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Dans les discours quo-

tidiens, on entend très souvent des


mots comme « génération X », « géné-
ration Y », « génération Z ». En effet, les
générations actuelles sont porteuses
d’une dynamique particulière modu-
lée par des changements sociétaux,
économiques et culturels importants.
Les milieux scolaire et d’entreprise ne

Les font pas exception lorsqu’il s’agit de


se pencher sur de telles évolutions.
La littérature et les médias sou-

comportements lèvent régulièrement la préoccupa-


tion des établissements scolaires et

des
des entreprises au sujet de la forma-
tion, du recrutement et de la réten-
tion des talents des jeunes élèves et

générations Y (futurs) salariés issus des généra­


tions Y (nés entre 1980-1995) et Z
(nés après 1995). On constate que les

et Z à l’école écoles aussi bien que les entreprises


ont besoin de s’équiper d’outils et
de stratégies adéquats pour former,

et en entreprise recruter et intégrer les jeunes afin


d’affronter les défis des transforma-
tions sociétales de plus en plus com-
plexes, de prospérer et de perdurer
dans leurs environnements respectifs.
Diverses études et prévisions
indiquent, à propos des jeunes appar-
Comment se perçoivent tenant à la génération Y, qu’à l’horizon
les jeunes générations ? 2025, ils représenteront 75 % de la
main-d’œuvre mondiale et devance-
Comment sont-elles perçues ? ront les générations antérieures en
termes d’effectifs dans la main-d’œuvre
Dépasser les stéréotypes, (The Deloitte Millennial Survey, 2014).
chercher à mieux connaître En réalité, ceci est d’ores et déjà le cas
aux États-Unis, où le Bureau de recen-
les aspirations et valeurs sement de la population publiait, en
des générations Y et Z, 2015, que la génération Y (estimée
à 83,1 millions) a désormais devancé
afin de les mettre en termes d’effectifs les baby-boo-
en position de réussir, mers (75,4 millions), représentant plus
d’un quart de la population du pays.
apparaît essentiel. À leur tour, les Y sont talon­nés par
leurs cadets issus de la généra­tion Z
(voir aussi SHRM, 2013).
Une étude de Pew Research
Center en 2015 soulignait que les Y
Auteur recensés en 2013, dans les 28 États
Daniel A. Casoinic membres de l’Union européenne,
Enseignant-chercheur en GRH, The Basel School of Business, représentaient 24 % de la population
MBway Strasbourg adulte, au niveau européen.

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L’effet génération X, Y, Z ?

En France, les données statistiques Des travaux empiriques en gestion, réflexion poursuivies, auxquelles nous
de l’Insee pour 2016 montrent que les psychologie, sociologie et pédagogie offrons une série de recommandations
Français issus des générations Y et Z ont révélé des traits caractéristiques utiles aux enseignants tout comme aux
représentent aujourd’hui 41 % de la associés aux générations Y et Z et ont personnels responsables des jeunes en
population totale française, soit plus décrit les profils spécifiques à chacune milieu de travail.
de 27 millions. Il est prévu que, dans un des deux cohortes, en termes d’atti-
proche avenir, ils formeront la cohorte tudes, comportements, attentes et
la plus importante modes d’interaction en société. Définition des termes
des salariés au sein Dans une perspective scolaire, « génération »,
La génération des entreprises certaines études révèlent que les étu- « génération Y »,
n’a de sens (avoisinant voire diants et les lycéens font massivement « génération Z »
dépassant la moitié appel au numérique pour étudier en
que lorsqu’elle est
des effectifs), réa- cours, mais aussi pour réviser leur bac Bien que le terme « génération »
mise en relation lité qui appelle diri- et d’autres examens. L’enquête récente ne soit pas une nouveauté en soi, il
avec les pairs geants d’entreprise, de digiSchool, menée auprès de 1 040 convient de définir cette notion qui
établissements lycéens français (élèves de première fait partie intégrante de notre voca-
scolaires et parties et de terminale), entre le 20 avril et le bulaire quotidien.
prenantes à réfléchir davantage sur 10 mai 2015, montre que : La question des générations est
les modes et modèles efficaces pour > la quasi-totalité des jeunes interro- universelle dans les sociétés histo-
mieux gérer et comprendre ce segment gés (97 %) possèdent un smartphone ; riques et renvoie directement à l’idée
de la population active du pays. > un tiers des élèves passent plus de d’une progression temporelle de long
Il est une évidence que quatre 3 heures par jour sur leur smartphone ; terme, d’une succession d’époques,
générations de salariés se retrouvent à > près de deux tiers des lycéens affir- parfois d’un cycle périodique, qui
travailler et à collaborer tous les jours, ment utiliser un support numérique forme autant d’aspects communs à
au sein d’une même entreprise. Faut-il pour réviser leur bac ; de nombreuses mythologies.
anticiper un choc des générations ou, > 80 % de participants pensent que Le mot « génération » est un terme
au contraire, cette coexistence pour- les révisions via des applications polysémique provenant du vocable
rait-elle avoir un effet de levier sur la dédiées sont « complémentaires aux grec genos qui signifie à la fois
transformation sociale des environ- révisions classiques » ; « race » au sens classique du terme,
nements de travail ? La recherche et > et 11 % des élèves considèrent à savoir le même groupe global de
la pratique démontrent que la coha- ces applications comme « indispen- filiation, et « génération », au sens de
bitation intergénérationnelle peut sables » et se disent prêts à réviser leur communauté de temporalité histo-
devenir problématique lorsqu’il y a un baccalauréat exclusivement depuis rique des individus. Génération peut
manque de connaissances et d’entente leur smartphone. encore signifier : naissance, origine,
réciproque entre les personnes issues Dans ces conditions, comment descendance, famille, parenté, fratrie,
des cohortes différentes. Connaître les enseignants peuvent-ils adapter groupe de citoyens sous toutes ses
les codes de conduite, les attitudes et leurs pratiques pédagogiques aux formes, notamment de même profes-
les valeurs de ses collègues de travail tendances naturelles des élèves à sion (Attias-Donfut, 1988).
permet de prévenir et réduire sensi- utiliser les supports d’information Dans la théorie sociologique, le
blement la fréquence et l’impact des numériques tous les jours ? terme « génération » a été défini par Karl
événements négatifs qui pourraient Le but de cet article vise à passer en Mannheim (1928). Cet auteur représente
survenir à la suite des conflits inter- revue les générations Y et Z en milieu la génération sur un axe tridimension-
générationnels. Mais ces derniers ne scolaire et en milieu de travail, après nel : biologique, historique et social.
représentent pas la seule variable sur une présentation détaillée de chacune D’après lui, pour bien comprendre socio-
laquelle on devrait se focaliser. Le des deux générations, appuyée par des logiquement la notion de génération, il
> économie & management

bien-être au travail, la satisfaction, travaux de recherche et des résultats semble utile, sinon nécessaire, de faire la
l’épanouissement professionnel, le empiriques. Établissements scolaires et distinction entre les trois axes, à savoir
niveau de motivation et l’implication entreprises sont-ils prêts à faire face aux la situation de génération (classe d’âge
des salariés, ainsi que le climat général défis complexes engendrés par l’arrivée – dimension biologique), l’ensemble des
au sein des entreprises, constituent des et les besoins particuliers des jeunes générations (participation à un destin
aspects tout aussi importants lorsque générations ? Comment accueillir et commun – dimension historique) et
l’on parle de cohabitation intergéné- gérer (plus) efficacement les jeunes l’unité d’une génération (manifester une
rationnelle en milieu professionnel. générations ? Ce sont les questions de cohésion sociale et une conscience de

30
> Les comportements des générations Y et Z à l’école et en entreprise

génération pour soi), laquelle s’appro- (Howe et Strauss, 2000  ; Zemke, en commun leur « année de naissance,
prie une problématique commune de Raines et Filipczak, 2000). Celles-ci âge, localisation et des événements
manière particulière. Pour Mannheim, « sont définies par des goûts com- marquants dans la vie, qu’ils auront
la génération n’a de sens que lorsqu’elle muns, attitudes et expériences […] vécus durant des stades critiques dans
est mise en relation avec les pairs, les indiquant notamment les moments leur développement » (Kupperschmidt,
générations antérieures, les institutions décisifs d’une génération… » (Zemke 2000). Cette définition s’accorde avec
et les évolutions historiques. Ces rela- et al., 2000). Bien que ces caractéris- la conceptualisation de Mannheim,
tions peuvent être aussi bien directes tiques apparaissent comme des sté- soulignant une fois de plus l’idée que
et concrètes que globales, en transi- réotypes, les démographes recensent les individus ne sont pas membres
tant par une idée ancrée dans l’esprit les traits de nombreux individus dans d’une même génération tout simple-
du temps – Zeitgeist. chaque catégorie d’âge, afin de déter- ment parce qu’ils partagent le même
Olivier Galland (1997) propose miner des descripteurs généraux pour anniversaire ; au contraire, ils doivent
lui aussi une triple dimension de la chacune d’elle (Zemke et al., 2000). partager « une identité de réponses,
génération, dans la même optique Il y a de multiples facteurs clés une certaine affinité dans la manière
que Mannheim. Il distingue la « géné- qui façonnent une génération. Wyatt dont ils évoluent, vivent et sont façon-
ration généalogique », qui a trait aux (1993) en dénombre six : nés et formés par leurs expériences
rapports au sein de la parenté, de la > un événement traumatique ou communes » (Mannheim, 1952).
« génération historique », animée par formatif (assassinat d’un leader poli-
une « conscience de génération », tique, guerre) ;
et de la « génération sociologique ». > un changement dramatique dans Typologie
Louis Chauvel (1998) décide de consi- le cours de la démographie qui influe des générations
dérer la génération dans son accep- sur la distribution des ressources
tion sociologique définie comme dans une société donnée (l’ampleur Même si les termes « génération »
« l’ensemble des cohortes connais- de la génération des baby-boomers, et « cohorte » sont souvent employés
sant la même situation de généra- le vieillissement) ; de manière interchangeable, les socio-
tion, partageant des caractéristiques > un « intervalle privilégié » qui ras- logues font toutefois une distinction
communes, et distinctes des autres ». semble et entraîne une génération entre ces deux vocables. Ainsi, le mot
Bernard Préel (2000), quant à lui, dans un cycle de succès et/ou d’échecs « cohorte », souvent utilisé comme un
estime que « les générations sont plus (la Grande Dépression, d’autres crises proxy pour designer des catégories
faites par l’Histoire qu’elles ne la font », économiques) ; générationnelles, se réfère aux géné-
puisque « chaque classe d’âge, chaque > la création d’un espace sacré dans rations sous l’angle de leur année de
sexe, chaque groupe social réagira à sa lequel des lieux sacrés maintiennent naissance (Parry et Urwin, 2011).
façon aux événements de l’Histoire ». une mémoire collective ; Bien qu’il n’y ait pas d’unani-
Dans la littérature sur les généra- > des mentors qui transmettent voix mité au sujet des limites exactes des
tions, d’autres sociologues l’ont définie et enthousiasme par leurs œuvres années de naissance pour segmenter
comme « […] le passage dans le temps (mère Teresa, Nelson Mandela, Martin les diverses générations – ces limites
de gens qui partagent des habitudes, Luther King Jr) ; peuvent varier d’un auteur à l’autre,
des problèmes et une culture commune, > et enfin, la formation par la colla- d’un pays à l’autre – la majorité des
une fonction leur offrant une mémoire boration de gens qui se connaissent travaux sur les générations exis-
collective qui sert à intégrer la généra- personnellement et s’entraident (Bill tantes en milieu de travail ont iden-
tion sur une période circonscrite dans Gates et Steve Jobs, etc.). tifié les catégories générationnelles
le temps » (Eyerman et Turner, 1998). Vu ces éléments, on pourrait suivantes : les baby-boomers, nés
Cette définition attire l’attention parti- considérer qu’une génération, à son entre 1943-1960 ; la génération X,
culièrement sur les domaines partagés tour, façonne l’individu à partir de nés entre 1961-1981 ; la génération Y/
ou collectifs d’émotions, d’attitudes, de ces facteurs, impliquant des attitudes, les milléniaux, nés entre 1982 et 1995
préférences et de dispositions, et sur un des valeurs et des croyances sur la (voir aussi SHRM, 2004 ; Parry et
ensemble de pratiques sous-jacentes, vie familiale, la religion, le rôle des Urwin, 2011). À celles-ci s’ajoute une
telles que les activités de loisir, qui font sexes, les styles de vie et bien d’autres quatrième catégorie, dite « la généra-
que chaque génération crée ses propres choses, qui ne seront pas modifiées tion Z », composée de personnes nées
traditions et sa propre culture (Schewe par l’âge (Strauss et Howe, 1997). après 1995 (Horovitz, 2012 ; SHRM,
et Evans, 2000). Quant à Betty Kupperschmidt, 2013). Dans cet article, nous nous
Aux États-Unis, des recherches ont elle définit le terme « génération » concentrons sur les deux dernières
été menées sur les diverses générations comme un groupe d’individus ayant catégories : les générations Y et Z.

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L’effet génération X, Y, Z ?

Description, 30 900 résultats pour les Z). Ces élé- Même si elle est née sous le signe
stéréotypes, ments indiquent sans équivoque de la technologie, la génération Z pré-
similitudes l’attention et l’intérêt accordés aux fère la communication directe, face
et différences thèmes « générations Y/Z » dans la à face (53 %), par rapport à la com-
entre les générations recherche consacrée à ce domaine. munication virtuelle via la messagerie
Y et Z Au travers des études menées au instantanée ou la visioconférence.
sujet des générations Y et Z, on iden- D’autres différences signalées dans
Comme évoqué dans l’introduction, tifie des similitudes importantes, mais l’enquête entre les deux générations
en France, les générations Y et Z repré- aussi des éléments qui différencient suggèrent que les Z semblent être
sentent 41 % de la population totale sensiblement les deux générations. davantage réalistes qu’optimistes (par
en 2016, avec une croissance prévue du En termes de similitudes, se rapport aux Y), sont plus soucieux de
côté des Z, pour les années à venir. Des remarquent des valeurs, attitudes, leur carrière et peuvent rapidement
travaux existant sur les caractéristiques comportements, schémas de pensée s’adapter aux nouvelles technolo-
respectives de ces deux générations communs entre les deux catégories gies pour travailler de manière plus
révèlent un nombre de traits associés à de générations ; par exemple, la vision efficace. En outre, étant donné que
ces générations de jeunes, aussi bien en optimiste mais réaliste, la conscience la génération Z a eu l’occasion de
milieu de travail qu’en milieu scolaire. civique, la confiance, l’honnêteté, le prendre connaissance et d’apprendre
Les individus appartenant à ces mode de travail (plus flexible, depuis des difficultés et du parcours de leurs
deux dernières générations sont nés chez soi, en mode virtuel, etc.) et aînés de la génération Y qui ont tra-
et ont grandi dans un contexte très l’usage de la technologie, l’acceptation versé la récession économique comme
différent de leurs parents. La technolo- de la diversité ou encore l’apprentis- employés, les Z intégreront le monde
gie, la présence au quotidien des outils sage rapide et la capacité d’adaptation. du travail mieux préparés, ils se sen-
TIC (technologies Des éléments distinctifs entre les tiront comme moins ayants droit et
de l’information deux générations peuvent être relevés mieux équipés pour y réussir.
La génération Z
et de la communi- sous l’angle de plusieurs dimensions. En poursuivant les différences
préfère cation) dans leurs Une enquête par Millennial Branding relevées entre les Y et Z, force est de
la communication vies, leur manière en collaboration avec Randstad US, constater que les Z sont encore plus
de communiquer et datant de 2014, a été la première flexibles, autodidactes, « sans attaches »
directe la vision du monde à être menée dans dix pays, sur un et prêts à quitter leur employeur aux
qu’ils se sont forgée échantillon de 1 000 répondants. Son premiers soucis qui apparaîtraient ; ils
en grandissant, représentent des fac- objectif était d’analyser les généra- ont un rapport à l’erreur décomplexé,
teurs qui mettent ces générations à tions Y et Z en milieu de travail ; ses contrairement aux autres générations,
part, par rapport à leurs aînés. Aussi, résultats révèlent que les jeunes de font très attention à la e-réputation
les générations Y et Z sont aujourd’hui la génération Z – âgés entre 16 et d’une entreprise et collectent toutes
omniprésentes dans la presse, dans 20 ans – tendent à afficher un esprit les informations possibles sur Internet
les médias ou dans les conversa- entrepreneurial plus prononcé (17 %) pour évaluer les conditions de travail
tions quotidiennes. À titre d’exemple, que les jeunes de la génération Y sur place ; les Z sont plus impatients,
début février 2016, l’algorithme de – âgés entre 21 et 32 ans – (11 %), plus connectés, plus créatifs.
recherche Google Scholar donnait dans le sens de vouloir se mettre à
4 760 000 résultats après la saisie des leur propre compte et être patrons.
termes de recherche Generation Y et Une autre différence sensible Résultats des travaux
4 270 000 résultats pour Generation Z ; entre les deux générations, tou- empiriques à l’égard
ces chiffres indiquent le nombre de jours selon les résultats de la même des générations
résultats possibles, dont de nombreux enquête, souligne la vision sur Y et Z
travaux pouvant y être identifiés au l’argent : les jeunes de la génération
> économie & management

sujet des deux générations, dans la Z seraient motivés dans une moindre La génération Y
presse académique, au niveau mondial. mesure par la rémunération finan-
Certes, une recherche plus ciblée utili- cière (en proportion de 28 %) par rap- Dans un travail empirique, Pauget
sant des termes de recherche plus spé- port à leurs contre­parties Y qui ont et Dammak (2012) se sont penchés
cifiques (par exemple « Génération Y déclaré que la moti­vation financière sur l’étude de l’impact de la présence
en entreprise » ou « Génération Z en peut les déterminer à travailler plus et des jeunes issus de la génération Y sur
entreprise ») permettrait de réduire le à rester plus longtemps chez le même le système de management au sein
nombre de résultats (74 900 pour les Y ; employeur (42 %). des organisations du secteur sanitaire

32
> Les comportements des générations Y et Z à l’école et en entreprise

et social, en France, pour sonder les s’appliquent. C’est ici qu’intervient seignement en format conférence/
attitudes des managers vis-à-vis ce que l’on appelle « la menace du cours magistral, souvent, ils ne com-
de cette situation. Ces auteurs ont stéréotype », la peur d’être jugé et muniquent pas efficacement selon
confirmé certaines caractéristiques traité selon les stéréotypes négatifs. les règles et les moyens traditionnels,
associées à la génération Y dans la La recherche montre que la menace exigent des informations person-
littérature, à savoir : le questionne- du stéréotype vis-à-vis des membres nalisées et adaptées à leurs besoins
ment identitaire constant – les jeunes d’un groupe d’individus peut avoir individuels, et ont besoin d’accéder à
Y accordent une plus grande priorité à des effets négatifs sur les attitudes, la technologie. Ces
la vie privée, parfois au détriment de comportements et la performance de caractéristiques
la vie professionnelle ; la recherche de travail des salariés (Roberson et Kulik, de la génération Y Les jeunes Y
flexibilité au travail – ils demandent 2007). Il est donc essentiel de rester pourraient servir accordent
plus de souplesse en termes de pré- vigilant et prudent quant à la véra- aux concepteurs
une plus grande
sence physique ou d’horaires de cité et la pertinence des stéréotypes pédagogiques et
travail (absences possibles, congés) – à l’égard des jeunes. aux responsables priorité à la vie
et le questionnement de l’autorité Une autre étude intéressante de formation dans privée
hiérarchique – ils apprécient moins s’adresse aux enseignants et aux les écoles et/ou les
l’autorité traditionnelle et sont moins responsables de formation au sein entreprises, dans
à l’aise avec les rapports d’autorité des entreprises (Feiertag et Berge, leurs démarches de mise en place des
« verticaux » au travail. 2008). Ces auteurs se sont attachés ajustements appropriés pour faciliter
Dans une étude centrée sur l’exis- à explorer, toujours sous l’angle des l’apprentissage des jeunes généra-
tence des stéréotypes générationnels, différences générationnelles, les tions, de sorte à améliorer leurs com-
Perry, Hanvongse et Casoinic (2013) modalités les plus efficaces pour pétences requises en milieu de travail,
ont démontré que ce type de sté- former les jeunes de la génération telles que l’esprit critique, la capacité
réotypes existe et leur présence se Y, qu’ils soient étudiants ou salariés. à communiquer efficacement – aussi
confirme, jusqu’à un certain niveau, Selon Feiertag (coordonnateur de bien à l’oral qu’à l’écrit, et la maîtrise
dans la littérature académique, dans la formation sur la technologie) et de l’information – visant le discerne-
celle destinée aux praticiens GRH, Berge (enseignant-chercheur), les Y ment de la bonne information de la
et encore dans une étude empirique nécessitent davantage de structure, mauvaise. En somme, les enseignants
menée à ce titre par les auteurs eux- d’orientation et d’encadrement, et un et les managers sont invités à adap-
mêmes. Quels sont les stéréotypes retour (feed-back) régulier. Ils pré- ter leur modèle d’enseignement et de
associés à la génération Y ? Citons : les fèrent le travail collaboratif, ne sont formation, dans le sens d’un glisse-
jeunes Y apprécient particulièrement pas très réceptifs aux modes d’en- ment des modèles traditionnels vers
les possibilités d’avancement dans leur
poste ; ils valorisent les opportuni- Encadré 1. Plus d’attention aux jeunes Y dans les entreprises
tés d’apprentissage et de développe- Certaines organisations ont encore du chemin à parcourir pour mieux
ment ; ils apprécient les récompenses ajuster leurs politiques de ressources humaines vis-à-vis des jeunes sala-
monétaires tirées de leur travail ; sont riés de la génération Y, et ainsi tirer meilleur parti de leur potentiel. Elles
ambitieux ; sont indépendants ; ils connaissent encore mal les valeurs et les identités des jeunes Y, inves-
tissent peu de ressources et de temps (ou insuffisamment) pour s’ajuster
aiment utiliser la technologie pour
et mieux répondre à leurs besoins en termes de flexibilité, à leurs attentes
communiquer ; sont multitâches ; en termes relationnels avec la hiérarchie. Il est nécessaire de s’en préoc-
sont rebelles ; apprécient l’équilibre cuper davantage à l’égard de l’impact que peuvent exercer les jeunes sur
vie professionnelle/vie privée ; sont le management et la culture de l’entreprise.
très à l’aise avec les outils TIC.
Les stéréotypes sont importants,
Encadré 2. Gare aux stéréotypes associés aux jeunes générations
car ils peuvent influer sur les percep- de salariés
tions, les jugements et les décisions
Lorsque l’on permet l’activation des stéréotypes non fondés, non vérifiés et non
des managers et des responsables validés par la pratique et la recherche, nos perceptions, jugements et compor-
hiérarchiques au sein des organisa- tements envers les jeunes issus de la génération Y peuvent être biaisés et sont
tions, avec des conséquences impor- ainsi susceptibles de conduire à la menace du stéréotype ; un tel événement
tantes pour les salariés. En outre, peut entraîner des résultats et conséquences négatives aussi bien pour les
les stéréotypes peuvent également jeunes (sentiment de discrimination, préjugés, mal-être, stress, repli sur soi,
isolement, intention de quitter) que pour les organisations où ils travaillent
affecter les attitudes et les compor- (conflits, climat tendu, mauvaise ambiance, turnover, faible performance).
tements des individus auxquels ils

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L’effet génération X, Y, Z ?

l’andragogie 1, et de percevoir les


Encadré 3. Aligner la politique et les modes d’apprentissage
étudiants et les jeunes Y comme des
des jeunes Y aux besoins du monde de l’entreprise
adultes dans le contexte d’apprentis-
Un modèle et une politique d’apprentissage ignorant les besoins spécifiques
sage. Les Y demandent d’avoir en cours des jeunes issus de la génération Y peuvent les rendre dépourvus, mal ou insuf-
davantage de discussions en groupe, fisamment équipés pour le monde de l’entreprise, en termes de compétences
davantage d’activités concrètes et requises au travail, à savoir une pensée critique, la capacité à communiquer
pratiques, et plus d’interactivité. C’est efficacement, la bonne maîtrise de l’information et une vision d’ensemble.
par la pratique et par l’expérience
qu’ils apprendront.
Afin de mieux comprendre les per- nateur portable ; 9 % ont déclaré être élèves, qui emporteront le bagage de
ceptions et les attentes des jeunes Y par munis d’un manuel imprimé de cours connaissances et de savoirs acquis à
rapport à l’école et à leur futur emploi, et 3 %, d’une tablette. Pour leur pré- l’école, dans le monde de l’entreprise.
nous avons mené une étude explora- paration aux cours et aux examens,
toire de terrain (Casoinic, 2015) sur un les participants ont indiqué recourir La génération Z
échantillon de 32 étudiants français en aux ressources suivantes : notices de
deuxième cycle d’études, hommes et cours prises lors de chaque séance En ce qui concerne les résultats de
femmes, avec une moyenne d’âge de (88 %) ; Internet (78 %) ; ressources terrain à l’égard des jeunes issus de la
23 ans. Au moment de l’enquête, une électroniques accessibles sur intra- génération Z, une enquête menée par
proportion de 62,5 % des étudiants a net (72 %) ; et les manuels/supports BNP Paribas et The Boson Project en
signalé posséder une expérience profes- de cours (66 %). 91 % ont estimé 2015, intitulée « La grande invaZion »
sionnelle entre un et six mois, et 37,5 % qu’« aujourd’hui, le mode d’enseigne- et réalisée par le biais des réseaux
ont indiqué une expérience profession- ment a beaucoup évolué par rapport sociaux, a sondé 3 213 jeunes Français
nelle de plus de six mois. à l’époque de mes parents ». entre 15 et 20 ans (l’âge moyen de
Les résultats de cette étude explo- À la question sur les qualités qu’at- l’échantillon étudié était 18 ans). Les
ratoire indiquent plusieurs attentes tendent aujourd’hui les entreprises de répondants étaient étudiants (66 %)
qu’ont les Y de l’école, notamment : la part des jeunes salariés, dans leur et lycéens (27 %), et 43 % ont déclaré
« davantage de leçons “de vie” où j’ap- domaine d’activité, les réponses ont été ne pas avoir encore eu d’expérience
prendrais comment me préparer pour les suivantes : rigueur (47 %), adap- professionnelle. Le but de l’enquête
ma vie professionnelle future » (68 %) ; tabilité/flexibilité (41 %), sociabilité/ était de « leur donner directement
« que le personnel enseignant montre compétences relationnelles (31 %), la parole et décrypter, sans aucun a
davantage de la compréhension vis-à- autonomie (25 %), polyvalence et être priori, leurs aspirations profession-
vis de mes besoins » (44 %) ; « moins de polyglotte (22 %), la motivation (16 %). nelles et leur regard sur l’entreprise ».
formalité de la part de certains ensei- Concernant la question sur la Les résultats de cette enquête
gnants » (23 %) ; et « que les ensei- collaboration en entreprise avec des montrent que les Z sont extrêmement
gnants se montrent plus “proches” de collègues plus âgés, tous ont répondu, curieux, informés et lucides. Le monde
mes intérêts et mes besoins » (16 %). à l’unanimité, que cet aspect ne leur de l’entreprise les intéresse beaucoup.
Lorsqu’on leur demandait d’indiquer pose aucun problème. Du côté de la Ils se sentent à la fois citoyens français
leur opinion et préférence concernant rémunération financière, pour 63 % (39 %) et citoyens du monde (34 %) ;
les modes d’enseignement ou d’appren- des répondants, celle-ci est «  très et une importante proportion se voit
tissage, 31 % des étudiants ont précisé importante pour mon futur emploi ». travailler à l’étranger (69 %).
se sentir plus à l’aise avec les modes clas- Ils ont également signalé en proportion Les jeunes Z se caractérisent éga-
siques d’enseignement ; 10 %, avec les de 97 % que dans leur futur emploi, lement par de multiples identités et
modes modernes ; 17 %, avec la combi- leur objectif sera de bien s’entendre de multiples appartenances, trait qui
naison des modes classique et moderne ; avec tous leurs futurs collaborateurs les différencie des autres générations.
et « peu importe » fut la réponse donnée et d’avancer dans la carrière. Enfin, à De plus, ils ont besoin d’un rythme
> économie & management

par 42 % des étudiants sondés. la question si l’usage des outils TIC est très rapide – adeptes de la vitesse, ils
Concernant les moyens d’appren- une compétence incontournable pour font tout plus vite, sont peu patients
tissage dont ils font usage, 88 % des leur futur emploi, tous les participants et risquent de s’ennuyer dès le ralen-
répondants ont indiqué être toujours ont répondu de façon affirmative. tissement du rythme. Ils affichent
équipés d’un smartphone et d’un ordi- Ces résultats empiriques montrent une forte estime de soi (72 %), sug-
et confirment toute l’importance, gérée par l’importance accordée à
1 > Selon le dictionnaire Larousse, le terme pour leurs parcours de carrière, de la leur propre image. Pour eux, la clé de
« andragogie » signifie « science et pratique
de l’éducation des adultes ». formation de qualité dispensée aux réussite, c’est le bon réseau (40 %).

34
> Les comportements des générations Y et Z à l’école et en entreprise

Sous l’angle relationnel, les jeunes Z quelques conseils utiles aux acteurs trise de soi, d’empathie et d’ouverture
adoptent un modèle horizontal, s’ins- concernés, pour une meilleure gestion d’esprit est nécessaire. Certes, ce n’est
crivant dans une logique relationnelle de ces segments générationnels au pas un exercice facile ou simple, mais
transversale et déclarant se sentir sein des entreprises. Bien que cette les résultats seront inestimables.
proches de leurs pairs aux quatre coins liste ne soit pas exhaustive, les aspects Proposer un cadre de travail
de la planète. évoqués ci-après méritent toute l’at- attrayant, jouer sur la flexibilité et
Auto-entrepreneurs innés (« ma tention. adapter les rythmes de travail repré-
première entreprise, c’est moi »), ils En premier lieu, les entreprises, les sentent des initiatives qui pourraient
se forgent de façon autonome leur managers et les responsables des poli- contribuer à une meilleure satisfac-
propre bagage de connaissances et tiques de formation et des ressources tion au travail des Y et Z et à nour-
de savoirs, prônant le principe de humaines pourraient améliorer les rir leur engagement, leur sentiment
l’auto-apprentissage, apprenant de relations de travail avec les jeunes d’identification, d’appartenance et de
tous les canaux (l’école ne représente générations en apprenant à mieux loyauté envers l’entreprise.
pour eux qu’un canal d’apprentis- les connaître. Apprendre davantage Alors que les Y ont besoin d’en-
sage parmi d’autres), partout, sur tout sur leur identité, leurs valeurs, leurs cadrement, de soutien, d’orientation
(pour eux, la connaissance n’a pas de aspirations, servira à une amélioration et de retour (feed-back) régulier, les
limites) et de manière continue, ce qui sensible de la qualité relationnelle managers pourraient veiller à ce
leur conférera la capacité de savoir se entre les managers et leurs collabora- que ces besoins soient satisfaits. En
remettre en permanence en cause. teurs. Investir plus de temps et initier revanche, si les caractéristiques des Z
À la question posée par l’enquête des activités de type team building se confirment et se maintiennent
« Quelles seront les sources d’apprentis- contribuera à une meilleure cohésion pendant (et au-delà de) leur passage
sage dans 10 ans ? », seulement 8 % des intergénérationnelle. à l’âge adulte, ne pas chercher à les
participants ont répondu « les études ». Développer des stratégies de canaliser et à trop les diriger, car les Z
Cette réponse invite à la réflexion et à communication adéquates, adaptées préfèrent plutôt s’organiser à leur
l’approfondissement du sujet par les aux principes et valeurs de chaque façon pour accomplir leurs missions.
personnels enseignants et les managers génération, serait une autre piste de Offrir aux jeunes des possibilités de
au sein des entreprises. Comment gérer réflexion à exploiter. Si la plupart des mentorat contribuera à renforcer
et (re)dynamiser le rôle de l’école pour entreprises choisissent de déployer le lien affectif entre ces derniers
cette catégorie d’élèves ? une seule stratégie de communi- et leurs entreprises, par le biais du
Pour compléter le portrait des Z, cation, il serait peut-être utile de mentor. Des initiatives dans cette
comme mentionné en introduction, repenser ce domaine. Par exemple, direction pourraient viser le trans-
revenons à l’étude de digiSchool (2015) les managers pourraient envisager de fert de connaissances, de savoirs, de
sur un échantillon représentatif de transmettre le même message sous compétences.
1 040 lycéens français, afin de mieux différents formats : communication Il est recommandé aux managers
comprendre les pratiques de révision verbale pour les salariés plus âgés de penser à (re)mettre à jour leurs
des élèves de première et de terminale. et pour les Z (ils préfèrent la com- compétences sous l’angle des outils
Les résultats de cette étude confirment, munication directe), communication TIC, pour être dans le même rythme
une fois de plus, les caractéristiques via les outils TIC (courriel, émission que leurs collaborateurs cadets et
de la génération Z évoquées plus haut. vidéo, messagerie instantanée) pour parler le même langage. Et enfin,
Force est de remarquer les similitudes les générations X et Y. Faciliter le mais non des moindres, revisiter les
entre les Y et Z, au regard des moyens dialogue intergénérationnel entre les rapports hiérarchiques et les relations
TIC utilisés dans leur parcours scolaire jeunes et leurs collaborateurs aînés d’autorité au sein de l’entreprise profi-
et pour se préparer aux examens. pourrait également améliorer le bien- terait à la fois aux managers « confir-
être et la qualité du climat au sein de més » ou « seniors », tout comme aux
l’entreprise. jeunes managers en devenir et à tout
Recommandations Gérer les perceptions et contrô- le personnel de l’entreprise.
pour un accueil ler les stéréotypes, à l’égard des
et une gestion (plus) jeunes, en empêchant l’activation de
efficaces des jeunes la menace du stéréotype représente Conclusion
générations une autre recommandation, à la fois
utile et subtile. Pour parvenir à exer- La sensibilisation des acteurs
Les travaux esquissant le portrait cer efficacement et à long terme ces organisationnels par rapport à
des générations Y et Z donnent lieu à capacités, une bonne dose de maî- leurs codes de conduite, attitudes,

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L’effet génération X, Y, Z ?

valeurs, attentes et aspirations pro- ser le bien-être des jeunes. Et, pour susceptibles d’apparaître entre les
fessionnelles, permettra de renfor- paraphraser Lancaster et Stillman générations d’individus, en milieu de
cer la cohésion intergénérationnelle (2005), soulignons que le seul moyen travail et en milieu scolaire est d’ap-
au travail, d’améliorer le climat au de se rapprocher et de contrecarrer prendre à connaître chaque généra-
sein des entreprises et de pérenni- les stéréotypes et le ressentiment tion et les valeurs qu’elle défend. •

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