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L'entrepreneuriat Féminin Au Maroc: Projet de Fin D'Etudes
L'entrepreneuriat Féminin Au Maroc: Projet de Fin D'Etudes
L’entrepreneuriat féminin au
Maroc
Développement
ONG : Organisation non gouvernementale
5
RESUMER
Au cours des dernières années, plusieurs chercheurs se sont intéressés
à l’entrepreneuriat féminin, principalement en tentant de comparer la situation
des femmes avec celle des hommes. On a essayé, entre autres, de les distinguer
sur les plans des motivations, du style de gestion, de la performance de leurs
entreprises, des besoins de formation, de l’accès au financement, de la
conciliation travail-famille et de leur participation à des réseaux d’affaires. La
présente recherche propose une synthèse de ces études et fait ressortir tant leurs
limites que les perspectives qu’elles ouvrent. Les résultats indiquent que peu de
différences significatives engendrant une situation favorable ou défavorable à
l’entrepreneure peuvent être véritablement démontrées et qu’il s’avère plus
approprié de jeter un regard différent sur la question, notamment en
s’intéressant à la femme entrepreneure dans son unicité.
ABSTRACT
Over the past few years, many researchers have shown an interest in
women’s entrepreneurship, mainly through studies that compare the situation of
women to that of men. Among other things, researchers have attempted to
differentiate men and women entrepreneurs at the level of motivation,
management style, company performance, training needs, access to financing,
reconciliation of personal and professional life and participation in business
networks. This article proposes a synthesis of these different studies in order to
underscore both their limitations and the perspectives they open up. The results
reveal that there is no convincing proof of significant differences that engender
either favourable or unfavourable situations for women entrepreneurs and that
6
LISTE DES FIGURES
Figure n° 1 : Caractéristiques du micro-crédit au Maroc selon les secteurs d’activités
Figure. n°2: Part des femmes en nombre de clients depuis la création de la microfinance
au Maroc
Figure n°3 : Présence d’alAmana
Figure n° 4 : Le nombre des clients actifs d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
Figure n° 5 : L’encours par secteur d’activité d’alAmana du premier trimestre de l’année
2019
Figure n° 6: L’encours par localité d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
Figure n° 7: L’encours par type de produit d’alAmana du premier trimestre de l’année
2019
Figure n°8 : Répartition des crédits par sexe
Figure n°9 : Niveau d’instruction des clients de l’association
Figure n°10 : Nombre d’enfants par ménage
Figure n°11 : Activités des femmes bénéficiaires
Figure n°12 : Nature du prêt
Figure n°13 : Type d’activité des femmes avant l’octroi du crédit
Figure n°14 : Type d’activité des femmes après l’octroi du crédit
Figure n°15 : Le passage de l’informel au formel
Figure n°16 : Difficultés de remboursement
Figure n°17 : Objectif du prêt
Figure n°18: Vérification de l’association
Figure n°19 : L’accompagnement des femmes
Figure n°20 : Satisfaction des clientes
REMERCIEMENTS………………………………………………………………...4
RESUME…………………………………………………………………………..…6
ABSTRACT……………………………………………………………………….…6
SOMMAIRE ……………………………………………………………………..….8
INTRODUCTION……………………………………………………………….....12
L’entrepreneuriatetl’entrepreneur…………………………………………………………………...16
8
L’entrepreneur est motivé……………………………………………………….…..................... .......19
L’approchequalitative…………………………………………...…………………….………..............21
L’approche quantitative…………………………………………………….……...............................22
Caractéristiques de la PME……………………………………...………………………...…….....…..23
.
SECTION 2 : Les approches théoriques du phénomène entrepreneuriat……………...………....25
L’entrepreneuriat……………………………………………………………………...……................32
L’innovation……………………………………………………………………….............................32
La création d’emplois………………………………………………………......................................32
9
La formation………………………………………………………………………………....................35
Le conseil………………………………………………………………………….........35
L’appui à la commercialisation……………………………………………...........................................36
Les caractéristiques des entreprises créées et/ou dirigées par les femmes au Maroc……..40
A-L’accès au Financement……………………………………………………………….…45
Chiffres clés……………………………………………………………….…….........…
50
L’accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par les
institutions et reste le meilleur moyen pour développer les entreprises et sortir de la
pauvreté…………………………………………………………………………..….55
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS : ACCOMPAGNEMENT ET SERVICES NON
FINANCIERS AU SEIN D’ « ALAMANA MICROFINANCE »………
Présentation de l’association……………………………………………………………………….….55
10
Identité……………………………………………………………………….........................................55
Caractéristiques de l’activité……………………………………….……………………......................55
Appui…………………………………………………………………………………………………...56
Historique………………………………………………………………………………........................56
Chiffres clés……………………………………………………………………………………….
…....58
Suggestion et recommandations……………………………………………………………………....78
Conclusion générale………………………………………………………………………………..…..79
Annexe…………………………………………………………………………………………...…….80
Bibliographie…………………………………………………………...................................................82
11
INTRODUCTION
La lutte contre la pauvreté, présente depuis plusieurs années une priorité des pouvoirs
publics. La raison pour laquelle, plusieurs politiques ont été menées pour cette fin. Ainsi le souci
de relever d'urgence le défi que pose l’amélioration du bien-être des habitants les plus démunis de
la planète, a été et demeuré l’intérêt majeur des organismes internationaux, notamment la Banque
mondiale, qui a profondément orienté la recherche sur la pauvreté vers les questions relatives à sa
mesure, de façon à guider les politiques de réduction et à juger de leur efficacité. De ce fait,
devant la monté du chômage, la création d’entreprises individuelles, ne cesse de se multiplier, or,
l’entrepreneuriat demeure jouer un rôle pionnier dans la création de la richesse, et implique un
moyen de se réaliser soi même, et c’est dès le début des années 1980, que l’auto-emploi fait
l’objet de divers dispositifs, qui aboutissent à la construction d’un secteur d’aide et
d’accompagnement à la création d’entreprise, qui interpelle l’intervention de tous les acteurs
(ONG, institutions, pouvoirs publics…), pour la promouvoir et la consolider, étant donné, que le
plan d’assistanat et celui du salariat ne peuvent ni réduire l’extrême pauvreté de la population, ni
créer des emplois, autrement dit pour favoriser à cette partie importante de l’humanité et
principalement aux femmes qui sont dans le plupart des PVD, victimes d’inégalités sociales3 les
moyens pour réaliser leurs potentiels.
Alors, dans le cadre du contexte socio-économique qui est fondé actuellement dur une
autre manière de produire des richesses, plus respectueuses des personnes, des aspirations
citoyennes et des territoires aussi que dans cette nouvelle approche de l’économie, non réductible
au seul marché et porteuse d’une autre manière de faire la société, les acteurs institutionnels se
trouvant au sommet d’une position de prise de décision du fait de leur proximité de la population.
Face à cette situation, la microfinance apparait dans les années 1970, comme une innovation
économique pour lutter contre la pauvreté, cette politique de financement, fondée par Mohammed
Yunus 4 , caractérisée par, la mise en place d’un programme d’octroyer des crédits aux femmes
pauvres micro-entrepreneurs, a été exporté partout dans le monde, énormément dans les pays en
voie de développement, où la pauvreté touchait un nombre important de leurs populations, y
compris le Maroc.
En effet au Maroc, Un des remèdes contre la pauvreté demeure, est le fait d’encourager
les femmes à la créativité, c’est-à-dire, à orienter vers la promotion des activités génératrices des
revenus. Ceci voir que l’entrepreneuriat féminin, présente un poids considérable dans l’économie
des pays, est devenu en fait, l’un des principaux pourvoyeurs des emplois et assure la satisfaction
d’un nombre croissant des besoins des populations. Les IMF témoigneraient alors des meilleures
pratiques bancaires, présentent un outil efficace de lutte contre les inégalités sociales, et donc
encourageraient ainsi cet entrepreneuriat, en visant la multiplication des actions féminines afin de
renforcer leur pouvoir socio-économique.
1
Notamment le premier OMD fixé par les Nations Unies en septembre 2000 est de réduire la moitié de la population
vivant dans l’extrême pauvreté d’ici 2015.
2
Le nombre des sous-emplois en fin de l’année 2016 est de 200 millions dans le monde, et il est de 1,2 millions au
Maroc, or le taux de chômage a grimpé est atteint 10% selon le HCP.
3
Les femmes font généralement partie de la population la plus pauvre, et qui ne reçoivent que 10% du revenu
12
mondial, malgré qu’elles représentent 75% de la main d’œuvre dans le monde. (Selon la BM 20
13
1.Objet de recherche
Problématique de recherche
Durant les dernières années, il est vrai qu’au Maroc, la participation des femmes à la vie
économique, en général via la création d’entreprises a connu un développement remarquable.
Depuis les années d’indépendance faut-il le rappeler, que le gouvernement marocain apporte son
soutien à la promotion de l’entrepreneuriat féminin, ce dernier s’est renforcé par la présence des
organismes d’appui à la création et au développement d’entreprises, tel que la microfinance.
Toutefois, il apparait que le taux de mortalité des petites entreprises créées reste élevé. Parmi les
facteurs explicatifs de cet échec, il est souvent souligné les contraintes que subissent les
entreprises, mais surtout l’insuffisance de ressources et de compétences indispensables pour
rendre opérationnelles les entreprises, et assurer une gestion efficace. A partir de cette vision,
notre étude porte sur la réussite de l’activité entrepreneuriale de la femme. Nous cherchons à
savoir, en quoi la microfinance qui est basée sur les dispositifs d’aide (appuis financiers et non
financiers), peut favoriser la réussite et le développement de l’activité entrepris, en agissant sur les
attitudes, comportements et compétences des femmes. Ceci nous amène à poser la problématique
suivante :
4
Mohammed Yunus, surnommé « le banquier des pauvres » est le père fondateur de Grameen Bank, 1
ère institution de Microcrédit au Bangladesh et titulaire du prix Nobel pour la paix en 2006 ».
5
Selon le portail du HCP, qui représente la situation du marché de travail en 2016 le nombre d’emploi
crée grâce à l’entrepreneuriat, dont celle féminin représente plus de 50%, est de 35000 poste dans le secteur des
services et commerce et celui d’artisanat est de presque 15000 postes.
6
Réforme se résume dans le recul de l’Etat, suite à son incapacité à gérer les déficits socio-
économiques, et les effets défectueux des PAS en 1983 qui ont approfondi la crise, ont stimulé la mise en place des
politiques d’ajustement social en 1997 comme alternance pour résorber les déficits sociaux de base.
14
Notre étude sur le soutien de l’entrepreneuriat féminin par la microfinance, part du
constat que la contrainte financière ne constitue pas à elle seule le principal obstacle à la réussite
de la micro-entreprise féminine, d’où l’intérêt de notre recherche, dont on va étudier l’impact des
services non financiers, notamment l’accompagnement comme outil de plus du microcrédit qui
permet la pérennisation et la réussite de l’activité entrepreneuriale.
2-Méthodologie de recherche
Dans la présente recherche nous allons posséder avec une démarche méthodologique
qualitative exploratoire qui fournit des données de contenu. Concernant la posture
épistémologique de la recherche, nous allons suivre un raisonnement abductif qui va nous
permettre de fournir des réflexions pertinentes à notre contexte de recherche tout en construisant
des liens solides avec le terrain via une analyse d’incidence.
15
CHAPITRE 1 : L’ENTREPRENURIAT : FONDEMENT ET APPROCHES
THEORIQES
15
connaissance,Paris,1997.P.425.
16
L’entreprenariat est de plus en plus considéré comme un élément clé des performances
économiques, non pas simplement dans la zone OCDE mais dans le monde entier. Cet élément
clé joue un rôle structurel et dynamique important dans toutes les économies. Les pouvoirs
publics s’efforcent donc d’optimaliser la contribution de l’entreprenariat à la réalisation des
objectifs essentiels de leur action4.
Le concept d’entrepreneur a évolué dans le temps et dans l’espace, en raison de la
complexité grandissante de l’activité économique et l’évolution de la théorie de l’entrepreneur.
Son origine se trouve dans le vocale français qui remonte au XVIème siècle. Selon Verin, quelle
que soit l'époque considérée, l’activité de l'entrepreneur est assimilée à une action risquée.
L'entrepreneur est le principal acteur du phénomène entrepreneurial5. Il a un rôle
particulier et indispensable dans l’évolution du système économique libéral.
J.B.Say lui a attribué le rôle de combiner les facteurs de production, justifiant ainsi son
profit. Mais à cette époque où la pensée néoclassique était dominante, la figure de l’entrepreneur
était presque absente, bien que quelques auteurs aient fait exception en le réaffirmant toujours
comme un acteur essentiel de l’activité économique. Une autre définition pour lui «
L’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son propre argent et coordonne
des ressources qu’il se procure pour produire des biens. Il crée et développe des activités
économiques pour son propre compte6. »
En effet, la réhabilitation du rôle de l’entrepreneur est venue de Knight(1921) qui l’a
défini comme « l’agent économique prêt à assumer le risque dans un monde incertain et qui sera
par conséquent rémunéré par le profit ». Mais de son cote Drucker, parle justement de l’approche
de Schumpeter qui : «rompit avec l’économie traditionnelle, de façon encore plus radicale que ne
le fit John Maynard Keynes vingt ans plus tard. Il énonça l’hypothèse selon laquelle c’est le
déséquilibre dynamique créé par l’innovation de l’entrepreneur et non l’équilibre et
l’optimisation, qui constitue la norme d’une économie en bonne santé et la réalité centrale de la
théorie et de la pratique économique7 ».
Avec la fonction d’innovation et l’idée de « destruction créatrice », Schumpeter a donné
à l’entrepreneuriat ses premières bases théoriques. D’après cet auteur, « l’entrepreneur c’est
l’acteur principal du progrès technique en mettant en place des novelles combinaisons des
facteurs de production et en introduisant de l’innovation sous ses différentes façons8 ».
Kirzner, a défini l’entrepreneur comme « quelqu’un qui exploite les opportunités qui se
présentent devant lui en faisant valoir son sens d’alerte9 ».Ceci conduit à considérer
l’entrepreneur comme quelqu’un d’opportuniste qui exploite les opportunités que lui offre
l’environnement socio-économique. Par contre CASSON, s’intéresse à l’entrepreneur en tant
qu’acteur décideur et coordinateur rationnel puisqu’il dit : « un entrepreneur est quelqu’un de
spécialisé dans la prise (intuitive) de décisions (réfléchies) relatives à la coordination de
ressources rares10 ».
Dans cette ligne, Bygrave (1989) puis Bygrave et Hofer (1991) proposent la définition
suivante (c) qui est fondée sur deux préalables (a et b) :
Un événement entrepreneurial entraine la création d’une nouvelle organisation pour l’exploiter ;
Le processus entrepreneurial comprend tout les fonctions, activités et action inhérentes
à la perception d’opportunités et à la création des organisations pour les exploiter ;
Un entrepreneur est quelqu’un qui perçoit une opportunité et qui crée une organisation pour
l’exploiter
Selon Manfred (1997) : les entrepreneurs sont des individus tournés vers l’action et les
résultats concrets, ils aiment décider et refusent la routine, le travail répétitif. D’une manière
claire en peut résumer les définitions de l’entrepreneur comme suit :
17
Tableau n₀ 1.Quelque définition du concept « entrepreneur » selon les écoles de pensée.
Source : réalisé Par les auteurs à partir d’une revue de la littérature relative aux entrepreneurs.
Caractéristiques et typologie des entrepreneurs
Différentes caractéristiques sont attribuées à l’entrepreneur selon P.A. Julien et M. Marchesnay
(1996) :
Les traits de caractère
Les entrepreneurs présentent des caractéristiques telles que l’indépendance, le besoins
d’estime et le sentiment de maîtrise de soi…etc. Parmi les premières caractéristiques qu’un jeune
créateur se doit d’avoir, nous citons :
3 OCDE « promouvoir l’entreprenariat et les pme innovantes dans une économie mondiale : vers une
1ème
mondialisation plus responsable et mieux partagée », 2 Conférence des Ministres en charge des PME
Istanbul (Turquie),2004. P.05.
4 Idem p.9.
5 TOUNÉS Azzedine. « L'intention entrepreneuriale : une recherche comparative entre des étudiants suivant des
formations en entrepreneuriat (bac+5) et des étudiants en DESS CAAE ». Thèse pour le doctorat ès Sciences de
Gestion, Université de Rouen, 2003, p.65.6 FAYOLLE Alain. « Introduction à l’entrepreneuriat
18
L’indépendance : ces entrepreneurs se caractérisent par un certain sens d’autonomie très
poussée.
Une forte confiance en eux : ils sont optimistes, ont la maîtrise de soi et ils ont toujours un
projet en tête à développer que ce soit dans l’entreprise ou dans leur vie personnelle.
La persévérance : afin de surmonter les obstacles, l’entrepreneur doit user de sa
persévérance et être de plus en plus résistant pour limiter sa faiblesse.
L’amour du risque : qui sera acquis en ayant la volonté qu’il faut, la confiance en soi et puis
par la suite, bien sur une fois qu’on a confiance en son projet.
La prise de l’initiative : viendra automatiquement par la suite, puisque le jeune créateur est
animé par toutes les qualités (qualifiées par un ensemble de facteurs personnels) qu’on
vient de voir précédemment, qui est assez convaincant pour prendre la décision de devenir
entrepreneur
L’entrepreneur est proprement caractérisé par la vision stratégique, les relations
humaines, la capacité à motiver autrui, l’intégrité et la sincérité. Un entrepreneur n’abandonne
jamais et suit son processus jusqu’au bout quelque soit le temps ou l’effort demandé.
L’entrepreneur, « c’est l’être ingénieux qui sait habillement organiser les ressources
nécessairement limitées »12
Pour développer et commercialiser l’innovation, il ne suffit pas d’être innovateur, il faut
justement être ingénieux et savoir organiser. Et, un organisateur est celui qui sait identifier les
facteurs de productions et les ressources nécessaires, se les procurer, les assembler et les mettre
en œuvre avec succès et profit.
L’entrepreneur est un joueur
L’entrepreneur est un joueur. Il n’est jamais sur de la réussite mais il y croit et se lance le défis.
19
L’entrepreneur est motivé déjà par le fait qu’il a des défis à réaliser. Ces défis
représentent des objectifs pour l’entrepreneur et des objectifs ou motivations, il y en a d’autres. Il
y a par exemple l’ambition, la nécessiter de travailler ou d’avoir un emploi, d’assurer un
revenu,… .Et si l’on veut savoir si on a fait le bon choix, il faut avoir un profit et ce profit
représente assez souvent une preuve de succès et de bonnes décisions.
L’entrepreneur, « c’est l’être ingénieux qui sait habillement organiser les ressources
nécessairement limitées »12
Pour développer et commercialiser l’innovation, il ne suffit pas d’être innovateur, il faut
justement être ingénieux et savoir organiser. Et, un organisateur est celui qui sait identifier les
facteurs de productions et les ressources nécessaires, se les procurer, les assembler et les mettre
en œuvre avec succès et profit.
L’entrepreneur est un joueur. Il n’est jamais sur de la réussite mais il y croit et se lance le défis.
L’entrepreneur est motivé déjà par le fait qu’il a des défis à réaliser. Ces défis
représentent des objectifs
pour l’entrepreneur et des objectifs ou motivations, il y en a d’autres. Il y a par exemple
l’ambition, la nécessiter de travailler ou d’avoir un emploi, d’assurer un revenu,… .Et si l’on
veut savoir si on a fait le bon choix, il faut avoir un profit et ce profit représente assez souvent
une preuve de succès et de bonnes décisions.
1.2.2) Les Typologies d’entrepreneurs
Nous présentons quatre typologies d’entrepreneurs les plus courantes dans les études
qui comporté sur le phénomène entrepreneurial dans le tableau qui suit :
Typologie
Auteurs/ Situations d’entrepreneur Caractéristiques
L’artisan Crée son propre entreprise sans grande expérience en
gestion, possède une compétence technicienne, se
Norman Smith (1960) localise dans des activités peu innovantes.
Selon les conditions de Agée et expérimenté notamment en gestion (cadre ou
création ingénieur), son projet est lié à une opportunité
L’opportuniste d’innovation, son capital personnel lui sert d’appuis
solides.
S’intéresse aux conditions de fabrication du produit,
Le technicien met en valeur ses compétences professionnelles, savoir-
Selon le profil faire, son métier.
du dirigeant Se concentre sur le problème de gestion des ressources
(diplômés en gestion, cadre administratif), s’intéresse à
Le manager la réduction des couts, à l’économie des moyens, et aux
investissements hors production.
Innovateur pur, cherche en permanence des innovations
(procédé/produit) qu’il développe lui-même mais il
n’est pas sur de leur rentabilité. Il n’est pas intéressé
20
Prospecteur par le devenir de l’entreprise, peut créer l’entreprise
puis la revendre (exemple : biotechnologie) pour des
fins de fabrication et de commercialisation.
Cherche des innovations (de produit/procédé) et les
exploite lui- même, une pression est exercé sur lui par
Miles et snow Selon les Innovateur les donneurs d’ordre ou distributeurs, possède une
conditions d’innovation veille technologique et concurrentielle très forte et
possède un budget de R&D qui peut être très élevé.
Imite, suit de façon proactive et délibérée les
innovations sur le marché, améliore les innovations (de
Suiveur l’innovateur) en baissant les coûts des produits
(entreprises japonaises, par exemple).
Adopte une stratégie émergente et réactive, adopte une
attitude opportuniste et passive, son attitude est très
payante lorsque les clients sont fidèles à l’entreprise ou
Réacteur à son patron qu’aux produits,
attendent les modifications de procédés ou de produit
pour réagir.
Cherche à accumuler du patrimoine des actifs, accorde
priorité à la pérennité de son affaire, souhaite préserver
l’indépendance patrimoniale, refuse l’association et les
PIC emprunts extérieurs, croissance acceptée sans mettre en
Selon la logique d’action (Pérennité, cause la pérennité et l’indépendance patrimoniales
indépendance et (affaires familiales), il préfère les investissements
croissance) matériels, méfiant à l’égard de l’externalisation
d’activités et les investissements immatériels, ils
privilégient une logique d’accumulation au détriment
d’une rentabilité apparente.
Valorisation des capitaux, rentabilité à court terme
élevée, valeur de cession de l’affaire, privilégie les
CAP activités de croissance forte et risquée, cherche
(Croissance, l’autonomie de décision, ne se préoccupe pas des
autonomie et problèmes d’indépendances du capital ni par la
pérennité) pérennité de son affaire, accorde la priorité aux
investissements immatériels, la
tendance à l’externalisation des activités, préfère les
structures légères et adaptives.
Les PME représentent la quasi-totalité des entreprises, elles opèrent dans plusieurs
sphères de l’économie, on les retrouve dans tous les secteurs : l’agriculture, la haute technologie,
le commerce de détail et un nombre croissant des services.
Avant de définir les PME il faut avoir d’abord c’est quoi l’entreprise. Selon le
dictionnaire des sciences économiques l’entreprise est définie comme suite : « est une unité
économique dotée d’une autonomie juridique qui combine des facteurs de production (capital et
travail) pour produire des biens économiques ou des services destinés à être vendus sur un
marché »13
Avant de définir les PME il faut avoir d’abord c’est quoi l’entreprise. Selon le
dictionnaire des sciences économiques l’entreprise est définie comme suite : « est une unité
21
économique dotée d’une autonomie juridique qui combine des facteurs de production (capital et
travail) pour produire des biens économiques ou des services destinés à être vendus sur un
marché »13
Diversité de la définition des PME
La PME pose un problème au nivaux de sa définition, car elle ne possède pas la même
identité. Elle change de critères d’un pôle à un autre et d’une économie à une autre. Les PME
sont des entités dont la définition est déterminée selon certain critère tels que la taille(le nombre
d’employés), le bilan annuel et le chiffre d’affaires.
Selon O. Torrès, « Les PME sont considérées comme des entreprises aux multiples vertus :
adaptabilité, flexibilité, créativité, ambiance de travail conviviale… »14
Plusieurs auteurs proposent différentes définitions de la PME. Selon WEBER (1988) « les
entreprises diffèrent par la taille, le métier, la nature du capital (personnel, familial, étranger,…),
mais aussi par le degré d’autonomie (société indépendante, filiale, sous, traitante), le rapport à
l’économie mondiale (secteur protégé, en expansion ou en déclin,…) à l’origine sociale de son
chef, son capital culturel et relationnel, son identité patronale »15.
Deux types de critères combinés définissent la PME. Les critères quantitatifs et les
critères qualitatifs. Les critères quantitatifs désignent l’effectif des employés dans une entreprise
ainsi que le chiffre d’affaire, les critères qualitatifs à leur tour désignent la responsabilité
personnelle du dirigeant par exemple. Mais la pratique a plus tendance à se baser sur les critères
quantitatifs.
L’approche qualitative :
TORRES s’est inspiré de l’analyse de MAHE pour développer trois caractéristiques basées sur le
sigle de PME :
-le « P » qui selon TORRES représente « l’effet papillon ». C’est-à-dire qu’un simple
mouvement, une petite erreur ou problème mineur peut induire des conséquences majeures. Un
problème comme par exemple l’arrivée d’un nouveau concurrent ou encore refus d’un prêt
bancaire.
-le « M » correspondant à « l’effet de microsome » traduit le résonnement du dirigeant.
TORRES s’est inspiré de l’analyse de MAHE pour développer trois caractéristiques basées sur le
sigle de PME :
-le « P » qui selon TORRES représente « l’effet papillon ». C’est-à-dire qu’un simple
mouvement, une petite erreur ou problème mineur peut induire des conséquences majeures. Un
problème comme par exemple l’arrivée d’un nouveau concurrent ou encore refus d’un prêt
bancaire.
-le « M » correspondant à « l’effet de microsome » traduit le résonnement du dirigeant.
11
JULIEN Pierre-André et MARCHESNAY Michel. « L’Entrepreneuriat ». ECONOMICA, Paris, 1996. p. 52.
12
Idem. P.52.
22
L’approche quantitative :
La définition de la PME diffère selon les pays, les auteurs et les secteurs d’activité. Aux
Etats-Unis par exemple, une entreprise de 500 salariés est encore considérée comme une PME.
En Belgique, le seuil est fixé à 200 et seulement à cent en Suisse, exprimé par Torres. De ce fait,
la comparaison internationale est vraiment difficile. Par cette approche, des frontières sont
établies entre les petites, moyennes et grandes entreprises en fonction de leur taille. Les critères
principalement utilisés sont l’effectif d’employés et le chiffre d’affaires, ces critères sont
partagés mais aucune définition standard n’est prévue. L’observatoire européen définit la PME
comme une entreprise de 499 travailleurs. Au niveau de ces PME, il distingue trois catégories
d’entreprises, nous retrouvons alors les TPE, les PE (petites entreprises) et les (ME) moyennes
entreprises, leur taille est distinguée ainsi :
TPE de 0 à 9 travailleurs,
PE de 10 à 99 travailleurs,
Les PME représente un groupe très hétérogène, « la classification selon leur taille ne
reprend pas exactement les recommandations édictés par l’OCDE en 1992. Nous avons
notamment été amenés à procéder à trois subdivisions supplémentaires :
-les TPE (1-9 salarié et 10-19 salariés) ;
-les PME (20-49 salariés, 50-99 salariés, 100-250 salariés et 251-499 salariés) ; la classe 100-
499 salariés a été séparé en deux catégories. Ce choix résulte de la législation européenne, qui
exclut les entreprises de plus de 250 salariés de procédures telles que les aides aux
investissements matériels»16.
Conformément à la recommandation du 6 mai 2003 de l’Union européenne et à des fins de
simplification, les différentes tailles des entreprises sont présentées comme suit :
TPE « 1 à 19 salariés » avec un chiffre d’affaire de 2 millions d’euros, et parfois de 1 à 9 salariés
qualifié de micro-entreprises
Petites entreprises «20 à 49 salariés » le montant du chiffre d’affaires et le total du bilan
seront à 10 millions d’euro ;
-Moyennes entreprises « 50 à 249 salariés » avec un chiffre d’affaire de 50 millions d’euros et un
total du bilan de 43 millions d’euros.
Cependant, elle n’a été appliquée qu’à partir du 1 janvier 2005 dans le but de permettre une
meilleure transition. L’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques, L’INSEE
(Français) maintient la taille maximale d’une entreprise à 499 travailleurs
23
Caractéristiques de la PME17 :
Les PME possèdent des caractéristiques hétérogènes qui varient en fonction des atouts
qui leur confèrent des avantages ou des faiblesses qui entravent leur développement.
Nous pouvons résumer ces atouts en trois éléments essentiels à savoir les différentes
contradictions :
La rapidité de la prise de décision ou la PME affiche une grande souplesse lui permettant
d’avoir une certaine vitesse de réactivité aux événements imprévisibles qui la secoueraient ;
La fluidité de la circulation de l’information favorisée par le nombre réduit des employés
de la PME, ce qui rend la communication entre ses dirigeants très fluide, augmentant ainsi les
potentialités de concertation et de réactivité ;
La concentration de l’effort du fait que la PME ne détient qu’un marché ou un segment de
marché qu’elle maitrise parfaitement, ce qui lui donne en permanence une vision nette de son
évolution et lui permet de réaliser la meilleure adéquation produit/marché.
.Par contre, les faiblesses qui pénalisent leur développement se résument comme suit :
L’autonomie qui demeure pour un grand nombre des PME très relative, du fait de leur
orientation vers la sous-traitance pour les grands groupes ;
La fragilité de la structure financière ou la majorité des bilans des PME est caractérisée par
le prix élevé du court terme ;
Le manque de notoriété car les PME sont en général peu connues, aussi bien du public que
des éventuels partenaires de l’entreprise (fournisseurs, clients, administrateurs, banques), ce qui
engendre un manque de confiance de ces derniers à son égard.
La difficulté de se procurer des ressources financières et humaines à cause de sa faible
capitalisation et son manque de notoriété, au même titre que le recrutement des compétences
professionnelles qui préfèrent vendre leurs services aux grands groupes pour diverses raisons,
notamment le salaire et le choix de carrière.
24
Section 2 : Les approches théoriques du phénomène entrepreneuriat
L’entrepreneuriat en tant que domaine d’enseignement qui est plus focalisé sur des
connaissances spécifiques et des connaissances utiles pour entreprendre (business plan,
lancement des activités, management, stratégie de développement de la jeune entreprise…).
25
Jean-Baptiste Say, est le deuxième économiste à s’être intéressé aux activités de
l’entrepreneur, dont il dit « l’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son
propre argent et coordonne des ressources qu’il se procure pour produire des biens. Il crée et
développe des activités économiques pour son propre compte 21 .
Ensuite la vision de Schumpeter (1935), véritable père du champ de l’entrepreneuriat.
Avec la publication de sa Théorie de l’évolution économique, Schumpeter fait de
l’entrepreneur une figure centrale du développement économique. Il est un agent du
changement qui prend des risques pour innover, notamment en réalisant de nouvelles
combinaisons productives. Fillon, basée essentiellement sur l’innovation émergea. Pour lui,
« L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelle
opportunités dans le domaine de l’entreprise… cela a toujours à faire avec l’apport d’un usage
différent de ressources nationales qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de
nouvelles combinaisons »22
Donc on peut conclure que l’importance économique de l’entrepreneuriat réside dans le fait qu’il offre
des opportunités à saisir en vue de la réalisation d’un profit, mais comporte également un risque à
supporter.
L’approche centrée sur les individus :
Cette approche vise à produire des connaissances sur les caractéristiques
psychologiques des entrepreneurs comme leurs traits de personnalité leurs motivations, leurs
comportements mais également leurs origines et leurs trajectoires sociales. Weber a ainsi mis
en évidence l’importance du système de valeurs et leur rôle dans la légitimation et
l’encouragement aux activités entrepreneuriales, cette approche à identifie une ou plusieurs
caractéristiques.
Idem. p10.
22
23
E-M. Hernandez, « Le processus entrepreneurial, vers un modèle stratégique d’entrepreneuriat », Paris,
L’Harmattan, 1999, p256
26
L’entrepreneur accumule des ressources ;
27
CREATION DE VALEUR INDIVIDU »29.
24
FAYOLLE Alain. «Introduction à l’entrepreneuriat ». DUNOD, Paris, 2005, p. 14.
25
Idem. p 14.
26
Dans la théorie de la contingence (Il ya eu la définition de l’entrepreneur par la diversité et complexité des
organisations et des formes de l’entrepreneuriat).
28
27
Replacement du créateur comme un des acteurs illustrant l’entrepreneuriat
Ce tableau synthétise les différentes approches.
La création ex-nihilo
29
Ex nihilo est une expression latine signifiant « à partir de rien ». Créer une entreprise
quand rien n’existe n’est pas une situation facile. Il faudra du temps pour arriver à implanter
son produit dans un marché, pour convaincre les utilisateurs et les chercheurs et ce, d’autant
plus que le degré d’innovation sera élevé. Par voie de conséquence, il faudra soigneusement
dimensionner les besoins financiers et obtenir les ressources suffisantes. La création ex-nihilo exige
beaucoup de travail, de rigueur et de ténacité. Par ailleurs les risques doivent être doivent être
particulièrement bien évalués
Création de filiale
L’entrepreneur agit, dans ce cas, pour le compte d’une entreprise existante qui lui confie de
nature entrepreneurial. Les risques personnels sont très limités et les conditions matérielles
proposées sont celle d’un cadre ou d’un dirigeant. Cette situation peut convenir, à condition de
pouvoir et accéder, à celui qui veut entreprendre mais qui ne fait pas par peur des risques et
pour ne pas remettre en cause sa situation personnelle et familiale.
La reprise d’entreprise
La reprise d’entreprise ou d’activité présente une différence de taille avec la création
d’entreprise. L’organisation existe, elle n’a pas à être crée. Si elle existe, il est alors possible de
s’appuyer sur des données qui la décrivent dans son présent, son histoire, sa structure et son
fonctionnement. Dans ces conditions, l’incertitude est généralement moindre et les niveaux de
risque beaucoup plus faibles. Comme pour la création d’entreprise, la reprise peut être réalisée par un
individu pour son propre compte ou par une entreprise existante.
Au moins deux cas de reprise d’entreprise peuvent être examinés :
L’entrepreneuriat
« L’entrepreneuriat est le processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus),
en association avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou génère le
renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation. » (P. Sharma et J.-J. Chrisman,
1999).Cette définition est intéressante à plus d’un titre : d’abord, elle met en évidence la
dimension individuelle du processus entrepreneuriat et souligne l’existence d’une association
entre individu et organisation. Elle inclut, parmi les finalités du processus entrepreneuriat, non
seulement la création de nouvelles activités, mais également toute innovation ou transformation
majeure de l’organisation.
Les relations entre les deux « associés » (individu ou groupe d’individus et l’organisation) aussi
asymétriques et interdépendant sont forcément complexe
L’innovation
L’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1935), avec la fonction d’innovation et l’idée de
« destruction créatrice », a donné à l’entrepreneuriat ses premières bases théoriques. D’après cet auteur,
les entrepreneurs constituent le moteur de ce processus de « destruction créatrice » en identifiant les
opportunités que les acteurs en place ne voient pas et en développant les technologies et les concepts qui
vont donner naissance à de nouvelles activités économiques.
La fonction d’innovation et donc importante et fait de l’entrepreneur un vecteur de développement
économiques. Selon DRUCKER « l’innovation est l’instrument spécifiques des entrepreneurs, le moyen
d’utiliser le changement comme une opportunité ouverte sur une affaire ou un service différent .Elle
peut être présentée comme une discipline, elle peut s’apprendre et se pratiquer. Les entrepreneurs
doivent chercher les sources d’innovation, les changements et les indices qui signalent les innovations
qui peuvent réussir. Ils doivent connaitre est appliquer les principes qui permettent à ses innovations de
réussir ».31
De ce fait Julien et Marchesnay voient que « l’innovation constitue le fondement de l’entrepreneuriat,
puisque celui-ci suppose des idées nouvelles pour offrir ou produire de nouveau biens ou services, ou
encore pour réorganises l’entreprise »32
La création d’emplois
Depuis le début des années 1970, la création d’entreprise apparaît comme une source
potentielle d’emplois et une réponse au problème du chômage. Des chiffres sont, en général,
prudemment avancés pour tenter de quantifier le nombre d’emplois générés par la création d’entreprise.
La difficulté principale réside dans la définition qui est donnée au mot « emploi » : s’agit- il d’emplois
31
directs ou d’emplois induits ? D’emplois créés ou d’emplois pérennisés ? D’emplois à temps plein ou
d’emplois à temps partiel ? Malgré tout, on peut considérer, en nous appuyant sur les travaux de
l’APCE, que la création d’entreprise contribuerait à créer annuellement, en France, environ 400.000 à
450.000 emplois, alors que la reprise d’entrepris permettrait d’en sauvegarder environ 300.000. Il
s’agit bien, ici, d’emplois créés ou sauvegardés au moment de l’acte entrepreneurial, et non pas
d’emplois pérennisés, au bout d’une période donnée (trois ou cinq ans, par exemple).
La création des entreprises est également un vecteur de réinsertion sociale. Elle permet
à des chômeurs de plus ou moins longue durée, dans certaines conditions, de retrouver un
emploi créé grâce a leur sens de l’initiative, à leur ténacité et à leur esprit d’entreprendre. Dans
ce cas la création des entreprises (T.P.E) est synonyme d’auto-emploi.
La création d’entreprises constitue, très souvent, une modalité forte d’accompagnement des
processus de mutations structurelles et de changement de l’environnement politiques, technologiques,
social et organisationnel. Ces mutations et ces changements génèrent de l’incertitude et de l’instabilité
qui vont être à l’origine de l’apparition d’opportunités de création de nouvelles activités économiques.
Conclusion
L’entrepreneuriat en tant qu’objet de recherche et au centre de plusieurs disciplines
(économique, sociologie, psychologie…etc.) et intervient a tous les niveaux de la société et
dans divers champs sociaux. Il préoccupe aussi bien les chercheurs, les responsables politiques
que les personnes en recherche d’emplois.
32
CHAPITRE II : ACCOMPAGNEMENT EN MICROFINANCE ET
DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ AU MAROC.
L’attribution d’un microcrédit est donc une condition nécessaire mais non suffisante
pour le succès d’une activité. Il est généralement indispensable de la compléter par un
accompagnement adapté, permettant de faire les bons choix au démarrage de l’activité et tout
au long du projet.
En fait, l’intérêt pour une IMF à intégrer un service d’accompagnement social parmi ses
objectifs est :
Pour une personne bien accompagnée, les enjeux sont donc vitaux. Si la consolidation réussit,
33
elle est en principe remise en selle durablement. Dans le cas contraire, elle connaîtra à
nouveau les difficultés voire l’exclusion. Au-delà de son but immédiat, l’accompagnement
social a donc pour finalité d’aider le bénéficiaire à construire une nouvelle dynamique de vie,
en devenant capable de s’assumer financièrement de manière autonome, y compris en cas de
nouvelle difficulté.
a. L’information
Il est question de proposer au client des choix dans différents domaines. Par exemple lui
proposer les secteurs d’activités qui sont les plus porteurs, ou encore le conseiller sur son mode de
gestion de ses stocks etc.
34
d. L’appui à la commercialisation
30
C.MINIALAI « femmes entrepreneurs au Maroc : une situation contrastée », ECONOMICA mieux comprendre
pour mieux décider, dernier rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor) sur la région Moyen-Orient et
35
Afrique du Nord.
36
Le Maroc, en combinant les données individuelles et les données institutionnelles,
selon une étude de l’Index, se classe au 13 ème rang31 des 17 pays32 avec un score global de 38%
(à comparer aux 76% des USA, aux 56% de la France ou aux 41% de la Chine). Mais au-delà
de ce classement, cette première étude met en évidence, certaines caractéristiques particulières
de l’entrepreneuriat féminin au Maroc. Ainsi, les femmes qui créent leurs entreprises, sont en
moyennes moins éduquées que l’ensemble de la population, et beaucoup d’entre elles restent
dans le secteur informel. De plus, lorsque la création d’entreprise, fait suite à une première
expérience professionnelle, les femmes marocaines sont en difficulté puisqu’elles ne sont que
13% à occuper des postes de management.
Contrairement à ce qu’on peut remarquer dans les pays de l’Afrique subsaharienne,
les femmes entrepreneures sont peu nombreuses au Maroc. Seulement 10% 33des
créateurs d’entreprises sont des femmes, mais cette proportion masque la réalité de la
dynamique entrepreneuriale féminine, principalement à cause du poids de l'informel.
31
Le Global Entrepreneurship Developement Index (GEDI) : résultats d’une étude axée sur le genre 2013.
32
Les 17 pays sélectionnés pour cette étude sont : Australie, Brésil, Chine, Egypte, France, Allemagne, Inde,
Japon, Malaysie, Maroc, Russie, Afrique du Sud, Turquie, Ouganda, Royaume-Uni et le Etats-unis.
33
Selon l'enquête réalisée par l'AFEM en 2006 avec l'assistance financière de la commission européenne et
l'appui de CGEM. Taille de l'échantillon: 579 femmes chefs d'entreprises (77 membres de l'AFEM et 502 non
37
membres).
Le stimulus primordial de cette évolution de l’état d’esprit est l’avènement de la
nouvelle Moudawana (code de la famille) qui a contribué à la vulgarisation d’une nouvelle
culture fondée sur les principes de l’égalité effective entre la femme et l’homme.
La grande majorité de cette catégorie exerce dans le secteur artisanal, suivi de l’industrie et de
l’agriculture.
Au niveau du premier critère, l’âge moyen des femmes entrepreneures au Maroc se situe entre
35 et 44 ans. C’est l’âge de maturité en matière d’entreprendre qui suscite la décision
d’entreprendre étant donné que les capacités et les expériences sont accumulées par les
femmes.
C’est un âge de maturité qui est susceptible de permettre aux femmes de gérer efficacement
leurs affaires3
- Formation
34
Ahmed CHERGAOUI (2008, p.6), l'entrepreneuriat féminin au Maroc, SlideShare
35
AFEM, 2005, "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport
36
Mohammed BOUSSETTA (2011,p.17)Entrepreneuriat Féminin au Maroc: Environnement et contribution au
38
développement économique et social" rapport de Juillet, site www.trustafrica.org/icbe.
Quant à la formation 37
, les études montrent que la femme entrepreneure, dispose
généralement d’un niveau d’instruction supérieure à celui de la moyenne nationale. Cette
variable est essentielle en matière d’acquisition d’outils de gestion et d’aide à la décision :
comptabilité, fiscalité, techniques de vente, marketing. Au Maroc, les femmes entrepreneures
ont dans leur grande majorité un niveau d’instruction élevé. Les deux tiers d’entre elles
disposent d’une formation universitaire, c'est-àdire d’au moins bac + 4. Celles qui ont même
un bac plus quatre et plus sont assez importantes. Ce niveau de formation est essentiel et
fortement utile pour les femmes dans leur vie professionnelle puisqu’il leur permet d’une part,
d’acquérir des bases solides dans le domaine des techniques de gestion des entreprises et
d’autre part, de combler leurs lacunes et insuffisances spécifiques tout en constituant une
certaine assurance pour investir dans le monde des affaires. Il faut souligner que les femmes
entrepreneures non ou peu instruites, ne gèrent que des micros et petites entreprises à domicile
essentiellement dans des activités comme le commerce et l’artisanat.
- La situation familiale38
Concernant la situation familiale, plusieurs auteurs estiment que le lien familial joue
un rôle important puisqu’un grand pourcentage de femmes entrepreneures descendent d’un
père ou d’un mari lui-même entrepreneur. Provenir d’une famille d’entrepreneurs renforce
certainement le désir et le goût d’entreprendre tout en assurant la continuité d’une tradition
qui est souvent ancestrale. Ainsi, un parent ou un mari entrepreneur exerce une certaine
influence sur le choix de création d’entreprise pour la fille et /ou la femme. Cette situation
familiale favorable et particulière, ne signifie pas pour autant l’inexistence de femmes qui
créent et/ou gèrent leurs entreprises et qui ne bénéficient pas d’un entourage entrepreneurial.
Le statut matrimonial et son influence sur l’activité entrepreneuriale de la femme,
sont aussi importants .Il est considéré tantôt comme un frein, tantôt comme un stimulateur.
Dans l’enquête d’Hernandez39 par exemple, les femmes mariées représentent 52% et les
femmes divorcées ou veuves 48%. Au Maroc, les femmes entrepreneures mariées sont encore
37
A.CORNET (2004,p48), Entreprendre au féminin : une réalité multiple et des attentes différenciées”, Revue
Française de Gestion N° 151, Juillet-Aout.
38
AFEM (20050), "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport
39
39
D.BONET FERNANDEZ (2014, p. 4), Entreprendre en France? Les motivations des femmes,
http://www.ipag.fr/fr/accueil/la recherche/publications-WP.html
40
prédominantes avec 71%. Elles ont des enfants à charge majoritairement de bas âge pour 77%
d’entre elles. Des raisons socioculturelles sont à l’origine de cette caractéristique à savoir
notamment leur jeune âge, leur mariage précoce. Dans les traditions nationales, la femme doit
assurer d’abord ses obligations familiales.
- Expérience
Dans ce domaine également, on peut noter que la littérature (Hisrich et Brush 1994)
montre que les femmes ont beaucoup moins d’expérience que les hommes dans l’activité
choisie.
Au Maroc, les deux tiers des femmes entrepreneures ont exercé une activité
professionnelle et ont en déjà une certaine expérience dans un poste d’encadrement et de
direction dans le secteur privé.
On peut même dire qu’une grande continuité existe entre cette ancienne expérience
et l’entreprise créée ou gérée. Ainsi, souvent il ne s’agit pas d’une véritable rupture dans la
trajectoire professionnelle des femmes. Bien au contraire, cette continuité joue un rôle
important dans la réussite et la croissance de leur entreprise.
2. Les caractéristiques des entreprises créées et/ou dirigées par les femmes au
Maroc
- Taille
Les entreprises créées et ou gérées par les femmes au Maroc sont dans leur majorité de petite taille,
du type TPE (Très Petites Entreprises) ou des PME40 (Salmane, 2011). Les deux tiers d’entre elles emploient
moins de 20 salariés, avec un peu moins de la moitié des effectifs employés de sexe féminin. Ainsi on est
majoritairement devant le cas de la TPE et PME, ce qui correspond à la réalité économique marocaine touchée
41
de plus de 90% de PME. La plupart de ces entreprises sont relativement jeunes, la moitié de
celle-ci a moins de 5 ans.
Juridiquement, la constitution de société est beaucoup plus rare chez les femmes ;
elles préfèrent demeurer propriétaire unique, contrairement aux hommes. Elles optent plus
souvent pour le statut indépendant (personne physique) que pour la constitution en société
(personne morale)41 . Au Maroc, les entreprises dirigées par des femmes sont le plus souvent
des SARL (57%) ou des entreprises individuelles (22%). Elles sont plus rarement des sociétés
anonymes (16%).
Cette forte proportion d’entreprises individuelles est justifiée par sa simplicité et son
adéquation aux PME ainsi que la souplesse de son statut et du capital social qui reste moins
élevé avec des facilités en termes de blocage à la création.
- Le secteur d’activité
La littérature considère aussi que les femmes créent et/ou gèrent souvent les
entreprises liées aux services tels que le commerce, les relations juridiques et les services
éducatifs et le conseil. Au Maroc, également les entreprises féminines sont concentrées dans
le secteur des services avec 37%, le commerce et la distribution avec 31% et l’industrie et
notamment le textile & l’agro-industrie avec 21%42. Ainsi l’entrepreneuriat féminin est de
moins en moins limité aux secteurs classiques comme le commerce ou l’artisanat même si le
tiers des femmes exercent toujours leur activité à domicile en milieu urbain contre presque les
deux tiers en
40
N.SALMAN (2011), L'entrepreneuriat féminin au Maroc, Communication au 7èmes Rencontres
Internationales, Corte, France du 29 au 30 septembre.
41
A.CORNET et CONSTANTINDS (2004), Entreprendre au féminin: une réalité multiple et des attentes
différenciées", Revue française de Gestion N°151, Juillet-Aout.
42
AFEM, 2005, "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport
42
milieu rural. Une grande partie des femmes soit à titre individuel ou collectif et ce dans le
secteur informel (cas des associations microcrédits).
- L’étendue de l’activité
En terme de l’interaction de leurs entreprises avec les marchés extérieurs, les femmes
prennent aussi le risque de rechercher de nouveaux consommateurs, et ce en se basant sur des
campagnes publicitaires, qui peuvent à leurs avis, apporter un succès réel mais aussi de
nouveaux investisseurs, sans pour autant demander des investissements en communication
très lourds que la structure ne peut pas supporter43.
L'entrepreneuriat féminin se base, sur la motivation qui alimente son esprit et qui lui permet
de réussir son projet.
43
A. CHIRCOVA. (2001), Women as a Company Head, Problems of Economic Transition, Vol.43, N°9, January,
et p.19.
43
difficultés imprévues : veuvage, divorce. Cet entrepreneuriat de survie, est extrêmement
important dans les pays en développement dans lesquels la protection sociale n’existe pas
pour une grande partie de la population féminine.
Au Maroc, les motivations qui lancent dans la création de ces entreprises sont
multiples et assez diversifiées .Ainsi, le tiers des chefs d’entreprises enquêtées mettent en
avant tout d’abord leur volonté de réussir leur projet personnel (33,3%), ensuite, leur intérêt
pour le domaine d’activité qu’elles exercent (26,7%). Le troisième facteur par ordre
d’importance est le fait que l’opportunité de créer leur propre entreprise s’est présentée
(20,0%) et enfin la volonté d’acquérir une certaine autonomie (10%).
Dans un contexte de concurrence de plus en plus acharnée, le créateur doit être sûr de
son savoir-faire et devra préparer son projet avec le maximum d’atouts de son côté. Crée une
entreprise, c’est-à-dire investir, c’est prendre le goût du risque, pour répondre aux besoins
matériels. Le principal objectif de la motivation de la création de son propre projet reste
l’épanouissement personnel et le défi de réussir afin d’assurer son avenir et une bonne retraite.
44
L’association des femmes-chefs d’entreprises du Maroc (AFEM) a dévoilé que la
contribution de la femme au développement économique de notre pays, rencontre
plusieurs problèmes structurels qui bloquent l’avancement des femmes, chefs d’entreprise.
Cette réalité s'explique par les facteurs suivants:
Les contraintes socioculturelles à l'entrepreneuriat féminin: le rôle de la femme, selon
la culture, est limité à la cellule familiale souvent associé à la reproduction.
Le faible niveau de socialisation des filles qui limite le développement de
certaines aptitudes nécessaires à l'entrepreneuriat, tel le gout de l'innovation et le sens
de risque.
- Obstacles sociaux et culturels : comme les attitudes négatives à l’égard des femmes dans
les affaires : le fait que les femmes sont censées assumer d’autres rôles non sociaux,
les restrictions concernant le choix du secteur d’activité, le manque de soutien de la part
de la famille et le manque de mobilité.
- Obstacles liés au niveau d’instruction : les femmes ont souvent un niveau d’instruction
relativement inférieur à celui des hommes, elles reçoivent une éducation tendancieuse et
leurs chances de suivre une formation supérieure ou professionnelle sont généralement
réduites.
- Obstacles professionnels : en général, les femmes ont moins d’occasions que les Hommes
pour améliorer leurs compétences dans le secteur structuré.
45
- Obstacles infrastructurels : par exemple, les femmes peuvent rencontrer de grandes
difficultés pour accéder au crédit, à la technologie, aux services d’appui, à la terre et à la
formation économique, commerciale, fiscale.
- Obstacles juridiques : Il existe des régions où il est encore difficile pour les femmes
d’engager une action en justice de manière indépendante.
- Obstacles psychologiques : Il arrive que les femmes soient peu sûres d’elles et aient une
image d’elles-mêmes négative.
Différentes recherches se sont intéressées aux obstacles que les femmes rencontrent
et doivent dépasser pour mener à bien leurs entreprises. On cite particulièrement les
travaux de Thompson LOGHSTONE (1997)44. Parmi ces obstacles, nous pouvons citer
la discrimination systémique inhérente à leur condition de femme, un difficile accès au
financement et des conditions de crédits très peu avantageuses, la crédibilité de ces femmes,
qui est souvent mise à l’épreuve, à l’extérieur de leur entreprise lors des relations avec les
institutions ou certains partenaires45.
A- L’accès au Financement
L’accès au financement reste sans nul doute le plus grand obstacle pour les femmes
entrepreneures. Les divers aspects du financement qui sont déterminants pour les
44
Thompson LIGHSTONE and COMPAGNY LTD (1996 et 1997), Small and Medium Sized, Business in
Canada: an on going satisfaction with financial Institution des Banquiers canadien, P.143 et P.144.
45
J.ZOUITEN (2004), l’entrepreneuriat féminin en Tunisie, Xème colloque international du CEDIMES, Alexandrie,
Mars.
46
femmes entrepreneures sont : l’importance du capital lors du démarrage et pendant la
croissance, la provenance des fonds et les attentes des organismes emprunteurs, la qualité
du risque de crédit qu’elles représentent et les difficultés particulières rencontrées pour
l’obtention des fonds nécessaires.
De manière générale, les investissements de démarrage chez les femmes restent
plus faibles que celles des hommes même si la réputation des femmes entrepreneures est
enviable, en particulier en ce qui concerne le remboursement d’emprunts et de crédits.
À la lumière de plusieurs études réalisées sur l’entrepreneuriat féminin et en particulier
celles traitant le financement, on constate des disparités quant à l’accès au financement des
femmes entrepreneures par rapport à leurs homologues masculins.
On connaît l’importance du financement dans le développement des PME, que ce soit au stade
du démarrage, de la consolidation des activités de l’entreprise ou de la croissance de celle-ci.
Les femmes 46
entrepreneures marocaines préfèrent financer leurs projets grâce à
leurs épargnes personnelles ou l’aide familiale. Ainsi, dans la culture de la PME marocaine,
l’essentiel du financement de l’entreprise féminine, est constitué par l’apport personnel et
familial et le recours au crédit bancaire reste très faible et demeure une exception.
Cette préférence pour les fonds propres s’explique par les difficultés rencontrées par les
femmes marocaines pour obtenir des crédits bancaires.
Ces difficultés peuvent se résumer en deux points : le coût excessif du crédit (taux
de base, durée, etc.) imposé aux entrepreneurs de manière générale, qu’ils soient hommes
ou femmes ainsi que les garanties exigées. Dans ce sens, des études antérieures
confirment les exigences du système bancaire marocain en terme de garanties, y compris
dans le cas des programmes de financement proposés par l’Etat (Crédit Jeune Promoteur,
Moukawalati, etc).
46
H.BOUZEKRAOUI (2011, p.9), Les obstacles au développement de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, thèse
de doctorat, effectué à l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger Université Abdelmalek Essaâdi.
47
Selon l'étude menée par Salmane 2011c, op-cite
47
trouvent que les garanties exigées par les banques marocaines sont trop élevées et que
malheureusement les banques ne prennent pas en considération d’autres critères tels
que l’expérience professionnelle, les diplômes et les compétences.
B- Le problème de formation
48
Etude réalisée par l'AFEM 2005
48
de formation et de solidarité visant l’amélioration de l’environnement et de la qualité des
entreprises féminines.
Malheureusement, plusieurs femmes qui souhaitent entreprendre ignorent
l’existence de ces structures. Des campagnes d’information s’avèrent donc nécessaires pour
faire rapprocher ce genre d’organisme des femmes marocaines.
Ainsi, l’étude faite par Salmane en 2011, révèle que dans leurs rapports quotidiens,
l'harcèlement, le manque de crédibilité et la réticence des différents partenaires
(client, fournisseurs, etc.) sont les principales difficultés dont souffrent les femmes
marocaines au démarrage de leur projet. L’entourage familial semble également être un
obstacle quoique, également, la femme marocaine n’est plus obligée de demander
l’autorisation à son père ou à son mari, comme par exemple en cas de déplacements répétitifs
à l’étranger ou en cas des rencontres avec des clients.
Ces pratiques sociales sont justifiées par les traditions et coutumes caractérisant la
société Marocaine, qui imposent à la femme de respecter certaines règles de conduite
vis-à-vis de sa famille et de la société.
.
E- Conciliation Vie privée/vie professionnelle
49
En dépit des tous ces obstacles, le mouvement des femmes dans le mouvement dominant de
l'entreprise et l'esprit d'entreprise, peut être consulté dans une lumière optimiste.
En microfinance, l’accompagnement social fait partie des services non financiers qui
désignent toutes les prestations pouvant être apportés par les IMF pour accompagner leurs
clients et renforcer leur capacité à tirer profit des services financiers. C’est apporter un
dispositif et des moyens techniques et /ou relationnels qui aident le bénéficiaire à progresser
par lui-même. Il s’agit ici des services assurés par un agent de crédit(en général) aux clients
afin de permettre à ces derniers de mieux s’impliquer dans la réalisation de leur projet et de
renforcer leur autonomie et leurs compétences .
Les AMC marocaines sont considérées parmi les leaders mondiaux de la
microfinance. Dans le classement Forbes de l’année 2007 des 50 meilleures IMF 49
se trouve
quatre AMC marocaines. Trois AMC marocaines sont classées parmi les 15 premières IMF :
FONDEP à la cinquième position, AL AMANA à la huitième position et la fondation Banque
Populaire à la douzième position. La fondation ZAKOURA se classe 27e dans la liste qui
compte 641 institutions de microfinance.
Par ailleurs, le microcrédit est bien perçu par ses bénéficiaires au Maroc. En effet, au
cours d’une enquête réalisée par JAÏDA (2011), la quasi-totalité des personnes interrogées
49
Le classement s’est fait parmi 641 IMF sur la base de quatre critères : la taille du portefeuille de crédit,
l’efficience, le risque et la rentabilité. (http://www.forbes.com/2007/12/20/microfinance-philanthropy-
creditbiz-cz_ms_1220microfinance_table.html (consulté le 03.09.11))
50
reconnaissent que les produits offerts par les AMC comptent beaucoup pour elles. Les crédits
contractés auprès des AMC sont utilisés en grande partie comme moyens de financement des
projets réalisés. En effet, l’enquête montre que la principale raison derrière la demande d’un
microcrédit est l’objectif de développer une activité génératrice de revenu (44 % des
répondants), la deuxième raison est le financement du fonds de roulement (27 %), suivi par la
réparation/acquisition de moyens de production (18 %) et enfin le financement d’opération de
consommation (10 %).
La loi 18 – 97 est la loi-cadre qui régit le microcrédit au Maroc 50. Cette loi a été promulguée
en février 1999. La loi stipule que le microcrédit est tout crédit dont l’objet est de permettre à
des personnes économiquement faibles de créer ou de développer leur propre activité de
production ou de service en vue d’assurer leur insertion économique.
Chiffres clés
50
La loi 18-97 est disponible sur le site de la FNAM à l’adresse : http://www.fnam.ma, (consulté le 30.09.11).
51
FNAM, « responsabilité sociale et protection des clients », Casablanca, 16 octobre (2016), pages 5 et 8.
52
Option déjà cité (CGAP), référence 29, page 15.
51
Figure 03 : Caractéristiques du micro-crédit au Maroc selon les secteurs d’activités
A partir de ces graphiques, les femmes sont motivées par les secteurs de commerce, on peut
dire donc que les micros crédit accordés aux femmes sont utilisés pour des projets
commerciaux. Par contre que les micros crédit accordés aux hommes sont utilisés pour les
deux domaines ; services et agricultures.
Fig. 04: Part des femmes en nombre de clients depuis la création de la microfinance au Maroc
52
Source: FNAM:Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire
Au Maroc, 45% des clients des IMF sont des hommes, les femmes représentant 55% des
bénéficiaires des micros crédits, 35% de ces femmes appartient aux régions urbaines, 19.80%
sont des femmes rurales. Donc on peut conclure que les femmes représentant la grande partie
des clients des IMF au Maroc.
L’analyse financière des IMF est un exercice particulier. Il ne s’agit pas d’entreprises
classiques ayant des exigences de profit auprès des actionnaires, puisqu’elles sont tenues
selon la loi marocaine, de réintroduire leurs avantages dans leurs capitaux propres. Les IMF
ont plutôt comme objectif d’agrandir le nombre de leur bénéficiaires, et d’en progresser leur
suivi, tout en veillant à avoir de très bons taux de remboursement de leurs clients, et
d’appliquer des taux d’intérêts les plus raisonnables possibles. Au Maroc, il existe plusieurs
institutions de microfinance parmi lesquelles :
ZAKOURA : Créée par Noureddine Ayouch en 1995, elle opère en milieu urbain,
préurbain et rural. Sur la base d’un crédit solidaire progressif, Zakoura accorde
nécessairement des prêts à la population féminine défavorisé. Cette fondation est
présentée à travers 600 points de vente dans tous le Maroc et emploie plus de 1700
salariés. A fin des dernières années, le nombre de clients actifs dépassent 326000
emprunteurs et l’encours de prêts atteint plus de 1330 Millions de Dirhams.
AL KARAMA : Cette association opère sur le territoire du Maroc oriental. Elle a été
créée en 1999. Elle est soutenue par le PNUD, le fond Hassan II, des fonds suisses,
USAID…
53
Fondation Banque Populaire pour le Micro Crédit : Son objectif principal est de
favoriser la bancarisation des petites entreprises informelles. Elle appartient au Groupe de la
Banque Populaire du Maroc reconnu par le premier ensemble bancaire de pays gérant la plus
grande partie des ressources des marocains non-résidents. Le nombre de Clients actifs est de
177869 avec un encours de crédit de 134479803 réalisés dernièrement.
AL BARAKA : Albaraka est un organisme de microcrédit dont l’activité est régie par
le Dahir du 15 novembre 1958 et la loi n° 18-97 relative à l’exercice de l’activité de
microcrédit. Elle a été créée en 1996 et a été autorisée à exercer les activités de
microcrédit par arrêté ministériel du 10 mars 2000.
Accompagner, c'est apprécier aussi les possibilités réelles, les limites à respecter
pour ne pas provoquer le renoncement ou l’échec. S’il survient pourtant, il appartient à
l'accompagnateur de l’utiliser pour en comprendre le mobile et proposer un nouveau départ.
54
L’accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par
les institutions et reste le meilleur moyen pour développer les entreprises et sortir de la
pauvreté. Pour ce faire, le rôle de l’accompagnement est primordial pour chercher à
appréhender une situation globale, parfois complexe et multi dimensionnelle. Le microcrédit
est un des outils dont l’accompagnant dispose et auquel il fera éventuellement appel s’il le
juge opportun.
Conclusion de chapitre
Malgré les contraintes et les faibles initiatives qui restent insuffisantes aux profits des
femmes entrepreneures. Les femmes, font notablement preuve de savoirs pratiques et de
capacités entrepreneuriales remarquables singulièrement au Maroc. Par où, elles contribuent
fortement à assurer la survie de populations confrontées à la pauvreté et à de graves
problèmes économiques. Et donc de plus des initiatives de l’Etat et celles privées,
l’accompagnement en microfinance étant un acteur incontournable pour l’entrepreneuriat
féminin via ses différentes initiatives, a marqué un fort impact sur l’évolution des actions des
femmes. Et pour se rapprocher de la réalité de ce qui se passe sur terrain, et afin de répondre à
notre problématique, les femmes clientes de l’association AL AMANA Micro-finance, vont
constituer notre cas d’étude dans le prochain chapitre.
55
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS : ACCOMPAGNEMENT ET SERVICES
NON FINANCIERS AU SEIN D’ « ALAMANA MICROFINANCE »
a. Identité
Al Amana Microfinance est une Organisation régie par le dahir du 15/11/1958 et les
lois 18/97 et 58/03 relatives à l’exercice de l’activité du micro-crédit. Elle a été créée le 13
février 1997 et agréée en tant qu’association de microcrédit par le Ministère des Finances le
31 mars 2000. Al Amana Microfinance déploie ses services à travers un réseau de distribution
qui couvre à fin 2016, 237 villes et 283 localités rurales avec 606 agences dont 86 agences
mobiles desservant les zones rurales enclavées.54
b. Caractéristiques de l’activité
53
Site interne d’AlAmana + Rapport sur Alamana établi par Micro-Credit Ratings International Limit
56
d’un service financier adapté à leurs besoins en financement. Cette activité a aussi un caractère
social, car elle s’adresse à des personnes exclues des systèmes classiques de financement. En
offrant des possibilités de financement, à un prix intéressant, à une population nombreuse de
micro-entrepreneurs, elle leur offre une possibilité réelle de sortir leurs activités de la
précarité, et de développer leurs entreprises sur des bases de rentabilité et de durabilité.
c. Appui
54
Rapport d’activité 2016, www.alamana.org.ma
57
de sa mission passe aussi par l’utilisation par les autres opérateurs des savoirsfaires qu’elle
développe. Et elle agit en institution socialement responsable à l’égard de l’ensemble de ses
parties prenantes et de son environnement.
Elle se veut en même temps une institution financière de grande envergure, pérenne
et constituant une référence internationale dans son domaine. Elle est disposée à investir
durablement et à prendre tous les risques maîtrisables pour l’innovation au service de sa
clientèle, en cohérence avec son leadership dans la performance économique.
b. Historique
58
2014 : Al Amana classée parmi les meilleurs employeurs au Maroc.
2016 : Convention des cadres et lancement du projet d’Entreprise Oufouq 2018.
2017 : M.Ahmed Ghazali élu président de la FNAM
M.Youssef Bencheqroun élu président du CA de Sanabel.55
c. Chiffres clés
Présence d'alAmana
46%
54%
Urbain
Rural
En 2019, alAmana appartient aux régions rurales d’un pourcentage de 54%, contre 46% aux
régions urbaines.
55
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma
59
Figure n° 7 : Le nombre des clients actifs d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
Sexe
47%
53% Hommes
Femmes
On remarque que les hommes sont les principales bénéficiaires des microcrédits (53%) octroyés
par l’association ALAMANA microfinance.
Figure n° 8 : L’encours par secteur d’activité d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
16%
17%
Agriculture
14% Artisanat
Commerce Services Privé
Public
49%
60
En 2019, 49% des clients actifs d’alAmana exercent l’activité commerciale, ce qui reflète
une préférence des bénéficiaires de l’activité commerciale qui reste « l’activité dominante »
avant et après l’octroi du crédit.
47%
53% Urbain
Rural
En 2019, l’encours en milieu urbain, représente 53% contre 47% en milieu rural.
Figure n° 10 : L’encours par type de produit d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
19%
13% PS
PL PE
68%
61
En 2019, les prêts individuels à l’entreprise représentent 68% du nombre total des prêts actifs
et s’inscrivent toujours dans une tendance haussière par rapport aux exercices précédents.
Différents produits
62
TRANSFERT D’ARGENT : Service lancé en 2012 en partenariat avec un opérateur
spécialisé. Il intègre les services de transfert d’argent domestique (Cash Express) et de
transfert d’argent international (Western Union et Money Gram).
63
Produits non financiers de microcrédit
ACCOMPAGNEMENT ET FORMATION
56
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma
64
Sessions de formation du CMS (Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance
Solidaire):
Le Centre Mohammed 6 de soutient à la microfinance solidaire organise des sessions
d'éducation financière et des formations métiers au profit bénéficiaires des Associations de
microcrédit et des établissements de l'économie solidaire. Ces sessions sont planifiées dans le
cadre des rencontres régionales pour une durée de 2 à 4 jours. Les matinées sont réservées aux
formations et les après midis pour les expositions et vente des produits des participants. Ces
formations sont sanctionnées par un certificat délivré aux participants.
APPUI À LA COMMERCIALISATION
65
Un espace d’exposition des produits sur le site web de al Amana Microfinance. Les clients
dont les produits sont présents sur cette vitrine ont accès à un espace personnel qu’ils
peuvent gérer et actualiser en ligne ;
Mise à disposition de stands dans différents salons, foires et rencontres organisées aux
niveaux local, régional et national ;
Offre gracieuse et support matériel et logistique pour la participation aux rencontres
régionales organisées par le centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire.
Les clients bénéficient ainsi d'une ouverture sur des marchés plus larges, d’une opportunité
d'échange d'expériences et de bonnes pratiques et de réseautage professionnel.
Al Amana Microfinance rend hommage aux femmes et aux hommes ayant réussi, grâce au
microcrédit à améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.57
Ils valorisent leurs clients en présentant leurs candidatures aux divers concours nationaux et
internationaux récompensant les meilleurs projets.58
57
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma
58
Rapport d’activité 2016, al amana microfinance
66
relation avec le secteur de la microfinance et l’entrepreneuriat féminin. Les sources utilisées
sont essentiellement des mémoires, des articles et des ouvrages.
-la recherche sur le web : Autre que la recherche documentaire, on a utilisé le site
internet de l’institutions de microfinance, de l’association des femmes chef d’entreprise du
Maroc, et d’autres sites pour regrouper des informations, des statistiques et des chiffres clés
nécessaires à la réalisation de notre étude, ainsi pour être au courant des nouvelles actualités
concernant notre thème.
-Guide d’entretien : Dans cette optique et dans le but d'obtenir des informations sur
l’impact l’accompagnement dans le cadre de la microfinance sur la réussite des entreprises
féminines, ainsi comprendre les réalités locales de ce secteur dans notre terrain, nous avons
effectué cette étude au sein de la ville de AGADIR, elle se caractérise par une économie très
importante, principalement dans le secteur agriculture et le tourisme. Les femmes de notre
ville ont des expériences de types administratifs, et souvent dans les domaines liés au niveau
des services tels que : la formation, le secrétariat ou la vente de détail dans les domaines
d’industrie, l’artisanat… etc. c’est à dire que les femmes de AGADIR sont acquittées de son
rôle dans la société. Dans notre terrain, il existe beaucoup des IMF tel que : AL BARAKA,
AL AMANA, ATTAWFIQ, AL KARAMA, ces associations ont pour but principal de
soutenir financièrement et non financièrement les activités génératrices de revenus des
femmes. On va analyser particulièrement l’institution AL AMANA MICROFINANCE.
Ce dernier a été administré auprès de 20 femmes qui ont bénéficiés des services
financiers de l’institution AL AMANA microfinance et d’autres qui n’ont pas bénéficiés de ce
dernier, cependant, nous avons pu récupérer toutes les réponses. Ce guide d’entretien
comprend des questions totalement fermées.
Le premier axe concerne la caractérisation des femmes ayant recours aux services de
l’institution.
Le deuxième axe porte sur l’accompagnement chez les femmes.
Sexe
Sexe
Femmes 100%
On remarque que les bénéficiaires des microcrédits octroyés par l’association ALAMANA
microfinance enquêtés sont des femmes, ce qui confirme l’orientation historique de cette
dernière qui a été initialement élaboré pour répondre aux besoins d’une population
essentiellement féminine dans les pays en voie de développement.
68
2. Niveau d’instruction des clients de l’association
Situation familiale
Situation familiale
Divorcée 5%
Veuve 35%
Célibataire 15%
Mariée 45%
Ce pourcentage montre que la grande majorité des enquêtées ont à charge une famille. Les
dépenses sont donc plus importantes, notamment en ce qui concerne les frais de santé ou
de scolarisation. Les personnes divorcées ou pour celles ayant perdu leur conjoint, peuvent
en revanche être dans une situation bien plus précaire puisqu’elles se retrouvent seules à
assumer leur subsistance et celle de leur famille. Ce résultat est à mettre en corrélation avec
le nombre d’enfants par famille.
25% 15%
0
1à3
30%
4à6
30% 7 et plus
69
On constate que la moitié des personnes interrogées ont plus de 4 enfants et qu’il s’agit donc
majoritairement de familles très nombreuses dont les besoins financiers sont importants. Le
poids des familles nombreuses n’est pas pris en compte dans les critères d’enquête des
institutions de la microfinance, elles passent là à côté d’un aspect fondamental, en négligeant
les aléas financiers auxquels peuvent être soumises ces familles (maladie d’un enfant, frais de
scolarisation…) et qui pourraient engendrer des difficultés ultérieures en termes de
remboursement.
Activités
Activités
CommerceEsthétiqueArtisanatProduction Autres
D’après l’échantillon 30% des bénéficiaires exercent une activité commerciale, ce qui reflète
une préférence des bénéficiaires de l’activité commerciale qui reste « l’activité dominante »
avant et après l’octroi du crédit.
70
5. Nature du prêt
Nature du prêt
30%
Solidaire
70% Individuel
Nous remarquons que la majorité des prêts octroyés par l’association sont des prêts solidaires
(70 %).
L’association essaie de réduire le nombre des crédits individuels au profit des prêts solidaires
afin d’inciter à la solidarité qui est une des missions principales de l’association, mais aussi
pour réduire le risque de non solvabilité, en distribuant la responsabilité du remboursement
sur plusieurs personnes.
Activité
Formelle 35%
Activité
Informelle 65%
Selon cet histogramme la plupart des femmes exerçaient une activité informelle (65 %) avant
l’octroi du crédit, ce qui confirme la tendance générale dans le secteur du microcrédit qui est
surtout sollicité par des personnes exerçantes des activités informelles.
71
7. Type d’activité des femmes après l’octroi du crédit
Activité
40%
Informelle
60% Formelle
Nous remarquons une évolution positive de 25 % des bénéficiaires exerçant une activité
formelle, ce qui explique l’augmentation du pourcentage global des femmes exerçant dans le
secteur formel (de 35 % à 60 %). Ceci confirme que le prêt octroyé aide certains bénéficiaires
à formaliser leurs activités et réaliser l’un des objectifs de l’association qui est le passage de
l’informel au formel.
Nous soulignons que cette évolution de 25 % reste faible et au dessous des espérances de
l’association, qui souhaite par ses prêts, formaliser les activités de ses bénéficiaires.
Non 5%
35% Le passage au secteur formel
Oui
35 % des bénéficiaires exerçant une activité informelle expriment leur désir de passer au
secteur formel.
72
D’après eux l’obstacle principale à la transition de l’informel au formel est l’incapacité
financière à couvrir les charges qui seront crées par ces transitions (impôts, charge de
location …). Ainsi certains se plaignent aussi de l’insuffisance du prêt octroyé par
l’association.
9. Difficultés de remboursement
Difficultés de remboursement
25%
Jamais
75% Parfois
73
Deuxième axe : L’accompagnement chez le client
1. L’objectif du prêt
Objectif du prêt
100%
2. Vérification de l’association
Vérification de l'association
100%
100% des bénéficiaires sondés ont affirmé que l’objectif du prêt a été réalisé, et ont aussi
confirmé que l’association a mené des actions pour vérifier cet objectif, à travers une visite
74
terrain par un agent de développement qui renseigne une fiche de suivi.
75
3. Services hors remboursement (comparaison entre les femmes qui ont bénéficié de
l’accompagnement et d’autres qui n’ont pas bénéficié de ce dernier) :
Non 20%
L'accompagnement des femmes
Oui 80%
20 % des personnes interrogées affirment n’avoir jamais rencontré les agents de l’association
pour une autre raison que le remboursement (disponibilité, manque d’information chez le
client en matière des services offerts par l’institution). Parmi ces 20 % qui n’ont reçu aucun
appui ou accompagnement, ces derniers disent ne pas savoir qu’elles pouvaient en bénéficier,
cela preuve d’une faible communication en matière de possibilité d’accompagnement.
Les bénéficiaires ayant reçu la visite des agents de l’association regroupent les raisons de ces
visites en 3 catégories :
76
Formations, foires et expositions : certains bénéficiaires ont affirmés avoir été
conviés par l’institution à des réunions, formations, foires et des expositions
dans le but d’améliorer leur capacité de gestion et de commercialisation.
Satisfaction
100%
85% Satisfaction
50%
15% 0%
0%
Satisfaite Peu satisfaite Non satisfaite
L’institution déclare qu’elle mène toujours des actions pour vérifier s’il y a une
compatibilité entre l’objectif du prêt demandé par le client et l’activité qu’il exerce,
cependant directement après la demande du prêt, l’association donne l’ordre à l’agent
de terrain d’effectuer une première visite de terrain pour vérifier la fiabilité des
77
informations fournies par ce dernier. Toutefois ceci a été affirmé par la totalité des
femmes sondées (100%).
La plupart entre les 20 % des femmes interrogées affirment n’avoir jamais rencontré
les agents de l’institution pour une autre raison que le remboursement, à savoir la
disponibilité des femmes, et ceci peut impacter négativement le processus de
renouvellement ou de remboursement.
78
Du côté de l'institution, le service d’accompagnement social permet de :
Et pour l’institution car ça améliore la qualité du portefeuille clientèle qui est qualifié
et accompagnée ;
Cet accompagnement non financier, permet d’aider les bénéficiaires à surmonter les
difficultés liées au financement du projet et bien évidemment à protéger leur capacité
de remboursement.
Du côté des clients qui ont bénéficié d’un service d’accompagnement social de la part
de l’institution :
Certains confirment que ces services proposés par l’institution leur permettent de
démarrer leur activité dans de bonnes conditions ;
Les 80 % enquêtées qui ont confirmé avoir bénéficié d’un accompagnement social de
la part de l’institution, estiment que sans cet appui, ils n’auraient pas pu survivre leur
activité.
A partir de cela, on peut dire que l’accompagnement social représente l’essentiel des services
non financiers proposés par l’institution. Son but est d’une part, de favoriser la réalisation et le
succès du projet ainsi que l’insertion des femmes et d’autre part, d’améliorer la capacité de
remboursement de l’emprunteur.
79
Du côté des clients qui n’ont pas bénéficié d’un service d’accompagnement social de
la part de l’institution, et qui ont exprimé leur satisfaction :
D’autres disent qu’elles n’ont jamais avoir rencontré les agents de terrain pour une
autre raison que le remboursement, à savoir : leur disponibilité, manque
d’informations chez les clients en matière des services offerts par l’institution.
Suggestions et Recommandations
Toutefois, une fois le microcrédit est accordé, l’institution doit accompagner ses
clients dans la gestion de leurs projets en leur proposant des conseils, des services et des
formations adaptés à leurs besoins afin de les aider à s’insérer durablement et à démarrer ou
développer leur activités,.
80
Conclusion générale
Dans la majorité des Pays moins avancés, les femmes souffrent de l’inégalité
sociale ; elles font partie de la population pauvre, elles exercent des activités dans le secteur
informel, et ne gagnent qu’un tiers du revenu mondial. Très souvent, les femmes sont
confrontées à des obstacles financiers pour l’évolution et l’enrichissement de leurs activités. Il
est généralement admis que la microfinance est un outil de lutte contre la pauvreté et
l’exclusion sociale et économique des femmes, dans la mesure où l’accès au microcrédit
permet d’encourager les activités génératrices de revenu des femmes entrepreneures. Le
financement par les microcrédits accordés par les institutions de microfinance aura un effet
positif important sur le bien être des femmes.
La majorité des femmes bénéficiant des microcrédits sont des femmes sans emploi et
qui veulent crées des micro-projets génératrices de revenu.
Les femmes sont intéressées par créer des activités dans les domaines d’artisanat,
commerce, et principalement la création des coopératives.
Les coopératives financées par la microfinance suivent une évolution jugée par
l’accompagnement de l’institution.
Cet accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par les IMF
du secteur qui permettent d’impacter positivement la performance sociale de l’IMF, et donc
de contribuer à améliorer sa performance financière par la réduction des coûts de transaction,
et le taux de remboursement.
Annexes
82
9. Les principaux problèmes rencontrés au début de votre activité ?
15. Une fois le prêt est accordé, rencontrez vous régulièrement les agents de terrain ?
19. Est-ce que ce service d’accompagnement social proposé a un effet sur votre vie et
votre activité ?
83
Bibliographie
Ouvrages et Thèses
84
-AFEM, "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport, 2005.
85
colloque international du CEDIMES, Alexandrie.
-Khadija BENAZZI et Latifa BENAZZI, Juillet-Décembre, 2016,
L'entrepreneuriat Féminin au Maroc: Réalité, freins et perspectives de
réussite, Revue Marocaine de Gestion et d’Economie.
86
Louvain (UCL).
87
Webographie
http://www.lemonde.fr/
http://www.fnam.ma
88
-
89