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Exercices d'Analyse Corrigés : Première année universitaire

Chapter · July 2014

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1 author:

Abdelkader Intissar
Université de Corse Pascal Paoli
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Univérsité de Corse
**
Faculté des Sciences et Techniques
******
L1
**********

Exercices d’Analyse avec indications de solutions

**************
Année 2014
******************
pour
**********************
Les étudiants de première année universitaire
**************************
&
******************************
Les chargés des travaux dirigés débutants
**********************************
Professeur. Abdelkader Intissar
**************************************
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Table des matières


TD 1 Rappel: Notion de suites réccurrentes et algorithme. ..................................................... 3

TD 2 Rappel: Calcul de lim sinx x


losque x tend vers 0 et notion de discontinuité
d’une fonction réelle. ................................................................................................................... 15

TD 3 Construction de R et convergence au sens de Césaro ....................................................... 22

TD 4 Sur les suites de Cauchy et le théorème de Bolzano-Weistrass .......................................... 42



TD 5 Approximation de 2 par une suite de rationnels et algorithme de Héron
d’Alexandrie .................................................................................................................................. 45

TD 6 Notion d’intervalle, fonction indicatrice, fonctions additives et homogènes.


....................................................................................................................................................... 49

TD 7 Démonstration du théorème des valeurs intermédiaires et l’étude d’une suite


récurrente quadratique. ................................................................................................................. 56

TD 8 Sur le théorème du point fixe. .......................................................................................... 63

TD 9 La fonction logarithme népérien et la fonction puissance α ............................................... 68

TD 10 Démonstration du théorème de Rolle et l’inégalité des accroissements


finis................................................................................................................................................. 75

TD 11 Démonstration de la formule de Taylor et applications. ................................................... 85

TD 12 Sur la notion d’intégration au sens de Riemann et algorithme .......................................... 98

TD 13 Intégration par parties et intégrales de Wallis ................................................................... 112

TD 14 Changement de variable et quelques inégalités utiles ........................................................ 118

TD 15 Application du théorème de la convergence monotone et changement


d’espace: espace de Bargmann .......................................................................................................... 124

2
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 1 (Rappels)

Notion de suites réccurrentes et algorithme


Partie A

Soient deux suites (un ) et (vn ) définies par u0 = 2 et v0 = 10 et pour tout entier
2un + vn un + 3vn
naturel n, un+1 = et vn+1 = .
3 4
5
1) Montrer que pour tout entier naturel n, on a :vn+1 − un+1 = (vn − un ).
12
5
2) Pour tout entier naturel n, on pose : wn = vn − un . Montrer que wn = 8( )n et
12
démontrer que sa limite est nulle lorsque n tend vers l’infini.
3) Démontrer que la suite (un ) est croissante et que la suite (vn ) est décroissante
4) Déduire des résultats des questions précédentes que pour tout entier naturel n on
a: 2 ≤ un ≤ vn ≤ 10.
5) En déduire que les suites (un ) et (vn ) sont convergentes.
6) Montrer que les suites (un ) et (vn ) ont la même limite.
7) Montrer que la suite (sn ) définie par : sn = 3un + 4vn est constante. En déduire
que la limite commune des suites (un ) et (vn ) est 46 7
8) On considère l’algorithme suivant:

Variables: N est un entier


. U , V , X, Y sont des réels
. K est un entier

Début: affecter 0 à K
. affecter 2 à U
. affecter 10 à V
. Saisir N
. Tant que K < N
. affecter K + 1 à K
. affecter 2U3+V à X
. affecter U +3V
4
à Y
. affecter X à U
. affecter Y à V
. Fin de tant que
. afficher U
. afficher V
Fin

Exécuter cet algorithme et donner l’état des variables au cours de l’exécution de


l’algorithme.

indication

3
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

a) Pour tout entier naturel n, on a :


vn+1 − un+1 = un +3v
4
n
− 2un3+vn = 3 un +3v
12
n
− 4 2un12+vn = 5
(v
12 n
− un ).

5
b) La suite wn est géométrique de raison 12 et de premier terme w0 = 10 − 2 = 8
donc wn = 8( 12 ) et par suite wn > 0 et un < vn et comme un+1 − un = w3n alors
5 n

un+1 − un > 0 et par conséquent la suite un est croissante en particulier un > u0 = 2.

c) Comme vn+1 − vn = − w4n alors vn+1 − vn < 0 et par conséquent la suite vn est
décroissante en particulier on a vn < v0 = 10.

d) En résumé on a: u0 < un < vn < v0

e) D’après le théorème de la convergence monotone, la suite un converge vers u et


vn converge vers v lorsque n tend vers l’infini. Maintenant comme wn converge vers 0
lorsque n tend vers l’infini alors u = v et donc les suites un et vn ont la même limite
qu’on note par l.

f) En écrivant la suite sn+1 = 3un+1 + 4vn+1 on constate que sn+1 = 3un + 4vn
donc sn+1 = sn = s0 = 46 par suite on a 3l + 4l = 46 et donc l = 46
7

g) Etat des variables:

K = 0 X, Y , U = 2, V = 10

14 14
K=1X= 3
, Y = 8, U = 3
, V =8

52 43 52 43
K=2X= 9
, Y = 6
, U= 9
, V = 6

Partie B

1)Soit A, Bet C trois


 2matrices
 carréesd’ordre 2 
données par
:
1 3

1 −1 3 3 4
1 1 0
A= , B =  ,C= 4   et D =  .
7
1 34 1
4
3
4
−1 1 0 5
12
 
1 0
i) Vérifier que AC = CA = I où I =  
0 1
indication:

La vérification est immédiate.

ii) Vérifier que D = CBA

4
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication:

La vérification est immédiate, néanmoins la matrice D est construite comme suit:

Soit λ un scalaire qui est racine du polynôme caractéristique p(λ) associé à la


matrice B défini par p(λ) = det(B − λI) = 0 où det désigne le déterminant de B − λI,
on a donc:
2 3 1 1 5
p(λ) = ( − λ)( − λ) − × = 0 qui admet deux racines λ1 = 1 et λ2 = 12 ap-
3 4 4 3
pelées valeurs propres de la matrice B c’est-à-dire ∃ u1 6= 0; Bu1 = λ1 u1 et ∃ u2 6= 0; Bu2 = λ2 u2 .
   
1 −1
On peut choisir u1 =  . et u2 =   qui sont linéairement indépendants,
3
1 4
ces vecteurs forment les colonnes de la matrice A. En algèbre, on note souvent la
matrice A par P. Quant à la matrice C, ell n’est autre que l’inverse de la matrice A
et donc C = P−1 . Par suite on a les relations suivantes:

i) D = P−1 BP.

ii) B = PDP−1 .
   
un 2
2) On pose Un =   avec U0 =  . et Un+1 = BUn
vn 10
i) Vérifier que Un+1 = ADCUn
ii) Calculer Dn en fonction de n
iii) En déduire Un en fonction de n et U0

indication:

i) Comme B = PDP−1 alors on a

Un+1 = PDP−1 Un
 
1n 0
ii) Par récurrence, on obtient Dn =  .
5 n
0 ( 12 )
iii) On remarque que Un+1 = PDn P−1 U0

3) Exprimer un en fonction de n et u0 et vn en fonction de n et v0 puis calculer la


limite de un ainsi que celle de vn lorsque n tend vers l’infini

indication:

5
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Elle se déduit de la question précédente et on retrouve les résultats de la première


partie.

Partie C
 
a b
1) On pose B =   et Un+1 = BUn avec U0 donné et (a, b, c, d) ∈ R4
c d
Montrer que la suite un vérifie la relation de récurrence suivante:

un+2 − traceBun+1 + detBun = 0 où traceB = a + d et detB = ad − bc

indication:

Comme Un+1 = BUn alors on a:

(i) un+1 = aun + bvn et (ii) vn+1 = cun + dvn .

De la propriété (i), on un+2 = aun+1 + bvn+1 = aun+1 + b(cun + dvn ) = aun+1 +


bcun + dbvn = aun+1 + bcun + d(un+1 − aun ) car bvn = un+1 − aun

Il en résulte que:

un+2 = (a + d)un+1 + (bc − ad)un donc un+2 − traceBun+1 + detBun = 0.

Maintenant, si on cherche des solutions sous la forme un = λn , on doit détérminer


les scalaires λ ; λn+2 − traceBλn+1 + detBλn = 0 ce qui donne:

λ2 − traceBλ + detB = 0 (appelée équation caractéristique).

Calcul de 4 : 4 = (a + d)2 − 4(ad − bc)


√ √
traceB+ 4 traceB− 4
Cas 4 > 0, on a deux racines λ1 = 2
λ2 = 2
et on admet que la
suite un solution est donnée par :

un = c1 λn1 + c2 λn2 avec c1 et c1 deux constantes arbitraires.

Cas 4 > 0, on a une racine double λ1 = λ2 = traceB 2


= λ et on admet que la suite
un solution est donnée par :
un = (c1 n + c2 )λn avec c1 et c1 deux constantes arbitraires.

Cas 4 < 0, il peut être étudié dans un cadre un peu plus général en liaison avec
l’étude des équations différentielles linéaires du second ordre à coefficients con-
stants.

6
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

2 1
 
3 3
2) Soit B =   écrire la relation de récurrence correspondante à:
1 3
4 4

un+2 − traceBun+1 + detBun = 0 (∗)

Donner deux solutions particulières de (*) sous la forme un = λn

indication:

Il suffit d’appliquer la méthode exposée ci-dessus.

Partie D

Un logiciel permet de transformer un élément rectangulaire (Attention le crâne


d’un chat n’est pas rectangulaire voir Arnold sur les systèmes dynamiques) d’une pho-
tographie. Ainsi, le rectangle initial OEF G est transformé en un rectangle OE 0 F 0 G0 ,
appelé image de OEF G.

L’objet de cet exercice est d’étudier le rectangle obtenu après plusieurs transfor-
mations successives.

− → −
Le plan est rapporté à un repère orthonormé (O, i , j ). Les points E, F et G
ont pour coordonnées respectives (2; 2), (−1; 5) et (−3; 3).

La transformation du logiciel associe à tout point M (x, y) du plan le point M 0 (x0 , y 0 ),


image du point M tel que:
 0 5
 x = 4 x + 34 y
(∗) .
 0 3
y = 4 x + 54 y
1) a) Calculer les coordonnées des points E 0 , F 0 et G0 des points E, F et G par
cette transformation.

b) Comparer les longueurs OE et OE 0 d’une part, OG et OG0 d’autre part.

c) Donner la matrice carrée d’ordre 2, notée A, telle que :


 0   
x x
 =A 
y0 y
2) Dans cette question, on étudie les coordonnées des images successives du som-
met F du rectangle OEF G lorsqu’on applique plusieurs fois la transformation du
logiciel.

7
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

a) On considère l’algorithme suivant destiné à afficher les coordonnées de ces


images successives. Une erreur a été commise. Modifier cet algorithme pour qu’il
permette d’afficher ces coordonnés.

Saisir un entier naturel N


affecter à x la valeur −1
affecter à y la valeur 5
POUR i allant de 1 à N
affecter à a la valeur 45 x + 34 y
affecter à b la valeur 34 x + 54 y
affecter à x la valeur a
affecter à y la valeur b
FIN POUR
Afficher x, afficher y

b) Afficher les valeurs de x et y pour i allant de 1 a 15 et conjecturer le comporte-


ment de la suite des images successives du point F

3) Dans cette question, on étudie les coordonnées des images successives du som-
met E du rectangle OEF G. On définit la suite En (xn , yn ) du plan par E0 = E et la
relation de récurrence:
   
xn+1 xn
 =A 
yn+1 yn
où (xn+1 , yn+1 ) désigne les coordonnées du point En+1 . Ainsi x0 = 2 et y0 = 2.

a) On admet que, pour tout entier naturel n ≥ 1, la matrice An peut s’écrire sous
la forme:
 
α n βn
An =  
βn αn
Démontrer par récurrence que, pour tout entier naturel n ≥ 1, on a:
1 1
αn = 2n−1 + et βn = 2n−1 −
2n+1 2n+1
b) Démontrer que, pour tout entier naturel n, le point En est situé sur la droite
d’équation y = x.

On pourra utiliser que, pour tout entier naturel n, les coordonnées (xn , yn ) du
point En vérifient:

8
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

   
xn 2
  = An  
yn 2
c) Démontrer que la longueur OEn tend vers +∞ quand n tend vers +∞.

indication

5 11 3 3
1) a) Les coordonnées des points E 0 , F 0 et G0 sont E 0 (4, 4), F 0 ( , ) et G0 (− , ).
2 2 2 2
b) Les distances des points à l’origine sont donnée respectivement par:
√ √ OE 0
- OE = 2 2, OE 0 = 4 2 donc = 2 et on constate que la distance OE 0 est
OE
le double de la distance OE.
√ √ OG0 1
- OG = 3 2, OG0 = 3 22 donc = et on constate que la distance OG0 est
OG 2
la moitié de la distance OG.

c) la matrice carrée A d’ordre 2 est donnée par :


 2 1 
3 3
A= 
1 3
4 4

2) a) Pour que l’algorithme affiche toutes les valeurs successives de x et y, il faut


intégrer l’affichage de x et y dans le traitement, a la fin de la boucle.

b) Apres 15 itérations, on peut conjecturer que la suite des images successives du


point F diverge vers +∞.
 
α1 β1
1 5 1 3
3) a) Pour n = 1, on a α1 = 20 + 2 = et β1 = 20 − 2 = et A =  
2 4 2 4
β1 α1
Il en résulte que la propriété P(1) de récurrence est vérifiée.

Montrons que si la propriété P(n) de récurrence est vraie alors la propriété P(n+1)
de récurrence est vraie aussi.

P(n) est vraie signifie :

1 1
αn = 2n−1 + et βn = 2n−1 −
2n+1 2n+1
Calculons An+1

9
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

5 3 5
+ 34 βn 3
+ 54 βn
    
α n βn 4 4
α
4 n
α
4 n
An+1 =   = 
3 5 3 5 5 3
βn αn 4 4
α
4 n
+ β
4 n
α
4 n
+ β
4 n

1 1
   
2n + 2n+2
2n − 2n+2
αn+1 βn+1
= = 
n 1 n 1
2 − 2n+2
2 + 2n+2
βn+1 αn+1
b) Comme pour tout entier naturel n, les coordonnées (xn , yn ) du point En
vérifient:
   
xn 2
  = An  
yn 2
On en déduit que:
      
xn αn βn 2 2αn + 2βn
 =  = 
yn βn αn 2 2βn + 2αn
Par conséquent on a yn = xn donc pour tout entier naturel n, le point En est situé
sur la droite d’équation y = x.
√ √
c) Comme yn = xn , la longueur OEn est OEn = 2xn = 2 2(αn + βn ) et comme
Limαn = +∞ et Limβn = +∞ quand n tend vers +∞ alors la longueur de OEn
tend vers +∞ quand n tend vers +∞.

Partie E

(Bac S Math. Spé. Métropole)


19 Juin 2014: Jean-Karim Intissar
4 Juillet 2014: Moyenne Générale 20/20 (Académie d’Aix-Marseille)

Un pisciculteur dispose de deux bassins A et B pour l’élevage de ses poissons.


Tous les ans à la même période :

il vide le bassin B et vend tous les poissons qu’il contenait et transfère tous les
poissons du bassin A dans le bassin B;

la vente de chaque poisson permet l’achat de deux petits poissons destinés au


bassin A. Par ailleurs, le pisciculteur achète en plus 200 poissons pour le bassin A et
100 poissons pour le bassin B.

Pour tout entier naturel supérieur ou égal à 1, on note respectivement an et bn les


effectifs de poissons des bassins A et B au bout de n années. En début de première

10
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

année, le nombre de poissons du bassin A est a0 = 200 et celui du bassin B est


b0 = 100.

1) Justifier que a1 = 400 et b1 = 300 puis calculer a2 et b2 .


   
0 2 200
2) On désigne par A et B les matrices telles que A =   et B =  
  1 0 100
an
et pour tout entier naturel n, on pose Xn =  
bn
a. Expliquer pourquoi pour tout entier naturel n, Xn+1 = AXn + B.

b. Déterminer les réels x et y tels que


    
x 0 2 x
 =    +B.
y 1 0 y
 
an + 400
c. Pour tout entier naturel n, on pose Yn =  
bn + 300
Démontrer que pour tout entier naturel n, Yn+1 = AYn .

3) Pour tout entier naturel n, on pose Zn = Y2n .

a. Démontrer que pour tout entier naturel n, Zn+1 = A2 Zn . En déduire que pour
tout entier naturel n, Zn+1 = 2Zn .

b. On admet que cette relation de récurrence permet de conclure que pour tout
entier naturel n, Y2n = 2n Y0 .

En déduire que Y2n+1 = 2n Y1 puis démontrer que pour tout entier naturel n,
a2n = 600 × 2n − 400 et a2n+1 = 800 × 2n − 400.

4) Le bassin A a une capacité limitée à 10000 poissons.

a. On donne l’algorithme suivant:

Variables :a, p et n sont des entiers naturels.

Initialisation : Demander à l’utilisateur la valeur de p.

Traitement : Si p est pair

11
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

p
Affecter à n la valeur 2

Affecter à a la valeur 600 × 2n − 400.

Sinon
p−1
Affecter à n la valeur 2
.

Affecter à a la valeur 800 × 2n − 400.

Fin de Si.

Sortie :

Afficher a.

Que fait cet algorithme ? Justifier la réponse.

b. Ecrire un algorithme qui affiche le nombre d’années pendant lesquelles le pis-


ciculteur pourra utiliser le bassin A.

indication:

1) a0 = 200 et a0 = 200. On transfère les poissons de A dans B et on joute 100


poissons dans le bassin B et on obtient: b1 = a0 + 100 = 300.

On vend les poissons de B pour en acheter le double et on ajoute 200 poissons


dans le bassin A, on a donc:

a1 = 2b0 + 200 = 400.

De la meme facon
s on a:

b2 = a1 + 100 = 500.

a2 = 2b1 + 200 = 800.

2) a) On vient de traduire tout simplement l’énoncé sous forme matricielle.


      
0 2 an 200 2bn + 200
Xn+1 =   + = 
1 0 b 100 an + 100
   n   
x 0 2 x 200
b)   =    +  
y 1 0 y 100

12
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

  
 x = 2y + 200  x − 2y = 200  x = 2y + 200
⇔ ⇔ .
y = x + 100 y − x = 100 −y = 300
  

Par conséquent, on en déduit que

x = −400 et y = −300
       
0 2 an + 400 2bn + 600 2bn + 200 + 400 an+1 + 400
c)   =  = 
1 0 bn + 300 an + 400 an + 100 + 300 bn+1 + 300
= Yn+1
   
0 2 0 2 a2n + 400
3) a) A2 Zn =    
1 0 1 0 b + 300
   2n 
2 0 a2n + 400 2a2n + 800
A2 Zn =   =  = Zn+1
0 2 b2n + 300 2b2n + 600
On remarque également que Zn+1 = 2Zn

b) Y2n+1 = AY2n = A × 2n Y0 = 2n Y1

Il en résulte que:
   
600 800
Y2n = 2n   et Y2n+1 = 2n   et on conclut que:
400 600
 n   n 
2 × 600 − 400 2 × 800 − 400
X2n =   et X2n+1 =  
n n
2 × 400 − 300 2 × 600 − 300
4) a) Cet algorithme calcule les différentes valeurs de an .

b) Ici il suffit d’

Affecter 200 à a et 0 à p

Tant que a ≤ 10000


Affecter p+1 à p et recopier l’algo précédent en incluant une fin au Tant que.

Afficher p

13
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Partie F

1) Etudier
√ la relation
√ de récurrence suivante:
(n − 1) nun−1 + n n + 1un+1 = 0; n ≥ 1

2) Etudier
√ la la √
relation de récurrence suivante:
(n − 1) nun−1 + n n + 1un+1 = 2014un ; n ≥ 1

indication:

i) Uniquement pour attirer l’attention que lorsque les coefficients dépendent de n


dans la relation de récurrence, il faut un niveau Bac + ∞
√ √
ii)La relation de récurrence (n − 1) nun−1 + n n + 1un+1 = λun ; n ≥ 1 et λ un
scalaire est créee par Gribov en 1969 pour modéliser des interactions à haute énergie
de certaines particules élémentaires.

14
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 2 (Rappels)

Calcul de lim sinx


x losque x tend vers 0 et notion de
discontinuité d’une fonction réelle.
Exercice 1 (Discontinuité)

On désigne par R la droite réelle, par | y − x | la distance entre deux points y


et x appartenant à R, par Br (x) = {y ∈ R; | y − x |< r} l’intervalle de centre x et de
rayon r et par I un intervalle quelconque de R.

Soit f une fonction réelle définie sur I , f : I → R, x → f (x)

1) Que veut dire : une fonction réelle f présente au point a ∈ R un saut , d’une
certaine hauteur, notée ” , où  est un nombre strictement positif ?

indication: voir question 3)

2) Que veut dire : on peut trouver des points x aussi proche de a que l’on veut
(de distance plus petite que δ, ∀δ > 0 ), tels que l’écart | f (x) − f (a) | entre f (x)
et f (a) soit toujours plus grand que .

indication: voir question 4)

3) Que veut dire la propriété logique suivante pour f au point a:

∃ > 0 ∀δ > 0 ∃x ∈ I ∩ Bδ (a); | f (x) − f (a) |> .

indication: réponse à la question 1)

4) Donner le contraire de la propriété logique précédente et traduire en language


usuel cette propriété.

indication:

∀ >0 ∃δ > 0 ∀ x ∈ I ∩ Bδ (a); | f (x) − f (a) | <.

5) Reformuler les conditions des questions 3) et 4) en termes de suites.

indication:

i) (∃(xn )n∈N , xn ∈ I)xn → x lorsque (n → +∞) et f (xn ) 9 f (x) lorsque


(n → +∞).

15
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

ii) (∀(xn )n∈N , xn ∈ I)xn → x lorsque (n → +∞) f (xn ) → f (x) lorsque (n →


+∞).

Il faut apprendre par coeur les conditions suivantes:

i) (∃(xn )n∈N , xn ∈ I)xn → x lorsque (n → +∞) et f (xn ) 9 f (x) lorsque (n →


+∞).

ii) (∀(xn )n∈N , xn ∈ I)xn → x lorsque (n → +∞) f (xn ) → f (x) lorsque (n →


+∞).

car elles sont à la base de l’approche moderne à l’analyse.

Notion de dérivabilité

Pour n’importe quelle fonction f : I → R et x, y ∈ I avec x 6= y, la pente est


définie par:

f (x) − f (y)
P (x, y) := .
x−y
1) On considère le triangle rectangle (appelé triangle caractéristique de f ) marqué
par les trois points (x, f (x)), (y, f (y)) et (y, f (x)) dans le plan R2 . L’hypoténuse de
ce triangle traduit la sécante de f détérminée par x et y. En donnant l’expression du
coefficient directeur de cette sécante et en faisant tendre y vers x alors on dit que f
est dérivable en x si la sécante tend vers la tangente , ce language usuel peut être
traduit en terme de suites comme suit:

On dit que f est dérivable au point x si pour toute suite yn de points de I qui
tend vers x, la limite de la pente

f 0 (x) := limn→+∞ P (x, yn ) existe.

(On écrit aussi f 0 (x) = limy→x P (x, y).)

Exercice 2

sinx
Démontrer que Limx→0 = 1, en déduire que la fonction f (x) = sinx est
x
dérivable au point zéro et donner l’expression de la dérivée en un point x quelconque.

indication

Application du cercle trigonométrique

16
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

sinx
i) Lim = 1 lorsque x → 0.
x
cosx − 1
ii) Lim = 0 lorsque x → 0.
x
Démonstration

On considère le cercle trigonométrique de centre O et de rayon OI = 1 et un


π
point M sur ce cercle d’argument x ∈ [0, ], les coordonnées du point M sont donc
2
(cosx, sinx)

Soit T le point la demi-droite OM coupe la tangente au cercle passant par I.

Par un petit dessin, on observe que :

i) Aire du triangle OIM ≤ Aire du secteur OIM ≤ Aire du triangle OIT


x 2
ii) On rappelle (ou on admet) que Aire du secteur OIM = 1 ici 1 est la
2
valeur de r rayon d’un cercle.

Calcul des aires:

cosxsinx (1 − cosx)sinx sinx


- Aire du triangle OIM = + =
2 2 2
De la première inégalité de l’observation i) on en déduit que:
sinx
sinx ≤ x et donc ≤ 1.
x
Remarque sur la continuité de la fonction sin(x) au point x = 0

Comme | sinx |≤| x | alors

∀  > 0 ∃ α = ; | x |<  ⇒| sin(x) |< 

Remarque sur la continuité de la fonction sin(x) au point x0

On écrit sin(x) − sin(x0 ) = 2cos( x+x


2
0
)sin( x−x
2
0
)

Par suite, on a | sin(x) − sin(x0 ) |= 2 | sin( x−x


2
0
) |≤| x − x0 |

alors

∀  > 0 ∃ α = ; | x − x0 |<  ⇒| sin(x) − sin(x0 ) |< 

17
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Maintenant, si on admet que la somme de deux fonctions continues est une fonction
continue, le produit de deux fonctions continues est une fonction continue,
p la racine
carrée d’une fonction continue est une fonction continue et que cos(x) = 1 − sin2 (x),
on en déduit que la fonction cos(x) est aussi continue en tout point x0 ∈ R.

OI × IT
-Aire du triangle OIT = et on utilise le théorème de Thalès pour
2
sinx
obtenir que IT =
cosx
De la seconde inégalité de l’observation i) on en déduit que:

sinx sinx
x≤ et donc cosx ≤ .
cosx x
Par conséquent on a:

sinx
cosx ≤ ≤ 1.
x
sinx
Par passage à la limite on obtient donc Lim = 1 lorsque x → 0.
x
On rappelle qu’une fonction f est dérivable au point x0 ; tel que x0 ∈ I ouvert de
R si

f (x) − f (x0 ) 0
Lim existe lorsque x → x0 et sera notée f (x0 ).
x − x0
Conséquences:

a) Si on prend f (x) = sin(x) et x0 = 0 on obtient:

sin(x) − sin(0) 0 0
Lim = 1 = sin (0) lorsque x → 0 et on devine que sin (0) = cos(0)
x−0
sin(x) − sin(x0 )
b) Calcul de Lim lorsque x → x0
x − x0
On pose h = x − x0 pour obtenir:

sin(x) − sin(x0 ) sin(x0 + h) − sin(x0 )


Lim = Lim
x − x0 h
sin(x0 )cos(h) + sin(h)cos(x0 ) − sin(x0 )
= Lim
h
sin(x0 )(cos(h) − 1) + sin(h)cos(x0 )
= Lim
h
sin(x0 )(cos(h) − 1) sin(h)cos(x0 )
= Lim + Lim lorsque h → 0
h h

18
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Si on admet ii) et on utilise i) on obtient donc:

sin(x) − sin(x0 )
Lim = cos(x0 ) lorsque x → x0
x − x0
ii) On admet qu’on connait sin2 (x) + cos2 (x) = 1 pour x ∈ R car sin2 (z) + cos2 (z) =?
pour z ∈ C, on admet aussi qu’il n’y a pas d’angle x tel que sin(x) = cos(x) = 0

Comme sin2 (x) + cos2 (x) = 1 alors cos2 (x) − 1 = −sin2 (x) et par conséquent on
a:

(cos(x) − 1)(cos(x) + 1) = −sin2 (x)

sin2 (x)
(cos(x) − 1) = −
cos(x) + 1
cos(x) − 1 sin(x) sin(x)
=−
x x cos(x) + 1
1
Maintenant comme la fonction g(x) = est bornée et la ”continuité” de
cos(x) + 1
sin(x), on utilise i) et par passage à la limite on obtient:

cos(x) − 1
Lim = 0 lorsque x → 0
x
Notion de stricte dérivabilité

Il existe aussi une notion de stricte dérivabilité qui est tout aussi naturelle : on
pourra faire bouger les deux extrémités du triangle caractéristique et faire tendre à
la fois x et y vers un point a. Si tout va bien, la sécante devrait tendre vers (a, a).
On dit alors que f est strictement dérivable en a, qu’on peut traduire en terme de
suites comme suit:

On dit que f est strictement dérivable au point a si pour toute suite (xn , yn )
de points de I × I qui tend vers (a, a) (et tel que xn 6= yn ), la limite de la pente
f 0 (a) := limn→+∞ P (xn , yn ) existe.(On écrit aussi f 0 (a) = lim(x,y)→(a,a)x6=y P (x, y).)

La surprise est alors que les deux notions ne coïncident pas !

Etudions un contre-exemple :

Soit la fonction f : R → R définie par:


 2
 x sin( x1 ) si x 6= 0
f (x) =
0 si x 6= 0

on voit que f est bien dérivable en tout point x ∈ R et on trouve que f 0 (0) = 0,

19
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1 1
et pour x 6= 0, les règles usuelles de dérivation donnent f 0 (x) = 2xsin( ) − cos( ).
x x
Mais f n’est pas strictement dérivable. En effet:

Comme cos( x1 ) a des oscillations de plus en plus rapprochées quand x tend vers 0,
on peut trouver une suite de couples (xn , yn ), disons, avec xn < yn < 0, telle que xn
et donc yn tend vers 0 pour n → +∞, et telle que P (xn , yn ) = 21 . Mais de la même
manière on peut construire une suite avec des propriétés analogues, mais telle que
0 0
P (xn , yn ) = −1
2
. Pour la suite mixte obtenue en mettant les deux suites ensemble, la
pente n’admet donc pas de limite.

Autrement dit, lim(x,y)→(0,0),x6=y P (x, y) n’existe pas.

Néanmoins on a ce résultat important d’analyse sur R:

Théorème de la pente

Soit f une fonction réelle définie sur I, alors les propriétés suivantes sont équivalentes:

α) La fonction f est dérivable en tout point de I, et f 0 : I → R est continue.

β) La fonction f est strictement dérivable en tout point de I.

(indication : La preuve la plus simple utilise le théorème des valeurs intermédiaires;


mais cette preuve ne peut pas être généralisée au cas de Rn )
.
Exercice 3 (suites et fonctions continues)

Soit (un ) une suite d’éléments de R qui converge vers l et f une fonction réelle
continue en l, montrer que la suite f (un ) converge vers f (l) lorsque n → +∞

indication

Soit  > 0 comme f est une fonction continue en l alors il existe α > 0 ;

| x − l |< α ⇒| f (x) − f (l) |<  et comme (un ) est une suite d’éléments de R qui
converge vers l donc pour α ci-dessus, on peut trouver N tel que pour tout n ≥ N
on ait | un − l |< α et par conséquent | f (un ) − f (l) |< 

Le résultat de cet exercice est souvent utilisé dans les cas suivants:

i) Si (un ) et (vn ) sont deux suites qui convergent vers la même limite l et si les
suites f (un ) et f (vn ) convergent vers des limites différentes alors f n’est pas continue
en l

20
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1 1 1
par exemple soient un = , vn = π et f (x) = cos pour x 6= 0 alors
2πn 2
+ 2πn x
(un ) et (vn ) sont deux suites qui convergent vers la même limite 0 et les suites f (un )
et f (vn ) convergent vers des limites différentes respectivement vers 1 et 0 donc si f
est continue en 0 f (0) prend deux valeurs ce qui impossible.

ii) Soit A ⊂ R et soit f une fonction continue sur A telle que f (A) ⊂ A alors si la
suite (un ) définie par un+1 = f (un ) avec u0 ∈ A converge vers l on a f (l) = l

21
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 3

Construction de R et convergence au sens de


Césaro
Rappel

Avant de construire l’ensemble R il faut apprendre à travailler dans N l’ensemble


des entiers naturels ou dans Z = N ∪ −N l’ensemble des entiers relatifs ! Ci-dessous
les premières notions liées à ces ensembles.

- Divisibilité dans Z

Z = {....., −2, −1, 0, 1, 2, .....} désigne l’ensemble des entiers relatifs et


N = {0, 1, 2, .....} l’ensemble des entiers naturels

Définition

On considère deux entiers relatifs a et b c’est-à-dire a ∈ Z et b ∈ Z avec b 6= 0.


On dit que b divise a noté b | a s’il existe k ∈ Z tel que a = k.b (a est un multiple de
b ou b est un diviseur de a)

- Nombres premiers

Définition

Un entier naturel n ∈ N est dit premier lorsqu’il admet exactement deux diviseurs
dans N : 1 et lui même

Un entier relatif m ∈ Z est dit premier si sa valeur absolue | m | est un nombre


premier, il admet donc exactement quatre diviseurs dans Z : 1, −1, lui même et son
opposé.

Convention: 1 n’est pas un nombre premier!


Exemple: 2, 3, 5, 7, 11, 13, 17, 19, 23, 29 sont des nombres premiers ainsi que leur
opposé respectif.

- Division euclidienne

Soit a ∈ N et b ∈ N non nul, on suppose que b ≤ a alors il existe un couple (q, r)

tel que r < b de sorte que a = bq + r

Démonstration de l’existence du couple (q, r).

22
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Pour b ∈ N donné, on prend ses multiples {b, 2b, 3b, ..........} qui sont des entiers ,
on choisit le plus grand d’entre eux qui reste inférieur ou égal à a. On le note par qb,
on a donc qb ≤ a. Vu ce choix l’entier (q + 1)b sera strictement plus grand que a.
On a donc l’existence d’un entier q tel que:

(*) qb ≤ a < (q + 1)b

L’ensemble {b, 2b, 3b, ..........} est majoré par a donc admet un plus grand élément
qui est qb

Maintenant, qb ≤ a < (q + 1)b peut s’écrire :

qb ≤ a < qb + b

On retranche qb de chaque coté pour obtenir:

qb − qb ≤ a − qb < qb + b − qb

Donc on a:

0 ≤ a − qb < b

On pose r = a - qb qui vérifie bien :

(**) 0 ≤ r<b et a = bq + r

Démonstration de l’unicité du couple (q, r).

On suppose que:

a = bq + r avec 0 ≤ r<b et
a = bq 0 + r0 avec 0 ≤ r0 <b

Alors

bq + r= bq 0 + r0 et par suite on a:

(q − q 0 )b = r0 − r

On sait que 0 ≤ r<b, on multiplie par -1 pour obtenir −b< − r ≤ 0. Comme


r ≥ 0 alors −b< − r + r0 et comme r0 <b Comme r ≥ 0 alors r0 − r<b
0

On vient d’obtenir une double inégalité :

23
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

(***) −b < r0 − r < b

Comme r0 − r = (q − q 0 )b, on en déduit que:

−b < (q − q 0 )b < b ⇒ −1 < (q − q 0 ) < 1 et comme le seul entier qui se trouve


entre −1 et 1 est 0 alors q − q 0 = 0 donc q = q 0

Et comme (q − q 0 )b = r0 − r alors r0 − r = 0 donc r = r0 .

- Congruences dans Z

Définition

Soit n un entier naturel non nul, a ∈ Z et b ∈ Z quelconques.

On dit que a est congru à b modulo n si a et b ont même reste dans la division
euclidienne par n. On note a≡b [n] ou bien a≡b (modn).

Conséquences

(1) a≡b [n] ⇔ a = nk + r et b = nk 0 + r.

(2) a≡b [n] ⇔ a − b est divisible par n.

(3) a≡0 [n] ⇔ a est divisible par n.

(4) a≡b [n] et b≡c [n] ⇒ a≡c [n].

(5) Si le reste de la division euclidienne de a par n est r alors a≡r [n].

Théorème

a ∈ Z, b ∈ Z, c ∈ Z et d ∈ Z quelconques et n ∈ N non nul.

Si a≡b [n] et c≡d [n] alors

i) a + c≡b + d [n].

ii) ac≡bd [n].

On dit que la relation de congruence modulo n est compatible avec l’addition et


la multiplication.

Conséquences

24
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

a ∈ Z, b ∈ Z et n ∈ N non nul.

i) Si a≡b [n] alors a + k≡b + k [n] pour tout k ∈ Z.

ii) Si a≡b [n] alors ka≡kb [n] pour tout k ∈ Z.

iii) Si a≡b [n] alors ap ≡bp [n] pour tout p ∈ N.

En mathḿatiques, un entier n est un carré parfait s’il existe un entier k tel que
n = k 2 ; en d’autres termes, un carré parfait est le carré d’un entier. Par exemple, les
entiers 0, 1, 4 ou encore 49 sont des carrés parfaits.

Exemple

Soit n un entier naturel.

Si n ≡ 0[5] ⇒ n2 ≡ 0[5]

Si n ≡ 1[5] ⇒ n2 ≡ 1[5]

Si n ≡ 2[5] ⇒ n2 ≡ 4 ≡ −1[5]

Si n ≡ 3[5] ⇒ n2 ≡ 9 ≡ −1[5]

Si n ≡ 4[5] ⇒ n2 ≡ 16 ≡ 1[5]

On vérifie que les restes de n2 [5] sont {−1, 0, 1}.

La somme des premiers carrés parfaits est donnée par la formule remarquable
suivante :
n
X n(n + 1)(2n + 1)
p2 = 02 + 12 + 22 + 32 + · · · + n2 = .
p=0
6

- PGCD de deux entiers et algorithme d’Euclide

Définitions

Etant donnés deux entiers relatifs a et b dont l’un au moins est non nul, l’ensemble
des diviseurs communs à a et b admet un plus grand élément, que l’on appelle le plus
grand commun diviseur à a et b et que l’on note PGCD(a, b)

Lorsque PGCD(a, b) = 1, on dit que a et b sont premiers entre eux

25
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Conséquences

- PGCD(a, 0) = a

- PGCD(a, 1) = 1

- PGCD(a, b) = PGCD(| a |, | b |)

- Si b divise a alors PGCD(a, b) =| b |

- Si b est premier et ne divise pas a alors PGCD(a, b) = 1

Propriétés et algorithme d’Euclide

Soient a et b deux entiers naturels; b < a et soit r le reste de la division euclidienne


de a par b, l’ensemble des diviseurs communs à a et b est confondu avec l’ensemble
des diviseurs communs à b et r.

Lorsque b ne divise pas a, en appliquant la propriété jusqu’à l’obtention d’un reste


nul et par suite le PGCD(a, b) est le dernier reste non nul ce procédé est appelé
algoritme d’Euclide

Théorème de Bézout et théorème de Gauss

Sur les nombres premiers il faut admettre (ou démontrer) les deux propriétés et
les deux théorèmes suivants:

- Pour tout entier a supérieur ou égal à 2, alors a est premier ou il peut s’écrire
comme produit de nombres premiers.

- Pour tout entier a supérieur ou égal à 2, alors a s’écrit sous la forme suivante:

a = pα1 1 × pα2 2 × ...... × pαmm .

où p1 , p2 , ......, pm sont des nombres premiers tels que p1 < p2 < ...... < pm et α1 , α2 , ...., αm
sont des entiers naturels non nuls. Cette décomposition est unique.

Théorème de Bézout

Soient a et b des entiers, alors a et b sont premiers entre eux si et seulement si il


existe (u, v) ∈ Z × Z ; au + bv = 1

26
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Théorème de Gauss

Soient a, b et c des entiers, alors si a | bc et (a, b) sont premiers entre eux alors a | c

Propriété importante

(a, b) sont premiers entre eux si et seulement si (a2 , b2 ) sont premiers entre eux.

Démonstration

1) Si a et b sont premiers entre eux, alors aucun nombre premier n’apparaît à la fois
dans les décompositions de a = pα1 1 × pα2 2 × ...... × pαmm et de b = q1β1 × q2β2 × ...... × qsβs .
On en déduit la même propriété dans les décompositions de a2 = p2α 1
1
× p2α
2
2
× ...... × p2αm
m

2β 2β
et de b2 = q1 1 × q2 2 × ...... × qs2βs ; donc a2 et b2 sont premiers entre eux.

Réciproque:

Si a2 et b2 sont premiers entre eux, alors, d’après le théorème de Bézout, il existe


des entiers relatifs u et v tels que a2 u+b2 v = 1 qu’on peut écrire sous la forme suivante:

a(au)+b(bv) = 1 avec au et bv entiers relatifs. Donc a et b sont premiers entre eux.

Cette propriété sera reprise dans l’exercice qui vient juste après le rappel des
équations diophantiennes du premier degré (souvent utilisées dans le codage de Hill)
et un exemple du petit théorème de Fermat.Le vrai théorème de Fermat est utilisé
même en Analyse en particulier en Analyse fonctionnelle sous le nom de Conjecture
de Kato.

- Equations diophantiennes du premier degré

Soient a, b, c trois colorred entiers. Résoudre l’équation diophantienne

ax + by = c.

consiste à déteminer toutes les paires de nombres entiers x et y qui en sont solution.

Son étude repose sur la division euclidienne, les notions de pgcd et de nombres
premiers entre eux, les théorèmes de Bezout et de Gauss.

Méthode de résolution:

On commence par chercher une solution particulière en général elle saute aux
yeux par exemple pour l’équation 7x + 12y = 5. Je vois même sans mes lunettes que

27
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

x = −1 et y = 1 est une solution.

Soit donc (x0 , y0 ) une soulution de ax + by = c. c’est-a-dire ax0 + bx0 = c. Alors


par différence on a:

a(x − x0 ) + b(y − y0 ) = 0. ou bien a(x − x0 ) = −b(y − y0 )

ou bien

a(x−x0 ) = b(y0 −y)


C’est ici que le fait que a et b sont premiers entre eux intervient de facon
s cruciale:

avec le théorème de Gauss, on en déduit que a est un diviseur de (y0 − y) et que


b est un diviseur de (x − x0 ).

Dire que b est un diviseur de (x − x0 ) ⇔ il existe k ∈ Z ; x − x0 = kb et dire que


a est un diviseur de (y0 − y) ⇔ il existe k 0 ∈ Z ; y0 − y = k 0 a.

Donc l’égalité a(x−x0 ) = b(y0 −y) devient akb = bk 0 a, il en résulte que k 0 = k et


par conséquent les couples solutions sont les couples de la forme suivante:

x = x0 + kb et y = y0 − ka avec k un entier relatif.

Pour la réciproque, on vérifie que x et y sont bien une solution de l’équation.

Pour éviter de l’étape où on utilise k 0 il suffit de remplacer x − x0 = kb dans


l’équation a(x−x0 ) = b(y0 −y) et simplifier par b pour obtenir y = y0 − ak.

Pour notre exemple 7x + 12y = 5 on obtient:


x = −1 + k12 et y = 1 − k7 avec k un entier relatif.

Et pour une écriture qui fait plaisir aux matheux on écrit:

x = −1 + 12k et y = 1 − 7k avec k un entier relatif.

On peut se demander à quelle condition, il est possible de trouver une


solution particulière ?

Propriété importante

Soit d = pgcd(a; b). L’équation ax + by = c possède des solutions si et seule-


ment si d divise le terme constant c.

28
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exemple (équation de Pell-Fermat)

On considère l’équation de Pell-Fermat dans Z:

x2 − 7y 2 = 3; x ∈ Z et y ∈ Z.

- Justifier que si le couple d’entiers (x, y) est solution alors x2 ≡3 [7].

En effet, comme x2 − 7y 2 = 3 alors x2 − 3 = 7y 2 donc x2 − 3 est divisible par 7.


et donc x2 ≡3 [7].
Une autre méthode consiste à dire comme x2 − 7y 2 = 3 alors x2 = 7y 2 + 3 et comme
3 < 7 alors 3 est le reste de la division euclidienne de x2 par 7 et on a x2 ≡3 [7].

- Déterminer les restes possibles de la divisions euclidiennes de x2 par 7.

En effet, r ∈ {0, 1, 2, 3, 4, 5, 6}. Par suite on a:

i) x2 ≡0 [7]

ou

ii)x2 ≡1 [7]

ou

iii) x2 ≡2 [7]

ou

iv) x2 ≡3 [7]

ou

v) x2 ≡4 [7]

ou

vi) x2 ≡5 [7]

ou

vii) x2 ≡6 [7]

Maintenant, on va déduire que l’équation de Pell-Fermat n’a pas de solution:

29
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Si x2 ≡3 [7] alors x2 − 3 est divisible par 7 . La division euclidienne de x par 7


est x = 7k + r avec 0 ≤ r ≤ 6 alors x2 = (7k + r)2 = 72 k 2 + 7x2kr + r2 donc

x2 − 3 = 7[7k 2 + 2kr] + r2 − 3 s’il est divisible par 7 on écrit:

x2 − 3 = 7[7k 2 + 2kr] + r2 − 3 = 7k 0 ou bien r2 − 3 = 7[k 0 − (7k 2 + 2kr)] donc


2
r − 3 doit être un multiple de 7. Maintenant comme 0 ≤ r ≤ 6 alors:

- pour r = 0 on a r2 − 3 = −3 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 1 on a r2 − 3 = 1 − 3 = −2 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 2 on a r2 − 3 = 4 − 3 = 1 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 3 on a r2 − 3 = 9 − 3 = 6 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 4 on a r2 − 3 = 16 − 3 = 13 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 5 on a r2 − 3 = 25 − 3 = 22 qui n’est pas un multiple de 7

- pour r = 6 on a r2 − 3 = 36 − 3 = 33 qui n’est pas un multiple de 7

donc l’équation de Pell-Fermat n’a pas de solutions.

Exercice 1

Apprendre à travailler dans N l’ensemble des entiers naturels !

1) Soient a et b deux entiers naturels non nuls qui sont premiers entre eux c’est-
à-dire leur plus grand commun diviseur vaut 1 (P gcd(a; b) = 1)

Montrer que si P gcd(a; b) = 1 alors P gcd(a2 ; b2 ) = 1.


n
X
2) Soit (sn ) une suite définie par sn = p3 ; n > 0
p=1
On se propose de calculer, pour tout entier naturel non nul, le plus grand commun
diviseur de sn et sn+1 .

n2 (n + 1)2
i) Démontrer que sn = .
4
ii) Soit k l’entier naturel non nul tel que n = 2k

- Démontrer que P gcd(s2k ; s2k+1 ) = (2k + 1)2 P gcd(k 2 ; (k + 1)2 )

30
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

- Calculer P gcd(k; k + 1)

- Calculer P gcd(s2k ; s2k+1 ).

iii) Soit k l’entier naturel non nul tel que n = 2k + 1

- Montrer que 2k et 2k + 3 sont premiers entre eux.

- Calculer P gcd(s2k+1 ; s2k+2 ).

iv) Déduire des questions précédentes qu’il existe une unique valeur de n, que l’on
determinera, pour laquelle sn et sn+1 sont premiers entre eux.

Indication

Sur les nombres premiers il faut admettre (ou démontrer) les deux propriétés et
les deux théorèmes suivants:

- Pour tout entier a supérieur ou égal à 2, alors a est premier ou il peut s’écrire
comme produit de nombres premiers.

- Pour tout entier a supérieur ou égal à 2, alors a s’écrit sous la forme suivante:

a = pα1 1 × pα2 2 × ...... × pαmm .

où p1 , p2 , ......, pm sont des nombres premiers tels que p1 < p2 < ...... < pm et α1 , α2 , ...., αm
sont des entiers naturels non nuls. Cette décomposition est unique.

Rappel

Théorème de Bézout

Soient a et b des entiers, alors a et b sont premiers entre eux si et seulement si il


existe (u, v) ∈ Z × Z ; au + bv = 1

Théorème de Gauss

Soient a, b et c des entiers, alors si a | bc et (a, b) sont premiers entre eux alors a | c

1) Si a et b sont premiers entre eux, alors aucun nombre premier n’apparaît à la fois
dans les décompositions de a = pα1 1 × pα2 2 × ...... × pαmm et de b = q1β1 × q2β2 × ...... × qsβs .
On en déduit la même propriété dans les décompositions de a2 = p2α 1
1
× p2α
2
2
× ...... × p2αm
m

et de b2 = q12β1 × q22β2 × ...... × qs2βs ; donc a2 et b2 sont premiers entre eux.

31
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Réciproque:

Si a2 et b2 sont premiers entre eux, alors, d’après le théorème de Bézout, il existe


des entiers relatifs u et v tels que a2 u+b2 v = 1 qu’on peut écrire sous la forme suivante:

a(au)+b(bv) = 1 avec au et bv entiers relatifs. Donc a et b sont premiers entre eux.

n2 (n + 1)2
2) Soit P(n) la propriété :Sn =
4
12 (1 + 1)2
P(1) car S1 = =1
4
Montrons que si la propriété P(n) est vraie alors P(n + 1) est vraie aussi.
n
n2 (n + 1)2 X n2 (n + 1)2
P(n) est vraie signifie Sn = c’est-a-dire p3 = alors
4 p=1
4
n+1
X n2 (n + 1)2 (n + 1)2 (n2 + 4n + 4) (n + 1)2 (n + 2)2
p3 = + (n + 1)3 = = , il en
p=1
4 4 4
résulte que:

P(n + 1) est vraie.

La propriété est démontrée par récurrence pour tout n > 1.

(2k)2 (2k + 1)2 (2k + 1)2 (2k + 2)2


2) S2k = = (2k + 1)2 k 2 et S2k+1 = = (2k + 1)2 (k + 1)2
4 4
Par conséquent

P GCD(S2k , S2k ) = P GCD((2k + 1)2 k 2 , (2k + 1)2 (k + 1)2 )

Or P GCD(ka, kb) = kP GCD(a, b). Ainsi

P GCD(S2k , S2k ) = (2k + 1)2 P GCD(k 2 , (k + 1)2 ).

b) On sait que P GCD(a, b) = kP GCD(a + kb, b). Ainsi

P GCD(k, k + 1) = P GCD(k, k + 1 + (−1)k) = P GCD(k, 1) = 1.

Le P GCD(k, k + 1) vaut 1.

c) D’après la question précédente, P GCD(k, k + 1) = 1. Or si P GCD(a, b) = 1,


alors P GCD(a2 , b2 ) = 1 donc P GCD(k 2 , (k + 1)2 ) = 1

32
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Par conséquent, (2k + 1)2 P GCD(k 2 , (k + 1)2 ) = (2k + 1)2 . Ainsi

P GCD(S2k , S2k ) = (2k + 1)2 .

3)a) On sait que P GCD(a, b) = P GCD(a + kb, b). Par conséquent:

P GCD(2k + 1, 2k + 3) = P GCD(2k + 1, 2k + 3 − (2k + 1)) = P GCD(2k + 1, 2).

Comme 2k + 1 est un nombre impair, il n’est donc pas divisible par 2.

Par conséquent:

P GCD(2k + 1, 2) 6= 2 donc, les diviseurs de 2 étant 1 et lui mème, P GCD(2k + 1, 2) = 1


soit P GCD(2k + 1, 2k + 3) = 1

b) Comme S2k+1 = (2k + 1)2 (k + 1)2 alors S2k+2 = (2k + 3)2 (k + 1)2

Par conséquent:

P GCD(S2k+1 , S2k+2 ) = P GCD((2k + 1)2 (k + 1)2 , (2k + 3)2 (k + 1)2 ).

Or P GCD(ka, kb) = kP GCD(a, b). Donc

P GCD(S2k+1 , S2k+2 ) = (k + 1)2 P GCD(2k + 1)2 , (2k + 3)2 ).

Or on sait que P GCD(2k + 1), (2k + 3)) = 1 et comme P GCD(a2 , b2 ) = 1 si =


P GCD(a, b) = 1, on peut écrire P GCD(2k + 1)2 , (2k + 3)2 ) = 1.

Ainsi

P GCD(S2k+1 , S2k+2 ) = (k + 1)2

4) Si P GCD(Sn , Sn+1 ) = 1, alors Sn et Sn+1 sont premiers entre eux.

Dans le cas où n est pair (n = 2k) on a P GCD(Sn , Sn+1 ) = (2k + 1)2

On cherche à résoudre (2k + 1)2 = 1 → k = 0 → n = 0 et comme la suite Sn est


définie pour n > 0; il n’y a pas de solution pour n pair

Dans le cas où n est impair (n = 2k + 1) on a P GCD(Sn , Sn ) = (k + 1)2

On cherche à résoudre (k + 1)2 = 1 → k(k + 2) = 0 → k1 = 0, k2 = −2 → n1 = 1, n2 = −3


et comme n > 0 donc n 6= −3. On en conclut que la seule valeur de n pour laquelle
Sn et Sn+1 sont premiers entre eux est n = 1.

33
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Imaginer un ensemble qui contient densement l’ensemble Q tel que


toute suite de Cauchy est convergente (une belle construction d’un tel en-
semble sera traitée dans l’exercice 2 ci-dessous).

Exercice 2 : Construction de R en partant de Q

Une suite {rj } ∈ Q est dite de Cauchy si pour tout n, il existe j0 tel que:

1
| rj − ri |≤ n
pour tout i ≥ j0 et j ≥ j0

Soit SI l’ensemble dont les éléments sont des suites de Cauchy de Q

Sur SI on définit la relation suivante:

(rn ) ∈ SI et (rn0 ) ∈ SI ;(rn ) ∼ (rn0 ) ⇔ Lim | un − vn |) = 0 lorsque n → +∞.

1) Montrer que la relation ∼ est une relation d’équivalence.

2) Montrer qu’une suite (rn ) ∈ SI tendant vers 0 est équivalente à la suite 0 =


{0, 0, ......}. et une suite (rn0 ) = {r10 , r20 , ....., rn0 , .....} avec rn tendant vers r00 ∈ Q est
équivalente à (r00 ) = {r00 , r00 , ....., r00 , .....}

I ∼ par l’application q → (q) =


3) Montrer que l’ensemble Q s’injecte dans S/
{q, q, ......}

I ∼.
4) Montrer que l’image de IQ par l’injection ci-dessus est dense dans S/

5) Donner une définition de l’ensemble R des nombres réels.

Pour les curieux!

6) Montrer que la constante d’archimede (le nombre π) peut être définie à par-
tir de la suite (rn ) = {3, 1; 3, 14; .....; un ; ....} dont le terme général rn est égal à la
représentation décimale de π arrêtée au nième décimal.

7) Montrer qu’il existe d’autres éléments de SI représentant π.

8) En deuxième cycle une situation analogue permet de construire l’ensemble des


fonctions intégrables au sens de Lesbegue en partant de l’ensemble des fonctions con-
tinues.

indication aux questions 1 à 5

(on suppose que les notions de groupe, d’anneau, de corps et d’une relation
d’équivalence sont connues puis on admet que Q muni de l’addition et de la multi-

34
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

plication est un corps commutatif ainsi que les propriétés de la valeur absolue.

Le but de l’exercice est la construction de R.

Soit rn une suite de Cauchy dans Q et rn0 une autre suite de Cauchy dans Q, on
définit :

rn ∼ rn0 ⇔ Lim(rn − rn0 ) = 0 lorsque n → +∞

∼ est une relation d’équvalence.

Pour cette relation, on fait une partition de l’ensemble des suites de Cauchy noté
SI en classes d’équvalences et on écrit :

x = r̂n et x0 = r̂0 n des éléments de:

I ∼≡ R.
S/

Sur cet ensemble quotient on définit :

x + x0 = r\ 0 0 0 d0 0
n + rn = x + x et xx = rn rn = x x

On pose aussi:

0 = r\
n = 0 pour tout n

ˆn
−x = −r

| x |= |[
rn |

On vérifie facilement que :

(R, +) est un groupe commutatif et que la multiplication est distributive par rap-
port à l’addition alors l’ensemble des classes est un anneau.

L’élément neutre de la multiplication est la classe de la suite constante égale à 1


c’est-à-dire 1 = r\
n = 1 pour tout n

Toute classe x ∈ R a un élément symétrique pour la multiplication c’est-à-dire


(R, +, .) est un corps.

Isomorphisme entre Q et une partie de R

Soit r ∈ Q, on considère l’application suivante:

35
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

i : Q ,→ R

r 7→ ρ = i(r) = r\
n = r pour tout n

Alors cette application est injective. En effet:

i(r) = i(r0 ) ⇔ r\ 0 0 0
n = r = rn = r ⇒ rn est équivalente à rn et par conséquent :
\

Lim(rn − rn0 ) = 0 lorsque n → +∞ donc r = r0

Il en résulte que :

L’application i est une bijection entre Q et i(Q) ⊂ R

Dans la suite, on identifiera Q et i(Q).

Ici on a plongé Q dans un corps plus vaste R, les considérations ci-dessus sont
algèbriques.
En étandant à R la notion de valeur absolue, on peut définir sur R une topologie
c’est-à-dire une notion de limite.

| x |= |[rn |. Cette valeur absolue jouit des propriétés de la valeur absolue des
rationnels, par suite une suite xp d’éléments de R sera la classe d’une suite double rd
n,p .

On dit que rn,p → 0 lorsque n → +∞ et p → +∞ si

Pour tout  > 0, il existe N > 0; ∀ n ≥ N et ∀ p ≥ N on ait | rn,p |≤ 

et que rn,p → r lorsque n → +∞ et p → +∞ si

| rn,p − r |→ 0 lorsque n → +∞ et p → +∞

la densité de i(Q) dans R

Soit x ∈ R on a x = r̂n rn est une suite de Cauchy dans R.

Soit rp = r\
n = rp pour tout n et

| x − rp | est la classe de la suite {| r1 − rp |, | r2 − rp |, ......., | rn − rp |, ...}

Comme rn est une suite de Cauchy alors on a | rn − rp |≤  lorsque n → +∞ et


p → +∞

Donc | x − rp |→ 0 lorsque p → +∞.

36
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

(R, | . |) est complet.

Soit xp ∈ R une suite de Cauchy c’est-à-dire:

Lim | xp − xq |→ 0 lorsque p → +∞ et q → +∞

Soit p une suite de nombres ”réels” > 0 tel que limp → 0 lorsque p → +∞

D’après la densité, on a pour tout xp , on peut lui associer un rationnel rp ;

| xp − rp |≤ p par suite on a:

| rp − rq |≤| rp − xp | + | xp − xq | + | xq − rq |≤ p + midxp − xq | +q .

Lim | rp − rq |→ 0 lorsque p → +∞ et q → +∞

C’est-à-dire la suite de rationnels rp est de Cauchy.

Toujours d’après la densité, le nombre x que définit cette suite rp est lmite de rp
alors on a:

| xp − x |≤| xp − rp | + | rp − x |→ 0 lorsque p → +∞. Donc Limxp = x lorsque


p → +∞

Exercice 3

Apprendre à travailler dans R (l’ensemble des nombres réels) avec des suites qui
ne sont pas de Cauchy (divergentes) et celles qui sont de Cauchy dans Q mais qui
ne convergent pas dans Q!

a) Rappeler la définition d’une suite de Cauchy et préciser la notion de distance


entre deux éléments de votre espace de travail voir par exemple Q, R, R2 ou C!
n
X 1
b) Soit (un ) une suite définie par un = , montrer qu’elle n’est pas une suite
k=1
k
de Cauchy

indication
1
La fonction f (x) = est décroissante sur ]0, +∞[ et sa primitive est ln(x)
x
Soient k ∈ [1, n] et x ∈ [k, k + 1] alors pour k ≤ x ≤ k + 1 on a:
Z k+1
1 1 1 1 1
≤ ≤ et dx ≤ ; k ∈ [1, n]
k+1 x k k x k

37
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

En sommant pour k allant de 1 à n − 1 on obtient:


Z n n−1 n
1 X1 X1
dx ≤ ≤ = un
1 x 1
k 1
k
En particulier on a:

ln(n) ≤ un (*)

On applique le théorème de comparaison pour déduire que la suite un diverge et


donc elle ne peut pas être une suite de Cauchy dans R voir ce dernier comment il est
construit dans l’exercice ci-dessus.

Une conséquence de (*) est que la suite vn définie par :


n
X 1
vn = − ln(n) est positive ou nulle.
1
k
c) Montrer que la suite vn définie par :
n
X 1
vn = − ln(n)
1
k
est convergente.

indication

Montrons que vn est décroissante.

1 1
Comme vn − vn−1 = + ln(1 − ) et la fonction f (x) = ln(1 + x) − x est crois-
n n
sante sur ]−1, 0] et décroissante sur ]0, +∞[ avec f (0) = 0 on donc l’inégalité suivante:

Pour tout x ∈] − 1, +∞[, ln(1 + x) ≤ x

1
avec x = − ∈] − 1, 0[ on obtient vn − vn−1 ≤ 0 c’est donc une suite décroissante
n
minirée par 0 d’après la question précédente donc converge. (sa limite , notée γ,
s’appelle la constante d’Euler).
n
X 1
d) Pour n ≥ 1, on pose un = . Montrer que, pour n ≥ 2, un n’est jamais un
k=1
k
entier (indication : montrer par recurrence que un est le quotient d’un entier impair
par un entier pair en distingant les cas où n est pair et n est impair).

38
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

Montrons par récurrence que, pour n ≥ 2, un peut s’écrire sous la forme pqnn où
qn est un entier pair et pn est un entier impair (la fraction précédente n’étant pas
nécessairement irréductible mais coup sùr pas un entier).
Pour n = 2, u2 = 23 et u2 est bien du type annoncé.

Soit n ≥ 2. Supposons que pour tout entier k tel que 2 ≤ k ≤ n, on ait uk = pqkk
où pk est un entier impair et qk est un entier pair et montrons que un+1 = pqn+1
n+1
où
pn+1 est un entier impair et qn+1 est un entier pair.

pn+1 pn 1 (n+1)pn +qn


Comme un+1 = qn+1
= qn
+ n+1
= (n+1)qn
alors on a:

1er cas. Si n est pair, on peut poser n = 2k et par conséquent on constate que
(n + 1)pn + qn = (2k + 1)pn + qn est impair et (2k + 1)qn est pair donc uk est bien le
quotient d’un entier impair par un entier pair.

2ème cas. Si n est impair, on pose n = 2k − 1 où k ≥ 2 (de sorte que 2k − 1 ≥ 3).
2k k k−1
X 1 X1 X 1
un+1 = = i+
i=1
i i=1
2 i=0
2i + 1
(en séparant les fractions de dénominateurs pairs des fractions de dénominateurs im-
pairs)
k k−1 k−1
1X1 X 1 1 X 1
un+1 = + = un +
2 i=1 i i=0
2i + 1 2 i=0
2i + 1
Maintenant, en réduisant au même dénominateur et puisque un produit de nom-
bres impairs est impair, on voit que :
k−1
X 1
est du type K
2K 0 +1
où K et K 0 sont des entiers.
i=0
2i + 1
Ensuite, puisque 2 ≤ k ≤ 2k.1 = n, par hypothèse de récurrence, uk = pqkk où pk
est un entier impair et qk est un entier pair. Après réduction au même dénominateur,
on obtient

pk K (2K 0 +1)pk +2Kqk


uk = 2qk
+ 2K 0 +1
= 2qk (2K 0 +1)

2Kqk est un entier pair et (2K 0 + 1)pk est un entier impair en tant que produit
de deux nombres impairs. Donc le numérateur est bien un entier impair et puisque
2qk (2K 0 + 1) est un entier pair, u+1 est bien dans tous les cas de la forme désirée.

On a montré par récurrence que pour tout entier naturel n ≥ 2, un est le quotient
d’un entier impair par un entier pair et donc n’est pas un entier.

39
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

e) Préciser la nature (convergente ou divergente) de la suite (un ) définie par


n
X 1
un = α
;α>0
k=1
k
indication

i) Pour α = 1, elle est divergente, c’est la question b) ci-dessus.

1 1
ii) Pour 0 < α < 1, elle est encore divergente car pour k ≥ 1 on a ≤ α et sera
k k
justifiée dans les TD qui suivent.

iii) Pour α > 1, elle est convegente et sera justifiée dans les TD qui suivent.
n
X 1
f) Conjecturer sur la nature de la suite (un ) définie par un = z
;z∈C
k=1
k
indication

Elle sera étudiée en L3 ou en Master.

Exercice 4 (théoreme de Césaro)

Soit un une suite convergeant vers un réel l. Montrer que la suite vn définie par :
n
1X
vn = uk converge également vers l (on dit que un converge en moyenne
n 1
vers l ou converge au sens de Césaro).

indication

Comme un converge vers l alors pour tout  > 0 il existe un entier N tel que pour
tout k ≥ N on ait | uk − l |< 
n
1X
En remarquant que l = l et donc pour n > N on a:
n k=1
n
1X
vn − l = (uk − l)
n 1
Par suite on a:
n N n
1X 1X 1X
| vn − l |= | uk − l |≤ | uk − l | + | uk − l |
n 1 n 1 n N +1

40
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

N
1X
Maintenant, on constate d’une part que | uk − l | tend vers 0 donc il existe
n 1
N n
1X 1X (n − N )
N 0 tel que pour tout n ≥ N 0 on ait | uk − l |<  et d’autre part | uk − l |
n 1 n N +1 n
Il en résulte que pour n ≥ M ax(N, N 0 ) on a:

(n − N )
| vn − l |≤  + < 2.
n
n
1X
ce qui prouve que la suite vn = uk converge également vers l.
n 1
Exercice 5 (la réciproque du théoreme de Césaro est fausse)

Donner une suite qui converge en moyenne mais qui ne converge pas nćessairement.

indication
n
n 1X (−1)n
Il suffit de prendre un = (−1) qui est divergente tandis que vn = uk =
n 1 n
converge vers 0

Exercice 6 (hypothèse supplémentaire pour obtenir la réciproque du théorème


de Césaro)
n
1X
Soit un une suite monotone et vn = uk
n 1
On suppose que vn converge vers l avec l ∈ [−∞, +∞]

indication

Comme un est une suite monotone, elle converge ou diverge vers +∞ ou −∞.
Mais alors, d’après le théorème de Césaro (qui reste vrai si l ∈ [−∞, +∞] alors vn
aura le même comportement.

41
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 4

Sur les suites de Cauchy et le théorème de


Bolzano-Weistrass

Exercice 1

Donner un exemple d’une suite de Cauchy dans Q qui ne soit pas convergente.

indication

Méthode
p 1: 2 n’est pas un rationnel, en effet on raisonne par l’absurde et on
écrit (2) = p/q avec p et q entiers pgcd(p, q) = 1

En élevant au carré q 2 = 2p2 . Alors 2 divise q, donc q = 2q 0 avec q 0 entier. Alors


2q = p0 et p0 est divisible par 2.C’est exclu car 2 divise alors p et q alors qu’ils étaient
02

premiers entre eux.



Méthode 2: Supposons que 2 soit un nombre rationnel écrit sous la forme la
plus simple possible.
√ a
2= avec b 6= 0 et a et b qui ne peuvent pas être pairs tous les deux, sinon on
b
√ a a2
pourrait simplifier par 2. Comme 2 = alors 2 = 2 ou bien a2 = 2b2
b b
- Supposons que a est impair. Alors on vérifie facilement que a2 est aussi impair
. Donc a2 ne peut pas être égal à 2b2 .

- Supposons que a est pair (a = 2n). Alors 4n2 = 2b2 ou bien 2n2 = b2 donc le
carré de b est pair et par conséquent donc b est pair mais on a dit dès le début que a
et b ne peuvent pas être pairs tous les deux. Donc a n’est pas√ pair.
Enfin a n’est ni pair ni impair donc il n’existe pas! et donc 2 n’est pas un nombre
rationnel.

On considère la suite (un ) définie par :



un+1 = 12 (un + u2n ) avec u0 = 1 alors un ∈ Q qui converge dans R vers 2 donc
c’est une suite de√Cauchy dans R en particulier elle est de Cauchy dans Q mais ne
converge pas car 2 n’appartient pas à Q (dans ce raisonnement certaines affirma-
tions ne sont pas encore justifiées et le seront dans les questions ou les TD qui suivent).

42
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exercice 2

Pour une suite (un ), montrer les propriés suivantes:

(un ) converge ⇒ (un ) de Cauchy ⇒ (un ) bornée

indication

i) (un ) converge ⇒ (un ) de Cauchy (faite dans le cours)

ii) (un ) de Cauchy ⇒ (un ) bornée en effet:

Soit (un ) une suite de Cauchy dans R. Alors

∀  > 0; ∃ N > 0, ∀ n ≥ N, ∀ m > N on ait | un − um |< 

Montrons qu’elle est bornée!

Ecrivons la définition ci-dessus en prenant par exemple  = 1 et m = N pour


obtenir

∃ N̂ > 0; ∀ n ≥ N̂ on ait | un − uN |< 1

c’est-à-dire : uN − 1 < un < uN + 1

Posons M = (| u0 |, | u1 |, ..... | uN −1 |, | uN | +1). Ainsi | un |≤ M donc un est


bornée.

Exercice 3 (Sur le théorème de Bolzano-Weiestrass)

Théorème

Soit (un ) une suite bornée de réels. Alors on peut extraire une sous-suite con-
vergente.

indication

(voir le cours et essayer de travailler la démonstration car elle utilise un autre


théorème !)

Exercice 4

Montrer que la réciproque du théorème de Bolzano-Weiestrass est en général


fausse.

43
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

Considérer la suite (un ) définie par un = n si n est pair et un = 0 si n est impair.

Exercice 5

Montrer que dans R toute suite de Cauchy est convergente.

indication

i) La construction de R rend cette question sans intérêt.

Exercice 6

Montrer que toute suite de Cauchy dans R est bornée

indication

Soit (un ) une suite de Cauchy dans R. Alors

∀  > 0; ∃ N > 0, ∀ n ≥ N, ∀ m > N on ait | un − um |< 

Montrons qu’elle est bornée!

Ecrivons la définition ci-dessus en prenant par exemple  = 1 et m = N pour


obtenir

∃ N̂ > 0; ∀ n ≥ N̂ on ait | un − uN |< 1

c’est-à-dire : uN − 1 < un < uN + 1

Posons M = (| u0 |, | u1 |, ..... | uN −1 |, | uN | +1). Ainsi | un |≤ M donc un est


bornée.

Maintenant, on va utiliser le théorème de Bolzano-Weiestrass pour extraire une


sous-suite (unj ) qui soit convegente donc vers un nombre réel noté u, il en résulte que:

∀  > 0; ∃ N1 > 0, ∀ nj ≥ N1 on ait | unj − u |< 

Posons Ñ = sup(N, N1 ) et d’après l’inégalité triangulaire on peut écrire:

∀  > 0; ∃ Ñ > 0, ∀ n ≥ Ñ on ait | un − u |≤| un − unj | + | unj − u |< 2

ce qui prouve que un converge vers u

44
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 5

Approximation de 2 par une suite de rationnels
et algorithme de Héron d’Alexandrie

Exercice 1 (Héron d’Alexandrie Ier siècle après J.C)

Héron d’Alexandrie, mathématicien grec commentateur d’Euclide, fut l’un des pre-
miers à mettre l’accent sur les méthodes d’approximations successives

Méthode
√ de Héron concernant l’approximation de l’aire d’un carré dont le coté
vaut 2 par une suite d’aires de rectangles dont l’aire de chaque élément de la suite
vaut 2.

Voici l’algorithme de Héron d’Alexandrie:

Soit un rectangle dont l’aire est égale á 2. Si sa largeur est l alors sa longueur est
2 1 2
. La moyenne des deux dimensions est donc (l + ).
l 2 l
On construit alors un nouveau rectangle d’aire 2 dont la largeur est égale à cette
moyenne. On calcule la longueur de ce rectangle, puis la moyenne des deux dimen-
sions, etc.

En itérant le procédé,
√ les rectangles ainsi construits se rapprochent d’un carré
d’aire 2, donc de côté 2.

En termes de 2014, cet algorithme de calcul approché de 2 utilise la suite un
définie sur Q par:

1 2
un+1 = (un + ) et u0 = l
2 un

Montrer que un → 2

indication

i) On vérifie que pour tout entier n ≥ 1, un ≥ 2.

ii) On vérifie que la suite (un ) est décroissante et on conclut qu’elle est convergente.

iii) On vérifie que pour tout entier n on a:

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A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

√ 1 √ 1 √
un+1 − 2 ≤ √ (un − 2)2 ≤ (un − 2)2 .
2 2 2
iv) On vérifie par récurrence que pour tout entier n ≤ 1 on a:
√ 1 n √
(un − 2) ≤ ( )2 (u0 − 2)
2
puis on déduit la limite de la suite (un ).

Exercice 2 (Héron : Aire d’un triangle en fonction des longueurs de ses côtés)

Soit un triangle dont les longueurs de ses côtés sont a, b et c. Montrer que son
aire est donnée par:

1
p
A= 4
(a + b + c)(−a + b + c)(a − b + c)(a + b − c)

indication

Cette formule est souvent utilisée par les bioligistes en décomposant un domaine
complexe en triangles.

Exercice 3

Soit f une fonction réelle continue définie sur une partie I de R et soit (vn ) une
suite déléments de I qui converge vers v ∈ I lorsque n tend vers l’infini.

a) Montrer que f (vn ) converge vers f (v) lorsque n tend vers l’infini.

√ b) Choisir une fonction f qui permet de retrouver que la suite (vn ) converge vers
2

indication

a) voir l’exercice 4 du TD 2

b) Prendre f (x) = 21 (x + x2 ) avec x 6= 0 et considérer la suite (vn ) définie par


vn+1 = f (vn ) avec v0 = 1 et utiliser l’exercice 9 ci-dessus.

Exercice 4

Soient f, g et h trois fonctions réelles définies par:

1
Pour x 6= 0, f (x) = g(x) = h(x) = cos( ).
x

46
A. Intissar
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et

Pour x = 0, f (0) = 0, g(0) = 1 et h(0) = −1

Montrer que les trois fonctions ne sont pas continues au point x = 0.

indication
1 1
Considérer les suites un = et vn = π et utiliser l’exercice 3 du TD 2.
2πn 2
+ 2πn
Exercice 5
1
xn
Z
Pour tout n ≥ 0, on pose In = dx
0 1+x
Z 1
1) Montrer que 0 ≤ In ≤ dx en déduire que la suite (In ) converge vers 0.
0

2) Calculer In + In+1 en fonction de n

3) Pour tout n ≥ 0, on pose Sn = (I0 + I1 ) − (I1 + I2 ) + ...... + (−1)n (In + In+1 ).


Simplifier Sn et déduire une expression de:
1 1 1 1
1− + − + ..... + (−1)n−1 et sa limite lorsque n tend vers +∞
2 3 4 n
indication
1 1 xn xn
1) Comme x ∈ [0, 1] alors 1 ≤ 1 + x ≤ 2 donc ≤ ≤1, ≤ ≤ xn
Z 1 n Z 1 n Z 1 2Z 1 + x 2 1+x
1 n
x x n x 1 xn+1 1 1
et dx ≤ dx ≤ x . Sachant que dx = [ ]0 =
Z01 2 0 1+x
n+1
0 0 2 2 n+1 2(n + 1)
x 1
et xn dx = [ ]10 = , on en déduit que:
0 n + 1 (n + 1)
1 1
≤ In ≤
2(n + 1) (n + 1)
D’après le théorème des gendarmes, on conclut que:

In converge vers 0 lorsque n tend vers +∞.


Z 1 n Z 1
x (1 + x) xn+1 1 1
2) In + In+1 = dx = xn dx = [ ]0 =
0 1+x 0 n+1 (n + 1)
3) a) Sn = (I0 + I1 ) − (I1 + I2 ) + ..... + (−1)n (In + In ) = I0 + (−1)n In+1
1 1 1 1
b) 1 − + − + ..... + (−1)n−1 = Sn−1
2 3 4 n

47
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

D’après a) on en déduit que Sn−1 = I0 + (−1)n−1 In et comme LimIn = 0 lorsque


n tend vers +∞ alors LimSn−1 = I0 lorsque n tend vers +∞
Z 1
1
Calculons I0 = dx = [ln(1 + x)]10 = ln2 et par conséquent on a:
0 1+x
1 1 1 1
Lim(1 − + − + ..... + (−1)n−1 ) = ln2 lorsque n tend vers +∞
2 3 4 n

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A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 6

Notion d’intervalle, Partie entières, Fonctions


additives et homogènes

Exercice 1

Soit A un sous-ensemble de R non vide, tel que :

Pour tout x ∈ A, y ∈ A et x < y alors ]x, y[⊂ A

Le but de l’exercice est de montrer que A est un intervalle.

1) On suppose que A est borné.


i) Montrer que A a une borne inférieure (notée α) et une borne supérieure (notée β).
ii) Montrer que si A n’est pas réduit à un point on a α < β.
iii) Soit γ ∈ R tel que α < γ < β. Montrer qu’il existe x ∈ A tel que x < γ et il
existe y ∈ A tel que γ < y.
iv) En déduire que ]α, β[⊂ A.
v) Montrer que A ⊂]α, β[ et conclure que A est l’un des quatre intervalles suivants:

]α, β[, ]α, β], [α, β[ ou [α, β].

2) Montrer comment les démonstrations précédentes s’étendent aux cas où A n’est
pas majoré ou A n’est pas minoré.Il y a trois cas à examiner:
i) A est majoré mais non minoré.
ii) A est minoré mais non majoré.
iii) A n’est ni majoré ni minoré.

indication

i) Comme A est non vide et borné donc A a une borne inférieure (notée α) et une
borne supérieure (notée β) (cours).

ii) Si α = β, alors pour tout x ∈ A, on a α ≤ x ≤ α donc A est réduit à un point


α, par conséquent si A n’est pas réduit à un point on a α < β.

iii) Soit γ ∈ R tel que α < γ < β. Montrer qu’il existe x ∈ A tel que x < γ et il
existe y ∈ A tel que γ < y.

Rappelons que par définition:

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A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

* β est majorant de A.

** pour tout  > 0 il existe y ∈ A; y ≥ β − .

β−γ γ−α
Soit γ ∈ R tel que α < γ < β. Posons 1 = et 2 = . En appliquant
2 2
la définition précédente à 1 , on trouve y ∈ A tel que:

β−γ β+γ
y ≥ β − 1 = β − = > γ.
2 2
Maintenant si on applique la définition de la borne inférieure à 2 , on trouve x ∈ A
tel que:
γ−α α+γ
y ≤ α + 2 = α + = < γ.
2 2
Comme pour tout x ∈ A, y ∈ A et x < y alors ]x, y[⊂ A on en déduit que γ ∈ A
et ce résultat est vrai pour tout γ ∈]α, β[ alors ]α, β[⊂ A ce qui est iv).

v) Puisque β est un majorant de A alors on a pour z > β entraine que z


n’appartient pas à A.

De même pour z < α entraine que z n’appartient pas à A.

Cela montre que si z ∈ A alors α ≤ z ≤ β; autremant dit A ⊂]α, β[ et on peut


conclure que A est l’un des quatre intervalles suivants:

]α, β[, ]α, β], [α, β[ ou [α, β].

Si A n’est pas borné, il suffit d’examiner les trois cas suivants:

a) A est majoré mais non minoré.

b) A est minoré mais non majoré.

c) A n’est ni minoré ni majoré.

Exercice 2

1) Soit (un ) une suite réelle. On suppose que les deux sous-suites (u2n ) et (u2n+1 )
convergent et ont la même limite. Montrer que la suite (un ) converge.

2) Soit (un ) une suite réelle. On suppose que les sous-suites (u2n ) , (u2n+1 ) et
(u3n ) convergent. Montrer que la suite (un ) converge.

50
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

1) Par hypothèse on a:

Pour tout  > 0 il existe N1 tel que pour tout n > N1 on ait | u2n − l |< 

Pour tout  > 0 il existe N2 tel que pour tout n > N2 on ait | u2n − l |< 

On veut montrer que pour tout m assez grand, on a | um − l |< 

- Si m est pair, m= 2n et n > N1 , on peut choisir m > 2N1


- Si m est impair, m= 2n+1 et n > N2 , on peut choisir m > 2N2 + 1

Alors Pour tout  > 0 il existe N3 = Sup(2N1 , 2N2 + 1) tel que pour tout m > N3
on ait | um − l |< , ce qui est exactement la définition de la convegence de (un ) vers l.

1) Par hypothèse on a:

Pour tout  > 0 il existe N1 tel que pour tout n > N1 on ait | u2n − l |< 

Pour tout  > 0 il existe N2 tel que pour tout n > N2 on ait | u2n+1 − l0 |< 

Pour tout  > 0 il existe N3 tel que pour tout n > N3 on ait | u3n − l00 |< 

On remarque que 6n = 2(3n) = 3(2n) donc u6n converge vers l pour tout n >
Sup(N1 , (N2 ) et u6n converge vers l00 pour tout n > Sup(N1 , (N2 ) il s’ensuit que l = l”.

Pour montrer que l0 = l00 , on introduit la suite (u3(2n+1) ) alors u3(2n+1) converge vers
l pour tout n > Sup(N2 , (N3 ) et u3(2n+1) converge vers l00 pour tout n > Sup(N2 , (N3 )
0

il s’ensuit que l’ = l”.

En appliquant le résultat de la première question pour déduire que la suite (un )


est convergente.

Exercice 3

Soit f une fonction de R dans lui même.

i) On dit que f est additive si f (x + y) = f (x) + f (y) ∀ x ∈ R, ∀ y∈R

ii) On dit que f est homogène si f (λx) = λf (x) ∀ x ∈ R, ∀ λ∈R

iii) On dit que f est linéaire si elle est additive et homogène.

51
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Montrer que si f est additive et continue alors elle est linéaire.

indication

Ce qui suit s’applique aussi à des fonctions homogènes continues qui agissent sur
des espaces vectoriéls réels de dimension infinie.

1) f (0) = 0. En effet f (0) = f (0 + 0) = f (0) + f (0) = 2f (0) donc f (0) = 0.

2) Soit λ = n ∈ N alors f (nx) = nf (x). En effet en appliquant homogènité on


déduit que f (nx) = f (x + x + .... + x) = f (x) + f (x) + ..... + f (x) = nf (x) donc
f (nx) = nf (x).

3) f (−x) = −f (x). En effet f (0) = f (x − x) = f (x) + f (−x) = 0 donc


f (−x) = −f (x).

4) Soit λ = m ∈ Z alors f (mx) = mf (x). En effet si m < 0 on pose m = −n


donc f (mx) = f (−nx) = f (n(−x) = nf (−x) = −nf (x) = mf (x).

n n n x
4) Soit λ = m ∈ Q alors f ( m x) = m f (x). En effet en posant y = m on a
n
f(m x) = nf (y) et comme x = my alors f (x) = f (my) = mf (y) et par conséquent
n
f (y) = m1 f (x) et f ( m n
x) = m f (x).

5) Soit λ ∈ R alors comme Q est dense dans R, il existe une suite (λn ) ∈ Q telle
que λn converge vers λ.

De la proprié ci-dessus on déduit que f (λn x) = λn f (x) qui converge vers λf (x).

D’autre part la suite (λn x) converge vers λx et comme f est continue alors f (λn x)
converge vers f (λx). L’unicié de la limite nous donne f (λx) = λf (x).

Exercice 4

On note E : R → Z la fonction partie entière; E(x) est l’unique entier tel que
E(x) ≤ x < E(x) + 1.

Trouver les points de discontinuités des fonctions f et g définies par:


p p
f (x) = x − E(x) , g(x) = E(x) + x − E(x).

indication

On rappelle qu’une fonction f : [a, b] → R est continue un point c ∈]a, b[ si et


seulement si les limites Limf (x) lorsque x → c+ et Limf (x) lorsque x → c− existent

52
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

et sont égales à f (c).

Remarquons que, par définition, on a x − E(x) ≥ √


0; f et g sont donc bien définies,
f et g sont fonctions composées de la fonction x → x qui est continue et des fonc-
tions x → E(x) et x → x − E(x) qui ont pour discontinuités les points de Z.

En effet:

* pour m ∈ Z, limE(x) = m − 1 lorsque x → m− et limE(x) = m lorsque x → m+

* pour x0 ∈/ Z , E est constante sur [E(x0 ), E(x0 ) + 1[ donc continue en x0


puisqu’on a E(x0 < x0 < E(x0 + 1, dans ce cas.

Les propriétés des fonctions composées entrainent que f et g sont continues en


tout point x0 ∈ / Z.

Considérons maintenant m ∈ Z, le calcul précédent montre que:

* lim(x − E(x)) = m − (m − 1) = 1 lorsque x → m−

* lim(x − E(x)) = m − m = 0 lorsque x → m+

d’où:

limf (x) = 1 lorsque x → m− et limf (x) = 0 lorsque x → m+ , par conséquent la


fonction f (x) est discontinue en m.

Maintenant pour la fonction g(x) on remarque que g(x) = E(x) + f (x), on en


déduit que :

limg(x) = (m − 1) + 1 = m lorsque x → m− et limg(x) = m lorsque x → m+

Comme g(m) = m alors g est continue en m.

La fonction g est donc continue sur R tout entier.

Exercice 5

Soient I un intervalle et f : I → R une fonction continue. On suppose que f (x) ne


prend que deux valeurs au plus , 1 et −1, pour tout x ∈ I. Montrer que f est contante.

On rappelle que l’image d’un intervalle par une fonction continue est un intervalle.

Indication

53
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Puisque la fonction f est continue l’image f (I) de l’intervalle I est un intervalle et


par hypothse` f (I) ⊂ {−1} ∪ {1} il en ésulte de la continuié de f que f (x) = 1, pour
tout x ∈ I ou f (x) = −1, pour tout x ∈ I

Exercice 6

1) Soit f : [0, 1] → R une fonction croissante.

Montrer que f a une limite à droite en 0, une limite à gauche en 1 et des limites
à droite et à gauche en tout point x0 ∈]0, 1[.

2) Utiliser 1) pour montrer qu’une fonction f croissante et surjective de [0, 1] dans


[0, 1] est continue.

3) Soit la fonction f définie par:


1 x 3 1
f (x) = x, si x ∈ [0, [ et f (x) = + si x ∈ [ , 1].
2 4 4 2
i) f est-elle croissante ?.
ii) f applique-t-elle [0, 1] dans lui même ?.
iii) f est-elle surjective ?.
iv) La surjectivité est-elle nécéssaire pour conclure dans la question précédente ?.
1 7
v) Un point y ∈] , [ a-t-il un antécédent par f ? (bien que le point d’interrogation
2 8
est un point en lui même alors on peut désigner une fonction par f ou par f (x)!).

indication

1) Soient x0 ∈]0, 1[ et A = {f (x); x > x0 }. Comme f (1) ∈ A donc A est non vide.

f (x0 ) est un minorant de A puisque f est croissante, donc A admet une borne
inférieure qu’on note α = Inf A dont la définition est:

(*) Pour tout x > x0 , on f (x) ≥ α.

(**) Pour tout  > 0 il existe u > x0 tel que α ≤ f (u) ≤ α + .

Soit x ∈]x0 , u]. Puisque f est croissante, on a f (x) ≤ f (u) donc pour tout  > 0 il
existe u > x0 tel que pour tout x ∈]x0 , u], on ait α ≤ f (x) ≤ α +  et c’est exactement
la définition de limf (x) = α lorsque x → x+ 0.

On démontre de même l’existence de la limite a gauche et l’égalité:

β = Sup{f (x); x < x0 } = limf (x) lorsque x → x−


0.

54
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

2) On suppose que f est discontinue en un point x0 alors on a β 6= α avec β < α et


on en déduit que l’image f ([0, 1) = f ([0, x0 )[∪f (x0 ) ∪ f (]x0 , 1]) ⊂ [0, β] ∪ f (x0 ) ∪ [α, 1]
alors les éléments y ; β < y < α n’ont pas d’antécédants par f ce qui contredit la
surjectivité de f .

3) i) oui, ii) oui, iii) non, il suffit de dessiner le graphe de la fonction. iv)
l’hypothèse de surjectivité est évidemment nécessaire pour conclure que toute fonc-
tion f croissante et surjective de [0, 1] dans [0, 1] est continue.

55
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 7

Démonstration du théorème des valeurs


intermédiaires et l’étude d’une suite récurrente
quadratique

Exercice 1

Montrer que la fonction cos(x) est continue sur R.

indication
π π
En utilisant le cercle trigonométrique, on a montré que pour x ∈ [− , ] on a
2 2
sin(x)
≤ 1 donc | sin(x) |≤| x | alors la fonction sin(x) est continue en x = 0
x
Maintenant, pour x0 ∈ R, on utilise la formule suivante:
x + x0 x − x0
sin(x) − sin(x0 ) = 2cos( )sin( )
2 2
Il en résulte que pour tout x au voisinage de x0 , on a:
x − x0
| sin(x) − sin(x0 ) |≤ 2 | sin( ) |≤| x − x0 |
2
Par conséquent:

Pour tout  > 0, il existe α = ; | x − x0 |≤ α ⇒ | sin(x) − sin(x0 ) |≤ .


p
La fonction sin(x) est donc continue sur R et comme cos(x) = 1 − sin2 (x) alors
la fonction cos(x) est aussi continue sur R comme composée de fonctions continues:

x → y = sin(x) → z(y) = y 2 → u(z) = 1 − z → v(u) = u = cos(x)

Exercice 2

Montrer que la fonction numérique f définie par f (0) = 0 et pour x 6= 0 par


1
f (x) = xsin( ) est continue sur R.
x
indication

Pour x 6= 0, la fonction numérique f est la composée de fonctions continues donc


elle est continue sur ] − ∞, 0[∪]0, +∞[.

56
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Pour tout x au voisinage de x0 = 0, on a:


1
| f (x) − f (0) |=| xsin( ) |≤| x |
x
Par conséquent:
1
Pour tout  > 0, il existe α = ; | x |≤ α ⇒ | xsin( ) |≤ .
x
Il en résulte que:

f est continue sur ] − ∞, +∞[.

Exercice 3

Soient I = [a, b] ⊂ R un segment avec a < b et f une fonction définie sur I et


vérifiant f (I) ⊂ I.

On définit sur I une fonction g par g(x) = f (x) − x.

Montrer que g(a) ≥ 0 et que g(b) ≤ 0. En déduire qu’il existe un point x∗ ∈ I tel
que f (x∗ ) = x∗ (on dit que f admet un point fixe).

indication

Théorème des valeurs intermédiaires

Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur un segment.

Pour tout réel y compris entre f (a) et f (b), il existe c ∈ [a, b] tel que f (c) = y

Démonstration

Montrons le théorème dans le cas où f (a) < f (b). On considère alors un réel y tel
que f (a) ≤ y ≤ f (b) et on veut montrer qu’il a un antécédent par f .

1. On introduit l’ensemble suivant A = {x ∈ [a, b]; f (x) ≤ y}

Tout d’abord l’ensemble A est non vide (car a ∈ A) et il est majoré (car il est
contenu dans [a, b]) alors il admet donc une borne supérieure, que l’on note c = supA.
Montrons que f (c) = y.

2. Montrons tout d’abord que f (c) ≤ y. Comme c = supA, il existe une suite (un )
contenue dans A telle que un converge vers c. D’une part, pour tout n ∈ N, comme
un ∈ A, on a f (un ) ≤ y. Dautre part, comme f est continue en c, la suite (f (un ))

57
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

converge vers f (c). On en déduit donc, par passage à la limite, que f (c) ≤ y.

3. Montrons à présent que f (c) ≥ y. Remarquons tout d’abord que si c = b, alors


on a fini, puisque f (b) ≥ y. Sinon, pour tout x ∈]c, b], comme x/ ∈ A, on a f (x) > y.
Or, étant donné que f est continue en c, f admet une limite à droite en c, qui vaut
f (c) et on obtient f (c) ≥ y.

Corollaire

Soit f : [a, b] → R une fonction continue sur un segment.

Si f (a) × f (b) ≤ 0, alors il existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = 0.

Démonstration

Il s’agit d’une application directe du théorème des valeurs intermédiaires avec


y = 0. L’hypothse f (a) × f (b) ≤ 0 signifiant que f (a) et f (b) sont de signes con-
traires.

Exemple : Tout polynôme de degré impair possède au moins une racine réelle.

Application à l’exercice

Considérons la fonction g définie par : g(x) = f (x) − x. Cette fonction g est con-
tinue sur [a, b] (difference de fonctions continues) et comme f ([a, b]) ⊂ [a, b], on en
déduit d’une part que f (a) ∈ [a, b], en particulier que f (a) ≥ a et d’autre part que
f (b) ∈ [a, b], en particulier que f (b) ≤ b.

Par conséquent:

g(a) = f (a) − a ≥ 0 et g(b) = f (b) − b ≤ 0. Le réel λ = 0 est bien intermédiaire entre


g(b) et g(a), donc d’après le théorème du même nom, il existe un réel x∗ ∈ [a, b] tel
que g(x∗ ) = 0, c’est-a-dire f (x∗ ) = x∗ .

Donc f admet (au moins) un point fixe dans [a, b].

Exercice 4

On considère la suite réelle (un ) définie par la relation de récurrence suivante:

1) u0 est un réel positif donné.

58
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1
2) un+1 = [u2n + 8], n = 0, 1, 2, .......
6
Etudier le sens de variation de cette suite.

indication

Que signifie le sens de variation d’une suite définie par une relation de récurrence?

Quel est le rôle de ses conditions initiales?

Une suite définie par une relation de récurrence peut être cyclique, hyper-cyclique
et même chaotique!

Pour cette année on se limite à cataloguer une suite (raisonnable) définie par une
relation de récurrence si elle est:

constante ou stationnaire ou croissante ou décroissante ou majorée ou minorée ou


convergente ou divergente avec le ou non exlusif.

La suite un est quadratique et pour l’étudier on commence par:

a) le signe de un+1 − un .

u2n − 6un + 8
Comme un+1 − un = , on est donc amené à étudier le signe du triôme
6
du second degré X 2 − 6x + 8 qui admet deux racines X1 = 2 et X1 = 4 il en résulte
que si u0 = 2 alors un = 2 pour tout n donc elle est constante et si u0 = 4 alors
un = 4 pour tout n donc elle est constante.

Maintenant si 2 < u0 < 4 alors un+1 − un < 0 donc un est décroissante par contre
si u0 ∈ [0, 2[∪]4, +∞[ alors un+1 − un > 0 donc la suite est croissante.

b) La convergence ou la divergence de un .

i) Cas où 2 < u0 < 4. La suite un est décroissante et on constate qu’elle est pos-
itive pour tout n donc elle minorée par 0 donc elle est convergente, on peut aussi
deviner son plus grand minorant.

ii) Cas où 0 ≤ u0 < 2. La suite un est croissante et on va vérifier par récurrence
qu’elle est majorée par 2. En effet:
u2 + 8
On suppose que un < 2 ⇒ u2n < 4 ⇒ u2n + 8 < 12 ⇒ n < 2 ⇒ un+1 < 2.
6
La suite un est croissante et minorée donc elle est convergente.

59
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

iii) Cas où 4 < u0 . La suite un est croissante et on va vérifier qu’elle est diver-
gente. En effet comme un est croissante on a un > u0 > 4 par suite on suppose qu’elle
convege vers l donc l > 4 or la fonction f est continue donc l = f (l) ce qui donne
l = 4 ce qui est contradictoire.

Parfois, il est utile de minorer la suite un par une suite vn divergente.

Exercice 5

Déterminer les ensembles de continuité des fonctions:

1 − cos(x) | cos( π2 − x) | x + tan(x)


f (x) = ln( 2
) , g(x) = p et h(x) = .
2x |x| 1 − sin(x)
indication

a) Df = {x ∈ R; x 6= 2kπ, k ∈ Z}.

1 − cos(x) (1 − cos(x))(1 + cos(x)) sin2 (x) 1


i) Pour x = 0 on a lim 2
= 2
= lim 2
=
2x 2x (1 + cos(x)) 2x (1 + cos(x)) 4
sin(x)
lorsque x → 0 en utilisant lim = 1 lorsque x → 0 démontrée en TD (plus
x
tard, on peut calculer cette limite en utilisant la règle de l’Hopital), il en résulte que
limf (x) = −ln4 lorsque x → 0 et dans ce cas f est prolongeable par continuité en
posant f (0) = −ln4.

ii) Pour x = 2kπ; k ∈ Z − {0} il y a continuité à droite et à gauche mais on ne


peut pas prolonger par continuité.

b) Dg = {x ∈ R; x 6= 0}.

π | cos( π2 − x) | | sin(x) | p | sin(x) |


Comme cos( − x) = sin(x) alors lim p = lim p = lim | x | =0
2 |x| |x| |x|
sin(x)
lorsque x → 0 en utilisant lim = 1 lorsque x → 0, et donc g est prolongeable
x
par continuité en posant g(0) = 0.
π π
c) Dh = {x ∈ R; x 6= + kπ, k ∈ Z et x 6= + 2kπ, k ∈ Z}
2 3
Exercice 6

Soit E(x) la partie entière de x ∈ R définie par E(x) ≤ x < E(x) + 1.

1) Montrer que pour tout x ∈ R et pour tout n ∈ Z on a :

E(x + n) = E(x) + n.

60
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

2) Pour x ∈ R, exprimer E(−x) à l’aide de E(x).

3) Soit f (x) =| 2(E(x) − x) + 1 |.

i) Calculer f (n); n ∈ Z et montrer que f est une fonction paire.

ii) Montrer que f est une fonction périodique de période 1.

iii) Montrer que f est une fonction continue sur R.

indication

On rappelle que la fonction partie entière est définie comme application de R à


valeur dans Z qui à x → E(x) où E(x) est l’unique entier tel que E(x) ≤ x < E(x) + 1.

1) Comme E(x) ≤ x < E(x) + 1 alors E(x) + n ≤ x + n < E(x) + n + 1 donc E(x + n) = E(x) + n
pour tout n ∈ Z.

2) Soit n ∈ Z alors par définition on a E(n) = n et m = −n ∈ Z donc E(m) = m


par conséquent E(−n) = −n = −E(n)

Soit x ∈ R − Z et n ∈ Z; n < x < n + 1 avec E(x) = n alors −n − 1 < −x < −n = (−n − 1) + 1


qui s’écrit:

−E(x) − 1 < −x < −E(x) donc E(−x) = −E(x) − 1.

3) i) f (n) =| 2(E(n) − n) + 1 |= 1 et

f (−x) =| 2(E(−x) + x) + 1 |=| 2(−E(x) − 1 + x) + 1 |=| −2(E(x) + 1 − x) + 1 |

= | −[2(E(x) + 1 − x) − 1] |= | 2(E(x) − x) + 1 |= f (x).

ii)f (x + 1) =| 2(E(x + 1) − x − 1) + 1 |= f (x) en utilisant E(x + 1) = E(x) + 1.

iii) Il suffit de montrer que f (x) est continue sur [0, 1]. l’expression de f (x) sur
cet intervalle (segment) par:

f (0) = f (1) = 1 et pour 0 < x < 1 on a E(x) = 0 et par conséquent f (x) =| −2x + 1 |
1 1
ou bien f (x) = −2x + 1 pour 0 ≤ x ≤ et f (x) = 2x − 1 pour ≤ x ≤ 1.
2 2
1
Comme lim − 2x + 1 = 1 = f (0) lorsque x → 0, lim − 2x + 1 = 0 = f ( ) lorsque
2
1− 1 1+
x→ , lim2x − 1 = 0 = f ( ) lorsque x → et lim2x − 1 = 1 = f (1) lorsque x →
2 2 2
61
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1 alors la fonction f (x) est continue sur [0, 1] et comme elle est périodique de période
1 elle est donc continue sur R.

62
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 8

Sur le théorème du point fixe.

Exercice 1

sin(x) 1 1
Soit f (x) = − −
x 2 + 1 x4 + 1 x6 + 1
1) Déterminer le domaine de définition de la fonction f .
1
2) Trouver M > 0 tel que si | x |≥ M , on ait | f (x) |≤
100
1 1
3) Montrer que f (1) > et f (−1) < −
100 100
4) Montrer que f est bornée sur R et qu’il existe x1 et x2 tels que l’on ait

f (x1 ) = Supx∈R f (x) et f (x2 ) = Infx∈R f (x)

indication

sin(x) 1 1
Comme | f (x) |≤|
2
− 4 − 6 |
x +1 x +1 x +1
1 1 1
≤ 2 + 4 + 6
x +1 x +1 x +1
1 1 1
≤ 2+ 4+ 6
x x x
≤ 10−4 + 10−8 + 10−12 pour x ≥ 102

Donc pour M = 100 on a

| f (x) |≤ 10−2

sin(1) sin( π4 ) 2
2) On calcule f (1) = ≥ = ≥ 10−2
2 2 4
on a de même :

sin(−1) 2
f (−1) = ≤− ≤ −10−2
2 4
3) Pour tout x ∈ R on a | sin(x) |≤ 1, x2 + 1 ≥ 1, x4 + 1 ≥ 1 et x6 + 1 ≥ 1. On
en déduit que | f (x) |≤ 3 la fonction f est donc bornée.

63
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Posons α = Supx∈[−M,M ] f (x) et β = Supx∈R f (x) alors α ≤ β.

Montrons que β ≤ α.

1
Pour ce faire, on remarque que 1 ∈ [−100, 100] donc α ≥ f (1) donc à . On
100
1
a choisi M tel que, pour tout x n’appartenant pas à [−M, M ], on ait | f (x) |≤ .
100
1
On en déduit que β ≤ max(α, ) Mais la remarque précédente entraine que l’on a
100
1
max(α, ) = α d’où β ≤ α.
100
On a ainsi montré que la borne supérieure de f sur R est égale à la borne supérieure
de f sur [−M, M ].

On a une propriété analogue pour les bornes inférieures: la démonstration est


1
similaire en utilisant f (−1) ≤ − .
100
La fonction continue f atteint ses bornes sur [−M, M ]. Donc il existe x1 et x2
tels que l’on ait

f (x1 ) = Supx∈R f (x) et f (x2 ) = Infx∈R f (x)

Exercice 2

1
Soit f (x) =
1 + x2
1) Déterminer le domaine de définition de la fonction f .

2) Montrer que pour tout x, on a f (x) ∈ [0, 1], en déduire qu’elle est bornée.

3) Montrer que f atteint sa borne supérieure.

4) Calculer la limite de f (x) lorsque x → +∞, en déduire qu’elle n’atteint pas sa


borne inférieure.

indication

on constate que, pour tout x, on a f (x) ∈ [0, 1]. La fonction f est donc bornée.
Elle atteint sa borne supérieure en 0, mais elle n’atteint pas sa borne inférieure. En
effet, on a Limf (x) = 0 lorsque x → +∞ et on en déduit que Infx∈R f (x) = 0

Mais, pour tout x, on a f (x) > 0 donc la borne inférieure n’est pas atteinte.

64
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exercice 3

Soit f : [a, b] → [a, b] une fonction continue.

1) On suppose que f a les propriétés suivantes:

i) f est décroissante.

ii) il existe k ∈ [0, 1[; pour tous x, y ∈ [a, b], on ait | f (x) − f (y) |≤ k | x − y |.

Montrer que f admet un point fixe et il est unique.

2) On suppose que f a la propriété suivante:

pour tout α ∈]0, 1[; pour tous x, y ∈ [a, b], on a f (αx + (1 − α)y) < αf (x) + (1 − α)f (y).

Montrer que f admet au plus deux points fixes.

indication

1) On considère la fonction g(x) = f (x) − x qui est strictement décroissante


donc injective . Elle vérifie les hypothèses du corollaire du théorème des valeurs in-
termédiaires donc f admet un point fixe. Ce dernier est unique découle de:

Si f (u) = u et f (v) = v alors de ii) on | u − v |=| f (u) − f (v) |≤ k | u − v | et


comme k < 1 alors u = v.
z−y
2) Soient x, y, z des nombres réels tels que x < z < y et soit α = alors
x−y
z − y = α(x − y) les inégalités x < z < y impliquent que α ∈ [0, 1[.

Maintenant, supposons que f (u1 ) = u1 , f (u2 ) = u2 et f (u3 ) = u3 avec u1 < u2 < u3


alors il existe α ∈]0, 1[ tel que u2 = αu1 + (1 − α)u3

En appliquant l’hypothèse f (u2 ) < αf (u1 ) + (1 − α)f (u3 ), il vient que u2 < αu1 + (1 − α)u3
ce qui est absurde.

Exercice 4

On considère les fonctions f et g de ]0, +∞[ dans R définies par:


xex
f (x) = Log(ex − 1) et g(x) =
1 − ex
Montrer que l’équation f (x) = g(x) admet une solution et une seule et que cette
solution appartient à ]0, 1[.

65
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

Les fonctions f et g sont dérivables sur ]0, +∞[. On calcule f 0 (x)−g 0 (x) et obtient:

ex
f 0 (x) − g 0 (x) = (2ex − 2 − x)
(1 − ex )2
Donc f 0 (x) − g 0 (x) a le même signe que 2ex − 2 − x, montrons que cette expres-
sion est positive sur ]0, +∞[. On calcule (2ex − 2 − x)0 = 2ex − 1 ≥ 1 si x ≥ 0 il en
résulte que 2ex − 2 − x est une fonction croissante et vaut 0 si x = 0. Il en résulte
que f − g est une fonction croissante sur ]0, +∞[ et continue et elle est injective. Par
conséquent elle est une bijection entre ]0, +∞[ et son image f (]0, +∞[) .

Déterminons cette image!

On calcule limf (x) = −∞ lorsque x → 0+ et limg(x) = −1 lorsque x → 0+ cette


dernière limite s’obtient en utilisant la dérivée de l’exponentielle en 0 et cette dérivée
vaut e0 = 1.

Il en résulte que lim(f (x) − g(x)) = −∞ lorsque x → 0+

D’autre par comme limf (x) = +∞ lorsque x → +∞ et limg(x) = −∞ lorsque


x → +∞ donc lim(f (x) − g(x)) = +∞ lorsque x → +∞

Par conséquent l’image est R tout entier. Comme 0 ∈ R et f bijective alors il


existe un unique α > 0 ; f (α) − g(α) = 0 ou bien f (α) = g(α)

En constatant que f − g est strictement croissante, on en déduit que:

f (x) < g(x) si x < α et f (x) > g(x) si x > α

e
Maintenant, comme f (1) = Log(e − 1) > 0 et g(1) = 1−e
< 0 alors g(1) < f (1)
donc

α < 1 d’après la deuxième inégalité ci-dessus.

Exercice 5

On considère deux fonctions croissantes f et g de [0, 1] dans [0, 1].

On suppose g surjective, g(0) < f (0) et f (1) < g(1)

Montrer qu’il existe x ∈]0, 1[ tel que f (x) = g(x).

66
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

Vu les hypothèses sur la fonction g en particulier la surjectivité, on en déduit que


g est une fonction continue.

Soit A = {x ∈ [0, 1]; g(x) < f (x)} Comme g(0) < f (0) alors 0 ∈ A donc il n’est
pas vide et comme il est borné car A ⊂ [0, 1], alors il admet une borne supérieure
qu’on désigne par α = SupA.

(*) Si f (α) = g(α) alors c’est terminé.

(**) Supposons que f (α) > g(α) ce qui implique que α < 1 puisque f (1) < g(1).

Comme f (α) ∈ [0, 1] et g est surjective alors il existe α1 tel que f (α) = g(α1 ) et
comme on a supposé f (α) > g(α) alors g(α1 ) > g(α) donc aussi α1 > α car g est
croissante.

Par définition de α, si x > α on a f (x) ≤ g(x). En utilisant la croissance de f et


de g, on obtient pour tout x ∈]α, α1 [, f (α) ≤ f (x) ≤ g(x) ≤ g(α1 ).

Mais g(α1 = f (α), il s’ensuit que f (x) = g(x) pour tout x appartenant à l’intervalle
]α, α1 [ ce qui donne le résultat dans ce cas.

(***) Supposons que f (α) < g(α) ce implique α > 0. Comme précédemment, il
existe α2 tel que f (α) = g(α2 ) et α2 < α.

Par définition de la borne supérieure, il existe x ∈ A∩]α2 , α[ tel que g(α2 ) ≤ g(x) <
f (x) ≤ f (α). Mais ces inégalités constituent une contradiction puisque f (α) = g(α2 ).

On a donc montré, à la fois, qu’il existe x tel que f (x) = g(x) et aussi f (α) ≥ g(α).

Remarque:

i) Signalons que l’exercice devient trè simple si on suppose f continue. La fonction


f − g est continue et (f − g)(0) > 0, (f − g)(1) < 0 et d’après le théorème des valeurs
intermédiaires que f − g s’annule entre 0 et 1.

ii) On peut même démontrer que f (α) = g(α).

67
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 9

La fonction logarithme népérien et la fonction


puissance α

Exercice 1

1) Soit α réel et fα (x) = xα , determiner son domaine de définition et calculer


sa limite

aux bornes de son domaine.


1
2) Determiner le domaine de définition de f (x) = x 3 .

3) Determiner le domaine de définition de f (x) = 3
x.

4) Représenter graphiquement sur un même repère la fonction fα (x) pour α < 0,

0 < α < 1 et α > 1.

5) Représenter graphiquement sur un même repère la fonction f 1 (x) pour α < 0,


α

0 < α < 1 et α > 1.

indication

Rappel:

1
La fonction x → x
est continue sur ]0, +∞[. Elle admet donc des primitives sur
cet intervalle.

1
On appelle fonction logarithme népérien la primitive de l’application x → x
qui
s’annule en 1. Elle est notée ln ou Log.

On a: pour x ∈]0, +∞[, la dérivée Log 0 (x) = 1


x
> 0 donc Log est strictement
croissante sur ]0, +∞[.

Log étant dérivable donc continue, et strictement croissante de ]0, +∞[ dans R,
est donc une bijection de ]0, +∞[ dans R.

En particulier l’élément 1 admet un unique antécédent par la fonction Log et il


est souvent noté par e.

68
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Comme pour tout a > 0, Log(ax) est une primitive de x1 (calculer la dérivée), par
suite elle ne diffère de Log(x) que d’une constante on a donc:

i) Log(ax) = Log(x) + c et comme Log1 = 0, en prenant x = 1, on en déduit que


c = Loga ce qui implique que:

(*) Log(ax) = Logx + Loga, a > 0, x > 0

ou bien

Pour tous nombres strictement positifs a et b on a:

Log(ab) = Loga + Logb

1
Comme 1 = a × a
alors en utilisant (*) on obtient Log1 = Log(a × a1 ) =
Loga + Log( a1 ) donc

Log( a1 ) = −Loga et Log( ab ) = Loga − Logb

Pour tout α réel, on appelle fonction puissance α la fonction fα définie sur


]0, +∞[ ce dernier est donc son domaine de définition.

par fα (x) = xα = eαlnx (avec la convention 1α = 1).


0 α αLog(x)
La fonction fα est continue et dérivable sur ]0, +∞[ et on a : fα (x) = e = αxα−1
x
Les variations de fα dépendent du signe de α. Les limites en 0 et +∞ sont
immédiates.

L’étude des branches infinies conduit à distinguer trois cas:

α < 0 : La fonction est décroissante de +∞ vers 0.

0 < α < 1 : La fonction est croissante de 0 vers +∞, possède une tangente verti-
cale en 0 et une branche parabolique de direction asymptotique l’axe des abscisses.

1 < α < +∞ : La fonction est croissante de 0 vers +∞, possède une tangente
horizontale en 0 et une branche parabolique de direction asymptotique l’axe des or-
données.

La fonction fα est bijective de ]0, +∞[ sur ]0, +∞[ , de fonction réciproque f 1 .
α

Si α est fixé, le domaine de définition de fα peut changer dans le cas où α est en-
tier. Attention, pour α rationnel, il faudra dans certains cas distinguer deux notations

69
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1 √
par exemple x → x 3 est définie sur ]0, +∞[, mais x → 3
x est définie sur R tout entier.

Exercice 2

Montrer les limites suivantes:

lnx
1) lim = 1 lorsque x → 1.
x−1
ln(1 + x)
2) lim = 1 lorsque x → 0.
x
ln(x)
3) lim = 0 lorsque x → +∞.
x
4) lim xln(x) = 0 lorsque x → 0+ .

(lnx)β
5) ∀ α > 0, β > 0, lim = 0 lorsque x → +∞.


6) ∀ α > 0, ∀ a > 1, lim x = 0 lorsque x → +∞.
a
7) ∀ α > 0, limxα lnx = 0 lorsque x → 0.

indication

lnx lnx − ln1 0


1)lim = lim = ln (1) = 1 lorsque x → 1.
x−1 x−1
ln(1 + x) ln(1 + x) − ln(1 + 0) 0
2) lim = lim = ln (1 + 0) = 1 lorsque x → 0.
x x−0

3) On considère la fonction f (x) = ln(x) − x dont le domaine √ de définition est
1 1 2 − x
]0, +∞[, elle est continue et dérivable dont f 0 (x) = − √ = . Le signe de
√ x 2 x 2x
f 0 (x) est celui de 2 − x, il en résulte que f est croissante sur ]0, 4] et décroissante sur
[4, +∞[ donc f (x) ≤ f (4) et comme f (4) = ln(4) − 2 = 2(ln2 − 1) = 2(ln2 − lne) ≤ 0
car e ≥ 2 et la fonction Log est croissante. Il en résulte que:

√ lnx x 1
ln(x) − x ≤ 0 et donc ≤ = √ . Le résultat découle alors du théorème
x x x
des gendarmes.

ln( x1 )
4) Il suffit d’écrire xln(x) = − 1 et appliquer le résultat précédent.
x
α
(lnx)β lnx β lnx β α
5) Il suffit d’écrire α
= [ α ]β = [ ]β [ α ]β et poser X = x β pour déduire
x xβ α xβ
le résultat car

70
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

ln(X)
lim = 0 lorsque X → +∞.
X
xα ln(x)
6) On constate que ln( x ) = αln(x) − xln(a) = x[α − ln(a)] qui tend vers
a x
ln(X)
−∞ lorsque x tend vers +∞ car lim = 0 lorsque X → +∞.
X
Le résultat s’en déduit en passant à l’exponentielle.

ln(X)
7) En posant x = 1
X
, on obtient xα ln(x) = − en prenant β = 1 dans la

question 5) ci-dessus, on en déduit le résultat.

Remarque : Ces limites sont à connaitre et à utiliser ! On peut retenir les


puissances l’emportent sur le log , l’exponentielle l’emporte sur les puissances , mais
non l’écrire sur une copie. Il faut donc toujours se rapporter aux formules ci-dessus.

Logarithme de base a :
ln(x)
Soit a > 0 et différent de 1, On pose Loga (x) = . Les propriétés de Loga
ln(a)
se déduisent de celles de ln . On a notamment Loga (a) = 1. ln est lui meme parfois
appelé logarithme de base e.

Exponentielle de base a :
ln(x)
Soit a > 0 et différent de 1. La fonctio Loga (x) = est continue et stricte-
ln(a)
ment monotone sur ]0, +∞[ qu’elle applique bijectivement sur R. Elle admet donc
une fonction réciproque définie sur R appelée exponentielle de base a et notée Expa .

Exercice 3

1
Soit (un ) la suite définie pour tout entier naturel n non nul par u1 = 2
et
un+1 = n+1 u .
2n n

1) Calculer u2 , u3 et u4 .

2) Démontrer que, pour tout entier naturel n non nul, un est strictement positif.

3) Démontrer que la suite (un ) est décroissante.

4) Que peut-on déduire pour la suite (un ) ?

un
5) Pour tout entier naturel n non nul, on pose vn = n
, démontrer que la suite
(vn ) est

71
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

géométrique. On précisera sa raison et son premier terme v1 .

6) Déduire de la question précédente que, pour tout entier naturel n non nul,
un = 2nn .

7) Soit la fonction f définie sur l’intervalle [1, +∞[ par f (x) = lnx − xln2,

déterminer la limite de f en +∞.

8) Déduire de la question précédente la limite de la suite (un ).

indication

1) u2 = 34 , u3 = 9
16
et u4 = 36
96
.

1 n+1
2) u1 = 2
> 0 et pour n fixé on a 2n
> 0 alors si un > 0 on en déduit que un+1 > 0.

3) Pour n ≥ 1 et n = n on en déduit que 2n ≥ n + 1 donc n+1 2n


≤ 1 et comme la
n+1
suite (un ) est strictement positif alors 2n un ≤ un , il en résulte que la suite (un ) est
décroissante.

4) La suite (un ) est convergente car elle est décroissante et minirée.

5) Pour tout entier naturel n non nul, on pose vn = unn , ce choix est naturel car en
divisant un+1 = n+1 u par n + 1 on obtient vn+1 = 12 vn avec v1 = 12 par conséquent la
2n n
suite (vn ) est géométrique de raison 12 et vn = 21n qui tend vers 0 lorsque n tend vers
l’infini.

6) un = nvn car vn = unn . Peut-on dire que les suites un et wn = n sont équivalente
? c’est ici l’intérêt de cet exercice!

7) Soit la fonction f définie sur l’intervalle [1, +∞[ par f (x) = lnx − xln2, elle est
continue sur l’intervalle [1, +∞[ comme somme de fonctions continues.

pour déterminer la limite de f en +∞, on écrit f (x) = x( ln(x)


x
− ln2) donc
Limf (x) = −∞ lorsque n tend vers +∞.

8) La limite de la suite (un ) peut etre obtenue comme suit:

Comme un = nvn alors Logun = Logn + Logvn = Logn − nLog2 = f (n) qui
converge vers −∞ lorsque n tend vers +∞ donc Limun = 0 lorsque n tend vers +∞.

Additif pour les curieux (les enseignants-chercheurs confirmés!).

72
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

n
X 1
a) Soit la suite sn = vk , montrer que la suite sn est convergente.
; vk =
k=0
2k
1
b) On constate que la suite vk = k est décroissante et que la suite kvk con-
2 n
X
verge vers 0, montrer que la suite sn = vk est convergente pour toute suite vk
k=0
décroissante telle que la suite kvk converge vers 0.

c) Montrer que le théorème suivant du mathématicien francais


s OLIVIER (1827)
est faux qui dit:
n
X
Une suite sn = vk est convergente si et seulement si Lim kvk = 0 lorsque
k=0
k → +∞
1
indication : la suite vk = joue le jeu pour une implication pour un
k α (Logk)β
choix convenable des paramètres α et β.

Quant à l’autre implication, il faut construire à la main une suite vk telle que la
suite sn soit convergente mais Limkvk 6= 0 lorsque k → +∞.

Néanmoins le théorème ci-dessus est souvent utile pour une ≤ utilisation au brouil-
lon ≥ et puis justifier la nature de la suite sn .

Exercice 4

1) On considère la fonction g définie sur l’intervalle ]0, +∞[ par


g(x) = 2x3 − 1 + 2lnx.

Etudier les variations de la fonction g sur l’intervalle ]0, +∞[.

2) Justifier qu’il existe un unique réel α tel que g(α) = 0.

3) Déduire des questions précédentes le signe de la fonction g sur l’intervalle


]0, +∞[.

4) On considère la fonction f définie sur l’intervalle ]0, +∞[ par


lnx
f (x) = 2x − 2 .
x
Déterminer les limites de la fonction f en 0 et en +∞.

5) Justifier que f 0 (x) a même signe que g(x).

73
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

6) En déduire le tableau de variations de la fonction f et tracer son graphe.

indication

3x3 + 1
1) g est continue et dérivable sur ]0, +∞[ et on a g 0 (x) = 2 il en résulte
x
que g 0 (x) > 0 pour tout x ∈]0, +∞[ et donc g est croissante.

limg(x) = −∞ lorsque x → 0 et limg(x) = +∞ lorsque x → +∞.

2) En appliquant le théorème des valeurs intermédiaires, on en déduit qu’il existe


un unique réel α tel que g(α) = 0. On a g(0, 86) = −0, 029 g(0, 87) = 0, 0384 donc
0, 86 < α < 0, 87.

3) Pour x ∈]0, α] on a g(x) ≤ 0 et pour x ∈ [α, +∞[ on a g(x) ≥ 0.

lnx
4) On considère la fonction f définie sur l’intervalle ]0, +∞[ par f (x) = 2x − x2
alors limf (x) = +∞ lorsque x → 0 et limf (x) = +∞ lorsque x → +∞.

g(x)
5) La dérivée de f (x) est f 0 (x) = donc sur ]0, +∞[ f 0 (x) a le signe de g(x)
x3
par conséquent f est décroissante sur ]0, α[ et croissante sur ]α, +∞[.

6) D’après les questions précédentes on déduit le tableau de variations de la fonc-


tion f et on peut tracer son graphe en remarquant que la droite ∆ d’équation y = 2x
est une asymptote oblique. La courble C de f est au dessus de ∆ pour x ∈]0, 1[, en
x = 1, C et ∆ sont en contact. Pour x ∈]1, +∞[, la courble C de f est au dessous de ∆.

74
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 10

Démonstration du théorème de Rolle et l’inégalité


des accroissements finis.

Théorème de Rolle

Soit a < b et soit f une fonction de [a, b] dans R ; x → f (x).

Si f est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et telle que f (a) = f (b).

Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Démonstration

Si f est une fonction constante alors le résultat est trivial.


Si f n’est pas une fonction constante alors l’image f ([a, b]) de l’intervalle [a, b] par
f n’est par réduite au singleton {f (a) = f (b)}. f étant continue sur [a, b] alors
d’une part d’après le théorème des valeurs intermédiaires il existe x∗ ∈]a, b[ tel que
f (x∗ ) 6= f (a) f (x∗ ) 6= f (b) et d’autre part, d’après le théorème de Weierstrass on a f
est bornée et atteint ses bornes. Notons m =x∈[a,b] Inf f (x) et M =x∈[a,b]
Supf (x) on en déduit
qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f (c) = M .

Supposons que f (x∗ ) > f (a) alors M ≥ f (x∗ ) > f (a) = f (b) et comme f (c) = M
alors c 6= a et c 6= b par conséquent c ∈]a, b[ donc f admet un maximum local en c.
C’est-à-dire il existe α > 0 tel que | x − c |≤ α alors f (x) ≤ f (c).

f (x) − f (c)
Soit x; c < x ≤ c + α alors on a : ≤ 0 et donc
x−c
f (x) − f (c)
Lim+ ≤0
x→c x−c
ou bien

f 0 (c+ ) ≤ 0.

f (x) − f (c)
Soit x; c − α ≤ x < c alors on a : ≥ 0 et donc
x−c
f (x) − f (c)
Lim ≥0

x→c x−c
ou bien

75
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

f 0 (c− ) ≥ 0.

Comme par hypothèse f est dérivable au point c, on a f 0 (c+ ) = f 0 (c− ) et nécessairement


f 0 (c) = 0. ce qui prouve que si f admet un maximum local en c alors f 0 (c) = 0.

De la même manière, on démontre que si f admet un minimum local en c alors


0
f (c) = 0.

Exercice 1 (Démonstration du théorème des accroissements )

Soit f : [a, b] → R, continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[. En appliquant le théorème
de Rolle à la fonction F : [a, b] → R définie par:

f (b) − f (a)
F (x) = f (x) − (x − a)
b−a
f (b) − f (a)
Montrer qu’il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) =
b−a
indication

f (b) − f (a)
Soit a < b et soit F la fonction de [a, b] dans R ; x → F (x) = f (x) − (x − a).
b−a
F est continue sur [a, b] car f est continue sur [a, b], F est dérivable sur ]a, b[ car
f (b) − f (a)
f est dérivable sur ]a, b[ avec F 0 (x) = f 0 (x) − et comme F (a) = 0 = F (b).
b−a
Alors on peut appliquer le théorème de Rolle à la fonction F donc il existe c ∈]a, b[
f (b) − f (a)
tel que F 0 (c) = 0 = = f 0 (c) − .
b−a
et par conséquent on a:

f (b) − f (a)
f 0 (c) =
b−a
Exercice 2

Soit f : [a, b] → R2 , continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[.

1) Définir le vecteur dérivé.

indication

Soit a < b et soit f la fonction définie sur [a, b] à valeurs dans R2 ; x →


(f1 (x), f2 (x))

76
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

où f1 (x) et f2 (x) sont des fonctions définies sur [a, b] à valeurs dans R.
0 0
On définit le vecteur dérivé de f par f 0 (x) = (f1 (x), f2 (x))

2) Que peut-on dire du théorème des accroissements finis dans ce cas ?

indication

Soit f la fonction définie sur [0, 2π] à valeurs dans R2 ; x → (f1 (x) = cosx, f2 (x) = sinx)
alors son vecteur dérivé n’est autre que:
0 0
f 0 (x) = (f1 (x) = sinx, f2 (x) = coxx)

on a:

i) f (0) = (1, 0) et f (2π) = (1, 0)

ii) f est continue sur [a, b] et dérivable sur ]a, b[ car f est dérivable sur ]a, b[ car
f1 (x), f2 (x) le sont.

Supposons qu’il existe c ∈]0, 2π[ tel que f (2π) − f (0) = (2π − 0)f 0 (c)

On aura donc

(0, 0) = 2π(−sinc, cosc) ⇔ sinc = 0 et cosc = 0 ce qui est contradictoire avec

sin2 c + cos2 = 1.

Il en résulte que le théorème des accroissements finis ne marche pas si on change


l’espace d’arrivée.

Néanmoins, il est toujours vrai comme inégalité sur des espaces vectoriels munis
d’une norme notée || . ||.

En effet:

Un ensemble E est dit espace vectoriel normé si

1) E est espace vectoriel sur K avec K = R ou K = C

2) A chaque élément x ∈ E est associé un nombre réel appelé norme de x,


désigné par || x || vérifiant les conditions suivantes:

i) || x ||≥ 0 et || x ||= 0 ⇔ x = 0

77
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

ii) || λx ||=| λ ||| x || pour tout x ∈ E et λ ∈ K

iii) || x + y ||≤|| x || + || y || pour tout x ∈ E et y ∈ E (appelée inégalité triangu-


laire)

On peut donc définir la convegence d’une suite (xn ) d’élénts de E vers un élément
x ∈ E par :

|| xn − x ||→ 0 losque n → +∞ (appelée convergence en norme).

Une fonction f définie sur espace vectoriel normé E et à valeurs dans E est dite
continue au point x0 si

Pour tout  > 0 il existe α > 0; || x − x0 ||< α ⇒|| f (x) − f (x0 ) ||< 

En particulier si f est linéaire alors elle est continue sur E s’il exite

M > 0 tel que || f (x) ||≤ M || x || pour tout x ∈ E (*)

et on note par ||| f ||| la plus petite constante vérifiant (*)

On dit que f est dérivable sur E au point x s’il exite une application Dx f linéaire
continue tel que pour tout h ∈ E on ait:

|| f (x + h) − f (x) − Dx (h) ||
Lim = 0 lorsque || h ||→ 0
|| h ||
Formellement on a le résultat suivant:

Soient E un espace vectoriel normé et f une fonction dérivable sur E

Soient a ∈ E, b ∈ E et [a, b] = {x ∈ E; x = (1 − λ)a + λb; 0 ≤ λ ≤ 1}

Alors

|| f (b) − f (a) ||≤ |||Dx f ||| || b − a ||; x ∈ [a, b]

La démonstration de ce résultat repose sur le théorème des accroissements finis et


donc sur le théorème de Rolle et surtout sur un théorème important dit théorème de
Hahn Banach:

Soient E un espace vectoriel sur K, F un sous-espace vectoriel de E et L : F → K


une application linéaire continue (dite forme linéaire continue)

Alors

78
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

L se prolonge en une forme linéaire continue L̃ définie sur E et telle que |||L̃||| = |||L|||

Exercice 3

(Application du théorème des accroissements finis à la démonstration de certaines


inégalités)

1) Soient a et b deux réels tels que 0 < a < b et soit la fonction f (x) = Log(x)

b−a
Montrer que a < <b
Logb − Loga
indication

En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f (x) = Log(x)


sur l’intervalle [a, b], on en déduit qu’il exite c telque :

i) a < c < b

ii) f (b) − f (a) = f 0 (c)(b − a)


1 1
Comme f 0 (c) = alors Log(b) − Log(a) = (b − a) ou bien comme a fonction
c c
b−a
f (x) = Log(x) est strictement croissante sur l’intervalle [a, b] on a c =
Log(b) − Log(a)
et en utilisant i) on obtient le résultat.

2) Montrer que les double-inégalités ou inégalités suivantes sont satisfaites


x
i) pour x ≥ 0, ≤ Log(1 + x) ≤ x
x+1
1 1
ii) pour x > 0, ≤ Log(1 + x) − Log(x) ≤
x+1 x
iii) pour tout x réel, ex − 1 ≥ x

iv) pour 0 < α < 1 et k ∈ N , montrer que


α α
1−α
≤ (k + 1)α − k α ≤ 1−α .
(k + 1) k
n
X 1 nα
En déduire que, quand n tend vers l’infini , la somme un = 1−α
équivat à .
k=1
k α
indication

i) En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f (x) = Log(1+

79
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

x) ; x > 0 sur l’intervalle [0, x], on en déduit qu’il exite c telque :

1 1
α) 0 < c < x ou 1 < 1 + c < 1 + x ou x+1
< 1+c
<1

Log(x + 1) 1 1
β) Log(x + 1) − Log(0 + 1) = f 0 (c)(x − 0) ou = car f 0 (c) = .
x 1+c 1+c
En utilisant α) on obtient le résultat.

ii) En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f (x) = Log(x)


; x > 0 sur l’intervalle [x, x + 1], on en déduit qu’il exite c telque :

1 1 1
α) x < c < x + 1 ou x+1
< c
< x

β) Log(x + 1) − Log(x) = f 0 (c)(x + 1 − 1)


1 1
Comme f 0 (c) = alors = Log(x + 1) − Log(x) et en utilisant α) on obtient le
c c
résultat.

iii) En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f (x) = ex ;


x > 0 sur l’intervalle [0, x], on en déduit qu’il exite c telque :

α) 0 < c < x en particulier ec > 1

x 0 c ex − 1
β) e − e = e (x − 0) ou = ec . En utilisant α) en particulier ec > 1 on
x
obtient le résultat.

iv) On commence par rappeller que la fonction puissance f (x) = xα est décroissante
sur [0, +∞[ pour tout α < 0 en particulier pour β = α − 1; 0 < α < 1.

Pour kN non nul, on applique le théorème des accroissements finis à la fonction


f (x) = xα ; x > 0 sur l’intervalle [k, k+], on en déduit qu’il exite c telque :

α) k < c < k + 1 en particulier pour 0 < α < 1 on a (k + 1)α−1 < cα−1 < k α−1 et
α(k + 1)α−1 < αcα−1 < αk α−1

β) (k + 1)α − k α = αcα (k + 1 − k). En utilisant α) en particulier α(k + 1)α−1 <


αcα−1 < αk α−1 on obtient :

α(k + 1)α−1 < (k + 1)α − k α < αk α−1 (*)

Pour k = 1, 2, ...., la double inégalité ci-dessus (*) nous donne:

k = 1 → α2α−1 < 2α − 1α < α1α−1

80
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

k = 2 → α3α−1 < 3α − 2α < α2α−1

k = 3 → α4α−1 < 4α − 3α < α3α−1

..................

..................

..................

k = n − 1 → αnα−1 < nα − (n − 1)α < α(n − 1)α−1

En sommant les inégalités ci dessus, on obtient:

α[2α−1 + 3α−1 + .... + nα−1 ] ≤ nα − 1 ≤ α[1α−1 + 2α−1 + .... + (n − 1)α−1 ]

ou bien
n n−1
X
α−1 nα 1 X
k ≤ − ≤ k α−1 (**)
k=2
α α k=1
n
X
En posant Sn = k α−1 , on en déduit de (**) les inégalités suivantes:
k=1
nα 1
a)Sn − 1 ≤ −
α α
en particulier :

Sn 1 1 1 Sn 1
≤ − + donc Lim ≤ ; n → +∞
nα α αnα nα nα α

b) α
− 1
α
≤ Sn − nα−1

en particulier :

Sn 1 1 1 Sn 1
α
≥ − α
+ donc Lim α ≥ ; n → +∞
n α αn n n α
Par conséquent on a:

Sn 1
Lim α
= ; n → +∞
n α
et

Sn ∼ ; n → +∞
α

81
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exercice 4 (Inégalité des accroissements finis et applications)

Soient f : [a, b] → R, continue sur [a, b], continûment dérivable sur ]a, b[ et

M = Supx∈]a,b[ | f 0 (x) |.

1) Montrer que pour tout couple (x, y) ∈]a, b[×]a, b[ on a: | f (x) − f (y) |≤ M |
x−y |

2) Montrer les inégalités suivantes:

i) ∀ x ∈ R, ∀ y ∈ R on a : | sin(x) − sin(y) |≤| x − y |

ii) ∀ x ∈ R on a | sin(x) |≤| x |

iii) ∀ x ∈ R on a 0 ≤ Arctan(x + 1) − Arctan(x) |≤ 1

indication

1) En appliquant le théorème des accroissements finis à la fonction f (t) sur


l’intervalle [x, y], on en déduit qu’il exite c telque :

i) x < c < y

ii) f (y) − f (x) = f 0 (c)(y − x)

Alors on a: | f (x) − f (y) |=| f 0 (c) || x − y | et comme | f 0 (c) |≤ Supt∈]x,y[ | f 0 (t) |≤ M


on en déduit que pour tout couple (x, y) ∈]a, b[×]a, b[ on a:

| f (x) − f (y) |≤ M | x − y |

2) i) En appliquant l’inégalité ci-dessus du théorème des accroissements finis à la


fonction f (t) = sint sur l’intervalle [x, y], on en déduit que | sin(x) − sin(y) |≤ M |
x − y | avec M = Supt∈]x,y[ | cos(t) | et comme | cos(t) |≤ 1 alors M ≤ 1 et par
conséquent:

∀ x ∈ R, ∀ y ∈ R on a : | sin(x) − sin(y) |≤| x − y |

ii) On applique i) avec y = 0 pour obtenir ∀ x ∈ R on a | sin(x) |≤| x | (cette


inégalité a été démontrée dans un TD précédent en utilisant le cercle trigonométrique.

iii) On applique l’inégalité du théorème des accroissements finis à la fonction


f (t) = Arctan(t) sur l’intervalle [x, x+], on en déduit que | Arctan(x+1)−Arctan(x) |≤
1 1
M | x + 1 − x | avec M = Supt∈]x,y[ | 1+t 2 | et comme | 1+t2 |≤ 1 alors M ≤ 1 et par

82
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

conséquent:

∀ x ∈ R on a | Arctan(x + 1) − Arctan(x) |≤ 1

Comme la fonction f (x) = Arctanx est croissante alors ∀ x ∈ R on a:

0 ≤ Arctan(x + 1) − Arctan(x) |≤ 1

Exercice 5

On considère l’ensemble des polynômes Pn de la variable x, de degré inférieur ou


égal à n tels que
Z 1
n−1
Pn (x + 1) − Pn (x) = nx et Pn (x)dx = 0
0

1) Calculer P1 (x) et P2 (x)

2) Déterminer le degré et le coefficient du terme de plus haut degré de Pn (x)

3) Montrer que pour tout n ≥ 2, on a : Pn (0) = Pn (1)

indication

1) Comme le polynôme P1 (x) de la variable x est de degré inférieur ou égal à 1


alors P1 (x) = ax + b , a et b sont des scalaires.

Comme Pn (x + 1) − Pn (x) = nxn−1 alors pour P1 on a:

Z 1 P1 (x + 1) − P21 (x) = 1 ⇒ a = 1 donc P1 (x) = x + b pour tout x et comme


x 1
P1 (x)dx = [ + bx]10 = 0 alors b = − 12 et P1 (x) = x −
0 2 2
Comme le polynôme P2 (x) de la variable x est de degré inférieur ou égal à 2 alors
P2 (x) = ax2 + bx + c , a , b et c sont des scalaires.

Comme Pn (x + 1) − Pn (x) = nxn−1 alors pour P2 on a:

P2 (x + 1) − P2 (x) = 2x ⇒ 2ax + a + b = 2x pourZ 1 tout x donc a3 = 12 et b = −1,


x x
par suite P2 (x) = x2 − x + c pour tout x et comme P2 (x)dx = [ − + cx]10 = 0
0 3 2
1 1
on en déduit que c = et P2 (x) = x2 − x +
6 6
2) Soit Pn (x) = an xn + an−1 xn−1 + an−2 xn−2 + ..... + a1 x + a0 donc

83
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Pn (x + 1) = an (x + 1)n + an−1 (x+)n−1 + an−2 (x + 1)n−2 + ..... + a1 (x + 1) + a0

En rappelant la formule du binome :

(a + b)n = an + Cn1 an−1 b + Cn2 an−2 b2 + ... + Cnp an−p bp + .... + Cnn−1 ab + bn avec
n!
Cnp =
p!(n − p)!
On en déduit que :

n(n − 1) n−2
i)(x + 1)n = xn + nxn−1 + x + ......
2!
ii) Le degré de Pn (x + 1) − Pn (x) est n − 1 et dont le coefficient associé n’est autre
que nan et comme Pn (x + 1) − Pn (x) = nxn−1 pour tout x alors an = 1

3) Comme Pn (x + 1) − Pn (x) = nxn−1 pour tout x alors pour n ≥ 2 et x = 0

on a Pn (0 + 1) − Pn (0) = 0 et donc Pn (1) = Pn (0)

84
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 11

Démonstration de la formule de Taylor et


applications

Théorème de Rolle

Soit a < b et soit f une fonction de [a, b] dans R ; x → f (x).

Si f est continue sur [a, b], dérivable sur ]a, b[ et telle que f (a) = f (b).

Alors il existe c ∈]a, b[ tel que f 0 (c) = 0.

Formule de Taylor

Soient a < b et f une fonction de [a, b] dans R ; x → f (x).

On suppose que f est n fois continûment dérivable sur ]a, b[ et telle que

f (n+1) existe dans ]a, b[.

Alors il existe c ∈]a, b[ tel que:

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a) f (n+1) (c)


f (b) = f (a) + (b − a) + (b − a)2 + ..... + (b − a)n + (b − a)n+1 .
1! 2! n! (n + 1)!
Démonstration

On introduit la fonction suivante:

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a)


(1) g(x) = f (x) − f (a) − (x − a) − (x − a)2 − ..... − (x − a)n − λ(x − a)n+1 .
1! 2! n!
où λ est une constante et x ∈ [a, b].

On constate que g est continue dans [a, b] , dérivable sur ]a, b[ et on a :g(a) = 0.

Pour pouvoir appliquer le théorème de Rolle gravea g, on choisit λ tel que g(b) = 0
et on obtient:
f 0 (a) 00 f (n) (a)
f (b) − f (a) − 1!
(b − a) − f 2!(a) (b − a)2 − ..... − n!
(b − a)n
λ=
(b − a)n+1
et il existe c1 ∈]a, b[ tel que g 0 (c1 ) = 0

85
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Maintenant si on calcule la dérivée de la fonction g donnée par (1) on obtient que :

f 00 (a) f 000 (a) f (n) (a)


(2) g 0 (x) = f 0 (x) − f 0 (a) − (x − a) − (x − a)2 − ..... − (x − a)n−1 − λ(n + 1)(x −
1! 2! (n − 1)!
On constate que g 0 (a) = 0 et comme g 0 (c1 ) = 0, on peut appliquer le théorème de
Rolle à la fonction g 0 sur l’intervalle [a, c1 ] et on obtient qu’il existe c2 ∈]a, c1 [ tel que
g 00 (c2 ) = 0

Maintenant si on calcule la dérivée de la fonction g 0 donnée par (2) on obtient que :

00 00 f 000 (a)
00 f (iv) (a) 2 f (n) (a)
(3) g (x) = f (x) − f (a) − (x − a) − (x − a) − ..... − (x − a)n−2 − λ(n + 1)n(
1! 2! (n − 2)!
On constate que g 00 (a) = 0 et comme g 0 (c2 ) = 0, on peut appliquer le théorème
de Rolle à la fonction g 00 sur l’intervalle [a, c2 ] et on obtient qu’il existe c3 ∈]a, c2 [ tel
que g 000 (c3 ) = 0

En continuant ainsi, on aboutit à:

(n−1) (n−1) (n−1) f (n) (a)


((n-1)) g (x) = f (x) − f (a) − (x − a) − λ(n + 1)n(n − 1)......... × 3(x − a)2 .
1!
On constate que g (n−1) (a) = 0 et comme g (n−1) (cn−1 ) = 0, on peut appliquer le
théorème de Rolle à la fonction g (n−1) sur l’intervalle [a, cn−1 ] et on obtient qu’il existe
cn ∈]a, cn−1 [ tel que g (n) (cn ) = 0

Or g (n) (x) = f (n) (x) − f (n) (a) − λ(n + 1)!(x − a) alors on a:

f (n) (cn ) − f (n) (a)


λ= ; a < cn < b
(n + 1)!(cn − a)
Comme f (n+1) existe sur ]a, b[ par hypothèse, g (n) est continue sur [a, cn ], dérivable
sur ]a, cn [. De plus elle vérifie g (n) (a) = g (n) (cn ) = 0. Le théorème de Rolle appliqué
(une dernière fois ) à g (n) entraine que:

Il existe cn+1 ∈]a, cn [ tel que g (n+1) (cn+1 ) = 0 et comme g (n+1) (x) = f (n+1) (x) − λ(n + 1)!,
on en déduit que :

f (n) (cn+1 )
λ= ; a < cn+1 < b
(n + 1)!
En notant cn+1 par c et en se rappelant que g(b) = 0 on obtient la formule de
Taylor donnée dans le théorème.

Exercice 1

86
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Soit a < b, montrer que l’intervalle [a, b] coincide avec l’ensemble

I = {c ∈ R; c = θb + (1 − θ)a} avec 0 ≤ θ ≤ 1.

indication

x ∈ [a, b] ⇔ a ≤ x ≤ b ⇔ x = a + θ(b − a) = θb + (1 − θ)a

Exercice 2 (Formule de Taylor-lagrange)

Justifier la formule suivante:

f 0 (a) f 00 (a) 2 f (n) (a) n f (n+1) (a + θh) n+1


f (a + h) = f (a) + h+ h + ..... + h + h .
1! 2! n! (n + 1)!
indication

On pose b − a = h et c = a + θ(b − a) puis on applique la formule de Taylor.

Exercice 3 (Inégalité de Taylor-lagrange)

Sous les hypothèses du théorème et si en plus il existe un réel M > 0 tel que
(n+1)
|f (x) |≤ M Justifier l’inégalité suivante:
n
X f (k) (a) | b − a |n+1
| f (b) − (b − a)k |≤ M
k=0
k! (n + 1)!
indication

On commence par rappeler la formule de Taylor:

Soient a < b et f une fonction de [a, b] dans R ; x → f (x).

On suppose que f est n fois continûment dérivable sur ]a, b[ et telle que

f (n+1) existe dans ]a, b[.

Alors il existe c ∈]a, b[ tel que:

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a) f (n+1) (c)


f (b) = f (a) + (b − a) + (b − a)2 + ..... + (b − a)n + (b − a)n+1 .
1! 2! n! (n + 1)!
On en déduit que:

f 0 (a) f 00 (a) f (n) (a) f (n+1) (c)


f (b) − (f (a) + (b − a) + (b − a)2 + ..... + (b − a)n ) = (b − a)n+1 .
1! 2! n! (n + 1)!

87
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

D’où:
n
X f (k) (a) | b − a |n+1
| f (b) − (b − a)k |≤ | f (n+1) (c) |
k=0
k! (n + 1)!
et par conséquent on a:
n
X f (k) (a) | b − a |n+1
| f (b) − (b − a)k |≤ M
k=0
k! (n + 1)!
Exercice 4 (Formule de Taylor-Young)

1) Soit f une fonction réelle définie au voisinage d’un point x0 , n fois continûment
dérivable sur ce voisinage et telle que f (n+1) existe. Montrer que pour tout x assez
voisin de x0 on a:

f 0 (x0 ) f 00 (x0 ) f (n) (x0 ) n+1 (x)


f (x) = f (x0 ) + (x − x0 ) + (x − x0 )2 + ..... + (x − x0 )n + (x − x0 )n+1 ,
1! 2! n! (n + 1)!
avec lim n+1 (x) = 0 lorsque x → x0

Ecrire la formule ci-dessus pour x0 = 0. Dans ce cas, elle dite formule de Mac-
Laurin et elle est souvent utilisé pour la recherche des développements limités.

f 0 (0) f 00 (0) 2 f (n) (0) n n+1 (x) n+1


f (x) = f (0) + x+ x + ..... + x + x , avec lim n+1 (x) =
1! 2! n! (n + 1)!
0 lorsque x → 0

On dit que f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 s’il


existe un polynôme Pn de degré au plus n et une fonction  telle que lim n (x) = 0
lorsque x → 0 pour lesquels on a: f (x) = Pn (x) + xn (x).

Montrer que si f admet un développement limité d’ordre n au voisinage de zéro


alors ce développement est unique.

2) Vérifier qu’on a:
n
X xk
i) ex = Pn (x) + xn (x); Pn (x) =
k=0
k!
n
(xln a)k
X
ii) ax = Pn (x) + xn (x); Pn (x) = ;a > 0
k=0
k!
n
X x2k+1
iii) sinx = Pn (x) + x2n+2 (x); Pn (x) = (−1)k
k=0
(2k + 1)!
n
X x2k+1
iv) shx = Pn (x) + x2n+2 (x); Pn (x) =
k=0
(2k + 1)!

88
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

n
2n+1
X x2k
k
v) cosx = Pn (x) + x (x); Pn (x) = (−1)
k=0
(2k)!
n
X x 2k
vi) chx = Pn (x) + x2n+1 (x); Pn (x) =
k=0
(2k)!
indication

1) On vérifie qu’on peut appliquer la formule de Taylor aux fonctions ci-dessus et


par suite on calcule leurs dérivées successives respectives et aller les comparer avec
celles données dans l’exercice 7.

La formule de Taylor joue un rôle important en calcul différentiel et surtout dans


les espaces vectoriels normés en dimension infinie ou en variable complexe.

Quant à l’unicité du développement limité d’ordre n au voisinage de zéro, on


suppose qu’on a deux développements limités d’ordre n au voisinage de zéro pour la
fonction f :

f admettant deux développements limités à l’ordre n au voisinage de 0 alors


Pour le premier, il existe un polynôme Pn = a0 + a1 x + ..... + an xn de degré au plus
n et une fonction 1 telle que lim 1 (x) = 0 lorsque x → 0 tel que:

f (x) = a0 + a1 x + ..... + an xn + 1 (x)xn .

Pour le second, il existe un polynôme Qn = b0 + b1 x + ..... + bn xn de degré au plus


n et une fonction 2 telle que lim 2 (x) = 0 lorsque x → 0 tel que:

f (x) = b0 + b1 x + ..... + bn xn + 2 (x)xn .

tels que les coefficients des polynômes Pn et Qn ne soient pas identiques.

Soit k le plus petit entier naturel tel que ak 6= bk .

Pour x 6= 0, x tendant vers 0, on aurait :

0 = (ak − bk )xk + (ak+1 − bk+1 )xk+1 + ...... + (an − bn )xn + (1 (x) − 1 (x))xn .

Il en résulte que pour x 6= 0 on a:

0 = (ak − bk ) + (ak+1 − bk+1 )x + ...... + (an − bn )xn−k + (1 (x) − 1 (x))xn−k .

En faisant tendre x vers 0, on obtient ak = bk ce qui est contradictoire.

89
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exercice 5

1) Ecrire le développement limité de Log(1 + x) au voisinage de x = 0 à l’ordre n


(−1)n xn+1
en exploitant le reste Rn (x) = avec 0 < θ < 1
(n + 1)(1 + θx)n+1
2) En choisissant x = 1 donner une expression de la somme:

1 1 1
Sn = 1 − + + ........ + (−1)n−1
2 3 n
3) Calculer la limite de Sn lorsque n tend vers l’infini.

indication

1), 2) et 3) Soit f (x) = Log(1 + x) alors on a:

1 1 2! 3! (−1)n−1 (n −
f 0 (x) = ,f 00 (x) = − , f 000
(x) = , f (4)
(x) = − , .......,f (n)
(x) =
1+x (1 + x)2 (1 + x)3 (1 + x)4 (1 + x)n
(*)

et

pour x = 0 on a f (0) = 0, f 0 (0) = 1, f 00 (0) = −1, f 000 (0) = 2!, f (4) (0) = 3!, ......., f (n) (0) = (−1)n−1 (n − 1

(n) (−1)n−1 (n − 1)!


pour x = 1 on a : f (2) =
2n
Donc
n
X (−1)k+1 (−1)n xn+1
Log(1 + x) = xk +
k=1
k n + 1 (1 + θx)n+1
et

(−1)n 1
Log2 = Sn +
n + 1 (1 + θ)n+1
Par conséquent:

(−1)n 1
Sn = Log2 −
n + 1 (1 + θ)n+1
et

LimSn = Log2 lorsque n → +∞

90
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Exercice 6
1 − xsinx − cosx
Soit la fonction f (x) =
(ex − 1)2
Calculer la limite de f (x) lorsque x → 0, x → +∞ puis x → −∞

indication

i) Rappel:

Les ordres des DL qui suivent suffisent à traiter l’exercice, néanmoins on rappel-
era dans l’exercice qui suit des DL à l’ordre n établis dans l’exercice 4 par la formule
de Taylor-Young pour des fonctions classiques qu’on peut prolonger en Master aux
fonctions hypergéométriques.

- Le DL de sinx à l’ordre 3 est :

x3 x4
sinx = x − + R3 (x) avec R3 (x) = sin(θx) ou θ ∈]0, 1[
6 4!
- Le DL de cosx à l’ordre 2 est:

x2 x3
cosx = 1 − + R2 (x) avec R2 (x) = sin(θx) ou θ ∈]0, 1[
2 3!
- Le DL de cosx à l’ordre 4 est:

x2 x4 x5
cosx = 1 − + + R4 (x) avec R4 (x) = −sin(θx) ou θ ∈]0, 1[
2 4! 5!
x3 x4
- Le DL de tgx est tgx = x + + R3 (x) avec R3 (x) = (16tg(θx) + 40tg 3 (θx) + 24tg 5 (θx))
3 4!
ou θ ∈]0, 1[

Autres exemples

α) DL au voisinage de l’origine à l’ordre 4


1 1
- esinx = 1 + x + x2 − x4 + R4 (x)
2 8
1 1
- ecosx = e(1 − x2 + x4 ) + R4 (x)
2 6
1 5
- (1 + x)x = 1 + x2 − x3 + x4 + R4 (x)
2 6
ln(1 + x) 3 11 25
- = x − x2 + x3 − x4 + R4 (x)
1+x 2 6 12

91
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

1 1
- sin[ln(1 + x)] = x − x2 + x3 + R4 (x)
2 6
√ 1 1 1 1 4
- 1 + sinx = 1 + x − x2 − x3 + x + R4 (x)
2 8 48 384
x 1 7 4
- = 1 + x2 + x + R4 (x)
sinx 6 360
π 1π 2 2
- sin( cosx) = 1 − x + R4 (x)
2 32
x 1 2 13
- e cosx = 1 + x − x2 + x3 + x4 + R4 (x)
2 3 24
β) DL au voisinage de l’origine à l’ordre 5

1
- ecos[ln(cosx)] = e(1 − x4 ) + R5 (x)
8
γ) DL au voisinage de l’origine à l’ordre 6

1 1 1
- ln(cosx) = − x2 − x4 − x6 + R6 (x)
2 12 45
1 1 5 61 6
- = 1 + x2 + x4 + x + R6 (x)
cosx 2 24 720
δ) DL au voisinage de l’origine à l’ordre 9
r
p 2 1
- x(sinx + shx − 2x) = | x |3 (1 + x4 ) + R9 (x)
5! 2.6.7.8.9
) DL au voisinage de 1 à l’ordre 3
√ 1 1 1
- x = 1 + (x − 1) − (x − 1)2 + (x − 1)3 + R3 (x − 1))
2 8 16
x3 x2 x4
ii) Soient sinx = x − + R3 (x) et cosx = 1 − + + R4 (x) Alors
6 2 4!
x2 x4 x2 1
1 − xsinx − cosx ∼ − + et par conséquent f (x) ∼ − x 2
→ − lorsque
2 8 2(e − 1) 2
x→0

Exercice 7

Calculer le développement limité (DL) de sinx et de sin(tgx) au voisinage de


sin(tgx) + sinx − 2x
x = 0 à l’odre 5. En déduire la limite de f (x) = lorsque x → 0.
x5
indication

92
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

i) Rappel:

a) La fonction ex est indéfiniment dérivable, à dérivée continue, elle admet donc


au voisinage de 0 un DL à tout ordre. Comme les dérivées successives de ex sont ex
et comme e0 = 1 et pour (x) → 0 lorsque x → 0 on a:

x x x2 x3 xn
e =1+ + + + ..... + + (x)xn
1! 2! 3! n!
b) La fonction ax ; a > 0 :ax = exLoga ; a0 = 1 est indéfiniment dérivable, à dérivée
continue. Elle admet donc au voisinage de 0 un DL à tout ordre. Comme les dérivées
successives de ax sont (Loga)ax ,(Loga)2 ax , (Loga)3 ax , etc ..... et comme a0 = 1 et
pour (x) → 0 lorsque x → 0 on a:

x (Loga)2 2 (Loga)3 3 (Loga)n n


a = 1 + (Loga)x + x + x + ..... + x + (x)xn
2! 3! n!
1
c) La fonction f (x) = ; x 6= 1 est indéfiniment dérivable, à dérivée continue
1−x
au voisinage de 0. Elle admet donc au voisinage de 0 un DL à tout ordre. Comme
1 n!
les dérivées successives de f (x) = sont f (n) (x) = et comme f (0) = 1
1−x (1 − x)n+1
et pour (x) → 0 lorsque x → 0 on a:

ax = 1 + x + x2 + x3 + ..... + xn + (x)xn

d) Les fonctions sinx et cosx sont indéfiniment dérivable, à dérivée continue, elles
admettent donc au voisinage de 0 un DL à tout ordre. Comme les dérivées suc-
cessives de sinx sont cosx,-sinx, -cosx,sinx, cosx, etc... et comme sin0 = 0 et pour
(x) → 0 lorsque x → 0 on a:

x x3 x5 n x
2n+1
sinx = − + + ..... + (−1) + (x)x2n+2
1! 3! 5! (2n + 1)!
(Les dérivées successives d’ordre pair de sinx sont toutes nulles en 0)

Les dérivées successives de cosx sont −sinx,-cosx, sinx, cosx, −sinx, etc... et
comme cos0 = 1 et pour (x) → 0 lorsque x → 0 on a:

93
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

x2 x4 x6 n x
2n
cosx = 1 − + − + ..... + (−1) + (x)x2n+1
2! 4! 6! (2n)!
(Les dérivées successives d’ordre impair de cosx sont toutes nulles en 0)

e) Les fonctions shx et chx sont indéfiniment dérivable, à dérivée continue, elles
admettent donc au voisinage de 0 un DL à tout ordre. Comme les dérivées succes-
sives de shx sont chx, shx, chx, shx, chx, etc... et comme sh0 = 0 et pour (x) → 0
lorsque x → 0 on a:

x x3 x5 x2n+1
sinx = + + + ..... + + (x)x2n+2
1! 3! 5! (2n + 1)!
(Les dérivées successives d’ordre pair de shx sont toutes nulles en 0)

Les dérivées successives de chx sont shx, chx, shx, chx, shx, etc... et comme
ch0 = 1 et pour (x) → 0 lorsque x → 0 on a:

x2 x4 x6 x2n
cosx = 1 + + + + ..... + + (x)x2n+1
2! 4! 6! (2n)!
(Les dérivées successives d’ordre impair de cosx sont toutes nulles en 0)

c) Soit α ∈ R, la fonction f (x) = (1 + x)α ; x 6= −1 est indéfiniment dérivable, à


dérivée continue au voisinage de 0. Elle admet donc au voisinage de 0 un DL à tout
ordre. Comme les dérivées successives de f (x) = (1 + x)α sont
f (n) (x) = α(α − 1)(α − 2).......(α − n + 1)(1 + x)α−n et comme f (0) = 1 et pour
(x) → 0 lorsque x → 0 on a:

(1 + x)α = 1 + αx + α(α−1) 2
2! x + ... +
α(α−1)(α−2)...(α−n+1) n
n! x + (x)xn

Remarque importante

i) Sur R, on rappelle qu’une fonction f définie sur R à valeurs dans R admet un


développement limité à l’ordre n au voisinage de 0 s’il existe un polynôme
Pn (x) = a0 + a1 x + ..... + an xn de degré au plus n et une fonction  telle que lim
(x) = 0 lorsque x → 0 pour lesquels on a:

94
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

f (x) = Pn (x) + (x)xn .

Si f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0, peut-on affirmer


que f est n fois dérivable en 0 et que f (n) (0) = an n!?

La réponse est en général non. En effet si f est définie en 0 et admet un DL


d’ordre n alors Limf (x) = a0 lorsque x tend vers 0 donc f est continue en 0.

f (x) − f (0) f (x) − a0


Calculons Lim = Lim = Lim(a1 + a2 x + ..... + an xn−1 + (x)xn−1 ) = a1
x x
lorsque x → 0 ce qui prouve que f 0 (O) existe et que f 0 (0) = a1 .
1
Pour n ≥ 2, on considère la fonction f (x) = a0 + a1 x + a2 x2 + (x)x2 ; a0 = a1 = a2 = 0, (x) = xcos(
x
et f (0) = 0

Comme
1
Limf (x) = Limx3 cos( ) = 0 = f (0) lorsque x tend vers 0
x
f (x) 1
Lim = Limx2 cos( ) = 0 = f 0 (0) lorsque x tend vers 0
x x
1 1
f 0 (x) = 3x2 cos( ) + xsin( ); x 6= 0
x x
Comme lim f 0 (x) = 0 lorsque x tend vers 0 donc on peut la prolonger par conti-
nuité en posant f 0 (0) = 0.

f 0 (x) − f 0 (0) 1 1
Lim = Lim3xcos( ) + Limsin( ) lorsque x tend vers 0
x x x
1
Comme Limsin( ) n’existe pas lorsque x tend vers 0
x
Donc la dérivée seconde de f en 0 n’existe pas

ii)Sur C, soient z = x + iy; x ∈ R, y ∈ R et f une fonction définie sur C à valeurs


dans C , on dit que f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de
0 s’il existe un polynôme Pn (z) = a0 + a1 z + ..... + an z n de degré au plus n et une
fonction  telle que lim (z) = 0 lorsque z → 0 (x → 0 et y → 0) pour lesquels on a:

f (z) = Pn (z) + (z)z n .

Si f admet un développement limité à l’ordre n au voisinage de 0, peut-on affirmer


que f est n fois dérivable en 0 et que f (n) (0) = an n!?

La réponse est oui pour au moins des √ domaines gentils de C, néanmoins il√est
2
curieux que les spécialiste savent définir i avec i = −1 mais peut-on définir C,

95
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

3
C 2 etc ... ?

iii) Soit f une fonction qui admet un développement limité à l’ordre n au voisinage
de 0, on suppose que a0 , a1 , ....., an ne soient pas tous nuls.

Soit k le plus petit entier tel que ak 6= 0. On a au voisinage de 0:


ak+1 an (x) n−k
f (x) = ak xk [1 + x + ....... xn−k + x ].
ak ak ak
Limf (x)
Donc = 1 lorsque x → 0 .
ak x k
Ainsi, si k est le plus petit entier tel que ak 6= 0, alors f (x) est équivalent à ak xk
lorsque x → 0 (f (x) ∼ ak xk ).

Il en résulte une utilisation importante des développements limités qui est le traite-
ment des formes indéterminées lors de la recherche de limites.

Exemple: Au voisinage de 0, la fonction sinx admet le DL d’ordre n:

x3 x5 x2n+1
sinx = x − + + ..... + (−1)n + (x)x2n+2
3! 5! (2n + 1)!
Donc

sinx x2 x4 n x2n
=1− + + ..... + (−1) + (x)x2n+1 et on en déduit que:
x 3! 5! (2n + 1)!
sinx
Lim = 1 lorsque x → 0 et on retrouve le résultat d’un TD précédent.
x
Exercice 8 (Théoreme de Birkhoff-Adams)

Soit une suite (un ) vérifiant :

un+2 + F1 (n)un+1 + F2 (n)un = 0, n ≥ 1 (∗)

tel que lorsque n → ∞, F1 (n) et F2 (n) admettent les développements asympto-


tiques suivants:
∞ ∞
X ak X bk
F1 (n) ∼ k
, F2 (n) ∼ (∗∗)
k=0
n k=0
nk
avec b0 6= 0.

Soit l’éqution caractéristique ξ 2 + a0 ξ + b0 = 0 (**).

On note par ξ1 et ξ2 les solutions de (**).

96
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Montrer l’existence de deux solutions linéairement indépendantes u1n et u2n de (*)


ayant lorsque n → ∞, les développements asymptotiques suivants:

(i) 1 a1 ξi + b1
i) un = ξin nβi (1 + O( )), i = 1, 2, si ξ1 6= ξ2 où βi = , i = 1, 2.
n a0 ξi + 2b0
√ 1
(i)
ii) un = ξ n eδi n nβ (1 + O( √ )), i = 1, 2, si ξ1 = ξ2 et a1 ξ +b1 6= 0 où ξ := ξ1 = ξ2
r n
1 b1 a0 a1 − 2b1
et β = + , δ1 = 2 = −δ2 .
4 2b0 2b0
indication

i) Pour le théoreme de Birkhoff-Adams, on peut consulter le livre d’ Elaydi, S.N.:


An Introduction to Difference Equations. Springer-Verlag, New York, 1999.

ii) Pour une application du théoreme de Birkhoff-Adams, on peut consulter l’article


d’Intissar, A: Spectral analysis of non-selfadjoint Jacobi-Gribov operator and asymp-
totic analysis of its generalized eigenvectors. Advances in Mathematics (China) 20014.

97
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 12

Sur la notion d’intégration au sens de Riemann et


algorithme

Non satisfait de la théorie de l’intégration de Cauchy portant sur les fonctions


continues qui lui parait insuffisante pour manipuler certaines séries de Fourier (pour
des fonctions peu régulières), Riemann publie (1854) une rigoureuse théorie de
l’intégration pour les fonctions bornées (continues ou non) sur un intervalle fermé.
D’autres théories de l’intégration ont vu le jour plus tard : intégrale de Stiltjes,
intégrale de Lebesgue mais nous en parlerons en L3 ou en Master.

On sait depuis Mercator (1620-1687) et Leibniz (1646-1716), que si une fonction est
positive, l’intégrale de cette fonction sur un intervalle [a; b] évalue l’aire sous la courbe
. L’ide de Riemann a été de repartir de cette évaluation de l’aire en montrant qu’elle
pouvait se faire même pour des fonctions non continues et qui donc ne possèdent pas
de primitive.

Soit −∞ < a < b < ∞ et soit f une fonction de [a, b] dans R ; x → f (x) bornée.

On appelle subdivision de l’intervalle fermé borné [a, b] toute suite finie du type

∆ = {x0 = a < x1 < < xn = b}


.
On définit les sommes de Darboux inférieure S∆ (f ) et supérieure S ∆ (f ) de la
fonction f par:
n
X
S∆ (f ) = (xk − xk−1 ) !Inf f (x)
x∈[xk−1 ,xk ]
k=1
n
X
S ∆ (f ) = (xk − xk−1 ) Sup
! f (x)
x∈[xk−1 ,xk ]
k=1

Les intégrales de Riemann inférieure I∗ (f ) et supérieure I∗ (f ) sont définies par:

I∗ (f ) := Sup∆ [S∆ (f )]

et

I∗ (f ) := Inf∆ [S ∆ (f )]

le supremum et l’infimum étant pris sur toutes les subdivisions ∆ de [a, b].

On dit que la fonction bornée f est Riemann intégrable si avec les notations
ci-dessus, I∗ (f )=I∗ (f ). Dans ce cas on définit son intégrale au sens de Riemann notée

98
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z b
f (x)dx par:
a
Z b
f (x)dx := I∗ (f ) = I∗ (f )
a

Notion de partition de Lebesgue

Soient I un intervalle et f une fonction réelle bornée qui ne soit pas de Cantor.
Soit m et M les bornes inférieure et supérieure de f (x) sur I.
On subdivise l’intervalle [m, M ] en parties:
m = y0 < y1 < ........ < yk < ...... < yn = M
On définit une partition de l’ensemble I en sous-ensembles comme suit:
X1 = {x ∈ I; y0 ≤ f (x) ≤ y1 }
X2 = {x ∈ I; y1 < f (x) ≤ y2 }
X3 = {x ∈ I; y1 < f (x) ≤ y3 }
................................................
................................................
Xk = {x ∈ I; yk−1 < f (x) ≤ yk }
................................................
................................................
Xn = {x ∈ I; yn−1 < f (x) ≤ yn }

On admet qu’on peut définir une longueur pour chaque sous-ensemble Xk qu’on
note par µ(Xk )
On pose :
n
X
µn∗ (f ) = yk−1 µ(Xk )
k=1

et
n
X
n
µ∗ (f ) = yk µ(Xk )
k=1

La partition de l’intervalle I définie comme ci-dessus est appelée partition de


n
Lebesgue et µn∗ , µ∗ sont appelées les sommes de Lebesgue.
n
X
∗n
Soit ∆sn = µ (f ) − µn∗ (f ) = (yk − yk−1 )µ(Xk )
k=1

Soit δn la plus grande des différences (yk − yk−1 ) pour 1 ≤ k ≤ n

On dit que f est intégrable au sens de Lebesgue si on peut trouver une par-
tition de Lebesgue telle que δn → 0 lorsque n → +∞

99
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z
Symbole f (x)dx
I

1) Soit δn la plus grande des différences (yk − yk−1 ) pour 1 ≤ k ≤ n


alors on a:
n
i) ∆sn = µ∗ (f ) − µn∗ (f ) ≥ 0.
n
ii) ∆sn = µ∗ (f ) − µn∗ (f ) ≤ δn µ(I)

2) Si on peut trouver une partition de Lebesgue telle que δn → 0 lorsque n → +∞


alors on a:
n
Limµ∗ (f ) = Limµn∗ (f ) lorsque n → +∞

Cette limite commune sera notée par:


Z
µ(f ) ou f (x)dx
I

Pour les curieux: Développer une théorie d’intégration sur R en utilisant cette
notion de partition.

Exercice 1 (intégrabilité de Riemann d’une fonction monotone)

Montrer que si f : [a, b] → R est monotone sur [a, b] alors elle est Riemann
intégrable sur [a, b].

indication

On encadre l’aire cherchée, disons A, en utilisant d’une part les bornes gauches
des sous intervalles et d’autre part les bornes droites :
n
X
On note par Iinf (n) = Aires des rectangles avec les bornes gauches et
k=1
n
X
Isup (n) = Aires des rectangles avec les bornes droites.
k=1

Avec un petit dessin, on constate que Iinf (n) ≤ Isup (n) et on voit ainsi apparaitre
dans chaque colonne l’erreur maximum commise : c’est l’écart entre l’aire du rect-
angle trop grand et celle du rectangle trop petit .

On peut regrouper toutes ces erreurs en les faisant glisser dans la première
b−a
colonne : la somme des erreurs est alors représentée par un rectangle de largeur
n
100
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

et de hauteur f (b) − f (a).

b−a
Si on note σ la somme des erreurs, on a : σ = (f (b) − f (a))
n
Lorsque n → +∞, on a σ → 0 et le théorème des gendarmes permet d’être certain
que
Z b Z b
f (x)dx existe puisque Iinf (n) ≤ f (x)dx ≤ Isup (n)
a a

Exercice 2 (intégrabilité de Riemann d’une fonction continue)

Montrer que si f : [a, b] → R est continue sur [a, b] alors elle est Riemann intégrable
sur [a, b].

De plus si F est une primitive de f sur [a, b] on a :


Z b
f (x)dx = F (b) − F (a)
a

indication

Sur le compact [a, b], la fonction f est bornée et uniformément continue :

∀  > 0 ∃ δ > 0, ∀ x, x0 ∈ [a, b], | x − x0 |< δ ⇒| f (x) − f (x0 ) |< 

Pour chaque  > 0, on peut trouver une subdivision ∆ = {x0 = a < x1 < < xn = b}
(dépendant de δ) telle que pour k = 1, ..., n, xk − xk−1 < δ.

Comme les bornes inférieure mk et supérieure Mk de f sur le compact [xk−1 , xk ]


sont atteintes, on a pour tout k 0 ≤ Mk − mk < . On a alors
Z n Z n

0 ≤ S (f ) − S∆ (f ) = (xk − xk−1 )(Mk − mk ) ≤  (xk − xk−1 ) = (b − a)
k=1 k=1

En raison de l’encadrement S∆ (f ) ≤ I∗ ≤ I∗ ≤ S ∆ (f )f), nous avons ainsi établi


que:

∀  > 0, 0 ≤ I∗ − I∗ ≤ (b − a)

Comme I∗ − I∗ ne dépend pas de , on en déduit que I∗ − I∗ = 0 d’où la Riemann


intégrabilité de f sur [a, b].

Rappelons que F est une primitive de f sur [a, b] si elle est dérivable en tout
point de [a, b] (à droite en a et à gauche en b) et pour tout x ∈ [a, b], F 0 (x) = f (x).
Soit ∆ = {x0 = a < x1 < < xn = b} une subdivision quelconque de [a, b]. Par

101
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

le théorème des accroissements finis, il existe dans chaque ]xk−1 , xk [ un ck tel que
F (xk ) − F (xk−1 ) = (xk − xk−1 )F 0 (ck ) = (xk − xk−1 )f (xk ). En écrivant:
n
X n
X
F (b) − F (a) = (F (xk ) − F (xk−1 )) = (xk − xk−1 )f (xk )
k=1 k=1

et en encadrant f (ck ) entre les bornes inférieure et supérieure de f sur [xk−1 , xk ],


on en déduit que:

S∆ (f ) ≤ F (b) − F (a) ≤ S ∆ (f )

Cet encadrement est valide pour toute subdivision ∆ et F (b) − F (a) ne dépend
pas de ∆. Par conséquent

I∗ ≤ F (b) − F (a) ≤ I∗

et comme nous savons déjà que f est Riemann intégrable on en déduit F (b) − F (a) = I∗ = I∗
, ce qui établit le résultat.

Dans le cas où la fonction intégrée est continue dans lı́ntervalle dı́ntégration, la
méthode de Riemann coïncide avec celle de Cauchy La formule utilisée en terminale
reste donc valable si on connait une primitive de laZfonction intégrée :
b
Si F est une primitive quelconque de f alors on a : f (x)dx = F (b) − F (a)
a

Soit Zf une fonction définie et intégrable sur [a; b] . Pour x ∈ [a; b] on pose
x
F (x) = f (t)dt ce qui définit une fonction F comme fonction de la borne supérieure
a
de l’intégrale alors F est une fonction continue dans [a; b] . En effet:
Z x0 +h Z x0 Z x0 +h
On a LimF (x0 + h) = Lim f (t)dt = Lim( f (t)dt + f (t)dt)
a a x0
Z x0 +h
= F (x0 ) + Lim f (t)dt lorsque h → 0
x0
Z x0 +h
Montrons que Lim f (t)dt = 0 lorsque h → 0
x0
On appelle M le maximum de | f (t) | pour t ∈ [x0 , x0 + h] et on a:
Z x0 +h Z x0 +h Z x0 +h
0 ≤| f (t)dt |≤ | f (t) | dt ≤ M dt = M h → 0 lorsque h → 0
x0 x0 x0

Maintenant, on va montrer que si f est une fonction continue alors F est dérivable
et vérifie F 0 (x) = f (x). En effet:

Si f est une fonction continue, on sait que si x → t , on a f (x) → f (t) c’est-à-dire


que si on pose f (t) − f (x) =  cet écart  dépend de (t − x) et tend vers 0 lorsque

102
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

(t − x) → 0 . On peut donc écrire f (t) = f (x) + (t − x) où  est une fonction qui
tend vers 0 quand sa variable tend vers 0 (ici, sa variable c’est t − x ). Ce qu’il faut
bien voir alors c’est que f (x) est une constante vis--vis de la variable t donc, dans
l’intégrale en dt , f (x) est une constante et on obtient :
Z x+h Z x+h Z x+h Z x+h
f (t)dt = (f (x) + (t − x))dt = f (x)dt + (t − x)dt
x Z xx+h x x
Z x+h
= f (x) dt + (t − x)dt
x x

Lorsque h → 0 , l’écart entre x et x + h tend vers 0 et comme t reste entre x et


x + h , l’écart entre t et x c’est-à-dire t − x tend vers 0 et (t − x) tend aussi vers 0
ce qu’on peut écrire sous la forme:

−m(h) ≤ (t − x) ≤ m(h) où m(h) est une fonction de limite 0 qui ne dépend plus
ni de t ni de x . On en déduit successivement les encadrements suivants:
Z x+h
i)−m(h)h ≤ (t − x)dt ≤ m(h)h
x
Z x+h
1
ii)−m(h) ≤ (t − x)dt ≤ m(h)
h x
Z x+h
1
iii)−m(h) + f (x) ≤ f (x) + (t − x)dt ≤ m(h) + f (x)
h x

C’est-à-dire:

F (x + h) − F (x)
iv)−m(h) + f (x) ≤ ≤ m(h) + f (x)
h
et puisque m(h) est une fonction de limite 0, les bornes gauche et droite de cet
encadrement tendent toutes les deux vers f (x). Donc

F (x + h) − F (x)
v) Lim = f (x) lorsque h tend vers 0 grâce au théorème des gen-
h
darmes.

Exercice 3

Montrer que si f : [a, b] → R est bornée sur [a, b] et continue sur [a, b] sauf en un
nombre fini de points alors elle est Riemann intégrable sur [a, b].

indication

Nous nous contenterons de le montrer dans le cas où f présente un seul point de
discontinuité c ∈]a, b[, la généralisation ne coûtant qu’un alourdissement de notations.
L’adaptation de ce qui suit au cas c = a ou c = b est aussi immédiate.

103
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Fixons  > 0 arbitraire et soit ν > 0 assez petit pour que [c − ν, c + ν] ⊂]a, b[ et
dont le choix en fonction de  sera précisé ultérieurement.

Soit ∆ une subdivision de [a, b] ayant comme points consécutifs c − ν et c + ν (i.


e. xk0 = c − ν et xk0 +1 = c + ν pour un certain indice k0 ).

Cette subdivision ∆ peut se construire comme réunion d’une subdivision quel-


conque ∆1 de [a, c − ν] et d’une subdivision quelconque ∆2 de [c + ν, b]. Comme f
est continue sur [a, c − ν et [c + ν, b], elle est Riemann intégrable sur chacun de ces
deux segments, ce qui nous autorise à choisir ∆1 et ∆2 telles que

0 ≤ S ∆1 (f ) − S ∆1 (f ) ≤
3
et

0 ≤ S ∆2 (f ) − S ∆2 (f ) ≤
3
Notons m et M , mν et Mν les bornes inférieure et supérieure de f sur respective-
ment [a, b] et [c−ν, c+ν. On a clairement m ≤ mν ≤ Mν ≤ M , d’où 2ν(Mν − mν ) ≤ 2ν(M − m),
de sorte qu’en choisissant
 
ν< on ait 2ν(Mν − mν ) ≤
6(M − m) 3
Avec le choix de ∆ opéré ci-dessus, nous avons

S ∆ (f ) = S ∆1 (f ) + 2νMν + S ∆2 (f )

S∆ (f ) = S∆1 (f ) + 2νmν + S∆2 (f )


Compte-tenu des inégalités en 3
ci-dessus on déduit que:

0 ≤ S ∆ (f ) − S∆ (f ) ≤ S ∆1 (f ) − S∆1 (f ) + 2ν(Mν − mν ) + S ∆2 (f ) − S∆2 (f ) < .

Par conséquent on 0 ≤ I∗ (f ) − I∗ (f ) < , puis par arbitrarité de  que I∗ (f ) − I∗ (f ),


i.e. que f est Riemann intégrable sur [a, b].

Exercice 4

Montrer que si f : [a, b] → R est limite uniforme sur [a, b] d’une suite (fn )n≥1
de fonctions Riemann intégrables sur [a, b], alors f est elle-même Riemann intégrable
sur [a, b].

indication

104
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Pour établir que la Riemann intégrabilité se conserve par convergence uniforme


sur [a, b]. Le lemme suivant nous sera utile.

Lemme

Soit E une partie quelconque de R. On suppose que chaque fonction fn est définie
et bornée sur E et que la suite fn converge vers f uniformément sur E. Alors f est
bornée sur E et

Inf
x∈E
fn (x) →x∈E
Inf f (x) lorsque n → +∞.

Supf n (x) → Supf (x) lorsque n → +∞.


x∈E x∈E

Démonstration du Lemme

La convergence uniforme de fn vers f sur E, s’écrit:

∀  > 0 ∃ n ∈ N; ∀ n ≥ n , ∀ x ∈ E, | fn (x) − f (x) |< 

En réécrivant cette inégalité sous la forme fn (x) −  < f (x) < fn (x) +  on en
déduit que:

Inf
x∈E
fn (x) −  < f (x) < Supf
x∈E
n (x) + 

Il en résulte que:

Inf
x∈E
fn (x) −  <x∈E
Inf f (x)

et

Supf
x∈E
(x) <x∈E
Supfn (x) + 

Par conséquent on a le résultat.

Maintenant, comme f est bornée sur [a, b] comme limite uniforme d’une suite de
fonctions bornées . On peut donc bien définir les sommes de Darboux S∆ (f ) et S ∆ (f )
pour toute subdivision ∆ de [a, b].

Notons qu’il y a une difficulté supplémentaire dans cette démonstration par rap-
port aux preuves de la Riemann intégrabilité des fonctions monotones ou continues.
Dans ces deux cas, f atteignait ses bornes inférieure et supérieure sur chaque inter-
valle de la subdivision, ce qui facilitait le traitement des sommes de Darboux. Ici,
nous n’avons plus ce confort et c’est le lemme ci-dessus qui arrange les choses.

105
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Comme fn converge uniformément vers f sur [a, b] alors on a la convergence simple


et on peut écrire , pour tout  > 0, il existe un entier n tel que pour tout n ≥ n et

pour tout x ∈ [a, b] on ait |fn (x) − f (x)| < b−a . En appliquant le lemme ci-dessus,
on a alors avec le même n :

Pour tout  > 0, il existe un entier n tel que pour tout n ≥ n et pour tout

E ⊂ [a, b] on ait |Inf
x∈E
fn (x) −x∈E
Inf f (x)| < b−a

et

Pour tout  > 0, il existe un entier n tel que pour tout n ≥ n et pour tout

E ⊂ [a, b] on ait |Supf
x∈E
n (x) − Supf (x)| < b−a
x∈E

Soit ∆ = {x0 = a < x1 < < xj = b} une subdivision quelconque de [a, b]. En
appliquant le lemme ci-dessus avec pour E chacun des intervalles [xk−1 , xk ] de la sub-
division, on vérifie immédiatement que :

Pour tout ∆, pour tout n ≥ n , on ait S∆ (fn ) −  ≤ S∆ (f ) ≤ S ∆ (f ) ≤ S ∆ (fn ) + .


(*)

La fonction fn étant par hypothèse Riemann intégrable sur [a, b], il existe une
subdivision ∆ telle que :

S∆ (fn ) > S ∆ (fn ) − . (**)

En choisissant dans (*) n = n et ∆ = ∆ et en combinant l’encadrement ainsi


obtenu avec l’inégalité (**), il vient :

S∆ (fn ) − 2 < S∆ (f ) ≤ S ∆ (f ) ≤ S∆ (fn ) + 

d’où l’on tire 0 ≤ S ∆ (f ) − S∆ (f ) < 3.

Par arbitrarité de , on en déduit que I∗ (f ) = I ∗ (f ), ce qui établit la Riemann


intégrabilité de f .

Exercice 5 (une fonction bornée non intégrable)

Soit E := [0, 1] ∩ Q et f := 1|E la fonction indicatrice de E.

i) Montrer que la fonction f est bornée.

ii) Montrer que I∗ (f ) = 0 et I∗ (f ) = 1.

iii) En déduire que f n’est pas Riemann intégrable sur [0, 1].

106
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

indication

Soit E = [0, 1] ∩ Q et f = 1 sur E et 0 sinon, elle est donc bornée. En notant


que dans tout intervalle ouvert non vide de R il y a au moins un rationnel et un
irrationnel, on vérifie facilement que pour toute subdivision ∆ de [0, 1], S∆ (f ) = 0 et
S ∆ (f ) = 1.

On en déduit que I∗ (f ) = 0 et I∗ (f ) = 1. Donc f n’est pas Riemann intégrable


sur [0, 1].

Exercice 6 (Algorithme)

Comment alors calculer l’intégrale d’une fonction qui n’a pas de primitive ? En
utilisant un algorithme qui colle de près à la définition !

On suppose connus :
la fonction f
les bornes a et b
le nombre n de sous intervalles du partage de [a, b]

On utilise des variables locales :


delta : réel, pour représenter la largeur des sous-intervalles.
som : réel, pour préparer le résultat de la fonction.
k : entier, compteur de boucle.
Début
som ← 0
delta ← (b − a)/n
Pour k allant de 1 à n faire (k pourrait aller de 0 à n − 1)
som ← som + delta ∗ f (a + k ∗ delta)
Fin Pour
Retourner som

indication

Programme d’intégration en langage C

include < stdio.h >


include < conio.h >
double f(double x);
double Integrale(double a, double b, long n);
void main(void)

double borneinf, bornesup;


long nbintervalles;
int rep;

107
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

clrscr();
printf(”Calcul d’intégrale (la fonction est contenue dans le programme) ”);
printf(”Donnez la borne inférieure : ”);
scanf(”printf(”Donnez la borne supérieure : ”);
scanf(”doprintf(”n Donnez le nombre d’intervalles du partage : ”);
scanf(”printf(”n On obtient printf(n Voulez vous changer le nombre d’intervalles ?
”);
rep=getch();
(rep!=’n’ rep!=’N’ rep!=27);

double f(double x)

return x*x;// La fonction intégrée est ici on peut la changer !

double Intégrale(double a, double b, long n)

double deltax, som;


long k;
som=0;
deltax=(b-a)/n;
for(k=0;k¡n;k++) som=som+deltax*f(a+k*deltax);

return som

*Variante un peu plus futée... appelé ”méthode des trapèzes” double Intégrale(double
a, double b, int n)

double deltax, som, h;


int k;
som=0;
deltax=(b-a)/n;
for(k=0;k¡n;k++)
On utilise comme hauteur de colonne la moyenne des hauteurs calculées aux bornes
gauche et droite de chaque sous-intervalle.
h=(f(a+k*deltax)+f(a+(k+1)*deltax))/2;
som=som+deltax*h;

return som;

*/

Fin

On peut articuler la notion d’intégrale de Riemann autour de huit questions:

108
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Contrôle continu
Soient I un intervalle de R et E un sous-ensemble de R.

Soient x un paramètre ; x ∈ E et x0 un point d’accumulation de E dans [−∞, +∞]


(x0 peut être +∞ ou −∞).

Soit une suite fx de fonctions réelles de la variable t définies pour t ∈ I :

fx : I → R, t → fx (t)

On dit que fx converge uniformément en t vers une fonction φ quand x tend


vers x0 , si à tout  > 0 correspond un voisinage ouvert Vx0 de x0 indépendant de t,
tel que si x ∈ Vx0 , | fx (t) − φ(t) |<  quel que soit t ∈ I.

1) Montrer que si pour tout x, la suite fx est continue en t et que fx converge


uniformément en t vers une fonction φ quand x tend vers x0 alors φ est continue en t.

2) Dans les mêmes hypothèses que celles de la question 1, montrer que pour tout
intervalle fermé, borné [a, b] ⊂ I on a:
Z b Z b
Lim
x→x0
fx (t)dt = φ(t)dt
a a

3) Dans les mêmes


Z hypothèses que celles des questions précedentes, montrer quand
x Z x
x tend vers x0 on a fx (t)dt converge uniformément vers φ(t)dt
a a

4) Soit f une fonction réelle des deux variables (t, x) où t ∈ [a, b], x ∈ [α, β], a, b, α, β
étant finis.

On suppose que f est continue en (t, x) dans Ω = [a, b] × [α, β]. Montrer que la
Z b
fonction F définie par F (x) = f (t, x)dt est continue sur [α, β].
a

5) Soit f une fonction réelle des deux variables (t, x) où t ∈ [a, b], x ∈ [α, β], a, b, α, β
étant finis.

On suppose que :

i) f est continue en (t, x) dans Ω = [a, b] × [α, β].

∂f
ii) f possède une dérivée par rapport à x.
∂x

109
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z b
Montrer que la fonction F définie par F (x) = f (t, x)dt est dérivable et qu’on
Z b a
0 ∂f
a F (x) = (t, x)dt
a ∂x

6) Soit f une fonction réelle des deux variables (t, x) où t ∈ [a, +∞[, x ∈
[α, β], a, α, β étant finis.

On suppose que :

i) f est continue en (t, x) dans Ω = [a, +∞[×[α, β].

ii) Il existe une fonction φ de la seule variable t, positive, intégrable, telle que
Z +∞
φ(t)dt existe.
a

iii) Quels que soient (t, x) ∈ [a, +∞[×[α, β] on a | f (t, x) |≤ φ(t).


Z +∞
Montrer que f (t, x)dt converge uniformément.
a

7) Montrer que si la fonction f de (t, x) est continue sur [a, +∞[×[α, β] et


Z +∞
si f (t, x)dt converge uniformément alors on a:
a

Z β Z +∞ Z +∞ Z β
dx f (t, x)dt = dt f (t, x)dx
α a a α

8) En considérant la fonction f définie par:


sint
f (t, x) = e−tx si x ≥ 0, t > 0 et f (0, x) = 1 si x ≥ 0, t=0
t
Z +∞
sint π
Montrer que dt =
0 t 2
9) Peut-on adapter les questions ci-dessus à la notion d’intégrale de Lebesgue en
faisant appel à Borel qui en 1889 énonca
s le concept d’ensemble mesurable de nombres
réels et prouva ses principales propriétés? Treize ans après, Lebesgue en 1902 a for-
mulé la théorie de la mesure et de l’intégration dans l’espace euclidien R, qui repose
sur le concept de longueur d’un intervalle ?

En utilisant les hypothèses du continu et l’axiome du choix, vous pouvez inventer

110
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

une autre mesure autre que celle de Lebesgue !

111
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 13

Intégration par parties et intégrales de Wallis

Exercice 1
Z k+1 Z k+1
dx 1 1 dx
a) Montrer que si k > 0 on a √ ≤ √ , et si k > 1 on a √ ≤ √ .
k x k k k x
n
X 1 √
b) En déduire que la suite (un )n≥1 définie par √ − 2 n, est convergente, et
k=1
k
que sa limite l vérifie : −2 ≤ l ≤ −1.

indication
1 1
a) Soit k ≥ 1. Si x appartient à l’intervalle [k, k + 1] , on a √ ≤ √ et donc
x k
Z k+1 Z k+1
dx dx 1
√ ≤ √ =√
k x k k k
1 1
Soit k ≥ 2. Si x appartient à l’intervalle [k − 1, k] , on a √ ≥ √ et donc
x k
Z k Z k
dx dx 1
√ ≥ √ =√
k−1 x k−1 k k
b) Etudions si la suite (un )n≥1 est monotone. On a:
n+1 n
X 1 √ X 1 √
un+1 − un = √ −2 n+1−( √ − 2 n)
k=1
k k=1
k
√ √
1 √ √ 1 2 n− n+1
=√ − 2( n + 1 − n) = √ −√ √ =√ √ √ .
n+1 n+1 n+1+ n n + 1( n + 1 + n)
Comme la différence est négative, il en résulte que la suite un est décroissante. En
sommant des inégalités obtenues dans a), on obtient:
n Z k+1 n
X dx X 1
√ ≤ √
k=1 k
x k=1
k
Z n+1 n
dx X 1
Soit √ ≤ √
1 x k=1
k
et donc
n
√ X 1
2( n + 1 − 1) ≤ √
k=1
k

112
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Alors
√ √
2( n + 1 − 1) − 2 n ≤ un
√ √ √ √
Mais 2( n + 1 − 1) − 2 n = −2 + 2( n + 1 − n) ≥ −2.

En sommant les autres inǵalités obtenues dans a), on obtient :


n n Z k
X 1 X dx
√ ≤1+ √
k=1
k k=2 k−1
x
n Z n
X 1 dx
Soit √ ≤1+ √
k=1
k 1 x
n
X 1 √
et donc √ ≤ 1 + 2( n − 1
k=1
k
Alors un ≤ −1.

Exercice 2

A l’aide des sommes de Riemann d’une fonction convenable, calculer la limite des
suites dont le terme général est donné ci-dessous:
n n n
1X kπ X 1 Y k 1
un = sin , vn = ; α > 0 et pn = (1 + ) n
n k=1 n k=0
nα + k k=1
n
indication
n
1X k
- Si l’on pose f (x) = sinπx pour x ∈ [0, 1] alors un = f ( ) et converge vers
n k=1 n
Z 1
1 2
la valeur moyenne de f sur [0, 1]. Donc Limun = sinπxdx = [−cos(πx)]10 =
0 π π
lorsque n → +∞
n n
1 1X 1 1 1X k 1
- Si l’on pose f (x) = α+x
pour x ∈ [0, 1] alors vn = k
+ = f( ) +
n k=0 α + n
nα n k=0 n nα
Z 1
dx α+1
et converge vers la valeur moyenne de f sur [0, 1]. Donc Limvn = = [ln(α + x)]10 = ln
0 α+x α
lorsque n → +∞
n
1X k
- On commence par calculer la limite de ln(pn ) = ln(1 + )
n k=0 n
n
1X k
Si l’on pose f (x) = ln(1 + x) pour x ∈ [0, 1] alors ln(pn ) = f ( ) et converge
n k=0 n

113
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z 1
vers la valeur moyenne de f sur [0, 1]. Donc Limln(pn ) = ln(1 + x)dx = [(x + 1)ln(x + 1) − x]10 = 2ln2
0
lorsque n → +∞
4
Par suite, on en déduit que Limpn = e2ln2−1 =
e
Exercice 3
n
X
Soit α > 0. Trouver un équivalent simple de un = kα
k=1

indication
n n
X
αk α un 1X k α
Soit un = n ( ) . Donc α+1 = ( ) qui converge vers la valeur moyenne
k=1
n n n k=1 n
Z 1
un 1
α
de f (x) = x définie sur [0, 1]. Donc Lim α+1 = xα dx = lorsque n → +∞
n 0 α+1
nα+1
Il en résulte que un ∼
α+1
Exercice 4 (Intégrales de Wallis 1616-1703)
Z π
2
a) Soit In = sinn xdx. Pour n ≥ 2 établir, en intégrant par parties, une relation
0
de récurrence entre In et In−2 . En déduire la valeur de In .
I2n+1
b) Déterminer Lim lorsque n → +∞ en déduire que
I2n
π (2 × 4 × 6 × ....... × 2n)2
= Lim lorsque n → +∞
2 (1 × 3 × 5 × ....... × (2n − 1))2 .(2n + 1)
indication

Posons u(x) = sinn−1 x et v 0 (x) = sinx. Alors u0 (x) = (n − 1)cosxsin(n−2) (x) et


v(x) = −cosx.

Donc
Z π Z π
2 π 2
n n−1
In = sin xdx = [−cosxsin x]0 + (n − 1)
2
cos2 sinn−2 xdx
0 0
Z π
2
= (n − 1) (1 − sin2 )sinn−2 xdx = (n − 1)In−2 − (n − 1)In .
0

Et l’on en déduit que nIn = (n − 1)In−2 .

Cela permet de calculer la valeur de In . Il y a deux expressions différentes suivant


la parité du nombre n.

114
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z π Z π
2 π 2 π
On a tout d’abord I0 = dx = et I1 = sinxdx = [−cosx]02 = 1
0 2 0
(2n − 1)
En partant de I2n = I2n−2 on obtient alors
2n
2n − 1 2n − 3 1
I2n = ......... I0
2n 2n − 2 2
(2n − 1)
En partant de I2n = I2n−2 on obtient alors
2n
2n 2n − 2 2
I2n+1 = ......... I1
2n + 1 2n − 1 3
Exercice 5

Soit f une fonction continue de [0, +∞[ dans R telle que lim f (x) = l lorsque x
tend vers +∞. Calculer la limite de la suite un dans les cas suivants:
Z n+a Z n2 +n Z n
f (x) 1
un = f (x)dx; a > 0, un = √ dx et un = f (x)dx.
n n2 x n 0

indication

- La fonction x → 1 est continue positive sur [n, n + a] , et la fonction f est


continue sur [n, n + a] . Il existe cn dans [n, n + a] tel que
Z n+a Z n+a
un = f (x)dx = f (cn ) dx = af (cn )
n n

Comme n ≤ cn , la suite (cn ) admet +∞ pour limite et (f (cn )) converge vers l,


donc (un ) converge vers al.

- La fonction x → √1x est continue positive sur [n2 , n2 + n] , et la fonction f est


continue sur [n2 , n2 + n] . Il existe cn dans [n2 , n2 + n] tel que
Z n2 +n √
dx 2nf (cn )
un = √ = f (cn )2( n2 + 1 − n) = √
n2 x n2 + n + n
On en déduit que la suite (un ) converge vers l.

- On ne peut appliquer la formule de la moyenne dans ce cas. On peut écrire:

1 n
Z
un − l = (f (x) − l)dx.
n 0
1 n
Z
| un − l |≤ | f (x) − l | dx.
n 0

115
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Soit  > 0. Puisque f admet l comme limite à l’infini, il existe N , tel que, si

x ≥ N , on ait | f (x) − l |<
2
Maintenant si n ≥ N , on écrit:

1 N 1 n 1 N 1 n
Z Z Z Z
| un − l |≤ | f (x) − l | dx + | f (x) − l | dx ≤ | f (x) − l | dx + dx.
n 0 n N n 0 n N 2
1 N n−N 
Z
≤ | f (x) − l | dx + .
n 0 n 2
1 N
Z

≤ | f (x) − l | dx + .
n 0 2
1 N
Z
Mais, puisque N est fixé, la suite ≤ | f (x) − l | dx admet pour limite zéro,
n 0
donc il existe N 0 , tel que n ≥ N 0 implique
Z N
1 
≤ | f (x) − l | dx <
n 0 2
Alors, si n ≥ max(N, N 0 ) on a |un − l| < 

Ceci montre que la suite (un ) converge vers l.

Exercice 6
Z n+1
sinx
Soit un = dx. Est-ce que la série de terme général un converge ?
n x
indication

On pourrait utiliser la formule de la moyenne pour montrer que la suite (un ) con-
verge vers 0, mais ce sera insuffisant pour étudier la série.

On commence par intégrer par parties:


Z n+1
cosx n+1 cosx
un = [− ]n − dx
x n x2
cosx n+1 cosn cos(n + 1)
Si l’on pose vn = [− ] = − , on obtient une série télescopique,
x n n n+1
et comme (cosn) est bornée, la suite cosn n
converge vers 0, et il en résulte que la série
de terme général vn converge.
Z n+1
cosx
Si l’on pose wn = dx, on a, en majorant |cosx| par 1 alors on a :
n x2
Z n+1 Z n+1
| cosx | dx 1 1
| wn |≤ dx ≤ = − .
n x2 n x2 n n+1

116
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Comme la série de terme général n1 − n+11


est une série télescopique convergente,
on en déduit que la série de terme général wn converge absolument donc converge.
Alors, la série de terme général un est la somme de deux séries convergentes, donc
converge.

117
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 14

Changement de variable et quelques inégalités utiles

Exercice 1

Soit f une fonction continue de R dans R. Calculer F 0 (x) dans les cas suivants :
Z x2 +1
a) F (x) = f (t)dt
Z2x−1
x
b) F (x) = (x2 − f (t))2 dt
0

indication

a) Soit G une primitive de f . Alors

F (x) = G(x2 + 1) − G(2x − 1),

et donc, puisque G0 = f , on obtient par dérivation des fonctions composées:

F 0 (x) = 2xG0 (x2 + 1) − 2G0 (2x − 1) = 2xf (x2 + 1) − 2f (2x − 1).

b) On a donc:
Z x Z x Z x Z x
4 2 2 4 2
F (x) = (x − 2x f (t) + f (t) )dt = x dt − 2x f (t)dt + f (t)2 dt
0 0 0 0

Par conséquent on a:
Z x Z x
5 2
F (x) = x − 2x f (t)dt + f (t)2 dt
0 0

et
Z x
0 4 2
F (x) = 5x − 2x f (x) − 4x f (t)dt + f (x)2
0

Exercice 2

Soit f une fonction continue de [a, b] dans ]0, +∞[. Montrer que l’on a:
Z b Z b
1
( f (x)dx)( dx) ≥ (b − a)2 .
a a f (x)

118
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

et que l’égalité a lieu si et seulement si f est constante.

indication

Soient f et g deux fonctions continues sur [a, b] alors f 2 , g 2 et f g sont aussi con-
tinues sur [a, b] donc
Z b Z b Z b
2 2
f (x)dx, g (x)dx et f (x)g(x)dx existent. (*)
a a a

On peut affaiblir l’hypothèse de continuité sur f et g et garder uniquement (*)


pour obtenir l’inégalité suivante:
s s
Z b Z b Z b
f (x)g(x)dx ≤ 2
f (x)dx g 2 (x)dx (appelée inégalité de Schwarz) (**)
a a a
Z b
En effet, il suffit de remarquer que (f (x) + λg(x))2 dx ≥ 0 pour tout λ ∈ R
a
on a donc
Z b Z b Z b
2
f (x)dx +2λ f (x)g(x)dx +λ 2
g 2 (x)dx ≥ 0 pour tout λ ∈ R qui est
a a a
un trinôme du second degré par rapport à λ et par conséquent son discriminant est
négatif, il en résulte que:
s s
Z b Z b Z b
f (x)g(x)dx - 2
f (x)dx g 2 (x)dx ≤ 0
a a a

Maintenant pour l’exercice, il suffit d’appliquer l’inégalité de Schwarz aux fonc-


√ 1
tions f et √ . Alors
f
Z bp Z b Z b
2 1 2 1
(b − a) = ( f (x) p dx) ≤ ( f (x)dx)( dx)
a f (x) a a f (x)
√ 1
Et l’égalité a lieu si et seulement si f et √ sont proportionnelles. Puisque
f √
les fonctions ne sont pas nulles, cela revient à dire qu’il existe µ réel tel que f =
µ
√ soit f = µ. L’égalité a donc lieu dans la formule si et seulement si f est constante.
f
Exercice 3

Soit f une fonction continue et positive sur [0, 1]. Démontrer l’inégalité suivante:
Z 1 p Z 1
2
( f (x)dx) ≤ f (x)dx et quand a-t-on égalité ?
0 0

indication

119
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

a) En appliquant l’inégalitée de Schwarz aux fonctions f et g définies par


p
f (x) ↔ f (x) et g(x) ↔ 1
Z 1
On obtient, puisque g 2 (x)dx = 1, l’inégailté :
0
Z 1 p Z 1
( f (x)dx)2 ≤ f (x)dx
0 0

De plus l’égalité a lieu si et seulement si les fonctions sont proportionnelles, c’est-


à-dire si et seulement si f est constante.

Exercice 4

Soit f une fonction de [a, b] dans R de classe C 2 . En intégrant par parties la


dernière intégrale établir la relation suivante:
b b
b−a
Z Z
1
f (x)dx = (f (a) + f (b)) + (x − a)(x − b)f 00 (x)dx.
a 2 2 a

En déduire que lorsque l’on remplace, sur un intervalle [a, b] une fonction f par
la fonction linéaire affine g vérifiant f (a) = g(a) et f (b) = g(b), l’erreur commise sur
l’intégrale est majorée par

(b − a)3
Sup | f 00 (x) |
x∈[a,b] 12
indication
Z b
Intégrons par parties (x − a)(x − b)f 00 (x)dx. En prenant u(x) = (x − a)(x − b)
a
et v 0 (x) = f 00 (x), on obtient:

u0 (x) = 2x − (a + b) et v(x) = f 0 (x), donc


Z b Z b Z b
00 0 0
(x − a)(x − b)f (x)dx = [(x − a)(x − b)f (x)]ba − (2x − (a + b))f (x)dx = − (2x − (a + b))f
a a a

Puis à nouveau, en intégrant par parties l’intégrale obtenue


Z b Z b Z b
0 b
(2x − (a + b))f (x)dx = [(2x − (a + b))f (x)]a − 2 f (x)dx = (b − a)f (b) + (b − a)f (a) − 2 f(
a a a

Alors
Z b Z b
00
(x − a)(x − b)f (x)dx = −[(b − a)f (b) + (b − a)f (a)] + 2 f (x)dx
a a

120
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

On en déduit immédiatement l’égalitée proposée.

f (b) − f (a)
La fonctionn affine g a pour équation g(x) = (x − a) + f (a), et donc
b−a
b
f (b) − f (a) (x − a)2 f (b) − f (a) (b − a)2 f (b)+f (a) (b − a
Z
g(x)dx = [ + f (a)x]ba = + f (a)(b − a) =
a b−a 2 b−a 2 b−a 2
On en déduit que:
Z b Z b Z b Z b
1 00 1
| f (x)dx − g(x)dx |= | (x − a)(x − b)f (x)dx |≤ (x − a)(x − b) | f 00 (x) | dx
a a 2 a 2 a

D’où
Z b Z b Z b
1 00
| f (x)dx − g(x)dx |≤ Sup | f (x) | (x − a)(x − b)dx
a a 2 x∈[a,b] a
Z b
Or, en intégrant par parties (x − a)(x − b)dx, on obtient:
a
b b
(x − a)2 b (x − a)2 (x − a)3 b (b − a)3
Z Z
(x − a)(x − b)dx = [(b − x) ]a + dx = [ ]a =
a 2 a 2 6 6
Il en résulte qu’on a:
b b
(b − a)3
Z Z
| f (x)dx − Sup | f 00 (x) |
g(x)dx |≤x∈[a,b]
a a 12
Exercice 5

On souhaite calculer ici l’intégrale suivante :


q
Z 1 1 + 1+x
8 x
I= dx
1
3
x
1) Justifier que l’on puisse effectuer le changement de variable :
r
1+x
u = φ(x) =
x
2) Effectuer le changement de variable pour calculer I.

indication

a) On constate que x est dans l’intervalle [ 81 , 13 ], en particulier il est strictement


positif et donc l’expression de la fonction à intégrer est bien définie au sens que
toute les opérations (racine carrée, fraction etc) sont permises, par conséquent I n’est
pas une intégrale impropre. On prend une fiche où et on rédige la définition d’une
intégrale impropre et ses propriétés puis un exemple représentatif. Cette fiche sera

121
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

utile pour un éventuel exercice sur les intégrales impropres.

b) Les mots clefs de l’exercice qui exigent une réponse orale ou écrite sont:

i) Pour la première question :Justifier que l’on puisse effectuer le changement de


variable

ii) Pour la deuxième question : Effectuer le changement de variable et calculer I

En effet pour qu’on puisse effectuer un changement de variable on fait appel au


cours (la fonction de changement de variable doit être bijective et dérivable).

Effectuer le changement de variable permet de voir notre intégrale sous une autre
forme.

Calculer I est le but de l’exercice.

*****

1) Soit x ∈ [ 81 , 13 ] alors φ( 18 ) = 3 et φ( 13 ) = 2

Montrons que φ est bijective entre l’intervalle [ 18 , 13 ] et [2, 3]


q q
1+x 1+y 1+x 1+y
(i) φ est injective, en effet φ(x) = φ(y) ⇔ x
= y
⇔ x
= y

y + xy = x + xy ⇔ x = y

(ii) φ est surjective, en effet, il suffit de montrer que φ est une fonction décroissante
:

Pour x ≤ y vérifions que φ(y) ≤ φ(x)


q q
1+y
y
≤ 1+x
x
⇔ 1+y
y
≤ 1+x
x
car 1+y
y
≥1

1+y 1+x
y
≤ x
⇔ x + xy ≤ y + xy ⇔ x ≤ y.

D’où φ([ 81 , 13 ]) = [2, 3]

On peut aussi utiliser directement la définition:

∀y ∈ [2, 3] ∃ x ∈ [ 81 , 13 ]; φ(x) = y
q
−2u
2) Comme u = φ(x) = 1+x x
, alors x = 1
u2 −1
⇒ dx = (u2 −1)2
du ⇒

122
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

3 Z 3 Z 3 Z 3
u−1+1
Z
u du
I = −2 du = −2 du = −2 du − 2
2 u−1 2 u−1 2 2 u−1

= −2 + [ln(u − 1)]32 = −2 + ln2.

123
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

TD 15

Application du théorème de la convergence


monotone et changement d’espace: espace de
Bargmann

Exercice 1
Z 1
dx
Pour n ∈ N , on pose un =
0 1 + xn
1) Calculer u0 , u1 , u2

2) Montrer que (un )n est une suite strictement croissante.

3) Montrer que un → 1 lorsque n → +∞


Z 1
xn Log2 1 1
Z
4) Etablir que n
dx = − Log(1 + xn )dx
0 1 + x n n 0
Z 1
Log2 1
5) Montrer que Log(1 + xn )dx → 0 lorsque n → +∞ et en déduire que un = 1 − + o( )
0 n n
indication

Ici on fait appel au théorème de Beppo-levi souvent appelé théorème de la con-


vergence monotone.
Z 1 Z 1
dx 1 1
1) u0 = 0
=2 dx = .
0 1+x 0 2
Z 1
dx
u1 = = [ln(1 + x)]10 = ln2.
0 1 + x
Z 1
dx π π
u2 = 2
= [Arctan(x)]10 = Arctan(1) − Arctan(0) = − 0 = .
0 1+x 4 4
1 1
2) Comme 0 ≤ x ≤ 1 ⇒ xn+1 ≤ xn ⇒ 1 + xn+1 ≤ 1 + xn ⇒ 1+xn
≤ 1+xn+1

1
Pour 0 < x < 1 la suite fn (x) = 1+xn
est strictement croissante.


Z 1 Z 1
dx dx
< . donc la suite un est strictement croissante.
0 1 + xn 0 1 + xn+1
3) Pour montrer que un → 1, quand n → +∞, on remarque :

124
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z 1 Z 1
i) 0 < fn (x) ≤ 1 pour tout x ∈ [0, 1] alors fn (x) ≤ dx = 1
0 0
1
ii) fn (x) converge simplement vers f(x) = 1 pour x ∈ [0, 1[ avec f (1) = 2

Et comme la suite fn (x) est positive et croissante et converge simplement vers


f (x) alors en appliquant le théorème de la convergence monotone, on en déduit que:
Z 1 Z 1
fn (x)dx → f (x)dx losrque n → +∞.
0 0
Z 1
Comme f (x)dx = 1, on a donc un → 1 losrque n → +∞.
0
Z 1 n
ln2 1 1
Z
x dx
4) Pour établir que n
= − ln(1 + xn )dx, on est amené à utiliser
0 1+x n n 0
une intégration par parties.
Z 1 n
1 1 x(nxn−1 )dx
Z
x dx
Soit n
=
0 1+x n 0 1 + xn
(nxn−1 )dx
On pose u(x) = x donc u0 (x) = 1 et si on pose v 0 (x) = 1+xn
alors

v(x) = ln(1 + xn ).

Il en résulte que:
Z 1 n Z 1
1 1
Z
x dx 1 n 1 n 1
n
= {[xln(1 + x )]0 − ln(1 + x )dx}. = ln2 − ln(1 + xn )dx.
0 1 + x n 0 n n 0

5) Pour montrer que :

Z 1
ln(1 + xn )dx → 0 quand n → +∞
0

et en déduire que :

ln2 1
un = 1 − + o( )
n n

On commence par remarquer que pour x ∈ [0, 1], la suite gn (x) = ln(1 + xn )dx
est positive car ln(1 + xn ) ≥ 0 et comme xn+1 ≤ xn alors ln(1 + xn+1 ) ≤ ln(1 + xn )
donc la suite gn (x) est décroissante (gn+1 (x) ≤ gn (x)).
la suite gn (x) converge simplement vers g(x) = 0 pour x ∈ [0, 1[ et g(1) = ln2. On
applique à nouveau le théorème de la convergence monotone sous sa version pour les

125
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

suites positives et décroissantes.


Z 1 Z 1
n
On a donc lim ln(1 + x )dx = g(x)dx = 0, n → +∞
0 0

Maintenant, on rappelle qu’une suite un = o(vn ) si lim uvnn = 0, n → +∞


1
xn dx
Z
Soit Jn = n
. En utilisant la question précédente on déduit que limJn = 0
0 1+x
lorsque n → +∞ et on a aussi:
Z 1
ln2
n
= Jn + 1
n
ln(1 + xn )dx
0

pour établir que un = 1 − ln2


n
+ o( n1 ) ou bien un − 1 + ln2
n
= o( n1 ), on doit calculer
la limite de n(un − 1 + n ) lorsque n → +∞. Pour ce faire, on remplace ln2
ln2
n
par
Z 1
Jn + n1 ln(1 + xn )dx
0

Ce qui nous donne:


Z 1 Z 1
n
lim n(un − 1 + Jn + 1
n
ln(1 + x )dx = lim ln(1 + xn )dx = 0 lorsque n →
Z0 1 0

+∞ car un → 1, Jn → 0 et ln(1 + xn )dx → 0 lorsque n → +∞.


0

Exercice 2 (Espace de Bargmann 1961)

Soient z = x + iy ∈ C et f : C → C une fonction développable en série entière sur


tout C de la forme suivante:
+∞
X
f (z) = an z n , an ∈ C.
n=0

On pose z = reiθ avec θ ∈ [0, 2π] et r ∈ [0, +∞[. Montrer qu’on a (formellement):
Z +∞ Z +∞ +∞
1 2 +y 2 )
X
e−(x | f (x + iy) |2 dxdy = n! | an |2 .
π −∞ −∞ n=0

indication

Soit z = reiθ avec r ∈ [0, +∞[ et θ ∈ [0, 2π] alors


X+∞

f (z) = f (re ) = an rn einθ
n=0
Z +∞ Z +∞
2 +y 2 )
On écrit e−(x | f (x + iy) |2 dxdy et | f (reiθ ) |2 comme suit:
−∞ −∞

126
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

Z +∞ Z +∞ Z σ Z 2π
−(x2 +y 2 ) 2
e 2
| f (x + iy) | dxdy = σ→+∞
Lim e−r | f (reiθ ) |2 rdrdθ
−∞ −∞ 0 0

et
+∞ X
X

| f (re ) | = 2
ap āq rp+q ei(p−q)θ
n=0 p+q=n

En utilisant les théorèmes de Beppo-Levi et de Fubini , on obtient:


Z +∞ Z +∞ Z σ +∞ X Z 2π
−(x2 +y 2 ) −r2
X
2 p+q+1
e | f (x + iy) | dxdy = σ→+∞
lim e ap āq r ei(p−q)θ drdθ
−∞ −∞ 0 n=0 p+q=n 0
Z 2π
Comme ei(p−q)θ dθ = 2πδpq où δpq est le symbole de Kronoecker, on en déduit
0
que:
Z +∞ Z +∞ Z σ +∞ X
−(x2 +y 2 ) −r2
X
2
e | f (x + iy) | dxdy = σ→+∞
lim e ap āp r2p+1 2πdr
−∞ −∞ 0 n=0 2p=n
Z σ +∞
2
X
= 2π σ→+∞
lim e−r an ān r2n+1 dr
0 n=0

A nouveau on applique le théorème de Beppo-Levi pour obtenir:


Z +∞ Z +∞ +∞ Z σ
−(x2 +y 2 ) 2
X
e 2
| f (x + iy) | dxdy = | an | 2
lim
σ→+∞
e−r r2n+1 2πdr
−∞ −∞ n=0 0

Mais
Z σ
2
lim
σ→+∞
e−r r2n+1 2πdr = πn!
0

Par conséquent on a:
Z +∞ Z +∞ +∞
1 −(x2 +y 2 ) 2
X
e | f (x + iy) | dxdy = n! | an |2 .
π −∞ −∞ n=0

Exercice 3

Soit f : R2 → R ; (x, y) → f (x, y) assez régulière

1) Ecrire la formule de Taylor à l’ordre 5 pour f par rapport à x.

2) Ecrire la formule de Taylor à l’ordre 5 pour f par rapport à y.

127
A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

3) Ecrire la formule de Taylor à l’ordre 2 pour f par rapport à (x, y).

indication

1) On applique la formule de Taylor à f (x, y) où y est un paramètre fixé suivant


∂j f
l’ordre j de régularité des dérivées partielles de f par rapport à x notées .
∂xj
2) On applique la formule de Taylor à f (x, y) où x est un paramètre fixé suivant
∂lf
l’ordre l de régularité des dérivées partielles de f par rapport à y notées .
∂y l
3) On considere la fonction F (t) = f (x0 + ht, y0 + kt); t ∈ [0, 1], on applique la
formule de Taylor à F pour obtenir:

F 00 (0) F (n)(0) F (n + 1)(θ)


F (1) − F (0) = F 0 (0) + + ...... + + ; θ ∈]0, 1[.
2! n! (n + 1)!
Le calcul des dérivées successives de la fonction F donne:

∂f ∂f
F 0 (t) = h (x0 + ht, y0 + kt) + k (x0 + ht, y0 + kt), en particulier on a:
∂x ∂y
∂f ∂f
F 0 (0) = h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 )
∂x ∂y
2
∂ f ∂ 2f ∂ 2f
F 00 (t) = h2 2 (x0 + ht, y0 + kt) + hk (x0 + ht, y0 + kt) + hk (x0 + ht, y0 + kt)+
∂x ∂x∂y ∂y∂x
∂ 2f
k 2 2 (x0 + ht, y0 + kt), en particulier on a:
∂y
∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f ∂ 2f
F 00 (0) = h2 2 (x0 , y0 ) + hk (x0 , y0 ) + hk (x0 , y0 ) + k 2 2 (x0 , y0 )
∂x ∂x∂y ∂y∂x ∂y
2 2
∂ f ∂ f
et comme (x0 , y0 ) = (x0 , y0 ) (lemmme de Schwarz) alors on peut écrire:
∂x∂y ∂y∂x
∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) − f (x0 , y0 ) = h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 )+
∂x ∂y
1 ∂ 2f ∂ 2f F 000 (θ)
[2hk (x0 , y0 ) + k 2 2 (x0 , y0 )] + .
2 ∂x∂y ∂y 3!
On peut vérifier que la formule de Taylor-Lagrange à l’ordre (n + 1) pour la fonc-
tion f est donnée par:

∂f ∂f
f (x0 + h, y0 + k) = f (x0 , y0 ) + h (x0 , y0 ) + k (x0 , y0 ) + ......+
∂x ∂y
l n
1 X j j l−j ∂ l f 1 X j j n−j ∂ n f
Cl h k (x ,
0 0y ) + ......... + C hk (x0 , y0 )+
l! j=0 ∂xj ∂y l−j n! j=0 n ∂xj ∂y n−j

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A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

n+1
1 X j ∂ n+1 f
Cn+1 hj k n+1−j j n+1−j (x0 + θh, y0 + θk)
(n + 1)! j=0 ∂x ∂y
n!
où Cnp =
p!(n − p)!
Exercice 4 (Démonstration de la formule de Leibniz)

i) Montrer que, si f et g sont deux fonctions n fois dérivables, alors f g est au


moins n fois dérivable et on a:
n
X
(n)
(f g) = Ckn f (k) g (n−k) (formule de Leibniz)
k=1

ii) En utilisant la formule de Leibniz, calculer la dérivée d’ordre n de la fonction


f définie sur ]0, +∞[ par f (x) = x2 lnx.

indication

i) On considère la propriété
n
X
(n)
(Pn ) f g est au moins n fois dérivable et (f g) = Ckn f (k) g (n−k)
k=0

Nous allons montrer que, si (Pn ) est vraie alors (Pn+1 ) est vraie (une récurrence
finie).

On vérifie aisément que (P0 ) et (P1 ) sont satisfaites. Supposons que (Pn ) soit
satisfaite pour n < L.

La fonction (f g)(n) est dérivable, puisque chaque fonction f (k) g (n−k) est dérivable
de dérivée
0
[f (k) g (n−k) ] = f (k+1) g (n−k) + f (k) g (n+1−k)

Donc f g est au moins (n + 1) fois dérivable, et l’on a


n
0
X
(f g)(n+1) = Ckn (f (k) g (n−k) )
k=0
n
X n
X
= Ckn f (k+1) g (n−k) + Ckn f (k) g (n+1−k)
k=0 k=0
n+1
X Xn
n
= Ck−1 f (k) g (n+1−k) + Ckn f (k) g (n+1−k)
k=1 k=0

On a obtenu une somme de termes de la forme ak f (k) g (n+1−k) , o`u

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A. Intissar
Exercices d’Analyse avec indications de solutions Année 2014

a0 = C0n = 1 = C0n+1 , an+1 = Cnn = 1 = Cn+1


n+1
et pour tout k ∈ {1, ....., n}, ak = Ckn + Ck−1
n
= Ckn+1

(d’après la propriété fondamentale du triangle de Pascal)

Il s’ensuit que
n+1
X
(f g)(n+1) = Ckn+1 f (k) g (n+1−k)
k=0

qui est la formule de Leibniz à l’ordre n + 1.

On remarque que, par commutativité du produit, on a aussi la formule


n
X
(n) (n)
(f g) = (gf ) = Ckn g (k) f (n−k)
k=1

ii) Calculons, en vue d’appliquer la formule de Leibniz, les dérivée successives des
fonctions u et v définies par:

u(x) = x2 et v(x) = lnx

On a u0 (x) = 2x, u00 (x) = 2 et puis u(k) (x) = 0; k ≥ 3.

On a aussi, pour tout n ≥ 1, v (n) (x) = (−1)n−1 (n − 1)!x−n (on pourra montrer
ceci par récurrence).

D’après la formule de Leibniz, on a:


1
f 0 (x) = C10 x2 + C11 2xlnx = x + 2xlnx
x
−1 1
f 00 (x) = C20 x2 2 + C21 2x + C22 2lnx = 2lnx + 3
x x
puis pour n ≥ 3 on a:

f (n) (x) = Cn0 x2 ((−1)n−1 (n − 1)!x−n ) + Cn1 2x((−1)n−2 (n − 2)!x−n + 1) + Cn2 ((−1)n−3 (n − 3)!x−n+2 )

n(n − 1)
= (−1)n−1 (n − 1)!x−n+2 + 2n(−1)n−2 (n − 2)!x−n+2 + 2 (−1)n−3 (n − 3)!x−n+2 )
2
(−1)n−1
= [(n − 1)! − 2n(n − 2)! + n(n − 1)(n − 3)!
xn−2
(−1)n−1 (n − 1)! 2
= [ ]
xn−2 (n − 1)(n − 2)
2(−1)n−1 (n − 3)!
=
xn−2

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A. Intissar
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