M2 Part4 Dispconst

Révision : 11 juillet 2014
DYNAMIQUE DES STRUCTURES

PARTIE 4
conception parasismique
REGLES DE CONCEPTION
ET DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
(D’après le diaporama de Milan Zacek)
Cours de dynamique des structures et de génie parasismique.

Master de génie civil – habilitation 2011
Université Paul Sabatier Toulouse III
Pr. Erick Ringot (erick.ringot@univ-tlse3.fr)
Impact des séismes
Les tremblements de terre entraînent trop souvent :
 Des pertes de vies humaines ;

 La destruction du patrimoine bâti ;
 L’arrêt ou le ralentissement de l’activité économique.
Comment prévenir les désordres ou en éviter les effets

meurtriers ?
 Par la prédiction des séismes :

cette science en cours de recherche n’est pas
opérationnelle ; on ne peut pas encore prédire quand Fig. L’Aquila, Italie 2009
le prochain séisme surviendra sur un site donné.
 Par la conception permettant une meilleure résistance

des ouvrages aux séismes :
 C’est à ce jour la seule stratégie efficace, d’où la
réglementation parasismique.
Dynamique et règles parasismiques – DISPOSITIONS CONSTR. – part 4 master GC UPS Tlse 3 / E.Ringot page 2
Impact des séismes
De nombreuses constructions qui résistent aux charges habituelles (charges

gravitaires, vent, neige,…) s’effondrent quand elles sont secouées (cf. photos)…alors
que d’autres résistent.
Kalamata, Grèce 1987 Izmit, Turquie 1999
Caractéristiques des constructions résistant aux séismes
Lignes directrices :
 Conception d’ensemble qui optimise les oscillations et limite les concentrations
d’efforts et des contraintes : simplicité des formes, homogénéité dans la répartition
des masses et des inerties ;
 Matériaux de structure supportant naturellement les secousses (acier, bois) ;
 Confinement des matériaux « fragiles », qui se disloquent sous l’effet des
secousses : maçonnerie, béton ;
 Assemblages résistant aux déformations de la structure ;
 Capacité à se déformer plutôt que rompre : hyperstaticité, ductilité ;
 Capacité à dissiper l’énergie : viscosité, plasticité, endommagement ;
 Dimensionnement suffisant pour résister aux charges sismiques.
 La résistance aux séismes ne dépend donc pas que du dimensionnement mais est
fortement conditionnée par la conception de l’ouvrage et son implantation sur le
site de construction.
Stratégie de protection parasismique des bâtiments
Les stratégies de protection des bâtiments relèvent principalement de trois démarches :
1. Conférer aux bâtiments une résistance mécanique suffisante pour prévenir les
dommages sismiques (démarche exigée pour les ouvrages à risque spécial) ou limiter
ceux-ci et empêcher leur effondrement (ouvrages à risque normal) ;
2. Rechercher une grande capacité à dissiper l’énergie cinétique des oscillations des
ouvrages :
– au prix de dommages ne compromettant pas leur stabilité. C’est une démarche
courante consistant à tirer partie des propriétés « visco-plastiques » des matériaux
de construction et des assemblages ;
– ou par l’intermédiaire de dispositifs mécaniques destinés à dissiper une partie de
l’énergie que les oscillations du sol ont communiquée à la construction (démarche
encore marginale à ce jour) ;
3. Isoler partiellement l’ouvrage des mouvements du sol

(isolation parasismique) .
Portée des règles parasismiques
Les règles parasismiques sont efficaces par rapport à leurs objectifs :

 les bâtiments conformes aux règles PS doivent présenter, vis-à-vis des actions
sismiques de calcul, une probabilité raisonnablement faible d’effondrement ou de
désordres structuraux majeurs ;
 Elles ne garantissent donc pas l’absence de dommages graves en cas de séisme
destructeur ;
 Cependant, l’effondrement des bâtiments conformes aux règles parasismiques est
rare.
Eurocode 8 :
La réalisation des objectifs des règles n’est possible
que partiellement et ne peut être évaluée qu’en
termes probabilistes (ouvrages de la classe de risque
courante).
Protection règlementaire (classe de risque normal)
 de protection « totale »
Les règles EC8 ne visent pas la protection contre le séisme maximal plausible, mais
contre un séisme à période de retour :
 de 475 ans ou dont l’intensité a une probabilité égale à 10% d’être dépassée dans
un intervalle de temps de 50 années ;
 de 95 ans pour la limitation de dommages.
L’application des règles ne doit pas entraîner de coûts excessifs.
Pas d’obligation de conception architecturale parasismique.

Seuls le calcul et des dispositions constructives font l’objet de « contraintes »
réglementaires
Rien ne s’oppose donc à ce qu’un projet, même mal conçu, soit quand même calculé aux
séismes et satisfasse ainsi à la réglementation en vigueur.
Mais l’architecture parasismique permet :
 de minimiser les charges sismiques ;
 de créer une réserve de résistance vis-à-vis des charges plus sévères que le
séisme de calcul ;
 d’abaisser le coût de la protection parasismique.
Construction parasismique
Un bâtiment parasismique optimal possède les caractéristiques suivantes :

 Conception architecturale parasismique ;
 Implantation tenant compte des effets de site ;
 Architecture favorable à la résistance aux séismes.
 Application des règles parasismiques ;
 Dispositions constructives ;
 Dimensionnement.
 Mise en œuvre soignée
 Matériaux de qualité ;
 Exécution dans les règles de l’art.
Prise en compte des effets de site
Limiter les effets de site

 Effets topographiques :
 effets lithologiques .
 piégeage d’ondes entre roche et sols
mous ;
 amplification des secousses dans de
fortes épaisseurs de sols mous.
 Eviter les effets induits :
 liquéfaction des sols ;
 glissement de terrain ;
 éboulement rocheux.
 S’éloigner des failles actives.
Risque de liquéfaction
Séisme d’Izmit, Turquie 1999 Séisme de Niigata, Japon 1964
Risque de glissement de terrain
Kobé, Japon 1995 Alaska, USA 1964
Risque d’éboulement rocheux
Californie, USA 1971 Guadeloupe, France
Risque au droit d’une faille
Rejet vertical Rejet & décrochement

Séisme d’El Asnam 1980 Séisme de Landers, USA 1992
Risques à proximité des failles
Séisme de Chi-Chi, Taïwan 1999

Ce séisme a eu lieu le 21 septembre 1999 à 01h46 heure locale. La faille responsable fut
une faille inverse. La rupture en surface s’est étendue sur plus de 80 km ; L’amplitude du
séisme a atteint 7.7 sur l’échelle de Richter ce qui est très élevé. L’épicentre a été localisé
à une profondeur de 10 km.
On déplora 2 400 morts et 10 000 blessés. Le coût total du séisme s’est élevé à 10
milliards de dollars soit 3% du PIB du pays.
Risques à proximité des failles
Exemple de bâtiment enterré
Il n’y a pas d’amplification des accélérations par la superstructure, la construction se

déplace avec le sol.
Vérifications de sécurité
Selon l’EC8, pour satisfaire aux exigences fondamentales de non-effondrement et de

limitation des dommages, les états limites suivants doivent être vérifiés :
1. Etats limites ultimes
 stabilité d’ensemble (renversement et glissement)
résistance (structure et sol)
 conditions de ductilité globale et locale
 stabilité de forme
 condition de joint sismique (absence d’entrechoquement)
 compatibilité des déformations de la structure avec celles des éléments non
structuraux (sécurité et interaction avec la structure)
2. Etat de limitation des dommages (limites de déformation)
 limitation des déplacements relatifs entre étages
 maintien en fonctionnement des services vitaux
Optimisation du partie architectural
Phénomènes à éviter
 Résonance du bâtiment avec le sol
 Lorsque le bâtiment a une fréquence propre de
vibration voisine de la fréquence d’excitation
communiquée par le sol ;
 Torsion d’ensemble
 Lorsque le bâtiment présente des dissymétries
excentrant le point d’application des forces
sismiques ;
 Oscillations différentielles
 Lorsque le bâtiment présente des parties
d’inertie très différentes ;
 Effet de niveau souple
 Un défaut de contreventement à un niveau y
concentre les dommages ;
 Effet de « poteau court »
 La sollicitation la plus pénalisante est alors
l’effort tranchant.
Risque de résonance bâtiment-sol
Séisme du Mexique, Mexico 1985

Située sur la plaque des Cocos qui s'enfonce sous la grande plaque nord-américaine, la ville
de Mexico est confrontée à une activité sismique importante. Le 19 septembre 1985 au
matin, un séisme d'une magnitude de 8,2 frappe la capitale. Le bilan humain sera de 10 000
morts et plus de 30 000 blessés.
Les effets du séisme ont été considérablement amplifiées du fait de l’assise de la ville sur un
sol meuble au sommet d’une colline combinant ainsi l’effet de topographie et l’effet de sol
meuble.
Le séisme de 1964 en Alaska est un des plus puissants

séismes jamais enregistrés sur Terre avec une magnitude
9,2 sur l'échelle de Richter. Il a frappé la région
d'Anchorage, en Alaska, le vendredi 27 mars 1964 à Kobé 1995
17 h 36, heure locale. Le tremblement de terre à Kobe, au
L'épicentre du séisme se situe à environ 90 km à l'ouest Japon, a provoqué la mort de plus de
de Valdez et 120 à l'est d'Anchorage, avec un foyer à une 5 000 personnes.
profondeur de 25 km. Le séisme a fait 115 victimes. Il a
engendré un tsunami qui a fait 14 victimes en Californie et
produit des dégâts sur l'ensemble de la côte ouest
américaine.
mexico
Effet topographique et résonance à Mexico
~50m
rocher
Prévention de la résonance
Sol ferme Sol mou
= =
Choix préférentiel du système
Période Période
porteur ou/et du contreventement : d’excitation d’excitation
 structure rigide sur sol courte longue
meuble (impérativement) ;
 structure « flexible » sur sol Bâtiment compact RISQUE DE
ferme. = RESONANCE OUI
Période propre courte ELEVE
Bâtiment élancé RISQUE DE
= OUI RESONANCE
Période propre longue ELEVE
Adaptation du projet au contexte sismologique
Pour réduire la période propre T :

- Modifier la forme du bâtiment :
- réduire sa hauteur
- réduire son élancement géométrique
- évaser sa base
- Augmenter la rigidité
de la structure:
- contreventer par voiles
- augmenter le nombre de voiles Vues en élévation
- contreventement en périphérie
- Réduire la masse :
- structure légère
- éléments non structuraux légers
- abaisser les masses
Vue en plan
Adaptation du projet au contexte sismologique
Pour augmenter la période propre T :
- Modifier la forme du bâtiment

- augmenter sa hauteur
- augmenter son élancement
géométrique
- Réduire sa rigidité
- contreventer par portiques
- augmenter les portées
(ossatures en portiques)
- Utiliser des dispositifs mécaniques

- isolation parasismique
- masse passive
- contrôle actif
Vues en élévation
Torsion d’ensemble
Torsion d’ensemble d’un bâtiment

Solution possible
Réduction de la période propre d’oscillation
Augmentation progressive de la rigidité avec l’élévation
Réduction de la période propre d’oscillation
Augmentation progressive de la rigidité avec l’élévation
Isolation parasismique
Principe de l’isolation parasismique :

Découpler les mouvements (horizontaux) du sol
de ceux de la structure.
Type : élastomère fretté
Composition :
 plaques d’acier (frettes) alternées avec
des couches d’élastomère naturel ;
(caoutchouc) ou synthétique (Néoprène®)
 enveloppe de protection contre la
corrosion ;
 brides éventuelles.
Principe de fonctionnement
Exemples
Autre type : Appui à glissement

 la réponse ne dépend que de la masse et du
coefficient de frottement ;
 seules les forces de frottement sont
transmises horizontalement à la superstructure.
surface de glissement plane 
Boîte ouverte
surface de glissement concave (appui pendulaire de glissement)

Appuis pendulaires :
exemple de réalisation
Isolation du bâtiment de la
mairie de Hayward, Etats-Unis
Risque d’oscillations différentielles
Les oscillations différentielles
peuvent survenir lorsque deux ailes
d’un bâtiment ont des inerties
différentes. Leurs périodes propres
fondamentales de vibration dans le
même plan vertical (celui de la
secousse sismique) sont alors
différentes. Il s’en suit des
dommages dans les angles rentrants
à la jonction des ailes.
Un phénomène analogue affecte les bâtiments

présentant des décrochements brutaux en élévation.
Formes défavorables
Immeuble à Kyoto et Osaka, Japon
Dommages dans les angles rentrants dus aux oscillations différentielles
Angle rentrant dans un Angle rentrant dans un

plan horizontal plan vertical
Rigidification des parties souples
Critères de régularité en plan et en élévation (saillies et retraits)
Les règles parasismiques introduisent des critères de régularité » pour les bâtiments.
Ces derniers jouissent de modalités simplifiées de calcul des sollicitations sismiques.
Eurocode 8 – en plan Eurocode 8 – en élévation

Solutions supprimant ou limitant les oscillations différentielles
Vues en plan
(1) Joints sismiques
(2) Rigidification des zones flexibles
(3) Variation progressive de la forme
(3) Renforcement de l’angle rentrant
Joints sismiques
Rôle du joint parasismique
Le joint parasismique a pour but d’éviter tout entrechoquement
entre les corps de bâtiment qu’il sépare. Ce n’est pas le cas du joint
de dilatation qui est trop faiblement dimensionné et n’est pas vide.
De fait, en zone sismique, tout joint de dilatation doit être
remplacé par un joint parasismique en raison de ces impératifs de
non entrechoquement.
Joint parasismique vertical large entre deux
constructions susceptibles de présenter des
déformations importantes en partie supérieure
Joint parasismique vertical entre deux parties
d’un même bâtiment. Le joint PS est couvert
d’un couvre joint souple.
Un joint parasismique est un espace vide de tout matériau,

présent sur toute la hauteur de la superstructure des bâtiments
ou parties de bâtiments qu’il sépare.
Ses dimensions sont calculées en fonction des déformations
possibles des constructions ; les règles EC8 ne prévoient pas
d’ouverture minimale de joint.
Joints sismiques
Inconvénients :
- dans le cas des bâtiments élevés, largeur prohibitive ;
- coût élevé ;
- mise en place difficile.
Exemples de fractionnement des bâtiments
Joints sismiques
Largeur de joint insuffisante : entrechoquement
Séisme de Kobé, Japon 1995

Joints sismiques
Largeur de joint insuffisante : entrechoquement entraînant l’effondrement
Séisme de San Fernando, Californie 1971
Joints sismiques
Largeur de joint insuffisante : entrechoquement entraînant l’effondrement
Séisme de Boumerdès, Algérie 2003

(défaut de joint et effet de niveau souple)
Effet de niveau souple

Les niveaux ouverts ou largement vitrés sont préjudiciables lorsqu’il y a une grande
différence de rigidité entre le niveau transparent et les autres niveaux.
La conséquence de la présence d’un niveau souple est l’effondrement
« mise en S »
des poteaux.
Rupture
consécutive
Ceyhan-Misis, Turquie 1998
Dommages dus à l’effet de niveau souple
Séisme de Grèce, 1998 Séisme de San Fernando, Californie 1979
Dommages dus à l’effet de niveau souple
Séisme de Chi-Chi, Taïwan Séisme de Tokachi-Oki, Japon 1968
Solutions visant à éviter l’effet de niveau souple
Contreventement en façade Variation progressive

ou à l’intérieur du bâtiment de la rigidité horizontale
Généralisation de la souplesse Isolation parasismique
Contreventement en façade
Immeuble de l’ETH, Zürich, Suisse
Contreventement à l’intérieur du bâtiment
Immeuble à Tokyo
Effet de poteau court
Phénomène :
poteaux de faible hauteurs ou « bridés » par d’autres
éléments
Rupture brutale ayant pour cause :
- une faible déformabilité

- un comportement fragile
- une charge importante (proportionnelle à la
rigidité latérale)
Rupture par cisaillement des poteaux bridés Séisme de Tokachi-Oki

Japon 1968
Allèges rigides : effet de poteau court
Séisme de Chi-Chi, Taïwan 1999
Solutions visant à éviter l’effet de poteau court dû à la présence d’allèges rigides
- contreventement par voiles en façade ou à l’intérieur

du bâtiment
- allèges non rigides en bois ou métal
Voile de
contreventement
Allège souple
Effet de poteau court en soubassement
Séisme d’El Asnam, Algérie 1980
Effet de poteau court en soubassement
Séisme de Grèce (1999) Maison en construction

en zone de forte sismicité
Effet de poteau court dans les cages d’escalier et solutions
Séisme d’El Asnam, Algérie 1980
Escalier porté par des voiles en béton armé
Constructions sur versant
Phénomènes potentiellement destructeurs :

- torsion
- effet de niveau souple
- effet de poteau court
- effets induits : glissement de terrain, éboulement
Comportement dynamique Conception défavorable
Constructions sur versant
Constructions sur versants
Maison vulnérable à la torsion Solution : contreventement
Risque de faible durée de résistance
La durée des séismes n’étant pas prise en compte dans le dimensionnement, les
règles parasismiques exigent que la structure possède un comportement ductile,
c’est-à-dire qu’elle puisse subir de grandes déformations avant la rupture au lieu de se
rompre brutalement, car ces déformations prolongent sa résistance dans le temps.
La ductilité dépend :
 de l’architecture car certaines options architecturales sont à l’origine de

ruptures brusques, dites ruptures « fragiles » : poutres allèges dans une structure
en portiques, poutres courtes, non-superposition des poteaux, variation brutale
de la forme des éléments constructifs, etc.
 des dispositions constructives
CONCEPTION PARASISMIQUE
DES STRUCTURES
DISPOSITIONS CONSTRUCTIVES
(D’après le diaporama de Milan Zacek)
Nature optimale de la structure
Critères
- Compatibilité avec le parti architectural : limiter les interférences ;

- Adéquation avec le sol : éviter la résonance
- Hauteur du bâtiment : les constructions en maçonnerie et en bois ne
conviennent que pour les bâtiments bas
- Hyperstaticité
- Dissipativité
Séisme de Kobé (1995) – l’isostaticité

transversale a été fatale à ce viaduc
Favoriser la dissipation de l’énergie mécanique
Mécanismes de dissipation
- Frottement
- Amortissement structural (interne)
 viscosité
 plasticité / microfissuration
- Rupture et fissuration
- Interaction sol-structure
 amortissement géométrique
 amortissement interne Comportement de l’acier (statique)
Comportement de l’acier (dynamique)

Générer de la dissipation
a) Concevoir une structure dissipative

- structure possédant un amortissement élevé ;
- structure ductile : matériaux, éléments et liaisons ;
- structure possédant des zones dissipatives pouvant donner lieu à
des déformations inélastiques ;
b) Utilisation d’éléments « fusibles »
c) Dans les sols compressibles, choix de niveaux enterrés formant un caisson rigide
d) Emploi d’amortisseurs
- amortisseurs hystérétiques ;
- amortisseurs à frottement ;
- visqueux ou viscoélastiques.
Amortisseurs sismiques
Amortisseur hystérétique Amortisseur à frottement
Immeuble au Japon Université Concordia, Montréal
Amortisseur viscoélastique
Hôtel à Beijing
Isolation parasismique associée à des amortisseurs viscoélastiques
Isolation parasismique associée à des amortisseurs viscoélastiques
Immeubles en Martinique
Ductilité
Rechercher une bonne ductilité des matériaux, des éléments et des liaisons.
F F
Comportement Comportement
fragile ductile
 
La ductilité permet :
- une dissipation d’énergie importante
- une réduction des charges sismiques
- une redistribution des efforts sur les sections dont la résistance n’est pas encore
épuisée
- une amélioration de la résistance
- de résister dans la durée
Ductilité
La ductilité d’un élément constructif dépend :
- de son matériau : certains matériaux (béton) sont plus ductiles que d’autres (acier,
aluminium, bois) ;
- de sa forme : les éléments dont la section ou la forme d’ensemble varie brutalement

ont un comportement fragile, notamment les éléments comportant des percements
du fait des concentrations de contraintes.
Ductilité
La ductilité d’un élément constructif dépend également :
 de son mode de sollicitation : la ductilité est très bonne en flexion, bonne en traction
(sauf béton), assez bonne en compression et très faible en cisaillement et torsion ;
 de son épaisseur : les éléments à parois minces possèdent une faible ductilité ;
 des contraintes axiales : la ductilité augmente lorsque les contraintes diminuent.

L’augmentation des sections des éléments constructifs est donc favorable, sauf
lorsqu’elle est obtenue, dans le cas des poutres, par l’augmentation de leur hauteur ;
 du degré d’hyperstaticité, donc de la rigidité de ses liaisons avec appuis. En effet la

formation d’une rotule plastique abaisse l’hyperstaticité d’un degré ;
 de la vitesse d’application des charges : une rupture fragile d’un élément ductile peut
être provoquée par un chargement rapide.
Ductilité
Superposer les éléments porteurs verticaux
La descente de charges selon un cheminement en forme de baïonnette réduit la

ductilité, crée des zone de fort cisaillement, diminue la durée de résistance des
poutres, et provoque donc une rupture fragile.
Ductilité
donner la même longueur libre à tous les poteaux participant

au contreventement (pour éviter l’effet de « poteau court »).
Séisme de Tokachi-Oki, Japon Séisme d’Adana, Turquie 1998
Ductilité
Conférer une rigidité comparable aux différents niveaux et éviter l’effet de « niveau
souple ».
Définition du niveau souple :
- niveau dont la rigidité latérale < 70 % de celle du niveau immédiatement au-dessus
- niveau dont la rigidité latérale < 80 % de la rigidité latérale moyenne des 3 niveaux
situés immédiatement au-dessus.
Séisme de Boumerdès, Algérie 2003

Ductilité
Eviter de croiser les poteaux et les poutres hors plan (sous peine d’une rupture fragile).
Séisme d’Anchorage, Alaska 1964

Ductilité
Eviter les hétérogénéités structurales
Maçonnerie hétérogène
Ductilité
Eviter de coupler mécaniquement les bâtiments par des passerelles ou escaliers.
Accouplement par passerelles Accouplement par escaliers
Contreventement
Principe de base
Contreventement horizontal (diaphragmes) couplé avec le contreventement vertical.
Le contreventement vertical seul n’est pas permis en zone sismique : il faut que les forces
dynamiques dues aux masses essentiellement concentrées au niveau des planchers soient
reprises transversalement par l’ensemble des éléments porteurs verticaux : c’est là le rôle
du « diaphragme ».
Diaphragmes
Définition
Tout plan horizontal (plancher) ou incliné (versant de toiture) capable de transmettre
les charges horizontales aux éléments verticaux de contreventement
Rôles
 Transmettre les charges sur les éléments
verticaux du contreventement sous-jacents ;
 Raidir le niveau (limiter ses déformations dans
le plan horizontal) ;
 Coupler les éléments verticaux de structure
(uniformisation des déplacements des têtes de
poteaux).
Diaphragmes
Localisation des diaphragmes :
- Planchers de tous les niveaux

- Versants des toitures
- Plans des entraits (charpentes)
Diaphragmes
Classification des diaphragmes en fonction de leur rigidité
- Diaphragmes rigides : plus rigides dans leur plan que les éléments verticaux de
contreventement, ils leur imposent des déformations
- Diaphragmes « flexibles » : moins rigides dans leur plan que les éléments verticaux
de contreventement, ils se déforment entre ces éléments
Analogie avec une poutre
Diaphragmes
Diaphragmes rigides
- Ils sont préférables aux diaphragmes flexibles, car ils distribuent les charges
horizontales sur les éléments verticaux en fonction de leur rigidité latérale
Tous les poteaux reçoivent

une même charge sismique
- Leur rotation sous charges horizontales entraîne

une torsion d’ensemble du niveau sous-jacent
Diaphragmes
Diaphragmes flexibles
- Ils distribuent les charges horizontales sur les éléments verticaux en fonction des
masses qu’ils portent en tête, correspondant aux aires des planchers dont ils
reçoivent la charge.
Les poteaux ne reçoivent pas tous la

même charge sismique
- Ils n’imposent aucune torsion au

niveau sous-jacent. Celui-ci subit des
déformations différentielles en
fonction des charges et de la
déformabilité de chaque file porteuse
Diaphragmes
La rigidité d’un diaphragme dépend :

 du type de l’ouvrage : les planchers en béton armé constituent en général des
diaphragmes rigides, les charpentes des diaphragmes flexibles
 de sa forme en plan : les diaphragmes longs et étroits sont flexibles.
Diaphragmes
La rigidité d’un diaphragme est pénalisée par la présence éventuelle de grandes trémies.
Analogie
avec une poutre
La fonction diaphragme est considérée assurée s’il n’existe qu’une seule trémie dont
aucune dimension n’excède la moitié du petit côté du plancher (les trémies dont le plus
grand côté n’excède pas 50 cm de longueur sont négligées). Dans les autres cas, il faut
justifier que le diaphragme fonctionne « en treillis » ou « en voûtes ».
On considère comme régulières en plan les constructions dont la surface totale des
trémies n’excède pas 15 % de la surface du plancher.
Diaphragmes
La fonction diaphragme implique :

- Ancrage périphérique : tous les
éléments constitutifs doivent être
ancrés en rive ;
- Continuité mécanique sur appuis
intermédiaires ;
Séisme de Spitak, Arménie 1988
- Solidarisation des composants
juxtaposés et superposés.
Ces exigences sont obtenues par des
dispositions constructives propres à
chaque type d’ouvrage.
Séisme de Tangshan, Chine 1976
Diaphragmes
Diaphragme en dalle de béton armé coulée en place
Ancrage, chaînages et continuité
Structure à noyaux : transmission des efforts vers les noyaux

Diaphragmes
Diaphragme en dalle réalisée à partir de prédalles
Solidarisation dalle/prédalle
Ancrage périphérique des prédalles

Diaphragmes
Continuité sur appui intermédiaire
Continuité entre prédalles

Diaphragmes
Plancher en poutrelles et entrevous
Diaphragmes
Types de poutrelles
Zones 1,2,3 :
Zones 4,5 :
Zones 4,5 :
Poutrelles en béton armé ou précontraint
Poutrelles en treillis métalliques avec talon en béton

Diaphragmes
Solidarisation des poutrelles et de la dalle

Diaphragmes
Ancrage du diaphragme, sens porteur

Diaphragmes
Ancrage du diaphragme, sens non porteur Continuité du diaphragme
Ancrage des poutrelles en béton armé ou précontraint
Continuité au droit d’un refend

Diaphragmes
Plancher collaborant en tôle d’acier profilée
Continuité du diaphragme et armature de la dalle
Ancrage dans les sens non porteur et porteur

Diaphragmes
Grilles de poutres
Grille orthogonale Grille à poutres courbes
Diaphragmes
Diaphragme à poutres au vent
Principe
Toiture formant poutre au vent Poutres au vent périphériques

Diaphragmes
Diaphragme à poutres au vent (illustration)
Toiture formant poutre au vent
Diaphragmes
Diaphragme à tirants diagonaux

Principe
Exemple
Contreventement
Eléments verticaux de contreventement
Une seule palée verticale de contreventement File instable

peut stabiliser une file.
Panneaux rigides
File contreventée
Palées triangulées
Arcs et portiques (hyperstatiques)
Contreventement
Eléments de contreventement courbes
 Possibles dans le cas d’éléments en

béton armé, bois ou acier.
 Le contreventement ne peut être

assuré par des murs en maçonnerie
courbes :
Séisme de Tokachi-Oki Japon 1968
Photo Wakabayashi
Contreventement
Nombre d’éléments de contreventement vertical
Contreventement isostatique
Minimum 3 éléments verticaux de contreventement par niveau, disposés de manière à

ne pas être tous parallèles ou tous concourants
Contreventement hyperstatique (à préférer)
Plus de 3 éléments verticaux de contreventement par niveau, disposés de manière qu’il

existe au moins 3 éléments non parallèles et non concourants
Contreventement
Dommages dus à l’absence de contreventement longitudinal

(tous les murs de contreventement étaient parallèles)
Séisme de San Fernando Californie 1971 Séisme d’Izmit Turquie 1999
Contreventement
Conception du contreventement vertical.
Disposer les éléments de contreventement d’une manière symétrique dans chaque

direction afin de limiter la torsion d’ensemble.
Une position excentrée des éléments de contreventement est à l’origine d’une

sollicitation du bâtiment en torsion.
Contreventement
Dommages dus à la torsion d’ensemble
Séisme de Tokachi-Oki, Japon 1968
Contreventement
Dommages dus à la torsion d’ensemble (suite)
Séisme des Philippines 1976
Séisme de Kobé, Japon 1995
Contreventement
Dommages dus à la torsion d’ensemble (suite)
Séisme du Mexique, 1985
Séisme d’Anchorage
Alaska 1964
Contreventement
Bâtiments exposés à la torsion d’ensemble
Bâtiment public
Maison en Grèce
en Guadeloupe
Contreventement
Limitation de la torsion d’ensemble Eloigner les éléments verticaux
parallèles afin de disposer d’un
grand bras de levier du couple
résistant à la torsion.
d1
d2
Inertie de torsion réduite

d2
d1
Inertie de torsion augmentée

Torsion importante Torsion corrigée
Ramener le centre de torsion au plus près du centre distance la plus grande :
d’inertie des éléments porteurs. contreventements en façade
Contreventement
Contreventement en façade
Barcelone, Espagne San Francisco, Californie
Contreventement
Maximiser la largeur des éléments verticaux afin de diminuer la déformabilité
horizontale
Les éléments larges offrent une meilleure résistance

aux charges horizontales
Contreventement courant sur plusieurs travées
Contreventement
Solution très efficace : la totalité de la façade

constitue un élément de contreventement
Osaka, Japon Bank of China Hong Kong
Contreventement
La façade constitue un élément de contreventement
Aix-en-Provence Japon (projet)
Contreventement
 Superposer les éléments verticaux afin de créer des consoles verticales de section
constante ou élargies vers le bas
Opter pour un seul type de contreventement sur un même niveau

 meilleure homogénéité de comportement .
Choix incorrect Choix correct
GENIE PARASISMIQUE
fin de la partie 4
Règles de conception
et dispositions constructives
Cours de dynamique des structures et de génie parasismique.

Master de génie civil – habilitation 2011
Université Paul Sabatier Toulouse III
Pr. Erick Ringot (erick.ringot@univ-tlse3.fr)

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Révision : 11 juillet 2014

DYNAMIQUE DES STRUCTURES

Cours de dynamique des structures et de génie parasismique.

 Des pertes de vies humaines ;

Comment prévenir les désordres ou en éviter les effets

 Par la prédiction des séismes :

 Par la conception permettant une meilleure résistance

De nombreuses constructions qui résistent aux charges habituelles (charges

Kalamata, Grèce 1987 Izmit, Turquie 1999

3. Isoler partiellement l’ouvrage des mouvements du sol

Les règles parasismiques sont efficaces par rapport à leurs objectifs :

Pas d’obligation de conception architecturale parasismique.

Un bâtiment parasismique optimal possède les caractéristiques suivantes :

Limiter les effets de site

Séisme d’Izmit, Turquie 1999 Séisme de Niigata, Japon 1964

Kobé, Japon 1995 Alaska, USA 1964

Californie, USA 1971 Guadeloupe, France

Rejet vertical Rejet & décrochement

Séisme de Chi-Chi, Taïwan 1999

Exemple de bâtiment enterré

Il n’y a pas d’amplification des accélérations par la superstructure, la construction se

Selon l’EC8, pour satisfaire aux exigences fondamentales de non-effondrement et de

Séisme du Mexique, Mexico 1985

Le séisme de 1964 en Alaska est un des plus puissants

Pour réduire la période propre T :

Pour augmenter la période propre T :

- Modifier la forme du bâtiment

- Utiliser des dispositifs mécaniques

Torsion d’ensemble d’un bâtiment

Principe de l’isolation parasismique :

Autre type : Appui à glissement

surface de glissement plane 

surface de glissement concave (appui pendulaire de glissement)

Un phénomène analogue affecte les bâtiments

Immeuble à Kyoto et Osaka, Japon

Dommages dans les angles rentrants dus aux oscillations différentielles

Angle rentrant dans un Angle rentrant dans un

Eurocode 8 – en plan Eurocode 8 – en élévation

Solutions supprimant ou limitant les oscillations différentielles

(1) Joints sismiques

(2) Rigidification des zones flexibles

(3) Variation progressive de la forme

(3) Renforcement de l’angle rentrant

Un joint parasismique est un espace vide de tout matériau,

Exemples de fractionnement des bâtiments

Séisme de Kobé, Japon 1995

Séisme de San Fernando, Californie 1971

Séisme de Boumerdès, Algérie 2003

Effet de niveau souple

Ceyhan-Misis, Turquie 1998

Dommages dus à l’effet de niveau souple

Séisme de Grèce, 1998 Séisme de San Fernando, Californie 1979

Dommages dus à l’effet de niveau souple

Séisme de Chi-Chi, Taïwan Séisme de Tokachi-Oki, Japon 1968

Solutions visant à éviter l’effet de niveau souple

Contreventement en façade Variation progressive

Généralisation de la souplesse Isolation parasismique

Immeuble de l’ETH, Zürich, Suisse

Contreventement à l’intérieur du bâtiment

Rupture brutale ayant pour cause :

- une faible déformabilité

Rupture par cisaillement des poteaux bridés Séisme de Tokachi-Oki

Allèges rigides : effet de poteau court