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Chapitre

Systèmes linéaires
1

Partie 1. Théorie des systèmes linéaires


Partie 2. Résolution par la méthode du pivot de Gauss

Le but de ce chapitre est essentiellement pratique : il s’agit de résoudre des systèmes linéaires.

1. Théorie des systèmes linéaires

1.1. Définitions

Définition 1.
On appelle équation linéaire dans les variables (ou inconnues) x 1 , . . . , x p toute relation de la forme
a1 x 1 + · · · + a p x p = b, (1)
où a1 , . . . , a p et b sont des nombres réels donnés.

Remarque.
• Il importe d’insister ici sur le fait que ces équations linéaires sont implicites, c’est-à-dire qu’elles décrivent
des relations entre les variables, mais ne donnent pas directement les valeurs que peuvent prendre les
variables.
• Résoudre une équation signifie donc la rendre explicite, c’est-à-dire rendre plus apparentes les valeurs
que les variables peuvent prendre.

Soit n > 1 un entier.

Définition 2.
Un système de n équations linéaires à p inconnues est une liste de n équations linéaires.

On écrit usuellement de tels systèmes en n lignes placées les unes sous les autres.

Exemple 1.
Le système suivant a 2 équations et 3 inconnues :

− 3x 2 + x 3 = 1

x1
−2x 1 + 4x 2 − 3x 3 = 9
SYSTÈMES LINÉAIRES 1. THÉORIE DES SYSTÈMES LINÉAIRES 2

La forme générale d’un système linéaire de n équations à p inconnues est la suivante :




 a11 x 1 +a12 x 2 +a13 x 3 + · · · +a1p x p = b1 (← équation 1)
a21 x 1 +a22 x 2 +a23 x 3 + · · · +a2p x p = b2 (← équation 2)




.. .. .. .. ..


. . . . = .


 ai1 x 1 +ai2 x 2 +ai3 x 3 + · · · +aip x p = bi (← équation i)
 .. .. .. .. ..
= .



 . . . .
 a x +a x +a x + · · · +a x

= bn (← équation n)
n1 1 n2 2 n3 3 np p

Les nombres ai j , i = 1, . . . , n, j = 1, . . . , p, sont les coefficients du système. Ce sont des données. Les
nombres bi , i = 1, . . . , n, constituent le second membre du système et sont également des données.
Il convient de bien observer comment on a rangé le système en lignes (une ligne par équation) numérotées
de 1 à n par l’indice i, et en colonnes : les termes correspondant à une même inconnue x j sont alignés
verticalement les uns sous les autres. L’indice j varie de 1 à p. Il y a donc p colonnes à gauche des signes
d’égalité, plus une colonne supplémentaire à droite pour le second membre. La notation avec double indice
ai j correspond à ce rangement : le premier indice (ici i) est le numéro de ligne et le second indice (ici j) est
le numéro de colonne. Il est extrêmement important de toujours respecter cette convention.
Dans l’exemple 1, on a n = 2 (nombre d’équations = nombre de lignes), p = 3 (nombre d’inconnues =
nombre de colonnes à gauche du signe =) et a11 = 1, a12 = −3, a13 = 1, a21 = −2, a22 = 4, a23 = −3,
b1 = 1 et b2 = 9.
Définition 3.
Une solution du système linéaire est une liste de p nombres réels (s1 , s2 , . . . , s p ) (un p-uplet) tels que si
l’on substitue s1 pour x 1 , s2 pour x 2 , etc., dans le système linéaire, on obtient une égalité. L’ ensemble
des solutions du système est l’ensemble de tous ces p-uplets.

Exemple 2.
Le système
− 3x 2 + x 3 = 1

x1
−2x 1 + 4x 2 − 3x 3 = 9
admet comme solution (−18, −6, 1), c’est-à-dire
x 1 = −18 , x 2 = −6 , x3 = 1 .
Par contre, (7, 2, 0) ne satisfait que la première équation. Ce n’est donc pas une solution du système.
En règle générale, on s’attache à déterminer l’ensemble des solutions d’un système linéaire. C’est ce que l’on
appelle résoudre le système linéaire. Ceci amène à poser la définition suivante.
Définition 4.
On dit que deux systèmes linéaires sont équivalents s’ils ont le même ensemble de solutions.

À partir de là, le jeu pour résoudre un système linéaire donné consistera à le transformer en un système
équivalent dont la résolution sera plus simple que celle du système de départ. Nous verrons plus loin
comment procéder de façon systématique pour arriver à ce but.
Définition 5.
On dit qu’un système est homogènes, si le second membre est nul c’est-à-dire b1 = b2 = · · · = bn = 0.
De tels systèmes sont toujours compatibles car ils admettent toujours la solution s1 = s2 = · · · = s p = 0.
Cette solution est appelée solution triviale.
SYSTÈMES LINÉAIRES 1. THÉORIE DES SYSTÈMES LINÉAIRES 3

1.2. Différentes méthodes de résolution de systèmes


Résolution par substitution

Pour savoir s’il existe une ou plusieurs solutions à un système linéaire, et les calculer, une première méthode
est la substitution. Par exemple pour le système :
3x + 2 y = 1

(S)
2x − 7 y = −2
Nous réécrivons la première ligne 3x + 2 y = 1 sous la forme y = 12 − 32 x. Et nous remplaçons (nous
substituons) le y de la seconde équation, par l’expression 12 − 23 x. Nous obtenons un système équivalent :
y = 12 − 32 x


2x − 7( 21 − 32 x) = −2
La seconde équation est maintenant une expression qui ne contient que des x, et on peut la résoudre :
y = 12 − 32 x y = 12 − 32 x
 
⇐⇒
(2 + 7 × 23 )x = −2 + 72 x = 25 3

Il ne reste plus qu’à remplacer dans la première ligne la valeur de x obtenue :


8
y = 25

3
x = 25
3 8
Le système (S) admet donc une solution unique ( 25 , 25 ). L’ensemble des solutions est donc
3 8
§ ‹ª
S = , .
25 25

Résolution par la méthode de Cramer



On note ac db = ad − bc le déterminant. On considère le cas d’un système de 2 équations à 2 inconnues :
ax + b y = e


cx + d y = f
Si ad − bc 6= 0, on trouve une unique solution dont les coordonnées (x, y) sont :

e b a e

f d c f
x= y=
a b a b

c d c d
Notez que le dénominateur égale le déterminant pour les deux coordonnées et est donc non nul. Pour le
numérateur de la première coordonnée x, on remplace la première colonne par le second membre ; pour la
seconde coordonnée y, on remplace la seconde colonne par le second membre.
Exemple 3.
tx − 2y = 1

Résolvons le système suivant la valeur du paramètre t ∈ R.
3x + t y = 1

Le déterminant associé au système est 3t −2 = t 2 + 6 et ne s’annule jamais. Il existe donc une unique
t
solution (x, y) et elle vérifie :

1 −2 t 1

1 t 3 1
t +2 t −3
x= 2 = 2 , y= 2 = 2 .
t +6 t +6 t +6 t +6
 t+2 t−3 
Pour chaque t, l’ensemble des solutions est S = t 2 +6 , t 2 +6 .
SYSTÈMES LINÉAIRES 2. RÉSOLUTION PAR LA MÉTHODE DU PIVOT DE GAUSS 4

2. Résolution par la méthode du pivot de Gauss

2.1. Systèmes échelonnés

Définition 6.
Un système est échelonné si : le nombre de coefficients nuls commençant une ligne croît strictement
ligne après ligne.

Exemple 4.
Le système linéaire suivant à 3 équations et 4 inconnues est échelonné.
+2x 3 = 25

 x1
x 2 −2x 3 = 16
x4 = 1

Ce système se résout trivialement en


 x 1 = 25 − 2x 3

x 2 = 16 + 2x 3
x4 = 1.

En d’autres termes, pour toute valeur de x 3 réelle, les valeurs de x 1 , x 2 et x 4 calculées ci-dessus fournissent
une solution du système, et on les a ainsi toutes obtenues. On peut donc décrire entièrement l’ensemble des
solutions :

S = (25 − 2x 3 , 16 + 2x 3 , x 3 , 1) | x 3 ∈ R .

2.2. Opérations sur les équations d’un système


Nous allons utiliser trois opérations élémentaires sur les équations (c’est-à-dire sur les lignes) qui sont :
1. L i ← λL i avec λ 6= 0 : on peut multiplier une équation par un réel non nul.
2. L i ← L i + λL j avec λ ∈ R (et j 6= i) : on peut ajouter à l’équation L i un multiple d’une autre équation L j .
3. L i ↔ L j : on peut échanger deux équations.
Ces trois opérations élémentaires ne changent pas les solutions d’un système linéaire ; autrement dit ces
opérations transforment un système linéaire en un système linéaire équivalent.
Exemple 5.
Utilisons ces opérations élémentaires pour résoudre le système suivant.
+ y +7z = −1

 x (L1 )
2x − y +5z = −5 (L2 )
−x −3 y −9z = −5 (L3 )

Commençons par l’opération L2 ← L2 − 2L1 : on soustrait à la deuxième équation deux fois la première
équation. On obtient un système équivalent avec une nouvelle deuxième ligne (plus simple) :

+y +7z = −1

 x
−3 y −9z = −3 L2 ←L2 −2L1
−x −3 y −9z = −5

Puis L3 ← L3 + L1 :
+y +7z = −1

 x
−3 y −9z = −3
−2 y −2z = −6 L3 ←L3 +L1

SYSTÈMES LINÉAIRES 2. RÉSOLUTION PAR LA MÉTHODE DU PIVOT DE GAUSS 5

On continue pour faire apparaître un coefficient 1 en tête de la deuxième ligne ; pour cela on divise la ligne
L2 par −3 :
 x + y +7z = −1

y +3z = 1 L2 ← − 13 L2
−2 y −2z = −6

On continue ainsi
 x + y +7z = −1

y +3z = 1
4z = −4 L3 ←L3 +2L2

On aboutit à un système échelonné :


+y +7z = −1

 x
y +3z = 1
z = −1 L3 ← 41 L3

Finalement, le système se résout facilement, on obtient x = 2, y = 4 et z = −1 et l’unique solution d système


est (2, 4, −1).
La méthode utilisée pour cet exemple est reprise et généralisée dans le paragraphe suivant.

2.3. Méthode du pivot de Gauss


La méthode du pivot de Gauss permet de trouver les solutions de n’importe quel système linéaire. Nous
allons décrire cet algorithme sur un exemple. Il s’agit d’une description précise d’une suite d’opérations à
effectuer, qui dépendent de la situation et d’un ordre précis. Ce processus aboutit toujours (et en plus assez
rapidement) à un système échelonné, qui conduit immédiatement aux solutions du système.
Partie A. Passage à une forme échelonnée.
Soit le système suivant à résoudre :
−x 2 +2x 3 +13x 4 = 5


x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4
−x 1 +3x 2 −3x 3 −20x 4 = −1

Pour appliquer la méthode du pivot de Gauss, il faut d’abord que le premier coefficient de la première ligne
soit non nul. Comme ce n’est pas le cas ici, on échange les deux premières lignes par l’opération élémentaire
L1 ↔ L2 :
 x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4

L1 ↔L2
−x 2 +2x 3 +13x 4 = 5
−x 1 +3x 2 −3x 3 −20x 4 = −1

Nous avons déjà un coefficient 1 devant le x 1 de la première ligne. On dit que nous avons un pivot en
position (1, 1) (première ligne, première colonne). Ce pivot sert de base pour éliminer tous les autres termes
sur la même colonne.
Il n’y a pas de terme x 1 sur le deuxième ligne. Faisons disparaître le terme x 1 de la troisième ligne ; pour
cela on fait l’opération élémentaire L3 ← L3 + L1 :
 x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4

−x 2 +2x 3 +13x 4 = 5
x2 −3x 4 = 3 L3 ←L3 +L1

On change le signe de la seconde ligne (L2 ← −L2 ) pour faire apparaître 1 au coefficient du pivot (2, 2)
(deuxième ligne, deuxième colonne) :
 x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4

x2 −2x 3 −13x 4 = −5 L2 ← −L2


x2 −3x 4 = 3

SYSTÈMES LINÉAIRES 2. RÉSOLUTION PAR LA MÉTHODE DU PIVOT DE GAUSS 6

On fait disparaître le terme x 2 de la troisième ligne, puis on fait apparaître un coefficient 1 pour le pivot de
la position (3, 3) :
 x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4

x2 −2x 3 −13x 4 = −5
2x 3 +10x 4 = 8

L3 ←L3 −L2

 x 1 −2x 2 +3x 3 +17x 4 = 4


x2 −2x 3 −13x 4 = −5
x3 +5x 4 = 4 L3 ← 21 L3

Le système est maintenant sous forme échelonnée.

Partie C. Solutions. Le système est maintenant très simple à résoudre. En choisissant x 4 comme variable
libre, on peut exprimer x 1 , x 2 , x 3 en fonction de x 4 :
x 1 = 4x 4 − 2, x 2 = 3x 4 + 3, x 3 = −5x 4 + 4.
Ce qui permet d’obtenir toutes les solutions du système :

S = (4x 4 − 2, 3x 4 + 3, −5x 4 + 4, x 4 ) | x 4 ∈ R .
Chapitre

Intégrales
2

Partie 1. Primitive d’une fonction


Partie 2. Intégration sur un segment
Partie 3. Propriétés de l’intégrale
Partie 4. Méthodes de calcul d’intégrales

1. Primitive d’une fonction

1.1. Définition

Définition 1.
Soit f : I → R une fonction définie sur un intervalle I quelconque. On dit que F : I → R est une primitive
de f sur I si F est une fonction dérivable sur I vérifiant F 0 (x) = f (x) pour tout x ∈ I.

Trouver une primitive est donc l’opération inverse de calculer la fonction dérivée.
Exemple 1.
x3
1. Soit I = R et f : R → R définie par f (x) = x 2 . Alors F : R → R définie par F (x) = 3 est une primitive
x3
de f . La fonction définie par F (x) = 3+ 1 est aussi une primitive de f .
p 3
2. Soit I = [0, +∞[ et g : I → R définie par g(x) = x. Alors G : I → R définie par G(x) = 23 x 2 est une
primitive de g sur I. Pour tout c ∈ R, la fonction G + c est aussi une primitive de g.
Nous allons voir que trouver une primitive permet de les trouver toutes.
Proposition 1.
Soit f : I → R une fonction et soit F : I → R une primitive de f . Toute primitive de f s’écrit G = F + c où
c ∈ R.
R R R
Notations. On notera une primitive de f par f (t) d t ou f (x) d x ou f (u) du (les lettres t, x, u, ...
sont des lettres dites muettes, c’est-à-dire interchangeables). On peut même noter une primitive simplement
R
par f .
R
La proposition 1 nous dit que si F est une primitive de f alors il existe un réel c, tel que F = f (t) d t + c.

Par dérivation on prouve facilement le résultat suivant :


Proposition 2.
Soient F une primitive de f et G une primitive de g. Alors F + G est une primitive de f + g. Et si λ ∈ R
alors λF est une primitive de λ f .

Une autre formulation est de dire que pour tous réels λ, µ on a


INTÉGRALES 1. PRIMITIVE D’UNE FONCTION 8

Z Z Z

λ f (t) + µg(t) d t = λ f (t) d t + µ g(t) d t

Théorème 1 (Résultat d’existence).


Soit f une fonction continue sur un intervalle I ⊂ R. Alors il existe une primitive F de f sur I.

1.2. Primitives des fonctions usuelles

R
ex d x = ex + c sur R

R
cos x d x = sin x + c sur R

R
sin x d x = − cos x + c sur R

x n+1
R
xn d x = n+1 +c (n ∈ N) sur R

x α+1
xα d x =
R
α+1 +c (α ∈ R \ {−1}) sur ]0, +∞[

1
R
x d x = ln |x| + c sur ]0, +∞[ ou ] − ∞, 0[

R R
sh x d x = ch x + c, ch x d x = sh x + c sur R

dx
R
1+x 2
= arctan x + c sur R

arcsin x + c

pdx
R
= π sur ] − 1, 1[
2 − arccos x + c
1−x 2

Argshx + c

pdx
R
= p  sur R
x 2 +1 ln x + x 2 + 1 + c
Argchx + c

pdx
R
= p  sur x ∈]1, +∞[
x 2 −1 ln x + x 2 − 1 + c

Remarque.
Ces primitives sont à connaître par cœur.
x n+1
1. Voici comment lire ce tableau. Si f est la fonction définie sur R par f (x) = x n alors la fonction : x 7→ n+1
x n+1
est une primitive de f sur R. Les primitives de f sont les fonctions définies par x 7→ n+1 + c (pour c une
n+1
constante réelle quelconque). Et on écrit x n d x = xn+1 + c, où c ∈ R.
R

x n+1
R
2. La variable sous le symbole intégrale est une variable muette. On peut aussi bien écrire tn d t = n+1 + c.
3. La constante est définie pour un intervalle. Si l’on a deux intervalles, il y a deux constantes qui peuvent
être différentes. Par exemple pour 1x d x nous avons deux domaines de validité : I1 =]0, +∞[ et
R

I2 =] − ∞, 0[. Donc 1x d x = ln x + c1 si x > 0 et 1x d x = ln |x| + c2 = ln(−x) + c2 si x < 0.


R R

4. On peut trouver des primitives aux allures très différentes par exemple x 7→ arcsin x et x 7→ π2 − arccos x
sont deux primitives de la même fonction x 7→ p 1 2 . Mais bien sûr on sait que arcsin x + arccos x = π2 ,
1−x
donc les primitives diffèrent bien d’une constante !
INTÉGRALES 2. INTÉGRATION SUR UN SEGMENT 9

2. Intégration sur un segment

Définition 2.
Soit f une fonction admettant une primitive F sur un intervalle I et a, b ∈ I. On appelle intégrale de a
à b de f la quantité ( qui ne dépend pas du choix de la primitive de f )
Z b
f (t)d t := [F (t)]ab := F (b) − F (a),
a
a, b étant les bornes de l’intégrale.
R Rb
Attention : f (t) d t désigne une fonction de I dans R alors que l’intégrale a
f (t) d t désigne un nombre
réel.
Exemple 2.
Nous allons pouvoir calculer plein d’intégrales. Recalculons d’abord les intégrales déjà rencontrées.
1. Pour f (x) = e x une primitive est F (x) = e x donc
Z1
 1
e x d x = e x 0 = e1 − e0 = e − 1.
0
x3
2. Pour g(x) = x une primitive est G(x) =
2
3 donc
Z 1
 x 3 1
x2 d x = 3 0
= 31 .
0
Rx   t=x
3. a
cos t d t = sin t t=a
= sin x − sin a est une primitive de cos x.

Remarque.
Rx
1. F (x) = a f (t) d t est même l’unique primitive de f qui s’annule en a.
Rb
2. En particulier si F est une fonction de classe C 1 alors a F 0 (t) d t = F (b) − F (a) .
Rx
3. On évitera la notation a f (x) d x où la variable x est présente à la fois aux bornes et à l’intérieur de
Rx Rx
l’intégrale. Mieux vaut utiliser la notation a f (t) d t ou a f (u) du pour éviter toute confusion.

3. Propriétés de l’intégrale
Les trois principales propriétés de l’intégrale sont la relation de Chasles, la positivité et la linéarité.

3.1. Relation de Chasles

Proposition 3 (Relation de Chasles).


Soient a < c < b. Si f admet une primitive sur [a, c] et [c, b], alors f admet une primitive sur [a, b], et on
a Z b Z Z c b
f (x) d x = f (x) d x + f (x) d x
a a c

Pour s’autoriser des bornes sans se préoccuper de l’ordre on définit :


Za Za Z b
f (x) d x = 0 et pour a < b f (x) d x = − f (x) d x.
a b a
Pour a, b, c quelconques la relation de Chasles devient alors
INTÉGRALES 3. PROPRIÉTÉS DE L’INTÉGRALE 10

Z b Z c Z b
f (x) d x = f (x) d x + f (x) d x
a a c

3.2. Positivité de l’intégrale

Proposition 4 (Positivité de l’intégrale).


Soit a 6 b deux réels et f et g deux fonctions admettant des primitives sur [a, b].
Z b Z b
Si f 6 g alors f (x) d x 6 g(x) d x
a a

En particulier l’intégrale d’une fonction positive est positive :


Z b
Si f >0 alors f (x) d x > 0
a

3.3. Linéarité de l’intégrale

Proposition 5.
Soient f , g deux fonctions admettant des primitives sur [a, b]. Alors on a
Rb Rb Rb
1. a ( f + g)(x) d x = a f (x) d x + a g(x) d x.
Rb Rb
2. pour tout réel λ, a λ f (x) d x = λ a f (x) d x.
Par ces deux premiers points nous avons la linéarité de l’intégrale : pour tous réels λ, µ
Z b Z b Z b

λ f (x) + µg(x) d x = λ f (x) d x + µ g(x) d x
a a a

Z Z
b b

3. f (x) d x 6 f (x) d x

a a

Exemple 3.
Z 1 Z 1 Z 1
2 x
 2 1 10
7x − e dx = 7 x dx − ex d x = 7 − (e − 1) = −e
0 3 3
R01 1
0
R1
Nous avons utilisé les calculs déjà vus : 0
x2 d x = 3 et 0
e x d x = e − 1.
Exemple 4.
Rn sin(nx)
Soit I n = 1 1+x n d x. Montrons que I n → 0 lorsque n → +∞.
Z n Zn Zn Zn
sin(nx) | sin(nx)| 1 1
|I n | = d x 6
dx 6 dx 6 dx
1 1+ x 1+ x 1 1+ x
n n n n
1 1 x
Il ne reste plus qu’à calculer cette dernière intégrale (en anticipant un peu sur la suite du chapitre) :
Zn Zn  −n+1 n
1 −n x n−n+1 1
d x = x d x = = − −−−−→ 0
1 x
n
1 −n + 1 1 −n + 1 −n + 1 n→+∞
1
(car n−n+1 → 0 et −n+1 → 0).
INTÉGRALES 4. MÉTHODES DE CALCUL D’INTÉGRALES 11

Remarque.
Rb Rb  Rb 
Notez que même si f × g admet une primitive, on a en général a ( f g)(x) d x 6= a f (x) d x a
g(x) d x .
Par exemple, soit f : [0, 1] → R la fonction définie par f (x) = 1 si x ∈ [0, 12 [ et f (x) = 0 sinon. Soit
g : [0, 1] → R la fonction définie par g(x) = 1 si x ∈ [ 12 , 1[ et g(x) = 0 sinon. Alors f (x) × g(x) = 0 pour
R1 R1 R1
tout x ∈ [0, 1] et donc 0 f (x)g(x) d x = 0 alors que 0 f (x) d x = 12 et 0 g(x) d x = 21 .

4. Méthodes de calcul d’intégrales


Pour trouver une primitive d’une fonction f on peut avoir la chance de reconnaître que f est la dérivée
d’une fonction bien connue. C’est malheureusement très rarement le cas, et on ne connaît pas les primitives
de la plupart des fonctions. Cependant nous allons voir des techniques qui permettent des calculer des
intégrales et des primitives : l’intégration par parties, le changement de variable et intégration des fractions
rationnelles.

4.1. Intégration par parties

Théorème 2.
Soient u et v deux fonctions de classe C 1 sur un intervalle [a, b].
Z b Z b
0
b
u0 (x) v(x) d x

u(x) v (x) d x = uv a

a a

 b  b  b
Notation. Le crochet F a est par définition F a = F (b) − F (a). Donc uv a = u(b)v(b) − u(a)v(a). Si
 
l’on omet les bornes alors F désigne la fonction F + c où c est une constante quelconque.
La formule d’intégration par parties pour les primitives est la même mais sans les bornes :
Z Z
u(x)v (x) d x = uv − u0 (x)v(x) d x.
0
 

La preuve est très simple :


Rb Rb  b R b 0  b
Démonstration. On a (uv)0 = u0 v + uv 0 . Donc a
(u0 v + uv 0 ) = a
(uv)0
= uv a
. D’où a
uv = uv a −
Rb 0
a
u v.

L’utilisation de l’intégration par parties repose sur l’idée suivante : on ne sait pas calculer directement
l’intégrale d’une fonction f s’écrivant comme un produit f (x) = u(x)v 0 (x) mais si l’on sait calculer l’intégrale
de g(x) = u0 (x)v(x) (que l’on espère plus simple) alors par la formule d’intégration par parties on aura
l’intégrale de f .
Exemple 5.
R1
1. Calcul de 0 x e x d x. On pose u(x) = x et v 0 (x) = e x . Nous aurons besoin de savoir que u0 (x) = 1 et
qu’une primitive de v 0 est simplement v(x) = e x . La formule d’intégration par parties donne :
R1 x R1
0
xe dx = u(x)v 0 (x) d x
0 1 R 1
= u(x)v(x) 0 − 0 u0 (x)v(x) d x
 1 R1
= x ex 0 − 0 1 · ex d x
  1
= 1 · e1 − 0 · e0 − e x 0
= e − (e1 − e0 )
= 1
INTÉGRALES 4. MÉTHODES DE CALCUL D’INTÉGRALES 12
Re
2. Calcul de 1
x ln x d x.
2
On pose cette fois u = ln x et v 0 = x. Ainsi u0 = 1x et v = x2 . Alors
Ze Ze Ze Z e
0
 e x2 e 1 x2
u0 v = ln x ·
 
ln x · x d x = uv = uv 1 − 2 1 − x 2 dx
1 1 1 1
Z e
2 2
e2 1 ” x 2 —e e2 e2 e2 +1
ln e e2 − ln 1 12 1 1

= − 2 x dx = 2 − = − + =
1 2 2 1 2 4 4 4

R
3. Calcul de arcsin x d x.
Pour déterminer une primitive de arcsin x, nous faisons artificiellement apparaître un produit en écrivant
arcsin x = 1 · arcsin x pour appliquer la formule d’intégration par parties. On pose u = arcsin x, v 0 = 1
(et donc u0 = p 1 2 et v = x) alors
1−x
Z Z
  x
1 · arcsin x d x = x arcsin x − p dx
1 − x2
   p 
= x arcsin x − − 1 − x 2
p
= x arcsin x + 1 − x 2 + c
4. Calcul de x 2 e x d x. On pose u = x 2 et v 0 = e x pour obtenir :
R
Z Z
2 x
 2 x
x e d x = x e − 2 x ex d x

On refait une deuxième intégration par parties pour calculer


Z Z
 x
x e d x = x e − e x d x = (x − 1)e x + c
x

D’où Z
x 2 e x d x = (x 2 − 2x + 2)e x + c.

4.2. Changement de variable

Théorème 3.
Soit f une fonction définie sur un intervalle I et ϕ : J → I une bijection de classe C 1 . Pour tout a, b ∈ J
Z ϕ(b) Z b
f ϕ(t) · ϕ 0 (t) d t

f (x) d x =
ϕ(a) a

Si F est une primitive de f alors F ◦ ϕ est une primitive de f ◦ ϕ · ϕ 0 .




Voici un moyen simple de s’en souvenir. En effet si l’on note x = ϕ(t) alors par dérivation on obtient
dx 0 0
R ϕ(b) Rb
dt = ϕ (t) donc d x = ϕ (t) d t. D’où la substitution ϕ(a)
f (x) d x = a
f (ϕ(t)) ϕ 0 (t) d t.

Démonstration. Comme F est une primitive de f alors F 0 (x) = f (x) et par la formule de la dérivation de la
composition F ◦ ϕ on a
(F ◦ ϕ)0 (t) = F 0 (ϕ(t))ϕ 0 (t) = f (ϕ(t))ϕ 0 (t).
Donc F ◦ ϕ est une primitive de f (ϕ(t))ϕ 0 (t).
Z b Z ϕ(b)
0
 b    ϕ(b)
Pour les intégrales : f (ϕ(t))ϕ (t) d t = F ◦ ϕ a = F ϕ(b) − F ϕ(a) = F ϕ(a) = f (x) d x.
a ϕ(a)
INTÉGRALES 4. MÉTHODES DE CALCUL D’INTÉGRALES 13

Remarque.
Comme ϕ est une bijection de J sur ϕ(J), sa réciproque ϕ −1 existe et est dérivable sauf quand ϕ s’annule.
Si ϕ ne s’annule pas, on peut écrire t = ϕ −1 (x) et faire un changement de variable en sens inverse.

Exemple 6.
R
Calculons la primitive F = tan t d t.
Z Z
sin t
F= tan t d t = dt .
cos t
0 0
On reconnaît ici une forme uu (avec u = cos t et u0 = − sin t) dont une primitive est ln |u|. Donc F = − uu =
R
 
− ln |u| = − ln |u| + c = − ln | cos t| + c.

Nous allons reformuler tout cela en terme de changement de variable. Notons ϕ(t) = cos t alors ϕ 0 (t) =
− sin t, donc
ϕ 0 (t)
Z
F= − dt
ϕ(t)
Si f désigne la fonction définie par f (x) = 1x , qui est bijective tant que x =6 0 ; alors F = − ϕ 0 (t) f (ϕ(t)) d t.
R

En posant x = ϕ(t) et donc d x = ϕ 0 (t)d t, on reconnaît la formule du changement de variable, par


conséquent
Z Z
−1 1
F ◦ ϕ = − f (x) d x = − d x = − ln |x| + c .
x
Comme x = ϕ(t) = cos t, on retrouve bien F (t) = − ln | cos t| + c.
Remarque : pour que l’intégrale soit bien définie il faut que tan t soit définie, donc t 6≡ π2 mod π. La restriction
d’une primitive à un intervalle ] − π2 + kπ, π2 + kπ[ est donc de la forme − ln | cos t| + c. Mais la constante c
peut être différente sur un intervalle différent.

Exemple 7.
R 1/2 x
Calcul de 0 (1−x 2 )3/2
d x.
Soit le changement de variable u = ϕ(x) = 1 − x 2 . Alors du = ϕ 0 (x) d x = −2x d x. Pour x = 0 on a
u = ϕ(0) = 1 et pour x = 12 on a u = ϕ( 12 ) = 34 . Comme ϕ 0 (x) = −2x, ϕ est une bijection de [0, 12 ] sur
[1, 43 ]. Alors
Z 1/2 Z 3/4 −du Z 3/4
x dx 2 1
= =− u−3/2 du
0 (1 − x 2 )3/2
1 u 3/2 2 1
1 −1/2 3/4
  1 3/4 1 2
= − − 2u 1
= p 1 = q − 1 = p − 1.
2 u 3 3
4

Exemple 8.
R 1/2 1
Calcul de 0 (1−x 2 )3/2
d x.
On effectue le changement de variable x = ϕ(t) = sin t et d x = cos t d t. De plus t = arcsin x donc pour
x = 0 on a t = arcsin(0) = 0 et pour x = 12 on a t = arcsin( 12 ) = π6 . Comme ϕ est une bijection de [0, π6 ]
sur [0, 12 ],
Z 1/2 Z π/6 Z π/6
dx cos t d t cos t d t
= =
0 (1 − x 2 )3/2
0 (1 − sin t)
2 3/2
0 (cos 2 t)3/2
Z π/6 Z π/6
cos t 1  π/6 1
= 3
dt = 2
d t = tan t 0 = p .
0 cos t 0 cos t 3

Exemple 9.
Calcul de (1+x12 )3/2 d x.
R
INTÉGRALES 5. INTÉGRATION DES FRACTIONS RATIONNELLES 14

Soit le changement de variable x = tan t donc t = arctan x et d x = cosd t2 t (la fonction tangente établit une
bijection de ] − π2 , + π2 [ sur R). Donc
Z Z
1 1 dt
F= dx =
(1 + x )
2 3/2 (1 + tan t)
2 3/2 cos2 t
Z
dt 1
= (cos2 t)3/2 2
car 1 + tan2 t =
cos t cos2 t
Z
 
= cos t d t = sin t = sin t + c = sin(arctan x) + c

Donc Z
1
d x = sin(arctan x) + c.
(1 + x 2 )3/2
En manipulant un peu les fonctions on trouverait que la primitive s’écrit aussi F (x) = p x + c.
1+x 2

5. Intégration des fractions rationnelles

5.1. Trois situations de base


αx+β
On souhaite d’abord intégrer les fractions rationnelles f (x) = ax 2 +bx+c avec α, β, a, b, c ∈ R, a 6= 0 et
(α, β) 6= (0, 0).
Premier cas. Le dénominateur a x 2 + b x + c possède deux racines réelles distinctes x 1 , x 2 ∈ R.
αx+β A B
Alors f (x) s’écrit aussi f (x) = a(x−x )(x−x ) et il existe des nombres A, B ∈ R tels que f (x) = x−x 1
+ x−x 2
.
1 2
On a donc Z
f (x) d x = Aln |x − x 1 | + B ln |x − x 2 | + c

sur chacun des intervalles ] − ∞, x 1 [, ]x 1 , x 2 [, ]x 2 , +∞[ (si x 1 < x 2 ).

Deuxième cas. Le dénominateur a x 2 + b x + c possède une racine double x 0 ∈ R.


αx+β A B
Alors f (x) = a(x−x )2 et il existe des nombres A, B ∈ R tels que f (x) = (x−x 2 + x−x . On a alors
0 0) 0
Z
A
f (x) d x = − + B ln |x − x 0 | + c
x − x0
sur chacun des intervalles ] − ∞, x 0 [, ]x 0 , +∞[.

Troisième cas. Le dénominateur a x 2 + b x + c ne possède pas de racine réelle. Voyons comment faire sur
un exemple.
Exemple 10.
0
Soit f (x) = 2x 2x+1
+x+1
. Dans un premier temps on fait apparaître une fraction du type uu (que l’on sait intégrer
en ln |u|).
(4x + 1) 41 − 14 + 1 1 4x + 1 3 1
f (x) = = · + ·
2x + x + 1
2 4 2x + x + 1 4 2x + x + 1
2 2

On peut intégrer la fraction 2x4x+12 +x+1 :


Z 0
4x + 1 u (x)
Z

dx = d x = ln 2x 2 + x + 1 + c
2x + x + 1
2 u(x)

1 1
Occupons nous de l’autre partie 2x 2 +x+1
, nous allons l’écrire sous la forme u2 +1
(dont une primitive est
arctan u).
INTÉGRALES 5. INTÉGRATION DES FRACTIONS RATIONNELLES 15

1 1 1
= =
2x 2 + x +1 2(x + 1 2
− + 1 2(x + 14 )2 + 78
4)
1
8
8 1 8 1
= · 8 = ·
1
7 7 2(x + 4 )2 + 1 7 p4 (x + 1 ) 2 + 1

7 4

On pose le changement de variable u = p4 (x


+ (et donc du = 1 4
4) pour trouver p d x)
7 7
Z Z Z p
dx 8 dx 8 du 7
= = ·
2x + x + 1
2 2
7 p4 (x + 1 ) + 1 7 u +1 4
2

7 4
2 2 4 1
 ‹
= p arctan u + c = p arctan p x + +c .
7 7 7 4

Finalement : Z
1 3 4 1
 ‹
2

f (x) d x = ln 2x + x + 1 + p arctan p x + +c
4 2 7 7 4

5.2. Intégration des éléments simples


P(x)
Soit Q(x) une fraction rationnelle, où P(x), Q(x) sont des polynômes à coefficients réels. Alors la fraction
P(x)
Q(x)s’écrit comme somme d’un polynôme E(x) ∈ R[x] (la partie entière) et d’éléments simples d’une des
formes suivantes :
γ αx + β
ou avec b2 − 4ac < 0
(x − x 0 ) k (a x + b x + c)k
2
où α, β, γ, a, b, c ∈ R et k ∈ N \ {0}.
1. On sait intégrer le polynôme E(x).
γ
2. Intégration de l’élément simple (x−x )k .
0
R γ dx
(a) Si k = 1 alors x−x 0 = γ ln |x − x 0 | + c0 (sur ] − ∞, x 0 [ ou ]x 0 , +∞[).
R γ dx γ
(b) Si k > 2 alors (x−x )k = γ (x − x 0 )−k d x = −k+1 (x − x 0 )−k+1 + c0 (sur ] − ∞, x 0 [ ou ]x 0 , +∞[).
R
0
αx+β
3. Intégration de l’élément simple (a x 2 +b x+c)k
. On écrit cette fraction sous la forme
αx + β 2a x + b 1
=γ +δ
(a x 2
+ b x + c) k (a x + b x + c)
2 k (a x + b x + c)k
2
R 2a x+b R u0 (x)
(a) Si k = 1, calcul de a x 2 +b x+c d x = u(x) d x = ln |u(x)| + c0 = ln |a x 2 + b x + c| + c0 .
R u0 (x)
Si k > 2, calcul de (a x2a x+b 1
u(x)−k+1 + c0 = −k+11
(a x 2 + b x + c)−k+1 + c0 .
R
(b) 2 +b x+c)k d x = u(x)k
d x = −k+1
1
R
(c) Si k = 1, calcul de a x 2 +b x+c
d x. Par un changement de variable u = p x + q on se ramène à calculer
R du
une primitive du type u2 +1 = arctan u + c0 .
Si k > 2, calcul de (a x 2 +b1 x+c)k d x. On effectue le changement de variable u = p x + q pour se
R
(d)
ramener au calcul de I k = (u2du
R
+1)k
. Une intégration par parties permet de passer de I k à I k−1 .
Par exemple calculons I2 . Partant de I1 = u2du on pose f = u21+1 et g 0 = 1. La formule d’intégration
R
+1
par parties f g = [ f g] − f g donne (avec f 0 = − (u22u
0
R R 0
+1)2
et g = u)
2
u +1−1
Z Z Z 2
du h u i 2u du h u i
I1 = = 2 + = 2 +2 du
u2 + 1 u +1 (u2 + 1)2 u +1 (u2 + 1)2
h u i Z Z
du du h u i
= + 2 − 2 = + 2I1 − 2I2
u2 + 1 u2 + 1 (u2 + 1)2 u2 + 1
On en déduit I2 = 12 I1 + 1 u
2 u2 +1+ c0 . Mais comme I1 = arctan u alors
Z
du 1 1 u
I2 = = arctan u + + c0 .
(u2 + 1)2 2 2 u2 + 1
INTÉGRALES 5. INTÉGRATION DES FRACTIONS RATIONNELLES 16

5.3. Intégration des fonctions trigonométriques


R R P(cos x,sin x)
On peut aussi calculer les primitives de la forme P(cos x, sin x) d x ou de la forme Q(cos x,sin x) d x quand
P et Q sont des polynômes, en se ramenant à intégrer une fraction rationnelle.
Il existe deux méthodes :
• les règles de Bioche sont assez efficaces mais ne fonctionnent pas toujours ;
x
• le changement de variable t = tan 2 fonctionne tout le temps mais conduit à davantage de calculs.

Les règles de Bioche. On note ω(x) = f (x) d x. On a alors ω(−x) = f (−x) d(−x) = − f (−x) d x et
ω(π − x) = f (π − x) d(π − x) = − f (π − x) d x.
• Si ω(−x) = ω(x) alors on effectue le changement de variable u = cos x.
• Si ω(π − x) = ω(x) alors on effectue le changement de variable u = sin x.
• Si ω(π + x) = ω(x) alors on effectue le changement de variable u = tan x.
Exemple 11.
cos x d x
R
Calcul de la primitive 2−cos2 x
cos x d x cos(π−x) d(π−x) (− cos x) (−d x)
On note ω(x) = 2−cos 2 x . Comme ω(π − x) = 2−cos2 (π−x)
= 2−cos2 x = ω(x) alors le changement de
variable qui convient est u = sin x pour lequel du = cos x d x. Ainsi :
Z Z Z
cos x d x cos x d x du  
= = = arctan u = arctan(sin x) + c .
2 − cos x 2 2 − (1 − sin x)
2 1+u 2

Le changement de variable t = tan 2x .


Les formules de la « tangente de l’arc moitié » permettent d’exprimer sinus, cosinus et tangente en fonction
de tan 2x .

x
Avec t = tan on a
2
1 − t2 2t 2t
cos x = sin x = tan x =
1 + t2 1 + t2 1 − t2
2 dt
et dx = .
1 + t2

Exemple 12.
R0 dx
Calcul de l’intégrale −π/2 1−sin x.
Le changement de variable t = tan 2x définit une bijection de [− π2 , 0] vers [−1, 0] (pour x = − π2 , t = −1 et
2t 2 dt
pour x = 0, t = 0). De plus on a sin x = 1+t 2 et d x = 1+t 2 .
Z0 Z0 2 dt Z0
dx 1+t 2 dt
= =2
−1 1 + t − 2t
2t 2
− π2 1 − sin x −1 1 − 1+t 2
Z0
1 0 1
• ˜
dt
= 2 = 2 = 2 1 − =1
−1 (1 − t)
2 1 − t −1 2

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