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Chapitre 7

Propriétés magnétiques

Introduction
Le magnétisme occupe une place remarquable dans la
description des propriétés fondamentales de la matière
condensée et des matériaux .
Sur le plan technologique, les matériaux magnétiques ont une
importance considérable, grâce à leur grande richesse de
comportement. Une voiture moderne, par exemple, peut
contenir jusqu'à 70 dispositifs différents utilisant ces matériaux
comme des moteurs électriques, des actionneurs ou
transmetteurs de mouvement, des capteurs...
De multiples dispositifs de mémoire magnétique sont utilisés et
seront utilisés dans les ordinateurs et les machines
d'enregistrement permettant ainsi une révolution accrue dans le
domaine de l'information et de la communication.

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1
Introduction
Les deux concepts centraux dans la physique du magnétisme
sont les concepts de champ magnétique et de moment
magnétique.
Les objectifs de ce chapitre consistent à donner une description
assez simple et complète des phénomènes liés au magnétisme de
la matière. Ces objectifs sont donc les suivants :

i) Décrire l’origine du magnétisme des atomes puis de la


matière.
ii) Etudier les différents comportements magnétiques de la
matière: le diamagnétisme, le paramagnétisme et le
ferromagnétisme .

Magnétisme à l’échelle microscopique


Moment magnétique orbital de l’électron
Considérons une description classique de l'atome pour
introduire le moment magnétique orbital d’un électron. Dans
cette description, les électrons de l’atome considéré gravitent sur
des orbites circulaires autour de son noyau. Le moment
cinétique orbital d’un électron vaut alors:

L = r ∧ mv v

m, r et v sont respectivement la masse,


la position et la vitesse de l’électron. Electron

Noyau

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Moment magnétique orbital de l’électron
Par ailleurs, cette orbite peut être assimilée à une boucle de
courant parcourue par une intensité donnée par:
dq −e 2π r
i= = ; avec T =
dt T v
A une telle boucle de courant (ou dipôle magnétique) est associé
un moment magnétique µ donné par:

µ = iSn
où n le vecteur normal au plan contenant l'orbite et S la surface
de la boucle qui s’écrit:
S =πr 2

Magnétisme à l’échelle microscopique


Moment magnétique orbital de l’électron
En tenant compte des expressions de i et S, on obtient:
1 e
µ = − evr n = − r ∧ v
2 2
En comparant l’expression de µ à celle du moment cinétique
orbital L, on en déduit la relation suivante:

µ =γL
où γ est le rapport gyromagnétique qui vaut ici:
e
γ =−
2m
On notera que µ e L sont de sens opposés.

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Application d’un champ et précession de Larmor
En présence d’un champ magnétique externe B uniforme
et suffisamment important, les moments magnétiques µ des
atomes peuvent se mettre à tourner autour de la direction
de B selon un angle donné.
B
L'apparition de ce mouvement de
rotation des moments magnétiques,
sous l'influence du champ magnétique
externe B , est appelé: mouvement de
µ
précession de Larmor.
électron

Magnétisme à l’échelle microscopique


Application d’un champ et précession de Larmor
Nous allons par la suite mettre en équation le mouvement de
précession de Larmor.
L'application d'un champ magnétique externe B , crée une
interaction avec le moment magnétique µ . Cette interaction
entraîne l'apparition d'un couple de moment Γ qui s’écrit:

Γ=µ∧B
Afin de comprendre l'effet de ce couple, appliquons le théorème
du moment cinétique qui se traduit par la relation:

dL dµ
=Γ ou encore = γµ ∧ B
dt dt

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Application d’un champ et précession de Larmor
Cette relation permet de prévoir les propriétés suivantes:
i) La dérivée du moment magnétique µ est perpendiculaire au
champ magnétique B : dµ
.B = 0
dt
ii) Le moment magnétique µ possède un module constant:

d µ
2

=2 .µ = 0
dt dt
iii) L'angle entre le moment magnétique µ et le champ
magnétique B est constant:
d
( µ .B ) = 0 ⇒ µ .B = cte
dt

Magnétisme à l’échelle microscopique


Application d’un champ et précession de Larmor
L’équation précédente peut se mettre sous la forme:


=ω∧µ avec ω = −γ B
dt
Le mouvement de l'extrémité du vecteur moment
magnétique µ est un cercle. Le vecteur moment magnétique
effectue un mouvement de précession autour de la direction du
champ magnétique B . Ce mouvement de rotation peut être
caractérisé par un vecteur rotation ω colinéaire à B .

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Quantification du moment magnétique orbital
La physique quantique nous enseigne que le moment cinétique
orbital L est quantifié de telle sorte que sa projection selon un
axe z quelconque vaut:

Lz = ml ℏ
et que la norme au carré du moment cinétique vaille:

= L2 = l ( l + 1) ℏ 2
2
L
Les deux nombre entiers ml et l sont reliés par:

−l ≤ ml ≤ +l

Magnétisme à l’échelle microscopique


Quantification du moment magnétique orbital
Comme le moment magnétique orbital µ est proportionnel au
moment cinétique orbital L , sa projection selon z prend les
valeurs discrètes suivantes:
µ z = γ Lz = ml γ ℏ
Cette expression peut s’écrire aussi sous la forme:
µ z = − ml µ B
où la quantité µΒ est appelée « magnéton de Bohr », son
expression et sa valeur sont:
eℏ
µ B = −γ ℏ = = 9, 2710−24 j.T −1
2m

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Le spin et le moment magnétique total
La mécanique quantique nous apprend également, et ceci est
confirmé par l'expérience de Stern et Gerlach, que l'électron
possède un moment cinétique intrinsèque S , appelé spin, dont
la projection selon z est quantifiée et prend les valeurs:
1
S z = mS ℏ = ± ℏ
2
Le rapport gyromagnétique associé à ce moment cinétique
intrinsèque vaut sensiblement le double de celui attribué à L ,
et donc on a un moment magnétique de spin tel que:

µ S , z = −2mS µ B = ∓ µ B

Magnétisme à l’échelle microscopique


Le spin et le moment magnétique total
Le moment cinétique total est la somme des contributions
orbitales et des contributions de spin. Celui-ci s'écrit alors:

J = L+S
.
J est soumis aux mêmes règles de quantification que tout
moment cinétique:
 J Z = m j ℏ
 2
 J = j ( j + 1) ℏ
2

Les deux nombre mj et j étant reliés par:

− j ≤ mj ≤ + j

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Magnétisme à l’échelle microscopique
Le spin et le moment magnétique total
Le moment magnétique total associé à J s'écrit alors:
µ = γ ℏJ = − g µ B J
où g est le « facteur de Landé » ou facteur de décomposition
spectrale. C’est est un nombre sans dimension prenant en
compte à la fois les effets de spin et les effets orbitaux:

J ( J + 1) + S ( S + 1) − L( L + 1)
g = 1+
2 J ( J + 1)
La projection de µ selon un axe z quelconque vaut alors:

µ z = −m j g µ B

Diamagnétisme et paramagnétisme
Aimantation et susceptibilité magnétique
On considère un matériau, de volume V et contenant N atomes,
plongé dans un champ magnétique extérieur B . On suppose que
chaque atome i porte un moment magnétique µi .
On définit l’aimantation M comme le moment magnétique
macroscopique induit par unité de volume du matériau:

1 N N
M = ∑ µi = µ
V i =1 V
=n µ
où n le nombre d'atomes par unité de volume et µ le moment
magnétique moyen par atome.

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Aimantation et susceptibilité magnétique
L’aimantation peut être reliée au champ magnétique appliqué
par la relation:
B
M =χ
µ0
où χ la susceptibilité magnétique du matériau et µ0 la
perméabilité magnétique du vide.
χ est une grandeur sans dimensions. Elle permet de faire une

-
5 4
11
0-
classification des matériaux en trois grandes classes:
- les matériaux diamagnétiques ( χ ≈ − < 0 ).

-
2
0

1
0
- les matériaux paramagnétiques ( χ ≈ − > 0 ).
- les matériaux ferromagnétiques, pour lesquels la susceptibilité
magnétique est beaucoup plus élevée.

Diamagnétisme et paramagnétisme
Diamagnétisme et susceptibilité diamagnétique
Le diamagnétisme provient de la tendance des charges
électriques à protéger partiellement l’intérieur d’un corps
contre un champ magnétique appliqué de l’extérieur.
Quand on applique un champ magnétique B à un échantillon,
les électrons modifient leurs mouvements de manière à
s’opposer à l’augmentation de B (loi de Lenz). Ces mouvements
supplémentaires des électrons provoquent l’apparition d’une
aimantation M opposée à B . Il en résulte que la susceptibilité χ
des corps diamagnétiques est négative.
Remarque: Toutes les substances sont diamagnétiques car elles
sont formées de charges positives et de charges négatives.

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Diamagnétisme et susceptibilité diamagnétique
Le traitement habituel du diamagnétisme des atomes et des ions
utilise le théorème de Larmor. Pour cela, on considère un
échantillon de n atomes par unités de volume soumis à un
champ magnétique extérieur B . On suppose que chaque atome
contient Z électrons. La précession de Larmor des Z électrons
est équivalente à un courant électrique:
ω
I = − Ze

où ω est la fréquence de Larmor:
eB
ω=
2m

Diamagnétisme et paramagnétisme
Diamagnétisme et susceptibilité diamagnétique
Le moment magné µ d’une boucle de courant est donné par le
produit du courant par l’aire de cette boucle:
Ze 2 B 2
µ = IS = − 〈ρ 〉
4m
où 〈 ρ 〉 = 〈 x 〉 + 〈 y 〉 est le carré moyen de la distance de
2 2 2

l’électron à l’axe du champ passant par le noyau de l’atome.


Le carré moyen de la distance des électrons au noyau est:
〈r 2 〉 = 〈 x2 〉 + 〈 y 2 〉 + 〈 z 2 〉
Pour une distribution de charge de symétrie sphérique, on a:
3 2
〈 x2 〉 = 〈 y 2 〉 = 〈 z 2 〉 〈r 2 〉 = 〈ρ 〉
2

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Diamagnétisme et susceptibilité diamagnétique
L’aimantation du système est donnée par:
nZe 2 B 2
M =− 〈r 〉
6m
La susceptibilité magnétique s’écrit alors:

µ0 M µ0 nZe 2
χ= =− 〈r 2 〉
B 6m
Cette relation est le résultat classique de Langevin.
Le problème du calcul de la susceptibilité diamagnétique se
réduit au calcul de 〈 r 2 〉 pour la distribution des électrons dans
l’atome.

Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
Le paramagnétisme est le résultat d'un effet d'orientation des
moments magnétiques microscopiques µ préexistants dans le
matériau, sous l'effet d'un champ magnétique extérieur B . Il
s'apparente donc aux effets de polarisation d'orientation dans
les diélectriques constitués de molécules polaires.

Matériau sans champ Matériau avec champ

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
En présence d'un champ magnétique externe B, supposé porté
par l’axe Oz, il existe une énergie d'interaction entre ce champ et
le moment magnétique µ donnée par :

E = − µ .B = − µ z B = − µ B cos θ
où θ est l’angle entre µ et B .
D’après la thermodynamique statistique, la probabilité pour
qu'un moment magnétique ait cette énergie est:

1 1 1
P( µ ) = P( µ z ) = e− β E = e βµ B cos θ ; β =
Z Z k BT
où Z est la fonction de partition d’une particule du système.

Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
La probabilité P(µ) exprime la compétition entre le champ
magnétique qui tend à aligner les dipôles dans sa direction et
l'agitation thermique qui tend à les répartir de façon aléatoire .
La fonction de partition canonique Z est donnée par:

Z = ∫ e βµ B cos θ d Ω; d Ω = sin θ dθ dϕ
π 2π
= ∫ e βµ B cos θ sin θ dθ ∫ dϕ
0 0

= sh( βµ B )
βµ B

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
Comme le champ magnétique B est porté par l’axe Oz, Le
moment magnétique moyen µz est donné par:

1 βµ B cos θ
µ z = ∫ µ z P ( µ z )d Ω = ∫ µ cos θ e dΩ
Z
µ π 2π
= ∫0 e βµ B cos θ cos θ dθ ∫ dϕ
Z 0

En remplaçant Z par son expression, on obtient après


intégration:
 1 
µ z = µ  coth( βµ B ) −
 βµ B  

Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
L’intensité d’aimantation M d’un système paramagnétique,
contenant n atomes par unité de volume, s’écrit alors:

M = n µ z = nµ L( x); x = βµ B
où L(x) est la fonction de Langevin:
L(x)
1

1
L( x) = coth( x) −
x

0 x

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Paramagnétisme et équation de Langevin
i) Basses températures: x → ∞ , coth( x ) ≅ 1 et L ( x ) ≅ 1
L’aimantation tend vers la valeur maximale (appelée valeur de
saturation): M = Msat = nµ
1 x x
ii) Hautes températures: x → 0, coth( x) ≅ + et L( x) ≅
L’aimantation s’écrit dans ce cas : x 3 3

nµ 2 B
M=
3k BT
La susceptibilité magnétique s’écrit alors:

µ0 M nµ 2 µ0 C
χ= = = C’est la loi de Curie
B 3k BT T

Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
L'énergie d'interaction entre un moment magnétique µ et un
champ magnétique extérieur B est donnée par:

Em j = − µ .B = − µ z B = m j g µ B B
D’après la thermodynamique statistique, la probabilité pour
qu'un moment magnétique ait cette énergie s’écrit:
1 − β Em j 1 − β m j g µB B 1
P(m j ) = e = e ; β=
Z Z k BT
m j =+ j
− β m j g µB B
La fonction de partition Z est: Z = ∑ e
m j =− j

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
En posant x = β g µ B B , Z peut se mettre sous la forme:
 2 j +1  x
Z = sh  x  sh
 2  2
Le moment magnétique moyen dans la direction Oz (direction
du champ magnétique) est donné par:
j j
1 − β m j g µB B
µz = ∑ µ z P(µ z ) =
Z
∑ −m j g µ B e
m j =− j m j =− j

1 ∂Z ∂ ln Z
= g µB = g µB ; x = β g µB B
Z ∂x ∂x

Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
En tenant compte de l’expression de Z, on obtient:

µ z = g µ B jB j ( X ) avec X = jx = j β g µ B B

où Bj(X) est la fonction de Brillouin, son expression est:

2 j +1  2 j +1  1  X 
Bj (X ) = coth  X − coth  
2j  2j  2j 2j
L’aimantation d’un système de n atomes par unité de volume est
donc:
M = n µ z = ng µ B jB j ( X )

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
Fonction de Brillouin pour
plusieurs valeurs de j.
La valeur j = ∞ correspond
au résultat que donnerait la
théorie classique de
Langevin.

Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
A haute température ou en champ magnétique faible (x << 1),
l'énergie d’interaction magnétique est très petite devant
l'agitation thermique. Dans ce cas, la fonction de Brillouin se
développe comme suit:

1 X ( j + 1) X
2
 2 j +1  X 1
1
Bj (X ) ≈ +  − − =
X  2 j  3 X (2 j ) 2 3 j 3
L’expression de l’aimantation devient alors:

ng 2 µ B2 Bj ( j + 1)
M=
3k BT

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Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
Pour la susceptibilité paramagnétique, on obtient l’expression
suivante:
µ0 nµeff
2
χ= avec µeff = g µ B j ( j + 1)
3k BT
Cette expression peut se mettre sous la forme:

C µ0 nµeff
2
χ= avec C =
T 3k B
On retrouve donc la loi de Curie.
Cette loi est bien vérifiée expérimentalement pour la plupart des
substances paramagnétiques.

Diamagnétisme et paramagnétisme
Théorie quantique du paramagnétisme
Dans le cas de champs magnétiques intenses ou de basses
températures (x >> 1), l’alignement des moments magnétiques
suivant la direction du champ l’emporte sur l’agitation
thermique. On obtient dans ce cas une aimantation de
saturation d’expression:

M = M Sat = ngj µ B
En ce qui concerne les matériaux paramagnétiques, cette
saturation ne peut être observée qu'à très basse température et
dans des champs très intense. Ce comportement n'est donc pas
fondamental pour les substances paramagnétiques, mais il le
sera pour les matériaux ferromagnétiques.

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Matériaux ferromagnétiques
Introduction
Dans les substances paramagnétiques, le moment magnétique
d’un atome est très peu influencé par les atomes voisins (on
néglige les interactions entre atomes).
Une substance ferromagnétique, en revanche, est caractérisée
par une très forte interaction des moments magnétiques des
atomes voisins. Cette interaction crée un fort alignement des
moments et une aimantation spontanée apparaît en l’absence de
champ magnétique extérieur.
Le ferromagnétisme disparaît au dessus d'une certaine
température, appelée température de Curie TC et les corps
ferromagnétiques se comportent comme des paramagnétiques
au dessus de cette température critique.

Matériaux ferromagnétiques
Théorie du champ moléculaire de Weiss
Afin d'interpréter quantitativement le ferromagnétisme, Weiss
proposa un modèle phénoménologique dans lequel chaque
atome est soumis à l'action:
i) du champ magnétique appliqué B .
ii) d'un champ magnétique supplémentaire BW , dû aux
interactions entre moments magnétiques. Ce champ est
proportionnel à l'aimantation:

BW = λµ0 M
où λ est une constante positive indépendante de la température.
Le calcul est alors identique à celui fait pour le paramagnétisme,
en remplaçant partout B par B + BW .

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Matériaux ferromagnétiques
Théorie du champ moléculaire de Weiss
L'énergie d'un moment magnétique s'écrit alors:

Em j = − µ .( B + BW )
Les moments magnétiques vont avoir tendance à s'orienter dans
la direction de ce nouveau champ, et l’aimantation garde la
même expression que celle des matériaux paramagnétiques:

M = M SatB j ( X )
Avec:  M Sat = ngj µ B : Aimantation à saturation

B j ( X ) : Fonction de Brillouin

 X = j β g µ B ( B + BW ) = j β g µ B ( B + λµ0 M )

Matériaux ferromagnétiques
Théorie du champ moléculaire de Weiss
Examinons le cas correspondant aux hautes températures (ou
faibles champs magnétique). En utilisant les résultats du
paragraphe précédent, on obtient la relation suivante:

C ( B + λµ0 M ) µ0 nµeff
2
M= ; C=
µ0T 3k B
où C est la constante de Curie.
Cette expression nous permet d’écrire l’aimantation sous la
forme:
CB
M=
µ0 (T − λ C )

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Matériaux ferromagnétiques
Théorie du champ moléculaire de Weiss
La susceptibilité des corps ferromagnétiques prend alors la
forme:
C
χ= C’est la loi de Curie-Weiss
T − TC
TC = Cλ est appelée température de Curie.
La susceptibilité présente une singularité (discontinuité) à T=TC.
En dessous de TC, le corps se trouve dans l’état ferromagnétique
et présente donc une aimantation spontanée en l’absence de
champ magnétique.
Au dessus de TC, l’agitation thermique détruit l’aimantation
spontanée du système et deviendra paramagnétique.

Matériaux ferromagnétiques
Théorie du champ moléculaire de Weiss
Le tableau suivant donne quelques valeurs typiques de la
température de Curie (TC) pour certaines substances
ferromagnétiques.

Substance Température de Curie


(Κ)
Fer (Fe) 1043
Cobalt (Co) 1388
Nickel (Ni) 627
Gadolinium (Gd) 292
Dysprosium (Dy) 88

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Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis
A des températures nettement inférieures à TC, les moments
magnétiques électroniques d’une substance ferromagnétique
sont pratiquement tous alignés à l’échelle atomique. Cependant,
à l’échelle de l’échantillon, l’aimantation peut être très
inférieure à la valeur de saturation MSat.
Weiss expliqua ce phénomène par le fait que l’échantillon réel
est composé d’un grand nombre de petites régions (appelées
domaines ferromagnétiques ou de Weiss) pour lesquelles
l’aimantation locale a sa valeur maximale (voir figure). Les
directions de magnétisation des différents domaines ne sont pas
nécessairement parallèles, ce qui conduit à une aimantation
totale inférieure à sa valeur maximale (MSat ).

Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis

Figure montrant la structure des « domaines ferromagnétiques »


séparés par des couches appelées « Parois de Bloch »

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Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis
L’augmentation de l’aimantation de l’échantillon sous l’action
d’un champ magnétique extérieur se réalise en trois étapes:
i) Sous un faible champ appliqué, le volume des domaines
favorablement orientés par rapport au champ, augmente aux
dépens des domaines défavorablement orientés. Dans cette
phase, les parois de Bloch se déplacent réversiblement.
ii) Pour des valeurs plus élevées du champ, le volume des
domaines favorablement orientés par rapport au champ
augmente encore plus, mais avec des déplacements irréversibles
de la part des parois de Bloch.
iii) Sous un champ fort, l’aimantation des domaines tourne dans
la direction du champ.

Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis
La courbe ci-dessous, montre les différents processus
d’aimantation d’un matériau ferromagnétique. Cette courbe est
appelée courbe de première aimantation.
Aimantation

Rotation de l’aimantation des domaines

Déplacement irréversible des parois

Déplacement réversible des parois

Champ appliqué

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Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis
Lorsqu'on a magnétisé un échantillon ferromagnétique jusqu'à
la saturation et que l'on fait décroître l’intensité du champ
magnétique extérieur B on constate que M décroît également.
Cependant, cette décroissance suit une courbe différente qui se
situe au-dessus de la courbe de première aimantation. On dit
qu'il y a hystérésis (voir figure).
Lorsque le champ B est ramené à zéro, il subsiste une
aimantation Mr appelée aimantation rémanente. Pour annuler
cette aimantation, il est nécessaire d'imposer à B une valeur
négative. L’aimantation s'annule alors pour une valeur de
champ Bc appelée champ coercitive.

Matériaux ferromagnétiques
Domaines ferromagnétiques et cycle d’hystérésis
M
Mr

− BC BC B

− Mr

Courbe montrant les différentes étapes du cycle d’hystérésis d’un


matériau ferromagnétique.

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