Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Résumé :
La fiscalité des collectivités territoriales se présente, non seulement comme une ressource financière destinée à
couvrir les charges des services publics locaux, mais également comme un instrument de politique économique
qui participe à la consolidation du processus de décentralisation, pierre angulaire dans l’édification d’un État
démocratique et moderne.
Le but de cette contribution est de mettre en lumière le rôle la fiscalité territoriale et son impact dans
l’amélioration des conditions de vie mesurées par l’indice de développement humain (IDH).
Notre question de recherche se présente ainsi : Quel effet exerce-t-il la fiscalité locale sur le développement
régional ?
Afin d’appréhender notre étude, nous avons reveuilles des données émanant de diverses sources puis nous les
avons analysées via une modélisation de régression linéaire multiple.
Les résultats dégagés font état de l’impact positif de l’évolution des recettes fiscales sur l’IDH régional.
Il en découle qu’en dépit des efforts et progrès accomplis par certaines collectivités locales, d’autres accusent un
retard dans le développement en raison de la faiblesse du potentiel fiscal local et des inégalités territoriales dans
le développement dans le capital humain.
Abstract:
Local government taxation is not only a financial resource intended to cover the costs of local public services,
but also an economic policy instrument that contributes to the consolidation of the decentralization process, a
cornerstone in the building of a democratic and modern state.
The aim of this paper is to highlight the role of territorial taxation and its impact on the improvement of living
conditions as measured by the Human Development Index (HDI).
Our research question is as follows: What effect does local taxation have on regional development?
In order to understand our study, we collected data from various sources and analyzed them using multiple linear
regression modeling.
The results show a positive impact of the evolution of tax revenues on the regional HDI.
It follows that despite the efforts and progress made by some local authorities, others are lagging behind in
development due to the weakness of local fiscal potential and territorial inequalities in human capital
development.
326
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
Introduction :
Le Maroc a engagé à la veille de son indépendance, un vaste programme de modernisation
des structures de l’État dont l’objectif est d’accompagner les mutations profondes que connait
la société marocaine.
Divers pays européens ,africains et américains du Sud ont entamé début des années 1970
leurs processus de régionalisation, ayant pour finalité de mettre en valeur l’importance des
collectivités territoriales en tant qu’ acteurs inctournables du développement régional .
Le contexte de notre étude coïncide avec la mise en œuvre de la politique de régionalisation
au Maroc perçu comme locomotive du développement régional et elle est prévue par la
constitution de 2011 qui a consacré tout un grand titre aux collectivités locales (C T ) en
raison de leur proximité des citoyens et leur rôle dans le développement régional.
Le contexte est marqué aussi par l’entrée en vigueur des différentes lois définissant les
compétences des régions et leurs ressources financières pour pouvoir réussir les stratégies de
développement telles que définies par les plans de développement régional (PDR)
De même ,la volonté royale vise à mettren place les bases d’un modèle économique axé sur
le développement humain .
Sur le plan extérieur , le Maroc disposait des partenariats d’échange avec les pays de
l’Union Européenne ,les pays du Golf ainsi que l’USA qui constituent un grand défi pour
l’économie marocaine .
La régionalisation avancée qui vise le développement régional vient de compléter et de
consolider les stratégies sectorielles déjà entamées par les pouvoirs publics touchant la santé ,
l’agriculture,la pêche, le tourisme ,l’industrie et autres secteurs qui visent à redynamiser le
tissu économique du pays .
De même ,la stabilité politique et le capital ‘confiance’ dont jouit le Maroc auprès de la
communauté internationale lui ont permis de drainer davantage des investissements directs
étrangers (IDE) .Ce flux de capitaux s’est répercuté par l’atténuation du taux de chômage et
l’ amélioration des conditions de vie au Maroc.
Le développement territorial est un processus désormais bien établi dans un grand nombre de
territoires ruraux et urbains partout dans le monde . Le développement socio-économique
mesuré par l’indice de développement humain (IDH) doit émerger du territoire régional,
capable par ses spécifiées et ses ressources de prendre son destin en main.
Nombreuses études ont été effectuées sur le rôle du système fiscal dans la réussite de la
politique de régionalisation avancée.
Ainsi, Emmanuel MATTEUDI, précise que pour gagner le pari du développement, il est
judicieux de « miser sur un développement territorialisé, proche des populations et de leurs
besoins. Un développement qui fait de la proximité la préoccupation première des décideurs
et des développeurs, pour penser de nouvelles formes de gouvernance et de participation de la
société civile, mais aussi, la promotion d'une économie centrée sur la valorisation des
ressources et des savoir-faire locaux ».
La fiscalité des collectivités territoriales se présente, non seulement comme une ressource
financière destinée à couvrir les charges des services publics locaux, mais également comme
un instrument de politique économique qui participe à la consolidation du processus de
décentralisation, pierre angulaire dans l’édification d’un État démocratique et moderne.
Quel rapport existe-t-il entre la fiscalité locale et le développement régional ? Y a-t-il une
interaction entre les deux ? L’objectif de notre étude vise à clarifier la corrélation entre la
variable « fiscalité territoriale » comme input et la variable « développement régional »
comme out put.
La question principale de notre recherche se présente ainsi : Dans quelle mesure la fiscalité
locale contribue-t-elle au développement régional au Maroc ?
327
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
Pour aborder notre étude, le plan de l’article en fait est scindé en trois parties. Dans un 1er
temps une présentation d’une revue de littérature et la méthodologie économétrique adoptée à
savoir une modélisation via le modèle de régression linéaire multiple.
En deuxième lieu, il sera question de la présentation du rôle de la région dans le
développement régional, et en dernier lieu un aperçu sur le rôle de la fiscalité territoriale dans
le développement régional, et les enseignements qui en découlent de notre analyse.
1. Revue de littérature et Méthodologie de Travail.
1.1 Revue de Littérature :
La fiscalité locale revêt une importance particulière dans le cadre de l’action structurelle de
l’État qui intervient par les différentes dispositions et incitations fiscales en vue d’infléchir le
choix et le lieu des investissements et promouvoir le développement local.
Selon le CESE, elle contribue à un rééquilibrage et une plus grande équité territoriale, en
faveur d’un rattrapage des déficits de développement observés sur des régions, voire des
localités. Pour ce faire, les collectivités territoriales doivent, désormais, avoir une
responsabilité forte, compatible avec la nouvelle organisation territoriale, L’étendue et la
nature des compétences qui leur sont dévolues, et les exigences d’autonomie et de
responsabilité que requiert la libre administration des affaires locales par les collectivités
territoriales4.
Pour sa part Marc Leroy retient plusieurs fonctions de l’impôt dont nous nous limitons à deux
fonctions essentielles à savoir :
➢ Fonction de régulation économique : L’impôt a une mission économique notamment
pour le financement des secteurs, priorités, promotion des portions et accompagnement de
la recherche-développement.
➢ Fonction territoriale : À ce sujet l’impôt sert au développement du territoire, traitement
des inégalités fiscales dans le territoire national, un stimulant pour les incitations fiscales
en vue de drainer davantage des investissements externes au territoire.
Sur le même registre, la Cour des comptes confirme que la fiscalité des collectivités
territoriales se présente, non seulement comme une ressource financière destinée à couvrir les
charges des services publics locaux, mais également comme un instrument de politique
économique qui participe à la consolidation du processus de décentralisation, pierre angulaire
dans l’édification d’un État démocratique et moderne.
La région a un rôle très important à jouer. Selon Michel VERPEAUX, le terme région sert à
désigner des réalités fortes différentes et le mot est souvent synonyme de territoire.
1.2 Modèle de régression linéaire multiple
Lors de la conception d’un modèle de régression, nous avons choisi des variables
indépendantes, la méthode de régression et vérifiée si le modèle est bien ajusté aux données
par diagnostic des observations.
Il s’agit d’une étude de type transversale rétrospective effectuée au cours d’une période allant
de 2011 à 2017 ; dans ce travail, nous avons construit des modèles de régression multiple
linéaire dans le but d’expliquer la variance d’un phénomène (la variable dépendante) à l’aide
d’une combinaison de facteurs explicatifs (variables indépendantes).
Dans notre cas d’application de la régression linéaire multiple, la variable dépendante est une
variable continue (IDH) tandis que les variables indépendantes peuvent être soient continués
ou catégorielles.
L’équation du modèle multivarié de la régression linéaire basé dans ce travail est la
généralisation du modèle de régression simple.
Yi = (b0 + b1 X1 + b2 X 2 + ........ + bn X n ) + i
328
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
En général, les modèles de régression sont construits dans le but d’expliquer (ou prédire,
selon la perspective de l’analyse) la variance d’un phénomène (variable dépendante) à l’aide
d’une combinaison de facteurs explicatifs (variables indépendantes).
2. Le rôle de la région dans le développement économique
Le développement régional et local revêt un intérêt particulier pour les pouvoirs publics au
Maroc étant donné que ce domaine concerne en premier lieu la vie quotidienne des
habitants, et qu’il est étroitement lié au développement économique et social en général et
spatial en particulier.
La région est perçue comme levier de développement intégré et durable et elle contribue à
préserver la dignité des citoyens et de promouvoir une dynamique de croissance et une
répartition équitable des fruits de cette croissance.
Pour mener à bien cette politique et permettre aux régions de s’acquitter de leurs nouvelles
missions11, des moyens financiers ont été mis à leur disposition.
Au cours des deux dernières décennies, le Maroc a réalisé des progrès sociaux et
économiques significatifs en raison d’investissements publics importants, de réformes
structurelles et de mesures visant à assurer la stabilité macroéconomique.
La croissance qui en résulte a conduit à des améliorations spectaculaires vers l’éradication de
l’extrême pauvreté; l’augmentation de l’espérance de vie; un meilleur accès aux services
publics de base et un développement important des infrastructures publiques. Celles-ci ont
permis au pays de réduire l’écart de niveau de vie avec les pays du sud de l’Europe.
Les grandes options du Maroc en matière de gestion des espaces sont marquées par une
domination du modèle instauré par le protectorat français, les premières réformes conduites
depuis 1913 tentaient de mettre en place un modèle administratif largement inspiré du modèle
français.
Le découpage préfectoral et provincial actuel ne constitue pas la résultante de la constitution
de 2011, mais il remonte après l’obtention de l’indépendance. Suite à l’évolution de la société
civile marocaine et l’adoption de diverses lois et dahirs portant sur l’organisation territoriale
au Maroc, on assiste à la naissance de la collectivité préfectorale et provinciale comme
échelon décentralisé.
La loi 47-/96, promulguée en 1997, a attribué de larges compétences aux régions que ce
soient propres, partagées ou transférables par l’État leur permettant de promouvoir le
développement économique, social, culturel et environnemental, et au besoin en partenariat
avec l’État et le secteur privé.
Les collectivités territoriales du Royaume sont les régions, les préfectures, les provinces et les
communes. Elles constituent des personnes morales de droit public, qui gèrent
démocratiquement leurs affaires. Si la commune est qualifiée de collectivité de proximité, les
préfectures et les provinces ainsi que les régions jouent un rôle intermédiaire entre la
commune et l’État central.
Les deux échelons provincial et régional ont été respectivement conçus comme cadres de
déconcentration et de planification du développement économique.
Aujourd’hui, le paysage de la décentralisation au Maroc comporte 12 régions, 75 préfectures
et provinces et 1538 communes réparties entre 256 urbaines et 1282 rurales. La configuration
de la carte préfectorale et provinciale vise une meilleure adaptation de l’action de l’État et la
responsabilisation des collectivités en matière de développement local.
L’article 141 stipule que les C T disposent de ressources financières propres et de ressources
affectées par l’État. De même l’entrée en vigueur en 2015 des lois organiques 111-14, 112--
.14 et 113-.14, relatives respectivement aux régions, provinces et préfectures et communes, a
permis de doter chaque région des ressources nécessaires (naturelles, humaines,
329
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
330
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
331
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
332
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
augmentation des recettes propres des CT pour leur permettre d’assurer pleinement leurs
engagements vis-à-vis de leurs citoyens et apporter plus d’équité fiscale.
Les grandes lignes de la 07-20 modifiant et complétant la loi n°47-06 relative la fiscalité
locale se présentent comme suit :
➢ L’adéquation des dispositions actuelles de la fiscalité locale par rapport à la
constitution de 2011, à la mise s à jour qu’a connues le Code général des impôts
depuis 2008, ainsi qu’aux nouvelles règles de découpage administratif des territoires.
➢ La revue de l’assiette fiscale qui va dans le sens de son élargissement pour augmenter
le potentiel de recettes des collectivités, ainsi que dans les règles d’affectation des
recettes collectées entre collectivités et budget général de l’État. Dans ce cadre et à
titre indicatif et au niveau de la taxe professionnelle, la valeur locative augmentée
tous les 3 ans au lieu de 5 ans pratiqué précédemment. La nouvelle clé de répartition
porte la part des collectivités territoriales à 87%, au lieu de 80%
➢ La révision du champ des incitations et des exonérations fiscales pour les adapter au
code général des impôts et au nouveau contexte économique.
L’évolution des recettes fiscales s’est traduite par des répercussions sur les fondamentaux du
développement humain durable mesurés par entre autres l’indice de développement humain
(IDH).
Les avancées enregistrées par des collectivités territoriales du Maroc trouvent son explication
au niveau entre autres de l’investissement public et privé entrepris dans le facteur humain.
De même, l’engagement et la volonté du souverain du Maroc de réussir le défi du
développement régional constituent un facteur clé de succès.
Ainsi dans son discours du 30.Juillet de 2012, le Roi du Maroc a affirmé : « en effet, relever
les défis d’une bonne gouvernance territoriale passe nécessairement par la réalisation d’un
développement humain juste et équitable, capable de remédier tant aux déficits du monde
rural qu’aux carences qui obèrent la croissance au milieu urbain »
Pour le Roi Mohamed VI, la régionalisation ne doit pas se contenter de la promulgation d’un
ensemble des lois et procédures administratives. Au contraire,elle doit être « l'expression
d'un changement profond dans les structures de l'État, et un support d'une approche pratique
en matière de gouvernance territoriale», l'échelon régional devrait être désormais ciblé par
l'action publique.
Ainsi, plusieurs études de divers organismes nationaux ou étrangers (PNUD, OCDE, FMI)
versés dans le domaine d’évaluation et de suivi du comportement des indicateurs sociaux
économiques à travers le monde ont été élaborées.
Nous nous limitons à titre indicatif de l’étude menée par le Haut-Commissariat au plan sur
l’IDH au Maroc durant la période 2001-2014.
333
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
IDH
Accroissement Accroissement
2004 2014
Région relatif (%) annuel moyen (%)
Tanger-Tetouan-Al Hoceima 0,606 0,758 25,1 2,3
Oriental 0,605 0,729 20,5 1,9
Fès-Meknès 0,608 0,725 19,2 1,8
Rabat-Salé-Kénitra 0,64 0,765 19,5 1,8
Béni Mellal-Khénifra 0,577 0,677 17,3 1,6
Casablanca-Settat 0,672 0,791 17,7 1,6
Marrakech-Safi 0,564 0,703 24,6 2,2
Darâa-Tafilalet 0,572 0,679 18,7 1,7
Souss-Massa 0,62 0,729 17,6 1,6
Guelmim-Oued Noun 0,637 0,729 14,4 1,4
Laayoune-Sakia El Hamra 0,708 0,784 10,7 1,0
Eddakhla-Oeud Eddahab 0,747 0,851 13,9 1,3
Régions du Sud 0,675 0,766 13,5 1,3
Total 0,617 0,742 20,3 1,9
Source : données du RGPH 2004 & 2014 et cartographies de la pauvreté monétaire 2004 & 2014, HCP.
A terme de cette étude, une amélioration de l’IDH entre 2004 et 2014, a été réalisé de l’ordre
de 1,7% au niveau national. Presque toutes les régions ont bénéficié de cette avancée du
développement, mais de façon disproportionnée.
C’est dire que le processus de réduction des disparités régionales en développement humain
ne s’opère pas au même rythme au niveau des régions. Ainsi, les régions qui ont enregistré un
taux d’accroissement de l’IDH supérieur à la moyenne nationale (1,9%) sont Marrakech-Safi
(2,2%), Tanger-Tetouan-Al Hoceima (2,3%) et l’Oriental (1,9%). Ce taux d’accroissement
annuel moyen est moins élevé dans les régions du Sud (1,3%), Béni Mellal-Khénifra,
Casablanca-Settat et Souss-Massa (1,6%) et Darâa-Tafilalet (1,7%). Rappelons à cet égard
que l’IDH augmente à une vitesse plus grande là où il est relativement bas en raison de la
saturation que connaissent ses dimensions élémentaires.
3.2 Impact des ressources des CT sur l’IDH
L'indice de développement humain (IDH), établi par le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) en 1990, est un indicateur qui mesure la qualité de vie moyenne de
la population d'un pays.
L’IDH est l’indicateur le plus utilisé pour apprécier le niveau de développement. L’IDH régional
sert à évaluer le niveau du développement humain d’une région donnée. Il intègre trois
éléments qui font référence aux trois dimensions les plus importantes du développement
humain au niveau de chaque région :
✓ La durée de vie, mesurée par l’espérance de vie à la naissance et qui fait référence au
niveau de la santé dans chaque région ;
✓ Les connaissances, mesurées par un indicateur qui combine le taux d’alphabétisation des
adultes (avec un coefficient de pondération de deux tiers) et le taux brut de scolarisation
combinant les niveaux primaire, secondaire et supérieur (avec coefficient de pondération
d’un tiers). Cet indicateur fait référence au niveau de l’éducation dans chaque région ;
✓ Le niveau de vie, mesuré par le PIB réel par habitant (revenu)
334
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
Elle va de 0 à 1. Chacune de ces dimensions est appréhendée par un, voire deux indicateurs,
qui sont ensuite agrégés à l’aide d’une moyenne géométrique.
Tableau 3: base de données des indicateurs PIB,IDH ,taux de chômage et dépenses 2011-2017
335
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
4. Conclusion :
En guise de conclusion, et depuis la mise en œuvre de la régionalisation avancée qui s’est
traduite par le transfert des compétences du pouvoir central à l’échelon régional et le
développement des responsabilités des élus et des autorités décentralisées, les collectivités
locales ont commencé à se développer à une cadence soutenue et au service des besoins et
attentes légitimes des citoyens, des générations actuelles et de celles à venir.
Ce développement trouve son origine de la mobilisation des ressources financières propres ou
transférées de L’État.
La constitution de 2011 a donné une grande impulsion au rôle des collectivités territoriales et
elle a couronné le processus de la démocratie locale et la gouvernance territoriale.
La fiscalité locale présente ainsi un intérêt particulier majeur et elle contribue à faire face
notamment aux dépenses de fonctionnement et d’investissement nécessaires pour le bon
fonctionnement de la collectivité locale.
L’impôt est aussi important pour le citoyen. Il constitue un lien entre ce dernier et l’État, dans
la mesure où il y est soumis comme contribuable et il bénéficie en retour, des services publics
financés par l’impôt. Dans toute action, dans tout acte, dans toute activité économique et
sociale, l’impôt justifie l’utilisation d’un service financé totalement ou partiellement par
l’État.
Ainsi, le citoyen est aussi intéressé par les recettes et les bases sur lesquelles elles sont assises
que leur utilisation dans le cadre de différentes dépenses de l’Etat.
Pheuiphanh N ,1974 a eu le mérite de signaler l’existence d’une relation entre la fiscalité
locale et le développement régional.
À travers notre modèle multivarié de la régression linéaire, la fiscalité territoriale exerce un
effet positif sur le comportement de L’IDH.
De même, il est à préciser qu’en dépit des progrès importants enregistrés au niveau national,
des disparités territoriales en matière du développement et des inégalités des chances
subsistent et constituent un grand défi qu’il faut combattre.
Références
(1) Article 135 de la constitution du Maroc
(2) Article 137 de la constitution du Maroc
(3) Article 142 de la constitution du Maroc de 2011.
(4) Article 80 de la loi 111-14
(5) Discours royal, du 13 octobre 2017, à l'occasion de l'ouverture de la première session
de la 2ème année législative de la 10ème législature
(6) Financement des collectivités territoriales et mécanismes de péréquation
MOHAMED EL MENSI n° 18 page 15
(7) La loi no 47-06, complétée par la loi 39-07 énumérant les ressources financières de la
région
(8) Le développement territorial page 29 auteur Pierre Campagne et Bernard Pecqueur
Éditions Charles Léopold Mayer, 2014.
(9) Le rapport du conseil économique social et environnemental n°39/2019 intitulé ‘’Un
système fiscal, pilier pour le nouveau modèle de développement, page n°20
(10) Les composantes et la méthode de calcul de l’IDH sont celles de la première approche
adoptée par le PNUD (moyenne arithmétique des composantes de l’éducation mesurée
par le taux net de scolarisation 6-22 ans et le taux d’alphabétisation des adultes,
l’espérance de vie et le PIB par habitant en PPA).
(11) Livre III la régionalisation avancée au service du développement économique et social
page 7
336
www.ijafame.org
ISSN: 2658-8455
Volume 3, Issue 2-1 (2022), pp.325-338.
© Authors: CC BY-NC-ND
(12) Marc Leroy (2016) intitulé ‘’les enjeux de la territorialité fiscale’’ page 6
(13) MATTEUDI E. (2012) « Les enjeux du développement local en Afrique ou comment
penser la lutte contre la pauvreté ». (Page de couverture)
(14) Rapport HCP année Octobre 2018 sur « Le développement socio-économique
régional -Niveau et disparités, 2001-2017
(15) Rapport HCP -Recensement général de la population et des collectivités au Maroc en
2014
(16) Rapport CESE année 2020 sur le système fiscal Marocain sous le thème « un
système fiscal, pilier pour le nouveau modèle de développement » page 67
(17) Rapport cour des comptes année 2015 sur ‘’la fiscalité locale’’ – page 144
(18) Rapport cour des comptes de 2015 sur la fiscalité locale au Maroc page 23
(19) Rapport cour des comptes sur la fiscalité locale année 2015 page 7
(20) Rapport cour des comptes sur la fiscalité Locle du Maroc année 2015 page 44
(21) Rapport de suivi de la situation économique au Maroc Juillet 2020 Publication de la
Banque Mondiale sur le Maroc et du HCP PAGE 6
(22) Rapport ONDH 2017 inégalités et développement humain page 43-144
(23) Région et régionalisation au Maroc – aspects organisationnels et modes de l’action
Tarik ZAIR page 36 éditions Bouregreg
(24) Revu e REMALD n° 90 année 2015 ‘’Décentralisation et déconcentration – les
règles de la bonne gouvernance page 71
(25) VERPEAUX M. (2005) « La région », Éditions Dalloz. (p.1)
337
www.ijafame.org
Abdelkader RAFIQ & Lalla Zhor OMARI ALAOUI. Fiscalité territoriale et développement régional : quelle interaction ?
Annexe
Figure 1 : Mécanismes de financement des collectivités locales au Maroc :
Fiscalité locale
Para fiscalité
Ressources Propres
Produit de la TVA
Partenariat Public,
Ressources d’emprunt Privé
338
www.ijafame.org