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II/ Les grands bouleversements sociétaux en France

B - Les nouveaux principes économiques et sociales

Cette nouvelle société est également marquée par de profonds changements économiques et
sociales.

Premièrement, dans la nuit du 4 au 5 août 1789, l'Assemblée nationale vote ce premier texte de loi
qui pose ainsi les fondements de l’avancée économique la plus importante de la Révolution française
: l’abolition des privilèges et des droits féodaux.

En effet, comme l’affirme l’article premier de ce décret : “L’Assemblée nationale détruit


entièrement le régime féodal”. Par conséquent, sont abolis sans indemnités la mainmorte, donc le
droit de succession perçu par le seigneur sur les biens de ses serfs, la servitude personnelle, mais
également comme l’annonce l’article 3 du décret : “le droit exclusif de la chasse ”, l’exclusivité
seigneuriale sur les colombiers et la chasse disparaissent donc également.

Dans la suite de ce texte de loi, l’Assemblée nationale énonce à l’article 7 de ce décret que : “La
vénalité des offices de judicature et de municipalité est supprimée. La justice sera rendue
gratuitement, ou encore à l’article 9 que : “Les privilèges en matière d’impôt sont abolis à jamais. La
perception se fera sur tous les citoyens et sur tous les biens, de la même manière et dans la même
forme", l’égalité des droits entre les citoyens devant l’impôt et la justice est mise en place, ainsi la
loi s’applique de la même manière pour tous. Aussi, la dîme qui est un impôt versé à institution
religieuse est également supprimée, cette dernière réforme va poser les jalons d’un nouveau
principe religieux.

Et finalement, à l’article 11 de ce décret, l’Assemblée nationale déclare que : “tous les citoyens, sans
distinction de naissance, pourront être admis à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et
militaires”, ainsi tous les individus peuvent accéder à tous les emplois, même publics, seul le mérite
doit les distinguer.

Dans un second temps, l’Assemblée nationale élimine tout ce qui porte entrave à la liberté du
commerce, elle rentre alors en opposition avec les principes économiques de la monarchie,
puisqu'avant 1789, l’Ancien Régime encadrait et réglementait très fortement les activités
économiques :

Ainsi, et comme le décrète la loi d’Allarde du 2 mars 1791 : “il sera à libre à toute personne de faire
tel négoce ou d’exercer telle profession”. L’Assemblée nationale autorise donc la liberté
d’entreprise. Également, pur faciliter les liens commerciaux, l’Assemblée nationale décrète le 1er
août 1793, qu’elle “établit pour toute la République la même uniformité dans les poids et mesures “.
Aussi, le marché intérieur est unifié grâce à la suppression des douanes intérieures.

Cependant, dans le but de faire émerger le libéralisme économique, l’ Assemblée nationale décrète
certains textes qui contraignent les travailleurs.

C’est notamment le cas de l’article 8 de la loi Le Chapelier, qui décrète le 14 juin 1791 que “Tout
attroupement contre le libre exercice de l’industrie et du travail seront punis”. Ainsi, elle interdit aux
ouvriers de s’associer et de faire grève.

Ou encore de l’article 415 du Code Pénal, qui affirme que “Toute coalition pour cesser en même
temps de travailler sera punie”. Elle interdit par conséquent les regroupements dans le but de
manifester.
Lors de cette révolution, la bourgeoisie profite des biens nationaux, qui sont les terres confisquées à
la noblesse et au clergé, elle s’enrichit alors et profite de ces nouveaux principes économiques.

C – Les nouveaux principes religieux

Ces nouveaux principes vont surtout être fondés sur la base de la constitution civile du clergé, qui
va faire perdre beaucoup de pouvoir à l’Église Catholique. Elle traduit notamment les rapports très
conflictuels entre l’Église et la Révolution :

• Les biens de l'Église sont nationalisés, ils deviennent les biens nationaux, et les prêtres
deviennent des salariés de l'Etat.
• Les prêtres qui refusent leur nouveau statut défini par la Constitution civile du clergé sont
emprisonnés, ce sont les prêtres réfractaires.

Le pouvoir étatique prend plus de place, notamment grâce à la création de l'Etat civil qui contrôle
désormais l'enregistrement des naissances et décès, sans prendre en considération les
appartenances religieux, ce qui permet une meilleure égalité entre les citoyens. Aussi, les mariages
sont désormais des contrats passés devant un maire.

La perte d’influence de l’Église catholique est également montrée par le fait que la liberté de culte
est désormais autorisée, tout comme les divorces.

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