Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger.

Première année ; second cycle. Semestre 6.

Module histoire de l’architecture.
Cours 1 :

L’école de Chicago.
1875- 1905.
Contenu du cours: (synthèse du cours).

1. Introduction.
 la révolution structurelle.
 le grand incendie de Chicago du 8 octobre 1871.
 Les grands protagonistes de l’école de Chicago.
 la naissance des IGH (immeuble à grande hauteur).
2. Les formes d’innovations architecturales et techniques de l’école de Chicago.
3. Etudes de quelques exemples:
 Le premier « Leiter Building » à Chicago; William Le Baron Jenney; 1879.
 Le « Home Insurance Building » à Chicago; William Le Baron Jenney; 1885.
 Le second « Leiter Building » à Chicago; William Le Baron Jenney; 1889.
 Le « Wainright building » à Chicago; D. Adler & L.H. Sullivan (1890/91).
 Le “Guaranty Building” à Buffalo, New York; D. Adler & L.H. Sullivan (1894/95).
 Le « Reliance Building » à Chicago; Burnham and Root (1894).
 Le Grand Magasin « Carson-Pirie-Scott » à Chicago, L.H. Sullivan; (1899/1904)
4. Conclusion générale: La théorie du fonctionnalisme de Louis Henri Sullivan.

L'École de Chicago est un mouvement d'architecture et d'urbanisme nommée ainsi car les
premières réalisations qui en découlèrent se firent à Chicago, aux États-Unis à la fin du XIXe
siècle. La phase d'apogée de ce mouvement est située approximativement entre 1875 et 1905.
Ce mouvement est marqué par la construction rationnelle et utilitaire de bureaux, de grands
magasins, d'usines, d'appartements et de gares. L'accent est mis sur la durabilité, avec
l'utilisation de matériaux modernes tels l'acier, le ciment et le fer forgé, le verre armé (pour la
construction de dômes...).
La révolution structurelle : C'est l'École de Chicago qui mis au point et généralisa
l'utilisation de l'acier dans la construction des gratte-ciel, réalisant ainsi la révolution
structurelle qui permit de passer des bâtiments à murs et refends porteurs aux constructions de
type poteaux-dalles sans façade porteuse. Ces gratte-ciel devinrent également récurrents afin
de rationaliser au maximum l'emprise foncière des bâtiments dans des villes où le coût des
terrains s'accroissait régulièrement. L'événement catalyseur de ce mouvement fut le grand
incendie de Chicago qui eu lieu le 8 octobre 1871 : une grande partie du centre-ville fut
détruite, et la nécessité de sa reconstruction permit l'émergence d'une nouvelle approche de la
construction d'immeubles.
Les premiers grand architectes de ce mouvement ont été William Le Baron Jenney (1832-
1907), Henry Hobson Richardson (1838-1886), et pour la génération suivante Daniel

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Burnham, William Holabird, Martin Roche, Louis Henry Sullivan (1856-1924), qui
commencérent tous les quatre leur carrières au sein de l'agence de Willliam Le Baron Jenney,
et l'ingénieur Dankmar Adler (1844-1900), associé longtemps avec Louis Sullivan.
Le développement de la ville de Chicago sera réalisé grâce à deux éléments essentiels ayant
un rapport direct avec la construction en Hauteur.

 le perfectionnement de l’ascenseur.
 la charpente en fer de fonte de Bogardus reprise par William le baron Jeney à partir de
1889 dans ses structures entièrement métalliques.
Les architectes de Chicago vont fonder une nouvelle architecture en créant un nouveau type
d’édifices n’ayant aucun modèle historique ; c’est ce qui va composer essentiellement le
centre de cette ville de Chicago.

Les formes d’innovations architecturales et techniques de l’école de Chicago:

1. la charpente métallique à portiques. Pour la construction en hauteur, les murs
porteurs en maçonnerie n’offraient aucune possibilité. Les architectes de l’école de
Chicago vont mettre au point un nouveau type d’ossature : une ossature poteau-poutre
en acier, plus légère et facile au montage qui portera le nom de « Chicago-
Construction ». Avec le remplacement des murs porteurs par l’ossature métallique, les
murs extérieurs ne joueront désormais qu’un rôle d’enveloppe de fermeture extérieure.
2. Le plan libre. L’emploi de la charpente métallique (trame structurelle composée de
travées régulières de portiques: poteaux poutres); avait permis une organisation plus
libre de l’espace intérieur et ceci grâce à la suppression des murs porteurs intérieurs.
3. Le mur rideau (curtain-wall). Le mur-rideau (aussi appelé « façade rideau ») est un
type de façade légère. C'est un mur de façade qui assure la fermeture de l'enveloppe du
bâtiment sans participer à sa stabilité (les charges étant transférées à la fondation
principale par des raccordements aux planchers ou aux colonnes du bâtiment). Les
panneaux sont donc appuyés, étage par étage, sur un squelette fixe.
4. La fenêtre en longueur, dite: « Chicago Window ». Dans les structures
traditionnelles en murs porteurs, les fenêtres étaient relativement limitées et de
position verticale. Dans ce nouveau type de construction, les architectes introduiront
des ouvertures d’un nouveau genre, horizontalement plus larges, c’est la « Chicago-
window ». Cette fenêtre allongée est comprise entre deux points porteurs du mur
rideau.
Le second « Leiter Building »; William Le Baron Jenney; 1889.
C’est dans le deuxième « Leiter Buliding », achevé en 1889, où Jenney supprime totalement
les murs porteurs.
Avec le deuxième Leiter Building surtout, la pureté de la construction semblait avoir trouvé
son équivalent dans l’architecture, atteignant une expression dépouillée de toute référence aux
styles historiques. Pour donner une animation à sa longue façade de 120 mètres, Jenney la
divise en grandes unités simples par des écrans légers portés par l’ossature métallique.

Le « Wainright building »Chicago; D. Adler et L.H. Sullivan (1890/91).

En 1883, Sullivan est devenu directeur de la firme Adler et Sullivan. La formule à base
tripartite : base- corps et couronnement a été retenu pour l'organisation de l'apparence
extérieure des bâtiments de grande hauteur. C’est la définition des nouveaux principes pour la
conception des gratte-ciels durant les deux premières décennies du XXe siècle.

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Louis Sullivan, comme son maître H.H Richardson, a étudié l’architecture à l’école des
beaux-arts de Paris dans les années 1870. La reprise de certaines formes esthétiques puisées
essentiellement des formes botaniques végétales se rapprochant beaucoup du répertoire
baroque et rococo.

Conclusion générale:
La théorie du fonctionnalisme de Louis Henri Sullivan. « Form follows function. Trad. la
forme résulte de la fonction », est la célèbre formule que Sullivan utilisait dans le but de se
dégager de l’architecture académique qui commençait à dominer à la fin du siècle et qui
provenait d’Europe. C’est aussi sur cette formule que Sullivan fonde ses nouvelles théories
propres au nouveau type de constructions authentiquement américaines. Notons que cette
paraphrase va devenir un slogan pour les architectes modernes du 20è siècle dans un but de
rationalisation radicale de l’architecture.
À partir des années 1890, il se lance dans la construction de gratte-ciel à armature d'acier et à
toit plat qui gardent une division tripartite : base- corps et couronnement. Le rez de chaussée
est réservé aux banques, aux commerces et à certains espaces semi-publics. Les étages
courant constituant le corps du bâtiment sont des étages identiques qui sont réservés
essentiellement aux espaces de bureaux. L’étage supérieur formant le couronnement est
réservé aux locaux techniques et qui est traité d’une façon particulière et différente du reste
des étages courants. Ce traitement des façades des immeubles à grande hauteur constitue le
caractère essentiel de l’architecture de Chicago durant cette période. Cette attitude de
traitement architectural réservé à ce nouveau type de bâtiment s’est justifiée par la fonction
nouvelle répondant à de nouveaux besoins de cette nouvelle ère historique.

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Le second « Leiter Building » à Chicago;
William Le Baron Jenney; 1889.
La revolution structurelle

Le « Reliance Building » à Chicago. Burnham and Root (1894).

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 Sources du Diagramme. Dr Chennaoui. Y. © 2013.

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