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Le Numéro 4 Sept. 1994 Pere Te ce Poa neces eee ret Ocean sted rie Pr ec en fOr e e ernst) continue de vous Preys jque aux reaches) Poe atrnie AeA Came es cont ee nstruire Noe eats Pee come nets un ans consacré & tout ce qui rts rrr ag on Pera a Rca uy eves curiosité 2 Qui Peers mer des lectures Te ta Coe aan Pere eens Qu'est-ce qui Perea nes CIR a os ae: areas cece ie a eee ery en tout cas, Allez, embarquez Parmer INTERVIEW Schuiten & Peeters, .»Paroles sur des cités obscures. 7 LITTERATURE Qu’est ce que le Fantastique ? AIDE DE JEU Twin Peaks Qui a tué Laura Palmer LITTERATURE Jean Ray Le conteur de l’angoisse. association “Las Réveurs de Runes! 73386 Lee Loge on doeas. Directeur pubiaton: Neos Lebel Miseen pase Syvonarerand humo Gaspar, Gomi de réaction : Patck Choisoas, Emmanuel Pall, Pierre Corl, Pl Huy Oat, deanserangots Masse. Co lesen Gruno Bots a Dessinateurs « Frangois Schuiten Witred Hist, J.LileMouse. "Yann ‘Couverture Frangos Sculton. {Créit photos : Photos Worduision Legsiewscg as sotto “Sen iee-902 X= Oopet Danson Sepiemre 1098 Impressions: Heny «Pare facts do Eiinproneutiegs 82170 Monttout > ate Comma aaa HISTOIRE COURTE Yann Isambert 2g remerciements & Francois Shuten, Une vie de chien. a pl BANDE D Dino Battagl Un monde méconnu. HISTOIRE COURTE LittleMouse A. Woman. {er ago tous ies “toro “apa ep ns ae Les eléments de 3 Liconggraphie 6 Spar io Champs Ese ‘rage : 1200 exemplars PAROLES SUR DES CITES OBSCURES EST L’ABOUTISSEMENT D'UNE TRAJECTOIRE, D'UNE RENCONTRE. DEPUIS QUELQUES ILOMETRES DEJA NOUS ROULONS EN CETTE BANLIEUE BRUXELLOISE ; LES PASSANTS SE SONT DISSOUS EN CES BRIQUES HUMIDES... ALORS, BRUSEL NOUS APPARAIT . NOUS LIVRONS A VOTRE LECTURE UNE CARTOGRAPHIE DE CES AUTEURS, A LUNIVERS FANTASTIQUE. Les Réveurs de [ Runes : Depuis | combien de temps yous connaissez- vous ? Frangois Schuiten On se connalt depuis ge de 12 ans et nous avons immédiatement fait un journal, un peu ‘comme iin fanzine, Nous travaillions comme nous Je faisons aujourd'hui, en dialoguamt, en s‘amusant, en soccupant de la conception en méme temps que. de la fabrication ‘Apri ca. Benoft est parti Paris suivre des études de philo et moi, je suis entré A I'Ecole Saint-Luc. ‘Vous, vous étes diplomé d’architecture ? Schuiten : Non, pas vraiment. Mon pére aurait désiré que je fasse de la peinture, de I'architecture, du ‘moment que ce soit hautement artistique. Il avait une idée relativement négative de la Bd. La Bd était imterdite A la maison, ¢”était la meilleure fagon pour que je Comment vous est venue Vidée des Cités obscures Benoit Peeters = L'idée des Cités obscures ne nous est pas venue d'un coup, loin de Ta. Au départ, nous: voulions seulement réaliser un album ensemble, voir si la collaboration de nos 12-13 ans pouvait | “PAROLES | x | SURDES | CITES OBSCURE redémarrer. A la fin des Murailles de Samaris, lorsque nous avons démarré tun deuxiéme récit, nous l'avons tout naturellement situé dans le méme univers. Un univers que nous avons découvert peu a peu et que nous continuons & explorer. ‘Comment travaillez-vous ? Peeters : Notre collaboration a toujours é éaroite, méme si Frangois est, heureusement, le seul responsable des dessins et si je im’occupe des textes. Mais tout le reste » Le théme, univers, le “jeu” des personnages, Ia mise en scene, le délayage, 1a mise en page, 1a conception de objetlivre, out cela nous est commun et na de discussions incessantes, de rencontres. de bavardages et de hasards. Notre collaboration a été particuliérement “conférences-fiction” que nous te et gauche sous le titre Voyage dans les Cités obscures et qui étaient des exercices d nprovisation a deux voix. Elle a &4é renforeée aussi par les seénarios éerits ensemble pour Alain Goffin (Plagiat !) et Anne Baltus (Dolores). ainsi que par =) le travail pour. les expositions-spectacles Samaris, Urbicande et Briisel vous montrez que ¥os personnages sont Gominés par le pouvoir. | Peeters’: Vous oublic G27 | Bemonmtze de Gi ) | stu aussi obs dPautant plus redoutable qu'il, est’ devenu invisible, Oui, dans nos premiéres histoires, nos personnages sont “plus petits que le pouvoir”. Ils vivent dans une forme de peur. N’est- cce-pas le cas de beaucoup de gens en dehors du monde des Cités obscures ? Gwendoline a été votre premier film auquel vous avez contribué avee Claude Renard, comment cela Svest-il-passé ? Schuiten :Nous avions un tr8s bon contact avec Just Jaeckin mais ce qui était quelque peu désespérant C'est que nous n’avions profondément pas 1a méme idée du sujet. On voyait quelque chose de plus Gtrange et fantastique, Tui avait une idée tr®s pub des: décors. Cela se voit dailleurs, i les fait briller. Nous, souhaitions que ga sente Ia graisse, que ca suinte On voulait de plus, une raison philosophique, une cohérence & cette ville, Nous nous sommes beaucoup investis, nous avions fait énormément de dessins, a 6 Vidée de cette ville était intéressante, excitante & réaliser. Mais a la vision du film ce fat une déception, cette ville n’était pas crédible. Je dois dire honnétement, que le cingma ne nous a pas apporté les satisfactions que nous procure la Bd ‘ou meme que me donne les Quarscs, les expositions, Nrest-ce-pas & cause du budget prohibitif que demande la réalisation dun film Schuiten : Non, les Quarses nécessitent aussi un budget important mais le résultat final et le plaisir que jai eu ales faire, me contente En revanche, Gwendoline, s‘est_avéré tres problématique et il est certain que Taxandria ne Correspondira pas & tout ce qui a &t fait Le film Kafka de Steven Soderbergh baigne dans Vambiance des Cités obscures. Avex-vous articipé aux décors ? Schuiten : Non, je n'y ai pas contribu Crest un tres beau film méme si je n’aime partie couleur, je la trouve un peu gratuite. S‘agit d'un cingaste tres intéressant. Nombre de personnes m’ont demandé si j'y avais contribué, Je pense qu'il est tout a fait normal de retrouver des similitudes puisque nous mémes, nous, nous intéressons & Kafka, Borges; les connexions sont done naturels. Je suis ravi de retrouver un univers comme celui-la, il se crée alors des liens de arene “est trés bien que les gens prennent et réutilisent. La matidte est faite pour étre traitée, recyclée, nous sommes dans une époque de recyclage. Souvenirs de ’Eternel Présent sorti Van dernier Vhistoire de Taxandria, le film de Raoul e film verra-t-il le jour ? Le livre ne raconie pas l'histoire du film, il développe un autre récit, dans le méme univers. Le film est toujours en chantier C'est un film passionnant pour un auteur de bande dessinge dans la mesure od il intgre des comédiens dans des décors et od l'on arrive A une qualité dincrustation qui rend les acteurs plus graphiques et les décors plus réalistes. Lorsqu’on aboutit & leffet désiré, "est vraiment formidable, Benoit a-t-il contribué au scénario ? Schuiten ; Non, A un moment donné, il a travaillé & tune des moutures du seénario, celle-ci n'a pas été retenue pour des raisons trés complexes. Un jour, j'espere, nous raconterons l'histoire de toute la préparation du film, xz dessus depuis combien de temps ? Schuiten : Six ans et demi ! Mais toute cette préparation est fascinante avec ses revirements, ses Echecs, ses succés... Cette histoire est passionnante, elle révéle les difficultés 4 monter un film de cet ordre Crest un film “live”, avec de véritables comédiens, ‘mais en méme temps un film danimation parce qu'il ya 200 a 300 décors extrémement poussés et un film de trucages fondé sur une informatique de pointe. Tout ceci est fort complexe et & don une série de problémes tout & fait inconnus pour nous. En revanche, il y a dans ce cinéma une technique qui est ts proche de la Bd, On peut réduire les acteuts, les cadrer, choisir le format que I’on souhaite. Les possibilités sont étonnantes, comme devant sa table & dessin, Yous étes chargé de la conception des décors ? Schuiten : Oui, je suis le concepteur graphique de Pnivers de Taxaindria Mais, ce que j'ai concu a maintenant été intégré au film. Justement cette contribution d’auteurs de Bd au cinéma n’est-elle pas un ressort pour sauver Ia bande dessinée ? Schuiten : Ce qui est certain, lorsque je vois le développement des techniques avec les Quarses , Tavandria et d'autres projets encore, c'est qu’elles Evoluent tres rapidement. Elles sont & la fois tres sophistiquées et de plus en plus simples & manipuler Ces technologies vont descendre chez les eréateurs, tout Je monde pourra les utiliser, des gens bricoleront dans leur garage des films qui seront un mixage animation, de cinéma classique et de dessin, Je m'apergois que les possibilités sont énormes ; des révolutions graphiques vont avoir lieux. II m'apparait tus intéressant de voir comment cela bouge, évolue, De plus, il y a une demande concernant l"imaginaite et utopie, Pouvez-vous nous parler des Quarses ? Schuiten : C'est une série en premigre en haute définition. Elle peut étre proj cn salle, avec une qualité 35mm. C'est une série intéressante dans le sens od elle développe des animaux imaginaires : Ils sont autour de nous mais nous ne les voyons pas. Nous sommes proches de la science fiction, Ces animaux permetient de comprendre beaucoup de choses, pourquoi les robinets coulent, pourquoi y-a-t il des saletés dans les conduits d°aspirateurs. Nous donnerons une explication a l'ensemble de ces petits PE WEI -nIEFUSt mystéres quotidiens, Crest Maurice Benayoun qui est venu me chercher et m’a demandé si j’étais d'accord pour participer tune série basée sur des animaux imaginaires. J'a nmédiatement dit oui. C’était une proposition tres, inattendue et venant de la part d'une personne avec quijen out de suite senti complice. Noais avons éerit les seénarios & deux, puis je me suis ‘occupé de la conception des images. Elles sont construites laborieusement, lentement, en 3D, Maurice fait alors 1a mise en scene d'apres le story- board que T’on a élaboré ensemble. Nous prévoyons 40 épisodes, 12 d’entre eux sont terminés, Pour le moment, ils sont diffusés sur Canal+, mais France 3 les reditfusera bient6t Te suis tres fier de cette série, elle est juste, je crois elle n'est pas parfaite mais juste pat rapport & son ambition. Pour revenir au monde des Cités obscures, pourquoi dans Briisel, avoir délaissé le fantastique pour laisser place & un sujet rationnel, la maladie Schuiten : Le danger priovent de I'étiquette de la série qui nous empéche a un moment donné de réalser ce que T'on a envie. Or, la série n'a de sens aque si elle intégre tous nos désirs, Mais en plus de ce principe nous souhaitions évoquer destruction d'une ville, la lente destruction du patrimoine architectural d'une ville et de le mixer & la maladie elle-méme, & toute histoire de 1a médecine. On n'a croisé les deux themes. La maladie de Ia ville fait &cho 3 la maladie de homme. C'est ‘beaucoup plus réaliste et moins fantastique parce que nous avions besoin de cet encrage dans le réel, plus proche de ce que nous vivons dans toutes les ville, Diailleurs Brissel est une partie de la réalité bruxelloise, mais ily a des tas de choses qui ont prises dans d'autres villes. Notre idée n'était pas de raconter histoire de Bruxelles, mais de montrer comment u ville subit des choes successifs, énormes, additionn du délire mégalomane et du délie collectif,incané par tous. Croire au plastique dans les années 50, je trouve Jntéressant de I'évoquer maintenant. Le plastique & tune connotation polluante, négative & notre époque, mais il Gait perc alors comme la solution 3 tout Pour nous, ée lien avec une certaine réalité est une maniére de se ressourcer. Le danger serait de s’enfermer dans un systématisme fantastique. En evanche, avec LEnjam! Penchée, un theme intastique sera profondément développé ARISE Briisel et Souvenirs de lEternel Présent montrent Tes limites de la technologie. Peut-on dire qu'il s'agit d'une critique du Progrés ? Peeters "C'est moins une critique da progrés que de ce qu’on pourrait appeler Ia religion du progres, cette idée naive que la modernité va tout résoudee. Les gens ont cru a une eae ee gratte laborieusement sur cette table a desi longueur de journée, Je ne suis heureux que si je fais de la Bd. Par contre si je ne fais que ga, je mVasphyxie. Concernant le choix des thémes, nous avons relevé tune phrase de Benoit Peeters dans la postface des ‘Murailles de Samaris “Chaque histoire se construit sur les manques de la précédente et séeréte ses propres faiblesses”. Est-ce toujours ¥ Schuiten : Oui, c'est exact. De nombreux récits ont d'énormes faiblesses. On devrait corriger nos livres, ‘on essaye en partie de le faire, Nous avons recommencé une fois la fin des Murailles de Samaris ; La Terre Creuse, j'ai recommencé trois fois la fin. Nous connaissons les points faibles 'Urbicande et de Briisel, mais ga ne sert a rien de recommencer continuellement un livre C'est vrai, nous sommes toujours partiellement insatisfaits. Nous essayons continuellement @'améliorer le livre au fur et & mesure, Nous avons rajouté une préface & la Fidvre ’Urbicande, nous allons adaitionnet une postface Briisel qui va éelairer les soubassements du récit. Nous n’arrivons pas du tout & quitter les livres. C'est aussi une manigte de maintenir une pression par rapport a eux, de ne pas les Iaisser tomber. Il y a toujours des petites corrections, d’édition en édition, un lecteur assidu pourrait percevoir ces petites modifications qui n'ont lair de rien, mais qui sont Pour nous une fagon de garder présents et vivants ces livres, de ne pas les abandonner. Liarchitecture di Art Nouveau tani totali umaris est une architecture que celle de Urbicande est ce changement si net entre Peeters : Le choix de I’Art Nouveau pour la ville de Xhystos, au début des Murailles de Samaris, fat assez instinctif ; nous aimions tous deux architecture de Vietor Horta, ses constructions sont nombreuses i Bruxelles, Mais le monde d°Urbicande s’avérait beaucoup plus ddur, plus froid : Les architectures Fururiste, Art Déco, fasciste nous sont apparues comme les plus adéquates afin de mettre en scene cette obsession de I ordre et de la symétre. Changer de style devenait alors évident. Qu’aurions- nous fait d'une série qui nous enfermait dans un genre ? Avec chaque nouvel album, notre plaisir est en fait de découvrir de nouveaux enjeux, qu'ils soient jphiques ou narratifs A travers Urbicande, vous montrez que malgré la planification, rien n’est possible face a imprévu ? Peeters : C'est effectivement l'un des them majeurs de Malbum. Que la vie se réveille (fat-ce Sous la forme d'une structure aussi rigide que le Réseau) et rien ne peut lui résister. Mais de ce chaos nait un nouvel enthousiasme, de nouvelles rencontres, de nouveaux espoirs. Propos recueillis par Y. Isambert et N. Lebedel, REVERS De RUNES ew Livres composant le cycle LES CITES OBSCURES | 1983, LES MURAILLES DE SAMARIS A seas as 4985, LA FIEVRE D'URBICANDE / 1985, LE MYSTERE D'URBICANDE (é>uss) | wer VARCHIVISTE Autres livres de Frangois & 1987, LA TOU! i 1983, La nouTe vanmiuia — SChuiten 1999, ENCYCLOPEDIE DES TRANSPORTS eypness (onc cause neNAnd), Ed, MagicSti PRESENTS ET A VENIR (couse) AUX MEDIANES DE CYMBIOLA (ares. RENARD) 1000, LEMUSEE A, DESOMBRES LE AIL (noc crENarO) {ena BRUSEL LES MACHINISTES (avacCRENARO) LA TERRE CREUSE, CARAPACES 1993, LIECHO DES CITES A TERRE GREUSE, ZAR Tous aux Editions Casterman LA TERRE CREUSE, NOGEGON Gecyoedata TERRE GREUCE sve ic SCHUITEN) ‘Tout aux Edtone Los Humanoides Assocs Autres livres en commun 5 LE PLAGIAT { (ovee Aan GOFF), Ed. Les Humanos Autres livres de Benoit Peeters DOLORES (necaera ating Ed Castoman " SOUVENIRS DELETERNEL PRESENT £0 Aor OMNIBUS DROIT DE REGARDS (avec aro-Frangoise PLSSART) FUGUES (avec UF PLISSAFT) LE MAUVAIS GEIL (avec m. F PLISSART) “Tous aux Cations de Miputt LEMONDE O'HERGE CASE, PLANCHE, RECIT To Oa ERGUN NORT OU VIF lac Panex DEUSELS=ISS) Le munéro.® Bes FIEVRE ree stun Cont ratrs foe Poevee sees) e RA LETRANSPATAGONIEN vce oc, RUZe Reveurs de Runes Preumertes) VVOBICANDD | ee Sue b Tete Eons Sey epuise. eerras | pad aceay ’ ioe i FircHCOCK Le THAVAIL OU FILA _ Ellustrétion (ar causa Eden oy pcos Nawoes originale parue en STORYBOARD. le cinemd desing colin SORRESPONDANGE recur ussar, couverture et tae dour pur Pats Yoon Now dessiné par AUTOUR BU SCENARIO ES Univorsté de Banos it LE SIGNE DE LUCIFER (avec A GOFFIN) Ed. Natnan Philippe DRUILLET, te BIB OTHRSU a YUL ERS, Ed. A. Latfont en est la raison t it rare inci rincipale. LES BIOUR RAVIS. €4 Mareen principale. PRAGUE (eerie ist Ea Aromat Ce dessin est tres ea (ove OPFN, Svcs aux Editions Les Humanoides associes _représentatif © dune période o les imprimés de Yauteur se sont fait rares... la période “Excalibur”. Les possesseurs du fanzine le conserve précieusement. Il en est de méme pour le tee-shirt. Tirage limité. Impression : recto, noir sur blanc Taille : XL. | Prix : 60 francs, +15 f. de port Bon de commande encarté au début du fanzine. Les cases en arrire-plan © P. Drulllet / Dargaud. [> 4a et a va sutra et le résumé d'un roman de Jules. Verne, spécialement écrit afin etre e Cost en 1892 que le Blonnier dela sclence-tiction Trangaise écrivit ‘cette nouvelle qui sortalt du cadre “naturel” de ses precedents Pomans Le Chateau des Carpathes, en effet, est avant tout un conte atin, fo eapern, wire Craps, fl arviet esarits, Jerne n' jamais abandonné son esprit visionnaire et Sclentitique, plutot que fantasmagorique, comme on pourra le Cconstater ata fin du rect. Nous ne vous en dévollerons pas plus, afin que intrigue reste entiére, aussi blen pour les Joueurs qu eftectueront renquéte, tue Hore mate de eu a Wa essa, Mal ot ‘scénario vous trouvere : un table son ensemble ou en par “acteurs”, et un guide ald Carpathes. me deseriton des dilerents la maitvise du Chéteau des Au dela du Quand Frick rencontre un marchand juif et regarde le burg de plus pres. jour de mai 1892. Le 29 plus précisément. Frik, berger du village de Werst, surveillait son troupeau ‘a la lisiére d'un plateau verdoyant, awpied du Retyez boisée d'arbres a tiges droites, enrichie de qui domine une vallée fertite ales achuoes Co ‘alors dans te pays qu'l se fat a babe, Tartan je vevesceal aa Hermansiodt A Kolosver, proposant ‘oi woulat: armors, behing ‘autres mécaniques. Un objet attire entde tous Tattention de note brive peur gor iagete pecan ear Deameel ocho a ee yn wath ead ieaeaterend Sis is cleuae aga, sortclant le d&mila da reli. 1 or profite pour regarder de-plus prés Te ll ete poussan av sorame oe Fa den weotieay Gx wlan CMTE Peanahe lo rae pus que tos i he ville oeyaaoe le Youre a” gue e bug et Phéve sient intigemest ligs, et qu’ainsi la vie de l'un influe celle de Pautre. Lorsque | pers toes ee branes, HP Fei en nai & coe stiepioge loro poussa un eri d'etvoi méle d¢-€aapeler? Quiestce donc, cette branes di donjon 2 Estce une brime PM Coenkden ee aeten ds foe dei Toenail 5p ial tat ca al aves poe habime relbve du sunatere, voir Gt dint. Pos Pempestan shore Ge teeta vilage pour iro Rain ot tome oo vlan oncer l'inquiétante nouvelle & son Doe Mag Cia a eae nature crédule et peu brave des er catered 66. Ca ee) Ra ee a ee Jndiquent point la situation. Dans le rang ena gee ene RR ra cm a Co eer Plesa str lequel ils sont pittoresquement juchés tous (Rene urea a Ms cae a ac eB Megara en ee a proximité d'un grand centre industriel ce qite ces Ren Ra ar eee Ce eee ee ed ae ne eee en ee a ce er ee ne re ear ree a ee ee ee ted gendarmes et les commis di fisc, ajoutez une Pee a a ee ere ure: la population de Werst, soit quatre & cing ea aera est] Tes pentes brusques rendent la montée et la descente Perea eae eat ee ea frontiére valaque et la fromtiére transylvaine, Par ld Re cd eee eed ee eee ee a porcs, les marchands de viande fraiche, de fruits et de céréales, les rares vovageurs qui s"aventurent par le défilé, au liew de prendre les railways de Kolosvar erde la vallée du Maros [..] Bien compté une soixantaine de maisons, inréguligrement accroupies sur unique rue, coiffées d'un capriciewx toit dont le faitage déborde les murs de pisé, la facade vers le jardin, un grenier @ lucarne Pour étage, une grange délabrée pour annexe, une Gable toute de guingois, couverte en paillis, ca et la tun puits surmonté d'une potence a laquelle pend une seille, deux ou trois mares qui fuient pendant les ) tel est ce village de Werst, bati sur les deux cOtés de la rue, entre les obliques talus du col, Mais rout cela est frais et attirant ; ily a des fleurs dawx portes et aux fenétres, des rideaux de verdure qui tapissent les murailles, des herbes échevelées qui se mélent au vieil or des chaumes, des peupliers, ormes, hétres, sapins, érables, qui grimpent au dessus des masons (..). a, l’échelonnement des assises intermédiaires de la chaine, et, au dernier plan, orages ( Vextréme cime des moms, bleuis par le lointain, se confondent avee l'azur du ciel.” ete CCharmante peinture de la part de l'auteur, d'un village qui ne tardera pas & se temir et & ployer sous la erainte, Lorsque Frik s'en revient avec sa “grosse nouvelle il en fait d'abord part a son maitre et lui préte lt lunette qu'il vient d’acquérir afin de prendre de cette “fumée qui va se confondre avec les nuages”. Et tout comme Frik quelques instants plus tt, le biro constate avee stupéfaction étrange phénomene et sen inguid En quelques minutes, la nouvelle rapportée par le berger se répand dans le village. Les hypotheses se multiplient et chacun y va de sa petite idée. Frik soutient fermement, et obtient l'assentiment de chacun : "c'est le Chort (diable) en personne qui a pris possession de ces ruines et qui y @ allumé un few (Jen voila un malin qui s‘entend mieux a entretenir Tes feux qu’d les éteindre !”. L’inquiétude s'empare des villageois. Tous, sans exception, voient dans la présence de cette fumée un e de malheur Le soir méme d de Werst se réunissent & Pauberge du Roi pour discuter de la situation, Il y'a Ia ; maitre Kolt, le magister Hermod, le forestier Nie Deck, Jonas le mnancier, une douzaine des principaux habitants du village, et le berger Frik, qui n'est pas le moins important de ces personages. Le docteur Patak arrive quant a lui un peu plus tard : il vient d'etre appelé au chevet d’un mourant. En attendant que ce dernier veuille bien arriver, on discute du grave événement a ordre du jour, tout en ‘mangeant du mamaliga (giteau de mals) arrosé de schnaps ou de rakiou (liqueurs & base de prunes). On craint que la mauvaise réputation du burg ne dissuade les voyageurs, deja peu nombreux, de passer par Werst. Sans compter que de nombreux habitants s‘interrogent sur le fait de quit en plus de la terreur que leur inspire le chéteau, leurs intéréts| sont directement visés. Crest alors que Frik croit bon de dire, d'une voix assez hésitante, qu'il serait peut-€tre nécessaire d°y aller voir. Méme si chacun voit 1a l'unique solution, Personne ne se porte volontaire pour une expédition au vieux burg. On pense que celui qui ira n'a que ts peu de chance de revenir ; s'il y a de la fumée c'est signe de sortilége (“Oubliez-vous done qu'il faut du few pour les sorcelleries ?”)... il S’agit peut-étre d'esprits, de babeaux, de gobelins, voire méme de lamies ? La tension devint si forte qu’a instant oi le docteur Patak ouvrit Ia porte de I'auber; leur coeur s‘arréter 29 mai, toutes les “personnalités’ fracas, tous sentire Son patient venant de mourir il se joignait enfin & ceux. Il apporta 2 la conversation son esprit cartésien, raillant assistance si craintive devant un phénoméne gui somme toute n’avait rien de surnature! Le chateau fume, et bien qu’on le laisse fumer débita ensuite avec une incroyable jactance un de plaisanteries extrémement peu godtées des ger Werst qui craignaient une quelconque punition est étonnant dobserver & quelle vitesse sa bonne humeur se métamorphosa en inquiétude lorsqu’on Tui Proposa, contre rétribution, d’aller Iu On insista, parlementa, afin qu'il accepte de rendre ce service. Lorsque Nicolas Deck se proposa pour agcompagner le docteur, celui-ci, dos au mur, di aecepter, visiblement a contre coeur... Nic Deck décidé que méme les supplications de Mi future épouse, ne purent le dissuader d'entreprendre cette “Visite C'est alors qu'une voix s lentement & Nie Deck : “Nicolas Deck, ne va pas demain au burg !... N'y va pas. ow il Carrivera malheur !". Qui s'était exprimé de la sorte 2... D’oit venait cette voix inconnue de tous qui semblait sortir d'une bouche invisible ?... Cela ne pouvait étre qu’ un revenant, une voix surnaturelle, une voix de l'autre jonde... L’épouvante fut a son comble. On nosait se regarder, on n’osait prononcer une parole... Seul le plus brave d’entre eux - Nic Deck évidemment - osa se lever et fouiller la pitce pour l'inspecter. Personne. Il n'y avait personne de caché dans le c de nulle part, s‘adressa bahut ou dans les chambres du rez-de-chaussé. L’assistance se sépara, et chacun rentra chez soi Cette nuit-Hi, comme s'ils eussent été menacés d°une apparition fantastique, les habitants de Werst se b nt dans leurs maisons. La terreur régnait dans le village Une visite au burg, et ce que Nic Deck et le docteur Patak eurent a affronter L a distance qui sépare le du village est relativement grande. Le temps essaire pour joindre les deux est rallongé par un chemin peu praticable, chaotique et accidenté. Nic et Patak mirent done plus de dix heures pour arriver au chateau. Us fur c soleil était déja tombé. Ne pouvant pénétrer Vintérieur (le pont-levis était relevé) les deux ‘braves” Wrestiens décidérent de dormir 2 1a belle Timposante citadelle. 1 pied de ses remparts alors que toile devai Alors que le forestier s‘endormait immédiatement, le docteureut,plus de mal 3 trouver le 0 Ja nuit TI ne dormait toujours pas sur le coup des minuits Jorsqu’il vit des formes étranges, éclairées d'une ale, passer dur eviaon 8 ur On cat pas A qucve Se secpec, spect monter, s‘abaisser, descendre avec les nua; dit des monstres : dr hippogriffes aux la vampires énormes. en mouvement sur le plateau d°Orgall, les La cloche de la chapelle du burg retentit subitement, la main qui la mettait en branle sonnant un toesin de mort... Cest le Chort qui la Aux vo soudainement des 1 3s ailes, krakens gigantesques, Puis brusquement tout parut ar rochers, les arbres, sonne terrifiantes de la cloche se mélent issements, semblables & ceux ue jettent les sirénes marines & entrée des ports Puis une clartéjailit du donjon central, une clarté intense, d’oit sortent des éclats d'une pénétrante vivacité, De quelle fournaise s"échappe cette source de lumigre ? Nic et Patak se regardent alors et éalisent qu’ils ont pris une apparence cadavérique ils ont la peau blafarde, les yeux enfoncés dans leurs orbites cernées de noir... Nie Deck est stupéfait de ce quill voit, comme de Pata, arrivé au derni rmuseles 1 ilatée, le corps pris d'une raideur tétanique. Aucun des deux ne dormira lorsque les phénomenes {qu'il entend. Le docteur degré de Veffrai, a les ractés, les cheveux dressés, lt pupille se seront arretés Ils attendront le lever du jour avant de bouger et Nic Deck ne voudra pas quitter les Tieux avant avoir compris le mystére du chateau des, Carpathes Malgré linsistance de Patak, il descendit dans les douves afin de franchir les murailles. Nic av une ouverture surplombant Ie pont-levis, a laqu repéré le il pouvait accéder en grimpant le long de la chaine, Alors qu'il entreprend I’ascension, Patak est subitement collé par les bottes au fond de lat ccontrescarpe. II ne peut plus faire un pas, sticulant de terreur, témoin passif de I'évolution de Nie Deck. C'est dans cette situation d’impuissance qu'il voit Nic soudainement frappé par une force mystérieuse alors qu'il pose la main sur une ferrure du pont-levis ; il perd connaissance et chute au pied de oy Patak, que le sol aura libéré de son emprise s‘empresse de secourir son ami, le sort des douves et le porte afin de repartir vers le village. A deux heures de Werst, ils rencontrérent maitre Koltz, le berger Frik et l’aubergiste Jonas qui partaient & leur recherche. C'est done vivants qu’ils rentrérent & Werst, Miriota fut bien entendu soulagée de retrouver son fiancé vivant, bien que mal en point, Mais le reste du village fut pris d’une grande terreur ‘en apprenant que le vieux burg était bel et bien hanté. De Varrivée de deux voyageurs dans le village terrifté sensuit de ces évonements que l'épowvante fut plus complete que jamais a Werst, méme & Vulkan, et aussi 18 dans route la vallée. On ne parlait rien moins que d'abandonner le pays; deja quelques famille tsiganes émigraient plurdt que de séjourner au voisinage du burs. A présent qu'il servait de refuge aides étres surnaturels et malfaisants,c'était au-dela de ce {que powvait supporter le tempérament public. Pendant la premiere semaine de juin personne ne s'aventura hors di village, pas méme pour vaguer auc travaux de culture. Le moindre coup de béche ne powvait-il provoquer Vapparition d'un fantme, enfoui dans les entrailles du sot 2. Le coutre de la charrue, en creusant le sillon, ne feraitil pas envoler des bandes de staff ‘ou de striges ?.. Oi 'on semerait du grain de blé ne pousserait-il pas de la graine de démons ? (..)Ainsi le village était terrovisé. Le travail des champs était entigrement délaissé. On se tenait chez Soi, portes et fenétres closes. Les habitants affirmérent que les nuages au-dessus

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