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RETROUVAILLES AVEC MES

ANCIENS ELEVES
APRES 40 ANNEES

Hier, Enfants…

...Aujourd’hui, Hommes, citoyens.


Abdelkader BAKHTI
Comme les civilisations, les nations, l’homme à également son
Histoire. Certes, depuis sa venue au monde jusqu’à la fin de sa vie, il
connaîtra une succession d’évènements plus au moins importants,
heureux ou malheureux marqués par des dates auxquelles, il se
réfèrera très souvent en faisant appel à sa mémoire.

Les faits sont nombreux comme à titre d’exemples : sa naissance, sa


première rentrée à l’école, au lycée, sa nomination à une fonction, son
mariage, la perte d’un être cher, etc. Très souvent, ce sont les dates qui
viennent au secours de l’individu pour l’aider à donner une âme aux
souvenirs d’un temps passé.

Cet article n’a pas pour prétention de relater au détail les faits vécus à
ce jour, mais, de ne citer que certaines dates particulières retenues tout
au long de mon parcours scolaire et pédagogique, et ce, à la demande
de quelques anciens élèves venus me rendre visite dans mon domicile.
En effet, j’ai constaté que c’est Octobre qui tient une place importante
dans la description chronologique des étapes, d’une portion de ma
vie.
La première date est celle du 1er octobre des années de ma scolarité
au primaire comme au secondaire (1946 à 1959) qui met fin à la
liberté accordée durant trois mois de vacances aux élèves. Celle qui va
permettre à ces derniers de retrouver l’école, lieu mis à leur
disposition pour un apprentissage intellectuel et humain.
La seconde arrive après une période de treize années de scolarité,
précisément le 12 octobre 1959, journée de la prise en mains d’une
petite communauté d’enfants destinés à représenter notre avenir.
Mission difficile confiée à un jeune enseignant sans aucune formation
initiale, qui avait pour objectif fondamental d’instruire, de contribuer à
l’éducation de ses élèves au sein d’un asile calme et d’amour, où l’on
cultive comme des fleurs, toutes les grâces de l’enfance.
Vingt années de pratique quotidienne dans une classe, où ont été
expérimentées des techniques modernes d’enseignement, contribuant
à l’épanouissement des potentialités de chacun de mes élèves. Il ne
s’agissait pas pour moi de rompre brutalement avec nos traditions, ni
de transporter automatiquement chez-nous telle idée même séduisante
qui chez le voisin a fait merveille, mais de l’étudier objectivement
pour l’adapter si possible à notre mentalité.
Le 2 octobre 1978, nomination au poste de conseiller pédagogique
chargé de la formation des enseignants stagiaires. Une opportunité qui
m’était offerte, celle d’apporter une aide précieuse aux maîtres et
maîtresses, d’intervenir en classe à leurs demandes et d’améliorer
progressivement leurs pratiques éducatives.

Le 5 octobre 1995, après avoir obtenu une mise en disponibilité des


services académiques, je m’étais rendu en France pour une mission de
recherche sur l’intégration des enfants étrangers dans la société
française que me confiaient l’Institut Coopératif de l’Ecole Moderne
(I.C.E.M) et la Fédération Internationale des Mouvements de l’Ecole
Moderne, organisation non gouvernementale de l’UNESCO.
Six mois après, cette recherche fut remplacée par une autre mission
urgente, celle de l’organisation de la célébration de centenaire de la
naissance de Freinet, un grand pédagogue français connu
universellement, programmée les 6, 7 et 8 octobre 1996 au siège de
l’UNESCO à Paris.
Membre du comité d’organisation et consultant à l’UNESCO, j’avais
pour rôle de coordonner toutes les manifestations programmées, à
savoir :
- Conférence internationale en hommage à Célestin Freinet.
- Quatre tables rondes.
- Mur de 5000 poèmes illustrés d’enfants et d’adolescents.
- Regroupement des enfants du monde venus de plusieurs pays.
- Lâcher de ballons avec messages sur les Droits de l’Enfant.
- Expositions internationales : arts et créations enfantines.

Depuis ma mise à la retraite à compter du 1er octobre 1998, j’active


à ce jour, au sein de « l’Association des Amis Freinet » en tant que
membre fondateur, tout en poursuivant les travaux de recherche sur le
dossier « intégration ». Je participe également comme intervenant aux
Rencontres Internationales Des Educateurs Freinet (R.I.D.E.F),
organisées par la Fédération Internationale des Mouvements de
l’Ecole Moderne (F.I.M.E.M), afin de faire part de mes recherches et
expériences pédagogiques, aux nombreux enseignants venus de
différents pays du monde, à des colloques, séminaires et journées
d’étude organisés dans les universités et instituts d’enseignement en
Algérie.
Une date importante va marquer un évènement exceptionnel vécu,
riche en émotions, celle du 18 octobre 2014.

Cette année-là, comme chaque été, je suis retourné dans mon pays
passer des vacances au sein de ma famille, retrouver certains élèves
devenus aujourd’hui chefs de famille, fonctionnaires dans des
administrations ou en retraite.
C’est à partir de ces rencontres, qu’est née l’idée d’organiser des
retrouvailles avec mes anciens élèves après s’en être séparé depuis une
quarantaine d’années. J’ai fait part de cette initiative à cinq d’entre
eux qui ont accueilli avec joie cette nouvelle et se sont portés
volontaires pour informer leurs camarades, avec lesquels ils
entretiennent à ce jour des liens d’amitié.
Ma première intention était de les regrouper dans leur école, dans le
local qui leur avait servi de classe durant plusieurs années. Un premier
contact eut lieu avec le directeur de l’école Ibn-Rochd (ex Voltaire),
monsieur Bénali Mohamed, ancien instituteur que j’avais formé en
tant que conseiller pédagogique de 1985 à 1990. Il me réserva un
accueil chaleureux et se proposa de prendre en charge l’organisation et
les préparatifs de cet évènement.
Tout en m’engageant pleinement dans cette aventure, je songeais avec
inquiétude au temps qui m’était imparti, car je ne disposais que d’une
quinzaine de jours avant mon retour en France, programmé la fin du
mois d’octobre 2014.
Lors d’une seconde rencontre avec le directeur pour lui communiquer
la date et l’horaire retenus, un problème administratif surgit à la
dernière minute. Je me trouvais dans l’obligation d’adresser une
demande écrite à l’Inspectrice d’Académie, sous-couvert du directeur
de l’établissement et des inspecteurs administratif et pédagogique.
Je quittais le directeur qui semblait être gêné à la suite de cette
contrainte, en promettant de lui faire part de ma décision, et ce, dans
les plus brefs délais.
Contrarié, j’avançais tête baissée tout en me posant la question
suivante.
« Ces retrouvailles tant souhaitées, seront-elles remises à l’année
prochaine ? Les organiser chez-moi s’avère impossible car ma petite
demeure ne s’y prête pas. L’unique solution est de s’armer de patience
et ne décider qu’après avoir exploré une à une, toutes les pistes
possibles qui pourront se présenter, et cela, dans les plus brefs délais.
Le lendemain, le hasard fit que je fus interpellé sur un boulevard, par
Aït Omar, un ancien élève. Je n’eus aucun mal à le reconnaître, car, il
conservait encore à ce jour, les traits de son enfance, sauf qu’il avait
grossi. Il me serra fortement dans ses bras et m’exprima son immense
plaisir à me revoir après tant d’années. Lors de notre discussion, je lui
fis part du projet, mais également des difficultés rencontrées : temps,
lieu, etc. Il me rassura sur le champ et me supplia d’accepter que
l’évènement qu’il considérait comme exceptionnel, ait lieu dans son
hôtel « le Métropole », dont il était propriétaire. Après lui avoir donné
mon accord après un moment d’hésitation qui n’était que l’expression
d’une joie à moitié voilée, il me fixa un rendez-vous pour une visite de
l’hôtel, de la salle de réunion et d’une prise de décision en commun de
la date et de l’horaire à retenir.
La visite des lieux effectuée et le calendrier fixé, j’informai
rapidement mes élèves éclaireurs pour qu’ils puissent à leur tour,
transmettre le message.
Arriva le jour J qui allait marquer profondément ma vie au seuil de
mes soixante quinze années. Je jetai un dernier regard à la photo
souvenir de la dernière classe que je dirigeais il y a quatre décennies,
essayant d’identifier les élèves un à un, espérant leur présence en
grand nombre, car, les réunir après une longue période, dispersés dans
une ville de trois cent mille habitants environ, n’est pas chose aisée.
Au premier étage de l’hôtel, se trouvait une salle immense, richement
décorée et bien éclairée avec de nombreuses tables et des chaises
disposées le long des murs. Un endroit particulier m’était réservé
ainsi qu’à mes invités, deux directeurs d’école en retraite, un ancien
élève de l’école, président de l’Association des Cadres Universitaires,
deux étudiants venus pour la circonstance, en tant qu’observateurs.
Il est dix sept heures. Avant de prendre place, dans une tenue
impeccable, les voici, ces élèves adultes venant à moi, tout souriant, se
présentant et me saluant. Que de poignées de mains, d’accolades,
d’embrassades, de mercis prononcés avec douceur! Moment
exceptionnel très fort en émotions que je vivais en compagnie de mes
élèves adultes.
Le calme retrouvé, je me levais de mon siège, et tout en observant
durant un instant les visages de ces derniers, je devinais tout leur
empressement à entendre ma voix, lors du discours prévu à cette
occasion.

« Chers élèves que j’avais dans ma classe, il y a environ une


quarantaine d’années. Chers amis devenus adultes, qui êtes face à moi
en ce moment. Vous ne pourriez jamais évaluer l’immense plaisir et la
grande joie ressentie au fond de moi-même. Comme le temps a passé
vite et fait de vous des hommes, et c’est sans aucun doute, ce qui fait
ma fierté.
J’ai su par quelques camarades de classe, qu’un grand nombre parmi
vous, souhaitait me rencontrer et voilà qu’en ce jour, se réalise ce
vœu. Je vous adresse en retour mes remerciements les plus sincères
d’avoir répondu favorablement.
En votre nom et au mien, nos chaleureux remerciements s’adressent
en premier lieu à notre ami Omar Aït qui nous reçoit dans son luxueux
hôtel et met à notre disposition cette superbe salle pour y passer un
moment exceptionnel, qui certainement, restera à jamais gravé dans
nos mémoires.
Egalement à Kandsi Abdelkrim, expert technicien en
télécommunications, Latrèche Ali, professeur universitaire, Méthar
Tani Abdelhak, conseiller en sports, Djili Nasreddine, expert
géomètre, Zellat Hanifi et Abid Sid Ahmed, photographes
professionnels, vos camarades d’enfance qui ont sacrifié un temps
considérable pour vous retrouver et vous informer de l’organisation de
ces retrouvailles.
A Monsieur Benbakreti Abdelkader directeur d’école en retraite qui a
exercé comme instituteur et fait partie du personnel enseignant de
l’école Ibn-Rochd, votre école.
A Monsieur Attouche Noureddine, directeur de l’école Adim Fatiha,
un compagnon de route au sein du Mouvement Algérien de l’Ecole
Moderne, (M.A.E.M), qui en 1996, a fait partie de la délégation
algérienne composée de quatre élèves et de mademoiselle Khellil
Maghnia, institutrice à l’école Aïcha Oum El Mouminine , invitée à
participer à la célébration du centenaire de la naissance de Célestin
Freinet, un grand pédagogue français, connu mondialement,
manifestation qui s’était déroulée au siège de l’U.N.E.S.C.O, à Paris.
Nous souhaitons parmi nous la bienvenue à :
- Monsieur Nadji Boumédiène, un des anciens élèves de notre école,
Docteur vétérinaire et Président de l’Association des Cadres
Universitaires de la wilaya de Sidi-Bel-Abbes.
- Monsieur Ahmed Mamoune, étudiant au collège moderne Si El
Haoues, président de l’Association Culture et Jeunesse Club Vert,
- Mademoiselle Boudaoud Adrienne, étudiante en biologie.

Parmi nous, se trouvent deux anciens élèves d’autres écoles de la ville.


Mékamène Hadj, un ancien élève de l’école « Bachir El Ibrahimi » ex
Louis Lumière, école où j’ai enseigné durant quatre années, qui avait
fréquenté mes classes des Cours préparatoire et élémentaire, un
photographe professionnel.
Mellah Bénadji, un de mes élèves de l’Ecole d’Animation
Pédagogique « Pasteur », aujourd’hui professeur universitaire. Dans
un livre qu’il m’a offert et écrit en langue arabe, il m’a consacré une
page entière pour me faire part de sa gratitude et de ses remerciements

Nous adressons des pensées à deux de vos camarades de classe,


disparus.
Farah et Sifeddine Benbakhti qui ont quitté tout jeunes ce bas monde,
et par la même occasion, nous souhaitons un prompt rétablissement à
notre ami Chiali Zineddine, Docteur pédiatre, une bonne santé afin
qu’il reprenne rapidement son activité.

Après ce bref discours, vous et moi, allons rajeunir provisoirement et


vivre quelques moments de vie du temps passé. A cet effet, l’exercice
que je vous propose est celui de vous mémoriser d’un fait vécu au
cours de votre scolarité et que nous aimerions tous ici entendre.
Enfants, vous étiez entrainés à ce genre d’exercice, puisque le texte
libre et l’entretien libre du matin tenaient une place importante dans le
plan de travail établi en commun.
La prise de parole ne sera pas donnée à tous, par manque de temps,
néanmoins, pour une participation plus grande, certains d’entre vous
pourront utiliser une deuxième forme, celle de l’expression écrite que
j’aurais plaisir à recevoir par courrier.
Avant de vous donner la parole et nous permettre de savourer
quelques souvenirs secrets et gardés précieusement, je vous fais part
d’un projet qui sans doute, une fois réalisé, vous procurera un certain
plaisir.
En effet, à mon retour en France, l’évènement exceptionnel, ô,
combien riche en émotions que nous allons vivre tous ensemble, se
concrétisera par la confection d’un document qui sera remis à chacun
d’entre vous, comme cadeau personnel, lors de la prochaine rencontre
souhaitée par vous tous, l’été 2015 ».

Des quelques interventions relevées, je ne citerai qu’une seule, la


première, celle de Kamel Cheheb, actuellement ingénieur d’Etat des
Travaux Publics, surnommé en classe « l’artiste ». En effet, c’était lui
qui en classe, était choisi et désigné pour illustrer les documents
réalisés en commun, comme par exemple, les textes sur la nature, les
histoires racontées, les lettres collectives adressées à nos
correspondants, les cartes de vœux, etc.

«Une fin d’après-midi, de retour de son travail, mon père me trouva


penché sur un dessin que j’exécutais avec application, destiné à
l’inspecteur primaire qui avait offert à notre classe une imprimerie.
Ce travail déplaisait à mon père. Il m’ordonna de ranger mes affaires
et promit de rendre visite le lendemain au maître pour lui faire part de
son mécontentement et demander au directeur un changement de
classe.
J’avais beau à expliquer à mon père que mon travail en classe était
satisfaisant, que je réussirai en fin d’année à mon examen d’entrée en
sixième sans problème, et qu’il n’ait point de soucis à se faire. Il ne fut
pas convaincu par mes propos et me rappela à nouveau qu’il ne
reviendrait nullement sur sa décision. A partir de cet instant, une
tristesse s’empara de moi, car je ne pouvais m’imaginer abandonner
mes camarades, ma classe avec ses ateliers, sa riche décoration, la
disposition des tables en quinconces, les panneaux fixés aux murs sur
lesquels étaient affichées nos recherches puisées du milieu local, les
séances de projection de diapositives, les réunions des assemblées, etc.
Le soir, au moment du dîner, je n’avais pas d’appétit et regagnais
rapidement ma chambre, sachant pertinemment que j’allais passer la
plus triste nuit de ma vie d’enfance.
Nous voici partis à l’école. Le directeur donna un avis favorable à
l’entretien que désirait mon père avoir avec mon maître.
Au fur et à mesure que j’approchais de la classe, je ressentais une
forte angoisse et mon cœur battait fortement.
En classe, nous avions mis en place, un endroit spécial réservé aux
parents venus s’informer des progrès réalisés par leurs enfants tout au
long de leur parcours scolaire. C’était la première fois que mon père
visitait notre classe. Son travail qui le retenait jusqu’en fin d’après-
midi ne lui donnait guère de temps pour une prise de contact avec mon
maître. Il ne s’intéressait qu’au bulletin des notes qui lui était adressé
à la fin de chaque trimestre.
Une fois entré en classe, je rejoignais mon groupe afin d’exécuter les
exercices programmés la veille, comme indiqué sur le plan de travail
établi par l’ensemble de la classe lors de la réunion de coopérative. Je
ne me sentais guère apte à travailler, car j’avais l’esprit ailleurs
cherchant de temps à autre à capter un élément de la discussion établie
entre mon père et mon maître.
Un miracle s’était produit au moment où je fus appelé à les rejoindre.
Mon père avait subitement changé de comportement et cela se lisait
sur son visage. Moins crispé et écoutant attentivement mon maître
doté d’un calme extraordinaire, il avait sans doute été rassuré et repris
une entière confiance aux propos de monsieur Bakhti. Ce dernier me
dit :
« Kamel !Je te laisse le soin de faire visiter la classe à ton père, lui
montrer nos réalisations et lui faire part de tes résultats obtenus depuis
la rentrée, pendant que je m’intéresse au travail de tes camarades ».

A Midi, ma mère très soucieuse, voulait connaitre le dénouement de


l’entrevue, et mon père de lui répondre :
« Que veux que je te dise. Kamel a été très bien défendu par son
maître si bien que j’avais l’impression d’être face à un avocat. Il
travaille bien en classe, en plus, il est doué en dessin ; je pense que ce
serait une grosse erreur de ne pas en tenir compte. Notre fils réussira
je n’en doute pas à son examen au vu de son travail en classe, mais ce
qui a agit sur moi, ce sont les larmes qui coulaient de ses yeux et qui
affectèrent son maître à tel point qu’il le serra dans ses bras pour le
consoler et lui enlever de son esprit, l’idée d’être affecté dans une
classe, autre que la sienne qu’il fréquente depuis des années en
compagnie de ses camarades de classe ».
« Comme était grande la joie de mon père le jour de ma réussite à
l’examen d’entrée au collège, et j’aurais aimé qu’il puisse la partager
avec mon maître ».
Au terme de son récit, Kamel vint à moi de nouveau, m’embrassa sur
le front et prononça : « Merci, monsieur Bakhti, vous avez fait de moi
comme de mes amis d’enfance, des hommes ».
C’était une phrase de même nature que celle dite par son camarade de
classe Tizi Abderrahim, médecin à Paris, qui m’avait invité à lui
rendre visite en 1996. Après m’avoir présenté à son épouse, il
prononça la phrase suivante : « Voici mon maître du primaire qui a
fait de moi un homme ».

Après le récit de quelques élèves entre autres, Latrèche Ali, professeur


universitaire, Benhouidga Kouider, docteur, Nadji Boumédiène
vétérinaire, le temps passa si vite que l’occasion de prendre la parole
par d’autres intervenants, était impossible.

« La Voix de Sidi-Bel-Abbes » est un journal électronique que dirige


monsieur Kadiri Mohamed, directeur d’un collège d’enseignement
moyen en retraite, et de plusieurs talentueux journalistes comme
messieurs Adda Boudjellal Tewfif, ingénieur, ancien élève de l’école
Ibn-Rochd, Ourrad Hamid, directeur d’école en retraite. Je ne fus
informé de son existence que la veille du regroupement prévu avec
mes anciens élèves, par la voix du directeur. Ce dernier ne pouvant y
assister pour cause de déplacement, délégua les deux journalistes cités
plus haut, auxquels s’était joint Ourrad Khaled, un troisième,
photographe chargé de réaliser la couverture de l’évènement.
En vérité, j’aurais aimé que cette manifestation se fasse dans une
totale discrétion. Certes, ma classe était un exemple de lieu où était
dispensé un enseignement moderne favorisant en plus du savoir,
l’instruction indispensable au peuple enfants, le développement de
l’entraide, de l’autonomie, de la responsabilisation et de la
communication sous toutes ses formes. A cela, la mise à la disposition
de ces enfants, de tout un matériel les comblant de joie tout en excitant
leur curiosité, développant leur adresse et leur esprit d’observation.
Que de nombreuses visites avons-nous eues dans notre classe ! Des
enseignants, des directeurs d’établissements, des inspecteurs
primaires, des inspecteurs généraux, des étudiants de lycées
accompagnés de leurs professeurs, de personnalités importantes
venues de l’étranger.
Parmi les vertus inculquées aux élèves à l’occasion de situations
naturelles puisées dans notre milieu scolaire, figuraient celles de la
modestie, de l’humilité, du respect, de la solidarité, de l’entraide, de la
paix, de la vérité, etc. Un enseignant ne doit pas se contenter
uniquement d’apprendre à l’élève à lire, écrire et compter, mais
également de l’armer davantage de qualités morales afin qu’il puisse
dans la société où il vit, jouer pleinement son rôle de citoyen humain.
« Celui qui se borne à donner à ses élèves des connaissances est un
artisan. Celui qui en plus forme le caractère, est un artiste ».

Nous travaillions dans notre classe, jardin pédagogique, à l’image des


abeilles recherchant le nectar, sans chercher à attirer sur nous une
quelconque attention.
Une seule fois, mon nom fut cité dans un article rédigé par mon
collègue et ami enseignant Mir, paru dans un quotidien régional, et ce,
à l’occasion d’une exposition de photos d’enfants prises, lors de mes
voyages dans mon pays et à l’étranger: « l’Univers de l’Enfant », qui
avait eu lieu au théâtre régional de Sidi-Bel-Abbes, puis au palais de
la culture à Oran.

Lors de ces retrouvailles, je me trouvais désarmé et impuissant face à


trois amis journalistes cités plus haut, tout heureux d’être présents et
résolus à couvrir l’évènement comme convenu avec leur directeur. Il
me plait d’insérer dans la deuxième partie de ce document, leurs
articles rédigés de leur plume avec beaucoup de talent.
Un acte de gentillesse supplémentaire de notre camarade Omar, fut
celui de nous faire servir par les employés de l’hôtel, un thé à la
menthe. Je profitais de cet instant pour lui remettre un présent, une
photo grand format 40x50, des élèves de la dernière classe
fréquentée, lors de son parcours scolaire au primaire, agrandissement
réalisé par Abid Sid Ahmed, son camarade de classe. A ce geste
symbolique, s’était ajouté celui de Djeffal Yahia, également, un de ses
camarades et doyen des scouts de notre ville, qui lui remit au nom de
tous les participants, un foulard de l’association des scouts musulmans
algériens.
Dans la salle de réunion, j’avais constaté la présence de Nori
Kamraoui, qui filmait à l’aide d’une caméra professionnelle les
séquences de cette réunion, aidé de Nadji Boumédiène, chargé de
l’éclairage au moyen d’une torche. Je me posais au fond de moi-même
la question suivante : « A quoi va servir ce montage audiovisuel et à
qui va-t-il être destiné » ?

Arriva l’instant de la présentation et de la consultation de documents


réalisés en classe par ces mêmes élèves.
L’homme des cavernes, sans s’en douter, par les gravures rupestres
laissées, a gravé un message, qui, décrypté, a livré de précieuses
indications sur nos contemporains, leur environnement et sur bien
d’autres choses. Pareillement, les archives que « secrète » le plus
modeste des fonctionnaires, nous interpellent puisqu’elles sont le
reflet fidèle de son activité, et dans une certaine mesure, de la vie de
ses semblables.
Mes archives conservées précieusement et consultées de temps à autre
m’ont permis d’évaluer la richesse du travail réalisé par mes élèves
tout au long de leur scolarité. Une quinzaine de documents sous forme
de maquettes, prêts à être édités, leur furent présentés mais qu’ils ne
pouvaient parcourir entièrement, faute de temps.
L’occasion d’une consultation approfondie leur sera offerte lors de la
future rencontre de 2015, souhaitée par la totalité des élèves, qui verra
également une exposition de photos.
Avant de mettre un terme à cette réunion qui avait duré environ quatre
heures, il m’a paru utile d’intervenir de nouveau.

Chers amis.
Voici arrivé le moment de nous séparer. Ce jour 18 octobre 2014, j’ai
l’impression de vivre la fête de l’Aïd, évènement important qui offre
l’opportunité aux personnes de se revoir, de se rencontrer, d’exprimer
et de partager leurs joies communes, mais également de se pardonner.
Outre ma mission d’enseignant qui fut celle de vous instruire et de
participer à votre éducation, j’avais mis à votre disposition un cadre
agréable et formateur. Votre école était considérée comme votre
seconde maison, et votre classe, lieu d’apprentissage, était organisée
en commun comme vous le souhaitiez, en fonction du besoin né de
vos projets.
Dans chaque enfant que vous étiez, il a une quarante années, dormait
un capital qu’il s’agissait de mettre en valeur, car éveiller une
conscience, c’est donner un trésor à la patrie. Vous aviez des talents
extraordinaires et par chance, vous aviez rencontré quelqu’un qui vous
a porté dans son cœur, qui vous a aimé et qui vous aime encore.
Avec vous, j’avais entretenu et consolidé cette aptitude faite de
compréhension, de calme, de confiance, d’une certaine joie de vivre et
de se retrouver ensemble. Avec vos parents que j‘invitais très souvent
à nous rendre visite en classe, j’interprétais les rôles d’ambassadeur
et de négociateur entre le peuple Enfants et le peuple Parents.
Tout au long des années de votre scolarité dans ma classe, avec soin,
je vous ai pris par la main, j’ai fait un bout de chemin avec vous pour
vous conduire enfin, jusqu’à un carrefour, d’où vous deviez faire
preuve d’initiative et choisir la voix qui vous séduisait.
Soyez rassurés, je ne suis point déçu mais bien au contraire,
grandement fier de vous.
Tout au début de cette rencontre, vous vous étiez présentez à moi et
chacun, prononçait le mot « MERCI, monsieur ».
Sachez, mes chers amis, que je n’accomplissais mon devoir que
comme enseignant sans rien attendre en contrepartie de mon
administration de tutelle. Certes, j’ai aimé cette profession, faite de
grandeur et de noblesse, faisant abstraction de toute ambition
personnelle, sacrifiant de bon gré mon temps, mon budget, mes loisirs
et parfois même ma santé. N’est-ce pas cela « Servir son Pays !»
Le temps me manque pour développer ce sujet, néanmoins, sachez une
chose. Si ce métier était à refaire, croyez-moi, je le referais.
Il y a une année, j’ai commencé à écrire un livre « Mémoires d’un
Enseignant » dans lequel je décris en première partie mon enfance,
mon adolescence, ma jeunesse, etc. Quant à la seconde partie du livre,
elle sera consacrée à ma carrière d’enseignant avec ses hauts et ses bas
Si Allah nous prête vie, l’année prochaine, vous aurez l’occasion le
plaisir de le découvrir et de le lire, car de nombreux souvenirs vécus
ensemble y sont évoqués.
Si j’avais vexé ou m’étais conduit durement avec l’un de vous, qu’il
soit tolérant, car nous vivions vous et moi en cet instant, un jour de
petite fête, sœur de l’Aïd qui symbolise le pardon.
Le cadeau que je vous ai réservé n’est pas d’ordre matériel, mais une
citation d’un penseur de l’Islam, que je vous laisse méditer jusqu’à
notre prochaine rencontre Inchaallah ».

«Ni le chant du rossignol à la cime d’un arbre,


Ni la voix d’une chanteuse s’accompagnant du luth,
N’ont pour moi, autant de charme,
Que la mélodie d’un MERCI
Prononcé par ceux, à qui j’ai été utile ».

Il est 20h 40, c’est le moment de quitter cette magnifique salle et de se


regrouper à l’entrée de l’Hôtel de notre ami Omar, remercié
chaleureusement par ses camarades de classe, afin de prendre la photo
souvenir de l‘ensemble des participants à ces retrouvailles, après une
longue période de quarante années.

Après cet évènement, les derniers jours qui me restaient à passer, me


réservèrent d’autres moments de plaisir et de surprises auxquelles je
ne m’attendais guère. A la sortie d’un grand magasin, je m’étais
trouvé face à face avec Zitouni Mohamed, agent de sureté à Alger,
venu en permission et qui avait sans aucun doute, eu écho par ses
camarades de classe, de la réunion du 18 octobre. Il me fit part de son
regret de n’avoir pu y assister, cependant, me promettait d’être présent
lors des retrouvailles de 2015.

Une autre rencontre avec Bibi-Triki Tewfik, médecin à Paris, devant


la maison de ses parents avec lequel eut lieu un long entretien. Tout
heureux de me revoir, il s’empressa de me remettre ses coordonnées
pour qu’un contact régulier puisse s’établir entre nous.

Les anciens élèves Cheheb Kamel et Kandi Abdelkrim accompagnés


de leurs familles, me rendirent visite à la maison, étant donné que
leurs enfants voulaient à tout prix rencontrer et connaître l’instituteur
de leurs pères.
Ce dernier me reçut chez-lui un vendredi après-midi et en plus de
l’accueil fraternel, une grande surprise me fut réservée, celle de
retrouver chez-lui, un ami de la profession, monsieur Tomouh,
proviseur de lycée en retraite, et beau-père de mon ancien élève
Abdelkrim.

Une seconde visite dans l’après- midi du 25 octobre à mon domicile,


fut celle de Nadji Boumédiène, du caméraman Nori Kamraoui
accompagné de Mamoun Ahmed l’étudiant, pour la réalisation d’un
C.D (interview) offert à titre de présent, ajouté à un second, réalisé
lors de la réunion avec mes anciens élèves dans la salle de l’hôtel.

Deux jours avant mon retour, une dernière visite inattendue, celle de
Kadiri Mohamed, directeur du journal « La Voix de Sidi-Bel-Abbes,
et de deux journalistes professionnels, Ourrad Hamid et Adda
Boudjellal Tewfik, qui avaient assisté à la rencontre du 18 octobre.
Discussion longue et riche bâtie autour de sujets ayant trait à
l’enseignement dans le pays, comme la réforme du système scolaire,
la formation du personnel enseignant, des méthodes et techniques
nouvelles expérimentées, etc.
Un grand intérêt fut accordé à la consultation des documents
personnels et ceux réalisés avec mes élèves.
Avant de nous séparer, grande fut ma surprise au moment où me fut
remis un présent par mes invités que je remerciais vivement. Geste
symbolique, devenu une tradition chez l’équipe dirigeante du journal
« La Voix de Sidi-Bel Abbes », destiné à des personnalités locales et
résidant à l’étranger, ayant joué un rôle important dans notre ville.

UNE VISITE IMPORTANTE ET NECESSAIRE

J’ai consacré un long moment à la visite rendue à mon ancien élève


Chiali Zineddine, pédiatre, très fatigué. Un accueil chaleureux me fut
réservé par son épouse et ses enfants qui m’accompagnèrent jusqu’au
salon, où il se trouvait en compagnie d’un autre médecin venu lui
rendre visite. Que de souvenirs avons nous évoqués ensemble!
La responsabilité qu’il avait en classe, (responsable de l’atelier photo)
nos correspondants, notre journal scolaire, les sorties hors de l’école
pour mener des enquêtes, etc. J’utilisai toutes mes qualités de fin
pédagogue, de psychologue, pour l’aider à retrouver réconfort,
courage et espoir en un avenir meilleur. Le moment de le quitter était
venu. Il se leva de son fauteuil, fit quelques pas pour m’accompagner
tout en me tenant par la main, et arrivé à hauteur de la porte du salon,
il me serra dans ses bras puis éclata en sanglots. Son épouse qui se
trouvait à nos côtés, ne put retenir ses larmes et veillait à ce que les
enfants ne puissent assister à la scène.
Je ne l’avais vu pleurer qu’une seule fois lorsqu’il était dans ma
classe. Les résultats scolaires étaient évalués par des notes qui
n’étaient censées être connues que par l’administration (directeur) et
par les parents.
Par contre, les élèves en possession de leurs fiches d’évaluation,
conçues par mes soins, avaient la possibilité de se situer, en comparant
les trois courbes du graphique tracées : en vert, celle du premier de la
classe, en bleu appartenant à l’élève intéressé et en rouge, celle du
dernier.
Les élèves étaient classés dans les groupes suivants : T.Bien, Bien,
Assez Bien, Moyen, Insuffisant. Il appartenait à certains de se
maintenir dans le groupe T.Bien, par contre, à d’autres, de fournir des
efforts afin d’accéder à un niveau supérieur. L’élève intéressé, classé
par exemple dans le groupe « Bien », ignorait sa position par rapport à
ses camarades.
J’utilisais ce moyen d’évaluation pour éviter la concurrence négative
aboutissant à des oppositions constantes au sein du groupe classe.
L’essentiel était d’ordre psychologique. De même que pour les
groupes de tête, j’insistais auprès des élèves classés dans le groupe du
bas de l’échelle d’évaluation, « Insuffisant », afin qu’ils reprennent
confiance en eux, ne se considérant plus les éternels derniers, « les
irrécupérables ».

Zineddine était un enfant studieux qui obtenait d’excellents résultats,


classé dans le groupe « T.Bien ». Accident de parcours, il se trouve
intégré dans le groupe « Bien », situation difficilement acceptée qui
le poussa à verser des larmes devant ses camarades.
Quarante années passèrent et me voici en cet instant, témoin d’un fait
qui, brusquement a éveillé en moi des émotions profondes de
sensibilité et d’affection. Un effort sur moi-même, ne pas céder, mais
bien au contraire, soutenir, relever, encourager, aider, armer....
Je posais mes deux mains sur ses épaules, lui relevais légèrement la
tête, lui tenais des propos choisis en cette circonstance, mêlés de
douceur et d’affection, comme antidote, afin qu’il retrouve réconfort,
soulagement, consolation et courage.
S’alimenter de foi, s’abreuver de prières, se vêtir d’espérance et
s’armer de courage et de patience, deux cordes nécessaires à son arc.
Que puis-je lui apporter comme aide, soutien ? Sinon invoquer le
Maitre Suprême de l’Univers afin qu’il retrouve la santé, la forme et
reprenne sa fonction de pédiatre au service des enfants, qu’il consulte
et soigne quotidiennement.
Au moment de le quitter, il posa un baiser sur mon front et prononça
de nouveau, plusieurs fois la même expression : « Merci, monsieur ».
Je promettais à son épouse descendue m’accompagner jusqu’à la
sortie, de leur téléphoner régulièrement pour avoir des nouvelles de
Zineddine que je reverrai Inchallah, lors d’un séjour bref à Sidi-Bel
Abbes, au mois d’avril 2015.
J’embrassais affectueusement les enfants et c’est à ce moment là, que
je me sentis confronté à une épreuve très délicate : tenir bon quelques
secondes, et une fois seul, laisser couler de mes yeux, les quelques
larmes retenues prisonnières.

J’ai également répondu favorablement à l’invitation d’Ali Latrèche la


veille de mon départ. Un accueil chaleureux par tous les membres de
sa famille me fut réservé ainsi qu’à mon épouse. Parmi les souvenirs
évoqués, Ali rappelait à cette dernière sa gentillesse et sa générosité.
En effet, disait-il à sa mère et au reste de la famille :
« Très souvent, notre maitre recevait dans sa demeure des groupes
d’élèves pour la réalisation d’un travail de recherche. Avant de nous
séparer, nous prenions un verre de limonade fraiche, et des gâteaux
qu’elle avait préparés rapidement et exceptionnellement pour nous ».
Visite à quelques anciens élèves
dans leurs lieux de travail

Je profitais d’une matinée pour rendre visite à quelques anciens élèves


sur leurs lieux de travail.
- Bendaïda Yazid, docteur au service des urgences du centre
hospitalier de la ville.
- Benhouidga Kouider, médecin au centre hospitalier.
- Djili Nasreddine, expert géomètre, à son cabinet.
- Guenanou Abderrahim, pharmacien.
- Kandsi Abdelkrim, technicien supérieur en télécommunications.
- Abid Sid Ahmed, photographe professionnel.
- Zelmat Hanifi, photographe professionnel.
- Mékamène Hadj, photographe professionnel.
- Labou Mohamed et Hadidi Toufik, commerçants.

REMERCIEMENTS

J’adresse mes sincères remerciements à :

-Monsieur Aït-Belkacem Omar, propriétaire de l’hôtel « Le Métropole » pour


l’accueil chaleureux qui nous a été réservé.
-Monsieur Kadiri Mohamed, Directeur du journal « La voix de Sidi-Bel-Abbes »
-Messieurs Adda Boudjellal, Ourrad Hamid, Ourrad Khaled, journalistes, qui
ont utilisé leurs compétences et leur talent, pour couvrir l’évènement.
-Monsieur Nadji Boumédiène, Président de l’Association des Cadres
Universitaires de Sidi-Bel Abbes, et Monsieur Nori Kamraoui pour la réalisation
de 2 C.D, qui m’ont été remis lors de leur visite en mon domicile.
-Messieurs Abid Sid Ahmed et Zelmat Hanifi, photographes, qui m’ont offert un
album contenant une cinquantaine de photos prises en cette occasion.
-Messieurs Latrèche Ali et Kandsi Abdelkrim, pour leurs invitations.
-Au groupe d’anciens élèves « les éclaireurs » qui, en un temps record,
avait contacté et informé leurs amis, de l’organisation de ces
retrouvailles.

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