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Chapitre 12 Action Publique Environnement Cours
Chapitre 12 Action Publique Environnement Cours
- Savoir identifier les différents acteurs (pouvoirs publics, ONG, entreprises, experts, partis, mouvements citoyens) qui
participent à la construction des questions environnementales comme problème public et à leur mise à l’agenda politique ;
comprendre que ces acteurs entretiennent des relations de coopération et de conflit.
- Comprendre que l’action publique pour l’environnement articule différentes échelles (locale, nationale, européenne,
mondiale).
- En prenant l’exemple du changement climatique :
- connaître les principaux instruments dont disposent les pouvoirs publics pour faire face aux externalités négatives sur
l’environnement : réglementation, marchés de quotas d'émission, taxation, subvention à l’innovation verte ; comprendre
que ces différents instruments présentent des avantages et des limites, et que leur mise en œuvre peut se heurter à des
dysfonctionnements de l’action publique ;
- comprendre qu’en présence de bien commun les négociations et accords internationaux liés à la préservation de
l’environnement sont contraints par des stratégies de passager clandestin et les inégalités de développement entre pays.
b. La réglementation
La réglementation pour lutter contre le changement climatique consiste à fixer une norme environnementale. Par
exemple, les constructeurs automobiles doivent respecter un seuil maximum d’émission de CO2. Dans l’Union
européenne, pour une voiture neuve, la norme sera fixée à 95 grammes de CO2/km au plus tard pour 2021.
La réglementation présente l’avantage de la simplicité : il suffit de voter une loi ou un décret pour la mettre en
place. Cet instrument bénéficie également de la longue expérience des pouvoirs publics en la matière et qui peut avoir été
menée avec succès dans d’autres domaines. Par exemple, c’est d’abord par la réglementation que l’Etat est parvenu à
réduire de façon très significative le nombre de morts sur la route. Enfin, en fixant une norme, la politique climatique
permet de connaître avec certitude le niveau de pollution qui sera atteint, et ainsi de respecter les seuils de dangerosité.
Dès lors, la norme est privilégiée en cas de menace grave et peut aller jusqu’à l’interdiction complète d’un produit ou d’un
procédé. Par exemple, contenu dans les appareils de réfrigération et les aérosols, le chlorofluorocarbure (CFC), un gaz très
nocif pour la couche d’Ozone, est interdit depuis 1987.
En revanche, la réglementation peut être à l’origine d’inconvénients. Tout d’abord, le niveau de pollution optimal
est très souvent difficile à connaître, ce qui rend difficile la définition d’une norme. Si la règle est trop faible, l’objectif
environnemental ne sera pas atteint. Si la norme est trop stricte, cela peut conduire à des stratégies de contournement.
Par exemple, les industries polluantes sont délocalisées dans des territoires qui ont des réglementations
environnementales plus souples. Cela est néfaste sur le plan climatique, le plan des emplois et de la croissance
économique.
De plus, une fois la norme fixée et respectée, les agents économiques ne sont plus incités à améliorer leur
comportement. Il « suffit » de respecter le seuil retenu.
Enfin, les effets bénéfiques de la norme peuvent être neutralisés par un effet volume ou effet rebond : la
pollution générée par la production ou consommation de chaque bien diminue mais la quantité de biens augmente, si bien
que la pollution totale ne diminue pas. Par exemple, lorsque la première norme d’émission de CO2 a été imposée aux
constructeurs automobiles, au début des années 1990, le parc automobile a fortement augmenté. Au bout du compte, une
nouvelle demande a conduit à l’augmentation totale de la pollution.