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c~

R M 1
Revue
Construction Référence

W Métallique MIX-EC4 2-95

APPLICATION DE L'EUROCODE 4-DAN


DIMENSIONNEMENT DES DALLES MIXTES
Deuxième partie: Dimensionnement de dalles mixtes
en phase définitive mixte
par Ph. SEGUIN, M. CRISINELet L. SOKOL
:: 1

Cette note technique est la seconde des deux notes traitant du dimensionnement des
dalles mixtes pour bâtiment, suivant l'Eurocode 4. Dans la première note nous introdui-
sions le concept de dalle mixte pour planchers de bâtiment, les principes généraux de
dimensionnement des dalles mixtes suivant l'Eurocode 4 ainsi que le dimensionnement
spécifique de la dalle en phase de chantier. Dans cette rubrique, nous aborderons en
secondepartie le dimensionnement spécifique de la dalle en phase mixte définitive. Dès
à présent, l'Eurocode 4 est disponible soit auprès du CTICM,soit auprès de l'AFNOR.

1. - PRINCIPES DE DIMENSIONNEMENT

Ce dimensionnement correspond à la situation de la dalle après le début de l'action col-


laborante et le retrait de tous les étais éventuels. Dans l'élément mixte, l'acier et le béton
agissent en commun pour reprendre les actions.

1,1.- Comportementsouscharges,

Lorsqu'une dalle mixte est soumise à une charge, la ruine peut se produire selon l'un
des modes suivants:

1) Ruine par flexion en travée sous moment positif (section 1) ou sous moment négatif
pour les dalles continues sur appuis,

2) Ruine sous cisaillement horizontal (section Il),

3) Ruine en cisaillement vertical (section III).

Les sections de ruine se rapportent à la figure 2 de la première partie de la rubrique. Le


mode de ruine Il nécessite quelques explications complémentaires pour définir la lon-
gueur de cisaillement Ls'

Ph.SEGUIN - IngénieurCTICM
L. SOKOL- DocteurIngénieur,DéveloppementProduitPAB-SOLLAC
M. CRISINEL- IngénieurdiplôméEPFL,chefde sectionet chargéde coursEPFL

CENTRE TECHNIQUE INDUSTRIEL Domaine de Saint-Paul, 78470 Saint-Rémy-lès-Chevreuse


DE LA CONSTRUCTIONMÉTALLIQUE Tél.: (1) 30-85-20-00- Télex: 699298F- Télécopieur (1) 30-52-75-38

Construction Métallique, w 2-1995


r 60;;: ""00 TECHNIQUE
ETAPPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

Lors de la sollicitation en flexion positive(à mi-travée)de la dalle,des contraintesde


traction naissent dans les zones inférieures de la dalle en béton. Au-delà de la résistance
en traction du béton il se crée des fissures dans la dalle en béton et des ruptures locales
d'adhérence entre la dalle et la tôle profilée. Plus on sollicite la dalle, plus la plage fissu-
rée s'étend vers les appuis (fig. 1a). La ruine par cisaillement horizontal se produit
lorsque l'effort de cisaillement à l'interface acier-béton est supérieur à l'adhérenceentre
les deux composants. L'adhérenceentre l'acier et le béton est assurée essentiellement
grâce aux bossagesdes parois de la tôle, la forme de la section contribue également à
cette liaison.

Pour les dalles isostatiques simplement appuyées, les longueurs de cisaillement sont
2 déterminéesforfaitairement selon l'Eurocode 4 :

Ls= -L pour une portée L sollicitée pour une charge uniformément répartie,
4
Ls= Lp pour une charge concentrée. Lpest la distance entre la charge et l'appui le plus
proche.
La figure 1 présentecette situation.

A) .- - -. - ,:J ~ ::tz

-
z: Bras des eflor1s Intemes

1/ los 11/ Zone fissurée ~/ los ~/

W=2V »}, ! V- lYV JJ>J;

B) v OOIlllRllinl:=-
~ V 111ft::w",œ" ,,- 1 V

~..:~
f... 1 .~..:
L ' ~ ..j ~--~---I
1- .~--~-
L -j~
Fig. 1- Longueursde cisaillement

En cas de dalle continue, il est permis d'utiliser une travée isostatique équivalente pour
la détermination de la résistance au cisaillement. Lorsque les charges sont uniformé-
ment réparties et que les longueurs des travées successives ne diffèrent pas de plus de
15 %, il est permis, à titre de simplification, d'admettre que la longueur de la travée
équivalente est égale à 90 % de la longueur de la travée pour une travée de rive et à
80 % de la longueur de la travée pour une travée intermédiaire.

La ruine par cisaillement horizontal a lieu dans la mesure où les ruines par flexion ou
par cisaillement vertical ne se produisent pas avant.

la figure 2 présente le type de ruine que l'on peut prévoir de manière qualitative en
fonction de la portée de la dalle.

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RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 61

MIX-EC4 2-95

:!.!-
t
b.dp . ar cisaillement
vertical ,j;:=J=====L~

1 t longitudinal VT Î Î VT

"'1 Ls ~ ..., Ls 1..-

Courte portée

~ !:::..P
bl.g 3
Fig. 2 - Type de ruine en fonction de la portée de la dalle

1,2. - Matériaux
:'

La vérification de la dalle mixte fait intervenir les propriétés des matériaux et les coeffi-
cients partiels de sécurité suivants:
- Tôle profilée en acier: Limite d'élasticité fyp'
Module d'élasticité Eap= 210000 N/mm2,
Section nette hors galvanisation et retrait éventuel des sec-
tions des bossages,Ap,
Coefficient partiel de sécurité à l'ELU : Yap= 1,10.

- Béton: Les caractéristiquesdu béton sont déterminées en fonction de


sa classede résistance.
Résistancecaractéristiqueà 28 jours en compression: fck'
Résistancecaractéristiqueà 28 jours en traction: fctm'
Module d'élasticité à court terme Ecm'à long terme Ecm/3,
Coefficient partiel de sécurité à l'ELU : Yc= 1,50.
- Acier d'armature: Limite d'élasticité: fsk'
Module d'élasticité Es= 210000 N/mm2,
Coefficient partiel de sécurité Ys= 1,15.
- Connexion: Coefficient partiel de sécurité à l'ELU : Yvs= 1,25
(comportement ductile).

- Coefficient d'équivalence entre l'acier et le béton: n = ~E ,


Ec
(deux valeurs pour les sollicitations à court terme et à long terme).

1,3. - Actions

Les charges à prendre en compte sont:


- poids propre (tôle, acier d'armatures, béton),
- compléments de poids propre (éléments non porteurs),
- réactions lors du retrait des étais, s'ils existent lors du coulage du béton (uniquement
pour les calculs aux ELS),

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62 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 1-95

- les actions de fluage, de retrait, de déplacement d'appuis, (uniquement pour les cal-
culs aux ELS),
- actions climatiques (température,vent...),
- actions dues aux surchargesd'exploitation.

1,4. - État limite de service

Dans les vérifications aux états limites de service (ELS)les calculs sont effectuéssuivant
une méthode élastique. Il est alors nécessaire de prendre en compte les différentes
4 étapes de construction, en particulier l'étape de retrait des étais qui induit une action
concentrée égale et opposée à la réaction que reprenait l'étai considéré pendant la
phase de chantier.
À l'état limite de service, on doit vérifier que les flèches, l'ouverture des fissures dans le
béton et les glissements entre la tôle et le béton aux extrémités des portées se situent
dans les limites admises

Analyse à l'état limite de service (ELS)


La flèche de la dalle mixte est calculée en utilisant une méthode d'analyse linéaire et en
considérant une inertie moyenne entre celle des sections fissurées et celle des sections
non fissurées. On tient compte des éventuels glissements aux extrémités des dalles.
Dans une section fissurée le moment d'inertie 'ccde la section peut être obtenu par la
formule:
2c 2
3 b . xc' ~ ()
= -b. Xc +
'cc
12n n
+ Ap' (dP - Xc)2 + P ,
Partiecomprimée Partiecomprimée

.E

Partietendueelf~su ~~~u_c~nlredegraV'édelat6l'$. Partie Iredegrav.édelaIOle

Fig. 3 - Calcul des inerties, béton fissuré et non fissuré

Xcest la position de l'axe neutre par rapport au sommet de la dalle, obtenue par la for-
mule:

X=~
c b (~ ~-:~~-1)
""'~

Dans une section fissurée le moment d'inertie 'cude la section peut être obtenu par la
formule:

, - b. h~ b. hc. Xu-
(
ih ) 2
bo . h~ bo. hp
(ht - Xu - -hp ) + A P . (dP - Xu)2 + ,P
2
cu- - 12n + n + 12n + n 2

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RubriqueTECHNIQUE
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Xu est la position du centre de gravité par rapport au sommet de la dalle obtenue par la
formule:

LA; . z; 2
( ) 2
. .
b . -h~ + bo . hp. ht- -hp + n Ap dp
x u --
- LA; - b . hc + bo . hp + n . Ap

Dans les deux formules bo est la largeur moyenne des nervures de béton dans les ondes
sur un mètre de largeur.

Dans ces formules le rapport de rigidité peut être pris comme la moyenne des valeurs à 5
court terme et à long terme, soit: n= ~Ea = ! (E Ea+ ~ ) .
2 cm 3

Flèches limites et glissement d'extrémité

Les flèches limites recommandées sont celles préconisées dans l'Eurocode 3, soit U250
sous l'ensemble des charges appliquées à la dalle mixte, U300 sous l'effet des charges
variables et de toutes les actions dépendant du temps (effets différés). Pour les bâti-
ments ayant des éléments de construction fragiles (pavages, cloisons,...), il est recom-
mandé de limiter à U350 la flèche sous l'effet des charges variables et des effets diffé-
rés.

Selon l'Eurocode 4 il n'est pas nécessaire d'inclure la flèche de la tôle due à son poids
propre et au poids du béton frais dans cette vérification de la dalle mixte dans la mesure
où celle-ci n'est pas limitée par un aspect esthétique. Bien qu'il ne soit pas abordé dans
l'Eurocode 4, ce problème peut être important pour les grandes portées.

En pratique, on peut rencontrer deux types de travées dans les dalles mixtes:

- les travées intermédiaires,

- les travées de rives.

Pour une travée intermédiaire, il suffit de déterminer la flèche au moyen des calculs
approchés présentés en 1,4.

Pour une travée de rive, le glissement d'extrémité peut avoir un effet non négligeable
sur la flèche. En cas de comportement non ductile, le glissement d'extrémité et la ruine
peuvent coïncider, tandis qu'en cas de comportement semi-ductile ou ductile le glisse-
ment d'extrémité a une influence sur la valeur de la flèche.

Lorsque le comportement mesuré lors d'un essai de caractérisation indique un glisse-


ment initial au niveau de 1,2 fois la valeur de la charge de service souhaitée pour la
dalle non ancrée, on doit utiliser un ancrage d'extrémité dans les travées de rives.
L'ancrage d'extrémité consiste à fixer des connecteurs (goujons, équerres formées à
froid,...) sur le support de la dalle.

On considère généralement que l'on a un glissement d'extrémité lorsque celui-ci atteint


0,5 mm et au-delà. Le facteur 1,2 est en fait un coefficient partiel de sécurité vis-à-vis du
glissement en service.

Une autre possibilité applicable aux dalles non-ancrées à comportement ductile est
d'inclure l'effet du glissement d'extrémité dans le calcul des flèches.

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64 RubriqueTECHNIQUE
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Fissuration du béton

La largeur des fissures dans les zones de moment fléchissant négatif des dalles conti-
nues doit être vérifiée à partir des clauses de l'Eurocode 2. Dans la pratique, pour les
bâtiments d'usage courant ne subissant pas d'agressions particulières (humidité, atmo-
sphères corrosives), on admet une ouverture de fissure de 0,3 mm. Si cette limite est
dépassée il faut prévoir des armatures de répartition des fissures calculées par les
méthodes habituelles du béton armé.

Lorsque des dalles continues sont calculées comme des dalles sur appuis simples (voir
analyse), l'aire de la section transversale de l'armature anti-fissuration ne doit pas être
inférieure à 0,2 % de l'aire de la section transversale du béton située au-dessus des ner-
6 vures de la tôle dans le cas de construction non étayée, et à 0,4 % de l'aire de la section
transversale au-dessus des nervures dans le cas de construction étayée.

1,5. - État limite ultime

1,51.- Analyse globale à l'état limite ultime

En général on a le choix entre deux types d'analyse globale de la structure:

L'analyse globale élastique basée sur la résistance des matériaux (méthodes des dépla-
cements ou des forces par exemple), elle est applicable dans tous les cas.

L'analyse globale rigide-plastique basée sur la notion des rotules plastiques et la déter-
mination d'un mécanisme de ruine. Les méthodes plastiques, avec leur degré de simpli-
fication élevé, ne peuvent être utilisées qu'à l'état limite ultime et s'il est démontré que
les sections où une rotation plastique est requise possèdent une capacité de rotation
suffisante.

Il existe une autre analyse globale, élastique-plastique. Le concept est basé sur un com-
portement élastique puis plastique des matériaux. Le calcul est traité par une succession
d'incréments de charges. Cette méthode nécessite l'utilisation d'ordinateurs et ne sera
pas développée dans ces notes.

Analyse élastique
Pour les poutres continues, afin de ne pas rendre le calcul plastique de la poutre trop
complexe, l'Eurocode 4 permet d'effectuer un calcul élastique puis de réduire forfaitaire-
ment le moment négatif sur appuis au maximum de 30 % pour tenir compte de la fissu-
ration et du fait que la première rotule qui se forme est située sur l'appui central. La
figure 4 présente ce principe. Il est nécessairede redistribuer la réduction du moment
sur appuis vers les travées et de recalculer les réactions d'appuis.

La figure 5 présente une méthode permettant de déterminer rapidement !'augmentation


des réactions d'appuis de rive et l'augmentation du moment en travée résultant de la
redistribution.
L
R. L - P - = MSd
2

Si Msd,redest le moment réduit Msd,red= 0,7 MSd' P équivalent à la charge totale sur la

travée de gauche soit p. L, Rvaut: R= fMSrd +


P
2 .

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ZONE FISSUREE
............................

M Sd
Réductionmaximumde 30 %
M Sd.red (momentréduit)

Ms

Fig. 4 - Redistribution du moment sur appui interne

p
RAB ) M;d

~
/~ L ,~

Fig.5 - Redistributiondu momentsur appui (calculsur une demi-portéeen chargerépartie)

La position x et la nouvelle valeur du moment maximum en travée M; valent respecti-


vement:
M = Rx-px- x maximum
. pour:
2
aM . . 2x R + PX2
-=0
ax SOit. R-p-=O~x=-~M
2 p 5
=Rx-- 2

Enfin l'Eurocode 4 permet également de calculer une dalle continue comme une série
de portées sur appuis libres. Une armature nominale doit cependant être prévue sur les
appuis intermédiaires afin de garantir un comportement satisfaisantà !'état de service.

Largeur utile pour les chargesconcentréesponctuelles et linéaires


Lorsque les charges sont réparties de manière uniforme, ce qui est le cas fréquemment,
la largeur utile est la largeur de la dalle.
Lorsque des charges concentréesponctuelles ou linéaires sont parallèles à la portée de
la dalle, elles peuvent être considérées comme réparties sur une largeur bm, mesurée
juste au-dessusdes nervures des tôles, comme indiqué sur la figure 6 et obtenue par la
formule:
bm= bp + 2 (hc + hf)

Construction Métallique, n° 2-1995 ;"..1


;~ ;r!;;-
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MIX-EC4 2-95

bp Armature
i -+-~
i hf
ô D ,
: .
:~

.
0
ô

~ -:~ ,
..1

8 Fig. 6 - Répartition de charge concentrée

La largeur de la dalle considérée comme utile pour l'analyse globale et pour la résis-
tance est la suivante:

a) Pour le cisaillement longitudinal et la flexion:


pour les portées simples et les portées extérieuresde dalles continues:
bem = bm + 2Lpl1 - (LpIL)] ~ largeur de la dalle

pour les portées intérieures de dalles continues:


bem= bm + 1,33Lp11 - (LpIL)] ~ largeur de la dalle

b) Pour le cisaillement vertical:


bev= bm+ Lpl1 - (LpIU]~ largeur de la dalle
où Lpest la distance mesuréeentre le centre de la charge et l'appui le plus proche et Lia
portée.
Afin d'assurer la répartition des charges ponctuelles ou linéaires sur la largeur considé-
rée comme utile, une armature transversaledoit être placéesur ou au-dessusde la tôle.
Cette armature transversale est calculée à partir des moments fléchissantstransversaux,
par les règles du béton armé.

Dans les vérifications des calculs à l'état limite ultime (ELU),si on utilise le calcul plas-
tique pour la résistanceen section on peut supposer que la totalité du chargement agit
sur la dalle mixte, à condition que cette hypothèsesoit également prise lors du calcul du
cisaillement longitudinal. En effet, le comportement plastique en état limite ultime
efface tout l'historique de la mise en charge et des étapes de construction (entre autre
l'utilisation des étais).

1,52. - Calcul de la résistance des sections à l'état limite ultime rELU)

a) Ruine de la dalle par flexion

Ce type de ruine se produit lorsque la tôle se plastifie et/ou lorsque le béton est ruiné
par compression sous moment maximum. Elle se produit pour les systèmes ayant une
excellente adhérenceou bien pour des portées importantes.

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Dans les zones de moment fléchissant positif il est permis de tenir compte des arma-
tures supplémentaires,y compris toutes armatures prévues pour la résistanceau feu.

L'Eurocode 4 impose de retirer de la section Ap de la tôle profilée, la section des bos-


sages et la section correspondant à la galvanisation.

La ruine a lieu soit:


- par plastification de l'acier: Ap et fypsont faibles vis-à-vis de d x b et fck(section sous-
armée);
- par écrasement du béton: d x b et fcksont faibles vis-à-vis de Ap et fyp(section sur-
armée). 9
On idéalise le comportement des matériaux par leur diagramme élastique-plastique.
L'acier est soumis à la contrainte de dimensionnement correspondant à sa limite d'élas-
ticité ~, le béton est soumis à la contrainte de dimensionnement correspondant à la
"tap
limite de résistanceen compression 0,85 ~. Les efforts internes dans la section sont
"tc
déterminés au moyen des diagrammes bloc-contraintesde l'acier et du béton.

Le principe de la méthode est de déterminer le moment ultime de la section en équili-


brant les efforts horizontaux entre le béton et l'acier et en supposant qu'il se produise
une rupture: soit de la tôle en acier, soit du béton.

Résistancesous moment positif, rupture de l'acier, distribution bloc rectangulaire des


contraintes

Dansce cas l'axe neutre plastique se situe dans la dalle en béton.

La partie de la section de la tôle en acier correspondant aux bossagesest retirée.

0,85fck
~

d
L,ob
:b'Q"

()
,
1(\

...
- "~-
,Q,

~.
;,°'0
oP
,Q,

,'J. , "
D
b
Ub -

oP

()

G 0 !~i
i
,Q,:
-
:"~~;ï'a-,!',J);.ïlf'_D';D_'_'-lff'_D~D_"-I~_A:~:~~-
~
,.
~
. '(\ . . '(\ ,
, dp
x
Ncf

N
~

lz

fyp
Yap
Axe de gravit6de la tôle profil6een acier

Fig. 7 - Rupture par plastification de l'acier

Par équilibre des efforts on a : Np= Ncf .

On considère que la résistanceen traction du béton est nulle. Le béton dans les gorges
du profil de la tôle est négligé.

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68 RubriqueTECHNIQUE
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' .
0 n ecrit. . Np = -.fyp AP Ncf = X . b . 0,85. fCk= Np
Yap Yc

~~
On en déduit: x= YsP
b. 0,85 . fck
.
Yc

- x est la hauteur de béton comprimée à partir du sommet de la dalle,

10 - b est la largeur efficace de la dalle,

- Ap est la section d'acier correspondant à la largeur b,

- dp est la position de l'axe neutre du profil acier.

On vérifie à ce stade l'hypothèse de départ, c'est-à-dire que l'axe neutre se situe bien
dans la section de béton.

On détermine le bras de levier z. Le moment de résistance ultime est égal à :

Yap
M;I.Rd= Np. z=Ap. ~. (
dp- ~
2 )

Résistance sous moment positif, rupture du béton, distribution bloc rectangulaire des
contraintes

Dans ce cas, l'axe neutre plastique se situe au niveau de la section d'acier dont une par-
tie sera alors comprimée.

La partie de la section de la tôle en acier correspondant aux bossages est retirée.

Tel qu'il est présenté à la figure 8, le diagramme des contraintes peut être divisé
en deux sous-diagrammes. Chaque diagramme représente une partie du moment
ultime Mpl. Rd.

- Le premier diagramme correspond à l'équilibrage parfait de l'effort Ncf. Le bras de


levier z est déterminé à partir de la distribution des sections de tôle et dépend des
caractéristiques géométriques du profil de la tôle. Nous verrons plus loin que nous
pourrons calculer z de manière approchée.

- Par les conditions d'équilibre horizontal, l'effort dans l'acier Na est égal à Ncf'
l'effort dans le béton. Comme la section est sous-armée on a Ncf < Ap . fyp' l'effort
maximal de traction possible dans la tôle. Il en résulte que la tôle est en partie
comprimée, équilibrée par des efforts supplémentaires de traction. Le second
diagramme de contraintes correspond au moment Mpr que peut reprendre la tôle en
plus de l'effort normal Na . Mpr dépend de la distribution géométrique de la tôle et de
l'interaction M-N. On ne peut pas en donner une formule générale.

Construction Métallique, na 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 69

MIX-EC4 2-95

~ Ncf.z + Mpr
.
-f
0,85
"*
.- - 0 0; ' ~ Ncf

Jr
~., " ..' " ...! "

J=
\"0
, . ,0 . ID . 1';
,. 0 . '0 ho
'0' '0" '0'; dp .
= +
. !:ff!. )lipr
~7:I:::~::::-
,'\:..:-:Je,
0 ;;
-- TOP

. Iw
- depwé de. ta.profilé.
en.cler !' Y-;p

a.n.p. axe neutre plastique situé à la distance ep de la plage inférieure


c.g. ligne des centres de gravité situé à la distance e de la plage inférieure
Fig.8 - Ruptureparplastification
dubéton 11

L'effort dans le béton vaut Ncf = ~~~ . b. hc à distribuer sur la section d'acier en
Yc
régime plastique. On détermine z par équilibrage des deux efforts. Le moment de résis-
tance correspondant à la ruine du béton est égal à Mc = Ncf. z.

Stark et Brekelmans ont fourni une formule approchée liant Mpr à Mpa, le moment plastique
total de la tôle seule. Cette formule a été calibrée sur 8 types de profil de tôles. Elle s'écrit:

!!:.E!-
Mpa
1,25

1,00
e des essais

Ncf
Mpr = 1,25 Mpa (1- A~ )

Na
A p fyp
0
Fig. 9 - Méthode approchée liant Mpa et Mpr

L'adaptation de cette étude à une situation de calcul en tenant compte des coefficients
partiels de sécurité conduit à la formule:

Mpr= ',25Mpa
( '- -~
~ )
Ysp

avec: Mpa : moment plastique de la tôle seule,


Ap . fyp : effort de traction ultime dans la tôle.

Mpr ne peut être supérieur à Mpa.

La résistanceultime à la flexion vaut alors: M;,. Rd= Ncf' z + Mpr

avec: z=d-O,5hc-ep+(ep-e ) Ncf

~
YsP

ConstructionMétallique,n° 2-1995
70 RubriqueTECHNIQUE
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Les règlements du béton armé imposent une section minimum d'acier d'armatures
dans la section béton pour limiter les fissures de retrait et pour reprendre les efforts
sous moment négatif (sur les appuis intermédiaires). La figure 10 présente cette confi-
guration. En général sous moment positif, on ne tient pas compte de ces armatures
d'acier.

Résistancesous moment négatif, diagramme bloc rectangulaire des contraintes


Le diagramme des contraintes est donné à la figure 10 :

12
"
;,
, .
V Ob
;1,",110.0010.00'.;
'Q , "b
,Q "b Q !
'1; - NS
-
"

l
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~
~
h
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Y
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Z ds
+ N'a
~:a---

\\(J- 1
1 (J
0- /1c
0 ,
X
Na

0,85fck -!oY-
--yc- Ya

Fig. 10- Déterminationdu momentultimesousmomentnégatif

Le béton sur la partie supérieure de la dalle est en traction, il est fissuré et ne reprend
aucun effort. Seules les barres d'armatures reprennent l'effort de traction qui vaut:

Ns = As. ~
'Ys

Pour la partie inférieure du diagramme on considère généralement que la tôle n'est pas
suffisamment rigide en compression, (éléments minces) ou qu'elle n'est pas continue
sur appui. Elle ne reprend pas d'efforts et seul le béton participe à la résistance(fig. 11).
! ,
~, V Ob Q ub IJ ub - IJ i Ns
,;0/0 \ . , \ 1 0010
.010. \ . .0/.\ \;; --
~ -

~
:,.
r
=.
" 0\0 1 00\0 DO\O1 0010,
" l
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'A,_N.P-,-(J ~.,<J:
op. ~b,~"\~:r 'ioP '

d
ht " b' Ob <J
\ i;. A,N.P. s
\\1/0
" v lOi;' 0 ., Nc
':\~! x

0,85 fck
Yc
Fig. 11- Moment négatif; la résistance de la tôle en compression est négligée

L'effort dans le béton est: Nc = bc' x. 0,85 ~


'Yc

où bc est la largeur moyenne du béton situé dans les nervures.

As. ~
Par équilibre Nc= Ns,on détermine: x= 'Ys
bc . 0,85 . - fck
'Yc

Constrnction Métallique, n° 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 71

MIX-EC4 2-95

et le bras de levier z entre Ns et Nc: z ==ds - -X .


2

La résistance ultime à la flexion négative vaut alors: MPI, Rd= ~ .z


'Ys

Si la tôle profilée est continue sur appui et a une résistance en compression suffisante
pour participer à l'équilibre des efforts dans les aciers d'armatures, on peut distribuer Ns
sur une partie de la section de la tôle et le bras de levier z dépendra de la géométrie du
profil de la tôle. Un complément de résistance à la flexion pourra être obtenu sur la sec-
tion restante de la tôle. La résistance ultime à la flexion sera calculée de la même
manière que pour le moment positif. 13

b) Ruine de la dalle par rupture d'adhérence au cisaillement horizontal

La méthode est basée sur le taux de résistance d'adhérence moyen qui subsiste le long
des longueurs de cisaillement Ls (fig. 12). La résistance dépend du type de profil et n'est
définie que pour un type de profil déterminé (orientation des bossages, forme de la sec-
tion, état de surface...). Elle dépend aussi de la procédure de l'essai d'où une obligation
de normalisation pour pouvoir comparer les résultats entre eux.

La méthode m-k
La méthode m-k de calcul des dalles mixtes est une méthode semi-empirique basée sur
des résultats d'essais et sur une analyse dimensionnelle. On recherche une formulation
dans laquelle interviennent les grandeurs principales du phénomène soit:

VL,Rd= F(fck' Ls, dp, b, p, Ap)

avec:
VL, Rd: résistance ultime en cisaillement horizontal,
fck : résistance en compression du béton,
Ls : longueur de cisaillement,
dp : hauteur utile de la dalle de béton,
b : largeur de la dalle de béton,
Ap : section de la tôle.

B
Relation de calcul pour la résistance au cisaillement longitudinal

~
bdp
(N'mm')

t ,ji'=j==~~
1 tVt t Vt
~ Ls j.,. ...t-~
0 ..~
Fig. 12- Méthode m-k

Construction Métallique, n° 2-1995


- 72 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

Après une étude statistique, on a proposé la formule suivante par régression linéaire:

~ A
L.Rd=m P+k
b.dp~ b.L$.~

La figure 12 représentele tracé de la droite m-k pour un type de tôle profilée donné.

~
On remarque que la grandeur « --.!:..:!!E-» représente une contrainte de cisaillement
b. dp
moyenne dans une section verticale ramenée à la sollicitation de l'effort rasant horizon-
14 tal, tandis que cc~»
b. L$
est le rapport de la section d'acier de la tôle à une surface de
cisaillement réduite, (plan moyen) autrement dit la capacité de la tôle à transmettre les
efforts rasants.

Cetteformule est empirique et nécessitela détermination des coefficients met k par des
essais standardisés. m et k dépendent du type de tôle profilée et des dimensions de la
section de la dalle. En principe, les fabricants fournissent les valeurs de met k propres à
leurs produits.

La droite de régression n'est valable qu'entre les limites utilisées par les résultats expé-
rimentaux. On sera donc attentif aux valeurs m-k données par les producteurs.

La formule de dimensionnement de l'Eurocode 4 est la suivante:

VL,Rd=b.dp.(m.~+k)~
b . L$ 'Yvs

- 'YV$= 1,25est le coefficientde sécuritésur la connexionacier-béton.


La longueur L$dépend du type de chargement et est spécifiée dans l'Eurocode 4. Pour
une charge uniformément répartie sur la portée L, on prend Ls= U4 (voir § 1,1).

Remarquons que la méthode m-k donnée dans l'Eurocode 4 ne dépend pas de fck.En
effet, pour les réalisations courantes du bâtiment, la résistance du béton n'a pas une
grande importance si fckse situe entre 250 et 500 daN/cm2.

Certains profils ont une connexion supplémentaire aux extrémités de leurs portées, soit
par connecteurs,soit par écrasementdes ondes. Cette connexion supplémentaire amé-
liore le comportement de la dalle sous cisaillement longitudinal en augmentant l'effort
horizontal que peut reprendre la tôle. L'Eurocode 4 permet de tenir compte de l'amélio-
ration de comportement induit par ces connecteurs (chapitre 7.6.1.4de l'EC4).Le calcul
est semblable à celui des poutres mixtes.

La méthode de la connexion partielle (méthode alternative)

La ruine à l'état limite de rupture d'adhérence peut aussi être vérifiée par la méthode de
la connexion partielle (méthode "t).

Elle est baséesur la connaissancede la contrainte de cisaillement ultime "tu,Rdet du dia-


gramme d'interaction partielle limite de la dalle liant MRdau diagramme moment sollici-
tant dans la dalle MSd'fonction de la portée de la dalle. Cette méthode n'est applicable

Construction
-~..' 1-1"'. ~
RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 73

MIX-EC4 2-95

que pour les dalles se comportant de manière ductile. La valeur de 'tu.Rdest fournie par
le producteur de tôle profilée. Elle est déterminée par des essaisstandardisés.

On détermine le diagramme de calcul en connexion partielle (fig. 13).

0,85fck/yc
.. N~f
MRd cf

fyp : Flexion
1 fYR !
~ 1 Cisaillementlongitudinal: ,A

"'
l1
1
t
~~~~~~4-
'tu "
Rd ;

,
N
C

Mp !I,
,t
f.-
L

'- x ";'
;

l1 'A
1

- b'tu.Rd
LSf - ~ Lx

Fig. 13- Diagrammede calculen interactionpartielle

Dans ce diagramme, la résistance à la flexion MRdd'une section transversale située à


une distance Lx de l'appui le plus proche est tracée en fonction de Lx. La longueur Lsf
minimum nécessairepour obtenir une connexion complète est donnée par la formule
suivante:

Lsf= -~~
b . 'tu.Rd

avec Ncf l'effort dans le béton ou l'acier en considérant une connexion complète. La
valeur de Ncfvaut suivant le cas:

Ncf= ~ . b. hc pour une rupture par insuffisancedu béton ou :


'Yc

Ncf= ~ . Ap pour une rupture par insuffisancede l'acier.


'Yap

Pour Lx;3 Lsf' la connexion est totale, donc la grandeur déterminante est la résistanceà
la flexion (ruine suivant le mode 1).

Pour Lx Lsf' la connexion est partielle, donc la grandeur déterminante est la résistance
au cisaillement longitudinal (ruine suivant le mode Il).

La méthode de vérification est illustrée par la figure 14 pour deux dalles avec différents
types de chargement et de portée. Le diagramme du moment résistant et le diagramme
du moment sollicitant, fonction de la portée de la dalle, sont tracés sur le même dessin.

Construction Métallique, n° 2-1995


74 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

Au niveau d'une section transversale quelconque, la valeur du moment fléchissant de


calcul MSdne doit pas être supérieure à la résistance de calcul MRd.

MSd,MR

t
Mp.Rd

A) ~ 1 ~ ~. ~ . .~

16 M ur B B)
,.
~
LA
1 = .~
-1

- Lx "'" LB -1

Fig. 14 - Méthode de vérification

c) Ruine par cisaillement vertical dans le béton

Ce type de ruine se rencontre quand il y a utilisation de tôles profilées à adhérence


assez performante.

La ruine se produit par cisaillement du béton sous effort tranchant et fissuration trans-
versale de la même manière que pour les poutres en béton armé. La fissure se propage
à environ 45° dans la zone soumise à flexion et cisaillement.

La résistance au cisaillement vertical Vv. Rdd'une dalle mixte sur une largeur égale à
l'entraxe des nervures doit être déterminée au moyen de l'équation suivante:

Vv. Rd = bodp'tRdkv(1,2 + 40p)

où: bo représente la largeur moyenne des nervures de béton (largeur minimale pour
profil de tôle rentrant);

'tRdreprésente la résistance de base au cisaillement, égale à 0,25fctk/Yc;

fctk est égal à fctkO,O5

p = Ap/bodp < 0,02;

Ap représente la section utile de la tôle en acier en traction à l'intérieur de la lar-


geur considérée bo;
kv = (1,6 - dp) ~ 1 avec dp exprimée en m.

2. - EXEMPLE DE DIMENSIONNEMENT

2,1.- Énoncé ,

Prenons l'exemple du dimensionnement d'une dalle mixte ayant deux travées de


2,50 mètres chacune (3 appuis) et devant supporter une charge d'exploitation de
3,0 kN/m2.

Construction Métallique, n° 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 75

MIX-EC4 2-95

La dalle mixte est présentée à la figure 15. La tôle a une épaisseur brute de 0,75 mm.
L'épaisseur nette est de 0,71 mm (voir première partie de la rubrique).
L'épaisseur de la dalle sera de 130 mm. Le béton utilisé sera de classe C30/37
(fCk= 30 N/mm2). On utilisera un treillis soudé TSHA P400 (fSk= 500 M/mm2) pour l'arma-
ture de la dalle en béton. Le producteur de la tôle profilée garantit une limite d'élasticité
à 330 N/mm2.
On demande une vérification de la dalle aux ELU et aux ELS, en phase de montage (pré-
sentée dans la première note) et en phase définitive (présentée dans cette publication).

~'0,:9,~C;.--
;0'. ,. .'.' '." ':_;.~:9,O:o_-'.~
o'.,. . . ' . ,':::'.~:9,O:o_-'.~
o', ,. . . ' ., -':,'0-:.-_o~0.~:.;,,;;.~:9,O:.o_-'.~
,,', '., .. ... ,. . . '., ':::0-:'
,,' 1
130 ".O"..~~-'D
0.0 .,0 ~O-.o
".,0 ~o-.".0 ,,0
. .a..'.'-O.'D'..'~~-'.. .- 7
58

1,OOm

Fig. 15 - Section de la dalle mixte

Caractéristiques de la tôle profilée: hauteur hors tout du profil: hp = 60 mm,


épaisseurbrute de la tôle: t = 0,75 mm,
limite d'élasticité de l'acier: fyp= 330 N/mm2.

Caractéristiquesde la dalle: épaisseurhors tout: ht = 130mm.

Matériaux

a) Caractéristiquesutiles de la tôle profilée en acier pour 1 m de large (rappels):


Ap = 669 mm2/m,

Position du centre de gravité par rapport à la face inf: e = 35,63mm


Moment d'inertie brute élastique: Ip = 49,57cm4/m
Moment résistant ultime positif (tôle profilée seule) : M;I. Rd= 4,16kN . m/m
Moment résistant ultime négatif (tôle profilée seule) : Mpl. Rd= 3,07 kN . m/m
Résistanceultime en cisaillement de l'âme: VRd = 52,92kN/m

b) Béton C30/37:
fck= 30 N/mm2, fctkO,OO5
= 2,0 N/mm2, Ecm= 32 kN/mm2,

fctk 2,0 2
'trd= 0,25 - = 0,25 x - = 0,33 N/mm .
Yc 1,50

c) Armatures Treillis type TSHA P400 «1>5/100 mm + <1>


5,5/200 mm) :

fsk= 500 N/mm2, Es= 210000 N/mm2.

Section en long: 1,96 cm2/m, section en travers: 1,19 cm2/m.

Construction Métallique, W 2-1995


76 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

d) Coefficientspartiels de sécurité:
Matériaux: béton: Yc= 1,50, tôle: Yap= 1,1,
armatures: Ys= 1,15, connexion: Yv = 1,25,
Actions: permanentes: YG= 1,35, variables: Ya = 1,50.

e) Granulats : valeur minimum de : 0,4hc = 28,4 mm, bo/3 = 81/3 = 27 mm, 31,5 mm,
(suivant la clause 7.2.2).
La dimension maximum du granulat sera de 27 mm.

18 Actions
1. Chargesen exploitation ELU: (YG= 1,35,Ya= 1,50):
- Chargesde poids propre: G, = 2360 N/mm2.
- Chargespermanentesde surface: G2= 1000 N/m2.
- Charged'exploitation 0: 03 = 3000 N/m2.
2. Chargesen exploitation ELS: Yi= 1,00.

2,2. - Sollicitations .~ ,',

État limite ultime (ELU).


L'analyse de la poutre se fait suivant la clause 7.4.2. On utilisera l'analyse élastique. Il
est permis de redistribuer 30 % du moment sur appuis vers les travées latérales.
Combinaison C3: YG+Ya=1,35(G, + G2)+ 1,50(03)
R2= 1,35x (2360 + 1000)x 1,250x 2,50 + 1,50x 3000 x 1,250x 2,50= 28238N/m
(chargementsur deux travées),
M2 = 1,35x (2360 + 1000)x (- 0,125)X 2,502+ 1,50x 3000 x (- 0,125)X 2,502
= - 7059 N x m/m (chargementsur deux travées),
M'2 = 1,35x (2360 + 1000)x 0,070X 2,502+ 1,50x 3000 x 0,096X 2,502
= 4684 Nm/m (chargementsur la travée de gauche).

Cas de calcul n° 1 :
MSd= M2 = - 7059 Nm/m
MSdX0,7 = - 4941 Nm/m (réductionde 30 %).

Augmentation des réactions sur les appuis extérieurs et augmentation du moment en


travée:

RAB )M
~

/~ l
~ "f-
Fig. 16- Redistribution des moments sur appui interne

Construction Métallique, n° 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 77

MIX-EC4 2-95

système équivalent:
R. L- Px -L = M
2
Pest la charge totale sur la travée de gauche soit:
P= [(2360 + 1000) x 1,35 + 3000 x 1,50] x 2,50 = 22590 N/m.
On écrit: Rx 2,50- 22590x 1,25= - 4941 Nm/m~ R, = R3= 9318N/m,
R, + R2+ R3= ((2360 + 1000) x 1,35 + 3000 x 1,50)x 5,00 = 45180 N/m,
donc on déduit: R2= 26543 N/m. 19
Calcul du moment en travée (nouvelle valeur) :

X
M=R,.X-p.X.- avec p=(2360+1000)x1,35+3000x1,50=9036Nm/m.
2

aM 2X R, 9318
- =O~R,-p. - =O~X= - = - = 1,03m.
aX 2 p 9036

Pour X= 1,03 m, on a: M= 9318 x 1,03 - 9036 x 1,03 x -1,03 = 4804 Nm/m.


2

Résumé:
MSd = M2 red= - 4941 Nm/m,

MSd= M'2 = 4804 Nm/m,


Vv.Sdi = R2= 26543 N/m,
Vv.Sde= R, = 9318 N/m.

2,3. - Résistanceen section et vérification à l'ELU

a) Calcul du moment ultime résistant en travée M;I. Rd

;
t, ""
"" ,v 1 ."0
';"0
" .""
,v 1 0.'0 ,v l "'0
"""
,v'"
d
!
'
XI
~ NYC
0,85tek

d
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",
,
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b'
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Du
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---':l~~o_'~,I_Gj~'O_~;!~
DU
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p
10,1 "1

()
,
"p
r
,
,
d

-".
p z
~

'---!f '\==~=
11
!:!!!
Yap
Axe de gravité de la tôle profilée en acier

Fig. 17 - Moment positif, rupture par plastification de l'acier

~~ 6~~0
x= Yap = 1,10 = 11,81 mm
b . 0,85 fck b x 0,85 x 30
Yc 1,50

Construction Métallique, fi" 2-1995


78 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

L'axe neutre en calcul plastique se situe au-dessus du bac.

Position du centre de gravité du bac par rapport à la face inférieure: Xg= 35,63 mm.

On calcule dp = 130 - 35,63 = 94,37 mm.

On calcule:

( )
Apfyp dp-2 X (
669 x 330 x 94,37 - ~11,81)
M; . Rd= Yap = 1,10 =17,75106 Nmm/m=17,75 kNm/m.

20 Vérification: MSd = 4,804 Nm/m ~ 17,75 Nm/m = M;. Rd. La condition est satisfaite.

b) Calcul du moment ultime résistant sur appuis intermédiaires: M;t. Rd

, ,

. \,- 0 /0 ", . Q0 10 , - aD - , ,;., --


,!,,'VO"{)Ub{)U".O!
~D' 0 Q
' ~ -
Ns

~ r
~ '0
, 1 \ 0 1 0010 , l GOlO,1 GOlO ,
"
;" I() pOp
o. o' () p;
.; {)

"-8r
' z
,,' 0
b

ht ",Q", if
':\1/0
\~\I Di ~'o
",0// i;i NC
L~1 x

0,85 fck
Yc

Fig. 18 - Moment négatif; rupture par plastification des armatures

Le profil en acier est comprimé sur l'appui central. En général il n'est pas compté dans
la résistance de la dalle. Seul le béton résiste en compression. L'axe des armatures se
situe à 25 mm sous la face supérieure de la dalle.

- Section d'acier: 1,96 cm2/m,

- Effort de compression sur le béton: bc' x, ~~~,


Yc

- Effort de traction dans les aciers: As ~,


Ys

bc est la largeur moyenne de la section de béton comprimé sous moment négatif: on


prendra bc = 720 mm, la largeur de la plage inférieure.

Par équilibre horizontal on trouve:

fsk 500
As.- 1,96x100x-
x= Ys = 1,15 = 6,96 mm.
b 0,85. fck 20 0,85 x 30
c Yc 7 x 1,50

Construction Métallique, w 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 79

MIX-EC4 2-95

Le bras de levier des efforts internes est: z = 130,00 - 25,00 - ~ = 101,52mm.


2

A f
Mp.Rd= ~. z= [1,96x 100x 500/1,15]x 101,52= 8651 Nm/m.
Ys

Vérification: IMsdl
= 4941 ~ 8651 = Mpl. Rd. La condition est satisfaite.

c) Calcul de la résistance au cisaillement vertical

Vv.Rd= bodp'tRdkv(1,20+ 40p)


21

NB : Le coefficient partiel de sécurité est pris en compte dans la valeur de 'tRd.

Avec: bo = 720 mm,


dp = 130 - 35,63 = 94,37 mm,

'tRd= 0,25 fctk/Yc= 0,25 x 2,0/1,5 = 0,33 N/mm2,

kv =1,6-dp(m)=1,6-0,094=1,50

p= ~ avec Ap la section efficace de la tôle en traction.


bodp

Sur les appuis intermédiaires: Ap = O.

E ' . d, ,., 669


n travee et sur appuIs extremltes: p= => p = 0,0142,
500 x 94,37

p ne peut pas être plus grand que 0,020.

Sur appuis intermédiaires:

Vv. Rd = 720 x 94,37 x 0,33 x 1,50 x 1,2 = 40727 N/m,

VSd = 26543/2 = 13272 ~ 40727 N/m = Vv.Rd

La condition est satisfaite.

NB: La valeur de VSdest divisée par deux car, du fait de la symétrie du chargement, elle
est égale à la moitié de la réaction. La vérification dans les cas de chargements dis-
symétriques doit être plus complète.

Sur les appuis de rives:

Vv.Rd = 720 x 94,37x 0,33x 1,50(1,20+ 40 x 0,0142)= 59464 N/m,

VSd =9318 ~ 59464 N/m = Vv.Rd

La condition est satisfaite.

Construction Métallique, n° 2-1995


80 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

d) Calcul de la résistance au cisaillement horizontal

VL. Rd= b . dp .( m . ~
b . Ls
)~
+k
Yvs

4 Ls est la portée de cisaillement.


Suivant l'Eurocode 4 pour une charge répartie Ls= U4, soit avec L = 2,50m =) Ls= 0,625m.
Suivant l'Eurocode 4-DAN, pour une travée de rive et une charge répartie, il est permis
de prendre L' = 0,9 Let Ls = L'/4 soit Ls = 0,562 m.
22 Pour la tôle profilée utilisée on prendra: m = 161,k = - 0,036 et on effectuera les calculs
suivant les clausesdu DAN.
On calcule:
VLRd=1000x94,37x ( 161x-O,036
669 ) -=11751N/m.
1
. 1000 x 562 1,25

L'effort tranchant maximum se situe sur l'appui extérieur.

Vs.d.e=R,=9318N/m< V'.Rd
La condition est satisfaite.
La condition est également satisfaite en appliquant la règle de l'Eurocode 4 mais la
marge est plus faible, VL.Rd
= 10293 N/m.

2,4. - Calcul de la flèche et vérification à l'ELS

Il n'est pas nécessaired'inclure la flèche de la tôle profilée due à son poids propre et au
poids du béton frais dans cette vérification.
La flèche de la dalle mixte sera donc calculée pour les charges suivantes:
1) Charge permanente après construction: G2= 1,0 kN/m2.

~~ Elm' =00053~
ÔG2=k '384 Elm

(k, = 0,41 coefficient hyperstatique pour deux travées).


2) Charged'exploitation: Q = 3,0 kN/m2, charge sur une travée:

QL4
Ôa= 0,0070-
Elm
lm est le moment d'inertie de la section mixte, moyenne des inerties des sections fissu-
rées et non fissurées.
Dans ces formules le coefficient d'équivalence acier-béton n peut être pris comme la
moyenne des effets à court terme et à long terme, soit:

n= Es = ~ = 210000 = 9,84.
2
-1 ( E +-Ecm -E) 2 32000
-x
2 cm 3 3 cm 3

Construction Métallique, n° 2-1995


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICAllONS 81 It
MIX-EC4 2-95

Calcul des inerties en section fissurée et en section non fissurée

dp= h - e = 130- 35,63= 94,37mm.

Section fissurée:

Xcest la position du centre de gravité par rapport au sommet de la dalle obtenue par la
formule:

nA
Xc= -P-
b
(FW;- ) bd
1 + --P
nAp
1 = 9,84x - 669 x (
1000
1+
2 x 1000 x 94,37 - 1) = 29,28mm.
9,84x 669

Moment d'inertie:
2
b.xc.
(X )
~
2

'cc = ~ + 2 + Ap. (dp-xc)2 +'p


12n n

= 1000 X 29,283 + 669 x (94,37 - 29,28)2 + 49,40 x 104


3 x 9,84
= 4,18X 106mm4/m

Section non fissurée:

Xuest la hauteur de béton comprimé par rapport au sommet de la dalle obtenue par la
formule:
hc= d- hp= 130- 60 = 70 mm, bo= 5 x 72= 360mm.

h~ ( hp
X=~=~" b.-+bo.hp.
2 ht-- 2=) +n.Ap.dp
u rAi b . hc + bo . hp + n . Ap

1000 xT+
702 360 x 60 x ( 130-260) + 9,84 x 669 x 94,37

1000 x 70 + 360 x 60 + 9,84 x 669 = 53,28mm

Moment d'inertie:
( h )2
, =~
cu
3

+
b . hc' Xu- -=-
2 + ~
3
+ ~
2
(ht - Xu - ~ ) + AP' (dP - Xu)2 + ,p
12n n 12n n 2
1000x 70x ( 53,28- -70) 2
,=
cu
1000 X 703 +
12 x 9,84 9,84
2 +

360 x 603 + 360 x 60 ( 130- 53,28- ~ ) 2+


12 x 9,84 9,84 2
669 x (94,37 - 53,28)2+ 49,40 104= 9,45 mm4

Construction Métallique. n° 2-1995


82 RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS

MIX-EC4 2-95

Module d'inertie moyen:

lm = ~2 = 4,18106+ 9,45106 = 681 106mm4


2 ' /m

Calcul des flèches partielles et de la flèche totale:


G2L4 1 000 x 2 5004
= 0,0053-
ÔG2 = 0,0053x = 1,447mm
Elm 210000 x 6,81 106

Ôa = 0,0070 -OL4 = 0,0070x 3000 X 25004 = 5,763mm


24 Elm 210000x 6,81 106
Total: ô=7,18mm.
L' Eurocod41
e .. Imite lfla ec
' hd ., a - L
e e service = -2500 ..
= 10 mm. La condition sur les
250 250
flèches est vérifiée.
On remarque donc que pour le cas présent, la flèche n'est pas le critère déterminant.

2,6. - Contrôle de la fissuration

Pour vérifier la condition sur la fissuration, on peut se reporter aux clauses 4.4.2.2de
l'Eurocode 2.
Pour une ouverture de fissure maximale de 0,3 mm, la section minimale d'armature A5
dans la zone tendue est donnée par la formule:
As = k. kc' fct. 8ft. Act
0"5
avec: fct.eftla résistanceen traction du béton = fctmdans les cas courants,
0"5 = 450 N/mm2pour une armature de diamètre 5 mm (voir NB : ci-après),
Act l'aire de la zone tendue de béton,
kc un coefficient tenant compte du type de sollicitation = 0,4 pour la flexion
sans effort normal de compression,
k un coefficient prenant en compte l'effet d'auto-contrainte non uniforme.
Dans le cas des dalles, on prendra k = 0,8.
Les armatures prévues pour la résistancede la section peuvent convenir totalement ou
en partie pour cette vérification.
NB: La contrainte admissible dans l'armature dépend en fait de l'ouverture maximale
permise de la fissure et du diamètre de l'armature utilisée. Suivant la clause 4.4.2.3
et le tableau 4.11 de l'Eurocode 2, pour une ouverture de 0,3 mm et un diamètre
maximum d'armature de 6 mm, nous devons prendre 0"5= 450 N/mm2,Cettevaleur
est inférieure à fsk = 500 N/mm2.

Retrait en long
En considérant que pour les effets du retrait, la zone de béton tendue est l'aire totale du
béton y compris le béton situé dans les nervures, on a :

Act = 70 x 1000 + 72 x 59 x 5 = 91 240 mm2


fctm= 2,9 N/mm2 (béton de classe30/37)

Construction Métallique, n° 2-1995 1


RubriqueTECHNIQUE
ET APPLICATIONS 83

MIX-EC4 2-95

L'Eurocode2 suggère d'adopter une valeur minimale de 3 N/mm2pour fctm:

A 0,4 x 0,8 x 3 x 91240 2/


s
= 450 = 194 mm m

Le treillis TSHA 400 des armatures de résistancea 196 mm2/m de section en long. Il est
suffisant pour limiter la fissure due au retrait.

Retrait en travers

En considérant que pour les effets du retrait, la zone de béton tendue est l'aire du béton 25
située au-dessusdes nervures,on a:
Act = 70 x 1000 = 70000 mm2

fctm= 3 N/mm2 (béton de classe30/37)


A
s = 0,4 x 0,8 x 3 x 70000 = 149 mm2/m
450
Le treillis TSHA 400 des armatures de résistancea 119 mm2/m de section en travers. Il
n'est pas suffisant pour reprendre les effets du retrait et on doit ajouter un complément
d'armature de 149- 119 = 30 mm2/m. Deux armatures de 5 mm de diamètre par mètre
suffisent pour apporter le complément.

Construction Métallique, n° 2-1995

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