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Contribution à l’étude pharmacologique des extraits de

Rosmarinus officinalis L., et notamment des jeunes


pousses : activités cholérétiques, antihépatotoxiques,
anti-inflammatoires et diurétiques
Claire Hoefler

To cite this version:


Claire Hoefler. Contribution à l’étude pharmacologique des extraits de Rosmarinus officinalis L.,
et notamment des jeunes pousses : activités cholérétiques, antihépatotoxiques, anti-inflammatoires et
diurétiques. Médecine humaine et pathologie. Université Paul Verlaine - Metz, 1994. Français. �NNT :
1994METZ056S�. �tel-01776859�

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T]NIVERSITEDE METZ NO d'ENREGISTREMENT

CENTRE DES SCIENICESDE LI ETWIRONNEMENT

TTIESE
présentæ pour obtenir le diplôme de
DOCTORAT DE LIUMVERSITE DE IMETZ
Spécialitépharmacognosie

soutenuepubliquement le 17 septembre 1994


par

Claire HOEFLER, née VIGNERON

Contribution à lrétude pharmacologiquedesextraits de


Rosmarinusofficinalis L., et notammentdesjeunes pousses:
activités cholérétiques,anti-hépatotoxiques,
anti-inflammatoires et diurétiques

Membres du jury :

M. J.M. PELT, Professeur(président)


M. J. FLELIREI{TIN, Maître de Conférence(directeur de thèse)
M. G. BALANSARD, Professeur(rapporteur)
M. F. MORTIER, Professeur (rapporteur)
M. C. YOIINOS, Professeur
M. P. DORFMAN, Directeur de Recherchedes Laboratoires DOLISOS
--*

LINTVERSITEDE METZ N" d'ENREGISTREMEI.{T

CEI,{TRE DES SCIENCES DE L'ENVIRONNEIVIENT

THESE
présentéepour obtenir le diplôme de
DOCTORAT DE L'I]NTVER,SITE DEMETZ
I B&0THECUJE
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Spéciatité pharmacognosie
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soutenuepubliquementle 17 septembre1994
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Claire HOEFLER. née VIGNERON

Contribution à l'étude pharmacologiquedesextraits de


officinalisL., et notammentdesjeunespousses
Rosmarinus :
activitéscholérétiques,anti-hépatotoxiques,
anti-inflammatoireset diurétiques

Membresdu jury:

M. J.M. PELT, Professeur(président)


M. J. FLEIIRENTIN, Maître de Conférence(directeur de thèse)
M. G. BALAI\SARD, Professeur(rapporteur)
M. F. MORTIER, Professeur(rapporteur)
M. C. YOLJNOS,Professeur
M. P. DORFLAN, Directeur de RecherchedesLaboratoires DOLISOS
A MessieursLes Membresdu Jury :

Je tiens à remercier tout particulièrementMonsieur Le ProfesseurJean-MariePELT, de


m'avoir accueillie dans son laboratoire,il y a déjà quelquesannées,et d'avoir suivi avec
patiencel'évolution de ce travail. J'ai pu puiserdansle rayonnementde votre savoir,l'énergie
et la volonté nécessaireà la réalisationde ce mémoire. Vous me faites un grand honneur
d'accepterla présidencede cejury et je vousen remercie.

Je tiens à exprimer ma profonde reconnaissanceà Monsieur IÊ, Docteur facques


FLEURENTIN pour m'avoir suivie et guidéedansl'élaborationde cette thèse.Vous avez su
m'enseigner la pharmacologie, me faire partager votre passion pour la recherche, pour
l'ethnopharmacologie.Je vous remercie1rcurvotre disponibilité, votre compétenceet voEe
enthousiasme.

Je tiens à remercier Monsieur Iæ ProfesseurGuy BALANSARD pour avoir accepterde


faire partie de ce jury et d'en être l'un desrapporteurs.fe m'en remetsà votre compétenceet
votre rigueur scientifique.

Je tiens à exprimer ma reconnaissanceà Monsieur I-e ProfesseurFrançois MORTIER,


pour avoir apportésa collaboration,sacompétence,et pour tous les conseilsprodiguéstout au
long de ce travail. Je vous remercie d'avoir acceptéde faire partie de ce jury et d'en être
rapporteur.

Je tiens à exprimer toute ma gratitudeà Monsieur Iæ ProfesseurChafique YOUNOS pour


avoir acceptédejuger ce travail, et pour avoir apportéson savoir, sa philosophieet sa sagesse
dansl'élaborationprogressivede cettethèse.

Je tiens à remercier Monsieur Iæ Docteur Pierre DORFMAN pour avoir acceptéde juger
ce travail, gui représenteI'un des aboutissements d'une étroiæ collaboration avec les
laboratoiresDOLISOS, qui sontà I'origine de cestravaux.
Je tiens à remercierégalementMonsieurJoël GUILLEMAIN de I' Institut du Medicament
de Tours, pour avoir été I'initiateur du programmede recherchedes LaboratoiresDOLISOS
surRosmarinusfficinalis, ainsi que MadameDOUILLIEZ pour avoir suivi une partie de ces
travaux.

Je remercieMonsieurDIERCKXENS desLaboratoiresDOLISOS de Bruxelles,ainsi que


MonsieurCAPOLAGHI du Laboratoired'AnalyseMedicalede I'Hopital Bel-Air de Thionville
pour leur collaborationau coursde ce travail.

Je remercietousles collègueset amis du laboratoirede Pharmacognosie, du CEREPHA,


de la SociétéFrançaised'Ethnopharmacologie, du CentredesSciencesde I'Environnementet
de I'Institut Europeend'Ecologie,pour leur gentillesse,leur soutien,leur bonnehumeuret
sansqui ce travailn'auraitpasde sens.

L'étude de Rosmarinusfficinalis a été réaliseeau laboratoire de pharmacognosiedu


Centre des Sciencesde I'Environnementde I'Université de Metz avec la collaborationdes
LaboratoiresDOLISOS(PARIS).
Je dediecette thèse

A mesparents

A Frédéric

A Charleset à Louis

A Ghislaine

A Paul

A mesbeaux-parents

A mesbeaux-frèreset belles-soeurs

A ma Famille

A Isabelle

A mesAmis
INTRODUCTION

PARTIE
PREMIERE

Chap. I : Etudebotaniquede RosmarinusofficinalisL. 5


l. Le romarin dans la classificationdes végétaux I
1. La famille des Lamiacées
1.1 . Généralités
1.2. Filiationavec d'autres familles 9
2. Description botanique du genre Rosmarinus
3. Les différentes espèces du genre Rosmarinus 10
3.1. Anciennesdénominations
3.2. Le genreRosmarinusd'après Med-Checklistet Flora Europaea 12
ll. Noms vernaculaires 14
lll. Le romarin dans la pharmacopée 15
lV. Caractéristiquesanatomiques 16
1. Différentespiècesflorales- Diagrammefloral
2. La feuille 17
3. La tige 18
V. Répartition géographique- Phytosociologie- Culture 18
1. Répartitiongéographique
2. Phylosociologie 19
3. Culture

Chap. ll - Utilisation traditionnelle 20


l. Historique 21
1. En Europeet dans le bassinméditérranéen
1.1. De I'antiquitéau Moyen-Age
1 .2. Du Xlllà au XVlllè siècle
2. Au Moyen-orient,en Afrique du Nord et en Asie 23
3. En AmériqueCentrale 24
ll. Utilisationen médecinetraditionnelle 25
1. En usage interne
1 .1 . Tonique- Stimulant
1.2. Apéritif - Stomachique- Dépuratif
1 .3. Antitussif et antispasmodique
1.4. Ocytocique- Emménagogue 26
1.5. Diurétique
1.6. Cholagogueet cholérétique
1.7. Autres utilisations 27
2. En usage externe
2.1. Antiseptiqueet cicatrisant
2.2. Emmenagogue
2.3. Anti-rhumetismal- Anti-inflammatoire
2.4. Stimulant- Revitalisantdu cuir chevelu 28
2.5. Anticonceptionnel
2.6. Antiparasitaire
lll. Spécialités actuelles à base de romarin en Phytothérapie 28
1. lndicationsdu Ministèrede la Santé
2. Spécialitésdu codex 29
fV. Précautionsd'usage liée à la toxicité de I'huile essentiellede R.offt-cinalîs 29
1. Toxicité en usage externe
2. Toxicité en usage interne
V. Utifisation non pharmaceutique de Rosmarinus offïcthalis 30
1. En parfumerie
2. En alimentation
tr

2. En alimentation
3. Comme antioxydant
4. Comme insecticide,antibactérien,antifongique 31

Chap. ffl - Composition chimique de RosmarÏnus officinalis 32


l. Les acides-phénols 33
ll. Les flavonoides 3s
lll. Les composésterpèniques 37
1. Monoterpèneset sesquiterpènes
1.1. ldentificationet compositionchimiquede I'huileessentielle
1.2. Variabilitéde la compositionchimiquede l'huile essentielle
2. Diterpènes: lactonesditerpéniqueset quinonesterpéniques 43
2.1 . Lactonesditerpéniques
2.2. Ouinonesterpéniques 45
3. Triterpènes et stérols 46
3.1 . Triterpènes
3.2. Stérols 48
lV. Acides gras hydroxyles 48
V. Acides organiques 49
Vl. Autres composés chimiques 49
Vll. Tableau récapitulatif 50

DEUXIEME PARTIE 52
lntroduction 53

Chap. I - Standardisation des matériels : animaux, extraits végétaux 54


l. Conditionsd'élevagedes animauxde laboratoire 55
1. Espècesutilisées
1.1. Souris
1 . 2 .R a t s
2. Conditionsd'élevage
ll. Les extraitsde jeunespoussesde R.officînalîs 56
1. Récolte
2. Méthodesde fabricationdes différentsextraitsvégétaux 58
2.1. Profilgénéral
2.2. Solvantset tempsde macérationspécifiquesdes extraits
2.2.1. Extraithydro-alcoolique
2.2.2. Extraitglycéro-alcoolique 59
2.2.3. Extraitaqueux
3. Préparationet conservationdes formessolidesutiliséespour les tests 59
pharmacologiques
3.1. Déshydratation et lyophilisation
3.2. lnventairedes différentsextraitset codificationdu matérielvégétal 60

Chap. ll - Carte d'identification chimique d'un extrait de ieunes pousses 61


de Rosmarinus officinalis L.
l. Introductaon 62
ll. Recherchede groupeschimiques 64.
1. Lespolyphénols
1.1. Tanins
1 .1.1. Procédure expérimentale
1 . 1 . 2 .R é s u l t a t s 65
1.2. Acides-phénols et composésflavoniques 65
m

1.2.1. Procédureexpérimentale 65
1.2.2.Résultats 67
2. Lescomposésréducteurs 69
2.1. Procédureexpérimentale
2.2. Résultats 70
3. Recherche desselsminéraux 72
3.1. Procédureexpérimentale
3.2. Résultats
4. Recherche dessaponosides 72
4.1. Procédureexpérimentale
4.2. Résultats 73
5. Recherche des composésterpèniques 73
5.1. Procédureexpérimentale
5.2. Résultats 74
lll. Conclusion 79

Chap. llf - Etude toxicotogique des jeunes pousses de R.officinalis 80


l. Evaluationde la doseléthale50 81
1. Protocoleexpérimental
2. Résultats 82
3. Conclusion

Chap. lV - Recherched'une activité cholérétiquedes ieunes pousses 83


de Rosmarinus offÏcinalis
l. lntroduction 84
1. Utilisationen médecine traditionnelle et en phytothérapie
2. Donnéesbibliographiques sur l'activité de R.officinalis
cholérétique
3. Données bibliographiques sur I'activitéantispasmodiqueet cholagoguede 85
R.officinalis
!1.Rappelssur le mécanismede formationde la bile 86
1. Rôlede la bile
2. Formationde la bile
tll. Mesurede I'activitécholérétiquedesieunespousses 88
1. Procédure expérimentale
1.1 . Matérielet Méthode
1.2. Expression des résultats 90
1.3. Analysestatistique
2. Résultats 91
2.1.. Profilgénéralde l'excrétionbiliairechezle rat
2.2. Activitécholérétique de la substancede référence: DHC 94
2.3. Activité desjeunespoussesde R.officinalis
cholérétique
3. Discussion 96

Chap. V - Recherche d'une activité anti-hépatotoxiquedes ieunes 97


pousses de Rosmarinus officinalis
l. lntroduction 98
1. La pathologie hépatique
2. Donnéesbibliographiques sur le pouvoirantioxydant
du romarin 100
3. Choixdes modèlespharmacologiques pourI'intoxication
hépatique
lf . Activité hépatoprotectrice vis à vis
desjeunespoussesde R.offrcînalis 101
d'une intoxicationau CClachezle rat et la souris
1. Procédure expérimentale
1.1 . Matérielet méthode
1.2. Expression des résultats 104
2. Résultats
2.1. Extraitsaqueuxde jeunespoussesde R.officinalis
ry

2.2. Lessubstancesde référence : nébulisatde grainesde S. marianum, 106


silymarine
sur l'activitédesjeunespousses:
2.3. Influencede la voie d'administration 107
voie oralechezla souris
3. Conclusion 107
3.1. Activité hépatoprotectrice 108
3.2. Substances de référence
3.3. tnfluencedu traitement(préventifou curatif) 109
3.4. lnfluencede la voie d'administration
4. Discussion 109

Chap. Vt - Recherched'une activité anti-inflammatoaredes ieunes 111


pousses de Rosmarinus officinalis
t. Introduction 112
1. Rappeldu processus anti-inflammatoire
2. Choixdu modèleexPérimental 114
ft. Inffuencede t'extraitagueuxde ieunespoussesde R.officinalis 115
vis.à-visde I'oedèmeinduit par la carragéninesur la patte du rat
1. Procédure expérimentale
1.1. Matérielet méthode
1.2. Expresslon desrésultats 117
2. Résultats
2 . 1 .T é m o i n s
2.2. Indométacine 120
2.3. Jeunespoussesde R.officinalis
3. Discussion 120

Chap. Vll - Recherchede l'activité diurétiquedes ieunes poussesde 122


Rosmarinus offrcinalis
l. Introduction 123
1. Rappelssur la fonctionrénale
2. Choixdes protocoles 125
2.1. Testen surcharge hYdrique
2.2. Test en chronique
ll. Mesurede I'activitédiurétiquepar le test en surcharge hydriquechezle rat 125
1. Procédure exPérimentale
1.1. Matérielet méthode
1.2. Expressiondes résultats 126
1.3. Analysestatistique 127
2. Résultats
2.1. Furosémide
2.2. Hydrochlorothiazide
2.3. Jeunespoussesde R.officinalis 129
3. Conclusion - Discussion 131
lll. Mesurede I'activitédiurétiquepar le test en chroniquechezle rat 132
1. Procédure expérimentale
Matérielet méthode
2. Résultats 133
3. Discussion
lV Conclusion r34

Chap. Vlll - Etude comparative des ieunes pousses et des sommités 135
fleuries de Rosmarinus officinalis
lntroduction 136
l. Comparaison desieunespousseset des
de l'activitépharmacologique 137
sommatés fleuries
v

1. Activitécholérétique 137
2. Activité hépatoprotectrice 139
3. Activité anti-inflammatoire 140
ll. Conclusion 142

Chap. lX - Relation : Structure / Activité 143

Ghap. X - Conclusion 146

BIBLIOGRAPHIE ràxll
INTRODUCTION
I-a medecinetraditionnelleet le mondevégétalvivent en étroite communion,car elle y
puise toute sa matièrepremièrepour confectionnersesremèdes.Seulement,pour que ces
drogues entrent au sein de la médecineoccidentale,elles doivent s'affranchir d'une
expérimentationpharmacologique afin de vérifier leur activitéet d'en garantirleur inocuité
(bien que la toxicité d'une plantene soit pasun facteurde sélection).

Parmi I'inventaire des plantes médicinales,nous avons choisi d'étudier Rosmarinus


où les jeunes
fficinalis Z. pour I'originalité de sa prescriptionactuelle,en gemmothérapie
poussessontutiliseesen macératglycéro-alcoolique.

Rosmarinusfficinalis L., fut partie desplantesmedicinalesqui sont en usagedepuis


I'Antiquité et qui, au traversdessiècles,a su garderune placedansI'inventairedesremMes
des tradipraticiensde tout le bassin méditerrannéen.On la place dans la catégoriedes
plantes dépurativespour son action sur le système digestif et urinaire, des plantes
et
stimulantespour sonhuile essentielle.Elle aurait égalementdesvertus anti-rhumatismale
anti-oedèmateuse.
C'est une plantequi a une destinéefémininepuisqu'elles'utilise dansles phasesqui
entourentla naissance(ocytocique,emménagogue).Les femmes s'en serventégalement
comme épice pour la préparationdes repas et la conservationdes aliments (graisses,
viandes).
Aujourd'hui, le romarin est entrédansla médecinemodernepar le biais de specialités
de naturephytothérapiqueoù il apparaitsouventen associationavecd'autresplantes,et pitr
le biais de la gemmothérapiequi préconiseI'usagedesjeunespoussesdansles "insuffisances
hépatiques".

Notre travail débuterapar une étude bibliographiquequi nous permettrad'identifier


R.fficinalis par sescaractèresbotaniques,par son utilisationen médecinetraditionnelle,et
par sa composition chimiçe. Puis it se poursuivra par une étude des propriétés
pharmacologiquesqui permettra d'infirmer ou de confirmer les nombreux usages
chez I'animal, en regardde
traditionnelsde R.fficinalis à I'aide de testspharmacologiques
ses fonctions "dépurativeset de drainage"et de son utilisation dans la conservationdes
3

aliments. L'originalité de cette étude serade mettreen avant I'usagedesjeunespousses.


Les testspharmacologiques permettrontde rechercherI'existenced'effets hépatotropes'anti-
inflammatoires desjeunespousses.
et diurétiques

Pour mettreen évidenceune activitéhépatotrope,nous nous sommesorientéssur deux


domainescomplémentaires : l'évolutionde la cholérèsesur I'animal sain (rat) et I'activité
sur l'animal intoxiqué (rat et souris). L'intérêt thérapeutiqued'une
hépatoprotectrice
substancecholérétiquen'étant pas suffisantactuellement,les modèleshépatoprotecteurs in
vivo permettrontd'apporterdesprecisionssupplémentaires quantaux mécanismes d'actions
est le tétrachlorurede
des extraits. Le toxique utilisé pour ces modèleshépatoprotecteurs
carbone qui induit une hépatitedont la phasenecrotiqueest évalueepar le dosagedes
transaminases plasmatiques.

La techniquesélectionnée pour l'étude de l'activité anti-inflammatoireest un modèle


d'inflammationaigùede la pattedu rat, induitepar la carragénine. I.a,mesurede I'oedème
induit par la carragéninerend comptede la potentialitéanti-inflammatoirede l'extrait.

Enfin, I'activité diurétique sera quantifiée par l'étude sur deux modèles
pharmacologiques : I'un en aigù chezle rat en situationde surchargehydrique, I'autre en
chronique(sur 15jours) chezle rat en situationnormale.L'effet diurétiqueest appréciépar
la mesurede I'excrétionurinaire.

Notre objectif final serade comparerI'activité pharmacologiquesdesjeunespousseset


de la drogue(les sommitésfleuries)et d'en dégagerla supérioritéde I'une ou I'autre de ces
partiesde la plante(HOEFLERet coll. , 1987,FLEURENTIN et coll., 1987).
Première partie

ANALYSE BIBLIOGRAPIIIQI.]E DE ROSMAIUNUSOFFICINALIS

CIIAPITRE I : Etudebotanique

CIIAPITRE II : Utilisationtraditionnelle

CIHPITRE III : Compositionchimique


CHAPITRE I

ETIIDE BOTAT.IQL]EDB ROSM


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FIGURE 1 : ClichéPI4INTAEMEDICINALES- RosmartnusofficinalisZ.Ossicineller


Planzen,Dr Th. SR. L. Neesvon Eisenbeck,éd. Diisseldorf,1829.
ROSMARINUSOFFICINALISdansla classificationdesvégétaux

F.mbranchement: Spermaphytes

Sous-Embranchement: Angiospermes

Classe: Dicotylédones

Sous-Classe: Gamopétales

Ordre: Tubiflorales

Sous-Ordre : Iamiales

Famille : I-amiacées

Genre z Rosmartruu

Fspèce : oficirulis
I. LE ROMARIN DAI{S LA CLASSIFICATION DES VEGETATIX

1. La famille desLamiacées

1.1 Généralités(BONNIER, 1934)

La famille des Iamiacées compte 2700 espècesréparties en 3L genres. D'après


BOELENS (1985), on compteraitjusqu'à 200 genreset environ 3500 espèces.Iæs plantes
de cette famille sont herbacées(ou plus ou moins ligneuses),à feuilles opposéessans
stipule, à tige quadrangulaireet à fleurs irrégulières et gamopétalesdisposéesen grilppes
(parfois d'apparenceverticillée, en épis ou en capitule). Ia plante est couvertede poils
glanduleuxrenfermantune huile essentielle.

I-e calicepersistant,à 5 divisions(rarement3 à L2), est soit régulier, soit disposéen 2


lèvres.
I: corolle est constituéede pétalessoudésentreeux qui forment2 lèvres :
* la lèvre supérieureest entièreou échancrée
* la lèvre inférieurecomporte3 lobes(rarement5).

I-es étaminesau nombrede 4 (rarement2), dont les 2 plus grandessont soudéesà la


corolle, possèdentdes anthèresà 2 loges (rarement1). Celles-cis'ouvrent dansla largeur
(rarementpar une fenteen arc).

L'ovaire a 2 arpelles divisés en 2 parties, d'où semblesortir le style. Celui-ci se


terminepar un stigmatedivisé en 2 parties.

Iæ fruit est un téEakène, se dissociant à maturité en 4 méricarpes indéhiscpnts


renfermantchacunI grainesansalbumen(ou trèspeu).

Ces caractèresainsi définis pour la famille des Iamiacées, présententdes variations en


fonction des différents genres. Ces genressont classésen 9 groupessuivant des détails
anatomiquescommuns. Ainsi les genres Rosmartrutset Salvia forment un groupe et
possMentle caractèrecommunde n'avoir que n2 étaminesnfles 2 autresétantstériles).
1.2. Filiation avec d'autres familles (BOI\NIER,1934)

Les I-amiacéesont avec les Borraginacéesdes affinités liées au fruit et à la corolle.


Iæur fruit est un tétrakèneet la corolle est gamopétale.
I-es Lamiacês offrent aussipar la symétrie de la corolle, le nombre et la disposition
des étamines,des ressemblances bien différente par la
avec la famille des Scrophulariacées
constitutiondu fruit.

2. Descriptionbotaniquedu genreRosmartnus
(BONNIER, L934; GARNIER et coll., 1961; FOURNIER, 1948)

* C'est un arbusteà feuilles persistantes


pouvantatteindre2 m de haut, à nombreux
rameauxdressésou quelquefoisprostrés(variétéprostratus).

* I-es feuillessessileset opposées,sontétroiteset coriaces,à bordsenroulésen dessous,


vertes à la face supérieure,velueset blanchâtresà la faceinférieure.

* Iæs fleurs bleu lavandeà blanches(variété albiflorus) sont disposéesen courtes


grappes à l'aisselle des feuilles, sur la partie supérieuredes rameaux. Sous climat
médiærranéen, la floraisona lieu presquetouteI'année.
Le calice, d'aspectpulvérulent,présenteun tube campanuléà 3 divisions dont la plus
large est la lèvre supérieure.
La corolle : son tube, plus long que le calice, s'élargitsur 2 lèvresinégales:
- la lèvre supérieureà 2 lobes
- la lèvre inférieureà 3 lobesdont le médianestplus développéet concave.
L'androcéecomporte4 étaminesdont 2 sont stérileset réduitesà des crochets.Les 2
autres, saillantes,sont inséréessur la gorge par leur filet muni d'une petite dent. Ces 2
étaminesont desanthèresallongéesuniloculaireset déhiscentes par une seulefente.
I*, gyn&&, se composed'un style se terminant par un stigmate qui se développe
souventaprèsles étamines.L'ovaire a 2 carpellesdiviséen 2 parties.
I-e fruit est un tétrakène brun dont chaque partie renferme un seul embryon sans
albumen.
* L'huile essentielle: la planæ dégageune agréableodeur rappelantI'Encens (d'où
l'origine de I'un de sesnoms vernaculaires"Encensier"),provenantde I'huile essentielle
élaborée au niveau du calic.eet des feuilles par des poils secréteursglanduleux à tête
10

unicellulaire (face inférieure et supérieure)et à tête octocellulaire (face inférieure


seulement).
* Le nectaire: la massenectarifèreest abondante,et les abeillesqui butinentles fleurs
de romarin élaborentun miel parfuméappelémiel de Romarinou "miel de Narbonne".
* Les racinessontramifiees.

du genreRosmartnus
3. Les différentesespèces

3.L. Anciennesdénominations

La systématique
du genreRosmarinusn'a pas toujoursété homogène,ce qui se traduit
par de nombreux noms d'espècescités par les auteurset qui ne sont pas tous en usage
actuellement.

*Des auteursallemandset italiens(HEINZ A. HOPPE, 1975; FALCHI DELITALA et


SOCCOLINI, 1980)mentionnent4 espècesrépertoriéessurtouten Afrique du Nord :
Rosmarinuschilensis(Dumont,Bosc)
Rosmarinuslaxiflorus
RosmarinusIavandulaceus
Rosmarinustournefonii (De Noe)

*Ces mêmesauteursse basentactuellementsur la classificationde TURRILL (1920\


qui ne comprendqu'une seuleespèce,maisplusieursvariétéset formes,répertorieesdansla
region méditerranéenne :
Rosmarinusfficinalis L.
variétés genuina formestypica Turrill
erectusPascq.
humilis Ten-
albiflorus Beg.
rigidus Car. e S. I-ag.
angustiloliasGuss.
laffiliusBeg.
pubescewPamp. typica Pamp.
roseusPamp.
ll

*Ia flore d'U.R.S.S. (KOMAROV, 1976)cite 4 espècesdu genreRosmartruts


(sans
autreprécision),qui sontles suivantes:
Rosmartnusangusrtfohrer Mill. Gard. Dict. edVI[ (1758)
latifolinsMill. l. c. (1758)
Rosmartruts
Rosmartnrsoficinalis wlgaris A lefel. Landwirt. FL ; (1860)
Rosmainusoficinalis variété genuinaTurrill in Kew Bull (1920)

*KRÛSSMANN (1962),un auteurallemand,cite les 2 espèces


suivantes:
RosmarirutslavandulaceusDe Noe ex Balansa
Rosmartnusoficinalis L.
variétés albiflorus
angusfifonus
erectus
prosffarus
Benenden(hybride)

*Dans le dictionnairedes plantescultivéesaux Etats-Uniset au Canada(Hortus third,


BAILEY et BAILEY, t976), une seule espèce est citée avec des variétés originales
correspondantà deshybrides:
Rosmarinusoficinalis
variétés albus
prostratus
CollingwoodIngram ftybride)
IÆl$r,ood de Forest (hybride)
T\rscanblue (hybride)

*Un ouvrageitalien (Piantearomatichee medicinali, 1969)établit une liste de variétés


hvbridesde I'espèce:
Rosmariruuoficirnlis
variétés angusrtfofiurbenendenblue
erectusalbus
prostratu:t
pyrwnidalis
jessup'supright
mountfort'sform
severnsea
T2

*Ia flore BONMER (1934)ne dépritqu'une seuleespèceet deuxvariétés:


Rosmartnwoficinalis variétés tenuifoliusG.B.
synonyme : R. tenuifolinslordan et Fourreau
latifolius G.B.
synonymes: R. laifolias Mill.
R. flexwsus fordan et Fourreau

3.2.Lc, genre Rosnari.nusd'après MED-CHECKLIST (19EO (GREUTERet coll.,


1986)et FIORA EUROPAEA (1972)CruTIN et coll., 1972)

Nous prendrons ces 2 ouvrages comme les références actuelles pour la flore
Ils décriventprincipalement2 espèces:
méditerranéenne.

Rostnartruu
oficirwlis et Rosmariruu
ertocalix

olfrcinalisL.,Sp.Pl. i 23. (1753):


Rosmartnus

Plante aromatiquepouvant atteindre 2 mères de haut, à branchesbrunes


dressées vers le haut ou rarementcourbéesvers le bas. Feuillessessilesde 15 à 40
mm de long sur L,2 à 3,5 mm de large, droites, coriaces,à bords enroulés,d'un
vert brillant et rugueux sur la face supérieure, blanches et velues sur la face
inférieure. Pédonculevelu ; calice de 3 à 4 mm, vert ou violaé et quelque fois
velu lorsqu'il est jeune ; calice de 5 à 7 mm, glabre et veiné plus tardivement.
Corollede 10 à 12 mm, bleu pâle (rarementroseou blanche).Fnrits bruns.
Présentsur sol sec.D'origine méditerranéenne
étendueau Portugalet au nord-ouest
de l'Espagne ; cultivé dans d'autres pays pour I'ornement et pour son huile
essentielle.Présentet indigèneau Portugal,en Espagne,dansles îles Baléares,en
France,en Corse, en Sardaigne,à Malte, en Sicile, en Italie, en ex-Yougoslavie,
en Grèce,dansles îles de I'Egée orientale,en Turquied'asie, à Chypre, en Libye,
en T\rnisie, en Algérie et au Maroc. En culture en Albanie, aux Açores, en
Bulgarie, en Suisseet ex-URSS(Crimée). Non détectéen Israël, en Jordanie,en
Egypteet dansle Sinai.
13

Deuxsynonymes :
Rosmartrun hvandulacers De Noéin Balansa, Pl Algérie1852:no444.1852[insched].
Rosmartrus laxiflorusDe Noéin Balansa, Pl. AgérieL852:n"443. 1852lin sched.]
Il existeégalement unesub-espèce (présenteet indigèneauxBaléares):
Rosmartnus palaui (O. Boloset Molinier)Malagarriga,
fficinalis subsp.
Subsesp.Var.Geogr.:23. L973
synonyme :Rosmartruu oficinalis var.palauiO. Boloset Molinierin Colect.
5: 757. 1959[basion].
Bot. @arcelona)

ertocalixJordanet Fourr., Brey. Pl. Nov. I z4. (1860


Rosmartnus

Planæ aromatiquepouvant atteindre 2 mètresde haut, à branchesgrises


habituellementcourbéesvers le bas. Feuillesde 5 à 15 mm de long sur 1 à 2 mm
de large, glabres et vertes, ou grisâtres et velues ; présence de poils sur le
pédoncule,calicesprésentantà la fois des poils secréteursglanduleuxunicellulaires
et octocellulaires. Présentsur terrain calcaire et rocheux. Présent et indigène en
Espagne,au Maroc et en Algérie.

Synonyme:
Rosmartnustournefortii (Murb.) Jahandiezet Maire, Cat. Pl. Maroc: 620. 1934
Il existeégalementdeux sub-espèces:
Rosmartnusertocalix subsp.eriocalix
Rosmartrutsertocalix subsp.tomentosus(Huber-Morathet Maire) FernandezCasas
in Cuad.Ci. Biol. 2:40. t973
synonyme: Rosmartru$tumentosas (Huber-Morathet Maire)
in Bull. Soc.Hist. Nat. AfriqueN. 3I :79. 1940[basion].

D'un point de vue pratique,on distinguerarapidementcesdeuxespèces:R. fficitwlis


R. eriocalix
par le port de la planæet la taille desfeuilles, notamment:
l'une, R. oficinalis a un port dressé,desfeuilleslonguesde 40 mm et assezlarges;
elle est largementrépartie dansle bassinméditerranéen;
l'autre, R. ertocelix, a un port courbéet desfeuillesplus courtes(15 mm) et plus
étroites,et sarépartitiongéographique estlimitée à I'Espagne,au Maroc et à I'Algérie.
L4

II. NOMS VERNACULAIRES (cARNTERet cou., 1961)

Rosmarinusdu latin Rosede la mer. Cetteétymologieest controversée: en fait "ros"


viendrait d'un nom du latin dérivant de rhus "rhous=sumac"qui rapelle I'aspect
d'arbrisseaude la plante(DELAVEAU, 1987).

France romarin, encensier,herbeaux couronnes,


herbeaux troubadours
en provence: roumaniéou
en catalan : romari

Allemagne Rosmarin,Weihrauchkraut,Bodekraut

Angleterre rosemary,old man

Espagne romero

Italie rosmarino,taesmarino

Belgique rosmarijn(flamand)

Grèce dendrolibano

Inde rusmari

Chine mi tie hiang (ROI, 1955)

Afrique du Nord iklil el jabal Couronne


demontagne
(DUCROS,1930)
Hashishatel Iklil Plantede la couronne

klil ou iklil ou aklil (LEMORDANT et coll., 1977';

iazir ou azir ou yiazir (dansle sudtunisienet algérien)


(BOUCHAT, 1956)
15

III. LE ROMARIN DAT{SLA PIIARMACOPEE

MonographiesdeR. fficinalis L. de la pharmacopéefrançaise :


(Xèmeédition, lgsg)
*la drogue:
_ b penic utiliéc du ronarin est colarituée por la ronrmité llcude séchéc
&. Rosnurints ofrcimlis L. Lc romrrin conticnr ru minimum 1,5 pour ESSAI
ær.t Vlm d'huilc crscnticlle.
Ituillas étruScrs (V.4,2). f, raux dcs élém€nrsérrantc$ n'cst pas
rupérieurà 2,0 pour ccnt.
CARACTÈRES
Ctronraogrpblc. Opétcz par chromatographie sur couche mincc
Lc rocrarin possèdc unc odcur caractéristiquect unc savcul foncmcnl (V,6.20.2)en utilisanl unc plaquc reoouvcnÊde gcl dc silice c R.
erooetiquc.
So,lution
à cxominar.Dissolvcz20 pl d'huilc cssenrielle
obtenueau coursdu
lr rige ligneusc ct lcs ramc.ux sont subcllindriqucs. I.es fculllcs dosagedans I ml d'hcxaneR.
Farrpt -nt9s, opposécs, linéaircs, s€ssilcsjont énaccs, cnrculécs sû bs
borô; la fece supéricurc dc le fcuillc cst glrbrc Êt chsgrinéc, d€ tcinte ycn
&.luion têmoin. Discolvcz5 mg de bornéol R. 5 ng d'acér.lc dc borny'c R
rmrbrc; h fgcc inféricure, blanche,romcnæurc,csip.rcouruc par w
ct t0 nl dc cinéolc R dens I ml d'hcxancR.
r*rvurc médirnc seilhntc. L'inflorcsccncc tpiciformc pàne cn toutc saisori
dct 0cun subacseilcs.læ calicc, gttnosépall, bilabié tn fonnc de clochc,
pbcrocnt, posède sculcment3 lobes; la corolle,gamopénle,longuemenr IXpoeczséparémcnrrur h plaque,en bandesde ?Omm sur 3 mm, l0 pt
dc c'hrquccolution. Dévcloppczsur un parooursdc l0 cm avcc du chlorurÊ
tubùlcosc,cst bilebiéc; elle préscnreunc Èvrc iupCricurc cn lôrmc dc
dÊ méthylènc R. Laisscz séchcr la plaqræ à I'air. Effecrucz un
cerqæ à 2 lobcs cr unc lèwc inférieurc à 3 lobe! donr le médian cal
2l' dévcloppcmcnt dansla mèmcdircction sur un parcoursdc l0 cm avcc du
trèsélargi; cllc csr blcu pâle, blanclilasou blanchârre,maculê
drlorurc dc rnéthylènc R. Lrisscz séchcrla plaqueà I'air pcndanrquclqucs
de petitcsrachcsviolcrtcsà I'inrédaur; il n.y e quc 2 étamincs; lesanrhères
ninutcs. Pulvérisczdc la solution d'aldéhydeanisique R. Chauffcz le
rcor dlontécs à unc scule logc, r'ouvrant'per'unercule fcntc.
p\uc à l05-ltO € pcndmt l0 min à 15 mio. Examinczà la lumièrc du
Erominëceu micrcscopc,la ooupe trrnsvenalc dc la fcuillc cst constituéc Fur, L chromlfogrammc obtcnu rvcc la sotution à cramincr préscnrc
prr un épidcrme Eupéricur glabrc, à ccllulo polygonslcs, aplaucs, sens 3 ucàcc principelcs scmblablcsqurnl à leurs poeitionsct lcùrs colorrlioos
rlu tachcsprincipdcs du chromatogrammcobrcnu avcc la solution témoin
rtorrlcs, qui rccouvre un ûssu paliscadigue.'Lémércphylic e cclulcs
polytondes cntoure dcs feiscerur libcro-ligncur, rcpiéscntés pu un oorrÊspondanrrcspectivcmcnt, de brs cn heut, au bornéol (gris-blcu), ru
cinéolc (gris-brun) et à l'aéntc dc bomylc (gris-blcu). I.c chrom.tù.
ordon ligncur, erqué, rccouvcn à la panic inféricurcirar uo libcr ct un gnmmc obtcnu avcc lr solutionà cxamincrpiésÊnre,cn ourlc,3 techcr:
périq/clc 6brcux. L'épidermc inféricui à cellulcs sinucuscscsr carsctédré
. uoc, roùlc brhuc, rituéc co dcrsou du boraéol, unc rutre, mugc carmin,
pù h_pté$ncc dc stomars, toujors rccompsgnésdc 2 ccllutcs annercs,
litûéc cntrc h cinéolc cr I'rétrtc dc bornyle ct unc .utrc, vcne, siruée
dc poils rccrcurs. pluriccllulaires, mrniliés èr per dcs poils glandulcur, cntrc b bornéol cr le cinéolc.
ætoccllul.ircs.
Tar el cru (V.6.10). Dércrrrinécpar cnmlncEcnt, l,etcocur cn ceu du
au microscopc, le romarin pulvérisé (3(tr), vert-jaunc, rc
mmrrin pulvériré n'Gstprs supériÊurcà t0,0 poûr ccnt.
qnFé-lT Prr le présenccdc plusicursrypcsde poils: dcs poili rccrcun,
pluricclluldrcs, remifiê, dcs prils æcréièurs lr
iieA monoccltulairc cr à Ccodrcstoadcr (V.3.2.16).Dércrminéeur l,û) g de romarin pulvérieé,lc
rërc unicÊllul.irc ou brccllulairc,et dcs poils récrélcurs,octaclluleircs.
Cespoils ou frrgmcnrsde poilsrcnr srir tlbrcs,soir fixcs iur lcs tragrcnrs trux dcs ccndrcslotalêsn'cst passupérieurà 12,0pour ccnt.
dê l;épftlcrrtc infédcur carrctérbê prr dcs ocllules rinucuscs ct
<tcs
ttori!:rtlt rccomprtnér dc 2 ccllutcs enncrcs. Lcs gnins dc pollcn
sonl DOSAGE
rcnd6, I crinc lis.

^E{cau9z le dosage dcs huilcs csscnticlles dans lcs drogucs végérrlcs


IDENTIFICATION (V.4.5.8). Utiliscz 25,0 g de romarin conru*, un ballon de t (m-ml cl
3(I) ml d'cau omme liquided'cnrraincmenr.Disrillezà un débir dc 2 ml à
A. [r romarin préscnrc lÊsorrctèrcs mæroccopiquca 3 ml par minute pcndanr3 h.
llcun précédcmmcntdécrits. dcs fcuillcs cr dcs

B au. microccope, b romrrin prtvériC (t(n)


T::l{ préænrc hs CONSERVATION
micrcoopiqucspréc€dcmmcrirdé"ril. .---,
caractères .'-
En récipicntbicn fcnné. à I'ebri dc la lumièrc cr dc I'humidiré.

*R.olficinalis pour pÉparations homéopathiques


: la drogueestconstituée
par les
rameauxfleurisfraisdeR.fficirwlis L..

Iæ romarin n'est pas répertoriédansla pharmacopéeeuroÉnne.


16

IV . C ARACTERISTI QTIESAI{ATOI\{I QTIES

1. Différentespiècesflorales- Diagramme floral


R o r n a r i n o f f i c i n a l . 1 5 1,

A1 -4î)

ffi

A 3 :y''*"\ ..tÉrl},
" {ùr

A1
A2 C o u p el o n g i t u d i n a l(ex 1 )
B o u t o n a v e c c a l i c e à t r o i s l è v r e s , l a s u p é r i e u r eL l n p e u !-rL,r+ carpelles avec srylebleu-mauve,stigrnatebi-lobé,
o v a l e , l e s d e u x i n f é r i e u r e sl a n c é o l é e s( x 1 ) . fin.
P r é s e n c ed e p o i l s d u v e t e u x e t d e n o m b r e u s e s g o u n e s C^arpelles . vue cleface avecnectairæen dessousdes cJelrx
d ' e s s e n c e( 1 0 à 2 0 a u m m 2 ) s p h é r i q u e s ,d ' u n b l a n c l a i - i n f é r i e u r sS. t o m a t e s( 1 0 à 1 5 ) ,s i t u é su n i q u e m e n st u r l a
teux, visiblesà l'ceilnu. partieinférieure. Finesrnerlrbranes situéesau fond de la
Fleurouverte( x 1), corolleà plusieurslèvres,bleu pâle, corolle
marbréede bleu sonrbre. G r a i n e( x 3 ) .
Sryteet filet des étaminessaillants. A 3 Deux étaminesaux anthèressoudées,filetsComporTant
une petite dent à leur base.
B Rameau. D é t a i l: a n t h è r e ,b l e u - m a u v eà, u n e s e u l el o g e ( r 3 ) .
Pollen

BARACETTI( 1986)
de R. fficinalisd' apr ès
FIGURE 2 : Différentespiècest-lorales
t7

FIGIIRE 3 : Diagrammefloral de
R.oficirulis (d'aprèsGARNIER
et coII.,1961)

I:, formule florale est la suivante: 55 * 5P + 2E + 2C

2. La feuille

Ia structure de la feuille est adaptéeà la sècheresse par sa cuticule épaissesur la face


supérieureet sa forme à bords enroulés vers I'intérieur. L'épiderme inférieur est 1nu
cutinisé, et riche en stomates.Ia présencede poils tecûeurs(de type "candélabre") sur la
face inférieure limite la perte d'eau par évaporation(figure 4).
Ia feuille possèdedes poils secréteursglanduleuxsur les 2 épidermes.Un hypoderme
est présent sous l'épiderme supérieur. La nernrre médiane est saillmte sur la face
inférieure.
cuticule épaisse
épid€ræ zupériar

ùecteurremifié

poil secréteurglanduleuxoctoce[ulefue
Qid€rne inférieur
secréteurglandulau unicellaire

FIGIIRE 4 : Coupe transversalede la feuille de R. oficinalis d'aprèsBALANSARD (1953)


18

3. La tige

La tige est sub-cylindrique et présente quatre bosses peu marquées, remplies de


collenchymequi apparaîtsousun épidermenet, muni d'une épaissecuticulejaune verdâtre
et de nombreuxpoils. Un peu plus en profondeur,desîlots de sclérenchymeconstituentles
fibres péricycliques.
cuticule
épiderme
collenchyme
parenchymecortical
fibres péricycliquas
rayon médullaire

moelle sclérifiée

FIGIIRE 5 : Coupetransversalede la tige de R. fficinnlis : détail


(d'aprèsBALANSARD, 1953)

v. REPARTTTIONGEOGRAPHIQITB- PIIYTOSOCTOLOGTE
-
CTJLTT]RE

1. Répartitiongéographique

R. oficirwlis est une plante spontanéede tout le bassin médiærranéenet plus


particulièrement du littoral qui demandeun sol calcaire, de faible altitude, ensoleillé et
modérementsec. De par ces exigences,elle est indigènedes pays médiærranéenstels que,
Italie, Espagne,T\rnisie, Maroc, Algérie, Ex-Yougoslavie,Albanie, Egypæ, Palestine,
Grèce, Chypreet jusqu'en Asie mineure,au Portugal,au nord ouestde I'Espagne(Flora of
19

Turkey, 1982,(DAVI,S, L982); Flora Europaea,1972(ruTIN et coll., 1972); Med-


Checklist,1986(GREUTER et coll., 1986)).
En France,elle est abondante dansles garriguesdu Midi @rovence,I-anguedoc,
Pyrennéesorientales,
Corse).

2. Phytosociologie (communicationpersonnelleDEXHEIMER)

I-a ganigue à romarin (Rosmarirnericion) se développesur des sols meublesoù l'on


trouve peu de plantesannuelles,alors qu'habituellementun sol meuble est favorable à
celles-ci.
En effet, le romarin fait partie des espècesqui libèrent durs le sol une substancequi
em@herait le développementdesthérophytes@lantesannuelles).

3. Culture

Il est fréquemmentcultivé dansles jardins commeplanted'ornement; les feuilles sont


utiliseescommecondiment.De par son utilisationen médecinehaditionnelle,en parfumerie
et comme épice, R. oficinalis est cultivé dans les pays suivantsqui l'utilisent pour la
production d'huile essentielle: Algérie, France, Grèce, Italie, Maroc, Pornrgal, Russie,
Espagne,Tunisie et Ex-Yougoslavie(PERROT, L947 ; BOELENS, 1985). La production
mondialed'huile essentiellede romarin a été estiméeà 5 millions de dollars pour l'année
1989 (VERLET, 1991).Ia culturenécessitedesterrainsbien ensoleilléset abritésdesvents
violents, sur une terre sècheet légère préparéepar de profonds labours. La récolte de la
plantese fait habituellementde Mai à Septembre pendantla floraison.
Son aire de répartition s'est étendueà d'autres pays et régions où la plante s'est
acclimatéepar le biais des cultures ; c'est pourquoi on trouve le romarin dans le sud
californien commeplante de haie, le long de la côte pacifiqueet dansle Nord de la Basse
Californie (Sninsule) et le Mexique (WINKELMAN, 1986), ainsi qu'en Ex-U.R.S.S.
(Crimée et Caucase)(KOMAROV, t976) et en Inde (CHOPRA et coll., 1956) où le
romarin est cultivé danslesjardins. On le trouveégalementau Paraguay,où il fait partitdes
plantesmédicinales(ARISAWA et coll., 1987),et à Cuba.
Certainesvariétéspeuvents'adapterà la taille du bonsaî,à l'agrémentationde jardins
suspendus (DUKE et AYENSU, 1985).
20

CHAPITRE II

IJTILISATION TRADITIONI\ELLE
2l

I. HISTORIQIIE (FouRNrER,1948
; DELAvEAU,19Bz)

1. En Europeet dansle bassinméditerranéen

1.1. De lantiquité au Moyen-Age

Déjà connu dans I'Antiquité, les Anciens attribuaient au romarin le symbole de


l'amour, de la fidélité et du mariage.Il figurait égalementdansle culte des morts au même
titre que le Cyprès.Il amélioraitla mémoireet lesjeunesgenss'en tressaientles cheveux.
Prosper Alpin CXVIèsiècle) a découvertdes rameauxde romarin dans un tombeaude
l'Eglpte Ancienne (2000 ans av. I.C.). Iæ romarin apparaît parmi d'autres plantes
alimentairessur des papynrs et des peintures murales à Louxor (vers 1400 av.J.C.)
(DELAVEAU, 1987).
En Grèce, ThéophrasteGVè siècte av. J.C.), philosopheet disciple d'Aristote, ne
mentionnepiui cetteplantedans"l'Histoire desplantesu.Iæ romarin apparaîtdansla Rome
antiquevers le ler sièclede notre ère avecPline I'Ancien (auæurd"'Histoire naturelle")et
avecDioscoridequi inventorieplus de 519 espècesde plantes.Archigènesen tire une huile
par décoction.

On trouve des traces de la culture du romarin en Europe, dès les VIè et VIIè siècles
après J.C.; il est effectivement mentionné dans le "Capitulare de lhllis et curtis
imperialibas"(tablesdeslois desrois Mérovingienset Carolingiens)où il fait partitdes"88
plantesà cultiver dansles domainesimffriaux'. Il figure aussisur le plan du monastèrede
Saint-Gall (VUte siècle aprèsI.C), l'un des premierscentresintellectuelsde I'Europe. Il
servait à aromatiserles vins qui étaient alors fortement parfumés (anis, hysope, absinthe,
romarin, myrthe).
I-e romarin était cultivé en Angleterre avant la conquêtedes Normandspqu siècle), et
sonemploi estrecommandédansun herbieranglo-saxonde cetteépoque(GIRRE, 1985).

1.2. I)u Xmè au XVItrè siècle

Arnauld de Villeneuve (fin du XIilè siècle), médecinet alchimiste catalan qui étudia
I'alcool obtint le premier l'essencede romarin en solution alcoolique ; I'huile essentiellefut
distilléepour la lèrefois en 1330.
22

Un siècle plus tard, en 1370, apparaissaitul'Eau de la Reine de Hongrie" dont la


compositionest la suivante:

* 3 partiesd'alcoolatde romarin pour une partied'alcoolatde lavande(alcoolat: distillat de


fleurs dans I'alcool) (FOIIRNIER, 1948). VALNET (1980) donne une autre composition
tout à fait différente de la premièrequi est la suivante : distillat de cèdre, romarin et
térébenthine.
Cette préparation aurait guéri la reine Isabelle de Hongrie àg& de 72 ils, de ses
rhumatismeset de la goutteet lui auraitrenduainsi "jeunesseet beauté".

Au XVè siècle, John Philip de Liguamine (écrivain) reconnaît le romarin comme


condimentordinairedesviandessalées(GIRRE, 1985).

Au XVIè siècle,le romarin était utilisé conuela jaunisseet il guérissait"la paralysieet


toutessortesde maladiesérébralès".
Guillaumede Busnel,poèteet apothicairede la Renaissance écrivit :

nlllanger souventesfoys"
[I]u romarin qur est tant courtoitr

Ambroise Paré le reconnait comme "fort propre à accousterles viandes et faire les
saussgs".

SousHenri IV et Louis XIII, la modefut aux gantsparfumésde lavandeet de romarin.


Puis à cette époquenaissait"l'Eau admirable", ancêtrede notre "Eau de Cologne" où le
romarin était associéà la canelleet à la lavande.

Iæ romarin entredansla formulede l"Elixir de vien de Mattioli (médecinsiennoisde la


Renaissance), élixir qui ne contientpas moinsde 22 plantes(le romarin y représente5% de
la teneuren planæ)(DELAVEAU, 1987).

A la fin du XVIè siècle,dansle théatrede Shakespeare, c'est un rameaude romarin que


Roméojette sur le corps de luliette et le romarin est cité dansles versetsd'Optrétie comme
I'herbe de la mémoire.
Au XVIIè siècle, le romarin est connu des poètes et des cuisiniers : il agrémentela
cuissondes truffes selon Bonnefous(valet du roi Louis XIV), et dans le comte de Charles
23

Perrault "I: Belle au Bois Dormant", c'est avecde "l'eau de la Reinede Hongrie" que I'on
frotte les tempesde la princesse.

Au XVflIè siècle,la Marquisede Sévignés"'enivre" de cetteeau de jouvence(Eau de


la Reinede Hongrie)et la trouve "excellentecontrela tristesse".
Au coursde l'épidémiede pestede L720-1721à Marseille,4 hommesseprotégèrentde
la maladieen s'enduisantles mains et les tempesavec une mixture riche en épiceset en
droguesodorutes parmi lesquelleson trouve le romarin (formule encoreinscrite au Codex
1884)
Le romarin est cité par de nombreux auteursclassiquesdans des chansonset des
balladespopulaires:
"à l'entour de satombe,romarinI'on planta"
nsurla plus hautebranche,le rossignolchanta"

2. Au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Asie

Le romarin est cité en médecineislamiquecommeétant bon pour le mal de tête, les


abês, les piqûresde scorpionset l'épilepsieet pouvantexpulserle pus des ulêres (d'après
MUWAFAQ'AL-DIN ABU MANSIIR ALI AL-HERArSfl, 971-987) et il posséderait
égalementdes propriétés anti-inflammatoire, emménagogue,abortive, et serait un antidote
des poisons (d'après HAKIM MAYSERI, 991). Le romarin est cité aussi comme plante
expectorante,bonnepour les coliques, et qui fait expulserle pus des ulêres (IBN AL-QIF
MASIHI AMINE AL-DAWLA ABU FARAJ, t233-L286), et comme une plante utile pour
le mal de têteet diurétique(tBN ROSHDABU AL-WALID MOHAMMED, 1198).

Le botanisteIBN AL BAYTAR (Xmu siècle) décrit 1400 droguesutilisées en Afrique


du Nord dans un "Traité des Simples", raduit en latin (Corpus Simplicum
Medicamentorum) et en frurçais par Leclerc (1877-1883).Danscet ouvrage,il atffibueau
romarin "aklilu les propriétéssuivantes:
- "il provoquel'écoulementde I'urine et desrègtes-
- il résoutl'obstructiondu foie et de la rate -
- il purifie les poumons-
- il est utile contreles palpitations,l'asthme,la toux, I'hydropisie,I'ascite -
- les chasseursen mettentdansle ventre desanimauxqu'ils ont tués, aprèsen avoir retiré
les entrailles, pour arrêter le développementde la putréfaction - ".
24

Iæ romarin estplusieursfois décrit commeétant"la panacéede I'Afrique du Nord".

Le romarin est cité au XVIIè siècle par ABDERRAZZAQ EDDJEZAIRI (1874) en


Algérie et, au XIXè et XXè siècle au Maroc par Renaud et Colin en 1934 (cités par
FOURNIER, 1948),et BELLAKHDAR en 1978.

I-e romarin est aussisymbolede "renaissance": "aprèsun dur voyage,les Touaregsse


traitaient pendant 3 jours avec du romarin pour renaîhe à la vie (on retrouve ici le même
symboleque celui de l"'eau de la reine de Hongrie").

En Inde, le romarinn'est pasrépertorié(MAZARS, communicationpersonnelle).

En Chine, it est cité dansle traité desplantesmédicinaleschinoises(ROI, 1955)pour


son utilisation en parfumerie.

3. En Amérique Centrale

I-e romarin fait partie d'une liste de 20 plantes les plus fréquemmentutilisees en
médecinetraditionnelleen BasseCalifornie et au Mexique, ainsi qu'en Amérique latine
(DUKE et AYENSU, 1985).
25

II. UTILISATION EN MEDECINE TRADITIONNELLE

actuellesdu romarin rassemblees


Les indicationsthérapeutiques ci-aprèsfont, pour la
plupart, référenceà son usagepratiqué en Afrique du Nord (Tunisie, Algérie, Maroc,
SaharaAtgérois).Nous classeronssonutilisationen deux catégories: usageinterneet usage
externe. On tire plusieursdroguesde cette plante : huile essentielle,feuilles, sommités
fleuries.

1. En usageinterne

1.1. Tonique- Stimulant

s'emploiecommestimulanten cas de surmenage


L'huile essentielle ou d'asthénie,ou
pendantles convalescences (aprèsunefièvre typhoïde),(FOURNIER' 1948).
I-e romarin (partie de plante non precisee)s'emploie aussi contre la paralysie et
l'épilepsie(DUCROS,1930)et contrelesphénomènes de "débilitéde tousgenres".

1.2. Apéritif - Stomachique- Dépuratif

Dansle sud tunisien,le romarin "iazir" se prenden infusion sucrée,commeapéritif, le


matin et à jeun (REBOUL, 1953 ; MAIRE et SAVELLI, 1955; PASSAGERet DOREY'
1958 ; CHOPRA et coll., 1960). Cette même infusion aurait des vertus stomachiques
(BOUCHAT, 1956; DUKE et AYENSU, 1985).
Il s'utilise aussi contre les maux d'estomac, les vomissements,les fermentations
intestinales(BOUQUET, l92l\ et contreles coliques,soit en infusion sucrée(BOUCHAT,
1956), soit pris avec du lait caillé ou dansune pâte faite de farine, de beurre et de citron
(PRAX, 1850cité par LE FLOC'H, 1983).

1.3. Antitussif et antispasmodique

I-es feuillesde romarinen infusion ont une actioncalmantesur la toux (PASSAGERet


DOREY, 1958 ; DOREAU, 1961) et s'emploientégalementdans d'autres affections
bronchiques: I'asthmeet la coqueluche (FOURMER, 1948).
L'huile essentiellea égalementdesvertusantispasmodiques. Sonaction s'exercesurtout
au niveaudesparoisdesvaisseaux,dansle casde spasmes vasculaires,de la diminutiondes
et de l'hypotension(ANTOINE, 1991).
irrigationspériphériques
26

L.4. Ocytocique- Emménagogue

Le romarin (sansautre precision)provoqueraitdes contractionsutérineset de ce fait


seraitabortif (DUKE et AYENSU, 1985).
Les indicationssuivantessontpréconiseessurtoutdansle Saharaalgéroiset les détails
d'utilisationvarientd'une oasisà I'autre :
* pendant I'accouchement,le romarin utilisé en decoction accélèrele travail des
parturientes (BOUCHAT, 1956) et, utilisé en infusion, il facilite I'accouchementet
"purifie" le sangde la mère(PASSAGERet DOREY, 1958; DOREAU, 1961)
* aprèsI'accouchement,le romarin est utilisé seul en infusion à renouvelerplusieurs
fois ou, associéà Ruta chalepensis(abortif) en infusion de feuillessèches(REBOUL, 1953)
ou encoreassociéà du blé cuit à l'eau (PASSAGERet BARBANCON,1956).

1.5. Diurétique

I-e romarin est utilisé comme diurétiquesous forme de vin diurétique dans les cas
d'hydropisieet d'oedème.
Préparationdu vin diurétique: macérationd'une poignfu de romarin dansun litre de
vin blancpendant24 heureset à I'obscurité.
Posologie:3 à 4 cuilléréesà soupematinet soir (FOURNIER,1948).

1.6. Cholagogueet cholérétique

[æs feuilles et les sommitésfleuries en infusion à 5 %, ou en extrait fluide, sont


indiquees dans le cas de cholecystiteschroniques,d'ascitespar hypertrophie du foie,
d'ascitespar "cirrhosede Iâennec", d'ictèrespar hépatiteou par obstruction(Parturieret
Rousselle,1929citéspar FOURMER, 1948; LE MORDANT et coIl., 1977).
Compositionde I'extraitfluide : Romarin log
Menthepouliot l0 g
Polypode 15g
Posologie:30 à 40 gouttesavantles repasde midi et du soir.

Au Maroc, le romarin "azir" est vendu dans les boutiquesde tradipraticiens; il fait
partie des drogues simples et des préparations,pour ses propriétés cholagogueset
(CLAISSE,1990).
antiseptiques
27

1.7. Autres utilisations

On recensed'autresutilisationsdu romarin dansles problèmesde circulation sanguine,


du coeur, du systèmenen/eux(FOURNIER, 1948).Il est efficaceaussidansles cas de
vertiges, de palpitationset de névralgies(sousforme de teintures).En Amérique I-atine,
I'infusion de romarin s'utilise pour améliorerla mémoire(propriétédéjà reconnuedans
I'Antiquité).

2.En usageexterne

2.1. Antiseptiqueet cicatrisant

et mélangees
l,es feuilles de romarin desséchees à de I'huile ou réduite en poudresont
vulnérairespour desplaiesrécentescommela circoncision(TROTTER, 1915 ; PASSAGER
et BARBANCON, 1956; DORVAULT et WEITZ, 1945; BOUQUET,l92I).
Les feuilles en décoctionsont préconiséesdans le cas des leucorrhées,en injections
vaginales,et dansle casdesamygdalites, en gargarisme(FOURNIER' 1948).
Le romarin s'emploie aussi en fumigation, pour traiter les affections respiratoires
(FOURNIER,1948).

2.2. Emmenagogue

chaudesde romarin provoquent


Les bainsaromatiqueset les applicationsde compresses
I'écoulementdu flux menstruel(GATTEFOSSE,l92l ; DUCROS, 1930 ; MAIRE et
SAVELLI, 1955 ; DOREAU, L96l ; WINDHOLZ et coll., 1976)(en Afrique du Nord et
en Amériquedu Sud).

2.3. Anti-rhumatismal - Anti-inflammatoire

Les feuilles de romarin cuites dans du vin ou en décoctiondans I'eau sont utilisees
comme compressesen application sur "les gonflementsarticulaires" et les oedèmes.
(FOURMER, 1948; WINKELMAN, 1986).
Le romarin cuit dansI'huile estindiquépour les mauxde gorge(LOUIS' 1979).
28

2.4. Stimulant - Revitalisant du cuir chevelu

L,huile essentiellede romarin entre dansla comlnsition de bain tonifiant et fortifiant


pour les enfants.Iæ romarin entreaussidansla compositionde shampoings'

2.5. AnticoncePtionnel

En Amérique Centrale, le romarin fait partie d'une préparation (avec Artemisia


maritima) qui pourraitproduireune stérilitétemporaire(DIIKE, 1985).

2.6. Antiparasitaire

L'infusion de feuilles et de fleurs dans "l'esprit de vin" entre dansle traitementde la


gale et de la pediculose.Iæ romarin entre égalementdansla preparationd'un bain pour se
débarrasser de PhtiritÆpttbis (GARNIER et coll., 1961)'

III. SPECIALITES ACTT]ELLES A BASE DE ROMARIN EN


PITYTOTIIERAPIE

1. Indications du Ministère de la Santé

I-es indicationsretenuesen 1990par le Ministère de la Solidarité,de la Santéet de la


protection sociale(avis aux fabricantsconcernantles demandesd'Autorisation de Mise sur
le Marché de Specialitéspharmaceutiques à basede plante,B.O. 90122bis) concernantles
usagestraditionnelsdessommitésfleurieset desfeuillesde R. officinnlis sontles suivantes:

Tuditio nnellement utilisé :


* en bain de bouche,pour I'hygiènebuccale
* en cas denez bouché,de rhume
* pour faciliter la digestionet l'élimination de la bile
* commecholérétiqueou cholagogue
* pour faciliter les fonctionsd'éliminationrénaleset digestives.
29

2. Spécialitésdu codex

Cod. 1837 Vinaigre de romarin


Cod. 1866 Alcoolat de romarinou Alcoolatvulnéraire
Cod. 1884 Teintured'essence de romarin
Cod. 1908 BaumeNerval -Onguent Nervin
Cod. 1937 Eaude Cologneou Teintured'essence de citroncomposée
Cod. 1949 BaumeOpodeldoch
Cod. 1965 Baumetranquilleou Huile dejusquiamecomposée

IV. PRECATIUONSD'USAGE LIEES A LA TOXICITE DE LIHT]ILE


ESSENTIELLE DE R.OFFICINALIS

1. Toxicité en usageexterne

L'huile essentielleutilisee dansle bain peut causerun érythème.Iæs eaux de toilette


contenantde I'huile essentiellede romarin peuvent provoquer des dermatosesou une
hypersensibilitéindividuelle.

2. Toxicité en usageinterne

L'huile essentielleemployeeà des dosessupérieuresà 2 à 3 gouttes/jourprovoquerait


I-es feuilles et les sommitésfleuries auraient
desrisquesde néphriteset de gastro-entérites.
le mêmeeffet à desdosesexcessives (FOURNIER,1948).

D'après Cadeacet Meunier (1889) (cités par FOURNIER, 1948), I'huile essentielle
administrée"en quantitéexagéren"(60 mg/kg) seraitépileptisantpchezle chien.

Lewin (cité par GARNIERet coll., 1961)signaleque, chezle lapin , la doseléthaleest


de I'ordre de 1,2 glanimalavecdes symptômesde convulsion,de paralysiedes centres
respiratoires, d'une abolition de I'excitabilité réflexe et d'une hypotension. Un
empoisonnement chroniqueprovoqueraitdeshémorragiesstomacales,une albuminurie,une
cylindurie, une stéatosedu foie et des reins (Schreiber,1878cité par GARNIER et coll.,
1961).
30

Plus recemment,LAMOTHE (1984)a montrésur des testsde toxicité chezl'animal


que I'huile essentiellede R. fficinalis provoqueraitdescrises"électrocorticales"chezle rat
à la dose de I ml/kg par voie intra-péritonâle. Les premièresmanifestationscritiques
apparaissent15 minutesaprèsl'injection et la crise généraliseedure environ 20 minutes.
Une deuxièmecrise succèdepresqueimmédiatementà la premièreinstaurant"un état de
mal".
DELAVEAU(l987) préciseque 3 prisesd'infusépar jour pendantplusieurssemaines
peut entraînerunehyPertension.

V. UTILISATION NON PIIARMACEI]"TIQTJEDE R.OFFICINALIS

1. En parfumerie

de romarinentredansla compositionde nombreuxparfums.


L'huile essentielle

2. En alimentation

Le romarin est très utilisé en trantque condimentdans le bassinméditerranéenet en


Angleterre pour aromatiserles viandes (poulet, canard, lapin, porc, veau, agneau),les
poissons,les ragouts,les soupeset les légumes(pommesde terre, aubergines,...)(DUKE,
1985). Il existedu miel specialement produit à partir du nectardes fleurs de romarin. Ce
miel très parfuméest appelé"Miel de Narbonne"ou miel de romarin (BONNIER, 1934)-

3. Commeantioxydant

Déjà au XIIIè siècle (IBN AL BAYTAR traduit par LECLERC, 1877), le romarin
s'employaiten Afrique de Nord "pour arrêterle développement de la putréfactiondansle
ventre des animaux tués à la chasse".Dans ce cas, c'est à la fois son action anti-
microbienneet antioxydantequi seraientmisesà profit.
Toujours en Afrique du Nord, le romarin s'emploiepour éviter le rancissementdu
beurre fondu dans les outres (LOUIS, 1979). DELAVEAU (1987) rapporte que "les
charcutiersont coutumede traiter à chaudle saindoux,aussitôtaprèsabattagedu porc, par
chauffageen son sein d'un bouquetde romarin où il agit à la fois comme antioxydantet
commeconservateur,tandisque sonessence pourraitjouer un rôle antibactérien'modéré".
3l

DELAVEAU cite égalementI'utilisationd"'huile de romarin" dansla rénovationdes


vieilles icônes.Est-ceaussiuneactionantioxygènequi seraitexploitee?

4. Commeinsecticide,antibactérien,antifongique

Le romarin est utilisé comme insecticideen Amérique Latine. C'est un anti-mite


parfumé.
L'huile essentielleest bactéricideet fongicide(MARUZZELLA et HENRY, 1958;
MARTJZZELLAet LIGUORI, 1958 ; ROUSSELet coll. , 1973; FARAG et coll. , 1986l,
STEINMETZet coll., 1988).
32

CHAPITRE III

CoMPOSITION CHInIIQIJB DE ROSMARINUSOFffICINAIJS L.


33

INTRODUCTION

Rosmartnusoficinalis, très utilisé depuisplusieurssiècles,a suscitéla curiositéde


nombreuxchimistes.Ainsi, nous en connaissons actuellementassezprécisémentsa
chimiquequi estla suivante.
composition

I. LES ACIDES.PHENOLS

Comme dans de nombreusesgamopétales,on retrouve chez R. oficitwlis les acides


caféique,chlorogéniqueet néochlorogénique (cité par HEGNAIJER, 1966 ; BEZANGER-
BEAUQUESNEet coll., 1980).
En 1958,SCARPAT er ORIENTE isolentI'acide rosmariniquedesfeuilles fraîchesde
R. oficirwfis. C'est un depsidede l'ether de l'acide caféiqueet de l'acide hydroxycaféique.
Ces acides-phénolssont repris et identifiés par Chromatographieen PhaseGazeusepar
RESCHKE en 1983et par ChromatographieLiquide Haute Performancepar VEROTTA en
1984ainsi que GRACZA etRIrFF en 1984.Par contre,il n'y auraitpasd'acide galliçe, ni
d'acideellagique(IIEGNAUER, 1966).

Iæ rendementd'extractionde l'acide rosmariniqueest variablesuivantles auteurset la


précisionqu'ils en donnent:

SCARPATI et ORIENTE (1958) : 0,2 à 0,3 % à partir d'une décoctionde feuilles


fraîchesde R. oficinalis

RESCHKE(1983) : | % à partir de poudrede plantede R- oficitwlis

VEROTTA (1984) : 0,35 Voàpartr de feuitlessèchesde R. fficinalis

dansla Figure6, pagesuivante.


estprésentée
La structurechimiquedesacides-phénols
34

ACIDE ROSMARIMQUE

i
toffi"b

1)
llll
Ho\z /

ACrDE CHLOROGENIQTIE ACrDE CAFEIQTIE

FIGURE 6 : Structurechimiçe desacidesphénolsde R. oficitwlis


35

II. LES H,AVONOIDES

I-es flavonoidesprésentschezR. oficirwlis sontdesdérivésde la flavone.

De nombreusesmoléculesont été identifiéespar SEMRAU (1958)' BRIESKORN et


DÔMLrNc (1967), BRTESKORNet MTCHEL (1968), BRIESKORN et coll. (L973).
BARBERAN (1986).

L'apigénine et la lutéoline ont été isoléspar chromatographiesur colonne (SENDRA et


coll., 1969). D'autres auteurs (LALLEMENT-GIIILBERT et BEZANGER-
BEAUQIJESNE, l97O) confirment la présencede la genkwanine, de la lutéoline et de
I'apigénine.

Certainsde cesflavonoidesont été isoléssousleur forme hétérosidique(diosmoside,


méthoxy-Glutéoloside,apigénol-7-glucoside),dont treize ont été identifiées récemment
(AESCHBACH et coll., 1986 ; ARISAWA et coll., 1987). La plupart de ces flavonoides
gtycosiléssontdesdérivésméthylés.
Une moléculedu type flavanonea été identifr&, chezle romarin :
hespérétineou 3', 5-7,Eihydroxy,4' -méthoxyflavanone

Ia structurechimique desflavonoîdesest présentéedansle tableau1 pagesuivante.


36

TABLEAU 1,: StructureschimiquesdesprincipalesflavonesidentifiéeschezR. fficinalis

Rt Ro \,
R4,

LUTEOLINE OH H OH OH
GMETHOXY-LUIIEOLINE (eupafoline) OH @Ht OH OH
6-METHOXY.LUTEOLINE.T.METHYL ETIIER ocH3 ocH3 OH OH
APIGENINE OH H H OH
DIOSMETINE OH H OH ocH3
HISPIDULINE OH @H, OH H
SALVIGENINE ocH3 @H, H ocH3
GENICWANINE ocH3 H OH H
GMETHOXY.GENK\ryANINE ocH3 ocIr3 OH H
GENI(WANINE-4'.METTIYLETI{ER ocH3 H OH ocH3
CIRSIMARITINE ocH3 ocHr H OH
ACACETINE OH H H ocH3
s.HYDROXY-4' -7-DIMETHYL FLAVONE ffiHt H H ocH3
31

III. LES COMPOSESTERPENTQUES

1. Monoterpènes
et sesquiterpènes

1.1. Identification et compositionchimique de lhuile essentielle

Ces composéssont présentsdans l'huile essentielleobtenuepar hydrodistillation de


feuilles de R. oficinalis. Ia quantité d'huile essentielle(1 à 2 %) et sa comlrcsition
chimique varient en fonction de la variété botaniquede la planæ et de son chémot1pe,de
son âge, du climat, mais aussi en fonction de la durée de distillation et de la méthode
d'identification(de nombreuxcomposéssonttrès oxydables).

L'identification des principales moléculesa été obtenuepar chromatographieen phase


gazeuse,par les auteurssuivants: BRIESKORNet BECK, 1970 ; GRANGER et coll.,
l97O ; CABO TORRESet coll. , L972 ; RASMUSSENet coll., 1972 ; HARTMANN et
coll., 1980; BOELENS,1985; BASSANIet coll., 1990.

Iæ Tableauz de la page suivante donne la liste des composésles plus fréquemment


répertoriésdansI'huile essentiellede R. oficinalis. D'autrescomposésont été isolésen très
faible quantité, inférieure à 0,5 Vo cotmfia. le copaène,le muurolène, le thuyène, le
cadinène,le tricyclène,le caryophyllèneoxyde (BOELENSet coll., 1985 ; LAWRENCE,
1986).

1.2. Variabilité de la composifisnsftimique de lhuile essentielle

R. oficinnlls a une compositionqualitativefixe dans ses huiles, mais les taux et la


proportion relative des constituantspeuventvarier considérablement(ROSUA et GARCIA-
GRANADOS, 1987) (tableaus).
Iæs facteursde variationssont les suivants:

facteursdirects : * origine géographique


- climat
- conditionsclimatiquesau momentde la récolte
- âge végétatifdesplantes
38

TABLEAU 2 : Compositionchimiquede I'huile essentiellede R. oficirwlis

Molécules Volhuile

MONOTERPENES (45-50Vo)

acycliques
MYRCENE (+ a -3 CARENE) Q-5 Vo)
B-OCIMENE (t0; n7
monocycliques
p-CYMENE (tl,6 Vo)
( -PSEUANDRENE (10,8 Vo)
0( -TERPINENE (t0,4 %)
Y -rpnpNeNe (t0,7 %)
TERPINOLENE (t0,4 %)
LIMONENE (0,5-10%)

bicycliques
d -plNexn (10-26 Vo)
B-PINENE Q-8 %)
CAMPHENE (4-10 7o)
autresmonoterpènes (3-s%\

I.8-CINEOLGUCALYPTOL) (0,5-50%)

ALCOOLS MON0TERPENIQIJES (4ù 6 Vol


BORNEOL (0,5:7 Vo)
( -rgnpû.reoI. (0,5-3%)
5 -rnnptxnol (0,5-t %)
LINALOL (r-2 Vo)
TERPINENE4.OL (r2. Vo)
GERANIOL (- de | %'S

cEroNEs MoNoTERPEMQUES (1à30%)


CAMPHRE (3-2s%)
VERBENONE (0,5'29Vo)
3 - OCTANONE Q-t %)

ESTERMONOTERPEMQUE (rù4vo)
ACETATEDE BORNYL (o,54%)

SESQTITTERPENES Q\ 4 Vo)
O-CARYOPHYLLENE Q-3 %'
,( -HUMULENEou (-r %)
( 0(-CARYOPHYLLENE)
O(.BISABOLENE (4e0,5 %)
39

facteursindirecs : * distillation
- durée
- solubilité desessences
- méthodede distillation

* conservationdu matériel
- courte durée
- longuedurée

TABLEAU 3 : Variation de la compositionchimiquede l'huile essentiellede romarin en


de la plante(BOELENS,1985).
fonction de l'origine géographique

Origine Alpha- Verbénone Camphrt Bornéol Eucalyptol


(nb analyse) Ptnène (ou Cinéol)

France(17) 12,5 515 25 613 18,5


Italie (3) 10 traoe 11 6,3 44
Maroc (1) t2 trace l5 5 40
Tunisie (3) ll 2 l0 713 48
Espagne(6) 2T 3 17,5 3 23
Portugal(1) L2 trace 9 trace T4
Algérie (l) 26 22 8 4 trace
Corse(3) 24 27 3 2 6
Yougosl(l) 22 trace l3 7 32
Grèce(l 23 trace 7 trace 28
Iæs valeurs sont expriméesen % pr rapport à l'huile essentielle.

a permis
chimiquedel'huile essentielle
De ce fait, la grandevariabilitédela composition
d'éAblir 3 chémotlpesen regroupantles composésdominantset la localisation
géographique (GRANGERet coll., 1973).

- typeeucallrytollocatiséen Italie, Marocet Tunisie

- tlryecamphre/boméol et en France
localiséen Espagne

- t)"e o(-pinène/verbénone
localiséen Algérieet en Corse
40

Iæs structureschimiquesdesprincipaux composésprésentsdansI'huile essentiellede R.


oficinalis sont présentéesdansles Figures7, 8 et 9 suivantes:

\
'cH3
ffis-9-Gg

VERBENONE BORNEOL

crr3-g-cHs

CINEOL (ou EUCALYPTOL) CAMPHRE

Hgc

CtI3

o( -PINENE

FIGIIRE 7 : Structurechimiquedesprincipaux composésde l'huile essentiellede


R. officitwlis
41

H3
1"t
ô

Y
urc^cu3 Hgc
\

cHg

q. "l

TERPINENE CAMPHENE

o-co-oI3
ffis-9-ffis

H 3 C ' --cH 2

ACETATE DE BORNYL

FIGURE 8 : Structurechimiquede certainscomposésde I'huile essentiellede R. fficinalis


42

CARYOPHYLLENE HUMI]LENE
( { -caryophyllene)

BISABOLENE

présents
FIGIIRE 9 : Structurechimiquedessesquiterpènes deR.
dansI'huile essentielle
fficitwlis
43

2. Diter$nes : lactonesditerpéniqueset quinonesterpéniques

2.1. Lactonesditeryréniques

Des lactonesditerpéniquessont isoléesà partir desfeuilles de R. oficirwlis notamment:

- le carnosol(ou picrosalvine)principeamerdéjaconnuchezSalviaofficirwlis
(BRIESKORNet FUCHS, 1962; BRIESKORNet coll., l9&) ;
- I'acidecarnosoliqueet deux de sesdérivés:
- le 7o( - er le 78-méthylerher@RIESKORNet DÔMLING, 1969).

D'autres composésd'une importancepharmacologiquecomparableà celle du carnosol


ont été identifiés:

- le rosmanolet sesdérivésméthoxylés
(INATANI et coll., 1982;ARISA\WAet coll., 1987;JOYEIIX, 1993)
- le rosmadial(NAKATANI et INATANI, 1983et 1984).

I-es structureschimiquesdeslactonesditerpéniquessontprésentées
dansles Figures10 et
11 suivantes:

ACrDECARNOSOLTQIIE CARNOSOL (ou PICROSALVINE)

FIGIJRE10 : Structurechimiquedeslactonesdiærpéniques
44

ROSMANOL

EPIROSMANOL ISOROSMANOL

FIGURE 1l : Structurechimiquedu rosmanolet de sesisomères

FIGIIRE 12 : Structurechimiquedu rosmadial


45

2.2. Quinonesterpéniques

Desquinonesterpéniques sontisoléesà partir desracinesdeR. fficirulis :


- le royleanone
et sesdérivés;
- zfi -hydroxy-royleanone ;
- 7d -acetoxy-royleanone;
- 6-7-dehydro.royleanone@RIESKORN et BUCIIBERGER,L973).
Iæsprincipalesmoléculessontprésentéesdansle Tableau4 suivant:

chimiquesdesquinonesterpéniçesprésentes
TABLEAU + : Structures chezR. officitwlis

RI PJ
ROYLEANONE H H
6T.DEHYDRO-ROYLEANONE AG7
7-HYDROXY-ROYLEANONE H OH
fiORMINONE)
7-ACETOXY.ROYLEANONE H o-co-cH3
3. Triterpèneset stérols

3.1. Ibite4Ènes

Iæs triærpènesont été isolés à partir de feuilles de R. oficitwlis par POIIRRAT et LE


MEN (1953), BRIESKORNet coll. (1953)et BRIESKORNet AilEYROHN (1970).

acideursolique(2,8 Vo)
acide 13o( -hydroxyursolique
acide 2B-hydroxyoléanolique

Plus tard, SEIYDRA et coll. (1969) confirment la présencedes acides ursolique et


oléanolique, après séparation sur colonne d'un e*tâit méthanolique de feuilles de R.
oficirwlis et déterminentla présencede l'd -amyrineet de la 0-amyrine.
Récemment,ARISAWA et coll.(1987) isolent pour la lère fois, la bétuline, des parties
aériennesde R. oficirclis.

Iæs stnrctures chimiques des principaux riærpènes présents chez R. oficirwlis sont
présentéesdansles Figures 13 et 14 suivantes.

ll.ô etp
-\- zvûA

FIGIIRE 13 : Structure
chimiquede la bétuline
47

a
a
I
cH3
HO

Hec cHg

ACIDE OLEANOLIQUE ACrDEURSOLTQUE

, CIIs

cTr3

HO

o( -auvruNE B-AMYRINE

FIGURE 14 : Structurechimiquedesprincipauxtriærpènes
présents
chezR. oficitwlis
48

3.2. Stérols

SENDRA et coll. (1969) confirment la présencedu B-sitostérol(Figure 15) et de


I'acétate de germanicol après séparationd'un extrait méthanoliquede feuilles de R.
fficinalis.

H3C

FIGURE 15 : Structurechimiquedu B-sitostérol

IV. ACIDES GRASITYDROXYLES

I-a membrane cuticulaire des feuilles de R. oficinalis contiendrait 15 acides gras


hydroxylésdont 10 ont été identifiés(BRIESKORNet KABELITZ, l97l).Iæs constituants
les plus importanBsont:

acide 10,16- dihydroxy-hexadécano'ique


acide 6, 7,I6-tihydroxy-hexadécanoique
acide 9, 10,18-trihydroxy-octadécanoique
49

V. ACIDES ORGAI\UQIJES

à partirdesfeuillesde R. oficirulis :
Desacidesont étémisenévidence

l'acideglycolique;
I'acidecitrique;
l'acideglycérique(BALANSARD,1953).

vI. AIJTRESCOMFOSBSCHIMIQIIES

n. oficinnlis contiendrait égalementles composéssuivants, présentsdans de


nombreuses (BALANSARD,1953; ABEDet BENMERABET,1981):
plantessupérieures

- présence : Na+,K+, ca+*, Mg*+, sio' cf, Po4-, No3-, Soo-


de selsminéraux
- présence d'acidegalliqueet d'acideellagique
de tanins(maisabsence
de mucilages,
(citéparHEGNAUER,1966)
- présence
de choline(Figure16)

oH-
+
[(cH3)3-N -CH2-CH2OI[J

FIGURE 16 : Structurechimiquede la choline

- présencede deux hétérosides: le romarosideet le romarinoside


(BALANSARD, 1953)
50

VII. TABLEAU RECAPITT]LATIF

TABLEAU 5 : Moléculeschimiquesidentifiéespar les différentsauteurschezR. fficinalis


et son huile essentielle

ACIDES PTIEI{OLS
acide rosmarinique acidecaféique
acide chlorogéniqueet néochlorogénique
FLAVONOIDES
lutéoline 6-méthoxy-lutéoline
éther
6-méthoxy-lutéoline-7-méthyl apigénine
diosmétine salvigénine
hispiduline genkwanine
6-méthoxy-4'-7diméthyl fl avone cirsimaritine
eupafoline(ou népétine) acacétine
et leurs formeshétérosidiques hespérétine(fl avanone)
MONOTER PEITIES(de l' huile essentielle)
acycliques monocycliques
myrêne pcymène
0-ocimène ( -phellandrène
A -3 carène o( -terpinène
bicycliques [ -ærpinène
( -pinène terpinolène
B-pinène limonène
d -thujène
camphène 1,8-cinéol(eucallptol)

alcoolsmonoterpéniques cétonesmonoterpéniques
bornéol camphre
( +erpinéol verbénone
f, +erpinéol 3 - octanone
linalol estermonoterpénique
terpinène-4-ol acétatedebornyl
géraniol
5l

SESQIIITERPEI{ES
R-caryophyllène ( -bisabolène
d -humulène

LACTONESDITERPEI{TQUES
carnosol(oupricrosalvine) (et sesdérivés)
acidecarnosolique
rosmanol(et sesdérivés) rosmadial

QI]TNONESTERPEIYIQIIES
royleanone royleanone
76,-ae'étoxy-
7d -hydroxy-royleanone 6-7-dehydro-royleanone

TRITER,PENES
acideursolique acide 13o( -hydroxyursolique
acide oléanolique acide28-hydroxyoleanolique
bétuline ( et B-amyrine

STER,OI-S
0-sitostérol acétatede germanicol

ACIDESGRASHYDROXYLES
acide10, 16- dihydroxy-hexadécanoique
acide6, 7, LGfrhydroxy-hexadécanoiçe
acide9, 10,I 8-trihydroxy-octadécanoique

acrDEs oRGANTQIIES
acideglycolique acideglycérique
acidecitrique

IIETEROSIDES
romaroside romarinoside

AUTRESCOMFOSES
*, Mg**, sio2' cl-' Po;' No3-' so4--'
: Na+, K*, c.*
selsminéraux
choline,tanins,mucilage
52

Deaxième partie

ETT]DE PIIARMACOLOGIQUE DE ROSMARINUS OFFICINALIS L.

CIIAPITRE I : Standardisationdesmatériels: animaux,extraits végétaux

CHAPIIRE II : Carted'identificationchimiqued'un extrait dejeunespoussesde


R.fficinalis

CHAPITRE m : Etudetoxicologiquedesjeunespoussesde R.fficinalis

CIIAPITRE IV : Recherched'une activitécholérétiquedesjeunespoussesde R.fficinalis

CIIAPITRE V desjeunespoussesde
: Recherched'une activitéanti-hépatotoxique
R.officinalis

CIIAPITRE VI : Recherched'une activitéanti-inflammatoiredesjeunespoussesde


R.fficinalis

CHAPITRE VII : Recherched'une activitédiurétiquedesjeunespoussesde R.fficitwlis

I CIIAPITRE YIII : Etudecomparativedesjeunespousseset dessommitésfleuries de


R.officirulis

CHAPIIRE D( : Discussion

CIIAPITRE X : Conclusion
53

INTRODUCTION

Iæs connaissancesactuellesde l'utilisation de R.fficinalis en médecinetraditionnelleen


Afrique du Nord et en Europe, nouspermettentd'entreprendrel'étude pharmacologique de
la plante. Iæs expérimentationspharmacologiquesauront pour but de vérifier son utilisation
dans:
' la
fonction d' élimimtion hépatiqueet rénale"
et de vérifier égalementsonutilisation comme:
' antiorydantalimentaireet antïinflammatoire"-

L'importance actuellede la gemmothérapienous a conduit à orienter nos recherches


vers l'étude des propriétéspharmacologiques desieunes pousses.Celles-cisont prescrites
actuellementdans les cas d'insuffisance hépatique sous forme de macérat glycéro-
porteront sur l'évaluation despropriétéssuivantes:
alcoolique. I-es testspharmacologiques

*Propriétés cholérétiques : par mesure de la cholérèse chez le rat et suivi de


l'évolution du flux biliaire.
*Propriétés hépatoprotectrices: par la mesurede la variationdesparamètressanguins
(ALAT plasmatiqueschez le rat et chez la souris), marqueursd'une intoxicationhépatique
induite par le tétrachlorurede carbone(CCl) in vivo ;
*Propriétés anti-inflammatoires : par la mesurede I'oedème plantaire induit chez le
rat par I'injection subplantairede carragénine;
*Propriétés diurétiques: par la mesurede I'excrétionurinaire chezle rat, en condition
normaleet en conditionde surchargehydrique.

Iæs tests pharmacologiquesseront effectués à partir d'extraits hydro-alcooliques,


glycéro-alcooliques,et aqueux.
précédemment à cette étude pharmacologique, nous rappellerons les conditions
d'élevage des animaux de laboratoire et les protocolesde fabrication des différents extraits
végétaux.Nous nousassurerons de la qualitéde I'extrait aqueuxde jeunespoussespar une
caractérisationchimique simple et par une étudetoxicologique(DL50).

En dernier lieu, il s'agira de comparerI'activité pharmacologiquedesjeunes pousses


aveccelle de la droguehabituellementprescrite,en I'occurenceles sommiés fleuries, et de
définir la supérioritéde I'une ou I'autre despartiesde la plante
54

CHAPITRE I

STAI\DARDISATION DES MATERIELS : Ai{IMALD(,


EXTRAITS VEGETATIX
55

I. CONDITIONSD'ELEVAGE DESAI{IMAIIX DE LABORATOIRE

1. Espècesutilisées

1.1. Souris

utiliséessontissuesde la lignéeSwisset proviennentdes


Les sourismâleshétérozygotes
centresd'élevageCésal(Montmédy-S5)et Janvier(Iæ Genest-53).

1.2. Rats

Les rats mâles utilisés sont issus de la lignée OFA Sprague-Dawley(Iffa-Credo,


L'Aôesle-69).

2. Conditions d'élevage

Dèsleur réception,lesanimauxsontrépartisau hasarddansdescagesen Macrolon,par


groupesde 5 pourles souriset de 10pourlesrats.Puisils sontplaés dansuneanimalerie
soumiseà un cyclejour/nuit de L2 heuresd'éclairement et de 12 heuresd'obscuritéet
maintenue à unetempérature de2L"C t 1'C.
constante
L'eau et la nourriture(Croquettes
complèteset vitaminéesM25, Extra-Labo,Provins
(77))sontfourniesà volonté.
I-e tempsd'acclimatationdesanimauxdansleursnouvellesconditionsd'élevageestde
3 jours minimum.
56

II. LES EXTRAITS DE JEIJNES POUSSESDE R.OFFICINALIS

Dans la thérapeutiqueactuelle, différents types de preparationsde R.fficinalis sont


:
commercialisées

* planteréduiteen poudrepour infusette,ou planteentièresèche: correspondant


à
un extrait aqueuxpuisqu'elleestprescriteen infusion ;

* teinture mère : correspondant


à un extrait hydro-alcooliqueet servantde souchepour
les dilutions homéopathiques
;

* macératglycéro-alcoolique: correspondant
à un extrait glycéro-alcoolique

Nous retrouveronscestrois typesd'extraitsdansle déroulementdestestspharmacologiques.

1. Récolte

Les jeunes poussesrecolteescorrespondent à I'extrémitédu rameauportant les feuilles


de I'année.Cesfeuillessontd'un vert assezclair et d'une longueurcompriseentre 1 et 3
cm. Les lieux de recolte sont déterminéspar I'usine Dolisos de Montrichardet varient en
fonction de I'annéeet de I'exigencede la quantitéde plante nécessaireà I'usine et aux
travaux de recherche(TableauO). Iæs facteursclimatiquesannuelsinterviennentdans le
choix deslieux de recolte.
57

TABLEAU6 : Lieuxet datesde récoltedesjeunespousses


deRosmartruu
fficinalis

Dates de récolte Lieux de récolte Parties de la plante

août 1982 Briant jeunes pousses


Saôneet Loire (71)

août 1982 Montrichard jeunes pousses


I-oir et Cher (41) haie cultivee

juin 1984 Montrichard jeunes pousses


hir et Cher(41) haie cultivée

mai 1985 Grabels/Monpellier jeunespousses


Hérault (34) garrigue

juin 1987 St Arty/Caderonne jeunespousses


Aude(11) garrigue

juin 1988 Saint-MartindesPuits jeunes pousses


Aude(11) garrigue
58

2. Méthodes de fabrication des différents extraits végétaux

2.1. Profil général

I-e mode de fabrication desdifférentesformes d'extraits suit le profil gênéraIsuivant :

PLANTE FRAICHE
(matièrePremière)
t
plante couPéemenu
J
macération
(tempset solvantsdifférentssuivantI'extrait)
I
EXTRAITS
qui seront : -soit des extraitshydro-alcooliques(ou teinturesmères)
-soit des extraitsglycéro-atcooliques(ou macératsglycéro-alcooliques)
-soit des extraitsaqueux

2.2. Solvantset temps de macérationspécifiquesdesextraits

I-es procédésde fabrication des extraits hydro-alcooliques(ou teintures mères ou TM)


et des extraits glycéro-alcooliques(ou macérat glyéro-alcooliçe ou MGA) sont ceux
décritspar les laboratoiresDOLISOS.

(teinturesmères,TM)
2.2.L. Extraitshydro-alcooliques

- Solvant: le solvantdesteinturesmèresest un mélangeeau/alcool,afin d'obtenir un


degré alcooliquecompris entre 60" et 70o et dont le rapport final sera de 1/1G @lante
Èche /teinturemère(m/m)).

- Tempsde macéraion:3 semainesà températureambiante.


puis le maérat est filtré, les plantes sont expriméeset I'on obtient la teinture mère
finale.
59

MGA)
(macératsglycéro-alcooliques,
2.2.2. Extraitsglycéro-alcooliques

Ils sontréaliséspar les LaboratoiresDolisos.

- Solvant : lesolvant des macérats glycéro-alcooliçes est un mélange


eau/alcool/glycerine,af,rnd'obtenir un titre alcooliquecomprisentre 50o et 60", et dont le
rapportfinal serade ll20è (plantesèche/macérat (m/m)).

- Tempsde macération: 3 semainesà températureambiante.


puis le maérat est filtré, les plantessont expriméeset I'on obtient le macératglycéro-
alcooliquefinal.

2.2.3. Extraitsaqueux

Ils sont réalisés exclusivement par notre laboratoire, suivant le procédé


infusion/macération.
-. Solvant : le solvantdes macératsaqueuxest de l'eau distillee portée à ébullition et
verséesur la drogue,dansun rapportpondératde 1/1G (plantesèche/maérat(m/m)).

.Tempsde macéruion:24 heuresà l'étuveà 37"C.


puis le macératest filtré, les plantes sont exprimeeset I'on obtient I'extrait aqueux
final.

3. Préparation et conservationdes formes solidesutilisées pour les tests


pharmacologiques

3.1. Déshydratation et lyophilisation

Avant passageau tyophilisateur, les teinturesmèresdoivent subir une évaporationsous


pressionréduite(Rotavapor,Buchi)afin d'éliminer I'alcool.
puis les teinturesmèressontlyophilisées,ainsi que les extraitsaqueux(Lyophilisaæur
I CD 52-I, Heto, Danemark). Cette opération permet d'obtenir des poudres brunes très
odorantes,qui serontconservéesà t'abri de la lumière dansdes flaconsbruns munis d'un
bouchondessiccateur.I-es rendementsd'extractionssont calculéset sont de I'ordre de 6 à
18 % (lyophitisaUplantesèche)suivantle matérielde départ (Iableau 8).
60

sontutiliséstels quels, car il est difficile d'éliminer la


Iæs macératsglycéro-alcooliques
glyérine.

3.2. Inventaire dæ différents extraits et codification du matériel végétat

Les extraits qui seront utilisés pour les tests pharmacologiqueset chimiques sont
présentésdansle Tableauz suivant.

TABLEAU 7 : Inventairedesexhaitsdejeunespoussesde R.fficincfti utilisésdansles


testspharmacologiques
et chimiques

Forures de Année de récolte Rendementde Références


or{oaration lvophilisation
Extraithydro- Aout 82 18,2 MCOT'r
alcooliqueou Mai 85 15,1 B*
TeintureMère (TM
Juin 84 14,3 D
Extrait aqueux Mai 85 14,3 E
Juin 87 16,2 I
Juin 88 LO.7 K
Extrait ou Macérat Aout 82 MC008'x
Glycéro-Alcoolique
(MGA)
* : fabrication Dolisos

Lors de tous les testsphamacologiques, les dosesadministÉes à lanimal sont


toujours expriméesen mg de plante sèche/kgde poids corporcl, quelque soit le
protocole dt extraction utilisé.
61

CHAPITRE II
CARTE DIIDBNTIFICATION CHIMIQT]ED'[JN EXTRAIT DE JET]NES
POUSSESDF. ROSMARINT/SOFFICINALIS
a

I. INTRODUCTION

L'étude chimique suivantea pour objet de mettreen évidencedes familles chimiçes


(acides-phénols,composésflavoniques,composésterpéniques)et de vérifier leur présence
ou leur absencedansles jeunespousses,par chromatographie sur couchemince (CCM) et
par desréactionschimiquessimples.Iæ choix de ces groupeschimiquesest en rapport avec
la composition chimique de R.fficinalis et les données bibliographiques concernant
l,activité pharmacologiçe de ta planæ. Iæs chromatogrammespennettront de dresserune
empreintechimiquede I'exfiait aqueuxdejeunespousses.

Pour cette étude, nous utiliseronsle lyophilisat de I'extrait aqueuxde jeunespousses


(réf. K).

Lors de I'extractionaqueuse,les composésapolairesprésentsdansla plantefraîchesont


faiblementsolublesdans l'eau. Aussi, pour les mettre en évidenceen CCM, nous avons
effectué un fractionnementsimple permettantleur concentrationet leur isolementpartiel du
milieu chimiquedominantconstituépar desmoléculespolaires.

Iæ lyophilisat de jeunes pousses(à la dose de 1 g d'Quivalent planæ sèche/ml)est


dissousdans0,5 ml d'eau, auxquelon ajoute0,5 ml de chloroforme.Ce mélangeest agité
dans un tube à essaispendantquelquesminutes,puis laisséau reposjusqu'à séparationdes
deux phases.Cette séparationest amélioréepar centrifugationà faible vitesse. Trois phases
sont ainsi obtenues:
- une phaseaqueusesuPérieure;
- une phaseintermédiaired'aspectcireux ;
- une phasechloroformiqueinférieure.

I-a phasechloroformiqueinférieureest conservéeet la phaseaqueuseest reprise2 fois


par 1 ml de chloroforme.Les 3 fractionschloroformiquessontréunies,puis évaporéesafin
d'obtenir un volume final de I ml. Iæs phasesintermédiairesd'aspectcireux ne sont pas
utilisées pour les chromatographiessur couchesminces. La phaseaqueuseest ramenéeà I
ml.
63

I-e processusde séparationest le suivant :

lyophilisatd'extrait aqueuxdejeunespousses(K)
,t r oT Èche/ml)

Par CHC13et H2O


Fractionnement

et concentrationsdessolutionsfinales

solutionK (JP) solutionKl (JP) solution K2 (JP)


(exrait aqueux) (fraction aqueusede (fraction chloroformique
I'extrait aqueux) de l'extrait aqueux)
(JP : jermespousses)
&

II. RECHERCITE DE GROUPESCHIMIQIIES

1. Les polyphénols

1.1. Tanins

I-es tanins sont des polphénols présents dans les plantes sous forme complexée
(tanoïdes)ou combinê à des sucres(tanosides).
Ils sontrépatis en deux groupes:
- les taninsgalliques(estersd'acides-phénols
hydrolysables);
- les taninscatéchiques(taninscondensésnon hydrolysables).

1.1.1. Procédureexpérimentale

RECHERCHE DES TANINS PAR LE REACTIF AU CHLORIJRE FERRIQI]E

A 5 ml d'une solutionaqueusede jeunespousses(K) doseeà 5 Vod'équivalentplante


sèche,on ajoute 1 mt de solutionaqueusede chlorureferrique (Fe Clr, Merck) à | Vo.En
présencede tanins, il sedéveloppeun précipité de coloration verdâtreou bleu noirâtre.

RECHERCHEDES TANINS CATECHIQIJES

* Râctif de Stiasny
A 30 ml d'une solutionaqueusede jeunespousses(K) doséeà 5 Vod'équivalentplanæ
sèche,on ajoute 15 ml de râctif de Stiasny (formaldéhyde@rolabo) à 30 7o I acide
chtorhydriqueconcentré(Merck) ; 2VI IV).
L'ensemble est chauffé au bain-marieà 90'C pendant30 minutes. L'obtention de
flocons rosesmontrela présencede tanins catéchiques.

RECIIERCIIE DES TAMNS GALLIQUES

A la solutionprecédente,qui est filtrée pour éliminer les floconsroses,puis saturéepar


de I'acétatede sodium en poudre (Sigma), on ajoute quelquesgouttesd'une'solution de
65

chlorure ferrique à L Vo(Merck).


L'apparition d'un précipité bleu noir indique la présence de tanins galliçes non
précipitéspar le réactif de Stiasny.

I.1.2. Résultats

Iæ precipité bleu noir apparu après adjonction de la solution de chlonrre ferrique


indique la présencede tanins dans les jeunes pousses.Ces tanins ne sont pas de nature
catéchique, car la réaction par le réactif de Stiasny n'entraîne pas la formation de
précipités caractéristiques.Par contre, ils seraientde naturegallique.

Conclusion: I-esjeunespoussesde R.fficirulis contiennentdestaninsgalliques.

1.2. Acides-phénolset composésflavoniques

I-es composésflavoniquessont caractériséspar la réactionà la cyanidine, et les acides-


phénolset les composésflavoniquespar chromatographiesur couchemince.

1.2.1.ProcédureexPérimentale

REACTION A LA CYANIDINE

A 5 ml d'une solutionaqueusede jeunespousses(K) doséeà 5 % d'équivalentptante


sèche,on ajoute5 ml d'alcool chlorhydrique(éthanol95"/eau distillée/acidechlorhydrique
concentré (Merck) ; V/D puis quelques copeaux de magnésium et 1 ml d'alcool
isoamylique (prolabo). L'apparition de différentes colorations dans la couche supérieure
(alcool isoamylique)indiçe la présencede flavonoÏdeslibres ou de génines.

Colorations: rose orangé flavones


roseviolaé flavanones
rouge flavonols, flavononols
66

CHROMATOGRAPHIESUR COUCHEMINCE

* Support
Plaquede silice Kieselgel G 60 (Merck)

* Solvant
Acétated'éthyle @rolabo) - acideformique @rolabo) - acideacétique(Prolabo) - eau
(100/1Utrl27 ; V/V)

* Révélateur
à | % dansle méthanol
Solutiond'esteréthylamino-diphénylborique
(râctif de NEU, Roth)

* Solutioru atw$sées
Témoins : solutionsà 5 mg/ml dans la pyridine (Merck) : acide caféique(Roth), acide
quercétine(Sarsynthèse),
rosmarinique(Roth), rutine (Sarsynthèse), kaempférol(Roth)'
solutionà 5 mg/ml dansl'éthanol(95') : acidechlorogéniçe @oth)

Extraits : solutionaqueusedejeunespousses(K) doséeà 200 mg/ml


solutionaqueusede la fraction aqueusedejeunespousses(K1) dosée à lglml

* Dépôts
l0 pl de chaquesolutionsontdéposésà2cm de la basede la plaque.

* Migration
Après migrationdu solvantsur 15 cm, la plaqueest sécheÊ.

* Révéluion
Le reactif de NEU est pulvérisé, puis les chromatogrammessont observéssous IIV à
366nm.
L.2.2. Résultats

REACTION A LA CYANIDINE

L'apparition d'une légèrecolorationjaune-rosemet en évidencela présencede flavones


danslesjeunespousses.

CHROMATOGRAPHIESUR COUCHEMINCE (Figure 17)

Après révélationpar le réactif de NEU, I'observationdu chromatogramme'sousUV à


366 nm, permet de visualiser un grand nombre de spots révélant la présenced'acides-
phénols et de composésflavoniquesdans I'extrait aqueux de jeunes pousseset dans sa
fraction aqueuse.
68

acétated'éthyle 100 Réactif de NEU


ac. formique II
ac. acétique 11
27

@@e@dîrtlpù,
@
@ @
@
@
@
@
@
6
@D
@IID

:O

O
O
O

o e e e O O O O
12345?89

FIGURE 17 : Chromatogramme sur couchemince de I'extrait de jeunesPousses


et de.sflavonoides.
desacides-phénols
R.oficinalis: Caractérisation

1 : ac. chlorogénique ; 4 : rutine;


; 2 : ac. caféique; 3 : ac. rosmarinique
5 : querétine;7 : kaempférol ;
8 : extraitaqueuxdejeunespousses de l'extrait aqueuxde
(K) ; 9 : fractionaqueuse
jeunespousses (Kl) ;

Iégende| @ bleuvert dD vertjaune @ bnrn

O brunfoncé O jaune S orange


69

réducteurs
2. Les composés

Cetæ étude est réaliséepar chromatographiesur couchemince, à I'aide d'un réactif


généraldes composésréducteurs,à based'anisaldéhydeet d'acide phosphomolybdique en
milieu méthanolique.

2.1. Procédurcexpérimentale

* Suppon
Plaquede siliceKieselgelG @ (Merck)

* Solvant
Aétate d'éthyle(Prolabo)- acideformique@rolabo)- acideacétique@rolabo)- eau
(100/lrlIrl27; V/V)

* Révélaeur
0,11ml anisaldéhyde (Merck)
0,50ml acidephosphomolybdiçe dansle méthanol
(Prolabo)à LÙVo
2,25 ml acideacétique@rolabo)
(Prolabo)
1,25ml acidesulfuriqueconcentré
21,00ml méthanol(Merck)

* Solutionsana$sées
(Roth),o(et S
à 5 mg/mldansl'éthanol(95') : acidechlorogénique
Témoins: solutions
amyrine(Koch-Light);
solutionà 5 mg/mldansla pyridine(Merck): acidecaféique

Extraits: solutionaqueusedejeunespousses (K) doséeà 200mg/ml


solutionaqueuse dela fractionaqueuse dejeunespousses(Kl) doséeà I g/ml
solutionchloroformique dejeunespousses(I0)
de la fractionchloroformique
doséeà I g/ml

* Dépôts
10pldechaquesolutionsontd@sésà 2 cm dela basedela plaque.
70

* Migration
Après migrationdu solvantsur 15 cm, la plaqueest séchée.

* Révélation
I-e révélateurest pulvérisé,puis la plaqueest placéeà l'étuve à 105"C pendant10
minutes; les chromatogrammes sontensuiteobservésdansle visible.

2.2. Résultats

CHROMATOGRAPHIESUR COUCHEMINCE (Figure18)

La figure l8 montre un grand nombre de spots traduisantla présencede nombreux


composésréducteursdansI'extrait aqueuxdejeunespousses.Cescomposésréducteurssont
mieux visualiséldans la fraction aqueuseque dans I'extrait aqueuxlui-même. I-a fraction
chloroformiquene renfermeque très peu de composésréducteurs(l spot).
7l

acétated'éthyle 100 Réactif: Phosphomolybdique


ac. formique 11 Anisaldéhyde
ac. aétique 11
eau 27 pousses
Jeunes
(ÉD
@@
@
O @
ê
ç2
O o
O
O

O
o
O
O

e
I2
e e
3
oe
4s
@

M
6
O
7

FIGURE 18 : Chromatogramme sur couchemincedesexnaitsde jeunespousses


de
descomposés
R.oficirwlis : Caractérisation réducteurs

1 : ac. chlorogénique; 2 : ac. rosmarinique ; 3 :o(-amyrine; 4 : 0-amyrine


5 : extraitaqueuxdejeunespousses (K) ; 6 : fractionaqueusede l'extrait aqueuxde
jeunespousses (Kl) ;
7 : fractionchloroformique de l'extrait aqueuxdejeunespousses (K2)

Iégende| @ roseviolet g violetorangé O jaune

@ bnrnclair O brunfoncé
72

3. Recherchedes selsminéraux

de flammepour les ions Na+


Iæs selsminérauxsontrecherchéspar spectrophotométrie
et K+ et par colorimétriepour les ionsCl- et Ca**.

3.1. Procédureexpérimentale

On utilise une solutionaqueused'extrait aqueuxde jeunespousses(K) dosée à 2O 7o


d'équivalent plante Sche. La solution est filtrée avant le dosage par I'autoanalyseur
(AutomateR.A. 1000,Kontron).

3.2. Résultats

I-es résultatssontconsignésdansle Tableau I suivant.

TABLEAU I : Selsminérauxprésentsdanslesjeunespoussesde R.fficirnlis

Sels Jeunespousses(K)
minéraux e/100 e de plantesèche
Na+ 0,034
K+ 1.116
ct 0.230
Ca++ 0.159

L'analysemontreque le potassiumestprésenten quantitéimportanæ(1%) dans


I'extrait aqueuxde jeunespousses.

4. Recherche des saponosides

I: recherche estmenéepar évaluationdel'indice de mousse.


dessaponosides

4.1. Procédureexpérimentale

dejeunespousses
On utiliseunesolutionaqueuse plante
(K) dosê à 5% d'équivalent
73

sèche,que l'on lépartit successivementdans 1 série de 10 tubesà essais(160 x 16mm) à


raison de 1, 2, ..., 10 ml. Chaquetube est complétéà 10 mt avec de I'eau distillée, puis
agité dansle sensde la longueurpendant15 secondes,à raison de 2 agitationspar seconde.
Après 15 minutesde repos,on mesurela hauteurde mousse.
I-e tube danslequel la hauteurde mousseest de 1 cm indique la valeur de I'indice de
mousse:
1000/ n" tube

4 .2. Résultats

L'indice de mousseestinférieur à 100.

5. Recherchedes composésterpéniques

I-es composésterpéniquessont caractériséspar chromatographiesur couche mince, à


I'aide desréactifsau trichlonrred'antimoineet à l'anisaldéhydeen milieu acide.

5.1. ProcédureexPérimentale

* Support
Plaquede silice KieselgelG 60 (Merck)

* Solvants
N"l : Toluène@rolabo)- ae'étzæ
d'éthyle @rolabo)(9515; V/V) ;
N"2 : Chloroforme(Prolabo)- méthanol(Merck) (90/10 ; V/V).

* Révélæeurs
N"l Anisaldéhyde (Merck) 0,1 ml
Acide acétiqueglacial (Prolabo) 1,0 ml
Acide sulfuriqueconcentré(Prolabo) 0,5 ml
Méthanol (Merck) 8,5 ml

N"2 Trichlorured'antimoine(SbClr, Prolabo)à20 Vodansle chloroforme@rolabo)ou


réactif de CARR et PRICE qui caractériseles hydrocarburesterpéniques(tel le cinéol)
74

* Solutioru aru$sées
Témoins: solutionsà 5 mg/ml dansle méthanol(Merck) :det B amyrine(Koch-Ligh$,
acide ursoliçe @xtrasynthèse)et acideoléanolique(Exrasynthèse)
solutionsà 5 mg/ml dansl'éther @rolabo): cinéolet terpineol

Extraits : solutionaqueusedejeunespousses(Ç doseeà 200 mg/ml ;


solutionaqueusede la fraction aqueusede jeunespousses(Kl)doséeà I g/ml;
solution chloroformiquede la fraction chloroformiquede jeunespousses(K2)
doséeà 1 g/ml.

* Dépôts
10 pl de chaquesolutionsontdéposésà 2 cm de la basede la plaque.

* Migration
Aprèsmigrationdu solvantsur 15 cm, la plaqueest séchee.

* Révélaion
I-e râctif estpulvériséet la lectures'effectuedansles conditionssuivantes:

Révélateurs Etuveà 105"C Iæcture

n"1 Anisaldéhvde 5mn visible


n'2 SbCl, 20 mn U.V. 366 nm

5.2. Résultats

I-esrésultatssontprésentésdansles figures19,20,21 et22-


I-e chromatogrammede la figure 19 montre que seulsles composésde la fraction
chloroformique(K2) migrent dansle systèmede solvanttoluène/acétate d'éthyle (95/5). Ce
résultatnousa conduità n'utiliser quecettefractionpour les chromatogrammes suivants.
I-es chromatogrammesdes figures suivantesmontrent un grand nombre de spots qui
reflèænt la présencede nombreux composésterpéniquesdans I'extrait aqueux de jeunes
pousses.
75

Réactif : anisaldéhyde 0,1


toluène 95 ac. acétiqueglac. I
acétated'éthyle 5 ac. sulfurique 0,5
méthanol 8,5
T

@
a@
E
æ
I
2
2
a 3
a
4
a
O

æ
jeunespousses

FIGIIRE 19 : Chromatogramme sur couchemincedesexhaitsde jeunespousses


de
destriterpènes
R.oficirulis : Caractérisation

I :d-amyrine;2: ac.ursolique ; 3: ac.oléanolique ; 4 : cinéol


5 : extraitaqueuxde jeunes
pousses (K) ; 6 : fractionaqueuse deI'extraitaqueuxde
jeunespousses Kl);
de l'exhaitaqueuxdejeunespousses
7 : fractionchloroformique (K2)

Iégende| @ violet C) rose @ bleu

O brunfoncé @ brun
76

toluène 95 Râctif : SbCl, à20 TodansCHCI,


acétated'éthyle 5

eo

o
O O

8c
@ @

e
I234
O e e

a-t
@R '
jeunespousses

FIGURE 20 : Chromatogramme sur couchemince de I'extrait aqueuxde jeunes


pousses destriterpènes
de R.oficinalis : Caractérisation

1 :(-amyrine;2: ac.oléanolique;3: cinéol;4: terpinéol


del'exfiait aqueuxdejeunespousses
5 et 6 :fractionchloroformique (K2)

Iégende. O iaune @ jaunerose dF bleu 6@ row'

@ vert jaune @ marron N orange


77

Réactif:anisaldéhyde 0,1
chloroforme 90 ac. acétiqueglac. 1
méthanol l0 ac. sulfurique 0,5
méthanol 8,5
pousses
r-

@@

@Q

OO

o O
OO
@
q@
8
a@
1@

éD@

e e e e O e o
4 5 6 7
123

FIGURE 2l : Chromatogramme sur couche mince de I'extrait aqueux de jeunes


destriterpènes.
poussesde R.oficinalis : Caractérisation

1 : o ( - a myri n e ;2 :a c.u rso l i q ue;3:ac.oléanolique;4:cinéol;5: ter pinéol


6 et7:fraction chloroformique (K2)
de I'extraitaqueuxdejeunespousses

légendez @ violet o brun @ orange

,6p vert jaune el jaune


78

chloroforme 90 Réactif: SbCl3à20 TodansCHCI3


méthanol l0
Jeunespousses
O ô

i-'- i (::)
OO
OO

s s

@ @

o-><-'OOO
123458

jeunes
FIGURE 22 : Chromatogrammesur couche mince de I'extrait aqueux de
destriterpènes'
poussesde R.fficinalis : Caractérisation

I :{-amyrine i 2 : ac.ursolique; 3 : ac.olânolique; 8 : cinéol

4 et 5 : fractionchloroformiquede l'extrait aqueuxdejeunespousses(K2)

Iégende, O jaune @ bleu Sonrnge

,::'.' jaunePâle
79

III. CONCLUSION

L'empreinte chimique réalisée à partir de l'extrait aqueux de jeunes poussesde


R.fficinalis a permis de vérifier la présencede tanins(type taninsgalliques),de composés
flavonosidiques,d'acides phénols, de nombreux composésréducteurs,de composés
terpéniques(notammentterpinéolet acideoleanolique),ainsi que des selsminérauxtels que
K+ , N a +, C a ++ e t C l -.
Une analysepar HPLC, réaliséeen collaborationavec M. Y. DIERCKXSENS des
laboratoiresDOLISOS à BRUXELLES (JOYEUX et coll., 1988), a permis de quantifier
précisemmentla présenced'acides rosmarinique,chlorogéniqueet caféique,ainsi que la
dansles extraitsaqueuxde jeunespousses(ref.I et K du
présencede lutéoline-7-glucoside
tableau ù. Parmi ces composés,c'est I'acide rosmariniquequi est en plus forte
concentrationdansles extraits.

La caractérisationchimique étant effectuée,nous aborderonsl'étude pharmacologique


desjeunespousses par la mesurede la doselétale50 chezla souris.
80

CHAPITRE TII

ETUDE TOXTCOLOGTQIIEDESJEI,I{ES FOUSSESDE ROSMARTNUS


OFFICINALISL.
81

Lorsqu'une plante médicinale fait l'objet d'une étude pharmacologique,il est


indispensabled'évaluer la toxicité potentielle de cette plante et de ses extraits. Pour cela
nous avons choisi d'effectuer un test de toxicité aigùe, en I'occurrencela déterminationde
la dose létale 50 (DL 50) chez la souris, sur un extrait aqueuxde jeunes poussesde R.
fficitwlis (l'extnction aqueuseétant la forme de préparationla plus usitée dans les tests
pharmacologiques). I.a,DL 50 permettrade connaîtrela plus pette dosequi, administréeen
une seulefois, entraînela mort de 50 Todesanimaux.

r. EVALUATION DE LA DOSE LETALE 50 (DL 50)

1. Protocoleexpérimental

La toxicité aigûe est étudiéesur deslots de L0 sourisSwissmâles(Césal,Montmédy)


pesantde 20 à 22 g. I-es animaux se trouventdans les conditionsdécritesau ChapitreI
précédent(2èmepartie).

L'extrait est injecté par voie intra-peritonâle. Cettevoie donne des résultatsrapides se
rapprochantde ceux que fournirait la voie intra-veineuse,du fait de I'h1per-vascularisation
du péritoine.

I-es mortalitéssontrelevéesà t h, 24 h, 48 h et 7 jours aprèsI'injection de I'extrait.

L'extrait testéest I'extrait aqueuxde jeunespoussesde R. oficinalis (réf.D, Tableau


7). Iæs dosestestéessont croissantesde l0 à 22 g/kg (plante sèche/poidscorporel) et de
raison4.
**Généralement, les doses testees dans ce type de protocole expérimenal sont
inférieuresà 5 g de matièrevégétalelkg; toutefois,il nousa paru nécessaire d'effectuerles
testsde toxicité aux dosessuSrieuresà 5 g/kg.
82

2. Résultats(tableau9)

Aucune mortalité n'a été observeejusqu'à 22 glkg @lantesèche/poidscorporel) (voie


ip) pour I'extrait aqueuxdejeunespoussesde R. officinalis.

TABLEAU 9 : Evaluation de la toxicité aigûede I'extrait aqueux(D) de jeunes pousses


de R. fficirwlis chezla souris(voie ip)

DOSES N MORTALME AU TEMPS Vo


T_
elkE th 24h 48h 7 iours mortalité
10 10 0 0 0 0 0
I4 10 0 0 0 0 0
18 t0 0 0 0 0 0
22 10 0 0 0 0 0
par
N : nombred'animaux lot

3. Conclusion

Iæs résultatsobtenusavec I'extrait aqueuxde jeunespoussesne montrentaucun effet


toxique jusqu'à la doseintra-peritonéalede Z2glkg. Cetædoseétant largementsupérieureà
la doselimite courantedes testsde toxicité (5g/kg), il n'a pas étéjugé utile de poursuivre
I'investigationvers une étudesymptomatologique sur 15jours.
I-es autresformesd'extractionde R.officirulis (hydro-alcooliqueet glycéro-alcoolique)
n'ont pas été soumisesau testde toxicité en raisonde la non-toxicitéde I'extrait aqueuxde
jeunespousses jusqu'àla dosede22 glkg.

Nous poursuivons ce travail par l'étude pharmacologiqueet en premier lieu par la


recherched'une activitécholérétiquedesjeunespousses.
;93

CHAPITRE TV

RECIIERCIIE D'UNE ACTIVITE CHOLERETIQT]EDESJET]NES


POUSSESDE ROSMARINUSOFFICINALISL.
84

I. INTRODUCTION

1. Utilisation en médecinetraditionnelle et en phytotérapie

Comme nous I'avons vu précédemmentdans le chapitre II (lère partie), les


tradipraticiensdu Maroc et de I'Afrique du Nord en général, prescriventR. officinalis
(drogue)pour sesvertus digestiveset emménagogues. En France,le ministèrechargéde la
Santéet de la Famille (Avis 90122bis sur les médicaments
à basede plante) retientcomme
indicationcellede :
'rfaciliter les fonctions rénaleset digestives"
et plus particulièrement:
"pour faciliter lélimination de la bile et faciliter la digestionr'.

Nous avonsdonc choisi d'étudier l'activité cholérétiquede cette plante, et notamment


celle de sesjeunes pousses,qui sont préconiseesen gemmothérapie(en maceratglycéro-
alcoolique)dansle cas desinsuffisanceshépatiques,de dyskinésiesbiliaires (par hyper ou
hypotrophie)et dansle casde coliteshépatiques.

2. Donnéesbibliographiquessur lractivitécholérétiquede R.officinalis

L'étude pharmacologiquede R.fficinalis a débuté dès 1929 par PARTURIER et


ROUSSELLE(citéspar FOURMER, 1948)qui observentchezI'homme une sécrétiontrès
accruede la bile et une modificationde la bile B (selsbiliaires,bilirubine, hormones,...)
aprèsinjectionde R. fficinalis (type d'extrait non précisé).

* Puis, l'étude pharmacologiques'est appliquéeà I'expérimentationchez Ie chien.


En 1932, CHABROL et sescollaborateurs,qui étudiaientles propriétéspharmacologiques
de nombreusesl,amiacéeset Astéracees,mettaient en évidenceI'activité cholérétiqued'un
extrait aqueuxde R. fficinalis.
Une decoctionde feuillesde romarin (100 ml de décoctionà 5 %) injecteepar voie
intra-veineusechez le chien avait pour effet de tripler le volume biliaire dans les trente
minutesqui suivaientI'injection. Ils émettaientI'hypothèseque le princrpeactif du romarin
était apparentéaux acides-phénols.
Dansles mêmesconditionsexpérimentales,
I'essencede romarin n'avait aucuneffet sur
la cholérèse.
85

* Puis, BALANSARD (1953), confirmait que I'infusé de romarin avait une action
cholérétique(+50 %) immédiate,mais fugace, lorsqu'il était administré chez le chien
chloralosé,à la doseintra-veineuse
de 500 mg/kg d'équivalentplantefraîche.
BALANSARD a isolé un hétérosidedesfeuillesde romarin, le romarinoside,qui aurait
une action cholérétiquede plus de 33 % à la dose de 20 mglkg et de plus de 100 Voà la
dosede 40 mg/kg.

* Ces expériencesont été reprisespar DELAS et LAGREU en 1954. Les auteursont


confirméque le décoctéde romarin(dosenon précisee)induisaitune augmentationde 100%
du flux biliaire, pendantles 30 à 45 premièresminutesqui suivaient I'injection intra-
veineusechezle chienchloralosé.

* En 1970, LALLEMENT-GUILBERT et BEZANGER-BEAUQUESNEdémontraient


que f injection intra-veineused'une solutiond'extrait flavonique,correspondantà I,7 g de
feuilles sèchesde romarin, induisait une augmentationde la cholérèsechez le rat. Ces
auteursont confirméégalementI'inactivité de I'huile essentiellesur la cholérèse(à raisonde
35 mg d'huile essentielle par animal).

3. Données bibliographiques
sur I'activitéantispasmodique
et cholagogue
de R.officinalis

*En 1954,DELAS et LAGREU démontraientchezle chien, que le décoctéde romarin


abolissaitles contractionsvésiculaireset entrainaitun relachement
de la vésiculebiliaire.

*En 1970, LALLEMENT-GUILBERT et BEZANGER-BEAUQUESNEdémontraient


I'activité antispasmodiquede I'extrait flavoniquede romarin sur l'ileon isolé de cobaye
(activitéde type musculotrope,car inhibéepar le chlorhydratede papavérine).

*En 1988,TADDEI et sescollaborateursmontraientque I'huile essentiellede romarin


(en solutionà lTo dansle Tween)inhibaitla contractionmusculaire,induiteélectriquement
sur I'iléon isolé de cobaye.Ia dose efficace50 de I'huile essentiellede romarin était de
0,17 mg/ml. De plus, pour la dosela plus faible d'huile essentiellede romarin, I'activité
antispasmodique était précédéepar une augmentationinitiale de la réponsede contraction
sousstimuli électriques.
86

Cette double action antagoniste"spasmolytiqueet spasmogène"se produit également


avecI'un desconstituantsmajeursde l'huile essentielle
de romarinqui est le pinène.

Ces testspharmacologiques nousrenseignentsur I'activité cholérétiquedes extraits de


romarin (décocté, infusé, extrait flavonique ). Avant d'aborder l'étude de I'activité
cholérétiquede sesjeunespousses,nous allons faire un bref rappel sur les mécanismes de
formationde la bile.

II. RAPPELS STJRLE MECANISME DE FORMATION DE LA BILE

1. Rôle de la bile

I^abile joue un rôle primordial dansla digestion,par la présencedesacidesbiliaires qui


entrentdanssa composition; elle permetnotamentl'absorptionintestinaledesgraisses.Ces
acidesbiliaires sont synthétisésdansle foie, à partir du cholestérol,et sont excrétésdansla
bile, sousforme de selsalcalinsconjuguésà desacidesaminés(la taurineet la glycine).

DansI'intestin, la bile émulsionneles graisses,favoriseleur saponificationpar la lipase


pancreatique; elle solubiliseles acidesgras libérés et aide à neutraliserle chyme acide,
grâceà sonph alcalin(ph de 7,I à7,3).

Iæs substances excrétéesdansla bile (acidesbiliaires, phospholipidesbiliaires, pigments


biliaires) sont en partie réabsorbées
à partir de I'intestin grèle et passenten partie dans la
circulationentéro-hépatique.
Ia circulation entéro-hépatique des sels biliaires représenteseulement20 à 25 To dl
pool total des sels bilaires; ceux-ci sont reabsorbésjusqu'à I'iléon où ils regagnentle
systèmeporte, liés aux protéinesplasmatiques,sffcialement à I'albumine (EAKINS dans
SLATER,1978).

2. Formation de la bile

La bile est formée dans les hépatocyteset se déversedans les canalicules biliaires
forméspar la membraneplasmiquecanaliculairedeshépatocytes.Les canaliculesbiliaires se
rassemblentpour former des canaux biliaires, où la bile est susceptiblede subir des
87

modifications (excrétion, reabsorption d'eau et de sels minéraux) sous I'influence


d'hormonestelles que la secrétine,la gastrineet la somatostatine.
Finalement,la bile est
déverseedansle canalcholédoque.

I-es hépatocytessontdescellulespolaires,danslesquellesle processusde transportest


dirigé du captagedes solutésà traversles membranesdes sinusoïdes,vers leur secrétionà
traversla surfaceapicalede la lumière descanaliculesbiliaires (Figure 23). I-es complexes
dejonctions séparentcesdeux zonesde membranes apicaleset formentune barrièreentrela
bile et I'espaceintercellulaire.

SINUSObE ESPACEDE HEPATOCYTE


\ DISSB

fr'_
tl
*ïffi*H CANALICIJLE BILIATRE

ESPACE

H IN1ER-CELLI]I-AIRE

H
É
JVERS LBS CANAIX BILTAIRES

FIGURE 23 : Voies anatomiques pour I'entréedes solutésdu sang


vers la bile. Iæs solutéspeuventpasserdans la bile par la voie
transcellulaire,après avoir été pris en charge et transportéspar
I'hépatocyte(1) et excrétéspar la membranecanaliculaire(2), ou
par la voie paracellulaire(3) grâce aux jonctions intercellulaires.
D'après ERLINGER dans THE LIVER : BIOLOGY AND
PATHOLOGY, 1982)
88

ilI. MESI.JRE DE L'ACTIVITE CHOLERETIQTJE DES JEI]NES


POUSSES

La majeurepartie des testspharmacologiques mettanten évidencel'effet cholérétique


d'une substancesont effectuésin vivo chezle rat et nous choisironsce modèlepour des
raisonsd'homogénéitéde travail et de standardisation.
Le rat étantdépourvude vésiculebiliaire, l'activité cholagoguene serapasabordee.
Nous nouslimiteronsà l'étudedespropriétéscholérétiques.
Le protocoleexpérimentalchoisi est celui décrit par CORBIC et coll. en 1982, et qui a
pour particularitéde rétablir artificiellementla circulationentéro-hépatique
desselsbiliaires,
interrompue par le cathétérismedu canal cholédoque,en perfusant un sel biliaire de
substitution(le taurocholatede sodium).

1. Procédureexpérimentale

1.1. Matérielet méthode

* Animaux : les testssontréaliséssur desrats mâlesOFA pesant300 g + 50 et soumis


aux conditionsd'élevagedécritesprécédemment (ChapitreI, IIèmepartle).

x Anesthésie : les rats sont mis à la diète solide durant 18 heures avant
I'expérimentation.Celle-ci débutepar une anesthésie au pentobarbitalsodique(NembutalR,
Abbott, Paris, France) injecté par voie intra-péritonéaleà la dose de 60 mg/kg. Cette
anesthésieest contrôléependanttoute la durée de I'experimentationet supplémentée,si
besoin est, par l'injection d'une dose faible de pentobarbitalsodique(20 mglkg par voie
au bout de2à 3 heures.
intra-péritonéale)
La températurecolporelle abdominalede I'animal est contrôléerégulièrement,à l'aide
d'un thermomètreà mercure,et maintenueà 38oC t 0,5 par I'intermédiairede la table
d'opérationchauffanteet d'un éclairagefrontal.

* Cathétérismedu canal cholédoque: le canal cholédoqueest cathétériséaprès


laparotomiemédiane,avec un cathéteren polyéthylène(n'1, Biotrol, Paris, France). I-a
bile est ainsi recueillietoutesles 10 minutesdansdes microtubesplastiquesde 0,5 ml, par
l'intermédiaired'un collecteurde fractions(GILSON France,modèle201).
89

* Perfusion: une solutionde taurocholate de sodium(SigmaChemicalsCo., St Iæuis


de la veinejugulaire,à débit
MO, U.S.A.) est perfuseepar I'intermédiairedu cathétérisme
constant(7,5 pllmin ; 0,2 pM de taurocholatede sodium/min/l0Ogdissoutdans une
solutionphysiologiqueà 0,9 % de NaCl). La perfusionprendeffet à partir de I'instant où le
canalcholédoqueest cathétérisé,afin de palier à la déplétionen acidesbiliaires induite par
I'intemrptiondu canalcholédoque.

* Injection d'extrait : au bout de 60 minutesd'excrétion,lorsquele flux biliaire basal


s'est stabilisé,I'extrait dissoutdans la solution de perfusionest injecté par voie intra-
veineuse,au mêmedébitque la perfusion.

* Mesures: la bile est recueilliedurant les 210 minutesde I'expérimentationet le flux


biliaire estappreciépar desmesuresgravimétriques.

* Extrait : on utilisera un extrait hydro-alcooliquede jeunespoussesde R.fficinalis


(ref. MCOT) aux dosesde 500, 1000et 2000 mg/kg @lantesèche/poids corporel).

* Substancede référence: Déhydrocholate


de sodium (DHC) ; nous avonschoisi une
substancecholérétiquede synthèse,connuepour son efficacitéd'action, le déhydrocholate
de sodium(DHC) (DycholiumR,ThéraplixS.A., Paris, France),utilisé à la doseintra-
veineusede l0 mg/kg.

* Témoins : les témoinsde contrôle sont des animauxne recevantque la solution de


perfusiondurantles 210 minutesde l'expérimentation.Cecipermetd'évaluerl'évolutiondu
flux biliaireau coursdu temps.
D'autre part, chaqueanimal est pris comme son propre témoin, puisqueles variations
du flux biliaire après I'injection de I'extrait sont rapportéesau flux biliaire de base qui
correspondaux 60 premièresminutesd'excrétionde la bile.
Nousutiliseronsdeslots de 4 à 6 rats, pour chaquedosetestée.
90

1.2. Expressiondesrésultats

* Pour chaqueanimal, les mesuresdu flux biliaire sont expriméesen mg de bile


excrétéependant10 minutespour 100g de poids corporel:
mg/1Omin/1009

* Pour chaqueanimal, le flux basalest déterminéen calculantI'excrétion moyennede


bile durant les 60 premièresminutesde I'expérimentationrapportéà une période de 30
minutes:

Flux basal(Fo) : mg/30min/100g

t Pour chaqueanimal, le flux biliaire est déterminéen mesurantI'excrétion de bile


aprèsl'injection desextraitssur despériodesde 30 minutes:

Flux biliaire ( Fn ) : mg/30min/100g


n : 30 min, 60 min, 90 min, 120min et 150min aprèsI'injectionde l'extrait

* Pour chaqueanimal, I'importanceet l'évolution du flux biliaire sont estiméesen


déterminantdespourcentagesde variationdu flux biliaire, calculéssuivantla formule :

% Flux biliaire/Fluxbasal: [(Fn - Fo)/Fo] x 100

n : 30 min, 60 min, 90 min, 120min et 150min aprèsI'injectionde l'extrait

1.3. Analysestatistique

Après vérification de l'homogénéité des variances par le test de Bartlett, les


comparaisonsstatistiquesentre les différentslots témoinset traités sont effectuéesà l'aide
du test t de Student,sur les pourcentagesde variation du flux biliaire aprèsI'injection des
extraits:
[( Fn- Fo) /Fo]x 100
91

2. RESI]LTATS

dansles tableaux10 et 11, ainsi que


Les résultatsdestestsde cholérèsesontprésentés
lesfigures24 à27.

2.1. Profit généralde I'excrétionbiliaire chezle rat

dansles figures24 et25.


Les résultatssontprésentés

L'excrétionbiliaireest suiviependant210 minutes,dont les 60 premièrescorrespondent


au flux basalet serventà stabiliserle débit biliaire aprèsla miseen place de la perfusionde
taurocholatede sodium.Puis, à partir de I'injection iv au tempsT : 60 min, le flux biliaire
estsoumisaux variationsinduitespar la substance injectee.

* Profil témoin(Fig. 2a)

La courbe du témoin montre une diminution lente et progressivedu flux biliaire


(d'environ1% toutesles l0 minutes)pendanttoutela dureede I'expérimentation.

* Extrait hydro-alcoolique 1000mg/kg(Fig. 25)


dejeunespousses

de jeunes pousses,administréà la dose de 1000 mglkg,


L'extrait hydro-alcoolique
entraîneune augmentationdu flux biliaire, dans les 10 premièresminutes qui suivent
I'injection.Le maximumde débitbiliaire estatteint20 minutesaprèsl'injection (*22 Vo),
pour rejoindrele flux basalau bout de 120minutes.
puis il diminueprogressivement
92

TABLEAU 10 : Influencede I'extraithydro-alcooliquedejeunespoussesdeR. fficinalis (iv) sur


la cholérèse
chezle rat
N FIux biliaire moyen ( mg/ 30min/ lffi g ) m + s.e.

Lots Base 30 min 60 min 90 min 120min 150min

Témoins 5 259 250 243 237 227 220


+10 +8 +8 +8 +6 +8

pousses
Jeunes ) 257 280 258 246 239 229
500mg/kg +ll +10 +11 t 11 +9 +ll

pousses
Jeunes 6 2rl 257 232 2TE 208 205
1000mg/kg t9 +9 +E +8 t7 +5

pousses
Jeunes 6 190 233 224 r 98 185 177
2000me/ks r10 + 11 +8 +6 +5 +5

D.H.C. 6 240 323 251 233 237 233


10me/ke +7 +24 +9 +8 +6 +11
N : nombred'animauxpar lot

TABLEAU l1 : Activité cholérétiquede l'extrait hydro-alcooliquede jeunes poussesde


t(. is. (iv). cheze rat
Pourcentagede variation du flux biliaire
(Vo)m + s.e.

Lots N Bæe 30 min 60 min 90 min 120min 150min

Témoins -3,5 4,2 -8,2 -12,1 -15,0


5 0 + 1,4 + 1,3 t 1.,2 + 1,4 + 1,0

pousses
Jeunes g,0*** 0,5* 4,3* { ,8* -10,6a
500mg/kg 5 0 + 1,9 + 2,0 + 0,7 + 1,7 t 1,3
pousses
Jeunes
22,4*** lo,3*** 3,5** {,g** -t )**
l@0 mg/kg 6 0
+ 2,0 + 1,6 !2,0 + 2,5 + 2,5
pousses
Jeunes
2000mg/kg 6 0 22,4*** lg,5*** 4,7* - 1,9* 4,2*
+ 1,2 + 3,5 t 3,6 t 3,3 + 3,3

D.H.C. 6 0 34,2*** 4,6*** -2,8 -r,2* -2,g**


10mg/kg t 6,9 t 2,6 + 2,6 + 1,9 + 2,5

D i f f é r e n c e s i g n i f r c a t i v e p a r r a p p o r t a u x t é m o i n s : * *; ** *: p
: p- <
<00 ,, 0
0101;*:p-<0,05
â : nonsignificatif; N : nombred'animaux parlot
93

mg bile/lOrnln/100g
130
inlection

110

90

70

50 t t t t t t I t t I T I------
-----l

30 60 90 120 1ô0 180 210


TEMPS(rnin)
- flux basal -- f lux biliaire
FIGURE 24 : Ptofrl de la cholérèsechez un rat témoin

mg blle/10mln/1000
130

injection
110

90
I
70

50
30 60 90 120 150 180 210
TEMPS(min)
- flux basal - f tux biilatre1p1000
FIGURE 25 : Profil de la cholérèsechez re rat, induite par l,injection iv
d'un extrait hydro-alcooliquede jeunes poussesde R.oficirutis à l0o0
mg/kg.
94

2.2. activité cholérétiquede Ia substancede référence: DHC

Les résultatssontprésentésdansles tableaux10 etl , et la figure26.


A la dose de l0 mg/kg, le DHC entraîneune augmentationtrès importantedu flux
biliaire,dèsles30premièresminutesquisuiventl'injection(34,2%;p<
Cependant, cettehypercholérèse estfugace,et chuteà 4,6 % (p -( 0,001)60 minutesaprès
l'injection, pour rejoindrele flux basalau boutde 90 minutes.

I-es résultatsobtenusavec le DHC sont conformesà la littérature et permettentde


valider I'expérimentation,pour l'étude despropriétéscholérétiques
d'une substance.

2.3. Activité cholérétiquedesjeunes poussesde R.officinatis

I-es résultatssontprésentésdansles tableaux10 et 11 et sur la figure27.


L'extrait hydro-alcooliquedejeunespoussesprovoqueunehypercholérèsechezlerat, à
partir de la dosede 500 mg/kg. Celle-ci se traduit par une augmentationsignificativedu
flux biliaire dèsles premièresminutesqui suiventI'injection de l'extrait. L'augmentationest
de9 % (p -( 0,001)pour la dosede 500 mg/kget de22,4 % (p < 0,001)pour les dosesde
1000et 2000 mg/kg.

A la dosede 500 mg/kg, le flux biliaire diminueprogressivement


pour rejoindrele flux
de baseau boutde 60 minutes(0,5 %i p -( 0,05).

A la dosede 1000mg/kg, le flux biliaire diminue progressivementjusqu'à I0,3 Vo


(p < 0,001)à 60 minutes,puisjusqu'à3,5 % (p < 0,01)à 90 minures.

Pour la dosede 2000 mg/kg le flux biliaire reste significativementélevé pendant60


minutes(18,5 Voi p < 0,001),puisrejointle flux basalau boutde 120minutes(-t,Sny.
95

% f l u x b i l l a l r e / f l u xb a s a l
40
***
x
30

20

10

o
-10

-20 | |
---------
I I
'150
30 60 90 120
TEMPS(min)

FrcuRE
26, ;;iiïi;;.'J;; li,'",If-,par,e
DHcà,0
mg/kg (iv).
Significativité: * : p -( 0,05 ; ** : p -< 0,01 . :t** . p -( O,(X)l

% f l u x b i l l a i r e / f l u xb a s a l
30

20

10

-10

-20
60 90
TEMPS(rnin)
- Témolne + Jeu.pougoesOOO
+ Jsu.pouoseo10OO +- Jeu,pgueseo2OOO
FIGURE 27 : Activité cholérétiquechu,le rat, induitepar I'extrait hydro-
alcooliquede jeunespoussesde R. oficirulis (iv)
Significativité: * : p _( 0,05'; ** : p -< 0,01 . t*'t . p -( 0,001
96

3. Discussion

D'une manière générale, les extraits hydro-alcooliques de jeunes pousses de


R.officinalis ont montré une activité cholérétiquemesurablesur le modèle d'étude de la
cholérèsechez le rat. Nous avons ainsi confirmé que la tradition, attribuee à la drogue
(sommitésfleuries),s'appliquaitaussiauxjeunespousses.

I-es résultat nous permettent d'élaborer une relation Dose/Effet qui montre une
corrélation positive entre la dose de I'extrait et son activité cholérétique (Figure 27). I-es
jeunes poussesmontrent une activité cholérétiquemesurableet significative dès la dose de
500 mg/kg , gui augmenteen amplitude et en durée d'action jusqu'à 2WO mglkg.
L'hypercholérèseinstantanée(à 30 min) augmenteen fonction de la dose jusqu'à se
stabiliser à 1000 mg/kg avæ, 22 % d'augmentationdu flux bilaire. Pour une dose
supérieure,I'activité cholérétiqueestprolongéedansle temps.
Nous retiendronscomme dose efficace et suffisantepour l'extrait hydro-atcooliquede
jeunespoussesdeR.oficinalls : 1000mg/kg (voie iv).

Nous venons de démontrer dans ce test pharmacologiqueque les extraits de jeunes


poussesde R.fficinalis induisaient un processushépatique qui se traduit par une
augmentation de l'excrétion biliaire. Cette augmentationest exploitée en thérapeutique
puisqu'elle 'facilite la digestion"desgraissesnoûamment.
Cetæaugmentationpeut provenir
d'une stimulationréelle de I'hépatocyteet de la productionde bile, mais elle peut provenir
égalementd'une réponseà l'élimination de I'extrait par l'organisme,par l'intermédiairede
processusde détoxification qui agissenten favorisant l'élimination du toxiçe ou de ses
métabolites,en augmentantI'excrétionbiliaire.
C'est pour celaque nousavonschoiside cernerun autredomained'activité de la sphère
hépatique,par l'étude despropriétésanti-hépatotoxique
desjeunespoussesde R.fficirwtis.
97

CHAPITRE V
RECHERCTmD'UNE ACTTVITEANTTHEPATOTOXIQUE
DES
JEI.JNESFOUSSBSDE ROSMARINUS
OFFICINALIS
98

I. INTRODUCTION

1. La pathologiehépatique

Iæs "maladiesdu foie" constituentactuellementun problème médical majeur à


l'échelon mondial. En Afrique et en Asie, Ies pathologiessont d'origine virale et
parasitaire.En Europe,en Amériquedu Nord et danstous les pays développésen général,
la pathologiehépatiqueest d'origine virale (hépatites),maisaussid'origine chimiquepar la
pollution industrielle,la toxicomanie,I'alcoolisme,I'abus alimentaire,certainstraitements
médicamenteux (médicaments du système nerveux central, antibiotiques, certains
analgésiques,
médicaments (HIKINO er coll., 1984)).
de la chimiothérapie

Ainsi, la découvertede composésactifs susceptiblesd'améliorer le traiæment des


affectionshépatiqueset des phénomènestoxiquesen particulier constitueactuellementun
domainede rechercheimportant.

Quel que soit le facteurcausal,la réactiondu foie se traduitpar une séried'évènements


qui peuventêtre analysésaux niveauxmoléculaire,cellulaireet tissulaire.

Iæs causesétantdiversifiées,I'atteintehépatiquepeut êtrede différentenature:

hépatiteaigûe : ------+nécroSê---+ stéatose.-..-...rinfl ammation

hépatitechronique:+nécrose-----€ infl ammatioll-€fibrose --{ cirrhose

mais danstousles cas ellesentraînentI'altérationdesfonctionsessentielles


du foie et, à
leur termeultime, un processusmorbide.

Au niveau moléculaireet quel que soit l'agent toxique, l'initialisation du processus


hépatotoxiqueestle suivant:
99

APPARITION DE
RADICAUX
LIBRES

PERTURBATION
DE L'EQUILIBRE
IOMQUE

FIXATION
A DES
MACROMOLECULES

Les protectionscontrecesagressions peuventavoir deuxorigines:


* I'une, inhinsèqueà la cellule, représentée par le matérield'auto protectioncellulaire,
c'est-à-dire le glutathion intra-cellulaire, les enzymesintervenantdans la synthèsedu
glutathion, les processusde conjugaison(acétylation, sulfonation, méthylation) et les
antioxydantsnaturelstels que les vitaminesC et E.
* I'autre, extrinsèqueà la cellule, représentéepar des agentshépatoprotecteurs
qui
réduisentla productionde métabolitesréactifs.Ils peuventintervenirégalementcommeco-
substratsd'enzymesimpliquésdansla détoxicationdes radicauxlibres (par ex. : glutathion
et sonprécurseurla cystéine)ou pour stabiliserles membranescellulairesou subcellulaires
(en augmentantla résistancemembranaire)(GUILLOUZO et coll.,1989).
100

2. Donnéesbibliographiques
sur le pouvoirantioxydantdu romarin

Dans la tradition, le romarin est employé pour ses propriétésantioxydantesdans la


conservationdesalimentset desgraisses. A partir de 1952et jusqu'en1956,CHIPAULT et
ses collaborateursentreprirent l'étude de différentes épices (dont le romarin) sur des
modèles expérimentauxde conservationdes graisseset de charcuteries.La méthode
d'évaluationde I'indice d'antioxydationétait basé€sur le dosagedesperoxydes.Cesauteurs
ont montré que le romarin (l'extrait utilisé n'est pas précisé)possédaitune bonneactivité
antioxydante.Depuislors, cesrésultatsont étéconfirméspar HERRMANN en L962,puis par
HARTMANN et sescollaborateurs
en 1980sur d'autrestestsd'antioxydation.

3. Choix des modèlespharmacologiques


pour I'intoxication hépatique

Compte-tenudes propriétésantioxydantesdu romarin et donc de son action sur les


peroxydes,nous avonschoisi d'évaluerle pouvoirantihépatotoxique desjeunespoussesà
partir d'un modèled'intoxicationhépatiqueinduisantdesphénomènes d'oxydation.Il s'agit
du modèled'intoxication in vivo chezle rat par le tétrachlorurede carbone(CCl), modèle
sur lequel de nombreuxtravaux ont été réalisés(FLEURENTIN, 1983). Ce toxique peut
induire différentsniveauxde toxicité hépatiquesuivantla doseet le mode d'administration.
Son administrationunique, à une dose suffisante,induit une nécrosehépatiquequi se
développepréférentiellementdans les zones centrilobulaires,et dont les lésions sont
quantifiableset mesurables
par différentsparamètres.I-e CCloentraîneune détériorationdes
composantsstructurelsdu foie par une lipoperoxydation.Cettelipoperoxydationest induite
par unesuccession de plusieursphases:
* la pénétrationdu CClo dansle foie et plus particulièrementau niveau du réticulum

endoplasmique;
* la biotransformationdu CClopar les enzymesmicrosomiauxen un métabolitetoxique
actif, le radical trichlorométhyl ('CCl3). Cette biotransformation fait intervepir le
cytochrom€Pesoqui estcontenuen grandequantitédansle réticulumendoplasmique ;
* le radical se lie de façon irréversible aux phospholipidesmembranairespour
engendrerune lipoperoxydationet provoquerapidementla destructiondes membranesdu
réticulumendoplasmique ;
* les dommagesatteignentensuiteles autresorganitescellulairesjusqu'à la nécrose
cellulaire.Iæs lésionsengendrées
par la nécrosedu tissushépatiquesont quantifiablespar la
mesure de l'élévation des transaminases sériques(aspartateamino transférase(ASAT),
r01

(ALAT)) qui débute2 heuresaprèsI'administration


alanineaminotransférase du CCl4.

choisi,la dosede CClo(0,3 ml/kg, en ip chezle rat)


Dansle modèlepharmacologique
permetd'induire une augmentation desenzymesplasmatiques qui atteintun maximum12 à
48 heuresaprès I'intoxication (TESCHKE et coll., 1983). I-e contrôle au niveau de
I'intoxication se fait par dosagedes ALAT plasmatiques.Ils rendentcompte de l'integrité
cellulaire, car ce sont desenzymesmicrosomiaux,spéciflrques du réticulum endoplasmique
deshépatocytes,où sepassentles biotransformationsdu CCloen radicalactif ('CCl3).

D'aprèsles travauxréaliséspar LEXA-ROBIN(1988)qui ont permisde mettreau point


un protocolesimilaireappliquéà la souris,nousavonschoisi d'utiliser ce modèleafin de
conforter nos résultats. Toutefois, les doses de CClo administréeschez la souris sont
beaucoupplus faibles (7.10-3 et 9.10-3 mVkg) que celles administréeschez le rat i
effectivement,pour une mêmedose,la nécrosedu foie induite par le CClo est plus intense
chezla souris(GOMEZ et coll., 1975).

IT. ACTIVITE IIEPATOPROTECTRICE DES JEI]NES POUSSES DE


R.OFFICINALIS VIS-A-VIS D'UNE INTOXICATION AU CCI4 CHEZ
LE RAT ET LA SOT]RIS

1. Procédure expérimentale

1.1. Matériel et méthode

* Animaux : les testssont réaliséssur des rats mâlesOFA pesant300 + 50 g et des


souris mâles Swiss pesant 35 + 5 E, soumis aux conditions d'élevage décrites
précédemment (Chap.I, If" partie).

* Injection : le toxique, le tétrachlorurede carbone(CCt. Rectapur,Prolabo, France)

dissousdansl'huile d'olive vierge, est injectéà l'animal par voie ip aux dosesindiquées
dans le Tableau 12 suivant. Les extraits de plante, ou les substancesde référencesont
injectéspar voie ip ou per os, soit 30 min avant (traitementpréventif), soit 30 min après
(traitementcuratif) I'injection du toxique. I-es substancessont dissoutesdans de l'eau
physiologique.
ro2

* Prélèvements: les ratssontmis à la diètesolidejuste aprèsl'intoxicationet jusqu'au


momentdu prélèvement sanguinsoit24 heuresaprèsl'intoxication.Iæ prélèvement sanguin
se fait aprèsanesthésielégère.I-e sangest prélevédansle sinusrétro-orbital, à l'aide d'un
micro-capillaire(Microcaps,Assistent,RFA), et est recueilli dansdesmicrotubesplastiques
préalablementhéparinés(Héparine,Fournier).

* Dosages: le plasmaest obtenuaprèscentrifugationdu sanghépariné,à 3000 Umin


pendant 10 minutes. L'activité enzymatiquedes ALAT plasmatiquesest mesuréeselonla
(Uvikon 810, Kontron), à
méthodede V/roblewskiet La Due (1956), sur spectrophotomètre
I'aidede kits de dosage(Boerhinger,Mannheim,Ref.16107l).
I-a mesureest baséesur l'extinctiondu NADH en NAD+, suivantles réactionsci-
dessous:
ALêT
t
{-cétoglutarate + L-alanine }L-glutamate + pyruvate

LDH
pyruvate+ NADH + H+ lactate+ NAD+

* Extrait : on utiliserales extraitsaqueuxde jeunespousses(ref. D (chezle rat) et ref.


K (chezla souris))aux dosesde 250, 500, 1000,1500et 2000mg/kg.

* Substances de référence: un nébulisatde grainesde Si$bwn martarunnL. Gaertn.


(Extre-norm,Villejuif, France),et la silymarine(Lab. Bellon, Neuilly-sur-Seine,France),
principe actif de la grainede S. martanwn(rendementd'extractionde 10%) serontutilisés
commeréférencepour cestests,aux dosesrespectives de 1000et 100 mg/kg.

* Témoins: -un lot contrôlede 5 animaux(témoinsnon intoxiqués)permetd'évaluerle


niveaudesALAT plasmatiques desrats sainsqui ne reçoiventqueles excipients;
-des lots placebode 5 animaux minimum(témoinsintoxiqués)qui reçoivent
uniquementI'excipientde l'extrait végétalet le toxique.

* Modes de traitement: les produits testésseront injectés soit préventivement,soit


curativement.
103

* Voies d'administration: nousutiliseronsla voie intra-péritonéale qui est la plus usitée


dansles testspharmacologiques. Une injection intra-péritonéalese rapprochede l'injection
intra-veineuse,du fait de I'hypervascularisationdu péritoine.I.a,voie orale est utiliséeafin
de serapprocherdu moded'administrationde la planteen médecinetraditionnelle.

* Divergencedes techniques: I-e protocole utilisant les rats a été mis au point par
FLEURENIN (1933). Iæ protocoleutilisantles sourisa été mis au point par TIENTUNG,
et coll. en 1977,puis modifiépar LEXA-ROBIN (1988).Le tableau12 suivantmontreies
exigeances precisesdes2 protocoles.

in vivo chezle rat et la souris:


TABLEAU 12 : Protocoledestestsd'hépatoprotection
Similitudeset diI
RAT SOURIS

Sexe mâle mâle


Souche OFA swiss

Poids 300t50e 35+5g

CClodoses(ip) 3.lo-td/kg 7 ou 9.10-3ml/kg

excipientdu CClo huile d'olive vierge huile d'olive vierge


dose 5 ml/kg 10 ml/kg

traitementpréventif 30 min avantip 30 min avantip


60 min avantpo

traitementcuratif 30 minaprèsip 30 min aprèsip

diète solidependant24 heures

anesthésie 100mg/kg 60 mg/kg


avant kétamine pentobarbital
prélèvement sous-cutanée ip

quantitéde sang 0,5à1ml 0,5àlml


recueillie

dosagedesALAT
104

1.2. Expressiondesrésultats

I-e taux des ALAT plasmatiques est expriméen U.I./I.. Iæs moyenneset les écarts
réduits sontcalculéspour chaquelot. Aprèss'être assuréde I'homogénéitédesvariances,le
testt de Studentest effectuépour comparer2 à 2 les lots placeboet les lots traités.
Iæs pourcentrages de protectionsontcalculésselonla formule suivante:

ALAT placebo- ALAT 1o;16


x 100
ALAT olacebo- ALAT conrrôle

légende de la formule :

ALAT valeur moyennedu lot


Traité lot traité par un extrait ou une zubstancede référence
Placebo lot témoinintoxiqué
Contrôle lot témoinnon intoxiqué
(valeurégaleà l8 U.I.n chezle rat)
(valeurégaleà 26U.l.ll chezla souris)
Ces valeurs ont été obtenuespar le calcul de la valeur moyenne des ALAT d'un lot
d'au moins l0 animaux non intoxiqués.

2. Résultats

2.1. Extraits aqueux de jeunes poussesde R.officinalis

* Chez le rat : les résultatssont présentésdans le tableau 13. Aux dosesde 1000,
1500et 2000 mg/kg, lesjeunespoussesréduisentl'augmentation des ALAT plasmatiques,
(traitementpréventif), avecles pourcentages moyensde protectionétant respectivementde
74,73 et 62 Vo(significativement à 1500mg/kg ; p < 0,01). En traitementcuratif et à
1500 mg/kg, les jeunes poussesn'induisentqu'une faible protection de 32 Vo non
significative.

* Chezla souris : les résultatssont présentésdansle tableau14. Aux dosesde 1000,


1500 et 2000 mg/kg, les jeunespoussesréduisentI'augmentationdes ALAT plasmatiques,
(traitementpréventif), avecles pourcentages moyensde protectionétant respectivement
de
69, 49 et 68 To[significativement aux dosesde 1000mg/kg (p -( 0,001)et 2000 mg/kg (p
\< 0,05)1. En traitementcuratif et à 1000 mg/kg, les jeunes poussesn'empêchentpas
desALAT plasmatiques.
I'augmentation
105

TABLEAU lJ : Influenced'un traitementpréventifet d'un traitementcuratifpar I'extraitaqueuxde


jeunæpoussesde R.oficinalis (voieip) vis à vis d'uneintoxicationau CCl4 (0,3 ml/kg) sur le taux
desALAT Dlasmat chez le rat.
Produits Doses N ALAT (24h) Protection
ms/ks u.I./1. Vo
PREVENTIF
Contrôle 0 5 18 tl
Placebo 0 l8 84 +15
pousses
Jeunes s00 7 t09a + 33 I
pousses
Jeunes 1000 5 354 + 8 +74
pousse.s
Jeunes 1500 r3 36** t 4 +73
Jeunes
Dousses 2000 5 43^+ 8 +62
CI,JRATIF
Placebo 0 l0 2r0 t 49
Jeunespousses 1500 l0 l4ga + 38 + 32
**
Différencesignifrcativepar rapportau placebo: , p -< 0,01 ; a : non significatif
N : nombred'animauxpar lot

TABLEAU 14 : Influenced'un traitementpréventifet d'un traitementcuratifpar I'extrait aqueuxde


jeunæ poussesdeR.fficinalis (voie ip) vis à vis d'une intoxicationau CCl4 0.tO-3 d/kg) sur le
taux desALA chezla souris.
Produih Doses N aLAT (24h) Protection
ms/ks u.I./1. Vo
PREVENTIF
Placebo 0 t0 80 +16
Jeunespousses 2s0 5 79a + 18
Jeunespousses 500 l0 80a + 12

Placebo 0 9 140 + 14
Jeunespousses 1000 8 fl*tl..t- 11 +69

Placebo 0 9 t52 + 3 0
Jeunespousses r500 9 90a +14 +49

Placebo 0 5 122 + 4l
JeunesDousses 2000 5 5 7* + 1 3 + 68
CI,'RATIF
Placebo 0 6 216 t25
Jeunespousses r000 5 24ta + 12 I
***
Différence
significativeparrapportauptacebo
: : p < 0,001;'i : p -( 0,05;
a : nonsignificatif; N : nombred'animauxpar lot
106

2.2. Les zubstances de références : nébulisat de graines de S.marianum ,


silymarine.

* Chezle rat : les résultatssontprésentésdansle tableau15. En traitementpréventif,


le nébulisat de graines de .S. maianum et la silymarine entrainent une diminution
significative(p -( 0,05) du taux des ALAT plasmatiques aux dosesrespectivesde 1000 et
100 mg/kg , vis à vis de I'intoxicationau CCl4. Iæ pourcentaged'hépatoprotectionest de
U % pour la silymarineet de 67 lo pvt I'extrait de S. marianurn.En traitementcuratif,
de référencen'induisentpas de diminutionsignificativedu taux des ALAT
ces substances
plasmatiques.

TABLEAU 15 : Influenced'un traitementpréventifet d'un traitementcuratifpar les substances


de
référence(voie ip) vis à vis d'une intoxicationau CCl4 (0,3 ml/kg) sur le taux des ALAT
plasmatiques
chezle rat.

Produits Doses N ALAT (24h) Protection


ms/l<s u.I./1. Vo
PREVENTIF
Placebo 0 r0 995 + 24
Silymarine r00 9 370* + 131 +&
Placebo 0 6 315 + 63
S.martanunt 1000 5 1 1 6r , + 3 l +67
CI,'RATIF
Placebo 0 l0 76 *13
Silymarine 100 r0 l02a+36 I

Placebo 0 l0 445 t98


S.martanum 1000 l0 366at 95 +16
Différencesignificativeparrapportauplacebo:*:p-<0,05;a:nonsignificatif;
N : nombre d'animaux par lot
lo7

* Chez la souris : en traitementpréventif, la silymarineréduit significativement(p -(


0,001) la fuite des ALAT plasmatiques de 80% (Tableau16). Ces résultatspermettentde
valider nos testspharmacologiques.

TABLEAU 16 : Influenced'un traitement préventifpar la silymarine(voieip) vis à vis d'une


auCCl4(7.t0-r d/kg) surle tauxdesALAT plasmatiques
intoxication chezla souris.

Produits Doses N ALAT (24h) Protection


mc/ks u.I./1. Vo
Placebo 0 l5 172 + 27
Silymarine r00 r0 48**x+ 1 2 +80
Différencesignificativepar rapportau placebo:**: p -< 0,001;a : non significatif ;
N : nombre d'animaux par lot

2.3. Influencede la voie dradministrationsur lractivitédesjeunespousses:


voie orale chez la souris

L'administrationpar voie orale (Tableaul7) ne permetpasà l'extrait aqueuxde jeunes


poussesd'enrayerI'augmentationdes ALAT plasmatiques pour une dose supérieureou
égaleaux dosesactivespar voie ip.

préventifpar voieoralede I'extraitaqueuxdejeunes


TABLEAU 17 : Influenced'un traitement
pousses auCCl4(9.t0-3ml/kg)surletauxdesALAT
deR.fficinalisvisàvis d'uneintoxication
plasmatiques
chezla souris.

Produits Doses N ALAT (24h) Protection


ms/ks u.I./1. Vo
Placebo 0 ll n7 t15
Jeunespousses 1500 l0 l00a + 20 I
Différencesignificativepar rapportau placebo: â : non significatif; N : nombred'animauxpar lot

3. Conclusion

I-es résultatsexpérimentauxobtenusau coursde ces testspermettentde vérifier que le


tétrachlorurede carbone,injecté par voie intra-péritonéalechez le rat et chez la souris,
induit une atteintehépatiquesuffisante,et mesurablepar l'augmentationdu taux des ALAT
plasmatiques,24 heuresaprèsl' intoxication.
108

3.1. Activité hépatoprotectrice

* Iæs extraits aqueuxde jeunes poussesde R.fficinalri testésdans ces 2 protocoles


chezle rat et la souris,par une baissesignificativedu
révèlentleur activitéhépatoprotectrice
taux des ALAT plasmatiquespar rapport aux témoinsintoxiqués,et ceci pour des doses
ou égalesà 1000mg/kg (en traitementpréventif).
supérieures
Iæ pourcentagemoyen de protectionest proche de 70 % chez les deux types de
rongeurs,quel que soit le niveaud'intoxicationqui, par ailleurs,est très variabled'un essai
à I'autre.
En effet, I'augmentationmoyennedesALAT plasmatiquesinduite par le CClo chezles
animauxtémoinsintoxiqués(placebo)n'est pas toujoursde mêmeintensité.Le CCl4 est un
toxique qui a I'inconvénientd'induire une nécrosedont l'étendue est très variable
(FLEURENTIN et JOYEUX, 1990),se traduisantpar une importantevariation du niveau
d'intoxicationau coursdesdifférentstests.
Nous avonsatténuécet inconvénienten utilisantles deux protocolesmenésen parallèle
(essaissur rat et souris)qui permettentde vérifier la reproductibilitéde nos résultats.

Lors de ces tests,I'effet maximumd'hépatoprotection desextraitsde jeunespoussesde


romarin est obtenuà 1000mg/kg. Il y aurait un phénomènede tout ou rien entre les doses
de 1000 et 500 mg/kg et un effet limitant à des dosessupérieures(nous n'avonsjamais
obtenude protectionsupérieure à75 %\.
Iæ taux des ALAT plasmatiquesmesuréesrend comptede la fuite enzymatiqueinduite
par l'altérationdes membranescellulaireset intra-cellulairesdescelluleshépatiques: c'est à
dire de la nécrosecellulairedes hépatocytesinduite par le tétrachlorurede carbone.On peut
supposeralors, que I'un dessitesd'actiondesjeunespousses de R.fficinalis se situeraitau
niveaudesmembranescellulairesetlou intra-cellulairesdeshépatocytes en les protègeantde
la lipoperoxydationinduitepar le toxique,ce qui limiterait la fuite des ALAT plasmatiques.
L'extrait pourrait égalementagir directementsur le processusde transformationdu CClo en
métaboliteréactif('CCIJ.

de référence
3.2. Substances

La silymarine et le nébulisat de graine de S. marianwn montrent une bonne


hépatoprotection(tableauxlS et 16), d'intensitésimilaire à celle desjeunespousses.Dans
ce modèle,lesjeunespoussesde R.oficinalis seraientaussiperformantesque les grainesde
S. marianurn.
109

3.3. Inftuence du traitement (préventif ou curatif)

de référence,ni l'extrait aqueuxde


Dans le casd'un traitementcuratif, ni les sustances
jeunes pousses n'interfèrent significativement sur l'élévation du taux des ALAT
plasmatiques.
Cetæ réponsenégative nous renseignesurtout sur le rôle protecteur de ces extraits
végétaux.

3.4. Influence de la voie d'administration

Dans le casd'un traitementoral préventif, nous n'avonspas obtenude protectionavec


I'extrait aqueuxde jeunes poussesde R. oficinalis pour une dose active par voie intra-
peritonéale. Du reste, il est difficile de passerde la voie intra-peritonâle à la voie orale.
Des transformationsinterviennentsur les substancesactives (dégradationsenzymatiques,
hydrolysesacidespuis alcalines...)avant leur passagedans le sang. Alors que I'injection
intra-péritonéaleest pratquement comparableà une injection intra-veineuse, du fait de
I' hypervascularisationdu péritoine.

4. Discussion

ll a étÉ,intéressantd'observerune continuitéentre les résultatsobtenuschezle rat et


ceux obtenuschez la souris. La reproductibilité des résultatsa été confirmée égalementpar
un test effectuéà partir d'un autre extrait aqueuxde jeunespousses(1500 mg/kg, voie lp)
qui induisait 63 7od'hépatoprotectionchezle rat (P < 0,05) (HOEFLER et coll., 1987).
D'autre part noussommesen accordavecla tradition du romarin et l'utilisation actuelledes
dansles casd'atteintehépatique.
jeunespoussesen gemmothérapie

I-es expérimentationsin viyo, indispensableslors de la conduiæ de l'étude


pharmacologiqued'une planæ médicinale,ont permis de vérifier la tradition ; par contre si
nous voulons tenter d'appréhenderles mécanismesd'action des jeunes poussesdans le
phénomèned'hépatoprotection,destechniçes in vitro sontalors plus adaptées.

Des travaux complémentaires aux nôtres, effectuéspar JOYEUX (1993)' ont permis
d'apporterdesprecisionssur le pouvoir hépatoprotecteurdesjeunespoussesde'R.oficitwlis.
Cet auteur a mis en évidenceplus particulièrementI'activité antiradicalaire et les activités
antilipoperoxydante et anticytotoxique d'extraits aqueux de jeunes pousses. L'activité
110

antiradicalairea été appréciéepar le test d'inhibition du radical diphényl-picrylhydrazyl


(DppH), et a montréquelesjeunespousses induisaientuneinhibitionde plus de 50 Vodela
colorationdu DppH à la concentrationde 0,125 mgtml (équivalentplante sèche/milieu).
Ces résultatsrentrent dans un screeningde vingt plantes réputéesactives sur la sphère
hépato-rénale, et permetde classerles jeunespoussesde romarin parmi les plantesles plus
performantesdans l' activitéantiradicalaire.
I-es activités antilipoperoxydanteet anticytotoxiqueont été appreciéespar un test sur
hépatocytes(de rat) en suspension,intoxiquéspar le ter-butylhydroperoxyde(tBH). Iâ
mesurede la malonaldéhyde formée (MAD : produit terminal de la lipoperoxydation)
montreun pouvoirantilipoperoxydant significatifde I'extraitaqueuxde jeunespoussespour
les concentrationsde 0,5 et 1 mg/ml (équivalentplantesèche/milieu). Sur ce mêmetest, les
mesuresde lactatedeshydrogénase et d'aspartateamino-transférase LDH et
(respectivement
ASAT : révélateurs de la nécrose cellulaire) permettent d'apprécier les lésions
hépatocytaires,et montrentun effet hépatoprotecteur significatif des jeunes pousses'pour
desconcentrations supérieuresou égalesà 0,125 mg/ml (équivalentplantesèche/milieu).
Ces résultatsdécritsdansles testsin vitro pu JOYEUX (1993), confirmentl'activité
antihépatotoxique desjeunespoussesde R. fficinalis démontréedansles testsin vivo (vis-à
vis du CCl4). Ils confirmentégalementI'utilisationdesjeunespoussesen gemmothérapie,
dansle casdes insuffrsances hépatiques,et I'utilisation du romarin commeantioxydantdans
la conservationde certainsaliments.

En accord avec les processusde toxicité hépatique qui peuvent induirent une
inflammationet I'utilisation traditionnelledu romarin qui s'appliqueaussi à des cas
d,inflammation de type rhumatismal, nous allons poursuivre notre investigation
pharmacologiquepar la recherched' effets anti-inflammatoires.
lll

CHAPITRE VI
RECIIERCIIE D'UNE ACTIVITB ANTI-INFLAIVIMATOIREDES
JBT]NESFOUSSESDE ROSMARINUS OFFICINALIS
It2

I. INTRODUCTION

Parmi les vertus traditionnellesattribuéesau romarin, certainesfont référenceà ses


propriétés anti-inflammatoires.En Afrique du nord, au XIIIè siècle, selon IBN AL
BAyTAR (traduitpar LECLERC, 1877-1883),"le romarinétait utile contreI'hydropisieet
une origineinflammatoire.En médecineislamique,"il est
I'ascite", dont on peut suspecter
'ALI AL-HERAWI' 971-987)
utile pour les abcès"(MLIWAFAQAL-DIN ABU MANSUR
et "il possèderaitdes propriétésanti-inflammatoires"(HAKIM MAYSERI' 991). En
Europe, les feuillesde romarin sont appliquéesen compresse pour réduire les gonflements
articulaires et les oedèmes; I'huile essentielleest aussi utilisée contre les douleurs
rhumatismales(VALNET, 1980; FOURNIER, 1948; WINKELMAN, 1986).

Ces indications traditionnelles, ainsi que les résultats obtenus lors des tests
pharmacologiquesprécédents (activités anti-radicalaire, anti-lipoperoxydanteet anti-
cytotoxiques)sur les jeunespoussesde R.oficinalis, nousamènentà testerles extraitsde
jeunes poussessur un modèle pharmacologiqueadapté à l'étude des propriétés anti-
inflammatoires.

1. Rappel du processusinflammatoire
et DAYER,1988)
(SCHORDERET

I-e processus qui atteintun tissucomprend


inflammatoire unecascade qui
d'événements
sontliéslesunsauxautreset qui ontpourbutfinal d'éliminerI'agentinflammatoire aubout
d'un certaintempspar desprocessusde réparations, ou de modifierles tissusenvironnants
dans 1e cas de I'inflammationchronique.Lz persistanceanormaledu processus
inflammatoireauradesconséquences indésirables sur les fonctionsdesorganestouchéset
surtout I'organisme.C'estdanscestypesde pathologies (rhumatismes,oedèmearticulaire)
à basederomarin.
quel'on retrouvedesprescriptions

Le processus inflammatoire débutele plus souventpar une phasevasculairepresque


immédiatement aprèscontactavecI'agentphlogistique par l'augmentation
et, caractérisé de
la perméabilitévasculaire entraînant unevasodilatation prolongée(rougeuret'gonflement).
Cettevasodilatation est à la fois initiéeet entretenuepar desmédiateurs chimiquescomme
I'histamineou la sérotonine, libéréspardesmastocytes et despolynucléaires.
Cette vasodilatation est maintenuepar des substances à action plus lente ou plus
prolongée commeleskinines,et certaines fractionsdu complément.
113

Le complément,et plus particulièrementle facteurC3, VâinteragirdansI'enchaînement


qui
desprocessusinflammatoires.L'activationdu complémentlibère des anaphylatoxines,
inflammatoires(histamine)par les cellules
provoquentà leur tour la libérationde substances
qui les contiennent.

I-es mastocytesparticipent à I'entretien du processusinflammatoire en synthétisant


des membranes
d,auEesmédiateursde I'inflammation,à partir d'un constituantnormal
enzymatiques
cellulaires : l,acide arachidonique. Pour cette synthèse, deux voies
:
"oxydatives"sontPossibles

- la voie cycloxygénasique
qui synthétise * les prostaglandines
* les thromboxanes

- la voie lipoxygénasique
qui synthétise * les leucotriènes(surtoutresponsables
de I'inflammationchronique).

par chimiotactisme
ces médiateurschimiquesont pour rôle d'attirer différentescellules
(potynucléaires,macrophages, phagocytes),sur les lieux de I'inflammationoù elles libèrent
Ces cellules
elles aussi des médiateurschimiques(histamine,leucotriène,PAF acéther).
matièresétrangères
sont capablesd'accroître les défenseslocales par phagocytosedes
de
(toxines, bactéries,...) ou des matièresrésultantde la dégradationlocale des tissus
I'organisme.

et des
I-ors de la phagocytose,les polynucléairesneutrophileslibèrent des enzymes
mais qui
radicaux libres qui sont bactéricides(dans le cas d'une attaquebactérienne),
entraînent par les réactionsen chainesqu'ils génèrent'
aussideslésionstissulaires

des
IÀ production de radicaux libres intervient égalementlors de la synthèse
la
prostaglandines à partir de l'acide arachidonique'par I'intervention d'enzymescomme
cible de
peroxydase.Or les membranescellulaires,richesen lipides insaturés,vont être une
(Figure 28)
choix pour les radicauxlibres oxygénés.Une cascadede réactionsoxydatives
conduiraà la désorganisation de la membraneavec libérationd'hydroperoxydeslipidiques
ROOH' et de radicauxalcoperoxyRO2'.
sélective.Iæ
Cette atteinte membranairese traduira par une perte de la perméabilité
phénomènede peroxydationpermetd'expliquerla fuite plasmatique'
ll4
.GH-CH2-CH.CH-

*,* gras iËahré {phæphotipil€s}


|
(H abstraclionr
â;tti"t*'
-"'[":'"
f
-cH. C H - C H - C H . C H - -
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-CH-C'|-|-CH-
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I
RadËal ah,opotory

-CH.CH-CH'CH-CH
II oom
f
{cÂF8oNrtES}
æ CÉGRADAnq'l
PROO(trÎS

lipidique(BRAQUETet BRAQUET' 1982)


de la peroxydation
FIGURE28 : Les réactions

Lorsque les macrophagesont phagocyté les matièresétrangères,et lorsque les réactions


inflammatoires ont permis d'anéantir I'agent inflammatoire, le processus de restauration
s'installe avec réorganisation d'un tissu de remplacement' sauf dans le cas des
inflammations chroniques.

2. Choix du modèleexPérimentâl

Nousavonschoisicommeprotocoleexpérimental, un modèled'inflammationaigÛe,le
test de I'oedèmeplantaireà la carragénine.Ce modèleconsisteen I'induction d'un oedème
localisé mesurablepar un appareillagesimple. L'agent phlogistique sélectionnéest la
carragénine,qui est injectéedansla région sub-plantaired'une des deux pattespostérieures
du rat.
SelonOTTERNESSet GANS (1988),dansce modèleexpérimental,la distributionet le
mécanismed,action desanti-inflammatoiresseraientprochesdesphénomènes observéschez
l,Homme. L'oedème de la patte du rat, induit par la carragénine'est du à la libération
de la perméabilitévasculaire.
initiale d'histamineet de sérotonine,suiteà une augmentation
Après la première heure, les kinines agissentde manièrecontinueet après 6 heures,les
prostaglandinesse montrent d'importants médiateurs@LOTMAN et coll., 1983). Cette
libération de prostaglandinesest associéeà la migration leucocytaire vers la zone
enflammée.
115

L'oedèmeà la carragénineest une des méthodesles plus utiliséespour l'étude des


potentialitésanti-inflammatoiresde substancessupposeesactives. De plus, il existe une
proportionnalité entre les résultats obtenus et les doses utilisées en clinique. Cette
corrélation n'existe pas toujours dans d'autres tests pharmacologiques utilisés pour
l'évaluationde cetteactivité(MARIN PARES,1990).
Cettetechniquea été sélectionnée égalementen raison de sa simplicité d'exécution,de
sa rapidité d'apparitiondes effets (développement de I'oedèmedansles trente minutesqui
suiventI'injection, avecun effet maximalau bout de 3 ou 4 heures)et aussien raisonde sa
reproductibilité.
L'utilisation antérieurede ce testdansnotre laboratoire,pour d'autresplanteset extraits
végétaux,permet d'avoir des référencespratiqueset techniquessur la reproductibilitédu
type d'inflammationet de sonintensité.
Ce test sera validé par I'utilisation d'un Anti-InflammatoireNon Stéroidien(AINS),
I'indométacine,qui permetd'entraverl'évolution de I'oedèmeinduit par la carragénine
(GYIRESet coll., 1985; TSURUMIet coll., 1986).

II. INFLTJENCEDE L'EXTRAIT AQT]ETIXDB JETJNES


POUSSES DE
ROSMARINUS OFFICINALISVIS-A-VISDE L'OEDEME II\DTIIT PAR
LA CARRAGEMNE SI.]RLA PATTE DU RAT

1. Procédureexpérimentale

1.1. Matériel et méthode

* Animaux : le testest réalisésur desrats mâlesOFA pesant220 g * 15 et soumisaux


conditionsd'élevagedécritesprécédemment ( chap.I, 2t" partie).

* Pléthysmomètre: le dispositifexpérimentalconsisteen un pléthysmomètreélectrique


(pléthysmomètre7150, Ugo Basile, Apelex, Bagneux(92)) et permetde mesurerle volume
de la patte du rat, lorsquecelle-ci est plongéedansune cellule en plexiglas de l8 mm de
diamètre,contenantune solutiond'eau distitléeadditionnéede NaCl (0,4 g/l) et d'un agent
mouillant(ImbibenteBBC97,Ornano,Milan), à raisonde 5 ml/I.
Cettecellule est elle-mêmeen communicationavec un tube en plexiglas, contenantun
transducteurqui permet de déterminer la conductanceentre deux électrodes "platine-
iridium", ditesélectrodesde niveau,logéesdansla partie supérieuredu tube.
Ia conductanceest linéairementproportionnelleau niveau de I'eau, mais elle est
égalementinfluencéepar sa conductivité; aussi, deux électrodesdites de compensation,
116

sensiblesuniquementà ce dernier paramètre,sont en permanenceimmergéesdans la


solutionmouillante.
Un circuit électroniquegénèreun signalproportionnelau niveaude la solutionet donc
au volumedéplacépar la pattedu rat.

I-a techniqueutiliséeest inspiréede la méthodedécritepar V/INTER et coll. (1962)et


adaptéepar LANHERS (1988).

* Mesuredu volume de la patte : avant le test proprementdit, le volume de la patte


postérieuredroitede chaqueanimalest mesuré,par immersiondansla cellulecontenantla
solutionmouillante,jusqu'auniveaude la malléolelatérale.Chaquemesureest répliquée3
ou 4 fois au minimum,de façonà obtenir3 ou 4 valeursne différantpas de plusde 4Vo
(précisionde I'appareillage)et permettantainsi de calculerun volume moyen pour chaque
animal (Vo : volume moyenmesuréavantI'injection de la carragénine).

* Injections: les extraitsde planteet la substancede référencesont injectéespar voie


intra-péritonéale.Trente minutes après I'injection de I'extrait ou de la substancede
référence,chaqueanimal reçoit, dansla pattepostérieuredroite, une injection subplantaire
d'une suspension de carragénineà lVo dansle NaCl (0,9 Vo),à raison de 0,05 ml/rat
(Carragénine \, typeIV, lab. Sigma,St louis, U.S.A.).

* Extrait : on utilise I'extrait aqueuxde jeunespoussesde R.


fficirwlis (réf. K), à la
dosede 1500mg/kg (équivalentplantefraiche/kgde poidscorporel).

* Substancede référence: on utilise I'indométacine(Indocid R, laboratoiresMerck


Sharpet Dohme-Chibret,
Paris),aux dosesde2,5 et 5 mg/kg.

* Témoin : les témoinsne reçoiventque le solvantNaCl (0,9 %), dans les mêmes
conditionsque les extraits.

* Mesures: le volume de la patte postérieuredroite est mesuréavant toute injection,


puis 1, 2,3, 4,5, 6 et 24 heuresaprèsl'injectionde I'agentinflammatoire.La mesureest
égalementrépliquée3 ou 4 fois, afrn d'obtenirun volumemoyenpour chaqueanimalet à
chaquerelevé.
(Vn : volumemoyenmesuréaux heuresde relevén=l à 6et24 heuresaprèsI'injectionde
la carragénine).
tt7

1.2. E:rpressiondes résultats

* Iæs variations individuelles du volume de la patæ aprèsinjection de la carragénine


serviront aux testsstatistiques:
Vn-Vo

* L'importanceet l'évolution de I'oedèmepeuventêtre estiméespar déterminationdes


moyensde variation,calculéssuivantla formule :
pourcentages

7odroedeme: [ (Vn - Vo) / Vo ] x lfi)

* L'activité anti-inflammatoiredesproduitstestéset sonévolutionpeuventêtre estimées


par déterminationdes pourcentagesmoyensd'inhibition de I'oedème, calculéssuivant la
formule :

7od'inhibition :[ [ (Vn - Vo) t&noins- ffn - Vo) traitê ] / (Vn - Vo) t&noinsl x lfi)

* Calculs statistiques: aprèsvérificationde l'homogénéiædesvariancespar le test de


Bartlett, les comparaisonsstatistiquesentre les différents lots témoins et traités sont
effectueesà I'aide du test t de Student,sur les variationsindividuellesdesvolumesavantet
aprèsl'injection de carragénine(Vn - Vo).
Une analysede variance, réaliséesur les volumes individuels mesurésavant traiæment
(Vo), démontreI'absencede différencessignificativesentre les différents lots témoins et
traités.

2. Résultats

2.1. Témoins

Iæs résultatssont présentésdansles figures 29 et 30, et le tableau18. L'injection de


0,05 ml de carragénineà lVo, dans la patæ postérieuredroiæ du rat, provoque une
inflammationvisible dansl'heure qui suit cetteinjection (pourcentages d'oedèmedes deux
lots témoins31 et 23 %), (respectivement dansles figures 29 et 30 ). L'oedèmeaugmente
progressivement et atteint une intensitémærimalerespectivement au bout de quatreet Fois
heures (pourcentages d'oedèmedes deux lots témoins 67 et 68 %). L'oedème régresse
ensuite, mais ne disparait pas totalement,24 heures après I'administration de l'agent
inflammatoire(pourcentages d'oedèmedesdeuxlots témoins22 et 16 Vo).
118

TABLEAU 18 : Influence de R.officinalis (extrait aqueux de jeunes pousses)et de


I'indométacinesur I'oedèmeinduit par la carragénineau niveau de la patte postérieure
droite du rat.
Lots Volumesmoyens(ml) obtenusaux relevéssuivants

TO TI T2 T3 T4 T5 T6 n4
Témoins 1 ,3 4 1,76 1,92 2,16 2,24 2,L7 2,08 1,63
N=13 +0,02 +0,05 +0,05 +0,07 t0,o4 +0,05 +0,05 +0,03

Indométacine 1 ,3 5 1,61 1,68 1,78 1,82 l,8l 1,78 1,50


5 mg/kg +0,02 +0,04 +0,05 +0,06 +0,08 +0,06 +0,06 +0,04
N=10
Indométacine 1 ,3 3 1,63 1,72 l,9l 1,97 1,89 1,85 L,52
2,5 mglkg +0,02 +0,04 +0,05 +0,06 +0,06 +0,06 +0,05 t0,03
N=10
Témoins 1,33 1 ,6 3 2,04 2,24 2,13 2,05 1,95 1,54
N=10 +0,02 10,08 t0,10 +0,09 t0,06 +0,06 +0,06 +0,03

Jeunespousses 1 , 3 1 1 ,5 9 1,87 l,g2 1,88 1,85 1,80 1,50


1500mg/kg +0,07 10,04 +0,07 10,05 +0,04 10,03 +0,03 +0,02
N=11
N : nombred'animauxpar lot ; T0 :relevéavantinjectionde carragénine;
Tl àT24: relevésaprèsinjectionde carragénine

TABLEAU 19 : Activité inhibitrice de R.oficinalis (extraitaqueuxdejeunespousses)et de


I'indométacinesur l'oedèmeinduit par la carragénineau niveaude la pattepostérieure
droite du rat
Pourcentagesd'inhibition (Vo)obtenus
Ints aux relevéssuivants

T1 T2 T3 T4 T5 T6 T24

Indométacine 5mg/kg 38 43 48 48 45 42 48
N:10 :r *** *l.tl *** *** **tF **

Indométacine 2,Smglkg 29 33 29 29 32 30 34
N=10 *:F ** *** *** ** *:É

pousses
Jeunes l500mg/kg 7 20 33 29 25 2l r0
=
N ll *:3 ** ** r*

N : nombred'animauxparlot ; Tl àT24: heuresderelevés;


* : p -( 0,05; ** : p -( 0,01' :r'!F'r'
p < 0,5
119

% d'oedème

40

30

20
10

TEMPS(h)
- Témolns +- Indomét.6 mg/kg -{ê Indonr6t.2,6mg/}g
FIGURE 29 : Influence de I'indométacine(5 û. 2,5 mgftg, ip) sur
l'oedèmeinduit par la carragéninechezle rat.
Significativité: * : p -( 0,05 ; ** : p -< 0,01 . t** . p _( 0,001

% d'oedème
80
70
60
50
40
30
20
10
0

TEMPS(h)

FrcuRE
,o , ,o",1;'J::i,,J'."rii ii::::" pousses
deR
(1500
oficinalis mg/kg, ip) sur l'oedèmeinduit par la carragéninechezle
rat. Significativité: * : p -< 0,05 ; ** : p _< 0,01
L20

2.2. Indométacine

I-es résultatssont présentésdans la figure 29 et les tableaux 18 et 19. Administré


préventivement,I'indométacinereduit I'oedèmede façon progressive; I'effet inflammatoire
maximal, observé à 4 heures, est significativementdiminué par rapport aux témoins
(pourcentages d'oedèmede 35 et 48 7o, respectivement pour les lots traités par les doses
d'indométacinede 5 et2,5 mg/kg et de 66 Vopul les témoins).
Vingt-quatre heures après l'injection de la carragénine, il subsiste une légère
inflammation (pourcentages d'oedèmeobtenusrespectivement avec les dosesde 5 et 2,5
mg/kg : Ll Voet 14 To).
Cet effet inhibiteur de I'indométacinese manifestedès la première heure qui suit
l'injection de carragéninepour la dosede 5 mg/kg et dèsla deuxièmeheurepour la dosede
2,5 rnglkg; f inhibition est maintenuepresquemême niveau durant 24 heures,avec des
pourcentages moyensd'inhibition de 45 Vo(5 mglkg) et 30 Vo(2,5 mg/kg).
Iæs résultatsobtenusavecI'indométacinenouspermettentde valider ce test1rcurl'étude
de l'extrait de R. fficinnlis.

2.3. Jeunespoussesde R. officinalis

I-es résultatssont présentésdans la figure 30 et les ableaux 18 et 19. I-es jeunes


poussesréduisentI'oedèmede façon progressive; I'effet inflammatoirema:rimalde 68 Vo
pour les témoins,observéà 3 heures,est significativementdiminuéà 47 Voavecles jeunes
pousses.Puis I'oedèmerégresselentementdans les heuresqui suivent ; 24 heuresaprès
l'injection de carragénine,les lots témoins et traités ne diffèrent plus signifrcativement
(respectivement16 Voet 14 % d'oedème).
I-e pourcentagemanimumd'inhibition de l'inflammationsesitueà 3 heures(33Yo).

3. I)iscussion

I-es résultatsobtenusavec l'indométacine,sur ce modèleexpérimentald'inflammation


aigii induite par la carragénine,nous permettentde valider ce ûest pour l'étude des
propriétésanti-inflammatoiresdesjeunespoussesde R.oficitwlis.

L'injection préventivepar voie ip de I'extrait aqueuxde jeunespoussesde R.oficitwlis


entraîneune inhibition significative de 33 Vodu développementde l'oedème induit par la
carragénine,au moment de la phase maximale de l'inflammation qui se situe sur une
tzl
,

periode allant de la 3èmeheure 1 6 5èmeheure. Cette inhibition significative se poursuit


jusqu'àfu fèmeheure.

Ce test a permis de déceler une activité anti-inflammatoiredes jeunes poussesde


R.fficinnlis et de valider ses indications traditionnelles concernant les affections
rhumatismales et les oedèmesarticulaires.

** Hypothèsed'action de I'extrait sur le processusinflammatoire: dansce protocole


ex1Érimental,la carragénineest à I'origine d'une inflammationaigùe caractérisée par les 3
phasesdu processusinflammatoire(vasculaire,cellulaire,de reparation)et durantlequel il y
aurait uneimportantelibérationde prostaglandines (BLOTMAN et coll., 1983).
Or, la formationdesprostaglandines à partir de l'acide arachidoniquefait intervenirde
nombreuses réactionsoxydatives(par le biais de la cyclo-oxygénase). I-es produitsrésultants
de l'action de ces enzymessont deshydroperoxydes instablesqui entraînentla libérationde
radicaux libres. D'autres radicaux libres sont produits égalementau moment de la
phagocytose,par les macrophages et les polynuclâires. L'intervention de peroxydasesou
de capteursde radicauxlibres à cesniveauxpermettraitde limiter I'inflammation.
Les résultats du précédent chapitre montrant les propriétés anti-radicalaire , ild-
lipoperoxydanteet antioxydante. desjeunespoussesde romarin , nouspermettentd'émettre
une hypothèsequantau moded'action de l'extrait sur la diminution de l'état inflammatoire
dans le test à la carragénine. Iæs principes actifs présentsdans les jeunes poussesde
R.officinalis, de par leur pouvoir piègeurde radicauxlibres, réduiraientl'action cytolytique
et diminueraientainsi I'inflammation.
122

CHAPITRE VII
RECHERCTTB DESJELJNESFOUSSES
DB L'ACTMTE DILTRETTQIJE
DB ROSMARINUSOFFICINALIS
r23

I. INTRODUCTION

En médecinearabeclassique et en médecinetraditionnelleactuelle,le romarinest utilisé


comme plante diurétique ("haditionnellement utilisé pour faciliter les fonctions
d'élimination rénale et digestive"; avis 90/22 bis). Ia fonction d'élimination digestive
(cholérétique/cholagogue) et la fonction d'élimination rénale sont souventassociées.Iæ
romarin fait partic des plantes dépuratives et fait donc intervenir ces 2 processus
drélimination.C'est une planteà viséehépatorénale.

1. Rappelssur la fonction rénale

Iæ rein a 3 fonctions:
*excrétion/ épurationde I'organisme;
*régulationde la compositiondu milieu intérieur (pressionosmotique/composition
électrolytique) ;
*fonction endocrined'élaborationde la rénineet de l'érythropoïétineet de synthèse
métabolique.
Pourassurerces3 fonctions,le rein desmammilèresestcomposéde 2 zonesdistinctes:
*zone corticale ; tzone médulaire;

l.capzulede Bowman
2.tubeproximal
3.branchede.sce,ndanæ
de I'anse
de Henlé
4.brancheascendante
de I'anse
o
c
o
de Henlé
0
.9
o
q 5.tubedistal
-io_'
0
5
q 6.rubecollecteur
0
E 7.arêre glomérulaire
o
o
C
0
o
û S.capillaire
o
èL

9.veineafférente

Figure3l : I-e néphronet sesactivités(d'aprèsSCHMITT, 1973)'


t24

L'unité fonctionnelledu rein estle néphron,composéd'un gloméruleet d'un tubule.

x glomérule (z.corticale) : formé d'un peloton de capillaires artériels enveloppépar la


capsulede Bowman. Entre ces deux élémentss'ouvre I'espacede Bowman où s'écoule
I'ultrafiltrat glomérulaire; ceci est le pôle urinaire du gloméruleen continuTteavæ,le tube
proximal contourné.A l'opposé se situe le pôle vasculaire; c'est le lieu de la filtration qui
donnenaissance à I'urine primitive ou ulfrafiltrat glomérulaire.

* tubule formé de trois segments:


-le tubeproximal contourné(2. corticale)
-l'ansede Henlé(z.medullairQ
-le tubedistal qui fait suiteà I'ansede Henléet débouchedansle canalcollecteur.
C'est dans le tubule que se passele contrôle de l'équilibre hydroélectrolytique de
I'organisme.Il agit essentiellemment sur les ions Na*, K+, H+ et C1-, et sur la
reabsorptionde I'eau.
-le sodiumconditionnel'équilibre hydriquede I'organisme.Iæ sodiumest entièrement
filtré par le glomérule,puis réabsorbéau niveau du tube proximal (mecanismeactif), au
niveaude la brancheascendante de l'ansede Henlé (mécanismepassifl et au niveaudu tube
distal (souscontrôlehormonal);
-le chlorureest râbsorbé dansle tubeproximal (mécanismepassif);
-l'eau est absorbeesecondairementau sodium dans le tube proximal (mécanisme
passif); sa réabsorptionvarie ensuite, dans la branche ascendanùe de l{enlé, suivant des
mécanismesde concentrationet de dilution en fonction de la pression osmotique du tissu
rénal et de la lumière du tube ;
- le potassiumest totalementfiltré par le glomérule. Sa réabsorptionest importantedans
le tube proximal (mécanisme actif). Il est excrétédansIe tube distal en fonction du sodium
absorbé. Son excrétion dans le tube distal est corrélée à la réabsorption du sodium, et
contrôleepar l'aldostérone.

I-e rein contribue à assurerl'équilibre acido-basiquede I'organisme par le jeu de


I'excrétion/réabsorptiondu bicarbonate,sous la dépendanced'un enzyme : I'anhydrase
carbonique.
Iæ rein élimine des composésazotésdont les principaux sont I'urée, la créatinineet
I'acideurique.
125

2. Choix desprotocoles

2.1. Test en surchargehydrique

D'après I'analysebibliographiqueréaliséepar BEAIIX (1991), nous avons choisi la


techniquede PETKOV et MARKOVSKA (1981). Ce test pharmacologiqueutilise le rat,
auquelon administreune surchargehypotonique(0,45 Vode chlorurede sodium)par voie
intra-péritonéale.Iæ débit urinaire est suivi pendant24 heures.Cette techniçe reproduit,
de façon aigûe et subite, une situation d'oedèmepathologiçe chez I'animal, afin de
mesurer la capacité,de I'extrait à favoriser l'élimination d'une surcharge hydrique
temporaire.

2.2. T6 en chronique

Un autre protocolea été retenuet se rapprocheplus de la tradition, car il s'agit d'un


'excrétion
traitementchroniqueoral sur 15jours, chezle rat placéen situationnormale.L
urinaire est mesuréeponctuellementtoutesles 24 heures.

I-ors de cesdeuxtestsnousavonschoisid'administrerR.fficinalis a une dosebeaucoup


plus faible que les précédentesafin de se rapprocher de la posologie traditionnelle (une
poignéede feuille en infusion).

rT. MEST]RE DE L'ACTIVITE DIT]RETIQIJE PAR LE TEST EN


STJRCTIARGEITYDRIQUE CHEZ LE RAT

1. Procédureexpérimentale

1.1. Matériel et méthode

* Animaux : on utilise des rats mâles OFA pesant 300 g (+50) et soumis aux
(chap.I, nèmepartie).
conditionsd'élevagedécritesprécédemment

* Cagesà métabolisme: les cagesà métabolismes


individuelles(réf.:BA4l-René Pajon;
Fleurey-les-Aubrais,FRANCE), possèdentun systèmeen verre pour séparerles fécesdes
urines.
t26

* Surchargehydrique: solutiond'eaudistilléeà 0,45 Vode chlorurede sodium.

* Extraits de plante :
-Macérat glycéro-alcoolique (MGA) de jeunes pousses de R.fficinalis
(Lab.DOLISOS,réf.:MCOO8, tableau9) à la dosede 50 mg/kg ;
-Extrait aqueuxdejeunespoussesde R.fficinalis (rêf. E) à la dosede 50 mg/kg.

t Substances
de référence:
-Furosémide(LASILIXR, I-ab.Hoecht,Paris, France),forme injectableutilisée à la
dosede 10 mg/kg ;
-Hydrochlorothiazide(ESIDREXR, hb.Ciba-Geigy, Lyon, France) en poudre
utiliseeà la dosede 10 mg/kg.

* Témoins: chaquelot témoinreçoit le solvantneutrede l'extrait ou de la substance


de
référence(solvant neutreglycéro-alcooliçe, solvantaqueux).

* Méthode: les rats sont placésindividuellementdansles cagesà métabolismependant


une perioded'adaptationde 3 jours durant laquelleils sont nourris et abreuvésad libitwn.
Au tempsTo de I'expérimentation: les rats sont mis à la diète totale. Ils reçoiventpar voie
intra-peritonâle la surchargehydrique,hypotoniquede NaCl à 0,45 %, sousun volume de
50 ml/kg. Dans le cas du maérat glycero-alcooliçe et du furosémide,les solutionssont
diluées à la surchargehydrique, afin d'obtenir la dose requise.Dans le cas de l'exhait
aqueuxde jeunespousseset de I'hydrochlorothiazide,lesproduits sont simplementdissous
dansla surchargehydrique.

* Mesuredesparamètres: les volumesurinairessont mesuréstoutesles heuresjusqu'à


8 heures,età24 heures.

1.2. Expressiondes résultats

Les volumesurinairescumuléssontexprimésen ml/100gde poids corporelde rat.


Ia vitessed'éliminationestévaluéepar la déterminationgraphiquedes :
TEso : Tempsd'éliminationde la moitié de la surcharge(2,5 mVl00g)

(5 ml/100g)
TEroo: Tempsd'éliminationdela totalitédela surcharge
127

Pour chaquelot traité, les pourcentagesde variation desTE5s et TE1s6par rapport aux
témoinssontexprimésde la manièresuivante:

[ (fEso témoin - TE5s traitd / Cffso témoin) ] x 100 : Vode variation de TE5e

[ (TEr00témoin- TE16etraitd / Cfet* témoin)] x 100 = % de variationde TEles

1.3. Analysestatistique

I-es comparaisons statistiquesentreles différentslots témoinset traités sont effectuésà


I'aide du test t de Student,sur les volumesurinairescumulésexprimésen mU100g,et à
chaqueheurede relevé.

2. Résultats

2.1. Furosémide

I-es résultatssont présentéssur la figure 32 et dans le tableau20. A 10 mg/kg, le


furosémideentraîneune augmentationsignificative de I'excrétion urinaire de la première à
la huitièmeheure(P < 0,001).
I-es pourcentagesde variation desTE5s et TE1s0sontrespectivementde 86 et 87 % par
rapport aux témoins, ce qui révèle une très forte activité diurétiquedu furosémide.

2.2. Hy drochlorothiazide

Les résultats sont présentésdans la figure 33 et le tableau 20. A 10 mg/kg,


I'hydrochlorothiazideentraîneune augmentationsignificativede l'excrétion urinaire de la
deuxièmeà la huitième heureavec un maximum d'action à la sixième et septièmeheure
(P< 0,001).
I-es pourcentagesde variation desTE5s et TE19gsontrespectivementde 63 et 64 % pr
rapport aux témoins, ce qui révèle une forte activité diurétiquede I'hydrochlorothiazyde.
r28

volumesurinalresml/1009
I
7
6
.t

3
2
1
o llllllll

012345678 24
T E M P S( h )
' '' f urosémlde1Omg/lg - térnolns
FIGURE 32 : Influencedu firrosémide(10 mg/kg, ip) sur la diurèsechez
le rat, apràsadministrationd'une surchargehydrique(5ml/100g).
f u r o s é m i d en:= 1 5 ; t é m o i n sn: = 1 5 ; m t s . e .; J t : p - ( 0 , 0 0 1

volumes urlnaires rnl/1009


I

5
4

2
1

0
o1234
TEMPS(h)
-térnolns
hydrochlorothlazlde
FIGURE33 : Influencede l'hydrochlorothiazide (10 mg/kg, ip) sur la
diurèse chez le rat, après administration d'une surchargehydrique
(5ml/100g).hydrochlorothiazide: n=10 ; témoins: n=10 ; m t s.e.;
***' p -< 0,001; ** : p -< 0,01; * : p -< 0,05
r29

2.3. Jeunespoussesde R.officinalis

* Macératglycéro-atcoolique(MGA) : les résultatssontprésentésdansla figure 34 etle


tableau 20. Iæ MGA de jeunes pousses entraîne une augmentation signifrcative de
I'excrétion urinaire dès la premièreheure et ce jusqu'à la huitième heure (P -( 0'001).
Cettedifférenceavecles témoinsrestesignificative 24 h aprèsI'injection.
Les pourcentagesde variation desTE5s et TElgo sont respectivementde 35 et 64 7o par
rapport aux témoins, ce qui révèle une activité diurétique moyennedu MGA de jeunes
pousses.

* Extrait aqueux : les résultats sont présentésdans la figure 35 et le tableau 20.


L'extrait aqueux de jeunes poussesentraîneune faible augmentationde la diurèse à la
premièreet à la deuxièmeheure(p < 0,01). Puis, la diurèseobserrrée chezles traitésreste
légèrementsupérieureà celle des témoinsdurant les 24 heures,mais cette diffèrencen'est
plus signiftcative.
I-es pourcentages de variationdesTE5get TElso sontrespectivementde24 Voet27 %,
ce qui révèle une très faible activité diurétiquede l'extrait aqueuxde jeunespousses.

TABLEAU 20 : Influencedesjeunespoussesde R.officirulis et des substancesde référence


de variation destempsd'élimination(TE5g et TElgg) de la surcharge
sur les pourcentages
hydriqueadministreechezle rat.

Lots Vode vartation des


TEso TEroo
Témoin 07o 0Vo
MGA de ieunesDousse50 mg/kg 35% 64 Vo
Extrait aqueuxde ieunespousses50 mg/kg 24 To 27 To
Furosémide10 me/ke 86 Vo 87 To
Hvdrochlorothiazide10 me/kg 63 To &%
130

volumesurlnairssml/10O9
I
a

3
2
1
ô

TEMPS(h)
""'' jeunespoussesMGA - ténplns MGA
FIGURE 34 : Influencedu MGA de jeunespoussesde R. oficinalis (50
mg/kg, ip) sur la diurèsechezle rat, aprèsadministrationd'une surcharge
tVOtiqoJiSmUl00g); MGA jeunespousses: n=14 ; témoins: n=14 ;
ni t r.t.' *:3*'p -( 0,001;

volumesurinairesml/1O09

o 2n
012345678
TEMPS(h)
"' ' leunesPousesMA - t6rnolns
jeunes potlssesde R'
FIGURE 35 : Influence de I'extrait aqueux de
ofrcinalis(50mgftg,ip)surladiurèsechezlerat,aprèsadministration
d"d";;ri;g" ; jeunespousses
ivaiiqué(5ml/100g) :
: n= 10; témoins
n=10;m t s.e.; *: P -< 0,05
131

3. Conclusion- Discussion

Iæs résultatsobtenusavecles substances de référence,furosémide(10 mglkg,voie ip)


et hydrochlorothiazide(10 mglkg, voie ip), permettentde valider la techniqued'étudede la
diurèse en situation de surchargehydrique. Ils montrent I'importance et la rapidité de
I'action diurétique du furosémide, et une activité plus modérée et plus tardive pour
I'hydrochlorothiazide(BARRET et coll., 1959).
Quant aux jeunespoussesde romarin (administréesà la dose de 50 mg/kg, voie ip)),
seul le macérat glycéro-alcoolique (MGA) provoque une augmentation signifrcative et
par une augmentationde la vitessed'excrétion
durablede I'excrétionurinaire, caractérisée
dès le début de I'expérimentation. L'extrait aqueux ne montre qu'une très faible
augmentationde la diurèsepar rapport aux témoins.
Ia différence d'activité diurétique entre ces deux préparations peut être liée aux
protocoles d'extractions qui divergent par la nature du solvant (aqueux et glycéro-hydro-
atcoolique)et par le tempsde macération(respectivement24 heureset L5jours). I-e macérat
glycéro-alcoolique permettraitd'extraireuneplus grandequantitéet un plus large spectrede
principesactifs queI'extrait aqueux.
I-a nature du solvant peut avoir un effet sur les mécanismesd'excrétion, car on
remarque que les valeurs des TE5g et TElgg des témoins solvantsaqueux sont nettement
inférieuresà cellesdestémoinssolvantsMGA :

TEso 5 heures 30min pour le solvanttémoin MGA (fig 3a)


4 heures pour le solvanttémoin aqueux(ftg 35)

TEroo 19 heures pour le solvanttémoinMGA (ftg 3a)


16 heures 50 min pour le solvantaqueux(fig 35)

Iæ solvant glycéro-alcooliçe pourrait induire un processusde rétention d'eau qui serait


levé par le MGA dejeunespousses,et ce phénomèneexpliqueraitI'hyperdiurèseinduite par
les jeunes poussesen MGA par rapport à la faible augmentationinduite par les'jeunes
poussesen extrait aqueux.
L'importancedu solvantd'extractiona êtÉdémontrée(BEAUX,1991), notammentsur
un solvant hydro-alcoolique(14") qui augmenteraitle niveau de diurèsedes témoinspar
rapportà un solvantaqueux.Dansnotre cas,nousavonsun solvantglycéro-alcooliquedont
1e degré alcoolique est compris entre 50" et 60i et contenantde la glycérine, ces deux
facteurspouvantintervenirsur le débit urinairedestémoins.
r32

III. MBSTJREDE L'ACTIVITE DIT]RETIQUE PAR LE TEST EN


CHRONIQTTECHEZ LE RAT

La techniqueutilisée se rapprocheplus spécifrquementdesprotocoles de traitement en


thérapeutiqueet plus particulièrementen phytothérapie, car les extraits sont adminisrés
quotidiennementpar voie orale et pendant 15 jours. Dans cette expérimentation,seule
I'augmentationde la fonctiond'éliminationrénaleestévaluée.

1. Procédureexpérimentale

1.1. Matériel et méthode

* Animaux : on utilise des rats mâles OFA pesantde 300 (1509) et soumis aux
conditionsd,élevagedécritesprécédemment(chap.I,I[èmepartie)et placésdansdescagesà
métabolismeindividuellesdecritesprécédemment.

r Alimentation : I'eau est distribu&, ad libitwn, alors que la nourriture est ptépar&'
journellement. I-es aliments en poudre (EXTRA-LABO, PROVINS) sont homogénéisés
avec le solvant témoin ou I'extrait afrn d'obtenir une pâte. I-a quantité de nourriture est de
2Og de poudrepar animal.
* Extraits :
-Macérat glycéro-alcoolique (MGA) de jeunes pousses de R.oficirwlis
(I-ab.DOLISOS,réf.MC008, Tableau7) à la dosede 50 mg/kg ;
-Solvantneutreglycéro-alcoolique
servantde témoin'

* Méthode : après une acclimatationde 2 jours dans les cagesà métabolisme,les rats
reçoivent journellement leur ration de nourriture dans laquelle se trouve la substanceà
étudier. Chaque lot comprend 5 rats. Vingt-quatre heures après le début de
l,expérimentation,on recueilleles urineset on mesureles volumesurinaires.Les cagessont
nettoyees.Et ceci estré$té journellementpendant15jours.

* Expressiondes résultats: les volumes urinairessont exprimés en nil24h/100g de


poids corporel. Des testsd'homogénéitéde variancesont effectuéssur les deux lots de rats
et pour chaquejour.
r33

2. Résultats

I-es résultatssont présentésdans la figure 36 ci-dessous.Ces courbes montrent de


nombreuses variationsde I'excrétionurinairejournalièresur les 2 lots de rats. Il n'a pasété
possibled'analyserstatistiquement ces résultats,car I'homogénéité des variancesn'est pas
respectéepour chaquelot durant les 15 jours de mesures.Nous ne pouvonsqu'apprécier
ponctuellementchaquedifférenceentre les lots traités par le macératglycéro-alcoolique
(MGA) dejeunespousseset le lot témoin.La diurèsejournalièredesanimauxtraitéspar le
MGA reste supérieureà celle des témoins,jusqu'au l@mejour du traitementoral ; par la
suite,traitéset témoinsont deseffets similaires.

volurnesurinairesml/?Ah/1O0g

3 a 5 6 7 8 9'10 11
TEMPS(jours)

de R.fficinalis (50 mg/kg/jour)sur la


FIGURE36 : Influencedu MGA de jeunespousses
MGAjeunespousses:
diurèsejournalièredurat. n=5; témoins: n=5 ; my È s.e..

3. Discussion

Cette expérimentation en chronique met en évidence d'importantes variations


individuellespour un tempsdonné (écarts-typeimportants),pour un même lot d'animaux
(traités ou témoins). Une augmentationdu nombre d'animaux par lot (n:20) pourrait
permettrede minimisercesvariations.
Si la techniquedite chronique qui s'effectue par administrationorale quotidienne
134

pendant15 jours se rapprocheplus des protocolesthérapeutiques de clinique, le travail,


I'immobilisationdu matérielet le coût de I'expérimentationnousconduisentà recommander
la techniquepar surchargehydrique. En effet, sa réalisations'effectueen une journée, le
nombre de rats peut facilement être augmenté,et la surchargehypotoniqueinduit une
rétentiond'eau serapprochantainside la pathologieoedémateuse.

Nânmoins, les résultatsobtenusavec ce test en chroniqueconfortent les résultats


obtenusavec le testen surchargehydrique,et indiqueque le macératglycéro-alcooliquede
jeunespoussesde romarinestactif par voie oraleà 50 mg/kg.

IV. CONCLUSION

I-e bilan global de l'activité diurétiquenous permet de dire que le maérat glyéro-
alcooliquede jeunespoussesde R.oficinalis (50 mg/kg et voie intra-péritonéale)induit une
augmentationsignificativede la diurèsepar rapportaux témoins,dès la premièreheurequi
suit I'injection et ceci durant24 heures,chezle rat en situationde surchargehydrique.
Le test de diurèsechez le rat, en traitementoral sur 15jours permet de conforter les
résultatsprécédents.
135

CHAPITRE VIII

ETTJDECOMPARATIVE DESJETJNBSPOUSSESET DES SOMMITES


FLETruES DE ROSMARINUSOFFICINALIS
136

INTRODUCTION

Nous venonsde démontrerI'activité cholérétique,antihépatotoxique,antioxydante,anti-


inflammatoireet diurétique des jeunes poussesde romarin. Ceci justifie leur emploi en
phytothérapie. Il resûemaintenantà comparer I'activité pharmacologiçe des extraits de
jeunespoussesà I'une desdroguesutiliséeen thérapeutique traditionnelle,c'est-à-dire:

les sommitésfleuries

Iæs sommitésfleuries conespondentaux extrémitésdes rameauxde la plante portant à


desjeunespousseset desfleurs'
la fois desfeuillesdesannéesprecédentes,

Notre comparaisonse portera sur les activités cholérétiques,antihépatotoxiqueset anti-


inflammatoires. I-es extraits végétaux utilisés sont référencésdans le tableau 2l et
proviennent de plantes fraîchesrécoltéesdansun mêmebiotope afrn de limiter tout facteur
de variation. Seule, la comparaisonde l'activité cholérétiquedes jeunes pousseset des
sommités fleuries sera râlisée à partir de deux extraits dont les plantes sont d'origines
différentes.

TABLEAU 21 : Inventaire des extraits de R. officinnlis utilisés dans la comparaison


pharmacologique

Formes de Partie de la Année de Rendementde Références Lieu de récolte


préparation plante récolte lyophilisation

Extraits hydro- Jeunespousses Aout1982 r8.2 MC07 Montrichard(41)

alcoolioues(TM) Sommitésfleuries Avril 1982 10.5 MC9 Evzuière(13)


Extraits pousses Juin 1987
Jeunes L6,2 I St Arty/C. (11)
Juin 1988 10.7 K St Martin (11)

aqueux Sommitésfleuries Juin1987 12,3 J St Arty/C. (11)


Juin1988 8.0 L St Martin (lt)
St Arty/C. : St Arty/CaderonnedansI'Aude (garrigue)
St Martin : St Martin desPuits dansI'Aude (garrigue)
r37

I. COMPARAISON DE L'ACTMTE PIIARMACOLOGIQIIE DES


JEI]NES POUSSESET DES SOMMITES FLEI]RIES

I-es protocolesutilisés sont ceux décrits dansles chapitresprécédentsde la IIè partie.

1. Activité cholérétique

Nous utiliserons les extraits hydro-alcooliquesde jeunespousseset de sommitésfleuries


de réfêrencesrespectivesMC07 et MC9 (tab.2l), aux dosesiv de 1000 et 2000 mg/kg
(equivalentplante sèche/kgde poids corporel) chezle rat.
I-es résultatssontprésentésdansle tableau22 et dansles frgures37 et38.
I-es deux extraits provoquentune hypercholérèsesignifîcative (P -( 0'001) pendantles
60 premièresminutes.Seulement,I'amplitude desrésultatsest pratiquementdeux fois plus
importantepour les jeunespousses(augmentationmurimale du flux de 22,4 %), que pour
maximaledu flux de I2,8 To),(1ab.22).
les sommitésfleuries(augmentation

TABLEAU 22 : lnfluence des extrait hydro-alcooliquesdejeunespousseset de sommités


fleuriesde R. oficirwlis sur la cholérèsechezle rat (iv)

Pourcentagesde variation du flux biliaire ; m t s.e.

Lots N Base 30 min 60 min 90 min 120min 150min

0 -3,5 4,2 -8,2 -12,1 -15,0


Témoins
+L,4 + 1,3 +r,2 +1,4 + 1,0

Jeunespousses 6 0 22,4*** 10,3*** 3,5** {,9** -2,2**


mg/kg
lO(X) +2,0 t 1,6 +2,0 !2,5 +2,5

pousses
Jeunes 6 0 22,4*** 1g,5*** 4,7* - 1,9* 4,2*
2000mg/kg +1,2 t3,5 +3,6 +3,3 + 3,3

Sommitésfleuries 5 0 12,E*** 6,6*** -1,6** -3,7** {,0*


1000mg/kg +l,l + 1,6 t 1,3 10,8 +2,0

Sommitésfleuries lo,3*** -2,44 {,8" -Ll,4e


5 0 8r4***
2000 mg/kg !2,0 + 1 ,2 !2,3 !3,2 +2,0

*** ** p
Différencessignificativespar rapPortau témoin : ! P -( 0,001 ; : -< 0,01 ;
* p
r < 0,05 ; I : non significatif. N : nombred'animauxpar lot
$ flux blllalre/fluxbasal 138

20

10

-10

-20
60 90 120 150
TEMPS(min)
- Jeunespousses " *" Sommltésf leurles
FIGURE 37 : Activité cholérétique comparée des extraits hydro-
alcooliquesde jeunes pousseset de sommitésfleuries de R.oficinalis à
1000mg/kg , en iv chezle rat.
Significativitéentreles extraits:* : p-( 0,05
S flux blllalre/fluxbasal
30

20

10

-10

-20
o 30 60 90 120 150
IEMPS (min)
- Jeunespousses "'*"'Sommltésf leurles
FIGURE 38 : Activité cholérétique comparée des extraits hydro-
alcooliquesde jeunes pousseset de sommitésfleuriæ de R.oficinalis à
2000 mg/kg , en iv chez le rat.
Significativitéentreles extraits: * : p -< 0,05

La différenceest significative(p -( 0,05) entre les jeunespousseset les sommités


fleuriesdurantles 30 premièresminutesà la dosede 1000mg/kget durantles 60 premières
minutesà la dosede 2000 mg/kg (Figs 37 et 38). Nous observonsune tendanceà la
supérioritéd'actiondesjeunespousses par rapportaux sommitésfleuries,dansce testde la
cholérèsechezle rat.
139

2. Activité hépatoProtectrice

Nous utiliseronsles extrait aqueuxdejeunespousseset de sommitésfleuries (références


K er L du tableau21) aux dosesip de 500, 1000et 1500mg/kg (equivalentplante sèche/kg
de poids corporel) en traitementpréventif chezla souris. I-e toxique, CCl4 est administréà
la dosede 7.10-3ml/kg Parvoie iP.
I-es résultatssontprésentésdansle tableau23.
A 500 mg/kg, les extraitsaqueuxde jeunespousseset de sommitésfleuries n'induisent
pas de diminution du taux des ALAT plasmatiquespar rapport au placebo. Cependant,à
partir de 1000 mg/kg, seul l'extrait de jeunespoussesréduit significativementle taux des
ALAT plasmatiques.I-e pourcentaged'hépatoprotectionest de 69 Voà la dose de 1000
mglkg. L'activité protectricedessommitésfleuriessembleraitdébuterà partir de la dosede
1500 mg/kg avecun pourcentagede proæctionpresqueéquivalentà celui desjeunes pousses
(42 Toet 49 % resPectivement).
Dans ce test les jeunes poussesmontrent une activité antihépatotoxiquesupérieureà
celle des sommitésfleuries,pour la dosede 1000mg/kg (ip).

TABLEAU 23 : Influenced'un pré-traitement par las extraitsaqueuxde jeunespousseset de


par le CCl4 (7.10-3d/kg)
fleuriesdeR. fficinalis (voieip) vis-à-visd'uneintoxication
sommités
sur le taux desALAT plasmatiquqq--qhez-!4-lours.
chezl
Produits Doses N aLAT (24h) Protection
ms/ks u.r./1. Vo

Placebo 0 10 80 +16
Jeunespousses 500 10 808 + 12
Sommitésfleuries 500 10 878 + 13

Placebo 0 9 140 + 14
Jeunespousses 1000 8 61i**t 11 +69
Sommitésfleuries r000 7 131a t29 I

Placebo 0 9 t52 + 30
Jeunespousses 1500 9 908 + 14 +49
Sommitésfleuries 1500 8 998 + 22 +42
*** r p 0,001 a : nonsignificatif;
Différencesignificativepar rapportaux placebo: < ;
N : nombred'animauxpar lot
140

Des travaux complémentaires aux nôtres, effectuéspar JOYEUX (1988), ont permis
Des tpstsin vitro
d,apporter des précisionssur I'activité hépatoprotectricede R. fficinafti.
et
ont mis en évidenceles activités antiradicalaire(sur radical DPPH), antilipoperoxydante
extraits aqueuxde
anticytoùoxique(sur hépatocytesen suspensionintoxiquéspar le tBH) des
jeunespousses(ref.I, Tab.21) et de sommitésfleuries(ref.J, Tab.2L)'
inhibition de
Dans le cas de l,activité antiradicalaire,les sommitésfleuries induisentune
(equivalent
plus de 50 Vo de la coloration du DPPH à la concentrationde 0,250 mg/ml
de 0'125
plante sèche/milieu),alors que lesjeunespoussessontactivesdèsla concentration
mg/ml. Dans Ie cas de I'activité antitipoperoxydante, les sommitésfleuries réduisentla
que les jeunes
quantité de MAD formée à partir de la concentrationde 1 mg/ml, alors
par le dosage
poussessont activesdès 0,5 mg/m[. L',activité anticytotoxiçe, appreciæ'
fleuries à
d,ASAT et de LDH, est significativepour les jeunes pousseset les sommités
jeunespousses'
partir de la concentrationde 0,5 mg/ml, avecunelégèresuperioritédes

la cytotoxicité
Nous pouvonsdire que les deux extraits diminuent la lipoperoxydationet
d'action reste
induite par le tBH sur les hépatocytesen suspension,mais la superiorité
desjeunespousses
toujoursen faveur desjeunespousses.De même,I'activité antiradicalaire
résultatsobtenussur la
est suÉrieure à celle des sommitésfleuries, ce qui confirme les
lipoperoxydation.

3. Activité anti-inflammatoire

fleuries (réf' K et
Nous utiliseronsles extraitsaqueuxde jeunespousseset de sommités
(carragénine)est
L, Tab.2l) à la doseip de 1500mg/kg chezle rat. L'agent inflammatoire
ml/rat d'une
injecté dans la patte du rat (injection sub-plantaire)à la dose de 0,05
suspension ù lTo (dansNaCl à0,9V0).
I-es résultatssontprésentésdansla figure 39 et le tableau24.
par I'injection de
I-esjeunespousseset les sommitésfleuriesréduisentI'oedèmeinduit
est maximaleà
carragénineavecun maximund'action à la troisièmeheure.L'inflammation
quatrièmeet cinquième
ra troisièmeheurepour resjeunespousses(47 % d'oedème),et à la
d'oedème à la
heure pour les sommitésfleuries (41 % d'oedème), (témoins : 68 %
pourcentaged'inflammation
troisièmeheure). Puis l'oedèmerégresselentementjusqu'à un
pour les deux extraits et
similaire à celui destémoinsqui, au bout des24heuresest de 14 vo
de 16 % pour les témoins.
ma:cimalede
I-es jeunes pousseset les sommités fleuries entraînent une inhibition
l4r

l,oedème,significativeà la troisièmeheure (respectivement 33 et 36 %)- Cetteinhibition


la
restesignifrcativejusqu'à la cinquièmeheurepour les jeunespousseset de la deuxièmeà
quatrièmeheurepour les sommitésfleuries.

80
70
60
50
4O
30
20
10
o
TEMPS(h)
- '* Sommitésfleurles
TémoinS + Jeunespoussss
FIGURE 39 : Influence de R. oficinolis (1500mg/kg,ip) sur l'oedème
jzunas
induit par la carragénine ch1lj?-le rat : comparaison
* *r' : P -( 0,01;
fleuries; : p < 0,05 ;
poussas/iommités

jeuneslnusseset de
TABLEAU 24 : Activité anti-inflammatoiredes exhaits aqueuxde
carragénine
sommitésfleuries de R. oficinalis, sur l'oedème induit par une injection de
au niveaude la patte postérieuredroite du rat

po,trceotagesd'inhibition (7o) obtenus aux relevés

pousses
Jeunes
1500mg/kg
N:11
Sommitésfleuries
1500mg/kg
N:11
**, *, e: nonsignificatif;
parrapportautémoinr
Différencesignificative p < 0,005; P -< 0,05;

N : nombred'animaux Par lot


Les jeunes pousseset les sommitésfleuries induisent une activité anti-inflammatoire
similaire et significative sur le test à la carragéninechezle rat.
r42

II. CONCLUSION

I-es jeunes F)usses et les sommités fleuries montrent une activité pharmacologique
positive, de moyenneamplitude,et significativepar rapportaux témoins,pour les fonctions
cholérétique , anti-hépatotoxique(tests rn vivo et in vitro) et anti-inflammatoire. A dose
êgate,les jeunes poussessont plus performantesque les sommitésfleuries pour l'activité
cholérétique, l'activité antihépatotoxiquein vivo chez la souris, ainsi que l'activité
antiradicalaire,antilipoperoxydanteet anticytotoxiquein vitro. Seul, le test de l'activité anti-
inflammatoire donne une performanceidentique pour les jeunes pousseset les sommités
fleuries.
143

CHAPITRE IX
RELATION STRUCTT]RE/ACTIVITE
tu

I. RELATION STRUCTT]RE/ACTIVITE

La connaissance de la compositionchimiquede R.fficinalis unsi que les connaissances


en matière médicale et pharmacologie, nous permettent d'élucider cerûains effets
pharmacologiques de R.officinalis notammentles effets cholérétique,anti-hépatotoxique,
anti-radicalaireet anti-inflammatoire.L'activité cholérétiquede R. fficinalis est attribuéeà
la présencede composésphénoliques(ac. rosmarinique,caféiqueet chlorogénique)qui sont
actifs par leurs groupementshydroxyles,facilementconvertiblesen glucuronides.Ceux-ci
étant excrétésactivementpar le systèmehépatique(canauxbiliaires) sousforme d'anions
organiquescouplésau sodium et au potassium,ils provoquentune hypercholérèse.Iæs
composésphénoliquessontactifségalementpar la présencede doubleliaison (-CH:CH-) et
de groupementméthoxy (-CH3) (SHARMA et coll. , 1973 ; TAKEDA et ABURADA,
1981).I-es composésterpèniques(notammentles terpènescycliquescommele bornéolet le
menthol)sont égalementimpliquésdansI'activité cholérétiquede part leur fonction alcool
(YOUNOS, I97I; YAMAHAp4a,b,c et coll., 1985). A ces composés,s'ajoutentles
flavonoïdesqui sontbien représentés
chezR. fficinalis et qui sont aussiresponsables de
I'acrivité cholérérique(LALLEMENT-GUILBERT er BEZANGER-BEAUQUESNE,1970).
Toujoursdansla sphèrehépatique,les moléculesprésentesdansles jeunespoussesde
d'interférerdansles processusde toxicité hépatiqueseraienten
R. fficinnlis et susceptibles
partie des composésayant des propriétésanti-oxydantes(ou anti-radicalaires),c'est à dire
intervenantdans la phaseoxydativedu toxique. Certainsde ces composésont été isolés
commeétantles diterpènes suivants: le carnosold'aprèsBRACCO(1981)et rWU(1982),le
rosmadiald'après NAKATANI et INATANI (1984), ainsi que le rosmanolet ses dérivés
méthoxylés identifiés par JOYEUX (1993) comme étant responsablesde I'activité
antihépatotoxique sur hépatocytesisolés. Iæ l]-sitostérol(LIN et TOME, 1988) et I'acide
ursolique(LIN et coll., 1988) seraientdouésd'une activité hépatoprotectrice vis à vis du
tétrachlorurede carbonesur le modèlein vivo chezla souris.Mais les acidesursoliqueet
oleanoliqueainsi que I'd et la B amyrine ne seraientpas actifs sur le modèlein vitro sur
hépatocytesisolés(JOYEUX, 1993).I-es flavonoidesqui possèdentdes propriétésde type
vitamineP (augmentation de la résistancemembranaireet diminutionde la permeabilitédes
capillaires),pourraientparticiper à la protectioncellulaire contreI'agressiond'un toxique.
Parmi eux, la luteolinea effectivementune activité hépatoprotectrice (JOYEUX, 1993) sur
modèlein vitro d'hépatocytesen suspension.
Pour l'interprètation de I'activité anti-inflammatoirede R. fficinalis, les composés
précédemmentcités comme antioxydantsou anti-radicalairesseraientsusceptiblesd'agir
également lors des processusanti-inflammatoiresen limitant la phase oxydative de
r45

l'inflammation.Un acide-phénol,I'aciderosmarinique,présentdansles jeunespoussesen


quantitéplus importanteque dansles sommitésfleuries,jouerait un rôle important dans le
processusanti-inflammatoire(PARNHAM et KESSELRING,1985 ; BULT et coll., 1985 ;
ENGELBERGERet coll., 1988).C'est un inhibiteurde la C3 convertaseet cettefraction du
complémentintervient dans certainesphasesde I'inflammation. Certains flavonoîdes,la
lutéoline et I'apigénine,sont le supportd'une activité anti-inflammatoiredémontreesur le
test à la carragéninepar ALCARAZ et JIMENEZ (1988). Enfin, HUANG et coll.(1992)
confirmentnosrésultatsen rapportantqu'un extrait de romarin a un fort effet inhibiteur sur
certainsprocessusinduisantune infl ammation.
1,6

CHAPITRE X

CONCLUSION
147

ACTIVITES PHARMACOLOGIQUES DE R. OFFICINALIS

Les travaux entrepris pour l'étude de R. fficinalis confirment ses usages en


phytothérapiecomme "cholérétique",et "facilitant les fonctionsd'éliminations rénaleset
digestives".Ils confirmentaussison action anti-rhumatismaleainsi que I'action desjeunes
poussesdansles insuffisanceshépatiques.
I-estestspharmacologiques entreprissur lesjeunespoussesde R. fficinalis ont montré
que:
*les jeunespoussesinduisentune hypercholérèse
rapide et prolongée,chezle rat, pour
une doseefficaceet suffisantede 1000mg/kg (plantesècheI kg de poids corporel)par voie
iv;
*les jeunes pousses réduisent l'augmentation du taux des ALAT plasmatiques
(hépatoprotectionde 65 % en moyenne),induiæ par une intoxication par le tétrachlorurede
carbone(chezle rat et la souris,voie ip) pour desdosessupérieures ou égalesà 1000mg/kg
(en traitementpréventif;. Cette hépatoprotection a été confirmæ pn JOYEUX (1993) sur
des tests in vitro, sur hépatocytesen suspensionintoxiqués au ter-butylhydroperoxyde
(tBH), et sur radical chimique oxydant diphényl-picrylhydrazyl(DPPH), qui révèlent les
propriétésantiradicalaire,antilipoperoxydante et anticytotoxiquedesjeunespousses;
*les jeunespoussesinduisentune diminution de I'oedèmeprovoquéepar une injection
sub-plantairede carragéninechezle rat. L'activité anti-inflammatoireest mædmalede 3 à 5
heuresaprèsI'injection de I'agentphlogistiqueà la dosede 1500mg/kg (voie ip) ;
*l'extrait glycéro-alcooliquede jeunes poussesà 50 mg/kg (voie ip) provoque une
augmentationde la diurèse chez Ie rat en situation de surchargehydrique. Cet effet
diurétiquedébuteune heureaprèsI'injection de I'extrait et se maintientpendant24 heures.
Dans les mêmesconditions,I'extrait aqueuxde jeunespoussesa un effet diurétiquefaible
pendantles deuxpremièresheuresqui suiventI'injectionde I'extrait.

Connaissantainsi le niveau d'activité des jeunes poussessur les différents tests


pharmacologiques, nous avons comparéleur activité à celle des sommitésfleuries, drogue
utilisee dans la pharmacopeefrançaise. Cette comparaisona étê établie sur I'activité
cholérétique,anti-hépatotoxiqueet anti-inflammatoire.Sur le test de la cholérèse,les
sommitésfleuries augmententle débit biliaire, mais dans une proportion deux fois moins
importante que les jeunes pousses.I-e test d'hépatoprotectionin vivo chez la souris
intoxiquée au tétrachlorurede carbonene permet pas de dégagerune activité protecfrice
significativedes sommitésfleuries(à 1000 mg/kg, doseactivedesjeunespousses).Seulela
148

dosede 1500mg/kg induit une protectionde 42 Vo,maisnon significative.Sur le test anti-


inflammatoireles deux extraits montrent une activité significative similairg à la dose de
1500 mg/kg. I-es travaux complémentaires effectuéspar JOYEUX(1988)montrentque les
sommitésfleuries sont moins performantesque les jeunes poussessur les tests d'activité
antiradicalaire,antilipoperoxydanteet anticytotoxiquesur les testsin vitro sur hépatocytes
en suspension et sur radicalchimiqueoxydant.
Ces résultatsnous permettentde conclureà la supérioritéd'action desjeunes pousses
par rapport aux sommités fleuries dans les domaines d'activité cholérétique et
hépatoprotectrice.

Les travauxde plusieursauteursont confirmé nos résultats,sur I'activité cholérétique,


antiradicalaireet antihépatotoxique.L'équipe de SERRANOet MONGOLD (SERRANOet
coll., 1990; MONGOLD et coll., 1991)a montréI'activitécholérétique et cholagogue chez
le cobayed'un extraitde "Rosmarinus MDE" (100 mg/kg d'extrait,voie iv). LAMAISON
et sescollaborateurs(1988et 1991)ont montréune bonneactivitéantiradicalairedesextraits
hydro-alcooliques de sommitésfleuriesde R.fficinalis sur radicalDPPH.
NAVARRO et ses collaborateurs(1993) montrentqu'un extrait hydro-alcooliquedes
partiesaériennesde RosmarinustomentosilJ,autreespècedénommeeégalementRosmarinus
eriocalix provoqueune diminution de la toxicité induite par le tétrachlorurede carbone,
visible sur les marqueurscellulaires(ALAT, bilirubine et MAD).

Nous venonspar ce travail, de confirmer I'utilisation traditionnellede R.fficirwlis et


plus particulièrementI'usagedesjeunespoussespour les indicationsqui lui sont propreset
pour celles appliquéesà la drogue. Il serait intéressantde développerI'investigation sur
l'effet anti-inflammatoirede I'extrait aqueuxdejeunespousses.Cetteactivité ne semblepas
négligeable en comparaison des résultats obtenus par d'autres extraits de plantes
(LANHERS et coll. , L99Iaet b e1 L992)étudiésdansnotrelaboratoire.
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Thèse de Doctoraten Pharmacie,NANCY,2O0p.
L'étude pharmacologiçe de R.oficitulis L., Iâmiacée originaire du bassin
médiærranéen,nous a permis de confirmer son utilisation haditionnelle notamment
dans les affections de la sphère hépato-rénaleet les affections rhumatismaleset
oedémateuses. L'originalité des travauxa été de réaliserles testspharmacologiquesà
partir des jeunes F)usses de R.fficitwlis. Celles-ci induisent une hypercholéèsc
chezle rat à partir de la dosede 500 mg/kg (w). Les jeunesF)ussesont une activité
hépatoprotectriceà partir de la dose de 1000 mg/kg (ip), car elles réduisent
l'augmentationdes ALAT plasmatiquesinduiæ par une intoxication au téhachlonrrc
de carbone, chezle ,rat et chez la souris. Iæs jeunes poussesagissentcomme anti-
inflammatoireà la dosede 1500 mg/kg (ip), car elles réduisentI'oedèmeplanaire
chez le rat, provoqué par une injection sub-plantairede carragénine. Les jeunes
pousses, en maérat glyéro-alcoolique, augmententla diurèse chez le rat en
situation de surchargehydrique, à la dose de 50 mg/kg (ip). Puis, la réponse
pharmacologiquedesjeunes poussesa été comparéeà celle des sommitésfleuries :
les tests de cholérèseet d'hépatoprotectionfont apparaitreune supériorité d'action
desjeunespousses,alors que I'activité anti-inflammatoireest d'égale intensitépour
les deux parties de la planæ

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