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UNIVERSITE IBN ZOHR

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et


Sociales

PROJET DE FIN D’ETUDES


En vue de l’obtention du diplôme de la licence
fondamentale en sciences économiques, option
«gestion»
Sous le thème :

L’entrepreneuriat féminin au
Maroc

Réalisé par : Code Apogée : Encadré par :

AMEKRAZ Omaima 17007273 Dr : ABRIANE Ahmed

ELBAROUK Amina 15013791

Année Universitaire 2019 /2020


Dédicaces
Nous dédions avec un immense plaisir ce modeste travail :

A nos parents : Source de tendresse et d’amour, aucun


hommage ne pourrait être à la hauteur de l’amour dont ils ne
cessent de nous combler, à tous les sacrifices que vous avez
consentis pour notre éducation et notre bien- être, que
Dieu leur procure bonne santé et longue vie.

A nos frères et sœurs : Qui nous ont toujours soutenus et qui


ont fait tout
Possible pour nous aider en nous souhaitant un avenir
radieux, plein de bonheur et de succès. Aussi à toutes les
personnes qui nous a aidées de près ou de loin à la réalisation
de ce travail.
Remerciements
Nous voulons exprimer par ces quelques lignes de
remerciements notre gratitude envers tous ceux en qui par
leur présence, leur soutien, leur disponibilité et leurs conseils,
nous avons en courage d’accomplir ce projet. Nous
commençons par remercier Dr. ABRIANE Ahmed qui nous a
fait l’honneur d’être notre encadrant.
Nous le remercions profondément pour son encouragement
continu et aussi d’être toujours là pour nous écouter, nous
aider et nous guider à retrouver le bon chemin par sa sagesse
et ses précieux conseils. Ainsi que son soutien moral et sa
preuve de compréhension, ce qui nous a donné la force et le
courage d’accomplir ce projet.
Enfin, nous ne pouvons pas achever ce mémoire sans
exprimer notre gratitude à tous les professeurs de la faculté
des sciences juridiques économiques et sociales d’Agadir,
pour leurs assistantes et leurs disponibilités toutes aux
longues de notre étude universitaire.
LA LISTE DES ABREVIATIONS

 IMF : Institutions de micro finance

 AMC : Association de microcrédit

 RSE : Responsabilité Sociale des Entreprises

 CMS : Centre Mohamed VI de Soutien à la Micro finance Solidaire

 MAESS : Ministère de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et Solidaire

 PVD : Pays en Voie de Développement

 AMSED : Association Migration Solidarité et Échanges pour le

Développement
 ONG : Organisation non gouvernementale

 IS : Impôt sur les sociétés

 IR : Impôt sur le revenu

 TVA : Taxe sur la valeur ajoutée

 OCDE : Organisation de coopération et de développement économiques

 FENU : Fonds d’équipement des Nations unies

 USAID : Agence américaine pour le développement international

 AFEM : Association des femmes-chefs d’entreprises du Maroc

 AGR : Activités Génératrices de Revenus

 OMD : Objectifs du Millénaires pour le Développement

 PNUD : Programme des Nations Unies pour le développement

 FONDEP : Fondation pour le Développement Local et le Partenariat

 ESPOD : Espace point de départ

5
RESUMER
Au cours des dernières années, plusieurs chercheurs se sont intéressés
à l’entrepreneuriat féminin, principalement en tentant de comparer la situation
des femmes avec celle des hommes. On a essayé, entre autres, de les distinguer
sur les plans des motivations, du style de gestion, de la performance de leurs
entreprises, des besoins de formation, de l’accès au financement, de la
conciliation travail-famille et de leur participation à des réseaux d’affaires. La
présente recherche propose une synthèse de ces études et fait ressortir tant leurs
limites que les perspectives qu’elles ouvrent. Les résultats indiquent que peu de
différences significatives engendrant une situation favorable ou défavorable à
l’entrepreneure peuvent être véritablement démontrées et qu’il s’avère plus
approprié de jeter un regard différent sur la question, notamment en
s’intéressant à la femme entrepreneure dans son unicité.

ABSTRACT
Over the past few years, many researchers have shown an interest in
women’s entrepreneurship, mainly through studies that compare the situation of
women to that of men. Among other things, researchers have attempted to
differentiate men and women entrepreneurs at the level of motivation,
management style, company performance, training needs, access to financing,
reconciliation of personal and professional life and participation in business
networks. This article proposes a synthesis of these different studies in order to
underscore both their limitations and the perspectives they open up. The results
reveal that there is no convincing proof of significant differences that engender
either favourable or unfavourable situations for women entrepreneurs and that

6
LISTE DES FIGURES
 Figure n° 1 : Caractéristiques du micro-crédit au Maroc selon les secteurs d’activités

 Figure. n°2: Part des femmes en nombre de clients depuis la création de la microfinance
au Maroc
 Figure n°3 : Présence d’alAmana
 Figure n° 4 : Le nombre des clients actifs d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
 Figure n° 5 : L’encours par secteur d’activité d’alAmana du premier trimestre de l’année
2019
 Figure n° 6: L’encours par localité d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019
 Figure n° 7: L’encours par type de produit d’alAmana du premier trimestre de l’année
2019
 Figure n°8 : Répartition des crédits par sexe
 Figure n°9 : Niveau d’instruction des clients de l’association
 Figure n°10 : Nombre d’enfants par ménage
 Figure n°11 : Activités des femmes bénéficiaires
 Figure n°12 : Nature du prêt
 Figure n°13 : Type d’activité des femmes avant l’octroi du crédit
 Figure n°14 : Type d’activité des femmes après l’octroi du crédit
 Figure n°15 : Le passage de l’informel au formel
 Figure n°16 : Difficultés de remboursement
 Figure n°17 : Objectif du prêt
 Figure n°18: Vérification de l’association
 Figure n°19 : L’accompagnement des femmes
 Figure n°20 : Satisfaction des clientes

LISTE DES TABLEAUX


 Tableau N°1.Quelque définition du concept « entrepreneur » selon les écoles de pensée…..
 Tableau N°2 : Typologies d’entrepreneurs
 Tableau N° 3: Synthétise des recherches en entrepreneuriat
7
SOMMAIRE
DEDICACE………………………………………………………………….……….3

REMERCIEMENTS………………………………………………………………...4

LISTE DES ABREVIATION ……………………………………………………....5

RESUME…………………………………………………………………………..…6

ABSTRACT……………………………………………………………………….…6

LISTE DES FIGURES ……………………………………………………….…......7

LISTE DES TABLEAUX  …………………………………………………….……7

SOMMAIRE ……………………………………………………………………..….8

INTRODUCTION……………………………………………………………….....12

CHAPITRE 1 :L’ENTREPRENEURIAT:FONDEMENTET APPROCHES


THEORIQUES…………………………………………………………………..…15

SECTION 1 : Entrepreneuriat et entreprise : Définition et fondement


théoriques…………………………………………………………………...........…15

L’entrepreneuriatetl’entrepreneur…………………………………………………………………...16

Caractéristiques et typologie des entrepreneurs….………………………………………………....16

Les traits de caractère…………………………………………………………………….…...........16

L’entrepreneur est un opportuniste…………………………………………………………...….….16

L’entrepreneur est un organisateur……………………………………………….……....................18

L’entrepreneur est un joueur……………………………………………..……….


………………....19

8
L’entrepreneur est motivé……………………………………………………….…..................... .......19

1.2.2) Les Typologies d’entrepreneurs………………….………....................................................19

La petite et moyenne entreprise (PME)………………………………………....................................21

Diversité de la définition des PME……………………………………………...................................21

L’approchequalitative…………………………………………...…………………….………..............21

L’approche quantitative…………………………………………………….……...............................22

Caractéristiques de la PME……………………………………...………………………...…….....…..23
.
SECTION 2 : Les approches théoriques du phénomène entrepreneuriat……………...………....25

L’approche fonctionnelle des économistes………………………………………………………….....26

L’approche centrée sur les individus………………………………………….....................................27

L’approche basée sur les processus…………………………………………………….……................27

SECTION 3 :L’entrepreneuriat, phénomène économique et sociale……. …….........30

La création d’entreprises et le renouvellement du parc…………………….......................................31

La reprise d’entreprise ..……………………………………………………......................................32

L’entrepreneuriat……………………………………………………………………...……................32

L’innovation……………………………………………………………………….............................32

La création d’emplois………………………………………………………......................................32

L’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations………………………………………32

CHAPITRE II : ACCOMPAGNEMENT EN MICROFINANCE ET


DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ AU
MAROC…………………………………………………………………………..…34

Section 1 : la caractérisation de l’accompagnement et des services non financier


en micro finance………………………………………...…..
…………………………………34
L’information……………………………………………………………..………………...................35

9
La formation………………………………………………………………………………....................35

Le conseil………………………………………………………………………….........35

L’appui à la commercialisation……………………………………………...........................................36

Section 2 : L’entrepreneuriat féminin au Maroc……………………………...….…36

Le profil socio-économique des femmes entrepreneures.……………………………………………...38

Les caractéristiques des entreprises créées et/ou dirigées par les femmes au Maroc……..40

A-L’accès au Financement……………………………………………………………….…45

B-Le problème de formation…………………………………………….……………...…..47

C-’accès aux réseaux de


soutien…………………………………............... …………...47

D-Les pratiques socioculturelles………………………………………………………….....48

E-nciliation Vie privée/vie professionnelle…………………………………......................48

Section 3 : L rôle de l’accompagnement dans l’entrepreneuriat des femmes au


Maroc……………………………………………………………………….……….49

Chiffres clés……………………………………………………………….…….........…
50

Les institutions de micro finance au Maroc……………………………………………….……......….52

Importance et intérêt de l’accompagnement social au niveau des programmes des


IMF….................................................................................................................................................53

L’accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par les
institutions et reste le meilleur moyen pour développer les entreprises et sortir de la
pauvreté…………………………………………………………………………..….55
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS : ACCOMPAGNEMENT ET SERVICES NON
FINANCIERS AU SEIN D’ « ALAMANA MICROFINANCE »………

Section 1 : Présentation de l’objet d’étude……………………………… ………….55

Présentation de l’association……………………………………………………………………….….55

10
Identité……………………………………………………………………….........................................55

Caractéristiques de l’activité……………………………………….……………………......................55

Appui…………………………………………………………………………………………………...56

Positionnement et valeurs standard………………………………..………………………………..….56

Historique………………………………………………………………………………........................56

Chiffres clés……………………………………………………………………………………….
…....58

Les activités de l’institution …………………………………………………………………………...61

Section 2 : Méthodologie de recherche et contexte de l’étude empirique.................65

Section 3 : Analyse et discussion des résultats de l’étude………………………..…75

Suggestion et recommandations……………………………………………………………………....78

Conclusion générale………………………………………………………………………………..…..79

Annexe…………………………………………………………………………………………...…….80

Bibliographie…………………………………………………………...................................................82

11
INTRODUCTION
La lutte contre la pauvreté, présente depuis plusieurs années une priorité des pouvoirs
publics. La raison pour laquelle, plusieurs politiques ont été menées pour cette fin. Ainsi le souci
de relever d'urgence le défi que pose l’amélioration du bien-être des habitants les plus démunis de
la planète, a été et demeuré l’intérêt majeur des organismes internationaux, notamment la Banque
mondiale, qui a profondément orienté la recherche sur la pauvreté vers les questions relatives à sa
mesure, de façon à guider les politiques de réduction et à juger de leur efficacité. De ce fait,
devant la monté du chômage, la création d’entreprises individuelles, ne cesse de se multiplier, or,
l’entrepreneuriat demeure jouer un rôle pionnier dans la création de la richesse, et implique un
moyen de se réaliser soi même, et c’est dès le début des années 1980, que l’auto-emploi fait
l’objet de divers dispositifs, qui aboutissent à la construction d’un secteur d’aide et
d’accompagnement à la création d’entreprise, qui interpelle l’intervention de tous les acteurs
(ONG, institutions, pouvoirs publics…), pour la promouvoir et la consolider, étant donné, que le
plan d’assistanat et celui du salariat ne peuvent ni réduire l’extrême pauvreté de la population, ni
créer des emplois, autrement dit pour favoriser à cette partie importante de l’humanité et
principalement aux femmes qui sont dans le plupart des PVD, victimes d’inégalités sociales3 les
moyens pour réaliser leurs potentiels.
Alors, dans le cadre du contexte socio-économique qui est fondé actuellement dur une
autre manière de produire des richesses, plus respectueuses des personnes, des aspirations
citoyennes et des territoires aussi que dans cette nouvelle approche de l’économie, non réductible
au seul marché et porteuse d’une autre manière de faire la société, les acteurs institutionnels se
trouvant au sommet d’une position de prise de décision du fait de leur proximité de la population.
Face à cette situation, la microfinance apparait dans les années 1970, comme une innovation
économique pour lutter contre la pauvreté, cette politique de financement, fondée par Mohammed
Yunus 4 , caractérisée par, la mise en place d’un programme d’octroyer des crédits aux femmes
pauvres micro-entrepreneurs, a été exporté partout dans le monde, énormément dans les pays en
voie de développement, où la pauvreté touchait un nombre important de leurs populations, y
compris le Maroc.

En effet au Maroc, Un des remèdes contre la pauvreté demeure, est le fait d’encourager
les femmes à la créativité, c’est-à-dire, à orienter vers la promotion des activités génératrices des
revenus. Ceci voir que l’entrepreneuriat féminin, présente un poids considérable dans l’économie
des pays, est devenu en fait, l’un des principaux pourvoyeurs des emplois et assure la satisfaction
d’un nombre croissant des besoins des populations. Les IMF témoigneraient alors des meilleures
pratiques bancaires, présentent un outil efficace de lutte contre les inégalités sociales, et donc
encourageraient ainsi cet entrepreneuriat, en visant la multiplication des actions féminines afin de
renforcer leur pouvoir socio-économique.

1
Notamment le premier OMD fixé par les Nations Unies en septembre 2000 est de réduire la moitié de la population
vivant dans l’extrême pauvreté d’ici 2015.
2
Le nombre des sous-emplois en fin de l’année 2016 est de 200 millions dans le monde, et il est de 1,2 millions au
Maroc, or le taux de chômage a grimpé est atteint 10% selon le HCP.
3
Les femmes font généralement partie de la population la plus pauvre, et qui ne reçoivent que 10% du revenu

12
mondial, malgré qu’elles représentent 75% de la main d’œuvre dans le monde. (Selon la BM 20

13
1.Objet de recherche

L’entrepreneuriat féminin, occupe une place privilégiée dans la dynamique de


l’économie marocaine, elle a reconnu en fait, un intérêt grandissant sur les deux angles : celui
théorique, vu les recherches qui se sont lancées et qui se lance jusqu’à présent concernant les
femmes entrepreneurs, et le potentiel qu’elles représentent, et celui pratique, vu les réformes et les
politiques à visage humain mises en œuvre, qui ont marqué un nouveau règne qui accroit les
opportunités d’emploi et de revenus stables pour les femmes porteuses de projets, par le
renforcement des programmes d’assistance économique et sociale, dont on trouve principalement
la microfinance.

 L’objectif que nous visons consiste, à mettre en lumière un ensemble


d’analyses à penser le rôle de la microfinance dans l’amélioration des conditions de vie des
femmes entrepreneurs via l’accompagnement qu’elle assure à coté des crédits accordés. Le crédit
n’étant pas le seul produit de la microfinance, d’où, le second objectif assigné à notre recherche,
qui est d’identifier les différents services d’accompagnement social, que la microfinance met à la
disposition de sa clientèle féminine, pour satisfaire ses besoins et gérer à bien son activité.

 Problématique de recherche

Durant les dernières années, il est vrai qu’au Maroc, la participation des femmes à la vie
économique, en général via la création d’entreprises a connu un développement remarquable.
Depuis les années d’indépendance faut-il le rappeler, que le gouvernement marocain apporte son
soutien à la promotion de l’entrepreneuriat féminin, ce dernier s’est renforcé par la présence des
organismes d’appui à la création et au développement d’entreprises, tel que la microfinance.
Toutefois, il apparait que le taux de mortalité des petites entreprises créées reste élevé. Parmi les
facteurs explicatifs de cet échec, il est souvent souligné les contraintes que subissent les
entreprises, mais surtout l’insuffisance de ressources et de compétences indispensables pour
rendre opérationnelles les entreprises, et assurer une gestion efficace. A partir de cette vision,
notre étude porte sur la réussite de l’activité entrepreneuriale de la femme. Nous cherchons à
savoir, en quoi la microfinance qui est basée sur les dispositifs d’aide (appuis financiers et non
financiers), peut favoriser la réussite et le développement de l’activité entrepris, en agissant sur les
attitudes, comportements et compétences des femmes. Ceci nous amène à poser la problématique
suivante :

Dans quelle mesure l’accompagnement des femmes dans le champ de la


microfinance assure le développement des entreprises féminines ?

4
Mohammed Yunus, surnommé « le banquier des pauvres » est le père fondateur de Grameen Bank, 1
ère institution de Microcrédit au Bangladesh et titulaire du prix Nobel pour la paix en 2006 ».
5
Selon le portail du HCP, qui représente la situation du marché de travail en 2016 le nombre d’emploi
crée grâce à l’entrepreneuriat, dont celle féminin représente plus de 50%, est de 35000 poste dans le secteur des
services et commerce et celui d’artisanat est de presque 15000 postes.
6
Réforme se résume dans le recul de l’Etat, suite à son incapacité à gérer les déficits socio-
économiques, et les effets défectueux des PAS en 1983 qui ont approfondi la crise, ont stimulé la mise en place des
politiques d’ajustement social en 1997 comme alternance pour résorber les déficits sociaux de base.

14
Notre étude sur le soutien de l’entrepreneuriat féminin par la microfinance, part du
constat que la contrainte financière ne constitue pas à elle seule le principal obstacle à la réussite
de la micro-entreprise féminine, d’où l’intérêt de notre recherche, dont on va étudier l’impact des
services non financiers, notamment l’accompagnement comme outil de plus du microcrédit qui
permet la pérennisation et la réussite de l’activité entrepreneuriale.

2-Méthodologie de recherche

Dans la présente recherche nous allons posséder avec une démarche méthodologique
qualitative exploratoire qui fournit des données de contenu. Concernant la posture
épistémologique de la recherche, nous allons suivre un raisonnement abductif qui va nous
permettre de fournir des réflexions pertinentes à notre contexte de recherche tout en construisant
des liens solides avec le terrain via une analyse d’incidence.

3-Présentation du plan de travail

Le premier chapitre porte sur L’entrepreneuriat : fondements et approches théoriques.


Dans la première section nous avons abordé les deux concepts clés de notre problématiques à
savoir : l’entrepreneuriat et l’entreprise .Et ce afin de les cerner à travers les approches théoriques
qui les ont traités. La seconde section s’est intéressée aux approches théorique qui ont traité du
phénomène de l’entrepreneurial pour montrer son importance et son ampleur dans les économies
modernes et contemporaines. Ensuit la 3eme section qui porte l’approche du phénomène
entrepreneurial en tant que phénomène économique et sociale.
Dans le deuxième chapitre, nous essayerons de présenter la caractérisation de
l’accompagnement et des services non financiers en microfinance, et fournir ensuite, un état des
lieux de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, tout en traitant par la suite du rôle de
l’accompagnement dans l’entrepreneuriat des femmes au Maroc comme levier qui encourage les
femmes pour développer leurs activités.
Compte tenu des considérables études, et de la complexité des modèles qui sont
proposés pour bien préciser l’impact de la microfinance sur la réussite des activités menées par les
femmes, nous avons souhaité, restituer une représentation suffisamment pertinente de la réalité.
Nous estimons une nécessité de travailler sur le terrain, pour arriver à répondre concrètement à
notre problématique. Le troisième chapitre fera l’objet de cette étude empirique

15
CHAPITRE 1 : L’ENTREPRENURIAT : FONDEMENT ET APPROCHES
THEORIQES

L’objectif de ce chapitre et de clarifier la signification du concept « entrepreneuriat »


qui est au centre de la problématique de la présente étude et qui est très complexe à saisir en
raison de la multiplicité des significations et définition qui lui sont attribuées par les différents
approches théoriques qui l’ont utilisé. Il comporte trois sections : la première section est
consacrée a délimité le champ théorique de l’entrepreneuriat et entreprise, et la seconde section
nous présente l’évolution de l’entrepreneuriat à travers trois approches, à savoir l’approche
fonctionnelle, l’approche comportementale centrée sur l’individu et l’approche centrée sur le
processus. La dernière section tente d’appréhender les différentes situations d’entrepreneuriat et
ses apports.

SECTION 1 : Entrepreneuriat et entreprise : Définition et fondement


théoriques
Comme il est défini en introduction, le but de cette section est définir le cadre théorique
dans lequel signent les concepts clés de notre étude.
L’entrepreneuriat et l’entrepreneur
Le terme entrepreneuriat est une traduction du terme anglais « Entrepreneurship », il ne
figure pas dans le dictionnaire de la langue française mais il a été choisi au Québec (Canada) par
le Conseil de la langue française1 tandis que le mot entrepreneur vient du verbe entreprendre qui
signifie tenter de, commencer à entretenir quelque chose, s’engager à mener une action .On dit
d’une personne qu’elle est entreprenante lorsqu’elle fait preuve de dynamisme et d’audace dans
le quelle entreprend2
S’il semble a priori difficile de trouver un consensus sur une définition, il est cependant
possible d’identifier les trois problématiques génériques qui s’expriment dans le domaine et de
repérer les facteurs considérés comme constitutifs de cette notion.

La littérature relative au concept d’entrepreneuriat propose une grande variété de


définition, « Il est considéré comme un déterminant majeur des performances économiques,
s’agissant notamment des progrès dus à l’innovation. L’importance de son rôle structurel et du
dynamisme qu’il impulse dans toutes les économies n’est plus à démontrer. Les pouvoirs publics
admettent chaque jour davantage qu’il constitue un instrument : pour créer des emplois,
augmenter la productivité et la compétitivité, mais aussi lutter contre la pauvreté et atteindre des
objectifs sociétaux, en ce sens qu’il aide certains segments de la population à se prendre en
charge »3.
L’entreprenariat est de plus en plus considéré comme un élément clé des performances
économiques, non pas simplement dans la zone OCDE mais dans le monde entier. Cet élément
clé joue un rôle structurel et dynamique important dans toutes les économies. Les pouvoirs
publics s’efforcent donc d’optimaliser la contribution de l’entreprenariat à la réalisation des
objectifs essentiels de leur action4.

1 Julien P-A., Marchesnay M., L’entrepreneuriat, Economica, 1996, p8.


2 LE MAXIDICO, Dictionnaire encyclopédique de la langue Française, édition de la

15
connaissance,Paris,1997.P.425.

16
L’entreprenariat est de plus en plus considéré comme un élément clé des performances
économiques, non pas simplement dans la zone OCDE mais dans le monde entier. Cet élément
clé joue un rôle structurel et dynamique important dans toutes les économies. Les pouvoirs
publics s’efforcent donc d’optimaliser la contribution de l’entreprenariat à la réalisation des
objectifs essentiels de leur action4.
Le concept d’entrepreneur a évolué dans le temps et dans l’espace, en raison de la
complexité grandissante de l’activité économique et l’évolution de la théorie de l’entrepreneur.
Son origine se trouve dans le vocale français qui remonte au XVIème siècle. Selon Verin, quelle
que soit l'époque considérée, l’activité de l'entrepreneur est assimilée à une action risquée.
L'entrepreneur est le principal acteur du phénomène entrepreneurial5. Il a un rôle
particulier et indispensable dans l’évolution du système économique libéral.
J.B.Say lui a attribué le rôle de combiner les facteurs de production, justifiant ainsi son
profit. Mais à cette époque où la pensée néoclassique était dominante, la figure de l’entrepreneur
était presque absente, bien que quelques auteurs aient fait exception en le réaffirmant toujours
comme un acteur essentiel de l’activité économique. Une autre définition pour lui «
L’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son propre argent et coordonne
des ressources qu’il se procure pour produire des biens. Il crée et développe des activités
économiques pour son propre compte6. »
En effet, la réhabilitation du rôle de l’entrepreneur est venue de Knight(1921) qui l’a
défini comme « l’agent économique prêt à assumer le risque dans un monde incertain et qui sera
par conséquent rémunéré par le profit ». Mais de son cote Drucker, parle justement de l’approche
de Schumpeter qui : «rompit avec l’économie traditionnelle, de façon encore plus radicale que ne
le fit John Maynard Keynes vingt ans plus tard. Il énonça l’hypothèse selon laquelle c’est le
déséquilibre dynamique créé par l’innovation de l’entrepreneur et non l’équilibre et
l’optimisation, qui constitue la norme d’une économie en bonne santé et la réalité centrale de la
théorie et de la pratique économique7 ».
Avec la fonction d’innovation et l’idée de « destruction créatrice », Schumpeter a donné
à l’entrepreneuriat ses premières bases théoriques. D’après cet auteur, « l’entrepreneur c’est
l’acteur principal du progrès technique en mettant en place des novelles combinaisons des
facteurs de production et en introduisant de l’innovation sous ses différentes façons8 ».
Kirzner, a défini l’entrepreneur comme « quelqu’un qui exploite les opportunités qui se
présentent devant lui en faisant valoir son sens d’alerte9 ».Ceci conduit à considérer
l’entrepreneur comme quelqu’un d’opportuniste qui exploite les opportunités que lui offre
l’environnement socio-économique. Par contre CASSON, s’intéresse à l’entrepreneur en tant
qu’acteur décideur et coordinateur rationnel puisqu’il dit : « un entrepreneur est quelqu’un de
spécialisé dans la prise (intuitive) de décisions (réfléchies) relatives à la coordination de
ressources rares10 ».
Dans cette ligne, Bygrave (1989) puis Bygrave et Hofer (1991) proposent la définition
suivante (c) qui est fondée sur deux préalables (a et b) :
Un événement entrepreneurial entraine la création d’une nouvelle organisation pour l’exploiter ;
Le processus entrepreneurial comprend tout les fonctions, activités et action inhérentes
à la perception d’opportunités et à la création des organisations pour les exploiter ;
Un entrepreneur est quelqu’un qui perçoit une opportunité et qui crée une organisation pour
l’exploiter
Selon Manfred (1997) : les entrepreneurs sont des individus tournés vers l’action et les
résultats concrets, ils aiment décider et refusent la routine, le travail répétitif. D’une manière
claire en peut résumer les définitions de l’entrepreneur comme suit :

17
Tableau n₀ 1.Quelque définition du concept « entrepreneur » selon les écoles de pensée.

Appellation Courante de Definition de l’entrepreneur Auteur de


des ecoles recherché reference
L’ecole économiques Approche Un entrepreneur est spécialisé dans la Casson (1991)
comportementale prise intuitive de décisions
réfléchies relatives à la coordination
de ressources
L’ecole Approche L’entrepreneur se définit par Gartener (1988)
comportementale comportementale l’ensemble des activités qu’il met en
place pour créer une organisation
L’ecole psychologiques Approche déterministe L’entrepreneur se définit par un Shaver et Sccott
avec les courants certain nombre d’attributs (1991)
personnalistes et psychologiques que l’on décrit autant
cognitifs par la personnalité que par les
processus cognitifs activés pour la
circonstance
L’ecole des processus Approche L’entrepreneur est celui qui Bygrave et Hofer
comportementale développe des opportunités et crée (1991)
une organisation pour les exploites

Source : réalisé Par les auteurs à partir d’une revue de la littérature relative aux entrepreneurs.
Caractéristiques et typologie des entrepreneurs
Différentes caractéristiques sont attribuées à l’entrepreneur selon P.A. Julien et M. Marchesnay
(1996) :
Les traits de caractère
Les entrepreneurs présentent des caractéristiques telles que l’indépendance, le besoins
d’estime et le sentiment de maîtrise de soi…etc. Parmi les premières caractéristiques qu’un jeune
créateur se doit d’avoir, nous citons :

3 OCDE « promouvoir l’entreprenariat et les pme innovantes dans une économie mondiale : vers une
1ème
mondialisation plus responsable et mieux partagée », 2 Conférence des Ministres en charge des PME
Istanbul (Turquie),2004. P.05.
4 Idem p.9.
5 TOUNÉS Azzedine. « L'intention entrepreneuriale : une recherche comparative entre des étudiants suivant des
formations en entrepreneuriat (bac+5) et des étudiants en DESS CAAE ». Thèse pour le doctorat ès Sciences de
Gestion, Université de Rouen, 2003, p.65.6 FAYOLLE Alain. « Introduction à l’entrepreneuriat

18
 L’indépendance : ces entrepreneurs se caractérisent par un certain sens d’autonomie très
poussée.

 Une forte confiance en eux : ils sont optimistes, ont la maîtrise de soi et ils ont toujours un
projet en tête à développer que ce soit dans l’entreprise ou dans leur vie personnelle.
 La persévérance : afin de surmonter les obstacles, l’entrepreneur doit user de sa
persévérance et être de plus en plus résistant pour limiter sa faiblesse.
 L’amour du risque : qui sera acquis en ayant la volonté qu’il faut, la confiance en soi et puis
par la suite, bien sur une fois qu’on a confiance en son projet.
 La prise de l’initiative : viendra automatiquement par la suite, puisque le jeune créateur est
animé par toutes les qualités (qualifiées par un ensemble de facteurs personnels) qu’on

vient de voir précédemment, qui est assez convaincant pour prendre la décision de devenir
entrepreneur
L’entrepreneur est proprement caractérisé par la vision stratégique, les relations
humaines, la capacité à motiver autrui, l’intégrité et la sincérité. Un entrepreneur n’abandonne
jamais et suit son processus jusqu’au bout quelque soit le temps ou l’effort demandé.

L’entrepreneur est un opportuniste :

Entreprendre « c’est conquérir une place sur le marché »11 .


L’entrepreneur est un innovateur qui sait discerner les opportunités d’affaires dans
l’économie et se met face à la concurrence du marché.
L’entrepreneur est un organisateur :

L’entrepreneur, « c’est l’être ingénieux qui sait habillement organiser les ressources
nécessairement limitées »12
Pour développer et commercialiser l’innovation, il ne suffit pas d’être innovateur, il faut
justement être ingénieux et savoir organiser. Et, un organisateur est celui qui sait identifier les
facteurs de productions et les ressources nécessaires, se les procurer, les assembler et les mettre
en œuvre avec succès et profit.
L’entrepreneur est un joueur

L’entrepreneur est un joueur. Il n’est jamais sur de la réussite mais il y croit et se lance le défis.

L’entrepreneur est motivé

7 Drucker, Les entrepreneurs, L’expansion/Hachette, 1985, p52.


8 TOUNÉS Azzedine, op .cit. p.65.
9 Kirzner(1973) in M. Dejardin, « l’entrepreneuriat, le territoire et les conditions de leurs
dynamiques cumulatives », Colloque « convergences et disparités régionales au sein de l’espace
européen », Bruxelles, 2004.
10 CASSON Mark. « L’entrepreneur » ECONOMICA, Paris, 1991, p22.

19
L’entrepreneur est motivé déjà par le fait qu’il a des défis à réaliser. Ces défis
représentent des objectifs pour l’entrepreneur et des objectifs ou motivations, il y en a d’autres. Il
y a par exemple l’ambition, la nécessiter de travailler ou d’avoir un emploi, d’assurer un
revenu,… .Et si l’on veut savoir si on a fait le bon choix, il faut avoir un profit et ce profit
représente assez souvent une preuve de succès et de bonnes décisions.
L’entrepreneur, « c’est l’être ingénieux qui sait habillement organiser les ressources
nécessairement limitées »12
Pour développer et commercialiser l’innovation, il ne suffit pas d’être innovateur, il faut
justement être ingénieux et savoir organiser. Et, un organisateur est celui qui sait identifier les
facteurs de productions et les ressources nécessaires, se les procurer, les assembler et les mettre
en œuvre avec succès et profit.

L’entrepreneur est un joueur

L’entrepreneur est un joueur. Il n’est jamais sur de la réussite mais il y croit et se lance le défis.

L’entrepreneur est motivé

L’entrepreneur est motivé déjà par le fait qu’il a des défis à réaliser. Ces défis
représentent des objectifs
pour l’entrepreneur et des objectifs ou motivations, il y en a d’autres. Il y a par exemple
l’ambition, la nécessiter de travailler ou d’avoir un emploi, d’assurer un revenu,… .Et si l’on
veut savoir si on a fait le bon choix, il faut avoir un profit et ce profit représente assez souvent
une preuve de succès et de bonnes décisions.
1.2.2) Les Typologies d’entrepreneurs
Nous présentons quatre typologies d’entrepreneurs les plus courantes dans les études
qui comporté sur le phénomène entrepreneurial dans le tableau qui suit :

Tableau N°2 : Typologies d’entrepreneurs

Typologie
Auteurs/ Situations d’entrepreneur Caractéristiques
L’artisan Crée son propre entreprise sans grande expérience en
gestion, possède une compétence technicienne, se
Norman Smith (1960) localise dans des activités peu innovantes.
Selon les conditions de Agée et expérimenté notamment en gestion (cadre ou
création ingénieur), son projet est lié à une opportunité
L’opportuniste d’innovation, son capital personnel lui sert d’appuis
solides.
S’intéresse aux conditions de fabrication du produit,
Le technicien met en valeur ses compétences professionnelles, savoir-
Selon le profil faire, son métier.
du dirigeant Se concentre sur le problème de gestion des ressources
(diplômés en gestion, cadre administratif), s’intéresse à
Le manager la réduction des couts, à l’économie des moyens, et aux
investissements hors production.
Innovateur pur, cherche en permanence des innovations
(procédé/produit) qu’il développe lui-même mais il
n’est pas sur de leur rentabilité. Il n’est pas intéressé

20
Prospecteur par le devenir de l’entreprise, peut créer l’entreprise
puis la revendre (exemple : biotechnologie) pour des
fins de fabrication et de commercialisation.
Cherche des innovations (de produit/procédé) et les
exploite lui- même, une pression est exercé sur lui par
Miles et snow Selon les Innovateur les donneurs d’ordre ou distributeurs, possède une
conditions d’innovation veille technologique et concurrentielle très forte et
possède un budget de R&D qui peut être très élevé.
Imite, suit de façon proactive et délibérée les
innovations sur le marché, améliore les innovations (de
Suiveur l’innovateur) en baissant les coûts des produits
(entreprises japonaises, par exemple).
Adopte une stratégie émergente et réactive, adopte une
attitude opportuniste et passive, son attitude est très
payante lorsque les clients sont fidèles à l’entreprise ou
Réacteur à son patron qu’aux produits,
attendent les modifications de procédés ou de produit
pour réagir.
Cherche à accumuler du patrimoine des actifs, accorde
priorité à la pérennité de son affaire, souhaite préserver
l’indépendance patrimoniale, refuse l’association et les
PIC emprunts extérieurs, croissance acceptée sans mettre en
Selon la logique d’action (Pérennité, cause la pérennité et l’indépendance patrimoniales
indépendance et (affaires familiales), il préfère les investissements
croissance) matériels, méfiant à l’égard de l’externalisation
d’activités et les investissements immatériels, ils
privilégient une logique d’accumulation au détriment
d’une rentabilité apparente.
Valorisation des capitaux, rentabilité à court terme
élevée, valeur de cession de l’affaire, privilégie les
CAP activités de croissance forte et risquée, cherche
(Croissance, l’autonomie de décision, ne se préoccupe pas des
autonomie et problèmes d’indépendances du capital ni par la
pérennité) pérennité de son affaire, accorde la priorité aux
investissements immatériels, la
tendance à l’externalisation des activités, préfère les
structures légères et adaptives.

Source : Etabli à partir de JULIEN Pierre-André et MARCHESNAY Michel « Entrepreneuriat


». Ed ECONOMICA, 1996.P 55.
La petite et moyenne entreprise (PME)

Les PME représentent la quasi-totalité des entreprises, elles opèrent dans plusieurs
sphères de l’économie, on les retrouve dans tous les secteurs : l’agriculture, la haute technologie,
le commerce de détail et un nombre croissant des services.
Avant de définir les PME il faut avoir d’abord c’est quoi l’entreprise. Selon le
dictionnaire des sciences économiques l’entreprise est définie comme suite : « est une unité
économique dotée d’une autonomie juridique qui combine des facteurs de production (capital et
travail) pour produire des biens économiques ou des services destinés à être vendus sur un
marché »13
Avant de définir les PME il faut avoir d’abord c’est quoi l’entreprise. Selon le
dictionnaire des sciences économiques l’entreprise est définie comme suite : « est une unité

21
économique dotée d’une autonomie juridique qui combine des facteurs de production (capital et
travail) pour produire des biens économiques ou des services destinés à être vendus sur un
marché »13
Diversité de la définition des PME
La PME pose un problème au nivaux de sa définition, car elle ne possède pas la même
identité. Elle change de critères d’un pôle à un autre et d’une économie à une autre. Les PME
sont des entités dont la définition est déterminée selon certain critère tels que la taille(le nombre
d’employés), le bilan annuel et le chiffre d’affaires.
Selon O. Torrès, « Les PME sont considérées comme des entreprises aux multiples vertus :
adaptabilité, flexibilité, créativité, ambiance de travail conviviale… »14
Plusieurs auteurs proposent différentes définitions de la PME. Selon WEBER (1988) « les
entreprises diffèrent par la taille, le métier, la nature du capital (personnel, familial, étranger,…),
mais aussi par le degré d’autonomie (société indépendante, filiale, sous, traitante), le rapport à
l’économie mondiale (secteur protégé, en expansion ou en déclin,…) à l’origine sociale de son
chef, son capital culturel et relationnel, son identité patronale »15.
Deux types de critères combinés définissent la PME. Les critères quantitatifs et les
critères qualitatifs. Les critères quantitatifs désignent l’effectif des employés dans une entreprise
ainsi que le chiffre d’affaire, les critères qualitatifs à leur tour désignent la responsabilité
personnelle du dirigeant par exemple. Mais la pratique a plus tendance à se baser sur les critères
quantitatifs.
L’approche qualitative :

TORRES s’est inspiré de l’analyse de MAHE pour développer trois caractéristiques basées sur le
sigle de PME :
-le « P » qui selon TORRES représente « l’effet papillon ». C’est-à-dire qu’un simple
mouvement, une petite erreur ou problème mineur peut induire des conséquences majeures. Un
problème comme par exemple l’arrivée d’un nouveau concurrent ou encore refus d’un prêt
bancaire.
-le « M » correspondant à « l’effet de microsome » traduit le résonnement du dirigeant.

TORRES s’est inspiré de l’analyse de MAHE pour développer trois caractéristiques basées sur le
sigle de PME :
-le « P » qui selon TORRES représente « l’effet papillon ». C’est-à-dire qu’un simple
mouvement, une petite erreur ou problème mineur peut induire des conséquences majeures. Un
problème comme par exemple l’arrivée d’un nouveau concurrent ou encore refus d’un prêt
bancaire.
-le « M » correspondant à « l’effet de microsome » traduit le résonnement du dirigeant.

-puis le « E » pour « l’effet Egotrophie », le dirigeant est l’élément central de l’organisation en


matière de prise de décisions.

11
JULIEN Pierre-André et MARCHESNAY Michel. « L’Entrepreneuriat ». ECONOMICA, Paris, 1996. p. 52.
12
Idem. P.52.

22
L’approche quantitative :

La définition de la PME diffère selon les pays, les auteurs et les secteurs d’activité. Aux
Etats-Unis par exemple, une entreprise de 500 salariés est encore considérée comme une PME.
En Belgique, le seuil est fixé à 200 et seulement à cent en Suisse, exprimé par Torres. De ce fait,
la comparaison internationale est vraiment difficile. Par cette approche, des frontières sont
établies entre les petites, moyennes et grandes entreprises en fonction de leur taille. Les critères
principalement utilisés sont l’effectif d’employés et le chiffre d’affaires, ces critères sont
partagés mais aucune définition standard n’est prévue. L’observatoire européen définit la PME
comme une entreprise de 499 travailleurs. Au niveau de ces PME, il distingue trois catégories
d’entreprises, nous retrouvons alors les TPE, les PE (petites entreprises) et les (ME) moyennes
entreprises, leur taille est distinguée ainsi :

TPE de 0 à 9 travailleurs,

PE de 10 à 99 travailleurs,

Et les ME de 100 à 499 travailleurs.

Les PME représente un groupe très hétérogène, « la classification selon leur taille ne
reprend pas exactement les recommandations édictés par l’OCDE en 1992. Nous avons
notamment été amenés à procéder à trois subdivisions supplémentaires :
-les TPE (1-9 salarié et 10-19 salariés) ;
-les PME (20-49 salariés, 50-99 salariés, 100-250 salariés et 251-499 salariés) ; la classe 100-
499 salariés a été séparé en deux catégories. Ce choix résulte de la législation européenne, qui
exclut les entreprises de plus de 250 salariés de procédures telles que les aides aux
investissements matériels»16.
Conformément à la recommandation du 6 mai 2003 de l’Union européenne et à des fins de
simplification, les différentes tailles des entreprises sont présentées comme suit :
TPE « 1 à 19 salariés » avec un chiffre d’affaire de 2 millions d’euros, et parfois de 1 à 9 salariés
qualifié de micro-entreprises
Petites entreprises «20 à 49 salariés » le montant du chiffre d’affaires et le total du bilan
seront à 10 millions d’euro ;
-Moyennes entreprises « 50 à 249 salariés » avec un chiffre d’affaire de 50 millions d’euros et un
total du bilan de 43 millions d’euros.
Cependant, elle n’a été appliquée qu’à partir du 1 janvier 2005 dans le but de permettre une
meilleure transition. L’Institut National des Statistiques et des Etudes Economiques, L’INSEE
(Français) maintient la taille maximale d’une entreprise à 499 travailleurs

11 JULIEN Pierre-André et MARCHESNAY Michel. « L’Entrepreneuriat ». ECONOMICA,


Paris, 1996. p. 52.
12 Idem. P.52.

23
Caractéristiques de la PME17 :

Les PME possèdent des caractéristiques hétérogènes qui varient en fonction des atouts
qui leur confèrent des avantages ou des faiblesses qui entravent leur développement.
Nous pouvons résumer ces atouts en trois éléments essentiels à savoir les différentes
contradictions :
 La rapidité de la prise de décision ou la PME affiche une grande souplesse lui permettant
d’avoir une certaine vitesse de réactivité aux événements imprévisibles qui la secoueraient ;
 La fluidité de la circulation de l’information favorisée par le nombre réduit des employés
de la PME, ce qui rend la communication entre ses dirigeants très fluide, augmentant ainsi les
potentialités de concertation et de réactivité ;
 La concentration de l’effort du fait que la PME ne détient qu’un marché ou un segment de
marché qu’elle maitrise parfaitement, ce qui lui donne en permanence une vision nette de son
évolution et lui permet de réaliser la meilleure adéquation produit/marché.
.Par contre, les faiblesses qui pénalisent leur développement se résument comme suit :
 L’autonomie qui demeure pour un grand nombre des PME très relative, du fait de leur
orientation vers la sous-traitance pour les grands groupes ;
 La fragilité de la structure financière ou la majorité des bilans des PME est caractérisée par
le prix élevé du court terme ;
 Le manque de notoriété car les PME sont en général peu connues, aussi bien du public que
des éventuels partenaires de l’entreprise (fournisseurs, clients, administrateurs, banques), ce qui
engendre un manque de confiance de ces derniers à son égard.
 La difficulté de se procurer des ressources financières et humaines à cause de sa faible
capitalisation et son manque de notoriété, au même titre que le recrutement des compétences
professionnelles qui préfèrent vendre leurs services aux grands groupes pour diverses raisons,
notamment le salaire et le choix de carrière.

13 ANAIN Beiton, A .Cazorla, C, Dollo, A-Mary Drai. « Le dictionnaire des sciences


économiques »2e éd, ARMAND COLIN. Paris ,2007 .P.181.
14 OLIVIER TORRES : « LES PME ». Ed. Flammrion. 1999. p 13.
15OLIVIER Colot « La transmission des PME familiales non cotées : approche de la
transmission en Wallonie et impact sur la performance des entreprises ». 2007. p. 19.

24
Section 2 : Les approches théoriques du phénomène entrepreneuriat

L’étude de l’entrepreneuriat n’a pas été l’apanage d’une catégorie de chercheurs ce


qui explique sûrement le côté multidimensionnel de la notion. Selon Fayolle (2004), trois
questions génériques proposées par Steveson et Jarillo (1990) peuvent résumer une partie
importante de l’activité de recherche en entrepreneuriat :
« What happens when entrepreneurs act? » Cette question s’intéresse aux apports de l’activité
entrepreneuriale sur l’environnement économique et social.
« Why do entrepreneurs act ? » Cette question a donné naissance à plusieurs recherches
réalisées par des sociologues et des spécialistes en science comportementale qui ont fait des
observations sur l’entrepreneur et ses caractéristiques.

« How do entrepreneurs act ? » le « comment » a poussé les chercheurs en gestion et stratégie à


s’intéresser sur ce que fait l’entrepreneur et non pas ce qu’il est. De par là, Gartner s’est posé le
« qui », ainsi pour y remédier au problème, la question posée est « Who is an entrepreneur 18?
A. Fayolle identifie trois problématiques génériques qui s’expriment dans le champ de
l’entrepreneuriat19 :
L’entrepreneuriat en tant qu’objet de recherche qui revient à s’intéresser à des
comportements individuels et/ou organisationnels, au couple individu/projet…
L’historique des approches fondamentales apporte un éclairage intéressant pour appréhender le
caractère multidimensionnel du concept.

L’entrepreneuriat en tant que domaine d’enseignement qui est plus focalisé sur des
connaissances spécifiques et des connaissances utiles pour entreprendre (business plan,
lancement des activités, management, stratégie de développement de la jeune entreprise…).

L’entrepreneuriat en tant que phénomène économique et social s’intéresse à des effets, à


des résultats de l’acte d’entreprendre : la création d’entreprises et d’emplois, l’innovation, le
renouvellement des entreprises, la réinsertion, les changements d’état d’esprit.
Plusieurs approches aux perspectives théoriques et méthodologiques différentes peuvent ainsi
être mentionnées :
L’approche fonctionnelle des économistes :
Les bases historiques de l’entrepreneuriat appartiennent aux sciences économiques. Le
concept d’entrepreneuriat apparait dans la littérature économique à travers les écrits de:

Richard .Cantillon, qui a décrit la fonction de l’entrepreneur et son importance dans le


développement économique. Il souligne dans son analyse du phénomène entrepreneurial, le
rôle de l’incertitude et du risques, puisque selon lui : « l’entrepreneur et agent de direction de la
production et de commerce qui supporte seul les risques liés au contraintes du marche et aux
fluctuations des prix. L’entrepreneur Cantillon effectue des achats à des prix certains pour se
procurer toutes les ressources nécessaires a sa production.ses ventes et ses recettes sont, par
contre, aléatoire, ce qui rend incertain l’espérance de profit »20

18 FAYOLLE A., « Introduction à l’entrepreneuriat », Paris : Dunod, 2005.p.10.


19Ibid. p. 13.

25
Jean-Baptiste Say, est le deuxième économiste à s’être intéressé aux activités de
l’entrepreneur, dont il dit « l’entrepreneur est avant tout un preneur de risques qui investit son
propre argent et coordonne des ressources qu’il se procure pour produire des biens. Il crée et
développe des activités économiques pour son propre compte 21 .
Ensuite la vision de Schumpeter (1935), véritable père du champ de l’entrepreneuriat.
Avec la publication de sa Théorie de l’évolution économique, Schumpeter fait de
l’entrepreneur une figure centrale du développement économique. Il est un agent du
changement qui prend des risques pour innover, notamment en réalisant de nouvelles
combinaisons productives. Fillon, basée essentiellement sur l’innovation émergea. Pour lui,
« L’essence de l’entrepreneuriat se situe dans la perception et l’exploitation de nouvelle
opportunités dans le domaine de l’entreprise… cela a toujours à faire avec l’apport d’un usage
différent de ressources nationales qui sont soustraites de leur utilisation naturelle et sujettes à de
nouvelles combinaisons »22
Donc on peut conclure que l’importance économique de l’entrepreneuriat réside dans le fait qu’il offre
des opportunités à saisir en vue de la réalisation d’un profit, mais comporte également un risque à
supporter.
L’approche centrée sur les individus :
Cette approche vise à produire des connaissances sur les caractéristiques
psychologiques des entrepreneurs comme leurs traits de personnalité leurs motivations, leurs
comportements mais également leurs origines et leurs trajectoires sociales. Weber a ainsi mis
en évidence l’importance du système de valeurs et leur rôle dans la légitimation et
l’encouragement aux activités entrepreneuriales, cette approche à identifie une ou plusieurs
caractéristiques.

McClelland a expliqué que « l’entrepreneur se caractérise par un besoin


d’accomplissement élevé ; il préfère être responsable de la solution des problèmes, établir ses
propres objectifs et les atteindre par leur seul effort .ils ont également tendance à prendre des
risques modérés en fonction de leur habilités… »23.
Plusieurs typologies d’entrepreneur sont proposées, sur la base des caractéristiques
psychologiques, sans pouvoir distinguer un profil type d’entrepreneur .en ce sens, nous pensons
que tout individu est le produit de son milieu d’appartenance ; les entrepreneurs sont influencés
par leur environnement proche et reflètent d’une certaine façon, les caractéristiques du temps et
du lieu où ils évoluent.
Stevenson et Jarillo (1990), estiment qu’il est difficile de modéliser et d’expliquer un
comportement complexe (l’entrepreneuriat) en s’appuyant sur quelques trais psychologique ou
sociologiques. Ce constat se trouve de plus en plus partagé, ce qui a conduit les chercheurs à
l’étude des processus entrepreneuriaux.
L’approche basée sur les processus :
Ces approches ont proposé aux chercheurs de s’intéresser à ce que font les
entrepreneurs et non pas à ce qu’ils sont. Ainsi les chercheurs sont orientés vers la question
comment les nouvelles entreprises sont elles fondées ? , comment les entrepreneurs agissent ?
Six comportements décrivent l’activité entrepreneuriale ont été identifiés par Gartner en 1985:
-« L’entrepreneur localise une opportunité d’affaire ;

Idem. p10.
22
23
E-M. Hernandez, « Le processus entrepreneurial, vers un modèle stratégique d’entrepreneuriat », Paris,
L’Harmattan, 1999, p256

26
L’entrepreneur accumule des ressources ;

L’entrepreneur fait marchander des produits et des services ;

L’entrepreneur produit des produits ;

L’entrepreneur construit une organisation ;

L’entrepreneur répond aux exigences du gouvernement et de la société »24.

Le processus entrepreneurial peut être défini de la façon suivante : « Le processus


entrepreneurial englobe toutes les fonction, activités et action associés avec la perception d’une
opportunité et la création d’une organisation »25
Après ces approches, il y’a eu la théorie de la contingence26 et la théorie processuelle27. Ce
phénomène qu’est l’entrepreneuriat est très complexe et nous renvoie à des situations tellement
hétérogènes qu’il n’est pas possible de nous arrêter sur une des définitions présentées mais on peut
l’expliquer à travers ces trois conceptions :
La conception d’émergence organisationnelle :
L’émergence organisationnelle, qu’on peut qualifier de naissance de nouvelles organisations
permettant aux individus de créer de nouvelles entités, est un concept souligné

La conception d’opportunité entrepreneuriale :


Dans cette conception, l’entrepreneuriat est lié aux opportunités qui se retrouvent dans
la nature. L’entrepreneur dans ce cas, découvre les opportunités, se les approprie et les
transforme et réalité économiques. Comme à la première conception, cette approche présente
son intérêt sur l’émergence mais cette fois-ci sur l’émergence d’une nouvelle activité qui n’est
pas nécessairement liée à l’émergence d’une nouvelle organisation. L’activité est constituée
d’un ensemble d’idées entrepreneuriales, elle peut être considérée nouvelle si elle présente une
nouvelle combinaison d’idées existantes ou encore si elle créée une nouvelle idée qu’elle
combine avec les idées préexistantes.
Mais Fayolle n’est pas d’accord sur le fait que l’opportunité entrepreneuriale est le
point de départ. Il pense plutôt à sa construction au cours du processus de création de l’activité.

La conception de Bruyat (1993)

Pour Bruyat, « l’objet scientifique étudié dans le champ de l’entrepreneuriat est la


dialogique individu/création de valeur »28. Cette dialogique peut être définie comme suit:
« l’individu est une condition nécessaire pour la création de valeur, il en détermine les
modalités de production, l’ampleur…il en est l’acteur principal. Le support de la création de
valeur, une entreprise par exemple, est la « chose » de l’individu, nous avons :

INDIVIDU CREATION DE VALEUR

La création de valeur, par l’intermédiaire de son support, investit l’individu qui se


définit, pour une large part, par rapport à lui. Elle occupe une place prépondérante dans sa vie
(son activité, ses buts, ses moyens, son statut social,…), elle est susceptible de modifier ses
caractéristiques (savoir-faire, valeurs, attitudes,…), nous avons :

27
CREATION DE VALEUR INDIVIDU »29.

Pour Bruyat, le système entrepreneurial s’inscrit dans une dynamique de changement,


où l’individu est observé à la fois comme étant l’acteur de la création de la valeur et l’objet de
la création de valeur. Ce système entrepreneur (individu/création de valeur, création de
valeur/individu) est en interaction avec son environnement « un système ouvert », il subit ses
menaces mais forte heureusement qu’il saisie les opportunités.
Les paradigmes de l’entrepreneuriat Alain Fayolle et Verstraete, résument les différentes
approches en s’appuyant sur une revue de littérature. Quatre paradigmes apparus dans cette
revue nous permettent de cerner le domaine de l’entrepreneuriat :
Paradigme de l’opportunité des affaires. Dans ce point, l’acte entrepreneurial est expliqué par
les opportunités qu’on peut rencontrer, saisir et exploiter.
Paradigme de la création d’une organisation. Dans ce paradigme, l’entrepreneuriat ne se résume
pas uniquement à la création d’entreprises mais concerne plutôt le phénomène
« d’émergence organisationnelle » au sens large.

Paradigme de l’innovation. Selon ce paradigme, l’entrepreneuriat n’existe pas sans


l’innovation.
Paradigme de la création de valeur selon Bruyat en 1993. L’entrepreneuriat dans ce
dernier est considéré comme un processus dynamique de création de valeur nouvelle mais sans
innovation nécessaire.
Bygrave et Hofer (1991) considèrent l’entrepreneur comme celui qui développe des
opportunités et crée une organisation pour les exploiter. Ils nous donnent la représentation,
schématisée dans la figure n°1, de l’évolution de la recherche sur l’entrepreneuriat.

Définition traditionnelle de l’entrepreneuriat

Les caractéristiques Les caractéristiques


et les fonctions de du processus
l’entrepreneur entrepreneurial

Définition nouvelle de l’entrepreneuriat

Figure n°1 : Définition de l’entrepreneuriat selon By grave et Hofer, 1991.


Source : M. Coster, « entrepreneur et entrepreneuriat », acte de la journée cadre et entrepreneuriat : Mythes et
réalités, les cahiers du GDR.2002.P.09.

24
FAYOLLE Alain. «Introduction à l’entrepreneuriat ». DUNOD, Paris, 2005, p. 14.
25
Idem. p 14.
26
Dans la théorie de la contingence (Il ya eu la définition de l’entrepreneur par la diversité et complexité des
organisations et des formes de l’entrepreneuriat).

28
27
Replacement du créateur comme un des acteurs illustrant l’entrepreneuriat
Ce tableau synthétise les différentes approches.

Approches Fonctionnelle Sur les Processuelle


(What) individus (How)
(Who/Way)
Echelle du 200 dernières Depuis le Depuis le
temps années (à début des début des
partir des années années 1950 années 1990
1800)
Domaine Economie Psychologie, Science de
sociologie gestion,
théories des
organisations
Objet de Fonction de Caractéristique Processus de
l’étude l’entrepreneur s personnelles, création de
traits, nouvelles
motivation des activités et de
entrepreneurs nouvelles
organisations
Hypothèse L’entrepreneur Les Les processus
de base joue/ne joue pas entrepreneurs entrepreneuria
un rôle important sont ux sont
dans la différentes des différents les
croissance non un des
économique entrepreneurs autres

Section 3 : L’entrepreneuriat, phénomène économique et sociale

Les apports de l’entrepreneuriat à l’économie et à la société concernent la création


d’entreprise, la création d’emploi, l’innovation, le développement de l’esprit d’entreprendre
dans les entreprises et les organisations et l’accompagnement de changements structurels. On
distingue trois situations d’entrepreneuriat à savoir30 :

La création d’entreprises et le renouvellement du parc :

La création d'entreprise est un concept à facettes multiples qui se révèlent dans le


temps et les entreprises nouvelles constituent un objet hétérogène, il reste néanmoins possible
de préciser l’importance du phénomène.
La création d’entreprises recouvre les situations différentes :

 La création ex-nihilo

29
Ex nihilo est une expression latine signifiant « à partir de rien ». Créer une entreprise
quand rien n’existe n’est pas une situation facile. Il faudra du temps pour arriver à implanter
son produit dans un marché, pour convaincre les utilisateurs et les chercheurs et ce, d’autant
plus que le degré d’innovation sera élevé. Par voie de conséquence, il faudra soigneusement

dimensionner les besoins financiers et obtenir les ressources suffisantes. La création ex-nihilo exige
beaucoup de travail, de rigueur et de ténacité. Par ailleurs les risques doivent être doivent être
particulièrement bien évalués

 La création par essaimage


Créer une entreprise quand on est encore salarié et avec l’aide de son entreprise est
certainement une démarche plus facile. Les grandes entreprises proposent des mesures et des
dispositifs destinés à inciter et à accompagner leurs salariés dans des créations d’entreprise. Les
projets peuvent être variés et concerner la création d’un commerce ou d’une entreprise
industrielle, mais l’accompagnement (matériel, intellectuel, commercial et financier) d’une
entreprise peut être de nature de réduire le niveau de risque de l’entrepreneur.

 Création de filiale
L’entrepreneur agit, dans ce cas, pour le compte d’une entreprise existante qui lui confie de
nature entrepreneurial. Les risques personnels sont très limités et les conditions matérielles
proposées sont celle d’un cadre ou d’un dirigeant. Cette situation peut convenir, à condition de
pouvoir et accéder, à celui qui veut entreprendre mais qui ne fait pas par peur des risques et
pour ne pas remettre en cause sa situation personnelle et familiale.

 La création par franchise


Elle met en relation un franchiseur, entreprise qui souhaite se développer en utilisant cette
modalité, et un franchisé, individu qui veut créer une entreprise en appliquant une formule. Ce
type de création consiste à imiter un fonctionnement qui existe dans un contexte géographique
donné. La création en franchise bénéficie également d’un accompagnement important, mais
payant, de la part du franchiseur. Elle peut permettre à celui qui n’a pas d’idées propres ou qui
n’a pas une capacité à innover de réaliser son objectif de création d’entreprise.

 La reprise d’entreprise
La reprise d’entreprise ou d’activité présente une différence de taille avec la création
d’entreprise. L’organisation existe, elle n’a pas à être crée. Si elle existe, il est alors possible de
s’appuyer sur des données qui la décrivent dans son présent, son histoire, sa structure et son
fonctionnement. Dans ces conditions, l’incertitude est généralement moindre et les niveaux de
risque beaucoup plus faibles. Comme pour la création d’entreprise, la reprise peut être réalisée par un
individu pour son propre compte ou par une entreprise existante.
Au moins deux cas de reprise d’entreprise peuvent être examinés :

La reprise d’entreprise ou d’activité en bonne santé:

La principale difficulté est vraisemblablement d’avoir suffisamment tôt l’information qu’une


entreprise de ce type est en vente. Ensuite il faut pouvoir disposer de ressources financières
importantes, car le prix de marché de ces entreprises peut être élevé. Il est indispensable
30
d’avoir, par ailleurs, de bonnes compétences générales et une expérience de management
réussie. Il convient, en effet, de ne pas perdre trop de temps dans l’apprentissage du métier de
chef d’entreprise;

 La reprise d’entreprise ou d’activité en difficulté:


Si les difficultés sont déclarées (entreprises en redressement judiciaire), il est
indispensable de connaître le cadre légal de reprise d’entreprise en difficulté. Avoir des
relations avec des acteurs clés dans ce milieu, apparaît comme une condition importante. Si le
prix d’acquisition de ces entreprises est sans commune mesure avec celui des entreprises en
bonne santé, il ne faut jamais perdre de vue que ces structures nécessitent généralement une
très forte recapitalisation financière. Reprendre une entreprise en difficulté nécessite
également une bonne connaissance des situations de crise. Il convient en effet, de restaurer
rapidement la confiance à tous les niveaux: personnel, clients, fournisseurs, partenaires…

L’entrepreneuriat
« L’entrepreneuriat est le processus par lequel un individu (ou un groupe d’individus),
en association avec une organisation existante, crée une nouvelle organisation ou génère le
renouvellement ou l’innovation au sein de cette organisation. » (P. Sharma et J.-J. Chrisman,
1999).Cette définition est intéressante à plus d’un titre : d’abord, elle met en évidence la
dimension individuelle du processus entrepreneuriat et souligne l’existence d’une association
entre individu et organisation. Elle inclut, parmi les finalités du processus entrepreneuriat, non
seulement la création de nouvelles activités, mais également toute innovation ou transformation
majeure de l’organisation.
Les relations entre les deux « associés » (individu ou groupe d’individus et l’organisation) aussi
asymétriques et interdépendant sont forcément complexe
L’innovation
L’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1935), avec la fonction d’innovation et l’idée de
« destruction créatrice », a donné à l’entrepreneuriat ses premières bases théoriques. D’après cet auteur,
les entrepreneurs constituent le moteur de ce processus de « destruction créatrice » en identifiant les
opportunités que les acteurs en place ne voient pas et en développant les technologies et les concepts qui
vont donner naissance à de nouvelles activités économiques.
La fonction d’innovation et donc importante et fait de l’entrepreneur un vecteur de développement
économiques. Selon DRUCKER « l’innovation est l’instrument spécifiques des entrepreneurs, le moyen
d’utiliser le changement comme une opportunité ouverte sur une affaire ou un service différent .Elle
peut être présentée comme une discipline, elle peut s’apprendre et se pratiquer. Les entrepreneurs
doivent chercher les sources d’innovation, les changements et les indices qui signalent les innovations
qui peuvent réussir. Ils doivent connaitre est appliquer les principes qui permettent à ses innovations de
réussir ».31
De ce fait Julien et Marchesnay voient que « l’innovation constitue le fondement de l’entrepreneuriat,
puisque celui-ci suppose des idées nouvelles pour offrir ou produire de nouveau biens ou services, ou
encore pour réorganises l’entreprise »32
La création d’emplois
Depuis le début des années 1970, la création d’entreprise apparaît comme une source
potentielle d’emplois et une réponse au problème du chômage. Des chiffres sont, en général,
prudemment avancés pour tenter de quantifier le nombre d’emplois générés par la création d’entreprise.

La difficulté principale réside dans la définition qui est donnée au mot « emploi » : s’agit- il d’emplois

31
directs ou d’emplois induits ? D’emplois créés ou d’emplois pérennisés ? D’emplois à temps plein ou
d’emplois à temps partiel ? Malgré tout, on peut considérer, en nous appuyant sur les travaux de
l’APCE, que la création d’entreprise contribuerait à créer annuellement, en France, environ 400.000 à
450.000 emplois, alors que la reprise d’entrepris permettrait d’en sauvegarder environ 300.000. Il
s’agit bien, ici, d’emplois créés ou sauvegardés au moment de l’acte entrepreneurial, et non pas
d’emplois pérennisés, au bout d’une période donnée (trois ou cinq ans, par exemple).

La création des entreprises est également un vecteur de réinsertion sociale. Elle permet
à des chômeurs de plus ou moins longue durée, dans certaines conditions, de retrouver un
emploi créé grâce a leur sens de l’initiative, à leur ténacité et à leur esprit d’entreprendre. Dans
ce cas la création des entreprises (T.P.E) est synonyme d’auto-emploi.

L’esprit d’entreprendre dans les entreprises et les organisations :

Des entreprises et des institutions cherchent à développer, à retrouver ou à conserver certaines


caractéristiques entrepreneuriales comme la prise d’initiatives, la prise de risques, l’orientation vers les
opportunités, la réactivité ou la flexibilité.
L’esprit d’entreprendre intéresse au plus haut point les entreprises et les institutions, en raison
des caractéristiques qu’il révèle, comme l’encouragement à l’imagination, à l’adaptabilité et à la volonté
d’accepter des risques. L’esprit d’entreprendre traduit une orientation forte vers la recherche
d’opportunités, la prise de risques et les initiatives créatrices de valeur. Il peut également signifier un
engagement plus fort des individus, et des aptitudes plus marquées à prendre des responsabilités, ou à
les exercer.

Mutations structurelles, politiques, économiques et sociales

La création d’entreprises constitue, très souvent, une modalité forte d’accompagnement des
processus de mutations structurelles et de changement de l’environnement politiques, technologiques,
social et organisationnel. Ces mutations et ces changements génèrent de l’incertitude et de l’instabilité
qui vont être à l’origine de l’apparition d’opportunités de création de nouvelles activités économiques.

Conclusion
L’entrepreneuriat en tant qu’objet de recherche et au centre de plusieurs disciplines
(économique, sociologie, psychologie…etc.) et intervient a tous les niveaux de la société et
dans divers champs sociaux. Il préoccupe aussi bien les chercheurs, les responsables politiques
que les personnes en recherche d’emplois.

L’entrepreneuriat en tant que phénomène socio-économique est lié à la dynamique


économique de la société. C’est un phénomène de progrès qui permet la création de richesses,
le développement du marché et des échanges, l’absorption du chômage et le développement de
la catégorie des entrepreneurs en tant que force motrice de la société…etc. C’est pourquoi, il
est intéressant de consacrer des travaux de recherche à la réalité de ce phénomène dans
l’économie algérienne en interrogeant le rapport dialectique qui lie l’entrepreneur à l’entreprise
ou le rapport du créateur à l’objet créé, car en fin de compte l’entrepreneur affirme son
existence par la création de son entreprise.

32
CHAPITRE II : ACCOMPAGNEMENT EN MICROFINANCE ET
DEVELOPPEMENT DE L’ENTREPRENEURIAT FEMININ AU MAROC.

Section 1 : La caractérisation de l’accompagnement et des services non financiers


en microfinance
L’accompagnement social fait partie de l’essence même de la microfinance et est
certainement l’élément le plus significatif. En effet, le crédit ne peut pas être consid comme
une solution en tant que tel en réponse aux problèmes de pauvreté sans un accompagnement
construit.

L’attribution d’un microcrédit est donc une condition nécessaire mais non suffisante
pour le succès d’une activité. Il est généralement indispensable de la compléter par un
accompagnement adapté, permettant de faire les bons choix au démarrage de l’activité et tout
au long du projet.

En fait, l’intérêt pour une IMF à intégrer un service d’accompagnement social parmi ses
objectifs est :

 le développement d'une activité génératrice de revenus, et l’amélioration du niveau de


vie des clients. Ces activités de traduisent par l’appui à la commercialisation,
l’insertion dans les projets de développement socio économiques, et les programmes
de formation.
 Fidéliser les clients et montrer une meilleure image de l’IMF en matière de RSE
 acquérir ou consolider les apprentissages lui permettant de sortir durablement de sa
fragilité, et de développer son autonomie
 Réduire le risque de non remboursement (l’accompagnement réduit le risque de non
remboursement des microcrédits en diminuant la vulnérabilité des clients et en
renforçant leurs capacités de gestion).
 L’accompagnement social permet à l’IMF de renforcer une bonne performance sociale
« En effet, une des clés du succès du microcrédit, c’est l’accompagnement ».

Pour une personne bien accompagnée, les enjeux sont donc vitaux. Si la consolidation réussit,

33
elle est en principe remise en selle durablement. Dans le cas contraire, elle connaîtra à
nouveau les difficultés voire l’exclusion. Au-delà de son but immédiat, l’accompagnement
social a donc pour finalité d’aider le bénéficiaire à construire une nouvelle dynamique de vie,
en devenant capable de s’assumer financièrement de manière autonome, y compris en cas de
nouvelle difficulté.

A l’issue d’un accompagnement réussi, la personne accompagnée est devenue plus


consciente de sa problématique et éventuellement de sa propre responsabilité dans ses
difficultés, elle a trouvé, au moins en partie, des solutions à ses difficultés, elle a acquis ou
renforcé ses compétences pour gérer ses affaires financières, elle sait demander de l’aide si
elle en a besoin, elle a acquis une plus grande autonomie dans la conduite de sa vie.
L’accompagnement social dans les IMF est au minimum une aide au remplissage de dossier
de demande, mais recouvre souvent plus de services dont principalement :

a. L’information

L’information consiste comme son nom l’indique à donner toutes informations au


client sur le secteur d’activité dans lequel il voudrait se lance et même sur la prestation de la
microfinance en général. Mais aussi rentre dans ce cadre les compagnes de sensibilisation.
b. La formation

Elle consiste à former le bénéficiaire du microcrédit sur plusieurs aspects.


o L’administratif : lui montrer comment mettre en place son activité et si
possible comment passer de l’informel au formel ;
o Les formation-métier : qui consistent à lui permettre de se perfectionner
dans ce qu’il fait et de se professionnaliser ;
o Les formations-techniques : il s’agit ici de former le client sur les
techniques de vente, la gestion financière activité, la tenue de la
comptabilité, la gestion du prêt, la communication…
c. Le conseil

Il est question de proposer au client des choix dans différents domaines. Par exemple lui
proposer les secteurs d’activités qui sont les plus porteurs, ou encore le conseiller sur son mode de
gestion de ses stocks etc.

34
d. L’appui à la commercialisation

Ce programme concerne l’appui et l’accompagnement des micro-entrepreneurs dans la


commercialisation de leurs produits. Ce dernier consiste à : Organiser ou participer à des
manifestations visant à offrir une plateforme commerciale pour les bénéficiaires et les mettre
en interaction avec d’autres partenaires opérant dans le même secteur tel que le Centre
Mohamed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire (CMS)…
L’accompagnement social constitue une caractéristique intrinsèque du microcrédit, cette
spécificité illustrant les finalités d’un microcrédit, permettre l’accès au crédit des personnes
non bancables et l’octroi de prêts pour le développement des activités génératrices de revenus,
par rapport à un prêt traditionnel. En fait, le degré d’accompagnement peut varier en fonction
de la situation du bénéficiaire. Le but du suivi, dans le cadre du microcrédit, est de faciliter la
création de l’entreprise, d’améliorer sa pérennité et de et de faciliter son développement, dans
la perspective de créer des emplois durables en apportant un soutien technique et expérimenté
aux bénéficiaires au cours des premières années de la vie de leur activités.

Section 2 : L’entrepreneuriat féminin au Maroc


L’émergence et la croissance de l’entrepreneuriat féminin, est une tendance globale à
travers le monde. Or, la femme joue un rôle non négligeable dans la société, en tant
qu’opératrice incontournable dans la lutte contre la pauvreté. Dans ce sens, des recherches
affirment que partout dans le monde, les femmes sont plus ambitieuses que les hommes à
entreprendre dans les petites affaires nécessitant un travail individuel.
Au Maroc, étant un pays en voie de développement, les données sectorielles
régionales et nationales, ne sont toujours pas stabilisées en matière de recensement de
l’entrepreneuriat féminin, vu la non prise en considération dans certaines études du secteur
informel, ce qui fausse la réalité socio-économique du pays, mais toutes les études converge
que, la part de l’entrepreneuriat des femmes au Maroc, demeure assez bas malgré tous les
efforts consentis. En effet, la part30 des femmes entrepreneures est de l’ordre de 22%, mais ce
pourcentage semble croître et elles représentent 43% des dirigeants d’entreprises naissantes,
c’est-à-dire en phase de démarrage.

30
C.MINIALAI « femmes entrepreneurs au Maroc : une situation contrastée », ECONOMICA mieux comprendre
pour mieux décider, dernier rapport du GEM (Global Entrepreneurship Monitor) sur la région Moyen-Orient et

35
Afrique du Nord.

36
Le Maroc, en combinant les données individuelles et les données institutionnelles,
selon une étude de l’Index, se classe au 13 ème rang31 des 17 pays32 avec un score global de 38%
(à comparer aux 76% des USA, aux 56% de la France ou aux 41% de la Chine). Mais au-delà
de ce classement, cette première étude met en évidence, certaines caractéristiques particulières
de l’entrepreneuriat féminin au Maroc. Ainsi, les femmes qui créent leurs entreprises, sont en
moyennes moins éduquées que l’ensemble de la population, et beaucoup d’entre elles restent
dans le secteur informel. De plus, lorsque la création d’entreprise, fait suite à une première
expérience professionnelle, les femmes marocaines sont en difficulté puisqu’elles ne sont que
13% à occuper des postes de management.
Contrairement à ce qu’on peut remarquer dans les pays de l’Afrique subsaharienne,
les femmes entrepreneures sont peu nombreuses au Maroc. Seulement 10% 33des
créateurs d’entreprises sont des femmes, mais cette proportion masque la réalité de la
dynamique entrepreneuriale féminine, principalement à cause du poids de l'informel.

La définition de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, dépend grandement de la


reconnaissance des secteurs et activités économiques dans lesquels les femmes s’investissent.

Certains ne considèrent que les entreprises du secteur formel, ce qui limite


considérablement le nombre des femmes qui peuvent être considérées comme
entrepreneures puisqu'une grande majorité d’entre elles sont présentes dans le secteur
informel et réalisent des activités à domicile.

Actuellement, l’encouragement de l’entreprise féminine au Maroc s’inscrit dans le


cadre d’une approche de promotion et d’amélioration de la situation de la femme dans les
différents domaines de la vie active.
Cet encouragement commence à avoir ses fruits, puisqu’on constate une évolution
remarquable de l’entrepreneuriat des femmes qui apparaît au niveau de leur contribution au
développement économique.

31
Le Global Entrepreneurship Developement Index (GEDI) : résultats d’une étude axée sur le genre 2013.
32
Les 17 pays sélectionnés pour cette étude sont : Australie, Brésil, Chine, Egypte, France, Allemagne, Inde,
Japon, Malaysie, Maroc, Russie, Afrique du Sud, Turquie, Ouganda, Royaume-Uni et le Etats-unis.
33
Selon l'enquête réalisée par l'AFEM en 2006 avec l'assistance financière de la commission européenne et
l'appui de CGEM. Taille de l'échantillon: 579 femmes chefs d'entreprises (77 membres de l'AFEM et 502 non

37
membres).
Le stimulus primordial de cette évolution de l’état d’esprit est l’avènement de la
nouvelle Moudawana (code de la famille) qui a contribué à la vulgarisation d’une nouvelle
culture fondée sur les principes de l’égalité effective entre la femme et l’homme.

La femme entrepreneur marocaine34 est soit un travailleur-indépendant ou un employeur :

 Le travailleur indépendant : il travaille au sein de sa propre entreprise sans salarié, le


taux de féminisation de cette catégorie atteint 15,3% de la population féminine active.
 L’employeur : il dispose d’au moins un salarié, le taux de la féminisation de cette
catégorie n’est que de 4,2% du total des employeurs dans le milieu urbain.

La grande majorité de cette catégorie exerce dans le secteur artisanal, suivi de l’industrie et de
l’agriculture.

1. Le profil socio-économique des femmes entrepreneures

Selon l’étude réalisée par l’AFEM 35


plusieurs critères peuvent être pris en compte pour
caractériser le profil socio démographie des femmes chefs d’entreprises au Maroc: l’âge, la
formation, la situation familiale et l’expérience.
- Age

Au niveau du premier critère, l’âge moyen des femmes entrepreneures au Maroc se situe entre
35 et 44 ans. C’est l’âge de maturité en matière d’entreprendre qui suscite la décision
d’entreprendre étant donné que les capacités et les expériences sont accumulées par les
femmes.
C’est un âge de maturité qui est susceptible de permettre aux femmes de gérer efficacement
leurs affaires3
- Formation

34
Ahmed CHERGAOUI (2008, p.6), l'entrepreneuriat féminin au Maroc, SlideShare
35
AFEM, 2005, "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport
36
Mohammed BOUSSETTA (2011,p.17)Entrepreneuriat Féminin au Maroc: Environnement et contribution au

38
développement économique et social" rapport de Juillet, site www.trustafrica.org/icbe.

Quant à la formation 37
, les études montrent que la femme entrepreneure, dispose
généralement d’un niveau d’instruction supérieure à celui de la moyenne nationale. Cette
variable est essentielle en matière d’acquisition d’outils de gestion et d’aide à la décision :
comptabilité, fiscalité, techniques de vente, marketing. Au Maroc, les femmes entrepreneures
ont dans leur grande majorité un niveau d’instruction élevé. Les deux tiers d’entre elles
disposent d’une formation universitaire, c'est-àdire d’au moins bac + 4. Celles qui ont même
un bac plus quatre et plus sont assez importantes. Ce niveau de formation est essentiel et
fortement utile pour les femmes dans leur vie professionnelle puisqu’il leur permet d’une part,
d’acquérir des bases solides dans le domaine des techniques de gestion des entreprises et
d’autre part, de combler leurs lacunes et insuffisances spécifiques tout en constituant une
certaine assurance pour investir dans le monde des affaires. Il faut souligner que les femmes
entrepreneures non ou peu instruites, ne gèrent que des micros et petites entreprises à domicile
essentiellement dans des activités comme le commerce et l’artisanat.

- La situation familiale38

Concernant la situation familiale, plusieurs auteurs estiment que le lien familial joue
un rôle important puisqu’un grand pourcentage de femmes entrepreneures descendent d’un
père ou d’un mari lui-même entrepreneur. Provenir d’une famille d’entrepreneurs renforce
certainement le désir et le goût d’entreprendre tout en assurant la continuité d’une tradition
qui est souvent ancestrale. Ainsi, un parent ou un mari entrepreneur exerce une certaine
influence sur le choix de création d’entreprise pour la fille et /ou la femme. Cette situation
familiale favorable et particulière, ne signifie pas pour autant l’inexistence de femmes qui
créent et/ou gèrent leurs entreprises et qui ne bénéficient pas d’un entourage entrepreneurial.
Le statut matrimonial et son influence sur l’activité entrepreneuriale de la femme,
sont aussi importants .Il est considéré tantôt comme un frein, tantôt comme un stimulateur.
Dans l’enquête d’Hernandez39 par exemple, les femmes mariées représentent 52% et les
femmes divorcées ou veuves 48%. Au Maroc, les femmes entrepreneures mariées sont encore

37
A.CORNET (2004,p48), Entreprendre au féminin : une réalité multiple et des attentes différenciées”, Revue
Française de Gestion N° 151, Juillet-Aout.
38
AFEM (20050), "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport

39
39
D.BONET FERNANDEZ (2014, p. 4), Entreprendre en France? Les motivations des femmes,
http://www.ipag.fr/fr/accueil/la recherche/publications-WP.html

40
prédominantes avec 71%. Elles ont des enfants à charge majoritairement de bas âge pour 77%
d’entre elles. Des raisons socioculturelles sont à l’origine de cette caractéristique à savoir
notamment leur jeune âge, leur mariage précoce. Dans les traditions nationales, la femme doit
assurer d’abord ses obligations familiales.

- Expérience

Enfin, sur le plan de l’expérience, les femmes entrepreneures se caractérisent par


certaines spécificités telles que le caractère fondamentalement administratif de leur
expérience, la prédominance des aspects liés au service dans lesquelles elles exercent comme
le secrétariat, la formation, les services. Elles sont généralement peu nombreuses dans des
domaines comme l’industrie, la finance.

Dans ce domaine également, on peut noter que la littérature (Hisrich et Brush 1994)
montre que les femmes ont beaucoup moins d’expérience que les hommes dans l’activité
choisie.

Au Maroc, les deux tiers des femmes entrepreneures ont exercé une activité
professionnelle et ont en déjà une certaine expérience dans un poste d’encadrement et de
direction dans le secteur privé.

On peut même dire qu’une grande continuité existe entre cette ancienne expérience
et l’entreprise créée ou gérée. Ainsi, souvent il ne s’agit pas d’une véritable rupture dans la
trajectoire professionnelle des femmes. Bien au contraire, cette continuité joue un rôle
important dans la réussite et la croissance de leur entreprise.

2. Les caractéristiques des entreprises créées et/ou dirigées par les femmes au
Maroc
- Taille

Les entreprises créées et ou gérées par les femmes au Maroc sont dans leur majorité de petite taille,
du type TPE (Très Petites Entreprises) ou des PME40 (Salmane, 2011). Les deux tiers d’entre elles emploient
moins de 20 salariés, avec un peu moins de la moitié des effectifs employés de sexe féminin. Ainsi on est
majoritairement devant le cas de la TPE et PME, ce qui correspond à la réalité économique marocaine touchée

41
de plus de 90% de PME. La plupart de ces entreprises sont relativement jeunes, la moitié de
celle-ci a moins de 5 ans.

- Les formes juridiques

Juridiquement, la constitution de société est beaucoup plus rare chez les femmes ;
elles préfèrent demeurer propriétaire unique, contrairement aux hommes. Elles optent plus
souvent pour le statut indépendant (personne physique) que pour la constitution en société
(personne morale)41 . Au Maroc, les entreprises dirigées par des femmes sont le plus souvent
des SARL (57%) ou des entreprises individuelles (22%). Elles sont plus rarement des sociétés
anonymes (16%).

Cette forte proportion d’entreprises individuelles est justifiée par sa simplicité et son
adéquation aux PME ainsi que la souplesse de son statut et du capital social qui reste moins
élevé avec des facilités en termes de blocage à la création.

- Le secteur d’activité

La littérature considère aussi que les femmes créent et/ou gèrent souvent les
entreprises liées aux services tels que le commerce, les relations juridiques et les services
éducatifs et le conseil. Au Maroc, également les entreprises féminines sont concentrées dans
le secteur des services avec 37%, le commerce et la distribution avec 31% et l’industrie et
notamment le textile & l’agro-industrie avec 21%42. Ainsi l’entrepreneuriat féminin est de
moins en moins limité aux secteurs classiques comme le commerce ou l’artisanat même si le
tiers des femmes exercent toujours leur activité à domicile en milieu urbain contre presque les
deux tiers en

40
N.SALMAN (2011), L'entrepreneuriat féminin au Maroc, Communication au 7èmes Rencontres
Internationales, Corte, France du 29 au 30 septembre.
41
A.CORNET et CONSTANTINDS (2004), Entreprendre au féminin: une réalité multiple et des attentes
différenciées", Revue française de Gestion N°151, Juillet-Aout.
42
AFEM, 2005, "Etude sur l'entrepreneuriat féminin", Rapport

42
milieu rural. Une grande partie des femmes soit à titre individuel ou collectif et ce dans le
secteur informel (cas des associations microcrédits).

- L’étendue de l’activité

En terme de l’interaction de leurs entreprises avec les marchés extérieurs, les femmes
prennent aussi le risque de rechercher de nouveaux consommateurs, et ce en se basant sur des
campagnes publicitaires, qui peuvent à leurs avis, apporter un succès réel mais aussi de
nouveaux investisseurs, sans pour autant demander des investissements en communication
très lourds que la structure ne peut pas supporter43.

Les entreprises féminines privilégient le marché local (31%) et national (44%) et


seul 21% font de l’export. L’essentiel de cette dernière catégorie d’entreprises est de grande
taille. Cette caractéristique n’est pas d’ailleurs spécifique aux entreprises créées et/ou dirigées
par des femmes.

- Les motivations des femmes entrepreneurs

L'entrepreneuriat féminin se base, sur la motivation qui alimente son esprit et qui lui permet
de réussir son projet.

Diverses raisons sont avancées pour expliquer l’engagement entrepreneurial des


femmes. Il s’agit entre autres du désir d’indépendance qui se manifeste particulièrement chez
les femmes qui étaient salariées auparavant. Parfois, certaines ont quitté de manière volontaire
leur emploi pour se lancer dans les affaires. Dans ce cas, l’entrepreneuriat est en quelque sorte
une deuxième carrière dans la trajectoire des femmes entrepreneures.
Le motif d’autonomie vis-à-vis du mari ou même de la famille, est également avancé comme
importante motivation dans la perspective d’entreprendre.
De même, la volonté de survie constitue aussi un objectif essentiel dans ce domaine
essentiellement pour les femmes qui ont abandonné l’école de manière précoce ou en cas de

43
A. CHIRCOVA. (2001), Women as a Company Head, Problems of Economic Transition, Vol.43, N°9, January,
et p.19.

43
difficultés imprévues : veuvage, divorce. Cet entrepreneuriat de survie, est extrêmement
important dans les pays en développement dans lesquels la protection sociale n’existe pas
pour une grande partie de la population féminine.

Au Maroc, les motivations qui lancent dans la création de ces entreprises sont
multiples et assez diversifiées .Ainsi, le tiers des chefs d’entreprises enquêtées mettent en
avant tout d’abord leur volonté de réussir leur projet personnel (33,3%), ensuite, leur intérêt
pour le domaine d’activité qu’elles exercent (26,7%). Le troisième facteur par ordre
d’importance est le fait que l’opportunité de créer leur propre entreprise s’est présentée
(20,0%) et enfin la volonté d’acquérir une certaine autonomie (10%).

La motivation de réaliser un projet chez les femmes entrepreneures, se constitue


particulièrement; de la compétence, de la maîtrise d’un savoir-faire dans un secteur d’activité
donné, vient ensuite le souci de s’affirmer sur un même pied d’égalité que l’homme et devenir
une femme d’affaires.
La maîtrise d’un savoir-faire avant la création d’entreprise s’explique par une
certaine spécificité féminine qui est: la prudence.

Dans un contexte de concurrence de plus en plus acharnée, le créateur doit être sûr de
son savoir-faire et devra préparer son projet avec le maximum d’atouts de son côté. Crée une
entreprise, c’est-à-dire investir, c’est prendre le goût du risque, pour répondre aux besoins
matériels. Le principal objectif de la motivation de la création de son propre projet reste
l’épanouissement personnel et le défi de réussir afin d’assurer son avenir et une bonne retraite.

L’entreprenariat féminin participe réellement au développement économique des


pays. Ce développement est dû à l’augmentation et à la prédominance de la part des activités
tertiaires dans l’économie (tertiarisation), à l’accès à l’éducation et à l’enseignement supérieur
de la femme. Face à cette poussée importante des femmes entrepreneures, notre travail portera
sur l’entrepreneuriat féminin au Maroc.
3. Les obstacles au développement de l’entrepreneuriat féminin au Maro
Selon les études présentées par l'AFEM, le Maroc encourage l’entreprenariat
féminin à créer de nouvelles ressources pour participer au développement économique de
notre pays.

44
L’association des femmes-chefs d’entreprises du Maroc (AFEM) a dévoilé que la
contribution de la femme au développement économique de notre pays, rencontre
plusieurs problèmes structurels qui bloquent l’avancement des femmes, chefs d’entreprise.
Cette réalité s'explique par les facteurs suivants:
 Les contraintes socioculturelles à l'entrepreneuriat féminin: le rôle de la femme, selon
la culture, est limité à la cellule familiale souvent associé à la reproduction.
 Le faible niveau de socialisation des filles qui limite le développement de
certaines aptitudes nécessaires à l'entrepreneuriat, tel le gout de l'innovation et le sens
de risque.

Au Maroc le choix pour la femme de développer une activité rémunératrice est


souvent dicté par la nécessité.
La conviction culturelles sur la capacité de la femme à gérer une entreprise sont
souvent à l'origine de croyances erronées qui peuvent conduire à des stéréotypes
discriminatoire de la femme.
Le nombre d’entreprises créées par les femmes a certes augmenté, mais continuent à
rencontrer des difficultés énormes qui, souvent précarisent leurs projets les plus
ambitieux ou tempèrent leurs initiatives les plus audacieuses.

Les obstacles sont de plusieurs types :

- Obstacles sociaux et culturels : comme les attitudes négatives à l’égard des femmes dans
les affaires : le fait que les femmes sont censées assumer d’autres rôles non sociaux,
les restrictions concernant le choix du secteur d’activité, le manque de soutien de la part
de la famille et le manque de mobilité.

- Obstacles liés au niveau d’instruction : les femmes ont souvent un niveau d’instruction
relativement inférieur à celui des hommes, elles reçoivent une éducation tendancieuse et
leurs chances de suivre une formation supérieure ou professionnelle sont généralement
réduites.

- Obstacles professionnels : en général, les femmes ont moins d’occasions que les Hommes
pour améliorer leurs compétences dans le secteur structuré.
45
- Obstacles infrastructurels : par exemple, les femmes peuvent rencontrer de grandes
difficultés pour accéder au crédit, à la technologie, aux services d’appui, à la terre et à la
formation économique, commerciale, fiscale.

- Obstacles juridiques : Il existe des régions où il est encore difficile pour les femmes
d’engager une action en justice de manière indépendante.

- Obstacles psychologiques : Il arrive que les femmes soient peu sûres d’elles et aient une
image d’elles-mêmes négative.

Un environnement institutionnel pas très favorable à la création et au développement de


l’entreprise en général.

Il y a autant d’obstacles qui ralentissent encore le long cheminement des femmes


vers leur prise d’initiative économique, passage obligé pour la création d’entreprises porteuses
de croissance, créatrices de richesse et d’emploi.

Différentes recherches se sont intéressées aux obstacles que les femmes rencontrent
et doivent dépasser pour mener à bien leurs entreprises. On cite particulièrement les
travaux de Thompson LOGHSTONE (1997)44. Parmi ces obstacles, nous pouvons citer
la discrimination systémique inhérente à leur condition de femme, un difficile accès au
financement et des conditions de crédits très peu avantageuses, la crédibilité de ces femmes,
qui est souvent mise à l’épreuve, à l’extérieur de leur entreprise lors des relations avec les
institutions ou certains partenaires45.

A- L’accès au Financement

L’accès au financement reste sans nul doute le plus grand obstacle pour les femmes
entrepreneures. Les divers aspects du financement qui sont déterminants pour les

44
Thompson LIGHSTONE and COMPAGNY LTD (1996 et 1997), Small and Medium Sized, Business in
Canada: an on going satisfaction with financial Institution des Banquiers canadien, P.143 et P.144.
45
J.ZOUITEN (2004), l’entrepreneuriat féminin en Tunisie, Xème colloque international du CEDIMES, Alexandrie,
Mars.

46
femmes entrepreneures sont : l’importance du capital lors du démarrage et pendant la
croissance, la provenance des fonds et les attentes des organismes emprunteurs, la qualité
du risque de crédit qu’elles représentent et les difficultés particulières rencontrées pour
l’obtention des fonds nécessaires.
De manière générale, les investissements de démarrage chez les femmes restent
plus faibles que celles des hommes même si la réputation des femmes entrepreneures est
enviable, en particulier en ce qui concerne le remboursement d’emprunts et de crédits.
À la lumière de plusieurs études réalisées sur l’entrepreneuriat féminin et en particulier
celles traitant le financement, on constate des disparités quant à l’accès au financement des
femmes entrepreneures par rapport à leurs homologues masculins.
On connaît l’importance du financement dans le développement des PME, que ce soit au stade
du démarrage, de la consolidation des activités de l’entreprise ou de la croissance de celle-ci.

Les femmes 46
entrepreneures marocaines préfèrent financer leurs projets grâce à
leurs épargnes personnelles ou l’aide familiale. Ainsi, dans la culture de la PME marocaine,
l’essentiel du financement de l’entreprise féminine, est constitué par l’apport personnel et
familial et le recours au crédit bancaire reste très faible et demeure une exception.
Cette préférence pour les fonds propres s’explique par les difficultés rencontrées par les
femmes marocaines pour obtenir des crédits bancaires.
Ces difficultés peuvent se résumer en deux points : le coût excessif du crédit (taux
de base, durée, etc.) imposé aux entrepreneurs de manière générale, qu’ils soient hommes
ou femmes ainsi que les garanties exigées. Dans ce sens, des études antérieures
confirment les exigences du système bancaire marocain en terme de garanties, y compris
dans le cas des programmes de financement proposés par l’Etat (Crédit Jeune Promoteur,
Moukawalati, etc).

Quant à la discrimination sexiste à laquelle peut faire face la femme-entrepreneure


marocaine lors de la demande d’un crédit bancaire, les femmes interrogées 47réfutent toute
discrimination basée sur leur sexe et déclarent que les décisions bancaires sont fondées
essentiellement sur la solidité de leurs dossiers notamment en terme de garanties. Elles

46
H.BOUZEKRAOUI (2011, p.9), Les obstacles au développement de l’entrepreneuriat féminin au Maroc, thèse
de doctorat, effectué à l'Ecole Nationale de Commerce et de Gestion de Tanger Université Abdelmalek Essaâdi.
47
Selon l'étude menée par Salmane 2011c, op-cite

47
trouvent que les garanties exigées par les banques marocaines sont trop élevées et que
malheureusement les banques ne prennent pas en considération d’autres critères tels
que l’expérience professionnelle, les diplômes et les compétences.

B- Le problème de formation

Le besoin de formation des femmes-entrepreneures est ressenti comme très utile,


notamment quand elle porte sur des concepts techniques précis et immédiatement
opérationnels.
Pour réussir une formation qui renforce les capacités entrepreneuriales des femmes,
il conviendrait d’utiliser des méthodes plus adaptées, par exemple le contexte dans lequel
vivent ces femmes et les caractéristiques des femmes apprenantes.
D’après l’Association des Femmes Chefs d’Entreprises au Maroc 48, Les domaines les
plus importants dans lesquels les femmes souhaitent avoir un soutien et du conseil
externe: le management de façon général (47%), marketing (41%), fiscalité (25%) et finance
et comptabilité (21%).

C- L’accès aux réseaux de soutien

Malgré l’existence au Maroc de plusieurs associations et organismes de soutien et de


promotion de l’entreprise féminine, on constate que peu de femmes adhèrent à ces
groupements.
Parmi les associations les plus connues au Maroc, on peut citer en premier lieu
l’Association des Femmes Entrepreneures du Maroc (AFEM) qui a été créé en 2000 et dont
les missions consistent à : encourager et appuyer la création d’entreprises par les femmes,
informer, encadrer et assister les femmes chefs d’entreprises dans la gestion et la
pérennisation de leurs entreprises, développer les compétences managerielles des femmes-
entrepreneures en leur assurant des formations et enfin constituer un réseau afin de jouer un
rôle de lobbying auprès des pouvoirs publics et des institutions internationales.
Une autre institution importante dans ce domaine est l’association Espace de Départ
(ESPOD) fondée en 1991. L’ESPOD représente un espace de rencontre, d’information,

48
Etude réalisée par l'AFEM 2005

48
de formation et de solidarité visant l’amélioration de l’environnement et de la qualité des
entreprises féminines.
Malheureusement, plusieurs femmes qui souhaitent entreprendre ignorent
l’existence de ces structures. Des campagnes d’information s’avèrent donc nécessaires pour
faire rapprocher ce genre d’organisme des femmes marocaines.

D- Les pratiques socioculturelles


.
D’autres obstacles plus particuliers sont ressentis par les femmes entrepreneures
marocaines avec plus d’acuité comme la discrimination sexiste, notamment au début de leur
activité ou lorsqu’elles sont jeunes célibataires.

Ainsi, l’étude faite par Salmane en 2011, révèle que dans leurs rapports quotidiens,
l'harcèlement, le manque de crédibilité et la réticence des différents partenaires
(client, fournisseurs, etc.) sont les principales difficultés dont souffrent les femmes
marocaines au démarrage de leur projet. L’entourage familial semble également être un
obstacle quoique, également, la femme marocaine n’est plus obligée de demander
l’autorisation à son père ou à son mari, comme par exemple en cas de déplacements répétitifs
à l’étranger ou en cas des rencontres avec des clients.

Ces pratiques sociales sont justifiées par les traditions et coutumes caractérisant la
société Marocaine, qui imposent à la femme de respecter certaines règles de conduite
vis-à-vis de sa famille et de la société.
.
E- Conciliation Vie privée/vie professionnelle

Au Maroc, la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale ne semble pas


poser des problèmes aux entrepreneures féminines. La plupart de des femmes interrogées,
déclarent que quel que soit l’âge de leurs enfants, concilier le travail et la vie privée demeure
une question d’organisation. Ces femmes déclarent également disposer des moyens
financiers pour engager une aide-ménagère qui s’occuperait à la fois des tâches ménagères
ainsi que de leurs enfants. Ces femmes peuvent également compter sur leur entourage
familial (parents et beaux-parents) pour garder leurs enfants pendant qu’elles travaillent.

49
En dépit des tous ces obstacles, le mouvement des femmes dans le mouvement dominant de
l'entreprise et l'esprit d'entreprise, peut être consulté dans une lumière optimiste.

Section 3 : Le rôle de l’accompagnement dans l’entrepreneuriat des


femmes au Maroc

L’histoire de la microfinance au Maroc, a commencé dès le début des années 90 ,


période durant laquelle, le pays subissait encore des conséquences du programme
d’ajustement structurel (PAS) des années 1980, et donc ila passé d’un pays où parler de la
pauvreté était un sacrilège, à un pays où la microfinance devient l’un des outils importants du
développement socioéconomique, par l’instauration du programme du microcrédit au milieu
de ces années, avec l’appui de l’AMSED et d’autres organismes au fil du temps (USAID,
PNUD…).

En microfinance, l’accompagnement social fait partie des services non financiers qui
désignent toutes les prestations pouvant être apportés par les IMF pour accompagner leurs
clients et renforcer leur capacité à tirer profit des services financiers. C’est apporter un
dispositif et des moyens techniques et /ou relationnels qui aident le bénéficiaire à progresser
par lui-même. Il s’agit ici des services assurés par un agent de crédit(en général) aux clients
afin de permettre à ces derniers de mieux s’impliquer dans la réalisation de leur projet et de
renforcer leur autonomie et leurs compétences .
Les AMC marocaines sont considérées parmi les leaders mondiaux de la
microfinance. Dans le classement Forbes de l’année 2007 des 50 meilleures IMF 49
se trouve
quatre AMC marocaines. Trois AMC marocaines sont classées parmi les 15 premières IMF :
FONDEP à la cinquième position, AL AMANA à la huitième position et la fondation Banque
Populaire à la douzième position. La fondation ZAKOURA se classe 27e dans la liste qui
compte 641 institutions de microfinance.
Par ailleurs, le microcrédit est bien perçu par ses bénéficiaires au Maroc. En effet, au
cours d’une enquête réalisée par JAÏDA (2011), la quasi-totalité des personnes interrogées

49
Le classement s’est fait parmi 641 IMF sur la base de quatre critères : la taille du portefeuille de crédit,
l’efficience, le risque et la rentabilité. (http://www.forbes.com/2007/12/20/microfinance-philanthropy-
creditbiz-cz_ms_1220microfinance_table.html (consulté le 03.09.11))

50
reconnaissent que les produits offerts par les AMC comptent beaucoup pour elles. Les crédits
contractés auprès des AMC sont utilisés en grande partie comme moyens de financement des
projets réalisés. En effet, l’enquête montre que la principale raison derrière la demande d’un
microcrédit est l’objectif de développer une activité génératrice de revenu (44 % des
répondants), la deuxième raison est le financement du fonds de roulement (27 %), suivi par la
réparation/acquisition de moyens de production (18 %) et enfin le financement d’opération de
consommation (10 %).
La loi 18 – 97 est la loi-cadre qui régit le microcrédit au Maroc 50. Cette loi a été promulguée
en février 1999. La loi stipule que le microcrédit est tout crédit dont l’objet est de permettre à
des personnes économiquement faibles de créer ou de développer leur propre activité de
production ou de service en vue d’assurer leur insertion économique.

 Chiffres clés

Le secteur a connu un développement remarquable. Aujourd’hui le secteur de microfinance


au Maroc est une industrie relativement diversifié :

 Avec 13 associations de microcrédit (AMC) de tailles différentes, qui exercent au


Maroc.
 Il a servit depuis sa création, plus de 5 millions bénéficiaires, dont 55% sont des
femmes.51
 Le nombre des clients actifs servis se situe jusqu’à fin juin 2015 à 893.977, contre
867.700 en décembre 2014, voire une évolution de 3%.52

Caractéristiques du micro-crédit au Maroc selon le secteur d’activités.

50
La loi 18-97 est disponible sur le site de la FNAM à l’adresse : http://www.fnam.ma, (consulté le 30.09.11).
51
FNAM, « responsabilité sociale et protection des clients », Casablanca, 16 octobre (2016), pages 5 et 8.
52
Option déjà cité (CGAP), référence 29, page 15.

51
Figure 03 : Caractéristiques du micro-crédit au Maroc selon les secteurs d’activités

Source: FNAM-Responsabilité sociale et protection des clients Casablanca 16 Septembre 2015

A partir de ces graphiques, les femmes sont motivées par les secteurs de commerce, on peut
dire donc que les micros crédit accordés aux femmes sont utilisés pour des projets
commerciaux. Par contre que les micros crédit accordés aux hommes sont utilisés pour les
deux domaines ; services et agricultures.

Fig. 04: Part des femmes en nombre de clients depuis la création de la microfinance au Maroc

52
Source: FNAM:Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance Solidaire
Au Maroc, 45% des clients des IMF sont des hommes, les femmes représentant 55% des
bénéficiaires des micros crédits, 35% de ces femmes appartient aux régions urbaines, 19.80%
sont des femmes rurales. Donc on peut conclure que les femmes représentant la grande partie
des clients des IMF au Maroc.

 Les institutions de microfinance au Maroc

L’analyse financière des IMF est un exercice particulier. Il ne s’agit pas d’entreprises
classiques ayant des exigences de profit auprès des actionnaires, puisqu’elles sont tenues
selon la loi marocaine, de réintroduire leurs avantages dans leurs capitaux propres. Les IMF
ont plutôt comme objectif d’agrandir le nombre de leur bénéficiaires, et d’en progresser leur
suivi, tout en veillant à avoir de très bons taux de remboursement de leurs clients, et
d’appliquer des taux d’intérêts les plus raisonnables possibles. Au Maroc, il existe plusieurs
institutions de microfinance parmi lesquelles :

 AL AMANA : Association créée en 1997 dans le but de permettre aux individus


visés par cet initiative (homme et femme ayant une activité génératrice de revenus
mais sans accès au système bancaire) d’atteindre un certain niveau de rentabilité et
de pérennité et de promouvoir le développement économique et social des régions
les plus enclavées du payes. Depuis 2002 elle est devenue autonome. Avec plus
de 465 points de vente à travers le Maroc et plus de 2000 salaries, l’association s’est
imposée comme le leader de l’implication financière au Maroc.

 ZAKOURA : Créée par Noureddine Ayouch en 1995, elle opère en milieu urbain,
préurbain et rural. Sur la base d’un crédit solidaire progressif, Zakoura accorde
nécessairement des prêts à la population féminine défavorisé. Cette fondation est
présentée à travers 600 points de vente dans tous le Maroc et emploie plus de 1700
salariés. A fin des dernières années, le nombre de clients actifs dépassent 326000
emprunteurs et l’encours de prêts atteint plus de 1330 Millions de Dirhams.
 AL KARAMA : Cette association opère sur le territoire du Maroc oriental. Elle a été
créée en 1999. Elle est soutenue par le PNUD, le fond Hassan II, des fonds suisses,
USAID…

53
Fondation Banque Populaire pour le Micro Crédit : Son objectif principal est de
favoriser la bancarisation des petites entreprises informelles. Elle appartient au Groupe de la
Banque Populaire du Maroc reconnu par le premier ensemble bancaire de pays gérant la plus
grande partie des ressources des marocains non-résidents. Le nombre de Clients actifs est de
177869 avec un encours de crédit de 134479803 réalisés dernièrement.

 AL BARAKA : Albaraka est un organisme de microcrédit dont l’activité est régie par
le Dahir du 15 novembre 1958 et la loi n° 18-97 relative à l’exercice de l’activité de
microcrédit. Elle a été créée en 1996 et a été autorisée à exercer les activités de
microcrédit par arrêté ministériel du 10 mars 2000.

 Importance et intérêt de l’accompagnement social au niveau des programmes des


IMF

Dans un dialogue incitatif et une relation confiante, l’accompagnement doit


permettre l’émergence du désir du sujet, moteur essentiel de l'existence, support de la parole et
de l'échange, levier pour le développement de l'autonomie.

L’expérience du travail social montre que l’autonomie, pour la personne en


difficulté, commence par la prise de conscience de son besoin d’aide, par la capacité de savoir
gérer ses dépendances et d'accepter les règles, les lois communes, d'assumer son ou ses
handicap(s) et ses difficultés d’insertion sociale, la capacité de faire face en construisant une
réponse adaptée à ses possibilités et à ses limites ; en résumé, c’est consentir à soi-même.
L’accompagnement doit permettre à la personne en difficulté d'acquérir cette
autonomie et de devenir acteur de sa vie, de décider par elle-même dans l’indépendance par
rapport à autrui, et d'accéder à la citoyenneté.

Accompagner, c'est apprécier aussi les possibilités réelles, les limites à respecter
pour ne pas provoquer le renoncement ou l’échec. S’il survient pourtant, il appartient à
l'accompagnateur de l’utiliser pour en comprendre le mobile et proposer un nouveau départ.

54
L’accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par
les institutions et reste le meilleur moyen pour développer les entreprises et sortir de la
pauvreté. Pour ce faire, le rôle de l’accompagnement est primordial pour chercher à
appréhender une situation globale, parfois complexe et multi dimensionnelle. Le microcrédit
est un des outils dont l’accompagnant dispose et auquel il fera éventuellement appel s’il le
juge opportun.
Conclusion de chapitre

Malgré les contraintes et les faibles initiatives qui restent insuffisantes aux profits des
femmes entrepreneures. Les femmes, font notablement preuve de savoirs pratiques et de
capacités entrepreneuriales remarquables singulièrement au Maroc. Par où, elles contribuent
fortement à assurer la survie de populations confrontées à la pauvreté et à de graves
problèmes économiques. Et donc de plus des initiatives de l’Etat et celles privées,
l’accompagnement en microfinance étant un acteur incontournable pour l’entrepreneuriat
féminin via ses différentes initiatives, a marqué un fort impact sur l’évolution des actions des
femmes. Et pour se rapprocher de la réalité de ce qui se passe sur terrain, et afin de répondre à
notre problématique, les femmes clientes de l’association AL AMANA Micro-finance, vont
constituer notre cas d’étude dans le prochain chapitre.

55
CHAPITRE III : ETUDE DE CAS : ACCOMPAGNEMENT ET SERVICES
NON FINANCIERS AU SEIN D’ « ALAMANA MICROFINANCE »

Section 1 : Présentation de l’objet d’étude


1. Présentation de l’association

a. Identité

L’Association AlAmana est une association de droit marocain, créée le 13 février


1997. Elle a pour objet de promouvoir les micros entreprises, notamment par l’octroi de petits
prêts à des opérateurs de micro entreprises commerciales, artisanales et de petits métiers.
AlAmana est engagée à contribuer à la rentabilité et la durabilité des activités ainsi soutenues.
AlAmana est une association à but non lucratif. Elle ne cherche pas, à travers son activité, la
réalisation de bénéfices que ses membres se partageraient de quelque manière que ce soit. Ce
choix est conforme aux obligations des lois sur les associations en général, et sur les
associations de micro crédit en particulier. Toutefois, et afin de garantir la pérennité et
l’extension de ses services et de conforter son indépendance, l’Association facture ses
prestations à leur juste prix. AlAmana est engagée à servir des clients sérieux, travailleurs et
engagés, qui ont besoin de ses prêts pour investir dans le développement de leurs micros
entreprises.53

Al Amana Microfinance est une Organisation régie par le dahir du 15/11/1958 et les
lois 18/97 et 58/03 relatives à l’exercice de l’activité du micro-crédit. Elle a été créée le 13
février 1997 et agréée en tant qu’association de microcrédit par le Ministère des Finances le
31 mars 2000. Al Amana Microfinance déploie ses services à travers un réseau de distribution
qui couvre à fin 2016, 237 villes et 283 localités rurales avec 606 agences dont 86 agences
mobiles desservant les zones rurales enclavées.54
b. Caractéristiques de l’activité

L’activité de l’Association a un caractère économique, qui implique un service de


qualité à des « clients » et non à des « bénéficiaires », ce qui a l’avantage de responsabiliser
les destinataires de ses prestations. Ces derniers paient les charges de la mise à leur
disposition

53
Site interne d’AlAmana + Rapport sur Alamana établi par Micro-Credit Ratings International Limit

56
d’un service financier adapté à leurs besoins en financement. Cette activité a aussi un caractère
social, car elle s’adresse à des personnes exclues des systèmes classiques de financement. En
offrant des possibilités de financement, à un prix intéressant, à une population nombreuse de
micro-entrepreneurs, elle leur offre une possibilité réelle de sortir leurs activités de la
précarité, et de développer leurs entreprises sur des bases de rentabilité et de durabilité.

c. Appui

Pendant une phase de démarrage, 1996-2001, la supervision et l’assistance technique


ont été assurées par une ONG américaine, Volunteers in Technical Assistance –VITA-. La
responsabilité a passé progressivement au Conseil d’Administration, composé de personnes
renommées surtout des secteurs privé, associatif et universitaire, et à l’équipe de direction
d’AlAmana. Le démarrage des activités de l’Association a été financé par l’Agence
Américaine pour le Développement International –USAID-. La pérennité des activités de
l’Association est tributaire du développement de son autofinancement, à travers les
rémunérations reçues pour les prestations. A titre d’illustration, une point de vente (PDV) peut
et doit couvrir l’intégralité de ses charges après douze mois d’activité. AlAmana bénéficie
aussi de l’appui des Départements Ministériels du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat.

a. Positionnement et valeurs fondatrices

AlAmana développe son leadership en se positionnant comme le leader du


professionnalisme dans les prestations de micro finance. Elle garantit des prestations de
caractère massif, durable, porteur de valeur ajoutée pour les clients et aux meilleures
conditions du marché.
Elle se veut à forte contribution sociale, en se consacrant en priorité au service des
populations et territoires les moins bien servis par ailleurs, à travers les prestations dont ces
populations et territoires sont le plus exclus et qui leur permettent une valeur ajoutée
substantielle. Elle est engagée à la transparence la plus parfaite, considérant que la réalisation

54
Rapport d’activité 2016, www.alamana.org.ma

57
de sa mission passe aussi par l’utilisation par les autres opérateurs des savoirsfaires qu’elle
développe. Et elle agit en institution socialement responsable à l’égard de l’ensemble de ses
parties prenantes et de son environnement.

Elle se veut en même temps une institution financière de grande envergure, pérenne
et constituant une référence internationale dans son domaine. Elle est disposée à investir
durablement et à prendre tous les risques maîtrisables pour l’innovation au service de sa
clientèle, en cohérence avec son leadership dans la performance économique.

Les valeurs de al Amana Microfinance portent sur:


• Des valeurs fondamentales : l’Intégrité ; l’honnêteté ; la transparence et la responsabilité
• Des valeurs de progrès : le goût de l’effort et de la persévérance ; le goût du succès ;
la rigueur ; l’engagement et l’altruisme.
• Des valeurs professionnelles : La performance et le sens de l’innovation
• Des valeurs collectives : L’appartenance et l’équité.

b. Historique

Depuis sa création, plusieurs dates phares marquent l’évolution de l’institution :

 1997 : Création d’Al Amana avec l’impulsion des autorités publiques et la


participation de personnalités de renom avec des profils diversifiés.
 2000 : Obtention de l’agrément en tant qu’association de microcrédit.
 2002 : Autonomie financière et de gestion.
 2004 : Généralisation du prêt individuel.
 2007 : Changement du siège social.
 2008 : Refonte du système d’information et de l’organisation.
 2009 : Changement de l’identité visuelle.
 2011 : Lancement du projet d’Entreprise Oufouq 2015.
 2012 : Lancement des nouveaux produits de diversification : Transfert d’Argent et
Micro Assurance.

58
 2014 : Al Amana classée parmi les meilleurs employeurs au Maroc.
 2016 : Convention des cadres et lancement du projet d’Entreprise Oufouq 2018.
 2017 : M.Ahmed Ghazali élu président de la FNAM
M.Youssef Bencheqroun élu président du CA de Sanabel.55

c. Chiffres clés

Figure n°6 : Présence d’alAmana

Présence d'alAmana

46%
54%
Urbain
Rural

Source : Réalisé par nos soins

En 2019, alAmana appartient aux régions rurales d’un pourcentage de 54%, contre 46% aux
régions urbaines.

55
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma

59
Figure n° 7 : Le nombre des clients actifs d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019

Sexe

47%
53% Hommes
Femmes

Source : Réalisé par nos soins

On remarque que les hommes sont les principales bénéficiaires des microcrédits (53%) octroyés
par l’association ALAMANA microfinance.

Figure n° 8 : L’encours par secteur d’activité d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019

Encours par secteur d'activité


2% 2%

16%
17%
Agriculture
14% Artisanat
Commerce Services Privé
Public

49%

Source : réalisé par nos soins

60
En 2019, 49% des clients actifs d’alAmana exercent l’activité commerciale, ce qui reflète
une préférence des bénéficiaires de l’activité commerciale qui reste « l’activité dominante »
avant et après l’octroi du crédit.

Figure n° 9 : L’encours par localité d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019

L'encours par localité

47%
53% Urbain
Rural

Source : Réalisé par nos soins

En 2019, l’encours en milieu urbain, représente 53% contre 47% en milieu rural.

Figure n° 10 : L’encours par type de produit d’alAmana du premier trimestre de l’année 2019

L'encours par type de produit

19%

13% PS
PL PE
68%

Source : Réalisé par nos soins

61
En 2019, les prêts individuels à l’entreprise représentent 68% du nombre total des prêts actifs
et s’inscrivent toujours dans une tendance haussière par rapport aux exercices précédents.

2. Les activités de l’institution

Différents produits

Dans le cadre du développement économique et social des populations fragiles


exclues de l’accès au financement classique, Al Amana Microfinance offre des services
financiers et non financiers aux personnes ayant une activité génératrice de revenus, aux
microentreprises et ménages. Parmi les populations visées les jeunes, les femmes, le rural et
les vulnérables économiquement au sens large.

 Produits financiers de microcrédit

PRÊTS SOLIDAIRES (PS) : Prêts octroyés à des groupes de 2 à 5 personnes


engagées à développer leurs activités génératrices de revenu et à se cautionner mutuellement
pour le remboursement de leurs prêts.
Les montants de ces prêts peuvent atteindre 50.000 DH remboursables par échéances
hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles.

PRÊTS INDIVIDUELS À L’ENTREPRISE (PIE) : Prêts accordés aux micros


entrepreneurs désirant développer leur activité de production ou de service.
Les montants de ces prêts peuvent atteindre 50.000 DH remboursables par échéances
hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles.

PRÊTS INDIVIDUELS AU LOGEMENT (PIL) : Prêts octroyés aux personnes


désirant acquérir, construire ou améliorer leur logement ou se doter d’installations électriques
ou d’alimentation en eau potable.
Les montants de ces prêts peuvent atteindre 50000 DH remboursables par échéances
hebdomadaires, bimensuelles ou mensuelles.

62
TRANSFERT D’ARGENT : Service lancé en 2012 en partenariat avec un opérateur
spécialisé. Il intègre les services de transfert d’argent domestique (Cash Express) et de
transfert d’argent international (Western Union et Money Gram).

HISSAB BIKHIR : C’est un compte de dépôt et de retrait, lancé en mai 2014 en


partenariat avec un groupe bancaire de premier plan.
En plus de l’ouverture de compte, le client peut être équipé d’une carte monétique qui lui
permet de faire d’une part, des opérations de retrait d’espèces auprès des guichets du réseau
bancaire et d’autre part, des paiements auprès des commerces physiques possédant un TPE
(terminal de paiement électronique).

PRODUITS DOMESTIQUES : Al Amana Microfinance a initié une offre de services


domestiques qu’elle essaie d’étoffer pour élargir sa gamme des services de proximité à sa
clientèle.

TAYSSIR AL AMANA : Service d’assistance médicale, assuré en partenariat avec un


partenaire spécialisé. Il couvre les clients d’AL Amana, ainsi que leurs conjoints et enfants
pendant toute la durée de leurs prêts.
L’assistance médicale couvre toutes les étapes de la vie du client et de sa famille depuis la
naissance jusqu’au décès, en prenant en compte les urgences médicales, c’est-à-dire le
transport ambulatoire, l’hospitalisation et le forfait d’assistance pour le premier diagnostic
d’une maladie grave. Le coût de la prestation famille est de 10 DH par mois.
Le système d’indemnisation est simple et s’effectue sur déclaration par appel d’un plateau
d’assistance et un forfait est attribué à chaque prestation. La prestation est disponible sur
l’ensemble du territoire national

63
 Produits non financiers de microcrédit

Al Amana a un souci permanent de sa double performance et du développement des


outils de suivi et d’amélioration de l’impact du microcrédit sur ses clients, cela se traduit par
les formations, la valorisation des produits des clients et la promotion de leurs ventes.

ACCOMPAGNEMENT ET FORMATION

L’accompagnement et l’assistance des clients sont au cœur de la mission de al


Amana Microfinance. L’objectif est de favoriser un impact positif du microcrédit et prévenir
les risques de surendettement.
Tout au long du processus d’octroi des prêts, les agents de terrain dispensent à
chaque client des conseils individualisés en fonction de sa situation et de ses difficultés.
Avant le déblocage des prêts, les clients reçoivent systématiquement une formation
de base pour comprendre divers aspects des produits qu’ils contractent : tarification, modalités
de remboursement des prêts, droits et obligations des parties contractantes, l’obligation de la
solidarité entre les membres du groupe, l’importance de la bonne utilisation du prêt et du
respect des échéances de remboursement.

Al Amana Microfinance propose également des formations destinées à


améliorer les compétences managériales des micro-entrepreneurs. Cette offre couvre une
panoplie de thèmes portant sur l’éducation financière et des formations métiers. Ces
formations programmées par des établissements partenaires sont dispensées dans toutes les
villes du Royaume.

56
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma

64
Sessions de formation du CMS (Centre Mohammed VI de Soutien à la Microfinance
Solidaire):
Le Centre Mohammed 6 de soutient à la microfinance solidaire organise des sessions
d'éducation financière et des formations métiers au profit bénéficiaires des Associations de
microcrédit et des établissements de l'économie solidaire. Ces sessions sont planifiées dans le
cadre des rencontres régionales pour une durée de 2 à 4 jours. Les matinées sont réservées aux
formations et les après midis pour les expositions et vente des produits des participants. Ces
formations sont sanctionnées par un certificat délivré aux participants.

Sessions de formation du MAESS (Ministère de l’Artisanat et de l’Economie Sociale et


Solidaire):
Les actions de formation dispensées ont pour objectif de développer les compétences
techniques des artisans. Elles sont principalement axées sur la formation technique autour des
métiers de l’artisanat, la formation en gestion, marketing et techniques de vente et enfin
l’alphabétisation fonctionnelle. L’objectif étant de développer leurs compétences, d’améliorer
leurs conditions de travail, de moderniser leurs outils de production et d’adapter le produit
aux attentes du marché.

APPUI À LA COMMERCIALISATION

Al Amana attache une importance particulière au renforcement de son offre en


matière de services non-financiers et d’appui à la commercialisation qui constitue un axe
essentiel de sa stratégie de services non financiers.
Valoriser les produits et les services de leurs clients et promouvoir leurs ventes sont au cœur
de leurs priorités.
Ils offrent à leurs clients une gamme complète de prestations, dont :

65
 Un espace d’exposition des produits sur le site web de al Amana Microfinance. Les clients
dont les produits sont présents sur cette vitrine ont accès à un espace personnel qu’ils
peuvent gérer et actualiser en ligne ;
 Mise à disposition de stands dans différents salons, foires et rencontres organisées aux
niveaux local, régional et national ;
 Offre gracieuse et support matériel et logistique pour la participation aux rencontres
régionales organisées par le centre Mohammed VI de soutien à la microfinance solidaire.

Les clients bénéficient ainsi d'une ouverture sur des marchés plus larges, d’une opportunité
d'échange d'expériences et de bonnes pratiques et de réseautage professionnel.

PARTICIPATION AUX CONCOURS

Al Amana Microfinance rend hommage aux femmes et aux hommes ayant réussi, grâce au
microcrédit à améliorer leurs revenus et leurs conditions de vie.57
Ils valorisent leurs clients en présentant leurs candidatures aux divers concours nationaux et
internationaux récompensant les meilleurs projets.58

Section 2 : Méthodologie de recherche et contexte de l’étude empirique

Pour atteindre les objectifs de notre recherche, notamment répondre à la


problématique de l’accompagnement en microfinance et son impact sur le développement de
l’entrepreneuriat féminin, nous avons utilisé une méthodologie assimilée fondée sur une
approche qualitative reposant sur les étapes suivantes :
-La recherche documentaire : On a procédé dans cette étude à une recherche
documentaire, cette phase est la première étape dans la réalisation de notre travail, Elle
consiste pour un chercheur à lire et à exploiter plus ou moins l'ensemble des documents
relatifs à son sujet d'étude, et lui permet en même temps de constituer sa bibliographie. Grâce
à cette recherche documentaire nous avons regroupé des informations concernant la revue de

57
Rapport d’activité 2017, www.alamana.org.ma
58
Rapport d’activité 2016, al amana microfinance

66
relation avec le secteur de la microfinance et l’entrepreneuriat féminin. Les sources utilisées
sont essentiellement des mémoires, des articles et des ouvrages.

-la recherche sur le web : Autre que la recherche documentaire, on a utilisé le site
internet de l’institutions de microfinance, de l’association des femmes chef d’entreprise du
Maroc, et d’autres sites pour regrouper des informations, des statistiques et des chiffres clés
nécessaires à la réalisation de notre étude, ainsi pour être au courant des nouvelles actualités
concernant notre thème.

-Guide d’entretien : Dans cette optique et dans le but d'obtenir des informations sur
l’impact l’accompagnement dans le cadre de la microfinance sur la réussite des entreprises
féminines, ainsi comprendre les réalités locales de ce secteur dans notre terrain, nous avons
effectué cette étude au sein de la ville de AGADIR, elle se caractérise par une économie très
importante, principalement dans le secteur agriculture et le tourisme. Les femmes de notre
ville ont des expériences de types administratifs, et souvent dans les domaines liés au niveau
des services tels que : la formation, le secrétariat ou la vente de détail dans les domaines
d’industrie, l’artisanat… etc. c’est à dire que les femmes de AGADIR sont acquittées de son
rôle dans la société. Dans notre terrain, il existe beaucoup des IMF tel que : AL BARAKA,
AL AMANA, ATTAWFIQ, AL KARAMA, ces associations ont pour but principal de
soutenir financièrement et non financièrement les activités génératrices de revenus des
femmes. On va analyser particulièrement l’institution AL AMANA MICROFINANCE.

Ce dernier a été administré auprès de 20 femmes qui ont bénéficiés des services
financiers de l’institution AL AMANA microfinance et d’autres qui n’ont pas bénéficiés de ce
dernier, cependant, nous avons pu récupérer toutes les réponses. Ce guide d’entretien
comprend des questions totalement fermées.
Le premier axe concerne la caractérisation des femmes ayant recours aux services de
l’institution.
Le deuxième axe porte sur l’accompagnement chez les femmes.

Nous avons choisi aléatoirement l’échantillon étudié. C’est un échantillon qui


contient des femmes appartenant à des couches sociales démunies et qui exercent des activités
différentes, la plupart des cas dans le domaine de commerce.
67
Pour avoir des réponses à notre guide d’entretien, on a interviewé les femmes qui se
présentaient à l’agence dans les journées financières (les journées de remboursement des
clients).
Nous adoptons une méthodologie qualitative, au regard de notre objectif de
compréhension de la situation des femmes entrepreneures marocaines, et afin de pouvoir
proposer des recommandations qui pourront contribuer à l’amélioration de leurs situations. La
recherche qualitative vise à comprendre les processus sociaux en s’intéressant à la façon, dont
les personnes et groupes sociaux les vivent (Deslauriers, 1991).

Premier axe : informations sur les clients

1. Répartition des crédits par sexe

Figure n°11 : Répartition des crédits par sexe

Sexe

Sexe
Femmes 100%

Source : élaboré par nos soins

On remarque que les bénéficiaires des microcrédits octroyés par l’association ALAMANA
microfinance enquêtés sont des femmes, ce qui confirme l’orientation historique de cette
dernière qui a été initialement élaboré pour répondre aux besoins d’une population
essentiellement féminine dans les pays en voie de développement.

68
2. Niveau d’instruction des clients de l’association

Figure n°12 : Niveau d’instruction des clients de l’association

Situation familiale
Situation familiale

Divorcée 5%
Veuve 35%

Célibataire 15%
Mariée 45%

Source : élaboré par nos soins

Ce pourcentage montre que la grande majorité des enquêtées ont à charge une famille. Les
dépenses sont donc plus importantes, notamment en ce qui concerne les frais de santé ou
de scolarisation. Les personnes divorcées ou pour celles ayant perdu leur conjoint, peuvent
en revanche être dans une situation bien plus précaire puisqu’elles se retrouvent seules à
assumer leur subsistance et celle de leur famille. Ce résultat est à mettre en corrélation avec
le nombre d’enfants par famille.

3. Nombre d’enfants par ménage

Figure n°13 : Nombre d’enfants par ménage

Nombre d'enfants par ménage

25% 15%
0
1à3
30%
4à6
30% 7 et plus

Source : élaboré par nos soins

69
On constate que la moitié des personnes interrogées ont plus de 4 enfants et qu’il s’agit donc
majoritairement de familles très nombreuses dont les besoins financiers sont importants. Le
poids des familles nombreuses n’est pas pris en compte dans les critères d’enquête des
institutions de la microfinance, elles passent là à côté d’un aspect fondamental, en négligeant
les aléas financiers auxquels peuvent être soumises ces familles (maladie d’un enfant, frais de
scolarisation…) et qui pourraient engendrer des difficultés ultérieures en termes de
remboursement.

4. activités des bénéficiaires

Figure n°14 : Activités des femmes bénéficiaires

Activités
Activités

30% 25% 20% 20%


5%

CommerceEsthétiqueArtisanatProduction Autres

Source : élaboré par nos soins

D’après l’échantillon 30% des bénéficiaires exercent une activité commerciale, ce qui reflète
une préférence des bénéficiaires de l’activité commerciale qui reste « l’activité dominante »
avant et après l’octroi du crédit.

70
5. Nature du prêt

Figure n°15 : Nature du prêt

Nature du prêt

30%
Solidaire
70% Individuel

Source : élaboré par nos soins

Nous remarquons que la majorité des prêts octroyés par l’association sont des prêts solidaires
(70 %).
L’association essaie de réduire le nombre des crédits individuels au profit des prêts solidaires
afin d’inciter à la solidarité qui est une des missions principales de l’association, mais aussi
pour réduire le risque de non solvabilité, en distribuant la responsabilité du remboursement
sur plusieurs personnes.

6. Type d’activité des femmes avant l’octroi du crédit

Figure n°16 : Type d’activité des femmes avant l’octroi du crédit

Activité

Formelle 35%
Activité
Informelle 65%

Source : élaboré par nos soins

Selon cet histogramme la plupart des femmes exerçaient une activité informelle (65 %) avant
l’octroi du crédit, ce qui confirme la tendance générale dans le secteur du microcrédit qui est
surtout sollicité par des personnes exerçantes des activités informelles.

71
7. Type d’activité des femmes après l’octroi du crédit

Figure n°17 : Type d’activité des femmes après l’octroi du crédit

Activité

40%
Informelle
60% Formelle

Source : élaboré par nos soins

Nous remarquons une évolution positive de 25 % des bénéficiaires exerçant une activité
formelle, ce qui explique l’augmentation du pourcentage global des femmes exerçant dans le
secteur formel (de 35 % à 60 %). Ceci confirme que le prêt octroyé aide certains bénéficiaires
à formaliser leurs activités et réaliser l’un des objectifs de l’association qui est le passage de
l’informel au formel.
Nous soulignons que cette évolution de 25 % reste faible et au dessous des espérances de
l’association, qui souhaite par ses prêts, formaliser les activités de ses bénéficiaires.

8. Passage de l’informel au formel

Figure n°18 : Le passage de l’informel au formel

Le passage au secteur formel

Non 5%
35% Le passage au secteur formel
Oui

Source : élaboré par nos soins

35 % des bénéficiaires exerçant une activité informelle expriment leur désir de passer au
secteur formel.

72
D’après eux l’obstacle principale à la transition de l’informel au formel est l’incapacité
financière à couvrir les charges qui seront crées par ces transitions (impôts, charge de
location …). Ainsi certains se plaignent aussi de l’insuffisance du prêt octroyé par
l’association.

9. Difficultés de remboursement

Figure n°19 : Difficultés de remboursement

Difficultés de remboursement

25%
Jamais
75% Parfois

Source : élaboré par nos soins

La majorité des bénéficiaires sondés 75 % n’ont jamais eu de problèmes de remboursement,


et ont pu rembourser leur traite à temps.
En revanche, 25 % ont eu parfois des problèmes de remboursement, pour les résoudre, ces
bénéficiaires là ont eu recours à leurs garants.
Alors que certains ont sollicité l’association qui, dans certains cas a proposé un prolongement
de la durée de remboursement, et dans d’autres cas n’a rien proposé, et a exigé le paiement à
temps de la traite.

73
Deuxième axe : L’accompagnement chez le client

1. L’objectif du prêt

Figure n°20 : Objectif du prêt

Objectif du prêt

100%

100% Objectif du prêt


50%
0%
0%
Oui Non

Source : élaboré par nos soins

2. Vérification de l’association

Figure n°21 : Vérification de l’association

Vérification de l'association

100%

100% Vérification de l'association


50%
0%
0%
Oui Non

Source : élaboré par nos soins

100% des bénéficiaires sondés ont affirmé que l’objectif du prêt a été réalisé, et ont aussi
confirmé que l’association a mené des actions pour vérifier cet objectif, à travers une visite

74
terrain par un agent de développement qui renseigne une fiche de suivi.

75
3. Services hors remboursement (comparaison entre les femmes qui ont bénéficié de
l’accompagnement et d’autres qui n’ont pas bénéficié de ce dernier) :

Figure n°22 : L’accompagnement des femmes

L'accompagnement des femmes

Non 20%
L'accompagnement des femmes
Oui 80%

Source : élaboré par nos soins

20 % des personnes interrogées affirment n’avoir jamais rencontré les agents de l’association
pour une autre raison que le remboursement (disponibilité, manque d’information chez le
client en matière des services offerts par l’institution). Parmi ces 20 % qui n’ont reçu aucun
appui ou accompagnement, ces derniers disent ne pas savoir qu’elles pouvaient en bénéficier,
cela preuve d’une faible communication en matière de possibilité d’accompagnement.

Tandis que, 80 % de l’échantillon (100% des femmes) disent avoir obtenu un


accompagnement de la part de l’institution, et par ailleurs avoir été globalement très bien
assistées, et s’en déclarent très satisfaites.

Les bénéficiaires ayant reçu la visite des agents de l’association regroupent les raisons de ces
visites en 3 catégories :

 Vérification de la réalisation du projet : il s’agit d’une simple visite, pour


vérifier que le prêt octroyé a bien servi à la réalisation du projet en question.

 Suivi et contrôle : il s’agit de suivre l’activité des bénéficiaires en vérifiant les


stocks en contrôlant la situation financière et le rendement.

76
 Formations, foires et expositions : certains bénéficiaires ont affirmés avoir été
conviés par l’institution à des réunions, formations, foires et des expositions
dans le but d’améliorer leur capacité de gestion et de commercialisation.

4. Evaluation de la procédure d’accompagnement

Figure n°23 : Satisfaction des clientes

Satisfaction

100%

85% Satisfaction
50%
15% 0%
0%
Satisfaite Peu satisfaite Non satisfaite

Source : élaboré par nos soins

On constate que 85 % jugent la prestation de l’institution en matière d’accompagnement


satisfaisante.
Alors que 15 % trouvent cette prestation peu satisfaisante.

Globalement la procédure d’accompagnement de l’institution répond aux attentes des


bénéficiaires ; puisque presque 85 % la juge positivement.

Section 3 : Analyse et discussion des résultats de l’étude

A l’issue de notre entretien mené auprès de l’institution « ALAMANA », et ses clients on a


pu relever ce qui suit :

L’institution déclare qu’elle mène toujours des actions pour vérifier s’il y a une
compatibilité entre l’objectif du prêt demandé par le client et l’activité qu’il exerce,
cependant directement après la demande du prêt, l’association donne l’ordre à l’agent
de terrain d’effectuer une première visite de terrain pour vérifier la fiabilité des

77
informations fournies par ce dernier. Toutefois ceci a été affirmé par la totalité des
femmes sondées (100%).

Cependant, l’association affirme assurer un service d’accompagnement social à ses


clients, et qu’il est toujours proposé aux bénéficiaires.

Parmi les services proposés, l’institution cite :

 Formations à la gestion de la micro entreprise


 Formations professionnelles techniques
 Appui à la commercialisation (foire et exposition)
 Célébration de la journée internationale de la femme
 Service de transfert d’argent
 Carte monétique

Dans la même optique, 80 % des femmes assurent recevoir un service d’accompagnement de


la part de l’institution. Par contre, parmi les 20 % personnes qui n’en ont pas bénéficié, une
partie des femmes estime qu’elles n’en avaient pas besoin et d’autres déclarent que cela ne
leur a pas été proposé. Selon l’étude menée cela peut s’expliquer par:

 Du point de vue de l’institution, certaines femmes ne s’intéressent pas à la question de


l’accompagnement de toute sorte, certes elles donnent plus d’intérêt à l’obtention du
prêt et à la satisfaction de leur besoin de financement.

 La plupart entre les 20 % des femmes interrogées affirment n’avoir jamais rencontré
les agents de l’institution pour une autre raison que le remboursement, à savoir la
disponibilité des femmes, et ceci peut impacter négativement le processus de
renouvellement ou de remboursement.

Concernant l’effet de l’accompagnement social sur l’activité des clients il apparait :

78
 Du côté de l'institution, le service d’accompagnement social permet de :

Renforcer la crédibilité et la confiance auprès des clients, ce qui a pour contrepartie de


renforcer l'engagement de ces derniers auprès de l'agent de développement. « C'est un
double gain, pour le micro entrepreneur pour le développement de son activité,
l'amélioration de son revenu et de son niveau de vie ;

Et pour l’institution car ça améliore la qualité du portefeuille clientèle qui est qualifié
et accompagnée ;

Cet accompagnement non financier, permet d’aider les bénéficiaires à surmonter les
difficultés liées au financement du projet et bien évidemment à protéger leur capacité
de remboursement.

 Du côté des clients qui ont bénéficié d’un service d’accompagnement social de la part
de l’institution :

Certains confirment que ces services proposés par l’institution leur permettent de
démarrer leur activité dans de bonnes conditions ;

D’autres déclarent que la participation à des formations proposées par l’institution,


leur permettent de développer un ensemble de savoir faire et de savoir être liés à la
gestion et au développement de leur activité ;

Les 80 % enquêtées qui ont confirmé avoir bénéficié d’un accompagnement social de
la part de l’institution, estiment que sans cet appui, ils n’auraient pas pu survivre leur
activité.

A partir de cela, on peut dire que l’accompagnement social représente l’essentiel des services
non financiers proposés par l’institution. Son but est d’une part, de favoriser la réalisation et le
succès du projet ainsi que l’insertion des femmes et d’autre part, d’améliorer la capacité de
remboursement de l’emprunteur.

79
 Du côté des clients qui n’ont pas bénéficié d’un service d’accompagnement social de
la part de l’institution, et qui ont exprimé leur satisfaction :

Certains déclarent qu’ils ne s’intéressent pas à la question de l’accompagnement


de toute sorte car ils donnent plus d’intérêt à l’obtention du prêt et à la satisfaction
de leur besoin de financement ;

D’autres disent qu’elles n’ont jamais avoir rencontré les agents de terrain pour une
autre raison que le remboursement, à savoir : leur disponibilité, manque
d’informations chez les clients en matière des services offerts par l’institution.

Suggestions et Recommandations

Lorsque l’institution réussie à autonomiser une partie de sa clientèle et à leur donner


les moyens de créer et/ou de développer des activités productrices de revenus, il serait
intéressant qu’elle réfléchisse aux stratégies d’accompagnement afin de pérenniser les
activités financées et de permettre un développement économique.

Toutefois, une fois le microcrédit est accordé, l’institution doit accompagner ses
clients dans la gestion de leurs projets en leur proposant des conseils, des services et des
formations adaptés à leurs besoins afin de les aider à s’insérer durablement et à démarrer ou
développer leur activités,.

Afin de pouvoir réussir ce développement et d’entamer une vraie lutte contre la


pauvreté, il est nécessaire de renforcer les capacités et compétences des structures
d’accompagnement, ainsi, des institutions peuvent être pérennes tout en proposant à la fois
des services financiers et non financiers dans des environnements très concurrentiels.

80
Conclusion générale

La performance des institutions de microfinance a deux composantes : une


composante financière et une composante sociale.

Dans la majorité des Pays moins avancés, les femmes souffrent de l’inégalité
sociale ; elles font partie de la population pauvre, elles exercent des activités dans le secteur
informel, et ne gagnent qu’un tiers du revenu mondial. Très souvent, les femmes sont
confrontées à des obstacles financiers pour l’évolution et l’enrichissement de leurs activités. Il
est généralement admis que la microfinance est un outil de lutte contre la pauvreté et
l’exclusion sociale et économique des femmes, dans la mesure où l’accès au microcrédit
permet d’encourager les activités génératrices de revenu des femmes entrepreneures. Le
financement par les microcrédits accordés par les institutions de microfinance aura un effet
positif important sur le bien être des femmes.

L’objectif principal de notre recherche était d’étudier l’impact de l’accompagnement


dans le cadre de la microfinance sur le développement des entreprises des femmes
entrepreneures exclues du système bancaire. Pour atteindre cet objectif, nous avons suivi un
plan méthodologique, recouru à la littérature disponible en utilisant la recherche documentaire
et la recherche sur le web, ainsi à un guide d’entretien sur terrain réalisé dans la ville de
AGADIR.

Pour l’IMF ALAMANA, les informations suivantes permettant d’évaluer sa performance:


 Le nombre des clients bénéficiaires des microcrédits s’élève chaque année.

 Les femmes représentent 90% des clients bénéficiaires.

 La majorité des femmes bénéficiant des microcrédits sont des femmes sans emploi et
qui veulent crées des micro-projets génératrices de revenu.

 Les femmes sont intéressées par créer des activités dans les domaines d’artisanat,
commerce, et principalement la création des coopératives.

 Les coopératives financées par la microfinance suivent une évolution jugée par
l’accompagnement de l’institution.

 Les microcrédits participent à l’encouragement des femmes pour entreprendre en vue


d’améliorer leurs situations.
81
La microfinance est considérée aujourd’hui comme l’outil le plus prometteur dans la
lutte contre la pauvreté et l’exclusion bancaire. Par l’octroi de microcrédits, les institutions de
microfinance (IMF) renouvellent l’activité financière par des pratiques aussi innovatrices que
les crédits solidaires.

Cependant, ayant pour domaine naturel le social, la microfinance ne peut se contenter de


donner l’argent aux demandeurs à travers le microcrédit mais se doit en plus et surtout de leur
assurer un appui et un accompagnement.

Cet accompagnement représente l’essentiel des services non financiers proposés par les IMF
du secteur qui permettent d’impacter positivement la performance sociale de l’IMF, et donc
de contribuer à améliorer sa performance financière par la réduction des coûts de transaction,
et le taux de remboursement.

Finalement, l’accompagnement a pour but est d’une part, de favoriser la réalisation et le


succès du projet, et d’autre part, d’améliorer la capacité de remboursement de l’emprunteur.

 Annexes

Guide d’entretien sur « l’accompagnement » administré auprès des femmes bénéficiaires

1. Pensez-vous que la femme entrepreneure accède à la création d’une entreprise à un


âge avancé. En ce qui vous concerne, dans quelle tranche d’âge vous situez vous ?

2. Quelle est votre situation matrimoniale ?

3. Avez-vous des enfants, si oui, combien ?

4. Quel est votre niveau d’études ?

5. Dans quel secteur d’activité opérez-vous ?

6. Quels sont les effectifs employés ?

7. Avez-vous exercé une autre activité avant celle-ci, si oui, laquelle ?

8. Vous opérez dans le secteur formel ou informel ?

82
9. Les principaux problèmes rencontrés au début de votre activité ?

10. Pourquoi ALAMANA, et pas une autre IMF ?

11. Le montant de votre premier prêt ?

12. Pensez-vous que les microcrédits participent au développement de l’entrepreneuriat


féminin ?

13. Pensez-vous que votre projet a réussi ?

14. Avez-vous l’idée d’agrandir et de créer votre propre entreprise ?

15. Une fois le prêt est accordé, rencontrez vous régulièrement les agents de terrain ?

16. Savez-vous que ALAMANA offre l’accompagnement pour les femmes ?

17. Qu’est ce que vous connaissez de ce dernier ?

18. Vous avez été bénéficiaire de cet accompagnement, si non, pourquoi ?

19. Est-ce que ce service d’accompagnement social proposé a un effet sur votre vie et
votre activité ?

20. Quel est votre degré de satisfaction en matière d’accompagnement ?

83
Bibliographie
Ouvrages et Thèses

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http://www.fnam.ma

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-

89

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