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DANIEL LABÉY

MANUEL
DES

PAR.TICULES GR.ECQUES
~~7
J~ ,

PARIS
LIBRAIRIE C. KLINCKSIECK
1 l, RUE DE LILLE, II

19 50

Universidad de Navarra
Servicio de Bibliotecas
AVANT-P1,OPOS

Les ({ particules» jouent, on le sait, un rôle considérable


dans la phrase grecque, parce qu'elles en commandent le
mouvement et le ton: or, c'est dans le mouvement et le ton
que consiste l'essentiel du style. Comme l'indique bien M. La-
béy, elles suppléent aux signes de ponctuation que le grec
classique ne possède pas, au moins à l'origine. Par leur va-
riété, la souplessè de leur emploi, elles permettent, mieux
qu'un système graphique de ponctuation, d'indiquer les
nuances de la pensée et comme les inflexions m'ême de la voix.
Il est probable que la langue populaire ne faisait des particules
qu'un médiocre usage. Mais les textes que nous lisons sont des
œuvres littéraires, et une bonne connaissance des « particules )
est aussi indispensable à un helléniste que celle des formes ou
de leur emploi.
Dans ces dernières années, la thèse du R. P. des Places,
puis le gros livre de M. ]. D. Denniston ont fait progresser
l'analyse des particules grecques. Mais il fallait encore déga-
ger l'harmonie du système pour le mettre à la portée des étu-
diants. L'index qui figure à la fin des Extraits d'Aristophane
et de Ménandre publiés par MM. Bodin et Mazan n'a certes
pas vieilli, -mais, tout savoureux qu'il est, il recueille seule-
Tous droits de reproduction~ traductÎ<yll et adaptation réservés ment quelques exemples typiques qui s'observent dans ces
Copyright ~y librairie C. Klincksieck 1950 Extraits.
li!
1

il
"

VIII AVANT-PROPOS AVANT-PROPOS IX

Il faut donc remercier M. Labéy d'avoir composé ce petit donc pas ici tous les usages des particules, mais leurs rapports
Nlanuel des partimdes grecques. L'entreprise n'allait pas sans sont dessinés avec fermeté,
risque. Il importait de définir ce qu'il convient d'entendre « Intraduisibles, mais non insaisissables », disait Sainte-

par « particules », en les distinguant non seulement des subor- Beuve en parlant des particules grecques. Ce petit livre ne
donnants, mais des adverbes. M. Denniston définit les parti- propose pas une traduction valable pour tous les cas de cha-
cules: « des mots exprimant un mode de la pensée, considérée cune des particules grecques: la traduction est affaire de style
soit en elle-même, soit en relation avec une autre pensée », et chacun les rendra selon les procédés qui lui sembleront les
Le critère adopté par M. Labéy est le suiv~nt : il considère meilleurs, Mais il aide à les ( saisir » et il rendra ainsi, j'en suis
qu'une « particule» doit pouvoir servir de ponctuation forte. persuadé, les meilleurs services à nos étudiants et pour la lec-
Cette définition un peu étroite ne présente pas d'inconvénient, ture des textes et pour l'exercice du thème.
car elle n'a pas empêché l'auteur d'envisager les particules P. CHANTRAINE.
qui, tout en pouvant équivaloir à une ponctuation forte,
s'emploient plus s01went pour souligner un mot ou un membre
de phrase: ainsi Y' qui infléchit de façons si diverses la ligne
de la pensée.
Autre difficulté. L'emploi des particules s'observe chez
Homère, chez les tragiques et les comiques, chez Hérodote,
en prose attique, et, au terme de l'histoire du ( grec ancien »,
chez Plutarque et ses contemporains. Cet emploi a sensible-
ment varié. M. Daniel Labéy a sagement agi en se bornant
à la prose attique, particulièrement à Platon et aux orateurs.
Peut-être regretterait-on à l'occasion de ne pas trouver dans
son livre tel exemple d'Aristophane, où le mouvement et le
ton se font sentir de façon frappante. Mais, en se limitant,
l'auteur a mis en évidence la structure du système à un moment
donné de son histoire. Ce parti pris, parfaitement justifié du
point de vue théorique, confère au livre une netteté un peu
abstraite, dont les lecteurs feront leur profit. On ne trouve
INTRODUCTION

Ce n'est pas sans peine que ce manuel a été réduit au vo-


lume qu'il a. Il a fallu le rédiger dans un esprit synthétique.
Au lieu d'exposer en détail les nuances de chaque particule,
on a cherché les rapports qui les unissent.
J'ai voulu être aussi simple que possible. Ce manuel pourra
ainsi servir non seulement à l'enseignement supérieur auquel
il est naturellement destiné, mais même aux hellénistes des
lycées et collèges. Je n'ai pas d'illusion sur les capacités des
élèves de première, mais les particules sont un appendice de
la syntaxe qu'on peut aborder sans une grande habitude du
grec.
Certains s'étonneront de la simplicité des règles que je pro-
pose. Ils trouveront étranges celles qui concernent les parti-
cules composées. Il est peu courant de voir des composants
garder leur caractère dans un groupe qui a une unité. Ils crain-
dront que j'aie sacrifié la vérité complexe à la commodité.
A vrai dire la simplicité est dans le grec lui-même. Le sys-
tème des particules est un système écrit, c'est-à-dire figé, dont
la logique ne subit pas les déformations du langage.
Ce n'est pas sans raison qu'on exige dans les thèmes l'imi-
tation de Plâton et des orateurs. Ceux-ci forment un groupe
homogène qui conserve une certaine fixité dans les mots et
dans la syntaxe, si bieu que l'analyse des nuances est chez eux
plus aisée. Spécialement étudiés, ils ont fourni la totalité des
XII INTRODUCTION

exemples. Les usages poétiques sans être différents sont bien


plus imprécis.
Le choix des particules pourra sembler arbitraire. J'ai
beaucoup hésité avant de rejeter o5't"(!jÇ", 0:0 ou o:u'dxoc. On les
trouve bien employés comme particules, mais si rarement BIBLIOGRAPHIE
qu'il vaut mieux les considérer comme adverbes.
Que l'ordre alphabétique, enfin, ne fasse pas illusion. Ce
manuel n'est pas un lexique. Il est indispensable d'avoir lu Ces ouvrages sont les plus riches d'exemples ou les plus suggestifs.
la première partie avant d'aborder la seconde. Pour mettre BODIN-MAzüN. Extraits d'AristoPhane (Paris, Hachette, "902), à
de l'ordre dans ce travail, j'ai dû employer une terminologie la fin desquels on trouvera un index des particules;
simple; mais il faut la connaître. Il est, en outre, indispen- DENNISTüN (J. D.). The Creeh Particles (1934). Ouvrage conçu sur
sable que l'étude des particules simples précède celle des com- un plan tout différent de celui de ce manuel. L'auteur y con-
posées. sidère les particules dans leur détail, de l'intérieur, tandis
qu'on les a étudiées ici dans leurs rapports, de l'extérieur.
M. Chantraine a eu la complaisance de lire ce travail en
manuscrit. Je ne saurais trop le remercier cie son aide. Le KÜHNER (R). Ausführliche Grammatik der griechischen Sprache,
revue par B. GERTH (1904). Beaucoup de détails intéressants ..
'. P. des Places l'a également lu. Je dois beaucoup à ses obser-
vations, mais plus encore à sa thèse sur Quelques particules PLACES (E. DES). Étude sur quelques particules de liaison chez Pla-
de liaison chez Platon, à laquelle j'ai fait de nombreux em- ton (1929). Les particules oOv, &po:, 't"oivuv, ainsi que leurs com~
posés, y sont analysées avec une grande finesse.
prunts. Je remercie M. H. Berthaut de ses conseils et de sa
sympathie. Une bibliographie exhaustive des ouvrages parus sur le sujet
avant "934 est donnée par Denniston. Aucun ouvrage spécial, à
ma connaissance, n'a paru depuis.

Le ]erfanvier I949.

N. B. - On n'a généralement reproduit en grec que la


phrase qui contient la particttle. La phrase qui précède a été seu-
lement traduite et Placée entre crochets. Quand on la trouve entre
parenthèses, cela signifie qu'eUe a été résumée ou commentée.
PREMIÈRE PARTIE
CHAPITRE PREMIER
"
DÉFINITION DES PAR.TICULES DE LIAISON

1. - La parole n'est pas uniforme et monotone. Outre


l'accentuation propre au mot, il y a une accentuation 'de la
phrase. Celle-ci est modulée de façon que le ton même aver-
tisse l'auditeur de sa linou de son commencement. La confu-
sion est impossible.
Mais dans l'écriture comment s'y reconnaître? Sans cou-
pures lisibles entre les phrases, plus d'un passage devi,nt
ambigu ou obscur. Toute langue littéraire est donc obligée de
créer un système qui traduise les intonations de la voix.
On peut convenir d'un système de signes qui, comme les
notes d'une partition de musique, donne le ton qu'il convient
d'adopter. C'est le système moderne avec ses points, ses' vir-
gules, ses guillemets.
On peuf aussi convenir de petits _mots, de « particules»
qui, judicieusement placées, avertissent le lecteur du com-
mencement ou de l'articulation des idées. C'est le système
grec.

2. - Diverses acceptions du mot « particule ».


Jusque vers le milieu du XIX e siècle, on a pris le mot particule
dans son sens étymologique. On désignait sous ce nom tous
les petits mots invariables,. quels qu'ils fussent. On voit le
trouble apporté par un tel usage.
Peu à peu, le terme s'est précisé. Les subordonnants furent
,
DÉFINITION DES PARTICULES DE LIAISON 3
2 DÉFINITION DES PARTICULES DE LIAISON

De nos 'ours ou a de plus en plus


écartés puis les adverbes, ],,' f i s de 5, - Particules et subordonnants.
' 'de'
tend ance. a
nommer particules les seules « par ICU; ,
Bien que parfois voisins des particules, les subordonnants
liaison ». s'en distinguent par un sens plus nettement affinné. r,;p in-
dique ·une d,irection causale, O'rI l'impose.
3 , _ Ponctuation forte et ponctuation fai ble,d' ' deux
Il importe d'abord de remarquer que uous Istmguons Les particules employées comme ponctuation forte intro-
duisent des phrases, c'est-à-dire des idées complètes qui se
sortes de ponctuation: , le suffisent à elles-mêmes. Les subordonnants introduisent des
' t ' la rigueur les deux-pomts et
la forte, comme l e pmn , a . • com- subordonnées, c'est-à-dire des tronçons de phrase, des idées qui
point et virgule, qui sépare des phrases, des groupes ,
n'ont pas d'existence propre et dépendent d'une principale.
piets de pensée ; , 1 Les subordonnants ne sont jamais postposés au premier
irgule, qui sépare des mots oU ( es
la faible, comme 1a V mot de la phrase, les particules le sont toujours, à l'exception
propositions. ,.a"
de a:n,;, ,h., .~ et Mais on peut dire que la position de la
première et des deux dernières est un ,reste de leur emploi
4 - Critère de la particule. .
. , l ,t c'est-à-dire temr la adverbial. Pour la seconde, il semble qu'elle ait une proche
Elle doit pouvoir être ponctuatwn 01 e, articules parenté avec le subordonnant d.
1 d 'un pIDint' A la vérité, un grand nombre de p
pace '. , f' bl Mais alors per- Il est sans doute préférable de suivre la tradition en ne
'1 t être ponctuatwn a1 e. ".
peuvent ega emen , '1 d .ent difficile de les dls- classant ni hd ni 0VJ"Cê parmi les particules, luême si, dans les
dues dans le corps de la phrase, 1 eVI cas éxtrêmes, leur sens ne diffère g~ère de ceux de yd.p ou de 06'11.
tinguer des adverbes. . ipe des
; eront donc par pnnc ,
Les exemples propose~ ~ 'me si ' exceptionnellement, 6. - Particules et adverbes.
exemples de ponctuation or e! me ;" Le français distingue soigneusement les coordo;'nants des
l'emploi comme faible était le plusfrequent. 'complète adverbes. Le grec, au contraire, les confond. Ses particules
La 'particule doit pouvdoir It'ntrodudlre l:n~:r:~::~ison d'un~ de liaison, c'est-à-dire ses coordonnants, sont souvent char-
'd' mdépen an e ou e
composee une d' Qu'on n'en conclue pour- gées d'une nuance adverbiale. "Ap? en est un bel exemple.
principale et de ses subor on~ees", e principale. La parti- C'est surtout quand elles sont ponct~,ation faible que les
tant as qu'elle introdUIt touJours un . fort bien particules se confondent avec les adverbes. Dans une telle
P d 'b t de la phrase et celle-Cl peut , ,
cule se place au e u d ' E ce cas le mot meme position, il est ,en effet, difficile de distinguer un 8+, d'un
, par une subor onnee. i l , A

commencer' .' t "strictement parler etre1 aO«x •. Cette difficulté a rendu nécessaire l'établissement du
.' d't la prmClpale ne peu, a '" 1
qUI mtro UI . 1 S' l' voulait voir une partlcu e critère de ponctuation forte.

dans
.
.n.
considéré comme partlcu e. : on 1 après et il faudrait en
, " t duisant la pnnclpa e
d
m ro
"
VOIT une ans 0 fJ-W';
qui
.', '
l'introduit apres,
,
XC01te:p.
Or l'une peut
1
7. - Particules et langue écrite.
Comme on l'a déjà fait remarquer, les particules appar-
être ponctuation forte, l'autre ne le peut pas.
4 DÉFINITION DES PARTICULES DE LIAISON

t' ent à la langue écrite. Elles expriment des intonations


;en~ voix Indispensables dans les écrits où lenr absence
: da.. 't l' d'sordre elles disparaissent dans la langue par-
praunai e e , t' _ .
lée. Cela expliqne qu'op. omette les particu;es en cer ~ms c~s .
Q d l'enchaînement des phrases est d une clarte abso ue, CHAPITRE II
e :~nn'arrive pratiquement que dans le dialogue, snrtout
cquand
q la repnse . est de']' à signalée par tf'~, f"l'.b ou des mots CLASSIFICATION DES PARTICULES

semblables. émotion à produire, de


Quand l'autenr use, en vue d'une 8. - Ayant défini les mots considérés comme particules, il
la simplicité du langage quotidien. importe de les classer. La classification adoptée par J. D. Den-
• f , :'}.." • _ Tà 01tà '!W'J &pXév- niston 1 semble, à quelques détails près, satisfaire un esprit
Lysias 12 25: 'A1t·~"(r:t..~{€Ç IIoAEP.IXPZov '~ ou, "" ~ t

'!(ù\! ~pO(i'tIZXe~v'!Ct oeotti:Je; È:lt"OtOUV - 'Ha6:x a ev 't~ ~ouÀeu'r1jpt\, moderne. Elle distingue :
< , , ~. ;H - IIo"t'épov tJu'rf((O-
~'te Ot "ÔVOI èjl"{vov'to T.'eP.t 1Jp.wv, - 'A " 1. les juxtapositives,
'À ç' - V'tEI\E:'(OV-
eur:.~ 't'Ote; xeÀsûouaw OCTCOX't'ét'llGt:t 'f] av't"E ErS,
j - '"
)J

p <HïoûP.éVO~ 'hi',œç O:ODt,; 'lttt.O'!.Et"V 1) otxr:t..ta.; - AOIXIX. 2. les adversatives,


, ' , ~ 'ApIG't"omù'rv ÉÀlcr6<X1 ~'t'\'t'tl-
3. les explicatives,
, - 24 , II à 14 : w,r,mtcrp.
D em. 1T
,"'1_
Et 1tEV EV up.. IV
" _~ "
l 1
p'f u,a't"wv EyOVT.t:J.
l "
4. les conclnsives.
1 "n, oToav "nv':r. '!:(,}\! tepwv "IJ 'ru)\! Ot'nWV X Il
, '" ~ ,
't"OCC;, Et QE , , ~", a"'v Eux-
'n 't~ç 1t6Àewç, p.'f)v6ew 1tpOç '!00'1"OU<;' p.e:'t'a '1"a'J~ ep.'~vu ~ , 9. --; 1. ]uxtapositives. Elles sont le mode élémentaire de
.' 'E;:€t'J 'APXlbW-J XOCt AuC'\ed'O'l)v 't'pt''lpapY}lC'ocV'1"OCÇ ?P"tjp.oc'tCr:
't'~p.lù 1 • f ;" CI. ""rD ocn' bVEOC XCl.t t'ptOC%ov't~ p.vocç' 1tpO~
coordination des idées. On n'expdme entre elles aucun rapport
Nocuxpx'tt'1"\%OC, 't'I P. ru;, • , , , ,
~ "" R ) ~ bOUÀeuP.' Èïpi'f'l' p.e"t"à 'tOCÜ'1"Cr: ïêVOV,E:v"1ç S%- logique. On les juxtapose simplement. Quand on demande à
. a''lÀOe: 'tn t'ou, 'rJ, 1tpO, ''''' _. '&vxat'&.ç Eùx't~p.wv HSïe'J un jenne garçon de raconter une histoire, il y a des chances
y,) 'fjatcxç 7tOOuXe:tpo'to\l'fJa~v
• , L. "\ ;.
°
'0'lp.o~ •
,~. !:;i1Àe.v 1tpOç ulûiç, wç ËÀOCbZV 'fj 'tpt"tjP''1ç t'O
t '
pour qu'il scande son récit de « et puis ... et puis ... )) répétés .
&ÀÀr:I. 'te: 1tOAMJ. XCI.I O·-e::~·1 <;. r" , , ~ 1

~ l fÀr:l.o%h''1v XCr:\ A\lopO"C'lWVil « Et pnis )) est une particule juxtapositive que nous qualifie-
-rç) OlOV +, MeMt:vw-rçOV r:l.ï oualX Xr:l.t
" '
,1' ';' ,
- "p ~ à,. w, MCt:.ôaw),ov, wç ËOsC'av 't1]'1 txa't'fjptr:l.v, W'II ,"fI'II_ 'ta rons plus exactement de copulative.
'/tpe:croe:u"t" .., , 0" ~ " D \ d'Jal
. ' "t"' &vepW7tOI, wç c!7tSXEtpO"t'ov"tjO'acr up.stç p.'l Cf " , Cela pour la distinguer de ces antres juxtapositives que
XP'fJ[.I.IX , l ' 1 ~ 0:0' oüç 'to~'tCI\I 'tov "t"po-
't(h' aVEtLV'tlO'S'II ûp.êf.ç, 'touç, vop.ouç r:l.VSï'llW X , '" 1 ~I sont les intensives. Il arrive, en effet, que, dans une démons--
r" " -f, [.1.0:1"0:' e:oOXEI O\xo.ta
1tO\l '/tpO:XOEV't'W'll '1"1)ç '1CoÀew,; "(tïVE't'r:l.t 'ta ~p l 'r~ xÉ't"'1\'" ital tration où l'on prend à coeur la défense de sa thèse, on scande
" , ~'. o-};a:;r: ... 'A\lopo't\W\I Y.OCt AO:U '1""
À<iEtlJ û[.l.t'll r:I.'/txatv· (h'llal'(I"1 .., 1 lf' " i N l'avance de l'argumentation par des « bien sûr », « évidem-
, , __ - a &À,e~ À"W) éoO""I, ~ .-
Me:À!t.vWT>Oç -(XCl.t "C'o:u't\ O'XOI\oct'te: V I , " , .... '. ment )), chacun de ces adverbes introduisant un argument
- ") 'OP"O:lpxour:; SXSIV Wp.O/'O
cI:I.'tOUV ~ÀotOOPOUV"C'O, ct.7CS ,UO\l 't'ouç 't L '1\ ~ , ~, 1
nouveau.
V, ~ 't:( , . C/ o:'tO:' 'tau't O:XOUC'OCv"C'wV
'(OUV 'it'ao' hu't'Olç ~''1''C'Wi ''l~ QU'II 't'a X, '1p.
, N' 'etc ...
uP.W'II,,'" (edit. J. Sykutris). . I. Denniston dit (The Greek Pa1'ticles) additional, adversative, confirma-
tive, inferential, qui sont, du reste, aussi clairs,. quoique moins -familiers, à
des oreilles françaises.
CLASSIFICATION DES PARTICULES 7
6 CLASSIFICATION DES PARTICULES

Nous saisissons là un autre type élémentaire de juxtaposi-


tion : l'affirmation pure et simple de ce qu'on soutient. La ***
copulative « et » lie plutôt les phrases d'un récit, l'intensive Mais ;ien n~ prouve que cette classification acceptable pour
({ bien sûr » celles d'un raisonneluent. un esprIt OCCIdental moderne l'ait été pour un Grec. d'avant
notre ère, et, en effet, quand. on considère le système grec, on
10. _ 2. Adversatives. Elles marquent un retournement de ne peut le fai:e, coïncider avec le nôtre. Cela n'étonnera pas
la pensée, un changement de direction. La plus courante, qUI veut consld~rer le temps ct l'espace qui les séparent.
« mais », ne s'emploie que lorsqu'une des deux pensées arti- De plus, ce qui, dans nos langues, tient lieu de particules
culées est négative, sinon dans son apparence grammaticale, n'y a qu'une importance de second ordre. Dans le grec écrit,
du moins dans sa structure profonde. Prenons un exemple: au contraIre, cette Importance est capitale. Les particules y
fonnent un vaste système aux ramifications multiples. Il vaut
il est venu (un ami), mais je n'étais pas là
sans ~o~te mieux le conserver que le rompre pour en répartlr
nous semble régulier (= il espérait que/étais là, mais je n'y les debrIs dans les cadres de notre classification moderne.
étais pas). La touruure suivante ne l'est pas moins:
il est venu (un voleur), mais j'étais là Répartition des particules
suivant des modes de pensée plus proprement grecs
(= il espérait que je n'étais pas là, mais j'y étais).'
De ces adversatives fo~tes, il faut distinguer les adversa- 13. - Il s.em!)le que les particules grecques puissent se ran-
tives faibles, que noUS appellerons plutôt restrictives. Le type ger dans une des cinq classes suivantes:
en est « cependant ». L'une des phrases articulées' n'est pas 1. Intensive.
forcément négative. Deux vérités de tendance contraire y 2. ]uxtapositive.
sont représentées. pourtant les deux catégoriés d'adversatives
3. Continuative consécutive.
ne sont pas nettement tranchées. Insensiblement, on Pil sse de
4. Explicative.
l'une à l'autre.
5. Adversative.
11 .._ 3. Explicatives. Elles développent une pensée qui
manque de clarté, fondent une opinion par la preuve qu'on en
14. 1. INTENSIVES
apporte. Elles expliquent, commentent oU prouvent. Sont en
français de ce type « car » et « en, effet », Les intensives, qui, nous l'avons Vil, sont un mode élémen-
taire de liaison, prennent cn grec une telle extension que le
12. _ 4. Conclusives. Les explicatives éclaircissent la pensée
groupe se morcelle. Dans le dialogue, toutes sont sûsceptibles
qui précède. Les conclusives la considèrent comme établie et
d~ revêtir la nuance intensive que nous connaissons' (type :
se fondent sur elle pOUT amener une conclusion ou un argu-
bMn sûr), et il est difficile de les distinguer. Mais dans le dis-
ment nouveau. Type en français « donc »,
CLASSIFICATION DES PARTICULES CLASSIFICATION -DES PARTICULES 9
8
cours continu apparaissent deux grandes catégories et une intensives ou restrictives. Dans le discours continu, du moins
catégorie subsidiaire: comme ponctuation forte, elles sont restrictives.
A. Les intensives restrictives. b) Intensives continuatives. Elles son~ intensives dans le dia-
B. Les intensives contin~latives, logue, continuatives dans le discours. C'est simplement pour la
commodité qu'on a voulu donner un qualificatif à chaque
C. Les intensives interrogatives.
usage. A la vérité, il s'agit d'un seul et unique emploi, mais
15. - A. Intensives restrictives. placé sur des plans différents.
Tous ceux qui ont traité des particules ont remarquéque les Si l'on ne craignait de pousser trop loin la subdivision, on
intensives ne se distinguaient pas des restrictives., Mettre en distinguerait dans cette catégorie les intensives continuatives
lumière un objet, lui donner une intensité particulière, c'est ·des intensives progressives. Les ·continuatives marqueraient
aussi le séparer des autres, lui donner plus ou moins. On peut la continuation d'yn récit, les progressives le progrès d'un rai-
« restreindre » en ajoutant aussi bien qu'en ôtant. sonnement La différence n'est pa's si grande qu'on ne ,puisse
Y' est le type de ces particules. la sacrifier à la clarté de la classification. Dans l'analyse des
particules, les deux nuances seront qualifiées de continua-
16. - B. Intensives continuatives. tives. On se contentera, quand il le faudra, de préciser la
Nous avons vu plus haut qu'une des façons élémentaires nuance progressive.
de faire progresser un récit et surtout l}ll raisonnement, con-
sistait à affif1ller son opinion par une intensive. 19. - Dressons un tableau général des intensives simples,
v.év est le type de ces particules. en remarquant que le sens de 1'-.", diffère suivànt qu'il est seul
(= l'-~v) ou en composition, c'est-à-dire accompagné d'autres
17. - C. Intensives interrogatives. particules (= -l'-'~,).
Elles forment une classe moins importante et qui se confond
INTENSIVES
parfois avec les deux précédentes. .
A l'origine, l'intensive française « sans doute » ma~quaIt
une affirmation (= sans aucun doute). De nos jours, elle mtro- .
RestrictÎves Continuatiyes Interrogatives
duit une interrogation.
« Sans doute viendrez-vous ce soir? »
,
re ,~
Par une évolution semblable, l'intensive ~ du grec a vu [J,sv ct.po:
s'étendre ses 'emplois interrogatifs. x'û<"O( (=.~ + apa)
1'-" (rarel
P.SHO( -l'-~,
*** 1 fJ.É.V1"ot (rare)
18. - Cette classification des intensives appelle d'impor- l'-,~, Irare) -

tantes remarques: N. B. - r) ~'" a une intensité très particulière .. Nous l'étudierons à part.
a) Intensives restrictives. Ces particules sont dans le dialogue 2) Tot est peu employé en prose.
CLASSIFICATION DES PARTICULES II
CLASSIFICATION DES PARTICULES
ro
vont donc, sans discontinuité, s'échelonner d'une nuance voi-
J UXTAPOSITIVES sine de nos suhordonnants causals à une nuance intraduisible
. impliquant seuleme~t la conviction logiquement fondée d~
20. 2.

Dans cette classe se range la copule 'l.ai, dont on ne peut dire celui qui l'exprime, voire même l'affirmation pure et simple.
si, dans un esprit grec, elle est. assimilée à. une particule ou
produit une liaison si intime qu'elle en rend l'emploi inutile. 23. 5. ADVERSATIVE
M est la iuxtapositive au sens propre. Toutes deux marquent
sans nuance logique ni émotive que ce qui suit est lié à ce qui L'aire de l'adversative grecqu~ est le plus souvent recou-
précède. ;er~e par celle du français « mais )). Il semble pourtant que
a~J:a aille plus lom que « mais)) dans la direction des restric-

21. 3. CONTINUATIVÈS CONSÉCUTIVES 1


tIves.

Le grec ne possède pas de particules qui marquent propre-


ment la conclusion. Il ne distingue pas cc après cela » de .« donc ».
Le sophisme « l'ost hoc, ergo propter hoc)) est élevé par lui à
la hauteur de règle de syntaxe. C'est un fait assez commun et
nous-mêmes employons trop souvent cc alors )) dans l'un et
l'autre sens.
00\1, dplX l EleOC, ËTIËtLIX, 1:O[VU\I pourront, quoique aveC des
nuances diverses, signifier cc ensuite, cela étant, donc »,

22. 4. EXPLICATIVES

-Les, continuatives consécutives, considérant comme établie


l'idée qui précède, prennent appui sur elle et passent à ce
qui suit. Les explicatives, au contraire; la considèrent comme
douteuse et en donnent une justification.
Il n'y a qu'une légère différence entre l'explication qu'on
donne et l'opinion qu;on exprime. Donner son explication,
c'est donner son opinion. Les nuances de l'explicative rd?

1. On remarquera que, dans l'analyse des mots de liaison du français,


on a usé du terme de conclusives, car cette langue distingue bien « après cela))
de « don~ )), P011r-lc'grec qui les confond, on a préféré le qualificatif plus
vague Cie consécutif,
COLLOCATIONS n'INTENSIVES 13
du sens de leurs composants. n· est utile pourtant de faire
quelques remarques sur les collocations où entrent .des inten-
sives:
1. Une particule composée d'une intensive restrictive et
d'une intensive continuative a trois possibilités i
CHAPITRE III a) Intensive dans le dialogué.
b) Continuative dans le discours.
LES PARTICULES COMPOSÉES
c) Restrictive dans chacun des deux.
Ainsi sont : p.Év '(E,· re p;~v et aussi, puisque &),JA est une
24 _ Les particules composées so;'t les plus fréquentes. espèce d'intensive neutre (voyez plus bas, nO 4), &ÀÀ& l':~, ...
Le g~ec les préfère sans doute aux particule\ slmple\fe:r~: ré ... , &ÀÀà fJ-àv ô~ '," yE .....
u'elles ont plus de volume et qu'elles sont p us capa arti-
2. Deux particules de même valeur renforcent leur
;endre la délicatesse de certaines nuances. Quelques Pd
nuance.
cules comme !J:~'1. p.ÉI,! ou '(é ne sont employées seules que ans
l'Ù,o, Y' (restrictive + resti-ictive).
des cas déterminés. b" u
Les composants peuvent êtr~ réunis par cam ~n~~son 0 3. K", ne s'accommode guère des restrictives. Il marque un
par collocation 1 : , . ha- rapprochement; elles marquent une séparation.
nd deux particules, quoique reumes: gardentzzc " pAnot est restrictif, mais xcd p.Én:Jt continuatij, de même lE
Qua
cune leur sens propre, on peut d'1re qu ,11 Y a co oca-
. et x«{,,'" jS; p:~v et XCtl p.·~v.
tion. d 4. 'An~ a des emplois très voisins de l'intensif, et, dans ses
Quand dans l'esprit elles se fondent pour pren re un collocations avec les intensives, on peut le considérer comme
sens global différent de celui de chacun des composants, une intensive neutre qui prend le ton de l'autre (voyez la R. 3
il y a combinaison. , . sous &ÀÀ").
, l ' . amme -fJ-éV Dl comme
La particule \J.Év't'ot ne s emp Ole nI C 5. n est bien évident que, si une particule réunit par collo-
'!Dt ; elle a une valeur propre. r
cation une intensive et une non-intensive, la première apporte
sa nuance propre :
COLLOCATION ET INTENSIVES
25. p.sv 00'1 continua tif.
Le sens des collocations résulte simplement de l'addition YOûv (Y' + 00'1 restrictif.
mais son sens est clair et il a l'avantage 26. - Dressons un tableau des collocatîons d'intensives,
l D'abord le mot choque u~ peu, .
d'a~oir été déjà employé par J. D. Denmston.
COLLOCATIONS n'INTENSIVES
4 .,.
é nous exclurons la classe subsldIalre
d'où, pour -p1us d e clart J .

des interrogatives.
Processus de pensée différents en grec
INTENSIVES et dans les langues modernes

Restrictivcs~ Con tinua ti ves


Restrictives Cop.tinuatives 27. - Toutes les difficultés semblent à peu près résolues,
sauf une, filais considérable.
xeù [J,Èv o~ {LEv ys. On admet généralement que des pensées identiques expri-
Y' p.~' mées en des langues différentes doivent être unies par une
iJ-EV't"OI yé XCÙ fJ-EV'tOI
xcd, p.:~v .. , ré même liaison logique. Il n'en est rien.
X();t p.~v
rlÀÀà p.1jv ... jé . Traduisons un passage de Platon (Phédon 89 b) : « Je vais
?t.ÀÀ~ P.E\''tO\ "-ni}. p.~v
vous raconter cette histoire: je me trouvais donc à sa ·droite
&;ÀÀoc p..Èv o·~ "-ni}. p.b o·~ .. , Y'
près du lit." » En aucun cas le greè ne supporterait OGV, tra-
-
duction la plus proche de notre « donc )). l'tip est à cet endroit
p.ÈIJ
,
QUII nécessaire.
'(01)\1
p.~v 'to{VUIJ Le français use sans vergogne des adversatives. Il dira, par
exemple: « Tout le monde se mêle de discuter, mais les uns le
font avec passion, les autres avec méthode. ) La nuance de la
phrase qui s'introduit par « mais)) peut difficilement être con-
sidérée comme adversative. Le grec, en pareil cas, emploiera
plus justement 00, (voyez les premiers mots de la Rhétorique
. d'Aristote).
Ce n'est donc pas Un paradoxe de soutenir qu'entre des
idées semblables les liaisons logiques peuvent différer d'une
langue à l'autre. Plus d'une règle serait à découvrir dans ce
domaine encore peu exploré. Sachons nous contenter de cette
indication générale. A la prédilection du français pour son
adversative correspond celle du grec pour son explicative .

.
SECONDE PARTIE


CHAPITRE IV

LES PARTICULES SIMPLES


1

'AÀÀâ
28. - Cette particule n'offre guère de difficultés, car elle
recouvre à peu près les nuances du « mais)) français. Elle arti~
cule deux phrases, dont l'une est négative, dIi moins dans
l'inconscient. Elle implique dans la seconde un retour de la
pensée, une contradiction, une incompatibilité qui restreint
la portée de la première ou la réduit à rien,
Nous diviserons les emplois de &ÀM. en deux groupes:

29. - A. Les deux phrases (les deux membres) sont expri-


mées
PI., Rép. 348 a : J'ai entendu, dit-il, mais je ne suis pas con-
vaincu.
"Hxout11:, ~<P'Ij, ù'.À).,' où 1te[6~jJ.xl.

Chacun des deux membres peut, dans le dialogue, être pro-


noncé par un interlocuteur différent.
Pl., Garg. 473 b : - ..... Veux-tu aussi réfuter cela?
- Mais la seconde réfutation est plus difficile encore
que la première.
- : .... Bo6),él y.al 't"OÜ'iO &'MyJ.l:w; - 'A)J,"~"n 'roi:h' h.E{-
vou X,O:ÀE7thl'n:pov Ê:cr'C'lV €çEÀÉ~(~O:t.
(Remarquons que la négation est contenue dans
XO:ÀE'Tr;w't'êpO\l.)
PARTICULES SIMPLES . PARTICULES SIMPLES 21
20
PI., Proto 340 e : Socrate. - [Je s u i ' ,,'
30. _ B. Le sécond membre est seul exprimé. grave le mal que je veux guér~r ~J etrange medeclll, j'ag- ,
Daus le discours continu, la particule adversative peut par- Protagoras. - ~ais c'est ce que tu fais.
fois articuler des pensées dout l'opposition parait lâche, la - 'A)'),' Socrate a parl'
fi "ëJ:Et. (
que Protagoras ne' goûte pas 'A)) ,e s~r u~ ton ironique
OU1:ûlÇ
véritable .opposition restant inexprimée. Devant l'incompré- l'ironie,) , •• a ~ mutIle de faire de
'hension générale, un individu pourra s'écrier:
« Je dis la vérité \ mais on ne veut reconnaître mon mérite. »
32, - 'An& n'exprime pas t · .
Le second membre n'est pas, à première vue, en opposition nuance négative dont' oUJours une contradiction, La
, nous avons parlé au § 28 t' , ,

avec le premier, comme le st;rait, par exemple: , ment impliquer que ar1 d ,peu sImple- !

passe à un sUJ'et nouv:a er avantage serait inutile, qu'on


« ... 1 mais il faut prendre garde que je ne l~ dis pas en- u,

tière. » Pl" Charm . I55 a ,. - [Il'


aUI!e la philosophie
Inconsciemment, parallèlement au premier membre, le sujet - C'est un hé t d ......
a pensé: « On devrait reconnaltre mon mérite (puisque je dis appelle ce 'jeune h~~~e
, . \ , "
t:
votre anc~tre Solon.] Mais
e e montre-mOI ses talents.
la vérité) », et le second s'articule avec cette dernière pensée AAÀa, 'n oux un,!oo- 1:
, ~ ~l~O:Ç "1:0',1
IJ.Ot , VêLJ.V(X'I X"'~ t'_~ '
.... ~ oc-upO;
l,.../V,.
".f\.ç",."

.qui n'est pas exprimée. Pratiquement, il est difficile de dire


quand la première est vraiment sous-entendue, et cela est de 33, - A ce mOlhent, la particule est b'
nuance d'opposition 0 Ien près de perdre sa
peu de conséquence, le français « mais » recouvrant presque . . n peut souvent la tr d '
f aIt
, », ( eh bien ». Elle se" conf on d d e plus en plua Uire lpar
' « au
toujours lùÀr.1.. Sives. On en arrive à &À),cI. d't . S avec es Inten-
l exhortaM ou exclamatif.
~
. "
31. _ Un autre genre de perturbation se produit dans le dia-
PL,. Corg, 449 c : [Personne n' t b '
logue. Le premier membre n'est même plus commenté, il est en moins de mots que e.s capa le de dIre plus de chose
mol.
sous-entendu. 'An& implique \lne sorte de négation de ce qui - .....
C'est ce dont j' al' b ' fals-moi
,
précède .. Son apparition à elle seule marque qu'on oppose, lent ] eso1l1; admirer ton ta-
qu'on restreint, qu'on conteste (mais il Y a un mais, disons- - Ainsi ferai-je .... .
nous en français) . . - ' A),Àà nOl·f,crw .... .
Dans un dialogue où le débit est rapide, les pensées coupées
ou reprises, il va signifier que les paroles prononcées par l'in- R. 1. - 'A)J,x « exhortatif » (( l .
phon- au début d'un disco 'd,_exc amatIf » est utilisé par Xéno-
terlocuteur sont contredites, qu'on les trouve inexplicables, l'usage de Platon et des o:arts,. u,;e proclamation, A cette place
., - eurs reclame SOI't " t '
saugrenues, inutiles. n arson ou entre 'Yœp. Cf. § 42. 'YlXp, SOI une combi-
Pl., Proto 357 b : - [Ne te semble-t-il pas que ce soit une
~. ~. - Souvent en grec on r' d '
obJectIon déjà introduite par (iÀXcf~~on par (ÛÀIX a une première
1
espèce de mensuration?]
_ Mais c'est évident.
Lysias 24 , 25 .. [Pourquol.m
,accuserait-on ,)) Mais, dira-t-on,
_ 'A.n' &v&yx~ (inutile de poser une teUe question).
PARTICULES SIMPLES 23
PARTICULES SIMPLES
zz
. us les Trente j"ai persécuté- beaucoup teur. On ne cherche pas à l'écra~er sous un argument, mais à
venu au pOUVOH 80 " Ch 1 . 1 l'attirer, à le persuader. Il faut adoucir la conclusion par
de mes concitoyens? Mais j'étais en exil a a ~lS . ~
1 1 ~'JO; h,' , OU'iocP.e.t xo:."I.W~ ({ n'est-il pas vrai »?
'A))' 8'n bd 'twv "Plct.y.OV'tCt: ."(EV0I"-=', T
,, ~ ''\"\ / € uvov et;: Xo:.Àx{Oa; ..•• · "Ap> marque la surprise de la découverte et, dans ses nom-
hO('~Ga ïtoÀÀoùc; 'tW'i TIOf-\'t"Cll'/j c/'AI\CL ... cp 1 •

breux emplois adverbiaux, cette nuance domine. Elle ex-


d de considérer &ÀÀd dans ses collocations
plique : ~l, [J:rl &po: ({ à moins que par hasard », d (ifo:v) &p'l. C( si
avec
R. 13.~ tIl se,svtesco:::ee
es ~n en ,
une intensive neutre qui prend le ton de
par hasard ». La conditionnelle, surgie brusquement de la
l'autre: pensée, surprend par son caractère inattendu.
&ÀÀ!i, P.lV'tOl restrictive '
. (( Mais souvent ce qu'on découvre par un effort· de la pensée
iùH P:0' continuative
{{ peut être considéré comme préexistant à la découverte qu'on
- iûÀ?t p:~v ... ré restrictive ou continuative
(( en fait. Les Grecs se reportent volontiers à cet état antérieur
it.ÀÀ' ~ interrogative. « et, au lieu de dire par exemple: je le vois, tu es un sot, ils
. d't" Ile voyez &,).1/1. .••
N, B. _ pour ci),),O: après une con 1 IOnne ,
'(é, § 90. « disent: tu étais un sot, je le vois maintenant. Ils emploient l'im-
({ parfait où nous mettons le présent. »
Aristophane, Ass. 764 : wç àVÔ'~TOÇ ~0'6' &po:. (Bodin et Mazan,
"Apex Extraits d'Aristophane, p. 340.)
34 _ C'est une ancienne particule temporelle m~r~uant Cet emploi est assez répandu dans Platon.
. . On la trouvera en prose dans des emplOIS a ml-
la succeSSlOll. . , ., - 1
emin du continuatif et du consecut,! : « a ors )l.
ch d' . 'Apex
.
Pl., Crat. 425 b . - '[Te crois-tu capable. de faire des Istmc-
tions? Moi, pas.]
36. - Cette contraction de 'Ii "pa est employée quand on
_ Oh ! alors, moi non plus.
ignore si la réponse sera «( oui » qu ({ non )J.
_ IIoÀÀov apa: osw i·((ü"{E.
Pl., Ban. 2I2 e : Allez-vous rire de moi sous prétexte que je
35. _ Parfois son sens est plus nettement consécutif (très suis ivre?
fréquent dans le dialogue): . -~Apo: x.<X'tIX"{ÙJ.O'E0'6É (J.ou 0)Ç' (J.E6ûOHOÇ'i

d (Il Y a une croyance fausse et une vraIe, (Alcibiade a un peu bu. Il n'ose espérer une réponse
Pl., Corg·454 .: - . fausse et une vraie? - Non.) négative et en redoute une positive.)
Mais y a-t-Il une SCIence . .
_ Alors science et croyance sont dIstInctes.
37. - 'Ap' où est bien plus fréquent, il laisse attendre une
_ t:J.~),0'J &p' œ;:; C;"n ou -ro:u-côv Sa-'nV.
réponse positive (nonne).
. . tant de 00'1 Elle marque
Cette partic~le se dlst,mgue pour aroles de l'iIiterlocu- Lysias 26, I3 : Ne pensez-vous pa.s qu'ils seront affectés et
que la conclusIOn est tIree des propres P
P A1UICULES SIMPLE~ PARTICULES SIMPLES 25
qu'ils S'tiTI prendront à vous lor,sq~'ils ~v?queron~ ces principales en partant de celle qui paraît la plus logique, la
temps où beaucoup d'entre eux etaient Jetes en pnson? plus mtellectuelle. Il va sans dire que cet ordre est choisi
.
'Ap' oùx orecre~ "
au'to'J<; l.rJ.),E7tW<; ,u((X)'.wrêIJ
' 0 rJ.~ Y.C(("~, 1
ufLa;ç 7tfl.V"CulV pour sa commodité et qu'il ne représente pas l'évolution his-
Ilh(ouç'~y1IO;:EO'ao::r., S'tll\l ~(ÉVlùV'rO:t &v €:xE.(vo~ç 't"or; zpovOtç, kil Ote; torique de yap. '.
, ~ ''ID
c(U1ù)~ no,) ),Ot
" '<:-
ê~; 1:0 osalJ..w't·~plOV
1 ,
!X!''f) j \/'to., ••• •,

, Ap" V~ (num) attendant une réponse négative est assez rare.


40. ~ ID La particule a d'abord un sens causal fort. On la
traduira par « car », « parce que», « puisque )), etè ...
Platon, dans ce sens, emploie ordinairement jJ.iJw.
N,-B. _ Pour rendre « est-ce qtH; .. , ou bien ... n, on peut trouver ~po: '" ~
PI., Rép. 334 d : Il arrivera donc que pour b~aucoup il sera
à la place de -rr6',;;'SPDV (TI61'Ep~) ~.
d'
Juste de nuire à leurs amis, puisqu'ils ont des méchants
pour amis.
IIo)J,oYç; «p'X ~u[J,6'~Q'Etat . ,_, ,C[X17.l0V Etvo:t 1:0Ùc;; [Lb cpO,ouç;
~Àin"t'êt'l· ~cv'i/pol l'àp cdi't'otç Elow .....

38. _ S'emploie dans le dialogue assez familier pour chan- . 41. - 2 0 Ce sens causal peut être émoussé. La particule
ger brusquement de sujet. mtroduit. moins une cause qu'une explication (quelque chose
comme « en effet ").
Pl., Phèdr. 230 a. (Socrate poursuit son raisonnement) : [Peu~­
être suis -je un animal plus paisible dont la nature partI- Lysias' 12, 19 :. [Ces gens montrèrent ce qu'ils valaient], la
cipe à je ne sais quelle vie divine,] Eh! mais à propos, femme avaIt des pendants d'or Melobias les lui arracha
n'est ce pas l'arbre, camarade, vers lequel tu nous me- des oreilles. "
nais? 1:'î;ç yàp IIo)"qJ.ct.pxou yUV::HXOC; ZpuQ"Oüc; D,(y','~oix; ... IV1'1/),6-
'A1:J.?, ~ É'taYps, [-le"t'o:~ù 'tWV V,yw'l o..p' où 'tacE i1v 1:0 oivop~\j t)wç €:x 'rWV wt'wv èçe{Àeio. - ,
È~' om:p '~yeç 7UÛ Î.C; i
. 42. - 3~ Le grec fait un large emploi de la nuance d'explica-
Il marque un peu de brusquerie. hon. Cel;'1 qUI entreprend de parler a l'intention d'exposer
PI., Proto 335 d : J'ai toujours admiré ton amour de la science. s,on OP11110:', de s: livrer, de s'expliquer. Aussi est-ce y"p que'
En ce moment je t'en félicite et t'en aime davantage ..... Ion emplOIe au debut d'un discours, d'un exposé .
..... , chl \ù'J Ëywye GOU 'Çl)v cpl),oQ'0f\O:v &yO:[-lCi:t} &'t'~p Y.o:( vS~
Isoer. ID, 39 : Je veux m'étendre sur les événements qui arri-
Èno:tvw y.o:'l·-rrùw .....
vèrent ultérieurement.
Après la descente de Thésée aux enfers .....
récp ..... ~OÛ),Q[Lilt XO:~ ",epl 'TWV èX0(J.evwv OtùOûv.
Më't"à yàp 't.~" ®"'lO,~WC; Elç "Atoou y.17.vi617.G(v .....
39. - La particule y"p donne toujours un éclaircissement,
une explication. Elle possède une grande variété de nuances 43. - 4° Mais il y a un lien fort étroit ,entre l'explication
qui découlent les unes des autres. Nous déterminerons les qu'on donne et l'opinion qu'·on exprime. On passe f~cilement
PARTICULES SIMPLES
PARTICULES SIMPLES
26
de l'une à l'autre. l'ci? n'introduira plus un motif ou une Les deux tournures ont pu être ~onfondues, et le tour:
Il,lZe',,·.,,
ô'c(wO'(
~o'n .cux è!JTo"CooC(Y,s , 00,0'-':> b o/'x S7tl
' , ,,6 Ai),'nov bn-
cause, ni même un commentaire ,ou une explication, il affir- " r- • "':> J

t'
mera une forte conviction (mais une conviction logiquement
fondée, ce qui explique le choix de Y"P plutôt que d'une inten- a entraîné:

sive).
(Il arrive aussi que, dans une argumentation rapide, jail-
lisse du subconscient une preuve àî'appui de ce qu'on vient ce Peut-être
nom a est- ce là l' ongme
.. du yr:J.p,
' dit « anticiPé », On lui a donné
de dire. NIais la liaison intime des idées est si ténue ou si con- phrase e~p~fqeU~~eli~fthrdase explicative, qu'il introduit précède la
fuse que le conscient, n'ayant le temps d'en rendre compte, . , u reste, peu frequent.
Pl. , Gorg
or t". 449 d ," 1 -mo~,. "pmsque
. D's " tu' pI;'étends posséder l'art
passe outre.) a OIre ... , a quel obJet se rapporte-t-il?
Pl., Rép. 338 d : [Tu ne veux pas dire que si poulydamas, le <PÉpz ","' . ~'I
_, o·~ ,t,'-""OPIX'r.<
~ ,; 1 'V;:'"
l''''P (rn\ç,S7ttO'''·fJp.wv n:i'.v'f)ç
l ' •
ZlV(%( ... ~ P'~-
lutteur au pancrace, est plus fort que nous, et qu'il lui
't"optX '1 n~pt 't"t 't"ùJV C'I1"WV TUyxcbzt 060'0:;
soit avantageux pour soutenir ses forces dé manger du
bœuf, le même régime soit pour hous, qui lui sommes R. 2. - Les expressions 't"( yd.p' ;j., "Y / . ~
pas une véritable interrà t" . l, '1 1 a..p l nUl'; yap i ~ I"?trodmsent
l ,. •

inférieurs, avantageux et juste?] qui parle' la ' ga IOn, yo:p affirme la convIctIOn de celui
_ Tu me dégoûtes, Socrate, tu prends les choses de , reponse est connue d'avance.
manière à dénaturer complètement ma définition. PI., GOjgci504 e:A quoi bon n'est-ce pas [offrir à un corps
_ B?Û\UpDÇ; '(rip Et, ~9TI' II I.{~Xp:X1E:; y.lZl 'tcàr1'l uTIoÎ,afJ.JJd'JêtC;; I1la ~ ~ ~~s alIments, s'il n'en doit tirer aucun profit?].
fi è),v Y.Cl:XOU?y~C"Clti; 1'_.:I.)\lO"'t"O: 't'av ÀÜiO V' Tt rap °9 0:),0<; ..... i

44. _ 50 Dans le dialogue, comme le français « en effet )), , R. 3. - Quand une phra ID . t d .
tiono~, il fq,ut la placer ava:tel ro ~lltle ~a~ Y~P contient la néga-
a partIcu e . ou ~rap .....
yJ.p a un sens voisin de « oui )). Cet emploi est fréquent surtout
avecyàp 00v (voyez cette particule). N. B. - El ycÎ.p optatif t .
que l'âp y ait so~ sens affi;~a~~tsemblabl~men! une f?rmule figée. A moins
difficile de se prononcer. . « Ah, OUI, vraIment Je le souhaite J ») Il est
Pl., Hipp. maj. 285 a : - ..... xat 't'00t'o M'(eIÇ ."
_ Bh'ov icY.P·

R. 1. _ Plusieurs grammairiens ont déjà fait remarquer que l~s


causales grecques sont longtemps-restées dans une certaine confu-
sion. La nuance du subordonnant de cause n'a pas toujours été 1 4:-, - Quand cette particule est ponctuation forte équiva-
bien dégagée. On a pu la confondre avec celle des particules cor-
respondantes. Il n'y a sans doute'qu'une légère nuance entre:
~n a un ,r0mt, on ne l'emploie. guère que dans le dialogue
eou encore cause
ab ' de son peu d e voI d '
ot'toç b [J,o;{j'fJ"Ç'ftç OUY. br! "Co ~Dmov €'mo[ÙWCll on cux èŒ7t:OU- de d ume, errière un pronom
s a ver es, comme O'cp6opa, [Lt'l./dO''t"C(l xO:Àwç, etc ...
oC1.xe' (hrl 'tG ~D,\tov &."'lO'.OO'/:1.\ = faire des progrès).·
et 00";'0<; b p.o;O·~"'dIÇ ,.o~x bù 't'O ~SÀTtOv bno(Owrn' ou YO:?
46. - Quand elle est ponctuation faible, cas le plus fréquent,
ècr7touoaxe .
PARTICULES SIMPLES
PARTICULES SIMPLES 29
28
elle met en valeur ou restreiut dans le dialogue ou. le diSCOU~S 48. - 2° La confusion du temps et de l'espace, qui est ITn
continu, le mot qui précède jouant un rôle de guülemets, e processus élémentaire de la pensée, amène la confusion de
arenthèses ou de point d'exclamation. . . (( après cela ) avec (( à c6té de cela ». Une nuance logiqu~ s'éla-
P l '
Dans ces emp OIS, eIle peut être intensive
. ou rest"ct,ve. bore, qu'on pourra traduire par quelque chose comme « en
face de cela )J. Ce n'est pourtant pas une opposition, même si
Pl., Crat. 430 a : - [N'admettras-tu pas que ...]
la prédilection du français pour son adversative fait souvent
_ Oui, bien sûr:
rendre par (( mais » cette nuance de os .
.- "B~/{j)~fë

.. ., b . [De sorte que les villes ne sont pas Lysias 28, 12 : [Ergocles n'entreprendra pas de se justifier.
Pl., AZ"b. prem .. 12~ . - d hacun fait ce qui le regarde.] Mais ildira qu'il est revenn de Phylé, qu'il est démocrate,
bien _admllllstrees quan c qu'il a partagé vos périls.] Mais moi, Athéniens) voici
_ Mais je crois. que si, Socrate. mon sentiment là-qessus.
~ Ü1,'[l,O!L l'(Ul"{c, Z) I:WXpet:'tE<;' 'E'{tü aè, ~ &vcp:::<; ,A6"f)nTot j 't'Oto:6'r'~v '('Iw[.l:~v ~ZùJ TIEP't 't'(OV
(C'est une forle restriction. _Alcibiade n'ose pas dire. 't'OlOUTùJV.
ci),Àoc, qui serait une contradiction plus ferme.)
R. 1. - a) Dans cette seconde nuance, cÉ est souvent annoncé
par [.lAv. Les deux particules marquent le par;;tllélisme de deux mots,
de deux propositions, de deux phrases._ :Mi v . _. aÉ ..... se rencontre
plus rarement pour marquer la succession (Ire nuance : « après
cela Il).
. cette parti-
47. _ Lorsqu'elle ne correspon d pas a" un l~."',
b) Si l'on veut ajouter de nouveaux m.embres, on les introduit
cule, le plus souvent, joue un rôle de ponctuatton forte. . par os : !l,Év ". B~ '.:' os.. ...
rO t:.i im li ue qu'il y a quelque chose avant et ,ne se con- c) Seuls des membres (mots, propositions, phrases) coordonnés
oit as sa~s ~ne pensée qui précède. A cette pensee se Juxta- peuvent être unis par p,sv .•. as .....
ç p . d 't "C'est la halson normale des
pose la phrase mtro Ul e par 0'. .' ( ,
R. 2. - T{ B~;, comme le latin ({ quid » et le français «( Eh bien ;l
phases d'un récit, des détails d'une deSCription = apres marque les progrès d'un raisonnement.
cela). . Pl., Rép. 353 b : - [Les yeux ont une fonction? - Ils en ont
Lysias 6, 27-28 : Après cela il s'embarqua et se rendit près du une. - Ils ont donc aussi une vertu? - Ils ont UTIe vertu.]
roi de Citium ..... , etc. - Nous avions attribué une fonction aux oreilles aussi?
- 0)'
Mnà Bè 't'O!U't'O! h1cuc>C'i w<; 't'OV Iü'ttw'/ l"'O!O"t. 'cO!,
'ATIoBr,à<;
r - Oui. - Et, par con~équent, une vertu aussi? - Aussi.
, ~, >'..... ')E't'O B~
BÉ ... ' A9LXOp..s'I::J<; os ..• , o;"w , - .. , 'IE'/6-v
.. Oc •.. 'A7toopà; - N'en est-il- pas de_même de toute autre chose?
M... .. - T[ aÉ j UlT{J)v ~v 'n ~pyov j - N1.( - OÙXOJ'I x.o:t &pe't~ j
- Ko:l ci:pC1"~ ~ T( U j minwv 1tSpl 'tW'i &),ÀùJ'I; CÙZ ofhw;
On emploie aussi Qi dans un raisonnement, surtout ar~ès
l'article ou un démonstratif, quand o~ ne souhaite pas aire R. 3. - « llO!l, qui n'est qu'un renforcement de aÉ, semble appar-
tenir à la langue de la conversation. On ne le rencontre que chez
ressorti; la logique de son argumentatIOn.

U
PARTICULES SIMPLES PARTICULES SIMPLES
30 ' 3I
uel uefois chez Xénophon) et tou- suivant leur génie propre, du temps ou de l'espace. Pour dési-
Aristophane et chez Platon q( q t' ",ai' et ,1 '"( » (Bo-
. d les deux formules mterroga. Ives 7tW<; , gner une pensée, un objet proche, dont on vient de parler à
Jours ans . h 46)
din-Mazon, Extraits d'Artstop ane, p. 3 . , l'instant, le français dit: voi(s)-Ià. Le sens n'aura pas changé
si au lieu de l'espace on emploie le temps.
Vois-là. Espace
Tu viens de voir à l'instant. Temps
49. - Cette particule a une vI~le~r ~~:C~~~~e~~ee~=e~;~:r~: Or, cette nuançe de « tout' de suite »,
duit le plus souvent par ç~.
(c à l'instant» se tra-
.. g des mots tempore s e Il
le VOlsma e . C' t une intensive tempore e.
une précision dans le te,mp~s: ,e~ 'Hj btqo'~ o'~, bTIOU: o·~, ô.~ Pl., Garg. 483 c : .6,[0: 't'r:r.[J't'/: O"~ .....
On la rencon t re dans'. E.7tE.tr.tfj, CW't"tï.(); 1) •
A -cause de 'ces choses dont on vient de parler à l'ins-
,
fC:Q't"e, ~""''''O)
u.," ot7tOV, O:ÜO~O'i
1
B'~, etc. tant (= Voilà pourquoi).
d' verbe Très fré-
50. - Ellé met en val~ur le temps, ~, elle' donne à
ID 52. ~ 30 De cette nuance se dégage une nuance continua-
1 ée dernere un Impera 1 , . , , tive (après cela) qui marque la continuation dans un récit,
quemment emp oy . (--'- faites vite, ceCI est a exe-
i' ordre une plus grande vIgueur - mais la prose, attique a pris l'habitude d'employer "~ dans
cuter maintenant et pas plus tard). une nuance particulière: la progressive qui marque le progrès
Pl., Crat. 438 e : - Tu me parais avoir raison. dans un raisonnement (cf. § I8 b).
_ Un instant par Zeus! Nous savons, d'autre part, que le grec distingue mal la con-
_ 'AhlO~ p.ot cpo:{VE.~ H)'EV'J .
tinuation ou la progression (après cela, alors) de la consécution
_ "E;(E o..~ 'irpüÇ" Ô-tÔç. .
(donc). Il~ aura donc aussi des emplois consécutifs. A vrai dire,
il est difficile de les distinguer des autres.
Moins fréquemmen t elie met en valeur un autre temps, le PI., Phèdr. 227 c :- (Approche si rien ne t'empêche.
futur par exemple . - Crois-tu que rien puisse m'empêcher?)
' .' u'ici suffisait à nournr ses
Pl., Rép. 373 d :,Et le paysniu~~~~.;udra trop petit et insuffi- - Alors, avance.
habitants, a ce mome - IIpo&:YE oi!.
sant.
Rcù .~ xwpoc ~ou, "Il• 1
'rOTE.
IXOC'rel' 'pÉmE.tY. 'toùç
T
'to'te, Cl"fJ.lXPOC o~ Isocr. 10, 38 : (D'un long éloge de Thésée, Isocrate tire une
È:ç ()(,o:v-fiç ~cr'rO:(' conclusion en faveur d'Hélène, qu'il a-entrepris de louer.)
Aussi la femme qui établit son pouvoir .sur Une telle vertu,
0 '1 et e~ valeur un verbe au présent, ce comment ne pas la louer?
51. - 2 Lorsqu el e, m t 'dée de « tout de suite », « à T-I]\I o·~ .'. xpa't"~C'o:O'x;, ok ,O\:zurf6 àpzt'~ç x(r,( O'(ùr-pocrô'ri)<;"
qui est le cas le plus frequen , une l
7I"Wç oùx s,;lXlvs1', XP'h ..... ;
d' ge de la partIcule.
l'instant» se ega . t' les langues se servent,
Pour exprimer l'idée d'une proxlffil e, Remarquons, cependant, que, même dans ses emplois i
1
PARTICULES SIMPLES
PARTICULES SIMPLES 33
32
consécutifs (donc); o~ n'est pas chargé d'une nuance logique.
Il ne ponctue pas une conclusion en règle. ~IÏTCX
R. 1. ~ Quand ô·~ est ponctuation faible, qu'il n'introduit pIns 54. - C'est un renforcement intensif d '
des phrases, mais des mots ou des propositions, l'idée de précision e or,. Il, conviendra
de préférence au dialogue ou au d'lscours pa'
temporelle peut s'estomper; la particule devient une intensive
d es phrases courtes Co SSlOnne, ponctuera
ordinaire, toutefois avec une ,nuance de précision. On la rencontre ressortir des mots
, ,
0
;nme ponctuation faible, il peut faire
. n e rencontrera particul"
plus particulièrement : ou; l'" ou dans une interrogation. lerement après
avec les noms de nombre ou 1toÀuç
avec les superlatifs
av~c les pronoms.
PL, Hipp mai. 283 d .' - [Manqueralent-!ls
" d'argen!?]
. - Oô o·(j~c".... .
Pl., Phéd. 107 d : Il se charge de les mener en un certain lieu .....
PL, Corg. 469 b : IIw-"-
ç 0"1')1'0: .. ", .
.,. &'(EW J:1ttx.E(p~1 dç o·~ 'tO-X-O\l ...•.
D em., r8,, 324 .. M.'~ a-r,<a ..... (Une conclusion).
'
,,(\iI;(

R.' 2. _ Ô:~ sert parfois à reprendre le fil après une digression;


de la même façon nous utilisons « donc )) en ce sens (cf.
o' 00,).
lsocr. 7, 39 : (Après une digression il reprend.) Ce couseil,
comme je l'ai dit, avait r.eçu 'pleins pouvoirs .... . 55. - 6,(0, c'est-à-dire olà g est d
ticule avec le sens d .', evenu une véritable par-
T'~'1 o'~ 'tolo:urr!,l, [ûa1i.ep e:hov) 1.uplo:v €'1'to(·'lO'CI.\I ... ·· e « aUSSI c est po .
fréquente chez Isocrate et D:
,urquOl )J. Elle est assez
R. 3. ~ il'~ correspond plutôt à voilà
+<If et yi? à voici.
.,..
at6",? ou suivie de', ,> , , emosthene, surtout sous la forme
XlXt, ow xo:t.

Isocr. 4, 164 : (Si les barba


et Chias pencheront v~;: ~ccup~ut la ?ôte d'Asie, Rhodes
~rlnou îles, la région du littoral no~:' d a~s, 81 nous ~ccupons ces
hâtons-nous ne perd e.vlendra favorable.) Aussi
53. ~ C'est une particule du dialogue. On la.rencontre par- \ .. J ons Pél,;s un mstant.
fois pour marquer une forte affirmation, mais le plus souvent 6.w BEt O'rcdo€tv icà p:fjosp.to:v 7tOl~rcreo:t Q(Œ'tptt:"ljv .....
ceUe affirmation prend un ton interrogatif, « c'est évident,
n'est-ce pas? ), avec une ,pointe d'ironie.
PL~ Euthyd. 285 e: ~ [Veux-tu dire que ... ?]
Ehcx, ËnêlTCX
_ Parfaitement, et j'en suis l]ien convaincu. 56. - Les particules shel et d S'it~Vt"O:
' , . .
_ nd.\l'twç O~'itOU, sép1h xo:l ~'fi6èpo: ~(E,
gnifient « ensuite après c l ' ,a verbes à 1 origine, si-
Pl., Ban. 194 b: ~ Eh quoi, tu ne vas pas me juger asse~'enflé cession bien plus ~larquée ~~ », ~al~ aV,ec une nuance de suc-
.chez les orateurs. e ce e e k Elles sont fréquentes
de t~éàtre pour croire que .....
_ Ou ô1j7tOU fLE QU'tw 0d:rpou p.€O''t'ov ~''(Eï wrJ'te .... ·
3


PARTICULES SIM;LES
PARTICULES SIMPLES
3'1
150er. 6, 37 : Et puis il y a d'autres considérations à examine'r:
Ils ne l'emploient que c o m m e ' 35
culer des mots ou des prop 'r ponctuatton faible pour arti-
"E7Cél't'a; y.ch'.dvo X?'~ crx.o'1tû'J.
OSI IOns corréla tifs , paralle'1es.

57, _ Ce sens, appuyé de « ensuite, après », est susceptible,


en grec comme ~n français 1, de plusieurs nuances a~ectives.
TH
L'une d'elles est assez commune pour . être sigpalée, On la
~O, - C'est un ancien adverbe ce.' , '
trouve 5urtol,lt avec eho:, qui prend alors un ton d'indignation. qu Il ne soit jamais postpo' ' qUI explIque, peut-être
150er. 19, 30 : [Alors que je 1'ai ainsi soigné, cette femme ose Dans le dialogue ou le d,se' au mot, ' premI~r
me disputer ses biens! Elle qui n'a pas même jugé bon intensive, Cet emploi est ISCOfU;s famIlIer, on l'assimile à une
de le visiter durant sa maladie.] Et maintenant ils essaie-
peu requent, '
ront de se l'annexer comme frère. PI" Prat
_ ' 355 d ,
'aV l'l'~ qUI' est plaisant,
'H je),o'(ov ÀÉj€'rê nprJ.yp.o: .....

5'8, _ Le sens de « ensuite» entraîne, nouS le savons, celui 61. - Exactement comme le f '
de « cela etant, donc », qui est beaucoup plus rare, ~près avoir exprimé une assuran TançaIs « ~a~s, doute )), qui,
Interrogative il intr d 't d ce, ,est arrIve a une nuance
Lysias 12, ;26 : Ainsi donc-tu faisais de l'opposition pour noUS douteuse,' a UI es questrons dont la réponse est
sauve! !
Eho:: ". ocv'tzJqzç [Lkv '(1)11. G'Wü,slO';ç .. ,··
PI" Crit~.' 43 c'Est
, -ce que 1e navire est arrivé?
~ l'À - , . '
R . ...:- "ET.ét1;<X est plus souvent utilisé qu' d'ta. dans une énumération '1 'Co 7t' 010',1 IX<prx.'t'IX~ ..... j
entamée par rr:pw'to', fl'sv. En ce cas, on dit presque toujours 1tPO)'Cov
2 R - ~ f'..~v est la formule par laquelle on introduit un
V ", Ë7t€t'ta ... " ,et rarement 7tptû'rov p.Év .. ' Ë7tsvta cÉ. •... Cf. § 17 .
lv
LySIas 6 I2 'A h' sermeut,
N. B. _ On confond souvent dans les grammaircs ET,IX et a7tËnlX. tl serait était inta~t e~c eZfe~~ répliquait en jurant que l'Hermès
possible que certains auteurs fissent entre eux llne distinction.
'08'
ApXt7t'it'oç ·~V"€O[X.€t .~
>1 - •
-,,'
€t\lIXI,....
ê tÛlv 1'0'1 E<pp,~v Uj'têt 'tE 'l.o:l oÀO\l

."H '1
/
59, _ Platon et les orateurs n'emploient pas :~ ponctuation
1
KocÎ
forte articulant des phrases, comme le fait Xénophon,
62,
' ' - Kal a d'abord e't'e a d verbe avec 1 d
Xén., An. l, 4,16 : J'aurai à-cœur que vous aussi ayez à vous teneurement il est d
Ul't' ' e sens e « aussi 2 )
louer de moi oU croyez que je ne suis plus Cyrus. " evenu conjonction d d" '
a e e aSSImIlé aux par t'leu
. 1es, e coor matlOn et
éhcwc; ok 'l,al UP'S!C; ÈVÈ. È7tat'lSa"l2'rE Èp,Ot )J,S),:fj".l"€t, :'1 V,'r')XÉ'Ct [LE
K::Jp0'l \)O[L(~E'CE. I.
2,
Qui est préférable à écr"t ~ '
Cf. Meillet-Vendry s 'T 1" par quelques éditeurs,
e, raûedegr ammawe ' comparée, p. 568 .
1. Par exemplc·: (( et après)) t (colère, découragement, etc.. ,).


PARTICULES SIMPLES 37
PARTICULES SIMPLES
seconde nuance es t d
tant). b
e eaucoup ' fréquehte (= pour-
la plus
On l'emploie couramment pour renforcer une particule lo-
gique, ce qui rend la liaison moins rigoureuse, mais plus im~
médiate, plus directement appréhensible (voyez les part. com- PI., La~h. I99 c : Tu n'as ré ond .
alors que nous t'int P, u que sur le tIers du courage,
, " erroglOns sur le courage tout entier
posées, § 126 et suivants).
, M,po,, d pa: OC'iUpêW;Ç
'" f,p.T'i &1texptwù cr' eoo ' .
''IfuTç '(IPû)'tW~,ê\i oÀ'fl'i 0""' avepe./oc') g ... , "'1.. .., 'tt 'tpttov' X\I.(-rOt
K.I souvent aussi remplace une autre particule et donne de
, ,'." Et~.
la simplicité au style.
Pl., Euthyphr. 3 a : [Te faire du mal à toi, c'est s'attaquer à la
ville dans ce qu'elle a de meilleur 1Mais enfin, d'après lui, MÉv
comment corromps-tu les jeunes gens?
Kat pm ÀÊ)'e 'd xcù 1totOûnoc GÊ <p''lGt otCl..Cf'8dpe tv -roùç I/Éouç; 65. - C'est la plu f 'bl d ' .
ment besoin de l'app~i ~~ e es ,ntens<ves et elle a générale-
R. _ On se. rappellera que le grec coordonne aU moyen de x.1 seule que dans des cas d'tune au;reparhcule. On ne l'emploie
e ermInes :
certaines propositions que le français subordonne (voyez aussi la
Rem. 3- sous 'te ... xocl). Derrière un pronom :
Pl., Euthyd. 273 a : A peine eurent-ils fait (Euthydème et Dio- SjW jJ.4v; Dem. 3 8
nysodore ) deux ou trois tours que Clihias entra. où [Li" Pl., RéP: 53I b
Kocl 001tW -'tou'tw Où' .~ 'tpetç opo[Louç 1teplû"ljÀIJOo-re ~cr't''lv,
xocl eldpx.e.-rCl.t KÀet\ltœç .....
Derrière un verbe à la pr~mière personne:
N. B, _ Les emplois de xod dans le sens de « en outre)l,' (( ct même )), « et otjJ,œt f1.Êv, PL, Rép, 423 b
aussi )) doivent être considérés comme adverbiaux, Nous ne nous en occupe- OOXW p.~v, Pl., M enon, 94 b
rons pas.
Derrière certains adverbes'
KcxiTol '~x:G~\I. p.~v\ Pl., Théét, I46 b
'1tpW"Cov /L,EV, etc ...
63. ~ K.I,o, est une véritable combinaison.
On emploie cette intensive pour introduire une pensée sur- .66'1- C'est une inte';sive contimtative. On devrait e .
clpe a trouver l' ' n pnn-
gie brusquement, dont la liaison avec ce qui précède est com~e continuat:;~:::~e c~mme inten~ive dans le dialogùe,
si faible u'on ne l' - . Iscours, maIS, à vrai dire, elle est
lâche.
Pl., Rép. 350 e: - [Ne réponds rien contre ta pensée. trictions ~i-dessus i:~;~~~ee~~e dans le dialogue (outre les res-
_ Je répondrai comme il te plaira, puisque tu, ne me
Pl., Rép. 423, b . - Quell
-' c est cett e lImite,
. .
demande-t-il?
laisses pas parler.] Que veux-tu de plus?
-Cest,,,' àmo . , .
n aVIS, repondis-je, la suivantè,
Rœt-rOt "Ct ,&À),o ~oùÀe.t;
- Ttç, e./f"'l, E~poç;

64. _ L'intensive est souvent proche de la restrictive. Cette - Ûtp.OCt p.Êv, ~v 07 È)'W, -rovoe.

1
i

J
PARTICULES SIMPLES PARTICULES SIMPLES
39
Au contr;lÏre de 81, ~.i, implique une rupture avec ce qui - D..:::Spc o·~, '~ 0' oç, :::ù8ù 'h[J.oJV
précède ou tout au moins le passage à un nouveau point, à - Où 7Co:pO:ba),ûç; "Açwv (LÉ'i'tO!.
un degré supérieur. Cela apparaît bien dans la différence entre
ô' 00, et (Lèv 00, (voyez ces particules). R. - Co.mme p.Év, ~S'i'tO( qui est une intensive, peut exception-
nellement Introduire une interrogation,
MI, ... Ci ..... implique un parallélisme avec une nuance d'op-
position, plus rarement avec une nuance de succession (voyez Pl., Prat. 309 a : Qu'importe? Homère, dont tu es l'admira-
teur, n'a-t-il pas dit que l'âge le plus aimable était celui
81 R. 1). de la première barbe? .
R. - Nous avons vu plus haut (cf. § 17) que les interrogatives Eha 1'[ 'To:)'to; Où crù ~iV'TOl '01K~pOIJ
étaient des intensives. Exceptionnellement, ~é.v peut se prononcer l.ap(éC"'tfh'i/'i ~f)'f)V dva, 'TC:) [nC"'lJv·~'tou ..... ;
sur un ton interrogatif.
Pl., Charm. I53 c : [On raconte à Athènes que le combat a été
dur ... - Ces bruits ne sont pas inexacts, lui répondis-je.]
- Tu t'y trouvais? - Je m'y trouvais.
- IIl7.pE~(ÉVOll [J.Év, ~ &' (Jç, 'TTl ~d.X"{l; 69. - Il Y a une grande différence entr,e ~:~'I simple et (L';,'!
- IIapEyEv6p:f)v. ên composition, c'est-à-dire -p:~v, Les deux sont intensifs)
mais le premier est restrictif, le second continuatif.
M-~'i, du reste peu fréquent, ne s'eluploie seul que derrière
MÉVTOI un mot interrogatif 1('Tl fJ.~'i; "IDÇ -fJ:~v;) un pronom, aux côtés
de (L'ino, et surtout dans la formule o'(~:i,) (L·i'! = pourtant
67. - C'est une intensive restrictive. ne ..... pas.
Son usage comme intensive dans le dialogue n'est pas fré-
quent. • 70. - Dans le dialogue, il est intensif.
Pl., Rép. 329 c : - (Dis-moi, Sophocle, te complais-tu tou- Pl., Théét. I93 d : - Voici ce que je te disais .....
jours à ces pratiques?)
- Toû-ro [J:~v D.E'(O'l 6'T(. : ...
- Tais-toi, mon ami, j'ai une joie sans pareille d'en
être échappé.
71. - Dans le dialogue et le discours continu, il est res-
BÙf·~[J.Et, ËCp'f) , Z> &V6P<.ù1tE, (b1~Z'iÉcr'To:to: ~ÉV't'Ol aùto O:'itÉr.pu- trictif.
"'(0') .....
Pl., Théét. 142 b : [Il vit, mais à graud'peine], car il est grave-
68. - L'emploi comme restrictive « toutefois », « pourtant » ment blessé, mais le mal dont il s'en va, c'est surtout
est beaucoup plus répandu, souvent renforcé, du reste, en l'épidémie qui règne dans l'armée.
ô'!J,Wç ~ÉV't'Ot ou ~sV\Ot "'(E : Xo:ÀE'lrWÇ p.Èv'''fàp EIP Y.(Û !J'irQ 'TpO:UWl.tillV ,t'i~;)V, fJ'?/.),I,ov I)':~v
" ',_' " ,
au'To') alp::'l 'TO ~(Ç.yovoç VOÛ·f)IIJ.Y, zv 'tep
cr'Çpo:'té6fJ'~'T(.
1

Pl., Lys, 203 b : - Viens avec nous. ~- Tu ne veux pas te dé-


tourner? Ça en vaut la peine, pourtant. Isocr, 4, 68 : [La plus illustre des gnerres fut la guerre contre

l,
.J
PARTICULES SIMPLES PARTICULES SIMPLES

les Per.ses.] Les actions anciennes ne sont pourtant. pas 74. - La collocation OW fL~v cùM a le sens de ( non plus »
un moindre témoignage. renforcé.
où P.~iI n&.,,~w 'te:Y.P.~pllX 'rà 1t"IXÀlXtà 1'Wil ËpywiI &cr"[iI. ~'...
Isocr. 4, 75 : (Ceux qui ont risqué leur vie pour la Grèce sont
. R. - '1'[ pdl'i; peut naturellement si~1lifi.er « quo~? )). ou « pour- le plus à louer.) Cependant, il n'est pas juste non plus
quoi ,,/ Mais il arrive souvent que, dans le dIalogue, Il faIlle lU! don- d'oublier ceux qui ont vécu avant cette guerre.
ner le sens d'une approbatiop. (= 1t"~ilU yo:). où 1J.~v oùoÈ t10v TIpà 'tOLl TIoÀefl'OU tou'rOU ~(€.votJ.eiliùv ... o[~
Pl., Rép. 455 e : - [..... Il Y a des femmes douées pour la mu- y.IXWVOC[),iI't'Jp.ovs1'v.
sique et d'autres qui ne le sont pas?]. i:
1

- Sans doute.
OÜI<OUV
-- T[ p,~iI;

N. B. - Pour où !L~v ovôÉ, voyez sous ·oùOi.


75. - Réunion de Où;t, et de oùv, ouxouv prendra toutes les
nuances de cette particule :
I. réellement ne ". pas
MG>v 2. alors ne ". pas
72. - C'est une contraction de fJ.ij 0",
employée par Platon, 3. donc ne ". pas.
mais non par les orateurs. Elle a le plus souvent le sens de Pl., Lois 8I8 e : [Tu nous parais craindre, étranger, l'igno-
num, c'est-à-dire prévoit une réponse négative. rance où nos pays sont de ces manières.] Réellement, tu
as tort de craindre .. ,..
Pl., Proto 310 d, : As-tu à te plaindre de Protagoras?
ü:~xouv Opac); ~oô·?l." ..
[Lwv 'rt cre: ci(hxe1' II pw't'O:~(Ôpo:ç;
Dém. 5, "5 : (Les Thébains savent bien qu'ils n'ont aucun
avantage à faire la guerre.) Jamais donc ils ne se jette-
raient en telle aventure si la guerre, par son origine et sa
OÙOÉ cause, ne les to:uchait pas.
73. - Cette particule remplace où fJ.+'" où ~.€,<ç, quand Oüxcuv 7t'pootn' àv o:o't'oùç elç 't"oû"o, p:~ XO!V~Ç -t~ç &px.~ç xo:t
't'~çIXt-t{IXÇ oücr7)ç 't'ou 'r.'oÀip,ou.
la phrase qui précède est négative. Elle prend le sens
de « non plu's )J. En réalité, elle est rarement ponptuation
jorte. La plùpârt du temps, elle annonce une proposi- OÙI<OÜV
tion corrélative, parallèle à une première négative._ Ainsi" par
exemple: 76. -- Cette particule ne comporte pas de sens négatif. Les
Isocr. 6, 6 : anciens grammairiens disaient que dans oüxou'~, c'est ûÙx qui
Où fJ;/-liI l1)ç È:r.taufJ,(j)v, ... oùo~ wç ." TIlXpe:crï.e:uo:crp,svoç '" é'- domine, que dans oùxoüv, c'est ODV. Elle se trouve dans le dia-
p,'lj%œ .. " •
logue et, sans doute avec une nuance de familiarité, se tradui-
PARTICULES SIMPLES PARTICULES SIMPLES 43
42
rait par n'est:ce pas? », (l' n'èst-il pas vrai? » nonne igitur
«
79. - 2 0 (( Cela étant, alors)) marque le passage à un autre
(OUy. + 00'1 = n'est-il pas une réalité). Cf. O Ù ' I . . •
point de l'argumentation ou du récit.
Elle introduit, sous une forme faussement mterrogahve,
des idées nouvelle~, des mineures de syllogisme, des induc- Pl., Apol. 2r a : [Cherephon demanda s'il y :cvait quelqu'nn
tions ou des conséquences. Mais elle-m.arque surtout une con- de plus savant que moL] La Pythie lui répondit que nul
n'était plus savant.
viction personnelle qui prend à témoin l'interlocuteur.
à'IEÎÀEV OG'I '~ fluorlX /1.'fIU'Ia; Q'0o/W't"êpOV EYVIXt, ,
Pl. Phéd. ra5 e : Ce qui ne meurt ,P'IS, comment l'appelons- "
nous? _ Immortel. - Or, l'âme ne meurt pas? - Non. 00'\1 peut naturellement avec cette nuance introduire la mi-
- Donc elle est immortelle. neure d'un syllogisme, d'un enthYluèlne, avec le sens de ({ or »
,
a 0' av Boc'iJ.:'tov • ,. ", ~
[1:(1 üE.'J.:fj'rat :tl XOCf\.OU\J,SV; - :T
'AB'ocvct1'~\I, "",.'1 ~ (cf. E. des Places, p. 6;,).
QUitO;)" ~uZ'~ ou
ofXE't"œ~ Mvo:'Co'l - OJ ----;- 'Aed.vO':'t'ov ocfO'; ~u),:fl·
Pl., Prot:330 d : [La justice a pour caractère d'être juste, c'est 180. _ 30 Nous avons vu qu'en grec le sens de « ensuite,
aussi ton avis?] ..... et la sainteté, pensez-vous qu'elle après cela)) entralnait celui de " donc)) (cf. § zr).
existe?
Pl., Prot., 322 b : [Primitivement les hommes vivaient disper-
00xoiJv Xl.!. oa"V-h""-'l1"d. 't'~;Jd_ t.jiIX't'ê ér'lO:!;
sés et les villes n'existaient pas.] Us étaient donc dé-
truits par. les animaux partout et toujours plus forts
qu'eux.
OÙv
ChÙ»),ÀUVTO oùv U'l'tO "m'li 6'(IP({J)'1 O(O:. . d TIIXV'taZ?l a;~nü'l c(crùevÉcr-
'rEpOt ê"(VCl:l, ••••
77. - dù" implique qu'une réalité est affirmée. Cette réalité
peut être affinnée dans deux sens : en avant ou en arrière, R. - }~J.l. oG\I implique moins de logique, plus d'effet. 00" = donc,
affirmation de la réalité de ce qu'on va dire; affirmation de la xœ\ 00v = en somme (voyez Pl., Phèdr. 235 a).
réalité de ce qu'on vient de dire:
de la première direction on tire: en fait, dans la réalité
des faits. réellement TE
de la seconde direction on tire: cela étant, alors, donc. 81. - TE est comme r.œi une particule de coordination qui
Le premier sens se trou~e plutôt dans les composés, le second ne comporte pas de nuance logique. Elle lie, sans doute plus
est plutôt réservé à l'emploi simple. intimement que r.œi, des phrases ou des propositions (tandis
que les mots sont plutôt unis par", ... ",i).
78. - rO (( En réalité, dans la réalité )). Dans' la prose classique en dehors de Tô ... Tô ..... , son emploI
Pl., E"thyd. 283 b : [Dionysodore prit le premier la parole; est rare 1 Le premier "E est accompagné d'une particnle
nous tournions les yeux vers lui, attendant des mer- comme y<lp, 00v, 8·~. C'est le second qui, à la condition d'intro-
veilles], ce qui en fait arriva.
"07tl;p C0'1 XCÙ GU\liG·~ '~p.l'l,
L Et en dehors aussi de oU,,;"€, dvt'€) €ha
PARTICULES SIMPLES
44 PARTICULES SIMPLES 45
duire une indépendante (ou principale), peut jouer un rôle de Isocr. .I5, I26 : Aus:i à cause de cette réputation, beaucoup ,le
VIlles le receyalent.
particule '. Une liaison de cette espèce èst très forte.
T o, '
r"'p't"O( "" ~''"
ota 't"lJv QOço:v , €x
't"~'l TOUTIBV j\jv0!J.ÉV"(IV 'iC"o)J,o:l.
Pl., Rép. 465 d : Exempts de toutes ces misères, nos guerriers 't'wv 'rroÀewv ••. O:ÙTOV V3éZono .....
mèneront une vie plus heureuse que la bienheureuse vie
des vainqueurs d'Olympie.
IIJ.\l't'wJ 'tE O'~ ,,"ou't'w'J OC7l:O:À),d~OV't"Ct:l) ~'(IC"OllO'[ 'r€ 't'Oû p.axaptcr- ToÎvuv
-ro:). ~tcu 0',1 Ot oÀul'.7tto,/(y,o:.t ~G':)(n p,o:xo:pl(;nZpo'i.
84. - C'est une consécutive continuative. Elle aura les sens
R. - Xénophon emploie tE plus facilement :
de « cela étant »~ « alors )), « donc ». Son emploi conséc~tifJ avec
" ... 't"E
..... 'té .• ,.,.; ". 't'E ... 'te .... ·; Qu'tE: u~e nuance mOIns forte que celle de 06'1 ou &p.o:, est propre au
Thucydide l'emploie plus librement encore pour remplacer di- dIalogue.
verses liaisons logiques.
85. - Continuative, elle marque la continuation dans un
récit ou la progression dans un raisonnement 1.
TOI
Lysias 3, ? : L'accusé .rapporte qu'lUl furieux a brisé sa porte
82. - C'est une intensive du dialogue. On la trouve plutôt de nUIt. Il poursuIt: « Cet individu en est venu à ce point
derrière un démonstratif. Son emploi est rare. de vlOlence... ))
O~'t"oç TO(VUV Etç 1"OÛ1"O ~),OE'J. G6pE(ÙÇ.
Pl., Rép. 547 a : - Telle est l'origine qu'ilfallt attribuer à la
discorde.
86., - Consécutive, elle marque une conclusion mais dans
- Twh"~ç 't'Ot "(EVEaç xp'h 'fd.vo:t EtVIXt a't'cÎ.aw ..... le dialogue s e u l e m e n t . ' ,
Pl., Rép. ?64 a : - [L'excès de liberté ne peut aboutir, semble-
t-,I~,. a autre chose qu'à un excès de servitude et' dans l'in-
dIVIdu . et dans l'État. - C'est nature!.] -..::. Donc la
83. - Il est difficile d'établir une distinction entre <ocyapoû, tyra?ll1~, repns-Je, ne peut sortir que d'un seul régime
la democrahe. '
et tocyocp10<. Ils marquent une conclusion sur un ton plutôt
oratoire. Leur emploi n'est pas fréquent.
Isocr. 4, 136 : (Nous nous disputons entre nous les nes au lieu
de nous unir.) C'est pourquoi le barbare occupe les unes, I. Énumération des griefs de Philippe contre les Ath' .
Ilpw • 1. ' f " efllens. (Dém. J2, 2) :
1:"0'1 !LEV yo::? ... ,,'l't"U1:"a ". EH 1:"O[VU'I ... 'O'VU'! ". TO{VUV .....
est SUT le point d'occuper les autres.
TotiO:poUV 't'à P.~'i 1:I.El, "à. oÈ: P.ÉÀÀEt .....

1. De même un second OU'tE introduisant une indépendante (ol! princi-


pale).
PARTICULES COMPOSÉES 47
impliquant que la pensée qui a précédé est ou douteuse, ou
sans importance, ou inutile.
Np donne les raisons dè cette négation.
Pl., Théét. I44 b : J'ai entendu le nom, mais je l'ai onblié.
Mais peu importe, le voici dans ce groupe qui approche
CHAPITRE V tout au milieu.
LES PARTICULES COMPOSÉES 'Ax·~x.olX P.ÈI) 't'OÜVOtJ.IX, [).'rl][J,cvEUW 8è. 00. 'A),)Jl yd.p E!1TI
, 't"&lvoe 1:W'I 7Çpc<nôv't"wv b EV 't'q'l p.~O'tp.
(GÉNÉRALITÉS)
90. - Cette idée négative confnse peut être une idée d'ar-
rêt, de non-continuation, de crainte.
87. - Puisqu'en grande majorité les particules com~osées
sont des collocations, c'est-à-dire que leur sens global resulte Isoer. 8, 80 : (Qui eût pu supporter l'insolenc,e de nos pères
qui' engageaient dans leur flotte les pires brigands, expul-
de l'addition du sens de leurs composants, Il est Illdlspensa~le
saient des cités les meilleurs citoyens.) Mais n'allons pas
que l'étude des particules simples précède celle des composees. plus loir:t, car, si j'osais exposer exactement ce que compor-
Les emplois siml?les, en outre, s?nt presq~e t.~u: commu~s tait cette politique ... , je m'exposerais aux calomnies.
à la prose et à la poésie. Les emploIs composes dlfferent sensI- 'A/,)-rl. ylp d ,oÀIJ;~cr<Y.qJ,t 7C€pl 1"W'l EV Ex€{VOtÇ 't'oIç '1t"pcf~(p.a­
blement de l'une à l'autre. cr!v· YCVOfJ,ÉVtùV &XplbWÇ Otc/,eErV ." aÙ't'oç .". av ota6J''lOé'lV'

91. - LorsqU'lIn auteur vient d'énoncer clairement son opi-


'AÀÀèx Vé<P nion, il introduit par &À/,o: ycfp une objection imaginaîre. « Mais
dira-t-on » (= rnais ceci rie prouve rien rX),)A, parce que 'l'cfp) 1.
88. - Le sens de la collocation qu'est &ÀÀiJ. 1',P dé;oule de
celui de chacun de ses composants. Pour plus ~e clarte, ce'pe~­ Lysias I2, 40 : (Après une violente attaque contre les Trente.)
Mais, dira-t-on, ils ont dépouillé l'ennemi d'autant
dant on classera les emplois de &ÀÀiJ. yœp d'apres ceux de ~noc. d'armes qu'ils vous en ont pris.
Les ~dversatifs seront d'abord étudiés § 89, 90, 9I, pUIS les
, '_~J,J\à. yà-p on/,a 't"&lv 7Co/\!;!-dtù'i EcrY,Û/,Eucrav ocra 'lt'Ep up.wv
intensifs § 92. aq; € (),~)V'ro ....•
89. - Nous disons en français, après l'éno~cé ,d'un argu- 92. - 'A),))" rdp peut aussi, mais c'est beaucoup moins fré-
ment, ( Il Y a un mais ». L'argumen~ est attaq~e, on peut sl.n~n quent, introduire un discours, un exposé. rip, à ce moment,
le contredire efficacement, du mOllls en attenuer la pOl tee. est semblable à celui qu'on trouve sisonvent au début d'un
Si après ce ({ Il Y a un mais », on fonde les raIsons de son refus discours (rappelons-nous aussi qu'à cette place &nô. est sou-
su,r un {( parce que ,», on a la nuance de !i.ÀÀà ja.p dans son em- vent employé par Xénophon. C'est le and. dit exhortatif).
ploi le plus fréquent. .• , .
. 'A-AÀoc contient, nous l'avons vu, une '?dee negatwe confuse 1, On use aussi bien de ~no: v·~ Ma dans cc sens. (Dém. 19, 158, etc .. ).
PARTICULES COMPOSÉÈS PARTICULES COMPOSÉES 49
PI.; Apol. "9 d : (Socrate vient de réfuter un argument de Me~ - ' Ap7.ÉÀaov o·~?tou 'roÜ10V 10',1 TIsoc(xxou ôp&ç fipXOV1"CI. rvla.:-
letos; après une pause, il va en réfut~r un autre.) Non, XEoov(œç; ~ " ~
rien de tout ceci n'est sérieux et si quelqu'lUl vous dit •
encore que j'enseigne pour de, l'argent, c~ n'est pas
vrai. 96. - Une proposition conditionnelle, par principe, ex-
,A ÀÀ'CI. ~(Cl.p
' OU'tê
" 't"ou'ttùv
/ ';:, /" Ecr't~V)
OUoEV , '.;:'!' l'
O!Joê , •
y ê 't"t'J.oç ax.·I~
~ "'0
prime plutôt un doute qu'une négation' ferme. Or; iJ.l,l,';' en
,
'l.oa1ê ,'\
wç ;:, "
EY(ü 7t"(Xto~UêtV €."1nZEtpw- , lJ l
a'lvpw'ltOUç x 1,t' , '
ZP'lp.C(1~ 'itp,,-'t. ~
grec, ({ mais » en français exigent qu'une des deux' pensées arti-
p.at, oùoÈ. 't"o:J'to (Ù'fjf}Éç,
culées soit sinon négative, du moins impliquée daris une néga-
tion inconsciente. Après une conditionnelle plutôt que
'AÀÀéc ... yE l'adversative forte· (négation), on emploiera la forme restric-
tive (doute). Plutôt que &ÀÀ&', on emploiera iJ.ÀÀ';' ... ~,.
93. ~La nuance exhortative (= intensive) de iJ.ne!. peut, Quand on trouve iJ.n,;,; c'est peut-être que la pensée précé-
dans le dialogue, être renforcée par la nuance intensive de ~,. derite n'a que les apparences d'une conditionnelle, d'un doute
PI., Théét. 20I a: - Tu as raison. Allons de l'avant et faisons et que dans le fond elle est une négation. .
l'enquête.
_ 'opewÇ ),Éyetç' &ÀÀ' [wP.Év ys xal crxo?twp.ev.
Sophocle ne pense pas que le corps puisse être autre chose
94.- La nuance adversative de iJ.H';' peut être ramenée au qu'esclave.
restrictif par la nuance restrictive de y" En fait, il n'est pas
toujours facile de distinguer cet emploi du premier.
PI., Corg. 478 b : [Est-ce que le~ traitements des médecins
sont agréables et qu'on a plaisir à être entre leurs mams? 97. - Nous avons vu plus haut (Remarque 3 sous on,)
- Je ne le crois pas.] qu'iJ.ÀÀi prenait un tour exhortatif dans lequel il rejoignaitles
_ Mais ces traitements sont utiles, n'est-ce pas? intensives" mais sans se confondre avec elles. ,Il reste, en effet,
une .sorte d'intensive neutre, et chaque fois qu'il entre en
_ ' AÀÀ' wcpÉÀtjJ.ov 'Ys. 'II '(cf.p j
collocation avec l'une d'elles, il prend le ton de cette inten-
95. - L'emploi le plus fréquent en prose, diàlogue ou dis- sive.
cours continu, est un emploi de ponctuation faible. 'Al,'M ... y' ~H étant une intensive interrogative, à/J,) ~ sera une interro-
introduit une principale après une conditionnelle toujours gative, mais plus vive que ~. Elle ne se rencontre guère.
exprimée la première. Il répond à (( du moins », ( en tout cas n.. Pl., Carg .. (début) : Mais, comme dit le proverbe, arrivons,
PI., Corg .. 470 d : - Ne vois-tu pas Archélaos, fils de Perdic- nous après la fête?
cas, régner en Macédoine? 'AÀÀ' ~ 'tO Àsy61"~vOY xa't"omY €Op't~ç 1ixo[J.sv ..... ;
_ Si je ne le vois pas, du moins je le sais par ouï-dire.
4

i i

1
50 PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES 51
,
Pl, Euthyd. 304 e : - (Ces gens sont des bavards, des phra-


'AÀÀèx IlÈv, o~' seurs.)
- C'est pourtant une jolie chose que la philosophie .
98. -Comme nous l'avons vu en étudiant la particule qui - 'AÀÀœ ""l\l'rot xap(ev yÉ 1'l -rpiiyp.i ècr't'tv ~ t'tÀocrof(œ
, 'de &l,kJ. prend la nuance de l'intensive qUI l'accompagne. (y, renforce encore la restriction.)
prece , l" 't' d le
Ma, étant continuatif, &na IJ.h o~ marquera mtensl e . ans
dialogue, la continuation dans le. d~scour~. Ses emplO1s sont·
rares et i) est presque toujours SUIVI de x.t. 'AÀÀèx Il~V
Pl., Gorg. 506 b : - [Pour moi, j'ai uu vif désir de t'entendre
101. - Comme nous l'avons vu dans les articles qui pré-
développer toi-même ce qm reste à exammer.]
cèdent &ÀÀri. prend la nuance de l'intensive qui l'accompagne;
_" De mon côté, Gorgias, j'aurai~ eu plaisir à pour-
-p.~, étant continuatif, &l-Àà p.,~, sera intensif dans le dialogue,
suivre le dialogue avec Callicles.
continuatif dans le discours continu.
_ lAï,),à lJ.€V o·~, :1 rop"(lr,:, xo:î. aù-coç '~osw~ Ill\! à'Y KaÀ~
ÀtY,Àû 'toû'ttp hl ()(Ùerop:'l'J .....
102. - rD Intensif dans le dialogue.
99. - Il ne faut pas confondre cette particule avec. &ÀÀà .IÛ , Pl., Phéd. 58 d ; - [Parler de Socrate ou en entendre parler,
"
.~~'··'IE,
qU'" pourra , elle aussi , être intensive ou conttnuat~ve, rien n'est plus doux.]
mais sera parfois susceptible (à cause de l') de marquer une - Assurément, Phédon, ceux qui vont t'écouter, tu les
restriction. trouve dans de pareilles dispositions.
- 'AÀÀrt. p.~v, 6) $cdùwv, x.r::tt TOÙ; à/toUGop.Évcu;:g ye 't'OtOU-
Pl CrU 48 a : [Ainsi tu nous fais faire fausse route en nous 't'ouç hépouç gXêtÇ •
., invi'tant à nous soucier de ce que pense le ~and nombre
quand il s'agit du juste, du beau et du bIen.] On uous •
dira peut-être, il est vr~i: que le grand nombre est fort 103. - 20
L'emploi continuatif, qu'il faut rendre par
. capable de nons faITe penr. quelque chose comme « d'ailleurs», est fréquent.
'AÀÀà. p.È:\I o~ lfoJ'l y' &\1 't"tç, otOt 'tE Elan ~pilç Col 1toX),,,l Dém. lB, 168 : (Philippe occupa Élatée, pensant .que nous ne
- .1.'TtOï,'H \/VÛ\lllt. nous accorderions jamais avec les Thébains.) Vous savez
tous l'affolement qui régna alors à Athènes.

'AÀÀèx IlÉVTOI . 'A)..)-CI, {J:~v 't'OV 't'01'S crt)p.ficfv't" EV


ctnO:V'TSç.
't'?,J noÀat 66pu(Jov ratE lû;V

_ Comme nous l'avons vu dans les articles qui pré-


100. . l'
'd nt iÀÀ&' prend la nuance de l'intensive qUI accompagne. 'AÀÀèx Il~V yE
ce e , . 'fi dant
M~'Jto~ étant une restrictive,. àÀÀà [l,Év't'O( slgnl era (( cepen , 104.. - 'Comme nous l'avons vu dans les articles qui pré-
toutefois ». cèdent, &ÀÀri. prend la nuance des intensives qui l'accom-
PARTICULES COMPOSÉES
P ARTICU,LES COMPOSÉES 53
52
façon, sous aucun aspect, avoir été, être ou devoir être
pagnent; -p'"'IV est continuatif, Y' restrictif. 'Anà P'""v ... Y' aura laids.
donc trois possibilités théoriques : intensif dans le dialogue, 'A),)', OUY~, " xo::t 'IOUV ouoûç 7t'W7to't"s
' 006' W7tIXO oih'
<ppOV'~ljtv P.EV
conti-nuatif dans le discours, restrictif dans chacun des deux. ovo::p- o::!crXPOV 00't"E sIoEv oun: €7tSV0'fjO'€V, ouolX[J:n ouoocp.Wçl ou't"s
L'emploHntensif du dialogue n'est pas attesté. Platon préfère ylyVÔp.svov oth's "'1't"0:: OÜ't"s 'scrôp.svov. " i
'1
employer &l,Àà p.·"v. C~t ,ex~m.ple n'implique pas une restrict:ioh cornIlle le
feraIt IXÀÀ ouv ' .. yé. C'est une prise de position sans dé-
105. - La nuance continuative est fréquente chez Démos- tsmr contre le doute manifesté par la question.
thène. Pl., Proto 310 a : (Après un échange fort long de civilités.)
Dém .. Ig, 279 : (Ils sont convaincus d'avoir complètement - [Nous te remerClQns de nous faire ce récit.]
perdu nos alliés, c'est bien plus grave.) Quant à avoir - La reconnaissance §era réciproque. Je commence.
reçu des présents, il resterait à le prouver. - .6.l7ÇÀ~ à;v E'('f) ~ Ziptç. 'A));' 00'1 aXotkt'é
'Al",à p.·~v 6~tp Y' "OU ô,up' "krl~iv"l ... DAn'" l,QI7tè, (= mais quoi qu'il en soit, mais en voilà assez).
av -~'J.
106. - Nuance restrictive. 'AÀÀ' OUV
T ... yE
Pl., Rép. 397 d : (On discute sur les avantages respectifs du
récit simPle et du récit mêlé.) 108. - ~'e:J, un renforce~ent de cl)')'" ... Y' par 00v qui
_ [Si tu m'en crois, nous choisirons le récit simple.] affirme la reahte de la restnctlOn (le sens intensif de &n" ... Y',
_ Pourtant le récit mélangé a bien de l'agrément. . du reste peu fréqnent, ne se retrouve pas ici).
- 'AÀ),è!.'Il:!j1J 'houç lE xal b x€xpO:/Ll\lor; ..... Dém. ;9, 249 : L~ père a vécu comme il a pu, mais du moins a
vecU dans le pays ..
..... O• ~,1 ,r
,,1X't'~p ••. 07tWç '''r
ê0UVC>:' "),' ouv
t"0 r.t.A ~
Sv 't'IXlh''(l y' ë~·fj .....
'AÀÀ' o6v
109. - On le rencontre derrière une subordonnée condition-
107. - Cette particule ne se confond sans doute pas avec nelle. .
.'H' bDV .. , y" Elle est employée par Platon, mais assez rare-
Pl., SaPho 2;54 c : Si nous, ne pouvons le concevoir avec clarté,
ment. 'An" y implique son idée habituelle de' négation (d. du molUS ne resterons-nous pas incapable d'en donner
§ 28). ODv marque la réalité, le bien-fondé de la contra- raison.
diction.
Pl., Phil. 65 e : - [Jugeons-nous l'intellect plus beau que le
plaisir.]
_ Mais personne n'a jamais·vu ou imaginé, en veille
ou en rêve, que la sagesse ou l'intellect pussent en aucune
PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES 55
54

rèxp oùv
110. _ 00y a ici'presque toujours son sens de « dans la réa- 114. - D'après l'usage de ses composants, cette particule
lité)). Np peut y prendre ses divers~s nuances: peut être intensive dans le dialogue, continuative dans le dis-
cours, restrictive dans chacun des deux.
ID D'abord celle qui est la plus proche du subordonnant
causal (car). 115. - 10 Intensive.
Pl., Ban. z09a : Pour ceux qui sont féconds ~elon l'e~prit:- car Pl., Théét. 208 e : - C'est bien ce que nous affirmons.
il en est, dit-il, qui sont encore plus feconds d espnt que
- <Po:p.sv je p:~'J ou<tw.
de corps ..... - Il>

[Ot l'.h 00'1 kry.ut-'-o\l~ç y.:1.1"~ 't"0: ~wp.C('t'oc~ ••. ~l. oÈ" xoc"C"~ 't'-Ijv
,1, " _ s'ocr!. "(àp oùV , ËCCt"ll ~UXcu; xuour:n'l €'n
116. - 2 0 Continuative, elle servira à faire progresser un
'f0Z"flV. ,-1' at Èv 'talç (J/lÀÀOV
_,
"~ Ev 't"otç crwp.occrt •.••• -
raisonnement à i~troduire la mineure d'un syllogisme.
Pl., Rép. 465 c: (C'est "neyeprise.) Quant aux petits maux .....
111. - 20 Au début d'un exposé. 1'&. lE p:~IJ 1J[J.tXpO't'IX't'<1. 't'WV Xo:X&'w ....•
Pl., Rép. 451 a : [Je demande pardon à Adrastée de ce que je
- vais dire,] Je regarde comme une mOllldr~ faute ...... 117. - 30 Restrictive.
Ü,7ttçw '(eXp 00'1 EÀ"J:'t't"OV O;jJ,o·P1"I)p.ct ••••• Pl., Parm. 153 a : Et les autres? - Je ne saurais que dire. -
Voici au moins ce que tu pourrais dire.
112. - 30 Pour exprimer une opinion personnelle. Tt ôi; 't'wv &ÀÀU)V; - Oùx Ëxw ÀéjEt'J - TOOE lE p.+t''' ËXE(Ç'
),ÉjEtIJ .....
Pl., Tim. Z1 c : C'est une parenthèse q·ue fait Platon. (Jerne le
rappelle parfaitement.) . N. B. - re !J.~\I, peu fréquent dans la prose classique, est assez courant
chez Xénophon dans son sens continuatij.,
..... (crry'rSopo: yœp OÛ\I I-dp.V'll\J.Cl~) .....

113. - 4 0 C'est aussi l'affirmation du dialogue « oui, sans


aucun doute )). ràp 00v est fréquemment employé dans ce sens.
On eut aussi confirmer une pensée négative ,de l'interlocu- 118. ~ C'est une particule familière utilisée dans la conver-
teurPo o là? 00'.1 « non assurément pas )). Tantôt la réponse re- s;:üion. La séparation entre les nuances intensives et restric-
prend un mot de l'interlocuteur, tantôt elle n'en reprend tives est difficile.
pas. Pl., Carg. 447 b : - [Socrate désire entendre Gorgias?]
Pl., Théét. 199 b : ~ Voilà, certes, une explication. - C'est justement pour cela que nous sommes là.
- "EX€t "(àp OÛ" ÀÛ'fov. .- 'ETI' aO'oO yÉ 't'Ot 't'OÜ't'o TI&.pzap.ev.
PARTICULES COMPOSÉES -PARTICULES COMPOSÉES 57
Pl., Phèdr. 230 c : - Je le vois, un étranger ne peut avoir de
meilleur guide que toi.
foùv - ,Et toi, mirifique ami, tu es tout à fait extraordi-
119. ~ Le sens attendu de restriction (y,) dont on affirme naire.
la réalité, le bien-fondé (00') est courant. -----:- "0 " ,
»_('Tte: o:ptG"'ta '0'
G"O~ E~e\lO:yY(t"o:t .....
- ~ù Bi YE, Z) Ottup.'i,ou, iho7rlû-to:o;ôç -ttç q;O:(VEt
Pl., Ban. I95 d : Homère dit.d'Até qu'elle est déesse délicate
ou que du moins ses pieds sont délicats. (1y" P.S'I (sous-entendu) où Qi y' toi surtout.)
"Op:qpoç yàp "A'tT[V Od~ '"rÉ tpT1a'lV Et\lo:t xo:l a:rr.o:),r,v· 't'où; Pl., Corg, 483 d : [Voilà pourquoi la loi déclare injuste et laide
yoDv ,dêo:ç O:ll't~Ç &'ITo:),ouç t~tJcrt\l d'vo:t ..... toute tentative faite pour dépasser le niveau commun]. .... ,
mais la nature, elle-même, nous- prouve qu'il est juste que
R. - On trouve exceptionnellement la particule dans un autre le, meilleur l'emporte.
emploi. fe: y revêt sa nuance -intensive dans une position de. ponc-
tuation forte, ce qui ne se rencontre que dans le dialogue. Oùv y con-
[v6[Ltp p.Év ..... ]· '~ Bi '(Ii:, oIfJ.ttt, 90G"t; aùr~ rX7t0rX(VEt au O'l:t
serve le sens de' « dans la réalité ».
oixcw5v È.G""Ç(V 'tov &[Ldvw 't'OÛ /.E(PPV,O<; "ItMo'J ~x.Et';..... .
rouv, dans cet emploi, ne ressemble pourtant pas à une continua- N. B. - Ne pas confondre avec ôi .. , '(E, où yE est une ponctuation faible
tive : elle affirme fortement 1. Il Y a là un effet de style dont il est • qUi porte sur le mot précédent .
difficile de rendre c o m p t e . ' .
Dém. IZ, 4 : [Faire violence à des ambassadeurs est tenu par-
tout pour impie et chez vous particulièrement.] Les Mé-
ga,riens ayant tué Anthemocrite, votre peuple alla jus-
qu'à les exclure des mystères.
121, - Cette particule, qu'un P."I précédant soit ou non
exprimé, marque qu'on passe à un second point plus impor-
:Lvlqap€wv yoû" 'A v5sp.oxpt't'ov &VEÀOV-:WV, éç 'tou't' Ù'~ÀuOev
b oijp.oç /orJ'tE: [LuG"'tTéWV sl'pyé:tV aù'tooç ..... tant que le premier ou, plus souvent, qu'on passe à un second
(yq.p serait plus faible; you'! = c'est un argument qu'on problème lié à un premier déjà résolu. ", .8·~ ne se confond pas
ne saurait discuter ..... ) 8,
avec ys. Les deux particules y font sentir leur valeur propre,
r, 'insiste, fait porter son intensité sur le second point, ".~
insisterait plutôt sur la succession des deux points avec une
nuance voisine de « alors ». Les exemples avec [J-iv sont les plu's
nombreux.
120. ~ M implique qu'il y a une première'idé'e efi face de
laquelle est énoncée une seconde, qu'un 1'-" précédant soit ou PL, Prat, 3I2 e : [Le cithariste peut rendre les gens habiles à
parler de ce que lui-même sait, c'est-à-dire l'art de jouer
non exprimé. de la cithare. N'est-ce pas? - Oui.]-Bon, et le sophiste
r, implique que cette seconde idée est la plus importante. sur quel sujet rend-il habile à parler?
Nous donnerons un exemple avec, ct un exemple sans [LË\I. EIEV' b oz B·~ ~o9tcrr~<; 7tep~ 't(VOÇ OEtvèl'1 7rOt~r ÀÉyEt'/;

1. Voyez E. des Places, p. 144, n. 3. PL, Lach, 179 d : Nos fils nous promettent d'obéir, mais nous,

il
1\

li
PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES
59
alors, nous nous posons la question : quelles études ..... ? se~onde que l'on affirme, ou lorsque, abandonnant un sujet
OÛ't'Ot !l'~'1 00'1 (jlctO"l'l ..dO"ê0'6<X1, ·~p.êÏç o~ o~ 'toutO OïWitOÜP.êV, qu on considère comme peu intéressant, on passe à celui qui
'rt &V,-OD'C'OI p..ctOévteç ..... ; mérite notre attention ".
Pl., Apo!. 34 e : [Que j'aie ou n'aie pas peur de la mort, c'est
une autre question.] Mais j'estime que mon honneur le
.ô~ OÙV vôtre, celui de la cité entière souffrirait si j'agissais ai~si.
122. - ,;~ o~v doit certainement être distingué de 06v a~; IIEolô 0: ,00~, 06 ç,<x'tI, Xctt, È[J,ct ~ctl u[.tt'i xal (j'Àn 't'Tl ",6Àê~ ot; P.Ot
OOXê~ X(J.Àcv êt'tlCl:t ep.e ,'rOIJ'tW'l O'Joh 'ltOtùv .•...
mais cette différence nous échappe. Dans cette particule uni-
quement platonicienne, il faut sans doute le plus souvent . 125. - On emploiera aussi " 00v lorsque, après une digres-
donner à OÛ'l son sens continuatif consécutif « alors, cela étant, SIOn, on reVIent au sujet principal '. (Après cela: voici ce qui
donc ». est vrai, important.)
Pl., Théét. ISO C : [Faire dire la vérité aux autres est con- Pl., Crat. 426 d : (Après des ,emarques étymologiques, Socrate
trainte que le dieu m'impose, la trouver moi-même est- reprend le sujet abandonné.) Revenons à la lettre R.
pouvoir dont il m'a écarté.] Je ne suis donc sage à aucun
degré. Tè o~ 00'1 pw 't'o 0'10t/eToV .....

Etp.l o·~ 00'1 <Xù'C'oç p.b où ",«vu 'tl O'ofoÇ .....

Kod yécp
A' •
Ll OUv.
126. - Koc\ yap peut prendre à peu près toutes les nuances
123. - « ,;' 06'1, qui appartient à l'exposé continu.et excep- ~e yap. Ka! implique cependant que la preuve ou l'explication
tionnellement au dialogue, oppose à une incertitude une cer- . mtrodmte serre de plus près la pensée qui précède ou qu'elle
titude ou à une chose indifférente une chose 'qui ne l'est pas ..... est plus évidente. Koc, rdp serait moins logique, ycl.p plus rigou-
reux.
Très. souvent il s'oppose à un fLiv. Il introduit alors le parti
auquel on s'arrête» (E. des Places, p. 210).
. Des particules dont il est composé, B' 00V tire une significa-
127. ~ K.,
yd.p peut être explicatif causal (la nuance du
§ 40 est moins fréquente que celle du § 41, ce qui est na-
tion propre : •. . turel).
BÉ en face de cela (étant bien admis qu'on a dit quelque
chose avant qui se rapporte au même sujet). Isoer. 4, 145 : [Ce n'est pas la gar.de du roi ni la valeur des
00v c'est ce qui est réel, véritable, important. Perses qui méritent d'être redoutées] car ceux qui ont
accompagné Cyrus dans sa marche ~nt montré cIaire-
124. - On l'emploiera donc lorsque, après avoir exprimé I. Ce sens est parfois voisin de celui d'<zÀÀà yap.
une opinion qu'on ne désire pas soutenir, on pas~e à __une z. A~ s'emploie dans le même sens.

• ,Ji
1


i
60 PARTICULES COMPOSÉES ".
PARTICULES COM~OSÉES 6r
ment que ces gens-là ne valaient pas mieux que les rive-
rains de la mer. R. - Cette particule est rare dans Platon. Elle mérite, cepen-
dant, notre attention pour le sens très différent que lui donne Xéno-
xo:l jO:P bEtv:n yO:'JEpW; e7tl::odz6'f)Gc(v tn'Co 1"G'l'J Kup4> cruvo:vo:- phon. Elle prend chez lui, -en 'effet, le sens de « c'est pourquoi natu-
brl.vt"(ùv 'o~oÈv ~EÀt[ou; Jv'n;:ç 'rW'II ËTII 6aÀa"C"C'n. rellement, il s'ensuit naturellement »,
OÙ)! y a'un sens consécutif assez fort (donc).
128. - On le trouve aussi au début d'une explication, mais rdp implique que l'opinion est si fortement partagée par celui
peu fréquemment. qui l'exprime qu'elle lui parait naturelle.
Isoer. 4, I57 : [De nos concitoyens aussi je puis parler de façon
analogue.] En effet, ceux-ci, en même temps' qu'ils
traitent avec les autres peuples auxquels ils ont fait la Kai yéxp TOI
gueHe ...
131. ~ Cette particule peut assumer à peu près tous les sens
Kxl yàp 00'TO! "'po; Il.sV 't"o~ç &).),oui Berot; 7'Çe7to),EfJ,~xCt:mv,
tXfLll. ow;À),d:r't'o'rrO:I ....• de yip, mais avec plus d'emphase. C'est une particule d'ora-
teur.
129. - Dans le dialogue, ""\ yd.p marque l'affirmation. Il se produit souvent une combinaison. Les divers éléments
de la particule se fondent, les nuances logiques s'émoussent;
Pl., Rép. 43r b : ~ Cela me parait juste, dit-il.
xo:t y&p 'tOI n'est plus qu'une ponctuation noble dans un dis-
- Ker.! )'àp ~OtXê\l, Ëqrf).
cours de haute tenue. Sa répétition dans l'éloge funèbre de
Pl., Rep. 333 a : - [La justice est-elle utile en temps de paix? Lysias est significative.
- Elle est utile.]
Lysias 2, 63 (et aussi 2, 20-26.80) : Les tombes des Lacédémo-
-'Et l'agriculture aussi? N'est-ce pas?
niens portent témoignage de leur vaillance. Ils ont rendu
----.:. . Koà yàp jE(ùpy(X' .~ Ol); sa ~andeur à notre ville abaissée.
... " p.cf.p't"uFa~ ok 't"~Ç aO-r:wv àpe-r~ç ." 't'où; Ao:x~oo:qJ,ov(w\l
'tr1.90UÇ 7tlZplxovt'lZt . I(o;( î'rl.p 'tOt [J,EyD'fl'i !ÙV à'/1"l p.lY.pa; &7rÉ-
Kod yàcp OÙV OEtÇIXV 't"ftv 1tÔ)dV .. ". '

130. - C'est la plupart du temps un renforcement de yèt.p


00'.1, mais il est peu fréquent. Ka! ... yE.
Pl., Lois 805 d : [Les objections ne me décourageront pas
d'insister sur la nécessité de donner aux deux sexes une 132. - K.r ... Y' ne peut qu'exceptionnellement être ponc-
-éducation commune.] Voici ce qu'on en peut. dire : tuation forte. Il né mériterait pas à strictement parler le nom
Ko:l yxp 00'11 oo,'(:üO'( 7tWç Set 7t~pl o:6't'w\I OlO:VO'fjO'~vat de particule. Comme ponctuation faible, il met en valeur le
(xod lie plus intimement l'explication introduite par mot qui précède y"
yœp; 00'11' affirme la valeur des arguments en face des con· Pl., Gorg. 470 e : - Et je dirai la pure vérité.
tradicteurs.)
- K~t· &À'rIO"~ ys &pw .


62 PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES

135. - 1° Précision dans le temps.


Ka! ... Ct Pl., Phèdr. 235 a : [Il dit les mêmes choses deux ou trois fois,
comme si, .pour rester dans le sujet, son éloquence était
133. - Les deux composants gardent leur valeur. Le pre- à court de matière ... ,,] Il me faisait à ce moment l'impres-
mier marque' que l'objet se rattache à ce qui précède, le second sion d'un jouvenceau qui s'évertue à faire montre de son
qu'il s'en distingue par un détail particulier. On pourra tra-_ talent.
duire x.a{ ••• ci par quelque chose comme ({ et même », « et XI1.& ~'Pz{ve't'o 01) p.m nCl;VtEuscrOOCt smoetxvujJ,svoç wç of6ç te
aussi ». wv, .....
Platon et les orateurs emploient rarement xo, ... 01 comme
ponctuation jorte, c'est-à-dire comme particule. La plupart du 136. - 20 Précision dans l'espace.
temps, ils lui font relier des mots et souvent même avec un Pl., Théét. 156 e : Il en est ainsi dureste.
sens presque adverbial.
Ko:t '"riÀÀIX o~ oB't'w .•.•.
Pl., Théét. '7'e : Affit1j1er qu'il n'est pas à la portée de la pre-
mière femmelette, du premier gamin, même de la premtère 137, - 3° Emploi consécutif (alors, cela étant, donc).
bestiole VeTIUe de se guérir soi-même .. ,
..... 'Privat p.~ n(iv IÛ\l2~O,) xcd 7to:tO(ov xcd 0YlptOV o~ (xavo'J Pl., Phèdr.236 b : Tu prends, Phèdre, la plaisanterie au sé-
e.l·ilXt loccr6at cdl't"o .... , rieux et tu te figures que je vais, pour de bon, continuer
encore plus fort?
R. - On rencontre peut- être son emploi comme ponctuation 'EO"nouoo:x.o:ç; ~ IPo:1'ope, "', x::à Oret o·~ p.e (OÇ &:)\"!J6rj)ç Ë7n~
jorte chez Xénophon. • z€(p1)O'e~v
et'ltEYv . ", Ë't"epov 't't ~otXtÀW,EpOV;
Xén., An. l, l, 2 : Il (Darius) fit venir Cyrus du gouverne- Pl., Ménon 87 e : (Socrate tire une conclusion.)
ment dont il l'avait fait satrape. Il l'avait aussi nommé Donc la vérité aussi est utile?
général .....
l{o;l .~ &pe't"~ ô·~ wcpÜtP.O\l scr.t\l;
ltupov ô~ p.E't'O:7tép.'itE't'at IZ'it"O 't"~ç &pX* ~ç aÙ·d.lv tl'a't"pocn'(j'Ii
Ènot'f)cre' Y.al CI"t'p<X't"l'jyèv o~ aù-roy &rdOE\~e ..... R. - Koi '" ù·~ est employé avec des mots (ponctuation faible) un
N. B. - La négation est ouOi .,. Bi. peu comme xod .... ii;" XiX( ••• Bi pour attirer l'attention
sur un membre'd'une série. .
Pl., Ménon 87 e : La santé, la force,la beauté et puis aussi la
Ka! ... o~ richesse;
'l'r(WL .. , xlXllO'x,ùç xo:l xo.ÀÀoç xlZl r.-)\OU'L"Oç ô·~.
134. - Au contraire des deux précédentes, cette particule
est .souvent ponctuation jorte. L'emploi de ~.( permet de lier N. B. - Ko:! 0'11 est en attique plus rare que xo:{ ." a~ (J. D. Denniston).
plus intimement qu'avec ù·~ seul la pensée à ce qui précède.
K., '" ù~ reproduit en gros les divers sens de 0'1,.
PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES

Kai o~ Ka! Kai J.I rlV


138. - Cette particule, composée de x ..\ o.~ y.,( (adverbe), + 140. -- C'est une intensive continuative, mais, à vrai dire
est bien plus souvent ponctuation faicble que ponctuation forte. l'emploi continuatif se rencontre dans Platon plutôt sous l~
Elle introduit surtout des mots ou des propositions avec le f~rme xo:t p.~v xo:{ ou plus rarement xo:t p.·~v O:D (et aussi xo:l
sens de « et alors même )), « et alors aussi )). p.·"v ... Y' comme on le verra à l'article suivant).
PI., Apoi. r8 a : (Moi Qui n'ai jamais .plaidé, je me sens 141. -:- L'emploi intensif dans le dialogne n'est pas très
étranger devant ce tribunal; je ne parle pas son lan-
fréquent. '
gage. Si j'étais réellement étranger, vo~s. m'excuseriez
de parler -une autre langue), alors aUSSI Je VOUS le de- Pl., Crat..408 e : [C'~st bien du travail que tu me donnes, mais
mande, celà me paraît juste de me laisser parler à ma pmsque tu dOlS y prendre plaisir, j'y consens.]
façon.
- Ah ! certainement tu me feras plaisir.
•.•.. xcù o'~ xo:t vüv 't"ou~o up,wv Olop.o:t o[x<xtov., {i,ç ie P.Ot
- K"lp.~v xop'''.
OO)l..W, 'tov !J.È.v 't'pOTIOV 't',~ç Àlç€wç &ii:v." ..

Pl., Pol, 290 e : Chez vous aussi se vérifie ce que je dis. 142. - Dans son emploi continuati/, xo\ IL'''V marque la
K?t o-~ xo:( 'lë<x?' up.Tv oÙx. '~XtG't<X o~Àov 8 ÀËiw, (o·~ marque progression d'un récit, d'un raisonnement, pourvu que l'idée
ici la précision dans l'espace,) mhoduite ne tienne pas fortement à ce qui précède, au con-
traIre de x0:1 (J.~\) .... ie., qui introduit un nouvel argmnent dans
unt:: discussion serrée. Le premier, si l'-on veut, fait faire un
Kai 1-1 ÉVTO 1 grand pas, le second un petit pas. K.l p.f,v s'emploie dans
un débat en tête d'un morceau qui a une unité, une im-
139. - MËv't'ot, nous l'avons vu, est une intensive restrictive. portance propre. Il montre plutôt ce qui suit que ce qui pré-
Mais nbUS savons aussi que xo:l s'accommode mal des restric- cède. - .
tives; La copule rapproche, les restrictives écartent. Aussi,
. dans les emplois de xo:l P.ÉV't'Oi, la nuance restrictive- s'estompe. Pl., Ban. 199 c : [Sur ce, voici, d'après mon narraten~ quel fut
à peu près le début de Socrate.] , - .
La particule rompt le fil du raisonnement en annonçant une
A coup sûr, cher Agathon, tu as bien fait à mon
idée surgie brusquement de l'esprit. On la traduira par quelque sens .....
chose comme « mais au fait, d'ailleurs)). Elle est, du reste, peu Ko:l p.~v, ~ tp(Àe 'AicfOwv, xo:),wç [J,Ot ~oo~o:ç ....•
fréquente.
PI., Euthyd. 289 e : (Après un court exposé.)
Et d'ailleurs à cela rien de surprenant. Kai I-IrlV ." yE
143. - K,l p.~v '" Y' ne doit pas êhe éonfondu avec xol p.-I,v.
5
66 PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES

· (-[':r'J
C'est une collocation d'intensive cont!nua t'lve l" et de re5- Bi. rE -pourrait alors insister sur la première corrélative, la
trictive (y,) qui peut avoir trois emplOIs: , première « parallèle )), lUise en valeur par rapport à la seconde.
10 Celui d'intensif dans le dialogue est peu frequent. Mais ce cas ue semble pas fréquent parce que c'est la plupart
du temps la seconde qui contient ce qu'on a jugé digue de
Pl., Ion 536 d : - Eh bien, je veux t'entendre.
remarque. JIU, '" a généralement une unité et il semble que
~ Ka'. l):~\) è6D,w '(é cf.;WUaCf.l •• > ••

le bi soit secondairemeut attiré par le p.".


Cette collocation devrait, en principe, pouvoir être em-
144 - 2° Kat. .iJ''1' v ". ys peut au'ssi avoir la nuance restric-
d'
· C'est le plus souvent dans un d'la10 gue au cours une ployée dans le dialogue comme simple intensive; mais Platon
twe.
o •

n'en use qu'exceptionnellement. Elle est fréquente chez Dé-


argumentation serrée.
mosthène dans son sens continuatif (à cause de ,~i,). Elle y
Pl., Ban. 201 b : - [Il cst fort possible que je n'aie rien eIltendu
remplace des liaisons plus logiques, comme yocp, avec le laisser
à ce dont je parlaIs.]
aller calculé qui caractérise cet auteur. Le sens restrictif (à
_ N'empêche que ton langage fut bien beau. cause de y,) est bien plus rare.
_ l(cù P."fl'l XO':Ji!lÇ" lE d'7vS; .....
Dém. I4, 29 : (Ne nous soucions pas de l'argent, le roi en aura
145 - 30 L'emploi contimtatif ou pl'ogres5'./ f'
alsant avancer
. toujours davantage; préparons plut6t le reste, cela l'in-
. ou un raÎsonneluent l i 'est pas r are dans le dIscours
un récit quiétera.) II sait que deux cents trières en ont détruit
mille à ses ancêtres.
· d e De'mosthène ou le dialogue cIe Platon.
con t Inn .
, Or~E jJ.~v yE OtO:X.~I1(lllÇ; ~pl'~fEatV . ", 'rOù,; 7t"poyo'Jouç; O':lhQu Zt-
De' f i 18 120: (Abordant un autre point.) 1 t' Àw;.; o:no),EI1O:'Iïl7.~ VIX:.!'; .,. [ \lXOUI1Et"CH os].
. D'aiileurs,
, pour ce qUI. es't de la proc ama IOn au
théâtre ..... Dém. 14, 30 : [Le Roi verra que ses moyens sont- moins assurés
({ocl f1:Q'I 'ltspr. 'to;; y' sv Tif 6c:.:h·pt:l XTlpu·rt"Eû6cH .....
que les vôtres.] On dit pourtant qu'i! amasse beaucoup
d'or .....
Pl., Gorg. 474 e : (Socrate interroge Polos et l'amène douce· '0 P.S'I yé zpua{ov, [Ü.; ((O:OW, &yE! 'iroÀÛ ... ["oü,o Qi].
ment à ses conclUSIOns.) .
, _ [De même encore P?ur les sons et tout ce qUI con-
cerne la musique? ~ OUI -]. .,
_ Et en ce qui concerne les lois et les rnameres de
MÈv 011
vivre..... " '" 1 147. - Dans le dialogue, /ûv ô·~ peut avoir un sens intensif.
- \( o:t' .' ,..d
P.~'i". '(E xo:"à ,où.; VOlJ,ou.; xo:l 'ra; E1tl'r'(IQEUp.o:"o: ... '. Cette collocation affirmera une .opinion (nuance intensive de
l'Iv, nuance de précision, temporelle ou nou, de o·~). Elle est
fréquente chez Platon.
MÉv yE
Pl., Phil. 55 e : - [Si on écartait de tous les arts ce qu'ils con.
146. - Mi, '(' est souvent. SUlVl
. ' d' une phrase introduite,par tiennent de science du nombre, de la mesure, de la pesée,
68 PARTICULES COMPOSÉES
,PARTICULES COMPOSÉES 69

ce qui resterait de chacun serait pour ainsi dire nul


(9,üÀov)?] MÈv oùv
- Sans aucun doute.
- qlY.UÀOV [J,Èv ô'~
150. ~ MÉ'J est une intensive continuative et oD',1 a presque
(ô-(I signifie, (( à ce moment là, si l'hyPothèse se réali- toujours dans cette collocation son sens de « dans la réalité»,
sait », On ne peut remplacer cette particule par p.èv o~v). On usera donc de [J.b 06'.1 dans le dialogue pour affirmer une
opinion (intensif),
148: - Dans le dialogue ou le discours continu, p,b 0'1, sera
progressive, continuative (nuance continuative de [J.iv, nuance Pl" Euthyphr, 70 : - N'en est-ii pas ainsi?
continuative, progressive de 0'1,), Elle est assez fréquemment -; Si, assurément.
employée par Démosthène, - ..... oùZ o6't"u)ç;
- Oü'tW (l-Èv 00V.
Dém, 9, zr : [S'il vous parait que je déraisonne et que je
m'aveugle, tenez-moi pour un esprit faux et ne m'accor-
dez plus ni maintenant ni plus tard aucune attention.] 151. - Pour faire ressortir l'irréalité, le rêve l'erreur de
Et d'abord faut-il rappeler que Philippe, faible et l'int~rlocutcur,on affirmera- une opinion contraIre par une
humble au début, est devenu puissanL,,: partIcule marquant la vérité, la réalité de ce qu·on avance
<ro,tl ph (3'~ p.lyaç h p.tXpou xat 't1Z']"ÇEtvOÛ ~O xa't"' &Pi',à.ç q.(. (latin: immo) ,
-J,m7t~ç '~U.,1l'to:t
~ ",
". 'l'to:po: ),C:trw,
PL, Gorg, 466 e : Moi je le nie! Mais je l'affirme, au contraire,
149, - ~Uv marquant une progression, un pas en avant, o~ 'EytiJ ou ~f~P.l . cIl>'lp.l tùv oûv Ëywis.
impliquant llne conclusion, surtout dans le voisinage d'un
dém.onstratif, p.b o·~ peut prendre un sens conclusif, mais sans Cet emploi intensif de prise de position, affirmant la réalité
de ce qu'on prétend, se retrouve dans les formules 7tcl.VU pJ:v oûv;
nuance logique forte,
7tO:V,&.7tCH/l ~ ; xop.tOfl --j 7tO:VCE.À(;).; - ; U7tSPCPUI'{}';' - ; rrlJ'ôo.po: - j etc.
Dém, 9, 76 : (Conclusion de la 3e Philippique,)
Voilà donc ce que je demande"", ~ 152, - . Dans le discours continu, l"" Oùv est très fréquent,
'Eyw p.Èv è'~ ~aü't'Ct: M,w .. ". Ovv y a-t-Il le sens de (( dans la réalité » ou de (( cela étant» il
est difficile de le préciser. Platon et surtout les orateurs l'~ti­
R. _ Il arrive souvent chez Démosthène que p.È:v o~ soit suivi
d'une phrase introduite par U. Il vaut souvent mieux lisent pour marquer la continuation, La phrase introduite par
analyser : p.Èv o·~ particule composée sans rapport ferme p.èv C0V est souvent suivie d'une phrase introduite par o.É. Le
avec le os qui suit, que: fJ-sv .•• os, le premier membre problème a déjà été posé lors de l'étude des deux particules
étant renforcé par 0'1,. qui précèdent, Il semble que là aussi le SI soit secondaire et
6.~ peut cependant renforcer les deux membres d'un groupe de
qu'il ne faille pas analyser l'Iv ". 8i..,." le premier membre
corrélatives: lûV o·~ ... oÈ o·~ ..... , oU l'un des deux: !J.Sv o·~ ... cL ... ,
étant renforcé par oûv.
ou [hE\! ••• oÈ o~ .....
N. B. - Lysias a Ulle prédilection pour la forme ,plus liée x«\ [.d"1 (;~. PL, Lys, 207 a : [Lysis nous regardait sans cesse et visible-

J,:

1
JO PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES JI
ment il avait le désir de nous rejoindre.] Il hésita un
temps, n'osant approcher seuL Où yèxp àÀÀà
Titi};; p.Èv 00>, '~TI6ps~ 'CE xo:l t0XVEt P,OVOç 7tpocr(é.V::t~· [htEt-
<" ..... ] 155. - C'est une particule peu fréquente que l'on rencontre
aussi sous la forme 013 l<iP '701 &n&. x':/.[ ( ... '(s).
R. - Il est rare que 00\1, dans [J,SV oGy, ait son sens conséc~ttif
Lorsqu'elle est précédée d'nne phrase négative, où (<ip con-
(donc).
firme la négation, &'ü'i. rétablit ce gu'on croit conforme à l.a
Lysias 4, IZ : (L'accusé vient d'apporter de sérieux éléments
réalité.
à sa défense.)' Ainsi donc il n'y a pas eu préméditation et
je n'ai pas de tort envers cet homme. Je vous l'ai montré Pl., Rép. 495 a : - Tu vois que nous n'avions pas tort de dire
par toutes ces preuves. que .....
"01't p.Èv 00\1 OÙ'rE 7t"p6voto: sylv2'ro où'n:; &Ùtxw 't"CU1'Oil ••• €x - Pas du tout tort, au contraire.
•.• ûyXv €7.\OEOStX"C<X!.
't'OGout'Ü)V 'tzxfJ;:'réw'l
- 'Op~ç OGV 0'1;( ov xal'.w; sMl0!-'_sv t;)Ç" •••••
- Ou '(~.p &À),' opfl(jJç D,sjO:rj'

MÈv Toivuv La particule daus cet emploi est assez voisine de y"p.

153. - Sans avoir la fréqueuce de 1'-0, 0"', cette particule 156. - Mais le plus souvent les trois composants se com-
s'emploie couramment avec la nuance 'continuative (?uance binent pour prendre un sens global qu'on traduira par quelque
contin'uative de pAv et de ,cI'Iu')). chose con1n1e « en effet )), On en vient à des en1plois oll l'idée
Lysias I2, 43 : (L'accusé est en train de faire aux juges le récit négative de la phrase qui p~'écède est à peine esquissée.
de la vie d'Ératosthène,) Ici se place llile période de sa
Pl., E'llthyd. 286 b : Que veux-tu dire, Dionysodore, deman-
vie que je laisserai de c6té. dai-je? Voilà, en effet, une thèse que j'ai entendue de
Tov p.b 'roivuv p.S'lIXÇÙ [:3t?'/ IXÙ'COi} 1I1XP-fl(l"U), bien des g~ns, bien des fois et toujours avec surprise.
nù\;) EPlv, (1 :llovucrr)ê(Dp~) ),SÏ,,-lÇ; où Id.p tOl &)),à. 1"ou-rov
154. - La nuance consécutive (donc) semble, comme pour lê 'tO'l )/'10'.1 7CÇ),),G)V o'h X:%l 7tO)J,{X,lÇ ~x"qxo(k .&Sl 6a:):J.cf.~(j).
être réservée au dialogue'(nuance intensive de [J,SV, con-
'to('/uv,
sécntive de 10(VU'l).
Pl., Rép. 536 d : 1:- C'est à la jeunesse qu'appartiennent tous OÜI<OUV ••• yE
les grands travaux?
157. - Si une phrase commence par yoD" il est difficile d'y
- Nécessairement.]
introduire la négation où. Daus le dialogue comme dans le dis-
_ Donc l'étude de l;arithmétique, il y faut appliquer cùurs continu, c·'est O~i'.OUV .,. lê qu'il faut employer cn ce cas.
nos élèves pendant leur enfance.
Tel. [J.Sv 'rO(VU'1 )'0I'(Gp.wv -;s xa't '{~UJp.S'rp,~)0 ... 7tlXlcrtV OU(l"( Pl., Lach. I95 il: -[J'affirme que le courage n'a rien de com-
yyh 7tP06Û"À';:l'l •• ,., mun avec la science.] "
72 PARTICULES COMPOSÉES PARTICULES COMPOSÉES 73
- En tout cas, ce n'est pas l'avis de Nicias. R. - On remarquera que dans cette particule et celle qui pré-
- Ouxouv Cfi"fjO'[ ré Nodo;~. cède on emploie après la négation ou les intensives restrictives tJ-~v
et pAnot, et non les intensives continuatives, ce qui est normal.

Où }JÉ.VTOI 6cÀÀéc ... (YE) Oliv of]


158. - C-est une particule assez rare. A l'origine, où p.é'l't'o~
niait la phrase précédente et &Hd.lui opposait ce qu'on croyait 161. - Comme "h 00'1, è'est une particule platonicienne. On
plus conforme à la réalité. a beaucoup cherché à les distinguer en se foudant sur la chro-
nologie, car il p'arait vraisemblable que Platon ne les emploie
Pl., PhU. 62 b : On pourrait y trouver au moins sous cette
forme quelque chose d'irrationel. Il n'en est rien pourtant pas indifféremment surtont dans les premiers dialogues. Mais
et cela n'est probablement pas sans raison. cette différence nous a jusqu'ici échappé l
Kcà yft.p èÎ.v 8r5çelEv 05't'Ul r' ·d'ven 11),oyo\l' où p,iv,Ol If"),,: Suivant les deux directions de 00'J, le sens de (( dans la réa-
tcr(!)Ç r' SXE( 't'l'là. Myov. lité » ou celui de ( cela étant, alors » peut s'exprimer. Ce der-
nier est de loin le plus fréquent.
159. - Mais il arrive que les composauts perdent leur signi-
fication propre et se fondent pour aboutir à une véritable Pl., Théét;146 a : [Qu'est-ce que la science?]
Saurions-nous vraiment le dire?
combinaison voisine pour le sens de notre « cependant »,
""Ap' 00'J 6'~' gzotJ-s'l Àiysw a:)'t'o;
Pl., Ban. 173 b : [C'est un certain Aristodème qui m'avait
raconté l'histoire, un des fervents de Socrate.] Cepen~ Pl., Alcib. 129 a : - [L'art d'être meilleur, pouvons-nous le
dant, j'ai interrogé Socrate lui-même. connaître sans savoir ce que nous sommes? - Impos-
sible.] ---:- Mais alors est-ce chose facile que de se con-
-Où fJ-SViOl !û,Àà l'.Cxl ~wx.pd;t·f) '(E Ë'ItY. '~O'fl O:VTlpôP.'fj'l ..•••
naître soi-même?
IIo't'zpo\/ Oùv o·~ riotov TU'(Xt:1.VEl 't'o yvw'Jal bu'!ov ..... ;
Où }J~V 6cÀÀéc ... (YE)
160. - Comme dans la particule qui précède, il s'est formé TE ... KCXÎ
une 'véritable combinaison qui a pris, elle aussi, le sens de (( ce-
pendant )J. Elle est assez fréquemment employée par les ora- 162. - Cette particule marque une liaison plus étroite que
teurs. xœi seul. Elle est bien plus souvent ponctuation faible que

Isoer. 3, 10 : [J'accueille favorablement tous les discours qui


ponctuation jorte, c'est-à-dire que presque toujours elle uuit
. peuvent nous être utiles.] Cependant, j'estime que les entre eux des mots ou des propositions nou indépendantes .
plus beaux sont ceux qui donnent des conseils sur la con- Elle est très fréquente chez Platon comme chez les ora-
duite de la vie. - teurs.
où tJ-·~v &.),Àft. xo:ÀÀ[O''t"ouç '~roütJ-o:t .:. 'toùç 'lt~pl 'tlllV È7tH'tj6W-
• p.t:1.'t"(!lV '" '1w.po:wouno:ç,,, .. 1. Cf. E. des Places, p. 85.
PARTICULES COMPOSÉES
74
R. 1. - Il arrive parfois que TE soit suivi de deux· xo:1. Il est alors
difficile de dire s'il annonce le premier ou le second. Il semble pour-
tant qu'il annonce plufôt le premier.
Dém. I, 17 : Je dis que vous devez parer, au danger présent
par une double mesure : premièrement en sauvant les
villes des Olynthiens,.c'cst-à--dire en envoyant des troup~s
dont ce sera l'affaire; secondement en ravageant le tern- CHAPITRE VI
toire de l'ennemi.
{1~-(W\ 2'~ O(;tj ~O"I)OTITËO'l Er'nt 'to('ç ï.peJ.'ffl·Ml'J uiü'v, LES EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN MOT
:1.) 'tW 'tE ~à~ 7CO),êt<; 'to;;'; '0/,1)\10(0.\<; (j{gSl'i y,cd 'C"oùç ET D'UNE PARTICULE
L • " " ,

1"00TO 7iOl'~aov'Ço:ç O"'t"pO:,lU)'taç êX7te.P.TI€W,

2) )'.0.( 'C"(~ ,'hv €x.sivolJ ZWPX'I xo:x.wç 7tOlê~·V" .••

R. 2. - Lorsque 'ré est renforcé par o'n, ou '{é, cela signifie que le 163. - Dans cette troisième catégorie, on a rangé les ex-
premier membre de la coordination, c'est-à-qire le mot qui précède pressions. où une particule est jointe à un autre mot.
'ré, est considéré coinme le plus important, Ce groupe ne se définit pas avec exactitude. Chaque auteur,
Pl., Rép, 465 d : - ... " choses visibles, viles, indignes qn'on suivant des processus de pensée qui lui sont propres, a ten-
en parle, dance, aux côtésde certains mots, à employer certaines parti-
_ " ... o'~)'7. 'rE o'h ît7.t clIEvv'~ 1'_r1.Î. oùx. œçtr1. ÀËyEtV. cules. Entrer dans le détail est impossible.
_ Lâl),r1. ,(Û.p, répond l'interlocuteur en laissant de côté De plus, à partir de quel moment l'association d'une parti-
les deux autres qualificatifs.- cule et d'un ,mot devient-elle une expression possédant une vie
propre? Même fondé sur des relevés exhaustifs, le jugement
R. 3, - Nous avons vu plus haut qu'on reliait par Xr1.{ des pro-
positions que nous subordonnons en français. On peut aussi les lier form,ulé est arbitraire.
, par 'té .;. %r1.[, mais le tour est moins classique. Pour la rigueur du classeluent, on conservera pourtant cette
il catégorie, dùt-on dans une étude générale ia réduire à peu de
R. 4. - On n'oubliera pas que 't'S se place immédiatement après chose et la laisser dans l'ünprécision.
le premier mot du premier membre de la coordination. Il peut de
ce fait être assez éloigné de y_ai (voyez l'exemple de Démosthène,
qu'on vient de citer).
'AÀÀ' OIJWç
164. - "O[1.w; fait pencher one!. du côté de la restriction. On
traduira u.ÀÀ' cp.wç par « cependant, néanmoins )), Il est fréquem-
ment employé.
Dém. 8, r6 : Ah! certes, ils sont possédés d'un esprit de folie;
leur déraison passe la mesure. D'accord) mais il faut pour-
76 EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN MOT ET n'UNE PARTICULE EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN MOT ET n'UNE PARTICULE 77

tant qu'ils soient sauvés. Cest pour nous un intérêt indis-


cutable.
N'h Ala., y,axooc(lI',OVlIJüt '(àp &'10pW7tOl XlXt U7C"Epba)J\cUüt'l &'1'0[0'
nd.vu jE' &).),' 0IJ,WÇ aihoùç OEt t1Wç el'llXl' crup.tplpEt y«p 'tll,7toÀ~t. 167. - Cette expression peut, comme U, être ponctuation
N. B. - "Oj1.u)Ç ne peut pas s'employer régulièrement comme ponctuation jorte, mais elle est plus souvent ponctuation faible-adverbe.
forte.
I,soct; -z: 44 : En o~tre si chacun choisissait dans les poètes
1

On rencontre 0!L!ÙÇ ai dans le même sens que &n' op.wc; (Pl., Phéd. 77 d,
etc ... ). emllle~ts ce qu on appelle des pensées, nos dispositions
d'espnt à leur égard seraient les mêmes.
"AÀÀwç. TE Kcxi "E,'C"( 0'" " ft: ~, ,
ê~ 't'lÇ EX",ê~êlé 't"(ù'1 npoêX0Y't'WV 7tot"f(t"WV 't'aç xo:),OIJ[J.é-
vaç jvwp.aç .•. ép.o(w::; à'l xal TIpOÇ 'i"Ih01:o:r; Ol,1.:'t"ê8stêV.
165. - "An"" 1< ,ai est· assez raremeut employé comme
ponctuation jorte. Il signifie « surtout )), « et en particulier )). R. - Chez Isocrate elle annonce souvent le troisième membre
_ d'une énumération après npwTov IJ,EV et Ë7r~T'to: (voyez np(;)1"ov pb).
Pl., Théét. I84 a : [Ma plus grande crainte est de voir l'objet
qui donna l'essor à notre argumentation abandonné
devant l'invasion turbulente des arguments.] En particu-
lier, celui que nOUS réveillons en ce moment est d'une
"ETI Toivuv
complexité inimaginable.
168. - Cette expression est fréquente chez les orateurs 1.
&À),wç 't'o:. Y..1.:( 0'1 ';0'1 EyElP?lJ.2.V 7t),ft 8El &ll·ftZa.'i?v ....•
Elle est plus forte que 't'Ol'lW'I, continuation d'un raisonnement.
166. _ L'emploi comme ponctuation faible-adverbe 1 dans On la traduira par quelque chose comme (( et encore )).
le même sens est très répandu. Dém. 20, 8 : Considérez encore ceci. ..
Isocr. 4, 57 : [Qui s'aviserait de supplier ses inférieurs ... ], "En 't"o{vuv up,êÎ.::; ~,&XêtV' Èv8up.ûGOat Oêt 3't'l .....
surtout s'il s'agit non pas d'affaires privées, mais d'in-
térêts communs? Elle peut introduire un membre dans une énumération
..... &À),wç 'té Y.al 7C"Ept 1tpClIp.a1"w'; aux 10ÎuJV &) Àà xowwv ..... ; (voyez l'exemple cité dans la note du § 85) .

R. ~ I(:ù &ÀÀwr; est presque toujours ponctuation faible-adverbe


et signifie, « en outre)), « d'ailleurs »), « en particulier )). Nüv OÉ
Pl., Ripp. maI. 286 a : ... un magnifique discours qui brille
entre autres mérites par le choix des mots. 169. - Nuv ô! s'emploie souvent après une phrase qui con-
..... 1tCl:F.aÀw::; Ào'(o::; (l'u'(".Eip.s'Ior;, y,1.( &À),w::; El; ôtaXE(fJ,ê'lOÇ tient une proposition à l'irréel. On peut le traduire par « mais
Xlht 'tot::; O'IÔ\J"ML en réalité )) (Bl a ici la nuance que nous avons traduite par
« en face de ·cela ))).
I. Il est impossible en grec de distinguer l'adverbe de la, .ponct~àtion
faible, mais on peut difficilement appeler adverbe une expresslOn qm con-
1. Surtout chez Démosthène. Isocrate l'emploie moins.
tient une particule.

i
EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN MOT ET D'UNE PARTICULE 79
78 EXPRESSIONS COMPOSÉES D'UN MOT ET D'UNE PARTICULE

Pl., Phèdr. 244 a : [S'il était vrai sans restriction que le délire
- est un mal, ce serait bien parler], malS le faIt e:-t que, npWTOV tJÉV
parmi nos biens, les plus grands sont ceux qm nous
viennent par l'intermédiaire du délire. , 1 172. - llpwt'ov 1)'SV est une ponctuation faible-adverbe, -sou-
vûv os t',x P.S'(IO't'Gt: 1(;)'.1 ci.~(o:ew'J >r1t-Liv "((y'Jêt'(j.~ ow; p.o:\/(o:ç ...•. vent suivie de hœ;o:. S'il est besoin de poursuivre l'énuméra-
tion, Isocrate ajoute volontiers un.En os ou un 7tpàç os t'0151'"OI<;.
170 . .-: Quand la phrase qui précède ne contient pas de pro- IIp(thov [l.i'J n'est jamais ponctuation forte. Il ne le devient
position conditionnelle, cs a généralement sa nuance de suc- que par l'adjonction d'une particule: ouv, x,o:!, '(dp, t'O{'lUV.
cession « après cela l). . Quand on veut marquer non le pren1ier terme d'une énu-
Pl., Théét. I44 c : [C'est l'heure où, dans le stade ex~éri:ur, lui mération, mais le commencement, le premier point d'un
et ses compagnons viennent de se frotter cl ~uüeJ, et exposé, on en1ploiera plutôt '1tpi:;'rrov !J.Sv CU'I, y.:)',l 7CptO,OV pA". C'est
mai~tenant, leur massage terminé, ils m'ont l'aIr de ve- l'usage régulier d'Isocrate et la tendance de Démosthène.
niT ici.
'iG'J os p.OI OOI'.OÛO'lV &Àêl~&[hêVOI oeupo tS'/o:t.
1soer. 2, 9 : En premier lieu, il convient de considérer. ..
IIpil}"ov [l.sv 06v ax,é7l:t"sO'l .....
R. _ o·~ se joint facilement ~ l'adverb: ten:pore~ VÛV. Nûv 0°(1 si-
gnifiera {( à présent n, « à l'instant ll. Il n est JamaIS une ponctua- Quand on veut introduire le prenücr terme d'une énumé-
tion forte. ration, on emploiera plutôt TIpii,o'l p.b "(J.? (ce qui est naturel;
Pl., Phèdr. 230 a : ... ce que je disais à l'instant, ... une énumération avance presque toujours des arguments).
., 0 vûv·oo~ ËÀe'(ov, ..... Cette expression ponctuante sera suivie de Em:l1'"CC Si besoin
est, Isocrate ajoute un membre introduit par if';"l U, 7Cpà; os t'015-
10lÇ;.

npèç àÈ TOUTOIÇ 150er. 1:2, 67 : Ilpc:;')t'ov IJ.SV "(dp ... "Er.el1"O: .'. "En os ....
171. _ Comme t,,01, cette expression peut être p~nctua­ L'emploi de 1tpùhc'; [l.sv (avec ou sans particule) eh;.: (sT.""el'tCf.;
tion faible-adverbe ou ponctuation forte. On la tradUIra par est moins fréquent.
eho: (hêlTo:J
quelque chose comme « en outre ».
Isocr. 9, 72 : En outre, il ne manqua n~ de b;aux !1Î de nom-
breux enfants, ce bonheur même lUI fut reserve.
IIpàç os
t'06t'01<; ... eu1to:tÙ(O::; 1:uze!v &p.o: xo:( 'rto),UTIO:IO(O:<;
euos t'015't"OU ol'h[ho:p'tev ci.ÀÀ,x xo:'t t'~u't' o:ut'If O'uvé'1teaev.

Dans une énumération, '1t?bç os 't015,OIÇ peut introduir~ le


troisième membre après 7tpÙ)t'ov [hSv ... ËTIélt'O: (voyez 'Jtptùt'ov
1'/'1).
--- - - - - - - - - - -

APPENDICE·

173. - Jusqu'ici, on s'est abstenu, autant qu'il était pos-


sible, de prendre les liaisons françaises pour base de l'étude
des particules grecques,
Si pourtant on rangeait dans les cadres propres au français
et aux langues modernes les plus importantes de ces parti-
cules, on obtiendrait le tableau suivant:

1
Juxtapositives Adversalives· Explicatives Conclusives

"po. (dialogue) ri),Àci yci? "pO. (dialogue)


oi 3i xo:( ycip o·~
o'~ VUV OZ {derrière ir- YeXp ODv (dialogue) O,JXOUV
"
E!it'ZV,O: réel)
xod 001,1
C'
0"' Restrictives 1'0('1:;1,1 (dialogue)
,
TS ..• XO:l
1"O(VUV
Y'
tJ),),eX p.'~" 3/
p.~v o·~ Y.o:h·o~
p1v 001,1 fl,éVTOt
p.sv TOt'JUV .à),Àà ycip
lht oé &ÀÀci ... ys
hl 'tOt'IU'I youv
0' 00"1

àJÀ ' 8p.ù)~

6
INDEX

(Les chiff,-es renvoient aux' paragraphes.)

"Hi, 4-28 seq. BE rE, 120.


&Hà yci.p, 88 seq. OS , .. rê, 120 N. B.
&ÀÀoc ye, 93 seq. o~o·~, 121.
&.H' ~, 97. o~, 49 seq.
&HOc ~.'v 8'~, 98. 01) 001,1, 122.
&.H'" IJ-èv 8~ ... Y', 99· O~'ltOU, 53.
&ÀÀà p.sv't'Ot, 100. ô~''"' 54'
&ÀÀà f1.~v, 101 seq. Olé, 55.
&ÀÀà p.~v ... "(E, 104 seq. OtO i<.cd, 55.
&ÀÀà v~ t1[IX, note du § 91., ctonep, 55.
&:n' ojJ.wç, r64' 8'0(;'1,-123 seq.
«ÀÀ' ODV, 107. e&v1'E, note p. 43.
&)..),' Où" ... seq.
"'(e, 108 et (Mv) "P" 35.
&ÀÀwç 't'ê '" xod, 165 seq. ,1 yci.p, 44 R. 3.
Cfpa, 34 seq. el !J.7t &pa, 35.
àpœ, 36 seq. eha, 56 seq.
«'t'ocp, 38. s:r't'e, note p. 43.
introd. XII:
0:(;, ÈTIs[, 5.
o:ot{xa, Întrod. XII. het'C'o:, 56 seq.
yap, 39 seq. hloE, 167.
ràp 0(;'1, 1 JO seg. hl 't'o(vuv, 168.
Y', 45 seq. ~, 59·
re p:~v, 114 seq. ~, 60 seq.
,S'tOl,II8. ~ y&p, 44 R. 2.
you'J, IIg. ~ f'-~v, 61 R.
e.r, 48 R. 3. xcû, 62.
OS, 47 seq. MJ O:ÀÀwç, 166 R.
INDEX

OÙ yocp 'tOt &û,a xaf ... (YE), 155.


xa! "(cÎ.?, 126 seq.
xa\ "(ap 00'1 , 130.
OÙOE, 73 seq.
ovôi ... 01, 133 N. B.
xal "(rÎ.? 't'Ol, 131.
ouxouv, 75.
xa( ... ye, 132.
ouXOU'},7 6. TABLE ANALYTIQUE
xa( ... M, 133.
OUXOU'I .. , ye, 157.
xal o'~, 137 N. B. h

oÙ p.Év't'ot (DJ,oc ... (re), 1S8.


xai .•. o'~, 134 seq.
~'~ p.-i!v &),Àoc ... "(0" 160.
y.cd o·~ xCt.l, 138. PREMiÈRE PARTIE
xxl p.sv o·~, Itl.9 N. -B. ou p.~'/
OOOE, 74· Pages
CHAPITRE I. - DÉFINITION ,DES PARTICULES l
Y.('I.t lJ.ÉV1"Ot, 13 9. 06v, 77 seq.
00V 01;, J61. Diverses acceptions du mot particule, § z. - Ponc-
xal p.~\), qo seq.
Ot'hE, note p. 43 et 44· tuation forte et ponctuation faible, § 3. - Critère de la
y,CoÙ lJ:~'1 Ct.0, 140.
O~1'ÜJç, introd. XII. particule, § 4. - Particules et subordonnants, § 5· -
Y,Ct.\ p.'~'1 ... "(E, 143 seq.
'itpèç OS ,;ou'rotç, 17 r. Particules et adverbes, § 6. -Particules et langue
xCt.t [L'~'1 ~d, 140.
y,Ct.t 06v, 80 R. 'i'C"pGho'/ [Lev, 17 2 • - écrite, § 7.
7tpW,CI/ y.Èv 06v, 17 2 •
1,('1.( r.pW't'Oll [La'), 17 2 •
'j'Çpw'rov IJ,SV "(rÎ.p, 1 72 • CHAPITRE II. - CLASSIFICATION DES PARTICULES . • • 5
xcd'tot, 63 seq.
T:Ù)Ç "(rÎ.p, 44 R.' 2. Particules classées suivant la logique moderne, § 8.
p.s'!, 65 seq.
p.s'! '(0" 146. 'tE, 81. I. J uxtapositives, § 9·
't'E '(0" 162 R. 2.
p.b o·~, 147 seq. 2. Adversatives, § ID.
'tE (l"t~I' 162 R. 2.
, p.sv 06v, 150 seq.
'tE ... 1.0:\, 162. 3. Explicatives, § II.
IJ.EII't'(;I, 67 seq.
'tE: ... 'rE, 81 R. 4- Conclusives, § IZ.
lJ.E\I't"Ot ys, 68.
p.b 'tO(IJU'I, 153 seq. ,11"P, 44 R. 2.
'tE M, 48 R. 2. Répartition des particules suivant des modes de pen-
p.·h'i, 69 seq.
't'! [L'hv, 71 R; sée plus proprement grecs.
[Lwv, 7 2 •
'tOt, 82.
lJ"Gv 'OE, J 69 seq.
't'Oty('l.pOUV, 83. I. Intensives, § "4.
vv') o~, 170 R. a) Intensives restrictives, § 15.
't'oqap'70t, 83.
S[J.tùç, 4, 164 N. B. b) Intensives c01!tinuativcs, § 16.
'to[vuv, 84 seq.
ë[J,wç O€, 16.t N, B.
(;)cr't'e, 5. c) Intensives interrogatives, § 17.
Sp.wç [LEIJ'tOt, 68.
Continuatives et progressives, § 18:
où l'àp &ÀÀOC, 155 seq.
2. Juxtapositives, § 20.
3. Continuatives consécutives, § zr.
4. Explicatives, § 22.
5. Adversative, § 23·
S6 TABLE ANALYTIQUE
Pages
CHAPITRE III. - LES PARTICULES COMPOSÉES (Généralités). 12
Collocation et combinaison, § 24. - Collocation et
intensives, § 25. - Processus de pensée différents en
grec et dans les langnes modernes, § 27·

SECONDE PARTIE
CHAPITRE IV. ~ LES PARTICULES SIMPLES . • • • • . • • 19
(Ces particules sont rangées dans l'ordre alphabétique.)
CHAPITRE V. - LES PARTICULES COMPOSÉES. . . . . . . . 46
(Ces particules sont rangées dans l'ordre alphabétique.)
CHAPITRE VI. - LES EXPRESSIONS COMPOSÉES n'UN MOT ET
n'UNE PARTICULE. . . . . . . . . . . . . . . . • 75
(Ces expressions sont rangées dans l'ordre alphabétique.)

ApPENDICE SI

INDEX . .

NOGENT-LE-ROTROU, IMPR. DAUPELEY-GOUVERNEUR. - 2544 - 10- 1 95°


Dépôt légal, 4" trimestre 1950 - 331

Universidad de Navarre.
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