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Milan Zacek eS PARASISMIQUE RISQUE SISMIQUE CONCEPTION PARASISMIQUE DES BATIMENTS REGLEMENTATION Editions Parenthéses Je remercie Pierre Godefroy, ingtrieur simmologue au BRGM, responsable du Groupe Rscuesnaturels et ‘géoprespectve et Pierre Meuroux, cirecteu régional du 3RGM (rigion PACA), expert en dynamique der S08 et en aléa sismique, qui rent autorisé 8 corsuiter leur documentation et nvont fait béneficer de leurs precieux conse. Saisie: Muriel Focachard Dessns et infocraphie ; Martine Lamballe Revision Eliane Frcolai, Eric Varjabedian Cenception graphique et mise en pages: Atelier Graphithese, uviage publié avec fe concours —du ministare de FEquiperent, des Transports et du Tourisme, direction d Furbanisme, bureau ce la recherche archtecturale, de la diraction dela Provertion dos pollitions ot des rte (OPPRADPRM, ‘inistire de "Environnement, ae la direction de FHabitat et de a Construction (ministére du Logement), rarchitecture et de Remerciements particulier & Bernard Beli, ingénicur& la Direction régicnale de 'Equipement PACA) eta Enc Varjabecian, architece-urbaniste Copyright © 1996, saltors Parentneses 72, cours Julien — 13005 Marseille — France '36n2.86358-0542 Iosphere eosshire ttoveheve (couche du mantea 2 vos Mie) CCONSTRURE PARASISMIQUE Le nombre de plaques varie en fonction du modele proposé. On parle de six 8 quinze plaques principales et de plusieurs plaques secondaires. Les plaques sont animees de Tents mouvements relatifs : elles s'écartent, s‘affrontent ou coulissent horizontale- ment I'une par rapport a l'autre. Ces mouvements, de 1 a 15 centimetres par an, sont ‘dus 4 des courants de convection a l'intérieur du globe, qui résuitent d'une répartition, non uniforme de la chaleur interne, chaleur provenant de la désintégration cf élé- ments radioactifs Lécartement de deux plaques est accompagné de montées de magma qui, en refroi- issant progressivement, forment des cretes appelées dorsales, au sommet desquelles subsiste généralement un fossé central qui porte le nom de rift A. 1) 2a} Les dorsales se trouvent au milieu des océans, 4 quelques exceptions prés, ol elles sont émergées et acess (lane, Djbout) ou av contrare enfoules sous un continent (Afrique Est aa > Les continents jadis situes de part et d/autre des fends atonigves rifts se sont donc éloignés (et s'éloignent toujours) ss i Hun de Vautre, laissant la place a de nouveaux I | fonds marins, constitués de laves remontées de Vasthénosphére. Les portions emergées des rifts forment un labora- toire naturel pour étude géologique du globe. Lune d’elles est située dans la dépression de l'Afar en Afrique orientale (République de Djibout). La dorsale de la mer Rouge, qui est un futur océan, y Avcornass Fejoint celle de Focéan indien. Le continent afti- (ain s'éloigne ici de la plaque dArabie a la vitesse Netereess_grune vingtaine de centimetres par siecle. Une icici autre portion accessible se trouve en Islande. Ce _ pays rvest en realite qu’une partie emergee de la S dorsale médio-atlantique (F614. lest intéressant de noter que les dorsales, qui constituent des chaines de montagnes sous-mari- nes atteignant une hauteur de 3000 métres au dessus de larges plaines immergées, ne forment pas de lignes continues. Elles sont décalées certains endroits. Les segments ainsi crées sont re- ligs par des failles perpendiculaires, appelées failles transformantes, qui doivent leur existence ala dif- ference de vitesse d’éloignement des diverses parties des plaques ainsi qu’aux changements pro- sesmnes oratoras {SM gressifs diorientation [ric. 41 1 atirontement de deux plaques continentales 200 mi Lorsqu’une plaque océanique affronte une plaque continentale, elle s‘enfonce lentement sous cette demiére, sous un angle variable, selon le cas, de 20° a 80° AG. |/2b1. La croate océanique, faite de basaltes, est en effet plus lourde que la crodte con- tinentale, constituée de raches granitiques, plus IS- géres. La superficie de la Terre étent & peu pres Constante, cette disparition d'une partie de la sur- face terrestre par subduction compense l'exten- sion des fonds océaniques, qui se produit le long des dorsales. Le plancher océanique constitue donc une sorte de tapis roulant qui merge dos rifts et se déplace vers les fosses de subduction ot il s'en- gloutit pour étre recyclé dans l/asthénosphére IHG. 1) 3}, Son age s‘accrolt ainsi avec son éloicne- eshenonine ment des dorsales. Les portions les plus anciennes, 2s situees au droit des fosses de subduction, ont ns d'années, alors que prés des dorsales, le fond océanique est recent. L’age des roches con- ‘ousuneplaquecontnentale FG.t|2 Mouvemers ati der plaques — | tinentales qui, elles, ne se recyclent pas, se compte Ithosphsriques. parfois en milliards d’annees. 20 CONSTRUE téressant de noter que la rupture du massif rocheux ne s‘étend jamais sur toute la fille, Par ailleurs, elle peut étre apparente en surface (déplacementrrelatif des deux levres de la faille, genéralement fatal aux constructions], ou rester cachée sous des formations superfcielles. Sauf exception, la rupture de surface ne se produit qu'en cas de séisme de magnitude supérieure a 6. Le jeu des fails transformantes engende frequemment des séismes violent, car la rupture s’étend généralement sur de grandes longueurs (seismes de San Francisco de 1906 et 1989). Les seismes intraplaques peuvent également étre violents ; leur fre- quence d'occurrence étant faible, ils liberent énergie accumulée depuis longtemps. Etant donné la faible épaissour de la lithosphére, les foyers des tremblements de terre nne sont genéralement pas trés profonds. Les seismes dits normaux ou superficiels sont déclenchés entre 0 et 70 km de profondeur. Ils représentent environ 90% des trem- blements de terre détectés. Des séismes plus profonds ne sont observés que dans les zones de subduction de plaques oceaniques. On les qualifie de séismes intermeédiaires lorsque leurs foyers se situent de 71 & 300 km sous la surface et de séismes profonds ‘quand ils dépassent 300 km de profondeur. Aucun tremblement de terre ne peut étre éclenché en dessous de 700 km sous la surface, faute de roches capables de rupture fragile. Lasubduction des plaques entraine un frottement important. Hormis des contraintes élevées dans le sol, ce frottement produit une chaleur intense qui transforme les roches en magma, ce qui explique la frequence des volcans dans les zones de subduc- tion des plaques lithosphériques (76.12). Par ailleurs, les séismes tectoniques sont ‘quelquetois accompagnés de phénomenes lumineux comme arcs de lumiare, éclairs ‘ou points lumineux «= Séismes volcaniques Ls séismes volcaniques sont dus & des ruptures provoquées dans les roches par des poussées de magma, a 'effondrement du toit des cavernes restées vides apres l'ejec- tion de laves ou encore & des explosions volcaniques. lls sont donc independants des mouvements des plaques lithosphériques. La quantité ’énergie liberée par les séismes volcaniques n‘est pas trés élevée et leurs effets sont limits. ‘* Séismes d'effondrement es séismes sont plut6t exceptionnels, Provoqués par des effondrements de plafonds de cavités souterraines, leur puissance est trés faible en comparaison avec les séismes tectoniques d'une certaine importance. Ils peuvent se produire évidemment en ehors des limites des plaques lithospheriques, en n’importe quel endroit de la terre. Les séismes naturels se produisent également hors de notre Terre, sur d'autres plané- tes ou corps célestes comme la Lune. Ondes sismiques Les propriétés élastiques des roches et des sols permettent a I’énergie libérée par la rupture des roches déformées de se propager 8 partir du foyer dans toutes les direc. tions sous forme d’ondes, dont le tront forme idéalement une surface sphérique, et gui traversent le globe de part en part. Il s'agit d'ondes de volume. Comme lors de ‘toute impuision dansun milieu infini, deux trains d'ondes se propageant a des vitesses différentes sont formés : ondes de compression et ondes de distorsion. Les premieres, appelées ondes longitudinales, compriment et dilatent successivement le milieu par couru. Les secondes, ondes transversales, font oxciller les particules du sol perpendi- culairement 4 la direction dela propagation inc. 1/61. En un point, celle-c est normale au front o'ondes ; on appelte rai sismique. La vitesse des ondes sismiques est variable selon la nature des milieux traverses. Les ondes longitudinales sont toujours les plus rapides (usqu’a 7 a 8 knvs) et arrivent donc les premiéres aux différentes stations d'observation. Pour cette raison, elles portent également le nom d’ondes P (primae undae). Les secondes enregistrées sont des ondes transversales, appelées aussi ondes 5 (secundae undiae) ou ondes de cisaille- ment, étant donné que leurs oscillations transversales cisaillent les sols traverses sans faire varier leur volume, contrairement aux ondes longitudinales. Ces ondes ne se 24 é 28 enregistrés dans deux directions horizontales per- SO penciculaires et dans une direction verticale sont ow / TOK, Niessaites; én effet, es tracts que decrvent les —\ cy particules du sol sont tout & fait aléatoires, chan J t]6|4 y ) geant constamment de direction sous ‘effet de nombreuses ondes qui interférent [a6 121.lI nya donc pas de corrélation entre les trois composantes du mouvement. On constate cependant que l'arn- plitude des mouvements verticaux est générale- ment intérieure d'environ un tiers a celle des mouvements horizontaux, bien que dans certains cas linverse se produise. Sur le pourtour méditer- ranéen, les composantes verticales des mouve- ments sismiques sont souvent plus importantes que les composantes horizontales Les accélérations du sol peuvent quelquefois dépasser celles de la pesanteur, surtout lorsque les secousses sismiques sont amplifiées par les formations géologiques super- ficielles ou par la topographie du site. Quand un depassement de I'acceleration de la pesanteur se produit dans la direction verticale, on assiste a des projections de pierres, Gobet, de personnes, ain! qu'aVsrachement de charpentes ou d equipements in suffisamment fixes. Mesure de la violence des séismes Deux catagories de «mesures» sont actuellement utilisées pour caractériser la violence des trembiements de terre. L'une, la magnitude, exprime la puissance des séismes, indépendamment des dégats aux constructions quils peuvent entrainer. Ceux-c sont daailleurs nuls dans une zone désertique et faibles dans le cas des séismes a foyer profond. autre catégorie est représentée par échelle dintersité qui caractérise les effets ma: Crosismiques des tremblements de terre sur un site donne (est-a-cire observables par homme sans laide d'instruments de mesure : dégats aux constructions, crevasses dans le sol, etc, sans rapport direct avec la quentité o!énergie effectivement libérée paar le séssme au foyer. Sauf anomalie, l'intensité des effets macrosismiques décroit & peu prés réguliérement aver la distance de l'epicentre. U'intensité d'un trembiement de terre est donc variable d'un endroit a Foutre. Lintensité épicentrale est en genéral la plus élevée {FG 1) +4). lest noter qu’aucun des deux types de «mesure» n’exprime la durée ni le contents fréquentiel des tremblements de terre bien que ces parameétres influencent considé- rablement le degre de dommages aux constructions Puissances des séismes : la magnitude La magnitude est une grandeur calculée, en général & partir de amplitude des ondes sismiques (et non pas évaluée selon une échelle comportant des degrés). Elle est donc fonction de I'énergie libérée a la source du séisme. Un premier type de magnitude a été proposé en 1931 au Japon par Wadati. Il a en- suite été amélioré en 1935 par Américain Charles Richter qui a défini la magnitude Tocale M, d'un séisme (incorrectement appelée «degré a échelle de Richter») comme le logarithme décimal de t'amplitude maximale de Fonde sismique $, mesurée en microns, enregistrée par un sismographe normalise, situé & 100 km de Fépicentre sur tun sol ferme. La magnitude zero correspond done a une amplitude de 1 i. Pour les amplitudes plus feibles, la magnitude est négative. II est & noter que la magnitude croit d'une unité quand 'ampiitude mesuree augmente dix fois. Comme les épicentres se trouvent 4 des distances trés variables des stations denre- Qistrement, les amplitudes, plus ou moins affaiblies par 'amortissement et la disper- sion des ondes sismiques, ne sont pas directement comparables. Une correction des ‘CONSTRUE PRRASSEAQUE Plusieurs tentatives visant & établir une relation entre la vitesse des secousses et I'in- tensite macrosismique ont été faites. La formule suivante, ou vestla vitesse maximale du sol en ems, semble étre la plus représentative de la relation recherchée : ; - og tav log 2 On constate toutefois que dans le cas des batiments bas et rigides, les dommages sont davantage proportionnels a l'accélération maximale du sol plutot qu’a sa vitesse. Dans celui des structures élevées et flexibles, ils sont généralement fonction des am- plitudes d’oscillation Hest important de noter que les effets des tremblements de terre successifs se curmu- lent. Une construction qui a bien réist & un premier séisme peut subir des domma- ge) graves lors des séismes suivants, d’autent plus que les fréquences d'oscillation du méme sol différent d’un séisme 2 autre. Des fréquences plus dangereuses pour la construction peuvent per conséquent avoir lieu au cours o’un tremblement de terre futur. Les deares d'intensité sont fixes apres une enquete sur le terrain et par voie de ‘questionnaires envoyés a la population concemnée. Les résultats de 'enquéte sont gé- néralement portés sur des cartes d’intensité sous forme d’isoséistes {HG.1| 13). Les iso- séistes sont des courbes qui délimitent des zones c'égale intensité, donc de degats ‘comparables. Elles ne peuvent pas étre traces pour des séismes produits en mer, faute de dégats observés aire définie par lisoseiste de cearé le plus éleve est appelée zone pleistoseiste. La Valence oo TTAUE / GOLFE DU LION O | MER MEDITERRANEE G.1\13 Carte dintensités du séisme de Lambesc de 1909 apis lava, oun = Gall) localisation des dégats les plus importants observés dans cette zone détermine lépi- centre macrosismique du séisme. Par suite de propagation de ia rupture de l'ecorce terrestre, il ne coincide pas nécesseirement avec I'épicentre microsismique qui se ‘trouve a ja verticale du foyer, c’est-a-dire rendroit olla rupture a été init. Ine faut cependant pas oublier que le tracé des courbes isoseistes souffre diimpréci sion & cause de la dispersion et du caractere subjectit des données. Par exemple, les CCONSTRURE PARASEMIQUE 38 fontaines te able Fig. 1 AG. |2 Principaux effets induits : — Liquefaction des sols Les secousses sismiques peuvent dans certains cas modifier la texture des sols. Les sables laches satures d'eau sont particuliérement sensibles a ce phénomene. En effet, la résistance 8 la déformation des sols granulaires (sans cohésion) ne dépend que du frottement entre les grains. Le frottement est diautant plus grand que la pression transmise de grain a grain est élevée. Dans les sables secs, cette pression augmente pendant l’excitation sismique gréce au compactage do a la vibration. Les sables secs, et serrés constituent donc un bon sol pour les fondations, pour peu que celles-cisoient ‘oncues pour resister 2ux tasiements diferentes le compactage n’etant pas uni- forme. Dans les sables saturés d'eau, une partie de la pression est transmise a eau intersti- tielle ce qui diminue le frottement entre les grains et par la-méme les forces que ceux- i peuvent transmetire. Les secousses sismiques entrainent une diévation de la pression de l'eau interstitielle et le frottement entre les grains diminue d'autant. Pendant des vibrations intenses, le frottement peut meme étre annulé, ce qui en: ‘raine une perte de contact entre les grains. Le sol perd alors toute résistance au 1 —> $F ‘eee sppmrign aire Boman Nmap > ——— bs " Te . fy \ Y Z# \ 444i 2) travees ou pars b)travées eu paros ides ‘non ges FIG.u1| 18 Guelques prindipes de conception simples. CCONSTRURE FARASISMIQUE uj4 Effets sur homme Hormis les blessures et la mort causées par la destruction des constructions, les trem: blements de terre violents peuvent avoir d'autres consequences graves pour homme : crises cardiaques provoquées par la peur, aggravation de maladies préexis- tantes a cause du stress intense et par interruption des soins, etc. Les troubles psychi- ques individuels ou collectifs qui entrainent un comportement irrationnel pouvant gener les secours ont deja été observes. Il est donc souhaitable d’eduquer a titre pre- \entif la population des régions sismiques et de les informer de la conduite a tenir en cas de tremblement de terre. 50 PREVENTION DU. QUE SISMIQUE 55 m|3 Etude et surveillance Inmensté MUSK, ME vex =v FG. de la sismicité du territoire etude de la sismicité repose sur des sources historiques et sur la surveillance instru- mentale. Cette demiére étant relativement récente (elle est opérationnelle depuis quelques décennies seulement), les données dont on dispose sont fournies principa- lement par la sismicité historique, connue a travers la presse ancienne, les archives, chroniques, legendes, enquétes macrosismiques rétrospectives, etc. Le degré de fiabi- lité de tels temoignages est malheureusement trés inégal, ce qui rend leur interpré- tation difficile. Par ailleurs, absence de traces historiques d’actvité sismique & une @poque ou dans une région donnée n/implique pas que des tremblements de terre importants ne s'y soient pas produits. Ceci est particuligrement vrai pour les régions. reculées et autrefois peu habitées. En France, la synthase des données historiques a abouti a la publication par le B.R.G.M, (Bureau de Recherches Géologiques et Minieres) d'une carte de la sismicité historique du territoire métropolitain (Fc. m|1] et & la constitution d'un fichier infor- matisé de données relatives & activité sismique ancienne et récente, mis a jour tous les ans. Ces données sont accompagnées d'une appréciation de leur fiabilité. La surveillance instrumentale de la sismicité nécessite une couverture des zones sismi- ues par un réseau de detection relié a un organisme cenvralisateur de données qui en assure l'exploitation et la diffusion aux organismes nationaux et interna concernés. Les différentes stations de détection doivent &tre homogenes, ce posséder des appareils normalisés qui fournissent des enregistrements compatibles. Plusieurs dizaines de stations d'observation sont actuellement en service en France (réseau national de sismographes et réseaux locaux denses). Ces réseaux devront tre élargis et améliorés, afin que la densité maximale des stations coincide avec les zones sismiques les plus actives. I est important que les réseaux de détection permanents soient complétés par des réseaux mobiles qui peuvent étre acheminés trés rapidement dans les régions o¥ une apparition de signes précurseurs de séismes exige un renforcement de la surveillance, ainsi que dans celles oU un seisme important vient de se produire, afin dy enregistrer les phénomenes associés 8 d’éventuelles répliques. —————— Lintérat de la détection instrumentale de sismicit’ est multiple. Elle permet de : — définir les zones actives au plan sismique et de surveiller leur évolution, ce qui peut aboutir 8 une révision réussie de tremblement de terre ; — mettre en corrélation lactivité sismique avec les accidents de la structure géologique ; ceci exige une grande précision dans ia localisation des épi- centres (de l'ordre d'un kilometre) ; — prévoir les mouvements de sol qui seront pro- voques par les séismes futurs — donner alerte immédiatement quand un séisme destructeur se produit ; pour cela, une au- tomatisation de la détection, ainsi que I’existence d'un systme de transmission de données rapide ce Some inlspensabies E 2 A sana — constituer une banque de données pour les be- soins des scientifiques et des ingénieurs. w w rates teva neornve ‘Carte de I shmichd Historique de Ia Franco (apres BRCN. PREVENTION OU. esque siswique m|6 (confinement des produits radioactifs ou toxiques) doit étre assurée lors d'un SMS. On peut également exiger le maintien en service de certains ouvrages ou équipe ments pendant un SMHV. Les équipements des centrales nudéaires francaises sont le plus souvent calculés au demi-SMS, qui est pratiquement égal au SMHV car en termes, de charges sismiques, en principe, SMS = 2 SMHY. Diautres séismes de référence peuvent étre convenus pour les besoins spécifiques de tel ou tel équipement important Prédiction des séismes Peut-on prédire les séismes d'une maniére sire? A ’heure actuelle, la réponse est hélas negative, tout au moins en ce qui conceme la prédiction simultanee de leur date, de la localisation exacte de !"¢picentre et de leur intensité maximale. Il est néan- moins possible de prévoir les tramblement de terre avec une probabiité plus ou moins grande. En effet, la plupart des séismes destructeurs, dont le foyer n‘est profond que de quelques kilometres, sont précédés d’un certain nombre diindices géophysiques et géochimiques détectables. Toutefois, l'absence de signes annonciateurs inquiétants ne peut garantir qu’un séisme violent ne se produira pas dans un avenir proche, comme en témoigne l’expé- Tience chinoise, Le tremblement de terre de magnitude 7.3 survenu le 4 fevrier 1975, S'flaicheng a été prévu par les scientifiques chino's d'une maniére spectaculare. Vordre d’évacuer la population, donné 5 heures et demie avant le début du séisme, @ permis de sauvegarder la quasi-totalité des vies humaines dans les zones sinistrées. Toutefois, le dispositif de prédiction n'a pas réussi a annoncer le séisme de magnitude 7,8 qui s‘est produit 17 mois plus tard dans la région de Tangshan, & 400 km de Haicheng (sans doute pius de 600 000 victimes). Les signes précurseurs des séismes sont de nature trés variée et leur étude requiert le concours de spécialistes de plusieurs domaines. On surveille principalement : — Lévolution de la sismicité locale, étant donné quen général le nombre et la fré- quence des secousses de faible importance augmentent 4 ‘approche d'un séisme majeur. — Les deformations des sols en surface. Le nivellement géodésique est pério- diquement effectué avec des appareils a laser d’une grande précision (géodime- tres). Les variations d‘inclinaison de terrain sont mesurés avec des tiltmetres (dinométres), les déformations verticales avec des gravimetres et les déformations horizontales a l'aide d‘extensométres. — La variation des contraintes mécaniques dans les sols. Cellesci peuvent étre ob- servées dans des forages profonds. — Les variations de la résistivité électrique des roches qui se produisent avant leur rupture. — Les vi ns de la vitesse des ondes sismiques, li¢es aux changements des pro- priétés physiques de la crotite terrestre. Dans des conditions normales, le rapport des vitesses des ondes P et 5 est a peu prés constant, de Fordre de 1,7. Lors des déformations successives de la crotte, i! varie en fonction des fluctuations de la teneur des roches en eau intersttelle — Les émanations de gaz inertes, plus particulierement du radon. Ces gaz sont sen- sibles aux changements des conditions physiques survenus en profondeur et mi- rent facilement 4 travers les sols. Il faut toutefois cistinguer los émanations exceptionnelles des émanations habituelles. — Les fluctuations des champs électrotellurique et magnétique. Ces champs sont en effet modifies par 'augmentation des contraintes engendrées dans les roches. Les variations sont toutefois trés faibles et ne doivent pas étre confondues avec les Variations journaligres normales, qui ne cont pasnagiigeables. La méthode de pré- diction VAN, utilisée en Gréce (et depuis peu en France), se fonde sur l'observation des modifications caracteristiques des courants électrotelluriques. — Les fluctuations de la nappe phréatique. activité sismique perturbe en général le régime des eaux souterraines. Le débit des sources et le niveau d'eau des puits: varient. La température, la composition chimique et la radioactivité de l'eau a wn CCONSTAURE PARASISMIQUE mis|4 Al'extérieur : — Tenez.vous a lécart des batiments, au milieu des rues ou dans les espacas libres. — Evitez de courir dans les rues — Ne restez pas sous les fils électriques. — Dens un véhicule, arrétez le moteur et ne descendez pas avant la fin des secousses, Apres un seisme important — Couper le gaz, Nélectrcité ot 'eau, En cas de fuite de gaz décelée ’odeur, ouvrez les portes et les fenetes et avertissez les services de secours. — Fvacue? immeuble rapidement, car il peut étre sérieusement endommagé. Ntilisez pas Fascenseur — Eloignez-vous des constructions menacées d’effondrement. — Tenez-vous a I'écart du bord de mer en raison d’éventuelles vagues déferlantes ou d'un tsunami Redoutez les répliques de séicmes qui peuvent, quelques heures plus tard, entrainer la ruine dds constructions ébranlees par la secousse principale. — Feoute? Ia radio pour connaitre les consignes diffusées par les services de secours = Ne revenez pas dans les constructions de la zone sinistrée sans accord des autorités. Actions visant a réduire le risque sismique La connaissance du risque sismique permet aux pouvoits publics de rechercher un compromis satisfaisant entre le degré du risque et l'effort économique nécessaire & sa réduction. Ce dernier doit étre acceptable pour la collectivité et dépend donc dans Une large mesure de l'état de développement économique du pays concerné. effort de réduction du risque sisique doit étre mené sur plusieurs fronts, souvent interdépendants — urbanisme et construction newve, — éhabilitation parasismique du parc immotilier exstant et consolidation des terrains dont la stabilte risque d'étre compromise par des mouverentssismiques, — aide ala prevention, - recherche, et. Urbanisme © Principes généraux Les effets destructeurs des tremblements de terre se produisent a l'échelle d'une agglomération ou d'une région. Les mesures de prévention contre les séismes devraient par conséquent étre introduites dans les plans d’aménagement et d’occu- pation des sols des régions a risque. Les zones les moins dangereuses pourraient ainsi Gire réservées au secteur d'habitation. Il est souhaitable que celui-ci soit organisé en ilots de faible densité, desservis par de larges voies et entourés d’espaces ouverts ser- vant de coupe-feu et de lieu de refuge éventuel. Dans ces espaces, des plans d’eau Pourraient étre amenages pour servir de réserve d'urgence. Les zones les plus mena- cées conviennent pour les espaces verts et pour agriculture. Les installations dont la destruction présente un risque pour la sécurité de la population (usines chimiques, dépéts d'hydrocarbures...) devraient étre entourées de zones inconstructibles. Le tracé des voies de circulation automobile doit etre étudié de maniere a garantir le maintien en service de la voirie pour I'acheminement des secours et I'évacuation des biessés. Il est souhaitable que les routes évitent les failles et queelles soient 2 deux voies, séparées par une bande centrale pouvant servir de couloir d’urgence en cas de biocage du trafic. Les quartiers ou jlots ne doivent pas étre desservis par un accés uni= que, dont la mise hors service entrainerait leur isolement. introduction d’un zonage sismique dans les plans d’occupation des sols est toutefois dilicate étant donné leurs incidences fonciére et juridique. Elle porte par exemple 62 PREVENTION OU risque ssique m|s|2 atteinte & la valeur du patrimoine classé dans les zones inconstructibles ou dans les zones constructibles sous conditions particulieres. + Plans d'exposition aux risques naturels prévisibles (PER) En France, la loi sur indemnisation des victimes de catastrophes naturelles promuk guée en juillet 1982 instituait I’élaboration par ’Etat des plans d'exposition aux Fisques naturels prévisibles (PER) qui déterminaient les zones exposées @ des inonda- tions, des avalanches, des mouvements de terrain et des séismes, ainsi que les techni- ques de prevention @ mettre en couvre tant par les propriétaires que par les collectivités ou les établissements publics. Une fois approuvés, ces plans avaient valeur de servitude d'utiité publique et étaient annexés aux plans d’occupation des sols qui servent de base & la décision d'accorder ou non un permis de construire. Ils sont con- sultables en mairie. Le décret d'application de cette loi (décret n’ 93-351 du 15 mars 1993 abrogé le 5 octobre 1995) précisait que les documents graphiques des PER délimiteraient trols, zones — Zone rouge, trés exposée, donc inconstructible ; seuls l'entretien des ouvrages existants et la construction d'abris legers ou d'installations nécessaires a I'exploi- tation agricole ou forestiére y sont autorisés. —~ Zone bleue, moyennement exposée, pour laquelle le PER prescrit «les mesures de nature a prévenir ou 3 restreindre les risques auxquels sont exposes les biens qui s¥y rouvent situés, que leur implantation soit antérieure ou postérieure & la publi- cation du plan d'exposition», Les propriétaires des biens et activités implantés dans la zone bieue anterieurement & la publication du PER disposent d'un délai de cing ans pour prendre cesmesures. A défaut, ils pourraient perdre les geranties des assurances couvrant leurs biens. Le montant des sommes mises & leur charge au titre de ces travaux ne peut excéder 10% de la valeur des biens a la date de publication du PER — Zone blanche, réputée non exposée aur risques pris en compte par le PER ‘Au 31 décembre 1994, 47 PER sismiques ont été élaborés (principalement dans les Bouches-du-Rhéne et es Alpes-Maritimes), dont 40 approuvés par les instances publi- ques. La loi n°95-101 du 2 fevtier 1995 relative au renforcement de la protection de renvi- ronnement remplace, & compter de la publication du décret d'application n° $5-1089 du 5 octobre 1995, les PER par des PPR : plans de prévention des risques naturels pré- visibles [cf paragraphes xi|4_3 et xa 4] 4). Ces plans, similaires aux PER, ne définissent pas de zones rouges, bleues et blanches. Les PER déja approuvés valent PPR. Construction neuve Les batiments & construire dans les zones sismmiques devraient étre concus pour résister aux tremblements de terre. De nombreux pays concernés disposent de codes parasismiques. ll appartient 8 Etat de les rendre obligatoires pour la construction neuve et éventuellement pour les opé- rations de réhabilitation. Par ailleurs, les constructeurs sont libres d/opter pour une protection plus étendue que la protection reglementaire Dans les territoires de souveraineté francaise, application des régles parasismiques ‘est obligatoire pour la grande majorité des batiments, équipements et installations nouveaux a risque normal, situés dans les zones de sismicité la, Ib, Il et Ill (cf. ousrrmne xi, «Cadre réglementaire francais»). Seuls échappent a cette obligation les constructions dont la défeillance ne présente qu'un risque minime pour les personnes ou l'activite économique (classe A), c'est-2- dire les batiments et les installations dans lesquels est exclue toute activité humaine nécessitant un séjour de longue durée. En ce qui concerne la surélévation ou extension des batiments existants, les régles parasismiques devraient en principe étre appliquées aussi bien & la partie neuve qu’ fa partie deja construite (cf. cwaprire x1). En revanche, ni les cuvrages d'art, ni les ou- viages 2 risque special ne sont concernés par ces régles. 63 CONSTRUE PARAS m|8|3 Te) mi9|4 SMILE Dans la zone 0, aucune protection sismique des batiments courants n’est exigée. I faut cependant étre conscient du fait que méme dans ces zones, des séismes destruc teurs peuvent se produire ; la probabilité de leur occurrence pendant la durée de vie d'un batiment étant tres faible, ce risque est accepté pour les ouvrages a risque normal. Nous avons vu quiil en est tout autrement pour les ouvrages a risque special, pour lesquels le séisme le plus violent plausible doit etre pris en consideration, Réhabilitation parasismique du parc immobilier existant La réhabilitation du bati ancien (confortement préventit) est un effort & long terme. Elle dépend en grande partie de initiative privée. Pour I'heure, elle semble peu pratiquée, bien qu'il suffise parfois de procéder a des renforcements simples pour reduire sensiblement la vulnérabilité d'une construction. On constate d'ailleurs que existence d'une aide & la reconstruction et celle d'une assurance obligatoire contre le risque sismique dissuadent de la prévention, malgré le risque de pertes en vies humaines. La puissance publique peut dans le domaine de la réhabilitation parasismique d’une part donner I’exemple en consolidant les batiments publics et, d’autre part, inciter & la réhabilitation privée en procédant & des études et des actions qui la facilitent : — identification des quartiers les plus vulnérables en fonction de la nature du sol, de la topographie et de état des constructions ; — élaboration d'une méthodologie d’expertise de la vulnérabilité des constructions aux seismes ; — Elaboration d'une typologie du bati existant du point de vue de sa résistance aux tremblements de terre ; — création d'un bilan de vulnérabilité aux séismes, semblable au «bilan thermique» qui existe déja ; ce bilan devrait aboutir a la définition de mesures de conforte- ment urgentes et de leur coit ; — publication d'un catalogue des reparations et renforcements parasismiques courents. Il est par ailleurs souhaitable de consolider les terrains susceptibles de glisser ou de s‘ébouler Sur les constructions et de rendre obligatoire Ie rehabilitation parasismique des constructions et installations dangereuses pour la sécurité publique (usines chim ques, raffineries de pétrole, depots de matieresinflammables, réseaux de gaz...), celle des batiments et des réseaux indispensables aux secours (hépitaux, casernes de pom. piers, centraux télephoniques, émetteurs radio, réseaux d'eau...), des batiments bor- dant les voies principales, des établissements recevant de nombreuses personnes (ecoles, salles de spectacles, grands magasins...), ainsi que de toute construction dont la destruction perturberait gravement la vie économique de la commune ou de la region. Prévision de la réponse des constructions a l’action sismique Le comportement des constructions lors des tremblements de terre, clest-é-dire leur réporse 3 Vexcitation sismique , dépend d'une part des mouverents du sol et, d’autre part, de leurs propres caracteristiques. Uaccéleration, la vitesse et les déplacements de la structure peuvent tre déterminés 4 partir d'accéléragrammes ou de spectres de réponse. Accélérogrammes Un accelérogramme caractérise, nous ‘avons vu, les variations des mouvements du sol dans une direction donnée en fonction du temps. Pour tenter d’établir les PREVENTION DU sue ssMiQue de retour est totalement amorti Si 'amortissement est su saire au retour & la situation initiale, le mouvement est 67 ricur 8 celui qui est néces- it suramort Le pourcentage de 'amortissement critique, qui exprime donc le degré d’amortisse- ment des constructions, est appelé amortissement relatif & (xi). Les valeurs suivantes de & sont généralerment observées — portiques autostables en acier avec parois non structurales fiexibles : B= 184%; — portiques en acier avec parois non structurales rigides, ossatures contreventées en acier = 3.86% ; space de deplcemert let i. m)8 3S aabmes canvornions) ‘Gaprestousren 3 i i i i comeniam oovegiraness iatgie pomaeee setae rolege resort et nojerne Ler eae 7 A sssarn cancion p> som) __Bemosteners strewn sn monde dtc dela ature cso ares See17D e=58 | rote pot enim by ampsticaion dey scseratiors paris sis males texto, sane cupnigque, 193 dpe Set 18) | | influence del cstaceépiertae 207520) | FG. Influence de a nature du sol et de Iadistance épicentrate sur fa forme des spectres de reponse. MECANSIMES OE RESISTANCE DES [consTUCTIONS ‘AUK SEISMES Ce chapitre a pour objet la description des phénoménes mécaniques qui sont & Iori gine des recommandations pour I'établissement des projets. Ces demiéres sont en- suite développées au CHAPIRE VI (niveau avant-projet) et les suivants (niveau projet dexécution. v|1 Equilibre dynamique Les secoustes du sol provoquent des oxtllations forcées des constructions qui y sont fondées. Leur fréquence peut atteindre plusieurs cycles par seconde, Lorsque le trem- blement de terre s'arréte, les mouvements cycliques des constructions se poursuivent sous forme d'oscillations libres jusqu’a leur amortissement complet. Leur période T, appelée période propre, reste & peu prés constante [RG. |v | 1. Pendent leurs oscillations, les constructions tendent & résister au déplacement de leur base et & conserver leur immobilit8, ce qui donne naissance a des forces d'inertie qui agissent dans le sens opposé au mouvement. Ce sont les mémes forces que celles qui projettent en arriére les passagers d'une voiture qui démarre ou accélére brusque- ment. Plus la construction est lourde, plus sa résistance au mouvement est grande et plus grandes sont les forces d’inertie qu’elle subit. Celles-ci déforment la superstructure et constituent donc pour elle des charges auxquelles elle doit résister : les charges sismi- (ques Fi. 1v|21, Pour qu'll n'y ait pas de rupture d’éléments porteurs, la résistance de la structure doit tre suffisante afin que les forces dues & son élasticité (forces de rappel F, qui tendent a ramener la structure a la position non déformée) soient & tout instant en mesure dléquilibrer la part des forces d'inertie F; qui n’a pas été dissipée (amortie) lors des deformations : Fi-Fa= Fr a dot F, =F, + Fa. (action = réaction) 2 issipes 1c. 1 | 3}. [ — | — i | : 8 = | | 3 | | soe | <—m _cxcHlations foreées ipériodk variable) a) ‘mouvement dusel 73 FG.Iv|1 Oscillations foretes et oscillations — FG.IV|2 Forces Pinertle horizontales. MECAnSMES DE RESSTANCEDES. CONSTRUCTIONS AUX SHEMES 77 minorent forfaitairement accélération spectrale réglementaire afin d'approcher les conditions réelles sur le site considére : zone de sismicité, type de sol, etc En outre, il ne faut pas oublier que les valeurs spectrales ne sont pas directement applicables aux batiments complexes ou élancés. Pour ces batiments, l'accélération de ‘chaque plancher est déterminée par le calcul des divers modes de vibration de la structure (enalyse modale spectrale). On corsidére comme complexes, entre autres, les batiments en forme de I LU, X. Y 0U Z, les constructions dont les étages ont une configuration assez différente les uns des autres, ainsi que les batiments dont le con- treventement est nettement asymétrique. Nous avons vu par ailleurs que ces types de constructions sont soumis a des effets de torsion d’ensemble [FG.i!| 17, qui peuvent donner lieu & une amplification considérable des accélérations. Des amplifications locales peuvent se produire également dans le cas de consoles, poutres et fermes de grande portée, tients de voutes, etc. Les batiments complexes et ceux qui comprennent plusieurs niveaux se comportent comme des oxillateurs multiples (plusieurs masses en vibra- tion). Les planchers des différents étages ou les diverses parties de la structure n’oscillent pas nécessairement en phase. Ce mouvement, qui est souvent tres complexe, peut tre décomposé en modes de vibration {AG.1v/ 4. On distingue le mode fondamental (1®" mode) et les modes supe- rieurs. Pour les batiments de conception simple, on peut dire, en schematisant, qui existe dans une direction ‘donnée autant de modes d'oscillation quils comportent de niveaux au-dessus du sol. Les differents modes peuvent théoriquement etre ex- cités dans les deux directions horizontales, vertica- lement et en rotation autour des axes x, y, 2. Les constructions de faible hauteur, possédant un Coefficient d'amortissement normal, vibrent prin- Cipalement en mode fondamental. influence des autres modes est négligeable, ce qui justifie 'em- ploi direct des valeurs spectrales, distribuées aux differents niveaux. En revanche, dans le cas des btiments flexibles ayant une période propre su- périeure 40,7 s environ et un amortissement faible (tours en acier par exemple], influence des modes supérieurs est importante et les plus signiticatifs doivent étre pris en consideration. Mest important de noter que les accélérogrammes qui ont servi a |'établissement des spectres ont été enregistrés en champ libre, en l'absence de cons- tructions. Par consequent, la réponse que les spectres fournissent ne tient pas compte de Vinter- action sol-structure, par laquelle elle est modifiée. n que dens le cas des batiments courants cette interaction soit négligee, elle devrait étre prise en compte dans le calcul des constructions importan- tes fondées sur des sols meubles, surtout si elles ossedent une grande rigidite. Lamplification par les constructions des accéléra- tions transmises par le sol peut étre sensiblement réduite, ou méme supprimee, en les découplant des vibrations du terrain. Siles fondations mises en ‘oscillation par les secousses sismiques pouvaient se déplacer sans frottement sous les constructions, FG.Iv|5 Hypothises de calcul des charges einaques horizontates pendant les recouses FG.Iv|6 Construction totalement > dos motavemente hy col tess elles ne pourraient leur transmettre aucune accé- leration ; il n'y aurait pas de charges sismiques dans la superstructure (86. | 6) es, consTRUCTIONS MECAMISMES DE RESISTANCE ‘AU SOSMES. #8 L . 4 denim > te seora ar nt de volo | | Hees een a tite Spterengestckte por) ate contate aN, vy wl oargen i eve prt de lure 5, eri ache par | Sesencattaee rite ar) Mopaion elerrton oration ae tern ‘Hernan 2 eager contrntes formations 6) cages sons er san cere eh ton) (voles aberon vet copes 2) G.1V|9._Diagrammes contraintesdeformations ot charges@formations. FG.IV|10 Taflonce de Ta Wexibilite sur Ta de volume stockée dans I'élément & chaque stade de deformation correspond a I'aire comprise entre la courbe et l'abscisse du diagramme. De tels dio- ‘grammes peuvent étre établis également pour les utes types de sollicitation : compression, flexion, S28 ee saillement, etc. On réalise facilement que les matériaux et les élé- ments flexibles, donc relativement déformables, peuvent stocker plus d’énergie que les matériaux ‘et las elements rigides (nc. tv 10), La faible capacité de stockage d'énergie par unite de volume de ces | demiers doit étre compensée par des sections transversales importantes, done par un dimen- __| sionnement «large». la rigidite des matériaux et des structures est caractérisée par la pente de la courbe des diagrammes contraintes-déformations. Elle varie avec lintensité des contraintes appliquées. Lorsque les charges sont modérées, cette variation est souvent négliges- ble et la rigidité du materiau est considerée comme constante (cas de lacie par exem- ple, RG. 1v) 16). © Matériaux La capacité des matériaux 8 stocker I'énergie pendant les secousses sismiques est Caractensée par leur reslience, cest-a-dire leur resistance aux charges brutaiement appliquées. Les matériaux sont its résilients lorsquils peuvent absorber sans dom- mage une quantité importante d'énergie par unité de volume. Les essais montrent par exemple que l'acier doux, relativement deformable, est plus résilient que Tacier dur, qui est plus rigide. Toutefois, de méme que la fragilité et la ductil nce nvest pas une propriété intrinsaque des matériaux. Elle est davantage une caractéristique de I’élément tests © Eléments constructifs La capacite 8 stocker I'énergie des éléments constructifs réalisés en un matériau donné dépend de leur forme, de leurs dimensions et de l'état de leur surface. La flexibilité des divers éléments est obtenue par le choix des portées et un dimen- sionnement adéquats. Les éléments élancés sont évidemment plus flexibles, donc plus avantageux du point de vue du stockage d’énergie, que les éléments dont le rapport longueuridimension transversale est faible. ‘experience montre par exemple que les poteaux courts, comme ceux qui supportent des mezzanines ou des paliers d'escalier entre deux niveaux, résistent sensiblement moins bien @ Faction sismique que les poteaux ayant la méme section transversale, mais libres de se déformer sur toute la hauteur de étage (effet de poteau court, AG. v1). ‘quantits cPénergie stockso. a3g Ww 226 220 sections, elements constructifs ou leurs assemblages en forme de baionnette, poteaux supportés per des poutres, percements importants dans les planchers ‘ou dans les palées de stabilité, surtout 4 leur périphérie, etc. — Dimensionner largement les éléments a parois minces. v|4 Capacité des constructions a dissiper I’énergie Les mécanismes de dissipation d’énergie par les constructions pendant leurs oscilla- tions sont divers. En général, on les classe en quatre catégories : réflexion vers le milieu environnant, frottement dans les joints Ou dans les fissures, amortissement interne des matériaux appelé aussi amortissement structural et fissuration ou rupture dleléments constructis ‘* Réflexion vers le milieu environnant La quantité d’énergie réfléchie par les constructions vers l'atmosphere est négligea- ble. Celle qui est renvoyée dans le sol peut en revanche étre importante. Elle aug- mente avec la profondeur des fondations, la déformabilité du sol et la masse de la construction. On la détermine par I’étude de l'interaction sol-structure (cf. paragra- pphe v2), © Frottement externe Le frottement qui se produit dans les joints aux interfaces de contact entre différents matériaux et dans les matériaux fissurés est plus ou moins important selon le type de construction. Lénergie dissipée par ces frottements est indépendante de la fréquence des oscillations, mais croft avec leurs amplitudes, c'est-8-dire avec les déformations de la structure. Elle diminue aprés la destruction des éléments non structuraux qui ont articipe a l'amortissement des mouvements de la construction. La part de ce type damortissement dans énergie dissipée totale est significative dans le cas des struc. ‘tures comportant de nombreux joints ou assemblages non rigides = maisons en bois, constructions en maconnerie traditionnelle, etc. Les ossatures métalliques soudées ne peuvent pas dissiper I'énergie par ce moyen. Seule la présence d'éléments non struc- ‘turaux y introduit un certain amortissement externa. La dissipation d'énergie par frottement peut tre améliorée d'une maniére significa- tive par des amortisseurs (ct. vi|5|3). * Fissuration et rupture d'éléments constructifs Ces phénoménes libérent, par la rupture des liaisons interatomiques des sections con- cermées, énergie de déformation quiyy était stockée ; ne pouvant plus étre reconver- tie en énergie cinétique, elle est définitivemient perdue (dissipée). lest clair quil convient d’éviter, dans la mesure du possible, la destruction de toute partie de la structure indispensable a sa stabilité (dou 'intérét des structures hyper- statiques qui comportent des éléments redondants), ainsi que les dommages impor- tants aux éléments non structuraux et aux équipements. En revanche, il est possible Ge réaliser des éléments «fusibles», prévus pour se rompre au-dela d'un seuil d'accé- leration. Il est souhaitable que leur rupture soit progressive et non pas brutale. = Amortissement interne Lamortissement interne représente la cause Ia plus importante de la dissipation energie. Il est dU principalement la viscosité et au comportement inélastique des matériaux (clest-é-dire & leur anélasticité et & leur plasticite. La viscosité caractérise la résistance & la vitesse de glissement des couches de maté- riaux les unes sur les autres. L'’énergie qu‘elle permet de dissiper augmente avec la fréquence d’osciliation de la construction. On parle de 'amortissement visqueux. A échelle de la structure, il peut étre accru par interposition de feuilles viscoélastiques ‘dans des assemblages ou par des amortisseurs visqueux (cf. vi! 5|2). CONSTRUE: PARASISMIQUE 86 cowvese ee ate | msi goo soe tre dite j gud sean | |, sda, ves ae oypede y* déchargement Sag ‘eetarmatot [= ~ detoematien tec btaates ies éiorntorsenpate “ce siege sce aces 1 cheyenne: FG.IV|14 Amortissomentintene. ===~=~=~=~=S~S*~*~=“‘<‘“SOSS*~*~*~*C*C*OSOTS Fowvi15 2) args epattes Degradation de le rsistance ete Ta et ahemees, Landélasticité également est propre a tous les matériaux de construction. En effet, aucun materiau réel n'est pariaitement élastique. Des mouvements réversibles de dis: locations et de défauts ponctuels de leur structure cristalline sont a lorigine de le non-linéarité du comportement sous charges. IIs'agit d'un effet de second ordre par rapport & I'élastcité La plasticité est la propriété des matériaux non fragiles, donc ductiles. Lorsque leur deformation depasse la limite delasticité, les glissements des couches cristallines deviennent irréversibies, ily @ restructuration de la matiére. La dissipation d’énergie due aux déformations inélastiques des matériaux est indé- pendante de la fréquence d’oscillation. Elle est connue également sous le nom damortissement dhystérésis. Lamortissement interne entraine un retard des déformations sur l'action des charges. Cela se traduit sur les diagrammes contraintes-déformations par la non-superposition de la courbe de chargement avec la courbe de déchargement. Sous charges alternées, ces courbes décrivent des boucles appelées boucles o'hystérési IAG. 1V | 18 0) La forme des boucles varie en fonction du type d’amortissement, de la nature des vibrations, de 'amplitude des déformations et selon qu'elle représente le comporte- ment d'un élément constructif, d'un assemblage ou d'une structure entiére. aire de chaque boucle est proportionnelle & I énergie dissipée pendant le cycle cor- respondant, Lorsque les détormations sont faibles, les boucles d'hysterésis sont tras étroites et énergie dissipée peu importante. [consTRUCTIONS AUXSEISVES MECANSMES DE RESISTANCE DES 87 a fae te dye. FIG. 1V | 16, dormer amertonse) cs nk ra pare de ert ‘Stomatensting tructif et de l'organisation de ses composants. Elle Léenergie dissipée devient notable lorsque les déformations de la structure atteignent le domaine postélastique, faisant intervenir la ductilité du matériay, des éléments. constructifs et de leurs assemblages. Les déformations plastiques absorbent une im- portante quantité d’énergie et produisent une relaxation des contraintes. Leur appa- Tition réduit par ailleurs la vitesse d'oscllation et entraine un allongement de la période propre de la construction, ce qui est en général favorable. Les grandes déformations produites par les charges cycliques sont cependant a l'ori gine d'une dégradation progressive de la résistance et de la rigidité des matériaux. Pour cette raison, les boucles o'hystéresis des cycles successifs ne sont pas superposées. Les maconneries et d'une maniére générale tous les matériaux fragiles se dégradent rapidement [Hc.1v 15]. On peut parfois utiliser des amortisseurs hystérétiques, dont. la degradation ne présente pas de danger (cf. wi'5|1). importance de la ductilité dans la dissipation d'énergie apparait clairement sur le diagramme contraintes déformations de la A. v| 16, 6tabli pour I'acier de construc tion soumis & une traction statique (lentement appliquée). On voit que la quantité diéneraie dissipée grace a la ductilité de ce matériau est considérable. La ductilité des matériaux est mesurée par le rapport de la déformation ultime dy, atteinte au moment de la rupture, 3 la déformation élastique maximale de. Ce rapport est appelé coefficient de ductiité (symbole) : © de La cuctiite dun element de structure est en géné- ral plus faible que celle du matériau constitutif. Elle caractérise aptitude de 'elément 3 maintenir sa capacité portante pendant les déformations postélastiques. Les éléments travailiant en flexion } geile cttomor peuvent avoir une ductilité élevée, supérieure Sprolersare celle des éléments tendus ou comprimés. Les solli- Citations en cisaillement ou torsion ne donnent gé- néralement liew qu’a une ductilité négligeable. 4. deomatois La ductilité drensemble d'une structure ou d'une sous-structure dépend largement du systame cons- est proche de la ductilité de son élément le moins Energie dssipee par ductile. Le cas des ossatures en bois constitue une aptrent en oder roe exception. Leur ductilité d’ensemble est supérieure 3 la ductilité du matériau ou des éléments cons- ‘ructifs, etant donné qu‘elle est fonction principa- lement de la déformabilité des assemblages. Dans le cas d'une structure prise dans son ensem- ble, il est difficile, voire impossible de déterminer le part de la ductilité dans sa capacité & dissiper Vénergie. Dans ce cas, le rapport di/de est baptisé edu =Fem | coetficient de comportement (symbole q) celui °F” | tient donc compte des autres mécanismes d'amor- tissement. Les constructions possédant un coeffi- Fost gee cient de comportement nettement supérieur 4 1 sont dites wdizsipatives. Ainsi que nous avons constaté au début du cha- pit, [a dissipation c'energle par les constructions ib pendant les tremblements de terre a pour effet de 3, aa diminuer les charges sismiques. Dans le cas des structures ductiles ces charges restent plafonnées, Figs vote madewie liar lesiucuae ate | & peu de chose prés, a la limite d'élasticité mame fiG.Iv|17 si leurs déformations se poursuivent. On peut rai- sonnablement admettre que les maxima des dé- formations des structures dissipatives (ductiles) = —___| sont égaux & ceux des structures de méme type ‘Reduction des charges sismiqwes | considérées comme parfaitement élastiques. Les par by auctiins. - constructions dissipatives peuvent donc étre ONSTRUIRE PARASISMIQUE 88 dimensionnées pour des forces approximativement q fois plus faibles que celles qui agiraient sur les structures similaires dont le comportement reste toujours élastique IRG.1V 17). Or g, qui dépend, entre autres, des partis architectural et constructif, peut atteindre 8 (cas des constructions metalliques regulieres tres ductiles). Léconomie qui peut étre réalisée grace & une conception de batiment pertinente est donc apprécia- ble. Toutefois, il ne faut pas oublier que lors des seismes violents, les déformations des structures dissipatives sont en général importantes. Les désordres qui en résultent peuvent necassiter des réparations structurales ou la demolition, Les valeurs du coefficient de comportement figurent dans les codes parasismiques récents : Régles PS.92, Recommandations AFPS 90, Eurocode 8, etc. Dans les Regles PS 69/92, la réduction des charges sismiques est integrée dans les valeurs du coefficient B (cf. paragraphe x1. 11) Une simple division des forces élastiques par le facteur q suppose cependant que les

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