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CORRECTION SYNTHESE BTS

CORPUS SEULS AVEC TOUS/SOUS-THEME L’ENTRAIDE

Dans une société qui tâtonne entre tradition et modernité, les liens sociaux et
familiaux se diversifient. Face aux difficultés économiques, le repli dans une cellule familiale
ou communautaire facilite les échanges et l’entraide entre chaque membre. Aussi le corpus
que nous étudierons s’attarde en quatre documents du 20 e au 21 e siècle à décliner ces liens.
Le premier document est issu du roman du philosophe de l’absurde Albert Camus, L’Etranger,
écrit en 1942, le doc 2 reprend le thème d’un « héros » adolescent mal à l’aise en famille dans
le roman Moins que zéro de Ellis daté de 1985 tandis que les deux derniers tranchent par
leur nature, un article d’Eric Sabourin de la Revue du Mauss de 2007 et une planche de
BDouin intitulée « La valeur d’un morceau de pain » parue en 2020 sur le net. Comment les
personnes évoquées dans ce corpus au sein d’une cellule sociale peuvent-elles se sentir
« seules ensemble» ?. Nous nous demanderons plus précisément si être entouré signifie être
solidaire. D’abord, nous verrons les effets positifs des regroupements familiaux et
communautaires puis les inégalités de traitement et de ressenti chez des individus souffrant
de solitude.

La solidarité est un facteur puissant de regroupement entre individus. Elle


commence en famille, en tant que membres de même sang comme l’illustrent les doc 1, 2 et 4.
Le premier doc montre l’amante du personnage principal intéressée par un contrat solennel
avec ce dernier : elle souhaite se marier pour consolider ses rapports et ses sentiments
amoureux malgré la froideur affichée du narrateur. Elle compte même le suivre jusqu’à Paris
en tant que femme « officielle » pour se rapprocher de son futur travail. Le doc 2 montre que
malgré un divorce, la famille du jeune homme se réunit coûte que coûte avant Noel pour
préparer les cadeaux des enfants et paraître soudés et unis malgré la séparation. Enfin le
doc 3 montre la réunion d’une famille pauvre sous une tente de bédouins autour d’un maigre
repas mais prête à le partager très généreusement.

La famille peut également être élargie à une communauté de valeurs ou de


centre d’intérêt. Ainsi dans le doc 3 montre la famille pauvre accueillir sans compter un
visiteur plus aisé mais qui a besoin de manger au point de donner son plus gros morceau de
pain : la valeur de cette famille est l’hospitalité désintéressée et reserre les liens entre ses
membres prêts à s’élargir à un inconnu. Le doc 2 quant à lui traite des communautés
d’agriculteurs qui ont un besoin vital de se regrouper pour survivre face aux changements des
modèles économiques. Ainsi se multiplient les coopératives rurales, comme dans les pays du
Sud, tout en montrant des évolutions depuis leur invention avec la naissance des villages de
campagnes.
Toutefois, malgré ces ressources mises en commun au sein d’une cellule sociale
définie ou recomposée, des inégalités persistent entre les membres. Elles peuvent être
économiques ou psychologiques. Ainsi le doc 2 annonce la dégradation (ou la fin) du système
de « don solidaire » défini par Marcel Mauss en 1924 en donnant l’exemple de services
autrefois gratuits devenus monnayables : l’entraide perd de son efficacité si elle devient
intéressée et perturbe les équilibres socio-économiques au sein d’un groupe. Le doc 3 montre
qu’au sein d’une même communauté orientale ou religieuse, les individus n’interprètent pas de
la même façon la valeur d’hospitalité et de charité. Ainsi le plus riche ne donne qu’une infime
partie de sa nourriture à un pauvre et peut passer pour avare en comparaison avec la famille
pauvre qui est prête au sacrifice pour le bien-être d’autrui. Le doc 2 relativise aussi le
sacrifice fait par les parents du narrateur en ironisant sur le repas superficiel et hypocrite
organisé à Century City.

En effet, malgré les réunions de famille, les rites sociaux et communautaires


comme le partage d’un repas, le sentiment de solitude et d’incompréhension peut peser même
en étant entouré. Les doc 1, 2 et 4 prouvent ce sentiment d’étrangeté, ce malaise qui existe
face aux réactions de certains membres. Le roman de Camus porte un regard interne du
héros éponyme sur sa fiancée : il semble absent, perdu et étranger à ses propres émotions. Il
dénigre tout ce qui a de la valeur aux yeux de Marie tout en acceptant le mariage. Ils ne sont
déjà pas en phase ! Le doc 2 met en avant un adolescent à moitié drogué qui s’évade du dîner
en pensant à d’autres personnes et en se moquant avec dérision de ce rassemblement
« contraint » par la force d’une tradition qui a perdu son sens pour une famille décomposée.

En conclusion, appartenir à un clan, qu’il soit familial ou lié à une tradition particulière,
ne permet pas d’affirmer l’épanouissement de ses membres mais permet une certaine
protection face aux dangers venus de l’extérieur à une époque où les événements extérieurs
arrivent vite, comme la guerre d’après Camus, le commerce effréné de la drogue dans les
années 1980 ou les inflations économiques. Le sentiment de solitude peut atteindre chaque
individu. Comment aider ces personnes fragiles ?

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