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Entre le corps et l'esorit, un dialogue vital Reliant le cerveau aux principaux organes, le nerf. vague transporte un flux permanent de messages. Les scientifiques confirment aujourd huile potentiel de cette formidable connexion. ssis dans la position du lotus, Michel médite, Jeanne effec: ‘tue une salutation au soleil, unenchainement de postures de yoga. Tandis que dans un fauteuil, yeux fermés, Yacine pratique Fauto-hypnose. Tous trois mettent ainsi en ceuvre Lifférentes pratiques psychocorporelles pour sou- lager leur stress, leur anxité, leurs douleurs chro: niques, ou tout simplement améliorer leur bien-tre. Le principe commun & ces méthodes est dactiver un levier corps-esprit: par Tesprit (notamment la volonté, individu contréle son corps (respiration, postures, concentration...) "esprit sen trouvant en retour soulagé, apaisé. Quelle est la nature de ce levier? La question préoccupe depuis toujours les penseurs et scientifiques (tre p. 54-60). « Lorsque je ‘me mis@ méditer sur 'union de lime avec le corps, Je fus comme reité en pleine mer, érivat ainsi le mathématicien et philosophe allemand Gottfried Wilhelm Leibnita (1646-1716). Car je ne trouvais aucun moyen dexpliquer comment le corps fait passer quelgue chase dans Fame et vice versa, ni comment une substance peut communiquer avec tune autre substance créée, Pras de trois cents ans plus tard, cette relation fait toujours objet dinterrogations. Néanmoins, la ence a réussi lever certains pans du mystére. Selon les recherches et les observations cliniques, interaction corps-esprit serait rendue possible par le systdme respiratoire avec intervention du sys tame nerveux, en lien étvoit avec le coeur, le cer- veau et intestin. « Prenez quelques inspirations profondes », entend 5 (on souvent au début des séances de méd sane Eve 2019 HORS SERIE SCIENCES ETAVENR 17 Examen! patient lors d'une crise d'pilepsie. Cette atfection, due & une activité électrique anormal du cerveu, peut ete iratée en stimulant le ner? vague. tation, yoga, hypnose, sophrotogie, velaxa- Est-ce une coincidence? Non, &en croire le tion, professeur Thomas Similowski, chef de service de pneumologie & Phopital de la Ptié-Salpétriéne, & Paris. Carla respiration est le lien corps-esprit par excellence. Directement « branchée sur les émo- tions», elle se modifie en fonction de notre état ‘mental, pouvant passer de profonde et lente (état ccalme)& courte et rapide (tat de stress). inverse, gir sur la respiration influence notre esprit, pré- ccisément ce qui est recherch¢ dans les pratiques psychocorporelles. «Ellees a seule fonction wégétative (automatique) « Le cerveau ‘iy corns sur laquelle Lesprt (la volonté) peut agit n’étant que trés directement, explique le professeur Similowski. Si it it on nous demandait de alentirnotre transit iles- Iimpartalte et aoa rte équce coufoase= encore tut multitache, s€ aussi automatiques-, nous en serions bien inca- concentrer sur ables!» Alors que la respiration, ell, peut etre une action empéche de ruminer ses soucis » Thomas Sinllows, chel de senice de preumolosie, héptal Pte Salpatriere, Peis Radiographie dun stimulateur plan dans le cou un patent Sileptique (la pile est visble cans le toca. ‘81 moRS st StENCES ET AYER RAVER FEMI 2018 modifige a volonté et sans effort, Par ailleurs, si ~ elle est tellement mise a contribution dans les pra- tiques psychocorporelles, «ces fou bonnement ‘parce que ca marche! poursuit le professeur, Er a Ccontrélant, on obtient des effets positfsvisibles et ‘mesurables sur le corps », Lorsque les poumons sont gonfiés a plein, une décharge nerveuse inhibe inspiration Ces effets sont de plusieurs ordres. Tout dabord, respier étant un automatisme, se concentrer volon= tairement sur son souffle exige de maintenir son attention. « Or, le cerveau est tres imparfaitement multitéche, Se focaliser sur une action empéche donc de ruminer ses soucis », souligne le spécialiste de pneumologie. Cest ’équivalent d'une technique de méditation dite « A attention focalisée » (lire p. 24-29) qui stabilise et apaise le mental. Mieux, se concentrer sur sa respiration mod rait activité du cerveau dans le sens dune aug- ‘mentation dela conscience de soi! Dans une étude publige en 2018, des chercheurs du Feinstein Ins- titute for Medical Research & Manhasset (Etat de New York, Etats-Unis) ont enregistré lactivité du cerveau de patients chez qui avaient été implantées des électrodes cérébrales dans le cadre dun traite- ‘ment contre Iépilepsie. José Luis Herrero, associé au neurochiturgien Ashesh Mehta, a observé les ‘modifications eérébrales intervenant lorsque les patients respiraient normalement, augmentaient amplitude de leur souifle ou devaient compter leurs respirations. Lanalyse du tracé de Vacti- vité corticale est étonnante : quand les sujets se concentrent sur leur respiration (comptage), Tac- tivité de certaines aires cérébrales augmente et se synchronise! Pas nlimporte lesquelles: le cortex cingulaire antérieur, le cortex pré-moteur, V'n- sula et Phippocampe, toutes impliquées dans la _mémorisation, les émotions, la conscience et la conscience de soi Unautre effet posit de la respiration est chercher dans... es poumons! Un effet calmant. A inspira- tion, air circule dans les bronches, puis les bron- chiole et les alvéoles richement vascularisées, au niveau desquelles se produisent les échanges gazeux ‘entre loxygne de Fair frais etlegaz.carhoniaue issu «dela respiration. A chaque inspiration, les pournons. se gonflent mais « par sécurité, ce gonflement est stoppé avant quilatteigne son volume maxirnal, car cela pourrait étre dangereux pour le tissu pulmo- naire, explique Thomas Similowski, Les bronches hébergent de multiples récepteurs sensibles @Uétre- ‘ment mécanique. Lorsque les poumons sont gonflés 4@ plein, ces récepteurs déclenchent une décharge nerveuse qui inhibe Vinspiration. A Vorigine de ce précieux contréle, enerf vague» Crest le dixidme nerf eranien, Tun des plus longs du corps humain, qui part de la base du cerveau et innerve la plupart des organes. Sans doute faxe ‘majeur reliant corps et esprit! «ff fait par- Les multiples effets calmants du nerf vague \Véritable tranquillisant de Yorganisme, ilralentit le Lenerrveaue participa la farsi owe fonctionnement des organes vitaux, accéléré en cas de stress ou Serotonin, de dieffort par le systéme nerveux sympathique, iscopanite, de foopotine ete a Le nerf vague sajentit noradrenaline, des te rythme cardiaque, eurovonsmetteuts ‘notamment apres un les pour areur ¢fort ou un stress. Savane faenion nerf st etiamotvaton mn Trop stimule peut ene engendrer un malaise. cardiaque'en cas effort, de stress ou démotion. Ree eee) -muscles du tube digest et tnslitve aus la woe privée ide cormmuniction rte Ie Systeme nerveux enterique ote 20" es ores du nel vague ‘enveient ds informatons hu cerveau au organs es fores or eet, une eave Ces signaux contra envoient des ‘informations des * Lasteréion ace (roaresauesveau srctrique (voie afferente). ‘lastertion senaymes Consign aligestves ‘convdlet + La caoactégastriqve La satite Gam) * Leta de aicose Le métabosme ff ‘ngun energie i + Untlammstion & i : omen Pten ui | o8s-SERE TENCE EAE 18 tie du systeme nerveux autonome [invo- _astnulation du lontaire, NDLRJ qui rele le cerveau dnos organes _Reryvague entrain et vhicule des informations dans les deux sens, suestaneechimiav, si Sonia Pellissier, chercheuse au Labo- acetylcholine, qui -aniversitare de psychologie, person- lett ie exe nalité, cognition et changement social (université ‘Savoie-Mont-Blanc, université Grenoble-Alpes). Ce systéme a deux branches, sympathique et para- sympathique, comme une voiture dispose d'une pédale de fein et d'une pédale d'accélérateur.» Quand il faut s'adapter, réagir, fuir, courir, on met en route laccélérateur, le systéme sympathique, dont le neuromédlateur (molécule qui transmet information entre les neurones} est l'adrénaline. Lorsque l'action est terminée, le corps a besoin de ralentir pour reprendre des forces eta le fein, le systéme parasympathique, utilise un autre neu- omédiateur, Factylcholine, Le ner vague est un acteur majeur de ce systeme. « Chague fois que Ton étire ses poumons en inspirant fort, on pro- rogue une décharge de ce nerf», resume Thomas Similowski. Un dialogue biochimique intime entre le nerf vague et le coeur ‘Comment fait pour nous calmer instantanément? «Les connexions du nerfvague au ceeur sont tres nombreuses, répond Philippe Chevalier, rythmo- logue, chef de service de cardiologie au CHU de Lyon. Ses ferminaisons sinsérent dans des coussi- nets vagaux dla surface du coeur, desquels partent des filaments nerveux qui cheminent le long des cellulescardiaques. » De multiples ramifications embrassent ainsi Torgane dans la moindre de ses régions, « tlle une toile daraigneée ». Quasi- ‘ment chaque cellule myocardique posséde tun réseau de nerfs microscopiques. « Sen suit un dialogue biochimique intime entre Tenerfvague et le cur », poursuit Philippe Chevalier. Le premier envoie de F'acétyl- choline aux ellules cardiaques, qui ralen- tissent le rythme de leurs contractions. Une stimulation excessive (ors d'une émotion forte, d'une douleur brutale) déclenche le fameux « malaise vagal » (nausées, vertiges, pouvant aller jusqu’a la syncope) 20 Hons sae SINS VER aR /ENRERZ «Un coeur dénervé — lors d'une greffe cardiaque par exemple ~ bat de facon autonome @ une cadence rapide et fixe d'environ 100 battements par minute », note le cardiologue. Alors qu'un creur normal voit son rythme varier sans cesse, avec une _moyenne de 60 attements par minute. « Le¢émoin dium bon tonus vagal, ce sont les variations sponta- ndes et amples du rythme caniiague, comme celles observées chez enfant, résume Philippe Chevalier. Leplus souvent, es centenaires ayant un coeur sain ont un excellent systeme vagal. » Ce tonus vagal est évalué en mesurant, par élec- tro-cardiogramme, ces variations au repos. Il est propre a chacun,liéa des facteurs génétiques, mais des traurmatismes précoces sont & méme de latérer. Résultat: « Unrnerfuague faible pout étre associé a ‘un profil anaxieux », assure Sonia Pelisier. Lenvi- ronnement exerce aussi son influence. « Si vous (tes confronté quotidienmement au stress, au-dela de vos ressources, votre tonus vagal peut en étre affecté, poursuit la chercheuse, ce qui vous expose 4 une moins bonne régulation des émotions. » Au fil du temps, une dégradation chronique du fonc- tionnement vagal va prédisposer &certaines patho- logis, « au stress chronique et aux troubles asso- cis comme la dépression, le burn-out » (lire aussi p. 72-77). Observation notable de John Williamson, «de lécole médicale de I université de Floride en 2014 des patients victimes de stress post-raumatique ont un ysteme vagal déailant. lsadoptent un compor- tement de fuite ou d'attaque inadapté ala vie quoti- denne, sans parvenir & revenir au calme. Comment remédier & ces défaillances? Grace aux progres de la recherche, il ‘est désormais possible ‘daugmenter la toni- cit du nerf vague par stimulation électrique invasive, pour traiter certaines pathologies comme "epilepsie ou la polyarthrite rhuma- toide (lie Sciences et Avenir n° 855, ‘mai 2018) et, depuis peu, les troubles de humeur. Implanté dans le cou, ‘un apparel stimule a haute fréquence (20 Tz) la branche gauche du nerf, ce qui aurait pour effet dactiver les —_— « Si vous étes confronté chaque jour au stress, votre tonus vagal peut étre affecté, ce qui ‘expose une moins bonne régulation des émotions, a la dépression, au burn-out... » Sonia elise Laboratoire interunnersitaire de paychologe, Personnalt, cognition fet changement social fibres nerveuses remontant vers le cerveau, « La stimulation vagale modifie, entre autres, es tause dedécharge des neurones du raphé, un noyau céré- bral qui produit de la sérotonine -neuromédiateur dont le faible niveau est notamment impligué dans Tadépression », explique le psychiatre Rémy Bation, chercheur au Centre de recherche en neurosciences de Lyon. La preuve par limagerie cérébrale : en 2006, lécole de médecine de I'université de Saint Louis (Etats-Unis) a démontré chez quatre patients {ue la stimulation vagale était corrélée & une aug- ‘mentation du flux sanguin cérébral au niveau de régions innervées par le nerf vague et associées & la dépression, preuve que cette stimulation a des effets directs Une souris sans microbiote, génétiquement manipulée pour étre anxieuse Une étude pilote a par ailleurs &é menée en 1998 au Southwestern Medical Center de Tuniversité du Texas sur trente patients gravement déprimés que Yon avait équipés d'un stimulateur, Environ 40 % ‘ont vu leurs symptmes réduits de moitié en trois ‘mois. Et aprés neuf mois, plus de la moiti€allaient mieux. Une deuxitme étude portant sur235 patients Ma toutefpis, quant elle, pas montré de diffrence statistique entre ceux qui avaient été stimulés et Jes autres (janvier 2002). Apres moult discussions, Ja Food and Drug Administration des Etats-Unis a néanmoins approuvé en 2005 Tutilisation de cette technique chez les malades ne répondant pas « au moins quatre autres traitements disponibles », En 2016, 5000 patients, en depression résistante aux traitements, ont été soignés de la sorte dans le ‘monde. Mais pas en France. La Haute Autorité de santéa retogué le dossier en 2017, arguant que cette technique rvavait pas dintéét par rapport aux molé- cules chimiques. Reste que le nerf vague peut aussi étre stimulé beaucoup plus naturellement : « Méditation de pleine conscience, cahérence cardiaque (méthode de respiration)... Tout ce qui permet daméliorer la régulation émotionnelle va renforcer son pouvoi assure Sonia Pellsser. 1! nous feudrait cependant plus diétudes controlées et comparatives de ces ‘meéthodes a court et long torme surplus desix mois pour confirmer leur intérét » sue Ie 2010 ORS I SCENES AVENR 21 LIEN CORPS-ESPRIT Le ner vague aun dernier pouvoir extraor- dinaire, etnon des moindres.« Le “pti” cerveau «quest lintestn communique en permanence avec {e ‘grand’, dans notre tet, grdce a une autoroute d plusieurs coies, dd te nerFvague » explique Eme- ran Mayer, gastro-entérologue, directeur exéeutif da Center for Neurobiology of Stress de Tuniversité de Californie & Los Angeles (Etats-Unis) et auteur de The Mind-Gut Connection *Lintestin posse en effet un systéme nerveux qui ll est propre. Et sa paroi cellulaire estcolonisée par 40000 milliards de bactéres de mille espécesdiféentes, qui com- osent son mierobiote aux multiples fonctions. Dis 2004, les travaux de Nobuyuki Sudo, de Funiversité de Kyushu Gapon), et son équpe ont démontré que des sours axéniques (épourvues de microbiote) es souriceaux sont peeves do Futérus de leur mere, baignés dans une solution antseptique et Introduits dans un isolateur Cet manipulation permet cobteni Ses animaux sens Imierbict, qu Servant 2 tusier Tetfet des bactries intestinaes. 4 Les bactéries, c’est bon pour le moral! fier le mierobiote pour atténuer 3s troubles de Fhumeur: cate piste thérapeutique insltea dja fait objet ‘de nombreuses études chez humain. En 2013, le DrEmeran Mayer, Los Angeles, ‘2 observé, pour la premie fois en IRM fonctionnelle, ue a consommation de lait enrich en probiotiques pendant trente jours chez ds volontaires sains « modifi activité des régions cérébales qu content la gestion centrale des émotons et sensations». En 2017, Premyst Bercik de Tuniversté McMaster Matiare féale mélde de bactéries intestinal, 22 Ho SEs SNCES 1 AEM | NER FNRER 2010 (Montréal) monte le bienfait des probitiques chez "human, Sur 44 patients soutfrant du taient plus anxieuses que la normale, Autre argu- ‘ment en faveur du role des bactéries intestinales dans le stress: en 2011, une étude menée par Pre- ‘mys! Bercik, professeur associé de médecine &'uni- versité MeMaster (Canada), établit que la transplan tation du microbiote d'une souris normale chez une souris axénique manipulée génétiquement pour tre anxieuse entraine une baisse du stress chez cette derniére, John Cryan, professeur du départe ‘ment danatomie et neurosciences de université de Cork (Irlande), parvient la méme année & réduire le comportement anxieux d'une souris en lui faisant consommer... des bactéries! Pendant 28 jours, Vanimal a ainsi ingéré une souche de Lactobacil- 4us rhamnosus, un probiotique (bactérie vivant, ‘Soigner le ventre pour soulager l’esprit : une piste thérapeutique prometteuse Comment une hactérie peut-elle modifier le cerveau jusqu’a agi sur le comportement? « fe pourrait (que les bactéries intestinales émettent des subs- tances communiquant avec les neurones delintes- tin, relié au nerf vague »,répond John Cryan. Pour tester cette hypothése, les chercheurs ont reproduit expérience sur des souris ayant subi une vagotomie {ablation du nerf vague) avant d'ingérer Lactobacil- {us rhamnosus. Résultat: effet des probiotiques sur Je comportement cesse... « Lactobacillus rhamno- sus pourrait serv comme antidépresseur et anxio- Uytique grace ases effets sur le nerf vague », conclu John Cryan, Bt pas seulement chez les souris (lire Tencadré ci-dessous). Tant ets bien qu’émerge une prometteuse piste thérapeutique: soignerle ventre (lemicrobiote) pour soulager esprit! Le marché des probiotiques (y compris les litsfermentés,estimé 250 milliards de dollars dés 2018, a de quoi motiver les recherches! Que ce soit par des pratiques ou de ‘nouveaux aliments, soigner esprit par le corps a tout d'un nouvel Eldorado. LENA SENDER * Para aux editions Harper Wave en 2016. _yndrome du clon initable (troubles intestinaux souvent associés a de Fanxité ou une dépression), 22 ont ingéré une dose quotidienne de Bifidobacterium longum, un probiotique, alors que autre groupe prenait un placebo. Six semaines lus tar, 14 des 22 patents (64%) du groupe « probiotiques » ont vu leur score de dépression ‘diminuer, contre 32 % dans le groupe placebo. Et "IRM a montré des changements dans les zones. ‘crébralesimpliquées dans le controle de Mhumeut Disposera-ton un jour de « paychobiotiques », que John Cryan défint comme « des bactériesvvantes _ayant un effet posit sur la santé mentale »?Cest ‘en tout cas fobjectitafiché. f

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