
III.1 Déplacements du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.2 Symétries et projections orthogonales . . . . . . . . . . . . . . . 19
III.3 Antidéplacements du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20
III.4 Similitudes du plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 21
III.5 Propriétés diverses . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 23
III.6 La transformation z 7→ 1/z . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 24
IV Cercles dans le plan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.1 Définitions et premières propriétés . . . . . . . . . . . . . . . . 25
IV.2 Intersection de droites et de cercles . . . . . . . . . . . . . . . . 26
IV.3 Propriétés angulaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 29
IV.4 Représentation polaire ou paramétrique . . . . . . . . . . . . . 30
IV.5 Exemples de lignes de niveau . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 32
IV.6 Complément : cercle inscrit, cercles exinscrits . . . . . . . . . . 35
Géométrie du plan
Dans cette partie, on va rencontrer les objets traditionnels de la géométrie du plan. La notion
de “plan” passe par trois degrés successifs de plus en plus spécialisés : le “plan affine”, le “plan
affine euclidien” et le “plan affine euclidien orienté”.
– Le plan affine
C’est le plan dans lequel on rencontre des vecteurs, des points, des droites.
On peut munir ce plan d’un repère cartésien, par le choix d’un point Ω (l’origine du repère)
et de deux vecteurs non proportionnels e1 , e2 (la base associée au repère.)
Tout point (resp. tout vecteur) est alors représenté de manière unique par ses coordonnées
dans ce repère (resp. ses composantes dans cette base.)
Dans le plan affine, on peut définir des notions comme le parallélisme des droites, le barycentre
d’une famille de points pondérés, ou les applications affines (caractérisées par le fait qu’elles
conservent l’alignement, ou encore qu’elles conservent le barycentre.)
Parmi ces applications affines, on trouve les translations, les homothéties, les symétries par
rapport à un point, ou encore les symétries ou les projections par rapport ou sur une droite,
parallèlement à une droite non parallèle.
– Le plan affine euclidien
On définit un produit scalaire sur les vecteurs du plan, et la norme associée. On peut alors
parler de vecteurs orthogonaux ou unitaires, et de droites orthogonales.
On introduit également les bases et les repères orthonormés du plan.
La norme associée au produit scalaire permet de définir la distance entre points du plan,
qui permet à son tour d’imaginer des lieux du plan et d’en étudier les propriétés : cercles,
médiatrices, triangles isocèles ou rectangles, coniques définies par foyer et directrice, etc.
On définit les isométries du plan (applications affines conservant les distances.) Les transla-
tions, rotations, et les symétries orthogonales par rapport à une droite sont des isométries.
Les similitudes du plan sont les applications affines qui “multiplient les distances” par un
facteur constant. Les plus simples d’entre elles sont les homothéties.
– Le plan affine euclidien orienté
En privilégiant le sens trigonométrique comme sens “positif”, on définit les mesures d’angles
dans le plan (mesures de l’angle d’une rotation, de deux vecteurs, de deux droites), et on
distingue les bases orthonormées du plan selon qu’elles sont directes ou indirectes.
Les isométries sont classées en déplacements ou antidéplacements selon qu’elles “conservent”
ou “inversent” l’orientation. On distingue de même les similitudes directes ou indirectes.
L’orientation du plan permet d’étudier les propriétés angulaires de certains lieux (cercles,
coniques, etc.), ou de repérer les points dans un système de coordonnées polaires.
– Identification de P, R2 , et C.
Si on choisit un repère orthonormé direct (O, e1 , e2 ) du plan affine P, on peut alors identifier
(au moyen d’une bijection évidente) les ensembles P, R2 et C.
−−→
Le vecteur u = xe1 + ye2 et le point M défini par OM = xe1 + ye2 sont identifiés au couple
(x, y) de R2 et au nombre complexe z = x + iy . On dit que M (resp. u) est le point image
(resp. le vecteur image) de z, et que z est l’affixe de M et de u. On notera M (z) et u(z).
Les notions de géométrie du plan vues en classe terminale seront supposées connues. On ne
propose pas ici de les redéfinir, mais de les replacer dans une progression (chrono)logique.
On se place dans le plan affine euclidien orienté P, muni d’un repère orthonormé direct (O, e1 , e2 )
désigné sous le nom de repère canonique.
On notera A(x, y) pour désigner un point quelconque A de coordonnées (x, y) dans ce repère
et u(x, y) pour désigner un vecteur quelconque u de composantes (x, y) dans la base (e1 , e2 ).
−→
Ce point A et ce vecteur u sont donc définis par OA = u = xe1 + ye2 .
I Le plan affine
Les notions qui suivent sont purement affines, ce qui signifient qu’elles ne font pas intervenir
les concepts de produit scalaire, de distance, d’orientation, etc.
I.3 Barycentres
– Barycentre d’une famille de points pondérés
Soit A dans P et λ dans R. Le couple (A, λ) est appelé point pondéré de poids λ.
Pp
On dit que m = λk est le poids total de la famille (Ak , λk )1≤k≤p de p points pondérés.
k=1 p
−→ 1 P −−→
Si m 6= 0, le point G défini OG = m λk OAk est appelé le barycentre des (Ak , λk ).
k=1 p
P −−→ − →
Le barycentre de la famille des points pondérés(Ak , λk ) est caractérisé par λk GAk = 0 .
p k=1
−→ 1 P −−→
On a également l’égalité ΩG = m λk ΩAk pour tout point Ω de P.
k=1 p
1 P
Cette propriété justifie qu’on écrive plus simplement G = m λ k Ak .
k=1
– Remarques et propriétés
• Parler du barycentre d’une famille de points de poids total nul n’a aucun sens.
p p
1 P 1 P
• Si (xk , yk ) sont les coordonnées des Ak , celles de G sont x = m λk xk et y = m λk y k .
k=1 k=1
1
On ne modifie pas G en multipliant les poids λk par µ 6= 0, notamment µ = m .
p
P p
P
Cela permet de se ramener à λk = 1 et d’écrire G = λ k Ak .
k=1 k=1 p
Si les poids λk sont égaux, on parle de l’isobarycentre (ou équibarycentre) G = p1
P
Ak .
k=1
• Quand on cherche un barycentre, on peut remplacer certains points (de poids total mk 6= 0)
par leur barycentre Gk affecté du coefficient mk : c’est l’associativité du barycentre.
– Exemples
• L’isobarycentre de A, B est le milieu G = 12 (A + B) du segment [A, B].
• L’isobarycentre G de A, B, C est le centre de gravité G = 13 (A + B + C) du triangle ABC.
−→ −
→
Il est aussi le barycentre de (A, 1), (I, 2), où I = 21 (B + C). Autrement dit AG = 23 AI.
Les médianes d’un triangle sont donc concourantes en son centre de gravité G, qui est au
deux-tiers de chaque médiane en partant du sommet.
−→ −−→
• Quatre points A, B, C, D (dans cet ordre) forment un parallélogramme ⇔ AB = DC.
Cette égalité équivaut à B − A = C − D, donc à 21 (A + C) = 1
2 (B + D).
Cela signifie que les diagonales (les segments [A, C] et [B, D]) ont même milieu.
Ce milieu commun I vérifie donc I = 21 (A + C) = 21 (B + D) = 41 (A + B + C + D).
Autrement dit, I est l’isobarycentre des quatre points A, B, C, D.
– Coordonnées barycentriques
Soient A, B, C trois points non alignés du plan (n’appartenant pas à une même droite affine.)
Tout point M est d’une manière unique barycentre de (A, α), (B, β), (C, γ), avec α+β+γ = 1.
On dit que α, β, γ sont les coordonnées barycentriques de M dans le repère affine A, B, C.
Cette notion (qui est hors-programme) est un moyen efficace de localiser un point M par
rapport à trois points non alignés A, B, C, sans qu’aucun de ces points n’ait un rôle privilégié.
Voic comment passer des coordonnées barycentriques aux coordonnées cartésiennes dans, par
−→ −→ −−→ −→ −→
exemple, le repère cartésien (A, AB, AC) : M = αA + βB + γC ⇔ AM = β AB + γ AC.
−−→ −→ −→
De même : AM = xAB + y AC ⇔ M = (1 − x − y)A + xB + yC.
– Demi-droites
Soit A(a) un point du plan, et u(ω) un vecteur non nul.
On dit que D+ (A, u) = {A + λu, λ ∈ R+ } est la demi-droite d’origine A et dirigée par u.
On a M (z) ∈ D+ (A, u) ⇔ ∃ λ ∈ R+ , z = a + λu ⇔ arg(z − a) = arg u (2π) (Si M 6= A.)
– Demi-plans
Soit D la droite passant par le point A et dirigée par le vecteur non nul u.
On sait que M (z) est sur D si et seulement si Im ((z − a)u) = 0 : cette égalité peut être
considérée comme l’équation de la droite D.
On dit que les ensembles {M (z), Im ((z − a)u) ≤ 0} et {M (z), Im ((z − a)u) ≥ 0} sont les
deux demi-plans fermés délimités par la droite D.
Avec des inégalités strictes, on obtient les deux demi-plans ouverts délimités par D.
Exemples et propriétés
– L’ensemble vide, le plan P, un segment, un singleton, une demi-droite, un demi-plan, sont
des ensembles convexes.
Toute intersection de demi-plans est donc encore un ensemble convexe.
– Si P est muni de sa structure euclidienne, les disques (ouverts ou fermés) sont convexes.
– Soit C une partie convexe de l’espace P. Soit G le barycentre d’une famille A1 , . . . , Ap de
points de C, affectés de coefficients ≥ 0. Alors G est encore un élément de C.
– L’enveloppe convexe de trois points A, B, C est la “plaque triangulaire” qu’ils délimitent.
Celle de p points A1 , . . . , Ap coplanaires est la “plaque” délimitée par le plus petit polygône
convexe contenant ces p points.
– L’enveloppe convexe d’une partie finie {A1 , . . . , Ap } de P est l’ensemble de tous les bary-
centres des points Ak affectés de coefficients positifs ou nuls.
– Important : un déterminant est nul si et seulement si ses colonnes sont liées (c’est-à-dire si
l’une d’elles est combinaison linéaire des deux autres.) Idem avec les lignes.
ax + by + cz = λ
ax+by =λ
– Soit ou a0 x + b0 y + c0 z = λ0 un système d’inconnues x, y (, z).
a0 x + b 0 y = λ 0 00
a x + b00 y + c00 z = λ00
a b c
a b
Par définition, le déterminant du système est ∆ = 0 0 , ou ∆ = a0 b0 c0 .
a b a00 b00 c00
Si ∆ 6= 0, le système a une solution unique (x, y), ou (x, y, z).
∆x ∆y ∆z
Elle s’écrit x = ,y= ,z= , où ∆x (resp. ∆y , ∆z ) sont les déterminants obtenus en
∆ ∆ ∆
remplaçant dans ∆ la colonne des coefficients de x (resp. y, z) par celle des seconds membres.
λ b c a λ c a b λ
Ainsi (pour le système 3 × 3) : ∆x = λ0 b0 c0 , ∆y = a0 λ0 c0 , ∆z = a0 b0 λ0 .
λ00 b00 c00 a00 λ00 c00 a00 b00 λ00
Ces formules de Cramer ont surtout un intérêt théorique pour un système 3×3 : il est souvent
plus simple de se ramener à un système triangulaire par la méthode du pivot de Gauss.
Quelques exemples
(Les déplacements, antidéplacements et similitudes seront étudiés plus loin dans ce chapitre.)
– Les applications linéaires f : m(z) 7→ M (Z) = ωz + ω 0 z, (ω, ω 0 ) ∈ C2 .
– Les applications constantes f : m(z) 7→ M (Z = z0 ).
– Les dilatations f : m(z) 7→ M (Z = λz + z0 ), avec λ dans R∗ .
Si λ = 1 c’est une translation, sinon c’est une homothétie de rapport λ.
L’application f : m(z) → M (Z = −z + z0 ) est la symétrie par rapport au point A(z0 /2).
– Les déplacements f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec |ω| = 1.
Si a = 1, on retrouve les translations, sinon ce sont des rotations (un point fixe unique.)
L’application f : m(z) 7→ M (Z = eiθ z) est la rotation de centre 0 et d’angle θ.
– Les antidéplacements f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec |ω| = 1.
f : m(z) 7→ M (Z = z) est la symétrie par rapport à (O, e1 ), parallèlement à (O, e2 ).
f : m(z) 7→ M (Z = −z) est la symétrie par rapport à (O, e2 ), parallèlement à (O, e1 )
– Les similitudes directes f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec ω ∈ C∗ .
f : m(z) → M (Z = ωz), avec ω ∈ C∗ , est la composée commutative de l’homothétie h de
centre O et de rapport | ω | et de la rotation r de centre O et d’angle arg(ω) (2π).
– Les similitudes indirectes f : m(z) 7→ M (Z = ωz + z0 ), avec ω ∈ C∗ .
Quelques propriétés (
[
(u, v) = 0 (2π) ⇔ ∃ λ > 0, v = λu
– Cas particuliers :
[
(u, v) = π (2π) ⇔ ∃ λ < 0, v = λu
[
On note (u, v) = ϕ (π) pour exprimer que (u, [ [
v) = ϕ (2π) ou (u, v) = ϕ + π (2π).
[
Par exemple : u, v sont liés ⇔ (u, [
v) = 0 (π). Ils sont orthogonaux ⇔ (u, v) = π (π). 2
[
– Relation de Chasles : (u, \
v) = (u, \
w) + (w, v) (2π).
[
– Si (u, [
v) = θ (2π). Alors : (v, \
u) = −θ (2π), (−u, \
v) = θ + π (2π), (−u, −v) = θ (2π)
\
– Si ∆1 ⊥D1 et ∆2 ⊥D2 , alors (∆ \
1 , ∆2 ) = (D1 , D2 ) (π) (voir figure ci-dessous.)
– On appelle angle polaire d’une droite D l’angle (Ox, \ D), où Ox est la droite passant par O
et dirigée par le vecteur e1 (l’axe des réels.) Si la droite D n’est pas parallèle à la droite Oy
(passant par O et dirigée par e2 ), son équation est de la forme y = mx + y0 . Alors l’angle
polaire de D est le réel θ défini modulo π par tan θ = m.
0 y = mx + y0
– Soient D et D deux droites d’équation . On sait D⊥D0 ⇔ mm0 = −1.
y = m0 x + y00
0 \ 0
m0 − m
Supposons mm 6= −1. Alors (D, D ) = θ (π) est donné par tan θ = .
1 + mm0
Équation normale d’une droite affine
Soit D une droite affine du plan.
Soit ∆ la perpendiculaire à D passant par O.
Soit H(h cos θ, h sin θ) le point d’intersection de D et de ∆.
Alors une équation de D est x cos θ + y sin θ = h.
On dit que c’est l’équation normale de D.
D’après ce qui précède, on sait que toute symétrie orthogonale par rapport à une droite du
plan associe au point m(z) le point M (Z = az + b), avec |a| = 1.
Réciproquement on se donne f : m(z) 7→ M (Z) = az + b, avec |a| = 1. Posons a = e2iθ .
On va constater que f = t ◦ s = s ◦ t où s est la symétrie orthogonale par rapport à une
droite D d’angle polaire θ et où t est une translation parallèle à cette droite.
Soit B(b) l’image de l’origine par l’application f .
Si cette décomposition de f existe, la droite D est
nécessairement la droite d’angle θ passant par le
milieu Ω de [O, B], d’affixe ω = b/2.
Le vecteur de la translation est nécessairement égal
−→
à OU , où U la projection orthogonale de B sur la
droite passant par O et d’angle polaire θ.
Son affixe est u = 12 (b + e2iθ b) = 21 (b + ab).
Avec les notations précédentes, on considère donc la symétrie orthogonale s par rapport à la
droite D passant par Ω et d’angle polaire θ.
On sait que s est définie par z 7→ z 0 = e2iθ z + ω − e2iθ ω = az + 12 (b − ab).
– L’application s ◦ f est alors définie par :
z 7→ aZ + 12 (b − ab) = a(az + b) + 21 (b − ab) = z + 12 (b + ab) = z + u.
– De même l’application f ◦ s est définie par :
z 7→ az 0 + b = a az + 12 (b − ab) + b = a az + 12 (b − ab) + b = z + 21 (b + ab) = z + u.
– Ainsi f ◦ s = s ◦ f = t, où t est la translation de vecteur u.
En utilisant s ◦ s = Id, il en résulte f = t ◦ s = s ◦ t.
L’application f est donc la composée (commutative) de la symétrie orthogonale s par
rapport à une droite D et d’une translation t de vecteur u parallèle à cette droite.
Si u = 0 (donc si b + ab = 0) l’application f se réduit à la symétrie orthogonale s (et
l’ensemble de ses points invariants est la droite D.)
Si b + ab = 0, l’application f ne possède pas de point invariant.
– Remarque : puisque f = t ◦ s = s ◦ t, on a f ◦ f = (t ◦ s) ◦ (s ◦ t) = t ◦ (s ◦ s) ◦ t = t ◦ t.
L’application f ◦ f est donc la translation de vecteur 2u.
On trouve donc 2u en calculant l’image de l’origine par f ◦ f .
Conclusion : on a caractérisé les applications f : m(z) 7→ M (Z = az + b), avec |a| = 1.
On les appelle des antidéplacements (ou isométries indirectes) du plan (ces applications
conservent les distances, mais inversent l’orientation à cause de la symétrie axiale.)
Exemple :
Similitudes directes
Soit f : m(z) 7→ M (Z = az + b) une similitude directe, avec a 6= 0.
– Si a = 1, l’application f est la translation de vecteur d’affixe b.
b
– Si a 6= 1, l’application f possède un point invariant unique Ω d’affixe ω = .
1−a
d(Ω, M ) = |a| d(Ω, m)
On a alors Z − ω = a(z − ω), qui équivaut à −−→
\ −−→
(Ωm, ΩM ) = arg a (2π)
Autrement dit f = r ◦ h = h ◦ r, où r est la rotation de centre Ω et d’angle arg a, et où h
est l’homothétie de centre Ω et de rapport | a |.
On dit que f est la similitude directe de centre Ω, de rapport | a | et d’angle arg a (2π).
– Remarques :
Si a est réel (avec a 6= 1), f est l’homothétie de centre Ω et de rapport a.
Si | a | = 1 (avec a 6= 1), f est la rotation de centre Ω et d’angle arg a (2π).
– Exemple :
Considérons l’application f : m(z) 7→ M (Z = 2iz + 2 + i).
C’est une similitude directe de C.
On a ω = f (ω) ⇔ ω = i.
L’application f est la composée de la rotation r
de centre Ω(i) et d’angle arg(2i) = π2 (2π) et de
l’homothétie h de centre Ω(i) et de rapport |2i| = 2.
Similitudes indirectes
Soit f : m(z) 7→ M (Z = az + b) une similitude indirecte, avec a 6= 0.
– Si |a| = 1, alors f est un antidéplacement (situation étudiée précédemment.)
– Si |a| =
6 1, alors f possède possède un point fixe unique Ω d’affixe ω.
ab + b
En effet z = az + b ⇒ z = a(az + b) + b = |a|2 z + ab + b ⇒ z = ω avec ω = .
1 − |a|2
a(a b + b) ab + b
Réciproquement, avec cet ω : a ω + b = 2 +b = = ω.
1 − |a| 1 − |a|2
Posons a = ρe2iθ , avec ρ = |a| > 0.
Pour tout point m(z), on a Z = az + b et ω = aω + b donc Z − ω = ρe2iθ (z − ω).
On en déduit que f = h ◦ s = s ◦ h, où h est l’homothétie de centre Ω et de rapport ρ et s
est la symétrie orthogonale par rapport à la droite passant par Ω et d’angle polaire θ.
– Exemple :
Soit f : m(z) 7→ M (Z = 2iz + 2 − i).
On a ω = f (ω) ⇔ ω = −i.
f est la composée de la réflexion s par rapport
à la droite D passant par −i et
d’angle polaire 12 arg(2i) = π4 (2π)
et de l’homothétie h de centre −i
et de rapport |2i| = 2.
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Cours de Mathématiques
Géométrie du plan
Quelques transformations du plan
Quelques propriétés
– L’application f est clairement une involution de P ∗ . Ainsi f −1 = f .
Les seuls points invariants par f sont les points d’affixe 1 et −1.
– Soit m(z) un point de P ∗ , avec z = ρeiθ , et ρ = |z| > 0. Soit M (Z) l’image de m par f .
1 1 1 \ −−→ \ −−→
On a Z = = e−iθ . Ainsi OM = et (Ox, OM ) = −(Ox, Om) (2π).
z ρ Om
– On constate que f échange l’intérieur et l’extérieur du cercle C de centre 0 et de rayon 1.
Si on la restreint à ce cercle, l’application f se réduit à la réflexion par rapport à Ox.
Définition
Soient Ω un point de P et r un réel positif ou nul.
On appelle cercle de centre Ω, de rayon r l’ensemble C(Ω, r) = {M ∈ E, ΩM = r}.
Si r = 0, l’ensemble C(Ω, r) se réduit au point Ω : on parle de cercle-point.
– Ainsi un cercle est caractérisé par un couple (A, B) de points diamétralement opposés.
On dira alors que C est le cercle de diamètre [A, B].
– Dans C le cercle de diamètre [a, b] est défini par : (z − a)(z − b) ∈ iR.
Tangentes à un cercle
Notons C le cercle de centre Ω et de rayon r > 0.
– Par un point intérieur à C, il ne passe aucune tangente à C.
Par tout point M de C, il passe une unique
tangente (M T ) à C : la normale en M à (ΩM ).
Par tout point N extérieur à C,
il passe exactement deux tangentes (N A) et (N B) à C.
√
On a les égalités N A = N B = N Ω2 − r2 .
Cercles orthogonaux
Soient C, C 0 deux cercles de centres Ω, Ω0 et de rayons r, r0 .
Les conditions suivantes sont équivalentes :
√
– On a l’égalité ΩΩ0 = r2 + r02 .
– Les cercles sont sécants en deux points en lesquels les tangentes à C, C 0 sont orthogonales.
Si ces conditions sont réunies, on dit que les deux cercles C et C 0 sont orthogonaux.
Proposition
Soient A, B deux points quelconques du cercle C de centre Ω et de rayon r > 0.
−→
\ −→ −−→
\ −−→
Pour tout point M de C, distinct de A et B, on a : (ΩA, ΩB) = 2(M A, M B) (2π).
Proposition
Soient A, B deux points quelconques du cercle C de centre Ω et de rayon r > 0.
−−→
\ −−→ −−→
\ −−→
Si M, N sont sur C et distincts de A, B, on a : (M A, M B) = (N A, N B) (π).
Proposition (Réciproque)
Soient A, B, C trois points distincts du plan P.
−−→
\ −−→ −→
\ −−→
Soit C l’ensemble des points M (distincts de A, B) tels que (M A, M B) = (CA, CB) (π).
L’ensemble C est le cercle circonscrit au triangle ABC, privé de A et B.
Remarque
Avec les notations de la réciproque, on peut considérer les deux conditions suivantes :
−−→
\ −−→ −→\ −−→
– (M A, M B) = (CA, CB) (2π) définit l’arc de C délimité par A, B et contenant C.
−−→
\ −−→ −→\ −−→
– (M A, M B) = (CA, CB) + π (2π) définit l’arc de C délimité par A, B ne contenant pas C.
Proposition (Condition de cocyclicité)
Soient A, B, C, D quatre points distincts de P.
\
Ces points sont cocycliques ou alignés ⇔ ((AC), \
(AD)) = ((BC), (BD)) (π).
Exemple
−−→
\ −−→ −→
\ −−→ −−→
\ −−→ −→
\ −−→
A gauche, on a (BC, BD) = (AC, AD) (2π), et à droite on a (BC, BD) = (AC, AD)+π (2π).
\
Dans les deux cas, on a ((BC), \
(BD)) = ((AC), (AD)) (π).
Notations et remarques
– Le plan P est rapporté à son repère canonique (O, e1 , e2 ).
Pour tout réel θ, on note u(θ) = cos θ e1 + sin θ e2 .
Définition
Soit f une application définie sur le plan P, à valeurs dans R.
Notons Γλ l’ensemble (éventuellement vide) des points M tels que f (M ) = λ.
Les sous-ensembles Γλ sont appelés lignes de niveau de f .
Exemples
On rappelle que le plan P est rapporté à son repère canonique R = (O, e1 , e2 ).
– Les lignes de niveau de f : M (x, y) 7→ (x − a)2 + (y − b)2 sont les cercles de centre Ω(a, b).
– Soit u un vecteur non nul, et A un point quelconque du plan.
−−→
Les lignes de niveau de f : M 7→ (AM | u) sont les droites orthogonales au vecteur u.
Fonction scalaire de Leibniz
Soit (A1 , λ1 ), . . . , (Ap , λp ) une famille de points pondérés, de poids total m.
p
λ k Ak M 2 .
P
Pour tout point M , on pose f (M ) =
k=1
On dit que f est la fonction scalaire de Leibniz associée aux points (Ak , λk ).
p
−−→
λk Ak . Alors : ∀ (M, A) ∈ E 2 , f (M ) = f (A) + 2(AM | u).
P
– Si m = 0, posons u =
k=1
→
−
Si u = 0 , l’application f est constante.
→
−
Si u 6= 0 , les lignes de niveau de f sont les droites orthogonales au vecteur u.
– Si m 6= 0, soit G le barycentre des (Ak , λk ).
Alors ∀ M ∈ E, f (M ) = f (G) + mGM 2 .
Les différentes lignes de niveau de f sont donc, suivant les valeurs de λ, ou bien vides ou
bien égales à un cercle de centre G (éventuellement réduit au seul point G).
−−→ −−→
Lignes de niveau de f : M 7→ (M A | M B)
−−→ −−→
On se donne deux points A, B du plan P, et on définit f : M 7→ (M A | M B).
Soit Ω le milieu du segment [A, B]. Alors, pour tout M de P, f (M ) = ΩM 2 − 14 AB 2 .
2
Si on note d la longueur du segment [A, B], on a donc : f (M ) = λ ⇔ ΩM 2 = λ + d4 .
−−→ −−→
L’ensemble Γλ = {M ∈ E, (M A | M B) = λ} est donc :
2 2
– L’ensemble vide si λ < − d4 , et un cercle de centre Ω si λ ≥ − d4 .
2
– Ce cercle est réduit à Ω si λ = − d4 , et c’est le cercle de diamètre [A, B] si λ = 0.
Supposons qu’une équation de la droite (AB) soit ux + vy + w = 0.
−−→ −−→
Alors les équations (M A | M B) + α(ux + vy + w) = 0 définissent les cercles passant par A, B.
MA
Lignes de niveau de f : M 7→ M B
MA
On se donne deux points A, B distincts du plan, et on définit l’application f : M 7→ M B.
Pour tout λ > 0, on note Cλ l’ensemble des points M tels que f (M ) = λ.
Si λ = 1, on obtient la médiatrice du segment [A, B]. Supposons donc λ 6= 1.
– Sur la droite (AB), soit G le barycentre de (A, 1), (B, −λ) et soit H celui de (A, 1), (B, λ).
Le point H est toujours strictement compris entre A et B.
Le point G est extérieur à [A, B] (du coté de A si 0 < λ < 1, du coté de B sinon.)
( −−→ −−→ −−→
M A − λM B = (1 − λ)M G
Pour tout point M , on a donc −−→ −−→ −−→
M A + λM B = (1 + λ)M H
– On a les équivalences :
−−→ −−→ −−→ −−→ −−→ −−→
M ∈ Cλ ⇔ M A2 = λ2 M B 2 ⇔ (M A − λM B | M A + λM B) = 0 ⇔ (M G | M H) = 0
On en déduit que Cλ est le cercle de diamètre [G, H].
– Comme on le voit ci-dessous, les cercles Cλ forment un “faiceau”.
A et B sont les “points-limites” de ce faisceau, obtenus quand t → 0 et quand t → +∞.
La médiatrice de [A, B] correspond à λ = 1. Pour 0 < λ < 1 on obtient les cercles qui sont
du coté de A, et pour λ > 1 on obtient ceux qui sont du coté de B.
Cλ et C1/λ sont symétriques l’un de l’autre par rapport à la médiatrice de [A, B].
−−→
\ −−→
Lignes de niveau de f : M 7→ (M A, M B)
Soient A, B deux points distincts du plan.
−−→
\ −−→
Soit g l’application M 7→ (M A, M B) (π).
Soit θ un réel de [0, π[.
On note Cθ0 = {M ∈ E, g(M ) = θ (π)}.
Si θ = 0, on trouve la droite (AB) (privée de A et B.)
On suppose donc 0 < θ < π.
Cθ0 est alors un cercle passant par A et B
(mais privé de ces deux points.)
Les cercles Cθ0 forment un “faiceau”.
La droite (AB) est la position-limite,
obtenue quand θ → 0 et quand θ → π.
Tous les cercles passent par A et B.
Le cercle de diamètre [A, B] est obtenu pour θ = π2 .
Si ϕ = π − θ, les Les cercles Cθ0 et Cϕ0
sont symétriques l’un de l’autre par rapport à (AB).
On montre que les cercles Cλ sont deux à deux orthogonaux aux cercles Cθ0 , comme on le voit
sur la représentation graphique ci-dessous :
– On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
inscrit avec le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Gergonne de ABC.)
Si on note a, b, c les longueurs des cotés BC, CA, AB, on montre que :
– Le point JA est barycentre de (A, −a), (B, b), (C, c).
– Le point JB est barycentre de (A, a), (B, −b), (C, c).
– Le point JC est barycentre de (A, a), (B, b), (C, −c).
On montre que les droites joignant un sommet du triangle au point de contact du cercle
exinscrit sur le coté opposé sont concourantes (c’est le point de Nagel de ABC.)