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ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT

ANC
51, Rue 73, Quartier Aguiarkomé / BP 1599 Tél: 241 20 89 Lomé (Togo)

Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2010

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt 1913-1992, Chancelier fédéral allemand)

Décembre 2010
Résumé du Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2010

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt, chancelier fédéral allemand 1913-1992)

Par décision n° E-018/10 en date du 22 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle du Togo


déclare, à la demande du Président de l’Assemblée Nationale, « avoir au nom du peuple togolais,
constaté la vacance des sièges préalablement occupés par neuf (9) députés élus aux élections
législatives d’Octobre 2007 et procédé au remplacement desdits députés conformément à la
Constitution du 14 octobre 1992 ; à la loi organique n°2004-004 du 1er mars 2004 sur la Cour
constitutionnelle ; au code électoral, notamment en ses articles 191 et 192 ; au règlement
intérieur de la Cour, adopté le 26 janvier 2005 ; au règlement intérieur de l’Assemblée nationale,
adopté le 22 novembre 2007, notamment en ses articles 6 et 7 ; à la décision No E-021/07 du 30
octobre 2007 portant proclamation des résultats définitifs des élections législatives du 14 octobre
2007 ». Les sièges déclarés vacants étaient occupés jusqu’à cette date par des députés de
l’Alliance-Nationale pour la Changement (ANC), parti d’opposition nouvellement créé par des
députés et cadres démissionnaires de l’Union des Forces de Changement (UFC).

Cette décision est l’aboutissement d’une machination ourdie de concert par le Président de
l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle et Mr Gilchrist Olympio, Président National de
l’UFC, nouvel allié et membre de l’exécutif au pouvoir au Togo. Elle a été prise en violation
multiple de lois en vigueur dont certaines sont visées par la décision elle-même. En effet, aucun
des députés déclarés démissionnaires n’a adressé de lettre de démission au Président de
l’Assemblée Nationale. De plus, contrairement à ce qu’il prétend, le Président de l’Assemblée sait
pertinemment que les « lettres de démission » envoyées à la Cour Constitutionnelle comme
support de sa requête n’émanent pas de députés UFC.

C’est en réalité le 11 novembre 2010, que le Bureau de l’Assemblée Nationale a fait porter à la
Cour Constitutionnelle par le député Kokou Aholou, nouveau président du groupe parlementaire
UFC, une sélection de lettres de démission en blanc, non datées, signées le 30 Août 2007 soit
deux (2) mois avant les élections législatives, par tous les candidats devant figurer sur les listes
UFC auxdites élections. Ces lettres faisaient partie d’un « contrat de confiance » ou engagement
anti-transhumance, signé par les candidats. Par ce contrat anti-corruption les candidats
s’engagent, s’ils étaient élus, à ne pas rejoindre les rangs du parti au pouvoir, moyennant
rémunération, comme cela s’était déjà produit par le passé.

Le Président de l’Assemblée Nationale connaissait parfaitement l’origine de ces lettres dites de


démission. De plus, il savait que les prétendus « députés démissionnaires » n’étaient plus
membres de l’UFC. En effet, vingt députés du groupe parlementaire UFC, membres fondateurs
de l’ANC lui avaient adressé le 25 octobre 2010, une lettre par laquelle ils l’informaient de la
création du groupe ANC conformément à l’article 28 du Règlement
Intérieur de l’Assemblée Nationale. A cette lettre de notification de création du nouveau groupe
parlementaire, les vingt (20) députés ANC ont joint un acte collectif de démission du groupe UFC
signé par tous, le 24 octobre 2010.

Il est donc clair qu’aucun député n’a adressé de démission à l’Assemblée Nationale et que la
transmission de ces prétendues démissions à la Cour Constitutionnelle, constitue, de la part du
Bureau de l’Assemblée Nationale comme de la part du commanditaire de l’opération Mr Gilchrist
Olympio, une forfaiture qui viole les articles 6 et 29 du Règlement Intérieur de l’Assemblée
Nationale, ainsi que l’article 52 de la Constitution de la IVème République qui dispose que
« Chaque député est le représentant de la Nation tout entière ; Tout mandat impératif est nul ».

La Cour Constitutionnelle n’ignorait pas le caractère abusif et frauduleux de sa saisine par le


Président de l’Assemblée Nationale et les nombreux vices de procédure qu’elle contient. En effet,
le 17 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle s’était réunie pour délibérer sur la « désignation
des remplaçants des députés démissionnaires ». Après avoir pris connaissance du contenu de la
lettre du Bureau de l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle a répondu au Président de
l’Assemblée Nationale, par lettre référence N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre 2010, et
relevant plusieurs anomalies dans la procédure de saisine, notamment :

• le non respect de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, aux termes


duquel, la démission d’un député, pour être valable, doit être portée devant l’Assemblée
Nationale en séance plénière,
• l’absence de dates sur les « lettres de démission »,
• la présence parmi les « lettres de démission », de celle de M. Lawson Adjri Latévi, qui n’est
pas député à l’Assemblée Nationale.

On peut s’interroger sur la légalité de la lettre du 17 novembre 2010 par laquelle la Cour
Constitutionnelle révèle au Président de l’Assemblée Nationale les anomalies de sa saisine et lui
demande de les corriger au lieu de statuer sur l’irrecevabilité de la saisine pour vices de
procédure. Par sa lettre du 17 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle se transforme donc en
conseil de l’Assemblée Nationale en lui indiquant la procédure à suivre. Fait plus grave encore, la
Cour Constitutionnelle refuse de tenir compte de la lettre collective que les 20 députés de l’ANC
lui adressent le 17 novembre 2010 pour affirmer que depuis leur élection à l’Assemblée
Nationale, ils n’ont jamais démissionné de leur mandat. Le 18 novembre 2010 enfin, soit quatre
jours avant la décision du 22 novembre, les 20 députés ANC adressent de nouveau à la Cour
Constitutionnelle, copie de lettres envoyées au Président de l’Assemblée Nationale pour lui
affirmer qu’ils ne démissionnent pas de l’Assemblée Nationale.

Et pourtant, le 22 novembre 2010, la Cour rend sa décision N°E-018/10, excluant les députés ANC
de l’Assemblée Nationale et procédant à leur remplacement sans que les vices de procédure
relevés aient été corrigés par le Président de l’Assemblée Nationale. Car, si l’Assemblée Nationale
a retiré de la liste des « députés démissionnaires » le nom de Lawson Adjri Latévi qui n’était pas
député, mais dont le Président de l’Assemblée Nationale a présenté une lettre de démission, elle
ne s’est préoccupée ni de régler le problème de l’inexistence de date sur les lettres dites de
démission, ni d’informer la plénière des noms des députés démissionnaires. Plus grave, Ouro
Akpo Tchagnaou, le seul député dont le nom a été cité au cours de la plénière du 18 Décembre
2010 de l’Assemblée Nationale et qui a contesté vigoureusement sa démission, a été maintenu
sur la liste des démissionnaires adressée de nouveau le 18 novembre 2010 par l’Assemblée

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Nationale à la Cour Constitutionnelle. Il fera parti des députés exclus de l’Assemblée Nationale
par la décision N°E-018/10.

L’enchaînement des faits qui ont abouti à l’exclusion des 9 députés ANC de l’Assemblée
Nationale ne laisse aucun doute sur l’instrumentalisation du Bureau de l’Assemblée Nationale et
de la Cour Constitutionnelle par le pouvoir RPT et par Mr Gilchrist Olympio pour déstabiliser
l’ANC. La destitution par décision judiciaire, dans les conditions indiquées ci-dessus, de personnes
élues au suffrage universel est une violation de la souveraineté populaire, à laquelle il faut faire
échec. Il s’agit là d’un véritable coup de force contre les institutions de la République, perpétré
par des supplétifs d’institutions qui souhaitent mettre un terme aux minces avancées
démocratiques consécutives à l’Accord Politique Global (APG) de 2006 dont les élections
législatives de 2007 constituent le principal acquis.

Par ce nouveau coup de force, la démonstration est faite une fois encore que :
- la Cour Constitutionnelle du Togo ne joue pas ses rôles d’organe garant des droits
fondamentaux de la personne humaine et des libertés publiques, régulateur du fonctionnement
des institutions et de l'activité des pouvoirs publics, régulateur des lois, des institutions et de
l’activité des pouvoirs publics, contrevenant ainsi aux dispositions de l’article 99 de la
Constitution,
- la « juridiction chargée de veiller au respect des dispositions de la Constitution » comme le
stipule l’article 104 de la même Constitution (alinéa 2 et 3) est celle-là même qui prend des
décisions contraires à la Constitution et au Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (art. 6
et 28 de ce règlement intérieur, notamment)

- le pouvoir judiciaire n’est indépendant ni du pouvoir législatif, ni du pouvoir exécutif,


contrairement aux dispositions de l’article 113 de la Constitution du Togo.
L’Alliance Nationale pour le Changement (ANC) pense que les membres fautifs de ces institutions
doivent être poursuivis et punis pour manquements graves de nature à porter atteinte à la paix
et à la stabilité du Togo.

Les députés de l’ANC, démissionnés de force, doivent reprendre leurs sièges à l’Assemblée
Nationale sans délai et retrouver leurs places au sein des organismes et réseaux
interparlementaires d’où ils ont été exclus.

Ne l’oublions jamais : « Celui qui laisse commettre, une injustice ouvre la voie à d’autres
injustices. ». C’est pourquoi le combat qui est engagé par notre parti contre l’arbitraire subi par
les députés « démissionnaires » ne s’arrêtera pas.

Fait à Lomé, le 7 décembre 2010

Pour le Bureau national,


Le Président,

Jean-Pierre FABRE

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Mémorandum
sur l’exclusion de neuf (9) députés ANC
de l’Assemblée Nationale du Togo le 22 novembre 2010

« Ne l’oubliez jamais : celui qui laisse commettre une injustice,


ouvre la voie à la suivante. »
(Willy Brandt 1913-1992, Chancelier fédéral allemand)

Le lundi 22 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle du Togo a exclu de l’Assemblée


Nationale, par décision n° E- 018/10 (annexe 1), neuf (9) députés membres du parti Alliance
Nationale pour le Changement (ANC), à la demande du Président de l’Assemblée Nationale.

Cette décision, totalement arbitraire et scandaleuse, soulève la désapprobation unanime des


populations togolaises et amplifie la crise sociopolitique que connaît le Togo depuis des
décennies.

Le présent mémorandum a pour objet d’informer l’opinion tant nationale qu’internationale


du dernier coup de force du pouvoir en place et de clarifier les circonstances dans lesquelles
la Cour Constitutionnelle a rendu sa décision en violation de l’article 52 de la Constitution
(annexe 2) et du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale (annexe 3).

Ce mémorandum comporte trois parties. La première est une présentation chronologique des
faits, appuyée par des documents en annexe. La deuxième est consacrée à l’analyse des faits.
La troisième est un appel pour qu’il soit mis fin à l’Etat de non droit au Togo.

I LES FAITS.
La bonne compréhension des derniers événements, exige de remonter à des faits qui se sont
produits depuis plus de trois ans.
1. Le 30 août 2007, au cours d’un Congrès d’investiture, les candidats devant figurer sur
les listes de l’Union des Forces de Changement (UFC) pour les élections législatives
d’octobre 2007 signent trois documents (annexes 4, 5, 6) dont l’un est une démission en
blanc, non datée, rédigée à l’adresse du Président de l’Assemblée Nationale. Ces
documents appelés « contrat de confiance de l’UFC » visent, par une sorte de
pression psychologique, à empêcher tout débauchage des élus UFC par le parti au
pouvoir, le Rassemblement du Peuple Togolais (RPT), comme cela a été le cas par le
passé.
2. Le 17 juillet 2008, lors de son deuxième congrès ordinaire, l’UFC a désigné M.
Gilchrist Olympio, Président du Bureau National, comme son candidat à l’élection
présidentielle de 2010. Au cours de ces assises, à la surprise générale, les militants et
responsables du parti découvrent à travers un message de soutien à M. Gilchrist
Olympio l’existence d’une association dénommée les Amis de Gilchrist Olympio
(AGO) créée par quelques militants.

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3. Le 13 janvier 2010, le Bureau National de l’UFC est informé que M. Gilchrist Olympio
est victime d’un accident survenu fin décembre 2009 aux Etats Unis d’Amérique où il
se trouve en visite privée. De source médicale, son état nécessite une immobilisation
de plusieurs semaines. Il ne peut en conséquence, revenir à Lomé pour accomplir les
formalités nécessaires à la constitution de son dossier de candidature pour la
présidentielle de 2010, le dernier délai étant fixé au 15 janvier 2010 à minuit. Le
Bureau National de l’UFC prend la mesure de la situation et, afin d’éviter que le parti
ne soit absent de cette échéance capitale, désigne en toute responsabilité M. Jean-
Pierre Fabre, alors Secrétaire général, Président du groupe parlementaire UFC,
comme porte-flambeau du parti lors de cette élection.
4. Le 6 mars 2010, deux jours après le scrutin présidentiel, la CENI publie, en violation
de toutes les procédures mises en place y compris celle de collecte des résultats par
VSAT des résultats frauduleux donnant le chef de l’Etat sortant, Faure Gnassingbé,
vainqueur devant Jean-Pierre Fabre. Les partis de l’opposition regroupés au sein du
Front Républicain pour l’Alternance et le Changement, (FRAC) qui soutient la
candidature de Jean-Pierre Fabre, contestent les résultats publiés et affirment que le
véritable vainqueur du scrutin est leur candidat.

5. Le 09 mars 2010, alors qu’une équipe d’experts mise en place par le FRAC pour
démontrer la victoire de Jean-Pierre Fabre est à pied d’œuvre, la gendarmerie
débarque sur les lieux et embarque tout le matériel informatique (une vingtaine
d’ordinateurs) tous les procès verbaux et fiches de résultats des bureaux de vote
ainsi que les informaticiens et responsables de l’UFC qui s’y trouvent. Ceux-ci
passent, sans aucune raison valable, 48 h à la gendarmerie, dans des conditions
exécrables. Le Procureur de la République n’a pas craint d’affirmer qu’il a été
informé que les responsables du centre informatique du FRAC étaient en train de
falsifier les fiches de résultats et les procès verbaux pour publier de faux résultats.
Plus de 8 mois après les faits, le Procureur n’a toujours pas démontré ces allégations,
ni publié les conclusions de son enquête ni restitué les documents et le matériel
confisqués à Jean-Pierre Fabre candidat à l’élection présidentielle.

6. Le 17 mai 2010, au cours de la réunion hebdomadaire du Bureau National de l’UFC,


M. Gilchrist Olympio déclare avoir entrepris des « contacts exploratoires, avec le RPT
en vue d’un partage de pouvoir, sur la base de 50% pour l’UFC et 50% pour le RPT. »
Devant la réprobation générale, il bat en retraite, insiste sur le caractère
« exploratoire » de ces contacts et s’engage à s’en remettre le moment venu, à la
décision du Bureau National.

7. Le 28 mai 2010, contre toute attente, Gilchrist Olympio donne lecture, au domicile
de son père, feu le Président Sylvanus Olympio, d’une déclaration dans laquelle il
annonce qu’il a signé avec le RPT, un « accord historique » qui lui accorde sept
portefeuilles ministériels dans le gouvernement. Cette démarche solitaire et
unilatérale, est une violation de la ligne politique et des textes du parti. Le Bureau
National de l’UFC exclut temporairement Gilchrist Olympio du parti.

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8. Le 30 juillet 2010, pour mettre fin aux dysfonctionnements au sein du parti, le
Bureau National décide de convoquer, pour le 10 août 2010, un congrès
extraordinaire conformément aux prérogatives que lui confèrent les statuts.

9. Le 10 août 2010, le pouvoir RPT prenant fait et cause pour Gilchrist Olympio,
empêche par la violence (occupation du siège du parti et du lieu du congrès par les
forces de l’ordre, jets de grenades lacrymogènes, matraquage et arrestation de
militants, saisie de motos etc.) la tenue du congrès extraordinaire convoqué par le
Bureau National. Les congressistes venus de toutes les préfectures du Togo se
replient dans un endroit tenu secret et y tiennent, le congrès qui porte à la tête du
parti, Jean-Pierre Fabre et confirme l’exclusion de M Gilchrist Olympio. Le lendemain,
11 août 2010, les documents issus de ces assises sont adressés au Ministre de
l’Administration Territoriale conformément à la Charte des Partis Politiques. Le
Ministre refuse de les réceptionner.

10. Le 12 août 2010, Gilchrist Olympio organise à son tour un « congrès » de l’UFC au
cours duquel est prise une « motion spéciale d’exclusion » de MM. Jean-Pierre Fabre,
Patrick Lawson et Eric Dupuy ainsi que de Mmes Isabelle Manavi Améganvi et Mana
Agbokou épouse Sokpoli (annexe 7). Le Ministère de l’Administration Territoriale
entérine.

11. Le 10 octobre 2010, pour mettre un terme à la confusion liée aux problèmes internes
de l’UFC qui servent de prétextes au pouvoir en place pour exercer des tracasseries
administratives et autres exactions policières, plusieurs militants de l’UFC, dont 20
députés sur les 27 que compte l’UFC à l’Assemblée Nationale, la quasi totalité des
membres du Bureau National de l’UFC, ainsi que la quasi totalité des responsables
des bureaux des fédérations de l’intérieur du Togo, créent un parti politique
dénommé Alliance Nationale pour le Changement (ANC) après avoir pris soin de
démissionner, le 05 octobre 2010, de l’UFC. Le 12 octobre 2010, l’ANC est déclarée
au Ministère de l’Administration Territoriale conformément à la Charte des Partis
Politiques.

12. Le 25 octobre 2010, les 20 députés démissionnaires de l’UFC et fondateurs de l’ANC,


adressent une lettre collective (annexe 8) au Bureau de l’Assemblée Nationale, par
laquelle ils déclarent avoir créé un groupe parlementaire dénommé « Groupe ANC ».
Ils joignent à cette lettre un acte collectif de démission du groupe parlementaire
UFC, en date du 24 octobre 2010.

En effet, conformément aux articles 26, 27 et 28 du Règlement Intérieur de


l’Assemblée Nationale, les députés qui se sentent une affinité politique, s’ils sont au
moins quatre, remplissent les conditions pour créer un groupe sous réserve de lui
donner un nom, de désigner parmi eux un Président et un Vice président et de
déclarer le groupe au Bureau de l’Assemblée Nationale. Selon le Règlement Intérieur
de l’Assemblée Nationale, le groupe est « administrativement constitué » dès sa
déclaration au Bureau de l’Assemblée Nationale.

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13. Le 08 novembre 2010, le bureau directeur de l’UFC rend publique une déclaration
(annexe 9) dans laquelle, il rappelle que le 30 août 2007, des candidats de l’UFC,
aujourd’hui députés à l’Assemblée Nationale, ont pris l’engagement de démissionner
de leur mandat, s’ils viennent à quitter l’UFC. Le bureau directeur de l’UFC demande
donc au Bureau de l’Assemblée Nationale « de statuer sur le sort des députés de
l’UFC démissionnaires » et exige des députés « démissionnaires » de l’UFC de
renoncer à leur mandat « pour ne pas trahir la confiance des électeurs ».

14. Le 10 novembre 2010, le Président de l’ANC reçoit une lettre datée du 05 novembre
2010 (annexe 10) par laquelle le Président de l’Assemblée Nationale répond à la lettre
de déclaration du groupe parlementaire ANC, qu’un « parti extra parlementaire ne
peut créer un groupe parlementaire ».

15. Ce même 10 novembre 2010, le député Kokou Aholou, nommé président du groupe
parlementaire UFC par le bureau directeur de l’UFC, remet au Bureau de l’Assemblée
Nationale, des « lettres de démission » au nom de députés ne faisant plus partie de
l’UFC. Ces lettres non datées, ont été signées le 30 août 2007, alors que ces députés
ANC étaient candidats sur les listes UFC.

16. Le 11 novembre 2010, le Bureau de l’Assemblée Nationale fait porter à la Cour


Constitutionnelle ces « lettres de démission » (annexe 11) par le député Kokou Aholou,
nouveau président du groupe parlementaire UFC.

17. Le 12 novembre 2010, le Président du groupe ANC « administrativement constitué »


adresse au Bureau de l’Assemblée Nationale une réponse (annexe 12) circonstanciée au
refus de constitution du groupe parlementaire ANC. Le groupe ANC, affirme que rien
ne saurait empêcher sa création et précise que le refus du Bureau de l’Assemblée
Nationale procède « de considérations politiciennes à relents partisans qui ne
trouvent leur place ni dans la Constitution ni dans le Règlement Intérieur de
l’Assemblée Nationale ».

18. Le 15 Novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale convoque une réunion


de la conférence des Présidents sans y inviter les 04 députés ANC membres de droit
de cette instance. Cette exclusion de fait confirme les informations selon lesquelles
le Président de l’Assemblée Nationale aurait saisi la Cour Constitutionnelle pour
statuer sur une prétendue démission de 10 députés ANC.

19. Le 17 Novembre 2010, les 20 députés ANC adressent, « à toutes fins de droit », à la
Cour Constitutionnelle, une lettre collective (annexe 13) par laquelle ils informent
chaque juge individuellement que depuis leur élection à l’Assemblée Nationale, le 14
Octobre 2007, ils « n’ont jamais signé ni adressé au Bureau de l’Assemblée Nationale,
une quelconque démission de leur mandat de député ». Le même jour, la Cour
Constitutionnelle se réunit pour délibérer sur la « désignation des remplaçants des
députés démissionnaires ». Après avoir pris connaissance du contenu de la lettre du
Bureau de l’Assemblée Nationale, la Cour Constitutionnelle répond, par lettre
référence N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre 2010, qu’elle relève plusieurs
anomalies dans la procédure de saisine, notamment :
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• le non respect de l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée
Nationale, aux termes duquel, la démission d’un député, pour être valable, doit
être portée devant l’Assemblée Nationale en séance plénière,
• l’absence de dates sur les « lettres de démission »,
• la présence parmi les « lettres de démission », de celle de M. Lawson Adjri
Latévi, qui n’est pas député à l’Assemblée Nationale.

20. Le 18 novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale réunit une séance


plénière de l’Assemblée Nationale. Au point « divers » de l’ordre du jour, le Président
annonce qu’il a reçu des « lettres de démission » de certains députés. A la demande
de plusieurs députés de leur fournir les noms des démissionnaires, il répond que les
noms sont illisibles et qu’en plus, les lettres ne portent pas de date. Sur insistance
des députés, il finit par lâcher le nom de Ouro Akpo Tchagnaou Nafiou qui proteste
avec véhémence, affirmant qu’il n’a jamais démissionné de son mandat depuis qu’il
est élu à l’Assemblée Nationale. Face à la colère du député Ouro Akpo, le Président
lève la séance. L’incident est porté à la connaissance du public par un communiqué
mensonger du Bureau de l’Assemblée Nationale qui fustige l’attitude du député Ouro
Akpo Tchagnaou.

21. Ce même 18 novembre 2010, face à la situation qu’ils viennent de vivre à


l’Assemblée Nationale, tous les députés ANC adressent chacun au Président de
l’Assemblée Nationale, avec copie à chacun des juges de la Cour Constitutionnelle,
une lettre (annexe 14) dans laquelle ils indiquent n’avoir jamais signé ni adressé au
Bureau de l’Assemblée Nationale, une quelconque démission de leur mandat.

22. Ce même 18 novembre 2010, le Président de l’Assemblée Nationale adresse au


Président de la Cour Constitutionnelle, la lettre référence N°238/2010/AN/SG/PA
(Annexe 19) lui demandant de remplacer 9 députés démissionnaires de l’UFC dont le
député Ouro Akpo Tchagnaou qui vient de contester, avec vigueur, avoir jamais
démissionné.

23. Le 19 novembre 2010, la Cour Constitutionnelle délibère de nouveau sur la


désignation des remplaçants des « députés démissionnaires ». La Cour
Constitutionnelle rédige un projet de décision publié le 22 novembre 2010 par
plusieurs journaux et dans lequel elle entérine la prétendue démission des députés
ANC et procède à leur remplacement. Ce projet de décision ne tient plus compte de
la position exprimée dans la lettre référence N°163/2010/CC/P du 17 novembre 2010
au Président de l’Assemblée Nationale et ne se préoccupe plus des vices de
procédure qu’elle y a signalés.

24. Le 22 novembre 2010 la Cour Constitutionnelle se réunit à nouveau et rend sa


décision N°E-018/10 par laquelle elle procède au remplacement de 09 députés ANC à
l’Assemblée Nationale. Stupeur et indignation ! Les « lettres de démission » ne sont
toujours pas datées et en dehors de Ouro Akpo dont le président a cité le nom en

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plénière et qui a démenti avoir démissionné, aucun autre des « démissionnaires »
n’est informé de « sa démission ».

25. Le 29 novembre 2010, des députés ANC à l’Assemblée Nationale assignent MM


Gilchrist Olympio et Kokou Aholou en référé au tribunal de Lomé (annexe 15) afin qu’ils
restituent les « lettres de démission » en blanc encore en leur possession et qu’ils
menacent d’envoyer à l’Assemblée Nationale si le reste des députés ANC ne
retournent pas à l’UFC. Interrogé par le juge sur les « lettres de démission » non
encore produites, le conseil de M. Gilchrist Olympio répond que celui-ci a remis au
Président de l’Assemblée Nationale toutes les lettres en sa possession, y compris
celles de personnes qui ne sont pas députés.

II L’ANALYSE DES FAITS

L’enchaînement des faits qui ont abouti à l’exclusion des 9 députés ANC de l’Assemblée
Nationale ne laisse aucun doute sur l’instrumentalisation du Bureau de l’Assemblée Nationale
et de la Cour Constitutionnelle par le pouvoir RPT et Gilchrist Olympio pour déstabiliser l’ANC,
détruire sa représentation parlementaire et priver de son immunité parlementaire, le chef de
l’opposition, candidat effectivement élu à l’élection présidentielle du 4 mars 2010.

a) La complicité du Président de l’Assemblée Nationale.

Le Président de l’Assemblée Nationale n’ignore rien de l’ampleur de la crise qu’a traversée


l’UFC et qui a abouti à la création de l’ANC. Au contraire !

Le Président de l’Assemblée Nationale, pour avoir assisté au congrès extraordinaire du


12 août 2010 organisé par Gilchrist Olympio, ne peut feindre d’ignorer qu’une
« motion spéciale d’exclusion » avait été votée contre des députés UFC parmi lesquels
Jean-Pierre Fabre.

- Le 28 septembre 2010 se fondant sur la motion d’exclusion dont il a reçu notification,


le Président de l’Assemblée Nationale a adressé au Ministre des Finances, la lettre
référence N° 189/2010/AN/SG/PA (annexe 16) pour lui demander de retirer au député
Jean-Pierre Fabre, alors Président du groupe parlementaire UFC, sa voiture de
fonction.

1. Il est inconcevable, dans ces conditions, que le Bureau de l’Assemblée Nationale


accepte de recevoir des mains du député Kokou Aholou de l’UFC, nouveau président
du groupe parlementaire UFC des « lettres de démission » de députés qui
n’appartiennent plus à l’UFC, qui ont créé leur parti l’ANC et qui de surcroît ont fait
parvenir au Bureau de l’Assemblée Nationale la déclaration de la création du groupe
parlementaire ANC. Le Président de l’Assemblée Nationale sait parfaitement que des
députés exclus de l’UFC ne peuvent remettre leur démission de l’Assemblée Nationale,
à un responsable de l’UFC. Le Président de l’Assemblée Nationale sait également que
Kokou Aholou, nouveau président du groupe parlementaire UFC est la dernière

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personne à qui des députés ANC qui voudraient démissionner de l’Assemblée
Nationale iraient remettre leur démission.

2. La précipitation avec laquelle le Président de l’Assemblée Nationale traite une affaire


aussi grave que la démission groupée de plusieurs députés serait incompréhensible, si
elle ne témoignait de la participation de celui-ci à un complot visant à déstabiliser le
nouveau parti ANC. La transmission en catimini à la Cour Constitutionnelle de ce
dossier, le 11 novembre 2010, en violation de l’article 6 du Règlement Intérieur de
l’Assemblée Nationale (annexe 17), est une faute grave du Président de l’Assemblée
Nationale, qui ne peut s’expliquer que par son étroite implication dans cette
conspiration.

3. Les intentions réelles du Bureau de l’Assemblée Nationale deviennent évidentes


lorsque ce Bureau adresse à l’ANC, une lettre en date du 15 novembre 2010 pour
confirmer son refus de la constitution du groupe parlementaire ANC en sachant
pertinemment que le 11 novembre 2010 déjà, il a adressé à la Cour Constitutionnelle
une demande de remplacement de 10 députés UFC « démissionnaires ». S’il n’est pas
complice de ce coup de force, le Bureau de l’Assemblée Nationale aurait dû tout
simplement justifier son refus de la création du groupe ANC par le fait que des députés
ne peuvent pas en même temps démissionner de leur mandat et demander à
constituer un groupe parlementaire.

Cet imbroglio, s’il était réel, aurait dû pousser le Bureau de l’Assemblée Nationale à
interroger individuellement les députés « démissionnaires » pour comprendre la
situation.

4. Le 18 novembre 2010, en transmettant une deuxième fois, par lettre référence


N°238/2010/AN/SG/PA (Annexe 19) à la Cour Constitutionnelle, les mêmes « lettres de
démission » sans se conformer à « la procédure conseillée » par le Président de la Cour
Constitutionnelle dans sa lettre du 17 novembre 2010, le Bureau de l’Assemblée
Nationale commet un acte irresponsable qui achève de démontrer sa volonté
d’aboutir le plus rapidement possible à l’exclusion des députés ANC. Cette lettre,
rédigée comme si l’Assemblée Nationale saisissait la Cour Constitutionnelle pour la
première fois au sujet de cette affaire, manifeste la malhonnêteté du Bureau de
l’Assemblée Nationale et révèle surtout l’existence d’une complicité entre les deux
institutions.

Le procès verbal (annexe 20) annexé à cette lettre, est délibérément tronqué puisqu’il
occulte la raison principale de la protestation et de l’indignation du député Ouro Akpo
qui déclare n’avoir jamais démissionné. De plus ce procès verbal témoigne clairement
de la violation de l’’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale puisqu’il
indique que seule la « démission » du député Ouro Akpo a été portée à la
connaissance de l’Assemblée Nationale alors qu’il y avait huit (8) autre prétendus
démissionnaires.

11
La complicité du Président de l’Assemblée nationale apparaît au grand jour dans la lettre du
11 novembre 2010 ci-dessous, qu’il a envoyée au Président de la Cour Constitutionnelle, et
dont copie est annexée au présent mémorandum (annexe 11).

« Monsieur le Président,
Je voudrais porter à votre connaissance que par lettre en date du 10 novembre 2010,
l’honorable Kokou AHOLOU, président du groupe parlementaire UFC m’a transmis les lettres
individuelles de démission de mandat parlementaire de certains députés de l’UFC pour des
raisons de convenance politique.

A cet effet, je transmets les documents afférents pour compétence afin de statuer sur le cas.
Ci-joint, les lettres individuelles de démission adressées au Président de l’Assemblée nationale.

Dans l’attente de votre conclusion, veuillez agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma


considération distinguée. »

A signé
El Hadj Abass BONFOH

Cette lettre renferme plusieurs contrevérités, notamment les deux suivantes.

a) Les « lettres de démission » envoyées par le Président de l’Assemblée Nationale à la


Cour Constitutionnelle n’émanent pas de députés UFC comme il le prétend. En effet, le
11 novembre 2010, au moment où il envoyait cette lettre, le Président de l’Assemblée
Nationale savait parfaitement que les prétendus « députés démissionnaires » ne sont
plus membres de l’UFC puisque vingt députés du groupe parlementaire UFC, membres
fondateurs de l’ANC lui ont envoyé le 25 octobre 2010, soit dix-sept jours avant, une
lettre par laquelle ils l’informaient de la création du groupe ANC. Ils n’ont pas manqué
de joindre à cette lettre un acte collectif de démission du groupe UFC qu’ils ont tous
signé le 24 octobre 2010. De plus, trois des députés concernés ont fait l’objet d’une
« motion spéciale d’exclusion » lors du congrès de

l’UFC du 12 Août 2010 auquel le Président de l’Assemblée Nationale a


personnellement assisté. Le Président de l’Assemblée Nationale affirme, dans sa lettre
du 28 Septembre 2010 (réf. N°189/2010/AN/SG/PA) au Ministre des Finances, avoir
reçu notification de cette « motion d’exclusion » le 24 Août 2010.

b) Il y a usage abusif du mot « adressées » contenu dans le 3ème alinéa de la lettre : « Ci-
joint, les lettres individuelles de démission adressées au Président de l’Assemblée
nationale. ». Aucun des députés supposés démissionnaires n’a adressé de lettre de
démission au Président de l’Assemblée Nationale.

Car, si les lettres de démission signées le 30 août 2007 par des candidats de l’UFC sont
bien « à l’adresse » du Président de l’Assemblée Nationale, elles n’ont été
« adressées » au Président de l’Assemblée Nationale que le 10 novembre 2010 non pas
par les « députés démissionnaires », mais par « Kokou Aholou, président du groupe
parlementaire UFC » comme le Président le reconnaît lui-même dans sa lettre.

12
Il apparaît derrière cet acharnement du Bureau de l’Assemblée Nationale, une
volonté manifeste de transférer vers l’attelage RPT/UFC les mandats des députés se
réclamant de l’ANC pour aider le pouvoir RPT à disposer à l’Assemblée Nationale
d’une majorité qualifiée des 4/5ième afin de modifier à sa guise la Constitution sans
passer par la voie référendaire.

b) La complicité de la Cour Constitutionnelle

La Cour Constitutionnelle est un des obstacles majeurs à l’instauration de la démocratie et de


l’Etat de droit au Togo. Elle refuse de dire le droit. Depuis sa création, elle s’illustre par la
violation systématique de la Constitution et des lois de la République dans le seul but de
maintenir par tous les moyens le pouvoir RPT en place. Ainsi, elle a toujours contribué à
valider les résultats frauduleux provisoires proclamés par la Commission Electorale Nationale
Indépendante (CENI). Ses décisions sont un modèle d’incohérence et d’injustice, et suscitent
un sentiment de révolte légitime puisqu’elles ne sont susceptibles d’aucun recours. La
dernière décision n’échappe pas à la règle. Elle commence ainsi :

« La Cour Constitutionnelle,
Par lettre en date du 18 novembre 2010, enregistrée le même jour au greffe de la Cour, sous le
N°040-G, le Président de l’Assemblée Nationale notifie à la Cour des lettres de démission de
certains députés pour convenance politique et sollicite la communication des noms des
candidats habilités à les remplacer » etc.

La Cour poursuit, à la page 2, alinéa 3 de la décision : « Vu la lettre N°227/ 2010/AN/SG/PA en


date du 11 novembre 2010 du Président de l’Assemblée Nationale adressée à Monsieur le
Président de la Cour Constitutionnelle ».

Tel que présenté, cet alinéa 3 peut laisser croire au lecteur non averti que cette lettre est un
courrier ordinaire entre les présidents de l’Assemblée Nationale et de la Cour
Constitutionnelle.

En fait il s’agit de la véritable lettre de saisine de la Cour Constitutionnelle par le Bureau de


l’Assemblée Nationale « afin de statuer sur le cas » des « lettres individuelles de démission de
mandat parlementaire de certains députés de l’UFC pour des raisons de convenance
politique ».

La question est de savoir :

• Pourquoi la Cour Constitutionnelle cherche à montrer que c’est le 18 novembre 2010


qu’elle a été saisie par le Président de l’Assemblée nationale ?

• Pourquoi la Cour Constitutionnelle tente de cacher que c’est le 11 novembre 2010


qu’elle a été saisie comme l’atteste, sans contestation possible, la lettre du Président
de l’Assemblée Nationale ?

La raison de l’attitude de la Cour Constitutionnelle est simple. Elle veut absolument cacher
l’existence, voire le contenu de la lettre réf N°163/2010/CC/P, qu’elle a adressée au Président
de l’Assemblée Nationale le 17 novembre 2010. Dans cette lettre, la Cour attire l’attention du
13
Président de l’Assemblée Nationale sur le vice de procédure que constitue le non respect de
l’article 6 du Règlement Intérieur de l’Assemblée nationale, sur l’irrecevabilité de lettres de
démission qui ne comportent pas de dates et l’invite à procéder au retrait de la lettre de
démission de M. Lawson Adjri Latévi qui n’est pas député. La Cour Constitutionnelle veut
également couvrir le Président de l’Assemblée Nationale qui se comporte dans sa lettre du 18
novembre comme si la saisine de la Cour Constitutionnelle n’avait pas déjà eu lieu le 11
novembre 2010.

En effet, le 22 novembre 2010, la Cour rend sa décision N°E-018/10, excluant les députés ANC
de l’Assemblée Nationale, sans que les vices de procédure relevés aient été corrigés par le
Président de l’Assemblée Nationale.

Car, si l’Assemblée Nationale a retiré de la liste des « députés démissionnaires » le nom de


Lawson Adjri Latévi qui n’était pas député, mais dont le Président de l’Assemblée Nationale a
présenté une lettre de démission, elle ne s’est plus préoccupée ni de régler le problème de
l’inexistence de date sur les « lettres de démission » ni d’informer la plénière des noms des
députés démissionnaires. Plus grave, Ouro Akpo Tchagnaou, le seul député dont le nom a été
cité au cours de la plénière du 18 Décembre 2010 de l’Assemblée Nationale et qui a contesté
vigoureusement sa démission, a été maintenu sur la liste des démissionnaires adressée de
nouveau le 18 novembre 2010 par l’Assemblée Nationale à la Cour Constitutionnelle. Il fera
parti des députés exclus de l’Assemblée Nationale par la décision N°E-018/10.

De plus, l’incident provoqué par la protestation vigoureuse de Ouro Akpo Tchagnaou a donné
lieu a un communiqué du Bureau de l’Assemblée Nationale qui a fustigé l’attitude du député.
Comment peut-on, à la suite de cela, maintenir comme démissionnaire et exclure de
l’Assemblée pour cause de « démission pour convenance politique », une personne qui a
clamé n’avoir jamais démissionné ?

L’attitude de la Cour Constitutionnelle du Togo est scandaleuse. On peut même s’interroger


sur la légalité de la lettre du 17 novembre 2010, par laquelle la Cour Constitutionnelle révèle
au Président de l’Assemblée Nationale les anomalies de sa saisine et lui demande de les
corriger. La Cour n’aurait-elle pas dû, tout simplement, s’en tenir à la seule vérification de la
recevabilité de la saisine en l’état et statuer, au lieu de se transformer en conseil de
l’Assemblée Nationale en lui indiquant la procédure à suivre ?

Il est incompréhensible que la Cour Constitutionnelle refuse de tenir compte de la lettre


collective que les 20 députés de l’ANC lui adressent le 17 novembre 2010 pour affirmer
que depuis leur élection à l’Assemblée nationale, ils n’ont jamais démissionné de leur
mandat. Il est également incompréhensible que la Cour Constitutionnelle décide de procéder
le 22 novembre 2010, au remplacement de 10 députés qui lui ont adressé le 18 novembre
2010, soit quatre jours avant, copie de lettres qu’ils ont envoyées au Président de
l’Assemblée Nationale pour lui affirmer qu’ils ne démissionnent pas de l’Assemblée
Nationale.
La Cour Constitutionnelle a franchi le Rubicon le 22 novembre 2010. La destitution par
décision judiciaire, dans les conditions indiquées ci-dessus, de personnes élues au suffrage
universel est une violation de la souveraineté populaire, à laquelle il faut faire échec.

14
L’examen de la décision N°E-18/10 du 22 novembre 2010 prise en complicité avec le Bureau
de l’Assemblée Nationale, qui a abouti à l’exclusion des 9 députés se réclamant de l’ANC,
révèle la volonté des membres de la Cour Constitutionnelle, de piétiner leur serment et de
tourner le dos à leur mission qui est notamment de garantir les droits fondamentaux de la
personne ainsi que les libertés publiques et de réguler le fonctionnement des institutions et
des pouvoirs publics.

Plus important, la Cour constitutionnelle a commis un faux en violant l’article 25 (annexe 21) de
son Règlement Intérieur qui l’oblige à mentionner dans sa décision les noms de tous les juges
ayant participé aux délibérations et à faire signer ceux-ci. Or neuf (9) juges ont participé aux
délibérations et huit (8) ont été cités au bas de la décision comme ayant siégé.

La Cour Constitutionnelle du Togo a commis par le passé de graves violations de la loi :

1 - En 1998, le chef de l’Etat du Togo, feu Gnassingbé Eyadéma est en train de perdre
l’élection présidentielle du 21 juin. Le 22 juin au soir, l’armée oblige la Commission Electorale
Nationale (CEN) à se dessaisir de sa mission. Le Ministre de l’Intérieur, le général Séyi
Mèmène se saisit des procès-verbaux et des fiches de résultats qu’il traficote. Il publie des
résultats provisoires frauduleux, donnant Gnassingbé Eyadéma vainqueur, qu’il adresse à la
Cour Constitutionnelle pour validation.

Aux termes de la loi Electorale, la Cour Constitutionnelle ne peut recevoir ces résultats
provisoires frauduleux, des mains du Ministre de l’intérieur. C’est la seule CEN qui doit
transmettre les résultats provisoires à la Cour Constitutionnelle. Les partis de l’opposition
déposent donc auprès de la Cour Constitutionnelle, des requêtes en invalidation des résultats
provisoires proclamés par le Ministre de l’Intérieur et adressés illégalement à la Cour
Constitutionnelle en lieu et place de la CEN.

La Cour Constitutionnelle, violant allégrement la loi, apporte son concours au coup de force.
Elle rejette les requêtes et valide les résultats frauduleux que lui a transmis le Ministre de
l’Intérieur. La Cour Constitutionnelle du Togo vient de participer à un hold-up électoral.
Interrogé sur les raisons de cette attitude, son Président Louis Amégah déclare : « Je préfère
l’injustice au désordre. ». L’Union Européenne publie un communiqué dans lequel elle
affirme : « Le processus électoral est sorti de son cadre légal ». Ce qui n’empêche pas les pays
occidentaux de reconnaître l’élection de Gnassingbé Eyadéma. Ce qui n’empêche pas les pays
africains d’organiser en 2001 au Togo, la conférence des chefs d’Etat de l’OUA.

2 – Le 05 février 2005, le chef de l’Etat togolais, Gnassingbé Eyadéma meurt, à l’issue d’un
long règne de 38 ans, sanglant et cauchemardesque pour les Togolais. Le même soir, un
groupe d’officiers confie le pouvoir à son fils, Faure Gnassingbé, l’actuel chef de l’Etat. Devant
la protestation planétaire suscitée par cet acte d’un autre âge, l’Assemblée Nationale,
composée des seuls députés du parti au pouvoir, le RPT, « adapte » la Constitution pour
permettre à Faure Gnassingbé de terminer le mandat de son père avant l’organisation d’une
élection présidentielle trois ans plus tard.

Or l’article 144 (annexe 18) de la Constitution interdit toute modification de la Constitution en


période de vacance du pouvoir. En dépit de cette interdiction, l’Assemblée Nationale
15
togolaise, qui ne recule devant rien surtout lorsqu’il s’agit de violer la Constitution, modifie
d’abord l’article 144 lui-même pour introduire dans la Constitution les dispositions qui
permettent à Faure Gnassingbé de terminer le mandat de son père.

Faure Gnassingbé, qui vient d’accéder au pouvoir par un coup de force de l’Assemblée
Nationale contre la Constitution, veut prêter serment. Or le serment inscrit dans la
Constitution n’est prévu que pour un chef d’Etat élu au suffrage universel direct. Nullement
impressionné par la difficulté, la Cour Constitutionnelle du Togo, compose elle-même un
serment de circonstance qu’elle fait prêter à l’auteur du coup d’Etat.

Ces rappels sont nécessaires pour montrer que le dernier acte de la Cour Constitutionnelle du
Togo n’est pas une nouveauté. C’est plutôt sa caractéristique principale, une habitude banale.

D’impostures en parjures, la Cour Constitutionnelle du Togo se rend coupable de forfaitures.


Il est temps d’y mettre fin. C’est l’impunité qui justifie les dérives successives auxquelles se
livrent la Cour Constitutionnelle et l’Assemblée Nationale du Togo.

C) Le rôle de M. Gilchrist Olympio :

Depuis que le sort l’a empêché de se porter candidat à la présidentielle de 2010 au Togo, M.
Gilchrist Olympio a subi un profond traumatisme psychologique qui pourrait expliquer les
actes inqualifiables dont il est responsable aujourd’hui.

Gilchrist Olympio détenait depuis plus de trois ans, plus précisément depuis qu’elles ont été
signées, le 30 août 2007, ensemble avec d’autres documents, les « lettres de démission » de
tous les candidats de son parti aux élections législatives du 14 octobre 2007, sous coffre à son
domicile à Accra, selon ses propres affirmations.

Rappelons que la signature des lettres de démission en blanc visait à empêcher la


transhumance des députés UFC vers le parti au pouvoir, le RPT. Or c’est Gilchrist Olympio lui-
même qui, en signant sans l’aval du Bureau National de l’UFC un accord lui permettant de
rejoindre le RPT avec 7 députés UFC, a piétiné les principes qui sont à l’origine de ces
documents. Monsieur Olympio est donc disqualifié pour prétendre exploiter ces documents
contre des hommes et des femmes qui eux sont restés fidèles aux idéaux contenus dans les
engagements pris lors du congrès de 2007.

Après la création le 10 octobre 2010, de l’ANC dont 20 députés sur les 27 que comptait l’UFC,
sont fondateurs, M. Gilchrist Olympio a commencé à harceler plusieurs députés ANC, les
menaçant de produire ces démissions en blanc pour obtenir leur exclusion de l’Assemblée
Nationale, s’ils ne retournaient pas à l’UFC. C’est face au refus catégorique de ces députés
qu’il a publié la déclaration du bureau directeur de l’UFC, en date du 08 novembre 2010,
demandant « au Bureau de l’Assemblée Nationale de statuer sur le sort des députés
démissionnaires de l’UFC » et conseillant aux députés de l’ANC de « renoncer à leur mandat
… ».

16
C’est donc lui qui, mettant ces menaces à exécution, a envoyé le député Kokou Aholou porter
au Président de l’Assemblée Nationale, ces « lettres de démission» pour leur transmission à la
Cour Constitutionnelle.

Il est donc clair qu’aucun député n’a adressé de démission à l’Assemblée Nationale et que la
transmission de ces prétendues démissions par l’Assemblée Nationale à la Cour
Constitutionnelle, est une forfaiture qui viole l’article 6 du Règlement Intérieur de
l’Assemblée Nationale.

III. APPEL POUR QU’IL SOIT MIS FIN A L’ETAT DE NON DROIT AU TOGO
Il n’existe au Togo aucune institution indépendante du pouvoir RPT. Les Citoyens ne
disposent d’aucune voie de recours face au déni de droit, à l’arbitraire et aux mauvais
traitements.

Le Parlement, lieu de débats et de construction des lois, est devenu l’enceinte à partir de
laquelle s’organisent les violations de la Constitution et des droits de l’Homme.

Le Président de l’Assemblée Nationale ne favorise ni le fonctionnement démocratique du


Parlement, ni la démocratie parlementaire ni le dialogue entre les différents députés. Ses
derniers actes achèvent de le discréditer.

La Cour Constitutionnelle, quant à elle, est plus fidèle à son engagement aux côtés du RPT
pour permettre à ce parti de conserver le pouvoir d’Etat envers et contre tout. C’est donc
naturellement qu’elle viole les lois y compris ses propres procédures.

Pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit dans notre pays et pour la morale
politique, l’ANC pense que le Bureau de l’Assemblée Nationale ainsi que les juges de la Cour
Constitutionnelle doivent démissionner et que les membres fautifs de ces institutions soient
poursuivis et punis pour manquements graves.

L’ANC a choisi de se battre. Sa lutte ne prendra fin qu’avec l’instauration d’un véritable Etat
de droit et d’un système de libertés et d’égalité de tous devant la loi.

Ne l’oublions jamais : « Celui qui laisse commettre, une injustice ouvre la voie à d’autres
injustices. ». C’est pourquoi le combat qui est engagé par notre parti contre l’arbitraire subi
par les députés « démissionnaires » ne s’arrêtera pas.

Les députés de l’ANC, démissionnés de force, doivent reprendre leurs sièges à l’Assemblée
Nationale sans délai et retrouver leurs places au sein des organismes et réseaux
interparlementaires d’où ils ont été exclus.

Fait à Lomé, le 7 décembre 2010


Pour le Bureau national,
Le Président,

Jean-Pierre Fabre

17
ALLIANCE NATIONALE POUR LE CHANGEMENT
ANC
51, Rue 73, Quartier Aguiarkomé / BP 1599 Tél: 241 20 89 Lomé (Togo)

Memorandum
On the suspension of nine (9) ANC deputies
from the National Assembly of Togo on November 22, 2010

« Never forget: a person who lets an injustice be committed


opens the path for the next one.»
(Willy Brandt 1913-1992, German federal Chancellor)

December 2010

18
Memorandum
On the suspension of nine (9) ANC deputies from the National Assembly of Togo on November 22,
2010

‘Never forget: a person who lets an injustice be committed opens the


path for the next one.’
(Willy Brandt 1913-1992, German federal Chancellor)

On Monday November 22, 2010, the Constitutional Court of Togo suspended from the
National Assembly, through decision n° E- 018/10 (annex 1), nine (9) members of the Alliance
Nationale pour le Changement (ANC) party, at the request of the President of the National
assembly.

This decision, totally arbitrary and scandalous, has stirred the unanimous disapproval of the
Togolese peoples and has magnified the socio-political crisis Togo has been experiencing for
decades.

The present memorandum aims to inform both national and international opinion of the
latest coup and abuse of power perpetrated by the ruling powers and to clarify the
circumstances in which the Constitutional Court made its decision in violation of article 52 of
the Constitution (annex 2) and the National Assembly’s Rules of Procedure (annex 3).

This memorandum consists of three parts. The first is a chronological presentation of the
facts, supported by the documents in the annexes. The second is devoted to analysing the
facts. The third is an appeal to put an end to a state of no rule of law in Togo.

I THE FACTS.
A full understanding of these recent events demands revisiting events going back over three
years.
26. On August 30, 2007, during an investiture ceremony, the candidates who were to
figure on the lists of the Union des Forces de Changement (UFC) for the legislative
elections of October, 2007, signed three documents (annexes 4, 5, 6), one of which was a
blank resignation letter, undated, written to the President of the National Assembly.
These documents, called ‘The UFC Contract of Trust’, are aimed at preventing,
through a kind of psychological pressure, any poaching of the UFC’s elected
representatives by the party in power, the Rassemblement du Peuple Togolais (RPT),
as has been the case in the past.
27. On July 17, 2008, during its second ordinary congress, the UFC designated Gilchrist
Olympio, President of the National Executive, as its candidate for the 2010
Presidential elections. During the sitting of this congress the Party’s leaders and
activists discovered, to general surprise, through a message of support for Gilchrist
Olympio, the existence of an association called ‘les Amis de Gilchrist Olympio’ (AGO)
(Friends of Gilchrist Olympio), created by some activists.

28. On January 13, 2010, the UFC’s National Executive was informed that Gilchrist
Olympio had been the victim of an accident which occurred at the end of December,
2009, in the United States, where he had been on a private visit. Medical sources
stated that his condition required immobilisation for several weeks. As a
consequence he could not return to Lomé to accomplish the necessary formalities to
draw up his application dossier for the 2010 Presidential elections, the final deadline
having been fixed for midnight on January 15, 2010. The UFC’s National Executive
took stock of the situation and, in order to avoid being absent from this election of
capital importance, nominated in full responsibility Jean-Pierre Fabre, then Secretary
General and President of the UFC Parliamentary group, as the Party’s torch bearer
for this election.

29. On March 6, 2010, two days after the Presidential election, the CENI published, in
violation of all the procedures established (including that of collecting results by
VSAT), the fraudulent results that the outgoing Head of State, Faure Gnassingbé, had
won ahead of Jean-Pierre Fabre. The opposition parties grouped together in the
Front Républicain pour l’Alternance et le Changement, (FRAC), which supported the
candidacy of Jean-Pierre Fabre, contested the published results and declared that
the genuine winner of the vote was their candidate.

30. On March 9, 2010, whilst a team of experts put in place by the FRAC to demonstrate
Jean-Pierre Fabre’s victory was hard at work the police arrived on the site and took
away all the computer equipment (around twenty computers), all the voting offices’
verbatim records and result files, as well as the computer engineers and UFC leaders
who were there. The latter spent 48h for no valid reason at the police station, in
dreadful conditions. The Republic’s Prosecutor had no fears in affirming that he had
been informed that the managers of the FRAC’s computer centre were in the process
of falsifying the results files and the verbatim records in order to publish false results.
More than 8 months after these events the Prosecutor has still not demonstrated the
proof of these allegations, nor published the results of his enquiry or returned the
documents or equipment confiscated from Jean-Pierre Fabre, Presidential election
candidate.

31. On May 17, 2010, during the weekly meeting of the UFC’s National Executive,
Gilchrist Olympio declared that he had undertaken ‘exploratory contacts with the
RPT with a view to sharing power, on the basis of 50% for the UFC and 50% for the
RPT.’ Faced with general reprobation, he beat a retreat, insisting on the ‘exploratory’
nature of the contacts and committed himself to abiding by the National Executive’s
decision.

32. On May 28, 2010, against all expectations, Gilchrist Olympio read out, at the home of
his father, the late President Sylvanus Olympio, a declaration in which he announced
20
that he had signed with the RPT ‘an historical agreement’ which granted him seven
Ministerial portfolios in the government. This single handed and unilateral step is a
violation of the party’s political line and of its official texts. The UFC’s National
Executive temporarily suspended Gilchrist Olympio from the Party.

33. On July 30, 2010, in order to bring to an end the dysfunctions within the party, the
National Executive decided to convoke, for August 10, 2010, an extraordinary
congress, in accordance with the prerogatives which the statutes grant it.

34. On August 10, 2010, the RPT governing power, firmly backing Gilchrist Olympio,
prevented by violence (occupation of the Party headquarters and the site of the
congress, throwing tear bombs, truncheoning and arresting activists, seizing
motorcycles, etc.) the extraordinary congress convoked by the National Executive.
The congress’s members, who had come from every prefecture in Togo, withdrew to
a site which was kept secret and held the congress, which placed Jean-Pierre Fabre at
the head of the Party and confirmed the suspension of Gilchrist Olympio. The next
day, August 11, 2010, the documents which were produced at this sitting were
delivered to the Minister for Territorial Administration, in accordance with the
Charter of Political Parties. The Minister refused to receive them.

35. On August 12, 2010, Gilchrist Olympio for his part organised a UFC ‘congress’ over
the course of which there was taken ‘a special motion to suspend Jean-Pierre Fabre,
Patrick Lawson and Eric Dupuy as well as Isabelle Manavi Améganvi and Mana
Agbokoui (annex 7). The Minister for Territorial Administration ratified it.

36. On October 10, 2010, in order to bring to an end the confusion linked to the UFC’s
internal problems which served as an excuse for the ruling powers to carry out
administrative harassment and police abuses of power, several UFC activists,
including 20 out of the 27 deputies the UFC has at the National Assembly, almost all
the members of the UFC’s National Executive, as well as almost all of the leaders of
the Federation Offices in the interior of Togo, created a political party called the
Alliance Nationale pour le Changement (ANC), after taking care to resign from the
UFC on October 5, 2010. On October, 2010, the ANC was declared at the Minister for
Territorial Administration, in accordance with the Charter of Political Parties.

37. On October 25, 2010, the 20 deputies who had resigned from the UFC and were
founders of the ANC, addressed a collective letter (annex 8) to the Bureau of the
National Assembly through which they declared that they had created a
parliamentary group called the ‘Groupe ANC.’ To this letter they attached a collective
Act of resigning from the UFC parliamentary group, dating from October 24, 2010.

In effect, in accordance with Articles 26, 27 and 28 of the National Assembly’s Rules
of Procedure, deputies who feel they have political affinities, if there are at least four
of them, meet the conditions for creating a group, as long as they give it a name,
designate a President and a Vice President and declare the group at the Bureau of
the National Assembly. According to the National Assembly’s Rules of Procedure the

21
group is ‘administratively constituted’ when it declares itself at the Bureau of the
National Assembly.

38. On November 8, 2010, the UFC’s Executive Bureau made public a declaration (annex 9)
in which it pointed out that on August 30, 2007, the UFC’s candidates, now deputies
at the National Assembly, had committed themselves to resigning from their terms
of office should they leave the UFC. The UFC’s Executive Bureau thus asked the
Bureau of the National Assembly ‘to give a ruling on the fate of the UFC’s resigning
deputies,’ and demanded the ‘resigning’ deputies of the UFC to give up their terms of
office ‘so as not to betray the trust of the electors.’

39. On November 10, 2010, the President of the ANC received a letter dated November
5, 2010, (annex 10) through which the President of the National Assembly responded to
the letter declaring the ANC parliamentary group by saying ‘that an extra-
parliamentary party cannot create a parliamentary group.’

40. On the same November 10, 2010, the Deputy Kokou Aholou, nominated President of
the UFC parliamentary group by the UFC executive bureau, gave to the Bureau of the
National Assembly ‘resignation letters’ in the name of deputies who were no longer a
part of the UFC. These undated letters were signed on August 30, 2007, when these
ANC deputies were candidates on the UFC lists.

41. On November 11, 2010, the Bureau of the National Assembly had Deputy Kokou
Aholou, the new President of the UFC’s parliamentary group, deliver these
‘resignation letters’ to the Constitutional Court (annex 11).

42. On November 12, 2010, the President of the ‘administratively constituted’ ANC group
addressed to the Bureau of the National Assembly a detailed response (annex 12) to
the refusal to constitute the ANC parliamentary group. The ANC group stated that
nothing prevented its creation and specified that the Bureau of the National
Assembly’s refusal stems from ‘political considerations with a partisan stench which
did not have their place in the Constitution nor the National Assembly’s Rules of
Procedure.’

43. On November 15 the President of the National Assembly convoked a meeting of the
conference of Presidents without inviting the 4 ANC members who had the legal
right to be members of this authority. This exclusion confirms the information
according to which the President of the National Assembly had called on the
Constitutional Court to make a ruling on the supposed resignation of 10 ANC
deputies.

44. On November 17, 2010, the 20 ANC deputies addressed, ‘for all legal purposes,’ a
collective letter (annex 13) to the Constitutional Court in which they inform each judge
individually that since their election to the National Assembly, on October 14, 2007,
‘that they have never signed or addressed to the Bureau of the National Assembly
whatever kind of resignation from their mandate as a deputy.’ On the same day the

22
Constitutional Court met to deliberate on ‘designating replacements for the deputies
who had resigned.’ After acquainting themselves with the contents of the letter
written by the Bureau of the National Assembly, the Constitutional Court responded
by a letter (reference N° 163/2010/CC/P), dated November 17, 2010, that it had
noted several anomalies in the procedure of applying to the justice system, in
particular:

• The non-respect of Article 6 of the National Assembly’s Rules of Procedure, in


terms of which the resignation of a deputy, to be valid, must be presented to
the National Assembly in plenary session;
• The absence of dates on the ‘resignation letters’
• The presence amongst the ‘resignation letters’ of one by Lawson Adjiri Latévi,
who is not a National Assembly deputy.

45. On November 18, 2010, the President of the National Assembly called a plenary
session. On the ‘any other business’ section of the Agenda the President announces
that he has received ‘resignation letters’ from certain deputies. To the request of
several deputies to provide the names of the people who are resigning he responded
that the names are unreadable and that in addition the letters have no date. On the
insistence of the deputies he produced the name of Ouro Akpo Tchagnaou Nafiou,
who protested vehemently, stating that he has never resigned from his mandate
since he has been elected to the National Assembly. In the face of deputy Ouro
Akpo’s anger the President brought the meeting a close. The incident was brought to
the attention of the general public through a dishonest release issued by the Bureau
of the National Assembly, which lambasted the attitude of Deputy Ouro Akpo
Tchagnaou.

46. The very same November 18, 2010, in light of the situation which they have just
experienced in the National Assembly, all of the ANC deputies each addressed a
letter to the President of the National Assembly, with copies to each of the judges of
the Constitutional Court, (annex 14) in which they stated that they have never signed or
addressed to the Bureau of the National Assembly whatever kind of resignation from
their mandate as a deputy.

47. The very same November 18, 2010, the President of the National Assembly
addressed to the President of the Constitutional Court the letter (reference
N°238/2010/AN/SG/PA) (Annex 19) asking him to replace the 9 deputies who had
resigned from the UFC, including deputy Ouro Akpo Tchagnaou, who had just
strenuously denied ever having resigned.

48. On November 19, 2010, the Constitutional Court once again deliberated on
designating replacements for the ‘resigning deputies.’ The Constitutional Court drew
up a draft decision published on November 22, 2010, by several newspapers and in
which it ratified the so-called resignation of the ANC deputies and proceeds to
replace them. This draft decision lo longer takes into account the positions expressed
in the letter (reference N°163/2010/CC/P) of November 17, 2010, to the President of

23
the National Assembly and no longer concerns itself with the procedural defects it
had signalled within it.

49. On November 22, 2010, the Constitutional Court met once again and took decision
N°E-018/10 through which it replaced the 9 ANC deputies at the National Assembly.
Astonishment and indignation! The ‘resignation letters’ still have no dates and
beyond Ouro Akpo, whose name the President had cited in the plenary session and
who denied having resigned, none of the other ‘resigners’ had been informed of
‘their resignation.’

50. On November 29, 2010, the ANC deputies at the National Assembly subpoena
Gilchrist Olympio and Kokou Aholou at the Lomé tribunal annex 15) in order that they
return the blank ‘resignation letters’ they still have in their possession and which
they are threatening to send to the National Assembly if the remainder of the ANC
deputies do not return to the UFC. Asked by the judge about the ‘resignation letters’,
Gilchrist Olympio’s counsel responded that the latter has given to the President of
the National Assembly all the letters in his possession, including those of people who
are not deputies.

II ANALYSIS OF THE FACTS

The chain of events which led to the suspension of 9 ANC deputies at the National Assembly
leaves no doubt about the instrumentalisation of the Bureau of the National Assembly and
the Constitutional Court by the RPT ruling power and Gilchrist Olympio to destabilise the
ANC, destroy its parliamentary representation and deprive of parliamentary immunity the
head of the opposition, the candidate who was effectively elected during the Presidential
elections of March 4, 2010.

a) The complicity of the President of the National Assembly.

There is nothing about the size of the crisis which the UFC went through and which led to the
creation of the ANC which the President of the National Assembly does not know about. On
the contrary!

The President of the National Assembly, for having been present at the extraordinary
congress of August 12, 2010, organized by Gilchrist Olympio, cannot feign ignorance
that a ‘special suspension motion’ was voted against the UFC deputies, including Jean-
Pierre Fabre.

- On September 28, 2010, basing himself of the suspension motion he had received
notification, the President of the National Assembly addressed to the Finance Minister
the letter (reference N° 189/2010/AN/SG/PA (annex 16) to ask him to withdraw his
business car from deputy Jean-Pierre Fabre, at the time President of the UFC
parliamentary group.

24
5. It is inconceivable, in these conditions, that the Bureau of the National Assembly
would agree to receive from the hands of the UFC’s deputy Kokou Aholou, the new
president of the UFC parliamentary group, ‘resignation letters’ from deputies who no
longer belonged to the UFC, who have created their ANC party and who furthermore
addressed to the Bureau of the National Assembly the declaration of the creation of
the ANC parliamentary group. The President of the National Assembly knows perfectly
well that the deputies suspended from the UFC cannot present their resignations to
the National Assembly, to a leader of the UFC. The President of the National Assembly
also knows that Kokou Aholou, the new president of the UFC parliamentary group, is
the last person that ANC deputies who wish to resign from the National Assembly
would go to in order to present their resignations.

6. The speed with which the President of the National Assembly treated an affair as
serious as the group resignation of several deputies would be incomprehensible, if it
did not bear witness to the latter’s participation in a plot to destabilise the new ANC
party. The sly transmission to the Constitutional Court of this dossier, on November 11,
2010, in violation of Article 6 of the National Assembly’s Rules of Procedure (annex 17), is
an act of serious misconduct on the part of the National Assembly’s President, which
can only be explained by his close involvement in this conspiracy.

3. The real intentions of the Bureau of the National Assembly became evident when the
Bureau sent to the AND a letter dated November 15, 2010, to confirm its refusal of the
constitution of the ANC parliamentary group, knowing perfectly well that already on
November 11, 2010, it had sent to the Constitutional Court a request to replace the 10
UFC ‘resigning’ deputies. If it was not complicit with this coup and abuse of power the
Bureau of the National Assembly should simply have justified its refusal of the creation
of the ANC group by the fact that deputies cannot at the same time resign their
mandates and ask to constitute a parliamentary group. This imbroglio, if it was real,
should have pushed the Bureau of the National Assembly to interrogate individually
the ‘resigning’ deputies in order to understand the situation.

4. On November 18, 2010, in resending a second time by letter (reference


N°238/2010/AN/SG/PA) (Annex 19) to the Constitutional Court the same ‘resignation
letters’ without conforming to ‘the advised procedure’ laid out by the President of the
Constitutional Court in his letter of November 17, 2010, the Bureau of the National
Assembly committed an irresponsible act which ended in demonstrating its desire to
see the suspension of the ANC deputies come about as quickly as possible. This letter,
written as if it was commencing procedures with the Constitutional Court for the first
time in this particular case, displays the dishonesty of the Bureau of the National
Assembly and above all reveals the existence of a complicity between the two
institutions.

The minutes (annex 20) annexed to this letter are deliberately truncated as they conceal
the main reason for the protests and indignation of deputy Ouro Akpo, who declared
that he had never resigned. Moreover these minutes clearly bare witness to a violation

25
of Article 6 of the National Assembly’s Rules of Procedure as only the ‘resignation’ of
Deputy Ouro Akpo was made known to the National Assembly, whilst there were eight
(8) other supposed resigning deputies.

The complicity of the President of the National Assembly comes to light in the letter of
November 11, 2010, below, which he sent to the President off the Constitutional Court, a
copy of which is annexed to the present memorandum (annex 11).

‘Mr President,

I would like to bring to your attention that, by a letter dated November 10, 2010, the Right
Honourable Kokou AHOLOU, President of the UFC parliamentary group, sent me individual
letters by which certain UFC deputies resigned from their parliamentary mandates for political
reasons.

To this effect, I am sending the pertinent documents for the necessary action in order to
adjudicate on the case. Attached you will find the individual resignation letters addressed to
the President of the National Assembly.

In waiting for your conclusions, Mr. President, please accept my sincerest greetings,

Signed
El Hadj Abass BONFOH

This letter contains certain untruths, and the two following in particular:

c) The ‘resignation letters’ sent by the President of the National Assembly to the
Constitutional Court do not come from UFC deputies as he claims. In effect, on
November 11, 2010, at the moment he sent this letter, the President of the National
Assembly knew perfectly well that the so-called ‘resigning deputies’ were no longer
members of the UFC as twenty deputies of the UFC parliamentary group, founder
members of the ANC, had sent him on October 25, 2010, in other words seventeen
days beforehand, a letter by which they informed him that the ANC had been created.
They did not forget to attach to this letter a collective resignation from the UFC group
which they had all signed on October 24, 2010. In addition three of the deputies
concerned had been subject to ‘a special suspension motion’ during the UFC Congress
on August 12, 2010, which the President of the National Assembly was personally
present at. The President of the National Assembly, in his letter of September 28, 2010
(reference N°189/2010/AN/SG/PA) to the Finance Minister, affirms that he was
notified of this ‘suspension motion’ on August 24, 2010.

d) There is an improper use of the word ‘addressed’ contained in line 3 of the letter:
‘Attached you will find the individual resignation letters addressed to the President of
the National Assembly.’ None of these supposedly resigning deputies sent resignation
letters to the President of the National Assembly.

26
Because, if these resignation letters, signed on August 30, 2007, by UFC candidates are
indeed ‘addressed to’ the President of the National Assembly, they were only
‘addressed/sent’ to the President of the National Assembly on November 10, 2010,
and not by the ‘resigning deputies’ but by ‘Kokou Aholou, President of the UFC
parliamentary group,’ as the President acknowledges himself in his letter.

Behind this relentlessness on the part of the Bureau of the National Assembly there
appears a manifest desire to transfer towards the RPT/UFC team the mandates of
deputies claiming membership of the ANC in order to aid the RPT ruling power to
have a 4/5th qualified majority in the National Assembly in order to modify the
Constitution as it pleases without resorting to a referendum.

b) The complicity of the Constitutional Court

The Constitutional Court is one of the major obstacles towards installing democracy and a
State based on the rule of law in Togo. It refuses to pass judgement in accordance with the
truth. Since its creation, it has distinguished itself by the systematic violation of the
Constitution and the laws of the Republic with the sole aim of keeping the RPT ruling power
in place by any means. It has thus always contributed to validating provisional fraudulent
results proclaimed by the Independent National Election Commission (CENI). Its decisions are
a model of inconsistency and injustice, and provoke a legitimate feeling of outrage as they
cannot be appealed in anyway. The recent decision is no exception to this rule. It begins thus:

‘The Constitutional Court,


By the letter dated November 18, 2010, recorded the same day by the clerk of the Court,
under the reference number N°040-G, the President of the National Assembly informs the
Court of the resignation letters of certain deputies for political reasons and asks for the names
of candidates authorised to replace them to be communicated,’ etc.

The Court continues, on line 3, page 2, of its decision: ‘Given letter N°227/ 2010/AN/SG/PA,
dated November 11, 2010, from the President of the National Assembly addressed to the
President of the Constitutional Court.’

As it is presented, this line 3 could have the unwary reader believe that this letter is an
ordinary letter between the Presidents of the National Assembly and the Constitutional
Court.

In effect it concerns the genuine letter by which the Bureau of the National Assembly opens
court proceedings at the Constitutional Court ‘in order to rule on the cases’ of the ‘individual
letters by which certain UFC deputies resigned from their parliamentary mandates for political
reasons.’

What needs to be known is the following:

• Why is the Constitutional Court looking to show that it was on November 18, 2010, that
the President of the National Assembly opened proceedings?
27
• Why is the Constitutional Court attempting to hide that it was on November 11, 2010,
that proceedings were opened, as is attested to without any possible argument by the
letter of the President of the National Assembly?

The reason for the Constitutional Court’s attitude is simple. It absolutely wants to hide the
existence, and the content of the letter (reference N°163/2010/CC/P), which it addressed to
the President of the National Assembly on November 17, 2010. In this letter, the Court draws
the attention of the President of the National Assembly of the procedural shortcomings
which constituted the non-respect of Article 6 of the National Assembly’s Rules of Procedure,
and to the non-receivable nature of resignation letters which had no dates, and asked him
withdraw the resignation letter of Lawson Adjri Latévi, who was not a deputy. The
Constitutional Court also wants to cover the President of the National Assembly, who in his
letter of November 18 acts as if proceedings at the Constitutional Court had not taken place
on November 11, 2010.

In effect, on November 22, 2010, the Court gave its decision N°E-018/10, suspending the ANC
deputies from the National Assembly, without the procedural shortcomings pointed out
having been corrected by the President of the National Assembly.

Because, if the National Assembly had withdrawn from the list of ‘resigning deputies’ the
name of Lawson Adjri Latévi, who was not a deputy, but from whom the President of the
National Assembly had presented a resignation letter, it did not concern itself with either
resolving the problem of the non existence of dates on the ‘resignation letters’ or with
informing the plenary session of the names of the resigning deputies. More seriously still,
Ouro Akpo Tchagnaou, the only deputy whose name was cited during the National
Assembly’s plenary of December 18, 2010, and who vigorously contested his resignation, was
kept on the list of resigning deputies once again addressed to the Constitutional Court by the
National Assembly on November 18, 2010. He was amongst the deputies suspended from the
National Assembly by decision N°E-018/10.

Moreover the incident caused by Ouro Akpo Tchagnaou’s vigorous protests gave rise to a
Bureau of the National Assembly press release which deplored the deputy’s attitude. How
can it be possible to, following that, claim that someone is resigning and suspend from the
National Assembly for reasons of ‘resigning for political reasons’ a person who has claimed to
have never resigned?

The attitude of Togo’s Constitutional Court is scandalous. One can even wonder about the
legality of the letter of November 17, 2010, by which the Constitutional Court points out to
the President of the National Assembly the anomalies of the proceedings and asks him to
correct them. Shouldn’t the Court have quite simply just kept itself to verifying the
receivability of the proceedings as they were and adjudicate, instead of turning itself into an
advisor to the National Assembly and pointing out the correct procedure to follow?

It is incomprehensible that the Constitutional Court refused to take into account the
collective letter which the 20 ANC deputies addressed to it on November 17, 2010, in which

28
they affirmed that since their election to the National Assembly they have never resigned
their mandate. It is also incomprehensible that the Constitutional Court decided on
November 22, 2010, to move to replace 10 deputies who had sent them on November 18,
2010, in others words four days earlier, copies of letters which they had sent to the President
of the National Assembly to state to him that they were not resigning from the National
Assembly.

The Constitutional Court crossed the Rubicon on November 22, 2010. The removal by legal
decision, in the conditions pointed above, of people elected by universal suffrage is a
violation of popular sovereignty which needs to be blocked.

An examination of decision N°E-18/10, made on November 22, and taken in complicity with
the Bureau of the National Assembly, which led to the suspension of 9 deputies who were
members of the ANC, reveals the willingness of the members of the Constitutional Court to
trample their oaths underfoot and turn their backs on their mission, which is notably to
guarantee people’s fundamental rights as well as public freedoms and to regulate the
functioning of public institutions and authourities.

More importantly the Constitutional Court has committed a forgery in violating Article 25
(annex 21) of its Rules of Procedure, which obliges it to mention in its decision the names of the
judges who took part in the deliberations and to have the sign it. Yet nine (9) judges
participated in the deliberations and eight (8) are cited at the bottom of the decision as
having been in session.

The Constitutional Court of Togo has in the past committed grave violations of the law:

1 - In 1998, the Togo Head of State, the late Gnassingbé Eyadéma, was on the way to losing
the Presidential elections of June 21. On the evening of June 22 the army obliged the National
Electoral Commission (CEN) to relinquish its mission. The Minister of the Interior, General
Séyi Mèmène, seized the verbatim records and the results files, which he meddled with. He
published provisional fraudulent results, making the winner Gnassingbé Eyadéma, and which
he addressed to the Constitutional Court for validation.

In terms of the Electoral law, the Constitutional Court cannot receive provisional fraudulent
results from the hands of the Minister of the Interior. It is only the CEN which can transmit
provisional votes to the Constitutional Court. The opposition parties thus filed at the
Constitutional Court requests for an invalidation of the provisional results proclaimed by the
Minister of the Interior and addressed illegally by him to the Constitutional Court instead of
by the CEN.

The Constitutional Court, heedlessly violating the law, thus lends its support to such shows of
strength and abuses of power. It rejected the requests and validated the fraudulent results
sent to it by the Minister of the Interior. The Constitutional Court of Togo thus participated in
an electoral hold-up. Asked about the reasons for this attitude, its President, Louis Amégah,
declared: ‘I prefer injustice to disorder.’ The European Union published a release in which it

29
stated: ‘the electoral process has overstepped its legal framework.’ This did not prevent
Western countries from recognising the election of Gnassingbé Eyadéma. This did not
prevent African countries from organising in 2001 in Togo the conference of the OUA Heads
of State.

2 – On February 5, 2005, the Togo Head of State Gnassingbé Eyadéma died, at the end of a
long reign of 38 years, which was bloody and nightmarish for the Togo people. The very same
evening a group of officers handed power to his son, Faure Gnassingbé, the current Head of
State. Faced with worldwide protest against this act from a bygone age, the National
Assembly, composed only of deputies from the party in power, the RPT, ‘adapted’ the
Constitution to allow Faure Gnassingbé to finish the mandate of his father before organisng a
Presidential election three years later.

Yet Article 144 (annex 18) of the Constitution forbids any modification of the Constitution when
there is a power vacuum. Despite this ban the Togo National Assembly, which shrinks before
nothing above all when it comes to violating the Constitution, first of all modified Article 144
itself to introduce into the Constitution the dispositions which allowed Faure Gnassingbé to
complete his father’s mandate.

Faure Gnassingbé, who had just come to power by a National Assembly coup against the
Constitution, wanted to take the oath. Yet the oath inscribed in the Constitution is only
intended for a Head of State elected by direct universal suffrage. In no way put out by the
difficulty, the Togo Constitutional Court itself composed an oath for the occasion, and which
it had sworn by the author of the coup d’état.

These reminders are necessary to show that the recent act of the Togo Constitutional Court is
not something new. It is instead its principal characteristic, a commonplace habit.

By masquerades and perjury, the Togo Constitutional Court is guilty of abuses of authority. It
is time it ended. It is immunity which justifies the successive abuses perpetrated by the Togo
Constitutional Court and National Assembly.

C) The role of M. Gilchrist Olympio:

Ever since fate prevented him from being a candidate for the Togo Presidential elections of
2010 Gilchrist Olympio has been subject to profound psychological trauma which could
explain the unspeakable acts he is today responsible for.

Gilchrist Olympio has held for over three years, more precisely since they were signed on
August 30, 2007, together with other documents, the ‘resignation letters’ of all his party’s
candidates for the legislative elections of October 14, 2007, in a safe at his home in Accra,
according to his own admission.

Let us remember that the signing of these blank resignation letters aimed at avoiding the
migration of UFC deputies towards the party in power, the RPT. Yet it was Gilchrist Olympio
himself who, in signing without the approval of the UFC’s National Executive an agreement

30
which allowed him to join the RPT along with 7 UFC deputies, trampled underfoot the
principles which were at the root of these documents. Mr. Olympio is thus discredited for
claiming to use these documents against the men and women who have remained loyal to
the ideas contained in the commitments made during the 2007 Congress.

After the creation on October 10, 2010, of the ANC, of which 20 deputies out of the 27 which
the UFC numbered are founder members, Mr. Gilchrist Olympio began to harass several ANC
deputies, threatening them with producing these blank resignations to obtain their
suspension from the National Assembly, if they did not return to the UFC. It was in the face of
the categorical refusal of these deputies to do so that he published the declaration of the
UFC’s Executive Bureau, dated November 8, 2010, demanding ‘the Bureau of the National
Assembly to give a ruling on the fate of the UFC’s resigning deputies,’ and advising the ANC’s
deputies to give up their terms of office.

It is thus him who, in carrying out these threats, dispatched deputy Kokou Aholou to take to
the President of the National Assembly these ‘resignation letters’ to be sent to the
Constitutional Court.

It is thus clear that no deputy sent resignations to the National Assembly and that the
transmission of these so-called resignations by the National Assembly to the Constitutional
Court is an abuse of authority which violates Article 6 of the Constitutional Court’s Rules of
Procedure.

III. APPEAL TO PUT AN END TO A STATE OF NO RULE OF LAW IN TOGO

In Togo there exists no institution which is independent of the RPT ruling power. The Citizens
have no method of appealing or contesting the denial of law, arbitrary actions and bad
treatment.

The Parliament, the site of debating and constructing laws, has become the enclosure from
which are organized violations of the Constitution and Human Rights.

The President of the National Assembly favours neither the democratic functioning of
Parliament, nor parliamentary democracy, nor dialogue between the different deputies. His
recent acts finally end in discrediting him.

The Constitutional Court for its part is more loyal to its commitment at the side of the RPT to
allow this party to maintain State power in spite of everything. It is thus quite naturally that it
violates the laws, including its own rules of procedure.

To install democracy and a state with the rule of law in our country and for political morality
the ANC thinks that the Bureau of the National Assembly as well as the judges of the
Constitutional Court should resign and that the guilty members of these institutions are taken
to court and punished for serious misconduct.

31
The ANC has chosen to fight. Its struggle will only end with the installation of a genuine state
with the rule of law and a system of freedoms and equality for all in front of the law.

Let us never forget: ‘a person who lets an injustice be committed opens the path for the next
one.’ That is why the combat our party is committed to against the arbitrary actions
subjected to the ‘resigning’ deputies will not cease.

The ANC deputies, subject to forced resignations, must retake their seats in the National
Assembly without delay and take their places within the bodies and inter-parliamentary
networks from which they have been excluded.

Written at Lomé, December 7, 2010


For the National Executive,
The President,

Jean-Pierre Fabre

32
ANNEXES

33
Annexe 1 page 1

COUR CONSTITUTIONNELLE REPUBLIQUE TOGOLAISE


DU TOGO Travail Liberté Patrie

A F F A I R E : Désignation des remplaçants de députés


démissionnaires

DECISION N°E018/10 DU 22 NOVEMBRE2010


« AU NOM DU PEUPLE TOGOLAIS »

LA COUR CONSTITUTIONNELLE,

Par lettre en date du 18 novembre 2010, enregistrée le même jour au greffe de la


Cour sous le N° 040-G, le président de l'Assemblée nationale notifie à la Cour des lettres
de démission de certains députés pour « convenance politique » et sollicite la
communication des noms des candidats habilités à les remplacer ;

Vu la Constitution du 14 octobre 1992 ;

V u l a lo i o r g a n i q u e n ° 2 0 0 4 - 0 0 4 d u 1 e r m a r s 2 0 0 4 s u r l a C o u r
constitutionnelle ;

Vu le code électoral, notamment en ses articles 191 et 192 ;

Vu le règlement intérieur de la Cour, adopté le 26 janvier 2005 ;

34
Annexe 1 page 2

Vu le règlement intérieur de l'Assemblée nationale, adopté le 22 novembre 2007, notamment


en ses articles 6 et 7 ;

Vu la décision N° E-021/07 du 30 octobre 2007 portant proclamation des résultats définitifs des
élections législatives du 14 octobre 2007 ;

Vu la lettre N°227/2010/AN/SG/PA en date du 11 novembre 2010 du Président de


l'Assemblée nationale adressée à Monsieur le Président de la Cour constitutionnelle ;

Vu la lettre N° 163/2010/CC/P en date du 17 novembre 2010 du Président de la Cour


constitutionnelle adressée à Monsieur le Président de l'Assemblée nationale ;

Vu la lettre N°238/2010/AN/SG/PA du 18 novembre 2010 du président de l'Assemblée nationale


demandant à la Cour de désigner, sur les listes de l'Union des Forces de Changement (UFC),
les candidats habilités à remplacer MM. BRUCE Ahli Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle
Djigbodi, LAWSON Boévi Pé Patrick, FABRE Jean-Pierre, ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert,
OUROAKPO Tchagnaou, ATTIKPA Akakpo, MANTI Kwami et KETOGLO Yao Victor, députés élus
sur les listes de l'Union des Forces de Changement (UFC) qui ont démissionné pour «
convenance politique » de leur mandat parlementaire ;

Vu les lettres de démission jointes à la lettre du Président de l'Assemblée nationale ;

Considérant qu'aux termes de l'article 191 du code électoral « les députés sont élus au scrutin
de liste bloquée, à la représentation proportionnelle » ;

Considérant, aux termes de l'article 192 du Code électoral, que « chaque liste comporte le
double du nombre de sièges à pourvoir par circonscription électorale.

35
Annexe 1 page 3

Les candidats sont déclarés élus selon l'ordré de présentation sur la liste.
En cas de démission, de décès ou d'acceptation d'une fonction déclarée incompatible
avec la fonction de députés, les sièges vacants sont occupés selon l'ordre de
présentation aux électeurs » ;
Considérant, à la lecture combinée des articles 191 et 192 sus-visés, que le suffrage des
électeurs porte d'abord sur une liste de candidats avant que les résultats de
l'élection ne déterminent la ou les personnes appelées à siéger à l'Assemblée
nationale ;

Qu'en vertu de l'article 192 du code électoral, lorsqu'une personne figurant sur une liste
est empêchée, son remplacement se fait dans l'ordre numérique de présentation de la
liste des candidats du parti politique aux électeurs ;

Qu'en conséquence, ces deux dispositions visent à stabiliser les situations juridiques
résultant des élections législatives, en l'occurrence celles du 14 octobre 2007 ;

Considérant que les nommés BRUCE Ahli Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi,
LAWSON Boévi Pé Patrick, FABRE Jean-Pierre, ATAKPAMEY Kodjo Thomas-
Norbert, OURO-AKPO Tchagnaou, ATTIKPA Akakpo, MANTI Kwami et KETOGLO Yao Victor,
tous députés élus sur les listes du parti politique UFC, ont démissionné de leur mandat ;
qu'il échet de déclarer leurs sièges vacants ;
Considérant que dans la circonscription électorale du Golfe, il y a eu deux sièges à
pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les deux sièges ont été
remportés par la liste UFC conduite par M. BRUCE Ahli Komla A. ; qu'ainsi, M. BRUCE Ahli
Komla A. et le deuxième candidat de la liste UFC ont été déclarés élus ; que, le député
BRUCE Ahli Komla A. ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il
convient de désigner M. ANANIGOLOU Komlan P., troisième candidat sur la liste UFC, en
ses lieu et place ;

36
Annexe 1 page 4

Considérant que dans la circonscription électorale de Kloto, il y a eu trois sièges à pourvoir


lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux sièges ont été remportés par la
liste UFC conduite par Mme. AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi ; qu'ainsi, Mme AMEGANVI
Manavi Isabelle Djigbodi et son suivant immédiat ont été déclarés élus ; que, la député
AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi ayant démissionné de son mandat pour «
convenance politique », il convient de désigner M. ADJIMA Kosi Mensa, troisième candidat
sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale des Lacs, il y a eu trois sièges à pourvoir lors
des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les trois sièges ont été remportés par la liste
UFC sur laquelle figurait M. LAWSON Boévi Pé Patrick, tête de liste ; qu'ainsi, M. LAWSON
Boévi Pé Patrick et les deux candidats immédiats ont été déclarés élus ; que, le député
LAWSON Boévi Pé Patrick ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique
», il convient de désigner M. KOEVI-KOKO Folly, quatrième candidat sur la liste UFC, en ses
lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Lomé Commune, il y a eu cinq


sièges à pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que quatre sièges ont été
remportés par la liste UFC conduite par M. FABRE Jean-Pierre ; qu'ainsi, M. FABRE Jean-Pierre
et trois autres candidats immédiats de la liste UFC ont été déclarés élus ; que, le député
FABRE Jean-Pierre ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il
convient de désigner M. Olympio Adébléwo Kossi, cinquième candidat sur la liste UFC, en ses
lieu et place ;

37
Annexe 1 page 5

Considérant que dans la circonscription électorale de l'Ogou, il y a eu trois sièges à pourvoir


lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; qu'un siège a été remporté par la liste UFC
sur laquelle figurait M. ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, tête de liste ; qu'ainsi, M.
ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert a été déclaré élu ; que, le député ATAKPAMEY Kodjo
Thomas-Norbert ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient
de désigner M. TOKORO Adignon, deuxième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Tchaoudjo, il y a eu trois sièges à


pourvoir lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; qu'un siège a été remporté par la
liste UFC conduite par M. FOFANA Bakalawa ; qu'ainsi, M. FOFANA Bakalawa a été déclaré élu
; que, nommé ministre, il a été remplacé à l'AsseMblée nationale par M. OURO-AKPO
Tchagnaou, deuxième de la liste UFC ; que, le député OURO-AKPO Tchagnaou ayant démissionné
de son mandat pour « convenance politique », il convient de désigner M. KPEKY Touhtou,
troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Vo, il y a eu trois sièges à pourvoir


lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux sièges ont été remportés par la
liste UFC sur laquelle figurait M. ATTIKPA Akakpo, tête de liste ; qu'ainsi, M. ATTIKPA
Akakpo et le deuxième candidat de la liste UFC ont été déclarés élus ; que, le député ATTIKPA
Akakpo ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient de
désigner M. AZIAKOU Kodjo, troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

Considérant que dans la circonscription électorale de Wawa, il y a eu trois sièges à pourvoir


lors des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que deux sièges ont été remportés par la
liste UFC sur laquelle figurait M. MANTI Kwami, deuxième sur la liste ; qu'ainsi, M. MANTI Kwami
et le candidat tête de liste ont été déclarés élus ; que, le député MANTI Kwami ayant
démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient de désigner M.
KOUDODJI Koffi Dankua, troisième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et place ;

38
Annexe 1 page 6

Considérant que dans la circonscription électorale de Zio, il y a eu trois sièges à pourvoir lors
des élections législatives du 14 octobre 2007 ; que les trois sièges ont été remportés par la liste
UFC sur laquelle figurait M. KETOGLO Yao Victor, tête de liste ; qu'ainsi, M. KETOGLO Yao Victor
et les deux candidats immédiats de la liste UFC ont été déclarés élus ; que, le député KETOGLO
Yao Victor ayant démissionné de son mandat pour « convenance politique », il convient
de désigner M. DOKOUVI Messah Nathey, quatrième candidat sur la liste UFC, en ses lieu et
place ;

En conséquence ;

Article 1er : Constate la vacance des sièges préalablement occupés par MM. BRUCE Ahli
Komla A., AMEGANVI Manavi Isabelle Djigbodi, LAWSON Boévi Pé Patrick, FABRE Jean-Pierre,
ATAKPAMEY Kodjo Thomas-Norbert, OUROAKPO Tchagnaou, ATTIKPA Akakpo, MANTI Kwami,
KETOGLO Yao Victor, tous députés élus sur des listes de l'Union des Forces de Changement
(UFC).

Article 2 : Dit que les sièges ainsi devenus vacants doivent être occupés respectivement par :
ANANIGOLOU Komla P., ADJIMA Kosi Mensa, KOEVIKOKO Folly, OLYMPIO Adébléwo Kossi,
TOKORO Adignon, KPEKY Touhtou, AZIAKOU Kodjo, KOUDODJI Koffi Dankua et
DOKOUVI Messah Nathey.

Annexe 1 page 7

39
Article 3 La présente décision sera notifiée au Président de l'Assemblée nationale et
:

publiée au Journal officiel de la République togolaise.

Délibérée par la Cour en sa séance du 22 novembre 2010 au cours de laquelle


ont siégé : MM. les Juges : Aboudou ASSOUMA, Président, Mama-Sani ABOUDOU-SALAMI,
Kouami AMADOS-DJOKO, Chef Améga Yao Adoboli GASSOU IV, Mme Ablanvi Mèwa
HOHOUETO, Mipamb NAHM-TCHOUGLI, Arégba POLO et Koffi TAGBE.

Suivent les signatures.

POUR EXPEDITION CERTIFIEE CONFORME

Le 22 novembre 2010

Le Greffier en Chef,

Me Mousbaou DJOB0

Annexe 2

40
TITRE Ill
DU POUVOIR LEGISLATIF

Art. 52 — Les députés sont élus au suffrage universel direct et secret pour
cinq (5) ans Ils sont rééligibles. Chaque député est le représentant de la Nation
tout entière. Tout mandat impératif est nul….

Annexe 3 page 1

REGLEMENT INTERIEUR

41
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
TITRE Ier
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES

CHAPITRE VII
CONTROLE DE L'ACTION DU PRESIDENT
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
Art. 25- Obligation de la reddition de compte
1 - Le président de l'Assemblée nationale doit rendre compte à l'Assemblée nationale
de ses activités, de sa gestion et lui fournir toutes explications qui lui seront
demandées.
2 - A cet effet, le président doit, au début de chaque session ordinaire, présenter un rapport
sur ses activités et sa gestion de la session précédente.
3 - L'Assemblée nationale en délibère et prend acte de ce rapport ; ou demande au
président de lui fournir tourtes explications et justifications qu'elle estime nécessaires.
CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES
Art. 26- Conditions et modalités de constitution
1 - Les députés peuvent s'organiser en groupes par affinités politiques. Ils doivent remettre
en ce cas au bureau de l'Assemblée nationale une déclaration indiquant-le nom et la
composition de leur groupe.
2 Ce document est publié au Journal Officiel de la République Togolaise. Toute
modification doit être portée à la connaissance du bureau de l'Assemblée nationale et
publiée au Journal Officiel de la République Togolaise.
3 Un groupe ne peut être reconnu comme administrativement constitué que s'il réunit
au moins le vingt-cinquième (1/25) des membres composant l'Assemblée nationale.

Un parti politique ne peut constituer plus d'un groupe parlementaire.

4 - Un député ne peut appartenir qu'à un seul groupe.

- Est interdite, la constitution, clans les formes prévues dans ce chapitre, de groupes de
défense d'intérêts particuliers, locaux ou professionnels.

Annexe 3 page 2

REGLEMENT INTERIEUR
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE

42
TITRE I"
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
CHAPITRE VIII
GROUPES PARLEMENTAIRES

5 - Les députés qui n'appartiennent à aucun groupe peuvent s'apparenter à un groupe


de leur choix avec l'agrément du bureau de ce groupe. Ils comptent pour le calcul des
sièges accordés au groupe dans les commissions.
6 - Tout député qui n'appartient ou ne s'apparente à aucun groupe est dit non-
inscrit.

Art. 27- Organisation des groupes

1 - Les groupes constitués conformément à l'article précédent s'organisent de


manière autonome et assurent leur service intérieur par un secrétariat
administratif.
Le statut, l'effectif, les conditions matérielles d'installation et de fonctionnement de ces
secrétariats de même que les droits d'accès et de circulation de leur personnel dans le
palais de l'Assemblée nationale sont fixés par le bureau de l'Assemblée nationale sur
proposition des questeurs et des présidents des groupes.

2 Tout groupe parlementaire doit élire un président et un vice-président.


-

Les présidents des groupes parlementaires sont membres de droit de la


conférence des présidents.
En cas d'absence ou d'empêchement, ils sont suppléés par leurs vice-présidents.

Art. 28 - Modifications de la composition des groupes


-

Les modifications à la composition d'un groupe sont portées à la connaissance du


bureau de l'Assemblée nationale sous la signature du président du groupe s'il s’agit
d'une radiation, sous la signature du député intéressé s'il s'agit d'une démission, et sous
la double signature du député et du président du groupe, s'il s’agit d'une adhésion ou
d'un apparentement.
Elles sont publiées au Journal Officiel de la République Togolaise. Art. 29 - Prohibition de
constitution de groupes d'intérêts

43
Annexe 4

CONTRAT DE CONFIANCE DE L'UFC


Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC

Conditions générales de candidature

Tout militant, candidat ou candidate devant figurer sur les listes de l'Union des Forces
de Changement (UFC) aux prochaines élections législatives doit
• Avoir 25 ans révolus à la date des élections.
• Etre de nationalité togolaise.
• Jouir de ses droits civiques et politiques.
• Adhérer pleinement aux idéaux de liberté, de justice, de démocratie, de respect
des droits humains et de progrès social inscrits dans les statuts du Parti.
• Etre membre actif d'une fédération du Parti.
• Jouir d'une bonne moralité et de l'estime de ses concitoyens.
• Avoir un sens aigu du bien public et de l'intérêt général.
• S'engager à respecter et à défendre, dans l'intérêt des populations, les valeurs et
les objectifs qui fondent les réflexions et les actions de l'UFC, contenus dans Le
Manifeste du Parti.
• S'engager à s'acquitter régulièrement des cotisations spéciales des
• élus, conformément aux Statuts et Règlement intérieur du Parti. S'engager, en
cas de rupture avec le Parti, notamment en cas de transhumance politique, à
démissionner de ses fonctions de député à l'Assemblée nationale, dans le respect
scrupuleux de la confiance que lui ont accordé les électeurs.

Le Président National

Gilehrist OLYMPIO

44
UNION DES FORCES DE CHANGEMENT
UFC
59, Rue Koudadzé, Lom-nava
http:// www.ufc.com BP 62168 Tél. /Fax 221 33 32 Lomé, Togo

Annexe 5
CONTRAT DE CONFIANCE DE L'UFC
Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC
Engagement du candidat
Je soussigné(e),
candidat(e) sur la liste de l'Union des Forces de Changement (UFC) aux
prochaines élections législatives, reconnais avoir pris connaissance et
adhéré aux Conditions Générales de candidature du Parti que je,

m'engage à respecter scrupuleusement.

Je m'engage en outre à respecter les Statuts et Règlement Intérieur du


Parti ainsi que ses orientations politiques. En cas de rupture avec le
Parti et dans le respect scrupuleux de la confiance que m'ont accordé
les électeurs, je m'engage solennellement à démissionner de mes
fonctions de député à l'Assemblée Nationale.

Annexe 6

45
Député à l'Assemblée Nationale

A Monsieur le Président de
l'Assemblée Nationale Lomé

Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale,

Je vous informe qu'à compter de ce jour, et pour des raisons de convenance politique,
je démissionne de mes fonctions de Député à l'Assemblée Nationale.

Veuillez agréer, Monsieur le Président de l'Assemblée Nationale, l’expression de ma


très haute considération

46
47
48
49
Annexe 8 page 3

Lomé le 25/10/2010

COPIE A
Madame et Messieurs les
Président et Membres du
Bureau de l'Assemblée Nationale

PALAIS DES CONGRES

.Lomé - TOGO

Objet : Notification de
création de groupe parlementaire

Monsieur le Président, Madame et Messieurs,


J’'ai l’'honneur de vous notifier par la présente, une déclaration par laquelle vingt
(20) députés signataires ont décidé de créer conformément au règlement intérieur de
l'Assemblée Nationale, un groupe parlementaire dénommé A.N.C (Alliance Nationale pour
le Changement) et dont moi-même j'assume la Présidence avec un Vice-président en la
personne du député Georges LAWSON.

Ci-joint :

- La déclaration de constitution de groupe parlementaire avec en annexe la liste des


signataires ;

- Une copie de la déclaration de création de parti politique visé par le Ministère de


l'Administration territoriale, de la décentralisation et des collectivités locales.

Je vous prie d'agréer, Monsieur le Président, Madame et Messieurs, l'expression de


notre considération distinguée.

Pièces : 02

50
Annexe 8 page 4

COPIE

DECLARATION DE CONSTITUTION DE GROUPE

PARLEMENTAIRE A L’ASSEMBLEE NATIONALE


(Quatrième législature)

Les signataires de la présente déclaration et dont la liste est ci-jointe,

Considérant les dispositions de l’article 26 al. 1 du règlement intérieur de l'Assemblée


Nationale aux termes duquel « les députés peuvent s'organiser en groupe par affinités
politiques. Ils doivent remettre en ce cas au bureau de l'Assemblée Nationale une déclaration
indiquant le nom et la composition de leur groupe ».

Considérant que le Mardi 12 octobre 2010, il a été déposé au Ministère de l'Administration


Territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, la déclaration, de création du
parti politique dénommé "Alliance Nationale pour le Changement", ci-après A.N.C.
Considérant qu'aux termes de l'article 16 de la loi N° 91-04 du 12 Avril 1991 portant Charte
des partis politiques, "le parti politique acquiert la personnalité morale à compter de la date
de sa déclaration au Ministère de l'Intérieur".

Considérant que les signataires de la présente déclaration, tous députés à. l'Assemblée


Nationale, se sentant d'affinités politiques avec le parti politique A.N.C, ont décidé de créer
au sein de l'Assemblée Nationale et à compter de la date de la présente déclaration, un
groupe parlementaire dénommé A.N.C, composé des signataires de la présente et présidé
par les députés dont les noms suivent :

- Président du groupe A.N.C : Mr Jean-Pierre FABRE


- Vice-président du groupe A.N.C : Mr Georges LAWSON

Le Président du groupe est chargé de la notification de la présente déclaration avec les


documents y afférents au bureau de l'Assemblée Nationale à toutes fins que de droit.

Fait à Lomé te 13 Octobre 2010

Suit la liste des signataires annexée à la présente déclaration

51
Annexe 9 page 1

DECLARATION DU BUREAU DIRECTEUR


DE L'UNION DES FORCES DE CHANGEMENT (UFC)

Le Bureau Directeur de l'Union des Forces de Changement(UFC) réuni en sa séance hebdomadaire


du 8 novembre 2010, déclare ce qui suit :
1. Depuis la rentrée parlementaire d'octobre 2010, se pose avec insistance la question du
groupe parlementaire UFC à l'Assemblée Nationale

2. Dans sa déclaration en date du 27 septembre 2010, le Bureau Directeur s'était exprimé


en confiant la Présidence du Groupe parlementaire UFC à l'Honorable Kokou AHOLOU
et la Vice-présidence à l'Honorable Alexandre AKAKPO.

3. Par acte d'huissier en date du 12 octobre 2010, certains députés UFC ont signifié à «
Qui de droit » leur démission de l'Union des Forces de Changement.
4. Or, par un engagement public, confirmé par écrit, en date du 30 août 20Q7, les mêmes
…. députés, .alors candidats de l'UFC aux élections législatives, ont solennellement déclaré
qu’ils démissionneront de l'Assemblée Nationale en cas de rupture avec le Parti, ou de "transhumance
…politique ".

52
Annexe 9 page 2

5. Le Bureau Directeur estime qu'il appartient au Bureau de l'Assemblée Nationale de


statuer sur .la situation des députés UFC transhumants.

6. Cependant, le Bureau Directeur de l'UFC tient-à souligner qu'il s'agit d'un cas de parjure
.particulièrement grave pour des élus sensés voter la loi.
.Il s'agit en fait d'une véritable escroquerie politique qu'il faut combattre par tous les
moyens appropriés, afin d'éviter à notre jeune démocratie de sombrer dans la perversité.

7. Le Bureau Directeur de l'UFC demande donc, avec fermeté, aux députés démissionnaires
du Parti, élus sur des listes UFC, de renoncer à leur mandat pour ne pas trahir la confiance des
électeurs, et de laisser la place aux suivants sur les listes.
Il y va de la dignité du mandat de Député et du crédit de l'Assemblée Nationale.

Fait à Lomé, le 8 novembre 2010

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Annexe 12 page 1

Groupe Parlementaire

Alliance Nationale pour le Changement (A.N.C)


Assemblée Nationale
Palais des Congrès

Lomé le 12 Novembre 2010

Madame et Messieurs les Président et


Membres du Bureau de l'Assemblée Nationale

PALAIS DES CONGRES Lomé — TOGO

Objet : Information sur la création du Groupe Parlementaire


A.N.C

Monsieur le Président, Madame et Messieurs,

Les députés signataires de la présente et dont la liste est ci-jointe ont l'honneur de vous exposer ce qui suit :

Le 25 Octobre 2010, nous vous avons fait notifier par l'intermédiaire de l'honorable député Jean-Pierre
FABRE, Président du Groupe Parlementaire A.N.C :

• La déclaration en date du 13 Octobre 2010 de constitution du Groupe Parlementaire


Alliance Nationale pour le Changement (ANC) conformément au règlement intérieur de
l'Assemblée Nationale.

Depuis lors, le Bureau de l'Assemblée Nationale, destinataire de la lettre de notification de la


déclaration, ne nous a pas accusé réception de cette notification, ni comme de règle pris acte de la
constitution du nouveau groupe parlementaire.

Nous nous voyons donc contraint, afin que vous ne puissiez prétendre les ignorer, de rappeler les
principes et règles fondamentaux qui régissent le statut de député de la Nation que nous sommes ainsi
que ceux qui organisent la structuration du travail des députés à l'Assemblée Nationale.
L'article 52 in fine de la Constitution de la 4ème République Togolaise affirme expressément
que « chaque député est le représentant de la Nation toute entière. Tout mandat
impératif est nul ».

66
Annexe 12 page 2

La commune compréhension que les parlementaires dans les démocraties représentatives et


libérales ont de l'interdiction et de la nullité du mandat impératif, est que le député une fois élu n'est
juridiquement comptable ou responsable ni devant ses électeurs, ni devant le parti sous la bannière de laquelle
il est allé aux élections. Il en résulte que le député une fois élu se détermine librement dans l'exercice de son
mandat et n'est pas juridiquement lié par les engagements qu'il aurait pu prendre avant son élection, ni par
les manifestations de volonté de ses électeurs en cours de mandat.
Le mandat impératif est l'acte qui établit un rapport de droit entre le mandataire (le député) et le ou les
mandants (les électeurs et le parti politique), tel que le premier se trouverait dans une étroite dépendance avec le
second. A l'Assemblée Nationale, cette dépendance se traduirait alors, par la révocation par le parti ou par les
électeurs, du mandat de l'élu qui ne se conformerait pas aux engagements qu'il a contractés avant son élection.
Ainsi, à titre d'exemple et de façon traditionnelle, constitue un mandat impératif, la situation d'un
candidat ou d'un député élu, qui remet au parti qui l'a fait élire, une lettre de démission en blanc
et non datée.
Depuis l'avènement de- la 4ème République, les députés élus de la Nation ont eu à travers leur règlement
intérieur et pendant toutes les législatures successives, le souci de ne pas donner au mandat reçu de la Nation
un caractère impératif.

C'est ainsi que le règlement intérieur qui régit l'Assemblée Nationale ne fait pas interférer les partis
politiques dans la création des groupes parlementaires, ni n'exige un lien d'assujettissement des députés à
leur parti. C'est la raison essentielle pour laquelle le terme "d'affinités politiques" est utilisé
comme moteur de création des groupes parlementaires en lieu et place de celui "de membres
des partis politiques".

Les dispositions les plus pertinentes du règlement intérieur de l'Assemblée Nationale relatives aux groupes
parlementaires sont les suivantes :

Article 26

Al.1 « Les députés peuvent s'organiser en groupes par affinités politiques. Ils doivent remettre
en ce cas au bureau de l'Assemblée Nationale une déclaration indiquant le nom et la
composition de leur groupe ».

Al. 3 « Un groupe ne peut être reconnu comme administrativement constitué que s'il réunit
le vingt cinquième (1/25) des membres composant l'Assemblée Nationale (soit plus de 3
membres) ».

A1.4 « Un député ne peut appartenir qu'à un seul groupe ».

A1.6 « Tout député qui n'appartient ou ne s'apparente à aucun groupe est dit non inscrit ».
Article 27 :

Al.1 « Les groupes constitués conformément à l'article précédent (c.à.d. art. 26)
s'organisent de manière autonome et assurent leur service intérieur par un
secrétariat administratif ».
67
Annexe 12 page 3

A1.2 « Tout groupe parlementaire doit élire un président et un vice-président. Les Présidents des
groupes parlementaires sont membres de droit de la Conférence des Présidents ».
Article 28
A1.1 « Les modifications à la composition d'un groupe sont portés à la connaissance du bureau de
l'Assemblée Nationale sous la signature du Président du groupe s'il s'agit d'une radiation,
sous la signature du député intéressé s'il s'agit d'une démission et sous la double signature
du député et du président du groupe s'il s'agit d'une adhésion ou d'un apparentement ».

Il résulte des principes ainsi clairement énoncés ci-dessus qu'à condition que :

— le groupe parlementaire soit composé d'au moins le vingt cinquième (1/25) des députés
composant l'Assemblée Nationale (soit plus de trois (03) députés) ;

— le groupe parlementaire ait une dénomination ;

− les députés composant un groupe parlementaire ne soient pas membres simultanément de plus de
deux (2) groupes ;

— le groupe parlementaire élise en son sein un Président et un Vice-président ;


les groupes parlementaires à l'Assemblée Nationale peuvent se former librement et à tout moment
par un acte d'adhésion volontaire de députés composant l'Assemblée Nationale et qui se sentent entre eux
une commune affinité politique. De même, les députés membres d'un groupe parlementaire ont tout
loisir de démissionner de ce groupe sans pour autant perdre leur mandat parlementaire.

Le statut juridique du groupe parlementaire étant ainsi cerné, il en résulte qu'il n'y a pas de rapport du
type de mandat impératif entre les groupes qui réunissent les parlementaires par affinités
politiques et les associations politiques que sont les partis politiques existant à l'extérieur des
assemblées.

Les partis politiques et les groupes parlementaires ressortent des ordres juridiques différents.

C'est donc en se conformant tout simplement aux conditions ci-dessus résultant des textes régissant
l'Assemblée Nationale et auxquels ni le bureau ni son président ne peuvent ajouter, que les députés
signataires de la déclaration du 13 octobre 2010 ont constitué le groupe parlementaire A.N.C.

Dès lors, sauf à vouloir créer pour des motifs politiciens une crise institutionnelle parlementaire, le
bureau de l'Assemblée n'a d'autre alternative que de prendre acte de l'existence d'un nouveau groupe
parlementaire et de s'accorder avec ce groupe, sur la place à occuper dans l'hémicycle et sur les
moyens matériels à lui octroyer conformément aux articles 27 al.2 et 3o du règlement
intérieur de l'Assemblée Nationale.

68
Annexe 12 page 4

Nous ne pouvons donc passer sous silence que nous avons été émus d'apprendre que le Président de
l'Assemblée Nationale qui devrait être le garant de l'application des règles régissant ladite Assemblée,
soutienne dans une lettre du 05 Novembre 2010 adressée au Président National du parti politique ANC
qu'il ne saurait se constituer un groupe parlementaire ANC parce que l'ANC serait un parti politique
extraparlementaire.

Il s'agit là de considérations politiciennes à relents partisans qui ne trouvent leur place ni dans la
Constitution ni dans le règlement intérieur de l'Assemblée Nationale que la Cour Constitutionnelle a eu à
approuver en son temps.

Nous voudrions donc exhorter le Bureau de l'Assemblée Nationale à se conformer à la loi du Parlement
comme le font tous les bureaux des Parlements dans les pays qui se réclament de la démocratie représentative.

Nous vous prions d'agréer Monsieur le Président, Madame et Messieurs les membres du bureau,
l'expression de nos salutations distinguées.

69
Les Députés de l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC)
à l'Assemblée Nationale'

Annexe 13

Lomé,le17Novembre2010

A
Madame et Messieurs
Les Président et Juges
de la Cour Constitutionnelle
LOME

Objet : Information

Madame et Messieurs les Président et Juges de la Cour Constitutionnelle,


Les députés soussignés vous communiquent ci-joint, à toutes fins de droit, les courriers échangés entre eux
et le Bureau de l'Assemblée Nationale au sujet de la constitution du Groupe Parlementaire ANC.
Ils tiennent en outre à porter à votre connaissance, que depuis leur élection à l'Assemblée Nationale le 14
octobre 2007, ils n'ont jamais signé ni adressé au Bureau de l'Assemblée Nationale une quelconque
démission de leur fonction de député.
Ils vous souhaitent bonne réception de ce dossier et vous prient d'agréer, Madame et Messieurs les
Président et Juges de la Cour Constitutionnelle, l'expression de leurs sentiments déférents.
Pièces jointes :

1 - Liste des députés signataires


2 - Acte collectif de démission, du Groupe Parlementaire UFO, des députés signataires
3 - déclaration de constitution du Groupe Parlementaire ANC du 13 octobre 2010 "
4 - notification de création du groupe parlementaire du 25 octobre 2010
5 - réponse du Président de l'Assemblée Nationale du 05 novembre 2010
6 - lettre du Président de I'ANC du 11 Novembre 2010
7 - lettre d'information des députés ANC du 12 novembre 2010
8 - réponse du bureau de l'Assemblée Nationale du 15 novembre 2010
9 - Déclaration non signée du bureau directeur de I IJFC du 08 novembre 2010

70
Annexe 14 page 1

Monsieur Patrick LAWSON


Député à l’Assemblée nationale

A
Monsieur les Président et membres du
Bureau de l'Assemblé Nationale

PALAIS DES CONGRES LOME/TOGO


Lomé le 18 Novembre 2010
Objet : Protestations

Monsieur le Président, Madame, Messieurs,

Le 08 Novembre 2010, une déclaration a été rendue publique par Monsieur Gilchrist
OLYMPIO au nom du Bureau Directeur de l'UFC, invitant certains députés, anciens membres
de l'UFC à renoncer à leur mandat.

C'est le lieu de rappeler que l'article 52 in fine de la Constitution du 14 octobre 1992 qui est clair
et précis dispose que : « chaque député est le représentant de la Nation tout entière. Tout
mandat impératif est nul ».

La disposition constitutionnelle ci-dessus signifie qu'une fois élu, le député n'est pas
juridiquement responsable devant le parti sous la bannière duquel il est élu et que son parti
ne peut l'obliger à démissionner pour quelque cause que ce soit ou à renoncer à son
mandat.

S'il est vrai que le 30 Août 2007 alors que je n'étais qu'un simple candidat pour les élections
législatives du 14 octobre 2007, il a été signé avec d'autres le 3o Août 2007 certains actes,
depuis mon élection comme député aucun acte similaire n'a été signé par moi.

Au cours de la séance plénière du Jeudi 18 Novembre 2010 de l'Assemblée Nationale, il a


été porté à la connaissance de l'Assemblée par le Président diverses lettres de démission
émanant de neuf (09) députés à l'Assemblée Nationale.
Interrogé par un parlementaire sur le contenu, la date et les signataires desdites lettres, le
Président a refusé de donner les noms des signataires de ces lettres précisant que ces
lettres n'ont pas de date. Sur insistance toujours de certains députés, vous avez fini par
donner le nom du seul député, OURO-AKPO Nafiou Tchagnaou, lequel a véhémentement
protesté de ce qu'il ne vous a jamais adressé de lettre de démission ; vous avez alors levé la
séance.
J'estime que les prescriptions de l'article 6 du règlement intérieur n'ont pas été respectées.

71
Annexe 14 page 2

Ensuite contrairement aux allégations contenues dans ladite lettre, depuis mon élection à
l'Assemblée Nationale comme député :
i) Je n'ai signé aucun acte de démission de ma fonction de député pour convenance
politique.

2) L'acte de démission étant un acte personnel et volontaire, je n'ai donné aucune procuration
à un collègue député d'adresser pour mon compte, un acte de démission au Président
de l'Assemblée Nationale.

3) Toutes les actions que je mène actuellement au sein de l'Assemblée Nationale (participation
aux travaux de ma commission et aux travaux de la Plénière de l'Assemblée Nationale,
mon adhésion à un nouveau groupe parlementaire ANC, etc…) démontrent
pleinement que je n'ai aucune intention de démissionner pour quelque cause que ce
soit du mandat que le peuple togolais m'a confié.
Il faut donc considérer ce document comme nul et non avenu et ne lui donner aucune suite, parce
qu'il s'agit d'un document falsifié par mention de mes nom et prénoms de la main d'une tierce-
personne.
Ce faux document est donc susceptible de recevoir une qualification pénale et d'engendrer
des poursuites pénales contre tout auteur ou complice ; ce pourquoi je me réserve d'ores et
déjà le droit de déposer une plainte.

J'adresse copie de la présente aux membres de la Cour Constitutionnelle à toutes fins que de
droit et pour qu'ils n'en ignorent.

Je vous prie d'agréer Monsieur le Président, Madame et Messieurs les membres du Bureau,
l'expression de ma considération distinguée.

L'honorable Député

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Annexe 15 page 2

Qu'au cours de cette assise, les candidats pressentis et alors que leurs dossiers de
candidature n'avaient pas encore été adressés à la Commission Electorale Nationale
Indépendante (CENI) furent fortement "invités" individuellement à signer trois
documents :
Un acte intitulé "Contrat de confiance de l'UFC : Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC,
conditions générales de candidature".
Un acte intitulé, "Contrat de confiance de l'UFC : Pacte d'adhésion aux valeurs de l'UFC,
engagement du candidat.

Une lettre de démission pour convenance politique adressée au Président de l'Assemblée


Nationale au nom du député à l'Assemblée Nationale.

Attendu que quoique ces documents n'aient pas en soi de valeur juridique au regard du
droit parlementaire ; il s'agissait de faire souscrire un engagement politique et moral par
chaque candidat ; cet engagement devait permettre d'éviter ou de limiter dans le futur
"la transhumance" des candidats qui seraient élus sur la liste UFC vers les députés du RPT
ou l'effritement d'une majorité parlementaire UFC soumise à des sollicitations diverses ;
Attendu qu'en soumettant les candidatures à la signature de ce triptyque, les dirigeants
d'alors de l'UFC avaient dans le souvenir ce qui s'était passé durant la première
législature de la 4ème République en 1994, quand le député Monsieur AGOUDA
Moumouni élu sous la bannière de l'UTD et les députés du CAR, Messieurs TCHEGNON et
ALAGBE sont passés avec armes et bagages dans le camp du RPT qui devint du coup
majoritaire à l'Assemblée ;
Attendu qu'après signature, ces trois (03) documents ont été ramassés par Monsieur
Gilchrist OLYMPIO en personne qui les a alors enfermés dans son coffre dans sa maison à
ACCRA ainsi qu'il l'a reconnu lui-même ;
Attendu que suite à l'élection législative du 14 octobre 2007, vingt sept (27) députés de la
liste UFC et la liste de leurs suppléants arrêtée ont été élus ; lesdits députés siègent
comme députés de la nation toute entière ;

Attendu que l'élection présidentielle du 04 mars 2010 n'a pu voir la participation du


candidat naturel de l'UFC, Monsieur Gilchrist OLYMPIO qui a été, victime d'une chute
accidentelle grave dans les escaliers de son appartement aux ETATS-UNIS, ce qui l'a
empêché de revenir au TOGO pour se soumettre à l'examen médical obligatoire effectué
par les experts désignés par la Cour Constitutionnelle ;

Attendu que l'UFC fut contraint à quelques jours de la date fatidique de la clôture du
dépôt des candidatures, de trouver un candidat de substitution en la personne de Mr
FABRE Jean-Pierre ;

Attendu que les résultats provisoires proclamés par la CENI et confirmés par la Cour
Constitutionnelle, ont suscité de véhémentes contestations populaires exprimées sous

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formes de marches pacifiques hebdomadaires et de séances de prière ;
Attendu que c'est dans ces circonstances que Mr Gilchrist OLYMPIO qui n'a pas été
candidat de son parti, qui n'a pas reçu l'assentiment du bureau national du parti, a pris
l'initiative de signer avec le RPT au nom de l'UFC, un accord de gouvernement qui s'est
traduit par l'entrée dans un gouvernement dit d'ouverture de Sept (07) personnalités
attachées à sa personne et regroupées dans une association dénommée AGO (Amis de
Gilchrist OLYMPIO) ;

Attendu que cet état de choses qui est en rupture avec les orientations traditionnelles du
Parti, a créé une crise au sein du parti, crise qui s'est traduite par une scission qui a donné
naissance à un nouveau parti politique l'Alliance Nationale pour le Changement (ANC),
précédée par des démissions en cascade de l'UFC ;
Attendu que la scission intervenue au sein de l'UFC a eu également des répercussions au
sein du groupe parlementaire UFC qui s'est scindé également par la démission d'une
vingtaine de députés du groupe parlementaire UFC et du parti, et la création d'un
nouveau groupe parlementaire conformément au Règlement intérieur de l'Assemblée
Nationale ;
Attendu que par suite, les requérants qui sont députés à l'Assemblée Nationale ont
adressé au Président de l'Assemblée Nationale diverses correspondances pour :

- notifier leur démission du groupe parlementaire UFC et du Parti avec effet au 11


octobre 2010 ;

- informer de la constitution d'un nouveau groupe parlementaire avec le choix d'un


Président de groupe et d'un Vice-président Attendu que parallèlement, le bureau
directeur de l'UFC qui assure avec son Président Mr Gilchrist OLYMPIO l'animation de ce
qui reste de l'UFC, parti participant au pouvoir, a sorti le o8 novembre 2010 une
déclaration dans laquelle Mr Gilchrist OLYMPIO :

- précise avoir désigné un nouveau Président du Groupe parlementaire UFC en la


personne du député Mr. Kokou AHOLOU et un Vice-président en la personne du député
Alexandre AKAKPO.

- confirme avoir fait signer aux candidats UFC le document triptyque du 30 Août 2007.

Attendu que l'actualité politique togolaise nous apprend que Mr OLYMPIO a exhumé les
documents signés le 3o Août 2007 pour en confier une partie au nouveau Président du
Groupe parlementaire UFC aux fins de faire aboutir des démissions et constater la
vacance de sièges des députés qui ont démissionné et du parti et du groupe
parlementaire UFC ;

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Or attendu qu'aux termes de l'article 52 in fine de la Constitution du 14 octobre 1992 «
chaque député est le représentant de la Nation toute entière. Tout mandat impératif est
nul. »

Attendu dans les démocraties représentatives et libérales, la règle de l'interdiction du


mandat impératif et de sa nullité, est une règle d'ordre public de protection du mandat
du député ;
Attendu que cette règle signifie qu'une fois élu, le député n'est pas juridiquement
comptable ou responsable, ni devant ses électeurs, ni devant le parti sous la bannière
duquel il est allé aux élections ;

Qu'il en résulte que le député une fois élu se détermine librement dans l'exercice de son
mandat et n'est pas juridiquement lié par les engagements qu'il a pu prendre avant son
élection ;
Attendu qu'il s'ensuit que tout document signé avant l'élection et qui est forcément un
acte simulé lui est inopposable et sans valeur juridique ;

Attendu qu'au demeurant et au regard de l'article 6 du règlement intérieur de


l'Assemblée, tout acte de démission pour être validé doit être rédigé entièrement par le
député démissionnaire, daté et signé et adressé personnellement par le député au
Président de l'Assemblée Nationale ;
Que l'acte de démission parvenu au Président de l'Assemblée Nationale dans les
conditions sus décrites, doit être porté à la connaissance de l'Assemblée des députés en
séance plénière, afin que le député concerné puisse éventuellement réitérer sa démission
en cas de doute ou contester la démission qui lui serait prêtée à tort ;
Attendu que dans les "Parlements des régimes démocratiques, aucune suite n'est donnée
aux documents ne remplissant pas les conditions ci-dessus ;
Attendu qu'il est constant que Mr Gilchrist OLYMPIO est le dépositaire des documents
signés le 30 Août 2007 par les requérants et qu'il a remis une partie à Monsieur Kokou
AHOLOU aux fins de communication au Président de l'Assemblée Nationale (Cf. Lettre du
Président de l'Assemblée Nationale du 11Novembre 2010) ;

Attendu qu'il faut éviter que périodiquement, les requérants ne soient troublés dans la
quiétude du mandat qu'ils tiennent de la Nation et non du parti UFC, par une tentative
d'usage d'un document signé dans les conditions sus décrites ;

Attendu en effet qu'un acte de démission de mandat de parlementaire est un acte


personnel, volontaire qui doit émaner du député concerné et demeure la propriété de
celui-ci ;

Attendu que le triptyque même dépourvu de toute valeur juridique ne saurait être
détenu par le Président de l'ancien parti des requérants ni par le Président du groupe •

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parlementaire UFC. Les requérants ayant démissionné du • parti UFC et du ou
parlementaire de ce parti ;

Attendu qu'il y a lieu dans ces conditions, d'ordonner ensemble à Monsieur Gilchrist
OLYMPIO et à Monsieur Kokou AHOLOU de restituer à chacun des requérants le
document triptyque signé le 30 Août 2007 sous astreinte comminatoire de 20.000.000 de
francs CFA par jour de retard pendant un délai de 3o jours, délai au-delà duquel il sera de
nouveau fait droit ;
Attendu qu'il y a lieu en outre d'interdire aux requis de faire directement ou
indirectement usage desdits documents et sous les sanctions de droit ;
Attendu qu'il y a urgence ;

PAR CES MOTIFS

Il est demandé au Président du Tribunal de Première Instance de Lomé


statuant en matière de référés :

- Au principal voir renvoyer les parties à se pourvoir ainsi qu'elles


aviseront, mais dès à présent, et vu l'urgence ;
- Ordonner à Monsieur Gilchrist OLYMPIO et à Mr Kokou AHOLOU, de
restituer à chacun des requérants le document triptyque signé le 30 Août
2007 et détenus par eux, sous astreinte de 20.000.000 de francs CFA
par jour de retard pendant un délai de 3o jours, délai au-delà duquel, il
sera de nouveau fait droit après liquidation provisoire de l'astreinte ;

- Voir interdire aux requis de faire directement ou indirectement et sous les


sanctions de droit, usage desdits documents ;

- Voir ordonner la publication de la décision à intervenir dans deux (02)


quotidiens nationaux aux frais des requis ;

- Voir ordonner l'exécution provisoire de la décision à intervenir sur minute


et avant enregistrement nonobstant opposition ou appel ;

- Voir condamner les requis aux dépens.

Sous toutes réserves.

A ce qu'ils n'en ignorent.


Et je leur ai étant et parlant comme ci-dessus laissé copie du présent
exploit dont le coût est de : 30 000 FCFA.
L’HUISSIER

77
REPUBLIQUE TOGOLAISE
TRAV' - LIBERTE - PATRIE

LE PRESIDENT
N° 189../2010/AN/SG/A Lomé, le 2 8 SEPT 2010

Annexe 16

A COPIE
Monsieur le Ministre
de l'Economie et des Finances

LOME
Objet : Retrait du Véhicule
TG1419 G/A

Monsieur le Ministre,
J'ai l'honneur de venir vous demander de retirer le véhicule immatriculé TG 1419 G/A que j'avais
affecté à l'honorable Jean-Pierre FABRE, en tant que Président du groupe parlementaire UFC.
Depuis le 24 août 2010, j'ai reçu une lettre de notification de la motion spéciale signée par El
Hadj Hamadou B. K. BOURAÏMA-DIABACTE, 1er vice-président, excluant quatre (04) députés de
l'UFC à l'issue du Congrès extraordinaire de l'Union des Forces de Changement, tenu à Lomé le
12 août 2010.
J'ai également été saisi paf lettre en date du 27 août 2010 par laquelle, un procès verbal de
réunion du nouveau groupe parlementaire UFC m'a été communiqué.
Au vu de tout ce qui précède, je vous demande de retirer purement et simplement ledit véhicule
pour le compte de l'Assemblée nationale Togolaise.
Comptant sur votre sincère collaboration, je vous prie, Monsieur le Ministre, de croire en
l'assurance de ma considération distinguée.

Ampliations :
Garage central : 01
Intéressé : 01

El Hadj Abass BONFOH

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Annexe 17

REGLEMENT INTERIEUR
DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
TITRE ler
ORGANISATION ET FONCTIONNEMENT DE L'ASSEMBLEE NATIONALE
CHAPITRE II
ADMISSION DES DEPUTES — INVALIDATION - VACANCES

Art. 4- Communication des décisions de réformation et d'annulation

1- La communication des décisions de la Cour constitutionnelle portant soit


réformation de la proclamation faite par la Commission Electorale Nationale
indépendante et proclamation du candidat qui a été régulièrement élu, soit,
annulation d'une élection contestée, est faite à l'ouverture de la séance qui suit la
réception de leur notification et comporte l'indication des circonscriptions intéressées
et des noms des élus invalidés.

2- Dans le cas de réformation, le nom du candidat proclamé élu est annoncé


immédiatement après la communication de la décision.

3- Si une décision d'annulation rendue par la Cour constitutionnelle est notifiée au


président dans l'intervalle des sessions de l'Assemblée nationale, le président en prend
acte et informe l'Assemblée nationale à la première séance de la session suivante.

4- Les mêmes dispositions sont applicables en cas de déchéance ou de démission


d'office constatée par la Cour constitutionnelle.

Art. 5- Initiative d'un député invalidé

En cas d'invalidation, toute initiative émanant du député invalidé est considérée comme
caduque à moins d'être reprise en l'état par un membre de l'Assemblée nationale dans
un délai de huit (8) jours francs à compter de la communication de l'invalidation à
l'Assemblée nationale.

Art. 6- Démissions

1. Tout député régulièrement élu peut se démettre de ses fonctions.

2. Les démissions sont adressées au président qui en donne connaissance à


l'Assemblée nationale dans la plus prochaine séance et les notifie à la Cour
constitutionnelle.

79
Annexe 18

TITRE XIII
DE LA REVISION

Article 144 — L'initiative de la révision de la Constitution appartient


concurremment au Président de la République et à un cinquième (1/5) au moins
des députés composant l'Assemblée nationale

Le projet ou la proposition de révision est considéré comme adopté, s'il est voté à
la majorité des quatre cinquièmes (4/5) des députés composant l'Assemblée
nationale.

A défaut de cette majorité, le projet ou la proposition de révision adopté à la


majorité des deux tiers (2/3) des députés composant l'Assemblée nationale. est
soi unis au référendum.

Le Président de la République peut soumettre au référendum tout projet de loi


constitutionnelle.

Aucune procédure de révision ne peut être engagée ou poursuivie en période


d'intérim ou de vacance ou lorsqu'il est porté atteinte à l'intégrité du territoire.

La forme républicaine et la laïcité de l'Etat ne peuvent faire l'objet d'une


révision.

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Annexe 21

Article 25 : Les décisions de la Cour comportent les visas, les motifs


et le dispositif.

Elles contiennent les noms des juges qui ont siégé et leur signature.

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A n n e x e 2 6 -1

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A n n e x e 2 6 -2

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