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Outils de La Qualite
Outils de La Qualite
OFPPT
Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail
DIRECTION RECHERCHE ET INGENIERIE DE FORMATION
CONTENU DU MODULE
SPECIALITE : TFM
NIVEAU : TECHNICIEN
Démarche qualité
SOMMAIRE
DEMARCHE QUALITE
INTRODUCTION……………………………………………………………………………………….6
CHAPITRE 1
QUALITE ET NON QUALITE…………………………………………………………………………7
1.1 Justification de la qualité……………………………………………………………………….7
1.2 Gestion de la qualité………………………………………………………………………….....9
1.3 Non qualité……………………………………………………………………………………….11
1.4 Coût de la qualité……………………………………………………………………………….14
CHAPITRE 2
OUTILS DE LA QUALITE ……………………………………………………………………………17
2.1 Caractéristiques d’un outil de la qualité…………………………………………...............17
2.2 Diagramme causes et effet……………………………………………………………………18
2.3 L’histogramme………………………………………………………………………………......25
2.4 Loi de Pareto ou méthode ABC………………………………………………………………30
2.5 Méthode interrogative QQOQC……………………………………………………………….36
2.6 Matrice de classement…………………………………………………………………………36
2.7 Analyse arborescente………………………………………………………………………….37
CHAPITRE 3
GESTION ET SUIVI DE LA QUALITE EN PRODUCTION………………………………………39
3.1 Politique de la qualité dans les entreprises……………………………………………….39
3.2 Qualité et contrôle de conformité…………………………………………………..............40
BIBLIOGRAPHIE……………………………………………………………………………………..43
❖ DONNÉES
Les outils de la qualité sont différents au niveau de leur mise en oeuvre mais ils présentent tous
une caractéristique commune qui est une phase d’étude et d’analyse d’un grand nombre
d’informations.
Les informations peuvent être relatives :
• au produit ;
• au système de production ;
• au processus de production ;
• aux méthodes de fabrication, de montage, de contrôle, de maintenance,...
Pour une application précise l’efficacité de l’outil de la qualité retenu dépend de la pertinence et
de l’exactitude de ces informations qui sont en fait les véritables données d’entrée de l’étude.
❖ TYPES DE DONNÉES
➢ numériques à partir :
• de résultats de mesures :
- dimensionnelle pour une pièce ;
- spectrale pour un phénomène vibratoire ;
- électrique pour l’intensité absorbée par un moteur,...
• de nombres caractéristiques :
- de défauts par période ;
- de pourcentage de défauts ;
- de durée d’un temps d’arrêt,...
❖ PRINCIPE
Exemples :
- Un jeu anormal sur une broche de machine-outil peut entraîner une dispersion sur les
dimensions des pièces, d’une même série, usinées sur cette machine-outil.
- Un mauvais réglage du dispositif de régulation de la température d’un four peut entraîner
une grande dispersion de la qualité des traitements thermiques.
Ce diagramme causes et effet est encore désigné par diagramme ISHIKAWA du nom du
japonais Kaoru ISHIKAWA qui l’a proposé, ou par diagramme en arête de poisson du fait de
sa forme (fig. 2.1).
Il représente sous une forme hiérarchisée :
- familles de causes,
- sous-familles de causes,
- causes de rang différent,
l’ensemble des causes relatives à un même effet.
❖ CONSTRUCTION
Exemples :
- Usure prématurée de l’outil ;
- Mauvaise mise en position de la pièce ;
- Matière d’oeuvre non homogène.
Cette recherche doit se faire par un groupe de personnes dans une démarche de
brainstorming.
Cette démarche permet d’analyser une situation, au sein du groupe, en faisant l’inventaire des
causes possibles à l’origine de cette situation et une prévision des effets qu’elles pourraient
entraîner.
1° - Définir la caractéristique de qualité que l’on veut améliorer puis tracer une large flèche
orientée de la gauche vers la droite.
On place la caractéristique à droite de l’extrémité de la flèche.
2° - Les causes qui agissent sur l’effet sont classées généralement par familles.
On retient principalement les cinq familles suivantes (appelées “Les 5 M”) :
Méthode, Matériel, Matière, Milieu, Main-d’oeuvre.
Mettre en place les 5 M sur la flèche.
3° - Sur chaque branche de chaque famille, décrire les facteurs qui peuvent être considérés
comme des causes, celles-ci figurent sur des “branchettes” (ou arêtes) et ainsi de suite
(brainstorming).
4° - Une fois le diagramme établi, on peut classer les différentes causes par une méthode ABC
afin d’agir sur les facteurs principaux.
● RESULTAT DU DIAGRAMME
La démarche consiste à analyser les causes, sélectionner les plus fréquentes et rechercher des
solutions d’actions d’amélioration de la qualité.
● EXEMPLES D’APPLICATIONS
• Exemple 1
Sur le poste automatique de reprise, la caractéristique de qualité à améliorer est la conformité
du perçage avec les spécifications du dessin de la pièce.
Cette opération est réalisée par quatre unités de perçage pneumatiques A, B, C et D, après
l’alimentation du poste, la mise en position et le serrage de la pièce (fig. 2.2).
Les causes susceptibles d’avoir une influence sur cette caractéristique de qualité sont
regroupées en quatre familles (fig. 2.3) :
• matière ;
• machine,
• outil ;
• pièce.
• Exemple 2 :
Lors de l’essai d’un moteur à essence au banc de puissance, la température d’échappement
peut atteindre 900°. A cette température, un pot d’échappement a une durée de vie d’environ
huit jours, d’où les interventions fréquentes et onéreuses liées à l’utilisation d’échappements
spécifiques se composant de :
1 tuyau d’échappement 23 €
2 flasques reliés par une bride 198 €
1 coude inox 274 €
1 soufflet inox 518 €___
total : 1 013 €
Première amélioration
Utilisation de pièces de véhicules au lieu de
pièces spécifiques. Ces pièces sont
commandées dans les usines du groupe au
prix de revient. Seuls les flasques sont
récupérés. La bride est remplacée par une
chaîne, le soufflet inox par un soufflet
d’échappement de CX, le coude inox par un
coude de chauffage central et le tuyau d’échappement spécifique par l’avant d’un pot
d’échappement de BX ou de 205.
Le prix de revient est de 134 € pour une durée de vie prolongée à un mois. Cette solution se
traduit en évitant une perte annuelle de 13263 €.
Seconde amélioration
Essai en cours d’un prototype monobloc en inox de 44 € et d’une durée de vie de 4 mois. D’où
une perte évitée de 1 524 € par an.
• Exemple 3 :
Un mauvais usinage des entrées de denture sur le manchon 1/2 peut être la cause, pour un
conducteur, d’un refus du passage de la marche arrière ou de craquements « sinistres ».
Le placage incorrect de la pièce sur ses appuis provoque le décalage indiqué sur le croquis de
droite ci-dessus. La ligne des sommets des entrées de denture se trouve inclinée par rapport à
la face de la gorge.
Une pièce de ce type est inutilisable et est mise au rebut.
Travail du cercle
1° - Opérateur
Rappel des consignes de poste :
- veiller à la propreté de la pièce et des appuis ;
- vérifier le placage correct de la pièce ;
- contrôler à vue toutes les pièces (arrêt immédiat des pièces avec une entrée de denture
voilée).
2° - Pince
Augmentation du diamètre de la pince de 0,3 mm pour éviter le jeu trop important entre celle-ci
et la pièce.
3° - Tirant
Diminution du jeu entre les cônes du tirant et de la pièce. Temps de réponse du serrage pièce
plus rapide. Un lâcher trop rapide de la pièce par l’opérateur risquerait de créer le défaut.
4° - Indexeur
Réalisation d’un nouvel indexeur plus haut de 5 mm. L’ancien indexeur était plus bas que la
face inférieure de la pince, provoquant parfois un basculement de la pièce au moment du
serrage.
Résultats et bilan
L’ensemble des actions et des modifications apportées par le cercle amènent une nette
diminution des rebuts (voir graphique).
● Domaines d’application
Toutes les fois que l’on veut visualiser des effectifs par intervalles de classes définis
préalablement.
Permet d’entrevoir l’allure générale de la distribution des données :
• nombre de défauts ;
• influence des opérateurs ;
• influence du milieu (on retrouve les 5M) ;
• influence du matériel, etc.
● Principe
● Modalités
1° - Remplir un tableau de données (feuille de relevés), préciser l’unité de mesure.
2° - Compter le nombre total n de données.
3° - Chercher la valeur maxi notée XM et la valeur mini notée Xm
4° - Calculer l’étendue notée W = XM - Xm
≤ 49 5à7
50 à 99 6 à 10
100 à 249 7 à 12
≥ 250 10 à 20
● Analyse
Interpréter l’allure de la distribution des données : voir tableau des principales allures possibles
(paragraphe suivant).
● Résultat
Décision : la loi est normale ou non ; moyen de production stable ou non stable. Prendre les
mesures adéquates débouchant sur des actions correctives puis préventives.
La distribution semble obéir à une loi normale. Allure quasi normale mais un problème de
L’irrégularité peut être le fait de la collecte des centrage existe. mauvais réglage de la machine
données tendance à arrondir à des valeurs paires par exemple.
lors de la lecture sur l’appareil de mesure).
Remarque : Il faut se méfier des interprétations faites trop vite. On utilise alors l’outil appelé
“catégorisation”. Il s’agit de diviser en catégories, pour mettre en évidence l’origine exacte du
phénomène observé lors du premier histogramme tracée.
Exemple : Une machine constituée de trois postes a produit des pièces dont on a mesuré une
caractéristique x pour laquelle on a trouvé l’histogramme :
Postes 1 + 2 + 3
En fait, il faut analyser la production de chaque poste de façon à mettre en évidence les allures
des histogrammes et prévoir les actions de correction à mener. Ici il faudra recentrer la
moyenne au poste 2 et améliorer la dispersion au poste 3
● Données
Données
3,56 3,46 3,48 3,50 3,42 3,43 3,52 3,49 3,44 3,50
3,48 3,56 3,50 3,52 3,47 3,48 3,46 3,50 3,56 3,38
3,41 3,37 3,47 3,49 3,45 3,44 3,50 3,49 3,46 3,46
3,55 3,52 3,44 3,50 3,45 3,44 3,48 3,46 3,52 3,46
3,48 3,48 3,32 3,40 3,52 3,34 3,46 3,43 3,30 3,46
3,59 3,63 3,59 3,47 3,38 3,52 3,45 3,48 3,31 3,46
3,40 3,54 3,46 3,51 3,48 3,50 3,68 3,60 3,46 3,52
3,48 3,50 3,56 3,50 3,52 3,46 3,48 3,46 3,52 3,56
3,52 3,48 3,46 3,45 3,46 3,54 3,54 3,48 3,49 3,41
3,41 3,45 3,34 3,44 3,47 3,47 3,41 3,48 3,54 3,47
● Calculs
N° : classes 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
Valeur centrale Xm = 3,30 3,34 3,38 3,42 3,46 3,50 3,54 3,58 3,62 3,66
Limite
3,28 3,32 3,36 3,40 3,44 3,48 3,52 3,56 3,60 3,64
inférieure inclue
Limite 3,32 3,36 3,40 3,44 3,48 3,52 3,56 3,60 3,64 XM = 3,68
● Représentation graphique
● Résultat
Vilfredo Frédérico Damaso, économiste italien, était surnommé par des étudiants : « Marquis de
Pareto » du nom de la petite ville du nord de l’Italie où il habitait. Il a mis au point une loi qui
porte donc son surnom.
Il avait constaté que 20 % de la population italienne possédait 80 % de la richesse nationale
d’où le nom de la loi 80-20 ou 20-80.
● Domaines d’application
Domaine économique :
- répartition des articles les plus vendus pour le chiffre d’affaires ;
- classification des coûts des pièces par rapport au coût total ;
- rentabilité des différents postes vis à vis de tous les postes de la ligne de production ;
- 20 % des bons de travail représentent 80 % des coûts des heures d’atelier.
● Principe
Il s’agit de visualiser des données en les classant par catégories (pièces, produits, moyen de
production, opérateurs etc.) et par ordre de grandeur. Cela permet de choisir dans un ensemble
considéré, les éléments à étudier en priorité pour améliorer la qualité de l’ensemble.
● Modalités
2° - Remplir ce tableau
3° - Classer les références par ordre décroissant de la valeur du critère puis calcul, ligne par
ligne, des valeurs cumulées du critère dans l’ordre du classement.
● Analyse
● Résultat
Une fois les facteurs les plus importants connus, les efforts d’amélioration doivent prendre en
compte ces facteurs prioritaires.
De plus, les diagrammes de Pareto peuvent être utilisés pour confirmer l’impact ou l’efficacité
de l’amélioration.
• Echelles
1° - Détermination des échelles
- en abscisse : le repère de la référence (code, référence, numéro,...)
- en ordonnée : les valeurs cumulées du critère choisi (francs, heures,...)
Il est impératif que le choix des échelles sur les axes soit fait de telle façon que la courbe
s’inscrive dans un carré, cela évitera certaines erreurs d’interprétation.
Remarque : il peut y avoir une double échelle où l’on graduera en %.
• Construction
2° - Construction de la courbe
Il suffit de “pointer chaque valeur cumulée en face de la référence correspondante.
Remarque : en utilisant le diagramme de Pareto construit à partir des références classées par
ordre décroissant on peut construire une courbe ABC afin de voir son allure générale.
• Analyse
Soit une courbe ABC ayant un tracé normal (NF X 50 -310)
• Conclusion
Il faudra s’intéresser de près à la zone A, c ‘est sur ces références qu’il faudra agir en priorité.
Les références de la zone C n’ont pratiquement aucun poids.
❖ EXEMPLE
● Données
● Analyse
Remarque : il est nécessaire de passer par une étape intermédiaire de calcul du coût série par
référence. Ce calcul n’est pas développé ici.
● Construction
• Représentation graphique
On choisit les échelles de façon à ce que la courbe s’inscrive dans un carré, on obtient le tracé
suivant :
● Résultats
On constate que six références sur trente quatre au total représentent 78,3 % (= 80 %) du
nombre total des coûts série.
L’entreprise aura donc intérêt à suivre de près la gestion de ces six références.
❖ EXEMPLE D’APPLICATION
CHAMP
EXEMPLES DE POINTS
QUESTIONS D’APPLICATION
À ÉTUDIER
DE LA QUESTION
Une matrice est un tableau à double entrée qui permet de classer un certain nombre de
propositions afin d’en déterminer l’ordre prioritaire d’étude.
En fabrication ces propositions peuvent être des causes possibles de défaut qui sont énoncées
dans une séance de brainstorming.
Cet inventaire est fait sans priorité d’étude. C’est l’exploitation d’une matrice qui permet de
dégager ces priorités.
❖ EXEMPLE D’APPLICATION
Sur le poste automatique de reprise de la figure 2.2 un groupe de six personnes, A à F, classe
les sept causes de défaillances relatives à l’outil et à la pièce. Chaque participant affecte un
rang, variant de 1 à 7, suivant la probabilité de la cause à créer la défaillance (fig. 2.5).
L’analyse arborescente permet d’établir les relations entre les différents éléments d’un
problème qualité. Elle peut traduire la chronologie d’étude des différents éléments et dans ce
cas elle est représentative d’une méthode d’intervention.
❖ EXEMPLE D’APPLICATION
À partir du mode de défaillance, arrêt du moteur broche sur une machine-outil, l’analyse
arborescente donne les causes de la défaillance ainsi que leurs origines (fig. 2.6).