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CE, ass 20 oct 1989 Nicolo

FAIT

Dans cet arrêt du 20 octobre 1989, le Conseil d’Etat a eu à trancher la queston de


l’annulaton des opératons électorales du 18 juin 1989, en vue de l’électon au Parlement
européen.

M. Nicolo, a déposé un recours contre les opératons des électons européennes du 18 juin
1989, en faisant valoir la partcipaton des DOM-TOM, du fait de son éloignement
géographique par rapport au contnent européen. Il remetait ainsi en cause la conformité de
la loi du 7 juillet 1977 sur le Traité de Rome. Le Conseil d’Etat rejeta la requête de M. Nicolo
en stpulant qu’il n’y avait pas de contradicton entre les deux et que les DOM-TOM faisaient
parte intégrante de la République française.

PROCEDURE

Ce litge concernant directement l’état, la juridicton établie sera le conseil d’état en


référence au décret n 53.934 du 30 septembre 1953, « le conseil d’état est compétent pour
connaitre en premier et dernier ressort… des recours pour excès de pouvoir formés contre
les décrets réglementaires ou individuels.. », se complétant par la loi n 87-1127 du 31
décembre 1987 notant les compétences administratves.

PROBLEMES JURIDIQUES

En quoi la loi n 77-729 du 7 juillet 1977, fait-elle réellement « loi Ecran » au traité de Rome ?

M. Nicolo soulève l’éventuelle nullité des électons des représentants européens qui se sont
déroulées aux DOM-TOM, en faisant valoir l’artcle 227-1 du traité de Rome en date du 25
mars 1957, comme quoi « le traité … s’applique à la République française », ce qui pour M.
Nicolo excluait les territoires et départements d’Outre-mer, limitant de la sorte la République
française à la France du contnent européen. La loi n 77-729 du 7 juillet 1977, quant à elle,
mentonne que « le territoire de la république française forme une circonscripton unique ».
Ainsi pour M. Nicolo, il y avait violaton de la loi. Or, selon l’artcle 55 de la consttuton de
1958, les traités ont une autorité supérieure à celle des lois. Mais dans le cas présent, la loi
est postérieure au traité, le Conseil d’état aurait donc dû, en cas de non-conformité, la faire
prévaloir sur le traité, c’est pourquoi la loi aurait fait écran entre l’acte et le traité.

Y a-t-il incompatbilité entre la loi et le traité ?

La requête est basée sur l’artcle 227-1 du traité de Rome, qui nomme la république
française, sans pour autant en exclure les autres territoires français. La loi n 77-729 du 7
juillet 1977, nous dit que le territoire de la république française, forme une « circonscripton
unique ». Ces deux règlements, ne sont pas assez précis en eux-mêmes pour afrmer la
positon des DOM-TOM, face au problème juridique posé. Néanmoins nous pouvons nous
appuyer sur les artcles 2 et 72 de la consttuton du 4 octobre 1958, desquels il résulte que «
les collectvités territoriales de la république sont … les départements et collectvités d’outre
mer ». Nous pouvons donc comprendre que les DOM-TOM font parte intégrante de la
république, dont le territoire forme une circonscripton unique et que par conséquent, le
traités et la loi s’appliquent et ne sont donc pas incompatbles.

Et si le traité n’avait pas été en adéquaton avec la loi ?

Le problème aurait été tout autre, car comme nous l’avons cité ci-dessus la loi se soumet au
traité. La loi aurait été inconsttutonnelle car contraire à la consttuton de 1958. Ce qui dans
la pratque est peu probable car un contrôle des normes de conventonalité est réalisé
s’appuyant sur les artcles 61 et 62 de la consttuton de 1958. De plus l’arrêt Jacques Vabre
du 24 mai 1975 fait prévaloir l’ordre juridique communautaire, notamment le traité de Rome,
sur les lois natonales, même si elles sont postérieures à celui-ci. Pour fnaliser cete
problématque, au travers de l’arrêt Jacques Vabre il fut admis par la Cour de cassaton que le
juge administratf pouvait efectuer un contrôle de conventonalité et écarter la loi, si elle ne
respectait pas la conventon, le libérant ainsi d’un interdit.

SOLUTION
Tout ceci à l’appui, la requête de M. Nicolo fut rejetée, le conseil d’état jugeant qu’elle n’était
pas fondée, de plus ne trouvant aucune incompatbilité entre la loi et le traité,
l’argumentaton de M. Nicolo n’aurait en aucun cas vicié ladite électon.

LA PORTEE

Quelle fut la portée de l’arrêt Nicolo ?

Les conséquences de cet arrêt furent considérables. Tout d’abord, voulant éviter à l’avenir les
confits entre la loi et le traité, la loi écran fut abrogée, de plus elle instaura un contrôle de «
conventonnalité ». D’autre part, la France, qui était l’une des dernières juridictons suprêmes
des états membres de la communauté européenne à méconnaitre la primauté du droit
communautaire, s’est vue, suite à l’arrêt Nicolo, faire primer le droit internatonal non
conventonnel sur la loi ainsi que les engagements internatonaux de la France sur la
consttuton. La contreparte est que la jurisprudence Nicolo donne davantage la faculté de
récuser l’applicabilité des lois, ayant pour fondement qu’elles seraient contraires au droit
communautaire et donc dans certains cas des droits de l’homme, qui se font de plus en plus
prévaloir.

Ceci laisse donc à croire que l’impact de l’arrêt Nicolo, donnera lieu à d’autres réformes.

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