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L'évaluation, Le Diagnostic Et La Prise en Charge Du Trouble
L'évaluation, Le Diagnostic Et La Prise en Charge Du Trouble
https://doi.org/10.1093/pch/pxab049
Point de pratique
Point de pratique
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Résumé
LES FACTEURS DE RISQUE ET LES professionnels de la santé à pouvoir évaluer le critère D (4).
AFFECTIONS COOCCURRENTES Dans l’idéal, les pédiatres doivent connaître les résultats des cri-
tères A (tests des compétences motrices), B (répercussions sur
La prévalence de TDC est plus élevée chez les garçons que chez
le fonctionnement) et C (apparition des symptômes au début
les filles (ratio de deux à sept garçons par fille) (4). Une naissance
du développement) à intégrer au moment de la consultation.
prématurée constitue un facteur de risque important (7), le risque
Même après avoir terminé la consultation et obtenu les résultats
de TDC augmentant proportionnellement avec la baisse de l’âge
des tests moteurs effectués en ergothérapie ou en physiothéra-
gestationnel (8). Des affections cooccurrentes sont souvent
pie, de nombreux médecins ne se sentent pas à l’aise de poser
associées au TDC, y compris le trouble de déficit de l’attention/
un diagnostic de TDC (11). Pour corriger cette lacune, le DCD
hyperactivité (TDA/H), le trouble du spectre de l’autisme, les
Toolkit for Pediatricians (outil sur le TDC pour les pédiatres),
troubles spécifiques des apprentissages et les troubles du langage
une ressource en ligne gratuite offerte seulement en anglais,
(9,10). Les enfants ayant un TDC risquent également davantage
résume les données probantes à utiliser pour en parvenir au dia-
de manifester des symptômes d’anxiété et de dépression (1,2).
gnostic (10).
Pour poser un diagnostic de TDC, il faut s’assurer que les défi-
LE RÔLE DU PÉDIATRE DANS LE ciences des compétences motrices de l’enfant ne s’expliquent pas
DIAGNOSTIC mieux par une affection neurologique ou physique sous-jacente
Le diagnostic de TDC repose sur une démarche d’équipe, mais touchant le mouvement, par une déficience visuelle ou vestibulaire
les médecins ont un rôle essentiel à y jouer, car ce sont les seuls ou par une déficience intellectuelle. Il est essentiel de consulter en
Paediatrics & Child Health, 2021, Vol. 26, No. 6 381
pédiatrie pour écarter des affections physiques qui expliqueraient progressive des activités peut refléter un processus auto-immun
mieux ces problèmes moteurs. Chez les enfants présentant une ou, dans des situations plus rares, un syndrome de la moelle atta-
déficience intellectuelle légère, un diagnostic de TDC s’ajoute chée. L’obésité est une séquelle courante du TDC, car les enfants
lorsque l’évaluation révèle des compétences motrices inférieures à deviennent moins actifs à cause de leurs difficultés motrices (15).
leurs capacités cognitives. Une évaluation en psychologie est sou- Pendant l’examen neurologique, l’enfant peut faire le pitre, pré-
vent nécessaire pour confirmer ce scénario peu courant. tendre qu’il est fatigué ou refuser d’exécuter les tâches motrices.
Après avoir obtenu l’anamnèse et l’histoire développemen- De tels comportements peuvent être indicateurs de troubles
tale standards ciblant les symptômes de TDC (critères B et moteurs. L’observation de l’enfant qui éprouve de la difficulté
C), le médecin procède à un examen physique et neurolo- à s’habiller et se déshabiller, à nouer ses lacets ou à monter ou
gique pour évaluer à la fois les signes neurologiques mineurs descendre du lit d’examen peut révéler une déficience motrice.
et francs (critère D). Les signes mineurs sont des marqueurs L’examen des nerfs crâniens et l’anamnèse (troubles oromo-
non spécifiques d’une différence de performance dans une teurs comme une sialorrhée excessive, difficulté à mâcher ou à
En général, les constatations atypiques reposant sur Tableau 3. Les diagnostics différentiels courants du trouble
l’anamnèse, l’examen physique et l’observation du compor- développemental de la coordination
tement peuvent être groupées en trois catégories : neurolo- Affections neurologiques
giques, génétiques et musculosquelettiques. Au tableau 3 sont Paralysie cérébrale (GMFCS I)
exposées les affections courantes à écarter avant de confirmer Dystrophie musculaire ou myotonique
un diagnostic de TDC. Les explorations peuvent inclure une Neuropathie périphérique
évaluation de l’audition et de la vision, la mesure de la créa- Lésion cérébrale traumatique entraînant une nouvelle
tine phosphokinase, des examens métaboliques, de la fonc- déficience motrice
tion thyroïdienne, de la conduction des nerfs périphériques Affections neurocutanées
ou de neuro-imagerie (p. ex., imagerie par résonance magné- Malformation d’Arnold-Chiari
tique cérébrale), en fonction des résultats de l’examen neuro- Syndrome de la moelle attachée
logique. En cas de crainte de trouble génétique sous-jacent,
Affections musculosquelettiques