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D- ÉLÉMENTS DE SUIVI PÉDAGOGIQUE

D.1- ÉVALUATION DES PROGRÈS

Nicole Launey souligne qu’il est important de « s’abstenir de toute évaluation chiffrée des
productions sur le conte ». Elle précise qu’un seul enseignant a noté les contes écrits par ses élèves
et qu’il en a, ce faisant, « perdu quelques-uns qui n’ont plus voulu continuer ». Elle indique que les
progrès des élèves ont été évalués dans les autres classes en dehors du projet, « par les outils
classiques » (2010, p.141).

Cet impact d’une pratique non évaluative est à rapprocher des observations de Mme Platiel en
Pays San : c’est grâce au retour direct de l’écoute obtenue que l’enfant progresse. Si l’enjeu de la
maîtrise de la parole est la construction de l’être, il convient d’être prudent avec les évaluations
sommatives classiques.

D.2- DÉSIR DE PAROLE DES ÉLÈVES ET ENVIRONNEMENT CULTUREL

Il semblait essentiel à Suzie Platiel de pouvoir comparer les projets menés au CES d’Anthony
avec des élèves qui « appartiennent à une autre catégorie sociale que ceux d’Antony », et c’est dans
ce but qu’elle est intervenue au lycée Buffon à Paris. Elle note en effet que dans cet établissement,
dès la 6e, les élèves « possèdent un bien meilleur niveau de français et surtout, ils vivent leur
scolarité très différemment ».

L’auteure observe que l’accueil des contes par les élèves est à peu près semblable qu’à Anthony :
« même période de passivité, mêmes étonnements, même fascination ». Toutefois, les élèves du
lycée Buffon manifestent « un intérêt plus marqué et une curiosité plus grande à l’égard de la
société s’étendant même à l’ensemble de l’Afrique Noire ». Pour l’auteure, cette différence
d’attitude ne semble pas dépendre seulement de la différence de « catégorie sociale » des élèves des
deux établissements. Elle note en effet qu’à Paris, la curiosité et l’intérêt des élèves ont été
« encouragés, orientés et exploités par leurs professeurs de français assistés de collègues d’autres
disciplines ».

Rappelons cependant que les contes « ne devaient pas être utilisés pour un travail scolaire, écrit
ou oral », du moins aussi longtemps que les élèves « n’en manifest[aient] pas eux-mêmes le désir ».
Il semble intéressant de questionner cette posture, et de la mettre en regard avec le contraste des
résultats selon l’environnement culturel des collèges.

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