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27 métaphore, personnification…
ACTIVITÉ PRÉPARATOIRE
La musique
La musique souvent me prend comme une mer !
Vers ma pâle étoile,
Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther1,
Je mets à la voile2 ;
5 La poitrine en avant et les poumons gonflés
Comme de la toile,
J’escalade le dos des flots amoncelés
Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions
1. éther : 10 D’un vaisseau qui souffre ;
air le plus pur.
Le bon vent, la tempête et ses convulsions3
2. mettre
à la voile : Sur l’immense gouffre
appareiller.
3. convulsions :
Me bercent. D’autres fois, calme plat, grand miroir
agitation violente. De mon désespoir !
Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, 1857.
3 D’autres fois, calme plat, grand miroir / De mon désespoir ! (v. 13-14).
a. À quoi est ici comparée la mer calme ?
b. Cette image est-elle introduite par un mot de comparaison ?
196 VOCABULAIRE
LEÇON Je comprends et je retiens...
Définition
Les images sont des procédés de style qui établissent une correspondance entre les mots.
1 La comparaison
● La comparaison met en relation deux mots ou groupes de mots :
le comparé (élément qui est comparé) et le comparant (élément auquel on compare),
à l’aide d’un outil de comparaison (comme, tel que, pareil à ; ressembler à…).
Elle établit un point commun entre le comparé et le comparant.
Ex. La musique souvent me prend comme une mer !
comparé outil comparant
(points communs : l’attrait irrésistible, la force, l’évasion…)
2 La métaphore
● La métaphore met en relation le comparé et le comparant, mais sans utiliser d’outil
de comparaison. Elle établit un point commun entre le comparé et le comparant.
Ex. D’autres fois, calme plat, grand miroir / De mon désespoir !
comparé (= la mer) comparant
(points communs : la surface plane, l’immobilité, la capacité de refléter…)
3 La personnification
● La personnification attribue des comportements humains à des idées, à des animaux
ou à des objets.
Ex. un vaisseau qui souffre
(= le bateau ressent des émotions ou des sensations comme un être humain)
4 La métonymie
● La métonymie consiste à remplacer un mot par un autre mot qui lui est lié
par un rapport logique : la partie pour le tout, le contenant pour le contenu,
la matière pour l’objet…
Ex. une voile (pour désigner un navire) (= la partie pour le tout)
boire un verre (pour dire boire un verre d’eau) (= le contenant pour le contenu)
une toile (pour désigner un tableau peint sur de la toile) (= la matière pour l’objet)
L’essentiel à retenir
La comparaison, la métaphore et la personnification reposent sur un rapport de ressemblance
entre deux êtres ou deux objets. Seule la comparaison utilise un outil de comparaison.
La métonymie remplace un mot par un autre qui lui est logiquement lié.
198 VOCABULAIRE
7 1. Repérez, dans le poème suivant, les
comparaisons et les métaphores.
2. Expliquez, pour chaque image, le point
commun entre comparant et comparé.
Le ciel est gai, c’est joli Mai
La mer brille au-dessus de la haie, la mer brille
comme une coquille. On a envie de la pêcher.
Le ciel est gai, c’est joli Mai.
C’est doux la mer au-dessus de la haie, c’est
5 doux comme une main d’enfant. On a envie
de la caresser. Le ciel est gai, c’est joli Mai.
Et c’est aux mains vives de la brise que vivent
et brillent des aiguilles qui cousent la mer avec
la haie. Le ciel est gai, c’est joli Mai.
10 La mer présente sur la haie ses frivoles
papillonnées1. Petits navires vont naviguer.
Le ciel est gai, c’est joli Mai.
Paul Fort, Ballades françaises, Ronde,
© Flammarion et Armand Colin, 1970.
1. papillonnée : mot inventé à partir de papillonner Giuseppe Arcimboldo (1527-1593), Le Printemps,
(« voltiger d’un endroit à un autre »). huile sur toile, musée du Louvre, Paris.
Pour s’envoler dès les premiers rayons. À la vaste rumeur de l’Océan s’unit.
Théophile Gautier, José Maria de Heredia, Les Trophées,
La Comédie de la mort, 1838. « Soleil couchant » (extrait), 1893.
1. l’Angélus : prière annoncée par une cloche.
À vos plumes !
200 VOCABULAIRE
Les images rendent les paroles plus expressives
ATELIER et l’évocation des sentiments plus originale.
Je lis et j’écris
une lettre à des êtres chers
COMPRÉHENSION ÉCRITURE
1 • Le poète est-il près ou loin de ses enfants ? 4 • Et vous, à qui songez-vous ?
Quel vers vous a permis de répondre ? Imaginez que vous êtes éloigné(e) des êtres qui
Relevez-y une métonymie. vous sont chers ; écrivez-leur une lettre dans
laquelle vous leur direz combien ils vous man-
2 • a. Relevez les termes utilisés par Victor Hugo
quent.
pour nommer ses enfants.
– Vous commencerez ainsi :
b. Identifiez une comparaison, deux métaphores
À quoi je songe ? – Hélas ! loin de…
et deux métonymies.
– Vous composerez une comparaison, une méta-
3 • mon été déjà penchant et mûr (v. 3). phore, une personnification et une métonymie que
Qu’évoque le poète dans cette métaphore ? vous soulignerez de quatre couleurs différentes.
– Vous pourrez présenter votre lettre sous forme
de poème.