Vous êtes sur la page 1sur 1

14 MERCREDI 9 MARS 2022 CINÉMA

L’amour prend ses


quartiers à Barbès
Deux jeunes Parisiennes western avec ses questions de terri-
d’origine maghrébine toire – toit d’un immeuble refuge,
s’éprennent l’une de l’autre square ou banc – pour bâtir une his-
dans « Les Meilleures ». Ce toire d’amour tendre en butte à une
premier film offre des rôles lesbophobie écœurante.
superbes aux deux actrices
Apprendre à être libre
Caroline Vié Lina El Arabi (découverte dans Noces,
de Stephan Streker) et la débutante

I
l n’est déjà pas simple de tomber Esther Bernet-Rollande, épatantes,
amoureuse pour la première fois. gagnent le cœur du spectateur grâce à
Alors s’éprendre d’une fille quand des performances complémentaires.
on est une fille, d’origine maghrébine On a tôt fait de se faire emporter par
de surcroît, et qui appartient à une ce duo complice, dont on veut voir
bande rivale, dans le quartier pari- la relation triompher de toutes les
sien de Barbès (18e), cela complique discriminations et de tout commu-
encore la vie de l’héroïne des Meil- nautarisme. Ces jeunes filles qui ap-
leures, un premier film découvert au prennent à être libres et à s’accepter
Festival d’Angoulême. telles qu’elles sont apportent quelque
« L’idée du film est née au mo - chose de revigorant. On se laisse fa-
ment des manifestations sur le ma- cilement conquérir par leur désir de
riage pour tous, explique la réali- vivre envers et contre tout.
satrice, Marion Desseigne-Ravel. Les Meilleures n’intéressera pas que
Des ados du quartier m’ont prise de jeunes citadins, mais aussi les
à partie sur la question de l’homo- adultes, tous genres et toutes origines
sexualité. Je leur ai dit que j’étais confondues. Marion Desseigne-Ravel
en couple avec une femme, ce qui a révèle une belle nature de cinéaste au
ouvert un espace de dialogue entre regard aussi aigu que généreux. Vi-
nous. » Elle emprunte aux codes du vement la suite de sa filmographie ! Lina El Arabi (à g.) et Esther Bernet-Rollande, un duo complice. C. Sartore Créa Troïka / Le Pacte

LES GRANDS Les larmes et le combat


A mattress like no other = Un matelas incomparable.

JOURS des femmes face au patriarcat

E
n hommage à nos mères » : elle n’est pas encore assez pratiquée »,
la dédicace qui clôt Women explique la coréalisatrice Vesela Kaza-
Do Cry, de Mina Mileva et kova au site Cineuropa.
Vesela Kazakova, ne laisse
aucun doute. Ce film décou-
vert au Festival de Cannes
dans la section Un certain re-
gard va parler de femmes en gé-
néral et de femmes bulgares en
particulier.
Les protagonistes de ce film
choral et familial n’ont pas
une vie facile entre mater-
nité, amour, travail et mala-
die. Maria Bakalova, vue dans
OPÉRATION EXCLUSIVE À PARIS ! Borat 2, qui lui a valu une cita-
Conditions exceptionnelles en magasin sur les matelas, tion à l’Oscar, émeut particuliè- Maria Bakolova dans Women Do Cry. Eurozoom
sommiers, oreillers et accessoires. rement en fille de 19 ans atteinte
du sida après une relation non pro- Women Do Cry n’est pas tendre avec
tégée avec un homme qui a « oublié » ses personnages masculins, tous
de lui dire qu’il était marié. Les deux montrés comme d’odieux machos.
réalisatrices bulgares ont fait leurs Mais il offre des portraits féminins
©
premières armes dans le documen- tout en subtilité, en même temps que
taire et cela se sent. des révélations passionnantes sur la
vie quotidienne dans un pays mé-
La solidarité au féminin connu. La cigogne blessée qui ouvre
66 rue de la Convention Paris 15e • 7j/7 Le spectateur est pris aux tripes quand et ferme le film sert de belle méta-
01 40 59 02 10 • M° Boucicaut, parking gratuit les héroïnes finissent par s’allier pour phore pour une œuvre qui dénonce
Canapés, literie, mobilier sur 3 000 m2 ou sur www.topper.fr résister. « Le message du film est que la le patriarcat sous toutes ses formes.
solidarité entre femmes est capitale, et C.V.

Vous aimerez peut-être aussi