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Pr. H. BAZI E.N.S.E.M Filière : G.S.A.

I
CAPTEURS INDUSTRIELS
Chapitre I

I — GENERALITES.
La mesure joue un rôle de plus en plus fondamental dans le développement des
activités industrielles avec la sophistication des automatismes, la robotique, le contrôle
de la qualité, les économies d’énergie, la lutte contre la pollution, e.t.c.
De plus, la mesure, au travers de l’automatisme, trouve maintenant des applications
nombreuses dans la conception et la réalisation des biens de consommation,
l’électroménager, l’automobile, l’avionique, la médecine,l’agriculture et dans bien
d’autres domaines.
La mesure devient un facteur essentiel de l’économie. Elle doit être traitée avec une
attention particulière et soutenue.
Et rien ne se fera sans le capteur qui se trouve à la base de l’édifice « mesure ».
Qu’est ce donc un capteur ? En anglais le capteur est appelé sensor. Sens est un terme
d’origine latine qui signifie sentir, percevoir, et désigne à l’origine l’action des sens
humain. L’homme peut ressentir les stimulations de son environnement comme la
lumière, les couleurs, les sons, la chaleur, les odeurs ou les goûts grâce à ses yeux, ses
oreilles, sa peau, son nez et sa langue. C’est par ces organes sensoriels que l’homme
préhistorique comprit primitivement la spécificité du monde naturel et apprit à utiliser ce
savoir pour tirer profit de la nature. Mais l’homme de nos jours ne s’appuie plus
seulement sur ses propres organes sensoriels. Ses fonctions sensorielles se trouvent
considérablement augmentées grâce au développement de toutes sortes de capteurs
propres à la mesure et l’analyse. On peut donc dire que seul le capteur permet de
prolonger et d’affiner les sens de l’homme.
I . 1 — Définitions.
Capteur : Dispositif chargé de convertir une grandeur physique bien déterminée en
une grandeur physique de même nature ou de nature différente susceptible d’être
mesurée.
Mesurande : Grandeur physique objet de la mesure comme, par exemple, la vitesse, le
couple, la force, la température, la pression, le débit, l’humidité, e.t.c.
Le mesurande constitue donc le signal d’entrée du capteur et qui n’est en général pas
directement utilisable.
La grandeur obtenue à la sortie du capteur est appelée signal de sortie ou réponse du
capteur. Cette grandeur exploitable est très souvent de nature électrique.
Remarque : Les capteurs sont souvent soumis à des perturbations externes et / ou
internes qui influencent le résultat de la mesure.
I . 2 — Constitution d’un capteur.
En règle générale, les parties constitutives d’un capteur sont les suivantes :
— Corps d’épreuve ;
— Elément sensible ou élément de transduction ;
— Module électronique de conditionnement (le conditionneur).

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Corps d’épreuve : Dispositif qui, soumis à une grandeur physique objet de la mesure
(mesurande), assure une première traduction en une autre grandeur physique (mesurande
secondaire) qu’un capteur adéquat traduit alors en grandeur électrique.
Elément sensible : Dispositif qui traduit les réactions du corps d’épreuve en une
grandeur électrique constituant le signal de sortie.
Module électronique de conditionnement : Cette partie a, selon les cas, les fonctions
suivantes : — Alimentation électrique du capteur ;
— Mise en forme et amplification du signal de sortie ;
— Filtrage, correction et traitement du signal ;
— Conversion du signal (analogique / numérique, tension : fréquence, e.t.c)
— Mise à niveau du signal de sortie pour sa transmission à distance.
Ce module électronique porte souvent le nom de transmetteur. Il peut être ou non
incorporé au capteur proprement dit.
I. 3 — Classification des capteurs.
Capteurs passifs : Dans le cas des capteurs passifs, c’est l’impédance du capteur qui
est sensible à la variation de la grandeur physique objet de la mesure (signal d’entrée).
Ces variations d’impédance ne sont mesurables que par l’intermédiaire d’un circuit
électrique ou électronique de conditionnement. Par conséquent, les capteurs passifs
doivent être alimentés par une source d’énergie électrique extérieure. La source peut
délivrer une tension continue ou alternative, ou un courant. Le signal de sortie est une
tension ou un courant.
Capteurs actifs : Ceux sont des capteurs fonctionnant en générateur. Une partie de
l’énergie physique prélevée sur le mesurande est transformée directement en une énergie
qui constitue le signal de sortie. Les signaux de sortie délivrés par les capteurs actifs
sont, dans la plupart des cas, de faible puissance. Ils sont dits de bas niveau et doivent
être amplifiés pour pouvoir être exploitables.
Capteurs composites : Ceux sont des capteurs qui contiennent un corps d’épreuve,
soumis au mesurande, qui assure une première traduction en une autre grandeur
physique (mesurande secondaire) qu’un capteur adéquat traduit alors en grandeur de
sortie. L’ensemble formé par le corps d’épreuve et le capteur, actif ou passif, constitue
un capteur composite.
Capteurs analogiques : Ceux sont des capteurs qui délivrent à la sortie un signal de
nature analogique (continu).
Capteurs numériques : Le signal élaboré par un capteur numérique, est directement
codé sous une forme numérique au sein même du capteur.
Capteurs logiques : Le signal de sortie de ces capteurs ne comporte que deux états ou
deux valeurs possibles. La transition correspond au franchissement d’un seuil par le
mesurande. Ces capteurs de type tout - ou - rien portent le nom de détecteurs.
En conclusion, on peut dire qu’un capteur est un dispositif physique de saisie
d’informations. C’est le premier maillon de toute chaîne de mesure, d’acquisition de
données, de tout système d’asservissement, de régulation, de tout dispositif de contrôle,
de surveillance et de sécurité.

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La constitution générale d’un capteur peut être représentée par la figure suivante :

Alimentation Perturbation
s

Elément de
Mesurande transduction
Corps Module de
d’épreuve (Capteur actif conditionnement
ou passif) Signal
de sortie

Mesurande secondaire

I.4 — Signal de mesure (signal de sortie).


— Signal de mesure analogique : Signal lié au mesurande par une loi continue,
parfois linéaire. Il est représenté par une tension, un courant ou une charge. Il peut être
transmis en mode direct ou modulé.
— Signal de mesure numérique : Signal qui contient l’information sur le
mesurande sous une forme codée. De tels signaux proviennent de plusieurs types de
capteurs :
— Capteurs numériques : L’information de sortie est directement
numérique ;
— Capteurs à sortie analogique pour lesquels on effectue une conversion
analogique / numérique.
— Signal de mesure logique : Signal qui ne comporte que deux valeurs
possibles. C’est un signal tout ou rien.
I.5 — Caractéristiques métrologiques des capteurs.
— Domaine nominal d’utilisation : Le domaine nominal d’utilisation d’un capteur
est défini par les valeurs limites que peuvent atteindre et conserver de façon permanente
ou temporaire, d’une part la grandeur à mesure, d’autre part les grandeurs d’influences,
sans que les caractéristiques métrologiques du capteur soient modifiées. Ce domaine
correspond aux conditions normales d’utilisation du capteur.
— Domaine de non - détérioration : Le domaine de non - détérioration est défini
par les valeurs limites, hors du domaine nominal d’utilisation, que peuvent atteindre et
conserver, d’une part la grandeur à mesurer, d’autre part les grandeurs d’influence, sans
que les caractéristiques métrologiques du capteur soient altérées après retour dans le
domaine nominal.
— Domaine de non – destruction : Le domaine de non – destruction est défini par
les valeurs limites, hors du domaine de non – détérioration, que peuvent atteindre, d’une
part la grandeur à mesure, d’autre part les grandeurs d’influence, sans qu’il y ait
destruction du capteur. Les altérations des caractéristiques métrologiques constatées
dans le domaine de non destruction sont irréversibles. La réutilisation du capteur, dans
le domaine nominal, nécessite donc un nouvel étalonnage.

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— Etendue de mesure (E.M) : L’étendue de mesure d’un capteur est définie par la
différence entre les valeurs limites que peut atteindre et conserver de façon permanente
ou temporaire, la grandeur à mesurer, sans que les caractéristiques métrologiques du
capteur soient modifiées.
— Surcharges admissibles : Les surcharges admissibles relativement à la grandeur
à mesurer correspondent aux domaines de non – détérioration ou de non – destruction
selon le cas. Elles s’expriment généralement en nombre de fois l’étendue de mesure.
Les domaines définis plus haut, l’étendue de mesure et les surcharges admissibles,
définissent les limites d’utilisation du capteur.
— Sensibilité : La sensibilité d’un capteur est définie ‘dune façon générale par le
rapport de la variation du signal de sortie sur la variation correspondante de la grandeur
à mesurer pour une valeur donnée du mesurande.
Il résulte que, dans le cas des capteurs linéaires, la sensibilité est constante pour toute
l’étendue de mesure.
La sensibilité est rapportée à l’unité de la grandeur à mesurer. Dans certains cas, le
signal de sortie dépend de la tension ou du courant d’alimentation du capteur. La
sensibilité est alors rapportée également à l’unité de la grandeur d’alimentation. On parle
dans ce cas de sensibilité réduite.
— Erreurs de mesure (ou erreurs systématiques) : Lorsqu’on peut établir une
relation de causalité entre le phénomène erreur et des éléments extérieurs, l’erreur est
dite systématique « ou de mesure ». Les erreurs de mesure ont donc des causes
systématiques et peuvent être calculées et corrigées.
— Erreurs accidentelles (ou incertitude de mesure) : Les incertitudes de mesure
ont des causes accidentelles. Elles ne peuvent pas être calculées d’une manière
déterministe et en plus elles ne peuvent pas être corrigées.
Les incertitudes de mesure entraînent une dispersion des résultats lors de mesures
répétées. Leur traitement statistique permet de déterminer la valeur la plus probable de
la valeur mesurée et de fixer les limites de l’incertitude.
— Justesse : La justesse représente la qualité d’un capteur d’être caractérisé par des
erreurs systématiques réduites.
— Fidélité : La fidélité représente la qualité d’un capteur d’être caractérisé par des
incertitudes de mesure faibles.
— Précision : La précision qualifie l’aptitude d’un capteur à délivrer une valeur
mesurée qui, individuellement, soit proche de la vrai valeur du mesurande. Un capteur
précis est donc à la fois fidèle et juste.
— Erreur de précision : L’erreur de précision délimite l’intervalle, autour de la
valeur mesurée, à l’intérieur duquel on est assuré de trouver la vrai valeur. C’est donc
l’erreur globale du capteur, dans le domaine nominal d’utilisation, qui caractérise la
précision.
— Erreur de précision absolue : L’erreur de précision absolue est obtenue quand
l’erreur de précision est exprimée dans l’unité de la grandeur à mesurer.

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— Erreur de précision relative : L’erreur de précision relative est obtenue quand
l’erreur de précision absolue est rapportée à la valeur de la grandeur mesurée.
— Classe de précision (ou précision globale [% E.M]) : La classe de précision est
définie par le rapport de la de la précision absolue maximale sur l’étendue de mesure.
— Erreurs dues à la température : La température est parmi les grandeurs
d’influence qui agissent sur un capteur. En effet la température joue un rôle essentiel en
étant la cause des deux erreurs suivantes :
1. Erreur sur le zéro (ou décalage initial) : L’erreur sur le zéro est représenté
part l’écart maximal constaté sur la valeur mesurée pour la valeur zéro du mesurande ou
à défaut la valeur d’origine, pour une valeur quelconque de la température ambiante, à
l’intérieur du domaine nominal.
2. Erreur sur la sensibilité : A l’intérieur du domaine nominal d’utilisation en
température, c’est l’écart maximal, entre la sensibilité mesurée et la sensibilité nominal,
qui représente l’erreur sur la sensibilité.
— Résistance à la fatigue : La résistance à la fatigue d’un capteur est indiquée par
le nombre de cycles ou de manœuvres qu’il peut subir sans modifications de ses
caractéristiques métrologiques et ceci pour une amplitude donnée de la grandeur à
mesurer.
— Durée de vie : La durée de vie d’un capteur est indiquée par le nombre de cycles
ou manœuvres qu’il peut subir sans destruction mécanique irréversible ( par usure en
particulier).
— Linéarité : Un capteur est dit linéaire dans une plage de mesure déterminée si les
variations du signal de sortie sont proportionnelles aux variations de la grandeur à
mesurer.
— Ecart de linéarité : L’écart de linéarité est l’écart existant entre la courbe
d’étalonnage du capteur et une ligne droite appelée « meilleure droite » obtenue, par
exemple, par la méthode des moindres carrés. Cet écart est exprimé en pourcentage de
l’étendue de mesure.
Courbe
Ecart de linéarité d’étalonnage

Signal
de sortie Meilleure
droite

Grandeur à mesurer
0

Etendue de mesure

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CAPTEURS INDUSTRIELS
— Etalonnage : L’étalonnage d’un capteur correspond à l’ensemble des opérations
permettant d’expliciter la relation entre les valeurs du mesurande et celles du signal de
sortie.
— Loi de conformité : Par loi de conformité, on entend la loi fonctionnelle qui lie le
signal de sortie à la grandeur à mesurer dans le cas d’un capteur non linéaire.
— Ecart de conformité : L’écart de conformité est défini comme l’écart maximal
existant entre la courbe d’étalonnage du capteur et la loi de conformité.
— Finesse : La finesse est la qualité qui exprime l’aptitude d’un capteur à donner la
valeur de la grandeur à mesurer sans modifier celle-ci par sa présence.
A l’exception de certains capteurs qui prélève leur mesure sans contact, tous les
capteurs ont une action sur la grandeur à mesurer. La finesse est d’autant meilleure que
cette action est faible.
Pour certains capteurs, la finesse et la sensibilité sont antagonistes. C’est le cas en
particulier pour les capteurs dont le corps d’épreuve traduit le mesurande primaire en
mesurande secondaire qui est un déplacement ou une déformation.
— Rapidité : La rapidité est la qualité d’un capteur qui exprime son aptitude à suivre
dans le temps les variations de la grandeur à mesurer. Selon celle-ci, les caractéristiques
permettant de chiffrer la rapidité sont les suivantes :
— Le temps de réponse et la constante de temps ;
— La bande passante ;
— La fréquence de coupure ou fréquence propre.
I.6 — Choix d’un capteur industriel.
Le choix d’un capteur industriel dépend de nombreuses considérations techniques et
économiques liées à la nature de la grandeur à mesurer, aux conditions d’utilisation, au
système de mesure ou de commande dont on dispose. Il appartient à l’utilisateur de
pondérer chaque paramètre en fonction de cas particulier à traiter.
Le choix d’un capteur industriel apparaît comme l’art de compromis entre plusieurs
caractéristiques pouvant être contradictoires. Il nécessite une bonne connaissance des
dispositifs disponibles sur le marché, leurs caractéristiques générales, leurs avantages et
leurs inconvénients spécifiques. Enfin le choix passe par la définition du besoin.
Pour le choix d’un capteur industriel, il faut en règle générale parcourir les étapes
suivantes :
1 — Définition du cahier des charges ;
2 — Sélection d’une technologie ;
3 — Choix d’un produit.
Le cahier des charges doit contenir toutes les données possibles qui permettent de
préciser, quantitativement et qualitativement les exigences et les caractéristiques
imposées au capteur. Ainsi le cahier de charges doit avoir le contenu suivant :
1. description de l’installation, du dispositif ou l’objet où le capteur sera utilisé ;
2. Définition de la nature et du type de grandeur physique à mesurer ;

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CAPTEURS INDUSTRIELS
3. Utilisation de la mesure. Le signal de sortie du capteur peut être utilisé pour les
objectifs suivants :
— Contrôle ;
— Régulation ;
— Asservissement ;
— Affichage continu ;
— Mesure proprement dite ;
Dans les cas ci-dessus, le signal peut être de type analogique ou numérique.
—Surveillance d’un seuil avec ou sans signalisation.
4. Type de signal de sortie du capteur ;
5. Eloignement entre capteur et le matériel de traitement de l’information. C’est une
donnée importante parce que dans la plupart des cas la longueur de la liaison, entre
Le capteur et le matériel de traitement, joue un rôle important au point de vue
dynamique ainsi que du point de vue précision.
6. Caractéristiques métrologiques fondamentales :
— Etendue de mesure ;
— précision ;
— rapidité.
7. Conditions d’utilisations :
— Gamme de température ambiante admissible ;
— Gamme de pression ambiante admissible ;
— Niveau des vibrations, des chocs auxquels on soumet le capteur ;
— Durée de vie ;
— Protection. Un capteur est toujours soumis aux agressions du milieu extérieur.
C’est pour cela que le capteur doit satisfaire, en fonction de l’environnement, les
protections suivantes :
— Protection contre la corrosion ;
— Protection contre la poussière ;
— Protection contre la pénétration de l’eau ;
— Protection contre les vibrations et contre les chocs ;
— Protection contre les atmosphères explosives.
Selon le type de grandeur physique à mesurer, il peut s’avérer nécessaire de préciser
d’autres conditions d’utilisation plus spécifiques.
8. Autres caractéristiques.
Le choix d’un capteur est influencé également par les caractéristiques suivantes :
— Formes et dimensions. Les contraintes d’encombrements sont souvent utiles à
préciser ;
— Alimentation énergétique ;
— Consommation ;
— Masse.

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Sélection d’une technologie.
Les caractéristiques principales étant définies, il est alors possible de choisir une
technologie parmi les diverses possibilités. Pour cette phase essentielle, on pourra
s’aider de guides et de catalogues.
Choix d’un produit.
Cette phase consiste en la consultation des divers fournisseurs.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Chapitre II

CAPTEURS ET DETECTEURS DE POSITION,


DE DEPLACEMENT ET DE PROXIMITE

II.1— GENERALITES.
Le contrôle des positions et déplacements est un élément important pour le
fonctionnement correct de beaucoup de machines et installations.
Une autre raison qui détermine l’importance de ces capteurs est qu’ils sont utilisés
pour la mesure d’un certain nombre de grandeurs physiques mesurables par le
déplacement qu’elles imposent à des corps d’épreuve. C’est le cas des forces, des
pressions, des niveaux des fluides, des accélérations et d’autres encore.
Il y a deux méthodes fondamentales utilisées pour le repérage des positions et la
mesure des déplacements :
1. — Le capteur fournit un signal qui est fonction de la position de l’une de ces
parties liées à l’objet mobile et les variations de ce signal traduisent le déplacement.
Le groupe de ce type de capteur est constitué à partir d’impédances électriques dont
l’une des caractéristiques géométriques ou dimensionnelles est variable avec la position
de l’élément mobile. On trouve ici les dispositifs suivants :
— Potentiomètre ;
— Inductance à noyau mobile ;
— Transformateur à couplage variable ;
— Condensateur à armature mobile.
Ceux sont là des capteurs passifs.
On trouve également dans ce groupe le codeur digital absolu. Pour ce capteur la
position et le déplacement sont déterminés par la lecture optique ou magnétique d’une
grandeur codée en binaire qui est portée par une règle ou un disque solidaires de
l’élément mobile
2. — Dans la seconde méthode, d’emploi moins fréquent, le capteur délivre une
impulsion à chaque déplacement élémentaire. La position et le déplacement sont
déterminés par comptage des impulsions émises (ou décomptage). Il s’agit là de
capteurs incrémentaux.
Les capteurs dits de proximité sont caractérisés par l’absence de liaison mécanique
avec l’objet dont ils mesurent la distance ou le déplacement. Ils ont donc une grande
finesse. Le couplage entre l’objet en déplacement et le capteur est établi par
l’intermédiaire d’un champ magnétique, électromagnétique ou électrostatique et c’est
l’intensité de ce couplage, fonction de la position de l’objet et du capteur, qui détermine
la réponse électrique du capteur.
Les capteurs de proximité donnent à la sortie un signal analogique. Le fait que le
signal soit analogique donne la possibilité de mesurer la proximité continuellement.
Les détecteurs de proximité donne à la sortie un signal logique. Le changement
d’état (de 0 à 1 ou de1 à 0) se produit quand la valeur de proximité a dépassé un certain
seuil.

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II.2 — Classification.
On peut classer Les divers types de capteurs de déplacement disponibles sur le marché
selon :
 Le type de signal de sortie
— logique (tout ou rien) pour les détecteurs ;
— Numérique (absolu ou incrémental) pour les codeurs ;
— Analogique pour les capteurs proprement dit.
 Le mode de liaison avec l’objet
— Absence de liaison mécanique pour les détecteurs et les capteurs de proximité ;
— Présence de liaison mécanique pour les détecteurs de position ainsi que les
codeurs et les capteurs de déplacement.
 Le type de déplacement de l’objet mesuré
— Rectiligne pour les mouvements de translation ;
— Angulaire pour les mouvements de rotation.
II.3 — Capteurs de déplacement résistifs

1
L

Rn
2 α

l R(l)

0
3
1 2 3

Cette catégorie de capteurs est essentiellement représentée par le potentiomètre résistif.


La simplicité du principe conduit à des capteurs de coût modéré.
Le potentiomètre est constitué d’une résistance fixe Rn sur laquelle peut se déplacer un
contact électrique : le curseur. Celui-ci est solidaire mécaniquement de la pièce dont on
veut traduire le déplacement. Le curseur est isolé électriquement de cette pièce.
l
Pour le potentiomètre linéaire on a : R(l )  Rn  ;
L

Pour le potentiomètre de déplacement angulaire on a : R( )  Rn  ;
 max
Où : — αM < 360o pour les potentiomètres circulaires ;
— αM > 360o pour les potentiomètres hélicoïdaux
La résistance peut être constituée soit par un fil bobiné soit par une piste conductrice.

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Caractéristiques :
Les valeurs de Rn sont : Rn = 1kΩ — q.q MΩ ;
La tolérance de la valeur de Rn est de 20 % ou 10 %. Elle peut être ramenée à 5 % ; mais
une grande précision sur Rn n’est en général pas nécessaire dans les montages de
R (l )
mesure où le signal résulte du rapport .
Rn
—Etendue de mesure: L’étendue est caractérisée par la course électrique utile, c. à. d,
la plage de variation du curseur dans laquelle la résistance est une forme linéaire du
déplacement.
La course électrique varie de 10 mm à 1 m pour les potentiomètres rectilignes
classiques. Elle est inférieure à 360o pour les potentiomètres circulaires et égale à un
multiple de 360o pour les potentiomètres hélicoïdaux.
1
R (x)
Rn Fin de piste

Début
de piste

x
0

Course utile

Les valeurs de [R (x) / Rn] aux extrémités de la résistance sont en général perturbées
soit par les butés de fin de course soit par les connexions au circuit d’alimentation.
— Résolution : La meilleure résolution est obtenue avec des potentiomètres à piste
conductrice. Elle est cependant limitée par la structure granulaire des pistes (erreur de
résolution : 0,1μm).
Dans le cas des potentiomètres bobinés, la résolution dépend des formes et dimensions
du fil et du curseur et peut varier avec leur état d’usure. La tension délivrée par le
potentiomètre varie d’une façon discontinue à chaque passage du curseur d’une position
à la position voisine. Le déplacement maximal est en général estimé à la valeur égale à
la distance entre deux spires voisines. Pour le réduire, on est conduit à augmenter le
nombre de spires par unité de longueur. Ceci implique l’utilisation de fil de faible
diamètre. Mais ceci peut entraîner une usure rapide par frottement.
La résolution peut atteindre 10μm.

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— Vitesse maximale du curseur : Pour assure un bon contact entre le curseur et la
résistance, le constructeur fixe en général une limite Vmax. à la vitesse maximale de
déplacement du curseur. Elle détermine, en général, la fréquence maximale des
déplacements du curseur.
Ex : pour les déplacements linéaires on a : l = lo + l1. Sinωt,
La vitesse maximale est égale à : [dl / dt] max. = l1 .ω < Vmax.
Ce qui nous donne la fréquence de déplacement : f < [Vmax. / (2π. l1)]
Pour les déplacements angulaires on a : α = αo + α1 . sin ωt
La vitesse angulaire maximale est égale à : [dα / dt] max. = α1 . ω < ωmax.
Ce qui nous donne la fréquence de déplacement : f < [ωmax. / (2π.α1)].
La fréquence est inversement proportionnelle à l’amplitude des déplacement.
Elle est de q.q KHz.
— Durée de vie : Le frottement du curseur sur le fil ou la piste conductrice provoque
son usure et fixe une limite de l’emploi du potentiomètre. L’usure entraîne une
dégradation de la linéarité et abouti à la coupure du fil du potentiomètre bobiné.
La durée de vie est de : — 106 manœuvres pour le potentiomètre bobiné ;
— 107 à 108 manœuvres pour le potentiomètre à piste.
Potentiomètres sans curseur mécanique : Les inconvénients dus aux frottements du
curseur mécanique sur la piste peuvent être supprimés en remplaçant le couplage
mécanique entre axe mobile et piste résistive par un couplage soit optique soit
magnétique.
— Couplage optique : Dans le potentiomètre angulaire à curseur optique, la piste
résistive de mesure est séparée de la piste conductrice de contact par une fine bande
photoconductrice (Cd Se) sur laquelle un index lumineux se déplace lors de la rotation
de l’axe du potentiomètre.
La résistance de la zone photoconductrice décroît considérablement dans sa partie
éclairée, établissant ainsi la liaison entre la piste de mesure et la piste de contact.

Bande
photoconductrice
Piste de
contact Index
lumineux

Piste de Prisme
mesure réflecteur

Potentiomètre angulaire à curseur optique

Le temps de réponse relativement important du matériau photoconducteur fixe une


limite à la fréquence maximale de déplacement du curseur optique.

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— Couplage magnétique : Le potentiomètre est formé de deux magnétorésistances R1
et R2 montées en série. Un aimant, solidaire à l’axe de rotation, soumet à son champ
d’induction magnétique une zone qui recouvre une fraction des résistances R1 et R2
variable avec la position angulaire de l’axe.
Le champ d’induction magnétique provoque un accroissement important de la
résistivité des parties de R1 et R2 qui y sont soumises.
L’alimentation Es est appliquée entre 1 et 3.
La tension de mesure étant prise entre le point 2 et l’une des deux bornes 1 ou 3.
2
Aimant

R1
R2
α

1 2 3
Es
R1  Es R1  Es
Vm   ; R = R1 + R2 = Ct quel que soit la position de l’aimant. R1 est
R1  R2 R
fonction de la position angulaire de l’axe qui fixe la fraction de R1 soumise à l’induction
magnétique.
La tension de mesure présente une variation quasi linéaire dans une plage d’environ 90 o.

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Influence des divers éléments du montage de mesure.

Rn
Rs
Appareil
X de mesure

E x R(x)
Vm
Ri

E R( x)  Ri
L’expression du signal de sortie Vm est : Vm  R( x)  Ri

R' x)  Ri ;
Rs  Rn  R( x) 
R( x)  Ri
E  R( x) 1
Vm  
Rs  Rn  R( x)  R( x)
1    1
 Rs  Rn Ri

R( x) x
Dans le cas idéal on cherche à avoir : Vm  E   ;
Rn X
l
Dans le cas du potentiomètre rectiligne : Vm  E ;
L

Dans le cas du potentiomètre circulaire : Vm  E .
 max
Ces deux cas correspondent aux conditions : Rs = 0, Ri = ∞.
— Influence de la source : En supposant que Ri >> Rn, on a :
R( x) x 1
Vm  E E 
Rs  Rn X 1  Rs
Rn
— La sensibilité du montage est dans ce cas :
Vm E 1
S  
x x 1  Rs
Rn

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On voit que la résistance interne de la source réduit la sensibilité, mais n’affecte pas la
linéarité, dans la mesure où Ri >> Rn. Pour améliorer la sensibilité, on choisit une source
de résistance Rs << Rn et de f.e.m E importante. Mais E est limitée par la puissance
dissipée dans le potentiomètre : Emax  Rn  Pmax
Dans le cas des valeurs élevées de Rn, il peut arriver que Emax déterminée à partir
de Pdmax. Soit supérieure à Umax. applicable au potentiomètre. Dans ces cas on choisit
Emax < Umax.
— Dérive de la tension de la source : Une dérive de ΔE entraîne une variation de la
x
tension mesurée à la sortie du potentiomètre égale à : Vm  E  ;
X
Cette erreur est maximale (ΔVm = ΔE) en fin de course lorsque x = X
Pour pouvoir détecter un déplacement Δxmin , il faut que l’incertitude qui résulte de la
dérive de la source lui soit de beaucoup inférieure : ΔE / E << Δxmin / X.
— Influence de la résistance d’entrée de l’appareil de mesure.
(On suppose que Rs << Rn)
x 1
ou Vm  E 
R( x) 1
Dans ce cas on a : Vm  E  
x x R
Rn R( x)  R( x)  X
1  1    n
1 1  
Ri  Rn  X X  Ri

Vm / E Rn / Ri = 0

x/X

Ecart de linéarité

Le dispositif n’est pas linéaire et l’écart de linéarité est d’autant plus important que le
rapport Rn / Ri est grand.
— Influence du courant dérivé par le curseur.
Lorsque le courant dérivé par le curseur cesse d’être négligeable ; il se produit une
chute de tension dans la résistance de contact, une déformation de lignes de courant dans
la piste conductrice au voisinage du curseur et une détérioration de linéarité propre.
Ceci peut entraîner des risques de dégradation par échauffement local de la piste ou du
curseur. D’où une limitation du courant dérivé par le curseur.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
II. 4 — Capteurs de déplacement inductifs.
Le déplacement que l’on veut mesure est imposé à l’un des éléments (noyau
ferromagnétique, enroulement) d’un circuit magnétique. Ce déplacement entraîne une
variation du flux dans l’enroulement de mesure.
Les capteurs de déplacement inductifs son alimentés par une source de tension dont la
fréquence est limitée à quelques dizaines de kilohertz.
Ces capteurs sont sensibles aux champs magnétiques parasites. Ils sont également
susceptibles d’en induire. C’est pourquoi, il est nécessaire de les placer à l’intérieur d’un
blindage servant d’écran magnétique.
1. — Capteurs de déplacement à inductance variable.
L’élément mobil est noyau ferromagnétique dont le déplacement peut être mis en
évidence par la variation du cœfficient d’auto-induction d’une bobine. Les variations du
coefficient d’auto-induction sont d’une linéarité médiocre. La linéarité peut être
améliorée par l’association en opposition de deux bobines dont les coefficients varient
en sens contraire pour un même déplacement. Un tel montage permet d’obtenir une
compensation partielle des non-linéarités et une meilleure sensibilité.
Parmi les capteurs de déplacement à inductance variable, on distingue :
— Les capteurs à entrefer variable ;
— Les capteurs à noyau plongeur.
Capteurs à entrefer variable.
Constitution :

Noyau
magnétique
Δx
Entrefer
variable

lo

Bobine

a) Schéma de principe Fig. 1 b) Association en opposition de deux bobines

Le coefficient d’auto induction ou l’inductance L d’une bobine de N spires est fonction


N2 dl
de la réluctance  du circuit magnétique : L  ; Où    c
 s

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Entrefer de
longueur lo so sf
i
S section du
ducircuit
circuit

N
lo spires
C circuit
circuit magnétique
magnétique

μ perméabilité ducircuit
perméabilité du circuit
magnétique
magnétique
Lf longueur
du circuit
magnétique

Pour un circuit magnétique avec un entrefer de longueur lo, la réluctance  est égale à :
lf lo
    o   r .
  sf o  so ; Avec
μo — Perméabilité magnétique du vide = 4π . 10-7 [M.K.S.A] ;
La perméabilité de l’air est pratiquement égale à μo.
μr — Perméabilité magnétique relative du matériau ferromagnétique = 103 à 104
En général pour ce genre de circuit on a : so = sf = s.
l f  1 lo 
En remplaçant μ par son expression dans  , on a :     .
o  s  r l f 

1
L’inductance de l’enroulement est alors égale à : L  o  N  s 
2
lf ; [L] = [H].
lo 
r
Pour que l’inductance L soit sensible à la variation de l’entrefer, il faut satisfaire la
l   N2 s
condition suivante : lo >> f ; Dans ce cas L  o .
r lo
Pour le cas de la fig.1a, un déplacement Δx de l’armature entraîne une variation de
l’entrefer égale à : Δlo = 2 Δx.
o  N 2  s 1  2 o  N 2  s x
D’où l’inductance L  L   et L   .
lo 2x l 2
2x
1 o 1
lo lo

2 o  N 2  s  2x  2x 2 
Si Δx << lo, on peut écrire : L    x   1    
 l   ...
lo2  lo  o  
On voit que la variation de l’inductance ΔL est une fonction non linéaire de Δx.
L’écart de linéarité varie entre 0,3 et 2% de la course nominale.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
2o  N 2  s  2x  2x  
2
L
La sensibilité peut s’écrire : S    1      ...
x lo  lo  lo  
On voit que la sensibilité dépend de la position initiale lo de l’armature. Elle est d’autant
plus élevée que lo est petit. De plus, la sensibilité ne peut être considérée constante que
si Δx << lo. Ceci limite l’emploi de ce genre de capteur à des déplacements faibles, de
l’ordre quelques dizaines de mm.
La sensibilité et la linéarité peuvent être améliorées si on associe à cette inductance un
autre bobinage et un noyau identiques placés symétriquement par rapport à l’armature
mobile et dont l’entrefer subit des variations opposées (voir fig.1b).
Capteurs à noyau plongeur :

lt
Noyau magnétique
Lt - Δx

Δx

Bobine

a) Schéma de principe b) Association en opposition de 2 bobines

Le noyau ferromagnétique est solidaire de la pièce dont on veut traduire la position ou


Les déplacements. Ce noyau est plongé dans le bobinage portant N spires régulièrement
réparties sur une longueur lt.
Le déplacement Δx du noyau entraîne une variation ΔL de l’inductance qui est une
fonction non linéaire de Δx.
Comme dans le cas de l’inductance à entrefer variable, cette non linéarité peut être
réduite en plaçant dans des branches contiguës d’un pont deux bobines ayant un noyau
commun dont le déplacement de part et d’autre de la position médiane entraîne des
variations en sens opposé de leurs inductances.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
2. — Capteurs de déplacement à transformateur différentiel.
Ces capteurs sont souvent nommés LVDT d’après la terminologie anglo-saxonne»
« linear variable differential transformer ».
Les capteurs de déplacement à transformateur différentiel sont similaires aux capteurs à
inductance variable montés en opposition. Ils présentent l’avantage d’être d’une grande
simplicité de montage et d’avoir une meilleure linéarité, résolution et finesse.
Constitution : Le transformateur différentiel est constitué d’un enroulement primaire et
de deux enroulements secondaires reliés en opposition et placés symétriquement par
rapport au primaire.

Primaire

Tige de
guidage
Noyau

Secondaire 1 Secondaire 2

Schéma électrique équivalent simplifié :

R’2

x R’2 Appareil
Vs1 de mesure
L’2
I2

R1 M’(x) L’2 Ri
I1
R1 Vm
I1
Noyau
e1(t) L1 plongeur

e1(t) L1 0

R’’2 R’’2
Vs2 M’’(x)
L’’2 L’’2

Mouvement Fig. b
Fig. a

L’enroulement primaire est alimenté par une tension sinusoïdale. Le déplacement du


noyau plongeur modifie le couplage magnétique entre le primaire et chacun des deux
secondaires.
Lorsque le noyau plongeur est centré (fig. a), les mutuelles inductances (ou le couplage
magnétique) entre le primaire et les deux secondaires sont identiques. Dans cette
position, les tensions de sortie Vs1 et Vs2 sont en phase et d’égales amplitudes.
Lorsque on relie les deux secondaires comme sur la fig.b, la tension de sortie Vm est
égale à : Vm = Vs1 – Vs2 = ΔVs sinωt. A l’équilibre (noyau plongeur centré) Vm = 0.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Lors du mouvement du noyau plongeur dans un sens ou dans l’autre, la mutuelle
inductance entre le primaire et un des secondaires va augmenter pendant que celle du
primaire et du deuxième enroulement secondaire diminue. Ceci engendre une différence
d’amplitudes des signaux de sortie, d’où Vm ≠ 0. Ainsi on peut mesurer le déplacement
linéaire de l’objet mobile relié au noyau plongeur.
R’2

Vs1
L’2

I1 R1

Noyau Vo
e1(t) L1 plongeur

R’’2

L’’2 Vs2

Mouvement
Fig. c

La tension continue Vo est proportionnelle au déplacement du noyau plongeur.


Caractéristiques d’un L.D.V.T :

ΔVs V0

l l
0 0

Déplacement du noyau plongeur

Cas de la fig.b Cas de la fig.c

Avantages de ce type de capteur :


— Fiabilité et robustesse ;
— Faible encombrement et légèreté ;
— Isolement galvanique entre enroulements primaire et secondaires ;
— Séparation physique totale entre équipage mobile et le transformateur. Cet avantage
permet des applications dans les milieux agressifs et explosifs et dans des conditions
climatiques difficiles (en pression et température) ;
— Température de fonctionnement : -50o à + 250o ;
Pour certaines variantes de – 250o à + 600o ;
— pression : certains modèles étanches peuvent supporter des pressions de l’ordre de
200 bars ;
— Résolution : 0,1μm ;
— Absence d’hystérésis, excellente répétabilité ;

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— faible consommation d’énergie (quelques milliwatts), d’où son utilisation dans
le matériel embarquable.
— ce type de capteur peut mesurer des déplacements variants entre ±0,1 à 1000 mm
selon les modèles.
Ce type de capteur peut également servir d’élément de transduction pour des capteurs
d’autres grandeurs telles la force et la pression. Dans ce cas, ils doivent être associés à
des corps d’épreuves déformables tels :
— Le tube de Bourdon ;
— la capsule manométrique ;
— L’anneau dynamométrique.

Anneau dynamométrique Fixations

Tube de
BOURDON

R’1 Vs1
Vs1
Pression P
L’1
Vm Vm
I1 R1

Noyau
e1(t L1 plongeur
) Vs2

R’’2
Vs2 Fixatio
L’’2 Boîtier du n
transformateur
Mouvement F - Force

Capteur de force ou de poids Fig. e


Capteur de pression Fig. d

Vs1

Vm

Noyau
e1(t plongeur
)

Vs2

Mouvement

Capsule
manométrique

Pression P Fig. f

Capteur de pression

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3. — Capteurs de déplacements et d’écarts angulaires.
 Pour mesure un déplacement, on utilise en général les synchro-machines
ou les synchro-trigonomètres sinus-cosinus (ou Resolvers) susceptibles de
transformer (convertir) un déplacement angulaire en une grandeur électrique
proportionnelle à ce déplacement.
 Pour mesurer un écart angulaire, on utilise deux synchro-machines ou deux
resolvers.
Ces micromachines fonctionnent en courant alternatif, ce sont donc des transformateurs
rotatifs à couplage variable.
Elles sont principalement utilisées pour :
— La sychro-détection ;
— Le téléaffichage (téléindication).
On peut rencontre ces deux régimes dans les montages suivants :
 Transmetteur ;
 Paire : Transmetteur – récepteur ;
 Multiple : un transmetteur – deux récepteur ;
 Différentiel : deux transmetteur – un récepteur.
Ces montages classiques sont très fréquemment utilisés dans les chaînes
d’asservissement de position angulaire où ces appareils sont connectés en série. Ils
peuvent transmettre à distance des angles de rotation.
Une synchro-machine ou une synchro-trigonomètres peut fonctionner en transmetteur et
en récepteur aussi bien pour le téléaffichage que pour la sychro-détection. Mais, compte
tenu des exigences spécifiques, les synchro-machines fabriquées sont destinées à être
utilisées dans tel ou tel régime.
Les synchro-machines sont des capteurs précis et capables de travailler en
environnement pollué et sévère de chocs et de vibrations. Elles sont peu sensibles aux
variations de températures et permettent des mesures sous des températures allant
de – 55o à + 125o C.
Synchro-maches : Les synchro-machines sont de petites machines tournantes utilisées
dans l’armée et la marine pour leur robustesse et leur précision. Actuellement, elles sont
employées dans la commande numérique des machines outils, la robotique et dans de
nombreux asservissements de position.
Une synchro-machine comporte un stator et un rotor. Sur le stator est disposé
l’enroulement de synchronisation et sur le rotor l’enroulement monophasé d’excitation.
L’enroulement de synchronisation des synchro-machines est de type triphasé couplé en
étoile.
Les extrémités des enroulements statoriques sont directement reliées aux boites de
raccordement et celles des enroulements rotoriques sont connectées à un système de
bagues collectrices à balais.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
L’axe de la phase A est pris A
comme axe de référence pour
θ
repérer la position du rotor θ
par rapport au stator

Stator

B
C

Rotor

Schéma électrique d’une synchro-machine

Synchro-machines sans contacts :


U~
Enroulement de Enroulement
synchronisation statorique (Primaire)

Enroulement Arbre de la machine


d’excitation

Rotor
Enroulement
Stator rotorique (Secondaire)

Noyau ferromagnétique

Dans les synchro-machines sans contact, l’enroulement d’excitation est alimenté par un
transformateur annulaire de passage. Lorsqu’on applique aux bornes de l’enroulement
statorique du transformateur une tension alternative monophasée, on recueille sur son
enroulement rotorique une tension secondaire d’amplitude constante qui alimente
l’enroulement d’excitation de la synchro-machine. Ainsi on arrive à éliminer les contacts
glissants du système « bagues-balais ».
L’élimination des contacts glissants permet d’améliorer la fiabilité et la précision des
synchro-machines.
Mesure d’un déplacement angulaire :
Pour mesurer ou contrôler le déplacement angulaire d’un mécanisme, il suffit de le
coupler mécaniquement à l’axe du rotor de la synchro-machine. Ainsi en tournant, le
mécanisme entraîne le rotor dont on peut déterminer le déplacement à partir des
grandeurs électriques fournies par le capteur.
On peut schématiser une synchro-machine comme un système ayant pour grandeur
d’entrée la grandeur mécanique θ « le déplacement angulaire » et comme grandeur de
sortie un signal électrique dont l’amplitude ou la phase est fonction de ce déplacement.
Umax
θ Synchro-machine
φ
Selon la grandeur sortie que l’on veut utiliser pour mesurer le déplacement, on a les
montages suivants :

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1. — Amplitude du signal de sortie - Support d’information.
A

B
C

Uex. ~

Support d’information : amplitude du signal de sortie

Dans ce montage, l’enroulement d’excitation est alimenté une tension alternative


Uex. = Uex. max sinωt. Le flux créé par l’enroulement rotorique induit un f.e.m dans
chaque phase du stator. En négligeant l’influence de la résistance rotorique on a :
eA = kT . Uex. max. . cosθ . sinωt ;
eB = kT . Uex. max. . cos(θ – 2π/3) sinωt ;
eC = kT . Uex. max. . cos(θ - 4π/3) sinωt
Avec kT — Cœfficient de transformation entre les phases du stator et celle du rotor
lorsqu’elles sont sur le même axe.La tension entre phase (tension composée) eAB est

égale à : eAB = eA – eB = 3  kT  U ex. max .  sin     sin t ;
3 

L’amplitude de ce signal est égale à : Emax. = 3  kT  U ex. max .  sin  ' ; Avec  ' =   .
3
On peut donc écrire : eAB = Emax. . Sin  . '

On voit que l’amplitude du signal de sortie varie sinusoïdalement avec le déplacement


angulaire θ. Les valeurs positives de Emax. > 0 , sont obtenues pour un déphasage φ = 0 et
les valeurs négatives (Emax. < 0) pour φ = π.
Pour les petits angles, on peut écrire : Emax. = kc .  ' ; Avec kc = 3  kT  U ex. max . .
Dans l’expression obtenue, nous n’avons pas tenu compte des erreurs dues :
— à la dissymétrie du circuit magnétique ;
— à la répartition non sinusoïdale du champ magnétique dans la machine ;
— aux inégalités des paramètres des enroulements statoriques.
Tous ces facteurs introduisent statique dans le signal de mesure (de sortie) et une
distorsion de celui-ci. L’influence de ces erreurs se fait sentir dans la plage des petits
angles où le signal utile est de même ordre que ces erreurs.
En dynamique, lorsque la machine tourne, les enroulements du stator sont le siège
d’une f.e.m de rotation. Ces f.e.m de rotation diminuent la valeur du signal de sortie.
L’erreur dynamique augmente avec la vitesse de rotation. C’est pour cela que les
constructeurs fixent la limite de la vitesse d’utilisation.

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2. — Phase du signal de sortie – support d’information.

C
~ A ~ B

Us
Support d’information : Phase du signal de sortie

Les enroulements statoriques sont alimentés par une source de tension triphasée. Ce qui
donne naissance à un champ tournant de pulsation ω (pulsation de secteur) dans la
machine.
Le flux magnétique en un point A du stator décalé d’un angle φ par rapport au repère
(phase A) a pour expression :   max .COS t    .
Ceci implique que l’enroulement du rotor dont l’axe est décalé par rapport à celui de la
phase A d’un angle de θ = φ, est le siège d’une f.e.m induite égale à :
 COS t   
3 E1 max ..
Us  
2 kT
Où E1max. — Amplitude de la tension de phase du stator.
De cette expression, il ressort que la mesure du déplacement angulaire se limite à la
mesure de la phase du signal de sortie de la synchro-machine.

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Mesure de l’écart angulaire :
En utilisant deux synchro-machines, on réalise un synchro-détecteur pouvant mesurer
l’écart angulaire.
Schéma électrique d’un synchro-détecteur :
A A
Ligne de transmission
ST : Synchro-transmetteur SR : Synchro-recepteur
e AT e AR

1 2

e CT eBT e CR eBR

B B
C C

θT
θR

Uex. ~ Es

Uex. ~ =Uex.max. sinωt

Dans un montage de synchro-détection, l’enroulement d’excitation


du synchro-transmetteur alimenté par une tension sinusoïdale de pulsation ω sert à créer
dans le circuit magnétique de la machine un flux magnétique pulsatoire.
La ligne de transmission sert à relier strictement phase à phase les enroulements de
synchronisation du transmetteur et du récepteur.
Le flux créé par l’enroulement d’excitation du transmetteur induit dans les phases de
l’enroulement de synchronisation les f.e.m d’amplitudes égales à :
— EAmT
 kT  U ex. max .  cos T , Avec kT — coefficient de transformation ;
 2 
— EBm
T
 kT  U ex. max .  cos T   ;
 3 
 4 
— ECm
T
 kT  U ex. max .  cos T  .
 3 
En négligeant la résistance de la ligne de transmission et en considérant identiques les
impédances des deux machines ( ZST = ZSR = Z), alors l’amplitude des tensions aux
bornes de chaque phase de l’enroulement de synchronisation du synchro-récepteur a
pour expression :
Xm T Xm T Xm
— EAm
R
 E Am
T
 R
, EBm  EBm R
, ECm  ECm ;
2Z 2Z 2Z
Avec Z  R 2  X m2 et R — résistance d’une phase ; Xm — inductance de chaque phase.
Le flux résultant créé par l’enroulement de synchronisation du synchro-récepteur induit
une f.e.m dans l’enroulement d’excitation du récepteur dont l’amplitude Esm est égale à
la somme des amplitudes des f.e.m induites par le flux créé par le courant de chaque
phase.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
On a donc :
kT X m
— Esm 
A
  U ex. max .  cos T  cos R ;
kT 2Z
kt X m  2   R 2  ;
— Esm
B
   U ex. max .  cos T    cos  
kT 2Z  3   3 
kT X m  4   4 
— Esm 
C
  U ex. max .  cos T    cos R   .
kT 2Z  3   3 
L’amplitude du signal de sortie est alors égale à :
Esm  EsmA
 EsmB
 Esm
C 3 X
  m  U ex. max .  cos  T   R .
2 2Z
 
On voit donc que l’amplitude du signal de sortie est une fonction de l’écart angulaire
entre la position du rotor du transmetteur et la position du rotor du récepteur.
Remarque : le montage est dit aligné, lorsque l’enroulement d’excitation du
synchro-récepteur est initialement tourné de 90o par rapport à l’enroulement d’excitation
du synchro-transmetteur. L’angle de rotation du rotor du récepteur est lu à partir de cette

position. Dans ce cas on a : Δθ = θT – θR + ;
2
3 Xm
Ce qui nous donne : Esm =   U ex. max . sin  et pour les petits angles Esm = k Δθ.
2 2Z
— Pour la majorité des synchro-détecteurs k = 0,8 à 1,2 V / degré ;
— Etendue de mesure : 360o ;
— Sensibilité de mesure : de 10 à 100mV par volt et par degré d’angle ;
— précision de mesure de 5’ à 30’ d’angle.
Exemple d’un asservissement de position angulaire utilisant un synchro-détecteur :
ST : Synchro-transmetteur SR : Synchro-recepteur

A A
Ligne de transmission

e AT e AR

1 2

e CT eBT e CR eBR

B B
C C

θT Système
θR
Servomoteur à asservir

Ampli.
Uex. ~ Us S.M Réd. S.A

Uex. ~ =Uex.max. sinωt Liaison mécanique

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CAPTEURS INDUSTRIELS
La tension de sortie du synchro-récepteur SR est canalisée à travers l’amplificateur vers
le servo-moteur S.M qui fait tourner l’organe commandé d’un système à asservir S.A et
en même temps le rotor du SR (grâce à la liaison mécanique) d’un angle imposé par le
transmetteur. Après la rotation du S.A et du rotor d’un angle θR = θT, le flux magnétique
du synchro-récepteur ФSR devient perpendiculaire à l’axe de l’enroulement rotorique de
sortie ; la tension de sortie Us s’annulera et le système prendra une position d’équilibre
stable.
Utilisation des synchro-machines en téléindication (téléaffichage).
Pour transmettre à distance l’information concernant la position d’untel ou tel organe
de régulation, il est recommandé d’utiliser des synchro-machines de téléindication,
surtout lorsque l’accès à l’organe de régulation est non sans danger et les indications
doivent être transmises sur le pupitre de commande. Dans ce cas, l’arbre du récepteur ne
doit avoir aucun couple résistant, et son rotor ne porte qu’une aiguille indiquant la
valeur de l’angle transmis.
En général, les systèmes de téléindication utilisent deux synchro-machines de même
type : S.T et S.R
Exemple d’une liaison de téléindication de deux synchro-machines :
ST : Synchro-transmetteur SR : Synchro-recepteur

A A
Ligne de transmission

e AT e AR

1 2

e CT eBT e CR eBR

B B
C C

θT θR

Uex. ~

Uex. ~ =Uex.max. sinωt

Lorsque l’enroulement rotorique du récepteur est branché en parallèle avec


l’enroulement rotorique du transmetteur, alors il est soumis à un couple
électromagnétique qui a tendance à le ramener à prendre la même orientation par rapport
au stator que le rotor du transmetteur c.a.d à prendre la même position que le rotor du
transmetteur. Ce montage est appelé synchro-répétiteur.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Parfois, le déplacement angulaire transmis à distance intéresse plusieurs récepteurs.
Par exemple, la position d’un organe de régulation quelconque doit être transmise au
pupitre de commande principal, aux pupitres d’ajustage locaux e.t.c.
Dans ce cas, un seul synchro-transmetteur est couplé électriquement à plusieurs
synchro-récepteurs.Un tel régime de fonctionnement est dit à récepteurs multiples.

Dans les systèmes où on demande une plus grande précision, on utilise


les synchro-trigonomètres (ou resolver).
Synchro-trigonomètres (RESOLVERS) :
On appelle Synchro-trigonoméres, les micromachines électriques à courant alternatif
destinées à transformer l’angle de rotation θ en une tension proportionnelle à certaines
fonctions angulaires (sinθ ou cosθ) ou à la position angulaire θ du rotor lui-même.
Comme toutes les machines tournantes, les synchro-trigonomètres se composent de
deux éléments principaux :
— L’élément fixe : le stator ;
— l’élément mobile : le rotor.
Le stator et le rotor portent chacun deux enroulements décalés l’un par rapport à l’autre
de 90o électrique.
RESOLVER
α
C1

Stator

Uex. ~ β
C4 C3

C2
d
θ

Rotor

Schéma électrique d’un synchro-trigonométre


Les extrémités des enroulements statoriques sont directement reliées aux boites de
raccordement, celles des enroulements rotoriques sont connectées à un système de
bagues collectrices à balais.
Dans les synchro-trigonomètres sans contact, la tension aux bornes des enroulements
rotoriques peut être recueillie au moyen de deux transformateurs annulaires de passage.
L’élimination des contacts glissants permet d’améliorer la fiabilité et la précision des
synchro-trigonomètres.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Fonctionnement à vide d’un resolver (Id = 0 , Zch1 = ∞) : l’enroulement situé sur
l’axe α est alimenté par une tension alternative : Uex. = Uex.max. Sinωt.
Les variations du courant statorique donnent naissance au flux magnétique Ф qui
embrasse les enroulements rotoriques. Ceux-ci sont alors le siège de f.e.m induites.
Les amplitudes de ces f.e.m sont :
— Edm = kT Uex.max. Cosθ aux bornes de l’enroulement situé sur l’axe d ;
— Eqm = kT Uex.max. Sinθ aux bornes de l’enroulement situé sur l’axe q.
Ces résultats supposent que la construction et la technologie de la machine assurent une
allure sinusoïdale parfaite de la variation d’inductance mutuelle M entre
les enroulements statoriques et rotoriques :
Donc M = Mmax. Sinθ ; Avec Mmax. — Inductance mutuelle maximale correspondant à la
coïncidence des axes des enroulements et qui est proportionnelle au produit des nombres
de spires des bobines couplées par induction.
On peut donc écrire : M = P . Ws . Wr . Sinθ (*) ; Avec :
— P : la perméance du circuit magnétique dont la valeur ne dépend pas de la position
angulaire du rotor à cause de l’uniformité de l’entrefer.
— Ws et Wr : respectivement les nombres de spires des enroulements statoriques et
rotoriques.
Compte tenu de son expression (*), on peut affirmer que le caractère de la variation
d’inductance mutuelle M restera inchangé si l’on considère le nombre de spires de
l’enroulement rotorique comme la somme géométrique des « spires longitudinales »
dont l’axe coïncide avec l’axe de l’enroulement statorique et des « spires transversales »
dont l’axe est perpendiculaire à l’axe de l’enroulement statorique.
Cela permet de remplacer le schéma électrique du resolver de la figure suivante par
un schéma équivalent :
RESOLVER

Uex. ~ Uex. ~

Stator Stator

C2 Ws C1 C2 Ws C1

θ Фd
Wr Sinθ
Wr Sinθ
Wr Cosθ Wr Rotor
θ Rotor
Wr Wr Cos θ
Id
Id
E
Décomposition de
l’enroulement E
rotorique en spires Zch1
longitudinales et
transversales. Zch1

Schéma électrique d’un synchro-trigonométre Schéma équivalent

30
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CAPTEURS INDUSTRIELS
La f.e.m qui apparaît aux bornes de l’enroulement rotorique, n’est déterminé que par le
flux d’induction mutuelle entre l’enroulement statorique et les spires longitudinales Wr
Sinθ , c.a.d par le flux Фd . L’amplitude est égale à : Edm = kT . Uex.max. . Sinθ.
Lorsque le synchro-trigonomètre fonctionne à vide, les f.e.m produites par les
enroulements rotoriques sont des fonctions sinusoïdales et cosinusoïdales de la position
angulaire du rotor.
Fonctionnement en charge d’un resolver (Id ≠ 0 , Zch1 ≠ ∞) :
En se basant sur le schéma équivalent précèdent, le flux longitudinal Фd est produit par
l’action conjointe de la f.m.m induite dans l’enroulement statorique et la f.m.m dans les
spires longitudinales Wr Sinθ du rotor. La f.e.m induite par ce flux se détermine de façon
analogue à celle du fonctionnent à vide : Edm = kT . Uex.max. . Sinθ. Le courant Id qui
parcourt les spires transversales Wr Cosθ du rotor crée un flux Фqr qui ne peut être
compensé parce qu’il est indépendant de l’enroulement statorique. Ce flux induit dans
les spires transversales une f.e.m d’auto-induction égale à : EqL = - j . ω1 . L . Id
Avec : ω1 — pulsation de la tension du secteur ;
L — inductance proportionnelle au carré du nombre de spires et à la pérméance P.
L = (Wr Cosθ)2 . P
En charge, nous avons donc l’amplitude du signal de sortie qui est égale à :
Edm = kT . Uex.max. . Sinθ – j . ω1 . L . Id ;
Edm
Sachant que Id = ; Avec Z — impédance de l’enroulement rotorique ;
Z  Z ch1
Zch1 — impédance de charge.

kT  U ex. max .  Sin kT  U ex. max .  Sin


Alors Edm  
1  Wr2 P .
1  b Cos 2
1 j  Cos 
2
R  Rch1   j   X  X ch1 
Avec : P = P — pérméance du circuit magnétique ;
. 1  Wr2
b = j  P.
R  Rch1   j   X  X ch1 
De l’expression de Edm, il découle que lorsque le synchro-trigonomètre est chargé, on
enregistre une déformation du caractère sinusoïdal de la variation d’amplitude de la
f.e.m induite dans l’enroulement rotorique en fonction de l’angle θ. Cette déformation
est conditionnée par la réaction du rotor. Pour minimiser cette déformation, il faut
.
diminuer le terme b . Ceci ne peut être atteint qu’à des résistances de charge de grandes
valeurs.
L’erreur relative introduite par la réaction du rotor est égale à :
.
b Cos 2  Sin
Edmr  .
;
1  b Cos 
2

31
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CAPTEURS INDUSTRIELS
— La partie réelle de cette erreur est prise pour l’erreur d’amplitude
— La partie imaginaire est prise pour l’erreur de phase
— La recherche du maximum de l’erreur relative montre que l’angle pour lequel l’erreur
atteint sa valeur maximale est : θmax. = 35o16, 144o44, 215o16,..
On peut raisonner de la même façon sur le cas où l’enroulement situé sur l’axe q sert
d’enroulement de travail (de mesure) et l’enroulement situé sur l’axe d est déconnecté.
Dans ce cas on a :
Eqm = kT . Uex.max. . Cosθ (à vide) ;

kT  U ex. max .  Cos


Eqm  .
(En charge).
1  b Sin 2
Vu que la tension de sortie des synchro-trigonomètres doit strictement suivre les lois
sinusoïdale et cosinusoïdale de l’angle de rotation du rotor, on est amené à réaliser ce
que l’on appelle « l’équilibrage », c.a.d l’élimination de l’erreur due à la réaction du
rotor par la méthode de compensation de celle-ci.
L’équilibrage des synchro- trigonomètres se fait soit du côté du stator, soit du côté du
rotor.
Equilibrage primaire (du côté du stator) :
Pour l’équilibrage primaire du synchro-trigonomètre, on utilise l’enroulement statorique
auxiliaire qui se ferme sur une impédance Z2.
RESOLVER

C3 Uex. ~

Uex. ~ Stator
Ws Stator
Ws C2 C1
C2 C1

Z2 Фd

C4 IS2
Wr Sinθ
Фqr
Rotor
θ WS Wr Cos θ
Id
Z2
ФqS E
Wr
Rotor
r1 Zch1 r2
Id
Schéma équivalent
E

r1 Zch1 r2

Schéma électrique d’un synchro-trigonométre à équilibrage primaire


Etant donné que l’axe de l’enroulement c3-c4 est perpendiculaire à l’axe de
l’enroulement c1-c2, les spires WS de cet enroulement (c3-c4) et les spires transversales
Wr Cosθ de l’enroulement rotorique (r1-r2) constituent un transformateur dont le
primaire est sur le rotor et le secondaire sur le stator.
Le courant Id, qui parcourt les spires Wr Cosθ, produit un flux magnétique qui embrasse
les spires WS de l’enroulement (c3-c4). Celui-ci est le siège d’une f.e.m induite qui donne

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naissance à un courant IS2 qui, selon la loi de Lenz, crée un flux opposé à celui qui lui a
donné naissance. La valeur du flux résultant est déterminée par Фqr et ФqS.
Lorsque Z2 ≈ 0, le fonctionnement du transformateur se rapproche du régime
du court-circuit et l’interaction démagnétisante des deux enroulements est si importante
que la valeur du flux transversal Фq tend vers zéro.
Equilibrage secondaire (du côté du rotor) :
Pour l’équilibrage secondaire du synchro-trigonomètre dont l’un des enroulements est
branché sur un récepteur d’impédance Zch, on intercale dans le circuit du second
enroulement rotorique une impédance Zch2.
Synchro-trigonomètre = RESOLVER

C3 Uex. ~
Uex. ~

Stator
Ws Stator
Ws C2 C1
C2 C1
Фd

C4
Wr Cosθ Wr Sinθ
Фqr1

Ir2 Wr Sinθ Wr Cos θ


θ Ir1
r3 r2
Фqr2
Ir1 Rotor
Ir2
Rotor

Zch2 Zch1
r3 r4 r1 Zch1 r2
Zch2
r1 r4
Schéma équivalent

Schéma électrique d’un synchro-trigonométre à équilibrage secondaire


Il résulte du schéma équivalent que les courants Ir1 et Ir2 qui parcourent les spires
Wr Cosθ et Wr Sinθ créent des flux transversaux opposés qui s’affaiblissent
mutuellement. Pour la compensation totale du flux transversal (Фq = 0), il faut que les
flux Фqr1 et Фqr2 créés dans les enroulements rotoriques soient égaux. Cela signifie qu’on
doit assurer l’égalité des F.m.m dans les spires transversales.
Soit : Ir1 Wr Cosθ = Ir2 Wr Sinθ.
k U  Sin k U  Cos
Avec : I r1  T ex. max . ; I r 2  T ex. max . .
Z r1  Z ch1 Z r 2  Z ch 2
En remplaçant Ir1 et Ir2 dans les expressions des f.m.m on obtient :

kT  U ex. max .  Wr  Sin  Cos kT  U ex. max .  Wr  Cos  Sin



Z r1  Z ch1 Z r 2  Z ch 2
La condition d’équilibrage est régie par l’égalité suivante : Zr1 + Zch1 = Zr2 + Zch2
La déformation minimale des caractéristiques de sortie s’obtient par l’emploi combiné
de l’équilibrage primaire et secondaire.

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Montage permettant d’utiliser la phase du signal de sortie pour mesure
le déplacement angulaire :
RESOLVER
α
C1

Uex. ~ Stator

C2
d
C
θ
4
1

Rotor

3 R
Zch
US
2 q

Uex. = Uex.max. Sinωt


Les f.e.m aux bornes des enroulements rotoriques sont égales à :
e1 = Em . Cosθ . Sinωt ; e3 = Em . Sinθ . Sinωt ;
 
La tension composée e13 = 2  Em  Cos     Sint .
 4
En posant R = Xc , on a :
 
2  Em  Cos   
 4  
Uc =  X c  Sin t   — tension aux bornes du condensateur ;
R 2  X c2  4
   
U c  Em  Cos     Sin t   ;
 4  4
  
D’où la tension de sortie : Us = e1 - Uc = Em  Sin  cos t     ;
4  4

En posant  '   
4
 2
on a : Us =
2
 Em  Cos t   ' .  
L’amplitude du signal de sortie étant constante, la phase par contre est égale au
déplacement angulaire : φ = θ’.
Par conséquent, pour mesurer le déplacement angulaire il suffit de mesurer la phase du
signal de sortie.

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Mesure de l’écart angulaire.
Pour mesure l’écart angulaire, on peut également utilise deux Resolvers, un transmetteur
un récepteur :
TRANSMETTEUR RECEPTEUR

C1
C1

C3

C4 C3 C4

C2 C2

θT θR

Uex.~ US

Deux synchro-trigonomètres Fonctionnant en synchro-détecteurs


Les tensions aux bornes des enroulements statoriques du transmetteur sont égales à :
eT1 = kT .Uex.max. . CosθT . Sinωt , eT2 = kT .Uex.max. . SinθT . Sinωt .
Les enroulements statoriques du transmetteur sont reliés aux enroulements statoriques
du récepteur. Ces derniers sont parcourus par des courants qui donnent naissance à un
flux magnétique qui engendre une f.e.m induite dans l’enroulement rotorique du
X
récepteur dont l’amplitude est égale à : ES  m  U ex. max .  SinT   R  ;
Z
— Pour les petits angles, on a : ES = k . Δθ ;
— pour les montages utilisant les resolver, k = 0,5 à 0,8 V / degré.
— Résolution : 40 secondes d’angles.
Un tel montage est utilisé dans les systèmes de télétransmission du déplacement
angulaire dans les asservissements de position angulaire
(Voir schéma avec les synchro-machines).
En couplant électriquement les enroulements rotoriques du transmetteur et du récepteur,
on réalise un synchro-répétiteur comme nous l’avons vu avec les synchro-machines.

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INDUCTOSYN :
Les inductosyns se présentent sous deux formes :
— L’inductosyn linéaire, pour la mesure des déplacements rectilignes ;
— L’inductosyn circulaire, pour la mesure des déplacements angulaires.
Dans son principe de fonctionnement, un inductosyn peut être considéré comme un
Resolver à nombre élevé de pôles dont les enroulements ont été développés dans un
plan.
Constitution.
L’inductosyn comprend deux parties planes qui se font face et dont l’une est mobile par
rapport à l’autre :
— L’échelle et le curseur pour l’inductosyn linéaire ;
— Le rotor et le stator pour l’inductosyn circulaire.
L’échelle (dans le cas linéaire) ou le rotor (dans le cas circulaire) sont formés par 2N
conducteurs, reliés en série et qui sont parallèles dans le premier cas, radiaux dans le
second.
Chaque conducteur correspond à un pôle et l’ensemble de deux conducteurs
consécutifs, qui sont parcourus par le courant en sens inverse, fixe le pas P linéaire ou
angulaire. Ex : Un rotor comportant 720 conducteurs a un pas P = 1o.
Le curseur ou le stator sont aussi constitués de conducteurs en série, de même forme et
de même pas que ceux de l’échelle ou du rotor mais ces conducteurs forment deux
1
ensembles indépendants dont l’un est décalé par rapport à l’autre de (n + ) P,
4
n — étant un nombre entier.
Les conducteurs de l’inductosyn sont réalisés par la technique des circuits imprimés
sur un support isolant qui généralement fixé sur une règle ou disque métallique.

Echelle

Circuits Isolant
imprimés

Curseur

Schéma de principe et réalisation d’un inductosyn

Le déplacement relatif des deux parties de l’inductosyn modifie le couplage


électromagnétique entre les circuits qu’elles portent.
Dans la suite on traitera uniquement l’inductosyn linéaire, les résultats obtenus se
transposent immédiatement au cas de l’inductosyn circulaire.

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L’échelle étant alimentée par une tension ee = Em Sinωt, le courant qui parcoure ses
conducteurs induit dans chacun des deux circuits du curseur des f.e.m ec1(t) et ec2(t) dont
les amplitudes sont des fonctions périodiques de la position x du curseur. La période
spatiale est égale à P.
Pour les inductosyns les tensions recueillies aux bornes des circuits du curseur sont des
fonctions quasi sinusoïdales de la position x du curseur.
Le taux d’harmoniques est généralement < 10-3.
Compte tenu du décalage (qui équivaut à 1 /4 de période spatiale) entre les deux circuits
du curseur, les f.e.m dont ils sont le siège ont pour expression :
eC1 t   kT  Em  Cos 2  Sint
x
p
 x 1
eC 2 t   kT  Em  Cos 2     Sint  kT  Em  Sin2  Sint
x
 P 4 P
Avec : kT — coefficient de transformation.
Ainsi, en mesurant l’amplitude, on peut déterminer la valeur de x / P.
La grande précision des mesures par inductosyn est due, en particulier, au nombre
important de pôles entraînant une compensation (par effet de moyenne) des incertitudes
liées à chacun d’eux.
Caractéristiques métrologiques.
Pour l’inductosyn linéaire :
— Etendue de mesure : jusqu’à plusieurs mètres ;
— Pas : 1 à 2 mm ;
— Résolution : ± 0,1μm ;
— Répétabilité : ± 0,25 μm ;
— précision : ± 0,2 μm.
Pour l’inductosyn circulaire :
— Etendue de mesure : 360o ;
— Pas : 1o à 2o ;
— Résolution : ± 0,05 seconde d’arc ;
— Répétabilité : ± 0,1 seconde d’arc ;
— Précision : ± 1 seconde d’arc.
Les qualités de l’inductosyn sont : la précision, la résolution et la répétabilité. Il trouve
ses applications dans le contrôle de déplacements dans les machines outils, dans la
commande de positionnement : dans divers systèmes d’asservissement, dans les
systèmes de navigation, les antennes et les télescopes par exemple.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
II. 5 — Capteurs de déplacement capacitifs.
Les capteurs capacitifs sont de réalisation simples, robustes et fiables.
Le diélectrique est souvent l’air et dans ce cas les performances du capteur ne dépendent
que des dimensions géométriques du condensateur et sont indépendantes des propriétés
des matériaux utilisés. Toutefois, il est nécessaire de bien choisir la nature du métal des
armatures et de l’isolant afin de minimiser l’influence de la température qui fait varier la
surface et l’écartement des armatures.
Il faut également protéger le capteur contre tout facteur susceptible de réduire l’isolation
entre les armatures tels les poussières, la corrosion, l’humidité et les radiations
ionisantes.
1. — Principe et caractéristiques générales.
Le principe de mesure le plus adéquat est celui qui garantie la meilleure linéarité entre
le déplacement et le signal de mesure.
Les capteurs capacitifs répondant à ce principe sont principalement les capteurs à :
a) Condensateurs plans ;
b) Condensateurs cylindriques.
Qu’il s’agisse de condensateur plan ou cylindrique, l’une des armatures subit le
déplacement à traduire en une variation de la capacité du condensateur.
En négligeant les effets de bord, dans le cas du condensateur plan, la capacité a pour
   S
expression : C r 0
D
Avec : C — Capacité du condensateur [F] ;
εr — Permittivité relative du milieu placé entre les armatures ;
dans le cas de l’air εr = 1 ;
ε0 — Permittivité du vide égale à 8,55 . 10-12 [F/m] (dans le SI) ;
S — Surface en regard des armatures [m2] ;
D — Distance entre les armatures [m].
Dans le cas d’un condensateur cylindrique représenté par un cylindre introduit dans un
2   r   0  l
autre cylindre creux, la capacité a pour expression : C  ;
r2
log
r1
Avec : r1 — rayon du cylindre intérieur [m] ;
r2 — rayon du cylindre extérieur (creux) [m] ;
l — enfoncement du cylindre intérieur dans le cylindre creux.
En examinant l’expression de la capacité dans les deux cas de figure, on s’aperçoit
qu’on peut modifier la valeur de cette capacité en modifiant les paramètres S, D et l.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
La modification de ces paramètres est obtenue par le déplacement des armatures dont les
différentes possibilités sont :

Type du Mode de Surface Ecartement Type de


condensateur déplacement en regard entre déplacement
armatures mesuré
Dans son propre plan Variable Constant Angulaire
Plan Perpendiculaire Constante Variable Rectiligne
à son plan
Cylindrique Parallèle à l’axe Variable Constant Rectiligne

Condensateurs à surface variable :

αm L

α
r r1 r2

l
Condensateur à armature tournante Condensateur cylindrique

Dans les deux cas la capacité varie linéairement en fonction du déplacement.


Pour le condensateur à armature tournante, la capacité a pour expression :
0   r2
C      que l’on peut écrire sous la forme suivante : C (α) = Kα . α
360  D
Pour le condensateur cylindrique, la capacité a pour expression :
2   0
C l    l que l’on peut également écrire sous la forme suivante : C(l) = Kl . l
r2
log
r1
C
Les sensibilités dans les deux cas sont constantes : — SC    K  Ct ;


Cl
— SC   K l  Ct .
l
l
Concernant les modules d’impédances, on a :
1 1
— ZC   ;

  C     K  
1 1
— ZC   .
l
  C l    K l  l

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La sensibilité de l’impédance par rapport au déplacement a pour expression :
Z 1 1
SZ    2 où x représente pour le déplacement angulaire α rectiligne l.
x   Kx x
1 Z 1
La sensibilité relative est égale à : S r    .
Z x x
Les sensibilités (SZ et Sr ) sont d’autant plus grandes que x est petit ; mais c’est pour les
faibles valeurs du déplacement Δx que se manifeste la non-linéarité. Pour compenser
cette non-linéarité, on utilise un montage différentiel.
Condensateurs à écartement variable.
S

S d d
D0

D D0 D
D0

Condensateur simple Condensateur double différentiel

0  S
La capacité du condensateur simple est : C d   ;
D0  d 
C d   S
La sensibilité égale à : S c   0 ; la sensibilité du condensateur à
d D 0 d 2
écartement variable est supérieure à celle du condensateur à surface variable.
Mais son étendue de mesure (de l’ordre du mm) est inférieure à celle du condensateur à
surface variable qui est quant à elle supérieure au cm.
Ex : Le capteur à écartement variable AL102 à électronique incorporée (fabriquant
E.A.M STOPCOTE) possède les caractéristiques suivantes :
— Etendue de mesure : ±1mm ;
— Sensibilité de l’ensemble capteur- transmetteur : 0,5mV / μm ;
— Ecart de linéarité : 0,1% de l’étendue de mesure.
Domaines d’application. Les capteurs capacitifs sont utilisés pour :
— la mesure de déplacement linéaire ou angulaire ;
— la mesure de pression (l’une des armatures, du condensateur à écart variable, est
déformable : diaphragme)
Armature fixe
Vs
Vs0
d
Δd
d0

P
Pression

Diaphragme

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— La mesure du taux d’humidité basée sur la variation de la capacité engendrée par le
changement de la permittivité du diélectrique provoqué par l’humidité.
Pour les capteurs d’humidité à variation de capacité, les électrodes sont posées sur
chaque côté d’un film de résine. Un tel capteur peut détecter l’humidité relative en
utilisant le phénomène de la variation de la propriété diélectrique du film de résine
poreux en fonction de l’humidité relative.
Constitution d’un capteur d’humidité à variation de capacité :

Electrode supérieure Membrane de


résine
Contacts

Electrode inférieure Support

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Chapitre III

Capteurs digitaux de déplacement linéaire et angulaire

I — Généralités.
La commande assistée par ordinateur des différents mécanismes des chaînes de
production devient de plus en plus fréquente grâce au développement rapide de
l’électronique et de l’informatique.
Dans le cas d’une commande assistée par ordinateur, les informations délivrées sous
forme analogique par les différents capteurs ou organes de contrôle de la chaîne de
production, doivent être d’abord transformées en signaux numériques avant d’être livrés
aux calculateurs digitaux ou aux ordinateurs. Ceci est rendu possible par l’utilisation de
convertisseurs analogique – numériques qui délivrent l’information digitalisée.
Cependant (puisque nous traitons ici les capteurs) il est possible de concevoir des
capteurs qui assurent de façon immédiate la traduction d’une position linéaire ou
angulaire en un mot binaire qui la définit.
Comme dans tout dispositif de conversion numérique d’une grandeur, celle-ci se trouve
quantifiée : Dans ce cas le nombre de position que l’on peut distinguer est limité, ce qui
nous donne une résolution finie.
Les capteurs de position linéaire ou angulaire utilisent des codeurs absolus ou
incrémentaux.
Constitution.
Codeurs absolus : Les codeurs absolus sont pour les déplacements linéaires des règles
et pour les déplacements angulaires, des disques qui sont divisés en N surfaces égales
(bandes pour les règles, secteurs pour les disques) à l’intérieur desquelles se trouve
matérialiser le mot binaire associé à la position à traduire selon un code et une
technologie déterminés.
Mots N Surfaces
0
1
Secteurs
2
3
4
5 Disque
6
7
8 Règle
9
10
Le nombre N de surface fixe la résolution du capteur :
L
— Pour une règle, la résolution est égale à : [cm] ;
N
360 o
— pour un disque, la résolution égale à : [gegré].
N

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Les n bits qui constituent chacun des mots sont matérialisés sur n pistes parallèles pour
la règle ou concentriques pour le disque et ceci en utilisant des états physiques
complémentaires pour distinguer les valeurs 0 et 1 :
— Pour une lecture magnétique, les surfaces sont amagnétiques ou ferromagnétiques ;
— pour une lecture par courant, les surfaces sont isolantes ou conductrices ;
— pour une lecture optique, les surfaces sont translucides ou opaques.
Remarque : le nombre de sorties parallèles, ou voies, est égal au nombre de pistes.
Codage.
Les codages les plus utilisés sont :
— Le code binaire naturel ;
— Le code binaire codé décimal (B.C.D) ;
— Le code binaire réfléchi ou code Gray ;
— Le code binaire codé décimal réfléchi (B.D.R).
Code binaire : — ce code présente l’avantage d’être directement traiter par un
calculateur. De plus il exige un nombre minimal de bits pour la représentation d’un
nombre donné.
— Inconvénient : Une variation d’une unité du nombre donné entraîne des changements
simultanés de plusieurs bits. Ex : le passage de 07 à 08 nous donne en binaire le passage
de 0111 à 1000. Si les dispositifs de lecture ne sont pas parfaitement alignés, les
changements de bits ne sont pas lus simultanément et ceci entraîne des erreurs de lecture
lorsque le codeur s’arrête dans une position à la limite de deux valeurs.
Ce risque de lecture erronée existe également pour le code BCD.
Ceci peut être éviter soit :
— En utilisant un code dont un seul bit change lors de chaque déplacement élémentaire
du codeur. Ce code est généralement réfléchi ;
— En gardant le code binaire naturel ou le BCD mais en employant un dispositif de
lecture supplémentaire permettant d’éviter les lectures ambiguës dans les zones de
transition.
Le code réfléchi le plus utilisé est le code Gray ou code binaire réfléchi.
Les systèmes utilisant les codes réfléchis nécessitent un décodeur permettant d’obtenir
l’information en code binaire naturel après la lecture.
Dans le cas où on utilise le code binaire naturel, les capteurs sont munis d’un double
système de lecture :
LOg

L1g L1d

L2g L2d

L3g L3d

Codeur Têtes de lecture

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Pour la piste LSB (bit du poids le plus faible), la lecture est effectuée par une seule tête
de lecture LO ;
Pour les autres pistes, la lecture est effectuée par deux groupes de têtes de lecture
décalées par rapport à la tête de lecture de la piste LSB (Lo), l’un à gauche et l’autre à
droite de Lo.
Le groupe de droite délivre son information lorsque Lo = 0 ;
Par contre le groupe de gauche délivre son information quand Lo = 1
Circuit logique de commande de groupes de lecture selon l’état logique de Lo :

A B C D

Lo L1g L2g L3g L1d L2d L3d


A  Lo
B  Lo  L1g  Lo  L1d ;

C  Lo  L2 g  Lo  L2d ;

D  Lo  L3 g  Lo  L3d .
Lors d’un changement de la valeur lue du LSB (Lo), il y a permutation des têtes de
lecture. Celles-ci ne se trouvant pas sur une ligne de changement de bits délivrent un
signal non ambigu.
Constitution : Les capteurs utilisant les codeurs absolus, comportent un disque (ou règle
s’il s’agit d’un capteur de déplacement linéaire) à plusieurs pistes ou voies et un
ensemble émetteur- récepteur de lumière (lecture optique), suivi ou non de l’ensemble
de mise en forme (amplificateur et trigger) des signaux.
Puisqu’une fenêtre correspond au « 1 » logique, l’impression des fenêtres se fera
conformément au code choisi.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Exemple de réalisation industrielle : Codeur absolu C060D (fabriquant MCB)

Arbre

Disque ω

+15 V
R1
R3 R4
Uref.
Ampli
Diff.

Voie 1
Voie 1
Voie 2 Trigger

Voie 3

R2
Voie 13

Couple de
compensation R19

R5 R18 R8 R7 R6

L’émetteur de chaque photo-transistor est relié à l’entée d’un trigger.


Caractéristiques :
— Nombre de points : 8192 ;
— Code : Code Gray ;
— Nombre de voies : 13 ;
— Gamme : de0 à 8191 ;
— Résolution : 2’ 18’’ ;
— Précision : ± 1’ 19’’ ;
— Vitesse : de 60 tr. / mn à 1500 tr. / mn

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Codeurs optiques incrémentaux : Les codeurs comportent un disque (une règle) sur
lequel ont été réalisées des fenêtres espacées régulièrement tout le long de la
circonférence de ce disque (de la règle).
Piste1

Piste2

Top « 0 »

En général il y a deux pistes décalées d’un quart de période spatiale (ou de π / 2) et une
piste ne contenant qu’une fenêtre dite de « synchronisation », top « 0 » qui permet le
comptage du nombre de tours ou le repérage d’une position particulière..
La sortie numérique d’un tel codeur indique un changement de position relative sous
forme d’une série d’impulsions. C’est pourquoi ce matériel est souvent désigné sous le
nom de « générateur d’impulsion optique », GIO.
La lecture du disque (règle) s’effectue grâce à un coupleur opto-électronique.
Ce coupleur comporte :
— Une source de lumière (infrarouge), placée d’un côté de disque (règle).
C’est le bloc émetteur constitué de diodes « électroluminescentes ».
— Un élément photo-sensible, placé de l’autre côté du disque (règle).
C’est le bloc récepteur de lumière constitué de photodiodes ou de phototransistors.

Bloc
émetteur Bloc récepteur

Bloc de
Bloc Traitement et de
d’alimentation mise en forme
des signaux

Disque
ω
Arbre

Il est alors possible de détecter le passage des fenêtres transparentes devant le coupleur
opto-électronique. A la présence d’une fenêtre, correspondant à l’éclairage de l’élément
photo-sensible, sera associé la valeur binaire « 1 » alors qu’absence de fenêtre sera
associée la valeur « 0 ». La résolution du capteur est alors égale à la période angulaire
du motif, c.a.d la distance angulaire entre deux fenêtres sur une piste, soit : 360o / N ;
N étant le nombre de fenêtres qui varie selon les codeurs de 40 à 5 000 par tour ( pour
certains modèles de grand diamètre N = 36 000 par tour).
Pour les codeurs linéaires, la règle peut atteindre plusieurs mètres et leur résolution peut
atteindre le micromètre (μm).

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Inconvénient : — Difficulté de réaliser un alignement mécanique correct de la source
de lumière avec le récepteur photo-électrique surtout pour les codeurs à haute résolution.
Ceci explique que ce matériel soit volumineux.
— Les codeurs optiques sont sensibles aux chocs et vibrations ainsi qu’à la température
Ceci est du à la présence de composants électroniques et à la déformation du disque sous
l’effet de la chaleur.
La liaison par fibre optique permet de placer le capteur dans un milieu hostile (milieu
explosif, radiation,..) tandis que la partie électronique peut être placée dans une zone
protégée à une centaine de mètres.
Schéma électrique de l’optocoupleur :
Formes des ondes des signaux
de sortie S1 et S2
S1
Imax.

+ Vcc2
+ Vcc1
R1 R3 R5
Imin.
D1 D2 t
D3 0
S2
Sortie Sortie Sortie
S1 S2 S0 Imax.

Voie2 Top « 0 »
R2 R4 R6

Imin.

0 t

Les phototransistors nous délivrent des signaux dont l’amplitude, la forme et


la fréquence dépendent de la vitesse de rotation du disque.
La présence d’une composante continue est liée à la sensibilité des phototransistors
(photodiodes).
— Pour de faibles vitesses le courant peut varier entre I = Imin = 0 à I = Imax. Dans ce
cas, en l’espace d’une période, le phototransistor (photodiode) a le temps de se bloquer.
— Pour les grandes vitesses, l’espace d’une période ne suffit plus pour permettre aux
phototransistors (photodiodes) d’atteindre leur seuil de blocage.
— Pour des vitesses très élevées, les phototransistors (photodiodes) sont constamment
en pleine conduction et l’écart entre Imin et Imax est tellement faible qu’il est
impossible d’exploiter ces signaux pour la mesure de telles vitesses. C’est pour cette
raison que les constructeurs fixent la vitesse maximale d’exploitation de tels capteurs.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Afin d’exploiter les signaux délivrés par le récepteur, il est nécessaire de procéder à leur
mise en forme par l’utilisation d’un trigger susceptible de délivrer des signaux
numériques (logiques T.T.L).
+Vcc2
+Vcc1

Sortie
Voie Trigger
Ampli.
1 ou 2 T.T.L S

Schéma électrique d’une voie

Nous disposons alors de trois signaux S1, S2 et top « 0 » directement utilisables par un
ordinateur ou tout calculateur numérique pour effectuer :
— La détection du sens de rotation (translation) ;
— La détection de vitesse de rotation (de translation) par comptage de signaux de S1 ;
— La détection de position angulaire (linéaire) par comptage ou décomptage des
signaux S1 et S2.
— L’initialisation par le signal top « 0 ».

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Détection du sens de déplacement : On peut détecter le sens du déplacent, en
comparant les fronts montants et descendants des impulsions des signaux de la piste S1
et des états des signaux de la piste S2.

Comparaison des fronts des impulsions de la piste S1


et des états de la piste S2 selon le sens du déplacement

S2

S1

Sens direct
Sens inverse

S2 S2

t t

S1 S1
t t
dS1 dS1
dt t dt t

Dd DI
t t

a) Sens direct b) Sens inverse

Un circuit électronique permet par dérivation des signaux de la piste S1 de discriminer


les fronts montants des fronts descendants et les associer à l’état de des signaux de la
piste S2 au même instant.
En effet, dans le cas d’un déplacement dans le sens direct, on a :
dS1
— Pour les fronts montants Y1 = > 0 et S2 = 0 ;
dt

Pour avoir une impulsion, le circuit électronique doit réaliser la fonction Y1  S 2 = 1.
dS1
— Pour les fronts descendants Y2 = > 0 et S2 = 1 ; la fonction est Y2  S 2 = 1.
dt
Donc dans le sens direct, l’équation logique correspondant au déplacement est :

Dd = Y1  S 2 + Y2  S 2

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Dans le cas d’un déplacement dans le sens inverse on a :
dS1
— pour les fronts montants Y1 = > 0 et S2 = 1 ;
dt
Pour avoir une impulsion, le circuit électronique doit réaliser la fonction Y1  S 2 = 1.
dS1 
— pour les fronts descendants Y2 = > 0 et S2 = 0 ; la fonction est Y2  S 2 = 1.
dt
D’où l’équation logique correspondant au déplacement dans le sens inverse :

DI = Y1  S 2 + Y2  S 2 .
La comparaison des fronts de S1 d’une part et des états de S2 d’autre part permet donc
de discriminer le sens de déplacement. Une impulsion est produite à chacun des fronts
de S1 : Selon l’état correspondant de S2, c.a.d selon le sens de déplacement, elle est soit
dirigée vers l’entrée de comptage, soit vers l’entrée de décomptage d’un compteur ; ce
dernier affiche donc la somme algébrique des déplacements effectués depuis la position
de remise à zéro.
La génération d’une impulsion à partir de chaque front montant et de chaque front
descendant est obtenue par deux bascules monostables, l’une déclanchée par les fronts
montants, l’autre par les fronts descendants de S1. Le circuit d’aiguillage des impulsions
produites par les deux monostables vers l’entrée de comptage ou de décomptage du
compteur est la traduction des équations logiques du sens de déplacement.

Le codeur incrémental optique GIO 90 B (fabriquant M.C.B) présente les


caractéristiques métrologiques suivantes :
— nombre de points : 5000 ;
— Résolution : 4’ 19’’ ;
— Précision : ± 2’ ;
— Vitesse maximale : 1500 tr. / mn.
Codeurs à contacts :
Les codeurs absolus ou incrémentaux à contacts utilisent le même principe que les
codeurs optiques à la différence que le codage du disque (règle) est assuré par une
alternance des zones conductrices et isolantes. La lecture se fait à l’aide de contacts
électriques dont le nombre est égale à celui des pistes.
Inconvénients :
— Usure des pièces en contact ;
— Sensible à l’environnement (chocs, vibrations, aux variations de température) ;
— Risque de court-circuit ;
— Vitesse de fonctionnement limitée.
Avantage : Les codeurs à contacts sont économiques.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Chapitre IV

CAPTEURS ET DETECTEURS DE PROXIMITE

IV. 1— Capteurs de proximité : Les capteurs de proximité sont caractérisés par


l’absence de liaison mécanique avec l’objet dont ils mesurent la distance ou le
déplacement. Ils ont donc une grande finesse. Le couplage entre l’objet en déplacement
et le capteur est établi par l’intermédiaire d’un champ magnétique, électromagnétique ou
électrostatique et c’est l’intensité de ce couplage, fonction de la position de l’objet et du
capteur, qui détermine la réponse électrique du capteur.
Les capteurs de proximité donnent à la sortie un signal analogique. Le fait que le signal
soit analogique donne la possibilité de mesurer la proximité continuellement
Avantages de tels capteurs :
— Bande passante étendue ;
— Grande finesse ;
— Bonne fiabilité (absence d’usure, pas de jeu) ;
— Isolement galvanique.
Inconvénients :
— Faible étendue de mesure (quelques mm) ;
— Fonctionnement non-linéaire ;
— Réponse dépendante de la forme, des dimensions et du matériau de la cible ainsi que
son environnement.
Parmi ces capteurs, on distingue les capteurs de proximité :
— inductifs :
 A réluctance variable,
 A courants de Foucault ;
— Electromagnétique :
 à effet Hall ;
 à effet magnéto-résistifs ;
— Capacitifs.
Capteurs de proximité inductifs :
 Les capteurs de proximité inductifs à réluctance variable sont identiques aux
capteurs de déplacement à transformateur différentiel (LVDT), à la différence
c’est que l’objet en déplacement est inclus dans le circuit magnétique. Donc cet
objet doit être ferromagnétique ou comporter une surface de cette nature.
(Voir LVDT ch.II.4)

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CAPTEURS INDUSTRIELS
 Les capteurs de proximité inductifs à courants de Foucault :

Bobine de
détection

M Circuit
oscillant Circuit Circuit Circuit
HF de De De
détection modulation sortie
d’ondes ondulatoire

Proximité d’un Capteur de proximité à courants de Foucault


Corps métallique

La bobine du circuit oscillant est utilisée comme tête de détection. Le circuit oscillant
fonctionne à une fréquence de quelques dizaines de KHZ. Le champ magnétique généré
par la bobine est donc de quelques dizaines de KHZ.
En l’absence du corps métallique prés de la tête de détection, le système est dans la
situation normale d’oscillation et le circuit de détection des ondes détecte un signal
d’amplitude nominale.
Dans le cas de la présence d’un corps métallique dans le champ magnétique de la
bobine, des courants de Foucault sont induits dans ce corps métallique ; Ceci entraîne
une variation de la perméance (réluctance) du milieu et par conséquent une variation de
l’amplitude du courant de la bobine (due à la variation d’impédance de la self). Cette
variation, proportionnelle à la distance entre le corps métallique et la tête de détection,
est détectée par le circuit de détection des ondes puis elle est convertie par le circuit de
modulation ondulatoire en un signal exploitable [ ].
Gammes de mesure : de 25 μm à 60 mm selon les modèles.
Capteurs de proximité électromagnétiques.
Capteurs de proximité à effet Hall : De tels capteurs ne peuvent détecter que les corps
magnétiques. Des aimants permanents sont souvent dans ces capteurs utilisés.
Généralement, le capteur est fixe tandis que le circuit magnétique est lié à l’objet
mobile.
Elément Hall :
B (champ) A
l
Semi-conducteur
W
VH
Bornes de Tension
courant V Hall
dS
L
I B

L’élément Hall est constitué d’une feuille de semi-conducteur avec quatre (4) bornes
électriques (une borne par coté). Lorsqu’on fait passer un courant I dans le semi-
conducteur auquel on applique un champ magnétique B de direction perpendiculaire à
celle du courant, alors par effet Hall une tension VH perpendiculaire au champ
magnétique et au courant est générée. Cette tension est appelée tension Hall.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
En effet : sous l’influence
 du champ magnétique, le courant est soumis à une force
électromagnétique : dF  I  dL  B (1)   
Ou encore en fonction de la charge électrique : dF  q  v  B ;
Les électrons qui sont compris dans un volume élémentaire dS . dl = (dL . W).dl seront
soumis à une force électromagnétique
 égale à :
(2) F  q  E , avec E — champ électrique.
Notons que la tension est égale à : V= E . l
(1) nous donne : dF = I . dL . B ;
(2) nous donne : dF = E . dq et E = dF / dq ; Avec dq = n . e . dVOL = n. e . dL . W .l (3)
dq — charge élémentaire.
n — nombre d’électrons par cm3 et e = 1,6 . 10-19 c — charge d’un électron.
I  dL  B I B
(2) et (3) nous donne E  et la tension VAB = E . l =
n  e  dL  l  W n  e W
On voit que la tension Hall est proportionnelle à l’induction mais dépend du courant, de
l’épaisseur et de la nature du matériau utilisé. Ainsi, à l’aide d’un tel capteur, on peut
détecter les corps magnétiques.
Exemple :
a) soit un barreau de semi-conducteur du type Indium-Arsenic dont la teneur en
électrons libres est de n = 6,2 . 1014 cm-3 et d’épaisseur W = 1mm.
En faisant passer dans ce barreau un courant I = 1mA et en le soumettant à un champ
magnétique d’induction B = 1 T, on recueille une tension Hall VH = 10 mV.
b) avec un barreau de même dimension, mais de type Ge (Germanium) dont la teneur en
électrons libres n = 1016 cm-3, on obtient dans les mêmes conditions une tension Hall
VH = 0,62 mV.
Les tensions Hall délivrées sont relativement faibles et doivent être amplifiées.
Comme matériaux semi-conducteurs pour l’élément Hall, on utilise : Le Ge, Si, AsIn,
AsGa. Les composants à base de ce dernier sont remarquables par leurs excellentes
caractéristiques thermiques.
Il existe actuellement la version circuit intégré Hall qui consiste à incorporer en une
seule pièce le capteur et le circuit de traitement du signal.

Capteurs de proximité magnéto-résistifs : Ces capteurs sont constitués d’une


magnétorésistance dont la résistivité dépend de l’induction magnétique dans laquelle
elle est placée. Une relation quasiment linéaire peut être obtenue entre la variation de
la résistance soumise au champ magnétique et le déplacement (voir le potentiomètre à
couplage magnétique ch. II.3).
L’amélioration de la linéarité ainsi que la minimisation de l’influence de la température
sont obtenues en utilisant un pont de Wheaston comme circuit de mesure.
Le pont de Wheaston est formé de magnétorésistances placées dans les quatres branches
du pont de telle sorte que leur déplacement entraîne des variations égales et opposées
des résistances de branches contiguës.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Les capteurs de proximité magnéto-résistifs sont plus sensibles que les capteurs à effet
Hall. Ils ont une plus grande étendu de mesure et une gamme de fréquence allant du
continu à plusieurs mégahertz.
Ces capteurs peuvent détecter des déplacements de l’ordre du mm.
Capteurs de proximité capacitifs :
Objet à détecter Plaques
d’électrodes

Circuit Circuit Circuit


Circuit de De
oscillant De
détection modulation sortie
HF
d’ondes ondulatoire

Capteur de proximité capacitif


Tête de détection
Dans ce cas, le circuit oscillant à haute fréquence, de quelques centaines de KHz à
quelques MHz, est connecté aux électrodes de détection qui génèrent un champ
électrique.
Si un objet s’approche de ce champ, la surface de cet objet et des électrodes se polarisent
et engendrent une variation de capacité qui entraîne une variation de l’amplitude des
oscillations. La variation d’amplitude, proportionnelle à la distance entre l’objet et la
tête de détection, est détectée par le circuit de détection des ondes puis convertie par le
circuit de modulation ondulatoire en un signal exploitable [ ].
Les objets détectables peuvent être métalliques ou diélectriques, solides ou liquides.
Les dimensions géométriques des électrodes déterminent la sensibilité du capteur.
La portée utile peut atteindre quelques centimètres.
Inconvénient : ces capteurs sont sensibles à l’environnement. En effet, l’air étant le
diélectrique du condensateur, toute variation hygrométrique ou thermique provoque
une modification de la capacité donc de la portée.
Pour remédier à ces inconvénients, les constructeurs proposent des versions spéciales
avec des seuils de sensibilité optimale pour matériaux conducteurs ou isolants. Certains
modèles disposent de potentiomètres d’ajustage de sensibilité.
IV. 2— Détecteurs de proximité : Les détecteurs de proximité donne à la sortie un
signal logique. Le changement d’état (de 0 à 1 ou de1 à 0) se produit quand la valeur de
proximité a dépassé un certain seuil. Ainsi ils permettent l’ouverture ou la fermeture
d’un circuit électrique en fonction de la présence ou de l’absence d’un objet déterminé
dans une zone sensible.
Ces détecteurs opèrent à distance (de 1mm à quelques mètres). L’absence d’usure et de
pièces en mouvement leur confère une durée de vie importante.
Leur action est brutale et leur fréquence de commutation est élevée.
Domaine d’application :
— les contrôles de présence, d’absence, de fin de course,
— la détection de passage, de défilement,
— le positionnement, le comptage des pièces ;

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CAPTEURS INDUSTRIELS
— les barrages de protection, les systèmes de détection anti-vol.
Les détecteurs de proximité de type :
— inductif (à courant de Foucault),
— à effet Hall,
— magnéto-résistif,
— capacitif,
— magnétique,
— phoélectrique,
— ultrasonique.
Détecteur de proximité à courant de Foucault. Le principe et le montage de ce
détecteur ne différent en rien de ceux du capteur de proximité, à la seule différence c’est
que le circuit de détection des ondes est réglé de façon à obtenir un signal de sortie de
type tout ou rien.
Les détecteurs à courant de Foucault sont les plus répandus et ont des formes
cylindriques
ou parallélépipédiques.
Les bobinages de l’oscillateur constituent la face sensible du détecteur.
Face sensible
Supérieure,
frontale et latérale Face sensible
Face frontale
sensible

Détecteur cylindrique Détecteur parallélépipédique Détecteur type fourche

Certains modèles sont munis d’une fente. Ce sont des détecteurs type fourche. Dans ce
cas la zone sensible est située entre les deux faces parallèles de la fente.
La portée de ces détecteurs varie de 25 μm à 60 mm et dépend la nature du matériau à
détecter. Donc un facteur de correction doit être appliqué au calcul de la portée en
fonction du type de matériau.
La fréquence de commutation varie de 2 à 2000 Hz selon les modèles et le type
d’alimentation.
Détecteur de proximité à effet Hall : Le principe et le montage de ce détecteur ne
différent en rien de ceux du capteur de proximité. Il est muni d’un trigger associé à
l’amplificateur. Ce trigger délivre des signaux rectangulaires permettant une
commutation de type tout ou rien. Le trigger réagit à deux tensions qui correspondent à
deux inductions :
— une induction d’enclenchement,
— une induction de déclenchement.
La différence entre ces deux inductions est due à l’hystérésis. Elle est fixée une fois pour
toute à la fabrication du circuit intégré Hall.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Caractéristique champ magnétique- tension de sortie d’un circuit intégré Hall :
VH

B
0
Champ magnétique

Avantages de ces détecteurs :


— Commutation statique (transistor saturé ou bloqué),
— Absence de rebondissement,
— Grande fiabilité,
— aucun risque de pollution de contact,
— temps de commutation très court et indépendant de la vitesse de manœuvre.
L’effet Hall permet la miniaturisation des capteurs et des détecteurs de proximité, ceci à
des prix minimes.

Détecteurs de proximité magnéto-résistifs : Ces détecteurs sont constitués d’une


magnétorésistance dont la résistivité dépend de l’induction magnétique dans laquelle
elle est placée. Un transistor fonctionnant en régime de commutation est incorporé dans
le détecteur. Selon la valeur de la magnétorésistance, le transistor est soit bloqué soit
saturé.
Pour l’effet magnéto-résistif (Voir le potentiomètre à couplage magnétique ch. II.3).

Détecteurs de proximité capacitifs : Le principe de fonctionnement et le montage des


détecteurs de proximité sot identique à ceux des capteurs de proximité. La différence
réside dans la nature du signal de sortie.
Pour les capteurs de proximité, les signaux de sortie sont de type analogique dont la
variation d’amplitude est proportionnelle à la distance séparant l’objet à détecter et la
tête de détection.
Pour les détecteurs de proximité, les signaux de sortie sont de type tout ou rien.
L’état du signal de sortie dépend de la présence ou de l’absence de l’objet à détecter
dans la zone sensible de détection.
La fréquence maximale de commutation est de 100Hz pour les modèles alimenter en
courant continu et de l’ordre de 10 Hz pour ceux alimentés en courant alternatif.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Détecteur de proximité magnétique ou relais magnétiques :

Feuille Tube de verre


(corps magnétique)

Gaz inerte Points de contact Relais ouvert au repos

Contact mobile Contact fixe

Commutateur à transfert

Relais magnétiques ou Lead Switch ou Reed Switch

Constitution de base : Les relais magnétiques sont constitués deux lames


ferromagnétiques souples montées dans un tube de verre hermétique rempli de gaz
inerte et sous atmosphère contrôlée.
Soumises à l’influence d’un champ magnétique, les lames aimantées viennent à
prendre des polarités opposées et plient l’une vers l’autre jusqu’au contact sous l’effet
des forces d’attraction.
L’élément de commande est ici un aimant permanent ou un électroaimant qui, placé à
proximité du relais magnétique, produit un champ magnétique agissant sur l’élément de
contact et provoquant ainsi l’ouverture ou la fermeture du circuit électrique.
Caractéristiques :
— Les contacts étant parfaitement isolés de l’atmosphère, ces relais peuvent travailler de
façon stable dans un milieu gazeux, liquide, à haute température ou forte humidité.
— Temps de commutation : inférieur à 1ms,
— Précision de répétition : + 0,2 mm,
— Domaine des températures : - 270oC à + 155oC,
— Peuvent supporter une tension électrique importante > 10 KV,
— Durée de vie : Longue,
— Peuvent être miniaturisé et bon marché.
Comme le tube est en verre, il convient d’éviter les pressions extérieures importantes
ainsi que les chocs excessifs.

Détecteurs de proximité photoélectriques : Ils se composent essentiellement d’un


émetteur de lumière visible ou infrarouge et d’un récepteur photosensible.
La détection de l’objet est effective lorsqu’il interrompt ou fait varier l’intensité du
faisceau lumineux (Voir codeur optique incrémental ch.III).
Comme émetteur de lumière, on utilise de plus en plus les diodes électroluminescentes
(LED) qui sont insensibles aux vibrations et aux chocs et dont la durée de vie est
pratiquement illimitée.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
L’alimentation des diodes par courant pulsé permet d’obtenir un faisceau lumineux
modulé. Le récepteur, qui ne laisse passer que la composante modulée correspondant à
l’émission, rend le système insensible aux lumières ambiantes.
Comme récepteur, on utilise en général des diodes photosensibles ou des
phototransistors.
Montages électriques :
Réflecteur à prisme
Emetteur Faisceau Récepteur
lumineux
Emetteur

Objet Récepteur

a) Barrage classique b) Barrage à réflexion Objet


Emetteur

Récepteur
Objet
c) Détecteur à réflexion directe :
a) Barrage classique : utilisé pour les longues portées ou pour la détection d’objet de
faible pouvoir réfléchissant.
Avantages : longues portées et sécurité de détection.
Inconvénients : — nécessite une double alimentation,
— Difficultés d’alignement de l’émetteur et du récepteur surtout en
émission infrarouge.
b) Barrage à réflexion (Reflex) : Utilisé pour les portées courtes ou moyennes dans le
cas où le pouvoir réfléchissant de l’objet est faible.
Avantages : — Compacité du système,
— Une seule ligne d’alimentation,
— Meilleur immunité aux parasites électriques.
c) Barrage à réflexion directe (Système de proximité) : utilisé pour des portées courtes
(de 0 à 2m). Dans ce cas le rayonnement est réfléchi par l’objet à détecter qui doit être
suffisamment réfléchissant et dans le plan orthogonal à l’axe optique. Et ceci pour
obtenir une portée optimale.
Avantages : Les mêmes que ceux du système reflex.
Inconvénients : — Courtes portées,
— Risque de réflexion parasite.
La liaison par fibre optique permet de placer le capteur dans un milieu hostile (milieu
explosif, radiation,..) tandis que la partie électronique peut être placée dans une zone
protégée à une centaine de mètres.
Les détecteurs à fibres optiques peuvent travailler en barrage classique ou à réflexion.
Remarque : Les systèmes optiques sont très sensibles aux poussières
Détecteurs de proximité ultrasoniques : Ils sont analogues aux détecteurs
photoélectriques. Ces détecteurs émettent un rayonnement ultrasonique dont la
fréquence est de l’ordre de 40 KHz. La détection s’effectue par interruption du faisceau.
La portée est de quelques mètres.
Avantage : La fumée, l’humidité et les poussières n’ont pas d’influence sur les ultrasons.

58
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CAPTEURS INDUSTRIELS
Chapitre V

CAPTEURS DE VITESSE
V. 1 — Généralités.
Dans la pratique industrielle, la mesure précise de la vitesse intéresse toutes les
machines sans oublier l’industrie des transports. Dans le plus grand nombre de cas, la
mesure de la vitesse concerne les vitesses de rotation des machines tournantes qu’il
s’agit de surveiller, pour des raisons de sécurité, soit d’ asservir à des conditions de
fonctionnement préétablies.
En ce qui concerne la mesure de la vitesse linéaire, celle-ci peut, dans la plupart des cas,
se ramener à celles de la vitesse angulaire. Les capteurs de vitesse sont donc, dans leur
quasi généralité, des capteurs de vitesse angulaire.
Les plus utilisés sont :
— Les génératrices tachymétriques analogiques :
 à courant continu : - avec collecteur,
 à courant alternatif.
— Les génératrices tachymétriques d’impulsions :
 à roue phonique,
 à détecteurs optiques,
 à codeurs optiques incrémentaux.
ETC… pour ne citer que celles-ci.
V.2 — Tachymètres Electromagnétiques de vitesse angulaire.
1) — Génératrice tachymétrique à courant continu.
La génératrice est constituée :
— d’un stator ou inducteur, carcasse ferromagnétique portant 2 pôles ou généralement
deux pièces polaires canalisant le champ d’induction magnétique produit soit par des
bobinages soit par des aimants permanents ;
— d’un rotor ou induit, cylindrique de fer feuilleté portant l’enroulement de l’induit ;
— d’un collecteur, cylindrique de même axe que le rotor portant des lames de cuivre
isolées entre elles et reliées chacune à un conducteur actif de l’induit ;
— de deux balais, reliés aux bornes de la génératrice et s’appuyant sur le collecteur
grace à des ressorts, en contact avec deux lames diamétralement opposées.
Stator
Rotor Conducteur
N actif
Balais

N S

S
Collecteur

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Schéma électrique de la génératrice tachymétrique :
RG Rb
IS
RC

US
Mécanisme G Aimant
permanent
ω

Avec : RG — Résistance interne de la génératrice,


Rb — Résistance des balais,
RC — Résistance de charge.
Comme le signal de sortie de la génératrice dépend de la vitesse de rotation ω, on
l’utilise alors pour obtenir un signal proportionnel à la vitesse.
Fonctionnement à vide de la génératrice :
2 P N PN
A vide la f.e.m de la génératrice est égale à : E = K . Ф . ω, avec K= =
2    2  a 2  a
Où 2P — Nombre de pôles et 2a — nombre de voies (nombre de conducteurs actifs).
A vide, la f.e.m de la génératrice est proportionnelle à la vitesse. Cette caractéristique est
linéaire sur toute la gamme des vitesses de travail de la génératrice. Mais ceci n’est pas
le cas lorsque celle-ci est encharge.
Caractéristique de la génératrice encharge :
En charge, nous devons prendre en considération les chutes de tension dans les
résistances des balais, au niveau des contacts balais-collecteur (notée eb), dans la
résistance interne de la génératrice (RG – résistance de l’induit) et la réaction de l’induit.
Ceci nous donne :
E = K . Ф . ω = (RG + Rb + RC) . IS + eb + α . IS
où α symbolise l’importance de la réaction d’induit.
K      eb
Le courant dans la charge est égal à : IS = ,
RG  Rb  RC  
K      eb
La tension aux bornes de la charge — tension de sortie : US =
RG  Rb  
;
1
RC
En analysant cette expression on constate que :
1. la génératrice possède une zone morte où elle ne délivre pas de tension. Ceci impose
une vitesse limite minimale pour laquelle la génératrice tachymétrique peut délivrer un
e
signal proportionnel à la vitesse : ωmin > b .
K 
La nature des balais est ici très importante et leur bon choix permet de minimiser la
chute de tension eb : Balais métallisés.
2. La tension de sortie US n’est pas une fonction strictement linéaire de la vitesse ω à
cause de la réaction d’induit.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Pour améliorer la linéarité de la caractéristique de la génératrice tachymétrique, on doit
minimiser le courant de sortie IS soit en utilisant une résistance de charge RC importante,
soit en limitant la vitesse de rotation, soit en utilisant des types de bobinages d’induit à
faible réaction d’induit.
Linéarité : pour pouvoir comparer les différentes génératrices tachymétriques en règle
générale, la tension à vide délivrée à ses bornes est spécifiée pour une vitesse
de 1000 tr. / mn et désignée parle terme KE.
Conventionnellement la linéarité du fonctionnement notée L, est définie à partir de
l’écart maximal, à 3600 tr. / mn, entre la tension à vide mesurée notée USme et la tension
calculée USc qu’aurait la génératrice si elle était linéaire. Donc USc = 3,6 . KE
U  U Sc
La linéarité est égale à : L % =100  Sme .
U Sc
Tolérance bidimensionnelle : Pour des vitesses de rotation égales mais opposées, les
flux agissant sur le rotor ne sont pas parfaitement identiques et par conséquence les
tensions de sorties correspondantes ne sont pas exactement symétriques. Cette asymétrie
est principalement due à l’imperfection technologique de calage des balais sur la ligne
neutre géométrique.
Soit KE et K’E les f.e.m à vide à 1000 tr. / mn pour chacun des sens de rotation.
K E  K E'
La dissymétrie est égale à : ΔKE (%) = 100 
KE
Taux d’ondulation :
3. La tension délivrée par la génératrice n’est pas rigoureusement constante. La tension
d’ondulation (ou ronflement), produite par la commutation des balais sur le collecteur,
se superpose à la tension continue de sortie et est indiquée par les constructeurs en
pourcentage de celle-ci appelé Taux d’ondulation.
Avec nC — nombre de lames du collecteur.
Ces ondulations contiennent de nombreuses fréquences harmoniques qui sont une source
de problèmes pour les systèmes d’asservissement fonctionnant dans la gamme de faibles
vitesses. Pour les réduire, on utilise très souvent des filtres (en pointillés sur la figure)
LC- pour le lissage ou RC – filtre passe bas.
U S  
Taux d’ondulation : σ % =100  pour une valeur de ω = Cte,
U S  
avec ΔUS (ω) — variation crête à crête de la tension de sortie US (ω) pour ω = Cte
n 
La fréquence d’ondulation est égale à : f = C ,
2
La fonction de transfert de la génératrice + filtre est la suivante :
U P  k 

En négligeant eb (eb = 0), on a W(P) =
 
 P  1  T f  P
;

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Avec T f 
RG  Rb   C et k 
K
.
RG  Rb RG  Rb
1 1
RC RC
Si l’utilisation du filtre permet de réduire les pulsations de la tension de sortie, elle
limite également la bande passante de la génératrice ; D’où la nécessité de chercher un
compromis dans chaque cas particulier.
2) — Génératrices tachymétriques à courant alternatif.
On distingue deux types de génératrices à courant alternatif :
 Génératrice tachymétrique synchrone,
 Génératrice tachymétrique asynchrone : Ce type de génératrice à l’intérêt de
n’avoir ni balais ni collecteur, d’où une durée de vie plus longue, absence de
fluctuation de la tension de sortie et suppression des parasites de commutation.
a) Génératrice tachymétrique synchrone :
Il s’agit d’un petit alternateur monophasé ou triphasé. Le rotor, lié à l’axe dont on veut
mesurer la vitesse, est constitué d’un aimant ou d’un ensemble d’aimants. Le stator
porte le bobinage d’induit, monophasé ou triphasé qui est le siège d’une f.e.m
sinusoïdale dont l’amplitude et la fréquence sont proportionnelles à la vitesse de rotation
du rotor Soit :
e = E . SinΩt, avec E = K1 . ω — amplitude et Ω = K2 . ω — pulsation de la f.e.m ;
ω — vitesse de rotation ; K1 et K2 — caractéristiques de la génératrice.
La valeur de la vitesse peut être déduite soit de l’amplitude soit de la fréquence de la
f.e.m.
C A B

S S

Génératrice tachymétrique synchrone triphasée


à 4 pôles et à connexion en étoile des enroulements d’induit.

L’induit a une impédance Zi = Ri + jLiΩ.


L’amplitude aux bornes d’une charge R est égale à :
ER K1    R
U  .
R  Ri   Li  
2 2  R  Ri    Li  K 2   2

L’analyse de cette expression montre que pour avoir un signal de sortie égal à E qui est
proportionnelle à la vitesse, il faut que la résistance de charge soit très grande devant
l’impédance de l’enroulement d’induit.

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Pou obtenir un signal continu proportionnel à la vitesse ω, la tension de sortie de la
génératrice est redressée :
A

C B
N

S S

US

On obtient de bons résultats avec un tel montage tant que l’on ne descend pas à des
vitesses très basses. En effet dans ce cas, la tension de sortie est alors très faible et la
chute de tension dans les redresseurs, qui est constante (environ 0,7V), représente une
part de plus en plus importante du signal utile. Ceci introduit une zone morte dans le
signal de sortie qui impose une vitesse minimale d’utilisation ωmin ≠ 0.
Ce montage convient lorsque la plage de vitesses est étroite.
Remarque : L’utilisation de la fréquence de la f.e.m de la génératrice tachymétrique
synchrone, pour la mesure de la vitesse de l’objet mobil, n’est intéressante que
lorsqu’il y a une nécessité de transmettre l’information à distance. En effet, dans ce cas
la chute de tension dans les fils de transmission n’altère en rien l’information puisqu’il
s’agit ici de la fréquence qui est le support de l’information et non de la tension.

b) Génératrice tachymétrique asynchrone : La réalisation de genre de génératrice est


semblable à celle d’un moteur asynchrone biphasé :
α

Uex. = Um SinΩt Uex.

Фex.

ω
G G
β
Фg
Ig Ug
Eg

ZCH
Esta. , Ista. Erot. , Irot

Fig. a Fig. b
Schémas d’une génératrice tachymétrique asynchrone.

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— Le rotor formé d’un cylindre métallique mince amagnétique est entraîné à la vitesse
angulaire ω, objet de la mesure. Sa masse et son inertie sont très faibles.
— Le stator, en tôles magnétiques, porte deux enroulements en quadrature :
 Un enroulement d’excitation auquel est appliqué une tension alternative de
pulsation très stable Ω ;
 Un enroulement (induit) de mesure (G), siège d’une f.e.m induite Eg qui constitue
le signal tachymétrique dont l’amplitude est proportionnelle à la vitesse angulaire
ω.
Principe de fonctionnement (Fig.b).
Pour rendre plus facile l’analyse, le rotor cylindrique est remplacé par un nombre fini de
spires court-circuitées aux extrémités et le circuit de mesure étant ouvert.
Lorsque le rotor est immobilisé, la génératrice tachymétrique ressemble à un
transformateur dont le primaire est l’enroulement statorique d’excitation, le rôle du
secondaire étant rempli par l’enroulement rotorique. Le flux magnétique créé par
la F.M.M de l’enroulement d’excitation traverse le rotor en induisant dans ces spires
une F.E.M statique Esta. (Conventionnellement cette F.E.M est montrée sur l’anneau des
spires intérieures). Etant donné que le rotor est court-circuité, ces spires sont parcourues
par un courant Ista et le flux magnétique ainsi engendré est dirigé (suivant la loi de Lenz)
à l’encontre du flux magnétique déterminé par l’enroulement d’excitation. Ainsi, suivant
l’axe α s’établit un flux magnétique pulsatoire résultant Фex. de fréquence f égale à la
fréquence de la tension d »excitation. Dans ces conditions, la F.E.M Eg dans
l’enroulement d’induit G est nulle, car le vecteur du flux magnétique Фex. est
perpendiculaire à l’axe de cet enroulement.
Faisons maintenant tourner le rotor de la génératrice tachymétrique à une vitesse
angulaire ω. Vu la symétrie du rotor, le processus d’induction de la F.E.M statique Esta.
y reste invariable. Tout comme dans le cas précédent, le flux Фex. est dirigé suivant l’axe
de l’enroulement d’excitation α. Les spires du rotor tournent donc dans le champ de ce
flux et sont le siège d’une F.E.M de rotation Erota. (Conventionnellement, cette F.E.M est
montrée sur l’anneau de spires extérieures). Conformément à la théorie des machines à
courant continu, la F.E.M de rotation résultante induite dans l’enroulement rotorique est
égale à : Erota. = K . ω. Фex. (1)
où K est la constante géométrique de la machine.
L’expression (1) montre que, pour Фex. = Cte, la F.E.M (Erota.) est une fonction linéaire
de la vitesse de rotation du rotor dont la fréquence de pulsation f est égale à la fréquence
de la tension d’excitation. Sous l’action de la F.E.M de rotation Erota. , l’enroulement
rotorique court-circuité est parcouru par un courant Irota. et ce dernier crée un flux
magnétique Фg dirigé suivant l’axe (β) de l’enroulement (induit) de mesure (G).
Etant donné que l’intensité du courant Irota. Est directement proportionnelle à Erota.,
l’intensité du flux magnétique Фg engendré par ce courant est directement proportionnel
à la vitesse de rotation du rotor ω.

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La fréquence de pulsation du flux Фg coïncide avec la fréquence de Erota. Et de la
tension d’excitation Uex.. Le flux magnétique Фg engendre dans l’enroulement de mesure
G du stator une F.E.M (Eg) dont la valeur efficace est donnée par l’équation suivante :
E g  4,44  K b. g  W g  f   g ; (2)
Avec : Фg = K1 . ω ; avec K1 — Coefficient dépendant des paramètres géométriques de
la machine et de la tension d’excitation.
Wg — Nombre de spires de l’enroulement de mesure G,
Kb.g — Coefficient de bobinage de l’enroulement G,
f — fréquence de la tension d’excitation.
E g  4,44  K b. g  W g  f  K 1   ; (3)
Que l’on peut écrire sous la forme suivante : E g  K g   ; (4)
Avec K g  4,44  K b. g  W g  f  K 1 .
L’analyse de l’expression (4) montre que le signal de sortie Eg de la génératrice est
proportionnel à la vitesse de rotation du rotor ω. Ceci est valable tant que l’on suppose
que le flux d’excitation Фex. est indépendant de la vitesse ω et dans ce cas la fonction
Eg = f (ω) devient linéaire.
Dans la réalité, une augmentation de la vitesse ω entraîne un certain affaiblissement de
l’intensité du flux Фg d’une façon non linéaire. Ceci conduit à l’apparition d’une erreur
d’amplitude du signal de sortie due à la variation de la vitesse ω.
Pour obtenir l’expression de la tension de sortie de la génératrice tachymétrique en
fonction de ses paramètres géométriques et électriques, nous allons utiliser la méthode
des composantes symétriques. Pour cela remplaçons le vecteur U   U ex. par ses
composantes symétriques :
 Composante directe — U d , jU d ;
 Composante inverse — U i , jU i .
Im.

jUd
Ud

Re.

Ui
-jUi

Notre système peut être considéré comme un système biphasé déséquilibré où la tension
U  0.

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Les tensions U  et U  peuvent être représentées par la somme de leurs composantes
directe et inverse :
U   U d  U i
(1) 
U   jU d  jU i  0  U d  U i
Il en est de même pour les courants :

I   I d  I i

 
(2)

I   j I d  I i
Pour chaque composante, on a les schémas équivalents de la machine asynchrone
suivants :
Phase α Phase β
Z1α Z1α

jXμ jXμ
Ud Zd R2' Ui Zi R2'
1  * 1  *

Fig. a

ZC Z1β ZC Z1β

jXμ  jU i jXμ
jU d Z’d R2' R2'

Zi
1  * 1  *

Fig. b

Avec :
 R’2 — Résistance du circuit rotorique ramenée au stator,

 * = , où  o — vitesse synchrone.
o
Remarque : Pour les génératrices tachymétriques asynchrones X’2 ≈ 0.
Impédance d’entrée du circuit équivalent. (En posant Z1α = Z1β = R1 + jX1) ;
R2'
jX  
 Pour la composante directe on a : Z d  R1  jX 1  1   * . (3)
R2'
 jX 
1  *
Cette expression peut être ramenée sous la forme suivante :
 Pour la phase α on a: Zd = Rd + jXd (4) ;

 Pour la phase β on a : Z’d = Zd + ZC (5)

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R2'
jX  
 Pour la composante inverse on a : Z i  R1  jX 1  1  *
R2'
 jX 
1  *
Que l’on peut également écrire sous la forme suivante :
 pour la phase α : Z i  Ri  jX i (6) ;

 Pour la phase β : Z’i = Zi + ZC (7)


L’expression des tensions U  et U  devient :

U   I d  Z d  I i  Z i

 
(8)

 
U  0  j I d  Z '
d  I i  Z '
i
La résolution du système (8) nous donne l’expression des courants I d et I i :
U   Z i  ZC 
Id  (9)
2  Z i  Z d  ZC  Z i  Z d 

U   Z d  ZC 
Ii  (10)
2  Z i  Z d  ZC  Z i  Z d 
La tension de sortie de la génératrice tachymétrique asynchrone est égale à la chute de
 
tension aux bornes de la charge ZC : U S  I   ZC  j I d  I i  ZC .
En remplaçant les courants I d et I i par leurs expressions (9) et (10), on obtient :
U S  jU  
Z i  Z d   ZC (11)
2  Z d  Z i  ZC  Z d  Z i 
Connaissant les paramètres de la génératrice, on peut déterminer l’amplitude USmax.
et la phase du signal de sortie US en fonction de la vitesse.
— Pour ω = 0, Zi = Zd ce qui nous donne US = 0.
— L’expression (11) montre que la valeur et le caractère de la charge ont une influence
sur l’amplitude et la phase du signal de sortie. Pour réduire cette influence qui se
manifeste par des distorsions du signal de sortie, la génératrice doit avoir un régime de
travail proche du régime à vide c.a.d ZC = ∞. Dans ce cas on a :
E S  jU   i
Z  Z d  (12)
Z i  Z d 
Si on prend le vecteur U  comme axe des réels et en tenant compte des expressions (3)
et (6), E S devient :
U * R2'
ES  ;avec Z1 = R1 +jX1 et a = . (13)
Z1
R2'
 
 2a  j 1 a 
2

*2
a j
jX 

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1  2a 
X1
R2'

R1
R2'

 1  a 2   *2 
La phase de E S a pour expression : tg  . (14)
 R  X

a   1  2  1'   '1  1  a 2   *2 
 R2  R2

En écriture condensée on a : E S  K   (15)


U 1
Avec K   : Coefficient d’amplification de la génératrice [K] = [V.S / rd].
 o A  jB
 R  X
 
A  a   1  2 1'   '1  1  a 2   *2 ;
X R

B  1  2a  '1  1'  1  a 2   *2 
 R2  R2 R2 R2
L’amplitude de la F.E.M de sortie est égale à :
U 1
E S max .  K     max .  ; (16)
o A B
2 2

Analyse des résultats obtenus :


— Un changement de sens de la vitesse entraîne un changement de signe du signal de
sortie ES. Ce changement de signe est dû au déphasage φ qu signal ES qui subit une
discontinuité égale à 180o quand la rotation change de sens.
— Dans la gamme de faible vitesses [c.a.d pour ω*<< (1+a2)] l’amplitude du signal de
sortie ESmax. est pratiquement proportionnelle à la vitesse ω, quant au déphasage, il reste
constant.
— Pour une vitesse nulle, il apparaît une faible tension résiduelle à la sortie de
l’enroulement de mesure ; cette tension est due à : l’asymétrie du rotor et du stator,
l’hétérogénéité du circuit magnétique et une quadrature imparfaite des enroulements.
Cette tension peut être réduite au minimum ou totalement en introduisant dans le circuit
de mesure une tension dite « de compensation » de même amplitude mais de signe
contraire c.a.d en opposition de phase
— Une augmentation de la vitesse entraîne une distorsion du signal de sortie due à la
diminution du coefficient d’amplification K de la génératrice et de la phase φ du signal
de sortie. Ces distorsions qui se manifestent par la non linéarité de la caractéristique de
sortie de la génératrice ES = f(ω) imposent une limite supérieure à la gamme de travail
de la génératrice. Cette limite dépend de la précision de mesure désirée.
Remarque : Plus l’impédance de l’enroulement d’excitation est faible, plus ces
distorsions sont négligeables. Et à la limite pour Z1 ≈ 0, on a :
U 1
K  Ct ; tg   Ct
 o  a  j  a

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ES , φ ΔES

Δφ

0 ω
— Pour réduire l’influence de la charge sur la caractéristique de sortie de la
génératrice, on utilise le montage suivant, permettant à celle-ci d’avoir un régime de
travail proche du régime à vide :

+VC
C
Uex. ~
R charge

Stator

-VCC

ω
Rotor

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CAPTEURS INDUSTRIELS
V. 3 — Les génératrices tachymétriques d’impulsions : Un axe tournant peut créer
des impulsions électriques de différentes manières. Parmi les génératrices les plus
répandues, on trouve les roues phoniques, les détecteurs optiques et les codeurs
incrémentaux.
2 Roue phonique :
La roue phonique est constituée d’une roue dentée en matériau magnétique, entraînée
par l’arbre dont on veut mesurer la vitesse. Cette roue est placée entre deux pôles,
également en matériau magnétique, reliés par un aimant permanent. Lorsque la roue
tourne, les pôles se trouvent alternativement en regard d’une dent ou d’un creux. Cette
variation d’entrefer crée une variation de la réluctance donc une variation du flux Ф
dans un bobinage placé sur l’un des pôles (voir fig.)
Enroulement
de mesure
N S
US

ω Ф

Roue phonique
L’amplitude de la f.e.m ES croit avec la vitesse et sa fréquence est égale à la vitesse de
rotation de la roue dentée multipliée par le nombre de dents de cette roue.
Donc f= N . p, avec : N — nombre de tours par seconde ; p — nombre de dents.
Aux faibles vitesses, l’amplitude trop faible pour être détectée d’où une zone morte où
aucune mesure n’est possible.
La f.e.m ES dépend également de l’entrefer. Elle diminue rapidement avec
l’augmentation de l’entrefer qui ne peut, en général, dépasser quelques mm.
L’étendue de mesure dépend du nombre de dents portées par la pièce tournante.
Exemple de plages de mesure :
— 50 tr. / mn à 500 tr. / mn avec des roues ayant 60 dents,
— 500 tr. / mn à 10.000 tr. / mn avec des roues ayant 15 dents.
Comme pour les détecteurs optiques incrémentaux, le signal de mesure, étant un signal
analogique périodique, nécessite une mise en forme.
2 Détecteur optique : Le détecteur optique est constitué, sous sa forme la plus
simple, d’une source lumineuse et d’un détecteur optique représenté par une photodiode
ou par un phototransistor.
La pièce en rotation est munie d’un repère réfléchissant vers lequel est dirigé un
faisceau lumineux. Le détecteur photosensible délivrera un signal électrique dont la
fréquence est proportionnelle à la vitesse de rotation.
L’emploi de la fibre optique permet d’éloigner de l’arbre en rotation la source de
lumière et le détecteur photosensible.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Après la mise en forme du signal de mesure, le comptage des impulsions nous permet
de déterminer la vitesse de rotation de l’arbre ou la pièce en mouvement.
La distance entre la tête de lecture et l’arbre peut être comprise entre 0,6 cm et 43 cm,
suivant la réflectivité du repère réfléchissant.
Avec un tel système, on peut mesurer des vitesses de l’ordre de 105 à 106 tr. /mn des
ultracentrifugeuses.
Pour ces systèmes c’est la fréquence de coupure du circuit électronique de mise en
forme et de comptage qui détermine la vitesse maximale mesurable.
Scientific Atlanta a utilisé ce principe pour son modèle « SD43-GPT1 » qui fournit un
signal d’amplitude constante (3 V à 5V) quelle que soit la vitesse sans parasite.
La gamme de vitesse de ce type de capteur est : 1,2 tr. / mn à 360.000 tr. / mn
2 G.T d’impulsion à codeur incrémental : Ces capteurs comportent un codeur
incrémental à deux pistes décalées de π/2 et un ensemble émetteur-récepteur de lumière,
suivi de l’ensemble de mise en forme des signaux ainsi que du système de comptage
(décomptage).

Bloc Bloc récepteur Pistes


émetteur Photodiodes D1,D2
Bloc de
Bloc Traitement et de
d’alimentation mise en forme
des signaux

Disque
ω Codeur
Arbre incrémental

Schéma synoptique de la partie électronique du capteur :

Etage
Circuit déterminant Comptage
Récepteur de mise Affichage
le sens de Décomptage
en forme rotation
Lorsque le disque tourne à une vitesse ω, le capteur nous délivre des impulsions à une

fréquence égale à : f   N , où N — nombre de surfaces transparentes d’une piste.
2

71
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CAPTEURS INDUSTRIELS
Forme des signaux délivrés par l’étage récepteur et l’étage de mise en forme :
 Récepteur : constitué de photodiodes D1 et D2 ou de phototransistors
S1
Imax.

Imin.
t
0
S2
Imax.

Imin.

0 t

Formes des ondes des signaux


de sortie des photodiodes D1 et D2

Les photodiodes ou phototransistors nous délivrent des signaux dont l’amplitude, la


forme et la fréquence dépendent de la vitesse de rotation du disque.
La présence d’une composante continue est liée à la sensibilité des phototransistors
(photodiodes).
— Pour de faibles vitesses le courant peut varier entre I = Imin = 0 à I = Imax. Dans ce
cas, en l’espace d’une période, le phototransistor (photodiode) a le temps de se bloquer.
— Pour les grandes vitesses, l’espace d’une période ne suffit plus pour permettre aux
phototransistors (photodiodes) d’atteindre leur seuil de blocage.
— Pour des vitesses très élevées, les phototransistors (photodiodes) sont constamment
en pleine conduction et l’écart entre Imin et Imax est tellement faible qu’il est
impossible d’exploiter ces signaux pour la mesure de telles vitesses. C’est pour cette
raison que les constructeurs fixent la vitesse maximale d’exploitation de tels capteurs.
Afin d’exploiter les signaux délivrés par le récepteur, il est nécessaire de procéder à leur
mise en forme.
 Schéma du circuit de mise en forme relatif à une voie :
+ VCC
R3
R6
R5 T2
T1
R4
Ampli. U1 Mono US1
U stable
R1 R2
R7
D

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CAPTEURS INDUSTRIELS
L’amplificateur permet d’amplifier le signal délivré par la photodiode et en même temps
de supprimer sa composante continue. Pour la mise en forme du signal, on utilise les
transistors T1 et T2 travaillant en commutation. A la sortie de cet étage (U1) on obtient
des signaux rectangulaires dont l’amplitude est constante et égale à + VCC, mais dont la
largeur est (variable) fonction de la vitesse de rotation du disque.
— Pour avoir des impulsions de largeur τ constante, on utilise un monostable qui nous
délivre une impulsion d’amplitude et de largeur constantes à chaque front montant du
signal U1.
Formes des ondes des signaux de sortie Formes des ondes des signaux de sortie
de l’amplificateur. Sens direct de l’amplificateur. Sens inverse

Voie 1 Voie 2 Voie 1 Voie 2


U U

0
t t
0

U1 U1

0
t
0
t
U2 U2
t 0 t
0
τ
Us1 Us1

t 0 t
0
U1 U1
t 0
t
0

Us2 Us2
0 t 0 t

Le sens de rotation est déterminé en comparant les fronts montants et les fronts
descendants du signal de sortie (U1) de l’étage de mise en forme de la voie1
(Us1 et Us2) à l’état du même signal (U2) de la voie 2.
Pour déterminer le sens de rotation, on utilise le schéma d’aiguillage suivant :

Mono Us1 S1
stable I ω>0

U1 U1 Mono Us2 S2
stable II ω<0
U2

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CAPTEURS INDUSTRIELS
U1 — Signal délivré par l’étage de mise en forme relatif à la première voie.
U2 — Signal délivré par l’étage de mise en forme relatif à la deuxième voie.
Dans le sens direct on a :
S1 = Us1 . U2 = 1 et S2 = Us2 . U2 = 0 ; On voit que dans le sens direct seul la sortie S1
nous délivre des impulsions de largeur τ et d’amplitude constante. En effet, la sortie S2
est toujours à zéro étant donné que Us2 et U2 sont toujours décalées et que les entrées
de la porte II « ET » ne sont jamais au niveau haut au même instant.
Dans le sens inverse on a :
S1 = Us1 . U2 = 0 et S2 = Us2 . U2 = 1 ; Dans ce sens, nous avons l’image inverse de la
précédente.
Pour mesurer la vitesse à l’aide d’un tel capteur, il suffit de relier les sorties S1 et S2 à
un système de comptage d’impulsions. Le compteur devra compter les impulsions
envoyées sur son entrée pendant une période donnée T1.

Le nombre d’impulsions est égal à : n = f . T1 =  N  T1
2

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Chapitre VI

CAPTEURS D’EFFORTS ET DE DEFORMATIONS

VI .1— Généralités.
L’action d’une force sur un corps solide entraîne sa déformation. Entre la force et la
déformation, il y a une liaison quantitative. Cette observation simple permet d’utiliser la
mesure de la déformation pour les deux objectifs suivants :
1. — L’appréciation de la sécurité et du fonctionnement d’une structure mécanique
quelconque soumise aux contraintes ;
2. — La mesure d’une force, quand la structure mécanique soumise à cette force est
spécialement connue, c.a.d que la structure mécanique représente un corps
d’épreuve.
Dans le premier cas, la mesure des forces, qui ont causé la déformation, ne représente
pas le but final : c’est l’état de la structure mécanique qui doit être apprécié, d’une
manière quantitative, par la mesure des différentes déformations dans des points
soigneusement choisis.
Dans le deuxième cas, en utilisant un corps d’épreuve d’une certaine forme, le but final
de la mesure de sa déformation est de déterminer la force (l’effort) qui a causé cette
déformation.
La mesure de ces déformations est délicate parce que leur ordre de grandeur est réduit :
quelques dizaines de mm.
Les capteurs de déformations sont également appelés « extensomètres ou jauges de
contraintes ». Les différents types d’extensomètres utilisés actuellement sont les
suivants :
 Les jauges résistives (ou jauges extensomètriques). C’est le type le plus
fréquemment utilisé ;
 Extensomètre à corde vibrante ;
 Extensomètre capacitif.
Avant d’aborder l’étude de ces capteurs, voici les définitions des grandeurs mécaniques
utilisées dans le domaine des jauges
VI. 2 — définitions des grandeurs mécaniques utilisées dans le domaine des jauges.
1. — Déformation : La déformation représente le rapport de la variation Δl d’une
l
dimension à la valeur initiale l de cette dimension :   .
l
2. — Déformation élastique : La déformation élastique représente la déformation
qui disparaît en même temps que la force qui la produite.
3. — Contrainte σ : La contrainte représente le rapport d’une force F (qui s’exerce
F
perpendiculairement) à une section S :   .
S

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CAPTEURS INDUSTRIELS
4. — Limite d’élasticité : La limite d’élasticité représente la contrainte maximale
qui ne produit pas une déformation permanente supérieure à 0,2%. La limite
d’élasticité des matériaux suivants est :
 Acier : 20 kgf/mm2 à 80 kgf/mm2
 Cuivre : 3 kgf/mm2 à 12 kgf/mm2
 Plomb : 0,4 kgf/mm2 à 1 kgf/mm2.
5. — Loi de Hooke. Dans le domaine élastique, les déformations sont
proportionnelles aux contraintes : ε = kε . σ .
6. — Module de Young E. Le module de Young détermine la déformation ε// dans le

sens de la contrainte : ε// = .
E
Dans le domaine élastique, il résulte que le cœfficient de proportionnalité kε est
1
donné par : k  .
E
Les ordres de grandeurs du module de Young sont :
 Acier : 18.000 kgf/mm2 à 29.000 kgf/mm2 ;
 Cuivre : 9.900 kgf/mm2 à 14.000 kgf/mm2 ;
 Plomb : 500 kgf/mm2 à 1800 kgf/mm2.
7. — Module (coefficient) de Poisson μ.
Le module de poisson détermine la déformation perpendiculaire à la contrainte :
εp= - μ . ε//.
Dans le domaine d’élasticité le coefficient μ est généralement
voisin de 0,3.
VI. 3 — Les jauges résistives (ou jauges extensomètriques).
Les jauges extensiomètriques sont des capteurs d’effort très souvent mis en œuvre
lorsqu’on veut mesurer les déformations d’une structure mécanique pour pouvoir
calculer les contraintes auxquelles elle est soumise.
Dans le cas général, une jauge est constituée d’une grille formée par un conducteur
ou semi-conducteur très fin fixé sur un support isolant (papier ou plastique), qui est lui-
même collé sur la structure mécanique étudiée.
Broches de connexion Support
Protection Fil
Câbles
Surface Jauge Soudure
traitée
Colle

STRUCTURE

Jauge à fil métallique Fixation de la jauge à la surface d’une structure

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Le domaine des déformations mesurables avec une précision pouvant atteindre 0,1%
s’étend environ de ± 10-5 à ± 2. 10-1mm. La limite inférieure est fixée par le bruit de
fond de la jauge et des circuits associés. La limite supérieure est imposée par l’élasticité
de la jauge et de la colle de fixation.
La forme en serpentin qui est adoptée permet d’orienter la majeure partie du conducteur
selon une direction commune privilégiée. Lorsque la jauge est collée sur la structure à
étudier, les déformations vont provoquer une variation de sa résistance et permettre une
mesure.
VI. 3 .1 — Facteur de jauge.
1. — Cas des jauges résistives métalliques.
Si on désigne par :
 l – la longueur du conducteur ;
 D – le diamètre de sa section ;
 s – section transversale du conducteur ;
 ρ – la résistivité du matériau.
l 4 l
La résistance R du conducteur a pour expression : R        2 . (1)
s  D
Remarque : le fil métallique peut avoir une section transversale circulaire ou
rectangulaire.

D b
a

Lors de la déformation, les variations de longueur et de diamètre provoquent une


variation de résistance que l’on peut calculer en prenant la dérivée logarithmique de
l’expression de la résistance, soit :
dR d dl dD
   2 ; (2)
R  l D
dR d dl ds
   . (3)
R  l s
En assimilant les différentielles aux petites variations des quantités concernées, on peut
écrire :
R  l D
   2 ; (4)
R  l D
 R    l s
   ; (5)
R  l s

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CAPTEURS INDUSTRIELS
La déformation longitudinale Δl du fil entraîne une variation de ses dimensions
transversales. En assimilant les différentielles aux petites variations des quantités
concernées, en faisant intervenir le module de Poisson et en tenant compte des figures
ci-dessus, on peut écrire :
a b D l
     ; (6)
a b D l
  D2
Puisque l’aire de la section transversale est : s  a  b ou s  on a :
4
s l
 2    . (7)
s l
Pour les jauges métalliques, une relation due à Bridgman lie la variation de la
 V
résistivité à la variation du volume V : C ; (8)
 V
Où C représente la constante de Bridgman.
 V s l
Etant donné que le volume V est égal à V  s  l , il en résulte :   . (9)
V s l
V l
 1  2     ; (10)
V l
La variation relative de la résistivité est égale à :
 l
 C  1  2    ; (12).
 l
En portant (12) et (7) dans (5) on obtient :
R l l l l
 C  1  2       2     1  2     C  1  2     . (13)
R l l l l
En définissant le facteur de jauge K par :
K  1  2    C  1  2    , (14)
R l
on peut écrire :  K  . (15)
R l
Dans le cas où la variation de la résistivité est très négligeable (ce qui est une hypothèse
raisonnable) le facteur de jauge est égal à : K  1  2  
Le facteur de jauge K est déterminé expérimentalement, il est fonction du métal utilisé et
varie fortement de l’un à l’autre.
Citons quelques valeurs (Δρ = 0) :
 Pour le manganin (cuivre, nickel, manganèse), K = 0,5 ;
 Pour le constantan, K = 2 ;
 Pour le nickel-chrome, K = 2,2 ;
 Pour l’élinvar, K = 3,5.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
2. — Cas des jauges résistives semi-conductrices.
Pour les jauges semi-conductrices, la variation de résistivité s’exprime en fonction de
la contrainte σ et du coefficient piézo-résistif kπ, par la relation suivante :

 k   . (16)

 l
En faisant intervenir le module de Young    , on obtient :
E l
 l
 k  E  . (17)
 l
Remarque : les relations (4), (5) et (7) restent valables.
En portant donc (7) et (17) dans (5) on obtient :
R l l l l R l
 k  E    2     1  2     k  E   ; K ;
R l l l l R l
Le facteur de jauge est dans ce cas égal à : K = 1+2. μ + kπ . E.
VI. 3. 2 — Constitution des jauges.
1. — Jauges résistives métalliques.
Les matériaux utilisés sont généralement des alliages à base de nickel. Les jauges
métalliques sont réalisées sous les deux formes suivantes :
 Jauges à fil : Le diamètre du fil est de l’ordre de 20 μm et l’épaisseur du support
est d’environ 0,1mm pour le papier et de 0,03 mm pour le plastique (polyimide
ou époxyde).
 Jauges à trame pelliculaire : Ces jauges sont réalisées selon les procédés
de fabrication des circuits imprimés.
Ce procédé permet : — Une réduction des dimensions autorisant des mesures plus
ponctuelles lorsqu’il y a gradient de déformation ;
— Une optimisation du dessin de la jauge avec en particulier un élargissement des
parties transversales diminuant ainsi leur résistance et par cela, la contribution des
déformations transversales ;
— Un accroissement de la surface latérale des brins, à résistance thermique
constante, assurant une évacuation plus facile de l’énergie à effet joule du
courant de mesure ;
— Une épaisseur de la trame et du support plus faible (25 à 35 μm) réduisant
l’erreur due à la distance grille-surface de la structure, notamment dans le cas
des mesures en flexion.
Boucle terminale
Grille
Axe de
mesure

Support

Axe transverse Ligne de grille

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Quand on souhaite connaître simultanément les déformations dans plusieurs directions,
on utilise des associations de jauges fixées sur un support unique et dont les brins font
entre eux des angles parfaitement définis. Ces associations de jauges sont appelées
des rosettes.

2. — Caractéristiques principales des jauges résistives métalliques.


Résistance : La résistivité ρ des alliages utilisés doit être suffisamment élevée pour que
les valeurs de résistance recherchées (100 Ω à 5.000 Ω) puissent être obtenues sans
longueur de fil excessive, aboutissant à des dimensions exagérées de la jauge, et sans
réduction trop importante de la section transversale qui imposerait une diminution du
courant de mesure et donc de la sensibilité.
Facteur de jauge : tant que le fil de la jauge reste en deçà de sa limite élastique, le
facteur de jauge est constant assurant ainsi une excellente linéarité entre variation de
résistance et déformation.
Lorsque le fil est déformé au-delà de sa limite élastique (Δl / l de 0,5% à 20% selon le
matériau) le coefficient de poisson devient égal à 0,5 et le facteur de jauge K
très voisin de 2.
La variation thermique de K est généralement faible (sauf pour l’alliage Isoélastic) et
linéaire dans une gamme étendue de température (-100oC à +300oC).
3. — Jauges résistives semi-conductrices.
Il y a deux types de jauges semi-conductrices qui différent par leur mode de
fabrication :
 Les jauges découpées ;
 Les jauges diffusées.
Jauges découpées : Les jauges découpées sont formées d’un brin unique découpé
mécaniquement ou photochimiquement dans un monocristal de silicium dopé.
Le brin est parallèle à la diagonale du cube cristallin pour le silicium de type P.
Pour le silicium de type N, le brin est parallèle au côté du cube.

80
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CAPTEURS INDUSTRIELS
Support Brin Broche de connexion

P
N
P
N

Jauges semi-conductrices à brins découpés dans le monocristal de silicium

Ordre de grandeur des dimensions : — Longueur de 10-1mm à quelques mm ;


— Epaisseur : quelques 10-2mm ;
Le brin est collé sur un support de plastique.
Jauges diffusées : La résistance de la jauge est réalisée par diffusion d’impuretés dans
une partie d’un substrat de silicium monocristallin déjà dopé.

Connexions métalliques

SiO2

Si P

Si N

Jonction PN Corps d’épreuve

Structure d’une jauge semi-conductrice diffusée dans un substrat de


Silicium formant corps d’épreuve

4. — Caractéristiques principales des jauges semi-conductrices.


Résistance : La résistivité ρ décroît au fur et à mesure qu’augmente la concentration du
dopant.
ρ (Ω cm)
Silicium P
1
10-1 Silicium N

10-2
10-3 Concentration
en impuretés
1014 10 16
10 18
10 20
(cm-3)
Résistivité du silicium dopé en fonction
de la concentration en impuretés

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Influence de la température : La variation de résistance en fonction de la température
dépend de la concentration du dopant et de la température.

1013/cm3
Valeur de dopage
ρ
(Ω cm) 1014
-6 1015

-5 1016
1017
-4
1018
-3 1019
-2 1020

-100 0 +100 300 500 T oC

Influence de la température et du dopage sur


la résistivité

Facteur de jauge : La valeur du facteur de jauge K dépend également de la température


et de la concentration de dopant. D’une façon générale K décroît avec l’augmentation de
température.
Influence de la déformation sur la linéarité : D’une façon générale, la variation de la
résistance d’une jauge semi-conductrice en fonction de la déformation ε est non linéaire.

Silicium P R R Silicium N
R R

Compression Traction Traction l


l Compression l
l

Illustration de la non-linéarité de la variation de résistance


en fonction de la déformation

5. — Méthodes de mesure.
Les résistances des jauges et leurs variations sont mesurées à l’aide des montages
suivants :
 Montage potentiomètrique ;
 Pont de Wheatstone.
Remarque : C’est le pont de Wheatstone qui est le plus fréquemment utilisé.
a) — Montage potentiomètrique : C’est le montage le plus simple. Cependant, il est
assez sensible aux dérives de la source électrique et aux parasites (Voir II. 3 — Capteur
de déplacement résistif : Influence des divers éléments du montage de mesure).

82
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CAPTEURS INDUSTRIELS
b) — Pont de Wheatstone :

B
A UA
R2
R3 R1
R1
UA C A
B D
Appareil de
Rc Appareil de Rf Us mesure
Us mesure R3
R2
Rf
C Rc

Capteur
D Les trois fils
Rf
Capteur
a) — Schéma général d’un pont de Wheatstone b) — Montage à trois fils

Pour le schéma de la figure a) on peut écrire :


RC R2
U S  VD  VB ; avec VD  U A  et VB  U A 
RC  R3 R1  R2

 RC R2 
on a alors : U S  U A     . (1)
 RC  R3 R1  R2 
Cette relation montre que la tension de sortie US est une fonction non linéaire de RC.
Supposant qu’une variation ΔRC de la résistance du capteur RC entraîne une variation
ΔUS de la tension de sortie US, ce qui nous donne :
 RC  RC R2 
U S  U S  U A     . (2)
 RC  RC  R3 R1  R2 
 RC  RC RC 
(2) – (1) = U S  U A     . (3)
 C
R  R C  R 3 RC  R3
Pour avoir une relation linéaire, on doit satisfaire la condition suivante : ΔRC << RC.
 RC 
Dans ce cas on a : U S  U A    .
 C
R  R 3
Lorsque le capteur est situé à une distance importante des autres résistances du pont ( ce
qui est souvent le cas), il s’y trouve relié par deux fils dont les résistances Rf sont des
fois non négligeables par rapport à celle du capteur RC. Pour l’équilibrage du pont, cela
ne pose pas de problèmes. Mais il est impossible de distinguer les variation ΔRf ,dues
aux variation de température, des variations ΔRC du capteur. Pour remédier à cela et afin
de rendre la tension de déséquilibre du pont indépendante des résistances de fils de
liaison, on utilise « le montage à trois fils » représenté à la figure b). Les deux fils qui
font partie des bras CD et AD étant placés dans des branches différentes.
Leurs variations de résistance ont des influences opposées sur la tension de sortie US.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Suivant le nombre de jauges utilisées et les actions qu’elles subissent, on distingue
trois groupes de montages dans chacun desquels un demi-pont est constitué de la façon
suivante :
Groupe 1 : Une jauge active RC et une résistance fixe RO ;
Groupe 2 : Une jauge active RC et une jauge passive RCO ;
Groupe 3 : Deux jauges actives RC(+) et RC(-) dont les résistances varient en sens
contraire.
Les figures suivantes montrent les trois schémas de mesure qui sont les plus utilisés

Es Es
B B

Rco Ro Ro Ro

Vm Rco + ΔRc1 C Vm
D
C D Rf
Rf
Rco + ΔRc1 Ro Rco
Rf A Rf
A
1- b) Pont de Wheatstone à une jauge,
1- a) Pont de Wheatstone à une jauge
montage à trois fils

Es
Es
B
B
Rco Rco Jauge
Rco Jauge
passive
active Vm
Vm C Rf D
C
Rf
Rco +ΔRc1 Rco +ΔRc2
Rco +ΔRc1
Rco Rf
Rf A
A
D ΔRc1 = ΔRcT + ΔRcm ΔRc2 = ΔRcT

Rco +ΔRc4 Rf
Rf 3) Pont de Wheatstone à une jauge de mesure
et une jauge de compensation thermique
2) Pont de Wheatstone à deux jauges de mesure

VI. 4 — Extensomètre à corde vibrante. (ne sera pas abordé dans ce cours.)
Ce type d’extensomètre est généralement utilisé pour la surveillance des ouvrages de
Génie Civil.
VI. 5 — EXTENSOMETRES CAPACITIFS.
1. — Jauge capacitive simple.
Cette jauge comporte deux rubans métalliques formant deux arches superposés et
soudés à leurs extrémités. Une surface métallique est fixée au milieu de chacun des
arches par un support isolant. Ces deux surfaces en regard forment les armatures d’un
condensateur à air.

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Les deux extrémités de la jauge sont soudées sur la structure métallique étudiée, de
sorte que les déformations de cette structure soient transmises à la jauge.
Ces déformations entraînent une variation d’écartement des armatures qui se traduit par
une variation de la capacité.
Supports isolants Armatures Capacité
(pF)
Rubans métalliques

0,5
Soudure Soudure
με
-5000 0 5000
Déformation en με

Structure à étudier Déformations

l
Remarque : Une microdéformation [με] correspond à  10 6 .
l
Caractéristiques métrologiques d’une jauge capacitive C6 (fabriquant :G.V. Planer Ltd) :
— Etendue de mesure : 16000 με ;
— Capacité à déformation nulle : 0,6 pF ;
— Longueur de la jauge : 10 mm ;
— Poids : 0,2 g ;
— Température d’utilisation : 750 °C.
2. — Extensomètre capacitif différentiel.
Cet extensomètre est constitué d’un condensateur différentiel cylindrique.
L’armature externe A1 est solidaire de la structure étudiée autour d’un point M1.
Les armatures internes A2 et A3 sont solidaires d’un axe lié à la structure étudiée autour
d’un point M2. L’armature externe A1 forme avec les armatures externes A2 et A3,
les capacités C12 et C13.
Une variation Δl de la longueur l, entre les points de fixation M1 et M2, entraîne des
variations de C12 et de C13 qui sont égales et opposées de telle façon qu’on peut écrire :
ΔC12 = - k . Δl et ΔC13 = k . Δl.
Le conditionneur peut être constitué au moyen d’un pont de Sauty et d’une détection
synchrone permettant de connaître le signe de Δl.

Support flexible
A1
A2 A3

A2
A1 A3

M2 M1

Structure à étudier

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CAPTEURS INDUSTRIELS
Caractéristiques métrologiques d’un extensomètre capacitif différentiel HTC100
(fabriquant Hitec Corp.) :
— Etendue de mesure : ± 20.000 με ;
— Sensibilité : 0,018 pF / 1000 με ;
— Longueur de la jauge : 2,54 cm (1 pouce) ;
— Température d’utilisation : Jusqu’à 815 °C

86

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