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ENSSEA- Géographie économique- 2ieme année classe préparatoire 2020/2021

Module Géographie économique


Résumé du cours

Sommaire

Introduction à la géographie économique


Partie 1 : Ressources naturelles dans la géographie économique
Chapitre 1 : Les ressources naturelles, localisation et enjeux
Chapitre 2 : Les ressources démographiques
Partie 2 : Géographie et activités économiques
Chapitre 1 : le secteur agricole
Chapitre 2 : le secteur industriel
Chapitre 3 : le secteur des services.
Partie 3 : les aspects géoéconomiques et géopolitiques de la mondialisation
Chapitre 1 : la mondialisation : genèse, acteurs, enjeux
Chapitre 2 : les aspects économiques de la mondialisation
Chapitre 3 : la géopolitique mondiale : nouvelle donnes.

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Introduction

Le module de géographie économique est composé de trois parties:


La première partie présente les ressources naturelles et démographiques. Les ressources
naturelles sont classées selon des critères portant sur le caractère du « renouvelable et non-
renouvelable », « conventionnel et non-conventionnel » et leur rapport au « développement
durable ». Les ressources démographiques sont présentées par rapport à la localisation
spatiale des populations et de l’accroissement démographique.

La deuxième partie porte sur les interrelations entre les secteurs d’activité et le territoire. Il
porte sur les trois secteurs économiques –Agriculture, Industrie et les Services. Le contenu
comprend les théories de localisation des activités: pour le secteur agricole, c’est la théorie
de Von THUNEN (modèle Von THUNEN) ainsi que la problématique de l’alimentation
humaine. Pour le secteur de l’Industrie, c’est la théorie des structures industrielles et
facteurs de localisation des entreprises de Weber (modèle Weber). Pour le secteur des
services, c’est les tendances actuelles de localisation en rapport avec les technologie de
l’information et de la communication (TIC).

La troisième partie traite de la relation entre la géographie économique et la géopolitique


mondiale. Il aborde les systèmes économiques ainsi que les mécanismes qui mènent à un
espace économique mondialisé: l'espace économique, l'évolution des systèmes productifs,
l'effet des innovations et des changements technologiques, les modèles de développement
économique et leur application spatiale et enfin, les blocs économiques régionaux. 

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Partie I : Ressources naturelles dans la géographie économique

Chapitre 1 : Ressources naturelles, localisation et enjeux

1.1.Définition

Une ressource naturelle est une substance, un organisme ou un objet présent dans la nature et qui
fait, l'objet d'une utilisation pour satisfaire les besoins des humains, des animaux ou des végétaux.
Il peut s'agir :
 Une matière première minérale (minerais de fer pour la fabrication de l’acier, calcaire pour la
fabrication du ciment, ...)
 Un produit d'origine agricole  (produits végétaux, animaux, poisson, bois, ... ;
 Une matière organique fossile  (pétrole, charbon, gaz naturel,...) ;
 Une source d'énergie (énergie solaire, énergie éolienne...) ;
 et par extension d'un service écosystémique (la production d'oxygène fournie par la
photosynthèse, par exemple.

Depuis les années 1970, cette notion a évolué en s’élargissant aux ressources nécessaires à tout
organisme ou écosystème. Ainsi la qualité de l'eau ou de l'air, l'aspect des paysages, la biodiversité,...
constituent d'autres aspects des ressources naturelles.

Extraction du minerai de fer Biomasse

Extraction du pétrole Energie solaire

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1.2.Histoire du concept

Historiquement, l’homme a d’abord considéré comme ressources naturelles les « matières


premières », la biomasse (végétaux) utiles et puis les formes d’énergie utiles à l’agriculture, à la
sylviculture (foret) et à la pêche, puis à l’industrie.
Au cours du 19e et 20e siècle, les ressources fossiles sont devenues vitales pour l’industrie,
l’agriculture, mais aussi pour le bâtiment, les transports et autres services.
À la fin du 20e siècle, est apparu le concept de développement durable, en réaction à la
dégradation et raréfaction ou disparition de certaines ressources naturelles. La notion de ressource
naturelle a évolué depuis les années 1970 accompagnant les avancées de la connaissance
scientifique et des progrès techniques. Un nouveau paradigme apparaît alors clairement : les
ressources naturelles qui sont indispensables voire irremplaçables, sont limitées. Elles apparaissent
comme le produit des écosystèmes et de la biodiversité, qui deviennent eux-mêmes des ressources
vitales à protéger pour pouvoir les exploiter durablement.

L’intérêt porté aux écosystèmes écologiques

Avantages
On parle d’avantage physique ou écologique offerts par certaines ressources naturelles, via
les écosystèmes, tel qu'un microclimat (bocage, zone boisée, zone humide...) ou la proximité d'un
cours d’eau ou d’un lac (pour l'irrigation, la lutte contre les incendies), d'une nappe ou de la mer
(pour la pêche et le tourisme), etc.

Services rendus
Un écosystème peut avoir une valeur importante, voire vitale de service (et donc de ressource),
même s'il n'est pas exploité.
Ces services écologiques sont encore mal évalués (quantitativement et en termes d'équivalence en
valeur économique), mais ils prennent une grande importance, en particulier pour la fonction
de puits de carbone que jouent les mers, sols et forêts dans les cycles qui stabilise rétroactivement
le climat.

1.3.Classement des ressources

a. Classification en ressources renouvelable et non renouvelable

Les exigences de développement durable ont conduit à classer les ressources naturelles selon
leur caractère renouvelable ou non renouvelable.

Une ressource naturelle est qualifiée de non renouvelable lorsque sa vitesse de destruction


dépasse, largement, sa vitesse de renouvellement. Ainsi un sol agricole se forme en quelques siècles
voire plusieurs millénaires suivant les conditions chimiques, physiques et biologiques et est
actuellement détruit dans certaines régions en quelques dizaines d'années, voire quelques années.
On peut aussi rapprocher l'actuelle destruction accélérée des espèces animales comme une
utilisation de ressources non renouvelables.
On parle au contraire de ressource renouvelable lorsque leur production est possible sur un
temps court (production animale, végétale, etc.) et ne consomme pas elle-même une ressource non

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renouvelable, ou lorsque la ressource n'est pas détruite par l'usage (énergie hydraulique, énergie
éolienne, énergie solaire).

b. Classification en ressources conventionnelles et non conventionnelles

Les ressources naturelles sont parfois classées de conventionnelles et non conventionnelles.

Le classement en conventionnel est souvent associé au pétrole. Ainsi, le pétrole conventionnel


est extrait par les méthodes traditionnelles des puits de pétrole. Le pétrole non conventionnel est
un pétrole produit ou extrait en utilisant des techniques nouvelles, ou impliquant un coût et une
technologie supplémentaires en raison de ses conditions d'exploitation plus difficiles.

Les productions de type non conventionnel comprennent : l'exploitation de sables bitumeux, de


pétrole lourd, de schiste bitumineux, en offshore profond, en conditions polaires. Bien qu’il s’agisse
d’une même matière première, les méthodes d’exploitation sont différentes.

Un autre exemple de ressources non conventionnelles est donné par les biotechnologies qui
permettent de produire des produits alimentaires nouveaux (viande végétale, lait de soja, etc.).

c. Classification par rapport au caractère vitale des ressources

Les ressources dites naturelles peuvent aussi être classées selon certaines de leurs
caractéristiques en ressources plus ou moins vitales (ex. : l'air et en particulier l'oxygène issu de la
photosynthèse sont particulièrement vitaux, tout en étant une ressource encore très commune).

La biodiversité est parfois qualifiée de « ressource des ressources » en tant qu'elle est la source
première de nombreuses ressources vitales telles que l'air, l'eau potable et tout ce que nous
mangeons, ainsi qu'une grande partie des sources d'énergie (fossiles et biomasse), des médicaments,
des fibres textiles ou papetières, etc.

1.4.Valeur économique de la ressource naturelle

Les tenants de l’approche économique classique considèrent qu’une matière première d’origine
naturelle, peut être considérée comme étant une ressource naturelle de valeur à partir du moment
où celle-ci aura acquis une valeur économique et marchande.

Hormis pour les matériaux (ex. : fibres végétales, argile...) et les carburants (fossiles ou non), il
reste néanmoins difficile de quantifier la valeur de telles ressources, souvent immatérielles (pour les
services qu'elles rendent) en unités monétaires.

Cas de la ressource terre

La terre, qui était considérée par les physiocrates (François Quesnay 1694- 1774) comme un
facteur essentiel de création de valeur, n'est plus considérée comme un facteur de production par
les économistes classiques (XVIIIᵉ siècle et du XIXᵉ siècle- Adam Smith, David Ricardo) qui ne
retiennent comme facteurs de production que le capital et le travail.

Les matières premières vendues sont comptabilisées comme consommations intermédiaires


dans la comptabilité nationale. Ainsi, les ressources naturelles n'ont de valeur dans le modèle
économique, que par la quantité de capital et de travail nécessaire à leur extraction. Les ressources

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en elles-mêmes n'ont pas de valeur économique. Pour les théories économiques dominantes, tout se
passe comme si les ressources naturelles étaient inépuisables.
Or nous savons de nos jours que le progrès technique, qui dans les modèles économiques
génère une augmentation de la production et de la richesse économique, peut contribuer à détruire
le capital naturel.

Pour tenter de tenir compte des contraintes environnementales, certains économistes


commencent à parler de capital naturel pour les ressources naturelles.

1.5.Exploitation plus ou moins efficace ou efficiente des ressources naturelles

L'un des très grands enjeux du 21e siècle est la diminution des ressources naturelles disponibles
par rapport aux besoins des êtres humains. C'est la raison pour laquelle on parle de plus en plus
de développement durable.
- Les ressources en eau deviennent insuffisantes dans certaines régions du monde.
- La ressource en poissons marins est déjà mise à mal.

Bien avant la fin de ce siècle, plusieurs ressources non renouvelables devraient être épuisées ou


quasi épuisées si leur rythme d'extraction se poursuit. Il en est ainsi du  pétrole, pour lequel les
experts discutent de la date de survenue du pic pétrolier, mais aussi du gaz naturel (pic gazier), de
l'uranium, et de nombreux minerais. Plus généralement on parle de pic de HUBBERT lorsque la
moitié du stock d'une ressource naturelle est épuisé et que la production commence à décroître.

Moins médiatisée que celle du pétrole, la raréfaction des métaux n'en est pas moins l'un des
principaux enjeux du 21e siècle, étant donnée la forte consommation actuelle en métaux pour
satisfaire les besoins de nombreux secteurs d'activité : informatique, aéronautique, mais
aussi technologies vertes. Pour la plupart des métaux, les réserves mondiales se situent entre 30 et
60 ans de production annuelle.

Le pic de HUBBERT ou courbe de HUBBERT, est une courbe en cloche proposée dans les années
1940 par le géophysicien Marion King HUBBERT, qui modélise la courbe de production d'une
matière première donnée, en particulier celle du pétrole.

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Chapitre 2 : Ressources démographiques

2.1. Préambule

La deuxième clé de la géographie économique est celle des ressources démographiques et en


particulier celle de la localisation des populations :
 l'activité économique a besoin de main-d'œuvre : la main-d’œuvre qualifiée se trouve dans les
métropoles, les villes universitaires, les technopôles ; la main-d'œuvre ouvrière dans des régions
industrielles ; la main-d'œuvre à bon marché dans des pays pauvres, la main-d'œuvre docile dans
des États autoritaires.
 l'activité économique a besoin de consommateurs qui sont plus nombreux dans les régions
urbanisées, et sont à pouvoir d'achat plus élevé dans les pays développés.
 l'activité économique provoque des nuisances (risques d'accidents, pollution, bruit), ce qui peut
pousser les décideurs économique comme politiques, à éloigner ces activités de l'habitat, sous la
pression des citoyens.
 Avec le développement de l'économie du savoir, les activités à forte technologie tendent à se
développer près des centres de recherche et d'éducation (universités réputées).

2.2. Accroissement démographique

La population augmente fortement, avec une forte accélération depuis les années 1940. Elle
a atteint 7.4 milliards d’êtres humains en 2017 et pourrait approcher les dix milliards à l’horizon
2090, selon l’Organisation des Nations Unies. On doit cet accroissement à l’élévation du niveau de vie
et des progrès de la santé.

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2.3. Les déséquilibres de la population mondiale

La croissance de la population mondiale connaît un ralentissement. C’est un phénomène général,


mais il se fait de façon différentielle selon les régions de la planète.

On distingue 2 types de pays :


1. les pays développés ;
2. les pays en voie de développement.

Type de pays Population en Mds Population en Mds Durée prévue pour un


habitants (1995) habitants (2050) doublement de
population (1995)
Pays développés 1.2 1.3 501 ans
Pays en voie de développement 4.4 6.9 37 ans

Comment expliquer ce ralentissement ? Plusieurs raisons :

1. D’abord l’élévation du niveau de vie, qui s'accompagne toujours de la mise en place d’une
sécurité sociale.
2. Paramètre de l’éducation des femmes : l’alphabétisation de celles-ci, et l’accession à la parité
sociale qui s'ensuit, entraînent un changement dans le rôle de la femme (travail).
3. Nouvelles formes de liens familiaux (monoparentale, recomposée,…) dans les pays
développés. Cela incite à ne plus se laisser entraver par les contraintes liées à la présence
d’enfants.
4. Diminution de l’influence des religions (ou un changement de position de celles-ci), des
doctrines politiques, des idéologies, etc.

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5. Contexte de crise économique, dont on peut se demander s'il s'agit d’une coïncidence ou
d’une corrélation.

Quelle incidence a cette baisse démographique sur la géopolitique ?

Pays ou région Part dans la population mondiale (en %) :


en 1995 en 2025
Amérique du Nord 6,8 13,6 6,3 12,8
Amérique centrale et du sud 6,8 6,5
Europe occidentale 6,7 15,4 4,7 12,2
Europe orientale et ex-URSS 8,7 7,5
Maghreb et Moyen orient 5 15,3 6,4 21,6
Afrique sub-saharienne 10,3 15,2
Asie du sud 21,4 55,7 22,7 53,3
Pacifique occidental 34,3 30,6

2.4. Rôle de l’accroissement démographique

Quel rôle joue la population dans le développement ?

Beaucoup d’économistes pensent que c’est un frein :


 Les pressions sur les ressources naturelles : La population exerce une pression trop forte
sur les ressources naturelles (l’espace, les sols fertiles, l’eau, les sources d’énergie,…), qui
deviennent rares.
 Les problèmes dus à la forte fécondité : elle oblige une partie des adultes de la famille à
s'occuper des enfants. Ce qui diminue l’activité extra-domestique productive
(« stérilisation » de l’activité productive). Cela entraîne aussi un alourdissement des
investissements « dits démographiques », comme la scolarité, la santé, ce qui diminue
les investissements dans la production.

D’autres économistes avancent des conséquences bénéfiques dues à une population


croissante :
 L’accroissement démographique serait un stimulant pour la croissance du niveau de vie,
et procure de la main d’œuvre pour les secteurs productifs (industrie et services.
 L’accroissement démographique, permet des marchés (consommateurs) importants, ce
qui peut assurer la rentabilité de la production et de l’investissement.

Relativisation des incidences néfastes de la croissance démographique.

On peut avancer que les pays développés (pays du Nord) souffrent de la faible démographie de
leur population, alors que la forte croissance démographique constitue un handicap pour le
développement des pays en voie de développement (pays du Sud).

On peut avancer aussi que l’accroissement de la population n’entraîne une raréfaction des
ressources que si l’innovation a été défaillante. Par conséquent, c’est plutôt le niveau technique qui
est fondamental.

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2.5. Les politiques de population

Ces politiques sont parties d’un double postulat : la démographie galopante est un frein au
développement ; certains pays se sont donc chargés de réduire le « temps d’inertie » de la transition
démographique, afin de diminuer le taux d’accroissement naturel.
 Les Politiques durement restrictives de limitation des Naissances, l’Inde et la Chine
 Les Politiques moins autoritaires.
Cas des politiques moins autoritaires : Des politiques moins autoritaires ont aussi été employées,
comme en Egypte, au Mexique, en Turquie, dans le Maghreb.

Pays Taux de natalité (pour 1000 hab.) Taux de mortalité (pour 1000 hab.)
Egypte 30 8
Mexique 29 6
Turquie 28 7

Les politiques limitatives ne servent que si elles s'accompagnent d’un développement


économique et social.

2.6. Cas de l’Algérie


On observe une augmentation rapide de la population algérienne depuis l'indépendance (1962). En
janvier 2019, la population algérienne est passée à 43 millions.

Population algérienne (en millions)


Exponential (Population algérienne (en millions))

f(x) = 7.99013000389152 exp( 0.123355620284384 x ) 42.6


R² = 0.992166792309306
37.1
34.0
31.7
29.3
26.2
22.8
19.5
16.8
14.7
11.3 12.8
8.9 9.9

1950 1955 1960 1965 1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2018

L’accroissement de la population a cru à un rythme moyen (tendanciel) de 1.23% par an. Il


classe le pays dans la catégorie à démographie moyenne (cf. carte ci-dessus).

On observe aussi une reprise de la croissance à partir de 2010 (1.75% par an sur la période
2010-2018). On doit cet accroissement à la reprise de la natalité qui se situe à 3.1 enfants par femme
en 2015, alors qu’elle était de 2.4 enfants par femme en 2000. Certains démographes parlent d’un
nouveau « baby-boom ».

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L’impact de la démographie en Algérie présente les mêmes caractéristiques que celles des
pays en voie de développement : un besoin croissant en investissements démographiques (habitat,
éducation, santé, emplois, etc.).

La politique démographique algérienne est peu visible et se limite à la politique de santé


pour la protection de la mère et de l’enfant. La politique de planning familiale initiée dans les années
80 s’est fortement relâchée.

2.7. La transition démographique

La transition démographique rend compte des rythmes d’accroissement de la mortalité et de


la natalité. La transition démographique est achevée quand la natalité baisse et atteint le rythme de
la mortalité : l’accroissement démographique est proche de 0% et la population ne croît pas.
Pour les pays occidentaux, la transition démographique est un état de fait observé a
posteriori. Elle est considérée comme un modèle qu’on peut généraliser. Et de ce modèle, on a tiré
des prévisions pour le reste du monde.

Cas des pays occidentaux.


- Jusqu’au 18° siècle, le monde entier avait un régime démographique dit « de type ancien »
caractérisé par une très forte natalité (40 ‰), doublée d’une très forte mortalité (35 à 38
‰). On obtenait un équilibre: la population était stable. On parle « d’équilibre de la
pauvreté ». Le taux de natalité est la variable qui s'ajuste au taux de mortalité.
- La transition démographique a duré un siècle à un siècle et demi pour les pays développés.
La mortalité baisse, suivie de la baisse de la natalité, après une certaine période d’inertie. On
obtient un régime démographique « moderne » : tous les deux taux sont faibles. On parle
«d’équilibre de la richesse ».

Le retard des PVD.


Tous les PVD sont actuellement engagées dans la transition démographique. Mais aucun ne
l’a aujourd'hui terminé. L’ancien régime démographique s'était maintenu à cause du retard sanitaire
et médical : la mortalité restait forte.
Le développement des PVD est dû au contact avec les pays industrialisés. Et le démarrage de
la transition aussi. Dans un premier temps, la mortalité recule, car les conditions d’hygiène sont
meilleures. Mais les progrès de l’alimentation et de l’hygiène font aussi progresser le taux de
natalité ! D’où une hausse conséquente du taux d’accroissement naturel. Il fallait un temps d’inertie
pour que les mentalités changent. Ce temps est variable d’un pays à l’autre. Ce temps d’inertie
s'appelle le « multiplicateur transitionnel ».

On peut ainsi constater que la baisse du taux de natalité n’est pas le résultat d’une politique
volontariste, mais est le fruit d’une évolution socio-culturelle.
On pense que la transition démographique aboutira, dans les PVD, vers le milieu du XXI°
siècle.

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2.8. Les phénomènes migratoires

1. La mobilité interne :
- Elle touche l’ensemble des pays et se réalise sous forme d’exode rurale et de l’urbanisation.
- L’urbanisation est pratiquement achevée dans les pays développement, mais s’accélère dans
les pays en voie de développement.

2. La migration internationale : du Sud vers le Nord.


- Les flux migratoires internationaux concernent une centaine de millions de personnes, dont
la majorité migre du Sud vers le Nord, pour des raisons économique (sauf le cas particulier
des pays pétroliers, qui accueillent aussi des gens).
- Dans les pays en voie de développement, l’émigration ne fait pas baisser la pression
démographique, celui qui part est aussitôt remplacé.
- On constate que c’est depuis les régions relativement aisées des pays en voie de
développement que l’on part !

3. Le problème de la maîtrise des flux migratoires.


- Ni les pays de départ, ni les pays d’accueil n’ont la maîtrise des flux migratoires. Ils
rencontrent notamment des problèmes de migration clandestine.

Notes et références

1. Charte de l'environnement, annexée à la Constitution (voir les « considérants » 1 et 2)


2. Philippe Bihouix et Benoît de Guillebon, Quel futur pour les métaux ? Raréfaction des métaux : un
nouveau défi pour la société, EDP Sciences, 2010
3. Cyril Magnin, L'Agence européenne de l'environnement (AEE) a publié un rapport sur l'efficacité
de l'usage des ressources dans l'Union européenne (UE).  Actu-Environnement, 11 octobre 2011
4. Philippe Collet, Affichage environnemental : premières leçons de l'expérimentation, Actu-
Environnement, 2011-10-14
5. Traité d’économie politique, 1803
6. Informations de marché sur les produits de base, sur le site de la Conférence des Nations sur le
commerce et le développement 
7. Qu'est-ce qu'une réserve de pétrole ? En avons-nous pour longtemps ? 
8. Jean-Luc Wingert, La vie après le pétrole, pages 57 à 79.
9. Site Web de l’Office National des Statistiques, Algérie.

BIBLIOGRAPHIE.
Victor Prevot : Géopolitique transparente (Magnard, 1997)
Daniel Noin : L’atlas de la population mondiale (La documentation française, 1991)
Jean-Didier Lecaillon : La démographie économique (Litec, 1990)
Jacques Verrière : Les politiques de population (PUF, 1978)
Joseph Klatzmann : Nourrir dix milliards d’hommes (PUF, 1985)

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