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Guide
sur les modalités
de gestion
des eaux pluviales
à La Réunion

OCTOBRE 2012
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Photos de couverture :

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2

1. © Source EGIS – dossier Nouvelle Route du Littoral


3. © Région Réunion

GRAPHICA
IMPRIMÉ SUR PAPIER ÉCOLOGIQUE FSC
DL N° 5465 - 10/2012
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CHAPITRE 1

Introduction
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CHAPITRE 1
DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

une forte pression démographique


1.1 Objet du guide conduisant à un rythme d’urbanisa-
sur les modalités tion très rapide (entre 1989 et 2003,
la surface urbanisée a été multipliée
de gestion par 2 dans les bas, 3 dans les mi-
des eaux pluviales pentes et 5,5 dans les hauts) renfor-
de La Réunion çant la problématique amont-aval ;
Introduction

Le Comité de Bassin a adopté le 2 décem- des milieux naturels de grande qua-


bre 2009 le Schéma Directeur d’Aménage- lité, qu’il s’agisse d’espaces terrestres
ment et de Gestion des Eaux 2010-2015 de (cours d’eau, étangs…) ou marins
La Réunion. (lagon), qui constituent généralement
les exutoires des eaux ruisselées ;
Une des orientations de ce SDAGE vise à
« réduire l’aléa inondation en améliorant Compte tenu de ces enjeux, l’État a sou-
la prise en compte du risque pluvial ». Cette haité élaborer un guide à destination des
ambition est également affichée dans aménageurs afin de les aider dans la
l’orientation fondamentale 3 relative à la démarche de conception des aménage-
lutte contre les pollutions. ments de gestion des eaux pluviales. Ce
guide s’est notamment attaché à compléter
Si les phénomènes liés à une mauvaise ges- les méthodes et réglementations nationales
tion des eaux pluviales sont désormais bien par une approche intégrant les caractéris-
connus (augmentation des vitesses d’écou- tiques réunionnaises, notamment sur :
lement et réduction des temps de concen-
tration, augmentation des débits de pointe, la définition des paramètres hydro-
dégradation de la qualité des eaux ruisse- logiques à prendre en compte dans la
lées), le contexte réunionnais présente des gestion des eaux pluviales ;
spécificités qui rendent indispensable une
la synthèse des réglementations
gestion efficace des eaux pluviales :
locales à intégrer dans la conception
un climat tropical caractérisé par une des aménagements ;
saison humide et cyclonique parfois
l’identification des techniques alter-
paroxysmique (records mondiaux de
natives de gestion des eaux pluviales
pluviométrie sur les périodes com-
adaptées au contexte réunionnais.
prises entre 12 heures et 15 jours) et
une saison sèche marquée ;

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CHAPITRE 1
DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

1.2 Méthode générale DÉBIT DE REJET


ET RETENTION ÉVENTUELLE
pour la gestion
ÉTAPE 3 COMMENT ÉVALUER
des eaux pluviales LES INCIDENCES
Le schéma suivant décrit, en huit étapes, DU REJET DE LA ZONE

Introduction
les questions à traiter lors de la conception AMÉNAGÉE ?
du projet. Il précise les chapitres du guide
Quel est le milieu récepteur (cours
et les étapes clés de la démarche
d’eau, zone récifale, réseau…) ?
CONTEXTE
D’autres projets concernant le même
ÉTAPE 1 À QUELLE PROCÉDURE secteur sont-ils connus? Déjà autorisés?
LE PROJET EST-IL
Y-a-t’il des points sensibles ? (zones
SOUMIS AU TITRE
urbaines inondables, ouvrage sous-
DE LA LOI SUR L'EAU ?
dimensionné…)
Quelle est la superficie totale du pro- Chapitre 2.4.2
jet et la superficie imperméabilisée ?

Quel est le bassin versant intercepté ÉTAPE 4 QUEL DÉBIT


par le projet ? FAUT-IL RESPECTER
EN SORTIE DE PROJET ?
Y a t-il des zones imperméables exis-
tantes à prendre en compte ? Calculer le débit à l’état initial en sortie
de projet en choisissant la méthode de
Chapitre 2.3
calcul appropriée.

ÉTAPE 2 LES MODALITÉS 1. Réseau communal: demander au


DE GESTION gestionnaire du réseau l'autorisation
DES EAUX PLUVIALES de rejet dans le réseau communal.
SONT-ELLES IMPACTÉES Si le débit du projet est acceptable
PAR D'AUTRES par le réseau, l’aménageur n’a pas
RÉGLEMENTATIONS ? l’obligation de réaliser un dossier loi
sur l’eau (mais il faut une convention
Quelles sont les contraintes liées aux de gestion).
documents locaux (Plan local d'urba-
nisme, schéma directeur des eaux plu- 2. Océan : pas de limitation de débit
viales, plan de prévention des risques, (sauf cas particulier de zones).
règlement sanitaire départemental…)
3. Milieu naturel : pas d’aggrava-
Ces documents fixent-ils un débit de tion de la situation initiale, Qfinal
fuite du rejet, des objectifs de qualité? = Qinitial.

Chapitre 2.4 Calculer le débit à l'état final, après


réalisation des aménagements
Chapitre 3

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CHAPITRE 1
DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

ÉTAPE 5 QUEL VOLUME MODE DE GESTION


D’EAU DE PLUIE FAUT-IL DES EAUX PLUVIALES
ÉVENTUELLEMENT
STOCKER ?
ÉTAPE 8 : QUEL TYPE D'OUVRAGE
Choisir la période de retour de la pluie EST LE PLUS ADAPTÉ?
de projet en fonction des enjeux aval ;
Introduction

Quelles techniques peuvent être envi-


Chapitre 4.1 sagées en fonction des critères exis-
tants (contraintes du site, objectifs
Calculer le volume à l’aide de la
qualitatifs et quantitatifs)
méthode des pluies.
Chapitre 4.3.1 Le projet doit-il être adapté pour opti-
miser la gestion des eaux pluviales ?
ÉTAPE 6 L’OUVRAGE PROPOSÉ Chapitre 4.4.2
EST-IL ADAPTÉ AU
CONTEXTE ?

L’ouvrage respecte t-il les contraintes


de débit de fuite et de volume calculés
précédemment ?

Est-il situé hors zone inondable ?

La défaillance de l’ouvrage est-elle


prévue (surverse de sécurité, chemin
des eaux en aval, by-pass…) ?

L’infiltration est-elle possible (carac-


téristiques du sol, nappe ou captage
AEP proche ?),

ÉTAPE 7 : QUEL TRAITEMENT


DOIT ÊTRE IMPOSÉ
AVANT REJET ?

Nature des produits ?

Type de pollution possible (chro-


nique, accidentelle) ?
Chapitre 4.4.1

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CHAPITRE 2

Contexte
réglementaire
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

LA PROTECTION DE LA RESSOURCE EN EAU ET DES MILIEUX


AQUATIQUES ET LA NÉCESSAIRE PROTECTION DES PERSONNES
ET DES BIENS FACE AUX RISQUES D’INONDATION ONT AMENÉ
LES AUTORITÉS À LÉGIFÉRER SUR LA GESTION DES EAUX PLU-
VIALES. LE SOCLE RÉGLEMENTAIRE RELATIF À CET ENJEU EST
DÉCRIT DANS LE PRÉSENT CHAPITRE.
CHAPITRE 2

2.1 Définition et l’écoulement des eaux, ni aggraver la ser-


vitude du fonds inférieur. Si l’usage des
cadre juridique eaux ou la direction qui leur est donnée
Contexte réglementaire

d’ensemble aggrave cette servitude (article 641), les


propriétaires de terrains pourront obtenir
Selon la jurisprudence de la Cour de cas- une indemnisation dans ce cas (ex : si les
sation (13 juin 1814 et 14 juin 1920) les eaux pluviales ont été canalisées pour être
eaux pluviales sont les eaux de pluie, déversées en un seul point alors qu’aupa-
mais aussi les eaux provenant de la fonte ravant elles s’écoulaient naturellement
des neiges, de la grêle ou de la glace tom- sur l’ensemble du terrain). Les proprié-
bant ou se formant naturellement sur une taires auront à démontrer l’existence d’un
propriété, ainsi que les eaux d’infiltration. préjudice.
La notion d’eaux de ruissellement ne
semble pas avoir de contenu juridique L’article 681 indique que la commune a
spécifique. Elle est présente dans la légis- le droit de laisser s’écouler vers des fonds
lation associée à celle d’eaux pluviales ou inférieurs les eaux pluviales qui tombent
à celle de crue. sur son domaine public comme sur son
domaine privé. Elle ne doit cependant pas
Le régime juridique de ces eaux pluviales aggraver l’écoulement naturel de l’eau de
est fixé pour l’essentiel par les articles 640, pluie qui coule de ses terrains vers les fonds
641 et 681 du code civil, qui définissent les inférieurs.
droits et devoirs des propriétaires fonciers
à l’égard de ces eaux.

L’article 640 du code civil indique que « les


2.2 Schéma
fonds inférieurs sont assujettis envers ceux de synthèse
qui sont plus élevés à recevoir les eaux qui
en découlent naturellement sans que la Ce chéma a pour objet d’indiquer les textes
main de l’homme y ait contribué ». Ceci réglementaires en lien avec la gestion des
crée donc une servitude et le propriétaire eaux pluviales. Le détail de ces textes figure
qui subit la servitude ne doit ni empêcher en annexe I.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

GUIDE
SUR LES MODALITÉS
DE GESTION DES EAUX
DE PLUIE DE LA RÉUNION

CHAPITRE 2
Textes nationaux Textes locaux

> Code des collectivités territoriales : > Règlement sanitaire départemental


art. L2224 – 10, L2212 – 2 et 4, (RSD) : art. 12,13, 29, 35, 36 et 121
L2213 – 29 à 31, L23333 – 97 à 100 Quelles obligations de résultat fixe le RSD
> Code l’environnement : art. R214 – 1, en matière d’eaux pluviales ?
32, 53 et 56, L211 – 7, 12 et 13, > Arrêté préfectoral n° 06-4709 du
L214 – 2, L562 – 1 et L565 - 1

Contexte réglementaire
26 décembre 2006 relatif à l'identifica-
> Code forestier (si procédures d’autori- tion et à la gestion du domaine public
fluvial (DPF) de l'Etat à la Réunion
sation de défrichement) :
art. L311 – 1 et L312 - 1 Décret n° 2007-236 du 21 février
2007 portant création de la réserve
> Code de l’urbanisme : naturelle marine de la Réunion – art.6
art. R111 – 12, R123 – 9,
L421 – 3 et 6 Le point de rejet fait-il l'objet d'une régle-
mentation environnementale particulière ?
> Code de la voirie publique : > Plans local d’urbanisme
art. L141 – 2, R116 - 2
de la commune
> Code de la santé publique : Quelles sont les prescriptions contenues
art. L1331 – 1 dans les documents et autorisations
d’urbanismes ?
> Code des communes : art. L122 – 19
Quelles sont les servitudes d’utilité publique
> Code civil : art. 640, 641, 681 qui s'appliquent (notamment sur les
périmètres de captage) ?
> Code rural : art. L151 – 36 à 40
> Plans de Prévention des Risques
> Loi n° 64 - 1246 du 16 décembre
1964 relative à la lutte contre les Existe-t-il un PPR sur le secteur du projet,
moustiques art. 5 quelles en sont les prescriptions ?
> Schémas directeurs d'assainissement
des eaux pluviales
La commune dispose-t-elle d'un SDAEP ?
Quelles prescriptions impose-t-il
(débits de fuite, techniques,...) ?
> SDAGE/SAGE
Quelles sont les obligations que fixe
le SDAGE et les SAGE sur la gestion
des eaux pluviales ?

Figure 2.1. : schéma de synthèse indiquant les textes réglementaires liés à la gestion des eaux pluviales

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Cas des rejets dans un réseau :


2.3 Régime juridique
Dans le cas d’un rejet dans un réseau, qu’il
des eaux pluviales soit public ou privé, ce raccordement doit
au titre de la loi être autorisé par le gestionnaire de ce réseau
sur l’eau (qui précise les conditions de ce déverse-
ment). Contrairement aux dispositions pré-
vues pour les eaux usées, il n’y a pas d’obli-
CHAPITRE 2

gation à accepter les eaux pluviales (cf. art.


2.3.1 Rappel de L.1331-1 du Code de la Santé Publique)
la nomenclature Eau
Dès lors que la gestion des eaux plu-
La nomenclature des installations, viales d'un projet se traduira par un
ouvrages, travaux et activités soumis à auto- seul point de rejet dans un réseau
risation ou à déclaration au titre de la « loi urbain bétonné existant (hors fossé
sur l’eau » est fixée par l’article R.214-1 du de bord de route), la rubrique 2.1.5.0
Code de l’Environnement. La rubrique ne sera pas appliquée.
2.1.5.0 fixe le cadre juridique relatif aux Dans ce cas, le pétitionnaire devra
Contexte réglementaire

rejets d’eaux pluviales : produire au service police de l'eau

2.1.5.0. Rejet d’eaux pluviales dans les eaux douces superficielles ou sur
le sol ou dans le sous-sol, la surface totale du projet, augmentée de la surface
correspondant à la partie du bassin naturel dont les écoulements sont
interceptés par le projet, étant:

1. Supérieure ou égale à 20 ha : Autorisation.


2. Supérieure à 1 ha mais inférieure à 20 ha : Déclaration

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

une autorisation formelle de la col- 2.3.2 Objectifs


lectivité gestionnaire du dit réseau, réglementaires
qui après avoir pris connaissance imposés pour
du projet et de ses caractéristiques
la gestion
hydrologiques et hydrauliques, les
des eaux pluviales
autorise à s'y raccorder.
Les objectifs réglementaires indiqués

CHAPITRE 2
En cas de rejets multiples dont cer-
ci-après sont ceux imposés au titre
tains directement dans le milieu
du Code de l’Environnement. Ils peu-
naturel, le projet sera soumis à
vent être complétés par d’autres
déclaration ou autorisation au titre
réglementations détaillées dans le
de la rubrique précitée.
paragraphe 2.4.

Cas des installations classées pour La gestion des eaux pluviales est basée sur
la protection de l’environnement deux principes :

Conformément aux dispositions prévues par La non aggravation de l’état

Contexte réglementaire
l’article L.214-1 du Code de l’Environne- initial (au niveau quantitatif)
ment, les projets relevant de la nomencla-
ture des installations classées ne sont pas Ce principe, issu de la réglementa-
soumis aux procédures d’autorisation et tion fixée par le Code Civil, impose
donc que les effets de l’imperméabi-
déclaration loi sur l’eau. L’article L.214-7 du
lisation soient intégralement com-
Code de l’Environnement précise néan-
pensés (∆ = 0). La période de retour
moins que ces projets restent soumis aux
sur laquelle ce calcul doit être effec-
dispositions des articles L.211.1, L.212-1 à
tué est définie dans le chapitre 4.1.
L.212-11, L.214-8, L.216-6 et L.216-13.
Cette période de retour ne pourra
En pratique, le pétitionnaire intègrera la être inférieure à 10 ans.
méthodologie développée dans le présent
Le traitement des eaux plu-
guide en ce qui concerne l’analyse de l’état
viales, adapté au contexte, afin
initial (§ 2.4), l’analyse hydrologique (§3)
de ne pas remettre en cause le
ainsi que la méthode de dimensionne-
respect des objectifs de qualité
ment. Les objectifs imposés aux ICPE en
des masses d’eau (au niveau
matière de gestion des eaux pluviales peu-
qualitatif)
vent différer en raison de l’obligation de
contrôler la qualité de ces eaux avant leur Le pétitionnaire doit préciser la sen-
rejet (cf. article 9 de l’arrêté du 2 février sibilité du milieu récepteur et évaluer
1998 relatif aux prélèvements et à la les conséquences négatives poten-
consommation d’eau ainsi qu’aux émis- tielles de son projet, afin de les
sions de toute nature des installations réduire à la source. Le chapitre 4.4
classées pour la protection de l’environ- détaille les modalités de calcul de ce
nement soumises à autorisation). traitement.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

2.3.3 Calcul de la superficie au réseau de collecte déjà réalisé par


à prendre en compte la même personne sur le même site
pour l’application de hydraulique.
la nomenclature Eau
Les projets dont la surface est
La surface qui doit être prise en compte
inférieure à 1 hectare (type loge-
correspond à la surface totale du projet,
ment individuel) ne sont pas
CHAPITRE 2

augmentée de la surface correspon-


soumis à un cadre juridique.
dant à la partie du bassin naturel
Néanmoins, ces projets, s’ils
dont les écoulements sont intercep-
s’accumulent, contribuent éga-
tés par le projet (cette seconde partie
lement à l’augmentation des
constitue le bassin versant intercepté).
ruissellements causée par l’im-
Il s’agit donc de considérer l’ensemble des
perméabilisation du sol. Il est
surfaces sur lesquelles s’écoulent des eaux
donc recommandé, dans le cas
de pluies qui vont par la suite ou immédia-
d’un tel projet, de se référer aux
tement transiter par le projet (cf. méthode
préconisations du présent guide.
de calcul dans le chapitre 3.3.2.2). Cette
surface devra être utilisée pour l’ensemble
Contexte réglementaire

des calculs des débits d’écoulements.

Dans le cas où aucun ruissellement exté- 2.4 Données et


rieur n’est collecté par le projet, la super-
ficie à considérer se réduit donc au terrain
réglementations
d’emprise du projet. à intégrer dans
Le tableau suivant indique, en fonction de
la définition
la taille du projet, les cadres juridiques du projet
associés.
En complément des objectifs fixés par le
Par ailleurs, pour la détermination du type Code de l’Environnement, il appartient au
de procédure, il faut totaliser les superficies décideur d’intégrer dans la définition de son
correspondant : projet les données susceptibles d’orienter
ses choix et de s’assurer de la conformité de
au projet de collecte et de rejet d’eaux son projet avec les réglementations aux-
pluviales et quelles sera soumis par ailleurs son projet.

TABLEAU 2.1 : RÉGIME JURIDIQUE SOUMIS AU PROJET SELON SA SUPERFICIE

Superficie totale
> 20 ha 1 ha < S < 20 ha < 1 ha
du projet

Cadre juridique Dossier Dossier Absence de régime juridique,


d’autorisation de déclaration informations inscrites sur le
loi sur l’eau au titre de la loi permis de construire (suivre
sur l’eau les préconisations du guide)

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Le chapitre suivant détaille la liste et le réglementer les modalités de gestion


contenu des documents qu’il importe de des eaux pluviales afin de ne pas
consulter pour vérifier la compatibilité du aggraver le risque inondation en aval
projet par rapport aux prescriptions. ou de limiter les impacts en cas de
crue (pose de clapets anti-retour,...).
Les zones situées en aléa mouvement
2.4.1 Les risques naturels de terrain peuvent également intégrer
des prescriptions particulières afin de

CHAPITRE 2
L’ensemble de la Réunion est exposé à des limiter les infiltrations d’eaux plu-
risques d’inondation ou mouvement de ter- viales particulièrement néfastes à la
rain dont l’intensité est susceptible de met- stabilité des terrains.
tre en péril la sécurité des personnes et
l’intégrité des biens. Afin d’assurer un amé- identifier des mesures de prévention,
nagement compatible avec les impératifs de protection et de sauvegarde à
de sécurité précités, l’État a la charge d’éla- prendre par les particuliers et les
borer, en concertation avec les acteurs collectivités territoriales.
locaux, des Plans de Prévention des
Risques (PPR), dont le contenu est défini La carte page suivante présente l’état

Contexte réglementaire
par l’article L.562-1 du Code de l’Environ- d’avancement des PPRi à la Réunion.
nement. Ainsi ils sont destinés à :
Les règlements des PPRi approuvés, fixant
établir la cartographie des zones les prescriptions à prendre en compte pour
constructibles et celles soumises à un projet d’aménagement peuvent être
prescriptions consultés dans les communes ou sur le site
internet de la Direction de l’Environne-
définir les règles d’urbanisme, de ment, de l’Aménagement et du Logement
construction et de gestion applicables à l’adresse suivante :
à ces zones. A ce titre, les PPR peuvent www.risquesnaturels.re

Sainte-Suzanne
Saint-Denis
Sainte-Marie
Le Port
La Possession Saint-André

Bras-Panon

Saint-Paul Salazie

Saint-Benoit

Les Trois-Bassins

Cilaos La Plaine-des-Palmistes

Saint-Leu

Sainte-Rose

Entre-Deux
Saint-Louis Le Tampon
Les Avirons

L'Étang-Salé

Saint-Philippe
Saint-Pierre
Avancement PPRi par commune
PPRi approuvé Saint-Joseph
PPRi prescrit
Petite-Ile

Figure 2.2 : carte de l’état d’avancement des procédures PPRi à la Réunion (septembre 2012)

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

2.4.2 Les plans locaux d’évacuation des EP : rejet au réseau/infil-


d’urbanisme (PLU) tration). Le mode de dépollution des eaux
pluviales peut également figurer dans le
Le Plan Local d’Urbanisme a deux objectifs règlement d’assainissement : dégrillage,
principaux : exprimer un projet urbain et débourbage, dessalage, filtrage. Il est aussi
définir la réglementation des sols permet-
possible d’interdire le rejet de certaines
tant de le mettre en œuvre. A ce jour, l’in-
eaux de ruissellement dans les ouvrages
tégralité de la Réunion est couverte par un
CHAPITRE 2

superficiels de stockage.
plan local d’urbanisme (ou un plan d’oc-
cupation des sols)

Ce document est élaboré par la commune 2.4.3 Les outils


à l’issue d’un diagnostic approfondi de planification
portant sur tous les aspects nécessaires
à la planification urbaine, qu’il s’agisse
de la gestion de l’eau
de l’état initial de l’environnement, de la
dynamique démographique mais égale- 2.4.3.1 Le SDAGE et les SAGE
ment de l’adéquation entre la capacité
Contexte réglementaire

Le Code de l’Environnement prévoit la mise


des réseaux existants (eau, électricité,...)
et le développement urbanistique. en place de deux outils de planification
pour la gestion des eaux (sous tous ses
Le PLU contient un nombre important d’in- aspects) à une échelle cohérente :
formations qui permettent de vérifier la
compatibilité du projet. L’attention de l’amé- Le Schéma Directeur d’Aménage-
nageur doit notamment être attirée sur le ment et de Gestion des Eaux
règlement de la zone concernée par le projet. (SDAGE), disponible sur le site
Ce règlement précise la destination générale www.comitedebassin-
de la zone mais précise également les condi- reunion.org, approuvé par le
tions d’occupation de celle-ci (types d’occu- Comité de Bassin de la Réunion en
pation autorisées ou interdites, hauteurs, décembre 2009
aspects extérieurs, voiries,...).
Les Schémas d’Aménagement et de
Une attention particulière doit être
Gestion des Eaux, élaborés par les
portée sur l’article 4 du règlement du
commissions locales de l’eau de cha-
PLU. Conformément aux dispositions pré-
cune des 4 façades de la Réunion
vues par l’article R.123-9 du Code de l’Ur-
banisme, cet article peut en effet compren- (Nord, Est, Sud, Ouest)
dre « les conditions de desserte des terrains
Ces différents documents peuvent définir
par les réseaux publics d’eau, d’électricité
des prescriptions particulières en matière
et d’assainissement ». Ainsi, il peut intégrer
la maîtrise des eaux pluviales à l’aide de de gestion des eaux pluviales (objectifs
prescriptions ou de recommandations (par réglementaires, choix des techniques) aux-
exemple : limiter le débit autorisé de rejet, quelles devront se contraindre les maîtres
modifier le mode de collecte des EP en pri- d’ouvrages soumis à une procédure loi sur
vilégiant par exemple les modes superficiels l’eau, conformément aux articles L.212-1
plutôt que canalisés, préconiser un mode et L.212-5-2 du code de l’environnement

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

2.4.3.2 Les schémas directeurs les eaux pluviales. Suite à son approbation,
eaux pluviales le SDEP devrait, à terme, être intégré au plan
local d’urbanisme afin de compléter le diag-
Le schéma directeur des eaux pluviales nostic initial (sur le volet réseaux existants),
(SDEP) est codifié à l’article L.2224-10 du préciser les règles de desserte en réseaux
Code Général des Collectivités Territoriales: applicables (article 4 du règlement du PLU),
voire, prévoir certains emplacements réservés
« Les communes ou leurs établissements
de gestion des eaux pluviales.

CHAPITRE 2
publics de coopération délimitent, après
enquête publique : En conclusion, le Schéma Directeur des
Eaux Pluviales constitue un outil indispen-
Les zones où des mesures doi-
sable pour l’aménageur qui y trouvera :
vent être prises pour limiter
l’imperméabilisation des sols et des informations générales sur l’hy-
pour assurer la maîtrise du drologie du secteur concerné ;
débit et de l’écoulement des eaux
pluviales et de ruissellement. la localisation des réseaux existants
et leurs capacités ;
Les zones où il est nécessaire de

Contexte réglementaire
prévoir des installations pour le type de solution à mettre en œuvre
assurer la collecte, le stockage pour gérer les eaux pluviales ;
éventuel et, en tant que de besoin,
le traitement des eaux pluviales les règles particulières applicables
et de ruissellement lorsque la pol- (par exemple le débit de fuite ou les
lution qu’elles apportent au solutions à mettre en place).
milieu aquatique risque de nuire
À noter que l’article L.2333-97 du Code Géné-
gravement à l’efficacité des dis-
ral des Collectivités Territoriales prévoit dés-
positifs d’assainissement » ormais que la collectivité peut mettre en place
Le SDEP constitue l’outil qui permet à la une taxe pour la gestion des eaux pluviales,
collectivité de concevoir une politique cohé- les recettes recueillies permettant de financer
rente de gestion des eaux pluviales à l’échelle la collecte, le transport, le stockage et le trai-
de la commune intégrant, d’une part, une tement des eaux pluviales (R.214-53).
programmation de travaux et, d’autre part, La figure ci-après détaille l’état d’avance-
définissant les modalités de gestion des eaux ment des procédures d’élaboration des
pluviales adaptées aux caractéristiques du SDEP à La Réunion :
terrain et du milieu récepteur.
Saint-Denis

Le Port Sainte-Suzanne

Afin de mener à bien l’élaboration du Schéma


La Possession Sainte-Marie Saint-André

Directeur des Eaux Pluviales, la commune


Bras-Panon

Saint-Paul
Salazie

réalise un diagnostic intégrant un recense- Les Trois-Bassins


Saint-Benoît

ment des réseaux et ouvrages existants, une


Cilaos

La Plaine-des-Palmistes
Saint-Leu
Sainte-Rose

analyse de leur fonctionnement, une carac- Avancement des schémas directeurs


Les Avirons

Saint-Louis
Entre-Deux
Le Tampon

térisation de la pluviométrie locale, le recen-


L'Étang-Salé
d'assainissement des eaux pluviales
Non communiqué
Saint-Joseph
Approuvé

sement des zones sensibles aux inondations


Saint-Pierre Saint-Philippe
En cours
Petite-Île

par ruissellement d’eaux pluviales et des Figure 2. 3: État d’avancement des schémas directeurs
zones sensibles aux apports de pollution par eaux pluviales des 24 communes de La Réunion

15
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

2.4.4 Les enjeux sanitaires 2.4.4.2 La lutte anti-vectorielle

Certaines espèces de moustiques de la Réu-


2.4.4.1 Les périmètres
nion sont potentiellement vectrices de
de protection de captage
maladies de type arbovirose (chikungunya,
Les captages et forages d’eau destinés à dengue, fièvre de la vallée du Rift, West
l’alimentation humaine sont sensibles à Nile) et parasitaire (paludisme). Le stade
tous rejets (eaux usées, eaux pluviales, larvaire du moustique nécessitant des
CHAPITRE 2

effluents…). Leur degré de vulnérabilité points d’eaux stagnantes, la gestion des


aux écoulements pluviaux est conditionné eaux pluviales ne doit pas être à l’origine
par le type d’eau prélevée : de nouveaux lieux de ponte. Or les bassins
d’eau, qu’ils soient aériens ou souterrains,
les captages d’eaux superficielles sont sont propices à la création de nouveaux
les plus sensibles au lessivage des bas- lieux de ponte.
sins versants et à tout rejet situé à
l’amont de la prise d’eau (notamment Le pétitionnaire devra respecter les points
en lien avec les pesticides) ; de réglementation suivants :
Contexte réglementaire

les captages d’eaux souterraines par Les réserves d’eau non destinées à
puits ou forages, à priori mieux pro- l’alimentation, les bassins d’ornement
tégés, peuvent, dans certains cas, ou d’arrosage, ainsi que les autres
être également très vulnérables réceptacles, sont vidangés aussi sou-
compte tenu d’un contexte hydro- vent qu’il est nécessaire en particulier
géologique défavorable (ex. faible pour empêcher la prolifération des
profondeur de la nappe captée, pro- insectes.
tection insuffisante par les terrains
de recouvrement, possibilité de Leur nettoyage et désinfection sont
transferts rapides des eaux vers la effectués aussi souvent qu’il est néces-
nappe captée, etc....). saire et au moins 1 fois par an (arti-
cle 36 du Règlement Sanitaire Dépar-
Les arrêtés préfectoraux instau- temental)
rant les périmètres de protection
interdisent, dans certains cas, des Les propriétaires, locataires, exploi-
aménagements ou des pratiques tants ou occupants de cultures irri-
qui porteraient atteinte à la qualité guées ou arrosées et de prés inondés
des eaux captées, en particulier à devront remettre ou maintenir en état
l’intérieur des périmètres de pro- de fonctionnement et de salubrité,
tection rapprochée (interdiction réservoirs, canaux, vannes, fossés,
d’infiltration des eaux pluviales digues et diguettes, ainsi que tous sys-
par exemple). En cas de projet tèmes d’adduction ou d’évacuation des
dans un des périmètres, le péti- eaux. Les mêmes obligations incom-
tionnaire devra prendre l’attache beront, dans les mêmes conditions,
du service gestionnaire de la ser- aux organismes distributeurs d’eau et
vitude pour préciser les règles aux concessionnaires de chutes et rete-
applicables en matière de gestion nues d’eau (article 5 de la loi n° 64-
d’eaux pluviales. 1246 du 16 décembre 1964).

16
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Au vu de ces textes, il importe donc que le le lagon1 ou les zones humides sont désor-
maître d’ouvrage intègre la lutte antivec- mais bien connus. Le présent chapitre a
torielle dans sa réflexion en limitant la pré- pour objectifs de proposer une première
sence permanente d’eau stagnante (la identification des secteurs les plus vulné-
durée de présence d’eau doit être inférieure rables aux risques de pollution et de pré-
à celle d’un cycle larvaire complet qui est senter les modalités d’intégration de ces
de l’ordre d’une semaine) et en précisant enjeux environnementaux dans la définition

CHAPITRE 2
les conditions d’entretien et d’accès à ces du projet d’aménagement.
bassins ou retenues d’eau.
Les données relatives aux zones à enjeux
environnementaux sont disponibles sur le
2.4.5 Les enjeux site de la DEAL.
environnementaux
2.4.5.2 Les milieux naturels
2.4.5.1 Éléments généraux terrestres

La gestion de l’eau, et plus particulière- A. Le Parc National de la Réunion

Contexte réglementaire
ment des eaux pluviales, doit répondre
aux objectifs de préservation des milieux Créé par décret du 5 mars 2007, le Parc
naturels (aquatiques et terrestres), dans National de La Réunion définit une zone
toutes leurs dimensions. Par ses actions centrale (ou zone de cœur) et une zone
multiples (lessivage des sols, surverse des périphérique ou d’adhésion. Ces deux zones
réseaux, érosion des sols,...), ces eaux peu- sont soumises à des objectifs et des régle-
vent en effet être à l’origine de dégrada- mentations différentes :
tions (érosion, affouillement,...) ou de pol-
lutions multiples qu’elles soient brutales le cœur de Parc présente une valeur
(effets de chocs lors des fortes pluies) ou environnementale et patrimoniale
chroniques (dégradation progressive de particulièrement élevée. À ce titre, le
la qualité des milieux). Force est de consta- décret précité édicte les règles per-
ter que les caractéristiques climatiques réu- mettant de répondre à cet objectif de
nionnaises, avec des pluies de forte inten- préservation ;
sité, l’absence de milieux aquatiques
pérennes dans les ravines sèches, la bonne l’aire d’adhésion fixée par le décret
capacité hydraulique de ces ravines et l’im- du 5 mars 2007 fixe les limites maxi-
pact estimé comme négligeable des évacua- males des territoires des communes
tions d’eau en mer ont longtemps amené à ayant vocation à adhérer à la charte
considérer la question de la qualité des eaux du Parc national.
pluviales comme secondaire face aux
risques d’inondation. Cette charte, dont l’élaboration relève de
l’Établissement Public du Parc National, pré-
Cette situation n’apparaît plus défendable cisera les orientations de protection, de mise
aujourd’hui où la qualité des espaces natu- en valeur et de développement durable.
rels de la Réunion est désormais reconnue
mondialement et où les impacts des eaux
1 – « Protection des récifs corralliens contre la pollution d'origine
pluviales sur les espaces naturels tels que pluviale », Conseil Régional, 1993

17
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

En cas de projet dans l’une de ces sager, artistique, historique, scientifique,


deux zones, le pétitionnaire pourra légendaire ou pittoresque exceptionnel jus-
prendre l’attache du Parc National tifie un suivi qualitatif sous la forme d’une
pour préciser la compatibilité de son autorisation préalable pour les travaux sus-
projet avec les règles applicables. ceptibles de modifier l’état ou l’apparence
du territoire protégé. Le classement est
une protection forte qui correspond à la
volonté de maintien en l’état du site désigné,
CHAPITRE 2

B. Les ZNIEFF
ce qui n’exclut ni la gestion ni la valorisation.
Les Zones Naturelles d’Intérêt Écologique Les sites classés ne peuvent être ni détruits
Faunistique et Floristique sont des sites ni modifiés dans leur état ou leur aspect sauf
d’intérêt patrimonial pour les espèces autorisation spéciale. L’inscription à l’in-
vivantes et les habitats. Inventoriées pour ventaire supplémentaire des sites constitue
le compte du Ministère de l’Écologie, elles une garantie minimale de protection. Elle
constituent une des sources principales impose aux maîtres d’ouvrage l’obligation
de la connaissance du patrimoine naturel. d’informer l’administration 4 mois à l’avance
On distingue deux catégories de zones : de tout projet de travaux de nature à modifier
l’état ou l’aspect du site. À la Réunion, on
Contexte réglementaire

les ZNIEFF de type I, de superficie


recense 5 sites classés (les grottes des 1ers
réduite, sont des espaces homogènes
Français, la Ravine Bernica, la Rivière des
d’un point de vue écologique et qui
Roches, le Voile de la Mariée, la Pointe au
abritent au moins une espèce et/ou
Sel) et 2 sites inscrits (la Mare à Poule d’eau
un habitat rares ou menacés, d’intérêt
et la Ravine Saint Gilles).
aussi bien local que régional, national
ou communautaire ;

les ZNIEFF de type II sont de grands D - Les Espaces Naturels Sensibles


ensembles naturels riches, ou peu
modifiés, qui offrent des potentialités Les Espaces Naturels Sensibles (ENS) ont
biologiques importantes. Elles peuvent pour objectif de préserver la qualité des sites,
inclure des zones de type I et possèdent des paysages, des milieux naturels et d’as-
un rôle fonctionnel ainsi qu’une cohé- surer la sauvegarde des habitats naturels. Ils
rence écologique et paysagère. répondent également à un objectif d’amé-
nager ces espaces pour être ouverts au
Ces zones n’ont pas de valeur juridique public, sauf exception justifiée par la fragilité
directe mais permettent une meilleure prise du milieu naturel. Mis en place par le Conseil
en compte de la richesse patrimoniale dans Général, ces espaces font l’objet d’un droit
l’élaboration des projets susceptibles de préemption (permettant l’acquisition
d’avoir un impact sur le milieu naturel. prioritaire par le CG) et de conventions plu-
riannuelles de gestion destinées à concilier
les objectifs de préservation et de valorisation
C. Les sites classés et inscrits de ces espaces. À la Réunion, environ 46 sites
potentiels ont été identifiés comme éligibles
Les sites classées et inscrits sont, au sens de au titre d’Espaces Naturels Sensibles2.
la loi française du 2 mai 1930, reprise aux
article L. 341-1 à 22 du Code de l’Environ- 2 – Schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles,
nement, les sites naturels dont l’intérêt pay- BCEOM – Mai 2005.

18
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Bien que ces espaces ne fassent pas quable par une réglementation adaptée
l’objet d’une réglementation parti- tenant aussi compte du contexte local. En
culière en matière d’occupation du fonction des enjeux, de la situation géogra-
sol, dans la pratique leur aménage- phique et du contexte local, l’initiative du
ment ne peut être envisagé en rai- classement en réserve naturelle revient à
son de leur valeur patrimoniale et l’État ou à la Région. L’autorité adminis-
des droits de préemption évoqués trative à l’initiative du classement confie
précédemment. localement la gestion à un organisme qui

CHAPITRE 2
peut être une association, une collectivité
territoriale, un regroupement de collecti-
E. Les espaces remarquables vités, un établissement public, des proprié-
du littoral taires, un groupement d’intérêt public ou
une fondation. Une réserve naturelle natio-
Selon l’article L.146-6 du Code de l’Urba- nale terrestre est recensée à La Réunion :
nisme, « les documents et décisions relatifs l’Étang de Saint-Paul. Une réserve naturelle
à la vocation des zones [...] préservent les volontaire (Étang de Bois Rouge) existe
espaces terrestres et marins, sites et pay- également (son passage en réserve natu-
sages remarquables ou caractéristiques du relle nationale sera décidé prochainement).

Contexte réglementaire
patrimoine naturel et culturel du littoral ».
Les espaces remarquables du littoral d’in- Ces différentes réserves naturelles
térêt régional ont fait l’objet d’une délimi- font l’objet d’une réglementation (en
tation dans le cadre du SAR (pour une cou- général par décret) dont l’un des fon-
verture d’environ 12 000 hectares) que les dements repose sur l’interdiction de
documents d’urbanisme de rang inférieur tous les travaux susceptibles de
(SCOT, PLU) devront préciser lors de leur modifier l’état ou l’aspect des lieux.
élaboration.

L’article R.146-6 du Code de l’urba- G. Les Zones Humides


nisme indique que peuvent être
implantés dans ces espaces (après L’article R.211-108 du Code de l’Environ-
enquête publique dans les cas pré- nement indique que les critères à retenir
vus par les articles R. 123-1 à R. 123- pour l’identification des zones humides
33 du code de l’environnement) les sont relatifs à la morphologie des sols
aménagements légers, à condition liée à la présence prolongée d’eau d’ori-
que leur localisation et leur aspect gine naturelle et à la présence éventuelle
ne dénaturent pas le caractère des de plantes hygrophiles (en l’absence de
sites, ne compromettent pas leur végétation hygrophile, la morphologie
qualité architecturale et paysagère des sols suffit).
et ne portent pas atteinte à la pré-
servation des milieux. Ces zones humides présentent de multiples
fonctionnalités : la préservation de la bio-
diversité (habitat pour les espèces aqua-
F. Les réserves Naturelles tiques, terrestres et aviaires,…), la régula-
tion quantitative de la ressource (recharge
Une réserve naturelle est un espace naturel ou décharge de nappes, contrôle des inon-
protégeant un patrimoine naturel remar- dations,…) ou encore l’amélioration de la

19
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page20

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

qualité de l’eau (rétention, enlèvement et A. Réserve Naturelle Marine


transformation de nutriments,…).
Créée par décret n°2007-236 du 21 janvier
Le Conservatoire Botanique National des 2007, la réserve naturelle nationale marine
Mascarins a réalisé en 2010, pour le compte de la Réunion s’étend sur un linéaire de
de la DIREN, un recensement des zones 40 km entre le Cap La Houssaye (Saint-
humides à La Réunion. Ce recensement, Paul) et la Roche aux Oiseaux (Étang-Salé
réalisé par le croisement de 2 critères (sols les Bains). Elle vise à assurer la connais-
CHAPITRE 2

hydromorphes et espèces végétales indica- sance, la conservation et la restauration des


trices), a permis l’identification de 210 zones récifales, de leur faune et de leur flore.
zones humides pour une surface cumulée
de 8 883 ha. Les effets néfastes d’une gestion déficiente
des eaux pluviales sont connus :
Outre l’application de la rubrique
2.1.5.0 de la nomenclature loi sur augmentation des débits ruisselés liés
l’eau, « l’assèchement, mise en eau, à l’urbanisation progressive des bas-
imperméabilisation, remblais de sins versants ;
zones humides ou marais » est éga-
effets des pollutions aggravés par
Contexte réglementaire

lement soumise à procédure au titre l’augmentation des rejets (liés aux


de la loi sur l’eau (si la surface est imperméabilisations) et l’absence de
supérieure à 1 ha, autorisation, si traitement appropriés.
supérieure à 0,1 ha, déclaration).
S’ils sont communs à l’ensemble des zones
littorales, les effets néfastes sont particuliè-
2.4.5.3 Les milieux marins rement importants sur la zone du lagon.
Pour ces motifs, une réglementation a été
Les milieux marins se situent aux exutoires mise en place pour les rejets dans cette zone.
des réseaux d’eaux pluviales ou des
ravines. Si, au regard de la nomenclature L’article 6 du décret n° 2007-236
loi sur l’eau, la rubrique relative au rejet indique :
d’eaux pluviales ne concerne que les rejets
« dans les eaux douces superficielles ou « Il est interdit d’abandonner, de laisser
sur le sol ou dans le sous-sol », les impacts écouler ou de jeter tout produit ou organisme
de nature à nuire à la qualité de l’eau, de
potentiels de ces rejets sur les milieux
l’air, du sol ou du site ou à l’intégrité de la
marins peuvent être très néfastes que ce
faune et de la flore. Les rejets directs domes-
soit par les pollutions susceptibles d’être
tiques et de piscines sont interdits. Les débou-
engendrées ou par l’augmentation des eaux
chés artificiels à l’intérieur des plates-formes
douces déversées3.
récifales, constituées par les récifs frangeants
D’autres rubriques de la nomenclature Eau et embryonnaires dénommés localement 
sont susceptibles de s’appliquer aux rejets les « lagons », et sur les pentes externes 
d’eaux pluviales en fonction des niveaux de d’effluents urbains, industriels ou pluviaux,
rejet (rubrique 2.2.2.0. et 2.2.3.0 notamment) même assainis et existant avant l’acte de
classement, doivent être résorbés ou réorien-
3 – Schéma départemental des Espaces Naturels Sensibles,
tés vers des exutoires appropriés dans un
BCEOM – Mai 2005. délai fixé par le préfet ».

20
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

À ce titre, il importe que le pétition- Au-delà d’une analyse « périmétrale »


naire dont le projet est situé en limité à l’emprise stricte du projet, le péti-
amont des zones délimitées par le tionnaire prendra connaissance des milieux
décret prenne préalablement contact environnants son projet afin d’évaluer les
avec le gestionnaire du réseau d’eaux conséquences négatives potentielles des
pluviales afin de déterminer dans pollutions qu’il est susceptible de générer.
quelles conditions il peut limiter ses

CHAPITRE 2
impacts. La mise en place rapide de
SDEP sur les communes concernées B. •Prescriptions
Les points degénérales lors les
rejets dans
par le périmètre de la réserve est une de la conception du projet
eaux superficielles devront
nécessité pour assurer le respect de être implantés pour minimiser
cet article. les incidences sur les eaux
réceptrices et assurer une dilu-
tion optimale ;
2.4.6 Principes
• L’ouvrage ne devra pas faire
d’intégration des enjeux
obstacle à l’écoulement des
environnementaux eaux ni retenir les corps flot-

Contexte réglementaire
dans la gestion tants ;
des eaux pluviales
• Toutes dispositions devront
A. Éléments préliminaires être prises pour prévenir l’éro-
sion du fond des berges et évi-
Les dossiers soumis à autorisation ou ter la formation de dépôt ;
déclaration au titre de la nomenclature Eau
• Un accès au point de rejet
doivent indiquer « les incidences du projet
devra être aménagé afin d’en
sur la ressource en eau, le milieu aquatique,
assurer l’entretien et la sur-
l’écoulement, le niveau des et la qualité des
veillance
eaux ». Cette analyse devra être menée via
le questionnement suivant :

Mon projet est-il situé dans une zone


présentant des enjeux environnemen-
taux ? Les données listées ci-dessus
permettent de fournir des premiers
éléments de réponse à cette question.
Elles permettent également d’identi-
fier les réglementations auxquels
pourraient être soumis le projet.

Mon projet peut-il impacter indirec-


tement des zones à enjeux environ-
nementaux ?

Par ses rejets, tout projet est susceptible


d’avoir des impacts sur le milieu récepteur.

21
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00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page23

CHAPITRE 3

Hydrologie
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

3.1 Schéma récapitulatif


de l’approche hydrologique
Le schéma page suivante décrit le cheminement d’une pluie jusqu’au milieu récepteur.
Il rappelle les éléments significatifs à prendre en compte dans une démarche de conception
des ouvrages, et précise les chapitres du guide s’y référant.

PLUIES
Hydrologie

Intensité pluviométrique
SHYPRE / Météo France
et coefficient de Montana
Chapitre 3.2 du guide

Transformation pluie-débits :
Méthode rationnelle
Méthode Caquot
CHAPITRE 3

Débits
Chapitre 3.3 du guide

Autorisation
du gestionnaire Études
du réseau de sols
si ∆Q accepté préalables
par le réseau
Stockage
Chapitre 4.1et 4.3 du guide

te Dé
Réseau fu i b it
Infiltration
it de de
communal b fu i
Dé te Chapitre 4.1
Chapitre 4.1 et 4.2 du guide
du guide

Dossier au titre de la loi sur l’eau avec :


∆Q = Qfutur – Qinitial = 0

Rejet dans Si saturation


le milieu naturel du système
d’infiltration
Chapitre 2.5 du guide

Figure 3.4 : schéma récapitulatif de l’approche hydrologique

24
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

i : pente moyenne le long de ce che-


3.2 Caractéristiques min ;
du bassin versant E : coefficient d’allongement sans
Les différentes méthodes de transformation unité (cf.p.35) ;
pluie-débit font appel à plusieurs paramètres
d’entrée. Ces paramètres peuvent faire varier
sensiblement les débits obtenus. Ce chapitre 3.2.1 Surface du bassin
a pour objet de définir précisément les para- versant intercepté
mètres d’entrée afin de donner une cohé-
rence et des éléments de comparaisons pour Dans le cadre de la détermination des cal-
les calculs effectués à la Réunion lors de pro- culs de débits à l’exutoire du projet, la sur-

Hydrologie
jets d’aménagement. Le bassin versant est face qui doit être prise en compte corres-
défini comme la totalité de la surface topo- pond à la surface totale du projet,
graphique drainée par ce cours d’eau et ses augmentée de la surface correspondant à
affluents à l’amont d’un point donné. Il est la partie du bassin naturel dont les écou-
entièrement caractérisé par son exutoire, à lements sont interceptés par le projet (cette
partir duquel il est possible de tracer le point seconde partie constitue le bassin versant
de départ et d’arrivée de la ligne de partage intercepté).

CHAPITRE 3
des eaux qui le délimite. Les principales
Il s’agit donc de considérer l’ensemble des
caractéristiques du bassin versant sont:
surfaces sur lesquelles s’écoulent des eaux
S : la surface ; de pluies qui vont par la suite ou immédia-
tement transiter par le projet. Cette surface
L : chemin hydraulique du plus long devra être utilisée pour l’ensemble des cal-
parcours de l’eau ; culs des débits d’écoulements.

La délimitation du bassin versant et le calcul de la surface interceptée sont réalisés à partir des données
topographiques du bassin versant.

25
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

3.2.2 Temps de concentration caractérisée par sa vitesse de réaction


(temps de montée tm, défini comme le
L’analyse du comportement hydro- temps qui s’écoule entre l’arrivée de la crue
logique d’un bassin versant (système et le maximum de l’hydrogramme) et son
hydrologique) consiste à étudier la réac- intensité (débit de pointe Qmax, volume
tion hydrologique du bassin face à une sol- maximum Vmax, etc.). Ces deux caracté-
licitation (la précipitation). Cette réaction
ristiques sont fonctions du type et de l’in-
est mesurée par l’observation de la quantité
tensité de la précipitation qui le sollicite
d’eau qui s’écoule à l’exutoire du système
mais aussi d’une variable caractérisant le
(le point de rejet). La représentation gra-
bassin versant : le temps de concentra-
phique de l’évolution du débit Q en fonction
du temps t constitue un hydrogramme. tion, correspondant au temps néces-
saire à l’eau pour parcourir la dis-
Hydrologie

La réaction hydrologique d’un bassin ver- tance hydraulique la plus grande du


sant à une sollicitation particulière est bassin versant jusqu’à l’exutoire.
CHAPITRE 3

Figure 3.5: principes d’analyse du comportement hydrologique du bassin versant et hydrogramme


résultant.

26
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page27

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

La détermination de ce temps de concen- en fonction de la formule retenue (avec par-


tration constitue un outil fondamental dans fois des valeurs passant du simple au dou-
la détermination de l’intensité de la pluie ble). Ceci a montré la nécessité de mettre
modélisée (l’intensité maximale d’une pluie en œuvre une pondération des différentes
diminue en fonction de sa durée). méthodes de calcul des temps de concen-
tration afin de « lisser » les singularités des
L’analyse de sensibilité menée dans le cadre différentes formules.
du présent guide a montré que l’estimation
du temps de concentration (en fonction de Il a donc été retenu une évaluation du
la forme, de la surface et de la pente du bas- temps de concentration faisant intervenir
sin versant) pouvait très fortement varier la moyenne des formules suivantes :

Surface

Hydrologie
S < 20 ha 20 ha < S < 200 ha 200 ha < S
du bassin versant

Temps Méthode Méthode Richards


de concentration des rectangles des rectangles Passini
équivalents équivalents
Kirpich 2 Passini
Richards Richards

CHAPITRE 3
Les formules de calcul de temps de concentration sont les suivantes :
n
Méthode 1 ∑ Li Tc en mn Li : longueur du sous bassin versant en m
Tc = x
des rectangles 60 i=1 Vi Vi : vitesse d’écoulement dans le tronçon
équivalents i en m/s

Kirpich 2 4 x (SxL) 0,25 Tc S : surface du bassin versant en Km2


Tc = 0,375 en mn
i L : longueur du chemin hydraulique le plus
long en Km
i : pente en m/m ou %

3 2
Richards Tc KL Tc en h L : longueur du chemin hydraulique le plus
= 9,81 x
Tc+1 CRi long en Km
i : pente en m/m ou %
C : coefficient de ruissellement du bassin
R : H + H/Tc (H : hauteur d’eau en mm
pendant la durée Tc en h)
K : à déterminer en fonction du produit CR
(cf. annexes)
3
Passini SxL Tc en h S : surface du bassin versant en Km2
Tc = 0,108
i L : longueur du chemin hydraulique le plus
long en Km
i : pente en m/m ou %

27
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

3.2.3 Coefficient Il convient de noter qu’avec ces éléments


de ruissellement et l’application de la formule rationnelle,
l’imperméabilisation de zones naturelles a
Le coefficient de ruissellement est le rap- pour conséquence le doublement des débits
port entre la « pluie nette », c’est-à-dire le décennaux.
débit ruisselant en sortie de la surface
considérée et la « pluie brute », celle tom- L’évaluation fine du coefficient de ruissel-
bée sur cette surface. lement s’effectuera de la manière suivante :

Il dépend essentiellement de la nature du Le coefficient de ruissellement sera calculé


sol, du type d’occupation ainsi que de l’in- par pondération des superficies des sous-
tensité de la pluie (plus la pluie est intense, bassins avec le coefficient de ruissellement
Hydrologie

plus le ruissellement sera fort). associé. Ce dernier traduit la nature du sol


et la couverture végétale.
Si, dans la réalité, le coefficient de ruis-
sellement varie au cours de l’épisode plu- Formule de calcul :
vieux (le sol se gorgeant au fur et à mesure
de la pluie qui tombe), il n’existe pas de n
modélisation suffisamment précise pour ∑ Ci x Si
CHAPITRE 3

caractériser ce fonctionnement.
Cr = 1
Il est donc généralement retenu une valeur S
de ruissellement constante au cours de
l’évènement pluvieux.
avec,
Les analyses menées dans le cadre du Guide
d’Estimation des Débits de Crue (GEDC) S, surface totale du bassin versant ;
avaient permis de retenir les valeurs sui-
vantes pour une pluie décennale : Si, surface des sous bassins versant ;

terrain semi-perméable dans l’ensem- C i , coefficient de ruissellement ou


ble : 0,5 ; coefficient d’imperméabilisation des
sous bassins versants ;
terrain peu perméable dans l’ensem-
ble : 0,7 ; Cr, coefficient de ruissellement pon-
déré.
terrain mixte ou indéfini : 0,6 ;
La détermination des coefficients de ruis-
terrain urbanisé : 1. sellement sera faite par reconnaissance de
la nature du sol et de la couverture végétale.

Compte tenu de l’absence de


données contraires ou plus pré-
cises, ces valeurs sont retenues
pour les calculs hydrologiques

28
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

A titre d’exemple, on peut imaginer le découpage suivant :

1 : terrain urbanisé

2 : terrain mixte

3 : terrain semi-perméable

4 : terrain peu perméable

Hydrologie
CHAPITRE 3
C1 x S1 + C2 x S2 + C3 x S3 + C4 x S4
C=
S

1 x S 1 + 0,6 x S 2 + 0,5 x S 3 + 0,7 x S 4


A.N : C =
S

Figure 3.6 : exemple de calcul d’un coefficient de ruissellement pondéré

29
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page30

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

permettent pas de représenter


3.3 Pluviométrie finement la variabilité spatiale
des pluies à la Réunion
3.3.1 Examen
Entre 2003 et 2005, le CEMAGREF a déve-
des données loppé, avec Météo-France, la méthode
existantes SHYPRE (Simulation d’HYdrogrammes
pour la PREdétermination des crues). Cette
En 1992 a été réalisé (par BCEOM et
méthode, déjà utilisée en métropole, vise
Sogreah) le guide d’estimation des
à déterminer, pour chaque km² de l’île, les
débits de crue à La Réunion (GEDC)
caractéristiques de pluie pour des durées
qui avait pour objectif de servir de réfé-
variant de 1 à 72 heures et de périodes de
Hydrologie

rence en matière de calcul des débits de


retour comprises entre 2 et 100 ans.
crue de projet. Ce document découpait
ainsi la Réunion en 10 zones sur lesquelles
une relation pluie-altitude est déterminée
Compte tenu des coûts d’acqui-
pour une durée de 24 heures et une
sition des données SHYPRE
période de retour de 10 ans.
(notamment en cas de bassin
Des abaques permettaient ensuite de déter- versant étendu) et des objectifs
CHAPITRE 3

miner, à partir de cette information, les du guide, il a été retenu la


pluies pour la période de retour 100 ans démarche suivante, adaptée au
(par un coefficient de 1,6) et/ou sur les niveau d’enjeu de chaque projet:
temps de concentration ainsi que les débits
L’acquisition des données plu-
pour toute ravine.
viométriques pour les projets
Si cet outil robuste permet une première à forts enjeux (nécessitant la
approche hydrologique, ses limites doivent construction d’un modèle
être précisées : hydrologique détaillé)

La zone de validité de la méthode La construction, à partir des


est connue (surface du bassin données régionalisées SHY-
versant < 10 km², altitude PRE, d’une cartographie sim-
médiane inférieure à 1 200 plifiée des pluies (sur le
mètres, temps de concentration modèle du découpage de la
< 10 minutes) métropole en 3 zones prévu
par l’instruction technique de
Les données météorologiques 1977) utilisable pour les pro-
utilisées pour la construction de jets les plus fréquents
la méthode datent désormais de
plus de 20 ans. Or, plus l’échan- Le choix de la méthode d’acqui-
tillon est important, meilleure sition des données de pluie sera
sera la précision de la donnée déterminé en début de
statistique démarche par le maître d’ou-
vrage en lien avec le service ins-
Les formules proposées par le tructeur.
GEDC, de type « P24 = aZ+b »
sont très approximatives et ne

30
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Carte du zonage pluviométrique simplifié - Guide sur les modalités de gestion des eaux pluviales à La Réunion - 2012

Hydrologie
CHAPITRE 3

31
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

3.3.2 Présentation des données AVERTISSEMENT : Les données plu-


pluviométriques viométriques à utiliser et la précision
régionalisées exigée seront à adapter aux niveaux
d’enjeux du projet. Ainsi, les projets
La méthodologie ayant permis d’aboutir à de dimensions importantes ou à
la construction des données figurant dans enjeux très forts nécessiteront une
ce paragraphe est détaillée dans l’annexe analyse plus fine que le zonage
2 du présent guide. L’objectif du présent fourni dans le cadre de ce guide
zonage étant de simplifier le choix de la
pluviométrie pour les aménagements liés 3.3.2.1 Évaluation de la pluie de projet
à l’urbanisation, surtout concentrée sur la
cote et les versants de moyenne altitude.
Hydrologie

Dans un premier temps, il appartient au


En dehors, on se trouve dans des zones porteur de projet d’identifier la zone sur
naturelles qui le resteront, puisqu’elles ont laquelle se situe son projet. A l’instar du
été intégrées dans le cœur du récent Parc découpage qui prévalait pour la métropole
National. On a donc appliqué le masque du dans l’instruction de 1977, la Réunion est
cœur de Parc sur la carte du zonage, ce qui découpée en 5 zones aux caractéristiques
permet de gommer une part importante pluviométriques relativement proches.
des effets de seuils relevés ci-avant. Enfin,
CHAPITRE 3

on y a superposé le périmètre des zones Étape 1 : identifier la zone dont relève le


urbanisées de la BD Carto. projet (voir page précédente)

Étape 2 : déterminer les coefficients de Montana à retenir pour chaque zone

Chacune de ces zones est caractérisée par la valeur de pluie décennale horaire suivante :

Zone Coefficient A Coefficient B


1 60 + 0,33 NB : La valeur du
2 72 + 0,33 coefficient A, four-
3 85 + 0,33 nit également la
pluie décennale
4 100 + 0,33
horaire de chaque
5 130 + 0,33 zone

Étape 3 : Passage du décennal à d’autres périodes de retour

Par souci de simplicité, on a cherché les ratios permettant de passer du décennal aux
autres périodes de retour (5, 20, 30 ans). Les ratios médians retenus sont les suivants :
i5/i10 = 0,87, i20/i10 = 1,13, i30/i10 = 1,20
Soit avec une loi du Gumbel (pour une durée de 0,1 à 2h)

i(d,T) = i(1h,10ans) x [0.186 x LN(T) + 0.572] x d-0.33.

32
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

NB : le coefficient 1/6 est un coefficient


3.4 Calcul des débits d’unité ; il s’explique par les unités retenues
pour les différents paramètres
Dans le cadre de l’élaboration de ce guide,
le choix de la méthode de transformation
pluie débit à utiliser par les aménageurs
(ou bureaux d’études) pour estimer les
débits ruisselés est le suivant :

Méthode rationnelle ;

Hydrologie
et méthode Caquot si la pente
est inférieure à 5%.
Figure 3.7 : forme de l’hydrogramme élémentaire
calculée par la formule rationnelle

L’intensité maximale de la pluie étant


3.4.1 Présentation
décroissante en fonction de sa durée, l’hy-
des méthodes pothèse retenue par la méthode rationnelle

CHAPITRE 3
de transformation est que la durée de la pluie est égale au
pluie-débits à utiliser temps de concentration, ceci constituant
donc le scénario le plus défavorable.
3.4.1.1 Méthode rationnelle

A - Théorie B - Limites de validité


La formule est la suivante : Selon le guide du CERTU « La ville et son
assainissement », les hypothèses de linéa-

QT = ( )xC
1
6
T xIxS
rité et les difficultés d’évaluation des varia-
bles limitent nécessairement le domaine
d’utilisation de la formule rationnelle. La
non prise en compte de l’amortissement
où : dans le transfert des écoulements limite sa
validité à des petits bassins versants dis-
Q T : débit de pointe de période de posant de systèmes de collecte ramifiés,
retour T de l’hydrogramme en m3/s ; sans ouvrage de stockage temporaire et suf-
CT : coefficient de ruissellement pour fisamment pentus pour limiter les phéno-
la pluie de période de retour T ; mènes d’influence aval.

S : surface du bassin versant en ha ; Cette méthode rationnelle a par ailleurs été


utilisée à la Réunion pour l’estimation des
I : intensité de l’averse en mm/mn, débits de pointe du Guide d’Estimation des
soit I(T,F) = a(F) x Tc-b (F) avec les coef- Débits de Crue de 1992. La limite de vali-
ficients a et b (dits de Montana) issus dité de 10 km² fixée par le GEDC (supé-
de la pluviométrie, et avec Tc en mn rieure à celle définie par l’instruction tech-
pour avoir Q en m3/s. nique de 1977) a été ensuite reprise par le

33
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page34

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Guide Technique de l’Aménagement Rou- CT coefficient de ruissellement pour


tier élaboré par le SETRA en 2006 (pour la période de retour T ;
les bassins versants méditerranéens, les
bassins versants réunionnais s’approchant S, superficie du bassin versant (en ha);
des spécificités de ces derniers).
Les coefficients suivants intègrent les carac-
Essentiellement destiné aux bassins ver- téristiques locales de la pluie, à travers les
sants ruraux, il est retenu les limites de coefficients de Montana. La méthode de
validité suivantes : définition de ces coefficients est décrite
dans le paragraphe 3.3.2.1

;
CT > 0,2
Hydrologie

u = 1 + 0,287 x b(T);
S < 10 km²
v = -0,41 x b(T);

w = 0,95 + 0,507 x b(T).


Bassin versant qui ne contient La formule superficielle est valable pour
pas d’ouvrages de retenue. les bassins versant d’allongement moyen
CHAPITRE 3

E=2( avec L plus long par-


cours de l’eau, L en centaine de mètre si
S en ha).
3.4.1.2 Méthode superficielle
ou méthode de Caquot Dans le cas où le bassin versant présente
soit une forme très allongée, soit très
ramassée, il conviendra d’appliquer un
A - Théorie
coefficient correctif de forme déduit de E
C’est la méthode ponctuelle la plus commu- par la formule suivante4 :
nément utilisée en France métropolitaine
pour calculer des débits maximums pour un
bassin versant urbain. Décrite dans l’instruc-
tion technique de 1977, elle établit le débit
de pointe de fréquence de dépassement F:

1 v 1 w
On a alors :
u u u u
Q pbrut = K x i pond x CT xS

Qt = Qp = Qpcorrigé = m x Qpbrut
avec

ipond, pente pondérée du thalweg définie


par: (en m/m)
(avec L plus long parcours de l’eau)
4 – Guide CERTU 2003, « La ville et son assainissement ».

34
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page35

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

B- Limites de validité d’assainissement correctement dimen-


sionné, sans ouvrages spéciaux (de
L’instruction technique de 1977 définissait stockage ou de dérivation), et fonctionnant
les limites de validité de la méthode : sur- à surface libre.
face du bassin versant inférieure à 200 hec-
tares, pente comprise entre 0,2 % et 5 %, L’expérience acquise en utilisant des logi-
coefficient d’imperméabilisation supérieur ciels de simulation hydraulique montre que
à 20 %. Selon le guide du CERTU « La ville ces conditions sont rarement rassemblées
et son assainissement », il convient de rete- dans un bassin versant dès lors que sa sur-
nir que la méthode de Caquot ne s’applique face dépasse quelques dizaines d’hectares.
correctement qu’à des bassins versant
urbains, homogènes, équipés d’un réseau Les limites de validité retenues sont :

Hydrologie
Bassins versants urbains homogènes sans ouvrage de stockage

S < 200 ha

0,2 % < i < 5 %

CHAPITRE 3
CT > 0,2

T (périodes de retour) limitées à 10 ans


(ajouter un coefficient pour des périodes de retour supérieures).

35
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

3.4.2 Présentation de la fiche standard de résultats


à fournir par l'aménageur

Nom de la commune : ....................................... Nom du projet : ..................................... Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . .

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Nature du point de rejet (nature, réseau, infiltration,...) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Surface du projet en ha : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Hydrologie

Nom, surface du bassin versant (ha) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Surface du projet + surface du bassin versant intercepté (ha) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Zone météorologique : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PARAMÈTRES D'ENTRÉE

Longueur du chemin hydraulique le plus long : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .


CHAPITRE 3

Pente moyenne le long de ce chemin : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Coefficient d'allongement : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Moyenne
Formule 1 Formule 2 Formule 3 ou pondération
Temps de concentration (min) **

OBJECTIF DE PERFORMANCE DES OUVRAGES


Période de retour à prendre en compte : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Coefficient de ruissellement (état initial) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Coefficient de ruissellement (état final) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

a b
Coefficient de Montana

Méthode de calcul débits :

État initial État final ∆Q


Valeurs débits (m3/s)

36
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CHAPITRE 4

Dimensionnement
des ouvrages
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.1.1.1 Présentation générale


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

4.1 Période retour de la norme


à prendre Le choix de la période de retour à prendre
en compte en compte doit constituer un équilibre
– pluie de projet entre le niveau de protection à fournir et
les coûts engendrés.
Dans le cadre de la réalisation d’un amé-
nagement, la période de retour à prendre C’est sur la base de cette période de retour
en compte est un élément primordial que les ouvrages seront dimensionnés, tout
dans la phase d’élaboration d’un projet en veillant à ce que les inondations provo-
d’aménagement. quées par des évènements plus importants
aient un impact minimum sur les per-
En effet, elle a un impact direct sur le
dimensionnement des ouvrages de ges- sonnes et les installations.
tion des eaux pluviales.
Le réseau doit fonctionner principalement
Le présent chapitre a pour objet de fixer à écoulement libre (pas de mise en charge
la période de retour à prendre en compte des conduites).
pour les aménagements réalisés sur l’île
Les prescriptions de la norme NF EN 752
de la Réunion.
s’appliquent dès le point où l’effluent quitte
le bâtiment ou le système d’évacuation de
la toiture jusqu’au point de rejet dans le
4.1.1 La norme NF EN 752
milieu naturel ou de sa prise en charge par
La norme EN 752 a été actualisée en un système de traitement (station de trai-
février 2008. Elle remplace les normes 752- tement des eaux usées). Les collecteurs ou
1 à 752-7 précédemment utilisées et définit réseaux sous un bâtiment et qui ne font pas
les prescriptions en matière de perfor- partie du système d’évacuation du bâtiment
mance qui sont à mettre en œuvre. sont concernés par la présente norme.
CHAPITRE 4

TABLEAU 4.1 : FRÉQUENCE DE CALCUL DES INONDATIONS

Probabilité
Période de retour
Lieu d’installation de dépassement pour
(1 sur « n » années)
une année quelconque

Zones rurales 1 sur 10 10 %

Zones résidentielles 1 sur 20 5%

Centre-ville
Zones industrielles 1 sur 30 3%
Zones commerciales

38
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

La norme NF EN 752 précise qu’en l’ab-

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


sence de spécifications de critères de
4.2 Dimensionnement
conception dans les réglementations natio- des réseaux
nales, locales ou par l’autorité compétente,
les valeurs de fréquence des inondations Si les eaux pluviales ruisselées sur la surface
indiquées dans le tableau 4.1 peuvent être du projet ont pour exutoire un réseau d’eaux
utilisées : pluviales, il convient de déterminer les dimen-
sions de ce réseau. L’objectif de ce chapitre
Pour mémoire, le dispositif d’indemnisation est de présenter les paramètres d’entrée et le
au titre des catastrophes naturelles (dit CAT- principe de calcul retenu pour dimensionner
NAT) indique que celui-ci est mis en oeuvre le réseau. Ce chapitre présentera également
pour les phénomènes d’intensité anormale une fiche de résultats standards à fournir par
(avec pour les inondations, l’indication d’une l’aménageur dans le dossier loi sur l’eau.
période de retour 10 ans). Ainsi, le respect
de la norme NF EN 752 doit permettre, en
théorie, d’empêcher les inondations par ruis-
4.2.1 Présentation
sellement urbain qui ne seraient pas cou-
vertes par le dispositif CATNAT.
de la méthode calcul
de dimensionnement
La formule la plus couramment utilisée et
4.1.1.2 Adaptation de la norme conseillée dans le Guide CERTU, « La ville
NF EN 752 à La Réunion et son assainissement », pour calculer les
dimensions du réseau d’évacuation des
La norme NF EN 752 prévoit la possibilité
eaux pluviales, dans le cas des écoulements
d’adapter les niveaux de protection en fonc-
à surface libre, est la formule de Manning-
tion du contexte locale. Cette adaptation
Strickler, qui se met sous la forme :
nécessite toutefois un diagnostic détaillé du
fonctionnement hydrographique et des
enjeux exposés sur les zones concernées. À Q
ce titre, il apparaît vivement souhaitable que S=

CHAPITRE 4
les communes se dotent d’un Schéma Direc- K x R 2/3
h x I
1/2
teur d’Eaux Pluviales destiné d’une part, à
préciser les niveaux de protection du réseau
existants (et en corollaire à définir les tra- avec,
vaux de remise à niveau à engager) et d’autre
part, à éventuellement adapter les niveaux S, Section du réseau en m²
de protection aux caractéristiques locales. Q, débit en m3/s
À défaut de prescriptions plus pré- K, coefficient de Manning – Strickler
cises dans les documents commu- en m1/3/s
naux (Schémas Directeurs d’Eaux Rh, rayon hydraulique (rapport entre
Pluviales), la période de retour à la section mouillée en m² et le péri-
prendre en compte pour le dimen- mètre mouillé en m) en m
sionnement des projets est celle figu- I, la pente de la ligne de charge en m/m
rant dans la norme NF EN 752 (para-
graphe 4.1.1.1).

39
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page40

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.2.2 Présentation Coefficient de Manning-Strickler


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

des paramètres
Le tableau ci-dessous indique des ordres
d’entrée de grandeur des valeurs du paramètre K
Les paramètres Qe et I sont déterminés au (coefficient de Manning-Strickler).
préalable.
Ces valeurs correspondent à de bonnes
Pour les coefficients K (coefficient de conditions hydrauliques (exemptes de
Manning Strickler) et Rh (rayon hydrau- pertes de charge singulières) et il n’est pas
lique) les modalités de calcul sont les sui- rare que les valeurs réelles soient inférieures
vantes : de 10 % à 20 % aux valeurs indiquées.

TABLEAU 4.2 : EXEMPLES DE VALEURS DU COEFFICIENT DE MANNING-STRICKLER


APOUR DIFFÉRENTS MATÉRIAUX5

Nature des parois Coéfficient K (m1/3/s)

Tuyaux les plus lisses (PVC) 100

Revêtements en mortiers lissés


85 à 90
très bien réalisés

Grès – enduit ordinaire 80

Béton lisse 75
CHAPITRE 4

Maçonnerie ordinaire 70

Béton dégradé – maçonnerie ancienne 60

Rivière régulière en lit rocheux ou


50
berges en terre enherbées

Rivière en lit de cailloux


40
– berges en terre dégradées

Berges totalement dégradées


15 à 20
– torrent transportan de gros blocs

5 – Guide CERTU, « la ville et son assainissement », 2003

40
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:53 Page41

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Le rayon hydraulique

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


Le tableau suivant indique différentes formules de calcul suivant la forme de la conduite.
1
B

1 1
h h h h h δ h
1
m m
m
b b b D D

h = R (1 − cos δ )

Surface S S = m.h 2 S = bh + m.h 2 (B − b )2 D2 §π 1·


S = Bh − S= (δ − sin δ cos δ ) S = Dh + D 2 ¨ − ¸
4m 4 © 8 2¹

Périmètre P = 2h 1 + m 2 P = b + 2h 1 + m 2 P = 2h + b + P = Dδ §π ·
P = 2h + D¨ − 1¸
(B − b ) 1 + m 2 − 1
( ) ©2 ¹
mouillé P m
Rayon mh bh + mh 2 S D § sin δ cos δ · S
Rh = Rh = Rh = Rh = ¨1 − ¸ Rh =
2 1+ m2 b + 2h 1 + m 2 P 4© δ ¹ P
Hydrauliqu
e Rh
Largeur B B = 2mh B = b + 2mh B B = D sin δ B=D

Profondeur h bh + mh 2 S D(δ − sin δ cos δ ) S


Dh = Dh = Dh = Dh = Dh =
2 b + 2mh B 4 sin δ B
hydraulique
Dh
S.yG mh 3 § b mh · 2 Bh 2 h (B − b )
2
§ sin 3 δ ·
2
− ¸ Sy G = §¨ h − ·¸ +
D D
Sy G = Sy G = ¨ + ¸h Sy G = − D 3 ¨ sin δ −
3 ©2 3 ¹ 2 4m Sy G = ¨ 3 ¸ 2© 2¹
8 ¨ ¸
+
(B − b )3 © δ cos δ ¹ πD 2 § D · D3
¨h − ¸ +
24m 2 8 © 2 ¹ 12

Tableau 4.3 : formules à utilisées pour déterminer Rh6

6 – José VAZQUEZ
(Systèmes Hydrauliques Urbains – ENGEES)

CHAPITRE 4

41
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page42

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Des abaques permettant de déterminer le diamètre d’une conduite circulaire sont indiqués
Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

en annexe 4.

4.2.3 Présentation de la fiche de résultats


à fournir par l’aménageur

Nom de la commune : ....................................... Nom du projet : ..................................... Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Calcul de dimensionnement d’une canalisation d’un réseau d’assinissement pluvial

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Forme du réseau à dimensionner : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Type de matériaux : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Méthode de calcul utilisée pour déterminer le débit entrant (Rationnelle et/ou Caquot ou modèle) : .....................

.................................................................................................................................................................

PARAMÈTRES D’ENTRÉE

Débit entrant Qe (m3/s): ..............................................................................................................................

Pente de la ligne de charge (m/m) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Rayon hydraulique Rh en m (formule et valeur) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Coefficient de Manning-Strickler K retenu : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

RÉSULTATS DES CALCULS


CHAPITRE 4

Section de la canalisation en m2 : .....................................................................................................

Figure 4.8 : fiche standard de résultats du calcul de dimensionnement d’une canalisation d’un réseau
pluviale d’assainissement à fournir par l’aménageur

Cette fiche standard permettra de visualiser rapidement les paramètres d’entrée utilisés et
les résultats obtenus pour le calcul de dimensionnement de la canalisation d’eaux pluviales.

42
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page43

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Cette méthode s’appuie sur plusieurs hypo-

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


4.3 Dimensionnement thèses, elle suppose :
des ouvrages
que le débit de fuite de l’ouvrage
de stockage est constant ;
L’objectif de ce chapitre est de calculer le qu’il y a transfert instantané de la pluie
volume maximum susceptible d’arriver à l’ouvrage de retenue, c’est à dire que
dans un bassin de retenue des eaux plu- les phénomènes d’amortissement dus au
viales pour une période de retour donnée ruissellement sur le bassin sont négligés.
et d’en déduire le volume de la retenue et
la loi de vidange. Cette méthode n’est donc applicable
que pour les bassins versants relative-
Seules sont prises ici en compte des consi- ment petits, inférieurs à 200 hectares7.
dérations de type hydraulique. Les méthodes d’évacuation après
stockage (écoulement libre ou infil-
Le chapitre 4.4 indique les éléments de
tration) sont basées sur le même
dimensionnement liés aux aspects limita-
principe, seules les modalités de cal-
tion des flux de polluants.
cul du débit de fuite variant.

4.3.1 Présentation
4.3.2 Paramètres d’entrée
de la méthode calcul
et déroulement
de dimensionnement
du calcul
La méthode de calcul choisie pour dimen-
Pour appliquer la méthode des pluies, deux
sionner les ouvrages de stockage dans le
paramètres d’entrée sont préalablement
cadre de ce présent guide est la méthode
requis :
des pluies.
débit de fuite :
L’analyse parallèle des conditions d’uti-

CHAPITRE 4
lisation des méthodes des pluies et des > rejet dans le réseau : le débit de
volumes ont montré que cette dernière fuite est imposé par la commune,
était difficilement applicable à la Réunion
en raison de la nécessité de disposer > rejet dans le milieu naturel: le débit
de données statistiques observées sur le de fuite est, soit fixé par un zonage
secteur. pluvial, soit égal au débit rejeté
avant aménagement (non aggrava-
Cette méthode peut être utilisée dans le cas tion de l’état initial ∆Q = 0)
d’un réseau homogène, sans ouvrage spé- > infiltration : le débit de fuite est
cial ni autre bassin de retenue à l’amont du imposé par la nature du sol
bassin de retenue que l’on souhaite dimen-
sionner, à condition que le volume total de les coefficients de Montana sont
la retenue soit inférieur à 500 m3 (volume déterminés au chapitre 3.3.2.1.
pouvant être porté à 1 000 m3 en l’absence
de risques importants en cas de dysfonc- 7 – Guide technique des bassins de retenue d’eaux pluviales,
tionnement). p.38. Agence de l’eau, 1994.

43
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page44

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Déroulement du calcul : Où Sa est la surface active de ruissellement


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

alimentant l’ouvrage de stockage. Elle est


déterminée par le produit du coefficient de
La 1re étape consiste à déterminer la courbe
ruissellement C et de la surface totale du
de la hauteur précipitée en fonction du
bassin versant drainé.
temps par la formule suivante :
La 3e étape consiste à tracer conjointement
la hauteur précipitée pour une période de
retour donnée et la courbe représentant
h(t) = a x t 1-b l’évolution des hauteurs d’eau à évacuer en
fonction des durées d’évacuation.

Avec a et b en mm/min et t en min et h La forme du graphique obtenue est repré-


en mm. sentée ci-dessous.

La 2e étape consiste à construire la courbe Les différences ∆h (t) entre les courbes
(droite) de l’évolution des hauteurs d’eau à qs (t) et h (t) correspondent aux hauteurs
évacuer en fonction des durées d’évacuation. à stocker pour différentes durées. Le maxi-
mum ∆hmax correspond à la hauteur totale
Au préalable, il faut calculer le débit de fuite à stocker. Le volume d’eau à stocker se
spécifique en mm/h en fonction du temps détermine alors facilement par la formule
par la formule suivante : suivante :

Qs
q s = 360 x V = 10 x ∆h max x S a
Sa
Avec qs en mm/h, Qs en m3/s et Sa en ha. Avec V en m3, ∆hmax en mm et Sa en ha.

70
CHAPITRE 4

60

50

40
mm

30
Hmax
20

10

0
0 20 40 60 80 100 120 140
temps en min

évolution de la hauteur d'eau évacuée hauteur d'eau précipitée

Figure 4.9 : Superposition de la courbe Hauteur précipitée et la courbe d’évacuation

44
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page45

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Cette procédure de calcul est issue du

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


Guide « La ville et son assainissement –
Principes, méthodes et outils pour une Q s = K s x S x H/L
meilleure intégration dans le cycle de l’eau,
CERTU, 2003 ». Cette méthode de calcul
est également détaillée dans le « Guide Où Qs est le débit infiltré (m3/s), Ks (m/s)
technique des bassins de retenue d’eaux
la conductivité hydraulique ou coefficient
pluviales », Agence de l’eau, 1994.
de perméabilité, S (m²) la section de
la colonne, H (m) la charge hydraulique et
L la hauteur de la colonne de sol saturé.
4.3.3 Cas des dispositifs
d’infiltration La valeur de Ks peut être déterminée sim-
Dans le cas d’un ouvrage de stockage des- plement par le bureau d’étude via un essai
tiné à permettre l’infiltration, le débit de de perméabilité (méthode de Porchet). A
fuite est fourni par la formule de Darcy : défaut, on utilisera l’échelle suivante :

H
L

Afin d’assurer l’efficacité du dispositif, la conductivité doit être comprise en 10-5 et 10-2 m/s.
Dans le cas d’une perméabilité > 10-2, des dispositifs devront être envisagés pour empêcher

CHAPITRE 4
la lessiviation des sols.

TABLEAU 4.3 : ORDRES DE GRANDEUR DE LA CONDUCTIVITÉ HYDRAULIQUE


DANS DIFFÉRENTS SOLS (MUSY & SOUTTER, 1991)

KS (m/s) 10-1 10-2 10-3 10-4 10-5 10-6 10-7 10-8 10-9 10-10
KS (mm/h) 1000 100 10
Sable avec
Graviers sans Sable très fin, Argile limoneuse
gravier,
Type de sols sable ni Limon grossier à argile
sable grossier
éléments fins à limon argileux homogène
à sable fin
Possibilités Moyennes Moyennes
Excellentes Bonnes
d’infiltration à faibles à faibles
Source : Guide technique – Recommandation pour la faisabilité, la concertation et la gestion des ouvrages
d’infiltration des eaux pluviales en milieu urbain – Graie – 2006

45
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page46

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.3.4 Présentation de la fiche standard de résultats


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

à fournir par l’aménageur

Nom de la commune : ....................................... Nom du projet : ..................................... Date : . . . . . . . . . . . . . . . . . .


Calcul de dimensionnement d’un ouvrage de stockage

CARACTÉRISTIQUES GÉNÉRALES

Type de bassin envisagé : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Type de milieu récepteur en aval de l’ouvrage de stockage : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

Station météo France utilisée : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

PARAMÈTRES D’ENTRÉE

Débit entrant Qs (m3/s): ..............................................................................................................................

Débit rejeté avant aménagement Qi (m3/s) : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

∆Q = Qs - Qi (m3/s) : ............................................................. (en cas de rejet dans un mileu naturel)


Coefficient de Montana : . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

a (mm/min) : ..............................................................................................................................................

b: .............................................................................................................................................................

Surface active de ruissellement alimentant l’ouvrage de stockage, Sa en ha : ...................................................

RÉSULTATS DES CALCULS


CHAPITRE 4

Volume de stockage V en m3 : ...........................................................................................................

Figure 4.10 : fiche standard de résultats du calcul de dimensionnement d’un ouvrage de stockage à
fournir par l’aménageur

Cette fiche standard permettra de visualiser rapidement les paramètres d’entrée utilisés
et les résultats obtenus pour le calcul de dimensionnement d’un ouvrage de stockage.

46
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page47

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.4.1 Caractérisation

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


4.4 Dimensionnement
de la pollution générée
des ouvrages par les eaux pluviales
de traitement Les éléments quantitatifs évoqués ci-après
des pollutions sont basés sur des références bibliogra-
phiques métropolitaines. En effet, en l’ab-
Les eaux de ruissellement se chargent, tout sence de données locales plus précises, on
au long de leur parcours, de différents se basera sur ces valeurs nationales pour
types de particules (qu’il s’agisse d’élé- effectuer les calculs de pollution.
ments trace métallique (ETM), de pesti-
cides, voire d’autres polluants) qui se Les méthodes de calcul des flux polluants
retrouvent dans les matières en suspension sont à adapter aux pollutions susceptibles
(MES). La nature des surfaces lessivées d’être engendrées par les eaux ruisselées.
influe par ailleurs très fortement sur les La méthode détaillée ci-dessous est adaptée
concentrations finales de ces différentes aux projets d’aménagement constitué d’une
substances (distinction nette entre les sec- mixité entre habitations, voiries, espaces
teurs résidentiels et les chaussées routières végétaux (les projets routiers ou industriels
par exemple). Le traitement des MES relèvent d’une analyse spécifique)
constitue donc l’étape fondamentale dans
l’abattement des pollutions générées par Les pollutions engendrées par l’im-
les eaux pluviales. perméabilisation des sols sont de
deux types: les pollutions chroniques
Le principe de base imposé pour la (lessivage régulier des sols tout au
gestion qualitative des eaux pluviales long de l’année) et les effets de chocs
est la non- dégradation du milieu (libération de flux polluants en cas
récepteur. de forte pluie).

Si, en métropole, la qualité des cours d’eau


est évaluée de manière systématique à par-
4.4.1.1 Origine de la pollution
tir d’une grille d’indicateurs (détermination

CHAPITRE 4
des eaux pluviales
des seuils de qualité pour MES, DBO5,
DCO,...), une telle démarche n’a pas encore L’analyse physico-chimique des eaux plu-
abouti localement. En l’attente de ces élé- viales « atmosphériques » (avant ruissel-
ments, il importe que le dossier « loi lement) montre que celles-ci contiennent
sur l’eau » détaille les sources de pol- en général 20 à 25 % de la pollution conte-
lution potentielles (en fonction nue dans les eaux pluviales8. En effet, la
notamment du type d’implantation traversée d’une atmosphère polluée
envisagé) et évalue la qualité du entraîne une dissolution de certains gaz et
milieu récepteur afin de préciser le l’entraînement de particules (oxyde d’azote
niveau de traitement qui doit être et de carbone, hydrocarbure, soufre). Ce,
envisagé pour l’opération. A titre phénomène peut être très sensible à proxi-
d’exemple, les zones où les circulations mité de rejets de site industriel par des che-
seront importantes (avec les pollutions rou- minées (fours de combustion par exemple).
tières liées) devront faire l’objet d’un trai-
tement systématique. 8 – Source : La ville et son assainissement, CERTU, 2003

47
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page48

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Les eaux de pluie qui ruissellent sur les déchets domestiques : papier, déchets
Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

surfaces imperméables vont dissoudre ou de marché etc… ;


transporter certains éléments :
produits d’usure des surfaces imper-
rejets de poussières atmosphériques méables : zinc pour les toitures,
déposées ; hydrocarbure pour le bitume, pein-
ture,…
rejets des échappements, des fuites de
moteurs, des particules issues des véhi- Le transport peut être l’objet de dépôts qui
cules (pneu, garniture de frein, etc…); sont remis en suspension pour des pluies
plus longues ou plus intenses.
terre, boues, sables non stables ;
Le tableau ci-dessous synthétise les origines
déjection des animaux ; des polluants issus des bassins versants
routiers.
déchets végétaux : feuilles mortes,
fruits ;

TABLEAU 4.4 : ORIGINES DES POLLUANTS ISSUS


DES BASSINS VERSANTS ROUTIERS

Polluants Origines

Nickel

Chrome Pneumatiques,
garnitures de freins,
Cuivre produits de déverglaçage des routes
CHAPITRE 4

Plomb

Cadmium Glissières, pneumatiques,


garnitures de freins,
Zinc produits de déverglaçage des routes

HAP Pneumatiques, carburants

Hydrocarbures Carburants

MES Glissières, fossés, remblais…

48
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page49

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.4.1.2 Évaluation où :

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


des pollutions Cm : concentration moyenne annuelle
générées
Ma : masse annuelle de polluant reje-
par les eaux pluviales
tée (cf. tableau 4.6)
S : surface imperméabilisée (en ha)
A. Évaluation des pollutions
liées des eaux pluviales Pannuelle : pluviométrie annuelle
– effets cumulatifs observée sur la surface du site (en m3)
K : efficacité de l’abattement de pol-
Les masses polluantes annuellement reje- lution (en %)
tées à l’aval des collecteurs pluviaux sont
très variables. Ce calcul revient à évaluer la charge pol-
luante sur le site et à la diluer par la plu-
Le tableau 4.5 fournit des ordres de gran- viométrie annuelle observée sur le site. Un
deur des masses moyennes produites rendu en mg/l est le plus adapté.
annuellement par hectare actif. Il permet
d’évaluer les effets chroniques ou En métropole, la définition des objec-
cumulatifs. tifs de qualité des cours d’eau a per-
mis de définir précisément les valeurs
Le calcul des concentrations de polluants de pollution chronique à ne pas
par effets cumulatifs se fait par l’intermé- dépasser pour chacun des polluants.
diaire de la formule suivante : A la Réunion, en l’absence de ces don-
nées, une approche au cas par cas,
lors du dépôt du dossier loi sur l’eau
précisera les objectifs assignés au
C m = M a x S x P annuelle x K projet (en fonction notamment de la
vulnérabilité du milieu récepteur et
de la nature de l’aménagement).

TABLEAU 4.5 : MASSE EN SUSPENSION REJETÉES DANS LES EAUX


DE RUISSELLEMENT (EN KG/HA DE SURFACE IMPERMÉABILISÉE)

CHAPITRE 4
Rejets pluviaux Rejets pluviaux
Nature du polluant lotissement − parking zone urbaine dense
ZAC ZAC importante

MES 660 1000

DCO 630 820

DBO5 90 120

Hydrocarbures totaux 15 25

Plomb 1 1,3

Sources : Les eaux pluviales dans les projets d'aménagement - Constitution des dossiers d'autorisation
et de déclaration au titre de la loi sur l'eau – Régions Aquitaine et Poitou Charente.

49
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page50

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.4.1.3 Évaluation des pollutions Conception des ouvrages de traitement des


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

liées aux eaux pluviales eaux », SETRA, août 2007. Dans la plupart
– effets de chocs des projets, on effectuera le choix du dispo-
sitif en essayant d’optimiser la gestion qua-
Le tableau9 suivant, élaboré à partir de don- litative et quantitative des eaux pluviales.
nées bibliographiques, fournit des ordres De manière générale, il faut retenir que tout
de grandeur de différents ratios de masses ce qui favorise la simplicité de l’ouvrage et
pour un événement polluant. Il permet minimise l’entretien des différents organes
d’évaluer les effets de chocs. Le flux à constitue un gage d’efficacité. Générale-
prendre en compte est la masse rejetée à ment, on retient deux grands types d’ou-
l’occasion d’un événement pluvieux d’une vrages de dépollution :
période de retour annuelle. À partir de ce
tableau, il est possible de déterminer la pol- Les ouvrages de décantation, basés
lution générée par des pluies de période de sur le principe d’une séparation
retour 1 à 5 ans en évaluant la concentra- mécanique, sous l’effet de la gravité,
tion abattue dans le débit de fuite. de phases non miscibles

Les ouvrages de filtration, basés sur


l’installation d’un filtre physique
4.4.2 Types d’ouvrages (grille, filtre à sable,...) permettant de
de traitement retenir les éléments les plus lourds,
des eaux pluviales généralement les polluants.

La description des ouvrages de traitement Des techniques complémentaires, telles


des eaux pluviales est essentiellement issue que l’infiltration, peuvent aussi être mises
du guide technique « Pollution routière – en œuvre.

TABLEAU 4.6 : MASSES (EN KG) VÉHICULÉES PAR HECTARE DE SURFACE


IMPERMÉABILISÉE POUR DES ÉVÈNEMENTS D’UNE PÉRIODE DE RETOUR
ANNUELLE ET LORS D’ÉPISODES PLUVIEUX PLUS RARE DE 2 À 5 ANS
CHAPITRE 4

Épisode pluvieux Épisode pluvieux


Nature du polluant
de fréquence annuelle plus rare de 2 à 5 ans

MES 65 100

DCO 40 100

DBO5 6,5 10

Hydrocarbures totaux 0,7 0,8

Plomb 0,04 0,09

9 – Les eaux pluviales dans les projets d'aménagement - Constitution des dossiers d'autorisation et de déclaration au titre de la loi
sur l'eau – Régions Aquitaine et Poitou Charente.

50
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 09:54 Page51

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

À la Réunion, compte tenu du contexte 4.4.2.1 Présentation des principales

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


local (fort transport solide, risques techniques de traitement
d’embâcle,...), il semble préférable de des pollutions liées
privilégier les ouvrages de décantation, aux eaux pluviales
sachant que pour les pollutions chro-
Outre les techniques évoquées ci-dessous,
niques les plus fortes des ouvrages
des techniques plus complexes peuvent être
complémentaires de type filtration peu-
envisagées pour gérer les pollutions chro-
vent être mis en complément. L’entre-
niques et accidentelles très importantes,
tien des ouvrages (liés aux risques de
mais elles sont essentiellement ciblées pour
colmatage ou d’embâcle) constitue un les ouvrages routiers ou les sites industriels
enjeu important dans les techniques de où les conséquences négatives potentielles
filtration. La mise en place de grilles des pollutions sont susceptibles d’être les
avaloir, pièges à cailloux ou de paniers plus fortes.
dégrilleurs pourra être envisagée dans
certains cas.

L’expertise menée en 2008 par le SETRA A. Les bassins de décantation


sur les techniques de dépollution15 a
Il existe plusieurs types de bassins de
conclu que les ouvrages “industriels” décantation, nous retiendrons pour la pré-
(débourbeurs, deshuileurs et décanteurs- sente étude, trois types de bassin :
deshuileurs) ne sont pas adaptés à la pro-
blématique du traitement de la pollution les bassins souterrains en zone
chronique des eaux pluviales. Les faibles urbaine dense (ouvrage génie civil) ;
concentrations en hydrocarbures véhicu-
lés par ces eaux et les formes sous les- les bassins « ouverts » à l’air libre
quelles se trouvent ces polluants ne sont (ouvrage de terrassement) ;
pas compatibles avec un traitement par
les fossés assimilables à des bassins
ce type d’ouvrage. Leur usage doit donc
longilignes.
se limiter à des aménagements très par-

CHAPITRE 4
ticuliers qui génèrent des eaux à fortes Le principe de dimensionnement pour les
concentrations en hydrocarbures flot- bassins souterrains et les bassins en surface
tants, tels que les stations services, les libre est le même. Pour les fossés, il diffère
aires d’entretien de véhicules, les activités légèrement du fait de la particularité géo-
pétrochimiques. métrique des fossés.

Bassin de décantation

Particule

Trajectoire
de la particule

Figure 4.1 : schéma de principe d’un bassin de décantation (nb : Qs ‹ Qe)

51
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Le tableau10 ci-dessous présente des éva- Limiter les risques de prolifération


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

luations sommaires de l’efficacité pour l’in- des moustiques en limitant le


terception des MES des ouvrages de décan- stockage des eaux sur une trop longue
tation en fonction du volume de stockage période (réduire les zones de stockage
exprimé en m3/ha imperméabilisé : en adaptant la géométrie de l’ouvrage
et du point d’évacuation)
En l’absence de valeurs disponibles pour des
cas spécifiques à la Réunion, nous utiliserons Prévoir un dispositif pour gérer les
les critères mentionnés ci-dessus pour don- eaux excédentaires en cas de très forte
ner une première évaluation des dimension- pluie (by-pass ou déversoir)
nements des ouvrages de décantation.

Pour la mise en place de ces bassins de


décantation, les pratiques suivantes sont
B. Les fossés (ou noues)
recommandées : Les fossés (ou noues) sont décrits dans le
Favoriser la décantation avec la géo- détail dans l’annexe sur les solutions alter-
métrie de l’ouvrage (plutôt rectangu- natives. D’un point de vue qualitatif, ces
laire) et la position des entrées et de ouvrages permettent (s’ils sont suffisam-
sortie (diamétralement opposées) ment longs et peu pentus) d’améliorer le
piégeage de la pollution chronique et de
Intégrer la question de l’entretien ralentir la propagation des polluants. Si les
dans la conception de l’ouvrage (pri- caractéristiques géométriques de l’ouvrage
vilégier les berges engazonnées de fai- (longueur, pente) constituent un élément
ble pente) essentiel de son efficacité, sa structure doit

TABLEAU 4.7 : EFFICACITÉ POUR L’INTERCEPTION DES MES DES OUVRAGES


DE DÉCANTATION EN FONCTION DU VOLUME DE STOCKAGE

FRÉQUENCE DES REJETS


% intercepté
CHAPITRE 4

RÉSIDUELS NB/AN
de la masse
% intercepté
Volume de produite
de la masse M
stockage à l’occasion Rejets moyens
produite
(m3/ha) des (M x 1 % Gros rejets
annuellement
évènements < rejets (≥ M x 5 %)
critiques < M x 5 %)

20 36 à 56 5 à 10 4 à 14 2à4

50 57 à 77 13 à 29 2 à 10 1à3

100 74 à 92 26 à 74 2à4 1à2

200 88 à 100 68 à 100 1à3 0à1

10 – Les eaux pluviales dans les projets d'aménagement - Constitution des dossiers d'autorisation et de déclaration au titre de la loi
sur l'eau – Régions Aquitaine et Poitou Charente.

52
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

également être particulièrement étudiée. C. Les filtres à sable

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


Les principes de composition des fossés
sont généralement les suivants : Le filtre à sable est un ouvrage complé-
mentaire de traitement de la pollution
un revêtement peu perméable dont chronique. Il améliore l’abattement déjà
l’épaisseur sera mentionnée pour obtenu dans un bassin de décantation ou un
chacun des ouvrages et dont la per- fossé dont le débit de fuite alimente le filtre
méabilité et la porosité efficace sont a sable. Il est installe lorsque l’accumulation
adaptées à la vulnérabilité des eaux des polluants lies aux matières en suspension
souterraines et au délai d’enlèvement est préjudiciable à la qualité du milieu récep-
de la matière polluante ; teur (cours d’eau d’excellente qualité, zone
récifal, lacs, étangs, zones humides,…).
un dispositif avertisseur pour éviter
la dégradation du revêtement cite ci- Afin de garantir leur efficacité, il convient
dessus lors des opérations d’entretien; de retenir les éléments suivants :

Leur superficie doit être supérieure à


de la terre végétale dont l’épaisseur
50 m² pour un entretien aisé
est ≥ a 0,20 m et qu’il convient d’en-
semencer pour éviter son érosion et L’épaisseur de sable est supérieure à
favoriser la lutte contre les pollutions 0,80 mètre (si l’épaisseur est inférieure,
chronique et accidentelle. il y a un risque d’entrainement du maté-
riau pouvant déstructurer le filtre)
À la Réunion, les contraintes de pente limi-
tent l’utilisation et l’efficacité de ce genre L’accès au filtre à sable doit être pra-
de technique pour la gestion qualitative des tique depuis l’extérieur avec des
eaux pluviales. Certains secteurs à faible engins d’entretien. Les dimensions et
pente (plaines alluviales par exemple) pour- les espaces libres doivent tenir compte
raient bénéficier de ce genre de techniques. des manœuvres des engins

CHAPITRE 4
Coupe transversale Coupe longitudinale Coupe transversale

SABLE

Graviers 10/40 Drain 200 à 300 mm


anticontaminant ouverture de filtration 2 à 140 µm

Vue en plan

Figure 4.12 : schéma de principe d’un filtre à sable

53
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

4.4.2.2 Rendements des ouvrages de traitements « classiques »


Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires

de la pollution d’origine routière

L’efficacité des ouvrages de traitement “classiques” de la pollution d’origine routière est


détaillée dans le tableau suivant issu du guide technique pour les pollutions d’origine
routière du SETRA, août 2007 :

TABLEAU 4.8 : PERFORMANCES DES OUVRAGES SUR LA POLLUTION CHRONIQUE

Taux d’abattement en %

Ouvrage de traitement

MES DCO Cu, Cd, Zn Hc et HAP

Bassin de décantation
avec vitesse de sédimentation
en m/h

1 85 75 80 65
CHAPITRE 4

3 70 65 70 45

5 60 55 60 40

Fossé enherbé (longueur


minimale 100 m,
65 50 65 50
sans infiltration et
avec une pente nulle)

Filtre à sable 90 75 90 95

54
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

À la Réunion, la problématique est d’au-

Dimensionnement des ouvrages de mesures compensatoires


4.5 Gestion tant plus prégnante. En effet, le dévelop-
et entretien pement des gîtes larvaires de moustiques
est favorisé par les conditions climatiques
des ouvrages tropicales.
de stockage
L’ARS indique que le cycle de développe-
et de traitement ment larvaire, entre la ponte et l’éclosion,
Ce chapitre a pour objet d’aviser l’aména- dure entre 8 à 10 jours.
geur sur les contraintes liées à la gestion
Or le Règlement Sanitaire Départemental
des ouvrages de traitement et de stockage.
de la Réunion indique à son l’article 36
Les bassins de retenue d’eaux pluviales doi- « réserves d’eau non destinée à l’alimen-
vent être entretenus pour en maintenir la tation : les réserves d’eau non destinée à
pérennité et les fonctions. C’est une condi- l’alimentation, les bassins d’ornement ou
tion importante de leur efficacité et aussi d’arrosage, ainsi que tous autres récepta-
de leur acceptation par le public. cles sont vidangés aussi souvent qu’il est
nécessaire, en particulier pour empêcher
L’entretien doit être adapté au type la prolifération des insectes. Leur net-
d’ouvrage. Les bassins à ciel ouvert, par toyage et désinfection sont effectués aussi
exemple et notamment les bassins en eau, souvent qu’il est nécessaire et au moins
constituent des milieux vivants et évolu- une fois par an. »
tifs ; de plus ils sont souvent ouverts au
public et doivent s’intégrer dans le tissu Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
urbain, d’où la nécessité de maintenir une stockage et de traitement à la Réunion sera
certaine qualité esthétique et d’éviter les impératif, si ces ouvrages sont à une dis-
nuisances (mauvaises odeurs, couleur de tance inférieure à 100 m d’habitations (dis-
l’eau, etc.). tance parcourue pendant la vie d’un mous-
tique Aedes albopictus, le vecteur du
L’entretien doit être régulier, ce qui chikungunya à La Réunion).
implique des interventions toute l’année.

CHAPITRE 4
L’entretien doit être prévu dès la
conception des ouvrages.

L’entretien et le suivi des bassins de retenue


des eaux pluviales doivent reposer sur une
approche très pragmatique, suscepti-
ble d’évoluer, basée sur des observations
fréquentes de leur état et de leur fonction-
nement. En effet, certaines conditions de
fonctionnement peuvent varier dans de
fortes proportions et il n’est pas toujours
possible d’indiquer des règles générales
précises quant à la périodicité des inter-
ventions, ou aux quantités de résidus à éli-
miner par exemple.

55
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CHAPITRE 5

Analyse
des techniques
alternatives
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Jusqu’à récemment, la politique mise lisation dans la chaîne formant le cycle de


en œuvre en matière d’eaux pluviales l’eau en milieu urbain (Pluie – Urbanisation
avait pour philosophie l’évacuation rapide – Ruissellement – Réseau - Exutoire). Le
de ces eaux, soit par déversement dans les long de cette chaîne, certaines agiront de
ravines, soit par création de réseaux d’éva- façon plus ou moins diffuses, avant la for-
cuation généralement sous-dimensionnés mation d’un ruissellement significatif et
ou incomplets. Cette politique a montré ses structuré (c’est par exemple le cas des toi-
limites (saturation des réseaux, même en tures-terrasses ou des chaussées drainantes).
cas de pluie moyenne, impact sur les biens
et les personnes, détérioration de la qualité D’autres auront une action plus localisée
des eaux, coûts de remise à niveau des et seront interposées dans le système d’éva-
réseaux très élevés, maintenance du réseau cuation (c’est le cas des bassins de retenue,
coûteux), ce qui nécessite donc une poli- des tranchées et puits d’infiltration, etc.).
tique en matière d’eaux pluviales favorisant Quelques-unes parmi ces dernières intè-
grent également des fonctions de dépollu-
leur rétention des eaux pluviales « à la par-
tion (bassins de décantation notamment).
celle ».
Ces solutions alternatives présentent par
La maîtrise d’œuvre doit concevoir des
ailleurs de nombreux intérêts :
projets qui abordent le volet de la gestion
des eaux pluviales en ayant recours à la elles sont souvent moins onéreuses
mise en œuvre de techniques alternatives11 que les solutions traditionnelles ou
à l’assainissement classique (c’est à dire bien, pour un coût équivalent, elles
rejet systématique dans le réseau). Elles offrent une protection supérieure
Analyse des techniques alternatives

ont été appelées alternatives de façon à contre les différents risques (décon-
exprimer cette possibilité de se substituer centration des flux, répartition des
au réseau de conduites ou de caniveaux. risques, diminution du risque à
On parle aussi parfois de techniques réduc- l’aval…) ;
trices en sous-entendant « des effets de
l’urbanisation ». elles nécessitent plus de main-d’œu-
vre que les techniques traditionnelles
Elles sont fondées sur des principes de tout en étant moins coûteuses (géné-
rétention (stockage), de retardement de ralement ce sont des solutions plus
l’écoulement (allongement du temps de simples) ou bien, à capital équivalent,
concentration) et d’infiltration. Dans cha- elles offrent davantage d’opportunités
cune de ces techniques ou aménagements, pour l’utilisation de matériaux locaux
l’un ou plusieurs de ces trois principes peut et de main-d’œuvre locale ;
être mis en oeuvre.
elles sont intimement liées à l’amé-
Ces techniques peuvent se distinguer soit nagement, qu’elles peuvent contri-
par leur mode de fonctionnement (stockage buer à valoriser.
ou infiltration), soit en fonction de leur loca-
CHAPITRE 5

Pour autant, ces techniques prometteuses


11 – L’idée « alternative » consiste à déconcentrer les flux plu-
sont encore peu utilisées, car
viaux (en quantité : débits ou volumes, mais aussi en pol-
lution) en redonnant aux surfaces sur lesquelles se produit elles sont en général peu développées
le ruissellement un rôle régulateur fondé sur la rétention
et l’infiltration. à La Réunion et souffrent de ce fait

58
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

de nombreux a priori, notamment en Intégrer la question du pluvial


ce qui concerne l’évolution de leur dès la conception du projet
fonctionnement dans le temps, leur
réalisation et leur entretien ; > Le choix du type de gestion du plu-
vial peut influencer considérable-
elles sont complexes dans le sens ou ment le parti d’aménagement fina-
elles peuvent prendre des formes lement retenu (intégration paysagère
diverses qui affectent de manière des noues, inondabilité volontaire
importante l’aménagement d’une zone; de certaines parties du projet,...)

elles sont multifonctionnelles ; Évaluer les capacités du site dès


l’état initial
et surtout : elles sont fortement
dépendantes de leur environne- > L’analyse du site peut permettre
ment : celui-ci, qu’il soit physique, d’orienter ou de restreindre les
social ou institutionnel va influer sur techniques alternatives, que ce soit
la vie entière de ces techniques, de en fonction d’éléments réglemen-
leur conception à leur entretien et à taires (localisation du rejet) que
leur gestion. physiques (capacité d’infiltration,
surface disponible,...)
Le présent chapitre a pour objectif de four-
nir à l’aménageur une aide à la décision Optimiser les fonctions de cer-
pertinente quant au choix de la technique tains espaces pour améliorer la
à adopter. De plus, dans chaque fiche des- gestion des eaux pluviales

Analyse des techniques alternatives


criptive, une partie « adaptabilité au
Certains espaces peuvent se prêter à
contexte réunionnais » indique les recom-
l’intégration de techniques alterna-
mandations nécessaires pour adapter la
tives à la gestion des eaux pluviales :
technique aux spécificités réunionnaises
(climat, réglementation,...). > Parking, place de centre ville, cour
d’école – espace partiellement
inondable ;

> Voirie, parking – chaussée drai-


5.1 Éléments nante, pavés poreux ;
de réflexion > Terrain de sport – bassin de
sur le choix stockage à sec, à ciel ouvert ;
des techniques
> Espace vert – noue ;
alternatives
> Allée de jardin – tranchée d’infil-
Si les éléments figurant dans les fiches des- tration ;
criptives fournissent, dans le détail, les
CHAPITRE 5

avantages et inconvénients de chacune des La nature même de l’occupation du sol peut


techniques proposées, quelques éléments limiter l’imperméabilisation des sols, et du
de réflexions doivent être systématique- même coup, réduire la taille des ouvrages
ment intégrés dans le choix du dispositif : à mettre en place.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Définir les modalités d’entretien tion des boues et résidus stockés dans les
ouvrages de prétraitement sont encore mal
> Au-delà du choix de la technique connus. La variabilité de ces coûts dépend
alternative et de sa mise en œuvre, de la nature des boues et des destinations
les coûts et modalités d’entretien possibles. Les coûts liés au fonctionnement
peuvent être des critères de choix écologique (entretien des espaces verts) peu-
particulièrement discriminants. vent se traduire par des dépenses en person-
nel non négligeables du fait du recours à des
Les annexes du présent document
qualifications très diverses.
donnent des éléments de réponses
en détaillant les différentes tech- Les différentes sources utilisées pour indi-
niques alternatives. quer ces coûts sont :
Réutilisation des eaux de pluie. « Guide technique des bassins de
retenue d’eaux pluviales », Service
L'arrêté du 21 août 2008 précise les
technique de l’urbanisme, 1994 ;
conditions d'utilisation des eaux de
pluie récupérées en aval de toitures Statistiques INSEE, 2010 ;
inaccessibles, dans les bâtiments et
leurs dépendances. Ces eaux peuvent « Vers une nouvelle politique de
être utilisées pour des usages domes- l’aménagement urbain par temps de
tiques extérieurs au bâtiment (par pluie », Agence de l’eau Artois-Picar-
exemple arrosage des espaces verts) die, 2004.
ainsi que certains usages domestiques
Analyse des techniques alternatives

intérieurs (lavage des sols, évacuation


des excrétats).

5.2 Fiches
descriptives
des solutions
alternatives
Les coûts d’investissement et les coûts
de fonctionnement sont donnés à titre
indicatif. En effet, les données disponibles
sont très peu nombreuses et nous ne pou-
vons donner que quelques exemples. Les
coûts d’entretien sont généralement intégrés
à d’autres dépenses de fonctionnement. Les
CHAPITRE 5

coûts des bassins, par exemple, sont fonction


de la fréquence de remplissage et du degré
d’équipement (organes de commande, auto-
matismes, régulation). Les coûts d’évacua-

60
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ANNEXES
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Bassin de rétention Bassinsàcielouvertsecs :destinés


Annexes

à ne se remplir que lors des événements


pluvieux ; par temps sec, ils peuvent
avoir un autre usage (aire de loisir,
Principe stade, jardin,…) ;
Bassinsenterrés, couverts par une
Les bassins constituent une des solutions les
structure spécifique.
plus utilisées actuellement pour maîtriser les
eaux de ruissellement. Ils sont un recours pour Notons que de nouveaux bassins utilisant des
remédier aux insuffisances des réseaux d’as- matériaux recyclables (pneus usagés) se déve-
sainissement artificiels ou naturels et dimi- loppent en métropole et également à la réunion.
nuer les volumes d’eau d’orage à traiter. De
plus, ils peuvent avoir un effet bénéfique sur
le paysage.
Précisions techniques
Ils nécessitent une concentration des eaux, par
ruissellement ou par un écoulement réseau
Conception
pour leur remplissage. Qu’ils soient secs ou en
eau, ces bassins de retenue sont conçus pour Bassinssecs : Les ouvrages secs n’exigent pas
stocker un volume d’eau en relation avec l’am- d’être étanchés et peuvent être laissés en herbe,
pleur des orages de la région concernée. d’autant que l’infiltration potentielle réduit le
temps de vidange de l’ouvrage. Toutefois, cela
Ces bassins peuvent être de trois types :
peut occasionner des zones boueuses en fond
Bassinsàcielouverteneau : se de bassin, généralement inconciliables avec un
caractérisent par un niveau d’eau per- usage public de l’espace. Il convient alors, soit
manent, accueillant ou non une faune et de disposer un réseau de drainage, soit de revê-
une flore. Lors d’événements pluvieux, tir l’ouvrage d’un ciment, de bitume ou de
les eaux excédentaires sont stockées sur graves (voir bassin en eau). La capacité d’infil-
une hauteur de marnage prévue à cet tration de ces ouvrages est proportionnelle aux
effet ; surfaces végétalisées « offertes » à l’infiltration.

Avantages Inconvénients

☺ Diminution du risque inondation par ☹ Emprise foncière importante, d’autant


réduction des volumes et flux ; plus en cas de stockage ;
☺ Dépollution par décantation et phyto-épu- ☹ Risque éventuel d’accident en cas de
ration ; profondeur importante ;
☺ Bonne intégration paysagère dans ☹ Risque de pollution du sous-sol en cas
l’aménagement d’un espace urbain ; de pollution accidentelle non confinée ;
☺ Double usage : rétention + autre ; ☹ Nuisance possible en cas de stagnation
☺ Sensibilisation du public aux volumes de l’eau, cette contrainte est particuliè-
générés par temps de pluie : remplissage rement importante à la Réunion compte
du bassin ou marnage ; tenu des risques de développement des
☺ Entretien facile, quasi-identique à celui gîtes larvaires moustiques ;
des espaces verts ; ☹ Nécessité d’une réflexion au début du
☺ Coût de mise en œuvre modéré par rap- projet, permettant de traiter ces ouvrages
port à un ouvrage enterré. sur le plan paysager et urbanistique.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Bassinseneau :Les principaux matériaux des équipements de constitution simple

Annexes
participant à la réalisation d’un ouvrage sont et robuste ;
ceux liés à l’étanchéité de l’ouvrage, et par là- des protections contre le vandalisme sur
même à son revêtement. Plusieurs méthodes les organes sensibles ;
d’étanchement peuvent être employées : argile
compactée, géomembrane, ciment, béton un ombrage conséquent destiné à ralentir
bitumineux. Il est conseillé, pour les bassins le développement des végétaux et
accessibles au public, de prévoir des pentes l’échauffement ;
inférieures à une hauteur pour six largeurs le colmatage systématique des flaques et
(1/6). autres petites cuvettes périphériques. Elles
sont un lieu de concentration d’insectes ;
Entretien préventif et curatif un mobilier urbain adéquat (poubelle) ;

Lesbassinssecs, en herbe, sont entretenus des obstacles empêchant les détritus d’at-
comme des espaces verts. A noter cependant teindre l’ouvrage (grillages, haies arbus-
qu’après un remplissage, la portance en fond tives) ;
de bassin peut être faible et nécessite donc d’at- des mesures de communication visant à
tendre son assèchement partiel pour être acces- la sensibilisation de la population.
sible par les véhicules lourds.
Un entretien particulier sera nécessaire après Coûts de fonctionnement
la pluie pour enlever les matériaux de char-
riage. Maintenancedeséquipementsderé-
gulation (hors frais de personnel) :
Bassinseneau : Leur fonctionnement 1 €/m3 de stockage.
dépend autant de leur conception que de leur
entretien. Les deux domaines sont liés puisque, Entretien à raison d’un passage par semaine
dès la conception, doivent être prises en compte (ramassage des flottants, contrôle de la végé-
les contraintes inhérentes à l’entretien : tation, entretien des dégrilleurs et manœuvre
des vannes) : 10 €/ ml de berge.
des accès permettant aisément l’entretien
et le curage des équipements, le ramas- Suividelaqualitédel’eau par analyse phy-
sage des dépôts échoués sur les rives au sico-chimiques (2 campagnes de mesures par
vent, le débroussaillage des végétaux, etc.. an) : 2 500 €.

Estimation des coûts


DÉSIGNATION UNITÉ PRIX UNITAIRE (€)
Terrassements/déblais m3 55*
Remblais (pose + compactage) m3 35*
Déboisement m2 15*
Ouvrages de vidange (béton et tuyau PVC) U 12 000*
Engazonnement m2
Géotextile m2 2*

*Nota : le prix d’un bassin en eau est supérieur d’environ 30 % par rapport à un bassin sec de même surface. *Il s’agit
de prix d’ordres qui ne prennent pas en compte les éventuelles configurations particulières : terrain rocheux, présence de
nappe et de façon plus générale difficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de chaussée…

63
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Emplacement Système de drainage permettant le res-


Annexes

suyage total de l’ouvrage dans le cas d’un


L’emplacement de ces bassins dépend de leur bassin sec ;
type mais des principes généraux peuvent être
appliqués à l’ensemble : Il n’existe pas de contrainte particulière mor-
phologique pour les bassins à ciel ouvert.
Position dans un point bas pour assurer
un fonctionnement gravitaire, plus facile Une forme circulaire privilégie un linéaire mini-
à mettre en œuvre ; mum de berge et donc un coût minimum de
Ouvrages de traitement en tête et/ou en terrassements.
sortie de bassin : dégrillage, dessablage,
Des mesures de sécurité devront être prises
déshuilage ;
dans le cas des bassins accessibles aux usagers
Accès aisé pour le personnel et les véhi- pour leur permettre une évacuation en sécu-
cules d’entretien ; rité.

Bassin de rétention/infiltration 910 m3 en caisson,


Bassin d’infiltration en ships de pneus – 2007 (BET sur le lycée Saint-Paul 4 en 2006 (1re réalisation)
CREATEUR) BET exécution : C. REAT.E.UR

Installation de bassins « multifonctions » permet-


tant le traitement intégral des eaux collectées sur
la plate-forme routière de la route des Tamarins
Bassin de rétention/infiltration original et écolo- (Saint Leu) avec : régulation des débits de fuite,
gique utilisant des pneus de camions (Commune décantation et piégeage sédimentaire, confine-
de BRON Métropole) ment en cas de pollution accidentelle.

64
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Adaptabilité Présencedezonesagricoles« mêlées »

Annexes
au contexte réunionnais auxzonesurbaines :ces zones peuvent
avoir un impact sur les bassins de rétention
L’île de la Réunion est soumise à un contexte notamment sur l’apport de matériaux (char-
particulier en terme de géographie et de météo- riage ou suspension dans les eaux de ruissèle-
rologie. Ces particularités doivent être prises ment). Il est également préconisé, dans ce cas,
en compte pour la mise en place de techniques de réaliser des entretiens curatifs plus fréquem-
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et ment, et d’attacher une importance à la gestion
de l’imperméabilisation des sols ». de ces matériaux lors de la conception des
ouvrages.
Régimepluviométrique :les bassins de
rétention peuvent déborder en cas de pluie Développementpotentieldesgîteslar-
intense. L’impact de ces débordements devra vairesdemoustiques : l’entretien et le suivi
être pris en compte pour éviter une aggravation des bassins de retenue des eaux pluviales doi-
des risques inondations. vent reposer sur une approche très pragma-
tique, susceptible d’évoluer, basée sur des
Pentesimportantes :la mise en place de observations fréquentes de leur état et de leur
ces techniques devra être adaptée en cas de fonctionnement. En effet, certaines conditions
forte pente, par exemple par la mise en place de fonctionnement peuvent varier dans de
de bassins semi-enterrés. fortes proportions et il n’est pas toujours pos-
sible d’indiquer des règles générales précises
Nombreuxdéchets : les bassins de rétention quant à la périodicité des interventions, ou
demandent un entretien régulier. Vu la pré- aux quantités de résidus à éliminer par exem-
sence de nombreux dépôts sauvages de déchets ple. A la Réunion, le développement des gîtes
à la Réunion, il est préconisé de réaliser des larvaires de moustiques est favorisé par les
entretiens fréquemment, et d’attacher une conditions climatiques tropicales. L’ARS
importance à la gestion de ces déchets lors de indique que le cycle de développement lar-
la conception des ouvrages. vaire, entre la ponte et l’éclosion, dure entre
8 à 10 jours.
Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
les bassins de rétention situés sur le littoral et Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
rejetant leurs eaux dans l’océan et plus parti- stockage et de traitement à la Réunion devra
culièrement dans un milieu récifal doivent être être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
impérativement couplés avec un bassin de ouvrages sont à une distance inférieure à 100
décantation afin de diminuer l’impact de la pol- m d’habitations (distance parcourue pendant
lution contenue dans les eaux à l’exutoire du la vie d’un moustique Aedes albopictus, le vec-
bassin. teur du chikungunya à La Réunion).

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Bassin de décantation (d > 100 mm) qui entraîne l’immobilisation en


Annexes

profondeur, grâce à un temps de séjour suffi-


sant, des polluants adsorbés à leur surface.

Principe Les bassins ont un rôle épuratoire non négli-


geable, notamment vis-à-vis des MES, DCO et
Les bassinsdedécantation, comme leur DBO5. Aux matières en suspension (représen-
nom l’indique, ne sont destinés qu’à la dépol- tant 80 % des particules accumulées sur les
lution des eaux. Cette fiche concerne unique- chaussées) sont associés de l’ordre de 30 % de
ment des pollutions chroniques. la DCO et 70 % des métaux lourds, la décan-
tation des particules entraîne donc la décan-
Les pollutions accidentelles sont traités diffé- tation des éléments polluants.
remment (séparateur à hydrocarbures, déshui-
leur-débourbeurs). Ces bassins, généralement La présence d’organismes vivants dans des bas-
à sec, reçoivent les eaux de ruissellement sins en eau, assimilés à des étangs, assure une
jusqu’à leur remplissage ; l’excédent est dévié épuration naturelle de l’eau améliorant ainsi
vers l’aval du bassin soit directement à l’exu- l’effet épuratoire du bassin.
toire soit à la sortie du bassin.
Les bassins de décantation sont généralement
L’épuration des eaux se fait par décantation des bassins à sec afin d’accueillir les plus grands
des particules les plus facilement décantables volumes d’eau possibles.

Avantages Inconvénients

☺ Dépollution par décantation ; ☹ Emprise foncière importante, ;


☺ Rejet dans zones vulnérables possible ☹ Risque éventuel d’accident en cas de
en limitant les impacts sur les milieux profondeur importante ;
récepteurs ; ☹ Risque de pollution du sous-sol en cas
☺ Bonne intégration paysagère dans de pollution accidentelle non confinée ;
l’aménagement d’un espace urbain ; ☹ Nuisance possible en cas de stagnation
☺ Sensibilisation du public à la pollution de l’eau, cette contrainte est particuliè-
générés par les eaux pluviales et de la rement importante à la Réunion compte
prise en compte des milieux vulnérables tenu des risques de développement des
récepteurs ; gîtes larvaires moustiques ;
☹ Nécessité d’une réflexion au début du
projet, permettant de traiter ces
ouvrages sur le plan paysager et urba-
nistique.

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Précisions techniques sont élevés voire très élevés vis-à-vis des dif-

Annexes
férents paramètres indiqués dans le tableau ci-
dessous.
Conception et dimensionnement

La conception des bassins de décantation doivent Entretien préventif et curatif


faire l’objet de considérations particulières afin
de garantir la sécurité des riverains et assurer Les bassins de décantation doivent être entre-
un contrôle efficace des nuisances (odeurs, esthé- tenus afin de maintenir la pérennité de leur
tique, débordements lors d’événements succes- fonction. C’est une condition très importante
sifs…). Ainsi, certaines municipalités ont intégré de leur efficacité ainsi que de leur acceptation
leurs bassins à l’aménagement urbain et associé par le public. L’entretien doit être prévu dès la
une seconde fonction par temps sec (aire de sta- conception de l’ouvrage (des précautions sont
tionnement, aire de jeux, place piétonne…) à prendre pour éviter la reprise des boues pen-
L’aménageur pourra retenir une vitesse de dant la vidange du bassin et permettre leur
chute des particules de taille inférieure à récupération et une évacuation aisée), adapté
100 µm de 1 m/h. Cette vitesse est un bon com- au type de bassin et surtout il doit être régulier.
promis entre extension maximale de la surface
pour maximiser la décantation, et limitation L’entretien comprend :
de la surface pour tenir compte des contraintes l’enlèvement des flottants (bouteilles,
foncières et économiques. papiers, etc.) ;
Le 2e critère de dimensionnement à prendre
le nettoiement des berges ;
en compte est l’efficacité pour l’interception
des MES des ouvrages de décantation en fonc- la vérification de la stabilité des berges
tion du volume de stockage exprimé en m3/ha ou de leur étanchéité ;
imperméabilisé. Là aussi, l’aménageur pourra éventuellement une lutte contre les ron-
retenir 100 m3/ha imperméabilisé (valeur cou- geurs ;
ramment utilisée en France Métropolitaine).
le curage de la fosse de décantation (sur-
profondeur près de l’exutoire) ;
Efficacité l’entretien de la végétation (surtout pour
L’épuration de l’eau dépend de l’efficacité de bassins à sec) ;
décantation qui varie selon :
le nettoiement des grilles ;
l’origine des eaux de ruissellement
la vérification du régulateur de débit (au
recueillies : les rendements de décanta-
moins 4 fois/an) et des vannes s’il y a lieu
tion seront d’autant meilleurs que les
(au moins 2 fois/an).
eaux seront chargées ;
la présence ou non de dispositifs de pré- Lorsque les bassins sont munis en amont d’un
traitement en amont et leur type. régulateur de débit, de modules de déshuilage
et dessablage, ils nécessitent peu d’entretien.
L’efficacité épuratoire des bassins de décanta- Un suivi écologique est nécessaire lorsque le
tion est très variable d’un site à l’autre. Il appa- bassin est peuplé d’organismes vivants (faune
raît néanmoins que les rendements mesurés et flore).

PARAMÈTRES MES DCO DBO5 NTK Hydrocarbures Pb


Réduction
de la pollution (%) 80 à 90 60 à 90 75 à 90 40 à 70 35 à 90 60 à 80

Réduction de la pollution par décantation dans un bassin. (BACHOC, CHEBBO, 1992)

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Estimation des coûts


Annexes

DÉSIGNATION UNITÉ PRIX UNITAIRE (€)


Terrassements/déblais m3 55*
Remblais (pose + compactage) m3 35*
Déboisement m2 15*
Ouvrages de vidange (béton et tuyau PVC) U 12 000*
Géotextile m2 2*

*Nota : Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en compte les éventuelles configurations particulières : terrain rocheux,
présence de nappe et de façon plus générale difficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de chaussée…

Coûts de fonctionnement Ouvrages de traitement en tête et/ou en


sortie de bassin : dégrillage, dessablage,
Maintenance des équipements de régulation déshuilage ;
(hors frais de personnel : 1 €/m3 de stockage.
Accès aisé pour le personnel et les véhi-
Entretien à raison d’un passage par semaine cules d’entretien ;
(ramassage des flottants, contrôle de la végé- Système de drainage permettant le res-
tation, entretien des dégrilleurs et manœuvre suyage total de l’ouvrage dans le cas d’un
des vannes : 10 €/ ml de berge. bassin sec ;

Suivi de la qualité de l’eau par analyse physico- Il n’existe pas de contrainte particulière mor-
chimiques (2 campagnes de mesures par an) : phologique pour les bassins à ciel ouvert. Une
2 500 €. forme circulaire privilégie un linéaire minimum
de berge et donc un coût minimum de terras-
sements. Des mesures de sécurité devront être
Emplacement prises dans le cas des bassins accessibles aux
usagers pour leur permettre une évacuation en
L’emplacement et l’implantation des bassins sécurité. A noter qu’un bassin « allongé » est
de décantation dépendent de la sensibilité du plus favorable à l’efficacité de la décantation.
milieu récepteur. L’aménageur se renseignera
si le rejet des eaux pluviales se situe dans une
zone dite « vulnérable ». Ces zones ont été défi-
nies dans le guide de gestion des eaux pluviales
de la Réunion (cf. chapitre 2.5). Dans le cas
d’un rejet dans un milieu récifal, la mise en
place d’un bassin de décantation doit être inté-
grée par l’aménageur.

Quelques principes généraux, comme pour les


bassins de rétention peuvent être appliqués
pour déterminer l’emplacement des bassins de
décantation :
Position dans un point bas pour assurer Bassin de décantation permettant de recueillir les
un fonctionnement gravitaire, plus facile eaux de pluie - plate-forme de compostage à Bis-
à mettre en œuvre ; chwiller.

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Adaptabilité Présencedezonesagricoles« mêlées »

Annexes
au contexte réunionnais auxzonesurbaines : ces zones peuvent
avoir un impact sur les bassins de décantation
L’île de la Réunion est soumise à un contexte notamment sur l’apport de matériaux (char-
particulier en terme de géographie et de météo- riage ou suspension dans les eaux de ruissèle-
rologie. Ces particularités doivent être prises ment). Il est également préconisé, dans ce cas,
en compte pour la mise en place de techniques de réaliser des entretiens curatifs plus fréquem-
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et ment, et d’attacher une importance à la gestion
de l’imperméabilisation des sols ». de ces matériaux lors de la conception des
ouvrages.
Régimepluviométrique :les bassins de
décantation peuvent déborder en cas de pluie Développementpotentieldesgîteslar-
intense. L’impact de ces débordements devra vairesdemoustiques : l’entretien et le
être pris en compte pour éviter une aggravation suivi des bassins de décantation des eaux plu-
des risques inondations. viales doivent reposer sur une approche très
pragmatique, susceptible d’évoluer, basée sur
Pentesimportantes : la mise en place de des observations fréquentes de leur état et de
ces techniques devra être adaptée en cas de leur fonctionnement. En effet, certaines condi-
forte pente, par exemple par la mise en place tions de fonctionnement peuvent varier dans
de bassins semi-enterrés. de fortes proportions et il n’est pas toujours
possible d’indiquer des règles générales pré-
Nombreuxdéchets : les bassins de décan- cises quant à la périodicité des interventions,
tation demandent un entretien régulier. Vu la ou aux quantités de résidus à éliminer par
présence de nombreux dépôts sauvages de exemple. A la Réunion, le développement des
déchets à la Réunion, il est préconisé de réaliser gîtes larvaires de moustiques est favorisé par
des entretiens fréquemment, et d’attacher une les conditions climatiques tropicales. L’ARS
importance à la gestion de ces déchets lors de indique que le cycle de développement lar-
la conception des ouvrages. vaire, entre la ponte et l’éclosion, dure entre
8 à 10 jours.
Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
les bassins de décantation situés sur le littoral Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
et rejetant leurs eaux dans l’océan et plus par- stockage et de traitement à la Réunion devra
ticulièrement dans un milieu récifal doivent être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
être impérativement couplés avec un bassin de ouvrages sont à une distance inférieure à 100 m
décantation afin de diminuer l’impact de la pol- d’habitations (distance parcourue pendant la
lution contenue dans les eaux à l’exutoire du vie d’un moustique Aedes albopictus, le vecteur
bassin. du chikungunya à La Réunion).

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Les noues et les fosses le long du réseau composé de fossés à ciel


Annexes

ouvert. L’intérêt est :


filtrants et drainants
Réduire le besoin de canalisations
Limiter la quantité rejetée en réseau, grâce
Principe à l’infiltration et l’évaporation des eaux
stockées ;
Le principe des noues est, en partie, similaire
Ralentir les écoulements par une collecte
à celui d’un bassin de rétention. Il consiste à
au plus proche de la source ;
stocker temporairement les eaux de ruisselle-
ment afin d’en limiter le débit à l’exutoire. Dépolluer les eaux de ruissellement par
Cependant, plutôt que de concentrer les eaux action mécanique (végétation + décanta-
dans un espace donné, le stockage est réparti tion).

Noue et tranchée
drainante
de stockage
ou d’infiltration

Nota : géomembrane étanche pour


stockage et géomembrane perméa-
ble pour infiltration

Noue de collecte
et de stockage

Avantages Inconvénients

☺ Ralentissement des écoulements par rapport à un collec- ☹ Emprise foncière


teur classique ; importante, d’autant
☺ Diminution du risque inondation par réduction des volumes plus en cas de
stockage ;
et flux ;
☺ Dépollution par décantation (vitesses faibles dans la noue) ☹ Risque éventuel d’ac-
et par l’action mécanique de la végétation ; cident en cas de pro-
☺ Bonne intégration paysagère dans l’aménagement d’un fondeur importante ;
espace urbain ;
☺ Sensibilisation du public à la gestion de l’eau SI L’INFILTRATION
EST L’EXUTOIRE
> celle-ci est visible immédiatement ;
☺ Entretien facile, quasi-identique à celui des espaces verts ; ☹ Risque de pollution

☺ Côut de mise en œuvre réduit. de la nappe et des


sous-sols ;
SI L’INFILTRATION EST L’EXUTOIRE ☹ Risque de colmatage
☺ Ré-alimentation de la nappe phréatique ; et donc de perte de la
☺ Suppression d’apports aux réseaux superficiels existants capacité d’infiltration.
donc délestage.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Précisions techniques rages ou rondins) doivent être disposés de

Annexes
façon à augmenter la capacité de stockage
sans avoir à trop creuser la partie aval des
Méthode de dimensionnement
ouvrages. Des enrochements peuvent égale-
Les noues se conçoivent comme des fossés lar- ment être utilisés pour briser les vitesses.
gement évasés. A noter que plus la granulomé-
trie du terrain est élevée, plus le fossé doit être Entretien préventif et curatif
évasé pour limiter les risques d’effondrement
des talus. Il est d’usage que la largeur soit entre Entretien du gazon : tonte, arrosage ;
5 et 10 fois supérieure à la profondeur. Ramassage des feuilles et détritus ;
Curage des orifices ;
Comme pour tout autre ouvrage, il est préférable En cas de colmatage du fond filtrant, il est
de prévoir une cunette bétonnée destinée à cana- nécessaire de remplacer la couche de terre
liser les petits débits pour éviter qu’ils dispersent végétale colmatée.
des dépôts sur les talus. L’alimentation s’effectue
soit directement par ruissellement naturel vers
la noue, soit par des avaloirs connectés à la noue.

Critère à prendre en compte


pour le fonctionnement des noues
et des fossés filtrants et drainants Structure de fond de noue

Pour rendre la noue


ou le fossé étanche : Estimation des coûts
Géomembrane ;
Couche d’argile compactée. Le coût de réalisation de l’ouvrage peut être
estimé à 45 €/ml*, cependant il varie selon
l’aménagement paysager de l’ouvrage. L’entre-
Cunette en fond d’axe d’écoulement… tien de l’ouvrage représente un coût à peine
En béton, plus ou moins profonde, avec ou sans supérieur à celui d’un espace vert classique.
ralentisseurs de type pierres maçonnées : Quelques précisions sur le coût d’une noue sont
données dans le tableau ci-dessous.
Évite la stagnation d’eau en cas de petits
débits ;
Facilite le ressuyage et le nettoyage ; Coûts de fonctionnement

Entretien à raison d’un passage par semaine


Pour ralentir les écoulements : (ramassage des flottants, contrôle de la végé-
En fonction de la pente du terrain, maximum tation, entretien des dégrilleurs : 10 €/ ml de
10 %, des cloisonnements transversaux (bar- berge.

NOUES UNITÉ PRIX UNITAIRE (€)


Déblais m3 50 à 70*
Remblais (pose + compactage) m3 30 à 35*
Géotextile m2 2 à 8*

*Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en compte les éventuelles configurations particulières : terrain rocheux,
présence de nappe et de façon plus générale difficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de chaussée…

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Emplacement en zone industrielle ou lotissements, les contres


Annexes

allées ou terre-pleins centraux des boulevards


Les noues présentent un caractère esthétique et urbains, les délaissés des voiries, des terrains de
paysager leur permettant une intégration facile sports, les bordures de parcelle en zone com-
dans les espaces verts, les bordures de parcelle merciale (autour de grands parkings), etc.

Noue de récupération et stockage d’eaux de ruis- Rnoue d’infiltration, rejet pluvial « pôle de cen-
sellement, ZAC de la Correspondance. (Ville de tralité »Bras-panon 2007
Rovaltain), Safege 2001

D’après « Techniques alternatives en assainisse- D’après le Guide des aménagements du champ au


ment pluvial » – INSA Lyon bassin versant - AREHN

Noue de terre plein central : collecte, stokage et acheminement

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Adaptabilité Présencedezonesagricoles« mêlées »

Annexes
au contexte réunionnais auxzonesurbaines :ces zones peuvent
avoir un impact sur les noues et les fossés fil-
L’île de la Réunion est soumise à un contexte trants et drainants notamment sur l’apport de
particulier en terme de géographie et de météo- matériaux (charriage ou suspension dans les
rologie. Ces particularités doivent être prises eaux de ruissèlement). Il est également préco-
en compte pour la mise en place de techniques nisé, dans ce cas, de réaliser des entretiens
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et curatifs plus fréquemment, et d’attacher une
de l’imperméabilisation des sols ». importance à la gestion de ces matériaux lors
de la conception des ouvrages.
Régimepluviométrique :les noues et les
fossés filtrants et drainants peuvent déborder Développementpotentieldesgîteslar-
en cas de pluie intense. L’impact de ces débor- vairesdemoustiques :l’entretien et le
dements devront être pris en compte pour évi- suivi des bassins de retenue des eaux pluviales
ter une aggravation des risques inondations. doivent reposer sur une approche très prag-
Ces techniques pourront être mises en place matique, susceptible d’évoluer, basée sur des
de préférence en amont des bassins versants observations fréquentes de leur état et de leur
urbains, où les débits de ruissellement sont fonctionnement. En effet, certaines conditions
encore limités du fait de la petite taille des bas- de fonctionnement peuvent varier dans de
sins versants drainés. fortes proportions et il n’est pas toujours pos-
sible d’indiquer des règles générales précises
Pentesimportantes :la mise en place de
quant à la périodicité des interventions, ou
ces techniques devra être adaptée en cas de
aux quantités de résidus à éliminer par exem-
forte pente, par exemple par la mise en place
de seuils transversaux permettant de délimiter ple. A la Réunion, le développement des gîtes
une succession de biefs à pente limitée et de larvaires de moustiques est favorisé par les
chutes. conditions climatiques tropicales. L’ARS
indique que le cycle de développement lar-
Nombreuxdéchets :les noues et les fossés vaire, entre la ponte et l’éclosion, dure entre
filtrants et drainants demandent un entretien 8 à 10 jours.
régulier. Vu la présence de nombreux dépôts
sauvages de déchets à la Réunion, il est préco- Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
nisé de réaliser des entretiens fréquemment, stockage et de traitement à la Réunion devra
et d’attacher une importance à la gestion de être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
ces déchets lors de la conception des ouvrages. ouvrages sont à une distance inférieur à 100 m
d’habitations (distance parcourue pendant la
Rejetsfréquentsdanslemilieumarin : vie d’un moustique Aedes albopictus, le vecteur
sans objet. du chikungunya à La Réunion).

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Les chaussées perméables


Annexes

et à structure réservoir
Principe C’est l’accroissement constant des surfaces
imperméabilisées, lié en partie aux voies de
Les chaussées à structure réservoir ont pour circulation et aux parkings, qui a conduit à l’uti-
objectif d’écrêter les débits de pointe de ruis- lisation de ces mêmes structures pour stocker
sellement en stockant temporairement la pluie temporairement les eaux de pluie.
dans le corps de la chaussée.

Avantages Inconvénients
TOUS USAGES CONFONDUS ☹ Structure tributaire
☺ Écrêtement des débits et diminution du risque d’inondation de l’encombrement
(limitation des réseaux d’assainissement en aval des chaus- du sous-sol ;
sées à structure réservoir ou au niveau de la chaussée) ; ☹ Phénomène de col-
☺ Pas d’emprise foncière supplémentaire ; matage et entretien
☺ Filtration des polluants ; régulier spécifique.
☺ Pas de surcoût notable.

CONCERNANT LA VOIRIE
☺ Amortissement des bruits de roulement (pour les vitesses ☹ Colmatage plus pro-
> 50 km/h) ; noncé pour les files
☺ Meilleure adhérence ; peu « circulées » ;
☺ Réduction du risque d’aquaplaning et des projections d’eau ; ☹ Ne peut être utilisée
☺ Meilleure visibilité des marquages horizontaux. dans les zones gira-
☺ Confort de conduite par temps de pluie Confort de toires.
conduite par temps de pluie
☺ Les revêtements drainants piègent les polluants par décan-
tation.

Estimations des coûts


DÉSIGNATION UNITÉ PRIX U. (€) PRIX U. (€)
revêtement revêtement
non poreux poreux
Chaussée réservoir comprenant déblais, finition Mètre
de forme, géotextile, grave non traitée sur 40 cm, linéaire
grave bitume sur 15 cm, béton bitumeux sur 6 cm de voirie 290* 305 à 450*
Étanchéité par géomembrane en PVC ou en PEHD m2 15* 15*
Ajutage et cloisonnement Unité 610* 610*

*Nota : les chaussées réservoirs restent une solution classique avec une chaussée traditionnelle, canalisations et bassin
de rétention. Par contre, lorsque d’autres techniques comme les noues et fossés peuvent être mises en place, sans
incidence sur le prix majeur du foncier, les chaussées à structures réservoirs s’avèrent plus coûteuses. *Il s’agit de prix
d’ordres qui ne prennent pas en compte les éventuelles configurations particulières : terrain rocheux, présence de nappe
et de façon plus générale difficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de chaussée,…

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Fonctionnement Une évacuation combinée peut aussi être

Annexes
envisagée.
L’injectionimmédiatedel’eaude
pluiedanslecorpsdelachaussée : Quelles que soient les caractéristiques des
L’entrée de l’eau dans le corps de la chaus- chaussées à structure réservoir, elles présentent
sée est fonction de la perméabilité de l’en- toutes la même succession de couches :
robé en surface. Lorsque la surface est per-
méable, on parle alors d’injection répartie Unecouchedesurface, qui doit pou-
(sous-entendu sur l’ensemble de la chaus- voir résister aux sollicitations produites
sée). Dans le cas où la couche de surface par le trafic et permettre, le cas échéant,
est imperméable, l’injection est dite loca- le passage de l’eau de pluie.
lisée et fait appel à des avaloirs ou des cani- Unecouchedebase, qui transmet les
veaux qui sont raccordés à des drains. différentes forces qui s’exercent de la
Lestockagetemporairedel’eau : Il couche de surface au sol support, et stocke
se fait à l’intérieur du corps de la chaussée. les eaux pluviales, plus ou moins provi-
soirement.
L’évacuationlentedel’eau :L’éva-
cuation de l’eau stockée peut également Unecouchedefondation, qui amé-
s’opérer selon les deux modalités évo- liore la qualité du sol support en contrô-
quées pour l’injection. Si l’évacuation peut lant les échanges éventuels.
se faire sur place dans un sol support per- Lesolsupport.
méable, on parle d’infiltration ou d’éva-
cuation répartie. Si l’infiltration est impos- Entre chaque couche, les interfaces doivent
sible, l’eau stockée est restituée vers un être étudiées avec attention. On pourra y ajou-
réseau d’assainissement à l’aide de drains. ter divers matériaux en fonction des rôles qu’on
Il y a drainage, ou évacuation localisée. leur attribuera (géotextile, géomembrane).

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Précisions techniques La pollution : intérêt


Annexes

des enrobés drainants


Les matériaux de stockage Les enrobés drainants retiennent une quantité
On peut distinguer deuxcatégoriesde de polluants qui est souvent non négligeable
matériauxnaturelssuivant leur traitement : (plomb, cadmium).
les matériaux non liés et les matériaux traités
Les polluants sont stockés dans les premiers
avec un liant spécifique.
centimètres de l’enrobé à l’intérieur des pores
Lesmatériauxnonliés (granulats concas- de la structure.
sés, propres et durs) présentent une porosité
Ce mécanisme de filtration des matières en sus-
utile entre 30 et 45 %.
pension (qui concentrent une part essentielle
Les matériaux traités avec un liant se caracté- de la pollution des eaux de ruissellement) offre
risent par une porosité utile plus faible (entre à ce type de chaussée un pouvoir épurateur cer-
15 et 30 %) mais une meilleure résistance aux tain.
contraintes mécaniques. Ils sont le plus souvent
Néanmoins, ce piégeage de la pollution reste
préconisés pour des chaussées à enrobé drai-
associé au phénomène de colmatage, dont la
nant ou au trafic élevé. Lorsque le liant est bitu-
maîtrise est fondamentale.
meux, on parle de graves, lorsque le liant est
hydraulique, on parle alors de béton poreux.

Schémas type de la structure de la chaussée à Exemple de chaussée drainantes (métropole)


structure réservoir (Fiches ADOPTA)

Chaussée à tructure réservoir, Craponne (CERTU - 1994)

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Précautions d’usage Régimepluviométrique : les chaussées

Annexes
des enrobés drainants perméables et à structure réservoirs peuvent
saturer en cas de pluie intense. L’impact de ces
Le stockage ou renversement de terre est forte- débordements devront être pris en compte
ment déconseillé sur les enrobés drainants (ren- pour éviter une aggravation des risques inon-
versement de bennes, dépôt de matériaux pour dations. Ces techniques pourront être mises
chantiers, apports de torrents de boues) car ils en place de préférence en amont des bassins
représentent un risque fort de colmatage. versants urbains, où les débits de ruissellement
sont encore limités du fait de la petite taille des
Précautions de mise en œuvre bassins versants drainés.

Leur réalisation requiert sur certains aspects Pentesimportantes :la mise en place de ces
techniques devra être adaptée en cas de forte
une attention particulière : contrôle de la gra-
pente, par exemple par la mise en place de seuils
nulométrie de l’enrobé, contrôle de la qualité
transversaux permettant de délimiter une suc-
des matériaux de stockage (résistance méca-
cession de biefs à pente limitée et de chutes.
nique, pourcentage de vide), pose des drains,
diamètre des drains. Nombreuxdéchets: les chaussées perméables
et à structure réservoirs sont très sensibles au
Entretien colmatage. Vu la présence de nombreux dépôts
sauvages de déchets à la Réunion, il est préconisé
Le colmatage de l’enrobé doit être traité de réaliser des entretiens fréquemment, et d’at-
de manière préventive et curative. tacher une importance à la gestion de ces déchets
Le simple balayage classique peut provo- lors de la conception des ouvrages. Ce facteur
quer l’enfouissement des détritus au sein très pénalisant nous amène à déconseiller ce
genre de technique à la Réunion.
de l’enrobé ; il doit être proscrit. L’entre-
tien préventif le plus souvent utilisé est le Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
mouillage aspiration (matériel ordinaire) sans objet.
L’entretien curatif intervient lorsque le
préventif n’est plus suffisant face au col- Présencedezonesagricoles« mêlées »
auxzonesurbaines : ces zones peuvent
matage de la chaussée. On recourt à un
avoir un impact sur les chaussées perméables
procédé de haute pression/aspiration.
et à structure réservoirs notamment sur l’ap-
Cependant, rappelons que les enrobés port de matériaux (charriage ou suspension
poreux, lors de leur pose, ont une perméa- dans les eaux de ruissèlement). Il est également
bilité égale à 100 fois les besoins d’infil- préconisé, dans ce cas, de réaliser des entre-
tration de la pluie. tiens curatifs plus fréquemment, et d’attacher
une importance à la gestion de ces matériaux
lors de la conception des ouvrages. Ce facteur
Adaptabilité très pénalisant nous amène à déconseiller ce
genre de technique à la Réunion.
au contexte réunionnais
Développementpotentieldesgîteslar-
L’île de la Réunion est soumise à un contexte vairesdemoustiques : sans objet.
particulier en terme de géographie et de météo-
rologie. Ces particularités doivent être prises Cette technique peut donc être difficilement
en compte pour la mise en place de techniques adaptable à la Réunion en raison d’un fort
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et risque de colmatage (eaux de ruissellement
de l’imperméabilisation des sols ». chargées en matière en suspension).

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00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page78

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Les tranchées L’alimentation paravaloirs’effectue de la


Annexes

même façon que pour l’alimentation d’un


drainantes réseau, c’est à dire par des drains diffuseurs
issus d’un regard placé à l’amont. Pour des rai-
sons liées à l’entretien, il est préférable de les
Principe rendre facilement accessibles et mettre en
place un dispositif de pré-traitement des
Les tranchées drainantes sont des ouvrages effluents (bac de décantation avec dégrillage
linéaires remplis de matériaux poreux permet- dans l’avaloir, et si nécessaire, séparateur à
tant de stocker temporairement les eaux plu- hydrocarbure - particulièrement recommandé
viales. pour les tranchées d’infiltration - entre l’avaloir
et la tranchée).

Précision techniques Cependant, quel que soit le dispositif, étant


Conception donnée l’impossibilité de curer ces tranchées,
les enrobés drainants sont préférables aux ava-
loirs.
Alimentation

L’alimentation peut s’effectuer parinfiltra- Stockage


tiondeseauxderuissellementà travers
le revêtement poreux (gravier, terre végétale Le stockage s’effectue dans les interstices des
engazonnée, etc.). Sur les petites voies, places, matériaux poreux. Ces derniers peuvent être
trottoirs, peuvent être utilisés des matériaux de différents types. Ils doivent être choisis en
poreuxnonjointifs. fonction des contraintes mécaniques horizon-
tales ou verticales qu’ils auront à subir, c’est à
Ces matériaux offrent, d’une part des capaci- dire de l’aménagement en surface.
tésdeperméabilitéélevées, d’autre part,
elles permettent de ralentirdefaçonconsi- Il est recommandé de disposer un géotextile
dérableleruissellementdes eaux. Leur sur les parois de l’ouvrage afin de faire obstacle
emploi est à encourager dans de nombreux cas, aux matériaux fins susceptibles de pénétrer
même lorsqu’ils ne couvrent aucun ouvrage. dans la tranchée et de la colmater.

Avantages Inconvénients

☺ Faible emprise au sol ; ☹ Risque d’instabilité des terrains en pré-


☺ Réduction des apports en eaux de ruis- sence d’eau dans le sol étude de sol
sellement ; préconisée ;
☺ Réduction de l’inondabilité au droit de ☹ Risque de pollution en fonction de la pro-
l’ouvrage ; venance des eaux de ruissellement ;
☺ Suppression des apports d’eaux « pro- ☹ Risque de colmatage si les eaux de
pres » aux réseaux pluviales ; pluies y parviennent trop chargées en
☺ Bonne intégration paysagère ; matières en suspension.
☺ Pas d’entretien.

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00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page79

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Évacuation alimentation à travers le revêtement

Annexes
poreux : nettoyage ou remplacement des
La vidange de la tranchée à débit régulé peut matériaux colmatés, tonte du gazon, lutte
s’effectuer selon deux modes : contre la prolifération des plantes para-
par des drains placés au fond, conduisant sites ;
vers le réseau public. L’ouvrage s’appelle alimentation par drain issu de regards :
alors une tranchéedrainante ; nettoyage des regards.
soit par infiltration des eaux dans le sol les arbres et plantations à racines pro-
(dont le coefficient de perméabilité est fondes sont à proscrire à proximité de
supérieur à 10-4 m/s). L’ouvrage s’appelle l’ouvrage car susceptibles de le perforer.
alors une tranchéed’infiltration.
Cette solution devra toutefois être validée
par l’avis d’un géotechnicien pour s’assu-
rer de la bonne tenue des sols. Estimation des coûts
Le débit de vidange est : Il est estimé que l’implantation d’une tranchée
pour les tranchées d’infiltration, en fonc- revient environ à 150 €/m3 ou 60 €HT par ml
tion des capacités d’absorption des parois ; pour un profil de 1 m²/ml

pour les tranchées drainantes, en fonction Le paysagement, constitué ou non de matériaux


du diamètre de l’exutoire. poreux peut varier de 5 à 25 €/m².

Entretien Le coût d’entretien est d’environ 3 €/m²/an.

Nota : Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en


L’entretien consiste principalement à maintenir compte les éventuelles configurations particulières : terrain
en état les dispositifs d’alimentation. rocheux, présence de nappe et de façon plus générale dif-
ficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de
chaussée…

79
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page80

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Adaptabilité des tranchées drainantes doivent reposer sur


Annexes

au contexte réunionnais une approche très pragmatique, susceptible


d’évoluer, basée sur des observations fré-
L’île de la Réunion est soumise à un contexte quentes de leur état et de leur fonctionnement.
particulier en terme de géographie et de météo-
rologie. Ces particularités doivent être prises En effet, certaines conditions de fonctionne-
en compte pour la mise en place de techniques ment peuvent varier dans de fortes proportions
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et et il n’est pas toujours possible d’indiquer des
de l’imperméabilisation des sols ». règles générales précises quant à la périodicité
des interventions, ou aux quantités de résidus
Régimepluviométrique:les tranchées drai- à éliminer par exemple.
nantes peuvent déborder en cas de pluie
intense. L’impact de ces débordements devront A la Réunion, le développement des gîtes lar-
être pris en compte pour éviter une aggravation vaires de moustiques est favorisé par les condi-
des risques inondations. Ces techniques pour- tions climatiques tropicales. L’ARS indique que
ront être mises en place de préférence en amont le cycle de développement larvaire, entre la
des bassins versants urbains, où les débits de ponte et l’éclosion, dure entre 8 à 10 jours.
ruissellement sont encore limités du fait de la
Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
petite taille des bassins versants drainés.
stockage et de traitement à la Réunion devra
Pentesimportantes :la mise en place de ces être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
techniques devra être adaptée en cas de forte ouvrages sont à une distance inférieur à 100 m
pente, par exemple par la mise en place de seuils d’habitations (distance parcourue pendant la
transversaux permettant de délimiter une suc- vie d’un moustique Aedes albopictus, le vecteur
cession de biefs à pente limitée et de chutes. du chikungunya à La Réunion).

Nombreuxdéchets :les tranchées drai-


nantes demandent un entretien régulier. Vu la
présence de nombreux dépôts sauvages de
déchets à la Réunion, il est préconisé de réaliser
des entretiens fréquemment, et d’attacher une
importance à la gestion de ces déchets lors de
la conception des ouvrages.

Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
sans objet.

Présencedezonesagricoles« mêlées »
auxzonesurbaines :ces zones peuvent avoir
un impact sur les noues et les fossés filtrants
et drainants notamment sur l’apport de maté-
riaux (charriage ou suspension dans les eaux
de ruissèlement). Il est également préconisé,
dans ce cas, de réaliser des entretiens curatifs
plus fréquemment, et d’attacher une impor-
tance à la gestion de ces matériaux lors de la
conception des ouvrages.

Développementpotentieldesgîteslar-
vairesdemoustiques :l’entretien et le suivi

80
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page81

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Les espaces publics des lames d’eau plus importantes, cela

Annexes
nécessite alors d’une part, que l’eau de
Inondables ruissellement soit propre et, d’autre part,
que le débit de vidange soit élevé afin
Principe d’éviter une pollution et une occupation
du site trop fréquente.¸ L’alimentation de
Une zone inondable est comparable en de mul- la zone s’effectue généralement par sur-
tiples points à un bassin de rétention multi- verse ou mise en charge de l’ouvrage de
fonctions à ciel ouvert. C’est un espace aménagé rétention principal. Il est préférable de
destiné à remplir une ou plusieurs fonctions concevoir le système de façon à ce que
déterminées et qui, lors événements pluvieux l’eau de la zone s’évacue gravitairement
importants, stockent temporairement des eaux au fur et à mesure de la décharge progres-
de ruissellements. sive du bassin.
Les constructions en limite de zone inon-
La zone inondable diffère cependant du bassin
par son principe même : elle vise d’abord à dable doivent absolument faire l’objet
canaliserundébordement plutôt que de d’un étanchement soigné sur 25 à 30 cm,
prévenir une inondation ; elle permet de conte- afin de se préserver des infiltrations qui,
nir cette dernière afin de réduire ou même à long terme, peuvent créer des dégâts soit
d’annuler les dégâts potentiels. Il en résulte aux murs, soit aux fondations.
dans les faits que : L’ensemble des ouvertures des bâtiments,
la priorité d’aménagement n’est plus don- portes, grilles d’aération, doivent être sur-
née à la rétention mais à la fonction élevés.
urbaine du site (stationnement, rue, etc.). Il est tout à fait possible de planter des
C’est à dire que le stationnement ne sera arbres adaptés en zone inondable.
pas dimensionné en fonction d’un volume
de stockage d’EP requis, mais du nombre Contraintes morphologiques
de voitures à garer.
L’immersion de la zone peut être gérée de
elle accompagnera très généralement un façon à ce qu’elle se produise par palier.
ouvrage de rétention plus classique des- Il suffit de surélever graduellement, par
tiné à contenir les précipitations des pluies seuil de 1, 2 ou 3 cm, certaines parties de
plus fréquentes, ouvrage pour lequel elle la zone. Cela permet, d’une part, de
ne sert que de complément exceptionnel. réduire la surface à nettoyer lors des
petites pluies, d’autre part, de rendre
moins contraignante aux usagers la fonc-
Precisions Techniques tion de rétention.
Dans ce même esprit, des cheminements
Contraintes techniques piéton surélevées peuvent permettre un
La zone inondable doit, de préférence, usage quasi normal de la zone durant ou
s’accompagner d’un ouvrage de rétention à la suite d’un événement.
plus classique se chargeant de dépolluer Les pentes de la zone doivent converger
et stocker les eaux des petites pluies afin vers un ou des canaux centraux destinés
de limiter l’usage et la pollution de la zone à concentrer les dépôts.
submersible.
Le seuil maximum de rétention varie,
selon les usages et caractères de la zone,
entre 5 et 20 cm. Il est possible de stocker

81
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Entretien Information des usagers de la zone


Annexes

concernant les risques d’inondations tem-


Les aspects de l’entretien portent sur le degré poraires.
de pollution potentiel des eaux de ruisselle-
ment. Leur qualité dépend du type de bassin Nota : Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en
compte les éventuelles configurations particulières : terrain
versant et des organes de dépollution installés rocheux, présence de nappe et de façon plus générale dif-
en amont, ainsi que du temps de vidange de ficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de
l’ouvrage (plus l’eau sera stockée longtemps, chaussée…
plus la décantation sera importante). Il faut
insister sur l’importance d’un entretien Emplacement
extrêmementsuivi, car la présence de boues
étales sur un site habituellement propre sera La conception de ces ouvrages dépend en
mal appréciée par les usagers. majeure partie de l’espace d’accueil : rue, cour,
stationnement, etc…
L’entretien consiste donc à visiteretvidan-
gerleséquipementsdedépollution de Le stockage en zone inondable se montre par-
l’ouvrage de rétention, évacuer les boues, et faitement adapté aux zones urbaines et semi-
vérifier l’étanchéité de la zone vis à vis des urbaines en raison de sa non-consommation
constructions voisines. La personne ou le ser- d’espace. Cependant, il nécessite une concep-
vice chargé de l’entretien peut effectuer ces tion soignée afin d’aboutir à une bonne inté-
tâches sans formation particulière et en temps gration tant paysagère que sociale.
très réduit.

Estimation des couts


La zone inondable, par son principe même,
n’engendre qu’un coût minime (30 à 1,50 € du
m3 stocké). Cependant un certain nombre
d’équipements supplémentaires peuvent venir
alourdir le coût de réalisation :
Le pré-bassin enterré (voir bassin enterré);
L’étanchement des bâtiments mitoyens Parking inondable (« Les parkings inondables »
(20 € par ml) ; - Conseil Général Seine St Denis)

Avantages Inconvénients

☺ Utilisation mixte d’un espace urbain ☹ Étude d’intégration paysagère et/ou


> gain de place ; architecturale conseillé ;
☺ Réduction de la fréquence de déborde- ☹ Nécessité d’entretien, notamment en
ment ; cas de décantation et dépôts impor-
☺ Inondation peu fréquente tants ;
> 1 à 2 fois par an ;
☺ Réduction de la taille des ouvrages de
rétention
☺ Sensibilisation des riverains à la pré-
sence de l’eau par temps de pluie.

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Annexes
Place inondable Parking inondable Place inondable poreuse Parvis inondable

Exemples d’espaces inondables en milieu urbain (« Les noues urbaines » - Conseil Général Seine St Denis)

Adaptabilité quemment, et d’attacher une importance à la


gestion de ces matériaux lors de la conception
au contexte reunionnais
des ouvrages.
L’île de la Réunion est soumise à un contexte
Développementpotentieldesgîteslar-
particulier en terme de géographie et de météo-
vairesdemoustiques : l’entretien et le suivi
rologie. Ces particularités doivent être prises
des espaces publics inondables doivent reposer
en compte pour la mise en place de techniques
sur une approche très pragmatique, susceptible
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et
d’évoluer, basée sur des observations fré-
de l’imperméabilisation des sols ».
quentes de leur état et de leur fonctionnement.
Régimepluviométrique : les espaces En effet, certaines conditions de fonctionne-
publics inondables sont aménagés pour cana- ment peuvent varier dans de fortes proportions
liser un débordement. Néanmoins, si l’événe- et il n’est pas toujours possible d’indiquer des
ment pluvieux est très fort et provoque le règles générales précises quant à la périodicité
débordement de l’espace public inondable, des interventions, ou aux quantités de résidus
L’impact de ces débordements devra être pris à éliminer par exemple. A la Réunion, le déve-
en compte pour éviter une aggravation des loppement des gîtes larvaires de moustiques
risques inondations. est favorisé par les conditions climatiques tro-
picales. La DRASS indique que le cycle de déve-
Pentesimportantes : sans objet. loppement larvaire, entre la ponte et l’éclosion,
dure entre 8 à 10 jours.
Nombreuxdéchets : les espaces publics
inondables demandent un entretien régulier. Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
Vu la présence de nombreux dépôts sauvages stockage et de traitement à la Réunion devra
de déchets à la Réunion, il est préconisé de réa- être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
liser des entretiens fréquemment, et d’attacher ouvrages sont à une distance inférieur à 100 m
une importance à la gestion de ces déchets lors d’habitations (distance parcourue pendant la
de la conception des ouvrages. vie d’un moustique Aedes albopictus, le vecteur
du chikungunya à La Réunion).
Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
sans objet.

Présencedezonesagricoles« mêlées »
auxzonesurbaines : ces zones peuvent
avoir un impact sur les espaces publics inon-
dables notamment sur l’apport de matériaux
(charriage ou suspension dans les eaux de ruis-
sèlement). Il est également préconisé, dans ce
cas, de réaliser des entretiens curatifs plus fré-

83
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page84

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Les puits d’infiltration L’alimentation des puits peut se faire par ruis-
Annexes

sellement direct. Dans ce cas, les ouvrages doivent


être recouverts par un matériau très perméable.
Principe
Les puits et puisards sont destinés à recevoir les
Estimation des couts
eaux pluviales et entraîner leur absorption dans
Le coût de réalisation d’un puits est estimé à 12
le sol. Ils jouent le rôle d’exutoire pour la zone
€/m2 de surface assainie. Dans le cadre d’une
drainée. Ils peuvent être utilisés comme exutoire
parcelle pavillonnaire, cette technique n’engen-
d’un réseau d’assainissement traditionnel, ou
dre pas de coûts prohibitifs, par contre dès lors
même installés en série sur le réseau.
qu’elle est appliquée sur un bassin versant plus
large, le coût peut rapidement s’élever. D’autant
Trois types d’ouvrages existent :
qu’il faut compter environ 3 000 € pour le son-
lepuisard. Il évacue les eaux par infil- dage préalable nécessaire à l’étude hydrologique.
tration dans le sol.
Les paramètres faisant varier le coût sont :
lepuits, évacue les eaux par injection :
l’eau est directement introduite dans la l’éventuelle étude hydrogéologique ;
nappe. Pour cette raison, cette technique la profondeur de la fouille ;
est déconseillée à moins de garantir la les équipements constituant l’ouvrage,
qualité des apports. ainsi que les équipements de dépollution ;
le contexte de mise en œuvre (au cours
lepuitsfiltrant se différencie du puits
d’un chantier ou ultérieurement).
d’injection et du puisard d’infiltration, du
fait qu’il soit rempli de matériau grossier Le coût de l’entretien est estimé, pour les puits
(galets). Ce matériau confère à l’ouvrage importants, à 360 € tous les 2 ans. Dans le cas
une bonne résistance aux pressions ver- d’une infiltration à la parcelle, pour un parti-
ticales et horizontales, sans pose de struc- culier, les coûts sont estimés à :
tures béton. Son principe de conception
est très proche des tranchées exposées au fournitures seules 350 à 600 € ;
chapitre suivant, il présente des avantages fournitures et Pose 900 à 1300 €.
et inconvénients similaires.

Avantages Inconvénients

☺ domaine d’utilisation étendu ; ☹ Risque de pollution de la


☺ accroissement de l’alimentation de la nappe ; nappe phréatique ;
☺ peu d’emprise foncière ; ☹ Risque de colmatage ;
☺ bonne intégration dans le tissu urbain ; ☹ Utilisation limitée en cas
☺ pas besoin d’exutoire ou éventuellement réduction du d’un sol où les couches
diamètre des émissaires d’évacuation ; assurant l’absorption ont
☺ pas de grosse contrainte topographique ; une faible perméabilité (per-
☺ entretien limité au nettoyage annuel des éléments de méabilité > 10 m/s) ; -5

prétraitement (filtres, regard de décantation, etc.) et ☹ Risque de dégagement de


au remplacement périodique du gravier et du sable ; mauvaise odeur si l’ouvrage
☺ faible coût de réalisation par rapport au coût global n’est pas entretenu.
de l’aménagement.

84
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Nota : Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en Ils requièrent cependant certaines conditions

Annexes
compte les éventuelles configurations particulières : terrain
hydrogéologiques et géomorphologiques :
rocheux, présence de nappe et de façon plus générale dif-
ficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de une perméabilité verticale des couches du
chaussée…
sous-sol suffisante pour absorber le débit
prévu ;
Emplacement
l’absence de roches solubles (gypse) sur
Ces ouvrages se caractérisent par leur très faible le parcours de l’eau absorbée, sous peine
encombrement de l’espace. Ils peuvent être d’effondrement ;
implantés tant en espace urbain que rural. une bonne qualité des effluents à évacuer;
Limités par leur capacité, ces puits sont réser-
vés à des surfaces à l’échelle de la parcelle : une nappe assez profonde.
lotissement, square, place, voie de desserte,
terrain de sport, etc..

Schéma de principe d’un puits d’infiltration

Puits d’infiltration (vue de haut) Puits d’infiltration avec intégration paysagère

85
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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

precisions techniques pour les apports de réseau collectif (et non


Annexes

d’un bassin versant précis, tel qu’une toi-


ture) un traitement complet est néces-
Conception
saire : dégrillage, décantage, déshuilage.
La mise en œuvre de ces ouvrages est simple : pour une voirie, l’infiltration des eaux de
lorsque le terrain est stable, il suffit de ruissellement est à proscrire en raison des
creuser sur une profondeur variable selon risques de contamination des eaux de la
la nature du terrain. nappe ;

en terrain meuble, les parois de l’ouvrage


Entretien
sont consolidées par un cuvelage en béton
perforé, mis en place au fur et à mesure L’entretien du puits se fait par :
de la fouille.
la maintenance des dispositifs de dépol-
Cependant la mise en place des puits ou pui- lution, c’est-à-dire le nettoyage et curage
sards nécessite une bonne connaissance du de ces ouvrages ;
niveau de la nappe phréatique, de sa fluctuation l’injection de substances dépolluantes
saisonnière et de la capacité d’écoulement sou- dans le puits, tels que du chlore (à éviter
terraine. Pour les ouvrages desservant des dans la mesure du possible).
superficies supérieures à 500 m 2 , ilest
recommandédefaireuneétudehydro- La fréquence de ces nettoyages doit être définie
géologiquepréalable. par les responsables de l’entretien de l’ouvrage
selon les nécessités. Ils doivent conserver à l’es-
Les différents types de puits sont : prit que les risques de colmatage sont élevés.
les puits creux ;
Cependant,ledécolmatagedespuits
les puits comblés (le plus souvent garnis peutêtreenvisagéaumoyend’une
d’un massif filtrant ; hydrocureuse,sil’ouvrageestvisitable.
les puits maçonnés ou busés.
Dimensionnement
Dispositifs et équipements
Le puits peut être considéré comme bassin de
Afin de préserver la qualité du sous-sol et rétention. Pour son dimensionnement, peuvent
empêcher le colmatage de l’ouvrage, il est pri- être appliquées les formules suivantes :
mordial de disposer des équipements de trai- pour son volume : les méthodes des pluies
tement à l’amont : et des volumes préconisées par l’Instruc-
dans le cas d’une habitation individuelle, tion Technique ;
il est à prévoir des regards avec une simple pour le débit de vidange : Celui-ci est fonc-
décantation ou un dégrillage. Les feuilles tion de la qualité du sol, de la profondeur
doivent être retenues afin d’éviter le col- du puits et de la hauteur d’eau stockée.
matage des ouvrages d’alimentation ;

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DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Adaptabilité Développementpotentieldesgîteslar-

Annexes
au contexte réunionnais vairesdemoustiques : l’entretien et le suivi
des puits d’infiltration doivent reposer sur une
L’île de la Réunion est soumise à un contexte approche très pragmatique, susceptible d’évo-
particulier en terme de géographie et de météo- luer, basée sur des observations fréquentes de
rologie. Ces particularités doivent être prises leur état et de leur fonctionnement. En effet,
en compte pour la mise en place de techniques certaines conditions de fonctionnement peu-
« compensatoires à l’effet de l’urbanisation et vent varier dans de fortes proportions et il n’est
de l’imperméabilisation des sols ». pas toujours possible d’indiquer des règles
générales précises quant à la périodicité des
Régimepluviométrique : les puits d’infil- interventions, ou aux quantités de résidus à
tration peuvent déborder en cas de pluie éliminer par exemple. A la Réunion, le déve-
intense. L’impact de ces débordements devra loppement des gîtes larvaires de moustiques
être pris en compte pour éviter une aggravation est favorisé par les conditions climatiques tro-
des risques inondations. Ces techniques pour- picales. L’ARS indique que le cycle de dévelop-
ront être mises en place de préférence en amont pement larvaire, entre la ponte et l’éclosion,
des bassins versants urbains, où les débits de dure entre 8 à 10 jours.
ruissellement sont encore limités du fait de la
petite taille des bassins versants drainés.

Pentesimportantes : sans objet. A noter :


la perméabilité des sols est très variable à la
Réunion, il est donc impératif de faire une
étude hydrogéologique préalable.

Nombreuxdéchets : les puits d’infiltration


demandent un entretien régulier. Vu la pré-
sence de nombreux dépôts sauvages de déchets
à la Réunion, il est préconisé de réaliser des
entretiens fréquemment, et d’attacher une
importance à la gestion de ces déchets lors de
la conception des ouvrages.

Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
sans objet.

Présencedezonesagricoles« mêlées »
auxzonesurbaines : ces zones peuvent
avoir un impact sur les puits d’infiltration
notamment sur l’apport de matériaux (char-
riage ou suspension dans les eaux de ruissèle-
ment). Il est également préconisé, dans ce cas,
de réaliser des entretiens curatifs plus fréquem-
ment, et d’attacher une importance à la gestion
de ces matériaux lors de la conception des
ouvrages.

87
00000000 PROJET DEAL GUIDE EAUX annexes CORRIGE_Mise en page 1 06/11/12 10:32 Page88

DEAL RÉUNION GUIDE SUR LES MODALITÉS DE GESTION DES EAUX PLUVIALES À LA RÉUNION

Stockage sur toiture Toiture-terrasse : se caractérise par une


Annexes

surface quasi plane (0 à 0.5 %) bordée


d’acrotères, c’est à dire de murets de
Principe quelques dizaines de centimètres de hau-
teur. Ainsi, par sa morphologie, elle
Le principe du stockage sur toiture consiste à
constitue un réceptacle adapté à la réten-
profiter de l’espace consacré à la toiture pour
tion des eaux pluviales. Il suffit pour cela
y retenir temporairement les eaux pluviales.
de limiter le débit d’évacuation en dis-
Le stockage sur toiture s’effectue différemment
posant des régulateurs sur les descentes
selon la forme et l’usage du toit.
d’eau.

Emplacement Toiture-terrasse jardin : Elle présente une


couche de terre végétale répandue afin
La rétention sur terrasse peut être employée en d’accueillir des plantations diverses. Le
espace rural ou urbain. Cette technique se mon- ralentissement peut être accentué par un
tre tout à fait adaptée aux zones urbaines denses, ajutage au niveau de l’évacuation, comme
tant d’un point de vue économique qu’architec- pour une toiture-terrasse assurant une
tural. Ces toitures présentent sous 2 formes : rétention des eaux pluviales.

Toitures végétalisées (800 m2) du Cyclotron, Toitures végétalisées (50 m2) du Groupe Hospitalier
St Denis, La Réunion – Sapef Paysage, 2007 Sud, St Pierre, La Réunion – Sapef Paysage, 2008

Schéma de principe
d’un stockage
sur toiture

Avantages Inconvénients

☺ Diminution des réseaux à l’aval du projet ; ☹ Entretien régulier ;


☺ Gain foncier à l’aval de la zone assainie ; ☹ Nécessité d’une
☺ Réduction de l’inondabilité au droit de l’ouvrage ; réalisation soignée
☺ Bonne intégration dans les tissus urbains ; faite par des entre-
☺ Pas de technicité particulière. prises qualifiées.
☺ Une inertie thermique et une protection contre les chocs
thermiques

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Conception La constitution type des toitures-terrasses est

Annexes
la suivante :
La réalisation d’une toiture-terrasse classique
élément porteur ;
doit répondre à des normes édictées par les
pare-vapeur et un isolant ;
pouvoirs publics, regroupés dans des DTU
revêtement d’étanchéité ;
(20.12, 43.1) ou des avis techniques. Il n’existe
un drain, en matériau naturel (gravier)
pas, à l’heure actuelle, de DTU propre à la fonc-
ou en matériau artificiel (polystyrène
tion de rétention des toitures terrasses. Par
expansé nervuré) ;
contre, sont parues des "règles professionnelles
une couche filtrante retenant les éléments
pour la conception et la réalisation des toitures
fins de la terre végétale (laine de verre ou
terrasses destinées à la retenue temporaire des
géotextile) ;
eaux pluviales" venant compléter les DTU cités
un substrat de terre végétale, dont l’épais-
ci-dessus. Ces règles n’ont pas force de loi, mais
seur varie de 0,3 à 1 m ou plus suivant la
par contre ont obtenu l’agrément des assureurs. végétation ;
Selon ces règles (édictées par la CSNE) : la végétation.
les toitures doivent être inaccessibles aux
piétons et aux véhicules ; Précaution de mise en œuvre
les toitures terrasses comportant des ins-
L’emploi de dalles sur plots, sur des toitures-
tallations techniques telles que chauffe-
terrasses retenant des eaux pluviales, nécessite
ries, dispositifs de ventilation mécanique
une attention et un entretien particulier. Lorsque
contrôlée, conditionnement d’air, machi-
les dépôts s’accumulent entre les dalles et le sol
nerie d’ascenseurs, ne sont pas aptes à
porteur, leur immersion temporaire dans l’eau
retenir temporairement les EP (cepen-
pluviale entraîne un effet de macération. Selon
dant, l’expérience montre que nombre de
les règles de la CNSE, les toitures accessibles
toitures terrasses occupées partiellement
aux piétons et aux véhicules ne peuvent s’envi-
par des installations techniques ont
sager "en eau". Il est recommandé la mise en
obtenu l’agrément) ;
œuvre de toiture réservoir sur les constructions
l’élément porteur doit avoir une pente neuves. Leur emploi reste cependant envisagea-
nulle, ble sur des bâtiments anciens. Il nécessite alors
la surcharge imposée par la rétention des des études complémentaires concernant notam-
EP doit être prise en considération dans ment l’aptitude de l’élément porteur à supporter
les calculs (voir chapitre dimensionne- la surcharge créée par l’eau retenue.
ment) ;
Évacuation
le revêtement doit être protégé par une
couche de gravillon (il ne doit pas être Dispositif d’évacuation : il doit permettre de
monocouche) ; réguler le débit tout en limitant l’accumula-
les reliefs sont en béton armés (murets, tion de graviers, feuilles et autres débris de
supports d’ancrage, etc..) et leur hauteur pénétrer dans la descente d’eau. Certains dis-
minimale est de 0,25 m au dessus du gra- positifs permettent de limiter le débit jusqu’à
villon. un certain seuil, puis font ensuite office de
trop-plein (voir ci-dessous), d’autres n’assu-
Les toitures végétales font également l’objet de rent que la fonction de régulation. Lorsque
règles édictées par le CSNE. Cependant certaines la contrainte de débit est élevé, il est préfé-
entreprises ont acquis une expérience dans ce rable d’employer des régulateurs à système
domaine, et en accord avec les bureaux de vortex, plus coûteux mais contrôlant des
contrôles, se tiennent à des mises-en-œuvre types. débits très faibles (de l’ordre du l/s).

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Entretien « compensatoires à l’effet de l’urbanisation et


Annexes

de l’imperméabilisation des sols ».


L’entretien des toitures terrasses réservoir,
comme pour toute autre toiture terrasse, Régimepluviométrique : les toitures
consiste en une visite régulière afin de veiller stockantes peuvent déborder en cas de pluie
au bon état des évacuations et limiter les accu- intense. L’impact de ces débordements devront
mulations intempestives (feuilles, papiers, etc.). être pris en compte pour éviter une aggravation
Les règles édictées par le CNSE préconisent des risques inondations. Ces techniques pour-
pour les toitures-terrasses réservoirs deux ront être mises en place de préférence en amont
visites annuelles réalisées par un professionnel des bassins versants urbains, où les débits de
qualifié. ruissellement sont encore limités du fait de la
petite taille des bassins versants drainés.
Dans le cadre de ces visites, il importe que la
végétation parasite qui se développe sur les Pentesimportantes : sans objet.
graviers soit arrachée ; cela pour éviter l’exten-
Nombreuxdéchets : sans objet.
sion de la végétation et, indirectement, lors du
dépérissement des végétaux, le colmatage des Rejetsfréquentsdanslemilieumarin :
évacuations. sans objet.

Estimation des couts Présencedezonesagricoles«mêlées»


auxzonesurbaines : sans objet.
Le surcoût lié à la rétention des eaux pluviales
est difficilement chiffrable, car minime. Développement potentiel des gîtes larvaires de
Nombreuses sont les opérations pour lesquelles moustiques : l’entretien et le suivi des toitures
il est considéré comme nul. stockantes doivent reposer sur une approche
très pragmatique, susceptible d’évoluer, basée
Deux sources éventuelles de surcoûts : sur des observations fréquentes de leur état et
de leur fonctionnement. En effet, certaines
le renforcement de la structure porteuse :
conditions de fonctionnement peuvent varier
elle n’est généralement pas nécessaire, et
dans de fortes proportions et il n’est pas tou-
les constructeurs sont unanimes pour dire
jours possible d’indiquer des règles générales
qu’elle n’implique qu’un surcoût infime.
précises quant à la périodicité des interven-
le renforcement de l’étanchéité, le long tions, ou aux quantités de résidus à éliminer
des acrotères et des installations sur par exemple. A la Réunion, le développement
les toits. Ils sont estimés par certains des gîtes larvaires de moustiques est favorisé
à 11 €/ml. par les conditions climatiques tropicales. L’ARS
indique que le cycle de développement larvaire,
Nota : Il s’agit de prix d’ordres qui ne prennent pas en
entre la ponte et l’éclosion, dure entre 8 à 10
compte les éventuelles configurations particulières : terrain
rocheux, présence de nappe et de façon plus générale dif- jours.
ficulté géotechnique, nécessité de démolition, découpe de
chaussée… Par conséquent, l’entretien des ouvrages de
stockage et de traitement à la Réunion devra
Adaptabilité être réalisé, a minima, tous les 10 jours, si ces
ouvrages sont à une distance inférieur à 100 m
au contexte réunionnais
d’habitations (distance parcourue pendant la
L’île de la Réunion est soumise à un contexte vie d’un moustique Aedes albopictus, le vecteur
particulier en terme de géographie et de météo- du chikungunya à La Réunion).
rologie. Ces particularités doivent être prises
en compte pour la mise en place de techniques

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